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En septembre 1998, Érik Izraelewicz, alors rédacteur en chef du Monde où il a été

responsable du traitement de l'économie, publie un article dans la revue Sciences


humaines. Il y explique comment l'actualité sociale, qui prime alors au Monde, a été
progressivement fondue avec l'actualité économique dont la place est grandissante ;
puis comment l'actualité des entreprises a progressivement dominé la rubrique
économique et sociale190. Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique, dans son
essai politique Le Grand Bond en arrière (2004, réédité en 2006 et 2012), ajoute
ironiquement : « Ensuite, on crée un supplément affaires [Le Monde des affaires].
Enfin, ce sera régulièrement Le Monde Argent ».
En 1999, la rédaction du journal « fait le choix de l'intervention » au Kosovo, comme
l'admettra Edwy Plenel. Les journalistes Pierre Rimbert et Serge Halimi lui
reprochent d'avoir contribué à désinformer l'opinion en relayant complaisamment les
accusations des gouvernements occidentaux contre la Serbie. Ainsi, le journal
consacra plusieurs unes au Plan Fer-à-cheval (un prétendu projet de nettoyage
ethnique de la Serbie) qui est en réalité une invention du gouvernement allemand
destinée à justifier l'entrée en guerre de l'Otan191.
Années 2000[modifier | modifier le code]
Le Monde a été accusé en mars 2021 par le directeur du magazine Le Point Franz-
Olivier Giesbert d'avoir deux décennies plus tôt, sous la direction d'Edwy
Plenel, « mené une campagne infâme » contre Dominique Baudis, « accusé
faussement de crimes sexuels avant de mourir peu après d’un cancer
généralisé » via un article d'un des proches de Plenel, Jean-Paul Besset où « étaient
évoquées des messes rouges et des soirées sadomasochistes »192. Au printemps
2003, le caractère mensonger de témoignages effectués devant le juge et les
journaux télévisés contre Dominique Baudis, décédé onze ans après en 2014, avait
été rapidement démontré et l'émotion suscitée par cette "affaire Alègre", du nom d'un
protagoniste, utilisée en 2010, au moment de l'Affaire Woerth-Bettencourt, par le
gouvernement contre l'ancien directeur du Monde193 devenu entre-temps cofondateur
du site d'investigation Mediapart. Le 27 septembre 2003, le médiateur
du Monde avait publié un bilan de sa couverture de l'affaire, rappelant avoir « évité
de tomber dans certains pièges, en particulier, à la différence d'autres médias, le
faux témoignage du travesti mythomane Djamel ». Bien qu' « informé depuis
longtemps que le nom de Dominique Baudis était cité dans des procès-verbaux », le
journal rappelle avoir « attendu, pour en faire état, qu'il accepte de s'exprimer et de
réagir dans nos colonnes » et à tout moment « rendu compte des contre-
attaques » de l'ancien maire de Toulouse « au point d'être les premiers à révéler sa
dénonciation d'un "complot politique" ». Le journal regrette cependant « la publication
de certains extraits de procès-verbaux d'instruction, un reportage dans les environs
de Toulouse dont le contenu a été démenti par la justice et le récit non recoupé du
témoignage tardif d'une prostituée »194.
Le reportage dans les environs de Toulouse, consacré à la perquisition d'une maison
par les gendarmes et signé de Nicolas Fichot et Jean-Paul Besset, était daté du 16
juin 2003195, trois semaines après qu'un prostitué entendu par les gendarmes ait
témoigné le 22 mai 2003 de dos sous le pseudonyme de Djamel au journal de 20
heures de TF1 au sujet de soirées sadomasochiste. Ce témoin y avait alors affirmé
qu'il y avait eu des « morts »196 puis trois jours après197 le 25 mai 2003 au journal de
20 heures de France 2197 prétendu avoir vu dans ces soirées une petite fille disparue
dans la région198. Le rôle des télévisions, et du quotidien La Dépêche du Midi qui
avait lancé une campagne de presse, dès le 1er avril 2003, sur la base de

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