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Fiche de révision : Gouverner la France depuis 1946

Comment les modes d’administration et de gouvernement se sont-ils transformés en France depuis l’après-guerre
et adaptés au contexte de mondialisation économique et de construction européenne ?

I – Refonder l’Etat Républicain : (1946-1958)


En quoi le GPRF et la IVème République ont-ils reconstruit et modernisé le pays ?

1 – Mise en place d’un « Etat providence » vecteur de progrès :

GPRF (44-46) et IVème République (46-58) ont la volonté d’effacer la période de Vichy et de remettre en place la
République qui reconstruit le pays sur le plan éco (nationalisations, planification), social (SS, Congés payés, CE…) et
politique (valeurs de la République, ancrage dans bloc ouest : Marshall (47), OTAN (49) et UEO (48) et Europe : CECA
(51) et CEE (57)

2 – Un Etat centralisateur qui restaure l’autorité :

Etat-nation (siège différentes Institutions à Paris), haute fonction publique (ENA, IEP) : cadres de l’administration
républicaine, Inspection des Impôts, INSEE

3 – La IVème République, un régime démocratique : (! toujours/Vichy, pas la République pour de Gaulle !) mais très
instable :

GPRF : référendum pour un retour ou non à la IIIème République en oct 45, non majoritaire, élection d’une
Assemblée Constituante = projet d’une Constitution IVème République (qui donne la majorité du pouvoir à
l’Assemblée) = fureur de de Gaulle qui voulait un exécutif fort, démissionne le 20 janvier 46, 1 er projet IVème rejeté
par référendum, nouvelle élection d’une Assemblée Constituante, 2nd projet adopté, IVème République entre en
vigueur en octobre 46.

Egalité H/F inscrite dans Constitution

Une République fragile sur le plan gouvernemental : 23 gouvernements en 12 ans, à cause

- Du scrutin proportionnel aux législatives : majorité difficile à trouver à l’Assemblée à cause de la


multiplication des partis représentés : instabilité des alliances (tripartisme 45-47 puis 3ème force jusqu’en 51)
- De l’Assemblée (pouvoir parlementaire) qui cumule l’essentiel du pouvoir : investit le chef de l’Etat et le
président du conseil (ancien 1er ministre), peut renverser le gouvernement par une motion de censure (si
texte adopté le gouvernement doit démissionner) et par un refus de confiance
- De l’instabilité coloniale : guerres Indochine (45-54) et Algérie (54-62) qui aura raison de la IVème

Malgré ces fragilités, l’action de l’Etat modernise l’Etat grâce à l’action volontariste de certains présidents du Conseil
comme Pierre Mendès-France ou Guy Mollet, le personnel administratif reste stable : Jean Monnet (Commissaire gal
au plan puis président Haute Autorité de la CECA)

II – L’avènement de la Vème République et l’Etat gaullien (1958-1962)


En quoi le rôle de l’Etat étend son influence et se renforce durant les deux premières décennies de la Vème ?

1 – Une République qui se dote d’un exécutif fort :

Crise du 13 mai 1958 en Algérie, les colons révoltés réclament le retour de de Gaulle qui revient à condition de
changer la Constitution. Adoptée par référendum en sept 58 (80% de oui), de Gaulle élu pdt.

Les Institutions sont conformes au discours de Bayeux (juin 46) de de Gaulle

- Un pouvoir exécutif bicéphale : pdt et 1er ministre (art 20 « conduit pol de la Nation, peut utiliser le 49.3
pour faire passer un texte en force (sans le vote de l’Assemblée))
- Un pouvoir législatif bicaméral : Assemblée Nationale et Sénat

En 1962 : réforme du mode d’élection du pdt (suffrage universel), référendum : 62% de oui
2 – Un Etat omniprésent et entrepreneur :

- Haute fonction publique forme les « technocrates » de la République (IEP, EP, ENA), préfets relaient l’action
de l’Etat.
- Etat continue à moderniser le pays (sous sa direction) : dans l’éco : programmes industriels, transports :
Concorde, TGV, Roissy, Education : Collège unique, autonomie universités, recherche (budget CNRS x 2),
aménagement du territoire (Datar, villes nouvelles), santé : CHU, culture (Affaires Culturelles), énergie (CEA),
militaire (bombe A, 1960)

3 – Un Etat remis en cause par la crise : 73 (choc pétrolier lié à la guerre du Kippour au Moyen-Orient) et 79
(révolution en Iran)

65 : 1ère élection du pdt au SU : de Gaulle en ballottage contre Mitterrand est élu, mais après la crise de 68, il estime
son pouvoir « usé », lance une réforme sur les Régions (test de popularité), le non l’emporte, il se retire en 69

69-74 : mandat de Georges Pompidou, président atypique (agrégé de Lettres, ne sort pas de l’ENA)

74-81 : mandat de Valéry Giscard d’Estaing (UDF)

- Vers une nouvelle société ? Politique préconisée par J. Chaban-Delmas, 1er ministre de Pompidou (dialogue
social, liberté d’expression, ouverture politique)
- Faut-il repenser le rôle de l’Etat jacobin (centralisation) et colbertiste (politique dirigiste impulsée par
l’Etat) ?
- Fin de l’Etat providence ? l’Etat a-t-il encore les moyens d’influer sur l’économie par un interventionnisme
poussé ? : les deux chocs pétroliers de 73 et 79 contraignent à l’austérité = réduction des dépenses
publiques et hausse des impôts
- Poids croissant du Conseil Constitutionnel
- Une société qui évolue : fin des baby-boomers, remise en cause de la société par la jeunesse en 68 laisse des
traces profondes = accords de Grenelle (68) négociés par Pompidou (hausse SMIC), 4 ème semaine de congés
payés (69) et réformes sociales sous VGE : divorce par consentement mutuel, majorité à 18 ans (74), loi
Veil sur l’IVG (75)

III – Une Vème République qui s’adapte et évolue depuis 1981 : victoire de la Gauche en
mai 1981 : F. Mitterrand (réélu en 88)
1995-2002 : Jacques Chirac (RPR), réélu en 2002

2007-2012 : Nicolas Sarkozy (UMP)

2012-2017 : retour de la Gauche avec François Hollande (PS)

2017-2022 : Emmanuel Macron (REM)

En quoi les évolutions politiques et économiques rendent plus ambigus le rôle et la place de l’Etat depuis les
années 1980 ?

1 – Un Etat qui réaffirme son rôle directeur :

- Economie : nationalisations (1982) groupes industriels et bancaires (Pechiney, St Gobain, Crédit Lyonnais),
Etat contrôle 20% du secteur industriel et 96% du secteur bancaire
- Culture : J. Lang (fête de la musique) x° chantiers présidentiels (La Pyramide du Louvre, l’Arche de la
Défense, musée Quai Branly)
- Fiscal et social : 39h, retraite à 60 ans, 5ème semaine de congés payés, RMI qui devient le RSA, égalité
professionnelle H/F (83), PACS (99), Mariage pour Tous (2013), ISF, CSG (91)
- Education : démocratisation enseignement (80% d’une classe d’âge au bac)
- Environnement : Grenelle de l’Environnement (2007) et COP21 (2015 Paris)

Les dépenses de l’Etat s’envolent et passent 53% du PIB en 2008 (contre 43% en 1975)
2 – Des Institutions qui se révèlent souples et adaptables en période de crise :
a) La cohabitation : la question du partage du pouvoir entre le pdt et le 1er Ministre
- 3 cohabitations entre 1986 et 2002 ! :
- 1986 – 1988 : F. Mitterrand (PS) et Jacques Chirac (RPR) 1er ministre
- 1993 – 1995 : F. Mitterrand (PS) et Edouard Balladur (RPR) 1er ministre
- 1997 – 2002 : J. Chirac (RPR) et Lionel Jospin (PS) 1er ministre
= politique étrangère et Défense sont des domaines partagés entre le pdt et le 1 er ministre qui lui a la charge
de mettre en œuvre la politique de sa majorité
b) La bipolarité de la vie politique n’empêche pas la montée de l’extrémisme :

Création FN en 1972, sans réelle influence jusqu’en 1986, atteint le 2nd tour de la présidentielle en 2002 (mise en
cause des sondages qui avaient sous-évalué les intentions de vote pour le FN), sursaut républicain, Chirac réélu
avec plus de 80% des voix

c) Des révisions de la Constitution pour moderniser les Institutions et impliquer les citoyens :

Référendum utilisé en 92 : Traité de Maastricht (51% de oui), en 2000 : passage au quinquennat (73% de oui) et
en 2005 pour le projet de Constitution européenne (55% de non), ce vote enterre le projet !

1992 : loi sur le référendum communal consultatif, étendu à toute collectivité territoriale en 2003

2008 : loi sur le référendum d’initiative populaire

2008 : révision constitutionnelle, évolution au bénéfice du Parlement = 1 pdt ne peut se représenter qu’une
seule fois, fin du droit de grâce présidentielle (début mandat + 14 juillet, le pdt ne préside plus le conseil
supérieur de la magistrature, usage plus limité du 49.3

3 – Un Etat contraint à se désengager :


a) La mondialisation remet en cause l’action de l’Etat : remise en question de l’Etat providence (dépenses trop
lourdes), remise en cause du statut des fonctionnaires depuis les années 80, vague de privatisations en 1986
Réforme de l’Etat = déconcentration de l’adm centrale (loi Joxe 1992) au profit agences locales = RGPP
(révision générale des politiques publiques) mise en œuvre par gouvernement Fillon en 2007
b) Un cadre européen plus contraignant car « supranational » : UE en 1992 (Traité de Maastricht) = monnaie
unique (EURO, 2002), citoyenneté européenne, cours de justice européenne
c) Une administration décentralisée : lois Defferre (82-83) = transfert de compétences vers collectivités
territoriales, modification des liens avec l’Outre-mer : DROM (départements et régions d’Outre-mer

Conclusion : Face à la mondialisation et à la crise, l’Etat dépense toujours davantage pour renforcer la cohérence
et l’unité de l’Etat-nation

Partis politiques :

Gaullistes :

RPF : Rassemblement du Peuple Français (avril 1947/1955, disparaît car ne veut pas entrer au gouvernement de
la IVème République)

UNR : Union pour la Nouvelle République (fondé pour les 1ères législatives de la Vème République le 1 er oct
1958/1967)

RPR : Rassemblement pour la République (1976 créé par J. Chirac, se dissout dans l’UMP : Union pour un
Mouvement Populaire en 2002)

Centre-Droit/non gaulliste :

MRP : Mouvement Républicain Populaire (fondé par Georges Bidault en 1944-1967), parti des résistants
démocrates-chrétiens, ni gauche-ni droite

UDF : Union pour la Démocratie Française (fondé en soutien à VGE en 1978/2007 fusionné dans MODEM)
Gauche :

Marxiste :

PCF : parti communiste français (1920 par Marcel Cachin, Ho Chi Minh) fondé suite à une scission avec la SFIO

Non marxiste :

SFIO : section française de l’internationale ouvrière, fondé en 1905-1969 : devient le parti socialiste, au congrès
d’Epinay en 1971 : programme commun avec le parti communiste

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