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Le droit international
entre la théorie et la
réalité
Younes Chafik
2
INTODUCTION
3
réalité du droit international par des droits qui jouent
un rôle important dans les relations entre les
membres de la société internationale.
4
PARTIE PREMIERE : LA THÉORIE
DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC
5
CHAPITRE 1 : L’HISTOIRE DU
DROIT INTERNATIONAL
6
difficiles à connaître. Ils s’organisent pour l’essentiel
autour de la paix, de la guerre et de la neutralité.
Souveraineté et territoire vont progressivement se
lier. L’intrusion de la souveraineté fait de l’État un
égal entre tous les États et un être libre,
insubordonné. Les institutions diplomatiques se
mettent en place.
Après 1648 et les traités de Westphalie vient le
triomphe des États souverains. La recherche de
l’équilibre économique et militaire, cette « disposition
des choses au moyen de laquelle aucune puissance ne
se trouve en état de prédominer absolument et de
faire la loi aux autres » (Emer de Vattel), constitue la
clé de l’organisation de l’Europe. Il s’agit d’organiser
des relations entre États perçus comme des
puissances souveraines exerçant leurs prérogatives
sur des ensembles territoriaux constitués, bornés par
des frontières. C’est l’avènement du système
interétatique et du droit international qualifié de
classique, où il s’agit de maîtriser l’espace et
d’améliorer les relations entre États.
À partir de 1815, un certain nombre de principes
semblent acquis : le principe de souveraineté, le
principe d’équilibre, le principe de nationalité (droit
des peuples à disposer d’eux-mêmes), le principe
d’égalité entre les États, et l’abandon de la guerre
juste. Un nouveau droit international proprement
européen apparaît, qui se renforce particulièrement
au XIXe siècle, notamment avec le Congrès de Paris
de 1856, où il est déclaré que la Turquie doit
« participer aux avantages du droit public européen »
et, en particulier, voir respecter son indépendance et
son territoire. C’est à cette occasion que garantie et
médiation se proposent comme mécanismes de
règlement pacifique des différends. C’est de ce
moment aussi que datent l’abandon de l’esprit
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universaliste et le développement d’une distinction
entre nations civilisées et non civilisées, qui justifiera
plus tard la colonisation. A. Rivier, professeur de droit
international, peut, à cette époque, écrire sans
choquer : « Entre nous et les peuples de races
inférieures s’ouvre un abîme ».
Fort heureusement, les progrès de la technique,
l’intensification des relations commerciales et la
naissance d’un sentiment de solidarité vont contribuer
à l’extension de la sphère du droit international
jusqu’à 1914. Une administration internationale se
met en place. Le droit international est en pleine
efflorescence, même si la souveraineté des États s’en
trouve assez peu entamée. Avec la tenue des
Conférences de La Haye de 1899 et 1907 sur le
désarmement et le droit de la guerre, la « paix par le
droit » est la grande espérance de la fin du XIXe
siècle.
Après la Grande Guerre apparaît le projet d’une
organisation internationale en vue d’assurer la paix.
La SDN constitue un grand progrès pour le droit
international. Il faudra attendre 1945 et la remise en
cause du droit international classique pour voir
apparaître la seconde grande nouvelle du XXe siècle :
l’ONU. C’est alors l’époque du droit international
nouveau avec l’abolition du droit de faire la guerre, la
décolonisation, la consécration du droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes et la reconnaissance
internationale des droits de l’homme. Dans les années
1960, la souveraineté absolue fait l’objet de vives
contestations ; des visions du droit international
d’inspirations opposées et fortement argumentées
prolifèrent.
Avec les attentats du 11 septembre 2001, le droit
international a expérimenté une formidable rupture
du principe traditionnel d’équilibre et connu un
8
certain affaiblissement du multilatéralisme au profit
de l’unilatéralisme ainsi qu’une résurgence du
concept d’Empire, du fait de l’hyperpuissance des
États-Unis d’Amérique. En parallèle, le droit
international s’est vu contraint de s’adapter au
phénomène de la globalisation et au problème
apparent de sa fragmentation.
Les règles internationales sont aujourd’hui
confrontées à une perspective globale du droit, qui ne
peut ni s’assimiler à un simple perfectionnement, ni se
réduire à un achèvement du droit international
classique « européen ». Ce droit globalisé (« global
Law ») est servi par l’accélération du phénomène de
mondialisation. S’il est parfois relié à l’idée de
communauté internationale, le terme de
mondialisation évoque plus une économie de marché,
dont les États ne sont ni les grands ordonnateurs ni
les grands régulateurs, qu’une véritable
« communautarisation » des rapports internationaux.
9
CHAPITRE 2 : LES SUJETS DE
DROIT INTERNATIONAL PUBLIC
10
juridiques.
11
La population :
La population est le phénomène social, humain, et
démographique d’un État, elle désigne l’ensemble des
personnes vivant sur le territoire d’un État.
On peut la formée en plusieurs catégories ;
12
Les étrangers sont les personnes qui n’ont pas un
lien de nationalité avec l’État, mais ils bénéficient
d’une carte de séjour qui donne à eux la permission de
résider à cause de travail, études, affaires…
L’admission des étrangers sur le territoire est une
question de haute politique. Notamment la convention
de Caracas de 1954 stipule :
- que l’asile territorial est faculté mise a la
disposition des États d’extrader sans qu’il y’ait un
motif politique.
- que l’État qui accorde l’asile est le seul compétant
pour qualifier le litige.
- que l’État qui accorde l’asile doit surveiller
meneurs notoires.
Le droit d’asile, quant à lui, n’est qu’une institution
morale internationale.
13
droit interne des deux États3.
14
qui ne sont pas des réfugiés et garantit que les
apatrides peuvent jouir de leurs droits humains sans
discrimination. Elle leur fournit un statut juridique
reconnu sur le plan international ; leur donne accès à
des titres de voyage, pièces d’identité et autres
documents essentiels ; et fixe un cadre commun
comportant des normes minimums de traitement des
apatrides. L’adhésion à la Convention de 1954 permet
donc aux États d’apporter la preuve de leur
engagement en faveur des droits de l’homme, donne
aux individus l’accès à la protection et mobilise
l’appui international pour que l’État concerné assure
la protection des apatrides de manière satisfaisante.
15
l’usage légitime de la force et de la contrainte et
l’applique sur la totalité du territoire et la population
doit s’y conformer. Cette autorité selon Max weber
« le monopole de la violence légitime ».
Un État doit disposer d’un gouvernement efficace
ou d’une structure politique cohérente capable
d’exercer un contrôle sur la population permanente
sur le territoire de l’État. Cette exigence n’a pas
toujours été appliquée de manière cohérente et
dépend parfois de la manière dont les autres États
réagissent a la situation.
Par exemple, la Croatie et la Bosnie-Herzégovine
ont été reconnue comme des États indépendants par
les États membres de la communauté européenne et
ont et admises à l’ONU en 1992, à une époque où les
forces non gouvernementales contrôlaient de vastes
zones de territoire.
Un État établi ne perd pas son statut d’État lorsqu’il
n’a plus de gouvernement effectif, par exemple à
travers la guerre civile.
16
de nouveaux États5.
Deux conceptions de la société internationale
existent :
-Celle d’un club : lorsqu’un État veut entrer
dans le concert des nations, il lui faut
l’agrément d’un certain nombre de membres.
-Celle d’une société ouverte : A partir du
moment où la société présente les caractères
d’un État ( territoire, population, organisation
politique, obéissance a cette organisation
politique), elle entre dans le concert des nations.
la reconnaissance se fait à la suite d’un acte
international entre le pays nouvellement né et
les pays déjà existants.
17
reconnaitre tout gouvernement qui entretenait
des rapports diplomatiques avec allemande.
Pour des raisons économiques et aussi à cause
de la fin de la guerre froide, la République
fédérale allemande n’applique plus cette
doctrine.
18
possidendi).
Exemple : Le Danemark n’a pas manqué une
occasion de faire reconnaitre sa souveraineté sur le
territoire du Groenland.
L’exercice effectif : Par des actes matériels
(exemple : le Danemark au Groenland effectuait des
missions fréquentes et établissait des bases), ou par
un acte juridique (exemple : les registres du cadastre
entre les Pays-Bas et la Belgique, à propos de
parcelles frontières).
La rédaction des États tiers : C’est-à-dire le
consentement des États tiers qui se manifeste par
l’acquiescement de la communauté internationale à
l’occupation de tel ou tel territoire d’un pays.
La souveraineté donc est l’absence d’une présence
étrangère. Elle signifie alors la latitude de prendre ses
décisions sous l’intervention d’aucune autre État.
Au niveau interne ; La souveraineté est le
synonyme de la liberté en place, d’autre façon
c’est l’État peut choisir ses politiques publiques
dans plusieurs domaines.
Au niveau externe ; La souveraineté traduit
par sa liberté des choix.
par exemples le choix de ses partenaires.
19
La responsabilité : Tout État responsable de
ses actes et représentants.
L’exercice des fonctions au niveau
international : Traiter et faire des réclamations
devant les juridictions internationales ou encore
celui d’user la contrainte8.
20
Ce mode d’organisation reconnaît une véritable
autonomie politique aux entités régionales, le
but étant de tenir compte des spécificités tant
culturelles que linguistiques. L’Italie et
l’Espagne, à titre d’exemple, sont deux États
européens où la régionalisation a fait ses
preuves depuis les années 90.
Au niveau de développement :
On peut distinguer entre :
Les pays sous-développement : appelés les
pays pauvres, ils sont caractérisés par une
croissance démographique très marquée, le fort
taux d’analphabétisme et la domination de
l’activité agricole.
Les pays de quart monde : c’est un sous
ensemble du tiers monde, il regroupe les pays
moins avancés. L’ONU retenu 3 indicateurs pour
9 Youness Berrada, Droit constitutionnel, formes des États,
pages 2-11-12-13-17-18-19
21
les classer à savoir ;
- Produit Intérieur Brut (PIB) : la richesse crée
par un éco inférieur à 100$
- La partie d’industrialisation est inférieure à
10%
- Le taux d’alphabétisation est inférieur ou égal
20%
10 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat_vassal#:~:text=Un
%20%C3%89tat%20vassal%20est%20un%20%C3%89tat
%20qui%20est%20subordonn%C3%A9%20%C3%A0%20un
%20autre.
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la gestion de la diplomatie, du commerce extérieur et
éventuellement de l’armée de l’État protégé.
e terme de « protectorat » peut être employé de
manière polémique, pour désigner soit des
dépendances et territoires à souveraineté limitée, soit
des régimes politiques considérés comme étant sous
l’influence étroite d’États plus puissants : on parle
dans ce cas de « gouvernements fantoches11 ».
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entre les États .
Exemple : L’Organisation des Nations Unies
(ONU), L’Organisation de l’Union Arabe (OUA).
Selon le pouvoir :
OI Interétatiques : ont pour but de la
coopération.
Exemple : : L’Organisation des Nations Unies
(ONU).
24
Exemple : L’Association de Solidarité
Internationale.
25
buts ».
Il arrive toutefois fréquemment (c’est le cas par
exemple de la Charte des N.U.) que le traité constitutif
ne précise pas le contenu exact de la personnalité
juridique interne.
26
N.U.). Quelle conclusion tirer de l’absence de toute
disposition concernant la personnalité juridique
internationale d’une O.I. ? On considère que
l’organisation est malgré tout titulaire de la
personnalité (tout au moins par rapport à ses États
membres) dès lors que sa pratique révèle une triple
capacité :
De pouvoir entretenir des relations
diplomatiques (avec l’État du siège et les autres
États
membres mais aussi avec d’autres O.I.) ;
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L’ONU comme exemple d’organisation
internationale :
L’Organisation des Nations Unies succède à la
Société des Nations, qui avait vu le jour à la suite de
la première guerre mondiale (1914-1918).
Le siège de la Société des Nations (SDN) était
Genève, au Palais des Nations.
Elle a rassemblé au maximum soixante États, dont
quarante-cinq au début, mais sa grande tare fut que
les États Unies refusèrent toujours d’en faire partie.
La dissolution effective de la SDN était date du 3
Juillet 1947, mais elle était déjà remplacée
officiellement par l’ONU depuis de début de 1946 par
plusieurs étapes :
28
majorité des pays les demandent, peuvent siéger.
29
candidature de nouveaux États.
Le Secrétaire Général des Nations Unies :
Le secrétaire général des Nations Unies est le plus
haut fonctionnaire, est nommé par l’Assemblée
générale sur recommandation du Conseil de sécurité.
Les membres permanents peuvent utiliser leur droit
de veto pour empêcher la nomination d’un candidat.
La durée de son mandat est de 5 ans renouvelable
(un nombre limité de renouvellement n’a cependant
pas été fixé).
Jusqu’à présent, à l’exception de Boutros Boutros-
Ghali qui n’a effectué qu’un seul mandat, tous les
secrétaires généraux ont vu leur mandat renouvelé
une fois14.
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chaque année. Les cinq grands ont toujours été
réélus.
La Coopération économique et sociale est pour but
de la coordination des activités des organismes
spécialisés de l’ONU.
Les organismes spécialisés de l’ONU sont :
Le Haut-commissariat des Nations Unies
pour les réfugiés (HCR) : son siège au Palais
des Nations à Genève, il assure la protection
internationale des refugies relevant de son
mandat et les aides à trouver des solutions
permanentes à leurs problèmes, par leur
rapatriement librement consenti, ou lorsque
celui-ci n’est plus possible, par l’assimilation
dans des nouvelles communautés nationales,
soit par l’intégration sur place, soit par
réinstallation dans un autre pays.
Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
(UNICEF) : son siège à New-York, il aide aux
programmes nationaux de développement en
faveur de l’enfance et de la jeunesse dans les
pays du tiers monde.
L’Association Internationale de
Développement (IDA/AID) : son siège à
Washington, elle accorde des crédits sur
cinquante ans sans intérêts, à des pays qui
connaissent des difficultés en matière de service
des dettes, pour des projets hautement
prioritaires présentant les mêmes prescriptives
de rentabilité que ceux qui sont habituellement
financés par la Banque Internationale pour la
Restriction et le Développement (BIRD).
L’Agence Internationale de l’Energie
Atomique (AIEA) : son siège à Vienne, elle doit
accélérer l’utilisation pacifique de l’énergie
atomique et établir des normes de protection
31
radiologique.
La Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement
(BIRD) : son siège à Washington, elle est
chargée de financer, dans les États membres les
moins favorisés, des projets de développement
économique par des prêts aux gouvernements,
ou à des organismes publics ou des entreprises
privées avec la garantie du gouvernement
intéressé.
Le Font Monétaire International (FMI) : son
siège à Washington, il facilite l’expansion et
l’accroissement du commerce international et
tend à promouvoir la stabilité des changes.
L’actuelle théorie des taux de change flottants
est contraire au principe de fondation du FMI.
C’est pourquoi il connait sa crise actuelle.
32
différents commerciaux, ainsi examiner les
politiques commerciales.
33
internationales.
L’Organisation Météorologique Mondiale
(OMM) : son siège à Genève, elle tend à
formaliser les méthodes de météorologie par
l’établissement d’un système mondial
d’observation météo (y compris par les
satellites).
L’Organisation Mondiale de Santé (OMS) :
son siège à Genève, elle cherche à amener tous
les peuples au niveau de santé le plus élevé
possible par l’enseignement et la formation
professionnelle, l’assistance aux pays pour
l’amélioration des services de santé publique,
par la lutte contre le paludisme, le choléra, la
variole et par la diffusion et l’utilisation des
médicaments.
L’Organisation des Nations Unies pour
l’Education, la Science et la Culture
(UNESCO) : son siège à Paris, elle contribue au
maintien de la paix en resserrant par
l’éducation, la science et la culture, la
collaboration entre toutes la nations.
C’est cet organisme qui a lancé la compagne de
sauvegarde des monuments de Nubie, en
Egypte. Il classe les sites et monuments au
Patrimoine mondial de l’humanité.
34
par les Etas membres.
35
du mécanisme de la protection diplomatique, puis en
poursuivant par la nouvelle mouvance des droits de
l’homme, pour finir avec la responsabilité pénale
internationale.
36
La violation du droit international à
l’encontre d’un étranger :
La condition personnelle : présence d’un
étranger. Il faut que le dommage soit subi par
une personne privée qui n’est ni le national de
l’État supposé fautif ni un apatride.
La condition matérielle : la violation d’une
obligation internationale relative au droit des
étrangers par l’État défendeur. Trois « paniers »
de règles forment le droit matériel des
étrangers. On considère ainsi qu’une telle
violation existe dès lors :
Que l’État a enfreint le
« International Minimum
Standard », dont les règles sont
recensées, pour l’essentiel mais non
exclusivement, dans la Déclaration
universelle des droits de l’homme,
dans le Pacte international relatif
aux droits civils et politiques ;
Que l’État a enfreint d’autres règles
contenues dans des instruments
conventionnels spécifiques ;
Ou encore lorsque l’État a commis
un déni de justice.
La condition de l’opposabilité du lien de
nationalité :
L’État demandeur ne peut exercer la protection
diplomatique qu’à la condition formelle d’avoir été
victime de la violation d’une obligation internationale
« en la personne de l’un de ses ressortissants ». Il faut
donc qu’existe un lien de nationalité. Celle-ci
représente un lien juridique établi par le droit interne
de chaque État. Tout État, en effet, est libre de
déterminer les conditions auxquelles sont soumises la
perte et l’acquisition de la nationalité. Mais cette
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condition nécessaire – de la validité de la nationalité –
n’est pas suffisante dans l’ordre juridique
international. Il faut également que cette nationalité
soit continue (à savoir, présente sans discontinuité
tant au moment de la violation qu’au moment de
l’action effective) et opposable au regard du droit
international. Et c’est à ce stade qu’entre en jeu le
droit international. Pour résumer, deux conditions
doivent être réunies : a) validité du lien de nationalité
(déterminée par le droit interne) ; b) opposabilité de
ce lien de nationalité (déterminée par le droit
international). Ayant à l’esprit ces considérations,
nous pouvons distinguer deux cas de figure :
Cas de nationalité unique. Aucune difficulté ne
se pose puisqu’elle est ipso facto opposable à
tous les autres États.
Cas de double ou de multiples nationalités. La
situation est alors beaucoup plus complexe
d’autant que la pratique internationale a évolué
à cet égard. En vertu de la théorie
traditionnelle, il convient de distinguer deux
hypothèses :
Si l’individu possède la nationalité de l’État
demandeur et de l’État défendeur, il est impossible
pour l’État demandeur de prendre fait et cause pour
son ressortissant. Ce principe fut consacré jusqu’à la
fin de la seconde guerre mondiale puisque la C.I.J.
dans l’affaire dite des Réparations y fait référence
lorsqu’elle mentionne:
« La pratique généralement suivie selon laquelle un
État n’exerce pas sa protection au profit d’un de ses
nationaux contre un État qui considère celui-ci comme
son propre national ».
De façon traditionnelle, on considérait donc qu’il
était impossible pour un État dont l’individu était le
national d’exercer la protection diplomatique à
38
l’encontre d’un autre État dont l’individu avait
également la nationalité.
Cependant, la pratique ultérieure a semblé -t-il
évolué dans un sens plus libéral, et, selon la nouvelle
théorie, une action en protection diplomatique sera
désormais autorisée si l’État demandeur est celui
auquel l’individu est rattaché par un lien de
nationalité d’une effectivité indiscutable.
Si l’individu possède la nationalité de deux États et
que l’un de ces derniers entend exercer la protection
diplomatique en sa faveur à l’encontre d’un État tiers,
alors il y a lieu de vérifier laquelle des deux
nationalités est la nationalité effective. Dans ce cas,
l’article 6 § 2 du Projet d’articles de la CDI instaure
également la possibilité d’une action conjointe de la
part des États concernés.
c) La condition de l’épuisement des voies de
recours internes (E.V.R.I.) :
La protection diplomatique ne peut être engagée
que lorsque la violation est consommée (ou
« parfaite »), c’est-à-dire que le particulier a essayé,
sans succès, d’obtenir satisfaction devant les
tribunaux internes de l’État défendeur. Un tel
épuisement des voies de recours33F34 n’est
cependant requis que pour celles qui sont
« disponibles et efficaces ».
Le mécanisme de la protection
diplomatique
La théorie de la protection diplomatique implique
que le dommage ressenti à l’origine par la personne
privée pourra, lorsque les conditions prévues par le
droit coutumier sont réunies, être considéré par son
État national comme subi médiatement par lui-même.
L’objet même de la protection diplomatique vise donc
à substituer un sujet de droit international (l’État
demandeur) à une personne privée victime incapable
39
juridiquement d’obtenir satisfaction dans l’ordre
juridique international.
La nouvelle mouvance : le développement
de la protection des droits de l’homme :
La problématique se résume à déterminer si
l’individu, dans le contexte très particulier des droits
de l’homme, est titulaire de droits et d’obligations
internationales ou en est seulement le bénéficiaire.
Notre étude ne porte donc pas en l’espèce sur le droit
matériel, c’est-à-dire sur le contenu des droits prévus
par les différents instruments pertinents, mais
beaucoup plus sur le droit procédural, les voies de
recours offertes par ces outils, afin d’identifier
l’éventuelle capacité pour un individu à faire valoir
ses droits dans l’ordre juridique international. A cet
égard, une étude exhaustive dépassant largement les
capacités du séminaire, nous nous limiterons à
prendre pour modèle les mécanismes universels et un
modèle de mécanisme régional, à savoir celui élaboré
par la Convention européenne des droits de l’homme.
40
Une illustration de mécanisme régional : le
cadre européen
41
La responsabilité pénale internationale de
l’individu :
42
international prévoit l’existence de certains crimes
commis par des individus agissant soit à titre privé
soit comme organe de l’État. Toutefois, seules
certaines de ces infractions sont susceptibles d’une
répression tant nationale qu’internationale alors que
d’autres ne sont réprimées que par des juridictions
nationales.
Parmi les infractions qui ne sont réprimées que par
les juridictions nationales citons notamment :
La piraterie en haute mer ;
La traite des esclaves ;
Le trafic de stupéfiant ;
Les publications obscènes et pornographiques ;
Le terrorisme
43
Guillaume II de Hohenzollern, comme « coupable
d’offense suprême à la morale internationale et à
l’autorité des traités ». L’art. 229 prévoyait l’obligation
pour l’Allemagne de traduire en justice les présumés
coupables de crimes de guerre. Par la suite, à l’issue
de la seconde guerre mondiale, des tribunaux
militaires internationaux (de Nuremberg et de Tokyo)
furent institués pour réprimer les grands criminels de
guerre nazis et nippons.
On assiste, à l’heure actuelle, à des développements
extraordinaires dans ce secteur, l’internationalisation
de la répression des crimes en question ayant
accompli des pas de géant. Ceci d’abord par
l’institution, en 1993 puis en 1994, par le Conseil de
sécurité des Nations Unies, de tribunaux pénaux
internationaux ad hoc appelés à réprimer les crimes
commis en ex-Yougoslavie et au Rwanda37F38; puis
par la conclusion positive de la Conférence de Rome
ayant adopté, le 17 juillet 1998, le Statut de la Cour
pénale internationale38F39. Ces développements
révolutionnaires, qui empiètent sévèrement dans l’un
des éléments du noyau dur du domaine réservé de
l’État (celui de la répression pénale) montrent que
dans ce secteur aussi l’individu doit être considéré
comme sujet international, dans la mesure où il se
trouve directement assujetti à un mécanisme
judiciaire international.
Notons toutefois que la responsabilité pénale d’un
individu n’affecte en aucun cas une éventuelle
responsabilité internationale concomitante de l’État.
Les différents mécanismes de répression
et leur éventuelle interaction :
La répression nationale
En règle générale, c’est aux États qu’il incombe de
procéder à la répression des crimes, au moyen de
leurs appareils judiciaires internes, suivant des
44
critères de compétence (comme celui relatif au lieu de
perpétration du crime) pouvant être prescrits par des
règles internationales qui, pour les crimes les plus
graves, établissent le principe dit de l’universalité de
juridiction ou de compétence universelle (dans ce cas,
tout État doit poursuivre le criminel indépendamment
de sa nationalité, de la nationalité des victimes ou du
lieu où le crime a été commis – à l’instar de l’affaire
Pinochet). En application du principe au dédire au
indiciaire, un État peut aussi remettre l’accusé à un
autre État prêt à mettre en place la poursuite. Les
États sont par surcroît tenus à prendre toutes les
mesures nécessaires afin de prévenir les infractions
punissables (cf. arrêt CIJ Belgique c. Sénégal, 2012).
Exemples de répression nationale: Eichmann, Barbie,
Papon, Priebke, Fujimori.
La répression internationale :
Dans les cas prévus par les instruments
internationaux instituant des mécanismes de
répression au niveau international, l’individu pourra
se trouver soumis à un procès pénal international. Un
tel système était d’ailleurs déjà prévu par l’art. 6 de la
Convention pour la prévention et la répression du
crime de génocide de 1948. Exemples de répression
internationale: Nuremberg, Tokyo, Ex-Yougoslavie,
Rwanda.
C’est précisément au niveau de la répression
internationale de ces crimes que l’individu fait son
irruption en droit international en tant que titulaire
d’obligations internationales, donc en tant que sujet
de droit international.17
45
CHAPITRE 3 : LES SOURCES DU
DROIT INTERNATIONAL
46
SECTION 1 : Les conventions
internationales
47
succès de la négociation, et non pas d’engager
internationalement l’État signataire.
La publicité et la solennité ne sont guère que
des survivances d’un état intérieur du droit, où
les traités recevaient leur validité à la signature
les plénipotentiaires.
48
dire que l’État ou les États qui auraient contracté des
accords tenus secrets ne peuvent pas les invoqués
devant les organisations internationales ou surtout
devant les cours internationales de justice.
Extinction des traités :
Le traité peut être prévu pour une durée
déterminée ; il est alors éteint au terme.
L’abrogation : C’est l’extinction par la volonté
commune. Il n’y a pas de difficultés si le traité
est bilatéral.
Pour les traités multilatéraux, un certain
nombre de règles sont prévus mais, en fait il
faut bien reconnaitre que c’est un rapport de
forces qui déterminera l’abrogation.
49
SECTION 2 : La coutume internationale
50
des considérations d’opportunité politique, n’a pas
permis à la Cour de reconnaitre un usage
suffisamment établit, révélant une règle juridique.
Il faut distinguer :
La coutume applicable obligatoirement entre les
États ;
L’usage ou la règle courtoise, qui ne lien pas les
États entre eux.
Aujourd’hui la preuve de l’élément intentionnel est
de plus en plus facile à administrer par la codification
permanente du droit coutumier.
C’est ainsi qu’un certain nombre de traités
internationaux apportent des solutions :
1899 et 1907 : codification des coutumes de la
guerre ;
1958 et 1960 : codification du droit de la mer à
Genève ;
1960 : codification du droit diplomatique à
Vienne ;
En cours, le droit des traités.
L’opposabilité de la coutume
internationale :
La coutume internationale est-elle en fait opposable
à l’État qui ne l’a pas reconnue ?
Dans la pratique internationale, les nouveaux États
se trouvent liés par l’élaboration de la coutume à
laquelle ils n’ont pas concouru.
Mais la jurisprudence de la Cour internationale de
justice admet qu’une coutume n’est pas opposable à
l’État qui a « toujours » protesté.
51
la mer territoriale étaient inopposables à la Norvège
qui avait toujours protesté.20
52
commis par des personnes au plan international.
On fait appel aux principes généraux du droit dans
l’absence d’une disposition explicite dans les traités
internationaux ou de règle coutumières clairement
établit.
53
PARTIE DEUXIEME : LES DROIT
RELATIFS AU DROIT
INTERNATIONAL
54
CHAPITRE 1 : LE DROIT DE LA MER
55
En 1958, la conférence de Genève a adopté 4
conventions :
Sur le plateau continental ;
Sur la pèche et la conservation des ressources
biologique de haute mer ;
Sur la haute mer ;
Sur la mer territoriale et la zone contiguë.
En fait, ce droit élaboré a Genève a très vite été
contesté :
Par les différents États côtiers, au détriment des
puissances maritimes traditionnelles ;
Par une réclamation de droit accrus, notamment
des pays riverains, qui réclament une extension
de la zone de pêche réservé à une zone
économique exclusive ;
Par l’apparition des particularismes.
Il a été aussi remis en cause :
Par des considérations économiques : exigences
de la conservation des ressources (la pêche est
devenu une industrie), apparition sur ce marché
des pays en voie de développement qui refusent
de se voir spoliés de richesses minières se
trouvent au fond des mers ;
Par des progrès techniques : risques de
pollution, notamment par les hydrocarbures
(« marée noire ») en particulier) et par
l’immersion de déchets industriels toxiques,
voire radioactifs, activités de recherches
scientifiques et d’exploitation de font marins.
Les Nations unies ont provoqué la « conférence sur
le droit de la mer » qui a travaillé entre 1973 et 1982.
Composée non plus exclusivement de juristes mais de
politiques, elle est parvenue, par le biais d’un « texte
de négociation composite officieux », à rédaction d’un
acte final adopté le 30 avril 1982 à New York.
Cette convention, dont l’envergure et l’importance
56
sont sans précédent dans l’histoire des nations unies,
continent toutefois la germe de sa relativité quand on
considère le résultat des votes :
57
marines, dans le sens à la fois d’une plus juste
répartition des richesses mondiale et d’un respect de
la nature consciente des équilibres écologiques.
58
Toutefois, certains pays soumettent le passage
inoffensif des navires de guerre étrangers à une
autorisation préalable.
59
c’est le cas de la France, qui a créé en 2004 en
Méditerranée une zone de protection
écologiques.
60
CHAPITRE 2 : LE DROIT DE LA
GUERRE
61
section de la police de sûreté du Reich hitlérien et les
SS (Schutz-Staffel), police militarisée de l’Allemagne
nationale-socialiste chargée en particulier de la
surveillance des camps de concentration et celle des
territoires occupés par Reich.
Il faut noter que malgré la légitimité incontestée du
Tribunal de Nuremberg, le juriste peut être choqué
par un certain nombre de violations des principes
généraux du droit pénal :
62
Un règlement de discipline générale organise cette
diffusion à l’intérieur de l’armée française.
Le refus d’obéissance aux ordres contraires à la loi
et aux coutumes de la guerre peut exister pour la
France, d’après un décret du 1er octobre 1966.
Mais le refus d’obéissance en temps de guerre sera
toujours gravement puni et les sanctions prises
relèvent do Code de la justice militaire.
63
En pratique, les hostilités commencent souvent
avant la déclaration de guerre.
La qualité de belligérant :
Le chef de l’État est un belligérant : en cas de
capture, il est prisonnier de guerre ;
Les corps auxiliaires doivent être
reconnaissables à distance et porter leurs armes
visiblement.
La levée en masse est une exigence
supplémentaire de la déclaration de guerre.
Les moyens de nuire à l’ennemi : selon les traités de
guerre sont ;
L’interdiction de certaines armes : Il faut avouer
(et de nombreux exemples l’ont prouvé) que
certaines armes généralement bactériologiques
interdites sont toutefois utilisées.
Les ruses de guerre : Il peut s’agir de saboteurs
ou d’espions.
Si ces personnages sont pris en uniforme de leur
pays d’origine, ils sont prisonniers de guerre ;
s’ils sont pris en tenue civile, ils peuvent être
exécutés.
64
L’humanisation de la guerre :
La condition des prisonniers : Le prisonnier
militaire doit être traité comme un militaire
national.
Aujourd’hui, une application assez stricte en est
faite. Toutefois, un certain nombre de pays
« rééduquent » les prisonniers qu’ils sont.
65
SECTION 4 : La guerre maritime
66
de règles juridiquement établies. A l’issue d’un
éventuel conflit, celles-ci permettraient de juger les
criminels de guerre selon des textes établis avant les
faits et ainsi, un éventuel tribunal international
militaire n’encourrait pas les censures « formelles »
que le Tribunal Nuremberg a connues. La
rétroactivité des incriminations et des peines serait
établie.22
67
CHAPITRE 3 : LE DROIT
INTERNATIONAL DE
L’ENVIRONNEMENT
68
particulier de conflits transfrontières et de
réparations de dommages. Or le DIE et les
conventions internationales qui le sous-tendent
reposent surtout sur une logique de prévention.
Le DIE s’est développé à partir des différents
secteurs de l’environnement ; il a atteint en quarante
ans une ampleur considérable. Il peut être qualifié de
discipline juridique dans la mesure où il comprend des
textes, des principes, des procédures, des institutions
et des obligations consacrées à un important domaine
spécifique, à savoir l’environnement, ce qui contribue
à lui conférer une certaine autonomie. Le DIE n’est
cependant pas indépendant du DIP et cela pour au
moins trois raisons. D’abord, il n’a pas l’exclusivité de
ses sources et de ses techniques : il demeure du droit
international appliqué à l’environnement. Ensuite, il
présente des interdépendances importantes avec les
droits de l’homme, le droit de la mer, le droit du
désarmement… Enfin, dans le DIP existent des
conventions portant sur des domaines divers qui sont
plus ou moins destructrices ou, au contraire,
protectrices de l’environnement ; le DIE n’a pas
vocation à intervenir aussi dans ces domaines ?
Finalement, cette branche du droit particulièrement
créatrice n’est-elle pas un des levains dans la pâte du
DIP ?
L’apport du DIE au droit international
public (DIP) :
Du point de vue des fondements : l’intérêt commun
de l’humanité est central en DIE ; n’a pas vocation à
dépasser les souverainetés étatiques sur lesquelles
repose essentiellement le DIP?
Du point de vue des sources : les grandes
déclarations du DIE jouent un rôle clé dans la mesure
où certains principes qu’elles consacrent ont migré
dans des conventions, des législations ou des
69
constitutions ; le DIP peut trouver là une autre
dynamique.
Du point de vue du contenu des principes : l’arrivée
de l’écologie dans le droit signifie la prise en compte
de l’incertitude, du long terme, de l’irréversibilité, ce
qui se traduit notamment par les principes de
précaution et de prévention en DIE, principes qui
s’étendent à une partie du DIP ; ils investissent ainsi
peu à peu le droit international du commerce.
Du point de vue des règles conventionnelles :
certes, il n’y a pas à ce jour, comme pour le droit de
l’espace par exemple, une Convention globale sur
l’environnement, mais il y a une incorporation de la
protection de l’environnement dans certaines
conventions globales de DIP, par exemple dans celle
de 1982 sur le droit de la mer.
Du point de vue des acteurs : la place des ONG en
DIE, par exemple, peut contribuer à créer une
dynamique dans d’autres domaines du DIP.
Enfin du point de vue des institutions : le DIE fait
preuve en la matière d’une dynamique importante.
Le DIE représente une partie du droit de
l’environnement :
Le droit de l’environnement comprend le droit
national de l’environnement propre à chaque pays et
le droit continental ou sous continental de
l’environnement lorsqu’il existe (notamment au sein
de l’Union européenne). Le DIE participe à l’ensemble
du droit de l’environnement dont il représente le
niveau planétaire à travers de nombreuses
conventions et déclarations. Il y a un enrichissement
réciproque entre le DIE et les droits nationaux et
régionaux de l’environnement. Ces derniers peuvent
contribuer à la naissance de telle règle générale de
DIE ou de telle règle plus spécifique. De plus, le DIE
peut, à travers des déclarations, inspirer telle ou telle
70
législation. Non seulement les pays évitent
généralement d’adopter des lois et règlements qui
risquent d’être incompatibles avec le DIE, mais, en
outre, les États parties aux conventions s’engagent à
appliquer les règles qu’elles contiennent.
71
l’interaction entre les mêmes facteurs, les biens qui
composent l’héritage culturel et les aspects
caractéristiques du paysage.
La valeur de l’environnement pour le DIE :
Le DIE met en avant trois conceptions ;
En premier lieu, il affirme qu’indépendamment de
tout autre critère (valeur économique, utilité pour
l’être humain), toute forme de vie a une valeur
intrinsèque. La Charte mondiale de la nature de
19823 proclame que : « Toute forme de vie est unique
et mérite d’être respectée, quelle que soit son utilité
pour l’homme et, afin de reconnaître aux autres
organismes vivants cette valeur intrinsèque, l’homme
doit se guider sur un code moral d’action ». C’est là
une vision éco-centrique partagée par une partie du
DIE.
En deuxième lieu, le DIE affirme aussi que la valeur
de l’environnement est liée aux êtres humains. Ainsi
selon la déclaration de Rio de 1992 23, « les êtres
humains sont au centre des préoccupations relatives
au développement durable. Ils ont droit à une vie
saine et productive en harmonie avec la nature ».
C’est là une vision anthropocentrique partagée par
une partie du DIE.
En troisième lieu, le DIE essaie de faire une
synthèse des deux conceptions précédentes, par
exemple à travers la notion de patrimoine mondial que
l’on veut préserver, et pour l’humanité, et en lui-
même. La Convention sur le patrimoine mondial
(Paris, 1972, art. 2) affirme que les biens du
« patrimoine naturel » ont une valeur universelle
exceptionnelle du point de vue de « la science » ou de
« la conservation » ou de « La beauté naturelle ».
C’est là une vision à la fois anthropocentrique et éco-
23 Michel Prieur, Le Droit de l’environnement, Paris, Eyrolles,
2007, coll. mention Droit, chap. 14, p. 295.
72
centrique. Le DIE essaie de dépasser une nature
conçue uniquement comme un objet de droit ou
uniquement comme un sujet de droit en mettant en
avant la notion de projet de droit (patrimoine).
Michel Prieur est proche de cette synthèse lorsqu’il
écrit : « L’homme est bien entendu au cœur des
problèmes d’environnement, mais il fait
intrinsèquement partie d’un ensemble d’éléments
interdépendants en liens étroits avec toutes les
composantes du milieu naturel : les ressources
naturelles telles que l’air, l’eau, le sol, la faune, la
flore et leurs interactions, le paysage, les biens qui
composent l’héritage culturel. Le droit de
l’environnement va organiser les relations de l’homme
avec ces composantes24 ».
Les principes du droit international de
l’environnement :
Le principe de respect de l’environnement
des États voisins :
Il est un principe important du droit international
coutumier que les États ne permettent pas que leur
territoire soit utilisé d’une manière préjudiciable aux
droits d’un autre État ou d’autres États.
Cela a été appliquer dans le cadre de l’Arbitrage de
la fonderie Trial, dans lequel les États Unies ont
demandé une indemnisation au Canada pour les
dommages causés par la pollution de l’air provenant
d’une fonderie canadienne.
73
transfrontières. Dans l’arbitrage du Lac Lanoux, la
France était obligée de prendre en compte les intérêts
de l’Espagne et de le conseiller lors de la préparation
d’un plan de détournement de l’eau qui aurait des
effets néfastes à la frontière.
Les principes du développement
écologiquement durable :
Le rapport Brundtland définit le développent
durable comme un développement qui répond aux
besoins des générations actuelles sans compromettre
ma capacité des générations futures à répondre à
leurs besoins.
La déclaration de Rio énonce 27 principes pour
guider la communauté internationale dans la
réalisation du développement durable. Ces principes
comprennent :
Principe de précaution : lorsqu’il existe des
menaces de dommages graves ou irréversibles,
le manque de certitude scientifique absolue ne
doit pas être invoqué pour retarder l’adoption
de mesures rentables visant à prévenir la
dégradation de l’environnement ;
Equité intergénérationnelle : les besoins des
générations futures ne doivent pas être
compromis par le gaspillage ou la dégradation
de l’environnement par les utilisateurs actuels ;
Pollueur- payeur : les couts environnementaux
devraient être inclus dans l’évaluation des actifs
et des services et ceux qui génèrent des déchets
devrait supporter les couts de confinement,
d’évitement ou de réduction.
Les principes du développement durable ont été
incorporés dans d’autres documents multilatéraux et
dans la législation nationale, bien qu’il subsiste des
incertitudes quant à la signification exacte du terme.
Dans l’affaire du barrage du Danube 56, la Cour
74
Internationale de Justice a déclaré que le concept de
développement durable est un objectif sociopolitique
et non une norme contraignante.
Le vice-président Weeramantry a exprimé son
désaccord avec la Cour et a déclaré que le
développement durable a été largement accepté par la
communauté mondiale et constitue un principe de
droit international coutumier…
75
CONCLUSION
76
objet de déterminer l’équilibre des forces et les
limites au-delà desquelles l’engagement implicite de
ne pas recouvrir à la force pourrait se trouver rompu.
Il en est de même dans le droit de la guerre et des
doctrines : celle adoptée pour l’escalade dans la
guerre du Viêt-Nam en est une des plus éloquentes
démonstrations.
77
BIOGRAPHIE
78
TABLE DES MATIÉRES
79
FIN