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Chapitre 4 : La puissance de l’UE sur la scène mondiale

Pour ce chapitre, utilisation importante de l’ouvrage Géopolitique de l’Europe, dirigé par B.


Elissalde, 2022 ; mais aussi de la documentation photographique de Michel Foucher sur l’Union
européenne, efficace et synthétique.

Comment l’Union européenne se positionne-t-elle vis-à-vis du reste du monde ? A-t-elle la


capacité de s’affirmer comme une grande puissance politique, et en a-t-elle-même la volonté ?
Ou bien se résigne-t-elle à demeurer un regroupement d’États à finalité économique et
commerciale ?

Car, bien qu’étant la première zone commerciale mondiale, l’Union a toujours connu des
difficultés pour s’affirmer sur la scène internationale. La puissance économique a résulté, un
peu, de l’addition des performances de chaque État membre, mais surtout de la valeur ajoutée
découlant de l’association, dont les bénéfices rejaillirent à leur tour sur chaque état. Qu’en est-
il aujourd’hui ?

Rétrospectivement, avec ses élargissements successifs, puis avec ses velléités, affirmées dans
les traités successifs, d’élaborer une politique étrangère commune et une Europe de la défense,
on a pu assister à la transition entre une Union introvertie, sans possibilité d’accéder au statut
de puissance, vers une Union tentant d’acquérir une existence géopolitique. Pendant la guerre
froide, la raison d’être de la construction européenne reposait sur une idée simple : contribuer,
grâce à la prospérité économique, à préserver la paix et la démocratie, en tentant de s’affirmer
entre les Deux Grands.

Mais depuis le XXIe siècle, la réalité du monde est plus complexe. À la question classique sur
la finalité du projet européen et sur la capacité des États membres à se doter des moyens d’y
parvenir, s’ajoute désormais la lutte pour la reconnaissance de ses valeurs et de ses principes
par les autres puissances mondiales.

Les doutes nombreux de l’UE quant à l’affirmation originale de sa puissance seront


principalement abordés plus tard, mais il est clair que l’affirmation de puissances à ses portes,
entre rivalités et partenariat, qui ne partagent pas forcément ses valeurs (Turquie, Russie), dans
un contexte de guerre en Ukraine exacerbent non seulement les tensions avec la Russie et mais
révèlent des visions divergentes de la géopolitique mondiale. Parallèlement, la relation à
l’ombre de l’allié Etats-Unis est complexe – et pas toujours franche (cf. les années Trump qui
ont divisé mais aussi renforcé certains liens au sein de l’UE) tout comme celle avec l’Asie et
particulièrement la Chine à la fois rivale menaçante et partenaire.

L’UE peine aussi à s’imposer dans les négociations internationales : elle se veut ou se propose
arbitre, mais n’est pas toujours prise au sérieux. Cf. récemment dans le conflit israélo-
palestinien, au Haut Karabakh ou en Afrique de l’Ouest (qui sera peu abordée sauf dans le cadre
de actions d’aide au développement, d’intervention humanitaire, de coopération, le volet
sécuritaire étant pris en charge par la France principalement).

Zaki Laïdi (La norme sans la force) montre que la puissance européenne passe par l'imposition
de normes au monde entier, du moins pour les pays qui veulent accéder au plus gros marché
mondial.

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Michel Foucher a défini la construction européenne ainsi : “organisation d’une coexistence
pacifiée entre des nations européennes volontaires, disposées à nouer des compromis politiques
et à exercer ensemble certaines compétences souveraines (...), sous protection de l’allié
américain” (…) Se pose aussi la question de l’ouverture de l’Union sur le monde : elle révèle à
la fois les forces et les faiblesses de sa puissance. A travers les accords commerciaux
internationaux, largement critiqués et remis en cause par certains, l’UE cherche à conserver une
place de puissance économique mondiale dans une économie globalisée. Il s’agira d’étudier les
effets de ces accords sur les territoires et les jeux d’acteurs à toutes les échelles. Une volonté
idéologiquement bien ancrée de s’arrimer à une mondialisation libérale quitte à ce que cela
serve d’autres puissances ou certains pays de l’UE au détriment d’autres.

Une insertion complexe et originale dans la géoéconomie et la géopolitique


internationale…Yann Richard et Gilles Van Hamme parlent alors d’actorness ((cf. « L’Union
européenne, un acteur des relations internationales. Étude géographique de l’actorness
européenne » - 2013 - Dans L’Espace géographique), c’est-à-dire de la capacité de l’UE d’être
un acteur pouvant influencer les relations économiques et géopolitiques mondiales comme un
État voire une puissance. En cela, ils s’inscrivent dans la continuité de Zaki Laïdi.

Problématique : Comment l’UE cherche-t-elle à s’affirmer comme une puissance


originale à l’échelle mondiale ?

Aujourd’hui, le contraste est considérable entre son désir de faire reconnaître ses valeurs et la
réalité du monde. On peut s’intéresser à la façon dont l’Union européenne cherche à s’affirmer
dans un monde qui semble suivre de moins en moins les valeurs qu’elle a mis en avant dans ses
fondations.

Si ce chapitre est très axé géopolitique, en particulier les deux premières parties, il ne faut pas
oublier que la puissance s’incarne toujours dans des territoires, qu’il faut donc mettre en lumière,
et ce à différentes échelles.

[DIAPO] I. Une puissance économique dans la mondialisation.

1. Un grand marché mondial avec quelques champions.

àAtlas de l’Europe, pages 46 et 47 (L’UE, puissance économique et commerciale). A revoir si


besoin.

. La première puissance commerciale du monde ? L’UE est l’une des premières animatrices
du commerce mondial, comptant pour 15% des échanges et 34% des exportations dans le
monde. La balance commerciale de la zone euro est excédentaire : l’excédent de la balance des
paiements courants - commerce, services et transferts courants - de la zone euro dépasse
régulièrement 300 milliards de dollars (346 en 2020), soit 2% du PIB communautaire.
Cependant, la situation des pays varie (pour les biens, par exemple : excédent pour l’Allemagne,
déficit pour la France).

Même si le marché intérieur n’est plus le premier marché du monde depuis le Brexit, ni en
nombre d'habitants ni en richesse économique (dépassé par la Chine), reste un des marchés
mondiaux les plus solvables (La Chine pas à l’abri d’un affaiblissement éco aussi).

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[DIAPO] La centralité de l’UE dans l’économie globalisée se voit aussi dans les mouvements
de capitaux, notamment des investissements étrangers. L’UE est le premier pôle d’émission
(52%) et de réception (38%) d’IDE dans le monde (mais attention, l’inflation tend à orienter
beaucoup d’IDE vers les États-Unis, qui bénéficient d’un important plan de lutte contre
l’inflation : l’Inflation Reduction Act). Les États-Unis sont les premiers investisseurs dans l’UE.
En 2019, le Parlement Européen a approuvé un règlement (« Cadre pour le filtrage des
investissements directs étrangers dans l’Union européenne »), qui renforce la coopération entre
les pays membres pour évaluer les investissements étrangers dans des secteurs sensibles.

. Les enjeux commerciaux de la relation transatlantique. Les États-Unis sont le premier


client et le premier fournisseur de l’UE. L’Union est le deuxième partenaire des États-Unis
derrière le Canada. Entre 2000 et 2015, les échanges EU / UE ont été multipliés par deux en
valeur (depuis la croissance est moins nette). 40% des flux sont intrafirmes : les FTN
américaines sont les plus gros investisseurs dans l’UE. L’UE détient un tiers de son stock d’IDE
extracommunautaires aux États-Unis. Les deux économies sont donc particulièrement liées et
intégrées.

Mais : cela n’empêche pas les contentieux, sur l’aéronautique (Airbus / Boeing), l’acier, le bœuf
aux hormones, les bananes, les OGM (et globalement d’ailleurs l’agriculture), les deux partis
s’accusant de subventionner leurs productions. Depuis la mise en place de l’OMC, 10% des
plaintes déposées à l’ORD (Organisme de règlement des différends, chargé au sein de l’OMC
de trancher les conflits commerciaux entre les pays membres) concernent les différends EU /
UE. 17% des plaintes américaines visent l’UE, 35% des plaintes de l’UE visent les EU.

2. Des accords de libre-échanges et des partenariats stratégiques

2.1. Les accords commerciaux

[DIAPO] Le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), également


connu sous le nom de Traité de libre-échange transatlantique (TAFTA), projet d’accord
commercial entre l’UE et les EU, vise ainsi à la création d’une zone de libre-échange
transatlantique qui, si elle aboutissait, serait la plus importante au monde (45,5 % du PIB
mondial). Les négociations ont été interrompues en 2016 suite à l’accession au pouvoir de
Donald Trump, opposé en l’état au projet, projet qui suscitait de toute façon de vives critiques
de la part de nombreux responsables européens, inquiets notamment du pouvoir que ce traité
risquait d’accorder aux FTN étrangères (droit de poursuivre un État devant un tribunal dit
d’arbitrage supranational en cas de différends et de préjudices) comme d’un possible
abaissement des normes sociales, sanitaires et environnementales afin de s’aligner sur les
normes américaines. Elles ont repris en 2019, mais sur un principe plus limité : s’il était conclu
ce nouvel accord ne s’appliquerait ainsi ni aux produits agricoles ni aux marchés publics.

[DIAPO] : les accords commerciaux de l’UE.

Un accord a été signé en 2014 avec le Canada, le CETA (Comprehensive Economic and Trade
Agreement), critiqué pour accepter l’arbitrage privé dans les différends entre États et entreprises.

En Amérique latine, l’UE bénéficie d’une meilleure image de marque que les États-Unis et elle
tend à redevenir un acteur majeur d’une région émergente dont les États-Unis avaient voulu
l’exclure (Doctrine Monroe, 1823), en concurrence parfois avec le nouvel appétit chinois pour
le continent. Depuis 1995 et la signature d’un premier accord de libre-échange entre l’UE et le

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MERCOSUR (entré en vigueur en 1999), les échanges ont été en partie libéralisés. L’UE est
aujourd’hui le premier partenaire commercial du MERCOSUR et son premier investisseur.
Cependant, le MERCOSUR ne représente que 2,5% du commerce extérieur européen, la moitié
correspondant au Brésil seul. En 2019, un nouvel accord se heurte à l’opposition de la France,
en réaction à la politique environnementale du Brésil (mais bon, on crame la forêt pour nourrir
les animaux d’élevage donc bon …).

Un autre accord de libre-échange a été signé avec le Mexique en 1999 (1% du commerce
extérieur européen, UE = 8% des échanges du Mexique).

L'Union européenne et la Chine ont "conclu en principe" les négociations sur un vaste
accord sur les investissements en 2020. L'UE souhaite, grâce à cet "accord politique" obtenir
un meilleur accès au marché chinois pour les investisseurs européens. Mais cet accord a été
remis en cause en 2021 en raison de la persécution des Ouïghours.

[DIAPO] Face à la Chine et à l’Asie, un rapport de force souvent défavorable. La Chine


traite plus d’État à État, sélectionnant ses interlocuteurs plutôt qu’en négociant avec l’Union.
Ce choix lui permet de maintenir un rapport de force favorable en jouant des intérêts divergents
des uns et des autres. Elle a lancé en 2012 le format 17+1 avec la plupart des pays d’Europe
centrale et orientale et des Balkans, dont 12 membres de l’UE, en vue de multiplier les chantiers
d’infrastructures, dans le cadre du projet des « nouvelles routes de la Soie », avec cependant
des résultats décevants. Voir dans 3e partie.

Moins médiatisées, les négociations avec le reste de l’Asie visent à conforter des positions
européennes souvent médiocres, une faiblesse à l’heure du recentrage du monde vers son
continent le plus peuplé.

En juillet 2011 est entré en vigueur le plus important accord bilatéral de libre-échange jamais
signé par l’UE, avec la Corée du Sud. Cet accord doit, au cours des prochaines années,
supprimer des droits de douane sur 11 200 produits coréens et 9 800 produits européens. En
2017, les exportations de l’UE avaient progressé de 55%.

Un accord a été finalisé avec Singapour en 2012 et les négociations avec le Japon ont abouti en
2017. Le cas de l’Inde sera traité avec les partenariats stratégiques.

2.2 Les « grands partenariats stratégiques » ou la diplomatie coopérante de l’UE

L’UE ne souhaite pas développer que des relations économiques et financières avec des pays
ou des régions du monde. L’expression « grands partenariats stratégiques » témoigne de la
volonté d’instaurer un véritable partenariat politique.

- L’UE et l’Asie : changement du centre de gravité. Depuis le premier sommet en 1996, le


dialogue Europe / Asie est rythmé par des sommets bisannuels (Asia Europe Meeting - soit
ASEM) et des réunions ministérielles. Les 27 pays de l’UE sont membres de l’ASEM, mais
aussi la Suisse et la Norvège, plus les pays de l’ASEAN (Association des Nations d’Asie du
Sud Est), et d’autres, comme l’Australie et le Bangladesh. L’ASEM a pour ambition de
concurrencer l’APEC (forum de coopération économique Asie Pacifique). Les questions
économiques sont dominées par le souci européen de promouvoir un développement
respectueux de l’environnement et les droits de l'homme au travail, par les contentieux
commerciaux et par la volonté de coopérer pour surmonter les crises financières asiatique (1997)

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et européenne (2008). Le dialogue politique privilégie l’approche multilatérale des grands
enjeux mondiaux et régionaux : lutte contre la prolifération nucléaire, le terrorisme, le crime
organisé et la piraterie maritime ; sécurité énergétique et réchauffement climatique ; dialogue
entre les cultures et les civilisations.

Le cas de l’Inde :
Avec l’Inde, un premier partenariat bilatéral a vu le jour en 2000. Un partenariat stratégique a
été signé en 2004, immédiatement traduit par une coopération dans le domaine industriel avec
le projet ITER (réacteur nucléaire expérimental, installé à Cadarache, en France - Bouches-du-
Rhône), dans le domaine spatial avec le système européen de navigation par satellite Galileo ou
avec le rapprochement entre l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Organisation indienne de
recherche spatiale (ISRO). L’UE est aujourd’hui le troisième partenaire commercial de l’Inde
et considère qu’une relation privilégiée peut permettre de contrecarrer l’influence américaine
en Asie. L’Inde a tout intérêt à jouer cette carte, qui lui évite, face à la Chine, de n’avoir que les
États-Unis comme alternative.

Rapport du parlement européen mis à jour en 2022 sur la relation entre l’UE et l’Inde : voici les
grandes lignes :
En juin 2022, l'UE et l'Inde ont relancé les négociations en vue d'un accord global de libre-
échange, dans l'espoir de les conclure d'ici la fin 2023. Le rapport invite les négociateurs à
trouver des solutions aux problèmes d'accès au marché qui se posent depuis longtemps dans des
secteurs tels que l'automobile, l'agriculture et les produits pharmaceutiques (secteurs
stratégiques, surtout depuis le Covid pour agri et pharmacie).

En tant que deux plus grandes démocraties du monde, l'UE et l'Inde partagent beaucoup de
valeurs et sont confrontées à de nombreux défis communs, tels que le changement climatique.
Toutefois, cette coopération n'a pas encore atteint son plein potentiel, indique le rapport. Pour
l'heure, l'UE et l'Inde doivent renforcer leur coopération pour faire face aux répercussions sur
la sécurité alimentaire en conséquence de la guerre que mène actuellement la Russie en Ukraine.
Le partenariat stratégique de 2004, fondé sur des valeurs communes et un engagement en faveur
d'un ordre mondial basé sur des règles est toujours centré sur le multilatéralisme. Les
négociations commerciales avaient initialement débuté en 2007, mais étaient gelées depuis
2013. En 2020, l'UE et l'Inde ont approuvé une feuille de route jusqu'en 2025 pour le partenariat
stratégique. En 2021, le Parlement a adopté un rapport appelant l'UE et l'Inde à travailler
ensemble pour relever les défis géopolitiques.

L'UE est le troisième partenaire commercial de l'Inde et son premier investisseur étranger,
tandis que l'Inde est le neuvième partenaire commercial de l'UE et représentait moins de 2,1 %
de son commerce total de biens en 2021. Des liens plus étroits ont déjà permis d'accroître le
commerce et les investissements entre les deux partenaires. Par exemple, le commerce entre
l'UE et l'Inde a augmenté de 70 % entre 2009 et 2019, tandis que la part de l'UE dans les flux
d'investissements étrangers est passée de 8 % à 18 % au cours de la même période.

L’UE et l’Inde, respectivement troisièmes et quatrièmes émetteurs mondiaux de gaz à effet de


serre, « sont tous deux engagés dans la lutte contre le changement climatique et travaillent à
faciliter la transition vers une économie durable » (Catastrophe en Inde car records de pollution
atmosphérique et des piques de chaleur à 50°, insupportables dans les bidonvilles).

« En tant que plus grandes démocraties au monde, l’UE et l’Inde peuvent contribuer à
promouvoir les droits de l’homme, la démocratie et l’égalité des genres » (Mais en Inde :

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records de féminicides, discrimination systémique des filles et des femmes, avortements
sélectifs + grave problème de démocratie en Inde avec le nationalisme ethnique de Narendra
Modi qui discrimine les Musulmans, muselle ses opposants en utilisant la justice afin de les
empêcher de se présenter, oppression de minorités…) Real politik de l’UE, peu entendue sur
ces questions vis-à-vis de l’Inde ).

Toutefois, le rapport "regrette" l'hésitation de l'Inde à condamner l'agression militaire de la


Russie contre l'Ukraine et souligne l'importance pour les démocraties de travailler ensemble et
de s'aligner sur des domaines essentiels tels que les valeurs fondamentales. » (Grosse
conséquence économique, la Russie est devenue un partenaire économique majeure de l’Inde,
son 1er fournisseur en pétrole brute – L’Inde en vient même à exporter son diesel en surplus
(issu de ce pétrole) vers...l’UE qui sanctionne la Russie).

[DIAPO] - L’UE et les pays ACP (Afrique / Caraïbes / Pacifique) : la fin des relations
privilégiées. Si l’UE a toujours affiché une volonté de conjuguer échanges et solidarité dans les
relations Nord / Sud, la France et la Belgique ont en 1957 souhaité que le marché commun ne
contrarie pas leurs relations privilégiées avec leurs anciennes colonies, ce que les autres États
membres ont accepté (d’où une entrée des produits issus de ces pays sans droits de douane dans
l’UE). Mais en 2000, les accords de Cotonou mettent en place un « nouveau partenariat » entre
l’UE et 77 pays ACP. L’UE se rallie au credo libéral de l’OMC « Trade, not Aid ! » et passe
d’une logique de coopération à l’abri de la compétition internationale à une logique visant à
arrimer les pays ACP à la mondialisation. Pour l’UE, ceci conforte son rôle de régulateur
institutionnel de la mondialisation. A noter, le troisième axe de l’Accord de Cotonou concerne
la suspension possible de l’aide en cas de violation des principes démocratiques et de l’État de
droit. Le partenariat stipule que l’accord a aussi pour but de consolider la paix et de prévenir
les conflits.

- L’UE et l’Amérique latine : le statu quo. Lors de leurs adhésions à l’UE, l’Espagne et le
Portugal ont négocié de jouer un rôle de premier plan dans la coopération UE / Amérique latine.
Depuis 25 ans, on voit une augmentation des échanges et des coopérations UE / Amérique latine,
en matière économique et politique, avec par exemple la mise en place d’une structure de
dialogue (le « Groupe de Rio »). Après de nombreuses conférences multi-États, l’UE accorde
désormais une préférence aux accords bilatéraux, comme avec le Brésil. Même si l’UE a inspiré,
à l’origine, certains processus d’intégration en Amérique latine, comme le MERCOSUR, elle
ne sert plus de modèle dans cette région du monde. Le principe de supranationalité n’a pas
progressé en Amérique latine, et progressa sans doute peu à l’avenir, du fait du déséquilibre
créé par la puissance du Brésil. Vue depuis l’UE, l’Amérique latine n’est pas une priorité, et le
statut quo semble dominer les relations entre ces deux régions du monde.

- L’UE et les États-Unis. Très attentifs hier à ne pas affaiblir l’Europe face à la menace
communiste, les États-Unis n’ont plus de raison stratégique de ménager l’Union européenne
lorsqu’elle contrarie leurs intérêts économiques. La rivalité des deux géants a multiplié les
contentieux. Du point de vue strictement politique, l’UE et les États-Unis ont signé en 1990 une
déclaration commune qui institutionnalise une concertation permanente. Les États-Unis ont
soutenu l’entrée des Pays d’Europe centrale et orientale car ils voulaient une Europe stable et
prospère. Mais dans les négociations commerciales, les États-Unis ont l’habitude de jouer sur
les divisions des européens (comme pour commencer à négocier le traité de libre-échange).
Avec l’application de l’extraterritorialité des lois américaines, on peut s’interroger sur la
soumission de l’Europe (rapidement : lutte contre la corruption et les activités criminelles,
sanctions financières contre des entreprises concurrentes - comme la Société générale ou BNP

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Paribas pour la France - ou possibilité de racheter à bas prix des sociétés européennes - comme
Alstom). Enfin, sur la scène internationale, les positions européennes se distinguent des choix
américains (plus grande sensibilité à la paix, aux droits humains et au développement durable).
Les désaccords sont flagrants sur la question du Moyen-Orient. L’UE s’accroche à une approche
libérale des relations internationales, fondée sur le respect du droit international, la négociation
et la coopération économique et commerciale. Les États-Unis défendent une conception réaliste,
fondée sur la maximisation de l’intérêt national, leur propre sécurité et leur puissance.

II. L’UE, puissance normative dans les relations internationales.

Références de Z. Laïdi (voir fiches et biblio) + Atlas de l’Europe, pages 48 et 49 (L’UE, une
puissance normative ?)

A la différence de Sylvain Kahn pour qui on peut défendre l’idée d’une UE qui serait un État,
plusieurs géographes comme Yann Richard et Michel Foucher pensent exactement le contraire.
On peut aussi statuer, comme le fait Z. Laïdi, qu’il s’agit d’une forme hybride, dont la puissance
s’exprime d’une manière originale et principalement par des normes qui s’imposent même au-
delà de son territoire.

Cette puissance par la norme, énoncée donc par Zaki Laïdi en 2005, est une autre façon de
réguler les relations internationales, non par la force, mais par la légitimité de l’imposition d’une
règle à tous. Cette forme originale de puissance s’exprime par « sa capacité à produire et mettre
en place à l’échelle du monde un dispositif aussi large que possible de normes capables
d’organiser le monde, de discipliner le jeu des acteurs, d’introduire de la prévisibilité dans leur
comportement, de développer chez eux le sens de la responsabilité collective ».
L’Union européenne s’est donc particulièrement affirmée comme un modèle de gouvernance
internationale et de régulation. Cette régulation pourrait paraître contradictoire avec la
promotion du libéralisme économique par l’UE. Mais l’UE cherche à se fonder sur le
libéralisme économique ET politique. C’est à ce titre qu’elle fait la promotion des droits
humains et des libertés fondamentales (contribution à la CPI), d’une gouvernance internationale
fondée sur le multilatéralisme et le compromis, et d’accords internationaux de prise en compte
de l’environnement (Accords sur le Climat, protection des océans…). Tout cela n’est pas sans
rencontrer des limites, mais dans plusieurs domaines normatifs, l’UE est un véritable modèle.

1. Une puissance internationale qui modèle par la norme.

Principalement dans 3 domaines avec certains succès.

- Protection des données. Vous avez toutes et tous été « embêté.e.s » par les demandes
d’autorisation de cookies avant l’accès à un site. C’est à cause du RGPD. Le RGPD, Règlement
général sur la protection des données, de 2018 protège les données des citoyens, leur portabilité,
l’information sur les failles de sécurité et un droit à l’oubli. Le DMA (Digital Markets Act, soit
règlement sur les marchés numériques, texte européen, entré en vigueur en 2023) et le DSA
(Digital Service Act) vont obliger les géants du Net à respecter de nouvelles obligations et
interdictions sous peine de lourdes amendes. L’Union européenne veut mettre fin à la
domination de ces géants en leur imposant des règles qui profiteront aux entreprises et aux
internautes européens. Cette législation vise aussi à lutter contre les pratiques
anticoncurrentielles des géants d’internet et corriger les déséquilibres de leur domination
sur le marché numérique européen. En effet, le modèle économique de ces acteurs, en
particulier des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), repose sur la

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combinaison de masses de données sur leurs utilisateurs et d'algorithmes puissants et opaques.
Grâce aux forts effets de réseau et à leurs écosystèmes enfermant les internautes-
consommateurs, ces grands acteurs ont acquis une position de quasi-monopole sur le marché
européen. À eux seuls, les GAFAM représentent un chiffre d'affaires comparable aux recettes
fiscales de la France (471 Mds d’euros en 2023).

Avec cette nouvelle législation, l'UE veut devenir un modèle, au niveau mondial, dans le
domaine de l’économie numérique.

- Taxation des multinationales. En 2018, échec du premier projet européen de taxation des
GAFAM porté par les ministres de l’économie italiens, français, allemands et espagnols.
L’objectif de la Commission était une taxe de 3% du chiffres d’affaires de certaines activités
numériques (publicités, vente de données personnelles…). 120 à 150 entreprises étaient
concernées dont les fameuses GAFAM, expertes pour échapper à l’impôt. Elles profitent du
manque d’harmonie fiscale de l’UE, voire du dumping fiscal pratiqué par certains pays comme
l’Irlande, réputée pour son bas taux d’imposition. Or, en UE, les règles actuelles d’imposition
des bénéfices sont fondées sur le principe de l’établissement stable. Les multinationales du
numérique peuvent donc se faire taxer uniquement dans le pays (à faible fiscalité) où elles
déclarent leur présence physique et non là où elles pratiquent effectivement leur activité, en
l’occurrence toute l’UE. Elles paient deux fois moins d’impôts que les entreprises
traditionnelles selon la Commission européenne (9% contre 23% en moyenne).

Le projet de 2018, qui escomptait des recettes annuelles de l’ordre de 5 milliards d’euros par
an, a échoué par peur de représailles américaines des pays européens très exportateurs vers les
EU comme l’Allemagne. Avec l’administration Biden à partir de 2021, les choses évoluent et
les Etats-Unis accompagnent la volonté d’un impôt mondial de 15% sur toutes les
multinationales porté par l’OCDE. Si un accord a été trouvé par les pays de l’UE pour s’inscrire
dans cette réforme, les réticences furent nombreuses de la part de l’Irlande, l’Estonie, la Hongrie
et la Pologne, adeptes du dumping fiscal (et en bras de fer avec l’UE au sujet des aides
européennes pour les deux dernières). L’accord a été trouvé fin 2022, mais en attendant
l’achèvement des modalités pratiques qui tardent à être mise en œuvre, des pays comme la
France ont initié leur propre impôt sur les géants du numériques dès 2019 et qui s’avèrent
particulièrement générateurs de recettes.

Cet impôt mondial impulsé par les Européens a subi les affres des divisions internes, mais a pu
progresser grâce au soutien inespéré d’une administration états-unienne qui a profité de cette
impulsion.

[DIAPO]- Reconnaissance des savoir-faire et des produits de qualité, à travers deux labels
principalement l’IGP (Indication géographique protégé) et l’AOP (Appellation d’origine
protégée). L’un est purement d’impulsion européenne alors que le second est la généralisation
du dispositif français des AOC, Appellation d’origine contrôlée. L’Indication géographique
protégée (IGP) identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation
ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. L’IGP s’applique aux
secteurs agricoles, agroalimentaires et viticoles.

Avant l’IGP, la France et son organisme de vérification, l’INAO (Institut national de l'origine
et de la qualité) avaient impulsé les AOC, et ce dès les années 1930. L’Appellation d’Origine
Contrôlée (AOC) désigne un produit dont toutes les étapes de fabrication sont réalisées selon
un savoir-faire reconnu dans une même zone géographique, qui donne ses caractéristiques au

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produit. L’Appellation d’Origine Protégée (AOP) est donc l’équivalent européen de l’AOC.
Elle protège le nom d’un produit dans tous les pays de l’Union Européenne. Les premières AOC
concernaient le vin puis le fromage mais il a fallu attendre 1990 pour que le dispositif soit
étendu à l’ensemble des produits agricoles et alimentaires.

Les IGP et les AOP sont non seulement devenues des signes d’identifications nationales,
européens et internationaux, mais également une labellisation adoptée par d’autres pays du
monde (qui demandent l’évaluation à Bruxelles) ou même copiée comme c’est le cas pour
l’Inde. L’Inde a en effet développé une législation nationale sur les IGP qui a permis
d’enregistrer plus de 370 produits, dont le Darjeeling, thé noir emblématique du Bengale
occidental, ou le riz basmati, appellation qu’elle se dispute avec le Pakistan.

à Si la puissance par la norme ne fait pas de doute, il en est autrement des autres attributs
courants de la puissance.

2. Une difficile place internationale, entre coopération et diplomatie.


L’UE met en avant le multilatéralisme, la diplomatie et la coopération. Force est de constater
qu’elle est dépassée par des puissances plus classiques comme les Etats-Unis, la Chine, la
Russie et des États européens comme la France. Mais, elle cherche à imprimer sa marque par
des aides internationales et de la coopération. La puissance normative de l’UE se réfère ainsi à
la façon dont est utilisée la puissance économique, moins comme un rapport de force, qu’un
moyen pour avoir un autre rôle dans les relations internationales, telles que la coopération ou
la justice redistributive (aide au développement).

On peut aussi se demander si l’UE s’affirme comme une puissance civile aux objectifs
humanitaires et environnementaux. L’UE, puissance civile ? Cette notion de « puissance
civile » a été popularisée par François Duchêne en 1973. Elle privilégie les formes civiles de
pouvoir et d’influence et non la force militaire traditionnelle.

. L’UE dans la gouvernance mondiale et les instances internationales. L’idée de


gouvernance stipule que, dans un système international stable, les relations entre États doivent
respecter un ensemble commun de valeurs et de règles. Mais les États ne s’y soumettent que
dans la mesure où ils les jugent conformes à leurs intérêts. La gouvernance mondiale
contemporaine repose sur une logique de transaction dans un contexte d’incertitude politique
forte, de crise des organisations internationales et du multilatéralisme.

L’UE est engagée en faveur d’un multilatéralisme « efficace », impliquant un respect des
institutions internationales et un ordre international fondé sur des règles. Les pays de l’UE
contribuent à 40% au budget de l’ONU, 44% du PNUD (programme de développement des
NU), 80% du fonds de consolidation de la paix. Cependant, l’UE n’occupe qu’une place
symbolique à l’ONU (statut d’observateur depuis 1974, ses représentants sont en fin de liste
des orateurs, à côté de la Croix Rouge et du Vatican).

À l’extérieur de ses frontières, l’Union a beaucoup milité pour l’institution d’une Cour pénale
internationale chargée de juger, depuis le 1er juillet 2002, les auteurs de crimes de guerre,
génocides et crimes contre l’humanité. Contrairement à la Cour internationale de justice La
Haye, créée par créé l’ONU en 1948 pour arbitrer les contentieux entre les États, la CPI juge
les personnes, à la manière des tribunaux « régionaux » sur la Yougoslavie et le Rwanda. Son
siège est à la Haye et ses membres sont signataires du statut de Rome (1998).

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Le ressort principal sur lequel s’appuie l’UE est d’étayer la protection des droits de l’homme
par des clauses de conditionnalité qui s’appliquent aux politiques d’élargissement et de
développement. Ces clauses représentent les intérêts et les normes politiques de l’Union
européenne (démocratie, pluralisme, égalité des droits) et s’appliquent aux aides versées aux
pays ACP et dans le cadre du programme ECHO (European Community Humanitarian Office).
Cependant, si des sanctions ont été prises contre le régime birman, la Chine n’a pas été
sanctionnée pour sa politique au Tibet.

Le programme ECHO est le service d’aide humanitaire de la Commission européenne. Créé en


1992, il permet de porter assistance humanitaire et secours d’urgence aux victimes de
catastrophes naturelles et de conflits en dehors de l’Union, par l’intermédiaire de 200
partenaires comme les agences de l’ONU, la Croix-Rouge ou des ONG. D’un montant annuel
d’un milliard d’euros et de 6,5 milliards pour la période 2014-2020 ce service bénéficie à 140
pays et a plus de 100 millions de personnes chaque année dans le monde.

L’aide humanitaire est donc un moyen d’affirmer la présence européenne, comme par exemple
dans les « conflits oubliés » ou en Palestine, et au-delà des considérations morales, il s’agit bien
d’un instrument politique au service du rayonnement européen. Ainsi, entre 2005 et 2012, l’UE
a dépensé 559 millions d’euros l’aide aux Palestiniens de Cisjordanie et Gaza, et aux réfugiés
installés en Jordanie, au Liban et en Syrie. ECHO soutient aussi la Croix Rouge dans son rôle
de contrôle du respect du droit humanitaire et d’assistance aux personnes expulsées ou privées
de logement. Au-delà de l’aide humanitaire proprement dite (nourriture, eau potable, santé) la
Politique de voisinage et de partenariat est le cadre d’une aide au développement et d’un soutien
plus politique à l’Autorité palestinienne, par exemple en versant les salaires et prestations
sociales de ses fonctionnaires.

L’UE et le conflit israélo-palestinien.

Quelles relations l’Union européenne entretient-elle avec Israël et la Palestine ? Extraits de


touteleurope.eu

Premier partenaire commercial d’Israël, premier donateur d’aide au développement à la Palestine au


monde, l’Union européenne entretient d’importantes relations avec les deux parties. Engagée de
longue date en faveur du processus de paix, elle tente tant bien que mal de faire entendre sa voix au
Proche-Orient.

L’UE prône une solution à deux États. Une position qui se veut impartiale, et souvent difficile à tenir
face à la fréquente radicalité des parties prenantes du conflit israélo-palestinien.

On peut noter une certaine cacophonie de l’UE depuis le 7 octobre 2023, entre Ursula von der Leyen
qui se rend en Israël sans mandat, le commissaire Hongrois Olivér Várhelyi, décrétant la suspension
de l’aide au développement versée aux Palestiniens et le chef de la diplomatie européenne, Josep
Borrell, représentant de l'UE pour les affaires étrangères qui affirme : « Nous devrons verser plus
d’aide, pas moins ». C’est lui qui, le 31 octobre, appelle à la relance du processus de paix, avec une
solution à deux États.

[DIAPO] L’action internationale de l’UE dans le domaine économique et social se réfère


principalement à l’idée de « solidarité ». Elle correspondrait à une transposition au niveau
international du concept d’économie sociale de marché fonctionnant pour les fonds structurels

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au niveau intérieur. La croyance en l’existence d’un modèle social européen, que l’UE aurait à
présenter et à appliquer dans ses relations avec le reste du monde s’est ainsi manifestée pendant
longtemps dans ses relations avec les pays ACP, en demeurant, depuis l’origine le premier
contributeur pour l’aide publique au développement. Les États de l’UE qui appartiennent au
Comité d’aide au développement de l’OCDE ont donné 85 milliards de dollars en 2019, soit la
moitié de l’aide fournie par les membres de ce comité. On peut comparer avec les États-Unis
(33,5 milliards) et le Japon (15 milliards). En 2021, l'APD collective de l'UE atteignait 70,2
milliards d’euros, contre 67,3 milliards d’euros en 2020, ce qui représente une augmentation
nominale de 4,3 % par rapport à 2020, sans pour autant retrouver les niveaux de 2019. En 2021,
l'APD collective de l'UE représentait 0,49 % du revenu national brut (RNB) de l'UE. Ce taux
représente une légère baisse par rapport au ratio de 0,50 % atteint en 2020, mais demeure
sensiblement supérieur à la moyenne des membres du Comité d'aide au développement de
l'OCDE extérieurs à l'UE, qui était, elle, de 0,26 % du RNB en 2021

L’aide communautaire au sens strict, gérée par la Commission, ne fait pas partie du Comité
d’aide au développement. Avec 11 milliards d’euros en 2019, l’UE est la deuxième puissance
donatrice du monde, derrière les États-Unis. Depuis 2011, l’UE parle d’une seule voix pour sa
politique de développement et d’aide, celle de la Direction générale Développement et
coopération (ICD) qui finance des programmes géographiques (47 PED d’Amérique latine,
d’Asie, de la région du Golfe et d’Afrique du Sud) et thématiques (environnement et gestion
durable des ressources naturelles, sécurité alimentaire, migrations, asile …).

[DIAPO] Pour la période 2021-2027, la Commission européenne a proposé un règlement pour


un nouvel instrument unique de voisinage, de coopération au développement et de coopération
internationale (IVCDCI ou « L’Europe dans le monde ») qui est entré en vigueur le 14 juin 2021.
Il réunit l’ensemble des instruments existants (sauf pour la pré-adhésion) et est doté de 79,5
milliards d’euros. Elle se superpose en partie avec la politique de voisinage.

Dans le domaine environnemental, l’UE se veut également modèle et porteuse d’initiatives.


Elle a été très active dans la lutte contre le réchauffement climatique depuis la signature du
Protocole de Kyoto de 1997. Par ailleurs, depuis 1972, la moitié des Conférences des Parties
sur le climat (COP) se sont tenues en UE et en Europe. Cette place des politiques
environnementales dans l’UE comme puissance normative et initiatrice sera abordée dans le
prochain chapitre.

[DIAPO] Enfin, plusieurs capitales de pays membres de l’UE accueillent des institutions
internationales, même s’il ne faut pas confondre rayonnement géopolitique des États concernés
et de l’UE.

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