Vous êtes sur la page 1sur 80

1

Le droit international
entre la théorie et la
réalité

Younes Chafik

Œuvre publiée sous licence CC0

En lecture libre sur Atramenta.net

2
INTODUCTION

Cet ouvrage est traduit l’idée de droit international


précisément le droit international public qui est
l’ensemble des règles qui régies les différentes entités
qui ont la qualité de sujets de droit dans l’ordre
international.
Il forme un mélange de règles tacitement admise et
constamment respectée, bien que n’ayant aucune
valeur juridique, et des règles dont les spécialistes
connaissent l’existence mais la pratique internationale
ne les respecte jamais.
Devant ce grand intérêt international concernant le
droit international, sans doute ce domaine connait une
grande attention et place particulière notamment par
les universités et les centres de formation dans tout le
monde. L’université marocaine a suivi la même
méthode dont elle inclut le droit international dans les
programmes universitaires en ce qui concerne les
études de la licence en Droit, les masters et les études
supérieurs spécialisés dans les études étrangères.
Cet ouvrage est composé de deux parties ; la
première concernant le droit international
précisément, débutant de la société internationale, les
sujets de droit international jusqu’à les sources de ce
dernier.
Une deuxième partie concernant les droits relatifs
au droit international, dont l’idée d’apprécier la

3
réalité du droit international par des droits qui jouent
un rôle important dans les relations entre les
membres de la société internationale.

4
PARTIE PREMIERE : LA THÉORIE
DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

Avant d’étudier les sujets de droit international


(chapitre 2), et ses sources (chapitre 3). Il faut tout
d’abord donner l’idée sur l’histoire du droit
international (chapitre 1).

5
CHAPITRE 1 : L’HISTOIRE DU
DROIT INTERNATIONAL

Pourtant, le droit international est une discipline


fort ancienne ; Dans sa forme actuelle, le droit
international résulte pour l’essentiel du système des
États européens issu de la paix de Westphalie (1648),
qui a mis fin à la guerre de Trente Ans. Mais déjà, le
monde antique connaissait des relations politiques
organisées (Égypte, Mésopotamie, Perse…). Au milieu
du Ve siècle, la Grèce a posé les premiers jalons en
civilisant la guerre entre cités, en instituant le droit
d’asile et en donnant un essor nouveau à la protection
consulaire, la proxénie. Rome l’impériale s’est plutôt
attachée à façonner l’esprit du droit international en
soumettant à des règles juridiques ses rapports,
d’affaires principalement, avec les peuples étrangers.
Il faudra ensuite attendre la seconde moitié du
Moyen Âge pour observer un essor des relations
diplomatiques et des relations commerciales, et la fin
du Moyen Âge pour voir apparaître l’État anglais,
avant l’État français. Afin d’affermir le pouvoir royal,
Jean Bodin (1530-1596) pose le principe de la
souveraineté de l’État, qu’il assimile à la res publica.
Il s’agit alors d’assurer un certain ordre, que va peu à
peu réaliser l’équilibre européen. Jusqu’au XVIIe
siècle, en effet, les usages internationaux sont

6
difficiles à connaître. Ils s’organisent pour l’essentiel
autour de la paix, de la guerre et de la neutralité.
Souveraineté et territoire vont progressivement se
lier. L’intrusion de la souveraineté fait de l’État un
égal entre tous les États et un être libre,
insubordonné. Les institutions diplomatiques se
mettent en place.
Après 1648 et les traités de Westphalie vient le
triomphe des États souverains. La recherche de
l’équilibre économique et militaire, cette « disposition
des choses au moyen de laquelle aucune puissance ne
se trouve en état de prédominer absolument et de
faire la loi aux autres » (Emer de Vattel), constitue la
clé de l’organisation de l’Europe. Il s’agit d’organiser
des relations entre États perçus comme des
puissances souveraines exerçant leurs prérogatives
sur des ensembles territoriaux constitués, bornés par
des frontières. C’est l’avènement du système
interétatique et du droit international qualifié de
classique, où il s’agit de maîtriser l’espace et
d’améliorer les relations entre États.
À partir de 1815, un certain nombre de principes
semblent acquis : le principe de souveraineté, le
principe d’équilibre, le principe de nationalité (droit
des peuples à disposer d’eux-mêmes), le principe
d’égalité entre les États, et l’abandon de la guerre
juste. Un nouveau droit international proprement
européen apparaît, qui se renforce particulièrement
au XIXe siècle, notamment avec le Congrès de Paris
de 1856, où il est déclaré que la Turquie doit
« participer aux avantages du droit public européen »
et, en particulier, voir respecter son indépendance et
son territoire. C’est à cette occasion que garantie et
médiation se proposent comme mécanismes de
règlement pacifique des différends. C’est de ce
moment aussi que datent l’abandon de l’esprit

7
universaliste et le développement d’une distinction
entre nations civilisées et non civilisées, qui justifiera
plus tard la colonisation. A. Rivier, professeur de droit
international, peut, à cette époque, écrire sans
choquer : « Entre nous et les peuples de races
inférieures s’ouvre un abîme ».
Fort heureusement, les progrès de la technique,
l’intensification des relations commerciales et la
naissance d’un sentiment de solidarité vont contribuer
à l’extension de la sphère du droit international
jusqu’à 1914. Une administration internationale se
met en place. Le droit international est en pleine
efflorescence, même si la souveraineté des États s’en
trouve assez peu entamée. Avec la tenue des
Conférences de La Haye de 1899 et 1907 sur le
désarmement et le droit de la guerre, la « paix par le
droit » est la grande espérance de la fin du XIXe
siècle.
Après la Grande Guerre apparaît le projet d’une
organisation internationale en vue d’assurer la paix.
La SDN constitue un grand progrès pour le droit
international. Il faudra attendre 1945 et la remise en
cause du droit international classique pour voir
apparaître la seconde grande nouvelle du XXe siècle :
l’ONU. C’est alors l’époque du droit international
nouveau avec l’abolition du droit de faire la guerre, la
décolonisation, la consécration du droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes et la reconnaissance
internationale des droits de l’homme. Dans les années
1960, la souveraineté absolue fait l’objet de vives
contestations ; des visions du droit international
d’inspirations opposées et fortement argumentées
prolifèrent.
Avec les attentats du 11 septembre 2001, le droit
international a expérimenté une formidable rupture
du principe traditionnel d’équilibre et connu un

8
certain affaiblissement du multilatéralisme au profit
de l’unilatéralisme ainsi qu’une résurgence du
concept d’Empire, du fait de l’hyperpuissance des
États-Unis d’Amérique. En parallèle, le droit
international s’est vu contraint de s’adapter au
phénomène de la globalisation et au problème
apparent de sa fragmentation.
Les règles internationales sont aujourd’hui
confrontées à une perspective globale du droit, qui ne
peut ni s’assimiler à un simple perfectionnement, ni se
réduire à un achèvement du droit international
classique « européen ». Ce droit globalisé (« global
Law ») est servi par l’accélération du phénomène de
mondialisation. S’il est parfois relié à l’idée de
communauté internationale, le terme de
mondialisation évoque plus une économie de marché,
dont les États ne sont ni les grands ordonnateurs ni
les grands régulateurs, qu’une véritable
« communautarisation » des rapports internationaux.

9
CHAPITRE 2 : LES SUJETS DE
DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

Les principaux acteurs du droit international public


sont les États qui doivent avoir des conditions afin
d’être considérés comme des sujets de droit
international selon la Convention de Montevideo sur
les droits et les devoirs des États. Ainsi, les
organisations internationales qui sont des associations
interétatiques ont doté de la personnalité juridique
internationale et considérées comme acteurs aux
relations internationales.

SECTION 1 : Les États comme sujets de


droit international

 Les éléments constitutifs de l’État :


L’État est considéré comme un ensemble des
personne vivant entre eux dans un espace territorial
reconnue par le droit international sous l’autorité d’un
pouvoir politique.
À partir de la définition précédente, l’État se
distingue par des éléments constitutifs naturels et

10
juridiques.

 Les éléments naturels de l’État


Le territoire, la population et le pouvoir politique
(Gouvernement) sont considérés comme des éléments
naturels de l’État.
 L’acquisition du territoire
Le territoire est le phénomène géographique de
l’État, il est délimité par des frontières qui peuvent
être naturelles (mers, déserts, montagnes, océans, …)
ou artificielles tracées par l’homme.
La frontière est une invention récente. D’ailleurs,
Sous l’antiquité, on en connait seulement deux
exemples : les limes autour de l’Empire romain, et
bien sûr sur la Grande Muraille de Chine.
le traité de Westphalie conclu en 1648 entre
l’empereur germanique, la France et la Suède pour
mettre fin à la guerre de Trente ans, est le premier
règlement frontalier que l’on connaisse1.

Le territoire est devisé en Trois espaces ;


-Le territoire terrestre : est composé de priorités
privées et du domaine de l’État, des fleuves, des lacs,
du sol et du sous-sol.
-Le territoire maritime : est un avantage des États
qui bénéficient de la présence d’une coté.

Il est formé d’une zone adjacente (séparée avec le


territoire terrestre), et de la mer territoriale (s’étend
sur 12 milles conformément aux différentes
conventions relatives au droit de la mer).
-Le territoire aérien : délimité par la convention de
Chicago 1944 ; entre 85km et 160km. Au-delà, c’est la
zone extra-atmosphérique.
1 Auzou, Le Juridique, TOM2, L’État en droit international
public, page 238

11
 La population :
La population est le phénomène social, humain, et
démographique d’un État, elle désigne l’ensemble des
personnes vivant sur le territoire d’un État.
On peut la formée en plusieurs catégories ;

 À l’égard des nationaux :


Les nationaux sont les personnes qui ont un lien
juridique de nationalité
L’État est libre de régler en droit interne les modes
d’acquisition ou de perte de nationalité.

L’État a des droits sur ses propres nationaux quel


que soit l’endroit où ils se trouve. Par exemple : devoir
militaire, devoir fiscal.
Le national a le droit de résider sur son territoire, à
moins qu’il n’ait été banni comme ce fut le cas pour
les membres de la maison d’Orléans en France et pour
les Habsbourg en Autriche.
Il a un droit à la protection c’est ce qu’on l’appelle
la « protection diplomatique » qui entraine pour l’État
d’origine, le devoir d’intervenir auprès de l’État de
séjour à la demande de son national.

La déchéance de la nationalité : Il s’agit d’une


sanction pénale qui constitue une peine
complémentaire. Pour la France, c’est l’article 96 de
l’ordonnance du 19 octobre 1945 qui règle la matière.
C’est une considération politique : par exemple, en
1921, les émigrés russes perdaient leur nationalité
d’origine2.

 À l’égard des étrangers :


2 Auzou, Le Juridique, TOM 2, L’État en droit international
public, page 241-242

12
Les étrangers sont les personnes qui n’ont pas un
lien de nationalité avec l’État, mais ils bénéficient
d’une carte de séjour qui donne à eux la permission de
résider à cause de travail, études, affaires…
L’admission des étrangers sur le territoire est une
question de haute politique. Notamment la convention
de Caracas de 1954 stipule :
- que l’asile territorial est faculté mise a la
disposition des États d’extrader sans qu’il y’ait un
motif politique.
- que l’État qui accorde l’asile est le seul compétant
pour qualifier le litige.
- que l’État qui accorde l’asile doit surveiller
meneurs notoires.
Le droit d’asile, quant à lui, n’est qu’une institution
morale internationale.

 Les conditions des étrangers résidents :


Un étranger résident ne peut exiger l’égalité de
traitement avec les nationaux.
En pratique, le droit reconnu par réciprocité entre
les États est applicable.
- L’expulsion : C’est l’acte par lequel un État, d’une
manière discrétionnaire et dans son seul éloigne un
étranger indésirable. Exemple : les ressortissants
grecs expulsés de Turquie après les évènements de
chypre.
- L’extradition : C’est l’acte par lequel un État requis
par un autre État lui remet un délinquant fugitif, soit
pour le juger, soit pour faire purger sa peine qui
suppose une infraction pénale.
Il s’agit d’une convention qui doit être signée entre
les États, et en aucun cas il ne peut s’agir d’une
coutume. Les infractions politiques sont bien entendu
écartées.
Les infractions doivent être punissables dans le

13
droit interne des deux États3.

 À l’égard des apatrides :


Malgré la reconnaissance internationale du droit à
une nationalité, de nouveaux cas d’apatridie ont
continué d’apparaître. La résolution de ce problème
reste un défi majeur pour le XXIe siècle. Selon les
estimations, on compte actuellement 12 millions
d’apatrides dans le monde.
Les apatrides ont notamment du mal à obtenir des
pièces d’identité et des titres de voyage, ce qui non
seulement nuit à leur capacité de se déplacer mais
peut aussi causer de nombreux problèmes dans la vie
quotidienne et peut dans certains cas aboutir à la
mise en détention prolongée de la personne
concernée.

L’apatridie empêche des personnes de réaliser


pleinement leur potentiel et avoir de graves
répercussions sur la cohésion et la stabilité sociales.
Elle peut même être source de tensions
communautaires et de déplacement. Promouvoir la
reconnaissance des apatrides et renforcer leur
protection sont des moyens d’apporter une réponse à
ces problèmes.
L’apatridie reste un problème très largement
répandu. Avec la prise de conscience croissante des
répercussions mondiales de l’apatridie sur les
individus et les sociétés, tant les gouvernements que
la communauté internationale se tournent vers les
Conventions des Nations Unies relatives à l’apatridie
pour tenter de trouver des pistes de réflexion. La
Convention de 1954 reste le principal instrument
international qui réglemente le statut des apatrides
3 Auzou, Le Juridique, TOM 2, L’État en droit international
public, page 239

14
qui ne sont pas des réfugiés et garantit que les
apatrides peuvent jouir de leurs droits humains sans
discrimination. Elle leur fournit un statut juridique
reconnu sur le plan international ; leur donne accès à
des titres de voyage, pièces d’identité et autres
documents essentiels ; et fixe un cadre commun
comportant des normes minimums de traitement des
apatrides. L’adhésion à la Convention de 1954 permet
donc aux États d’apporter la preuve de leur
engagement en faveur des droits de l’homme, donne
aux individus l’accès à la protection et mobilise
l’appui international pour que l’État concerné assure
la protection des apatrides de manière satisfaisante.

La Convention de 1954 n’instaure pas le droit des


apatrides d’acquérir la nationalité d’un État
particulier. Toutefois, dans la mesure où les apatrides
n’ont aucun État pour les protéger, la Convention
demande aux États parties de faciliter, dans toute la
mesure du possible, leur intégration et leur
naturalisation, par exemple en accélérant la
procédure de naturalisation et en réduisant les frais
de cette procédure pour les apatrides. A un niveau
plus général, le droit relatif aux droits de l’homme
reconnaît le droit à une nationalité, énoncé par
exemple dans la Déclaration universelle des droits de
l’homme. Les États doivent donc faire en sorte
d’éviter l’apatridie. En outre, la Convention de 1961
sur la réduction des cas d’apatridie prévoit des
garanties communes et globales contre l’apatridie,
aidant ainsi les États à assurer le droit à une
nationalité4.
 Le pouvoir politique:
Le pouvoir politique : est l’autorité qui bénéficie
4 Protection des droits des apatrides, The UM Refugiée Agency
UNHCR, page 2-3-4-5

15
l’usage légitime de la force et de la contrainte et
l’applique sur la totalité du territoire et la population
doit s’y conformer. Cette autorité selon Max weber
« le monopole de la violence légitime ».
Un État doit disposer d’un gouvernement efficace
ou d’une structure politique cohérente capable
d’exercer un contrôle sur la population permanente
sur le territoire de l’État. Cette exigence n’a pas
toujours été appliquée de manière cohérente et
dépend parfois de la manière dont les autres États
réagissent a la situation.
Par exemple, la Croatie et la Bosnie-Herzégovine
ont été reconnue comme des États indépendants par
les États membres de la communauté européenne et
ont et admises à l’ONU en 1992, à une époque où les
forces non gouvernementales contrôlaient de vastes
zones de territoire.
Un État établi ne perd pas son statut d’État lorsqu’il
n’a plus de gouvernement effectif, par exemple à
travers la guerre civile.

 Les éléments juridiques de l’État :


Sont considérés comme éléments juridiques de
l’État ; La reconnaissance internationale, La
souveraineté et la personnalité juridique
internationale.
 La reconnaissance internationale :
Au cours de XXe siècle, de nombreux nouveaux
États ont été créés grâce à la décolonisation. En plus
de la création d’un nouvel État avec le consentement
de l’ancien gouvernement souverain, de nouveaux
États peuvent être créés par sécessions, où une partie
d’un État fait sécession et l’ancien État souverain
continue d’exister, ou de dissolution, où l’ancien État
souverain cesse exister et ses parties et ses forment

16
de nouveaux États5.
Deux conceptions de la société internationale
existent :
 -Celle d’un club : lorsqu’un État veut entrer
dans le concert des nations, il lui faut
l’agrément d’un certain nombre de membres.
 -Celle d’une société ouverte : A partir du
moment où la société présente les caractères
d’un État ( territoire, population, organisation
politique, obéissance a cette organisation
politique), elle entre dans le concert des nations.
la reconnaissance se fait à la suite d’un acte
international entre le pays nouvellement né et
les pays déjà existants.

Exemple : la France et la Chine ont établi des


relations internationales à la suite d’un communiqué
commun.
Un certain nombre de difficultés peuvent exister et
des doctrines internationales se sont opposées.
 -La doctrine tobar : Elle refusait la
reconnaissance internationale a tout
gouvernement révolutionnaire d’Amérique latine
et d’Amérique centrale.
 La doctrine Wilson (1918) : Emise par
l’ancien président des États-Unis, elle refusait la
reconnaissance à tout gouvernement qui ne
revêtirait pas une légitimité démocratique.
 La doctrine Stimson : Elle liait la
reconnaissance, non à l’existence d’un État,
mais à sa légitimité, et ceci dans le but
historique de reconnaitre le Mandchoukouo.
 La doctrine Hallstein : Elle fut longtemps la
doctrine officielle de la République fédérale
d’Allemagne, qui refusait, qui refusait de
5 Nadir Ismaili, droit international public, pages 52-53-59

17
reconnaitre tout gouvernement qui entretenait
des rapports diplomatiques avec allemande.
Pour des raisons économiques et aussi à cause
de la fin de la guerre froide, la République
fédérale allemande n’applique plus cette
doctrine.

 La reconnaissance est un pouvoir


absolument discrétionnaire que l’État qui
reconnait utilise librement6.
 La souveraineté
Un État a le droit d’exercer un contrôle politique
sur son territoire et vis-à-vis de ses citoyens. Les États
ont le devoir de ne pas intervenir dans les affaires
dans les affaires intérieures des autres États.
Les questions relevant de la compétence interne ou
de leur juridiction nationale.
L’étendue de la juridiction nationale d’un État a
diminué avec l’augmentation de la composition des
organisations internationales, la conclusion des traités
et l’élaboration de règles de droit international
coutumier.
Par exemple, la protection et la promotion des
droits de l’homme dans les États sont désormais des
questionnes légitimes à examiner au niveau
international, et non des questionnes relevant de la
compétence nationale d’un État7.
La preuve de la souveraineté territoriale peut être :
Un traité de cession indiscutable ;
Une convention d’achat ;
La possession d’un territoire sans maître.
L’intention de se comporter en maître.
L’intention de se comporter en maître (animus

6 Auzou, Le Juridique, TOM 2, L’État en droit international


public, pages 239-241-242
7 Nadir Ismaili, droit international public, page 54

18
possidendi).
Exemple : Le Danemark n’a pas manqué une
occasion de faire reconnaitre sa souveraineté sur le
territoire du Groenland.
L’exercice effectif : Par des actes matériels
(exemple : le Danemark au Groenland effectuait des
missions fréquentes et établissait des bases), ou par
un acte juridique (exemple : les registres du cadastre
entre les Pays-Bas et la Belgique, à propos de
parcelles frontières).
La rédaction des États tiers : C’est-à-dire le
consentement des États tiers qui se manifeste par
l’acquiescement de la communauté internationale à
l’occupation de tel ou tel territoire d’un pays.
La souveraineté donc est l’absence d’une présence
étrangère. Elle signifie alors la latitude de prendre ses
décisions sous l’intervention d’aucune autre État.
 Au niveau interne ; La souveraineté est le
synonyme de la liberté en place, d’autre façon
c’est l’État peut choisir ses politiques publiques
dans plusieurs domaines.
 Au niveau externe ; La souveraineté traduit
par sa liberté des choix.
par exemples le choix de ses partenaires.

 La personnalité juridique internationale :


La personnalité juridique est la capacité d’où l’État
supporte ses obligations et accepte des engagements.
La personnalité permet à l’État d’avoir des droits et
des obligations.
La personnalité juridique permet à l’État d’avoir des
conséquences à savoir :
 La continuité : signifie les changements qui
puissent toucher l’un ou les autres des éléments
naturels des États.

19
 La responsabilité : Tout État responsable de
ses actes et représentants.
 L’exercice des fonctions au niveau
international : Traiter et faire des réclamations
devant les juridictions internationales ou encore
celui d’user la contrainte8.

A) La typologie des États


Les États ont connus plusieurs classifications par
rapport aux plusieurs domaines. L’étude de la
classification des États doit être au niveau de la
structure des États, du développement et de la
souveraineté.
 Au niveau de la structure :
On peut distinguer entre :
 Les États unitaires : C’est la forme la plus
répandue (environ 180 États sur les 200 de la
planète le sont). Un statut qui lui confère
tous les attributs étatiques. Il n’y a pas de
partage de compétence.
L’État, dans ce cas de figure, peut néanmoins
déléguer, tout en contrôlant, certaines
attributions à d’autres institutions.

 L’État régional : Est une phase de transition


entre l’État unitaire et l’État fédéral. En effet, il
va plus loin que l’État unitaire classique en
reconnaissant une réelle autonomie politique au
profit d’entités régionales. Cependant, il ne va
pas jusqu’à une autonomie totale telle que celle
existant dans un État fédéral. Dans L’État
régional l’autonomie reste relative et contrôlée.
8 Saadia Boudribila, Introduction au droit international public,
page…………..

20
Ce mode d’organisation reconnaît une véritable
autonomie politique aux entités régionales, le
but étant de tenir compte des spécificités tant
culturelles que linguistiques. L’Italie et
l’Espagne, à titre d’exemple, sont deux États
européens où la régionalisation a fait ses
preuves depuis les années 90.

 L’État fédéral : État composé peut prendre


plusieurs formes, mais la forme fédérale reste
presque la seule structure encore présente.
 Les unions personnelles : C’est un État dans
lequel deux États se partagent le même chef.
Chaque État a sa propre administration et ses
propres organes de justice.
Les unions réelles : Il y a un chef d’État
commun. Dans plusieurs
domaines l’exercice du pouvoir est unifié. Dans
des domaines considérés comme importants
comme la monnaie, la défense, un seul chef
chapeaute alors que les deux gouvernements de
l’union s’acquittent du reste9.

 Au niveau de développement :
On peut distinguer entre :
 Les pays sous-développement : appelés les
pays pauvres, ils sont caractérisés par une
croissance démographique très marquée, le fort
taux d’analphabétisme et la domination de
l’activité agricole.
 Les pays de quart monde : c’est un sous
ensemble du tiers monde, il regroupe les pays
moins avancés. L’ONU retenu 3 indicateurs pour
9 Youness Berrada, Droit constitutionnel, formes des États,
pages 2-11-12-13-17-18-19

21
les classer à savoir ;
- Produit Intérieur Brut (PIB) : la richesse crée
par un éco inférieur à 100$
- La partie d’industrialisation est inférieure à
10%
- Le taux d’alphabétisation est inférieur ou égal
20%

 Les pays développés : se caractérise par une


faible activité agricole, une forte domination au
secteur industriel, un faible taux de natalité et
un forte taux d’alphabétisme.
 Au niveau de la souveraineté :
On distingue entre :
 Des États pleinement souverains ; qui
disposent d’une souveraineté absolue par
l’absence d’une puissance étrangère.
Des États à souveraineté partielle ; qui
détermine la présence d’une puissance étrangère.
Ici on peut distinguer entre un État vassal et un
État protégé qui sont deux États sont subordonnés à
un autre.
D’ailleurs, le vassal, dans ce cas, est le dirigeant,
plutôt que l’État lui-même. La notion de vassalité
consiste le plus souvent à fournir une assistance
militaire ou économique (parfois les deux) à l’État
dominant lorsque celui-ci en fait la demande10.
Le protectorat est un régime politique constituant
l’une des formes de sujétion coloniale. Il diffère de la
colonisation pure et simple en ce que les institutions
existantes, y compris la nationalité, sont maintenues
sur un plan formel, la puissance protectrice assumant

10 https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat_vassal#:~:text=Un
%20%C3%89tat%20vassal%20est%20un%20%C3%89tat
%20qui%20est%20subordonn%C3%A9%20%C3%A0%20un
%20autre.

22
la gestion de la diplomatie, du commerce extérieur et
éventuellement de l’armée de l’État protégé.
e terme de « protectorat » peut être employé de
manière polémique, pour désigner soit des
dépendances et territoires à souveraineté limitée, soit
des régimes politiques considérés comme étant sous
l’influence étroite d’États plus puissants : on parle
dans ce cas de « gouvernements fantoches11 ».

SECTION 2 : Les Organisations


Internationales comme sujet de Droit
International :

L’organisation internationale se définit comme une


association d’États, établie par accord entre ses
membres et dotée d’un appareil permanent d’organes,
chargé de poursuivre la réalisation d’objectifs
d’intérêt commun par une coopération entre eux.12
 Les types des organisations
internationales :
Les organisations internationales peuvent être
classifier selon l’objectif, le pouvoir et les membres.
 Selon l’objectif :
 OI Générales : lorsque leurs activités
s’éteignent sur tous les domaines des relations

11 Georges Catroux, L’Union française, son concept, son état, ses


perspectives, Politique étrangère, 1953, volume 18, numéro 4,
p. 235.
12 VIRALLY, Michel, « Définition et classification des
organisations internationales : approche juridique » in :
ABISAAB, Georges (éd.), Le concept d’organisation
internationale, Paris, UNESCO, 1980, p. 52.

23
entre les États .
Exemple : L’Organisation des Nations Unies
(ONU), L’Organisation de l’Union Arabe (OUA).

 OI Spéciales : : lorsque leurs activités


s’éteignent dans un domaine précis.
Exemple : l’Organisation Mondiale du tourisme
(OMT), l’Organisation des Nations Unies pour
l’Education la Science et la Culture (UNESCO).

 Selon le pouvoir :
 OI Interétatiques : ont pour but de la
coopération.
Exemple : : L’Organisation des Nations Unies
(ONU).

 OI Supranationales : sont dotées de pouvoir


qui situent au-dessus de tous les États qui les
composent, et leurs décisions s’imposent aussi
au citoyens des États membres.
Exemple : L’Union Européenne (UE).

 Selon les membres :


 Selon la qualité :
 O. Intergouvernementales : Lorsque ses États
permettent de la personnalité juridique,
permettant leur volonté de s’associer et
conclure les accords.
Exemple : : L’Organisation des Nations Unies
(ONU).

 O. non-Gouvernementales : N’ont pas la


présence des Gouvernements ou des États, mais
ses membres sont des individus sujets du DI ont
des nationalités différentes à leurs activités,
elles dépassent les frontières d’un État.

24
Exemple : L’Association de Solidarité
Internationale.

 Nombre des membres :


 O. Universelles : Sont accessibles à tous les
États qui souhaitent participer.
Exemple : La Société des Nations (SDN).

 O. Régionales : Sont ouvertes à un nombre


limité des États, à savoir son importance à une
zone géographique, ou d’un caractère religieux
de race ou par langue.
Exemple : - L’Union Africain (Zone
géographique).
- L’Organisation de la Coopération Islamique
(Religieux).
- Ligue Arabe (Langue).

 La personnalité juridique des organisations


internationales :
Une O.I. ainsi définie, bénéficie de la subjectivité
dans deux ordres juridiques distincts : l’ordre
juridique international et l’ordre juridique interne des
États membres.
 La personnalité juridique interne des O.I :
En pratique, afin d’assurer leur fonctionnement
quotidien, les O.I. sont amenées à agir dans le cadre
du droit d’un ou de plusieurs États. En général, l’acte
constitutif de l’O.I. reconnaît expressément cette
nécessaire personnalité juridique interne de
l’organisation. Par exemple, l’art. 104 de la Charte
des N.U. se lit comme suit :
« L’Organisation jouit, sur le territoire de chacun de
ses membres, de la capacité juridique qui lui est
nécessaire pour exercer ses fonctions et atteindre ses

25
buts ».
Il arrive toutefois fréquemment (c’est le cas par
exemple de la Charte des N.U.) que le traité constitutif
ne précise pas le contenu exact de la personnalité
juridique interne.

En revanche, il arrive parfois que l’acte constitutif


soit plus explicite et indique les capacités qui
découlent de l’obtention de la personnalité interne
dans cet ordre juridique. A titre d’illustration, l’art. IX,
section II, de l’accord de Bretton-Woods portant
création du Fonds Monétaire International (F.M.I.)
stipule que :
« Le Fonds jouira de la pleine personnalité juridique
et, en particulier, de la capacité de : i) contracter ;
ii) d’acquérir des biens meubles et d’en disposer ;
iii) d’ester en justice ».

Les États Membres peuvent étendre la portée des


droits accordés à l’organisation dans l’ordre juridique
interne par une disposition de l’acte constitutif. Mais
dans l’hypothèse d’un silence, on considère que la
personnalité juridique interne implique à minima les 3
attributs mentionnés dans l’accord de Bretton-Woods
cité ci-dessus.
 La personnalité juridique externe des O.I :
La capacité pour une organisation d’être titulaire de
droits et d’obligations internationales est parfois
expressément mentionnée dans le traité constitutif.
Ainsi, le Statut de Rome instituant la Cour pénale
internationale14F15 mentionne à son art. 4 que :
« La Cour a la personnalité juridique
internationale ».
Mais cette pratique n’est pas générale (ainsi par
exemple la Charte des N.U.15F16 ne prévoit rien
quant à la personnalité juridique internationale des

26
N.U.). Quelle conclusion tirer de l’absence de toute
disposition concernant la personnalité juridique
internationale d’une O.I. ? On considère que
l’organisation est malgré tout titulaire de la
personnalité (tout au moins par rapport à ses États
membres) dès lors que sa pratique révèle une triple
capacité :
 De pouvoir entretenir des relations
diplomatiques (avec l’État du siège et les autres
États
membres mais aussi avec d’autres O.I.) ;

 De pouvoir conclure des traités ;


 De pouvoir présenter une réclamation
internationale.16F17
Si cette triple capacité subsiste dans la pratique par
rapport aux États tiers (c’est-à-dire ceux qui ne sont
pas membres de l’organisation internationale
concernée), on pourra alors considérer que
l’organisation en question est sujet de droit
international « erga omnes » (à l’égard de tous les
autres sujets internationaux).
La réunion de ces trois capacités permet donc de
déduire implicitement la subjectivité juridique d’une
O.I. même dans le silence du traité constitutif.
Toutefois, que la personnalité soit reconnue de
manière expresse ou implicite, elle ne comporte la
titularité de droits et d’obligations internationaux et la
capacité de s’en prévaloir par voie de réclamation
internationale, que dans le domaine limité des
compétences attribuées à l’organisation par le traité
constitutif : c’est ce qu’on appelle le « principe de
spécialité ».13

13 Giovanni Di Stefano et Dr. Jean-François Quéguiner, Le Droit


international public, pages 23-24

27
 L’ONU comme exemple d’organisation
internationale :
L’Organisation des Nations Unies succède à la
Société des Nations, qui avait vu le jour à la suite de
la première guerre mondiale (1914-1918).
Le siège de la Société des Nations (SDN) était
Genève, au Palais des Nations.
Elle a rassemblé au maximum soixante États, dont
quarante-cinq au début, mais sa grande tare fut que
les États Unies refusèrent toujours d’en faire partie.
La dissolution effective de la SDN était date du 3
Juillet 1947, mais elle était déjà remplacée
officiellement par l’ONU depuis de début de 1946 par
plusieurs étapes :

 La Charte de l’Atlantique (14 Aout 1941) ;


 La Déclaration des Nations Unies (1er Janvier
1942) ;
 La Déclaration de Moscou (30 Octobre 1943) ;
 La Conférence de Yalta (11 Février 1945) entre
Roosevelt, Staline et Churchill ;
 La Conférence de San Francisco (26 avril 1945).
Quarante-deux nations étaient invitée et signèrent
le 26 Juin 1945 la Charte des Nations Unies, dont le
siège de L’ONY est à New York, à Manhattan.
Les organes principaux de l’ONU, établis lors sa
création en 1945, sont l’Assemblée générale, le
Conseil de sécurité, le Conseil économique et social,
la Cour internationale de Justice et le Secrétariat.
 L’Assemblée Générale :
Elle est composée de 92 États membres en 2006 qui
est gradué en 193 États membres actuellement.
Chaque État membre dispose d’une voix.
Son président élu pour chaque session ; Une session
annuelle (commencé au mois du Septembre) et des
sessions extraordinaires, si le conseil de sécurité ou la

28
majorité des pays les demandent, peuvent siéger.

Des commissions spécialisées préparent les


délibérations :
 Politique et sécurité ;
 Economique ;
 Sociale ;
 De la tutelle ;
 Administrative ;
 Juridique.
L’Assemblée élit le secrétaire général ainsi que les
membres non permanents des différents organes de
l’ONU.
L’Assemblée Générale arrête le budget de
l’Organisation.
Les recommandations sont votées à la majorité
simple. Toutefois, pour les questions importantes
(paix, sécurité, admission et budget…), la majorité des
deux tiers est requise.
 Le Conseil de Sécurité :
Le Conseil de Sécurité est composé de 15 États
membres :
 Cinq permanents : États Unis, Russie, France,
Grande-Bretagne, Chine.
 Dix non permanentes élus pour deux ans par
l’Assemblée Générale (2 par continents).
En dehors des questions de procédure la majorité
de neuf voix, comprenant obligatoirement celles des
cinq membres permanents possèdent donc un droit de
veto qui permet au grandes puissances de paralyser le
Conseil.
Le Conseil de Sécurité est responsable de la
sécurité internationale, il prend toutes les mesures
pour la maintenir ou la restaurer. En cas de menace
de guerre, il décide de l’emploi de forces armées.
Il peut recommander à l’Assemblée Générale la

29
candidature de nouveaux États.
 Le Secrétaire Général des Nations Unies :
Le secrétaire général des Nations Unies est le plus
haut fonctionnaire, est nommé par l’Assemblée
générale sur recommandation du Conseil de sécurité.
Les membres permanents peuvent utiliser leur droit
de veto pour empêcher la nomination d’un candidat.
La durée de son mandat est de 5 ans renouvelable
(un nombre limité de renouvellement n’a cependant
pas été fixé).
Jusqu’à présent, à l’exception de Boutros Boutros-
Ghali qui n’a effectué qu’un seul mandat, tous les
secrétaires généraux ont vu leur mandat renouvelé
une fois14.

Il soumet à l’Assemblée Générale un rapport annuel


sur les activités de l’ONU.
 La Cour Internationale de Justice :
La Cour Internationale de Justice est composée de
quinze membres, sont élus pour neuf ans par
l’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité. Ils
sont rééligibles, et renouvelables par tiers tous les
trois ans.
La CIJ juge les différends que peuvent lui soumettre
les États. Lorsque ceux-ci y recourent, le jugement
rendu par la Cour est obligatoire pour eux.
La CIJ donne des avis consultatifs en matière
juridique à la demande de certains organes, en
particulier de l’Assemblée Générale et du Conseil de
Sécurité.
 Le Conseil économique et social :
Le Conseil économique et social est composé de
cinquante-quarante membres élus par l’Assemblée
Générale pour trois ans et renouvelables par tiers
14 https://fr.wikipedia.org/wiki/Secr%C3%A9taire_g%C3%A9n
%C3%A9ral_des_Nations_unies

30
chaque année. Les cinq grands ont toujours été
réélus.
La Coopération économique et sociale est pour but
de la coordination des activités des organismes
spécialisés de l’ONU.
Les organismes spécialisés de l’ONU sont :
 Le Haut-commissariat des Nations Unies
pour les réfugiés (HCR) : son siège au Palais
des Nations à Genève, il assure la protection
internationale des refugies relevant de son
mandat et les aides à trouver des solutions
permanentes à leurs problèmes, par leur
rapatriement librement consenti, ou lorsque
celui-ci n’est plus possible, par l’assimilation
dans des nouvelles communautés nationales,
soit par l’intégration sur place, soit par
réinstallation dans un autre pays.
 Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
(UNICEF) : son siège à New-York, il aide aux
programmes nationaux de développement en
faveur de l’enfance et de la jeunesse dans les
pays du tiers monde.
 L’Association Internationale de
Développement (IDA/AID) : son siège à
Washington, elle accorde des crédits sur
cinquante ans sans intérêts, à des pays qui
connaissent des difficultés en matière de service
des dettes, pour des projets hautement
prioritaires présentant les mêmes prescriptives
de rentabilité que ceux qui sont habituellement
financés par la Banque Internationale pour la
Restriction et le Développement (BIRD).
 L’Agence Internationale de l’Energie
Atomique (AIEA) : son siège à Vienne, elle doit
accélérer l’utilisation pacifique de l’énergie
atomique et établir des normes de protection

31
radiologique.
 La Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement
(BIRD) : son siège à Washington, elle est
chargée de financer, dans les États membres les
moins favorisés, des projets de développement
économique par des prêts aux gouvernements,
ou à des organismes publics ou des entreprises
privées avec la garantie du gouvernement
intéressé.
 Le Font Monétaire International (FMI) : son
siège à Washington, il facilite l’expansion et
l’accroissement du commerce international et
tend à promouvoir la stabilité des changes.
L’actuelle théorie des taux de change flottants
est contraire au principe de fondation du FMI.
C’est pourquoi il connait sa crise actuelle.

 L’Organisation Mondiale du Commerce


(OMC) : son siégé à Genève, elle a été créée
par les accord de Marrakech du 15 avril 1994.
Elle comprend une conférence ministérielle et
un conseil général composés de représentants
de tous les États membres, ainsi que trois
conseils spécialisés (commerce des
marchandises, des services, des aspects des
droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce) et divers autres comités.
Elle a de nombreuses fonctions ; être le cadre
institutionnel pour la conduite des relations
commerciales entre ses membres, mettre en
œuvre les accords commerciaux du 15 avril
1994 (accords commerciaux bilatéraux,
multilatéraux ou plurilatéraux), être le cadre des
négociations commerciales multilatérales,
administrer les procédures et les règles des

32
différents commerciaux, ainsi examiner les
politiques commerciales.

 L’Organisation pour l’Alimentation et


l’Agriculture : son siège à Rome, elle cherche à
améliorer le développement agricole pour une
meilleure répartition et une augmentation des
ressources.
Elle porte son assistance technique aux pays
sous-développés et mène des compagnes
mondiales contre le faim.

 L’organisation de l’aviation civile


internationale (OACI) : son siège à Montréal,
elle tend à uniformiser les normes et pratiques
recommandées et à promouvoir les mesures de
sécurité aérienne. Cet organisme s’occupe
actuellement essentiellement de la recherche
d’une convention internationale sur la piraterie
aérienne.
 L’Organisation Internationale de Travail
(OIT) : son siège à Genève, elle doit contribuer
à établir une paix durable par le progrès social
et l’amélioration des conditions de travail.
L’OIT cherche à élaborer un droit international
de travail par la voie de conventions que les
pays sont invités à ratifier.

 L’Organisme International Maritime (OMI) :


son siège à Londres, elle veut traiter des
problèmes techniques maritimes et
recommander l’adoption des normes de
sécurité. Son rôle de convocation des
conférences maritimes internationales se dirige
de plus en plus sur les recherches et les
mesures contre la population des eaux

33
internationales.
 L’Organisation Météorologique Mondiale
(OMM) : son siège à Genève, elle tend à
formaliser les méthodes de météorologie par
l’établissement d’un système mondial
d’observation météo (y compris par les
satellites).
 L’Organisation Mondiale de Santé (OMS) :
son siège à Genève, elle cherche à amener tous
les peuples au niveau de santé le plus élevé
possible par l’enseignement et la formation
professionnelle, l’assistance aux pays pour
l’amélioration des services de santé publique,
par la lutte contre le paludisme, le choléra, la
variole et par la diffusion et l’utilisation des
médicaments.
 L’Organisation des Nations Unies pour
l’Education, la Science et la Culture
(UNESCO) : son siège à Paris, elle contribue au
maintien de la paix en resserrant par
l’éducation, la science et la culture, la
collaboration entre toutes la nations.
C’est cet organisme qui a lancé la compagne de
sauvegarde des monuments de Nubie, en
Egypte. Il classe les sites et monuments au
Patrimoine mondial de l’humanité.

 L’Union International des


Télécommunications (UIT) : son siège à
Genève, il règlemente, planifie et normalise les
télécommunications internationales de toutes
sortes, par câble et par radio (satellite).
 L’Union Postale Universelle (UPU) : son siège
à Berne, elle assure L’organisation des services
postaux et développe la collaboration postale
universelle par l’assistance technique demandée

34
par les Etas membres.

SECTION 3 : L’individu comme sujet de


Droit International

« En fait, bien qu’étant avant tout conçues en


fonction du comportement des États et des rapports
entre ceux-ci, les règles du droit international, comme
toutes les règles de droit, portent en dernière analyse
sur la réalité des rapports entre des personnes, des
objets et des activités envisagées au sein de la société
humaine15 ».
Alors que la personnalité juridique des États et des
O.I. ne pose aucune difficulté, en revanche, la
reconnaissance de la personnalité juridique
internationale de l’individu a donné lieu à des
controverses doctrinales très vives qui persistent
encore à l’heure actuelle.
L’individu est incontestablement le bénéficiaire de
nombreuses normes de droit international. Mais avant
de se prononcer quant à sa personnalité juridique
internationale encore faut-il déterminer s’il a la
capacité de faire valoir ses droits devant une instance
internationale (en d’autres termes, s’il en est le
titulaire).
Ce qui impose d’identifier la place de l’individu
dans le panorama du droit international en
commençant par sa position traditionnelle découlant

15 Affaire des Services Aériens, Bréviaire III.27, p. 469 de la


sentence.

35
du mécanisme de la protection diplomatique, puis en
poursuivant par la nouvelle mouvance des droits de
l’homme, pour finir avec la responsabilité pénale
internationale.

 L’approche traditionnelle : le droit des


étrangers et de la protection diplomatique :
Dans l’exercice de leur souveraineté, les États ont
l’obligation d’assurer la protection des individus,
personnes privées, de nationalité étrangère, qui se
trouvent sur leur territoire contre toute violation
d’une obligation internationale. C’est ce qui découle
de la célèbre sentence arbitrale rendue par Max
HUBER en l’affaire de l’Île de Palmas :
« […] la souveraineté territoriale implique le droit
exclusif d’exercer des activités étatiques. Ce droit a
pour corollaire un devoir : l’obligation de protéger à
l’intérieur du territoire, les droits des autres États, en
particulier leur droit à l’intégrité et à l’inviolabilité en
temps de paix et en temps de guerre, ainsi que les
droits que chaque État peut réclamer pour ses
nationaux en territoire étranger. […] La souveraineté
territoriale ne peut se limiter à son aspect négatif,
c’est-à-dire au fait d’exclure les activités des autres
États; car c’est elle qui sert à répartir entre les
nations l’espace sur lequel se déploient les activités
humaines, afin de leur assurer en tous lieux le
minimum de protection que le droit international doit
garantir »16
 Les conditions d’exercice de la protection
diplomatique :
Trois conditions cumulatives doivent être réunies
pour qu’un État puisse exercer la protection
diplomatique.
16 Affaire de l’Île de Palmas (États-Unis / Pays-Bas), sentence
arbitrale du 4 avril 1928, Bréviaire, III.16, pp. 1220 et ss

36
 La violation du droit international à
l’encontre d’un étranger :
 La condition personnelle : présence d’un
étranger. Il faut que le dommage soit subi par
une personne privée qui n’est ni le national de
l’État supposé fautif ni un apatride.
 La condition matérielle : la violation d’une
obligation internationale relative au droit des
étrangers par l’État défendeur. Trois « paniers »
de règles forment le droit matériel des
étrangers. On considère ainsi qu’une telle
violation existe dès lors :
 Que l’État a enfreint le
« International Minimum
Standard », dont les règles sont
recensées, pour l’essentiel mais non
exclusivement, dans la Déclaration
universelle des droits de l’homme,
dans le Pacte international relatif
aux droits civils et politiques ;
 Que l’État a enfreint d’autres règles
contenues dans des instruments
conventionnels spécifiques ;
 Ou encore lorsque l’État a commis
un déni de justice.
 La condition de l’opposabilité du lien de
nationalité :
L’État demandeur ne peut exercer la protection
diplomatique qu’à la condition formelle d’avoir été
victime de la violation d’une obligation internationale
« en la personne de l’un de ses ressortissants ». Il faut
donc qu’existe un lien de nationalité. Celle-ci
représente un lien juridique établi par le droit interne
de chaque État. Tout État, en effet, est libre de
déterminer les conditions auxquelles sont soumises la
perte et l’acquisition de la nationalité. Mais cette

37
condition nécessaire – de la validité de la nationalité –
n’est pas suffisante dans l’ordre juridique
international. Il faut également que cette nationalité
soit continue (à savoir, présente sans discontinuité
tant au moment de la violation qu’au moment de
l’action effective) et opposable au regard du droit
international. Et c’est à ce stade qu’entre en jeu le
droit international. Pour résumer, deux conditions
doivent être réunies : a) validité du lien de nationalité
(déterminée par le droit interne) ; b) opposabilité de
ce lien de nationalité (déterminée par le droit
international). Ayant à l’esprit ces considérations,
nous pouvons distinguer deux cas de figure :
 Cas de nationalité unique. Aucune difficulté ne
se pose puisqu’elle est ipso facto opposable à
tous les autres États.
 Cas de double ou de multiples nationalités. La
situation est alors beaucoup plus complexe
d’autant que la pratique internationale a évolué
à cet égard. En vertu de la théorie
traditionnelle, il convient de distinguer deux
hypothèses :
Si l’individu possède la nationalité de l’État
demandeur et de l’État défendeur, il est impossible
pour l’État demandeur de prendre fait et cause pour
son ressortissant. Ce principe fut consacré jusqu’à la
fin de la seconde guerre mondiale puisque la C.I.J.
dans l’affaire dite des Réparations y fait référence
lorsqu’elle mentionne:
« La pratique généralement suivie selon laquelle un
État n’exerce pas sa protection au profit d’un de ses
nationaux contre un État qui considère celui-ci comme
son propre national ».
De façon traditionnelle, on considérait donc qu’il
était impossible pour un État dont l’individu était le
national d’exercer la protection diplomatique à

38
l’encontre d’un autre État dont l’individu avait
également la nationalité.
Cependant, la pratique ultérieure a semblé -t-il
évolué dans un sens plus libéral, et, selon la nouvelle
théorie, une action en protection diplomatique sera
désormais autorisée si l’État demandeur est celui
auquel l’individu est rattaché par un lien de
nationalité d’une effectivité indiscutable.
Si l’individu possède la nationalité de deux États et
que l’un de ces derniers entend exercer la protection
diplomatique en sa faveur à l’encontre d’un État tiers,
alors il y a lieu de vérifier laquelle des deux
nationalités est la nationalité effective. Dans ce cas,
l’article 6 § 2 du Projet d’articles de la CDI instaure
également la possibilité d’une action conjointe de la
part des États concernés.
c) La condition de l’épuisement des voies de
recours internes (E.V.R.I.) :
La protection diplomatique ne peut être engagée
que lorsque la violation est consommée (ou
« parfaite »), c’est-à-dire que le particulier a essayé,
sans succès, d’obtenir satisfaction devant les
tribunaux internes de l’État défendeur. Un tel
épuisement des voies de recours33F34 n’est
cependant requis que pour celles qui sont
« disponibles et efficaces ».
 Le mécanisme de la protection
diplomatique
La théorie de la protection diplomatique implique
que le dommage ressenti à l’origine par la personne
privée pourra, lorsque les conditions prévues par le
droit coutumier sont réunies, être considéré par son
État national comme subi médiatement par lui-même.
L’objet même de la protection diplomatique vise donc
à substituer un sujet de droit international (l’État
demandeur) à une personne privée victime incapable

39
juridiquement d’obtenir satisfaction dans l’ordre
juridique international.
 La nouvelle mouvance : le développement
de la protection des droits de l’homme :
La problématique se résume à déterminer si
l’individu, dans le contexte très particulier des droits
de l’homme, est titulaire de droits et d’obligations
internationales ou en est seulement le bénéficiaire.
Notre étude ne porte donc pas en l’espèce sur le droit
matériel, c’est-à-dire sur le contenu des droits prévus
par les différents instruments pertinents, mais
beaucoup plus sur le droit procédural, les voies de
recours offertes par ces outils, afin d’identifier
l’éventuelle capacité pour un individu à faire valoir
ses droits dans l’ordre juridique international. A cet
égard, une étude exhaustive dépassant largement les
capacités du séminaire, nous nous limiterons à
prendre pour modèle les mécanismes universels et un
modèle de mécanisme régional, à savoir celui élaboré
par la Convention européenne des droits de l’homme.

 Les mécanismes internationaux :

40
 Une illustration de mécanisme régional : le
cadre européen

41
 La responsabilité pénale internationale de
l’individu :

 Typologie des infractions susceptibles


d’engager la responsabilité pénale de
l’individu en droit international
A côté des « crimes » internationaux de l’État dont
l’existence reste sujette à caution36F37, le droit

42
international prévoit l’existence de certains crimes
commis par des individus agissant soit à titre privé
soit comme organe de l’État. Toutefois, seules
certaines de ces infractions sont susceptibles d’une
répression tant nationale qu’internationale alors que
d’autres ne sont réprimées que par des juridictions
nationales.
Parmi les infractions qui ne sont réprimées que par
les juridictions nationales citons notamment :
 La piraterie en haute mer ;
 La traite des esclaves ;
 Le trafic de stupéfiant ;
 Les publications obscènes et pornographiques ;
 Le terrorisme

Dans tous ces cas de figure, l’individu est bien le


destinataire final de ces obligations internationales,
mais les mécanismes institutionnels de répression
n’étant que nationaux, il ne peut pas être considéré
comme en étant le titulaire. Dans ces conditions,
l’incrimination de ces infractions par l’ordre juridique
international est insuffisante pour que l’on
reconnaisse aux individus la personnalité juridique
internationale.

Il en va autrement pour le crime de génocide, les


crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les
crimes contre la paix (agression) dont la répression
est toujours confiée aux instances nationales mais qui
peuvent de nos jours, dans certains cas et à certaines
conditions, être poursuivies devant des instances
internationales. Les prodromes d’une telle
internationalisation de la répression sont d’ailleurs
anciens, puisqu’ils remontent à la fin de la première
guerre mondiale. En effet, l’art. 227 du Traité de
Versailles considérait l’Empereur du Reich allemand,

43
Guillaume II de Hohenzollern, comme « coupable
d’offense suprême à la morale internationale et à
l’autorité des traités ». L’art. 229 prévoyait l’obligation
pour l’Allemagne de traduire en justice les présumés
coupables de crimes de guerre. Par la suite, à l’issue
de la seconde guerre mondiale, des tribunaux
militaires internationaux (de Nuremberg et de Tokyo)
furent institués pour réprimer les grands criminels de
guerre nazis et nippons.
On assiste, à l’heure actuelle, à des développements
extraordinaires dans ce secteur, l’internationalisation
de la répression des crimes en question ayant
accompli des pas de géant. Ceci d’abord par
l’institution, en 1993 puis en 1994, par le Conseil de
sécurité des Nations Unies, de tribunaux pénaux
internationaux ad hoc appelés à réprimer les crimes
commis en ex-Yougoslavie et au Rwanda37F38; puis
par la conclusion positive de la Conférence de Rome
ayant adopté, le 17 juillet 1998, le Statut de la Cour
pénale internationale38F39. Ces développements
révolutionnaires, qui empiètent sévèrement dans l’un
des éléments du noyau dur du domaine réservé de
l’État (celui de la répression pénale) montrent que
dans ce secteur aussi l’individu doit être considéré
comme sujet international, dans la mesure où il se
trouve directement assujetti à un mécanisme
judiciaire international.
Notons toutefois que la responsabilité pénale d’un
individu n’affecte en aucun cas une éventuelle
responsabilité internationale concomitante de l’État.
 Les différents mécanismes de répression
et leur éventuelle interaction :
 La répression nationale
En règle générale, c’est aux États qu’il incombe de
procéder à la répression des crimes, au moyen de
leurs appareils judiciaires internes, suivant des

44
critères de compétence (comme celui relatif au lieu de
perpétration du crime) pouvant être prescrits par des
règles internationales qui, pour les crimes les plus
graves, établissent le principe dit de l’universalité de
juridiction ou de compétence universelle (dans ce cas,
tout État doit poursuivre le criminel indépendamment
de sa nationalité, de la nationalité des victimes ou du
lieu où le crime a été commis – à l’instar de l’affaire
Pinochet). En application du principe au dédire au
indiciaire, un État peut aussi remettre l’accusé à un
autre État prêt à mettre en place la poursuite. Les
États sont par surcroît tenus à prendre toutes les
mesures nécessaires afin de prévenir les infractions
punissables (cf. arrêt CIJ Belgique c. Sénégal, 2012).
Exemples de répression nationale: Eichmann, Barbie,
Papon, Priebke, Fujimori.
 La répression internationale :
Dans les cas prévus par les instruments
internationaux instituant des mécanismes de
répression au niveau international, l’individu pourra
se trouver soumis à un procès pénal international. Un
tel système était d’ailleurs déjà prévu par l’art. 6 de la
Convention pour la prévention et la répression du
crime de génocide de 1948. Exemples de répression
internationale: Nuremberg, Tokyo, Ex-Yougoslavie,
Rwanda.
C’est précisément au niveau de la répression
internationale de ces crimes que l’individu fait son
irruption en droit international en tant que titulaire
d’obligations internationales, donc en tant que sujet
de droit international.17

17 Giovanni Di Stefano et Dr. Jean-François Quéguiner, Le Droit


international public, pages 23-36

45
CHAPITRE 3 : LES SOURCES DU
DROIT INTERNATIONAL

L’article 38 de la cour internationale de justice


détermine les sources de forme par lesquelles la Cour,
dont la mission est de régler conformément au droit
international les différends qui lui sont soumis,
applique :
 Les conventions internationales, soit générales,
soit spéciales, établissant des règles
expressément reconnues par les États en litige;
 La coutume internationale comme preuve d’une
pratique générale acceptée comme étant le
droit;
 Les principes généraux de droit reconnus par
les nations civilisées; sous réserve de la
disposition de l’Article 59, les décisions
judiciaires et la doctrine des publicistes les plus
qualifiés des différentes nations, comme moyen
auxiliaire de détermination des règles de droit.

46
SECTION 1 : Les conventions
internationales

Les conventions internationales sont généralement


constituées par des traités qui établissent un accord
conclu entre les membres de la communauté
internationale, en forme écrite, et régies par le droit
international en vue de produire des effets juridiques.
Les traités sont désignés par différentes
nominations (accord, convention, convenant,
protocole …), comme ils peuvent être présenté sous
plusieurs formes (bilatérales, régionales,
internationales, ou globales).
La convention de vienne de 1969, dispose les
principes de base du droit du droit des traités à savoir
leurs conclusions, leurs effets, leurs extinctions …
 Conclusion des traités internationaux :
 La négociation : lorsque le traité dans son
étape initiale, chacun des parties négocie l’autre
afin d’adopté le traité sous forme texte.
Il faut subdiviser entre l’agent technique, qui
conduit le plénipotentiaire et l’autorité politique
qui peut être le chef de l’état ou du
gouvernement.
la constitution française de 1958 dans son
article 52 prévoit que « le chef d’État négocie
les traités ».
En pratique, sur la scène internationale, la
distinction entre le plénipotentiaire et l’autorité
politique a perdu de sa portée avec la
généralisation des négociations directes ou
négociations au sommet.

 La signature : En principe, il s’agit d’une


simple formalité dont l’objet est de constater le

47
succès de la négociation, et non pas d’engager
internationalement l’État signataire.
La publicité et la solennité ne sont guère que
des survivances d’un état intérieur du droit, où
les traités recevaient leur validité à la signature
les plénipotentiaires.

 La ratification : Normalement, la valeur


juridique du traité vient de la ratification, c’est-
à-dire de l’approbation donnée au traité par les
organes internes compétents, pour engager
internationalement l’État.
L’article 53 de la constitution de 1958 prévoit
que les traités ne prennent effet qu’après avoir
été ratifiés.

 L’enregistrement des traités :


Le pacte de la Société des Nations et la charte de
l’Organisation des Nations Unies disposent que les
États membres doivent faire enregistrer les traités et
les engagements internationaux qu’ils contractent.
Deux formalités :
 L’enregistrement : inscription sur un registre
spécial ;
 La publication : insertion dans un registre
spécial.
Depuis 1920 des milliers de traités ont été
enregistrés ainsi. Le but est d’assurer un contrôle de
l’opinion publique sur les négociations
internationales.
En pratique, l’enregistrement n’a pas empêché des
traités secrets ou des clauses dans les traités
internationaux. Par exemple, le pacte germano-
soviétique du mois d’Aout 1939, ou bien alors les
accords de Téhéran, de Yalta ou de Potsdam.
La sanction on est l’inopposabilité relative, c’est-à-

48
dire que l’État ou les États qui auraient contracté des
accords tenus secrets ne peuvent pas les invoqués
devant les organisations internationales ou surtout
devant les cours internationales de justice.
 Extinction des traités :
Le traité peut être prévu pour une durée
déterminée ; il est alors éteint au terme.
 L’abrogation : C’est l’extinction par la volonté
commune. Il n’y a pas de difficultés si le traité
est bilatéral.
Pour les traités multilatéraux, un certain
nombre de règles sont prévus mais, en fait il
faut bien reconnaitre que c’est un rapport de
forces qui déterminera l’abrogation.

 La dénonciation : C’est l’extinction par une


seule des partis. Pour être Licite, elle doit être
prévue dans le traité à la suite d’un délais de
préavis , mais là encore le rapport des forces
entre les partis contractantes sera essentiel.
La survenance de certains évènements tels que
la guerre ou la paix peut provoquer l’extinction
des traités. Certains traités sont prévus pour le
temps de guerre, ils deviendront donc
applicables.
Certaines traités sont prévus pour les temps de
paix et par contre, ils cesseront de s’appliquer
en temps de guerre.18

18 Tendance actuelle :Actuellement, les membres de la


communauté internationale ont de plus en plus tendance à
signer des traités entre eux, non seulement sur le plan
politique, mais aussi et surtout le plan économique.En
conséquence, la signature des traités internationaux doit
prendre une importance croissante. Malheureusement, nous
avons vu que la souveraineté peut être un frein à l’application
desdits traités.

49
SECTION 2 : La coutume internationale

La coutume internationale ou le droit coutumier est


un exercice considéré comme une pratique
généralement acceptée en tant qu’obligation.
D’ailleurs, l’article 38 de la convention de la Haye l’a
définie comme la preuve d’une pratique générale
acceptée comme étant le droit.
Les États qui invoquent une ou des règles
coutumières doivent impérativement établir la preuve
de l’existence de cette règle et montrer la
consistance, la pratique uniforme entre les États.19
 L’élément matériel : la répétition
Pour qu’il y ait coutume reconnue, il faut un « usage
constant ».
Dans l’affaire du droit d’asile : CIJ 1950, la
Colombie soutenait qu’en Amérique latine, l’État qui
accorde l’asile diplomatique a le droit de qualifier
unilatéralement l’infraction rapprochée à « l’asilé » et
de décider souverainement s’il s’agit d’un délit
politique ou un délit de droit commun. Dans ce
dernier cas l’asile ne jouerait pas.
La CIJ a estimé que la pratique de l’Amérique
latine, bien que numériquement très riche, révélait
tant d’incertitude et de contradictions « qu’on ne
pouvait pas en dégager un usage constant ».

 L’élément intentionnel : le droit


Les États doivent suivre l’usage en ayant le
sentiment de se conformer au droit auquel ils se
sentent liés juridiquement.
Dans l’affaire du droit d’asile, la pratique
d’Amérique latine, particulièrement incertaine du fait

19 Nadir Ismaili, droit international public, page 91

50
des considérations d’opportunité politique, n’a pas
permis à la Cour de reconnaitre un usage
suffisamment établit, révélant une règle juridique.

Il faut distinguer :
 La coutume applicable obligatoirement entre les
États ;
 L’usage ou la règle courtoise, qui ne lien pas les
États entre eux.
Aujourd’hui la preuve de l’élément intentionnel est
de plus en plus facile à administrer par la codification
permanente du droit coutumier.
C’est ainsi qu’un certain nombre de traités
internationaux apportent des solutions :
 1899 et 1907 : codification des coutumes de la
guerre ;
 1958 et 1960 : codification du droit de la mer à
Genève ;
 1960 : codification du droit diplomatique à
Vienne ;
 En cours, le droit des traités.

 L’opposabilité de la coutume
internationale :
La coutume internationale est-elle en fait opposable
à l’État qui ne l’a pas reconnue ?
Dans la pratique internationale, les nouveaux États
se trouvent liés par l’élaboration de la coutume à
laquelle ils n’ont pas concouru.
Mais la jurisprudence de la Cour internationale de
justice admet qu’une coutume n’est pas opposable à
l’État qui a « toujours » protesté.

Dans l’affaire des pêcheries (Cour internationale de


justice, 1951), la Cour a estimé que les méthodes
traditionnelles de détermination des lignes de base de

51
la mer territoriale étaient inopposables à la Norvège
qui avait toujours protesté.20

SECTION 3 : Les principes généraux du


droit

Le « droit des gens » est un synonyme de droit


international public, employé traditionnellement dans
la diplomatie.
L’article 38 de la Convention de la Haye en donne la
définition suivante : il s’agit des « principes généraux
du droit des gens des nations civilisées ».
Cette définition, particulièrement générale et
contingente, soulève de nombreuses difficultés
d’interprétation.
S’agit-il du droit interne des vieilles nations
civilisées, pays européens, Turquie, Japon, ou des
pays jeunes, tels que les pays africains ?
S’agit-il des principes généraux du droit des pays
« capitalistes » ou bien des pays « socialistes » ?

Les cours de justice internationales semblent se


rallier à une « morale internationale » qui relèverait
plus d’un catalogue de faits révélant la loyauté,
l’entraide, la bonne fois entre les États, plutôt que
d’en donner une définition parfaitement objective.
Grosso modo, Ce sont des principes généraux
applicables dans la plupart des systèmes juridiques ;
L’exemple du principe de la réparation des dommages

20 Auzou, Le Juridique, TOM 2, L’État en droit international


public, pages 235-236

52
commis par des personnes au plan international.
On fait appel aux principes généraux du droit dans
l’absence d’une disposition explicite dans les traités
internationaux ou de règle coutumières clairement
établit.

SECTION 4 : Les décisions judiciaires

La Cour internationale de justice (CIJ), organe


judiciaire principal des Nations unies, fonctionne
conformément à un statut annexé à la charte.
Sa mission est de régler par des arrêts les litiges
d’ordre juridique entre les États et de donner des avis
consultatifs aux organes internationaux qualifié à cet
effet.
Son siège est à la Haye.

La CIJ a succédé à la Cour permanente de la justice


internationale (CPJI), laquelle avait été créée en
même temps que la Société des Nations.

53
PARTIE DEUXIEME : LES DROIT
RELATIFS AU DROIT
INTERNATIONAL

54
CHAPITRE 1 : LE DROIT DE LA MER

Dans notre imagination, la mer est un synonyme


d’infini, d’inconnu, d’aventure…
Dans le droit international, le scénario n’est pas
tout à fait le même !
En droit international, le droit de la mer couvre les
espaces maritimes constitués par les entendus d’eau
salées, en communication libre et naturelle. Cette
définition exclut donc les eaux douces et les mers
intérieurs.

SECTION 1 : L’histoire de droit de la mer

Les mers ont toujours été essentielles pour tous les


conquérants, dans la mesure où elles sont l’une des
bases des relations internationales permettant
conquêtes et commerce.
Dès le XVIIème siècle, on fait la distinction entre la
haute mer qui échappe à toute compétence
territoriale, et les autres zones qui permettent à l’État
riverain de marquer sa puissance selon certaines
modalités.

55
En 1958, la conférence de Genève a adopté 4
conventions :
 Sur le plateau continental ;
 Sur la pèche et la conservation des ressources
biologique de haute mer ;
 Sur la haute mer ;
 Sur la mer territoriale et la zone contiguë.
En fait, ce droit élaboré a Genève a très vite été
contesté :
 Par les différents États côtiers, au détriment des
puissances maritimes traditionnelles ;
 Par une réclamation de droit accrus, notamment
des pays riverains, qui réclament une extension
de la zone de pêche réservé à une zone
économique exclusive ;
 Par l’apparition des particularismes.
Il a été aussi remis en cause :
 Par des considérations économiques : exigences
de la conservation des ressources (la pêche est
devenu une industrie), apparition sur ce marché
des pays en voie de développement qui refusent
de se voir spoliés de richesses minières se
trouvent au fond des mers ;
 Par des progrès techniques : risques de
pollution, notamment par les hydrocarbures
(« marée noire ») en particulier) et par
l’immersion de déchets industriels toxiques,
voire radioactifs, activités de recherches
scientifiques et d’exploitation de font marins.
Les Nations unies ont provoqué la « conférence sur
le droit de la mer » qui a travaillé entre 1973 et 1982.
Composée non plus exclusivement de juristes mais de
politiques, elle est parvenue, par le biais d’un « texte
de négociation composite officieux », à rédaction d’un
acte final adopté le 30 avril 1982 à New York.
Cette convention, dont l’envergure et l’importance

56
sont sans précédent dans l’histoire des nations unies,
continent toutefois la germe de sa relativité quand on
considère le résultat des votes :

 130 États se sont prononcés en faveur du texte


(parmi eux la France, Danemark et la Grèce) ;
 17 États se sont abstenu (Royaume-Uni, Italie,
Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Luxemburg,
Espagne, Thaïlande, Union des républiques
socialistes soviétiques et 8 États du bloc
socialiste) ;
 4 États ont voté contre (États-Unis, Israël,
Turquie, Venezuela) ;
 18 États sont abstenus.
Lors de la signature, l’URSS et ses satellites ont
signé la convention. Les Pays-Bas ont fait de même.

SECTION 2 : Les principes généraux de


droit de la mer

Ils sont les suivants :


 Unification des dispositions nationales relatives
aux mers territoriales ;
 Garantie pour les grandes puissances navales de
la liberté de navigation, en particulier dans les
détroits ;
 Garantie pour chaque État côtier d’une vaste
zone de pêche réservée ;
 Création d’une vaste zone administrée et gérée
par l’autorité ;
Cet organisme, très sensible au dialogue Nord-Sud,
devrait être le gestionnaire richesse marines et sous-

57
marines, dans le sens à la fois d’une plus juste
répartition des richesses mondiale et d’un respect de
la nature consciente des équilibres écologiques.

SECTION 3 : Les principales notions

 Les eaux intérieures : Ce sont les ports, baies


et estuaires de taille raisonnable. Sur ces eaux
intérieurs, l’État côtier est absolument
souverain comme il est sur la terre ferme. Tous
les navires étrangers, même civils, ne peuvent y
pénétrer qu’après en avoir reçu l’autorisation.
 La mer territoriale : Dès le XIIème siècle, la
mer territoriale est connu par les Anglais, ainsi
que par les Danois, les Vénitiens et les Génois.
La mesure était incertaine et allait de la vue par
le temps clair à la portée de canon. La distance
de 3 milles fut adopté pendant longtemps.
Les méthodes de calcul sont notamment la laisse
de basse mer, qui est la ligne atteinte par mer
sur une plage. Ainsi, la ligne de basse droite,
appelée aussi «tracé de cap en cap ».cette
méthode soumet au régime des eaux intérieures
les surfaces comprises entre la cote elle-même
et la ligne de basse droite.
Désormais, la mer territoriale n’excéder 12
milles, soit 22.2km (c’est la largeur que la
France avait adoptée depuis 1971).
L’État côtier y jouit de droits importants, mais il
n’y a pas entièrement souverain comme dans
ses eaux intérieurs. Il est obligé de tolérer le
passage inoffensif de tous les navires étrangers.

58
Toutefois, certains pays soumettent le passage
inoffensif des navires de guerre étrangers à une
autorisation préalable.

 La zone contiguë : Il s’agit d’une zone dans


laquelle l’État riverain conserve des avantages
ou des prérogatives qui lui sont accordés par la
coutume internationale.
Sur la zone contiguë qui s’étend vers le large, à
la suite de la mer territoriale, sur une distance
n’excédant jamais 12 miles (22.2 km), l’État
côtier peut exercer ses contrôles douaniers,
fiscaux, sanitaire ou d’immigration. Ces droits
lui permettent de prévenir ou de réprimer les
infractions aux textes applicables sur la mer
territoriale ou le territoire national.

 La zone economique exclusive : L’État côtier


y jouit de droits souverains et exclusifs sur les
ressources vivantes et minérales des eaux, du
sol, et du sous-sol.
Cette zone s’étend jusqu’au 200 miles nautiques
(370.4 km) à partir de la ligne de base. Dans
cette zone, l’État côtier dispose de divers droits
qui lui permettent de prévenir et de combattre
les pollutions, de règlementer les recherches
scientifiques. Toutefois, la navigation et le survol
des navires et des aéronefs civils ou militaires
sont aussi libres qu’en haute mer.
En méditerranée, très peu d’État ont ZEE ; si
tous le faisaient, tout point de méditerranée
serait zone sous juridictions d’un État. Certains
États ont toutefois crée la zone où ils exercent
une partie des droits (droit de pêche, par
exemple) ou des devoirs (protection de
l’environnement notamment) attachés aux ZEE ;

59
c’est le cas de la France, qui a créé en 2004 en
Méditerranée une zone de protection
écologiques.

 Les eaux internationales : Au-delà toutes ces


zones les mers et les océans n’appartient à
personne. Tout le monde peut y circuler
librement, survoler ces eaux ou y naviguer. Il est
aussi possible d’y pratiquer la recherche
scientifique ou la pêche sans aucune restriction.
 Le statut juridique des navires : Un navire
est rattaché à un État par une nationalité,
indiquée par le pavillon national. Normalement,
il existe un lien entre le navire et l’État. Mais
certains États (par exemple le Liberia, Chypre
ou Malte) vendent le droit de battre leurs
pavillons. Il s’agit de pavillon de complaisance.
Une convention sur les immatriculations des
navires signée en 1986 sous l’égide du
Conférence des Nations unies sur le commerce
et le développement (CNEUCED) prévoit que le
lien devrait impliquer une responsabilité pour
économique et administrative. Mais cette
convention n’est pas entrée en vigueur pour
l’instant, 60% de la flotte mondiale est sous
pavillon de complaisance et échappe à toutes
garanties de sécurité. L’Union européenne a
décidé d’intervenir dans ce domaine mais
« l’Agence européenne pour la sécurité
maritime » n’est pas encore qu’un projet.

60
CHAPITRE 2 : LE DROIT DE LA
GUERRE

Le droit de la guerre : l’expression peut paraitre


absurde tant l’État de guerre et l’État de guerre et
l’État de droit semblent contradictoires.
Pourtant, dès 1918, le premier tribunal
international désirait juger l’empereur Guillaume pour
crime contre la paix.

Historiquement, la guerre est une lutte armée entre


les États, avec le but d’affirmer une revendication
politique.
Les tribunaux répressifs internationaux constituent
l’une des institutions du droit moderne de la guerre.
De nombreuses tentatives de réflexions doctrinales
eurent lieu entre 1918et 1939 et à l’issue de la
seconde guerre mondiale, le tribunal militaire,
international de Nuremberg fut fondé par des accords
quadripartites de 1945.
Ce tribunal eut à connaitre des crimes commis par
24 personnes physiques dont 21 étaient présentes. On
releva à l’issue du procès, onze condamnations à
mort, trois condamnations à la prison à la vie, quatre
condamnations à temps, trois acquittements.
Sept personnes morales furent jugées, dont quatre
furent déclarées criminelles. Parmi elles la Gestapo,

61
section de la police de sûreté du Reich hitlérien et les
SS (Schutz-Staffel), police militarisée de l’Allemagne
nationale-socialiste chargée en particulier de la
surveillance des camps de concentration et celle des
territoires occupés par Reich.
Il faut noter que malgré la légitimité incontestée du
Tribunal de Nuremberg, le juriste peut être choqué
par un certain nombre de violations des principes
généraux du droit pénal :

 La légalité des incriminations : Elle n’a pas


été respectée, dans la mesure où aucun texte de
quelque pays que ce soit ne prévoyait le
génocide.
 La légalité des peines : Ici non plus ni la peine
de mort ni une peine de privation de liberté
n’étaient formellement prévus par des textes à
l’encontre des auteurs.
 Le principe de la non rétroactivité des lois
pénales : Il peut être toutefois repoussé car,
bien sûr, et c’est là qu’apparait la légitimité du
tribunal de Nuremberg, aucun pays que qu’il
soit, y compris l’Allemagne ne permet le
meurtre, l’assassinat ou l’utilisation des
personnes physiques humaines à des fins
d’expériences.

SECTION 1 : La sanction interne

Selon la convention de la Haye, la diffusion des lois


et des coutumes de la guerre, est obligatoire parmi les
troupes.

62
Un règlement de discipline générale organise cette
diffusion à l’intérieur de l’armée française.
Le refus d’obéissance aux ordres contraires à la loi
et aux coutumes de la guerre peut exister pour la
France, d’après un décret du 1er octobre 1966.
Mais le refus d’obéissance en temps de guerre sera
toujours gravement puni et les sanctions prises
relèvent do Code de la justice militaire.

SECTION 2 : La déclaration de guerre

Le droit romain connaissait le droit fécial, aux


termes duquel l’Empereur faisait connaitre les griefs
qu’il invoquait à l’encontre de l’ennemi ; s’il n’obtenait
pas satisfaction, le Sénat renvoyait le fécial avec
déclaration de guerre.
A l’époque moderne, l’ultimatum (ultimatum
verbum : la dernière parole) est le moyen par lequel
on fait connaitre les dernières propositions
acceptables.
L’article 1er de la Convention de la Haye exige, et
cela ne se conçoit qu’en cas de conflit classique (mais
la guerre n’est aujourd’hui plus une guerre classique),
l’ultimatum et une déclaration.

La déclaration est exigence du droit international


public composée :
 De la dénonciation des traités de paix ;
 D’une procédure constitutionnelle autorisant la
guerre ;
 De la fixation de la date où « nait » le droit de la
guerre.

63
En pratique, les hostilités commencent souvent
avant la déclaration de guerre.

SECTION 3 : La guerre terrestre

La qualité de belligérant :
 Le chef de l’État est un belligérant : en cas de
capture, il est prisonnier de guerre ;
 Les corps auxiliaires doivent être
reconnaissables à distance et porter leurs armes
visiblement.
 La levée en masse est une exigence
supplémentaire de la déclaration de guerre.
Les moyens de nuire à l’ennemi : selon les traités de
guerre sont ;
 L’interdiction de certaines armes : Il faut avouer
(et de nombreux exemples l’ont prouvé) que
certaines armes généralement bactériologiques
interdites sont toutefois utilisées.
 Les ruses de guerre : Il peut s’agir de saboteurs
ou d’espions.
Si ces personnages sont pris en uniforme de leur
pays d’origine, ils sont prisonniers de guerre ;
s’ils sont pris en tenue civile, ils peuvent être
exécutés.

 Les ruses de guerre : Il peut s’agir de saboteurs


ou d’espions.
Si ces personnages sont pris en uniforme de leur
pays d’origine, s’ils sont prisonniers de guerre ;
s’ils sont pris en tenu civile, ils peuvent être
exécutés.

64
L’humanisation de la guerre :
 La condition des prisonniers : Le prisonnier
militaire doit être traité comme un militaire
national.
Aujourd’hui, une application assez stricte en est
faite. Toutefois, un certain nombre de pays
« rééduquent » les prisonniers qu’ils sont.

 La condition des blessés et des malades : Le


régime de la convention de Genève de 1864 a
créé des formations sanitaires exclusivement
affectées aux champs de batailles.
 L’occupation militaire : Il est à noter et cela est
souvent oublié, que « l’occupation miliaire
n’entraine pas de transfert de souveraineté ».
Les services publics restent sous l’autorité de
l’État occupé mais par contre, les biens de l’État
occupé peuvent être saisis.
Le pillage est absolument interdit et
généralement sévèrement puni.
On ne devrait en aucun cas voir des réquisitions
en nature : prendre des armes, prélever des
contributions en argent…21

21 La Croix-Rouge internationale : est le principal interlocuteur


de tous les pays belligérants .Sa neutralité assure aux
imperfections du droit une certaine efficacité. Des signes
distinctifs sont obligatoirement visibles sur la tenue de tout le
personnel sanitaire.

65
SECTION 4 : La guerre maritime

Elle ne fait l’objet d’aucune codification.


La guerre des Malouines (1982) entre l’Argentine et
la Grande-Bretagne en est le dernier exemple.
La qualité de belligérant est reconnue « à tout ce
qui flotte » et les navires militaires battant pavillon
des belligérants se comportent en mer comme des
autorités de police, non seulement vis-à-vis de leurs
propres nationaux, mais aussi à l’encontre de tous les
bateaux.
Les pouvoirs de police se traduit généralement par
la prise, qui doit obéir à certaines conditions de
forme.
Essentiellement, un tribunal de la nationalité de
l’État du capteur doit décider du Transfer de
propriété : en France, c’est le Conseil des prises avec
appel devant le chef de l’État.
Les ruses de guerre sont fréquentes, puisque la
nationalité d’un navire en mer se reconnait
uniquement au pavillon qu’il bat.
Ainsi, lors de fausses déclarations d’identité, en cas
d’attaquer ou de vérification, la prise est possible.

Pour conclure, la relativité totale du droit de la


guerre apparait largement. En effet, l’établissement
de traités internationaux manifeste la bonne volonté
et la bonne foi entre des États en temps de paix, mais
par définition la mauvaise foi et les mauvaises
relations vont s’instaurer entre États belligérants.
Ainsi, le premier effet de la déclaration de guerre sera
rendre caducs tous les traités internationaux de temps
de paix.
Toutefois, l’existence de tels traités ou de telles
conventions internationales réside dans le minimum

66
de règles juridiquement établies. A l’issue d’un
éventuel conflit, celles-ci permettraient de juger les
criminels de guerre selon des textes établis avant les
faits et ainsi, un éventuel tribunal international
militaire n’encourrait pas les censures « formelles »
que le Tribunal Nuremberg a connues. La
rétroactivité des incriminations et des peines serait
établie.22

22 Auzou, Le Juridique, TOM 2, L’État en droit international


public, pages 247-248

67
CHAPITRE 3 : LE DROIT
INTERNATIONAL DE
L’ENVIRONNEMENT

SECTION 1 : Le DIE est une discipline


juridique

 Le DIE fait partie du droit international


public :
Le DIE est une partie du droit international public
(DIP). Le DIP est constitué par le droit international
général et par un ensemble de domaines d’application
qui sont autant de branches du DIP : ainsi par
exemple du droit de la mer, du droit humanitaire, du
droit international des droits de l’homme ou encore du
droit international de l’environnement. Ce dernier est
une branche relativement jeune qui présente une
certaine originalité par rapport au DIP. Lorsque des
problèmes de pollutions transfrontières ont commencé
à se poser, certains juristes ont été tentés de
raisonner en termes de logiques classiques de DIP, en

68
particulier de conflits transfrontières et de
réparations de dommages. Or le DIE et les
conventions internationales qui le sous-tendent
reposent surtout sur une logique de prévention.
Le DIE s’est développé à partir des différents
secteurs de l’environnement ; il a atteint en quarante
ans une ampleur considérable. Il peut être qualifié de
discipline juridique dans la mesure où il comprend des
textes, des principes, des procédures, des institutions
et des obligations consacrées à un important domaine
spécifique, à savoir l’environnement, ce qui contribue
à lui conférer une certaine autonomie. Le DIE n’est
cependant pas indépendant du DIP et cela pour au
moins trois raisons. D’abord, il n’a pas l’exclusivité de
ses sources et de ses techniques : il demeure du droit
international appliqué à l’environnement. Ensuite, il
présente des interdépendances importantes avec les
droits de l’homme, le droit de la mer, le droit du
désarmement… Enfin, dans le DIP existent des
conventions portant sur des domaines divers qui sont
plus ou moins destructrices ou, au contraire,
protectrices de l’environnement ; le DIE n’a pas
vocation à intervenir aussi dans ces domaines ?
Finalement, cette branche du droit particulièrement
créatrice n’est-elle pas un des levains dans la pâte du
DIP ?
 L’apport du DIE au droit international
public (DIP) :
Du point de vue des fondements : l’intérêt commun
de l’humanité est central en DIE ; n’a pas vocation à
dépasser les souverainetés étatiques sur lesquelles
repose essentiellement le DIP?
Du point de vue des sources : les grandes
déclarations du DIE jouent un rôle clé dans la mesure
où certains principes qu’elles consacrent ont migré
dans des conventions, des législations ou des

69
constitutions ; le DIP peut trouver là une autre
dynamique.
Du point de vue du contenu des principes : l’arrivée
de l’écologie dans le droit signifie la prise en compte
de l’incertitude, du long terme, de l’irréversibilité, ce
qui se traduit notamment par les principes de
précaution et de prévention en DIE, principes qui
s’étendent à une partie du DIP ; ils investissent ainsi
peu à peu le droit international du commerce.
Du point de vue des règles conventionnelles :
certes, il n’y a pas à ce jour, comme pour le droit de
l’espace par exemple, une Convention globale sur
l’environnement, mais il y a une incorporation de la
protection de l’environnement dans certaines
conventions globales de DIP, par exemple dans celle
de 1982 sur le droit de la mer.
Du point de vue des acteurs : la place des ONG en
DIE, par exemple, peut contribuer à créer une
dynamique dans d’autres domaines du DIP.
Enfin du point de vue des institutions : le DIE fait
preuve en la matière d’une dynamique importante.
 Le DIE représente une partie du droit de
l’environnement :
Le droit de l’environnement comprend le droit
national de l’environnement propre à chaque pays et
le droit continental ou sous continental de
l’environnement lorsqu’il existe (notamment au sein
de l’Union européenne). Le DIE participe à l’ensemble
du droit de l’environnement dont il représente le
niveau planétaire à travers de nombreuses
conventions et déclarations. Il y a un enrichissement
réciproque entre le DIE et les droits nationaux et
régionaux de l’environnement. Ces derniers peuvent
contribuer à la naissance de telle règle générale de
DIE ou de telle règle plus spécifique. De plus, le DIE
peut, à travers des déclarations, inspirer telle ou telle

70
législation. Non seulement les pays évitent
généralement d’adopter des lois et règlements qui
risquent d’être incompatibles avec le DIE, mais, en
outre, les États parties aux conventions s’engagent à
appliquer les règles qu’elles contiennent.

SECTION 2 : L’objet du DIE

S’il est aisé d’affirmer que le DIE a pour objet la


protection de l’environnement au niveau international,
encore faut-il définir juridiquement ce terme
d’environnement (A), ainsi que les principes du droit
international de l’environnement (B).
 L’environnement selon le DIE :
 Les éléments qui composent
l’environnement :
La déclaration de Stockholm affirme dans son
principe 2 : « Les ressources naturelles du globe, y
compris l’air, l’eau, la terre, la flore et la faune, et
particulièrement les échantillons représentatifs des
écosystèmes naturels, doivent être préservés dans
l’intérêt des générations présentes et à venir par une
planification ou une gestion attentive selon que de
besoin ».
S’agissant des traités, il est possible de mentionner
la Convention sur la responsabilité civile pour les
dommages résultant d’activités dangereuses pour
l’environnement (Lugano, 21.6.1993, art. 2.10) qui
donne une définition encore plus large de
l’environnement : L’environnement comprend les
ressources naturelles abiotiques et biotiques telles
que l’air, l’eau, le sol, la faune et la flore, et

71
l’interaction entre les mêmes facteurs, les biens qui
composent l’héritage culturel et les aspects
caractéristiques du paysage.
 La valeur de l’environnement pour le DIE :
Le DIE met en avant trois conceptions ;
En premier lieu, il affirme qu’indépendamment de
tout autre critère (valeur économique, utilité pour
l’être humain), toute forme de vie a une valeur
intrinsèque. La Charte mondiale de la nature de
19823 proclame que : « Toute forme de vie est unique
et mérite d’être respectée, quelle que soit son utilité
pour l’homme et, afin de reconnaître aux autres
organismes vivants cette valeur intrinsèque, l’homme
doit se guider sur un code moral d’action ». C’est là
une vision éco-centrique partagée par une partie du
DIE.
En deuxième lieu, le DIE affirme aussi que la valeur
de l’environnement est liée aux êtres humains. Ainsi
selon la déclaration de Rio de 1992 23, « les êtres
humains sont au centre des préoccupations relatives
au développement durable. Ils ont droit à une vie
saine et productive en harmonie avec la nature ».
C’est là une vision anthropocentrique partagée par
une partie du DIE.
En troisième lieu, le DIE essaie de faire une
synthèse des deux conceptions précédentes, par
exemple à travers la notion de patrimoine mondial que
l’on veut préserver, et pour l’humanité, et en lui-
même. La Convention sur le patrimoine mondial
(Paris, 1972, art. 2) affirme que les biens du
« patrimoine naturel » ont une valeur universelle
exceptionnelle du point de vue de « la science » ou de
« la conservation » ou de « La beauté naturelle ».
C’est là une vision à la fois anthropocentrique et éco-
23 Michel Prieur, Le Droit de l’environnement, Paris, Eyrolles,
2007, coll. mention Droit, chap. 14, p. 295.

72
centrique. Le DIE essaie de dépasser une nature
conçue uniquement comme un objet de droit ou
uniquement comme un sujet de droit en mettant en
avant la notion de projet de droit (patrimoine).
Michel Prieur est proche de cette synthèse lorsqu’il
écrit : « L’homme est bien entendu au cœur des
problèmes d’environnement, mais il fait
intrinsèquement partie d’un ensemble d’éléments
interdépendants en liens étroits avec toutes les
composantes du milieu naturel : les ressources
naturelles telles que l’air, l’eau, le sol, la faune, la
flore et leurs interactions, le paysage, les biens qui
composent l’héritage culturel. Le droit de
l’environnement va organiser les relations de l’homme
avec ces composantes24 ».
 Les principes du droit international de
l’environnement :
 Le principe de respect de l’environnement
des États voisins :
Il est un principe important du droit international
coutumier que les États ne permettent pas que leur
territoire soit utilisé d’une manière préjudiciable aux
droits d’un autre État ou d’autres États.
Cela a été appliquer dans le cadre de l’Arbitrage de
la fonderie Trial, dans lequel les États Unies ont
demandé une indemnisation au Canada pour les
dommages causés par la pollution de l’air provenant
d’une fonderie canadienne.

Le principe s’étend au-delà de la pollution de l’air à


d’autres types de dommages et ne se limite pas aux
États limitrophes.
Les États sont tenus de coopérer pour prévenir et
atténuer les dommages environnementaux
24 Michel Prieur, Le Droit de l’environnement, Paris, Eyrolles,
2007, coll. Mention Droit, chap. 14, p. 295

73
transfrontières. Dans l’arbitrage du Lac Lanoux, la
France était obligée de prendre en compte les intérêts
de l’Espagne et de le conseiller lors de la préparation
d’un plan de détournement de l’eau qui aurait des
effets néfastes à la frontière.
 Les principes du développement
écologiquement durable :
Le rapport Brundtland définit le développent
durable comme un développement qui répond aux
besoins des générations actuelles sans compromettre
ma capacité des générations futures à répondre à
leurs besoins.
La déclaration de Rio énonce 27 principes pour
guider la communauté internationale dans la
réalisation du développement durable. Ces principes
comprennent :
 Principe de précaution : lorsqu’il existe des
menaces de dommages graves ou irréversibles,
le manque de certitude scientifique absolue ne
doit pas être invoqué pour retarder l’adoption
de mesures rentables visant à prévenir la
dégradation de l’environnement ;
 Equité intergénérationnelle : les besoins des
générations futures ne doivent pas être
compromis par le gaspillage ou la dégradation
de l’environnement par les utilisateurs actuels ;
 Pollueur- payeur : les couts environnementaux
devraient être inclus dans l’évaluation des actifs
et des services et ceux qui génèrent des déchets
devrait supporter les couts de confinement,
d’évitement ou de réduction.
Les principes du développement durable ont été
incorporés dans d’autres documents multilatéraux et
dans la législation nationale, bien qu’il subsiste des
incertitudes quant à la signification exacte du terme.
Dans l’affaire du barrage du Danube 56, la Cour

74
Internationale de Justice a déclaré que le concept de
développement durable est un objectif sociopolitique
et non une norme contraignante.
Le vice-président Weeramantry a exprimé son
désaccord avec la Cour et a déclaré que le
développement durable a été largement accepté par la
communauté mondiale et constitue un principe de
droit international coutumier…

75
CONCLUSION

Que ce soit au niveau des sources du droit


international, que ce soit au niveau de l’étude des
attributions de chaque État, que ce soit par l’étude du
régime juridique de la mer, des détroits
internationaux, des canaux, des fleuves, que ce soit
par l’étude du droit de la guerre ou enfin par l’étude
des organismes internationaux, l’imperfection du droit
international et l’irrespect flagrant dont il est
généralement l’objet, faute de sanction, amené
souvent la doctrine à aborder l’étude de la société
internationale sous l’angle des relations
internationale.
Les relations internationales sont la transposition
de la sociologie politique à l’échelle internationale.
Elles cherchent en fait à déterminer les composants
réels de la société internationale et aussi à déterminer
les composants réels de la société internationale
(force politique, doctrine politique) et comment
agissant ces forces dans la vie internationale.
Du point de vue de fond, les relations
internationales permettent de découvrir, au-delà des
règles juridiques non respectées, des règles du jeu
admis, fut-ce tacitement, dans la société
internationale.
Il y’a ainsi des règles du jeu de la guerre froide et
de la coexistence pacifique, elles ont notamment pour

76
objet de déterminer l’équilibre des forces et les
limites au-delà desquelles l’engagement implicite de
ne pas recouvrir à la force pourrait se trouver rompu.
Il en est de même dans le droit de la guerre et des
doctrines : celle adoptée pour l’escalade dans la
guerre du Viêt-Nam en est une des plus éloquentes
démonstrations.

77
BIOGRAPHIE

- Éric Canal-Forgues, Patrick Rambaud, Droit


international Public, 3e édition.
- Auzou, Le Juridique, TOM2, L’État en droit
international public.
- Michel Prieur, Le Droit de l’environnement, Paris,
Eyrolles, 2007, coll. mention Droit.
- Nadir Ismaili, droit international public
-Giovanni Di Stefano et Dr. Jean-François
Quéguiner, Le Droit international public.
- Affaire de l’Île de Palmas (États-Unis / Pays-Bas),
sentence arbitrale du 4 avril 1928, Bréviaire.
-Youness Berrada, Droit constitutionnel et
institutions politiques.
- Protection des droits des apatrides, The UM
Refugiée Agency UNHCR.

78
TABLE DES MATIÉRES

79
FIN

Merci pour votre lecture.

Vous pouvez maintenant :


• Donner votre avis à propos de cette œuvre
• Découvrir d’autres œuvres du même auteur
• Découvrir d’autres oeuvres dans notre
catalogue « Savoir, culture et société »

Ou tout simplement nous rendre visite :


www.atramenta.net

Suivez-nous sur Facebook :


https://www.facebook.com/atramenta.net

Vous aimerez peut-être aussi