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AUTEURS

Baverez. La France qui tombe. Constat clinique du déclin français, 2003

 Auteur essais qui ont marché débat public et l’ont fait connaître comme théoricien
déclin français d’abord dans Les Trente piteuses (1998) ; libéral, fustigue absence
réformes et immobilisme français.
 2003 France est « à nouveau le dernier des pays développés à n’avoir pas surmonté
la crise des années 1970 »
 Ne renoue pas avec croissance intensive (3%) (ponctuellement 80s-90s)
 Taux de chômage 9% depuis

 Explications
 1980s : mondialisation libérale, alors que Mitterrand est élu sur programme
de nationalisation et dépenses publiques qui fonctionne pas.
 1983 : tournant de la rigueur et décisions paradoxales = chercher à
moderniser secteur privé tout en protégeant secteur public qui ne fonctionne
pas (4-5M fonctionnaires) mais aussi politique de franc fort => hausse du
chômage structurel sans réformer marché du travail (vs Allemagne Schröder
98-2005 et RU 80s alors que 76 appelle FMI comme Grèce 2011)
 1986-1988 puis 1993-1995 : cohabitations puis élection Chirac n’ont rien
enclanché comme réformes
 Modèle hérité des 30G qui n’a fonctionné que dans un contexte particulier
(forte croissance, bas chômage, éco fermée)
 Critique des boomers, ont profité éco, mais aussi des générations suivantes
moins nombreuses qui doivent leur verser encore plus d’argent ; mais ça ne
marche plus => crise aiguë des finances publiques

 Déclin dans tous les domaines


 Opposition à Bush, remise en route du régime présidentiel, discours sur
rétablissement autorité de l’État => isolement diplomatique croissant en
Europe et dans le monde
 Blocage économique
 Blocagesociétal, atomisation de la société française, dérèglement général des
mœurs (échec intégration immigrés, crise laïcité, contagion corruption,
contagion nihilisme social)

 Décalage France-Allemagne
 Chocs réunification qui a nécessité transferts financiers Ouest-Est
 Réformes importantes (retraites, baisses d’impôts, réformes marché travail)
sous Schröder (1998-2005)
Comment l’Allemagne a pris le pouvoir en Europe ?

 Allemagne maître de l’Europe depuis crise de l’euro 


 Répartition des pouvoirs au sein des institutions : domine Parlement (Juncker
imposé par Merkel)
 Centre de gravité allemand bascule vers le NE
 Présidence de la BEI et du MES
 Elle a profité de deux évènements
 Réunification : met le pays au centre, redonne accès à son hinterland, euro
(voulu par la France pour atténuer les effets de l’hinterland et de la
réunification)
 Les principes de l’euro sont déterminés par l’Allemagne : elle n’accepte qu’à
condition que ce soit une monnaie forte pour engrander immenses excédents
commerciaux au détriment de ses voisins + favoriser épargne pr payer
retraites de demain
 Obsession du désendettement pour s’assurer l’épargne investie dans les
dettes publiques, rigueur budgétaire même avec une population active qui
décroit

Jean-Jacques SCHREIBER : Le défi américain (1967)

 Contredit discours gaulliste sur la grandeur retrouvée de la France


 Puissance économique USA post-industrielle (IBM, McKinsey, General Electric,
Mosanto) si écrasante que l’Europe risque d’être colonisée. Plusieurs rachats (Bull en
1964 par General Electric) + échec CII (Compagnie Internationale de l’Informatique)
car tensions au sein de l’actionnariat qui n’aura fait que fabriquer des ordinateurs
américains sous licence.
 Fin ambition franco-européenne dans l’informatique

Dominique REYNIER : Les nouveaux populismes (2013)

 Populismes : forme de résistance aux changements auxquels l’UE est confrontée,


notamment ceux liés à une recomposition ethnoculturelle induite par vieillissement
+ immigration. Historiquement, immigration intra-européenne => concurrence
économique mais maintenant concurrence culturelle.
 Sentiment d’une altération de leur patrimoine immatériel (style de vie et identité)
en plus du matériel (conditions matérielles de vie).
 « Populisme patrimonial » : lié à la crainte de perdre identité culturelle + celle du
financement de l’État-Providence avec l’idée fausse du coût considérable des
étrangers pour la Sécurité Sociale dans un contexte de fragilisation économique
 Critères classiques demeurent (puissance publique incapable, critique élites)
Michel Foucher : Le retour des frontières (2016)

 Après négation réalités frontalières pour libéralisation, « retour des frontières »,


comme si elles avaient disparu sous l’effet de la mondialisation.
 Pourtant, frontières restent éléments actuels fondamentaux du système
international : en 25 ans, 25 000 km de tracés ont été reconnus. Malgré
dématérialisation, elles restent concrètes et opératoires.
 S’agit-il d’une simple réaffirmation des frontières par des États soucieux d’exercer
leurs prérogatives souveraines ?

Robert KAGAN : La puissance et la faiblesse (2003)

 Vision hobbesienne de la puissance pour les États-Unis : recours à la force légitime


car conflictualité inhérente aux relations entre les nations.
 En Europe, c’est une perspective kantienne qui privilégie compromis et diplomatie.
L’Europe serait rentrée dans un monde post-historique, une vision idéaliste
inquiétante, en 2011 Robert GATES (secrétaire à la défense sous OBAMA) s’inquiète
de la faiblesse des investissements européens dans la défense.
 Hypothèse résulte de trois facteurs
 Historique : traumatisme des guerres
 Économique : faiblesse des moyens budgétaire
 Conséquence de la CE : valider utilisation de la négociation et du compromis
 Kagan reproche aux Européens d’avoir cru à la possibilité d’une fin de la guerre

Olivier ferrand, L’Europe contre l’Europe (ancien député socialiste)

 3 scénarios probables pour l’avenir


 Statut quo : l’Europe reste sur le modèle de l’OPNI (objet pol nn identifié),
avec une disparition progressive du modèle européen et un affaiblissement
de son poids dans le monde
 Europe-monde : élargissement de l’Europe, UE devient un élément fondateur
de la gouvernance mondiale autour de valeurs universelles (mais risque
dilution dans l’espace)
 Europe fédérale et puissante : redéfinition de l’Europe avec un traité de
Lisbonne qui fonctionne et qui s’accroît.

David ENGELS, Le déclin : La crise de l’UE et la chute de la République romaine

 Comparaison chute UE avec chute de l’empire romain


 Crise identitaire : comme dans l’Empire romain, ensemble de valeurs
universelles qui empêchent l’UE de se définir clairement par rapport au reste
de l’Occident.
 Deux options : mettre des institutions claires, précises et fortes (nouveau
césarisme, la République romaine ayant résisté grâce à l’Empire) OU mettre
en place le modèle des cités grecques (cités comme autant d’États libres qui
vont lutter les unes contre les autres jusqu’à la dislocation).

Luuk van Middelaar, Quand l’Europe improvise. 10 ans de vie politique (2018)

 La crise change la politique d’intégration européenne


 Passage d’une phase d’optimisme passif à une phase tumultueuse,
caractérisée par une série d’évènements imprévus auxquels elle doit agir sans
préavis. Il y a donc, au-delà des simples normes proposées par l’UE, une prise
de décision nécessaire.
 Ainsi, la base architectonique européenne (concept de l’auteur) = machine de
production de règles par la dépolitisation ne suffit plus.
 Évolution : auparavant, l’Europe édictait de nombreuses règles ; aujourd’hui,
les décisions se font en réaciton aux évènements qui se produisent. Elles
naissent d’un « choc de convicitons ». Exemples : Ukraine, crise de l’euro,
migrants.
 Résumé : l’Europe ne s’emmerde plus avec les règles, elle agit sur le tas.

Zaki Laidi, L’énigme de la puissance européenne (2005)

 Thèse sur la puissance de l’UE


 L’UE serait une « puissance normative » : elle peut imposer des normes aux
pays qui veulent commercer avec elle (normes libre-échange, concurrence,
environnement, droits de l’homme).
 Pour lui, l’Europe ne sera jamais une gde puissance au sens politico-militaire,
car cela produirait à l’échelle européenne l’idée de puissance comme
suprématie, or, c’est exactement ce que les États ont voulu combattre en
s’associant.

 Jérémy RIFKIN, Le rêve européen (2004)


 Pour lui, « rêve américain » sur le point d’ê remplacé par « rêve européen »
 L’Américain se concentre sur la réussite personnelle, la croissance et les
droits individuels.
 L’Européen se focalise sur la qualité de vie, le dév durable, et les DDH.
L’auteur prend l’exemple du droit à la santé et aux congés payés, qui ne vont
pas de soi aux USA.

E. Cohen, JH Lozenzi, Politiques industrielles pour l’Europe (2000)

 R&D
 « Paradoxe européen » : selon eux, l’Europe est incapable de transformer ses
bons résultats de recherche en succès commerciaux.
 En effet, la politique européenne de recherche a deux objectifs opposés :
raccrocher les pays européens sous-dév ET atteindre niveau d’excellence
étatsunien.
 Ainsi, il faudrait selon les auteurs une refonte totale du syst européen de R&D

 JD Giuliani, Europe, la grande bascule (nationalismes)


 Ancrage des nationalismes en Europe
 Ils se sont installés (interrogations, angoisses, insatisfactions sur l’UE), mais
n’ont pas effectué la poussée attendue : majorité de citoyens européens
considèrent l’UE comme acquise.
 Le Brexit a réveillé le sentiment d’unité.
 Selon lui, les élargissements étaient indispensables : il nuance, en disant que
des pays dont l’indépendance a été niée ne peuvent pas devenir du jour au
lendemain des démocraties qui partagent notre manière d’agir.
 Le logiciel institutionel doit changer pour lui : déjà, il a fallu décloisonner le
plus petit continent qui s’était forgé par les nationalismes (frontières, murs)
pour en faire un grand marché uni (1e mondial).

Citations

Construction de l’Europe

 Churchill à Zurich (1946) : « États-Unis d’Europe »


 CDG : la construction européenne doit être réaliste et non-idéaliste, et ne peut être
batie que sur des piliers solides, qui sont les « États, les seules entités qui aient le
droit d’ordonner et le pouvoir d’être obéis »
 Blair : « l’Europe est et sera un succès »

Élargissement de l’Europe

 Traité de Rome, article 237 : « Tout État européen peut demander à devenir membre
de la Communauté européenne »
 Thatcher au Sommet de Dublin (1979) : « I want my money back »
 VGE (1981) : « on ne pouvait pas laisser Platon dehors » puis Schröder « il aurait été
difficile de tenir à l’écart le berceau de la démocratie européenne » (2011)
 Geremek (polonais) dit que la Russie est une « puissance mondiale à vocation
eurasiatique »
Actualité

 Discours à la Sorbonne Macron 26/09/2017


o Renforcement sur l’euro avec budget/ministre communs
o Abaisser membres Commission européenne (30 à 15)
o Convergence sociale : salaire minimum adapté à chaque pays, fourchette taux
d’impôts sur société pour profiter des subventions de l’UE
o Intégration sur la défense : budget défense commun, académie européenne
de renseignement, parquet européen contre le terrorisme
o Immigration et développement : créer office européen de l’asile pour
accélerer procédures demande d’asile ; financer programme d’intégration
pour réfugiés ; pol de dvp et taxer transactions financières (taxe Tobin)
o TAXER LES GAFA qui veulent échapper à l’impôt

 COVID
o Plan de relance européen
 Blocage Pologne, Hongrie car pour la 1 ère fois lie budget et respect des
valeurs fondamentales de l’UE.
 Malgré tout, l’UE semble sortir renforcée de ttes ces crises : pour le
Brexit, aucune contestation pour Barnier (maître négociations), achat
du vaccin à 27.
o Vaccin Spoutnik (fruit géopolitique des vaccins)

 Accords Chine-UE 30/12/2020


o Accord sur les investissements après 7 ans de discussion, annoncé qqs heures
avant fin présidence allemande au Conseil européen.
o Entreprises européennes en Chine : ouverture marché financier, hôpitaux,
voitures électriques (VV Allemagne)

 Brexit (cf Chami) négocié par Michel Barnier pendant 4 ans

 La Russie de Poutine et Navalny


o Manifs soutien à Navalny, opposant n°1 Poutine, arrêté depuis retour All
après s’être fait soigné d’une tentative d’empoisonnement : une centaine de
villes. Moyenne d’âge à 30 ans.
o Opposition parlementaire autorisée à agir dans l’espace public, mais
opposition hors-système ne l’est pas.
o Nouveau durcissement des relations.

 Biden-UE
o Avec Trump, l’Europe a entamé un travail d’autonomie pour sortir du
parapluie naïf de l’égide des États-Unis, notamment sur les dossiers
importants : défense, indépendance technologique (5G), commerciale (OMC).
Le mandat Trump mis pression mais a aussi montré les limites des USA qui ne
peuvent plus imposer sans fin.
Définitions

 Limite : ligne ou espace de séparation qui marque la disparition ou l’apparition de tel


caractère permettant d’identifier un ensemble. Plus évanescente qu’une frontière
(pas de statut officiel) mais aussi plus solide d’un point de vue culturel.

 Frontière : objet géographique séparant deux systèmes territoriaux contigus. Ne se


résume pas à une limite, car il a des incidences sur l’organisation de l’espace (effets-
frontières) et intègre une dimension politique (touchant à la structuration d’une
société), symbolique (sert de marqueur dans l’espace, est reconnu par un emsemble
d’acteurs) et matérielle (s’inscrit dans le paysage ». Michel Foucher : « les frontières
sont des discontinuités territoriales à fonction de marquage politique ».

 Territoire : espace approprié, construit et socialis » par un groupe humain.

 Nation : communauté politique fondée sur la conscience de caractéristiques


partagées et d’une volonté de vivre ensemble « groupe humain cimenté par une
culture pérenne, souvent fondée sur une interprétation et une ré-interprétation
permanente de l’histoire, avec des mythes ou des rôles fondateurs » (Thierry de
Montbrial)

 Populisme 
o Politique, considère que la défiance envers les partis politiques traditionnels
doit être surmontée par référendum = démocratie d’acclamation pour
rapport direct peuple-chef 
o Sociétal, se fonde sur la critique des élites et porte-parole des catégories
populaires menacées par l’économie mondialisée (UE = incarnation de ça)
o Économique : national protectionnisme, se centre sur un patriotisme
économique et main d’œuvre nationale rejetant toute supranationalité

 Régionalisme : volonté de reconnaissance d’une personnalité culturelle, économique


ou politique, locale ou régionale, au sein d’un État dont la légétimité n’est pas
remise en cause ; elle peut dépoucher sur une demande d’autonomie conduisant, à
l’extrême, à des revendications séparatistes, voire indépendantistes, alors qualifiées
de « nationalistes »

 Civilisation : ensemble de caractères sociaux, religieux, moraux, culturels,


artistiques, individualisant une société par rapport à une autre.
Samuel Huntington identifie neuf civilisations dans le monde (occidentale, latino-
américaine, africaine, islamique, chinoise, hindoue, orthodoxe, bouddhiste,
japonaise).
Fernand Braudel dans Grammaire des civilisations associe la civilisation à la longue
dirée.
 Irrédentisme : mvt natio réclamant rattachement des terri de même origine ou
langue

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