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Leçon 6 : La Vème République.

Le premier septennat de François Mitterrand (1981-1988)

 Quelles sont les réformes engagées lors du premier septennat de François


Mitterrand ?

I. Les réformes de la gauche au pouvoir.


A. « Il n’y a qu’un seul vainqueur le 10 mai 1981, c’est l’espoir ».
- Le 8 novembre 1981, François Mitterrand annonce sa candidature à la Présidence de la
République.
- François Mitterrand est issu d’une famille bourgeoise, catholique et conservatrice de
Charente. Il a été député à 30 ans et 11 fois ministre ou secrétaire d’Etat sous la IVème
République. Il laisse l’image d’un personnage calculateur et secret, « florentin » comme
l’avait qualifié François Mauriac. (DIAPO : « François Mitterrand 1 » ; DIAPO : « Mitterrand
2 »)
- Il fonde sa campagne sur un thème « la force tranquille »vbbbg v et sur un programme
articulé autour de « 110 propositions ».
- Pour autant, François Mitterrand ne deviendra pas comme en 1974 le candidat unique de
la gauche. Le secrétaire général du Parti Communiste Georges Marchais annonce sa
candidature. Comme en 1969, la gauche ira donc désunie à l’élection.
- A droite, outre Valéry Giscard d’Estaing pour l’UDF, deux autres gaullistes présentent
aussi leur candidature : Michel Debré et Marie-France Garaud. Jacques Chirac enfin
présente également sa candidature sous les couleurs du RPR.
- En dehors de ces 4 grandes formations (PS, PCF, UDF et RPR), 6 autres candidats sont
présents parmi lesquels la trotskyste Arlette Laguiller ou l’écologiste Brice Lalonde.
- A l’extrême droite, en revanche, Jean-Marie Le Pen n’est pas parvenu à réunir les
signatures d’élus nécessaires pour être candidat.
- Les résultats du premier tour appellent plusieurs remarques :
- Tout d’abord, un taux d’abstention relativement bas de 19%.
- Le recul important du parti communiste, qui connaît un décrochage très net (15%) par
rapport à ses scores habituels des années 1970 placés autour de 20-21%.
- La présence au second tour de Valéry Giscard d’Estaing (avec 28% des voix) et de François
Mitterrand (26%)
- Le 5 mai, comme 7 ans auparavant, un face-à-face télévisé oppose les 2 hommes où
François Mitterrand dénonce « l’homme du passif ».
- Le résultat est sans appel au soir du second tour marqué par une très forte participation
(14% d’abstention) : François Mitterrand est élu Président de la République avec 51,75%
des suffrages exprimés Valéry Giscard d’Estaing n’obtenant que 48,25%. (DIAPO : « Débat
TV »)
- 23 ans après la fondation de la Vème République, la gauche arrive au pouvoir créant
« l’alternance politique ».
- Quelques jours après son élection, Mitterrand déclare : « Il n’y a qu’un seul vainqueur le
10 mai 1981, c’est l’espoir ».
- Une partie de l’opinion espère en effet que l’arrivée d’un président de gauche va
permettre de faire reculer le chômage et de « changer la vie » comme le promettaient les
110 propositions du candidat Mitterrand.
- L’installation officielle au pouvoir se fait le 21 mai. François Mitterrand se rend
symboliquement au Panthéon où il se recueille devant les tombes de Jean Jaurès, Jean
Moulin et Victor Schœlcher.
- Pierre Mauroy (DIAPO : « Pierre Mauroy ») est nommé le même jour, premier ministre.
- La situation politique est d’autant plus favorable au changement que le PS a obtenu la
majorité absolue à l’Assemblée nationale en juin 1981. C’est la première alternance depuis
1958 !

B. « Changer la vie » : le ministère Pierre Mauroy.


- Plusieurs mesures symboliques sont prises rapidement :
- Le 9 octobre 1981, la peine de mort est abolie (loi Badinter) (DIAPO : « Robert
Badinter »). Son adoption est l’aboutissement de près de 200 ans de discussions, de
débats, de prises de position passionnés.
- 6200 détenus sont amnistiés et libérés.
- Des immigrés en situation irrégulière sont régularisés.
- Sur le plan économique, 5 sociétés industrielles (Saint-Gobain, la Compagnie générale
d’électricité, Péchiney, Rhône-Poulenc et Thomson), 36 banques et 2 compagnies
financières (Paribas et Suez) sont nationalisées.
- Le SMIC est augmenté tout comme le minimum vieillesse, les allocations familiales et
l’allocation logement.
- L’Etat crée aussi un Impôt sur la Grande Fortune (IGF).
- La lutte contre le chômage est également considérée comme une priorité nationale.
Ainsi :
- Les salariés obtiennent la semaine de 39 heures de travail (la baisse d’une heure
s’opérant sans diminution de salaire).
- la 5ème semaine de congés payés (1982)
- et la retraite à 60 ans.
- La loi de décentralisation préparée et mise en œuvre par le ministre de l’Intérieur
(Gaston Deferre) est promulguée le 2 mars 1982. Elle transfère aux Présidents de Conseil
généraux et régionaux et aux maires, le pouvoir exécutif jusque là détenu par le préfet.
- Dans le domaine de l’audiovisuel, une Haute Autorité de l’Audiovisuel est créée.
- Les premières difficultés apparaissent à l’automne.

II. Rigueur et cohabitation.


A. Le temps des difficultés : Laurent Fabius à la rescousse.
- Les mesures se révèlent peu efficaces et les difficultés économiques se multiplient.
- Dès juin 1982, le gouvernement annonce le « temps de la rigueur et de l’effort » avec
blocage des prix et des salaires.
- Les gouvernements de gauche ne parviennent pas à faire baisser le chômage qui franchit
la barre des 2 millions de personnes en avril 1983, presque 2 ans exactement après
l’élection de François Mitterrand.
- Le ministre des Finances Jacques Delors (DIAPO : « Jacques Delors »), dévalue le franc à 3
reprises entre l’automne 1981 et mars 1983.
- De fait, une partie de l’électorat de gauche est déçue et les courbes de popularité de
François Mitterrand et de Pierre Mauroy commencent à fléchir.
- Devant une telle situation, François Mitterrand décide de remplacer Pierre Mauroy par le
jeune Laurent Fabius (37 ans).
- Pourtant le chômage continue d’augmenter.
- Et durant l’été 1985, l’affaire du Rainbow-Warrior affaiblit le gouvernement. Le Rainbow-
Warrior est un navire de l’organisation écologiste Greenpeace qui est coulé le 10 juillet
1985 dans le port d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Le navire s’apprêtait à venir protester
au large de l’atoll de Mururoa contre les expériences nucléaires françaises. Or, il apparaît
bientôt qu’il s’agit d’une opération montée par les services français de renseignement
(DGSE) probablement à l’initiative du ministre de la Défense (Charles Hernu).
- Enfin, le premier ministre connait un échec lors d’un débat télévisé le 27 octobre 1985 où
il est dominé par le chef de l’opposition, Jacques Chirac.
- Tout cela contribue à la victoire de la droite aux élections législatives de mars 1986.
- Pour la première fois depuis les débuts de la Vème République, un président n’a pas une
majorité politiquement favorable à l’Assemblée nationale.
- Commence donc une phase institutionnellement inédite, bientôt appelée la cohabitation,
avec un président de gauche et un premier ministre de droite.

B. La première cohabitation (1986-1988) : Jacques Chirac, premier ministre.


- En mars 1986, la victoire de la droite aux élections législatives, traduit le malaise général.
- François Mitterrand doit alors nommer un Premier ministre de droite : Jacques Chirac.
- Dans le domaine économique, le gouvernement est porté par un programme
d’inspiration libérale : il privatise 65 entreprises dans l’industrie, les assurances, les
banques et la communication.
- Le gouvernement pose aussi le principe de la liberté de tous les prix (par l’ordonnance du
1er décembre 1986).
- Dans le domaine social, si les acquis sociaux de 1981-82, ne sont pas remis en cause
(retraite à 60 ans, 5ème semaine de congés payés), l’impôt sur les grandes fortunes est
supprimé tandis que les licenciements sont facilités.
- La cohabitation permet au président d’apparaître comme le gardien des acquis sociaux
contre le gouvernement et récupère ainsi une popularité qui s’était effondré au cours des
années précédentes.
- Déçus, les Français réélisent François Mitterrand en 1988. (DIAPO : « Election Mitterrand
1988 »)

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