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L’action administrative est exercée à travers une multitude de personnes morales juridiquem
ent distinctes qui sont appréhendées à travers l’étude de l’organisation administrative.
L’organisation administrative sénégalaise de même que celle de la plupart des États d’Afriqu
e francophone s’inspire fortement de celle de la France. Cette dernière est caractérisée par l
a distinction entre administration d'État et administration décentralisée. Ce mimétisme ad
ministratif fait que l’on retrouve en Afrique francophone en général les mêmes principes de
base de l’organisation administrative ainsi que les structures administratives.
Dans un tel système, il n’existe qu’un centre unique de décision, qui, de la capitale, é
met des ordres et coordonne toutes les activités administratives. Il s’agit d’une organisation j
uridique et politique dans lequel tous les pouvoirs sont regroupés entre les mains d’un nivea
u unique de gouvernement qui dispose seul du pouvoir normatif et auquel tous les citoyens s
ont soumis. Ainsi, les problèmes auxquels sont confrontés les habitants d’une localité qu
elconque du pays sont réglés par décision du Ministre intéressé depuis la capitale.
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on des administrés à la gestion des affaires locales et à l’exercice du pouvoir local. Au plan ad
ministratif, sa lourdeur et sa lenteur (tout étant décidé depuis la capitale) peuvent compro
mettre son efficacité et sa rentabilité. Elle ne permet pas de rapprocher l’administration
des administrés.
Dans la centralisation, il existe une technique de contrôle appelé pouvoir hiérarchique. En eff
et, l'administration centralisée présente l'aspect d'une pyramide d'agents reliés les uns aux a
utres par les liens de la hiérarchie. Il existe entre les agents une superposition par deg
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ré avec subordination de celui qui occupe le degré inférieur à celui qui occupe le degré imm
édiatement supérieur et ainsi de suite. C’est dans ce cadre que s’inscrit le pouvoir hiérarchiq
ue. Ce dernier s'exerce au sein d'une même personne publique et existe de droit, c'est-à-dire
qu'il n'est pas nécessaire qu'un texte le prévoit. Son fondement réside dans les responsabilit
és particulières dont sont investies les autorités supérieures de l'État. L'agent subordonné do
it obéir aux ordres même s'ils sont illégaux. Il ne peut refuser que si l'ordre est manifesteme
nt illégal. Le devoir d'obéissance est donc à la base du pouvoir hiérarchique.
Le contrôle s’exerce à la fois sur les organes et sur les actes. Pour le contrôle sur les organes,
l'autorité supérieure dispose du pouvoir de nomination et de mutation des agents plac
és sous son autorité. Elle dispose également du pouvoir disciplinaire, c'est-à-dire qu'elle
note, récompense ou sanctionne les agents qui sont placés sous son autorité. Quant au contr
ôle sur les actes, il peut prendre la forme d’un pouvoir d’instruction, d’un pouvoir d’approba
tion, d’un pouvoir d’annulation, d’un pouvoir de réformation et d’un pouvoir de suspension.
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écialisé en lui octroyant la personnalité juridique. Le service public ainsi personnifié devi
ent un établissement public. Il porte sur une tâche déterminée par sa nature particulière et i
ndividualisable dont la charge est assurée par une personne publique autonome. L'établisse
ment public n'aura pas une tâche générale mais une action administrative spécialisée. E
x : le service de l'enseignement supérieur est confié aux Universités.
Dans la décentralisation, il existe ainsi un contrôle, qui doit être prévu par un texte et qui est
appelé « tutelle administrative ». Il faut entendre par tutelle administrative le contrôle que
l'État central exerce sur les collectivités décentralisées. Il s’agit d’un contrôle de l'extérieur o
péré par une personne publique à l'endroit d'une autre personne publique. Le contrôle de tu
telle s’exerce sur les organes et sur les actes des collectivités décentralisées. Sur les organes,
la loi permet dans certains cas un contrôle disciplinaire comme la dissolution, la suspension
du Conseil Municipal, la révocation du maire. Elle admet également un pouvoir de nominatio
n comme le remplacement d’un conseil municipal dissout par une délégation spéciale. Sur le
s actes, la tutelle administrative a évolué. Initialement considérée comme un contrôle d’opp
ortunité à travers la reconnaissance au représentant de l’État d’un pouvoir d’approbation, d’
un pouvoir d’annulation et d’un pouvoir de substitution. Ce contrôle limitatif de l’autonomie
des collectivités territoriales est, en principe, supprimée et remplacée par un contrôle de lég
alité initié en France par la loi du 2 mars 1981 et au Sénégal par la loi du 22 mars 1996. Ce no
uveau mode de contrôle des actes des entités décentralisées est constitué d’un principe, le c
ontrôle a posteriori, et d’une exception, le contrôle a priori.
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Les développements qui suivent ces précisions sur les principes de base de l’organisation ad
ministrative et ses techniques de contrôle seront articulés autour de deux chapitres : l’admin
istration territoriale d’État (Chapitre 1) et l’administration territoriale décentralisée (Chapitre
2).
D’ÉTAT
torités dont les décisions sont valables sur des portions du territoire
ons administratives. Ce sont donc les autorités qui dirigent ces circon
trale.
bdivision ; d’un canton dirigé par chef de canton et d’un village dir
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igé par un chef de village. Au lendemain des indépendances, la loi 13 j
est dans ce cadre que la loi n° 72-02 du 1 er février 1972 a été adoptée
l. Cette dernière a été modifiée par les lois n° 96-10 du 22 mars 1996 e
par le décret n° 96-228 du 22 mars 1996 qui fixe les attributions des ch
2 in fine de la Constitution.
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Section 1 : Les circonscriptions administratives au Sénég
al
t l’arrondissement.
Paragraphe 1 : La région
entrée du Sénégal. Elle a été créée par la loi du 13 janvier 1960. La mis
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nomique par regroupement des cercles. Exemple : Cap Vert, Casaman
rchie A qui reçoit le titre de Gouverneur. Celui-ci est nommé par l’au
Paragraphe 2 : Le département
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chef du département, circonscription administrative. Cette dernière e
Paragraphe 3 : L’arrondissement
B.
administratives
2, modifié par le décret n° 96-228 du 22 mars 1996 qui fixe les attributi
age, ainsi que par la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code
l’arrondissement.
s par mois les chefs de services placés sous leurs ordres pour le suivi
départementaux.
égional.
département.
de contrôle
de son arrondissement.
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Concernant le contrôle de tutelle, le pouvoir des chefs de circon
oit public placées sous leur autorité. Ils peuvent également exercer la
e qui lui est transmis est illégal, ne peut plus l’annuler lui-même mai
s il doit le déférer devant le juge aux fins d’annulation. Cela est vala
ble pour les actes des collectivités territoriales les plus importants qu
ble est requise pour que ces actes puissent produire leurs effets.
ministrative
à l’ordre public à prendre toutes les mesures dictées par les circonst
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ances et peut demander renfort au Gouverneur. Il a également le droi
des gardes républicains mais il ne peut pas requérir les forces armées.
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7. Ces quatre communes étaient dites de plein exercice car elles étaient soumises à un régim
e de droit français.
Ce mouvement communal se poursuivra au début du XXe siècle avec la création entre 1904
et 1926 des communes mixtes. La commune mixte était gérée par un administrateur nommé
(le chef de circonscription) et par une commission municipale tantôt nommée tantôt élue au
suffrage universel.
En 1955 furent créées à travers la loi n°55-1489 du 18 novembre 1955 les communes de moy
en exercice qui se caractérisaient par le fait qu’elles étaient gérées par un administrateur à
temps plein.
Entre 1957 et 1960 toutes les communes mixtes seront transformées en communes de moye
n exercice.
En 1966, le statut de commune de plein exercice est élargi à toutes les communes avec l’ad
option du code de l’administration communale (loi n°66-64 du 30 juin 1966).
Les autorités ont depuis lors opté pour une politique de décentralisation progressive et prud
ente marquée schématiquement par quatre (04) étapes reproduites ci-dessous :
Ensuite elle se caractérisait par une certaine méfiance de l’État qui se traduisait par une aut
onomie très réduite. En effet, dans les communes chefs lieu de région, des régimes spéciaux
avaient été instaurés. Au lieu d’un maire, c’est un fonctionnaire de la hiérarchie A (l’adm
inistrateur de la commune) qui y jouait le rôle d’Exécutif à côté d’un organe délibérant, le
conseil municipal à la tête duquel se trouve le président du conseil municipal. Dans les Com
munautés rurales, c’est le sous-préfet qui gérait le budget de la collectivité alors qu’il y av
ait un conseil élu dirigé par le président du conseil rural.
Dans les Communautés rurales, la gestion du budget est retirée au sous-préfet par la loi n°9
0-37 du 8 octobre 1990. Le président du conseil rural est responsabilisé pour ce faire.
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3 étape (1996- 2013) : Une responsabilisation plus accrue des collectivités t
ème
erritoriales
En 1996, les autorités estiment « qu’il est temps de mieux approfondir la décentralisat
ion en considérant les collectivités locales comme majeures, de mieux répondre à l’exigen
ce du développement économique en créant entre les administrations centrales de l’État e
t les collectivités territoriales de base des structures intermédiaires, les Régions destinées à s
ervir de cadre à la programmation du développement économique, social et culturel » (expo
sé des motifs de la loi n°96-06 du 22 mars 1996). Une nouvelle catégorie de collectivité décen
tralisée (la Région) était donc créée dans le but de rapprocher les décisions à la base. Toujou
rs dans le cadre de la responsabilisation plus accrue des collectivités locales, la loi n° 96-07 d
u 22 mars 1996 portant transfert de compétences aux Régions, aux Communes et aux Comm
unautés rurales est adoptée en application de l’article 5 du code des collectivités locales. E
nfin, le contrôle de l’État sur les collectivités territoriales a été allégé : le contrôle d’appro
bation a priori est en principe supprimé et remplacé par un contrôle de légalité a posteriorie
xclusivement exercé par le juge.
À travers la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant code général des CL, on a noté t
rois grandes innovations : la suppression de la région, collectivité locale (celle qui a été créée
en 1996) ; l’érection des départements en collectivités locales (il y a aujourd’hui 46 départ
ements) ; la communalisation intégrale par l’érection des communautés rurales et des com
munes d’arrondissement en communes. Cela porte le nombre des communes à 557).
Paragraphe 1 : Le département
Paragraphe 2 : La commune
La commune est une collectivité territoriale, personne morale de droit public. Elle regrou
pe les habitants du périmètre d'une même localité composé de quartiers et/ou de villages un
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is par une solidarité résultant du voisinage, désireux de traiter de leurs propres intérêts et ca
pables de trouver les ressources nécessaires à une action qui leur soit particulière au sein de
la communauté nationale et dans le sens des intérêts de la nation.
À noter que l’article 167 du CGCL, qui institue la « Ville » lui donne le statut de commune en
précisant qu’elle est érigée pour mutualiser les compétences de plusieurs communes qui p
résentent une homogénéité territoriale. La ville a commeorganes le Conseil de ville et le Mair
e de ville .
Le conseil de ville est l’organe délibérant de la ville (Article 168 CGCT). Ces membres sont d
ésignés pour 5 ans à partir des élections des conseillers municipaux des communes qui la co
mpose dont cinquante-cinq pour cent (55%) des conseillers sont élus au scrutin proportionn
el sur listes complètes, et quarante-cinq pour cent (45%) sont désignés à partir des conseiller
s élus au scrutin majoritaire dans les communes constitutives de la ville. ( article L. 297 du co
de électoral ).
Le Maire de ville est l’organe exécutif de la ville et ses fonctions sont incompatibles avec ce
lle de Maire de commune. Il est au suffrage universel au scrutin proportionnel (article L. 297
du code électoral).
Les organes délibérants et exécutifs des deux ordres de collectivités territoriales dispos
ent de compétences respectives. Ce qui revient à voir les attributions des organes délibérant
s et celles des organes exécutifs.
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rritoriales et des organismes publics ou privés étrangers ou internationaux. Quant au consei
l municipal, il règle également par ses délibération les affaires de la commune. Il doit à ce tit
re assurer à l’ensemble de ses habitants les meilleures conditions de vie. Ainsi, il décide de l
a création et du mode de gestion des services publics municipaux ; intervient dans le domain
e de la planification et de la programmation du développement local. De façon plus spécifiq
ue, le CGCT confère des attributions au conseil municipal en matière de gestion des terres (a
ffectation et désaffectation des terres du domaine national ; plan général d’occupation des
sols ; projets d’aménagements, de lotissements ; etc.), de développement local (projets loc
aux et participation de la commune à leur financement ; acceptation ou refus des dons et leg
s ; etc.), de la sécurité publique (lutte contre les incendies et la pratique des feux de culture ;
etc.), des questions domaniales (acquisitions immobilières et mobilières ; classement, reclas
sement, ouverture, redressement, alignement, prolongement, élargissement ou suppression
des voies et places publiques ; création, délimitation et matérialisation des chemins de bétai
ls ; etc.). Le conseil municipal dispose enfin des compétences budgétaires (il délibère sur le b
udget de la commune et sur les comptes de gestion des matières ; entend le rapport du mair
e sur le budget et les comptes administratifs ; examine les comptes de gestion du receveur).
Au chapitre des compétences transférées, les organes délibérants ont des attributions
dans deux catégories de compétences majeures. D’une part, ils ont des attributions dans le
s domaines d’action économique (gestion et utilisation domaniale et foncière ; environnem
ent et gestion des ressources naturelles ; planification, aménagement du territoire, urbanism
e et habitat). D’autre part, ils ont des attributions dans les domaines de l’action de dévelo
ppement éducatif, culturel et sanitaire (jeunesse, sports et loisirs ; culture ; éducation, alpha
bétisation, promotion des langues nationales et formation professionnelle ; santé, populatio
n et action sociale).
S’agissant du Conseil de ville, ses compétences sont déterminées par les articles 169
et 170 du CGCT et se répartissent en compétences propres et en compétences transférées.
Dans le cadre des affaires propres, la ville est compétente en matière de plan général
d’occupation des sols ; de projets d’aménagements de lotissement, d’équipement des p
érimètres affectés à l’habitation ; de l’acceptation ou de refus des dons et legs ; du budget
de la ville ; des crédits supplémentaires ; des projets de la ville et de la participation de la vill
e à leurs financement ; des projets d’investissement humain ; de la gestion immobilière ; de
la voierie ; de la gestion des cimetières énumérés par décret ; de la lutte contre les incendies ;
de l’extension des réseaux d’éclairage publics et de tout autre compétence décider par le
s communes constituant la ville .
Au titre des compétences transférées, la ville assure la gestion des déchets et la lutte co
ntre l’insalubrité ; la gestion et l’entretien des hôpitaux de niveau 1 ; la participation à la c
ouverture maladie universelle ; la participation à l’organisation des compétitions sportives ;
la surveillance et la conservation des sites et monuments historiques ; la promotion et la val
orisation des sites et monuments historiques ; la promotion de la culture nationale et locale ;
l’allocation et la répartition de bourses et d’aides scolaires ; la promotion des langues nat
ionales et de la tradition orale ; l’élaboration du plan directeur d’urbanisme (PDU), du sch
éma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU), des plans d’urbanisme de détail
des zones d’aménagement concerté, de rénovation urbaine et de remembrement ; l’élab
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oration et l’exécution du plan de développement de la ville (PDV) ; la mise en œuvre du con
trat plan avec l’État pour la réalisation de projets de développement.
Les organes exécutifs des collectivités territoriales sont le président du conseil départe
mental pour le départemental et le maire pour la commune.
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