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UNIVERSITE PRIVEE D’OUAGADOUGOU Année académique

……………………………………………………. 2020/2021

UFR/SCIENCES JURIDIQUES POLITIQUES

ET ADMINISTRATIVES

SEMINAIRE THEMATIQUE DE DROIT COMMUNAUTAIRE

Thème : DROIT INTERNATIONAL ET


DROIT COMMUNAUTAIRE

GROUPE : 2

MEMBRES DU GROUPE Chargé du cours

HERMANA WOLA Socrate F.L Dr Alexis NAGALO

HARO Roxane

BOUDA Blandine

BARIA Bienvenue

KERE Laurelle
EXPOSE DE DROIT COMMUNAUTAIRE

Thème : Droit international et droit communautaire.

I. Des rapports d’autonomie


A. Les fondements de l’autonomie
B. Les manifestations de l’autonomie

II. Des rapports d’assimilation

A. Les fondements de l’assimilation


B. Les limites de l’assimilation
INTRODUCTION

1
Faire de l’intégration régionale, c’est mettre en route un processus par lequel un ensemble de
pays et d’Etat rassemblent en créant une organisation commune chargée de prendre des
décisions et d’agir dans certains domaines ; notamment dans le domaine de l’économie à la
place des Etats membres afin de parvenir à un plus grand développement en vertu de l’adage
selon lequel « l’union fait la force ». Il s’agira a cet égard, d’adopter un ensemble de règles
obligatoire concourant à l’atteinte d’un tel objectif un ensemble de prescriptions de normes de
conduites que l’on appelle justement droit communautaire, un droit sécrété dans le cadre des
processus d’intégration régionale. Ainsi le droit communautaire aussi appelé « droit de
l’intégration » peut être sommairement définie comme l’ensemble des règles juridiques
édictées dans le cadre d’un processus d’intégration régionale conduisant à la mise en place
d’une organisation supra national.

Il ressort de cette définition que le droit communautaire émane d’une organisation inter
gouvernementale d’intégration mais il présente des spécificités qui le distinguent du droit
international général ou classique. Ainsi le droit international, étant un droit de coopération
peut être perçu comme un ensemble des règles juridiques qui régissent les relations entre les
états ou entre les personnes privées dans un cadre international. C’est dans cette logique que
le thème : « droit international et droit communautaire »nous ait été soumis.

L’étude de ce thème revêt à la fois un intérêt théorique et pratique en ce sens qu’il permet une
étude sur l’encadrement juridique du droit communautaire et du droit international.

Cependant, la question qui se pose est celle de savoir : quel rapport existe entre le droit
international et droit communautaire ? Autrement dit, sont-ils totalement liés ou font-ils
preuve de quelques divergences ?

Répondre à cette question, nous amènerons à présenter les rapports d’autonomie(I) et les
rapports d’assimilation. Mais au préalable, notre travail portera sur une étude comparative des
deux droits.

1
Cours du droit communautaire Ouest-Africain, 2010-2011 p276.Luc Marius IBRIGA
I-LES RAPPORTS D’AUTONOMIE

2
Parlant de l’autonomie du droit communautaire, ou exprimer vivement que le droit
communautaire est un droit autonome, cela signifie qu’il constitue un système relativement
complet, relativement clos, dans ses sources, dans son contenu et dans son contrôle
juridictionnel. Ce droit se différencie des autres types de droits notamment le droit
international classique .Pour affirmer l’autonomie du droit communautaire vis-à-vis du droit
international, l’on doit se poser des questions concernant le fondement de cette
autonomie(A)et les manifestation de cette autonomie(B)

A-LES FONDEMENTS DE L’AUTONOMIE

« L’autonomie de l’ordre juridique communautaire à l’égard de l’ordre juridique international


procède de l’affirmation qui la justifie suivant laquelle, si les traités qui en sont le fondement
sont biens des traités internationaux, ce ne sont pas des traités comme les autres, non pas
seulement parce que ces traités créent des Organisations Internationales, ils ne sont pas les
seuls à les créer mais parce qu’ils créent les organisations, qui à leur tour ne sont pas comme
les autres ».

Le droit communautaire est un droit autonome parce que son interprétation et son contrôle
sont assurés par un organe juridictionnel propre à la communauté.

2
l’intégration juridique dans l’union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA) et
l’organisation pour l’harmonisation des droit des affaires en Afrique(OHADA)(Collection de
l’institut de droit des affaires)
La spécificité du droit communautaire est d’être 3« un système juridique propre, intégré aux
systèmes juridiques des états membres »(arrêt Costa c/Enel 1964),c’est-à-dire qu’il s’applique
immédiatement et confère aux particuliers les droits qu’ils peuvent invoquer en justice,
éventuellement en l’encontre d’une règle nationale ne respectant pas la règle communautaire.

Selon l’analyse de l’ordre juridique communautaire dans une perspective Kelsenienne, le


traité instituant la communauté européenne constitue le fondement de la validité des normes
qui font parties du droit communautaire, dont l’autorité n’est nullement subordonnée à des
sources relevant d’un ordre extérieur. Pour consacrer l’autonomie du droit communautaire par
rapport au droit international, la cour de justice a décidé dans l’affaire Costa c/ Enel, de
couper, selon D. SIMON le cordon ombilicale qui attachait l’ordre juridique communautaire
au droit international, en substituant la qualification « ordre juridique propre à la formule
« nouvelle ordre juridique de droit international » initialement retenu dans l’affaire Van Gend
en Loos. On peut affirmer que cette consécration de l’autonomie du droit communautaire par
rapport au droit international dans le cadre européen, l’est également dans le cadre de
l’UEMOA et de l’OHADA, car les deux traités institutifs de ces communautés qui constituent
leur droit originaire et leur droit dérivé sont sans nul doute des organes juridiques autonomes
par rapport au droit international.

Certes le droit communautaire procède des traités internationaux, mais il a une finalité propre
qui commande son application et son developpement.Contrairement aux traités internationaux
qui créent des ordres juridiques de coordination conventionnelle de souveraineté étatique, les
traités communautaires fondent des communautés autonomes investies d’autorités
institutionnelles propres. Contrairement au droit international général qui prend comme point
de départ l’intention des parties contractantes d’attribuer un caractère « self-executum »aux
dispositions des conventions internationales.

B-LES MANIFESTATIONS DE L’AUTONOMIE

4
« Le droit communautaire n’est pas du droit international perfectionné, il
appartient à un autre univers juridique ». Ces mots du Pr Denys SIMON tendent à
souligner la spécificité du droit communautaire par rapport au droit international
général. Cette spécificité du droit communautaire est perceptible d’une part à

3
Arrêt Costa c/Enel 1964
4
-Cours de droit communautaire Ouest-Africain du Dr Luc Marius IBRIGA
travers son domaine d’applicabilité et d’autre part, de par la nature des normes
communautaires et de leurs rapports avec les ordres juridiques.

L’inventaire des normes du droit communautaire permet de dresser une typologie faisant
ressortir trois composantes majeures : le droit primaire, le droit dérivé et le droit subsidiaire.

Le droit primaire constitue le « droit constitutionnel » de l’organisation parce que ce droit


détermine les compétences et pouvoirs des différents organes et la nature des actes pris par
ces derniers. De nature conventionnelle, parce que soumis aux procédures d’élaboration du
droit des traités (négociation, signature et ratification), le droit primaire est constitué par les
Traités constitutifs des organisations d’intégration et les protocoles additionnels. Le droit
dérivé, lui, est le droit sécrété par les organes mis en place par le droit primaire. Quant au
droit subsidiaire, il est constitué des principes généraux du droit et de la jurisprudence. En
effet, le droit communautaire ne se résume pas qu’aux Traités constitutifs et à l’œuvre «
législative » des organes de décision mais s’étend à l’activité jurisprudentielle des différentes
cours de justice.

Toutefois, le droit communautaire à la différence des autres ordres juridiques présente les
caractéristiques suivantes : d’abord son autonomie, traduit par sa constitution d’un système
relativement complet, relativement clos, dans ses sources, dans son contenu et dans son
contrôle juridictionnel. Ensuite, vient son caractère d’intégration. C’est dire que le droit
communautaire est un droit intégré au droit des Etats membres car ne peut être conçu
indépendamment de l’ordre juridique des états membres, dans lequel il trouve son point
d’application. En effet, la matière sur laquelle s’exercent les compétences des institutions de
la communauté n’est pas différente, n’est autre que celle qui normalement fait l’objet des
activités des Etats. Et enfin, le droit communautaire est un droit supérieur aux droits
nationaux. La primauté du droit communautaire revêt deux aspects. Le droit communautaire
doit avoir d’abord la même signification dans tous les Etats membres, c’est le problème de
l’unité d’interprétation que le traité a tranché d’une manière tout à fait claire, en constituant la
cour de justice comme seul organe judiciaire habilité à interpréter le droit communautaire.( cf.
avis de La cour du 18 mars 2003 relatif à la création d’une cour des compte au Mali). Mais
surtout, le droit communautaire doit avoir dans tous les Etats la même force obligatoire c’est-
à-dire qu’il ne doit pouvoir être ni modifier, ni abroger par les Etats membres. Etant un droit
d’intégration, le droit communautaire manifeste son autonomie en laissant une partie de sa
souveraineté à la société intégrante c’est-à-dire la population. En ce qui concerne les règles,
elles sont d’application immédiate et ayant un effet direct car il s’intègre directement dans
l’ordre juridique des Etats. Contrairement au droit international qui est un droit de
coopération, la question de la souveraineté est entièrement concernée par les Etats et les
décisions qui sont prises sont soumises à la ratification et la publication dans le journal
officiel avant d’intégrer l’ordonnancement juridique des Etats.

II-LES RAPPORTS D’ASSIMILATION

Le droit communautaire se présente comme un droit partiellement similaire au droit


international. Cette similarité est perceptible à travers non leurs fondements(A), mais présente
également des limites(B)

A-LES FONDEMENTS DE L’ASSIMILATION

La similarité entre le droit communautaire et le droit international repose essentiellement sur


deux points à savoir leurs sources et leurs sujets. Du point de vue des sources, le droit
communautaire trouve la sienne dans les traités et les actes assimilés, c’est-à-dire les actes
pris pour son execution.Par exemple l’Union Européenne qui est l’Organisation
incontournable du droit communautaire a été créé par un traité : traité de Rome. Parler des
traités revient à parler du droit international, car les traités relèvent du droit international. A
cet effet, il convient de souligner que le traité est considéré comme la source fondamentale du
droit international. On observe aussi leur point commun concernant leurs sujets.
Originellement, les seuls sujets de ces deux droits sont les Etats membres et les personnes
privées.

L’arrêt de la cours permanente de justice internationale (CPJI) sur l’affaire du Lotus, et


portant sur les compétences d’un Etat en droit international, est rendu le 07 septembre 1927.
Dans cette affaire il est question de la compétence territoriale des Etats et de leurs
souverainetés. On retient le fameux dictum « les limitations de l’indépendance des Etats ne se
présument pas »,c’est-à-dire que tout ce qui n’est pas interdit en droit international est permis.
Sur la coutume et le volontarisme des relations internationales : « les règles de droit qui lient
les états, sont les fruits de leurs volontés » .D’ors et déjà, ce principe est la base du droit
communautaire qui est autrement un droit d’intégration fondé sur la volonté de ses Etats
membres.

Néanmoins elle présente certaines limites.


B-LES LIMITES DE L’ASSIMILATION

Il est difficile d’établir une frontière entre le droit communautaire et le droit international
parce qu’ils disposent des mêmes acteurs et ont un fondement commun. Mais contrairement
au droit international qui a un caractère General, le droit communautaire lui, dispose d’un
caractère tout à fait spécifique car il n’est applicable qu’aux Etats membres. Ces limites sont
également perceptibles dans leurs normativités. En ce sens que la normativité du droit
communautaire est présentée sous deux aspects caractéristiques à savoir : une aptitude à créer
des droits et obligations et une hiérarchie assortie d’un régime de sanction. Quant à celle du
droit international, elle se présente comme un sujet à polémique.

Prosper Weil a remarquablement montré que la mise en doute de la normativité du droit


international tenait notamment à 5 « la crainte insuffisante des mécanismes de sanction » mais
aussi à « la qualité médiocre de bien des actes », en ce qu’ils seraient parfois lacunaires, trop
abstraits ou imprécise toute évidence le droit communautaire est rarement affecté par ce type
de faiblesses.

BIBLIOGRAPHIE

-La spécificité du droit communautaire, Jacques MEGRET p.565-577

-Cours de droit communautaire Ouest-Africain du Dr Luc Marius IBRIGA

-Avis de La cour du 18 mars 2003 relatif à la création d’une cour des comptes au Mali). Mais
surtout,

- l’intégration juridique dans l’union économique et monétaire ouest-africain (UEMOA) et


l’organisation pour l’harmonisation des droit des affaires en Afrique(OHADA) (Collection de
l’institut de droit des affaires)

-le traité de Dakar

-BOULOUIS (J) DARMON (M) HUGLO (J.G), Contentieux communautaire, Paris, Dalloz, 2ème édition,
2001

-BOULOUIS (J), Droit institutionnel de l’Union européenne, Paris, Montchrestien, 6ème édition, 1997
--CEREXHE (E) et Le HARDŸ de BEAULIEU (L), Introduction à l’Union économique ouest africaine,
Bruxelles, CEEI-De Boeck, 1997
5
Cahier du conseil constitutionnel numéro 21,Fabrice PICOD, Professeur à l’université Panthéon-Paris 2
-DIAKITE Moussa, Le défi de l'Intégration économique en Afrique de l'Ouest, Paris, L’Harmattan 1998

-FAVRET (J.M), Droit et pratique de l’Union européenne, Paris Guallino éditeur, 4ème édition, 2003

-GAIA (P), Le Conseil constitutionnel et l’insertion des engagements internationaux dans l’ordre
juridique interne, Paris, Economica, 1991 GAUTRON (J.C), Droit européen, Paris, Dalloz, Collection
Mémentos, 10ème édition, 2002 GHEVONTIAN (R), Droit communautaire, Paris, Sirey, 2ème édition,
2004 IBRIGA (L.M) et al., Droit communautaire Ouest-africain, Ouagadougou, Presses africaines, 2008

LES EXTRAITS IMPORTANTS

LES OUVRAGES

-IBRIGA (L.M) et al. Droit communautaire Ouest-africain, Ouagadougou, Presses africaines, 2008

-MAYER (P) Droit international privé, Paris, Montchrestien, 5ème édition, 1994 MEYER (P), Droit
international privé burkinabè, Ouagadougou, Collection Précis de droit burkinabè, Presses Africaines,
2006

-ONDUA (A), Etude des rapports entre le droit communautaire et la constitution en France. L’ordre
juridique constitutionnel comme garantie au renforcement de l’intégration européenne, Paris,
L’Harmattan, 2001

JURISPRUDENCES

-Aff. Costa c/Enel, rendue le 15 juillet 1965 par la cour de justice des communautés
Européennes est l’une des bases de la jurisprudence communautaire. Il consacre le principe de
la primauté du droit communautaire sur les législations Nationales.
-Aff. Van Gend en Loos rendue le 05 Février 1963 par la cour de justice des communautés
Européennes ou il est demandé à la cour de savoir si les citoyens (et les entreprises) peuvent
être directement affectés par le droit communautaire sur leurs territoires nationaux.

-L’arrêt de la cour permanente de justice internationale(CPJI) sur l’affaire du Lotus, et portant


sur les compétences d’un Etat en droit international est rendu le 07 Septembre 1927. Cette
affaire Lotus pose deux problèmes : Quelles sont les compétences de l’Etat et comment sont-
elles déterminées en droit international ? Que se passe-t-il lorsque deux Etats sont
concurremment compétents. Dans cet arret,on retient le fameux dictum « les limitations de
l’Independence des états ne se présume pas »,c’est-à-dire tout ce qui n’est pas interdit en
droit international est permis. Sur la coutume et le volontarisme des relations internationales :
« les règles de droit qui lient les Etats, sont le fruit de leur volonté, dans les conventions ou
dans les usages acceptés généralement comme consacrant les principes du droit.

-Avis 001/2003 de la Cour de Justice de l’UEMOA : « Demande d’avis de la Commission de l’UEMOA


relative à la création d’une Cour des comptes au Mali ».

ARTICLES DE DOCTRINE

-IBRIGA (L.M), « L’UEMOA : une nouvelle approche de l’intégration économique régionale en Afrique
de l’Ouest », Annuaire Africain de Droit International (AADI) Volume, VI, 1998, pp. 23-64. IBRIGA
(L.M), « Problématique institutionnelle de l’intégration économique régionale : Essai de définition
d’un cadre juridique efficient », Revue Burkinabè de Droit (RBD), N°24, 2ème semestre 1993, pp. 207-
223. ISSA---SAYEGH (J), « L’intégration juridique des Etats africains de la zone franc », Recueil Penant,
1997, N° 823 p. 5 et s ; N° 824, p. 125 et s.

-KAMTO (M), « Les cours de justice des communautés et des organisations d’intégration économique
africaines », Annuaire Africain de droit international, Volume 6, 1998, pp.107-150

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