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TD Nº 6 : Dissertation

Ordre juridique international

Comment les institutions internationales peuvent-elles contribuer à l'invention et à


la construction d'un nouvel ordre juridique mondial ?

Selon le juriste Basdevant, « le point de départ de l’ordre juridique international actuel


se trouve dans le principe de la souveraineté́ ». D’abord, se référer au terme d'ordre
juridique international équivaut à désigner l'ensemble des droits d'une société, c'est-à-
dire l'ensemble des règles juridiques qui régissent dans un lieu déterminé et à un
moment donné régis par des traités, des conventions et des contrats internationaux.

De manière théorique, une institution internationale est un organe qui a le statut


d’institution, ce que lui permet d’exercer des activités au niveau international. Les
institutions internationales sont composées par le dualisme entre les États et les
Organisations Internationales, qui se définit comme étant une association d’Etats
constituée par un traité, dotée d’organes communs qui lui sont propres et possédant une
personnalité juridique distincte de celles de ses membres. Comme le souligne Pierre-
Marie Dupuy, les organisations internationales sont placées dans un double rapport de
dépendance et d’autonomie à l’égard des Etats. Dépendance car elles dépendent au
départ de la volonté, du bon-vouloir des Etats pour leur donner les moyens de fonctions.

Les institutions internationales ont commencé à apparaître quand les Etats ont
commencés à prendre conscience que certaines activités peuvent présenter un intérêt
commun – comme la création de l’union du télégraphe international ou même la
création de l’union postale universelle – et pouvaient donc être plus efficacement
assumés dans un cadre supra-étatique. Le caractère évolutif du processus de formation
des institutions internationales oblige nécessairement à approfondir les apports qui ont
été faits par rapport à ce phénomène tout au long du XIXe siècle et du début du XXe
siècle.

Ainsi, ce sera durant cette période historique que l'on pourra situer non seulement
l'apparition des premières institutions internationales, mais aussi la formation du
caractère juridique de ces institutions. Néanmoins, pour certains, les institutions
internationales ne peuvent être qualifiés que d’acteurs secondaires par rapport aux Etats
parce que ces organisations ne sont que le produit de la volonté de l’Etat et ne seraient
donc que des modalités nouvelles des relations interétatiques.

Ce débat fait que l’on s’interroge de quelle manière les institutions internationales
peuvent-elles contribuer à la construction d’un nouvel ordre juridique mondial à l’égard
de la souveraineté étatique ? Pour répondre à cette question, il est pertinent de souligner
que le droit international, dans son existence même, ne peut rivaliser qu'avec des entités
étatiques souveraines, qui ont des systèmes juridiques fortement hiérarchisés (I). Or, le
droit international vise à organiser les relations entre ces entités étatiques pour la mise
en œuvre d’un système juridictionnelle internationale afin de veiller l'application des
accords établis (II).
I : La mise en œuvre d’une hiérarchie des normes au sein de la scène internationale
assujettie au principe de souveraineté

En droit international il n’y a pas de Constitution international or, les traités


internationaux ont un effet proportionnel (A). Cependant, une partie de cette doctrine
estime qu’il n’existe pas de hiérarchie entre les normes. Cette théorie repose sur le
postulat que les États sont les seules sources du droit international (B).
A) Les traités comme équivalent d'une constitution internationale
Les traités sont à l'origine de la formation du droit international. Seuls les Etats et les
Organisations Internationales peuvent se bénéficier de la personnalité juridique
internationale et ont la capacité de conclure des traités, bien que cela n'exclue pas que
d'autres types d'acteurs des relations internationales, comme les ONG, participent à leur
négociation mais sans jamais pouvoir devenir un parti.
Le traité de Lisbonne, signé au 2007 au sein de la conférence intergouvernementale
formé entre le 27 États membres de l’Union européenne, établit l’existence d’une
constitution pour l’Europe. Ce traité a été ratifié par le Parlement française pour faire
suite à une révision constitutionnelle modifiant l'article 88-1 de la Constitution. Une
telle révision amène nécessairement à s’interroger sur les rapports entre les traités
internationaux et la Constitution française et, plus précisément, le droit interne.
Cette discussion s'inscrit dans la problématique de la hiérarchie des normes définie par
le fondateur du positivisme juridique, Hans Kelsen, dans son ouvrage Théorie pure du
droit. Selon le juriste, « toute norme juridique tire sa validité de sa conformité à une
norme supérieure, formant ainsi un ordre hiérarchique, dominé la Constitution ».
Les traités internationaux représentent des contrats conclus entre plusieurs sujets de
droit international. Dans la Constitution de 1946, l'article 26 a fait du droit international
une véritable source de droit applicable au pouvoir exécutif. En effet, dit article stipule
que « le traité diplomatique officiellement ratifié et publié ont force de loi dans le cas
même où ils seraient contraires aux lois françaises ». Par ailleurs, l'article 55 de la
Constitution de 1958 a modifié la position des traités dans la hiérarchie des normes,
lesquels possédaient une valeur législative et maintenant détiennent une valeur super-
législative. De cette manière, étant donné que le pouvoir exécutif doit respecter la loi,
maintenant il est lié aux traités internationaux.
De même, la jurisprudence accorde généralement la supériorité du droit international sur
le droit interne, mais la relation entre les traités internationaux et la Constitution ne
semble pas trop évidente. Depuis longtemps, on assiste à des modifications de
jurisprudence sur la place des traités internationaux au sein de la hiérarchie des normes.
B) La mise en cause de la nature des traités internationaux à l’égard de la
souveraineté étatique
Le droit international admet l’existence de règles de droit dont l’autorité est telle
qu’elles s’imposent à la volonté des États. S’utilise le terme jus cogens ou « normes
impératives » pour désigner dites règles que les États sont obligés de respecter, même si
elles ne sont pas incluses dans les traités écrites et signés par eux.
Les traités internationaux ont un effet proportionnel à la valeur d’une constitution. Or, il
y a des traités qui peut être contradictoire et à l'égard du jus cogens les traités peuvent
être nuls s'ils sont contraires à une norme impérative du droit international comme
l’interdiction de la torture, du crime de génocide ou même de l'esclavage.

De même, les Etats acceptent de se soumettre à des traités pour solutionner leurs
différends. Cependant, face à l'atteinte à la souveraineté qu'elles impliquent, ces
juridictions ont été imposées dans un but limité.
Il est constaté qu’il existe un difficile conciliation entre la primauté des traités sur les
constitutions nationales à l’égard de la souveraineté étatique. Même si cela suscite des
controverses, les institutions ont le but de vieillir l’application de ces traités à travers le
système juridictionnelle internationale.

II : Le système juridictionnelle internationale


Les traités servent de base à l'établissement de normes, par exemple, la Convention de
Genève de 1949 régis le droit international humanitaire et dont l'objectif est de protéger
les victimes des conflits armés. Cependant, les normes internationales établies dans les
traités ne sont pas toujours respectées. Par conséquent, en droit international il existe
des institutions juridictionnelles et des tribunaux qui sont créé par les États mêmes qui
vont comparaître devant eux (A). Cependant, les États ont donc tendance à voir ces
tribunaux comme n’ayant pas de véritables pouvoirs, comme étant leurs créatures. En
droit international, la juridiction obligatoire n’existe pas et pour assurer son efficacité il
existe le désir de le concrétiser ; matérialiser et de faire que les décisions de justice
soient véritablement exécutées et respectées (B).
A) Les institutions qui font partie d'une système juridictionnelle internationale
Afin de pouvoir faire respecter et trancher des litiges en fonction du droit, le système
juridictionnel international a comme organes la CIJ, la CPI, CEDH et la CJUE. Ces
juridictions sont donc dotées de la juris dictio, c’est-à-dire, du pouvoir de dire qu'est-ce
le droit mais aussi de l'imperium, qui est le pouvoir de donner des ordres de disposer de
la force publique, lequel vient d'une autorité qui se fait respecter.
Tout d’abord, le premier organe c’est la Cour International de Justice. Cette
juridiction c’est l’organe judiciaire principal des Nations Unies et elle est composée de
quinze juges élus par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU. Cette
composition permet d’assurer la représentativité des grands systèmes juridiques
mondiaux. La CIJ a une double mission : la première c’est de régler des
litiges/différends entre les États par procédure contentieuse, et la deuxième, rendre des
avis consultatifs sur les questions juridiques qui lui sont soumises. Ainsi, le Conseil de
sécurité de l’ONU est responsable de la mise en œuvre des décisions rendues par la
Cour.
Après, le deuxième organe c’est la Cour Pénale International. La conscience
universelle a vue essentiel la création des tribunaux adéquats pour juger les crimes les
plus terribles commis contre l’humanité. Cela a conduit la communauté internationale à
mettre en place une juridiction pénale internationale permanent. La CPI maintient sa
compétence pour les crimes contre l’humanité, crimes de guerre, crimes d’agression et
crimes de génocide. Cette compétence est cependant complémentaire à celle des
juridictions nationales. Ad hoc, la CPI conserve une motivation politique et cela lui rend
une juridiction limitée.
Ensuite, le troisième organe c’est la Cour Européenne des Droits de l’Homme. La
CEDH, est chargée, en vertu de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de
l'homme et des Libertés Fondamentales, il s’agit d’une juridiction internationale
compétente qui a le pouvoir de statuer sur les réclamations individuelles ou nationales
susceptibles de porter atteinte aux droits civils ou politiques. Afin d'éviter de nouvelles
procédures et de nouvelles condamnations, il arrive qu'un État modifie sa législation ou
qu’un juge national modifie sa jurisprudence afin de mette en conformité la législation
nationale avec la Convention.
Enfin, le dernier organe c’est la Cour de Justice de L’Union Européenne. La CJUE
a pour mission de garantir « le respect du droit dans l'interprétation et l'application des
traités communautaires ». Dans le cadre de sa mission, la CJUE est donc l'autorité
judiciaire de l'Union européenne et, en collaboration avec les juridictions des États
membres, veille à l'application et à l'interprétation des traités. Cependant, la
souveraineté de l'État rend leur fonctionnement difficile.

B) L'efficacité (ou manque de) de la mise en vigueur des décisions émanant de ce


système
La juridiction universelle, qui permet aux autorités nationales de poursuivre les
personnes soupçonnées d'abus graves, quelle que soit leur nationalité ou le lieu où les
crimes ont été commis, est un outil de plus en plus important et elle prend sa place dans
une système mondialisé et en constant évolution.
Les États ont accepté de se soumette à ces juridictions pour régler leurs différends.
Néanmoins, étant donné leur atteinte implicite à la souveraineté étatique, ces
juridictions ont été imposées dans un but limité. Par conséquent, cela rend difficile le
rôle du droit international.
En effet, afin de voir naitre une ordre juridique international il faut qu'il se concrétise le
rôle du droit international et que les décisions de justice soient véritablement exécutées
et respectées par les États car ce n'est pas parce qu'une règle est violée qu'elle n'existe
pas. Dans leur grande majorité, les décisions sont respectées et exécutées à la lettre par
les États même si le dernier mot il leur appartient toujours. Cependant, la souveraineté
étatique, même s’il peut être garant/accès pour la construction d’un ordre juridique
internationale, elle peut devenir aussi un frein pour cette construction.
De même, la société internationale est devenue une communauté internationale où les
États s'observent, se surveillent et le droit international est devenu un système de
comparution des États les uns par rapport aux autres, ce qui fait que les Etats ne soient
plus complètement libres dans leurs mouvements.
L'année dernière, un tribunal allemand a prononcé une condamnation historique contre
un ancien responsable syrien et un tribunal suisse a condamné un ancien chef libérien
pour des crimes de guerre. D'autres moments marquants ont été la condamnation d'un
chef de milice pour des crimes de guerre dans l'est du Congo et les récentes accusations
portées en Colombie.
De même, la pression monte pour demander des comptes aux autorités chinoises pour
les crimes présumés contre l'humanité commis contre les Ouïghours et les musulmans
turcs au Xinjiang, alors que de plus en plus de gouvernements expriment leur inquiétude
et demandent des solutions.

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