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Depuis son amorce dans les années 70, l’approche du développement « participé » à
travers l’utilisation des techniques et d’outils conviviaux à l’égard des populations, a été
largement sollicitée pour enclencher un processus d’auto-développement. Aujourd’hui, les
méthodes participatives reçoivent un écho favorable de la part des acteurs locaux et sont
appliquées à des champs et domaines (du rural à l’urbain, de la micro-finance à la nutrition…)
naguère appréhendés au travers des méthodes conventionnelles. Elles sont, de plus en plus,
préconisées, promues et même exigées par des organismes jadis réfractaires à leur endroit. Elles
suscitent, actuellement, un intérêt grandissant de la part des décideurs politiques et des experts,
qui y voient un levier déterminant pour le renforcement de la démocratie, la décentralisation et
la bonne gouvernance aux échelles locale et nationale. Ce document présente en grandes lignes
ces différents acquis.
I- Clarifications terminologiques
1. Etat unitaire, Etat fédéral et Etat unitaire décentralisé
Etat unitaire : forme de l’Etat la plus répandue qui comporte, sur un territoire, une
population soumise à une organisation politique et juridique géré par un seul appareil d’Etat qui
assume la plénitude de la souveraineté. Il peut être centralisé (qui renvoie à la centralisation)
ou décentralisé (qui renvoie à la décentralisation administrative) ;
Etat unitaire décentralisé : c’est un Etat dont la forme politique et juridique répond
au respect d’une institution unique donc la souveraineté n’admet de division, d’éclatement ou
de fédéralisme. Cette forme consolide la thèse de l’unicité ou l’indivisibilité institutionnelle.
3- Collectivités territoriales
L’article 4 : (1) de la loi N° 2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de la
décentralisation repris dans l’article 8 de la loi portant code des CTD du 24 décembre 2019
définit les collectivités territoriales comme des personnes morales de droit public. Elles
jouissent de l’autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et
locaux et règlent par délibération, les affaires de leurs compétences. A ce titre, les conseils des
collectivités territoriales ont pour mission de promouvoir le développement économique, social,
sanitaire, éducatif, culturel et sportif de ces collectivités.
Ce statut de personne morale trouve son fondement constitutionnel au titre X de la
constitution de 1996 sur des questions des Collectivités Territoriales Décentralisées.
L’art. 55 dans son alinéa - (1) Les énonce que les collectivités territoriales décentralisées
de la République sont les régions et les communes. Tout autre type de collectivité territoriale
décentralisée est créé par la loi. L’alinéa (2) conforte cette logique quand il dit que les
collectivités territoriales décentralisées sont des personnes morales de droit public. Elles
jouissent de l’autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et
locaux. Elles s’administrent librement par des conseils élus et dans les conditions fixées par la
loi. Les Conseils des collectivités territoriales décentralisées ont pour mission de promouvoir
le développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et sportif de ces collectivités.
4- La personnalité morale en droit administratif
Reconnaître la personnalité morale à une institution ou à un groupement revient à en
faire un sujet de droit titulaire d’un patrimoine, de droits et d’obligations. Toutefois, bien que
les personnes morales soient des sujets de droit, on ne peut les assimiler totalement aux
personnes physiques : il subsiste d’importantes différences. Tout d’abord, les personnes
morales obéissent à un principe de spécialité, c’est-à-dire que contrairement aux personnes
physiques, elles ne peuvent agir que dans le but pour lequel elles ont été créées. Ensuite, les
personnes morales bénéficient d’une certaine pérennité car leur durée n’est pas subordonnée
par la mort naturelle. Enfin, les personnes morales se sont pendant longtemps différencier des
personnes physiques par leur immunité pénale ; cependant le nouveau code pénal a mis fin à
cette situation et pose le principe d’une responsabilité pénale des personnes morales à
l’exception de l’Etat. Les collectivités territoriales de la République sont les régions et les
communes. Elles exercent leurs activités dans le respect de l’unité nationale, de l’intégrité du
territoire et de la primauté de l’Etat. Tout autre type de collectivité territoriale décentralisée est
créé par la loi.
5- Déconcentration et Décentralisation
La structure administrative camerounaise est dominée par la distinction entre
déconcentration et décentralisation.
a- La déconcentration
Pour illustrer la déconcentration Odilon Barrot affirmait au siècle dernier : " c’est
toujours le même marteau qui frappe, mais on en a raccourci le manche ". Dans les Etats
déconcentrés, l’administration étatique est organisée en plusieurs niveaux locaux qui sont
autant de relais du pouvoir central. L’administration est alors fortement hiérarchisée, car il
s’agit de transférer certaines attributions de la capitale vers des administrations déconcentrées
formées d’agents de l’Etat et obéissant à l’autorité centrale. Comme le résume M. JACQUE, "
la déconcentration consiste à insérer entre le centre et l’administré une cascade d’autorités
étroitement hiérarchisées auxquelles on confiera l’exercice de certaines attributions de l’Etat
sur les instructions et sous le contrôle des autorités centrales ". L’exemple le plus explicite de
la déconcentration est le préfet : nommé par le 1er ministre, le préfet est dans le cadre du
département le dépositaire de l’autorité gouvernementale. Il doit obéir aux ordres du
gouvernement sans pouvoir les modifier sous peine d’être révoqué car c’est un emploi à la
discrétion du gouvernement (autre ex. Recteur d’académie). La déconcentration est donc un
système dans lequel l’Etat unitaire gouverne et administre au moyen d’agents qui lui sont
entièrement subordonnés tout en étant disséminés dans les circonscriptions administratives du
territoire. En résumé, ce qui caractérise donc le plus la déconcentration, c’est l’existence d’un
pouvoir hiérarchique c’est-à-dire une relation d’autorité entre l’échelon central et les échelons
locaux.
b- La décentralisation
La décentralisation ne repose pas sur la même logique hiérarchique que la
déconcentration. Il y a décentralisation lorsque les décisions administratives ne sont plus prises
par le pouvoir central ou ses agents déconcentrés, mais par des autorités locales élues au
suffrage universel et dotées d’une autonomie à l’égard du gouvernement. La décentralisation
consiste donc à reconnaître à d’autres personnes publiques que l’Etat des pouvoirs
administratifs qu’elles exercent de manière autonome dans le cadre des lois. La décentralisation
peut être fonctionnelle ou territoriale : la décentralisation fonctionnelle est la plus rare : elle
consiste à reconnaître un pouvoir de décision à des services publics autonomes dotés de la
personnalité morale : Au Cameroun, il s’agit des établissements publics. Comme on l’a vu, ces
personnes publiques, bien qu’autonome, ont une sphère de compétence précise, c’est-à-dire une
spécialité bien identifiable. En pratique, la décentralisation revêt surtout un aspect territorial :
elle consiste alors à reconnaître un pouvoir de décision à des collectivités territoriales
bénéficiant d’une certaine marge de liberté en ce qui concerne certaines prérogatives qui leur
sont confiées par l’Etat. Pour être effective et se différencier de la déconcentration, la
décentralisation doit présenter plusieurs caractéristiques :
*Contrairement au phénomène de déconcentration qui est purement interne à l’Etat, la
décentralisation suppose la reconnaissance de la personnalité morale des collectivités
territoriale à qui l’Etat transfert des compétences.
*Cette personnalité juridique doit garantir l’autonomie des collectivités décentralisées
par rapport au pouvoir central : cette autonomie serait purement artificielle si les dirigeants de
la collectivité étaient nommés par le gouvernement et placés sous ses ordres. C’est pourquoi,
l’autonomie ne peut être acquise que par un moyen ; il faut que les dirigeants des collectivités
décentralisées ne soient pas nommés mais élus par les citoyens de la circonscription. Aussi les
collectivités locales sont-elles généralement gérées par une assemblée élue au suffrage
universel qui élit en son sein l’exécutif local.
*Enfin la décentralisation requiert existence d’un budget et surtout de ressources propres
ne relevant pas du bon vouloir de l’Etat. Le fait pour une collectivité territoriale de posséder
des ressources propres est en effet nécessaire si l’on veut parler d’autonomie.
Toutefois les collectivités décentralisées — même gouvernées et administrées par des élus —
ne peuvent agir de manière discrétionnaire. Elles sont non seulement tenues par les lois de
l’Etat, mais en outre n’ont que des pouvoirs limités par rapport à l’Etat. Cette limitation des
prérogatives des collectivités décentralisées est garantie par l’existence d’un contrôle de l’Etat.
Ce contrôle que l’on qualifie très souvent de tutelle est vital pour garantir la forme unitaire de
l’Etat. La tutelle ne doit pas être confondue avec un quelconque pouvoir hiérarchique : il ne
s’agit pas pour l’Etat d’user d’un quelconque pouvoir hiérarchique mais de s’assurer que les
lois sont respectées par les collectivités décentralisées et que celles-ci ne vont pas au des
pouvoirs que l’Etat leur a transférés.
L’article 2 de l’alinéa (1) de la loi 2004/017 comme l’article 8 du nouveau code énonce que la
décentralisation consiste en un transfert par l’Etat, aux collectivités territoriales décentralisées,
ci-après désignées "les collectivités territoriales", de compétences particulières et de moyens
appropriés. Elle constitue l’axe fondamental de promotion du développement, de la démocratie
et de la bonne gouvernance au niveau local.
La décentralisation par service quant à elle répond aux exigences techniques. C’est
un procédé juridique de gestion d’un service public par le moyen d’un Etablissement Public.
Droit de la décentralisation
Selon le Lexique des termes juridiques (Dalloz, 13ème Ed. 2001), le droit renvoie à
l’ensemble des règles régissant la vie en société et sanctionnées par la puissance publique.
Des lois récentes sont venues redonner à la décentralisation tout son sens. Ce sont
essentiellement la loi constitutionnelle du 18 janvier 1996 portant révision constitutionnelle de
celle du 02 juin 1972, et les lois du 22 juillet 2004 relative à l’orientation et les règles applicables
aux communes et régions, le nouveau code des CTD consolidant une place importante aux
libertés et responsabilités locales, qui augmentent sensiblement les compétences transférées aux
collectivités.
L’article 1er a loi du 18 janvier 1996 inscrit dans la constitution le principe même de
la décentralisation puisqu’il y est précisé à l’alinéa (2) que La République du Cameroun est un
État unitaire décentralisé. Pour réaffirmer que la république qui demeure indivisible est
décentralisée. Cette affirmation doit être complétée par un principe nouvellement introduit qui
est le principe de subsidiarité, puisqu’elle précise que « les collectivités territoriales ont
vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des compétences qui peuvent le mieux être
mises en œuvre à leur échelon… ». Cela signifie qu’une compétence est mieux assurée par
l’échelon local que celui national, il faudra opter pour le local si la loi le permet. La loi indique
également que les collectivités disposent « d’un pouvoir réglementaire pour l’exercice de leurs
compétences » mais cette précision vient relever que ce pouvoir réglementaire ne peut
évidemment s’exercer qu’en application de loi qui en fixe les limites et les champs
d’application.
Les lois de 2004 sur la décentralisation énoncent 2 principes importants visés dans le
nouveau texte concernant l’autonomie financière des collectivités locales. Il indique tout
d’abord que tout transfert de compétence entre l’Etat et les collectivités territoriales doit
s’accompagner de l’attribution de ressources équivalentes à celles qui étaient consacrées à leur
exercice en rajoutant par ailleurs que toute création ou extension de compétences provoquant
une augmentation des dépenses devait être suivie de ressources déterminées par la loi. En
somme, la loi précise que les transferts nouveaux de compétences ne doivent pas entraîner de
difficultés financières supplémentaires pour les collectivités.
Les collectivités doivent bénéficier d’une part déterminante de recettes fiscales et des
ressources propres dans l’ensemble de leurs ressources. Les collectivités devront assurer dans
la mesure du possible l’autofinancement de leurs charges, les dotations de l’Etat ne pouvant
être la ressource majeure.
Dans ce sens où celles-ci n’auraient pas les épaules suffisamment larges pour en assurer une
exécution convenable. Néanmoins, il faut bien comprendre qu’un certain partage des
compétences est nécessaire et indispensable au sein de tout Etat, celui-ci ne pouvant pas
absorber l’intégralité de la vie d’une nation. Le législateur s’est souvent peu préoccupé de
délimiter précisément les domaines de compétences régaliennes des autres compétences,
agissant au coup par coup, lorsque au XIXe siècle, il a commencé à transférer des compétences
aux collectivités locales. En particulier, il n’avait aucune vue d’ensemble.
II- Historique
C’est ainsi qu’après une longue et éprouvante période de débat sur la décentralisation,
la volonté politique camerounaise, de consacrer un système de gestion des affaires publiques
plus efficace, se concrétise au soir du 18 Avril 1996 à travers la promulgation de la loi portant
révision constitutionnelle, qui fait du Cameroun un « Etat Unitaire Décentralisé » matérialisé
par les CTD (régionalisation et municipalisation).
*Dès 1922 dans le Cameroun Britannique d’abord, l’autorité coloniale crée « les Native
Court ». Les Native Authorities avaient le droit de légiférer et d’établir des impôts sous le
contrôle des Districts Officiers. C’était la politique de l’indirect rule.
*Le mouvement est déclenché dix-neuf (19) ans plus tard dans le Cameroun français avec
l’introduction des Communes Mixtes dans lesquelles le Maire est nommé et le Conseil
Municipal élu.
*En 1955 une nouvelle étape est franchie avec la distinction juridique de deux types de
communes : d’une part, les communes de plein exercice (CPE) où le Conseil Municipal est élu
et élit à son tour en son sein le Maire et ses Adjoints ; et d’autre part, les communes de moyen
exercice (CME) dont le Maire et les Adjoints sont nommés. Cette organisation prévaudra
jusqu’en 1974, soit 14 ans après l’indépendance.
*En 1974, la commune est définie comme une collectivité publique décentralisée et une
personne morale de droit public dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière.
Et si le principe de l’élection du Conseil Municipal reste un acquis, le système institué fait
coexister deux (02) modes de désignation de l’exécutif : dans les communes rurales les
Administrateurs Municipaux sont nommés ; dans les communes urbaines, les Maires sont élus
par les Conseils Municipaux, sauf dans certaines grandes villes où des Délégués du
Gouvernement sont nommés. Une loi de 1987 transforme ces grandes agglomérations en
communautés urbaines, ayant en leur sein des communes urbaines d’arrondissement dirigées
par des Maires élus. Il faut dire que jusque-là, la décentralisation en tant que mode de gestion
n’est pas encore admise. Ces stratégies mises en place visent à garantir l’autorité du pouvoir en
place. Mais dès 1996, les choses vont devenir un peu plus concrètes pour répondre réellement
aux besoins des populations.
3- Récapitulatif : décentralisation
• Décentralisation territoriale
Collectivité territoriale
• Région
• Commune
• Décentralisation fonctionnelle
Etablissement public
4- Les difficultés et les stratégies
La mise en œuvre de la décentralisation fait face à plusieurs difficultés au nombre desquelles
on peut citer :
- l’insuffisance des moyens financiers propres dans la plupart des CTD (92% des communes
sont incapables de s’autofinancer), et la résistance à transmettre suffisamment les moyens tels
que prévu par la règlementation ;
- l’absence d’une culture de gouvernance locale et de démocratie participative ;
- l’insuffisance quantitative et qualitative des ressources humaines au niveau local ;
- l’inorganisation de la société civile qui devrait être un partenaire important des CTD ;
- l’inadaptation des services déconcentrés de l’Etat, appelés à accompagner les CTD dans la
réalisation de leurs objectifs de développement ;
Face à ces problèmes, le Cameroun a opté pour une approche pragmatique et progressive.
b- Communes
Loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 est celle fixant les règles applicables aux communes,
L’article 23 traite des organes de la commune qui sont :
-- le conseil municipal ;
-- l’exécutif communal.
Concernant les attributions du conseil municipal, l’article 26 du présent texte énonce que :
(1) Le conseil municipal est l’organe délibérant de la commune.
(2) Il règle, par délibérations, les affaires de la commune.
Le conseil municipal délibère sur les matières prévues par la loi d’orientation de la
décentralisation, ainsi que sur celles prévues par la présente loi. Il peut déléguer l’exercice
d’une partie de ses attributions au maire, à l’exception de celles visées à l’article 41 (1) de la
présente loi de 2004/018.
Pour ce qui est du fonctionnement du conseil municipal, l’article 30 dans les deux alinéas
décline en substance que :
(1) Le conseil municipal se réunit en session ordinaire une fois par trimestre, pendant une
durée maximale de sept jours.
(2) Pendant les sessions ordinaires, le conseil municipal ne peut traiter que des matières qui
rentrent dans ses attributions.
2- organes de supervision
Plusieurs organes supervisent l’action des CT
b- Le MINDDEVEL
c- le Senat
Le chapitre II de la constitution N°96/06 du 18 janvier 1996 traite DU SENAT. Il
dispose dans l’article 20 (1) que le Sénat représente les collectivités territoriales décentralisées.
Dans l’alinéa (2), des précisions sont faites que chaque région est représentée au Sénat par dix
(10) sénateurs dont sept (7) sont élus au suffrage universel indirect sur la base régionale et trois
(3) nommés par le Président de la République. L’alinéa (3) prévoit que les candidats à la
fonction de sénateur ainsi que les personnalités nommées à ladite fonction par le Président de
la République doivent avoir quarante (40) ans révolus à la date de l’élection ou de la nomination.
La durée du mandat des sénateurs est de cinq (5) ans.
L’art 166 (4) de la loi N°2019/024 du 24 décembre 2019 portant code général des CTD
dit que les sénateurs de la commune de rattachement peuvent assister aux travaux du conseil
municipal avec voix consultative
d- l’Etat
Les critères de répartition de la Dotation Générale de la Décentralisation sont fixés,
chaque année par décret du premier Ministre, après avis du Conseil National de la
Décentralisation. Une quote-part du montant de la Dotation Générale de la Décentralisation est
affectée au renforcement des moyens d’action des services déconcentrés de l’Etat qui apportent
leur concours ou leur appui aux collectivités territoriales décentralisées dans l’accomplissement
de leurs missions.
1- Consécration constitutionnelle
La constitution de 1996 consacre le caractère décentralisé de l’Etat, définit le régime
juridique et énonce les principes généraux de la décentralisation au Cameroun. Elle institue
notamment une deuxième catégorie de collectivité territoriale décentralisée, la Région. Il s’agit
ici du socle de base dont le référent est la loi fondamentale. Ladite constitution dans son article
1er alinéa (2) énonce que l’e Cameroun est un Etat unitaire décentralisé.
Le constituant de 1996 précise également dans son article 20 que « (1) Le Sénat
représente les collectivités territoriales décentralisées. (2) Chaque région est représentée au
Sénat par dix (10) sénateurs dont sept (7) sont élus au suffrage universel indirect sur la base
régionale et trois (3) nommés par le Président de la République. (3) les candidats à la fonction
de sénateur ainsi que les personnalités nommées à ladite fonction par le Président de la
République, doivent avoir quarante (40) ans révolus à la date de l’élection ou de la
nomination. (4) La durée du mandat des sénateurs est de cinq (5) ans ». Son fonctionnement
est détaillé dans les articles 21 à 24 de la même constitution.
Pour que le développement puisse suivre, l’Etat met à la disposition des collectivités des
moyens pour faciliter l’exécution de ces missions. L’art. 56 de la constitution dans son alinéa
1er le conforte en précisant que « l’Etat transfère aux régions, dans les conditions fixées par la
loi, les compétences dans les matières nécessaires à leur développement économique, social,
sanitaire, éducatif, culturel et sportif ». Pour éviter toute confusion, les dispositions ont été
prises pour que les rôles de chaque partie soient observés. L’alinéa (2) de cet article 56 de la loi
96 détermine que, le partage des compétences entre l’Etat et les régions dans les matières ainsi
transférées, les ressources des régions, le domaine et le patrimoine particulier de la région.
Pour s’assurer et s’entourer des précautions dans le fonctionnement des CTD, l’Etat a
introduit un représentant dont les missions sont de contrôler les intérêts étatiques. Sa charge
consiste à opérer de manière permanente des contrôle tant administratifs que financiers afin,
soit de s’assurer du bon fonctionnement de l’institution, du respect de la réglementation en
vigueur, ou du respects des feuilles de routes prévues à l’effet d’assurer le bon fonctionnement
des entités appelées à relayer les tâches d’intérêt général confiées aux CTD. Ce contrôle va
jusqu’au contrôle de la gestion financière. L’article 58 alinéa (1) de la constitution de 1996
énonce que « dans la région, un délégué nommé par le Président de la République représente
l’Etat. A ce titre, il a la charge des intérêts nationaux, du contrôle administratif, du respect
des lois et règlements et du maintien de l’ordre public ; il supervise et coordonne sous
l’autorité du Gouvernement, les services des administrations civiles de l’Etat dans la région.
(2) Il assure la tutelle de l’Etat sur la région ».
Pour limiter les tendances des responsables des régions dans l’exercice de leur mission,
la loi a prévu des retraits de pouvoirs et de suspensions en cas d’exagération, ou d’acte pouvant
conduire à la remise en cause soit de la forme des institution, soit la remise en cause de la paix
ou la sécurité. L’article 59 alinéa (1) précise que le Conseil régional peut être suspendu par le
Président de la République lorsque ledit organe :
Les autres cas de suspension sont fixés par la loi. L’alinéa (2) dit que le Conseil régional
peut être dissous par le Président de la République, après avis du Conseil constitutionnel, dans
tous les cas prévus à l’alinéa (1) ci - dessus. Les autres cas de dissolution sont fixés par la loi.
(3) La substitution de plein droit par l’Etat dans les cas prévus aux alinéas (1) et (2) ci - dessus
est décidée par le Président de la République. (4) Les modalités d’application du présent article
sont fixées par la loi. Art. 60.- (1) Le Président et le bureau du Conseil régional peuvent être
suspendus par le Président de la République lorsque lesdits organes :
Les autre cas de suspension sont fixes par la loi. (2) le Président et le bureau du Conseil
régional peuvent être destitués par le Président de la République, après avis du Conseil
constitutionnel, dans tous les cas prévus à l’alinéa (1) ci - dessus. Les autres cas de destitution
sont prévus par la loi. (3) La substitution de plein droit par l’Etat dans les cas prévus aux alinéas
(1) et (2) ci – dessus est décidée par le Président de la République. (4) Les modalités
d’application du présent article sont fixées par la loi.
• L’Adamaoua ;
• Le Centre ;
• L’Est ;
• L’Extrême Nord ;
• Le Littoral ;
• Le Nord ;
• Le Nord – Ouest ;
• L’Ouest ;
• Le Sud ;
• Le Sud - Ouest.
2- La consécration légale
L’ensemble des textes de loi qui fondent et organisent la décentralisation au Cameroun
constituent des éléments de consécration de cet mode de gestion. Ces textes sont de plusieurs
ordres.
Les lois
La loi désigne toute règle écrite, générale et permanente élaborée par le parlement. En
ce qui concerne l’encadrement législatif, depuis la consécration juridique de la décentralisation
au Cameroun, nous avons:
Avant 1996
Plusieurs textes légaux encadraient la décentralisation :
Les questions de personnel ne sont pas abordées de manière particulière. Les recrutements
sont faits dans les mêmes conditions que ceux des agents non permanents de l’administration
coloniale. Il est à signaler que de nombreuses communes connaissent déjà une pléthore d’agents
non qualifiés, à cause des recrutements politiques, de l’absence d’organigrammes stables et de
profils de postes.
A partir de 1996 :
- La Loi no 96/06 du 18 Avril 1996 portant révision de la Constitution Camerounaise
du 02 Juin 1972
- La Loi no 2004/017 du 22 Juillet 2004 d’Orientation de la décentralisation
- La Loi no 2004/018 du 22 Juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes
- La Loi no 2004/019 du 22 Juillet 2004 fixant les règles applicables aux régions
- La Loi no 2006/004 du 14 Juillet 2006 fixant le mode d’élection des conseillers
régionaux
- La Loi no 2006/005 du 14 Juillet 2006 fixant le mode d’élection des sénateurs
- La Loi no 2008/001 du 14 Avril 2008 modifiant et complétant certaines dispositions
de la Loi no 96/06 du 18 Avril 1996 portant révision de la Constitution Camerounaise
du 02 Juin 1972 en son article 67 (6) nouveau
- Loi no 2009/019 du 15 Décembre 2009 portant fiscalité locale
- Loi no 2009/11 du 10 Juillet 2009 portant régime financier des collectivités
décentralisées
- La loi N°2019/024 du 24 décembre 2019 portant code général des CTD
Mais il faut tout de même relever qu’avant 1996, il existait déjà certaines lois qui posaient les
jalons de la décentralisation et qui, aujourd’hui, intègrent légitiment la législation en matière de
décentralisation au Cameroun. Il s’agit en l’occurrence de :
3- Consécration règlementaire
Parmi les textes règlementant et consacrant la décentralisation au Cameroun, il y a
également les textes règlementaires. Les textes réglementaires sont des actes pris par les
membres du gouvernement. Dans la constitution du gouvernement, les membres sont composés
du Chef du Gouvernement (Premier Ministre), et les Ministre de la République. Ces actes sont
appelés des actes de gouvernement ou des règlements. On en dénombre plusieurs.
3-1.Les décrets
Les décrets sont des textes exécutoires à portée générale ou individuelle signés soit par
le Président de la République, soit par le Premier Ministre. Il s’agit en réalité des décisions
gouvernementales prises par ces deux autorités suscitées qui ont force de Loi. En matière de
décentralisation au Cameroun sans exhaustivité, il en existe plusieurs dont les plus essentielles
sont :
- Le Décret no 2005/104 du 13 Avril 2005 portant organisation du Ministère de
l’Administration Territoriale et de la Décentralisation
- Le Décret no 2007/115 du 13 Avril 2007 portant création de nouveaux
arrondissements
- Le Décret no 2007/117 du 24 Avril 2007 portant création des communes
- Le Décret no 2008/013 du 17 Janvier 2008 portant organisation et fonctionnement
du Conseil National de la Décentralisation
- Le Décret no 2008/014 du 17 Janvier 2008 portant organisation et fonctionnement
du Comité Interministériel des services locaux
- Le Décret no 2008/15-26 du 17 Janvier 2008 portant création des communautés
urbaines
- Le Décret no 2008/376 du 12 Novembre 2008 portant organisation administrative de
la République du Cameroun
- Le Décret no 2008/0752/PM du 24 Avril 2008 précisant certaines modalités
d’organisation et de fonctionnement des organes délibérants et des exécutifs de la
commune, de la communauté urbaine et du syndicat des communes
- Le Décret no 2008/377 du 12 Novembre 2008 fixant les attributions des chefs des
circonscriptions administratives et portant organisation et fonctionnement de leurs
services
- Le Décret no 2009… du 5 Août 2009 sur les modalités d’évaluation et de répartition
de la dotation générale de la décentralisation
- Le décret N° 77/494 du 07 décembre 1977 crée et organise le CENTRE DE FORMATION
POUR L’ADMINISTRATON MUNICIPALE (CEFAM), sur les cendres du Local
Government Training Center de l’ancien Cameroun Occidental et le personnel communal
est placé sous l’empire du décret N°78/484 relatif aux agents contractuels et décisionnaires
de l’État régi par le code du travail.
- Le Décret N°2018 du 1er août 2018 portant organisation du ministère de la décentralisation
et du développement local.
Selon les auteurs tel que Jacques MOREAU (Administration régionale, locale et
municipale, mémento Dalloz, 1975.), la notion de CTD correspond à une entité à cinq traits
fondamentaux :
1.1. La commune
C’est l’échelon de base, le premier niveau de la décentralisation au Cameroun. C’est par
excellence la collectivité de proximité en tant que celle qui se préoccupe des choses qui touchent
directement et immédiatement à la vie des populations. Au Cameroun elle se caractérise par :
- le Conseil municipal et ;
- l’exécutif municipal ayant à sa tête le maire.
Loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 est celle fixant les règles applicables aux communes, dans
son article 23 traite des organes de la commune qui sont le conseil municipal et l’exécutif
communal.
Concernant les attributions du conseil municipal, l’article 26 du présent texte énonce que :
(1) Le conseil municipal est l’organe délibérant de la commune.
(2) Il règle, par délibérations, les affaires de la commune.
Le conseil municipal délibère sur les matières prévues par la loi d’orientation de la
décentralisation, ainsi que sur celles prévues par la présente loi. Il peut déléguer l’exercice
d’une partie de ses attributions au maire, à l’exception de celles visées à l’article 41 (1) de la
présente loi.
Pour ce qui est du fonctionnement du conseil municipal, l’article 30 dans les deux alinéas
décline en substance que :
(1) Le conseil municipal se réunit en session ordinaire une fois par trimestre, pendant une
durée maximale de sept jours.
(2) Pendant les sessions ordinaires, le conseil municipal ne peut traiter que des matières qui
rentrent dans ses attributions.
Il peut arriver qu’il y ait des circonstances pouvant empêcher le maire ou l’un de ses adjoints
d’être disponible pour une situation importante, un poste est autorisé d’être crée pour palier au
manquement. L’article 59 de la loi de 2004/018 et l’art 198 du code général des CTD prévoit à
l’alinéa (1) que lorsqu'un obstacle quelconque ou l'éloignement rend difficiles, dangereuses ou
momentanément impossibles les communications entre le chef-lieu et une portion de la
commune, un poste d’adjoint spécial peut y être institué par délibération motivée du conseil
municipal.
(2) L'adjoint spécial prévu à l'alinéa (1) est élu parmi les conseillers résidant dans cette
portion de la commune. L'adjoint spécial :
-- remplit les fonctions d'officier d'état civil ;
-- peut être chargé de l'exécution des lois et règlements de police dans cette portion de la
Commune.
(3) Les fonctions d'adjoint spécial cessent avec le rétablissement de la situation normale.
Cette cessation est constatée par délibération du conseil municipal.
(4) La délibération visée à l'alinéa (1) est soumise à l'approbation préalable du représentant
de l'Etat.
1.2 La région
C’est la dernière-née des CTD dont l’acte fondateur est la constitution dans sa révision
de 1996. Mais il faut dire que le fait régional n’est pas une innovation dans la vie politique,
sociale ou administrative au Cameroun. Historiquement, la région a bien existé au Cameroun
en tant que circonscription administrative regroupant plusieurs départements (1935). Au cours
de son évolution, la région à subit des mutations et cumule en l’état actuel de droit camerounais
les qualités de CTD et de circonscription administrative. Elle regroupe dans ses limites
territoriales plusieurs départements, des communautés urbaines et un nombre encore plus
important de commune. Son originalité réside donc dans son échèle territoriale située entre la
commune jugée parfois trop petite et l’Etat jugé trop grand.
b- le Senat
d- l’Etat
La loi constitutionnelle de 1996 dans à l’article 55 alinéa 3 et 4 dit que « (alinéa (3))
l’Etat assure la tutelle sur les collectivités territoriales décentralisées dans les conditions fixées
par la loi. (4), il veille au développement harmonieux de toutes les collectivités territoriales
décentralisées sur la base de la solidarité nationale, des potentialités régionales et de l’équilibre
inter – régional.
Pour renforcer cette vision, la loi de 2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de
la décentralisation instruit dans son article 10 alinéa (1) que l’ « Etat assure la tutelle sur les
collectivités territoriales ». L’alinéa (2) énonce que « l'Etat veille au développement
harmonieux de toutes les collectivités sur la base de la solidarité nationale, des potentialités
régionales et communales et de l'équilibre inter-régional et intercommunal ».
Les critères de répartition de la Dotation Générale de la Décentralisation sont fixés
chaque année par décret du Premier Ministre, après avis du Conseil National de la
Décentralisation. Une quote-part du montant de la Dotation Générale de la Décentralisation est
affectée au renforcement des moyens d’action des services déconcentrés de l’Etat qui apportent
leur concours ou leur appui aux collectivités territoriales décentralisées dans l’accomplissement
de leurs missions.
La consolidation de cette tutelle se trouve au titre IV de la loi de 2004 /017 sur les
collectivités territoriales décentralisées dont l’article 66 : évoque dans alinéa (1) que l'Etat
assure la tutelle sur les collectivités territoriales, conformément aux dispositions de la présente
loi. Les pouvoirs de tutelle de l'Etat sur les collectivités territoriales sont exercés, sous l'autorité
du président de la République, par le ministre chargé des Collectivités territoriales et par le
représentant de l'Etat dans la collectivité territoriale.
Le gouverneur est le délégué de l'Etat dans la région. A ce titre, il a la charge des intérêts
nationaux, du contrôle administratif, du respect des lois et règlements et du maintien de l'ordre
public; il supervise et coordonne sous l'autorité du gouvernement, les services 'des
administrations civiles de l'Etat dans la région.
Le préfet assure la tutelle de l'Etat sur la commune. Le gouverneur et le préfet sont les
représentants du président de la République dans leur circonscription administrative.
L’alinéa (4) dans la précision des rôles des préfets et gouverneurs qu’ils représentent également
le gouvernement et chacun des ministres et ont autorité sur les services déconcentrés de l'Etat
dans leur circonscription, sous réserve des exceptions limitativement énumérées par décret du
président de la République. Le gouverneur et le préfet sont seuls habilités à s'exprimer au nom
de l'Etat devant les conseils des collectivités territoriales de leur circonscription.
Ils peuvent toutefois, en cas d'empêchement dûment motivé auprès du ministre chargé
des Collectivités territoriales, délégués à cet effet un fonctionnaire des services du gouverneur
ou de la préfecture, suivant l'ordre protocolaire fixé par la réglementation en vigueur.
1
Article 55, alinéa 2 de la Constitution.
2
Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Vol, 1, PP. 93 et 95. Cité par Yves Mény, Centralisation
et décentralisation dans le débat politique français 51945-1969), Paris, LGDJ, 1974, PP.30 et et s.
emboîtant le pas, Maurice Hauriou affirme qu’un pays n’a pas seulement besoin d’une bonne
administration, mais aussi de la liberté politique. La décentralisation est réputée donner
l’occasion d’instrumenter cette liberté politique3.
La notion de démocratie locale a connu une relative éclipse pour faire place à des thèmes
nouveaux comme la suppression de la tutelle administrative a priori. Mais cette suppression fut
plus une revendication des élus que le résultat d’une pression des habitants des communes. le
principe de la libre administration des collectivités territoriales confère aux autorités locales, la
compétence de prendre des mesures à caractère réglementaire alors que le pouvoir
réglementaire est exercé par le président et le premier ministre. Une lecture attentive de la
Constitution permet de voir que la libre administration des collectivités territoriales
décentralisées est une garantie accordées aux populations pour l’exercice des libertés locales 4.
Ces précisions sont importantes dans le contexte de notre pays où la tentation sécessionniste
s’est parfois manifestée de manière sérieuse. Dès lors, il y a lieu de s’interroger sur les
articulations du principe de libre administration des collectivités territoriales avec la notion de
démocratie locale.
Le principe de la libre administration des collectivités locales signifie-t-il démocratie
locale ? Ou bien, s’agit-il d’une démocratie dans la collectivité (humaine) locale ou d’une
démocratie pour la collectivité locale, personne juridique, dans ses rapports avec l’Etat ? Est-
ce une manière de réaliser la démocratie que de rapprocher la décision publique du territoire où
elle s’inscrit comme l’affirmait l’ancien chef d’Etat français François Mitterrand5 ?
Instituer l’élection comme seul mode d’accès à la gestion des collectivités territoriales
Les élections locales constituent pour les populations, le cadre d’apprentissage de la
démocratie et de la tolérance. Dans un contexte favorable à l’exercice de leur liberté politique,
elles doivent saisir cette opportunité pour à l’exercice du pouvoir6. L’amélioration de leur cadre
de vie peut dépendre dans une certaine mesure de leur volonté exprimée dans l’urne. Il s’agit là
d’un critère fondamental de la décentralisation selon Maurice Hauriou. Pour lui, celle-ci
« consiste en la création de centres d’administration publique autonomes où la nomination des
agents provient du corps électoral de la circonscription et où ces agents forment des agences
3
Maurice Hauriou, précis de droit administratif, paris, 1921 ; cité par Yves Mény, op. cit. P. 31.
4
L’alinéa 1 de l’article 14 de la loi n° 2004/017 sur l’orientation de la décentralisation est sur ce point, clair et net :
«Aucune collectivité territoriale ne peut délibérer ni en dehors de ses réunions légales, ni sur un sujet étranger à
ses compétences ou portant atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’ordre public, à l’unité nationale ou à l’intégrité du
territoire ».
5
Cité par Edmonde Charles-Roux, in Michel Crozier et Sylvie Trosa (dir), La décentralisation, réforme de l’Etat,
Paris, ED. Pouvoirs locaux, 1992, P. 54.
6
Jean-Pierre KUATE, Les élections locales au Cameroun. L’élection des conseillers municipaux et du maire,
Imprimerie MACACOS, Douala, 2002, p. 11.
collectives ou des assemblées »7. Au Cameroun, les communes des grandes villes sont
regroupées par des communautés urbaines qui sont dirigées par des personnalités nommés par
le pouvoir appelés, délégués du gouvernement. Ces derniers qui, coiffent les exécutifs
municipaux sont les véritables titulaires des pouvoirs municipaux. Le Cameroun gagnerait
beaucoup en résolvant ce déficit démocratique qui pose avec acuité dans le domaine de la
décentralisation territoriale.
Des populations locales sont le plus attendus dans la gestion des affaires qui les
concernent de près. La reconnaissance à ces populations de certains droits et libertés en matière
de démocratie locale est sur ce point souhaitable au Cameroun, tels le droit de pétition, le
référendum local, la consultation locale8.
Les élus locaux ;
Les responsables des services et institutions en charge des questions de
décentralisation.
7
Précis de droit administratif et droit public, 9ème édition, Sirey, Paris, 1919, p. 171.
8
Le droit de pétition est le droit pour les électeurs d’une collectivité locale de demander l’inscription à l’ordre du
jour de l’assemblée délibérative d’une question relevant de ses compétences. Le référendum local est la possibilité
pour les collectivités territoriales de soumettre à la décision de leurs électeurs un projet de texte. La consultation
locale est la possibilité accordée aux collectivités territoriales de saisir leurs électeurs pour avoir leur consentement
sur une décision à prendre.