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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE LA FONCTION PUBLIQUE


FORMATION DE 1000 JEUNES PROFESSIONNELS

LA DECENTRALISATION EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENA RDC
I. CONTEXTE

La République Démocratique du Congo s’est dotée d’une nouvelle Constitution promulguée le 18


février 2006 après son adoption par référendum. Cette Constitution réalise une profonde et
complexe reforme de l’organisation de l’Etat congolais en vue de mettre en place le nouvel ordre
politique fondé sur les principes démocratiques, de transparence et de crédibilité. Elle consacre
clairement la décentralisation comme un nouveau mode d’organisation et de gestion des affaires
publiques en général et des affaires publiques locales en particulier en RDC. La Constitution du
18 février 2006 telle que révisée à ce jour met en place le pouvoir de l’Etat exercé à deux niveaux
complémentaires et étroitement imbriqués l’un dans l’autre:

1. le niveau national où le pouvoir est exercé par les Institutions de la République;


2. le niveau provincial où le pouvoir est exercé par les Institutions politiques provinciales.

Elle institue 3 paliers de gouvernance à savoir l’Etat, la Province et l’Entité Territoriale


Décentralisée.
Elle met ainsi une pluralité des centres de décision autonomes mais complémentaires: les
Institutions de la République, les Institutions politiques provinciales et les Organes des Entités
Territoriales Décentralisées. La reforme porte donc sur les axes majeurs suivants:
 La Reforme Territoriale ( découpage de la RDC en 25 provinces + la Ville de Kinshasa;
 La Province se voit dotée de la personnalité juridique, de la libre administration et de
l’autonomie de gestion de ses ressources;
 L’introduction de la décentralisation classique au niveau des ETD.

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C’est par l’inscription des principes fondamentaux de la décentralisation territoriale dans les
nombreuses dispositions constitutionnelles que l’on affirme que la Constitution du 18 février
2006 prescrit la Décentralisation comme nouveau mode de gestion du pays impliquant la
participation de la population au processus de prise des décisions concernant les problèmes
auxquels elle est confrontée.
Ces principes sont notamment la personnalité juridique accordée à la Province et aux ETD,
l’attribution des compétences à la Province en laissant au législateur le soin de définir les
attributions aux ETD, l’autonomie administrative financière et le contrôle administratif.
II. OBJECTIFS
II.1 Objectif Général

Renforcer les connaissances des participants sur le processus et les enjeux de la décentralisation
afin de leur permettre d’intégrer cette dimension dans la gestion de leurs secteurs respectifs
II.2 Objectifs spécifiques

 Améliorer et renforcer les connaissances des participants sur la décentralisation et sur


l’administration des provinces, des Entités Territoriales Décentralisées et des Entités
Territoriales Déconcentrées;
 Renforcer les connaissances des participants sur la répartition des compétences entre
les différents niveaux de pouvoir;
 Améliorer les connaissances des participants sur les Guichets Uniques ou mieux sur le
rôle des Services déconcentrés en Provinces dans le contexte de la décentralisation.

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III. RESULTATS ATTENDUS

• Les Connaissances des participants sur la Décentralisation et


l’Administration des provinces, des Entités Territoriales Décentralisées et
des Entités Territoriales Déconcentrées sont améliorées et renforcées;

• Les Connaissances des participants sur la répartition des compétences


entre différents niveaux de pouvoir sont renforcées;

• Les Connaissances des participants sur les Guichets Uniques ou mieux sur
le rôle des services déconcentrés en Provinces dans le contexte de la
décentralisation sont améliorées.

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METHODOLOGIE UTILISEE

• Exposé
• Brainstorming
• Méthode participative, question-réponse
• Travaux en groupes
• Restitution en plénière

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Chapitre I :

Généralités et définition des


concepts

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I. Innovations introduites par la Constitution du 18 février 2006 telle que révisée à ce
jour

• Réforme de l’organisation territoriale, politique et administrative de la


RDC;
• Consécration de la décentralisation comme mode d’organisation et de
gestion des affaires publiques;
• Existence de deux niveaux de pouvoir d’Etat (pouvoir central et province)
et de trois paliers de gouvernance (pouvoir central, province et ETD);
• province et ETD dotées de la personnalité juridique, libre administration
et autonomie de gestion de leurs ressources,

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II. Formes de l’Etat
1. Etat Unitaire

L’Etat, personnification juridique de la Nation, se manifeste par l’exercice de 3


pouvoirs :
- Pouvoir législatif Unique;
- Pouvoir Exécutif Unique;
- Pouvoir Judiciaire Unique

2. Etat Fédéral

Un Etat fédéral est un Etat souverain sur le plan international composé de


plusieurs Etats autonomes ayant chacun sa Constitution, son Assemblée
délibérante, son Gouvernement, ses tribunaux et sa Police.

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3. Confédération

Union d’Etats souverains

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III. Systèmes d’Organisation territoriale, politique et
administrative

III.1 La Centralisation

La définition de la Centralisation diffère d’un auteur à un autre.


Pour Catherine LA LUMIERE et Pierre SADRAN(Droit Administratif, PUF), la
centralisation consiste à confier aux autorités de l’Etat le pouvoir de prendre
toutes les décisions administratives; les agents locaux, désignés par le pouvoir
central et subordonnés à celui-ci, étant chargés de leur simple exécution.
La centralisation se définit comme un système d’organisation territoriale et
administrative où l’autorité vient d’en haut et le pouvoir de décision est entre
les seules mains du gouvernement central ou de ses représentants. Une
seule personne morale publique: L’Etat. Dans ce système, le pouvoir central
concentre entre ses mains l’ensemble des compétences pour répondre aux
problèmes auxquels la population est confrontée sur l’ensemble du territoire
national en quelque secteur que ce soit.

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Dans ce système, tous les service publics disséminés sur le territoire national
ne sont gérés que par le personnel nommé par l’Etat et soumis au pouvoir
central installé dans la capitale du pays, seul centre de décision pour
l’ensemble du pays quelle que soit sa dimension.
La Centralisation est généralement tempérée par la Déconcentration.

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Exercice

Exercice Individuel

- Définissez, avec vos propres mots, le concept de


Centralisation . E

- Donnez les avantages de ce mode de gestion.


- Donnez-en les limites

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III .2 La Déconcentration

Selon JACQUES BAGUENARD, la déconcentration est définie comme un


procédé consistant à confier des pouvoirs de décision aux autorités non
centrales reliées aux autorités centrales par le principe de subordination
hiérarchique.
Elle est une technique administrative dans laquelle le gouvernement central
confie certains pouvoirs de décision à des agents qu’il nomme et place à la
tête des entités administratives ou de ses services installés en provinces. Ces
agents sont placés sur l’autorité hiérarchique ministérielle.
Est une technique d’organisation administrative ou d’une même personne
publique, l’Etat, consistant à distribuer les agents et à repartir les
compétences entre une administration centrale et des services déconcentrés
jadis appelés services extérieurs prestant à l’intérieur du pays. La
déconcentration est généralement considérée comme un mécanisme de la
centralisation ou mieux comme la forme la plus faible de la décentralisation.

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Les Entités Territoriales Déconcentrées sont dépourvues de la personnalité
juridique et constituent des subdivisions administratives qui gèrent les
compétences exclusives de l’Etat.
Généralement le cadre géographique d’intervention de la déconcentration
coïncide avec les limites administratives d’une Province ou d’une ETD qui
sont dotées de la personnalité juridique et gérée par les organes élus.
La déconcentration apparait d’ailleurs comme un corolaire utile ou même
nécessaire de la décentralisation. La déconcentration peut être:
- Territoriale
- Technique ou par service.

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III.2.1 La déconcentration territoriale: concerne les Divisions et/ou
subdivisions territoriales non autonomes du pays, puisque non pourvues de la
personnalité juridique propre et distincte de l’Etat. En RDC, il s’agit du
Territoire, du Groupement, du Village et du Quartier.

III.2.2 La déconcentration technique ou par service: technique administrative


et un mode de gestion qui consiste à attribuer à des services publics au
niveau local une délégation permanente des pouvoirs d’agir en lieu et place
du pouvoir central. La loi sur les ETD met à la disposition de celles-ci un
certain nombre de services techniques dans le but de leur apporter l’appui-
conseil. Ces services techniques sont:
- La planification et l’élaboration des projets;
- Les travaux publics et le développement rural
- L’agriculture, la pêche et l’élevage;
- La santé;
- L’éducation;

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- L’environnement et les nouvelles sources d’énergie;
- Les finances et le budget;
- Les services démographiques et les statistiques de la population.

III.2.3. Enjeux de la Déconcentration

• Garantir le principe de l’unité de la Nation;


• Assurer le fonctionnement des collectivités territoriales par le biais des ses
services déconcentrés. (Une collectivité territoriale est une personne
morale de droit public jouissant des pouvoirs généraux sur le territoire
auquel elle correspond. Parmi les collectivités territoriales, on distingue
l’Etat et les Collectivités locales).

Les Entités territoriales déconcentrées sont dépourvues de la personnalité


juridique et constituent des subdivisions administratives qui gèrent des
compétences exclusives de l’Etat.

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Objectifs de la déconcentration

- Rapprocher l’Administration des Administrés;


- Promouvoir le partenariat entre l’Etat et les collectivités locales;
- Développer l’esprit d’initiative et de responsabilité au sein des services de
l’Administration du territoire.
En effet, le principe de déconcentration repose sur :
- La prise de décision par les services proches du citoyen;
- Le développement d’une politique de partenariat entre les différents
services de l’Etat et les collectivités locales;
- Le déploiement d’efforts continus en matière de formation des
fonctionnaires et agents;
- L’action commune, la coordination et l’orientation unifiées des activités
des services extérieurs représentant tous les ministères sur un même
niveau afin de mettre en œuvre la politique de développement régional et
les programmes intégrés du développement économique et social.

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• Avantages de la déconcentration
Permet :
- Une meilleure adaptation de la décision à la situation que l’on veut régler,
l’agent étatique peut avoir une connaissance plus concrète et plus précise
que peut avoir le pouvoir central;
- Un rapprochement entre l’Administration et les Administrés;
- Un désencombrement du niveau supérieur de l’administration;
- Une Mise en place d’une technique simple et économique moins
couteuse.

• Limite
- Les décisions prises au niveau local ne sont pas appuyées par le niveau
central au moment de leurs prises;
Il peut y avoir une déconcentration sans décentralisation; mais la
décentralisation n’est pas concevable sans la déconcentration.

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Exercice

Exercice Individuel

- Expliquez, avec vos propres mots, ce que vous avez


retenu du concept Déconcentration
E
.
- Donnez les avantages de ce mode de gestion.
- Donnez-en les limites

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III.3 La Décentralisation

III.3.1 Définition

Il n’y a pas une définition universelle de la décentralisation. Ce


concept varie selon les auteurs, les époques, les idéologies ou selon le
secteur de la vie. Toute fois, il y a une acception définitionnelle qui est
généralement admise, celle d’un transfert des compétences de l’Etat en
direction de ses démembrements.

En RDC, la décentralisation peut être définie essentiellement comme mode


d’organisation et de gestion par lequel l’Etat transfère une partie des
pouvoirs, des compétences, des responsabilités et des ressources aux
provinces et aux entités territoriales décentralisées dotées de la personnalité
juridique distincte de la sienne et gérées par les organes élus.
L’on distingue généralement la décentralisation territoriale de la
décentralisation technique, fonctionnelle ou de service.

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III.3.2 Types

On distingue généralement :

• La Décentralisation Territoriale ou Géographique

La Décentralisation territoriale ou géographique est celle qui réalise le


transfert des compétences en faveur des provinces et des entités territoriales
Décentralisées (Ville, Commune, Secteur et Chefferie ). C’est celle qui est
abordée dans le cadre du présent Guide. Les Compétences transférées sont
multisectorielles (éducation, santé, environnement agriculture affaires foncières ,
etc. ) . Cette décentralisation territoriale comprend une décentralisation
politique pour la province dotée d’un pouvoir législatif avec des compétences
exclusives définies par la constitution ; et d’une décentralisation administrative
classique pour les entités Territoriales Décentralisées.

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• La Décentralisation Technique, Fonctionnelle ou par Service

Elle est un mode de gestion des services publics dotés de la


personnalité juridique : Entreprise Publique et Etablissement public
(REGIDESO, SNEL, Université de Kinshasa, etc. )

Les Compétences transférées dans le cadre de la décentralisation par service


sont limitées à un ou deux secteurs.

Le service public doté de la personnalité juridique à caractère industriel ou


commercial est une entreprise publique (ex : ONATRA) . Le Service public doté
de la personnalité juridique mais à caractère administratif , social, culturel ou
scientifique est un établissement public (ex : Université de Kinshasa).

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Exercice

Exercice

- Expliquez, avec vos propres mots, ce que vous avez retenu du concept
Décentralisation .
- Selon vous, en quoi la décentralisation diffère t-elle de la déconcentration
? E

Travail en groupe
Avantage(s) et desavantage(s) de chaque mode de gestion

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III.3.3 Conditions de réalisation de la
décentralisation

 Personnalité juridique;
 Existence des affaires locales;
 Élection des autorités locales;
 Autonomie de gestion et libre administration;
 Tutelle administrative.

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 Les Acteurs

- Le Gouvernement central;
- Les élus nationaux et provinciaux;
- Les Gouvernements provinciaux;
- Les Administrations centrale, provinciale et locale;
- La société civile dont les associations des femmes les confessions
religieuses…;
- Le secteur privé, la FEC, les PME;
- Les partenaires techniques et financiers

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III.3.4 Objectifs de la décentralisation

La décentralisation constitue une stratégie fondamentale de


développement, de démocratie et de bonne gouvernance. Elle entraine une
réforme de l’organisation territoriale, administrative et politique du pays.

- Objectif d’ordre politique: la Reforme de l’ETAT.


la décentralisation provoque une redéfinition des rôles et des modalités
d’intervention de l’Etat et de son organisation territoriale, administrative et
politique.

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Elle valorise les fonctions de Maire, de Bourgmestre, de Chef de Secteur ou
de Chefferie en rendant ces derniers responsables de leur gestion.

- Sur le plan économique, promotion du développement local c’est-à-dire la


transformation des ressources et des services pour répondre aux besoins
de la population. Décentraliser, c’est promouvoir le développement d’un
vaste pays comme le Congo à partir de ses divisions et subdivisions
territoriales: le développement local. La décentralisation place la Province
et les ETD en première ligne dans la lutte contre la pauvreté.

- Sur le plan culturel promotion de la démocratie à la base.


Elle se traduit par la participation des citoyens aux choix de leurs
représentants à la gestion des affaires publiques locales

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III.3.5 Les avantages et désavantages de la
décentralisation
 . Avantages

• L’adaptation des services locaux aux besoins et aux aspirations des


membres de la commune ou du secteur ;
• La formation et le développement de l’esprit public en habituant le Maire
et les Conseillers urbains à penser surtout aux intérêts de la
communauté ;
• Le désencombrement des Administrations centrales ;
• La plus grande souplesse de la gestion administrative qui peut se
rapprocher de la gestion privée ;

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• L’éclosion des initiatives et la recherche de la rentabilité et de l’efficacité ;

• L’association possible des capitaux privés à l’action de l’Etat sous forme de


participation financière.

• Le rapprochement de l’Administration de l’Administré;


• La rédévabilité

Les maires ou les Bourgmestres devront se comporter comme des managers


visant un objectif par l’utilisation rationnelle et efficiente des ressources
humaines, matérielles, financières.

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 Désavantages

• Risque de résurgence des féodalités locales, de régionalisme et de


séparatisme lesquels peuvent fragiliser l’unité et la cohésion nationales;
• Risque de mauvaise gestion et de corruption;
• Risque des conflits entre Institutions locales.

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III.3.6 Enjeux

• La paix et la sauvegarde de l’unité nationale


• La fourniture des services sociaux de base à la population
• Le financement de la décentralisation

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III.3.7 Conditions de réussite
a) Sur le plan politique
- Une vision partagée du processus adopté aux forums national sur la
décentralisation et la redéfinition des rôles et de l’organisation de l’Etat;
- La participation et l’appropriation du processus de la décentralisation par
la population;
- Une volonté politique au niveau national et l’organisation des élections
libres transparentes et démocratiques au niveau local ;
- La sauvegarde de la paix sur l’ensemble du territoire national par la
prévention des conflits et la recherche des solutions consensuelles;
- Les modalités de transfert effectif des pouvoirs, des compétences, des
ressources et des charges selon une approche consensuelle et progressive;
- Une volonté politique au niveau de la province de laisser les ETD
s’administrer librement conformément aux lois de la République;
- L’accompagnement de la décentralisation par la déconcentration pour
jouer u rôle d’appui-conseil.
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b) Sur le plan financier
- Un transfert effectif des ressources financières correspondant aux
compétences dévolues et aux charges à transférer;
- La disponibilisation des ressources financières;
- La promotion d’une culture fiscale;
- La promotion des finances provinciales et locales propres.

c) Sur le plan économique


- La création des foyers de développement local;
- La consécration du partenariat public-privé;
- La coopération décentralisée.

d) Sur le plan des ressources humaines

- Renforcement des capacités des acteurs de la décentralisation .

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Exercice

• La décentralisation et le découpage peuvent-il


se marier ?
• Pour vous, la décentralisation est-ce un luxe,
un ou une réalité ?
• Ajoutez d’autres conditions à la réussite du
processus de la décentralisation en RDC .

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Chapitre II :
De l’Organisation Territoriale,
Administrative et Politique de la
RDC

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Résultats d’apprentissage
A la fin du module, les participants seront
capables de (d’) :
-Expliquer le contenu des différentes lois sur la
décentralisation en RDC;
- Maîtriser l’Organisation territoriale,
administrative et politique de la RDC

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II.1 De la Province
. FONDEMENT JURIDIQUE

La province est régie par la loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant


principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces,
Cette loi tire sa source des articles 2, 3 et 123 point 1 de la Constitution

Le législateur définit la province comme une composante politique et


administrative du territoire national (art.2 de la loi n°08/012).

Cette loi clarifie la nature des relations fonctionnelles entre les


échelons d’exercice du pouvoir d’Etat institués par la Constitution à
savoir le pouvoir central et la province d’une part, et entre les
institutions provinciales d’autre part.

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La province est subdivisée en villes et territoires, la ville en communes,
la commune en quartiers et/ou en groupements incorporés ; le territoire
en communes, secteurs et chefferies, le Secteur ou Chefferie en
groupements et les groupements en villages.

Parmi ses subdivisions de la province, les unes sont des Entités


Territoriales Décentralisées dotées de la personnalité juridique. Ce sont
la Ville, la Commune, le Secteur et la Chefferie, tandis que les autres
sont des Entités Territoriales Déconcentrées. Il s’agit du Territoire, du
Quartier, du Groupement et du Village.

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2.1.2.DE L’ADMINISTRATION DE LA PROVINCE

Conformément à l’article 195 de la Constitution, l’article 6 de la loi


n°08/012 stipule que les institutions de la province sont l’Assemblée
Provinciale et le Gouvernement Provincial.

2.1.2.1.DE L’ASSEMBLEE PROVINCIALE

L’Assemblée provinciale est l’organe délibérant de la province.


En d’autres termes, l’Assemblée Provinciale a reçu du constituant le
pouvoir de prendre des décisions pour l’ensemble de la province dans
ses compétences exclusives.

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L’Assemblée provinciale a pour mission:

Elire le gouverneur et le vice-gouverneur ;


 Approuver le programme socio-économique du gouverneur ;
 investir le gouvernement provincial ;
 Légiférer par édit dans les domaines des compétences exclusives et concurrentes cités par les
articles 35 et 36 de la loi 08/012.
 Contrôler le gouvernement provincial et les services publics provinciaux à travers :
 La question orale ou écrite avec ou sans débat… ;
 La question d’actualité ;
 L’interpellation ;
 L’audition par les commissions ;
 La commission d’enquête ;
 Le pouvoir de contrôle de l’Assemblée Provinciale s’étend jusqu’aux services locaux
des ETD.

 Approuver le projet du budget de la province.

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L’Assemblée Provinciale est composée des députés provinciaux élus au
suffrage universel direct et secret pour un mandat de 5 ans renouvelable,
dont 1/10 des membres cooptés parmi les chefs coutumiers.
Les articles 14 à 18 déterminent le fonctionnement de l’Assemblée
provinciale. Celle-ci fonctionnement conformément à son règlement
intérieur qui fixe :
 la durée et les règles de fonctionnement du bureau, les pouvoirs et les
prérogatives de son président ainsi que des autres membres du bureau ;
 le nombre, le mode de désignation, la composition, le rôle et les
compétences de ses commissions permanentes ainsi que la création et le
fonctionnement des commissions spéciales et temporaires ;
 l’organisation des services administratifs ;
 le régime disciplinaire des députés provinciaux ;
 les différents modes de vote, à l’exception de ceux prévus par la
Constitution.
Le règlement intérieur est publié au journal officiel. La publication au journal
officiel ne suffit pas, il faut soumettre le règlement intérieur au contrôle
constitutionnel ou au contrôle de légalité devant la Cour Constitutionnelle ou
la Cour Administrative d’Appel.
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2.1.2.2.DU GOUVERNEMENT PROVINCIAL

Le gouvernement provincial est l’organe exécutif de la province. Il


exécute par l’intermédiaire de ses services, les lois et les règlements
nationaux, ainsi que les édits et décisions de l’Assemblée Provinciale.
(art.22)
Le gouvernement a donc l’obligation de rendre compte à l’Assemblée
Provinciale de sa gestion annuelle et surtout de l’exécution financière
de son budget pour que les députés à leur tour fassent rapport au
souverain primaire.
L’article 37 de la loi 08/012 souligne que les matières reprises aux
dispositions des articles 203 et 204 de la Constitution autres que celles
énumérées aux articles 35 et 36 ont un caractère réglementaire.
Il s’agit des matières qui relèvent de l’autorité du Gouvernement
Provincial.

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La composition du gouvernement provincial est régie par l’article 198 de la
constitution et par l’article 23 de la loi n°08/012 du 31 juillet 2008.

Le gouvernement provincial est composé d’un Gouverneur, d’un Vice-


Gouverneur et des ministres provinciaux dont le nombre ne peut dépasser
dix(10), en tenant compte de la représentativité provinciale et de la femme.

Le Gouverneur et le Vice Gouverneur sont élus pour un mandat de 5 ans


renouvelable une seule fois, par les députés provinciaux au sein ou en dehors
de l’Assemblée Provinciale.

Ils sont investis par l’Ordonnance du Président de la République.

Cette investiture par le Président de la République signifie que le Gouverneur


de Province devient l’unique représentant du Gouvernement Central dans son
ensemble, et en même temps délégué attitré de chaque ministre du Pouvoir
Central en province.

Le nombre des membres du gouvernement provincial ne peut pas être


supérieur à dix( 10).
ENA RDC
Un arrêté du gouverneur de province délibéré en conseil des Ministres
fixe l’organisation et le fonctionnement du gouvernement provincial
ainsi que les répartitions des compétences entre les Ministres
Provinciaux.

Le Gouverneur est le chef de l’exécutif provincial et représente la


province en justice et auprès des tiers. Il nomme, relève de leurs
fonctions et le cas échéant révoque les Ministres Provinciaux.
Le Gouverneur préside le Conseil des Ministres Provinciaux, et fait
exécuter les décisions arrêtées lors du conseil par le Ministre concerné.

Le Ministre provincial est responsable de son département ministériel.


Il applique le programme du Gouvernement Provincial dans son
Ministère, sous la coordination et l’autorité du Gouverneur de Province.
Il doit disposer des lignes des crédits mis à sa disposition lors de
l’approbation du budget par l’Assemblée provinciale et des moyens
matériels et humains pour assures le bon fonctionnement de ses
services.

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• Il dispose d’un personnel de cabinet et d’une administration composée
essentiellement des agents de l’Etat, en attendant la mise en œuvre des
réformes devant transférer les compétences et les ressources
correspondantes,

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2.1.2.3. DES COMPETENCES

La répartition des compétences entre le pouvoir central et la province s’effectue


conformément aux dispositions des articles 202, 203 et 204 de la Constitution;
L’Assemblée provinciale légiféré dans les domaines relevant de la compétence
exclusive de la province. Elle peut légiférer aussi sur les matières relevant de la
compétence concurrente du pouvoir central et de la province en sachant toute fois
que tout édit provincial incompatible avec les lois et règlements d’exécution
nationaux est nul et abrogé de plein droit. Sur 29 blocs des compétences
exclusives des provinces, l’article 35 de la loi précitée cite 11 matières dont l’édit
fixe les règles.
Il s’agit de :

1. le plan d’aménagement de la province ;


2. la fonction publique provinciale et locale;

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3. la dette publique provinciale ;
4. les finances publiques provinciales ;
5. les emprunts intérieurs pour les besoins de la province ;
6. les travaux et marchés publics d’intérêt provincial et local;

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7) l’enseignement maternel, primaire, secondaire, professionnel ainsi que
l’alphabétisation des citoyens conformément aux normes établies par le
Pouvoir Central ;
8) l’établissement des peines d’amende ou de prison pour assurer le respect
des édits en conformité avec la législation nationale ;
9) les impôts, les taxes et les droits provinciaux et locaux notamment l’impôt
foncier, l’impôt sur le revenu locatif et l’impôt sur les véhicules
automoteurs ;
10) la production de l’eau pour les besoins de la province ;

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11) la planification provinciale.

Les matières figurant à l’article 204 de la Constitution non reprises à l’article


35 de la loi sont du domaine règlementaire qui revient au Gouvernement
provincial. L’Assemblée ne peut légiférer que sur les 11 matières de l’article
204, et 14 sur les compétences concurrentes.
Parmi ces compétences, prenons la fonction publique provinciale et locale, les
finances publiques provinciales et l’enseignement.

2.1.2.4. DES RESSOURCES


Les finances du pouvoir central et celles des provinces sont distinctes (art.
43). Le budget de l’Etat comprend le budget du pouvoir central et le budget
des provinces. Il est arrêté chaque année par une loi. Les budgets des ETD
sont intégrés en dépenses et en recettes, dans le budget de la province,
conformément aux dispositions de la loi financière (art. 44 et 45). Le
parlement ne peut pas modifier le budget de la province. Cette procédure
prévue par la Constitution sert à la consolidation des comptes de l’Etat.
Les comptes des provinces et ceux des ETD sont soumis au contrôle de
l’Inspection Générale des Finances et de la Cour des comptes.

ENA RDC
. Ressources propres

L’impôt est établi conformément à la législation fiscale provinciale.

Les ressources propres de la province sont constituées :


des impôts ;
des taxes ;
des droits provinciaux et locaux;
des recettes de participation.

La province établit le mécanisme de leur recouvrement dans le respect des


procédures fixées par la législation nationale (art.48). La Constitution en son
art.174 alinéa 1er précise qu’il ne peut être établi d’impôts que par la loi.

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Les taxes d’intérêt commun, sont constituées de la taxe spéciale de la
circulation routière, de la taxe annuelle pour la délivrance de la patente,
diverses taxes de consommation sur la bière, l’alcool et spiritueux ainsi que le
tabac, la taxe de superficie sur les concessions forestières, la taxe de
superficie sur les concessions minières, la taxe sur les ventes des matières
précieuses de production artisanale et toutes autres taxes instituées par le
pouvoir central et revenant en tout et ou en partie aux provinces en vertu de
la loi.

La clé de répartition du produit des taxes d’intérêt commun entre les


provinces et entre les ETD, est fixée par la législation qui institue lesdites
taxes, après avis de la conférence des gouverneurs.
Les taxes spécifiques à chaque province sont prélevées sur les matières
locales non imposées par le pouvoir central. (art.51).

Les règles de perception des taxes spécifiques sont fixées, après avis de
la Conférence des Gouverneurs de province par la loi fixant la
nomenclature des autres recettes locales et la modalité de leur répartition.

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Ressources provenant des recettes à caractère national

La part des recettes à caractère national allouées aux provinces est établie à
40%. Elle est retenue à la source.

La retenue à la source s’effectue par reversement autonomique de 40% dans


le compte général du Trésor.

Le mécanisme est exécuté par la Banque Centrale du Congo conformément à


la loi financière. Le projet de cette loi sera bientôt transmis au Parlement, et
permettra à l’Assemblée Provinciale d’organiser sa propre législation
financière.

Aux termes de la loi 08/012, sont à caractère national :


les recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participation ;
les recettes des douanes et accises ;
les recettes provenant des impôts recouvrés sur les grandes entreprises, des
pétroliers producteurs ainsi que les autres impôts pouvant être perçus au lieu
de réalisation.
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Ressources exceptionnelles

Elles comprennent :
•les emprunts intérieurs pour financer ses investissements ;
•les emprunts extérieurs garantis par l’Etat ;
•les dons et legs.

2.1.2.5. DES RAPPORTS ENTRE LE POUVOIR CENTRAL ET LA PROVINCE


De la collaboration entre le Parlement et l’Assemblée Provinciale

L’Assemblée Provinciale participe à la constitution du Parlement par


l’élection des Sénateurs (art.60).

Le Sénat peut à tout moment consulter les présidents des Assemblées


provinciales, dans sa mission constitutionnelle de représentation des
provinces.(art.61).
Le Parlement peut dépêcher, dans une province, une délégation des
parlementaires pour une mission ponctuelle.

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L’Assemblée Nationale et le Sénat peuvent, par une loi, habiliter une
Assemblée Provinciale à prendre des édits sur des matières de la
compétence exclusive du pouvoir central. (art.62).

L’Assemblée Provinciale peut également par un édit, habiliter


L’Assemblée Nationale et le Sénat à légiférer sur des matières de
compétence exclusive de la province.

de la représentativité de l’Etat en province

Le gouverneur de province représente le Gouvernement Central en


province.
Il assure la sauvegarde de l’intérêt général et le respect des lois et
règlements de la République (art.63).
Il coordonne et supervise les services qui relèvent de l’autorité du
pouvoir central dans les matières exclusives. Les actes posés par le
gouverneur dans ces matières sont susceptibles d’annulation. Tous les
agents de l’Etat sont mis à sa disposition.

ENA RDC
Du contrôle juridictionnel

La Cour Constitutionnelle connaît des conflits de compétence, entre l’Etat et


les provinces conformément à l’article 161 de la Constitution (art.72).

L’égalité de l’Etat et de la province devant la cour constitutionnelle en cas de


conflits de compétence témoigne à suffisance l’existence de 2 échelons de
pouvoir d’Etat en RDC.
La cour constitutionnelle connait de la constitutionnalité des édits (art.73).
La cour administrative d’appel connait en premier ressort des recours en
annulation pour violation de la loi, des édits et des règlements nationaux
formés contre les actes ou décisions des autorités provinciales ou locales et
les organismes décentralisées placés sous la tutelle de ces autorités.

Ces dispositions permettent à tout citoyen habitant une province qui se


sentirait lésé par une décision de l’autorité provinciale de saisir la Cour
Administrative d’appel ou la Cour Constitutionnelle, en ce qui concerne
l’inconstitutionnalité des Edits de la province et ce conformément à l’article
162 de la constitution.
ENA RDC
Le contrôle de constitutionnalité et celui de légalité ainsi que la
primauté des lois sur les édits démontrent non seulement
l’indépendance du pouvoir judiciaire mais aussi et surtout le caractère
uni de la RDC.

EXERCICES INDIVIDUELS

 Qu’est que vous avez retenu de la nouvelle Administration de la Province?


 En quoi est-elle différente de celle d’hier?
 En quoi, selon vous, se matérialise la décentralisation dans la nouvelle
Administration de la Province?

ENA RDC
II.2 Des Entités Territoriales Décentralisées (ETD)

Les ETD sont régies par la loi n°08/016 du 07 octobre 2008 portant
composition, organisation et fonctionnement des ETD leurs rapports avec
l’Etat et les provinces

2.2.1.FONDEMENT JURIDIQUE

La loi précitée tire son fondement de l’article 3, alinéa 4 de la Constitution qui


stipule : « …..La composition, l’organisation, le fonctionnement de ces entités
territoriales décentralisées ainsi que leurs rapports avec l’Etat et les provinces
sont fixés par une loi organique ».
Sont ETD: la ville, la commune, le secteur et la chefferie.

ENA RDC
2.2.1.1.DE LA VILLE ( art.6)
Est ville:
tout chef-lieu de province
toute agglomération d’au moins 100.000 habitants disposant des équipements collectifs
et des infrastructures économiques et sociales à laquelle un décret du Premier Ministre
aura conféré le statut de ville.

Le décret est pris sur proposition du Ministre de la République ayant les affaires
intérieures dan ses attributions, après avis conforme de l’Assemblée Provinciale.

2.2.1.2.DE LA COMMUNE(art.46)

o tout chef-lieu de Territoire


o toute subdivision de la ville ou toute agglomération d’au moins 20.000 habitants à
laquelle un décret du Premier Ministre aura conféré la statut de commune.

Le décret est pris sur proposition du Ministre de la République ayant les affaires
intérieures dans es attributions, après avis conforme de l’Assemblée Provinciale.
Toutefois, les chefs-lieux de secteur ou de chefferie ne peuvent être érigés en commune.

ENA RDC
2.2.1.3.DU SECTEUR ET DE LA CHEFFERIE (art.65 et 67)
Le Secteur ou la Chefferie est une subdivision du territoire.
- le secteur est un ensemble généralement hétérogène des
communautés traditionnelles indépendantes, organisées sur base de
la coutume. il a à sa tête un chef élu et investi par les pouvoirs
publics.
- la chefferie est un ensemble généralement homogène de
communautés traditionnelles organisées sur base de la coutume et
ayant à sa tête un chef désigné par la coutume, reconnu et investi
par le pouvoir public.
Les limites du secteur ou de la chefferie sont fixées par le décret du
Premier Ministre pris sur proposition du Ministre du Gouvernement
central ayant les affaires intérieures dans ses attributions, après avis
conforme de l’Assemblée Provinciale.

ENA RDC
2.2.2.DES ORGANES ET ATTRIBUTIONS DES ETD
L’organisation des entités territoriales décentralisées est marquée par les
éléments communs suivants :
1. Elles sont dirigées par les organes délibérants élus au suffrage universel.
Les organes exécutifs collégiaux élus par les organes délibérants.
La Ville :
 Organe délibérant : le Conseil Urbain
 Organe exécutif : le Collège Exécutif urbain
La Commune
Organe délibérant : le Conseil Communal
Organe exécutif : le Collège Exécutif Communal
Le Secteur ou la Chefferie
Organe délibérant : le Conseil du Secteur ou de Chefferie
Organe exécutif : le Collège Exécutif du Secteur ou de Chefferie.

ENA RDC
A. LE CONSEIL
Le conseil (de ville, de commune, de secteur ou chefferie) est une
assemblée délibérante ou organe des décisions de la ville, de la
commune, du secteur ou de la chefferie. Il est chargé de la gestion des
affaires d’intérêt local.
Le conseil de ville est constitué de conseillers urbains élus au second
degré conformément à la loi électorale par les conseils communaux
composant la ville pour un mandat de 5 ans renouvelable.
B. LE COLLEGE EXECUTIF
Le Collège exécutif urbain pour la ville, collège exécutif communal pour
la commune, collège exécutif de secteur ou de chefferie pour le secteur
ou la chefferie.
Celui-ci met en œuvre les décisions prises par l’organe délibérant. Il
dispose des pouvoirs propres.

ENA RDC
2. L’organisation des entités territoriales décentralisées est différente sur les points
suivants, notamment dans la composition des organes délibérants.
L’élection de l’organe délibérant se fait au suffrage universel direct pour la
commune, le secteur, la chefferie. Elle se fait au suffrage indirect pour la ville,
par les conseillers communaux des communes qui composent la ville.
Le nombre de membres de l’organe délibérant est de 4 conseillers par
commune pour la ville. Il varie de 9 à 18 pour les communes, et de 7 à 13 pour
les secteurs et les chefferies en fonction du nombre d’électeurs.
Le nombre de membres du bureau de l’organe délibérant est de 4 pour la ville
et la commune (Président, Vice-président, Rapporteur et Questeur) ; il est de 3
pour le secteur et la chefferie (Président, Vice-Président et Rapporteur).
Le nombre de membres du collège exécutif est de 5 pour la ville (Maire, Maire
Adjoint et 3 Echevins) ; il est de 4 pour les autres Entités : Bourgmestre,
Bourgmestre Adjoint et 2 Echevins pour la Commune ; Chef de Secteur, chef de
Secteur adjoint et 2 Echevins pour le Secteur ; Chef de Chefferie, premier
Echevin et 2 autres échevins pour la chefferie

ENA RDC
Le Conseil de la Ville, le Conseil Communal, le Conseil de Secteur élisent
chacun à son échelon le maire, le maire adjoint, le bourgmestre, le
bourgmestre adjoint, le chef de secteur et le chef de secteur adjoint au sein ou
en dehors de conseil dans les conditions fixées par la loi électorale.
Le Collège Exécutif à tous les niveaux est l’organe de gestion et d’exécution
des décisions de l’organe délibérant du ressort.
Les membres des collèges exécutifs sont désignés de la manière suivante :
a) VILLE
Le Maire et le Maire Adjoint après leurs élections par le conseil de ville, sont
investis par le Ministre de la république ayant les affaires intérieures dans ses
attributions dans les quinze jours de la proclamation des résultats. Passé ce
délai, l’investiture est acquise de droit.
b) COMMUNE
Bourgmestre, Bourgmestre adjoint et 2 Echevins communaux.
Le Bourgmestre et le Bourgmestre adjoint sont d’abord élus par le conseil
communal avant d’être investis par le Gouverneur de province dans les quinze
jours de la proclamation des résultats.

ENA RDC
c) SECTEUR
Chef de Secteur, Chef de Secteur Adjoint et 2 Echevins.
Le Chef de Secteur et le Chef de Secteur Adjoint sont élus par le conseil de
secteur et ensuite investis par le Gouverneur de Province dans les quinze jours
de la proclamation des résultats.
d) CHEFFERIE
Le Chef de Chefferie est désigné selon la coutume et 3 Echevins désignés par
le chef de chefferie.
Le Chef de Chefferie désigné par la coutume locale est investi par l’arrêté du
Gouverneur de province.
Choix des Echevins
Les Echevins à chaque échelon sont respectivement désignés par le Maire, le
Bourgmestre, le Chef de Secteur et le Chef de Chefferie en tenant compte des
critères de compétence, de crédibilité et de représentativité communautaire.

ENA RDC
Ils sont désignés au sein ou en dehors de conseil local mais ce choix
doit être soumis à l’approbation du conseil du ressort.

Les autorités locales

Le Maire, le Bourgmestre, le Chef de Secteur et le Chef de Chefferie


sont des autorités locales de leur ressort respectif. Ils sont chefs de
Collège Exécutif local et représentent leurs entités en justice et vis-à-
vis des tiers.

ENA RDC
B. ATTRIBUTIONS DES ENTITES TERRITORIALES DECENTRALISEES
Attributions des Conseils
A ce sujet, la loi a attribué à chaque échelon un certain nombre de matières
d’intérêt local dont 19 pour la ville, 23 pour la commune, 16 pour le secteur ou
la chefferie (art.11, 50, 73 de la loi).
Outre le règlement intérieur qui se retrouve à chaque échelon, la ville a comme
attribution, notamment :
- la construction et l’aménagement de voirie (urbaine);
- la construction et l’aménagement des collecteurs de drainage et d’égout…

A tous les niveaux, le conseil approuve le programme élaboré par le Collège


Exécutif, adopte le projet du Budget, donne lorsqu’il en est requis, avis sur
toute matière intéressant sa juridiction. il statue par voie de Décision.

ENA RDC
En rapport avec ce qui précède, nous énumérons à titre indicatif quelques
attributions des conseils, telles que pour la ville : la construction et
l’aménagement de la voirie, la construction et l’aménagement des collecteurs
de drainage et d’égouts tandis que la commune a en charge l’entretien des
voies, de collecteurs de drainage et d’égout (art.50 et 11 précités).
Le secteur et la chefferie ont en charge la construction, l’aménagement,
l’entretien des voiries d’intérêt local (art.73).
2) Attributions des Collèges Exécutifs
Les attributions du Collège Exécutif sont énumérées aux articles 39, 54 et 84
de la loi respectivement pour la ville, la commune et le secteur ou la chefferie.
Sans préjudice d’autres attributions qui leur sont conférées par des textes
particuliers, les collèges exécutifs :
■ exécutent les lois, les édits, les règlements et décisions de l’autorité
supérieure ainsi que les décisions de leurs conseils respectifs ;
■ assurent l’accomplissement des tâches d’intérêt général dans leurs ressorts
respectifs
■ préparent le projet du budget et le projet de reddition des comptes etc (cfr
39, 59, 79, 84 de la loi)

ENA RDC
C. Attributions des autorités locales
Maire – Bourgmestre – Chef de Secteur – Chef de Chefferie
(cfr art.41 de la loi 08/016)
Le Maire est l’autorité de la ville. Il est le chef du Collège Exécutif et à ce titre,
les charges suivantes lui incombent. Il s’agit de :
la responsabilité de la bonne marche de l’administration de sa juridiction ;
il est OPJ à compétence générale ;
il est officier d’état civil ;
il est l’ordonnateur principal du budget de la ville ;
il représente la ville en justice et vis-à-vis des tiers.
En plus des attributions ci-dessus énumérées, le maire doit :
veiller au maintien de l’ordre public dans la ville. A cette fin , il dispose des
unités de la Police nationale y affectées
assurer l’accomplissement des tâches d’intérêt urbain
(ex. veiller à la salubrité par l’assainissement du milieu)
informer le Gouverneur de Province de tout événement important survenu
dans la ville et le prévenir de tout différend de nature à y troubler l’ordre public.
Le Ministre de la République ayant les affaires intérieures dans ses attributions
en est informé

ENA RDC
Le Maire statue par voie d’arrêté (cfr 42 de la loi 08/016).
Le Maire adjoint a comme attributions :
d’assister le maire dans l’exercice de ses fonctions
de s’occuper, sous l’autorité du Maire des tâches spécifiques qui lui
sont conférées par l’arrêté portant organisation et fonctionnent du
Collège Exécutif urbain (cfr art.44)
Le Bourgmestre (cfr art.60 de la loi 08/016)
Les attributions reprises à l’art.41 de la présente loi pour le Maire
(du pt 1 à 7) valent mutatis mutandis pour le Bourgmestre.
N.B. En cas d’urgence et lorsque le Conseil communal n’est pas en
Session, le Bourgmestre peut, le Collège Exécutif communal entendu,
prendre des règlements d’administration et de police et en sanctionner
les violations par des peines ne dépassant pas sept jours de servitude
pénale principale et de 500 FC d’amende ou d’une de ces peines
seulement (art.61).
Dispositions prévues aux articles 44 et 45 s’appliquent mutatis
mutandis au Conseil Exécutif Communal.

ENA RDC
Le Chef de Secteur ou le Chef de Chefferie
Les attributions conférées au Bourgmestre (art.60) au niveau de la
commune sont reconnues mutatis mutandis au chef de secteur et/ou
au chef de chefferie au sein de sa juridiction (art.85)
En plus des attributions mentionnées à l’art. 85 et celles qui sont
reconnues au chef de secteur par des textes particuliers, ce dernier
supervise la collecte de l’IPM et veille à la bonne tenue de registres de
l’état civil.
Le Chef de Chefferie
il est l’autorité du secteur/de la chefferie
il exerce l’autorité coutumière et définit les orientations relatives à la
bonne marche de sa juridiction
concernant l’administration de la chefferie
c’est le 1er Echevin qui assure la responsabilité du bon
fonctionnement. il en est responsable devant le Conseil. il est OPJ et
officier d’état civil par délégation
il exécute les lois, les édits, les règlements nationaux et provinciaux,
les décisions et règlements de la Chefferie

ENA RDC
il assure le maintien de l’ordre dans sa juridiction. A cette fin, il
dispose des unités de la police y affectées
en plus d’autres attributions ci-dessus et celles reconnues au chef de
chefferie par des textes particuliers qui peuvent lui être confiées, ce
dernier supervise la collecte de l’IPM et veille à la bonne tenue de
l’Etat civil
il est le chef du Collège Exécutif
les autres attributions sont les mêmes qu’au niveau de la commune
et valables au sein du secteur.

ENA RDC
2.2.3.DES RAPPORTS DES ETD AVEC L’ETAT ET LES
PROVINCES

Deux éléments essentiels sont à retenir ici :


1. de la représentation de l’Etat et de la Province ;
2. de la tutelle sur les actes des ETD.
2.2.3.1. de la représentation de l’Etat et de la Province
Le Maire, le Bourgmestre, le Chef de secteur et le Chef de
Chefferie sont des autorités exécutives locales et représentent
l’Etat et la Province dans leurs juridictions respectives.
A cet effet, ils assument la responsabilité du bon fonctionnement
des services de l’Etat et des services provinciaux dans leurs
entités et assurent la bonne marche de leurs administrations
respectives. Ils coordonnent et supervisent ces services qui
relèvent de l’autorité du pouvoir central ou de la province.

ENA RDC
2.2.3.2. DE LA TUTELLE SUR LES ACTES DES ETD
Le Gouverneur de province exerce la tutelle sur les actes
des entités territoriales décentralisées. Il peut déléguer
cette compétence à l’Administrateur du Territoire.
La tutelle sur les actes des entités territoriales
décentralisées s’exerce par un contrôle à priori et un
contrôle à postériori.
L’art. 97 de la loi détermine les actes soumis à un
contrôle à priori.
Tous les autres actes sont soumis à un contrôle à
posteriori.

ENA RDC
2.2.3.DES RESSOURCES DES ETD
La loi organique a prévu quatre sortes de Ressources financières.
Il s’agit :
les ressources propres ;
les ressources provenant des recettes à caractère national ;
les ressources de la caisse nationale de péréquation ;
les ressources exceptionnelles.
a)LES RESSOURCES PROPRES
L’art. 109 de la loi stipule ce qui suit : je cite « l’impôt est établi et recouvré
conformément à la loi (principe cardinal).
La population est appelée à payer ses impôts et autres redevances.
Les ressources propres comprennent :

l’impôt personnel minimum ;


les recettes de participation ;
les taxes et droits locaux.
L’impôt personnel minimum est perçu au profit exclusif des communes,
des secteurs ou des chefferies. A ce sujet, l’on peut se poser la question de
savoir quels sont les citoyens qui seront astreins à payer l’impôt personnel

ENA RDC
La question sera élucidée lorsque les mesures d’application seront prises
(commentaires : d’emblée, s’il faille établir un parallélisme avec l’ancien CPM, l’on peut
penser que c’est tout l’homme valide toute femme seule et valide ainsi que tout travaille
valide dont le salaire est en deçà d’un seuil nécessitant une taxation imposée par la loi
sur l’impôt sur le revenu.

Les recettes de participation de chaque entité territoriale décentralisée comprennent


les bénéfices ou les revenus de leur participation au capital des entreprises publiques,
des sociétés d’économie mixte et les associations momentanées à but économique.

Les Taxes et droits locaux comprennent

Les taxes d’intérêt commun


Les taxes spécifiques à chaque ETD
Les recettes rattachées aux actes générateurs dont la décision relève de celle-ci. (cfr.
Art. 109, 110, 111, 112)

■ Des taxes d’intérêt commun

Taxe spéciale sur la circulation routière


Taxe de délivrance de la patente
Taxe de consommation sur la bière et le tabac
Taxe sur la superficie, sur les concessions forestières
Taxe sur les concessions minières
Taxe sur la production artisanaleENA RDC
(art.112)
■Des taxes spécifiques

A chaque ETD sont rattachées les taxes sur les matières locales non imposées par
le pouvoir central

Elles sont soit rémunératoires soit fiscales, conforme à la nomenclature des taxes
et droits provinciaux et locaux
(Cfr 113)

b) LES RESSOURCES PROVENANT DES RECETTES A CARACTERE


NATIONAL

Les ETD ont droit à 40% de la part des recettes à caractère national allouées aux
provinces (art. 118).
L’article 116 détermine le mode de répartition de ces ressources en fonction des
critères de capacités de production, de la superficie et de la population. A son
alinéa 2, il établit que c’est par édit que le mécanisme de répartition est établi.
c) LES RESSOURCES DE LA CAISSE NATIONALE DE PEREQUATION

L’article 117 stipule : « une ETD peut bénéficier des ressources provenant de la Caisse
Nationale Péréquation ».

ENA RDC
d) LES RESSOURCES EXCEPTIONNELLES (art.118)
Les emprunts intérieurs :
 Les dons et legs
Les principes concernant les finances des ETD sont :
1° Les Finances d’une ETD sont distinctes de celles de la
Province
(art.104)
2° L’ETD établit les mécanismes propres de recouvrement des
recettes (art.105)
3° Le Budget d’une ETD est intégré en recettes et en dépenses
dans le Budget de la province conformément aux dispositions
de la loi financière (art. 106)
4° Les comptes d’une ETD sont soumis au contrôle de
l’Inspection Générale des Finances et de la Cour des Comptes
(art.107)

ENA RDC
2.2.4.DU STATUT JUDICIAIRE DES AUTORITES DES ETD
Il convient de retenir que le législateur, dans le souci d’assurer la protection des
autorités et de consolider la décentralisation a octroyé une certaine immunité aux
animateurs des entités décentralisées. (Privilège de juridiction)
C’est ainsi qu’aucun Conseiller Urbain, Communal, de Secteur ou Chefferie ne
peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison de ses opinions
ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions.
Il ne peut pas non plus être arrêté ou être poursuivi en cours de cession, sauf en
cas de flagrant délit qu’avec l’autorisation du conseil dont il relève.
En dehors de la session, en cas de flagrance, il ne peut être arrêté qu’avec
l’autorisation du bureau du conseil (art. 120 de la loi sus évoquée).

• Au niveau de la ville, le maire, son adjoint ainsi que le Président du Conseil


Urbain sont, en matière pénale justiciables de la Cour d’Appel, tandis que le
Conseiller Urbain, le Bourgmestre, le Chef de Secteur, le Chef de Chefferie et
leurs Adjoints ainsi que les Conseillers Communaux, de Secteur et de Chefferie
sont en matière pénale justiciables du tribunal de Grande Instance. (art. 121
de la loi n°08/016),

ENA RDC
EXERCICES

 Expliquez par vos propres mots l’administration


des ETD
 En quoi est – elle différente des Entités
Administratives d’hier?
 En quoi, selon vous, se matérialise la
décentralisation dans l’administration de la Ville,
Commune, Secteur ou Chefferie?

ENA RDC
III.3.3 Des Entités Territoriales Déconcentrées

En RDC, les Entités Territoriales Déconcentrées sont:


Le Territoire, le Quartier, le Groupement et le Village. Elles sont régies par la
loi organique n°10/011 du 18 mai 2010 et sont dépourvues de la personnalité
juridique.

III.3.3.1 FONDEMENT JURIDIQUE


La loi précitée tire son fondement de l’article 196 alinéa 2 de la constitution

ENA RDC
III.3.2. DU TERRITOIRE

Le Territoire est défini comme étant un échelon d’impulsion, de


coordination, d’appui conseil et d’inspection de l’action de l’Etat et de
la province.
La République Démocratique du Congo contient 145 Territoires, mais
si le besoin d’en créer d’autres se fait sentir, il y a une procédure à
suivre.
C’est donc par un décret du Premier Ministre, délibéré en Conseil des
Ministres, après consultation par référendum des populations des
Territoires concernés .

ENA RDC
Le Territoire est dirigé par un Administrateur de Territoire. Il est assisté de
deux Administrateurs de Territoire Assistants.
Ils sont tous nommés et le cas échéant, relevés de leurs fonctions par le
Président de la République, sur proposition du Ministre de la République
ayant les affaires intérieures dans ses attributions.
Ils sont affectés par arrêté du Ministre de la République ayant les affaires
intérieures dans ses attributions, sur propositions du Gouverneur de la
Province.
L’Administrateur du Territoire et les Administrateurs Assistants sont placés
sous l’autorité du Gouverneur de Province.
Aux termes de l’article 8, l’Administrateur de Territoire est le représentant de
l’Etat et de la province dans sa juridiction.

ENA RDC
ses missions se limitent à quelques aspects à savoir :
 Veiller à l’exécution des lois et règlements de la République ainsi
que les édits et règlements provinciaux ;
 Veiller au maintien de l’ordre public sur toute l’étendue de la
juridiction ;
 Dresser un rapport sur le comportement des services spécialisés de
renseignement, de la police nationale et des forces armées dans sa
juridiction ;
 Veiller à l’application de la législation et de la politique du
gouvernement en matière des finances et budget ainsi qu’en
matière de planification, de l’élaboration des projets, de soins de
santé primaire, de l’éducation, de l’agriculture , de la promotion et
de la protection de l’environnement, de transport et
communication ainsi que l’administration de la population ;
 Veiller à l’entretien des réseaux routiers d’intérêt national et local et
à l’implantation des poteaux de signalisation des ponts et rivières
ainsi que des agglomérations ;

ENA RDC
 Assurer la sauvegarde du patrimoine de l’Etat et spécialement de la
protection de la faune, de la flore, des ouvrages d’art, des sites classées et
des cours d’eau ;

 Inspecter au moins deux fois l’an les services publics de l’Etat et de la


province fonctionnant dans les communes, les secteurs et chefferies qui
composent la juridiction et adresse un rapport au Gouverneur de
Province ;

 Veiller à l’exécution des programmes économiques et sociaux de l’Etat et


de la province.
 Il statue par voie de décision.

ENA RDC
III.3.3 DU QUARTIER
Le Quartier est la subdivision de la commune. Il est un échelon
administratif de base de la commune. Il a les mêmes attributions que
dans l’ancienne législature. Mais il ne peut être créé que dans les
conditions déterminées par un décret du Premier Ministre. Il est dirigé
par un chef de quartier et un chef de quartier adjoint.
le Quartier comprend des avenues et ou des rues.
L’Arrêté du Gouverneur de province dénomme les avenues et ou les
rues d’intérêt général communal, et ce, sur proposition du
Bourgmestre revêtue de l’avis conforme du Conseil Communal.

ENA RDC
Le Chef de Quartier est responsable de l’encadrement administratif de la
population, de l’hygiène et de la salubrité dans le Quartier.

A cet effet, il doit veiller conformément aux directives et ordres du


Bourgmestre, à la bonne marche du Quartier. Il assure le recensement
administratif de la population et il assure toute tâche administrative lui
confiée par le Bourgmestre.

Outre le rapport journalier, le Chef de quartier adresse chaque mois au


Bourgmestre, un rapport complet sur la situation générale de son quartier.

De tous ces rapports, copie en est réservée au Maire ou à l’Administrateur de


Territoire. Il exécute par délégation les dépenses de fonctionnement du
Quartier et cette délégation doit être formelle c’est – à- dire par écrit.

ENA RDC
III.3.4 DU GROUPEMENT
Le Groupement est toute communauté traditionnelle organisée sur base de la
coutume et érigée en circonscription administrative sous l’autorité d’un Chef
désigné conformément à la coutume, reconnu par le Pouvoir public.

Il est subdivisé en village.

Il est à noter qu’il existe deux sortes de Groupements :

a) Groupement incorporé, est celui qui se trouve dans les limites d’une
Commune, il conserve son organisation coutumière et a statut du
Quartier ;

a) Groupement ordinaire qui se trouve dans un Secteur ou Chefferie.

ENA RDC
Le Groupement est dirigé par un Chef de Groupement placé sous l’autorité
administrative du Chef de Secteur ou Chef de Chefferie ou du Bourgmestre
selon le cas ;
Le Chef de Groupement est désigné par la coutume, reconnu par arrêté du
Ministre de la République ayant les affaires coutumières dans ses attributions
et installé par l’Administrateur de Territoire ou le Bourgmestre en présence du
Chef de Secteur ou de Chefferie ;

Le Chef de Groupement est responsable de l’encadrement administratif de la


population, de l’hygiène et de la salubrité publique dans le Groupement ;
Il doit veiller conformément aux directives et ordres du Chef de Secteur ou de
Chefferie à la bonne marche du Groupement ;
Il assure le recensement administratif de la population et assume toute tâche
administrative lui confiée par le Chef de Secteur, le Chef de Chefferie ou le
Chef du Quartier ;
Le Chef de Groupement adresse chaque mois au Chef de Secteur, Chef de
Chefferie ou au Bourgmestre un rapport complet sur la situation générale de
son groupement.
Comme on peut le constater, le Chef de Groupement est rendu un agent de
l’Etat de par les tâches qu’il exécute. ENA RDC
III.3.5. DU VILLAGE

Le Village est toute communauté traditionnelle organisée sur base de la


coutume ou des usages locaux et dont l’unité et la cohésion interne sont
fondées principalement sur les liens de parenté ou de solidarité.
Le Village est dirigé par un Chef désigné conformément à la coutume ou aux
usages locaux.
Il est reconnu par décision de l’Administrateur de Territoire et installé par le
Chef de Groupement en présence de Chef de Secteur ou de la Chefferie.
Dans le Groupement incorporé, le Chef de Village est reconnu par le
Bourgmestre et installé par le Chef de Groupement.
Une grande innovation apportée par la loi est que le Chef du Village est
responsable du recensement administratif de la population ainsi que
l’hygiène et surtout qu’il doit veiller aux déclarations des naissances et des
décès ainsi qu’à l’enregistrement des mariages célébrés en famille.

ENA RDC
III.3.6.DES MECANISMES DE CONTRÔLE DES ENTITES TERRITORIALES
DECONCENTREES

Les Entités Territoriales Déconcentrées fonctionnent sous la coordination et


supervision du Gouverneur de Province.
Les décisions des autorités administratives déconcentrées sont soumises à
un contrôle administratif.

ENA RDC
III.3.7. DES RESSOURCES FINANCIERES DES ENTITES TERRITORIALES
DECONCENTREES
Les dépenses de fonctionnement, d’investissement et de la rémunération
du personnel du Territoire émargent sur le budget de l’Etat.
Les dépenses de fonctionnement et d’investissement du Groupement, et
du Village sont à charge du Secteur ou de la Chefferie. Tandis que celles du
Quartier sont en charge de la Commune.
 La rémunération du chef de Groupement en charge de la Province; celle du
Chef de Quartier en charge de la Commune et du Chef du Village par la
Chefferie ou le Secteur ou la Commune.

EXCERCICES
 Expliquez, par vos propres thermes, ce que vous avez retenu de
l’Administration et du fonctionnement de chacune des Entités Territoriales
Déconcentrées?
 Selon vous, quels mécanismes de collaboration établissez-vous entre les
Entités Territoriales Déconcentrées et celles Décentralisées?

ENA RDC
IV. DE LA COOPERATION ENTRE LES PROVINCES, LES ETD ET LEURS
HOMOLOGUES ETRANGERES

IV.1. DE LA COOPERATION INTER - PROVINCIALE


La Constitution reconnaît aux Provinces et aux ETD - lesquelles disposent
d’énormes pouvoirs et compétences – le pouvoir de mener des actions entre
elles ou avec leurs homologues des pays étrangers dans l’intérêt commun.

L’article 199 de la Constitution consacre la coopération interprovinciale à


l’intérieur du Territoire national. Cet article stipule que « deux ou plusieurs
Provinces peuvent, d’un commun accord, créer un cadre d’harmonisation et
de coordination de leurs politiques respectives et gérer en commun certains
services dont les attributions portent sur les matières de leurs
compétences ».
L’article 204 de la Constitution point 2 consacre la coopération
interprovinciale comme une compétence exclusive des Provinces.

L’article 2 alinéa 5 de la loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant principes


fondamentaux relatifs à la libre administration des Provinces reconnait à la
Province le pouvoir de coopérer avec les autres provinces et le pouvoir
central dans le cadre du fonctionnement régulier des Institutions.
L’article 40 de la même loi stipule : « … sont soumis à approbation de
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l’Assemblée provinciale… les accords de coopération interprovinciale ».
IV.2. DE LA COOPERATION INTER - ETD
L’article 50 points 16, 19 et 22 de la loi organique n°08/016 du 07
octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement
des Entités Territoriales Décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et
les Provinces reconnait au Conseil Communal le pouvoir de délibérer
sur:
 la mise en place des structures et des projets d’intérêts
communaux entre la Commune et les Communes voisines »;
 le partenariat entre la Commune, le secteur privé et les
organisations non gouvernementales;
 l’autorisation de participation de la Commune dans l’association
avec une ou plusieurs autres communes limitrophes en vue de
coopérer à la solution des divers problèmes d’intérêt commun.

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L’article 59 points 14 et 15 de la loi précitée reconnaît au collège
exécutif communal le pouvoir de :
 De mandater, sur avis conforme du conseil communal, les
personnes appelées à représenter la commune dans les
associations dont la commune est membre ;
 De recevoir les rapports des représentants de la commune dans les
sociétés et associations.
L’article 97 point 7 de la même loi soumet au contrôle à priori de la
tutelle les actes et les actions des ETD pouvant entrainer des relations
structurées avec les Etats étrangers, les Entités Territoriales des Etats
étrangers, quelle qu’en soit la forme.
IV.3. DE LA COOPERATION DECENTRALISEE
Au sens le plus large, la coopération décentralisée recouvre les
relations durables qui s’établissent entre une collectivité territoriale
d’un pays et une collectivité d’un autre pays, afin de mettre en œuvre
des actions de coopération. Ces relations peuvent ou non être
formalisées par des conventions.

ENA RDC
L’article 203 de la Constitution en son point 23 reconnait comme une
compétence concurrente du pouvoir central et des provinces « l’initiative de
projets, programmes, et accords de coopération économique, culturelle,
scientifique et sociale international ».
Comme acteurs de la décentralisation, on peut retenir les:
 Collectivités territoriales décentralisées (Province, Ville, Commune, Secteur
ou Chefferie);
 Leurs regroupements nationaux ou internationaux;
 Associations nationales d’élus;
 Les réseaux ou associations internationales (AIRF, AIMF, Cités et
Gouvernements Locaux Unis (CGLU …

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IV.4. DE LA COOPERATION TRANSFROTALIERE OU LIMITROPHE

La coopération transfrontalière est une forme particulière de la coopération


décentralisée. Elle correspond aux relations de voisinage qui s’instaurent avec
des partenaires directement au travers des frontières. On peut les étendre
aux relations qui existent de part et d’autre d’une frontière maritime ou
terrestre.

L’article 40 de la loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant principe


fondamentaux relatifs à la libre Administration de Province consacre la
coopération décentralisée entre les Provinces congolaises et les Provinces
étrangères des pays limitrophes.

Cet article reconnait en son article 40 alinéa 2 point 4 à l’Assemblée


provinciale le pouvoir d’exercer un contrôle a priori sur le Gouvernement
provincial en matière de conclusion des accords de coopération avec les
Provinces limitrophes des pays voisins.

ENA RDC
Les 4 phases d’une coopération décentralisée sont : prise de contact, accord,
formalisation, mise en œuvre et inscription dans la durée.
PHASE 1: LA PRISE DE CONTACT

L’initiative peut venir :


 des élus;
 des élus de la collectivité étrangère;
 de la société civile de l’une ou de l’autre des collectivités, voire de deux
collectivités ;
 partenaires
La prise de contact peut provenir :
• des opportunités et de relations personnelles d’un contact fortuit;
• d’un mouvement de syndicat et de solidarité;
• d’une synergie impliquant plusieurs acteurs locaux;
• par souci d’intérêts communs entre les deux collectivités.

ENA RDC
PHASE 2: L’ACCORD

 Identification précise du partenaire


• Il est impératif de s’assurer de l’accord de l’ensemble des
autorités locales (notamment lorsque le partenariat provient
à l’origine de rapports d’amitié personnels) ainsi que de
l’adhésion de la population locale,
 Elaboration d’un cahier des charges/définition précise des
besoins en coopération
• Il est courant que les deux partenaires s’accordent dans un
premier temps sur deux ou trois domaines de coopération
prioritaires, avant d’étendre leur partenariat à d’autres
domaines

ENA RDC
 Formulation des attentes précises de chacun
Afin de mettre à plat les différentes actions, enjeux, pratiques menées par les
acteurs du territoire, il convient de mener un véritable diagnostic de la
situation, s’appuyant sur les acteurs en cours et de partager ce diagnostic. La
première des actions à mener sur un territoire qui souhaite mener des
actions de coopération est sans doute de recenser, à son niveau, les différents
acteurs, avec leurs domaines d’action, leur domaine d’intervention
géographique, les publics visés d’autres organisations.

PHASE 3: LA FORMALISATION
Cette étape permet de satisfaire aux obligations juridiques, d’identifier les
financements et d’inscrire le partenariat dans la durée.

ENA RDC
Les délibérations
Outre les délibérations qui précèdent ou accompagnent la conclusion
et le suivi de toute convention de coopération décentralisée, il
apparaît de plus en plus important de débattre des orientations dans
le cadre des débats d’orientation budgétaires (DOB) pour une réelle
évaluation périodique de la pertinence des actions menées
(orientations géographiques, thématiques, programmation des
financements, etc…
• Si les programmes de coopération décentralisée font l’objet
d’engagements pluriannuels, une délibération annuelle pour valider
et les orientations et l’allocation annuelle de ressources s’impose. Il
faut également veiller à la communication avec les communes
membres du groupement et leur population respective, ainsi qu’à
un dialogue régulier entre le conseil communautaire et les
conseillers communaux.

ENA RDC
Les conventions
L’instrument conventionnel est au cœur de la démarche de la coopération
décentralisée. Une convention peut revêtir des dénominations diverses
(pacte de jumelage, convention de partenariat, accord de coopération
décentralisée) qui ne doivent pas faire perdre de vue les caractéristiques
communes : engagement solennel et durable sur les enjeux d’intérêt
commun, avec l’implication des institutions locales des deux cotés,
s’appuyant sur un projet commune associant les forces vives, les société
civiles de par et d’autre.
PHASE 4: MISE EN ŒUVRE ET INSCRIPTION DANS LA DURÉE
• Cette phase correspond à la réalisation des programmes de coopération, leur
traduction budgétaire annuelle et à leur évaluation.
• En vue d’un développement local durable, l’inscription au contrat de territoire
d’un axe relatif à l’action internationale et à la coopération décentralisée semble
incontournable, que les territoires se situent en milieu urbain ou en milieu rural
• Un calendrier des actions doit permettre de mesurer l’avancée temporelle des
actions, tandis que les indicateurs doivent permettre d’évaluer l’atteinte ou non
des objectifs dans les délais impartis. Une évaluation périodique des actions est
aussi essentielle pour s rendre compte de la pertinence de la stratégie et procéder
çà des infléchissements le cas échéant.
ENA RDC
Exercices

 Expliquez, par vous-même, ce que vous avez


retenu de la coopération décentralisée.
 Comment pouvez-vous conseiller une ETD de
votre ressort à entrer en coopération
décentralisée?

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Chapitre 3

De la Conférence des
Gouverneurs de Province

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De la Loi Organique n°08/015 du 07 Octobre 2008 portant modalités d’organisation et de
fonctionnement de La Conférence des Gouverneurs de Province

La Conférence des Gouverneurs de Province est instituée par la Constitution du 18


février 2006, en son article 200, alinéa 1, ainsi libellé : Il est institué une Conférence des
Gouverneurs de Province.
Elle a pour mission d’émettre des avis et de formuler des suggestions sur la politique à
mener et sur la législation a édicter par la République.
Elle est un cadre de concertation régulière entre les Provinces et le Pouvoir exécutif
national.
La Conférence des Gouverneurs de Province est une structure de coordination entre les
deux niveaux de l’exécution du pouvoir de l’Etat en République Démocratique du Congo.
Elle est aussi un espace de consultation et de concertation entre le Pouvoir Central et les
Provinces, elle réalise aussi la participation de ces dernières à l’élaboration et à la
définition des politiques publiques par le Gouvernement central.
la Constitution en son article 200, stipule : la Conférence des Gouverneurs de province
est composée, outre les Gouverneurs des Provinces, du Président de la République, du
Premier Ministre et du Ministre de l’Intérieur. Tout autre membre du Gouvernement peut y
être invité

ENA RDC
ROLE ET MISSION DE LA CONFERENCE DES
GOUVERNEURS DE PROVINCE
(art. 2 de la loi)

Le rôle et la mission de la Conférence des


Gouverneurs de Province sont définis et circonscrits
d’abord par l’alinéa 2 de l’article 200 de la
Constitution du 18 février 2006. Ils sont précisés
d’avantage dans l’une des dispositions de l’exposé
des motifs de la Constitution. Cette disposition est
ainsi libellée : « pour assurer une bonne harmonie
entre les Provinces elles-mêmes d’une part et le
Pouvoir Central d’autre part, il est institué une
Conférence des Gouverneurs présidée par le Chef
de l’Etat et dont le rôle est de servir de conseil aux
deux échelons de l’Etat ».

ENA RDC
DE L’ORGANISATION DE LA CONFERENCE DES GOUVERNEURS DE
PROVINCE

La Conférence des Gouverneurs a trois organes : l’Assemblée plénière, le


Bureau et les Commissions (art.4).

L’Assemblée plénière est l’organe suprême de la Conférence ; elle comprend


l’ensemble des membres qui la composent. Elle est compétente pour (art.6) :

1) adopter le Règlement intérieur de la Conférence ;


2) orienter le fonctionnement général de la Conférence ;
3) examiner et adopter les rapports des Commissions ;
4) examiner et adopter le projet de budget de la Conférence ;
5) décider des avis et suggestions à émettre.

ENA RDC
Le Bureau, composé d’un Président en la personne du Président de la
République, d’un Vice – Président, le Premier Ministre, d’un Rapporteur, le
Ministre de l’Intérieur (sic), de deux rapporteurs adjoints (Gouverneurs), a
notamment pour mission (art.8) :

1. préparer les travaux de la Conférence ;


2. veiller au bon fonctionnement de la Conférence ;
3. élaborer le projet du budget ;
4. assurer le suivi des actes de la Conférence.

Les Commissions sont des groupes techniques de travail de la Conférence


dont le nombre et les modalités de création sont déterminés par le
Règlement intérieur (art.9).

ENA RDC
DU FONCTIONNEMENT DE LA CONFERENCE DES GOUVERNEURS (art. 10-15)

La Conférence se réunit au moins deux fois l’an sur convocation de son Président ; elle
est assistée par un secrétariat permanent dont l’organisation et le fonctionnement
sont fixés par le Règlement intérieur. Elle se tient à tour de rôle dans chaque province
conformément à son calendrier. A chaque session, les Gouverneurs présentent l’état
des lieux de leurs juridictions respectives et proposent de solutions aux difficultés
rencontrées. La Conférence formule les avis et suggestions y afférentes.
A la fin de chaque session, le rapporteur en fait un compte rendu public. Un rapport
ad hoc est adressé aux institutions nationales et provinciales (art. 14).

LA CONFERENCE DES GOUVERNEURS ET LA DECENTRALISATION

La Conférence des Gouverneurs de Province joue un rôle important dans le processus


de la mise en œuvre de la décentralisation en tant qu’instance de concertation entre
le Pouvoir central et les Provinces sur les politiques publiques nationales conçues et
élaborées par le Pouvoir central dans tous les secteurs de la vie nationale, en ce,
compris la politique nationale de décentralisation.

La Conférence des Gouverneurs participe à la consolidation de l’unité, de la paix et de


la solidarité nationale.

ENA RDC
Elle joue le rôle d’instance de prévention des conflits éventuels entre le Pouvoir
Central et le Pouvoir provincial mis en place par la Constitution du 18 février
2006.
Tous ces rôles portent sur certains principes directeurs du Cadre Stratégique
de Mise Œuvre de la Décentralisation et sur les conditions de réussite de ce
processus de la décentralisation.
Le Forum National sur la décentralisation organisé à Kinshasa, en octobre
2007, a affirmé que pour que la décentralisation puisse réussir en République
Démocratique du Congo, il importe de bâtir un partenariat solide entre les trois
paliers de gouvernement.
Le Forum National sur la décentralisation a considéré la Conférence des
Gouverneurs de Province comme un partenaire du Conseil National de Mise en
Œuvre et de Suivi du processus de la Décentralisation en République
Démocratique du Congo.
Le Cadre Stratégique de Mise en Œuvre de la Décentralisation place la
Conférence des Gouverneurs de Province parmi les structures de concertation,
de coordination et d’harmonisation entre le pouvoir exécutif national et les
Gouverneurs de Province pour toutes les questions liées au développement
des Provinces et au processus de la décentralisation.

ENA RDC
EXERCICES
Expliquez le rôle de la Conférence des
Gouverneurs de provinces et démontrez en quoi
elle contribue à la réussite de la décentralisation
en RDCongo?

ENA RDC
Chapitre IV

Du Cadre Stratégique de la mise en œuvre


de la Décentralisation (CSMOD)

ENA RDC
Résultats d’Apprentissage :

A la fin du module, les participants devront être


capables de maîtriser les principes directeurs et
les axes de la stratégie de mise en œuvre de la
Décentralisation

ENA RDC
I. Du Cadre Stratégique de Mise en Œuvre de la Décentralisation

Un Cadre Stratégique de Mise en Œuvre de la Décentralisation


« CSMOD » a été mis au point après plusieurs foras Le document a été
approuvé par le Comité Interministériel de Pilotage, de Coordination et de
Suivi de la Mise en Œuvre de la Décentralisation en sa session du 6 juin 2009.
Il a été ensuite validé par un atelier national qui a réuni à Kinshasa du 10
au 11 juin 2009 plus de 300 acteurs institutionnels sous la Présidence du
Premier Ministre et sous le Haut Patronage du Président de la République.
Le Cadre Stratégique de Mise en Œuvre de la Décentralisation est un
document synthèse qui établit et définit en grandes lignes:
 l’état des lieux, les grandes orientations;
 les principes directeurs;
 les axes majeurs de l’action du Gouvernement dans la conduite du
processus de la décentralisation en République Démocratique du Congo
de 2009 à 2019;
 les mécanismes institutionnels de pilotage, de coordination et du suivi de
ce processus.

ENA RDC
I. 1. Objectif général et objectifs spécifiques de la stratégie de la mise en œuvre

Objectif général

La finalité de la mise en œuvre de la décentralisation est de contribuer à la promotion


du développement humain durable et à la prévention de risques de conflits. Il s’agit
également de créer les meilleures conditions de développement et d’enracinement de
la démocratie locale.

Objectifs spécifiques

Les principaux objectifs spécifiques sont :


1. Parachever l’architecture institutionnelle prévue par la Constitution en organisant
les élections locales et la mise en place des 15 nouvelles provinces ;
2. Créer les meilleures conditions juridiques et financières pour la mise en place des
Provinces et des ETD ;
3. Développer des nouvelles pratiques démocratiques et de gestion des affaires
publiques provinciales et locales selon les principes d’efficience, de transparence et
d’équité ;
4. Mobiliser les ressources financières pour le développement des provinces et des
ETD ; ENA RDC
5. Renforcer les capacités des acteurs de la décentralisation ;
6. Assurer la coordination des actions et initiatives des acteurs de la
décentralisation aussi bien au niveau national qu’au niveau des provinces ;
7. Développer et approfondir le dialogue entre le gouvernement et ses
partenaires au développement sur la nouvelle politique de décentralisation et
de financement de développement des provinces ;
8. Inscrire le développement des provinces et des ETD dans la vision de
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ;
9. Conduire les études et les réformes financières et budgétaires nécessaires
au plan national et provincial de façon cohérente et complémentaire
permettant une réelle transparence et efficience dans la gestion des affaires
du pays ;
10. Promouvoir une nouvelle culture de participation citoyenne en impliquant
les populations à tous les niveaux et dans toutes les séquences de
développement local et de gestion des affaires publiques. Pour concrétiser
effectivement les prescrits de la Constitution en matière de la
décentralisation d’une manière cohérente et efficace, il est important de
définir une stratégie de mise en œuvre intégrant le court et le moyen terme
en vue d’opérer des changements réels dans la gestion des affaires publiques
locales.

ENA RDC
I.2. Les principes directeurs pour la mise en œuvre de la décentralisation

 La sauvegarde de l’unité nationale


 La continuité de la vision partagée et recherche des solutions
consensuelles
 La subsidiarité entre les différents niveaux de l’administration et des
entités territoriales
 La solidarité entre les provinces
 La fongibilité des ressources
 La participation des populations dans la gestion du développement
 Le bon fonctionnement des institutions provinciales et locales (urbain,
communal, Secteur et Chefferie)
 L’obligation de rendre des comptes

ENA RDC
II.3. LES AXES DE LA STRATÉGIE DE MISE EN ŒUVRE

1) Appropriation effective du processus de décentralisation


2) Transfert des compétences et des ressources suivant une
démarche de progressivité
3) Renforcement des capacités
4) Développement des outils de planification et de gestion
5) Harmonisation des processus de décentralisation et de
déconcentration
6) Coordination efficace entre le Pouvoir Central et les
Provinces
7) Financement de la décentralisation

ENA RDC
ACTEURS DE LA MISE EN ŒUVRE

- Ministère de la Décentralisation ;
- Ministère de l’Intérieur et Sécurité ;
- Ministère des Finances, du Plan, de la Fonction Publique ;
- Ministère de l’EPSP, de la Santé et de l’Agriculture ;
- Les Provinces ;
- Les ETD ;
- Le Parlement ;
- La Société Civile et le Secteur Privé ;
- Les Partenaires Techniques et Financiers ;

ENA RDC
LES CADRES DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI DE LA
DÉCENTRALISATION

1° Les Cadres d’Orientation, de Pilotage et de Suivi


• La Conférence des Gouverneurs ;
• Le Conseil National de Mise en Œuvre et de Suivi du Processus
de Décentralisation (CNMD) ;
• Le Comité Interministériel de Pilotage, de Coordination et de
Suivi de la mise en œuvre de la Décentralisation (CIPCSD) .

2 ° Les Structures de Concertation, de coordination et d’appui-Conseil


• La Cellule Technique d’Appui à la Décentralisation ;
• Les Cellules Techniques Provinciales d’Appui-Conseil à la
Décentralisation .

ENA RDC
3° Le Cadre de dialogue et de Coordination avec les partenaires au
développement

Le Cadre Stratégique de Mise en Œuvre de la Décentralisation se


termine par l’examen des Mécanismes de Suivi et évaluation, des
conditions de réussite et des risques du processus.

EXERCICE
Enumérez et expliquez, par vous-même, chacun des principes
directeurs et axes du Cadre Stratégique de Mise en œuvre de la
Décentralisation

ENA RDC
Chapitre V

Des Guichets Uniques

ENA RDC
• Résultats d’Apprentissage :

A la fin du module, les participants seront en mesure


de :
 Maîtriser les grandes lignes de la reforme de
l’Administration Publique;

 Maîtriser le contenu des Guichets Uniques;

 Maîtriser les rapports entre l’Administration


déconcentrée et celle Décentralisée en Provinces
ENA RDC
A. DE LA REFORME DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE

L’Administration publique a été marquée, plusieurs années durant par des


dysfonctionnements suivants :

 L’obsolescence du cadre juridique et l’inadaptation de celui-ci à


l’évolution du contexte du pays ;
 Absence d’un régime efficace de protection sociale ;
 Mauvaise définition des missions des ministères entraînant le
chevauchement des compétences et la redondance des
structures et des prestations ;
 Personnel pléthorique dont le profil ne correspond pas toujours
aux exigences du poste ;
 Déficit d’éthique professionnelle et règne d’antivaleurs ;
 Non-respect des textes et procédures existants ;
 Absence de normes de qualité et inefficacité du système de
contrôle, d’évaluation et de sanction ;

ENA RDC
 Lenteur administrative dans la prise des décisions ;
 Système opaque et inégalitaire d’attribution des
primes ;
 Mauvaise qualité des services offerts aux usagers ;
 Système d’Information et de communication interne et
externe moins efficace ;
 Absence d’une politique salariale motivante et
incitative ;
 Mauvaises conditions de travail ;
 Gestion déficiente des ressources humaines ;
 Absence d’une politique planifiée de renforcement des
capacités et de recyclage du personnel.

ENA RDC
Face à ce tableau sombre, le Gouvernement a décidé de lancer une reforme
courageuse dont le Cadre Stratégique de mise en œuvre de la réforme de
l’administration publique prévoit des axes suivants :

• Rationalisation des missions, des structures, des emplois et d’effectifs.


L’objectif est de réorganiser l’Administration publique en établissant
l’adéquation entre les missions et les structures et entre les postes, les
emplois et les effectifs.

• Elaboration des plans directeurs des ministères avec comme objectif de


doter chaque Ministère d’un plan de management comportant la vision, la
mission, les valeurs partagées, les objectifs stratégiques et les objectifs
opérationnels des activités à mener ainsi que les moyens budgétaires.
• Revue du cadre juridique : l’objectif est de refondre les textes juridiques et
règlementaires régissant les agents et fonctionnaires de l’Etat pour les
adapter aux exigences du moment.

• Valorisation des ressources : L’objectif est de mettre en place une stratégie


de gestion rationnelle et intégrée des ressources humaines au sein de
l’Administration Publique en renforçant les capacité professionnelles des
agents et en assurant une gestion rationnelle des ressources financières
et matérielles.
ENA RDC
• Maitrise des effectifs et de la masse salariale : L’objectif est de procéder au
recensement des agents et fonctionnaires de l’Etat, à leur mise à la
retraite et procéder à l’engagement des dépenses de rémunération afin
d’assainir le fichier du personnel et de la paie.

• Décentralisation administrative : l’objectif est de transférer certaines


compétences de l’Etat vers les provinces et ETD.

• Promotion des Nouvelles Technologies de l’Information et de la


Communication (NTIC) : Avec comme objectif de faciliter l’accès des
agents et fonctionnaires de l’Etat aux NTIC.

• Promotion de l’approche qualité :l’ objectif est d’améliorer la qualité du


service rendu au citoyen en mettant à la disposition des administrations et
des usagers des services publics des procédures administratives claires et
fonctionnelles ainsi que des normes de qualité.

ENA RDC
• Promotion de l’éthique, déontologie et lutte contre la
corruption avec comme objectif de réaffirmer les principes de
service publics ; normaliser la gestion publique et veiller au
respect de la légalité en mettant un accent particulier sur la
formation morale, l’éthique et la déontologie professionnelle.

• Plan de communication : l’objectif est de véhiculer les


informations nécessaires aux agents et fonctionnaires aux fins
de susciter leur réelle implication dans la réalisation des
objectifs poursuivis par le ministère de la fonction publique.

ENA RDC
La Feuille de route de la mise en œuvre de la réforme et de la
modernisation de l’Administration Publique prévoit des axes suivants :

 Axe 0 : Redynamiser le pilotage institutionnel ;


 Axe 1 : Révision du cadre juridique de la Fonction Publique ;
 Axe 2 : Rationalisation des missions et structures, des emplois et des
effectifs de l’Administration Publique ;
 Axe 3 : Revalorisation, Assurance-qualité, formation et renforcement des
capacités de l’Administration Publique ;
 Axe 4 : Mise en place des mécanismes de promotion de la sécurité sociale
au profit des agents et fonctionnaires de l’Etat ;
 Axe 5 : Mise en œuvre de la décentralisation administrative et sectorielle.

Cet axe prévoit comme actions à entreprendre :

• L’accélération du processus de la décentralisation et de la déconcentration


administrative afin de rapprocher davantage les services publics des
citoyens, faciliter l’accès et l’utilisation de ces services par ces derniers ;
• La promotion d’une administration publique de proximité par la création
des guichets uniques ainsi que des centres de données des services publics
dans la capitale et les provinces pour mieux servir les usagers , dont le
secteur privé et les citoyens en général.
ENA RDC
B. DE L’ORGANISATION ET DU FONCTIONNEMENT DES SERVICES PUBLICS, DU
POUVOIR CENTRAL, DES PROVINCES ET DES ENTITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES

La Constitution du 18 février 2006 telle que révisée à ce jour, prévoit en son article
202 la Fonction Publique Nationale comme compétence exclusive du pouvoir
central, et en son article 204, la fonction publique provinciale comme une
compétence exclusive de la province.

Elle prévoit aussi en son article 194 une loi fixant l’organisation et le
fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des
Entités Territoriales Décentralisées.
La loi organique n°16/001 du 03 mai 2016 fixant l’organisation et le
fonctionnement du pouvoir central, des provinces et des ETD matérialise cette
disposition constitutionnelle.

ENA RDC
B.1 DE L’ORGANISATION DES SERVICES PUBLICS DU POUVOIR
CENTRAL
Les Services publics du pouvoir central sont constitués de :

 L’Administration rattachée au Premier Ministre ;


 L’Administration de l’Assemblée Nationale ;
 L’Administration du Sénat ;
 L’Administration de la Cour Constitutionnelle et du parquet général près la
Cour Constitutionnelle ;
 L’Administration des ministères
 L’Administration des juridictions de l’ordre judiciaire et de l’ordre
administratif ;
 L’Administration des parquets près les juridictions de l’ordre judiciaire et
de l’ordre administratif ;
 L’Administration de la Cour des Comptes.

ENA RDC
Ils sont hiérarchisés comme suit :

• Secrétariat Général
• Direction
• Division
• Bureau

Les Services publics du pouvoir central sont créés et, le cas échéant, dissouts par
Décret du Premier Ministre, délibéré en conseil des ministres sur proposition du
ministre ayant le secteur d’activité concerné dans ses attributions.

Ils sont placés sous la responsabilité de l’autorité hiérarchique à laquelle ils sont
rattachés.

Ils sont dirigés par un fonctionnaire ayant le grade de Secrétaire Général de


l’Administration publique. Le pouvoir central pour des raisons de proximité et
d’efficacité, déploie des services publics déconcentrés en Province et dans les
Entités Territoriales Décentralisées.

ENA RDC
B.2 DE L’ORGANISATION ET DU FONCTIONNEMENT DES SERVICES PUBLICS
DES PROVINCES ET DES ETD

Les Services Publics de Provinces sont constitués de :

 L’administration rattachée au Gouverneur de province ;


 L’administration de l’Assemblée Provinciale ;
 L’administration des Ministères Provinciaux.
Ils sont hiérarchisés comme suit :
 Secrétariat Provincial ;
 Division provinciale ;
 Bureau.
Ils sont créés et, le cas échéant, dissouts par Arrêté du Gouverneur de
Province délibéré en Conseil des ministres sur proposition du ministre
provincial ayant le Secteur d’Activité concerné dans ses attributions.
Les Services Publics de la province sont placés sous l’autorité du
Gouverneur de Province. Ils sont dirigés par un fonctionnaire ayant le
grade de Directeur de l’Administration Publique .
ENA RDC
La province, pour besoin de proximité et d’efficacité, déploie des services
déconcentrés au niveau des Entités Territoriales Décentralisées et
déconcentrées.
Pour ce qui est particulièrement de l’Administration des ministères
provinciaux, l’article 30 de la loi sur la libre administration des provinces
stipule que le Gouverneur de province dispose d’un cabinet dont le nombre
ne peut dépasser dix (10). Les ministres provinciaux disposent chacun d’un
cabinet dont le nombre des membres ne peut dépasser quatre(4). Le ministre
provincial est responsable de son département ministériel, il applique le
programme du gouvernement provincial dans son ministère sous la
coordination et l’autorité du Gouverneur de province. Il exerce le pouvoir
règlementaire dans son secteur par voie d’arrêté du ministre provincial.

ENA RDC
Dans son souci d’accompagner les provinces, le ministère de la Fonction
Publique a, au cours d’un atelier en Octobre 2016, élaboré au profit des
provinces un projet de regroupement des ministères provinciaux comme
suit :

 Ministère Provincial de l’Intérieur, Décentralisation et Affaires


coutumières ;
 Ministère provincial de la Justice, Droits Humains et Informations ;
 Ministère Provincial de l’Economie, Finances, Plan et Budget ;
 Ministère Provincial de l’Agriculture, Développement Rural,
Environnement et Tourisme ;
 Ministère Provincial du Commerce, Industrie et PME ;
 Ministère Provincial des Mines, Hydrocarbures et Energie ;
 Ministère Provincial des Infrastructures et Travaux Publics, Affaires
foncières, Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat, et
Transport ;

ENA RDC
 Ministère Provincial de la Santé Publique, Affaires Sociales et
Humanitaires ;
 Ministère Provincial de l’Education, Culture et Arts, Jeunesse, Sports
et Loisirs, Genre, Famille et Enfants
 Ministère Provincial de la Fonction Publique, de l’Emploi, Travail et
de la Prévoyance Sociale.

Et l’Administration de chaque ministère provincial est constitué d’un


Secrétariat Provincial composé de (des) :

• Un Secrétaire Provincial ayant le grade de Directeur de l’Administration


Publique;
• Chefs de Division ;
• Chefs de Bureau ;
• Attachés d’Administration de première classe ;
• Attachés d’Administration de deuxième classe ;
• Agents d’Administration de première classe ;
• Huissiers.

ENA RDC
Le Secrétaire provincial a pour attributions :

• Assister le ministre provincial dans l’orientation générale et la conduite


des activités de son ministère ;
• Planifier, Coordonner, Superviser, Contrôler et Evaluer les activités
réalisées par les services décentralisés du secteur ;
• Gérer les ressources humaines, financières, matérielles et
communicationnelles du Secrétariat provincial conformément aux
textes légaux et réglementaires en vigueur en la matière ;
• Elaborer les prévisions budgétaires du Secrétariat provincial ;
• Donner des orientations aux Chefs de Division relatives au bon
fonctionnement du Secrétariat provincial
• Assurer une collaboration harmonieuse avec les Administrations et
Services déconcentrés ;
• Assurer la liaison entre le Secrétariat provincial et le cabinet du ministre
provincial ;
• Présider les réunions de service.

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B.3 DE L’ORGANISATION ET DU FONCTIONNEMENT DES SERVICES PUBLICS
DE L’ETD

Les Services Publics de l’ETD sont constitués de :

• L’Administration des Conseils de Ville, Commune, Secteur et Chefferie ;


• L’Administration des Collèges Exécutifs des Ville, commune, Secteur et
Chefferie.

Ils sont hiérarchisés comme suit :

• Division locale
• Bureau Local

Ils sont créés par Décision conformément à la loi sur les ETD.
Ils sont placés sous l’autorité du Collège Exécutif et dirigés par un
fonctionnaire ayant le grade de Chef de Division de l’Administration
Publique.

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C. DES GUICHETS UNIQUES

Ceux-ci sont un regroupement des Services publics par leur affinité


fonctionnelle thématique ou sectorielle. Ils sont des structures administratives
simplifiées, mises en place uniquement dans les 15 nouvelles provinces n’ayant
pas gardé les chefs-lieux des anciennes provinces.

La création des Guichets Uniques se justifie en raison de :

• Resserrement de la trésorerie de l’Etat ;


• La difficulté liée aux infrastructures d’accueil, face au nombre du personnel
et des membres de leur famille à déployer;
• La nécessité d’assurer le bon fonctionnement des services déconcentrés
dans les nouvelles provinces.

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Il y a dans chaque nouvelle province concernée 5 Guichets Uniques regroupés
comme suit :

1) Secteur Economico-Financier
Ce secteur regroupe les services des ministères ci-après : Finances, Budget,
Plan, Industrie, Commerce, Economie, PMEA, Portefeuille.

2) Secteur Politique, Juridique, administratif et défense


Ce secteur regroupe les services des ministères ci-après : Intérieur et
Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Justice et Droits Humains,
Défense et Anciens Combattants.

3) Secteur Socio-Culturel
Ce secteur regroupe les services des ministères ci-après : Fonction publique,
Travail et Prévoyance Sociale, Jeunesse et Sports, Culture et Arts, Genre,
famille et enfants, Informations et médias, Recherches Scientifiques.

4) Secteur Environnement
Ce secteur regroupe les services des ministères ci-après : Environnement,
Tourisme, Energie, Mines, Hydrocarbures.

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5) Secteur Infrastructures et Ressources Hydrauliques
Ce secteur regroupe les services des ministères ci-après : Infrastructures et Travaux publics,
Aménagement du territoire, affaires foncières urbanisme et habitat, Ressources
Hydrauliques et Electricité, Transport et voies de communication, Poste téléphone et NTIC,
Reconstruction.

La coordination provinciale est composée de bureaux dont le nombre est déterminé par
rapport aux ministères du secteur concerné.
Le Guichet Unique sera dirigé par un Chef de Division Coordonnateur des services
déconcentrés du secteur.
Il assure la coordination administrative et technique des services placés sous son autorité.
Il maintient les liens entre, d’une part, les services déconcentrés et l’administration centrale
et entre ce dernier et le Gouverneur d’autre part.
Les principales attributions de celui-ci sont :

• Assister le Gouverneur de province dans l’orientation générale et la conduite des


services déconcentrés de son Guichet ;
• Gérer les ressources humaines, financières, matérielles et communicationnelles de sa
Coordination ;
• Veiller à l’utilisation rationnelle des agents et à l’amélioration de leurs conditions de
travail ;
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• Coordonner, superviser, contrôler et évaluer toutes les activités réalisées
par les services de son secteur ;

• Veiller au sein de la coordination, à l’application stricte du statut général et


des règlements d’administration dans la gestion du personnel de carrière
des services publics de l’Etat ;

• Donner des orientations aux chefs de Services déconcentrés du secteur


pour la mise en œuvre de la politique générale y afférente ;
• Assurer la liaison entre les services déconcentrés et leurs Administrations
Centrales ;

• Garantir la cohérence et la pertinence des activités de la Coordination ;

• Représenter la Coordination des services déconcentrés du secteur dans


les réunions auprès du Gouverneur de Province et des tiers aussi bien
nationaux qu’internationaux afin de défendre les positions et intérêts de
la Coordination.

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• Assister et participer aux différentes réunions du comité provincial de
Direction pour soumettre ses avis et préoccupations, participer à la
validation des propositions soumises en collégialité pour une prise de
décision qui sont toutes d’ordre organisationnel et fonctionnel afin
d’atteindre les missions dévolues en Provinces.

Dans le cadre de la Décentralisation, le Chef de Division Coordonnateur du


Guichet Unique doit :

1. Maîtriser la Constitution et les lois de la République (Surtout celles


en rapport avec la Décentralisation) ;
2. Savoir que, avec la Décentralisation, il y a 2 Fonctions Publiques :
• La Fonction publique nationale
• La Fonction publique provinciale

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3. Savoir que lui est de la Fonction Publique nationale. Et Comme Chef de
l’Administration déconcentrée, il est responsable administratif qui vient
du pouvoir central mais qui travaille en province ;
4. Savoir qu’en province, le Gouverneur de province est le Chef de
l’Exécutif provincial. L’article 28 de la loi sur la libre administration des
provinces stipule que le Gouverneur de province dispose de
l’Administration Publique. Tous les services publics provinciaux et
nationaux en province sont placés sous son autorité. A côté de
l’Administration déconcentrée existe l’Administration décentralisée.

5. a) L’Administration déconcentrée appuie, conseille et accompagne


L’Administration décentralisée dans sa phase d’Installation.

b) L’Administration déconcentrée assiste le Gouverneur de Province dans


l’exercice de son pouvoir de tutelle sur les ETD (articles 96 à 101 de la
loi sur les ETD).

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Ici, il faut souligner que l’administration déconcentrée joue le rôle d’assister le
gouverneur de Province et les Ministres provinciaux dans l’exercice des
compétences exclusives du Gouvernement central et celui d’appui-conseil
auprès du gouvernement provincial. Ici, il doit y avoir collaboration harmonieuse
entre les Chefs de Divisions et les ministères provinciaux (article 206 de la
constitution).

Le Chef de Division-Coordonnateur assiste le gouverneur dans l’orientation


générale et la conduite des services déconcentrés de son secteur. Il est le
conseiller stratégique du gouverneur.

c) Sous l’autorité du Gouverneur de Province et à la demande de celui-ci,


l’Administration déconcentrée appuie les Entités Territoriales Décentralisée
dans la mise en œuvre de leurs compétences décentralisée en se mettant à
leur disposition (article 102 de la loi sur les ETD)

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EXERCICE EN GROUPE
Constituer le groupe selon le guichet unique et
prévoir concrètement les actions que l’on
compte mener pour aider le Gouverneur de
province et son gouvernement à administrer la
province.

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CONCLUSION
La décentralisation est une stratégie de
développement durable, de démocratie et de
bonne gouvernance qu’un gouvernement se
dote pour atteindre des objectifs qu’il s’est fixés.
L’amélioration des conditions de vie de la
population dépendra de la synergie des acteurs
étatiques et non étatiques dans la formulation
de leur politique publique à travers un processus
de planification, de programmation, de
budgétisation, de mise en œuvre et de suivi et
évaluation.
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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
1. Catherine Lalumière et Pierre Sadran, Droit Administratif, PUF,…

2. Mabiala Mantuba,Le Processus de Décentralisation en RDC,


Konrad Adenauer,Kinshasa, 2009

3. Marcel Prelot, Institutions Politiques et Droit Constitutionnel,


Edition Dalloz, Paris, 1969
4. Esambo Kangashe, Droit Constitutionnel, Harmattan, Paris, 2016
5. Mwayila Tshiyembe, Quel est le meilleur Système politique pour la
République Démocratique du Congo : Fédéralisme, Régionalisme,
Décentralisation ?, Paris, l’Harmattan,2012
6. Formation des cadres des Provinces et ETD en Décentralisation et
Déconcentration, Document DAI-USAID
7. Guide de la Coopération Décentralisée, la documentation
française. Paris 2010.

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8. Comprendre la Décentralisation en RDC, CTAD, Kinshasa, Avril 2009

9. Présentation des principales dispositions de la loi organique n°08/016 du


07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des
Entités Territoriales Décentralisées et leurs rapports avec l’Etat et les
provinces , Kinshasa, CTAD, avril 2010

10. Présentation des principales dispositions de la loi organique n°08/015


du 07 octobre 2008 portant modalités d’organisation et fonctionnement de la
Conférence des Gouverneurs, Kinshasa, CTAD, avril 2010

11. Présentation des principales dispositions de la loi organique n°010/011


du 18 mai 2010 portant subdivisions territoriales à l’intérieur des provinces,
Kinshasa, CTAD, avril 2010

12. Cadre Stratégique de mise en œuvre de la Décentralisation (CSMOD),


Kinshasa, CTAD, avril 2010

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13. DSCRP, juin 2006

14. Rapport du Séminaire-Atelier de communication, de sensibilisation et


d’harmonisation avec les délégués provinciaux sur la réforme et la
modernisation de l’Administration publique et ses implications dans la mise
en Œuvre de la Décentralisation Administrative et Sectorielle, tenu au Fleuve
Congo Hôtel du 25 au 28 janvier 2016

15. Rapports des différents Ateliers organisés par le ministère national de la


Fonction Publique, Kinshasa, 2016

16. Discours du ministre national de la Fonction Publique à la Conférence


des Gouverneurs tenue à Lubumbashi du 13 au 16 juillet 2016

17. Cadre Stratégique Général de la Réforme et de la Modernisation de


l’Administration Publique, Ministère de la Fonction Publique, Octobre 2015

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