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Décentralisation
définition et
explications
complètes
Virgile Duflo Droit 3 août 2023

Historiquement
centralisé,
l’ensemble du
système
administratif
français était
guidé
exclusivement par
les décisions
émanant de la
capitale : la France
est un État
unitaire.

Afin d’échapper au risque de


déconnexion entre le niveau central et
le niveau local, le gouvernement a
impulsé une politique
de déconcentration et
de décentralisation sur le territoire.

Qu’est-ce que la décentralisation ?


Comment a-t-elle été mise en
application en France ? Quelle
différence entre décentralisation et
déconcentration ?

C’est ce que nous allons aborder dans


cet article,
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Sommaire !

1.
Décentralisation
définition
Qu’est-ce que la
décentralisation ?

La décentralisation se définit
comme le transfert des compétences
administratives de l’État vers des
entités publiques locales distinctes
de lui, en vue d’assurer un meilleur
équilibre des pouvoirs sur l’ensemble
du territoire.

Dès lors, ces entités locales jouissent


de compétences propres distinctes de
celles de l’État, elles sont aptes à
conclure des contrats administratifs et
à prendre des actes administratifs
unilatéraux, sous la surveillance d’un
représentant de l’État : le préfet.

Malgré cette surveillance, ces


personnes morales bénéficient
d’une autonomie de gestion dans la
réalisation de leurs missions. Le préfet
ne les supervise pas, il ne fait que
vérifier la conformité de leurs actions et
décisions avec la loi : un contrôle de
légalité.

En France, la décentralisation est


scindée entre
décentralisation territoriale et
décentralisation fonctionnelle.

La décentralisation
territoriale

Dans la décentralisation territoriale, le


pouvoir décisionnel est confié
aux collectivités territoriales,
conformément à l’article 72 de la
Constitution :

• Les communes : placées sous


l’autorité du maire, il s’agit de l’échelon
le plus ancien (depuis 1789) et le plus
proche des citoyens au sein de
l’organisation territoriale de la France.
Les communes sont au nombre de 36
000.

• Les départements : placés sous


l’autorité du préfet et administrés par
un conseil général, les départements
sont au nombre de 101 dont 96 en
métropole.

• Les régions : placées sous l’autorité du


préfet de région, les régions sont au
nombre de 17 dont 5 en Outre-mer.
Leur création est plus récente, la
première élection des conseillers
régionaux date de 1986.

Les collectivités territoriales


comprennent également des :

• Collectivités à statut particulier : en


métropole, Paris, Lyon et Marseille
disposent d’un statut dérogatoire et
sont découpées en arrondissements.
Par exemple, Paris est à la fois une
commune et un département, son
maire exerce des fonctions beaucoup
plus importantes que les autres maires
de France.

• Collectivités d’Outre-mer : leur statut


juridique varie d’une COM à l’autre, elles
sont régies par l’art. 74 de la
Constitution. Ex : Polynésie française,
Saint-Barthélemy ou Saint-Martin, etc.
Toutes ces circonscriptions
administratives de l’État sont régies par
un principe de libre administration et
disposent d’une compétence générale
leur permettant de prendre en charge
toute affaire d’intérêt local.

La décentralisation
fonctionnelle

Dans la décentralisation
fonctionnelle ou technique,
l’autonomie est accordée
aux établissements publics désignés
pour accomplir une mission d’intérêt
général (un service public) en
adéquation avec leur principe de
spécialité (santé, enseignement,
culture, etc.).

En fonction de leur activité, les


établissements publics sont répartis
entre :
• les EPA (établissement public à
caractère administratif) tels que les
lycées, universités, musées ou hôpitaux
publics ;

• les EPIC (établissement public à


caractère industriel et commercial) tels
que la SNCF, la RATP, EDF ou La Poste.

En bref, la décentralisation consiste


pour le pouvoir central à se
décharger en confiant certaines de
ses attributions à l’échelon
administratif local, aux collectivités
territoriales comme aux établissements
publics.

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2. Lois majeures
de la
décentralisation
française
Quels sont les 3 actes de la
décentralisation française ?

En France, la politique de
décentralisation a été menée en 3
actes.

L’acte I de la
décentralisation

Entre 1982 et 1986, sont adoptées


les lois Defferre instaurant une
nouvelle articulation des pouvoirs de
l’Etat avec les collectivités territoriales.
Cet ensemble de 25 lois constitue ce
que l’on a appelé l’acte I de la
décentralisation.

Cette première étape marqua la


suppression de la tutelle exercée par
le préfet sur les collectivités
territoriales. Le préfet se vit donc retirer
son pouvoir d’annuler les actes des
autorités locales et sa fonction
exécutive départementale et régionale
fut transférée aux présidents de
conseil.

Les circonscriptions régionales


rattachées jusque-là au statut
d’établissement public furent
transformées en collectivités
territoriales de plein exercice.

L’acte II de la
décentralisation

L’acte II de la décentralisation débute


par la promulgation de la loi
constitutionnelle du 28 mars
2003 relative à l’organisation
décentralisée de la République, Jean-
Pierre Raffarin est alors Premier
ministre.

Cette loi impliquait une révision de la


Constitution de 1958 et notamment de
son article 1er dans lequel fut inscrit le
principe selon lequel l’organisation de
la République française est
décentralisée.

En plus d’une autonomie


financière (des ressources propres), les
collectivités territoriales se virent
attribuer de nouvelles compétences
dans de vastes domaines, allant de
l’enseignement au logement social en
passant par la gestion du patrimoine.

L’acte III de la
décentralisation

L’acte III de la
décentralisation présente une rupture
par rapport à la stratégie engagée sur
les deux premiers actes. Au lieu de se
focaliser sur le transfert de
compétences aux collectivités
territoriales, l’objectif est de renforcer
la démocratie locale et d’adapter les
structures à la diversité des territoires.

Le projet est porté par 2 lois principales


:
Loi MAPTAM du 27 janvier 2014 : le
texte clarifie les compétences des
collectivités territoriales en
instituant des chefs de file :

• la région est en charge du


développement économique, de l’aide
aux entreprises et des transports ;
• le département gère l’action sociale,
l’aménagement numérique et la
solidarité territoriale ;
• la commune s’occupe de la mobilité
durable et de la qualité de l’air.

Par ailleurs, la loi réforme le statut des


métropoles pour permettre aux
agglomérations de plus de 400 000
habitants d’exercer leur rôle
pleinement.

Loi NOTRE du 7 août 2015 : le texte


renforce l’intercommunalité et le rôle
économique des régions et supprime
une bonne fois pour toute la clause de
compétence générale aux régions et
aux départements.

Aujourd’hui, le projet de
décentralisation de notre « République
unie et indivisible » est encore loin
d’être pleinement abouti à l’échelle
nationale. Malgré tout le chemin
parcouru, les politiques de l’Assemblée
nationale et du Sénat doivent tendre
vers une simplification des normes
imposées aux collectivités territoriales.

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3.
Décentralisation
et
déconcentration
: quelle
différence ?
Quelle différenciation entre
décentralisation et déconcentration
?

Souvent utilisés à tort comme des


équivalents, déconcentration et
décentralisation désignent des notions
bien distinctes dans le registre de
l’organisation des collectivités
territoriales.
Si la décentralisation est
synonyme d’attribution de
compétences du pouvoir central aux
autorités locales, la
déconcentration implique plutôt une
délégation, sans autonomie et sous
un contrôle hiérarchique de l’État qui
conserve ses prérogatives.

En fait, les autorités déconcentrées


sont dépourvues de personnalité
morale propre et restent dépendantes
des décisions prises par
l’administration centrale, elles
assurent les services de l’État au niveau
local.

Concrètement, les autorités


déconcentrées sont : les préfets, les
directeurs des finances publiques et les
recteurs. Elles ne sont pas élues par les
citoyens mais nommées par l’État.

4. Le statut
particulier du
maire
Dans le cadre de la commune, le
maire a un statut particulier par rapport
aux autres autorités puisqu’il
bénéficie d’une double casquette :

• Il agit en tant que collectivité


territoriale lorsqu’il exécute les
décisions du conseil municipal et qu’il
exerce ses pouvoirs de police
administrative : autorité décentralisée.

• Il agit aussi au nom de l’État lorsqu’il


endosse le statut d’officier de police
judiciaire ou d’officier d’état civil,
lorsqu’il publie des lois et règlements
ou qu’il organise des élections
: autorité déconcentrée. Ainsi, le maire
constitue la seule autorité
déconcentrée élue.

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