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Nom et prénom : Kharroubi Chaimae Groupe 2

L’unité de l’ordre juridique international, principe


ou idéal ?

Introduction :

Tout droit, quel qu’il soit, repose sur un ensemble de règles et de principes, généraux
et obligations, qui prétendent soustraire la conduite humaine à la force anarchique et à
l’injustice des déterminations arbitraires. Le droit international n’échappe pas à cette
définition. Mais il se singularisée par la spécificité profonde de la société qu’il gouverne et
par l’originalité du système des normes qu’il produit. Le DIP se compose en effet de
l’ensemble des règles juridiques qui régissent les rapports entre États, c’est l’ordre juridique
international.

Parler d’un ordre juridique international revient à désigner l’ensemble des règles qui, à
un moment défini et dans un état donné, établissent les rapports juridiques qui existent
entre les personnes publiques.

Du fait de l’absence d’un pouvoir législatif international permanent se pose souvent


des difficultés de promulgation des lois internationales et de leurs applications par les États
souverains.

Tout l’enjeu du problème est là, Existe-t-il un ordre juridique international uni ?
comment ça existe ? comme étant un principe auquel les États s’attachent ? ou bien c’est un
idéal et donc quelque chose d’assez utopique qu’essaie le droit international de réaliser ?

Pour répondre à cette problématique, ce mini-mémoire scindera en deux grandes


parties. D’une part on tentera de traiter l’ordre juridique international comme ordre uni et
universel à travers une présentations des changements effectués sur l’ordre juridique

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international ( I ). Et d’autre part, on va traiter la question l’unité de l’ordre juridique
international comme étant çà la fois principe et idéal ( II ).

I- Existence d’un l’ordre juridique international uni :

Dans cette partie on va traiter, dans une première partie, l’ordre juridique international
comme droit positif, et dans une deuxième partie, des changements dans l’ordre
juridique international.

1- L’ordre juridique international, un droit positif :

Selon Gérard Cornu, juriste et professeur de droit français (1926-2007), le droit


international est l'ensemble des règles juridiques régissant les rapports entre les États
souverains, auxquels s'ajoutent aujourd'hui celles qui gouvernent les rapports entre les
entités ou des personnes dotées de compétences d'ordre international.

Mais, existe-t-il pratiquement un ordre juridique international ? à la différence des


diverses parties du droit interne, notre discipline est un tout elle-même. Elle n'est pas une
branche d'un système juridique, mais elle constitue elle-même un système. Plus exactement,
le droit international public est un ordre juridique, de même que chaque système de droit
national constitue lui aussi un ordre juridique.

Il existe au sein de chaque État, une direction juridique au ministère des Affaires
étrangères spécialisée dans l'analyse du droit international. Il existe dans chaque État des
normes constitutionnelles qui prévoient les conditions d'application du droit international
(Article 55 en France). Le droit international existe car les États reconnaissent qu'ils y sont
soumis. Il existe car même s'il n'y a pas de législateur international il existe une variété de
sources du droit international. Ensuite la violence qui caractérise les relations internationales
n'est pas une caractéristique exclusive du système international.

Il existe aussi un ordre juridique international qui est formé par l'ensemble des Traités,
Conventions, Accords, Ententes et décisions pris en commun par les États, soit qu'ils les aient
directement conclus entre eux d'une manière bilatérale ou plurilatérale, soit que ces
décisions résultent d'un accord multilatéral par exemple, par un vote au sein d'une
organisation collective comme les Nations Unies.

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2- Des changements dans l’ordre juridique international

En 19è siècle, Le droit international public a été élaboré par les états en vue de régler
leurs relations mutuelles conformément à des normes communes fixées essentiellement par
voie conventionnelle. Ce droit était parvenu, au milieu du 20è siècle, à un degré raisonnable
d’unification. Depuis lors cependant, l’unité ainsi acquise s’est trouvée quelque peu
menacée et il n’est pas inutile de s’interroger, à l’aube du 21è siècle, sue les dangers qui la
menace.

La société internationale est avant tout composée d’États souverains. Longtemps, ces
derniers ont été les seuls sujets de droit international. Bien plus, ils étaient en nombre
restreint. La situation est toute différente à l’heure actuelle, car le vaste mouvement de
décolonisation qui a suivi la seconde guerre mondiale a conduit à une multiplication du
nombre des états : 189 sont aujourd’hui membres de l’organisation des nations Unies.

Cette multiplication s’est accompagnée de la création de nombreuses organisations


internationales. Celles-ci n’avaient au 19è siècle qu’un rôle technique, comme en
témoignèrent les premières organisations alors instituées : Commission centrale pour la
navigation sur le Rhin, Union postale universelle ou Bureau des poids et mesures. Il n'en est
plus de même aujourd'hui et les organisations internationales interviennent désormais dans
des domaines toujours plus nombreux, qu'il s'agisse de la sécurité collective, des relations
économiques et financières ou de la lutte contre les épidémies ou le terrorisme
international. On en compte plus de 300, alors qu'elles n'étaient que quelques dizaines en
1939.

À l'époque, un ordre juridique international nouveau était en train d'éclore. La Charte


des Nations Unies venait d'être signée à San Francisco. Elle prévoyait la reconstitution d'une
Cour internationale de Justice. Elle confiait à l'Assemblée générale des Nations Unies la tâche
d’ « encourager le développement progressif du droit international et sa codification». En
1947, l'Assemblée générale s'acquitta Le présent article, qui expose le rôle de la Cour
Internationale de Justice dans le développement du droit international, est pour partie fondé
sur la préface faite par l'auteur au livre de M Jerome B. Elkind, «A Functional Approach to
Interim Protection», publié en 1981 par Sijthoff et Noordhoff, Alphen aan den Rijn, Pays-Bas.

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II- L’unité de l’ordre juridique international à la fois principe et idéal

on va traiter dans un premier lieu le principe de l’ordre juridique international, et dans


un deuxième lieu, l’unité comme solution idéale pour un ordre juridique international
effectif.

1- Principe de l’unité de l’ordre juridique international

Moins une société est homogène, plus l'ordre juridique qu'elle produit tend à se limiter
à des règles garantissant tout au plus la coexistence des êtres qui la composent. De fait, le
droit international se compose principalement des règles qui doivent permettre à des États
juxtaposés de mener leurs affaires sans interférence mutuelle ; droit d'une société
individualiste, c'est par conséquent un droit « libéral » : le bien de chaque État n'y dépend
pas d'une organisation légale de la solidarité interétatique, mais des possibilités que les
autres lui reconnaissent de mener dans sa propre sphère les activités qui l'intéressent de la
façon qui lui convient. La coopération, qui suppose une société plus intégrée, ne trouve sa
place que dans des groupements d'États plus restreints et dès lors plus unis, et aussi, au
niveau universel, dans les domaines techniques où l'attachement des États à leur
indépendance cède devant les besoins d'action commune nés de leur interdépendance ;
ainsi dans le cas des transports internationaux, où la réalisation par chacun de ses propres
fins passe par l'aménagement de règles communes qui ne peuvent être de simple
abstention.

Quand il s'agit de coexistence, les rapports entre États reposent principalement sur des
règles d'abstention et, comme dans toute collectivité organisée suivant le mode libéral, sur
des interdictions de faire ce qui porterait atteinte à la liberté des autres. Cet objectif discret
est à la mesure des modes rudimentaires de formation du droit international général. Il est
relativement aisé en effet de définir par accord entre États les sphères d'activité à l'intérieur
desquelles chacun consent à se tenir, à condition que les autres s'abstiennent
réciproquement d'intervenir dans la sienne. À ce schéma obéissent la plupart des principes
fondamentaux des relations interétatiques.

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2- L’unité, solution idéale pour un ordre juridique international universel et
effectif

En ce début de XXIe siècle se dessine progressivement un nouvel ordre juridique


international. Nul ne peut dire aujourd’hui quelle sera la terre promise. Cette construction se
fait de façon hésitante, tant les États sont corsetés par des impératifs contradictoires qu’il
serait caricatural de réduire à une opposition entre morale et politique, ou entre raison
d’État et droit. On doit néanmoins tout de suite relever ce qui apparaît comme une direction
irréversible. Les États, bon gré mal gré, acceptent de renoncer à une partie de leur
souveraineté dès lors qu’existent des menaces contre la paix, ces menaces constituant les
fondements de la prohibition universelle des « attentats contre l’humanité » que sont les
crimes internationaux. Ils consentent également à cet abandon partiel de souveraineté
lorsqu’il s’agit de sanctionner ces crimes en poursuivant les responsables. Ils acceptent, sous
la pression de la société civile, de signer et de ratifier un traité international instituant une
Cour pénale internationale (CPI) qui va, en partie, s’emparer de leur souveraineté, tout au
moins en ce qui concerne l’administration de la justice.

À l’inverse, les États sont contraints à ce que soit rognée leur souveraineté lorsqu’ils
sont la cible d’une action militaire multinationale organisée par l’Organisation des Nations
unies (ONU) ou lorsqu’ils sont obligés de laisser entrer sur leur territoire les organisations de
défense des droits de l’homme ou les secouristes de l’action humanitaire. Il s’agit alors de ce
fameux droit d’ingérence, conceptualisé et mis en pratique par Mario Bettati et Bernard
Kouchner au Biafra entre 1967 et 1970. Depuis lors, ce concept de droit d’ingérence a été
employé à de nombreuses reprises de façon impropre, et il faut reconnaître que le droit
d’ingérence a vocation à disparaître puisque le paradoxe veut que sa disparition soit la
signature de son succès. En effet, droit et ingérence sont antinomiques, car plus il y a
d’ingérence, moins il y a de droit, et plus il y a de droit, moins il y a d’ingérence.

La contractualisation accélérée des normes protectrices des droits de l’homme (c’est-à-


dire la multiplication des instruments juridiques internationaux) – à laquelle les États se sont
prêtés depuis plusieurs décennies – est le témoignage de leur consentement, d’une part, à
déléguer une partie de leur souveraineté à certains organes judiciaires ou parajudiciaires, et

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d’autre part, à laisser les mandataires des victimes, c’est-à-dire les organisations non
gouvernementales (ONG), expertiser in situ les éventuels manquements à la parole donnée.
Quel est alors ce consensus éthique – et son fondement – qui semble être le levier
conduisant les États à accepter qu’une partie de leur souveraineté soit déléguée à d’autres
ou qui conduit les Nations unies à dépêcher des forces militaires pour porter secours à des
populations en danger ?

Ce paradigme est évidemment l’universalité. La construction du droit international par


rapport aux droits nationaux n’a pu se faire que parce qu’elle s’est adossée à la conviction,
même contradictoire et ambiguë, d’un nombre toujours plus important d’États que la paix et
le sort de l’humanité exigent qu’un noyau dur de valeurs, avec lequel il serait définitivement
impossible de transiger, soit protégé. On retrouve ainsi la vieille idée kantienne selon
laquelle le fondement de l’universalité des droits de l’homme est qu’il n’y a pas de paix
extérieure perpétuelle sans paix intérieure. Si les racines de la misère et de la terreur ne sont
pas extirpées par ceux qui ont la charge de le faire, la paix civile ne peut être gagnée, et
planera ainsi perpétuellement le risque d’un chaos universel.

Autre paradoxe, l’universalisation des valeurs – qui est le ciment de la mondialisation


de la justice – est l’un des effets les plus vertueux de cette mondialisation, dont d’aucuns
prédisent qu’elle est la porte vers l’enfer. Ainsi, c’est la mondialisation des images en temps
réel qui est le support des grandes indignations collectives face aux drames de l’ex-
Yougoslavie ou du Rwanda. Ce sont les images de camps de concentration en Bosnie qui ont
conduit quelques-uns à lancer à l’automne 1992 l’idée d’une juridiction
internationale ad hoc destinée à juger des crimes en ex-Yougoslavie . Ce sont enfin les
images de la BBC relayant à travers le monde les corps décharnés des petits Éthiopiens, qui
ont déclenché, à la fin des années 1980, l’extraordinaire mobilisation en faveur des victimes.
Internet a accéléré cette mondialisation des images et des indignations, devenant ainsi un
outil de nouvelles solidarités entre les sociétés civiles nationales. Cette solidarité est la
promesse d’une société civile internationale aujourd’hui balbutiante, mais qui sera peut-être
demain un contrepoids effectif au cynisme des États puissants. C’est cette universalité de
l’émotion qui sera le socle perpétuel de l’universalisation des normes et de l’action de la
communauté internationale pour mettre fin au principe de plus en plus inacceptable du «
deux poids, deux mesures ».

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La construction de l’ordre public international qui se dessine est à la fois une promesse
de paix et d’une plus grande diffusion, sinon d’un plus grand respect, des valeurs les plus
protectrices du droit des individus. Mais elle est également lourde de menaces. C’est en
prenant en compte cet antagonisme permanent que les problématiques peuvent
véritablement émerger. Promesses et menaces sont au cœur de la construction de la justice
pénale internationale et, au premier chef, de la CPI.

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Bibliographie :

- Revue internationale et stratégique, 2003/1, n° 49


- Revue internationale de droit comparé, janvier-mars 2003, N° 1

Webographie :

- https://www.doc-du-juriste.com/droit-public-et-international/droit-international/
dissertation/existe-t-il-ordre-juridique-international-457687.html
- https://books.openedition.org/iheid/1335?lang=en
- https://www.cairn.info/le-droit-international--9782130787075-page-25.htm
- https://www.universalis.fr/encyclopedie/droit-international-public/2-l-ordre-
juridique-international-coexistence-et-cooperation/

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