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Université Hassan II- Ain chock 6 éme semestre ;

Faculté des Sciences Juridiques, des sciences économiques et


gestion
Economiques et Sociales Option : Gestion
Casablanca

Présentation
du secteur
marocain des
assurances

Sous la direction de :
Mr.khalid BENANI DAKHAMA

Réalisée par :

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Mlle.Fatima Zahra BENABADJI

Sommaire
Introduction
Généralités sur les assurances

Section 1: Classification juridique des assurances :


I. les assurances de dommages :
II. les assurances de personnes :

Section 2 : Les acteurs de la scène d’assurance :


1. l’Etat :
2. Les sociétés d’assurances :
3. La société centrale de réassurance :
4. Les experts
5. Les actuaires
6. Les consultants
7. Les Risk Managers
8. Les intermédiaires d’assurances :

Section 3 : Le cadre juridique et le contrat d’assurance


I- Le cadre juridique :
II- Le contrat d’assurance :

BRANCHES D’ASSURANCES

Section 1 : Assurance sur la vie

Section 2 : L’assurance automobile

Section 3 : La réassurance

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Introduction

a. L’idée de l’assurance et son évolution

L’assurance est une institution récente dont les prémices remontent à l’antiquité.

En effet, de tout le temps l’homme a cherché à se prémunir contre l’insécurité. C’est ainsi
qu’une ébauche de l’assurance mous est donnée avec le « prêt à la grosse » (sous entendu
la grosse aventure) qui est un contrat de prêt maritime présentant une notion de
spéculation. C’est avec la disparition du caractère spéculatif de cette opération pendant le
moyen âge (sous l’action de l’église avec le Pape Grégoire IX) qu’est née l’assurance
maritime et une place de choix lui est par la suite réservée en Europe, et particulièrement
en Angleterre avec la naissance de Lloyd de Londres.

Quant à l’assurance terrestre elle date du XVII ème siècle. C’est en Angleterre
qu’elle fit son apparition pour la première fois à la suite du grand incendie qui a détruit
des quartiers entiers de Londres en 1666. La naissance de l’assurance incendie à Londres
fit tâche d’huile en Europe.

D’autres formes d’assurances naquirent par la suite favorisée par le phénomène


urbain, l’essor démographique et l’exode rural vers les cités industrielles.

Le changement des conditions de vie due à l’industrialisation et à la mécanisation


ainsi que la naissance des techniques de la statistique et surtout le sentiment profond des
chefs de famille de se préserver des coups de sort encourage à l’épargne st par la même à
l’assurance-vie sous ses différentes formes.

L’accroissement des risques de tous genres incite les pouvoirs publics, parfois
sous la pression des juges, à rendre certaines formes d’assurances obligatoires, c’est le cas
notamment des assurances de responsabilité civile imposées d’abord en matière d’accident
de travail et étendues en suite aux accidents de la circulation et à d’autres formes
d’assurances.

L’action des pouvoirs publics s’étend par la suite à la constitution et au


fonctionnement des entreprises d’assurance sur lesquelles s’instaurent peu à peu un
contrôle plus ou moins strict selon les concepts sociopolitiques de chaque pays.

L’évolution de l’assurance se caractérise enfin par une certaine socialisation.

Tenant compte de l’intérêt général et de la protection, des économiquement faibles, les


pouvoirs sont intervenus pour assurer la protection de certaines familles sociales et
particulièrement les salariés contre les risques qui peuvent menacer leurs personnes :
maladie,invalidité,vieillesse.

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b. L’assurance au Maroc

L’assurance connut sous sa forme actuelle est liée à l’avènement du protectorat. Il


existait bien sûr une forme d’assistance sociale encouragée d’ailleurs par les percepts de
l’Islam. Mais l’assurance en tant que technique moderne a pris naissance avec le protectorat,
les étrangers qui s’installèrent au Maroc continuèrent à assurer auprès des sociétés
d’assurance installées dans leur pays d’origine.

La société marocaine musulmane restant en marge de cette pratique et il était


inconcevable pour un musulman d’aller s’assurer auprès d’une société contre le risque
touchant à sa vie humaine. Toutefois, l’évolution de la vie économique et sociale incita les
pouvoirs publics à s’aligner sur les pays à civilisation occidentales et le sultan par le dahir
daté du 28 Novembre 1934 donna la délégation au « Grand Vizir en vue de réglementer tout
ce qui concerne les assurances, de quelque nature qu’elles soient et d’édicter les pénalités
nécessaires contre ceux qui contreviendraient aux arrêtés qui seront pris à cet effet ».

Cette délégation prouve que l’assurance était considérée par le Sultan comme
immorale au même titre que les boissons alcoolisées et les jeux du hasard. En tant qu’Emir
des croyants il ne devait pas s’immiscer dans ces affaires. Cette délégation ne disparaîtra
qu’après l’interdépendance par le dahir du 15 Février 1950.

Les premières sociétés qui s’installèrent au Maroc sont toutes étrangères. Elles
exerçaient au Maroc soit sous forme de petites agences soit sous forme de délégation. Par la
suite prirent naissance au Maroc des sociétés de droit marocain mais où le capital était
majorité entre les mais de personnes étrangères. La première société marocaine qui prit
naissance avec la participation de capitaux marocains fût la Royale Marocaine d’Assurances
née en 1950.

La législation marocaine a connu un grand développement en 1934 avec la


réglementation du contrat et en 1941 avec les textes sur le contrôle et le fonctionnement des
entreprises d’assurances. Cette réglementation s’inspirait largement des textes français.

C’est après l’interdépendance que l’assurance au Maroc connaîtra une très grande
évolution tant au niveau de la réglementation et du contrôle qu’au niveau de l’organisation du
marché.

Dominé par les sociétés étrangères (prés de 230 en 1956), le marché marocain avec l
encouragement des pouvoirs publics va connaître une grande transformation après
l’indépendance.

Les premières initiatives s’orientèrent vers l’élimination tout d’abord du marché


marocain de toutes les sociétés marginales ou de façade qui n’avaient de sociétés que le nom
et qui en fait consistaient en de simples agences.

L’élimination des ces sociétés sera réalisée grâce au minimum du chiffre d’affaires
qui sera fixé à 1M de dirhams en 1965 à 4M en 1970. Ces mesures eurent pour résultat

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immédiat de faire disparaître du marché toutes les petites sociétés. En 1970 le nombre des
sociétés tomba à 54 sociétés.

La deuxième étape après la concentration fût la marocanisation :

- celles des cadres d’abord facilités par la création d’une école d’assurance à
Casablanca, et le départ massif des étrangers.
- Celle du capital ensuite qui fût entamés dés l’indépendance (à souligner la
création en 1960 de deux sociétés nationales avec la participation de l’Etat par
l’intermédiaire de la Caisse de Dépôt et de Gestion = la compagnie nord-africaine et
Intercontinentale d’assurances et la Société Centrale de Réassurance. Actuellement
cette marocanisation est totale conformément au dahir du 2 Mars 1973 qui l’a rendue
obligatoire au niveau de certaines activités dont l’assurance (au niveau des
intermédiaires comme au niveau des entreprises).

L’assurance au Maroc connaîtra également une certaine socialisation avec la


création : de caisse interprofessionnelle dont la C.I.M.R, et de caisses mutuelles maladie ou de
retraite, en particulier la C.M.R et de caisses instituées par des organismes publics ou semi-
publics, la C.N.S.S, ainsi qu’avec l’institution d’assurances obligatoires telles la
Responsabilité civile, automobile, la chasse, l’assurance des accidents de travail des marins
pêcheurs, du personnel des sociétés concessionnaires de l’Etat.

Cette socialisation a été renforcée par la création (par dahir du 4 octobre 1977)d’un
régime collectif d’allocation de retraite ayant pour objet d’assurer au titre du risque vieillesse
et du risque d’invalidité décès des prestations au profit du personnel contractuel de droit
commun, temporaire journalier et occasionnel de l’Etait ou de collectivités publiques, au
personnel des Offices des Etablissements publics et sociétés concessionnaires, ainsi que tout
organisme ou société bénéficiant des concours financier de l’Etat ou des collectivités
publiques.

En sus du régime général obligataire ainsi créé, il a été institué un régime facultatif,
particulier qui peut bénéficier à toute personne justifiant de son affiliation au régime général
ou à tout autre régime de base jugé insuffisant (ce régime n’est pas entré en application à ce
jour).

Le régime collectif d’allocation et de retraite est géré par la Caisse Nationale de


Retraite et d’Assurances, qui est une filiale de la Caisse de Dépôt et de Gestion.

Il convient de noter par ailleurs, l’extension du régime de la Caisse Nationale de


Sécurité Sociale aux agriculteurs.

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III. Rôles morale, social, et économique :

Considérée, il y a plusieurs années comme immorales, car dit-on elle développe la


négligence et la notion de jeu, l’assurance apparaît actuellement comme un acte de haute
prévoyance et d’aide sociale.

L’assurance en effet remplit 3 fonctions essentielles, elle est :

1° créatrice de sécurité

L’assureur vend de la sécurité que l’assuré achète comme une marchandise et de ce


fait, l’assureur s’efforce à développer la prévention.
Quand un nouveau risque apparaît du fait de la loi, de la jurisprudence, ou du fait
développement économique, l’assureur crée aussitôt une nouvelle police pour garantir ce
risque et ce ,après accord des services de contrôle.

2° facteur de puissance économique

Vu sous cette optique l’assurance devient facteur de puissance économique en


développement l’esprit d’entreprise. C’est le cas notamment pour l’assurance crédit à
l’exportation, les commerçants et industriels sont à l’abri de l’insolvabilité de leurs clients.

3° créatrice de capitaux

En tant que facteur d’accumulation des primes et des réserves, l’assurance constitue
une forme perfectionnée d’épargne. Elle est créatrice de crédit, en facilitant celui de l’assuré,
en renforçant les garanties qu’il peut offrir à ses créanciers, l’assurance égalise les situations,
elle permet à l’assuré de maintenir son rang social et d’améliorer sa vie sociale en
développant la force corporelle de l’homme et rendant plus agréable et plus utile l’usage de
ses biens. L’assurance par l’intermédiaire des ses placements soutient également le crédit
public.

En ce qui concerne l’assurance-vie ces fonctions sont encore accentuées.

Sur le plan moral, tout d’abord elle assure la protection sociale de la famille en cas
du décès du chef de famille, elle assurera la destinée de la famille en lui versant un capital.

Elle renforce du point de vue social la solidarité entre les hommes du fait que nul ne
peut s’assurer lui-même et là on retrouve la devise mutualiste selon laquelle : « Tous pour un
et un pour tous », c’est un facteur de paix sociale.

Sur le plan économique c’est un facteur important de la prospérité nationale en


permettant la constitution de capitaux considérables, elle contribue au développement de
l’épargne nationale.

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IV. le droit des assurances et les autres branches de droit :

L’importance économique et sociale de l’assurance a amené le législateur à prendre


de règles qui s’imposent à l’assureur et constitue la matière même de l’assurance.

Il existe en effet des risques purement juridiquement dont le droit en est lui-même la
cause : par exemple, l’assurance responsabilité. Ainsi donc le droit des assurances est public
et privé en même temps.

Le droit privé fixe les rapports des particuliers et des assurances à l’occasion de la
conclusion d’un contrat d’assurances, mais les contrats types ou standards dont la formule est
imposée par le législateur prennent de plus en plus d’importance surtout dans les assurances
obligatoires.

Le droit public organise les rapports de l’Etat avec les assureurs : contrôle des
entreprises d’assurances formes impératives du droit social…. C’est d’ailleurs à ce niveau
qu’on parle de règles juridiques immédiatement applicables qui échappent par conséquent aux
modes de règlements instruits par le droit international privé.

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Première partie

GÉNÉRALITÉ SUR LES


ASSURANCES

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Introduction :

 Principes de l’assurance :

Le mécanisme de l’assurance s’appuie sur la compensation des risques : si tous les


assurés sont soumis à un risque, la probabilité de voir celui-ci réaliser pour tous les assurés est
faible.

Les victimes sont dédommagées grâce aux contributions versées par la collectivité
des cotisants.

L’assureur doit donc être capable de prévoir les charges qu’il aura à supporter du fait
des risques qu’il couvre lorsqu’il établit ses polices d’assurance. Ces évaluations sont
effectuées grâce au calcul de probabilités réalisé par un actuaire.

La loi des grands nombres permet, en effet, d’établir les lois de survenance des
risques, ce qui permet, en fonction de la probabilité de leur survenance et de leur fréquence,
de déterminer le montant des polices d’assurance, auquel s’ajoute les frais de gestion de
l’assureur. La valeur de l’indemnisation varie selon la fréquence des sinistres et la valeur
assurée.

L’assurance occupe une place très importante dans l’économie moderne : son
mécanisme contribue à accroître le niveau de protection de l’ensemble des individus, et sa
généralisation a été rendu obligatoire en de très nombreux domaines. L’obligation d’assurer
son habitation ou son automobile n’en constitue que des exemples parmi d’autres.

 Définition :

L’assurance est une opération par laquelle une partie, « l’assuré », se fait promettre
moyennant une rémunération (la prime) pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d’un
risque, une prestation pour une autre partie.« L’assureur », qui prend la charge de l’ensemble
des risques et les compense conformément aux lois de la statistique.

L’assurance est donc une opération organisée, comportant des éléments et des règles
techniques, qui met en présence au moins deux personnes.

 L’assuré ou le souscripteur.
 L’assureur.

Trois éléments doivent obligatoirement se trouver réunis tant sur le plan technique
que sur le plan juridique pour constituer une opération d’assurance.

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 Le risque : il est défini comme étant l’événement dommageable contre l’arrivée
duquel on cherche à se prémunir. Le mot risque peut signifier :
 L’objet assuré.
 L’événement assuré.

 Les caractéristiques du risque assurable sont :


 Survenance de l’événement (sinistre) dans le futur.
 Incertitude (l’aspect aléatoire) au niveau de la
survenance ou de la date de survenance.
 L’arrivée de l’événement ne doit pas dépendre
exclusivement de la volonté de l’assuré.

 La prime est la contribution que verse l’assuré en échange de la garantie qui lui
est accordée. Elle est régie par le principe de proportionnalité par rapport au risque
qui n est qu’une application de la théorie de la cause des contrats.

Techniquement on distingue la prime pure appelée aussi nette ou théorique qui est le
prix de revient représentant la valeur du risque , de la prime brute appelée aussi chargée ou
commerciale qui est majorée d’un chargement destiné à couvrir les frais généraux.

 La prestation de l’assureur est l’engagement de celui-ci en cas de réalisation du


risque de verser une somme d’argent destinée :

 Soit au souscripteur (l’assuré ou le


bénéficiaire), c’est le cas par exemple en assurance incendie.
 Soit à un tiers par exemple en
assurance de responsabilité civile.

La prestation est soit déterminée à l’avance par la police c’est le cas dans les
assurances de personnes ou le capital ou la rente est fixée à l’avance, soit évaluée après le
sinistre en fonction du préjudice subi, mais dans la limite de la somme assurée.

Section 1: Classification juridique des assurances :

Cette classification découle des obligations nées du contrat d’assurances. Le critère


de cette distinction s’applique à la détermination des obligations de l’assureur lors de
l’exécution du contrat. L’assureur est soit tenu d’indemniser les conséquences d’un sinistre et
son obligation est fonction du préjudice subi en raison de ce sinistre, soit qu’il est tenu à
verser une somme forfaitaire déterminée au moment de la conclusion du contrat ce qui nous
mène à distinguer entre les assurances de dommage te les assurances de personne.

III. les assurances de dommages :

Les assurances de dommage se définissent comme étant une assurance contre les
conséquences d’un événement fortuit pouvant causer un préjudice au patrimoine de l’assuré.
Elles sont fondées sur le principe indemnitaire selon lequel l’assureur n’est tenu de réparer
que le préjudice subi. Cette indemnisation s’opère sur la base d’une déclaration de sinistre, et
prend effet à partir d’un certain montant que l’on appelle la franchise.

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Cette indemnisation est dominée par deux principes :
1- le principe indemnitaire ;
2- le principe d’un intérêt assurable.

1- le principe indemnitaire :

Ce principe empêche l’assuré de recevoir une somme supérieure au montant


effectivement subi.
L’indemnisation ne doit pas être une source de gain ou d’enrichissement. Deux
considérations d’ordre public ont été à la base de ce principe.

a- nature volontaire du sinistre :

Le non respect du principe indemnitaire, encouragerait nécessairement les sinistres


volontaires, surtout que la plupart des faits dommageables contre lesquels on s’assure se
produisent souvent par la volonté humaine. Certaines personnes peuvent être tentées par la
provocation d’un sinistre pour recevoir une indemnité supérieure à la valeur de la chose
assurée, ou du préjudice subi, surtout que le dol ou la faute de l’assuré est souvent difficile à
établir.

b- le danger de spéculation en ce qui concerne les risques dont la réalisation échappe


à l’action de la volonté humaine : le grêle, les catastrophes
Ces risques ne peuvent être provoqués par la volonté humaine, toutefois l’homme
peut parier sur leur réalisation et de ce fait il peut souscrire une forte assurance et en cas de
réalisation de ces risques il peut espérer un gain considérable. Par ailleurs la prestation ne se
mesure pas au dommage mais elle est fixée conventionnellement dans la police.

2- l’intérêt :

Tout intérêt direct ou indirect à la non réalisation du risque peut faire l’objet d’une
assurance. Cet intérêt s’exprime en un besoin de ne pas avoir à subir une perte patrimoniale,
tout ce qui a un intérêt économique et appréciable en argent, même la perte d’un profit espéré
peut être assuré, ainsi on s’assure contre la perte d’un loyer, contre les insuffisances de recette
d’une exposition…

On subdivise les assurances de dommage en assurances de chose et assurances de


responsabilité.

A-les assurances de chose :

C’est la première forme d’assurance qui a vu le jour. Elles couvrent une grande
variété de risques tels que l’incendie, le vol, le dégât des eaux, le bris de machine, ou encore
les pertes de marchandises transportées par voie de mer.

B-les assurances de responsabilité :

Elles couvrent les conséquences de la responsabilité incombant à l’assuré à la suite


de dommage causés à autrui et dont il est juridiquement responsable. Elles mettent en jeu une

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3ème personne : le tiers victime ou bénéficiaire de contrat bien qu’elle ne soit pas partie au
contrat. A ce titre il bénéficie d’une action contre l’assureur.

IV. les assurances de personnes :

Les assurances de personnes ont pour objet la personne de l’assuré et comportent des
prestations indépendantes du dommage pouvant résulter de la réalisation du risque
couvert. Elles comprennent les assurances vie, les assurances contre les accidents
corporels et les maladies.

Elles se présentent comme des contrats prévoyant le versement d’un capital ou de


rentes à un bénéficiaire en cas de décès, d’accident, de maladie, moyennant le paiement de
primes par le souscripteur.

Contrairement au risque couvert par les assurances de biens, le risque couvert par les
assurances de personnes se produit inévitablement ; seule la date de réalisation (dans le cas
d’un décès) reste inconnue. La possibilité de sa survenance à chaque âge de la vie peut être
déterminée grâce aux lois de probabilité, ce qui permet ainsi aux actuaires de calculer le
montant des primes devant être demandées chaque année aux souscripteurs.

Ces dernières n’ont aucun caractère indemnitaire et les sommes assurées sont fixées
par la police. Ce principe joue pour toutes les catégories d’assurances de personnes, même en
ce qui concerne les assurances accidents toutefois en ce qui concerne l’assurance maladie, la
garantie des frais médicaux et pharmaceutiques à rembourser à l’assuré est soumise au
principe indemnitaire.

L’assurance-vie ouvre droit pour les bénéficiaires au versement d’une somme


régulière ou d’un revenu régulier. En général, le souscripteur doit effectuer une visite
médicale préalable. Les primes d’assurance sont versées selon les dispositions du contrat,
mais l’assuré peut obtenir une avance sur sa police et dispose alors de l’argent qu’il a versé à
l’assureur. Il peut aussi racheter son contrat ou obtenir une réduction du montant des primes à
venir.

Les assurances de personnes sont dominées par trois règles :


- l’assurance de personne est une assurance de capital
- l’assureur n’a pas recours contre le tiers responsable du sinistre, il n’y a pas
subrogation et on ne peut y déroger par convention à cette règle.
- le cumul des assurances et des indemnités est autorisé. On peut multiplier les contrats
et le bénéficiaire, peut cumuler toutes les prestations promises par les diverses
assurances.

Section 2 : Les acteurs de la scène d’assurance :

1. l’Etat :

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Dans un but de protection des assurés, l’Etat contrôle les activités d’assurance et de
réassurance. L’organisme chargé de cette fonction au Maroc est la direction des assurances et
de la prévoyance sociale (Ministère des Finances).

L’Etat intervient également pour imposer obligatoirement certaines assurances dont


la plus connue est la responsabilité civile.

9. Les sociétés d’assurances :

Ce sont les preneurs de risque qui encaissent les primes et paient les sinistres. Au
Maroc, on distingue 5 formes de sociétés d’assurances :

 Les sociétés commerciales,


 Les mutuelles,
 Les organismes de prévoyance sociale,
 Les organismes d’assistance.
 Les mutuelles agricoles.

 Les sociétés commerciales :

Ce sont des sociétés à but lucratif et qui se caractérisent par la recherche de bénéfice
au profit de leurs assurés et par la rémunération des administrateurs, fondateurs et
intermédiaires. Elles doivent avoir un capital minimum l’également exigé. Elles sont dirigées
par un conseil d’administration.

Elles peuvent pratiquer toutes les branches d’assurance, n’ont pas de limitation
territoriale au Maroc et travaillent avec les intermédiaires (agents généraux et courtiers).

 Les mutuelles :

Ce sont des associations sans but lucratif ayant un caractère régional ou


professionnel, qui garantissent à leurs affiliés moyennant une cotisation variable. Elles ne
peuvent donc jamais pratiquer d’opération impliquant une gestion en capitalisation. Elles ne
travaillent jamais avec des intermédiaires.

 Les organismes de prévoyance sociale :


Caisse Mutuelle Interprofessionnelle Marocaine (CMIM)
Caisse Nationale des Organisations de prévoyance sociale
Mutuelle de prévoyance des Banques populaires
Caisse Médicale de l’office National des transports, et d’autres…
La CIMR : la caisse Interprofessionnelle Marocaine de retraite.

Le régime de la CIMR est un régime mixte capitalisation/répartition. Il est alimenté


par les contributions patronales, qu’il gère par répartition.

Les parts salariales sont quant à elles, versées à une compagnie d’assurances afin de
constituer le volet capitalisation.

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La combinaison de ces deux ressources permet le service d’une rente viagère à l’âge
de la retraite du salarié.

 Les organismes d’assistance

Ce sont des sociétés spécialisées, ayant pour seule vocation l’assistance des
personnes en cas de blessures, maladies graves, décès et des véhicules en cas de panne, de vol
ou d’accident.

 Les mutuelles agricoles

Elles ne peuvent être constituées qu’entre agriculteurs et associations agricoles ayant


pour but de confectionner, réparer, améliorer ou transformer des objets ou produits agricoles.

Ces sociétés ne peuvent garantir leurs membres que contre les risques exclusivement
agricoles.

10. La société centrale de réassurance :

C’est un établissement public bénéficiant de la garantie de l’Etat. Son statut de


réassureur national lui confère les rôles de régulation du marché et d’économie de devises.

11. Les experts

Ce sont des personnes choisies en fonction de leur compétence pour déterminer la


nature, la cause et l’importance des dommages en cas de sinistres.

Ainsi, il y a des experts auto (les plus nombreux), incendie, transport, objet d’art,
médecins experts pour les dommages corporels, etc.

Quand un expert est nommé par un juge, on dit qu’il est expertise judiciaire.

12. Les actuaires

Ces sont des personnes de niveau universitaire (sciences mathématiques et


actuarielles) qui, chez les assureurs, effectuent des calculs de probabilité notamment en
Assurance-vie et Capitalisation (espérance de vie, valeurs de rachat, valeurs de réduction,
etc.)

Les actuaires s’occupent aussi des statistiques dont ils tirent des conclusions pour
l’élaboration des tarifs toutes branches.

13. Les consultants

Ce sont des personnes indépendantes qui conseillent les assurés (essentiellement


l’entreprise) pour l’élaboration de leur programme d’assurance en fonction d’une analyse de
risque. Les consultants sont rémunérés sur base d’honoraires. Au contraire des courtiers, ils
n’interviennent pas dans le placement des polices d’assurances.

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14. Les Risk Managers

Ce sont des personnes qui, dans les grandes entreprises, sont chargées de la gestion
des risques, fonction qui englobe évidement la gestion du dossier assurance. Au niveau des
entreprises, on trouvera toutefois le plus souvent un « chargé d’assurance ».

15. Les intermédiaires d’assurances :


On distingue les agents généraux et les courtiers.

Les agents généraux d’assurances :

L’agent général d’assurance est une personne physique mandataire d’une seule
société d’assurance qu’il représente dans une région déterminée en vertu d’un traité de
nomination.

L’agent général n’est pas un commerçant. Il exerce une profession libérale et est
rémunéré par des commissions. Le portefeuille de l’agent général appartient à sa société
mandante à qui il doit l’exclusivité de sa production sauf pour les risques qu’elle ne pratique
pas ou qu’elle refuse.

Les coutiers :

Le courtier est le mandataire de l’assuré. Il n’est lié à aucune société d’assurance. Il


place les contrats de ses clients auprès des sociétés de son choix, ou sélectionnée par ses
clients et les assiste pour le règlement des sinistres.

Il est rémunéré par des commissions de courtage qui varient selon les branches. La
profession du courtier est réglementée par les conditions de capacités professionnelles
prescrites par la réglementation en vigueur.

Dans le public, il y a parfois confusion entre courtier et agent général.


Voici les principales différences entre ces deux catégories d’intermédiaires.

Courtier Agent général d’assurance

 Mandataire de l’assuré  Mandataire de l’assureur


 Personne physique ou morale  Personne physique
 commerçant  profession libérale
 commission de courtage  commission d’agent général
 indépendance vis-à-vis de l’assureur  dépendance vis-à-vis de l’assureur
(libre choix) (avec quelques exceptions)
 portefeuille en propriété.  portefeuille propriété de la compagnie

a. Réglementation de la profession d’intermédiaire d’assurances :

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Les intermédiaires ne peuvent exercer leurs activités qu’une fois qu’ils auront
obtenus l’agrément du Ministre des Finances. Cet agrément ne s’obtient que si le demandeur
satisfait aux conditions :

 de moralité ;
 de solvabilité : pour cela, il doit justifier de la constitution d’un dépôt ou d’une caution ou
de la souscription d’un contrat d’assurances garantissant sa responsabilité professionnelle.
 De capacité professionnelle : il doit justifier soit de la possession d’un diplôme délivré par
une école d’assurances reconnue par le Ministère des Finances, soit d’avoir effectuer un stage
au siège d’une entreprise d’assurances, d’une agence ou d’un cabinet de courtage
d’assurances.

La réglementation actuellement en vigueur protège les intérêts des intermédiaires et leur


reconnaît :
 Le droit à la commission,

 Le droit pour le courtier de céder son portefeuille à tout moment en totalité ou en partie.

 Le droit pour l’agent de présenter son successeur ou à défaut de bénéficier de l’indemnité


compensatrice, à la charge de l’entreprise d’assurances dont il est le mandataire,

 Le droit pour le successeur d’un intermédiaire défaillant ou décédé de présenter les


opérations d’assurance à titre temporaire en vertu d’un agrément provisoire. Cette faculté est
laissée également à l’agent stagiaire en attendant l’obtention de son agrément définitif
d’agent.

Parallèlement aux droits définis, des obligations sont consacrées dans la


réglementation en vigueur auxquelles sont astreints les agents et courtiers d’assurances, en
particulier :

 La justification d’une carte professionnelle renouvelable tous les cinq ans , ce qui
permettra au Ministère des Finances de tenir à jour la liste des intermédiaires aux fins de
publication au Bulletin Officiel.

 Le non-cumul de la profession de courtier et d’agent d’assurances sauf dans certains cas


prévus par les textes présentés,

 Le non-usage de notes de couverture et attestations d’assurances délivrées en leur nom


personnel, etc.…

b. Institution d’un contrôle sur les intermédiaires d’assurances :

Ce contrôle est confié à des fonctionnaires du Ministère des Finances assermentés


dont les rapports feront foi jusqu’à preuve du contraire et la constatation des infractions
s’assortit d’une gamme appropriée de sanctions.

Deux catégories de sanctions sont prévues à cet effet :

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 Des sanctions disciplinaires : avertissement, blâme, retrait d’agrément temporaire ou
définitif.
Ces sanctions s’appliquent aux intermédiaires qui violent les normes de bon fonctionnement
de leur entreprise et de moralité professionnelle.

 Des sanctions pénales applicables à toutes les actions frauduleuses de droit commun ainsi
qu’à des délits spécifiques à l’industrie des assurances tels que la délivrance de notes de
couverture au nom personnel de l’agent ou du courtier d’assurances, l’utilisation de faux
imprimés de propositions de police, d’avenants,…

Cette dernière catégorie de sanctions consiste dans le paiement d’amende,


l’emprisonnement, la fermeture des locaux réputés ou non commerciaux où le condamné
exerçait ses activités.

Section 3 : Le cadre juridique et le contrat d’assurance

I- Le cadre juridique :

Dés que les activités d’assurances se sont développées, il est apparu indispensable de
fixer les règles juridiques régissant les rapports assureur/assuré, les obligations des parties, le
contrôle des sociétés d’assurances, les éléments devant obligatoirement figurer dans le
contrat, etc.

Au Maroc, le premier texte régissant le contrat d’assurance est l’arrêté viziriel du 28


novembre 1934. Cet arrêté présent un caractère impératif et repose sur trois grandes idées :

-protéger l’assurer ;
-consacrer des règles techniques que la pratique avait permis de dégager ;
-protéger les tiers victimes d’un dommage.
La réglementation en la matière relevait auparavant du droit commun.
C’est après l’indépendance que l’assurance au Maroc connaîtra une grande évolution,
tant au niveau de la réglementation et du contrôle qu’au niveau de l’organisation du secteur.
Les principaux textes ayant marqué cette évolution :
 Arrêté du Directeur des Finances de 20 mars 1942 relatifs aux polices d’assurances
terrestres,
 Arrêté viziriel du 6 septembre 1941(modifié du dahir du 20 octobre 1969) relatif à
l’assurance obligatoire des véhicules à moteur,
 Dahir du 9 octobre 1977 relatif à la présentation des opérations d’assurances, de
réassurance et/ou de capitalisation et, à l’exercice de la profession d’intermédiaire
d’assurance.

Tous ces textes ont connu de nombreuses modifications, et ils ont été regroupé en un
livre appelé « le code des assurances » voté en Novembre 2002 et qui dote l’industrie de
l’assurance d’un dispositif réglementaire qui répond globalement aux standards
internationaux. Le code confirme l’obligation pour les risques situés au maroc d’être assurés
par des contrats souscrits et gérées par des entreprises d’assurances agréées au maroc. Il
règlement aussi la bancassurance et a donné aux banques et aux postes marocaines
l’autorisation de commercialiser les assurances de personnes, d’assistance et de crédit.

II- Le contrat d’assurance :

17
 Définition :

Le contrat d’assurance se définit comme étant une convention par laquelle une
personne, l’assureur, s’engage en contre partie de paiement d’une rémunération, appelée
prime ou cotisation, à verser une indemnité déterminée, soit à la personne, l’assuré, qui a
souscrit le contrat ou police soit aux tiers désignés par elle, sans le cas ou un événement, futur
et éventuel, qualifié risque, se réaliserait.

Le contrat d’assurance, établi en deux ou trois exemplaires, précise les conditions de


l’assurance par :

 Des dispositions générales : imprimées et communes à tous les assurés pour un types de
contrat, elles décrivent les garanties et indiquent les conditions de validité du contrat. Les
descriptions des garanties sont parfois regroupées sous le titre « conventions spéciales ».

 Des dispositions particulières ou personnelles : elles adaptent le contrat à la situation et au


choix de chaque assuré (durée de l’engagement, nom et adresse de l’assuré, garanties
choisies).

Les dispositions particulières prévalent toujours sur les dispositions générales. Par
exemple, elles peuvent modifier un ou plusieurs articles des dispositions générales à la
demande de l’assuré ou de l’assureur.

Il s’articule généralement comme suite :

A. La formation du contrat :

En principe, la formation du contrat s’opère par l’échange des consentements des


deux parties. Cet échange se réalise habituellement par l’acceptation par l’assureur de la
demande d’assurance formé par le futur assuré. Toutefois et c’est le cas général, la formation
du contrat peut, en vertu d’une clause expresse, être subordonnée à l’accomplissement de
certaines formalités. Par ailleurs, certains contrats contiennent une clause d’annulation pour
non renvoi de police signée.

 Formation par échange de consentements :

La demande d’assurance est habituellement exprimée au moyen d’une proposition


d’assurance qui est un document pré imprimé complété par le futur assuré, le proposant, par
lequel ce dernier demande à l’assureur de garantir le risque qu’il décrit en répondant au
questionnaire qui figure sur la proposition. Celui-ci est important car c est sur la base des
réponses fournies que l’assureur évalue le risque proposé et fixe la prime à recevoir. L’assuré
peut se voir reprocher des fausses déclarations ou des déclarations incomplètes.

Pour que cette proposition produise effet, il est nécessaire qu’elle soit précise et
complète, c'est-à-dire que tous les éléments d’une véritable pollicitation doivent s’y trouver,
de sorte qu’il suffira à l’assureur de donner une réponse affirmative pour que l’accord soit
réalisé et le contrat parfait.

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L’acceptation de l’assureur peut, en attendant l’envoi de la police ou d’une lettre,
résulter d’une note de couverture signée de l’assureur seul et qui peut, selon ses termes, valoir
acceptation soit à un titre provisoire, soit à un titre définitif en attendant l’établissement de la
police.

La note de couverture est un document établi unilatéralement par l’assureur pour


qu’il soit remis au souscripteur, et qui accorde à ce dernier une garantie provisoire. Elle
constitue selon les cas soit la constatation provisoire d’un accord définitif en attendant
l’établissement de la police, soit un accord provisoire en attendant l’accord définitif de
l’assureur.

Selon l’article 10 du code des assrances« la proposition d’assurance n’engage ni


l’assuré ni l’assureur, seule la police ou la note de couverture constate leur engagement
réciproque ».

Si le souscripteur a signé une proposition, la note de couverture constitue la


manifestation de l’acceptation de l’assurance.

 Formation subordonnée à l’accomplissement de formalités :

La formation du contrat, tout en demeurant conditionnée par la rencontre des


consentements est, parfois subordonnée en vertu d’une clause expresse, à l’accomplissement
d’une formalité déterminée comme la signature de la police signée par le souscripteur, l’envoi
d’un document à l’assureur ou le paiement de la première prime.

La formalité renvoi à l’assureur de la police signée par le souscripteur présente de


sérieux inconvénients lorsque le renvoi n’est pas fait par lettre recommandée ou par remise
contre récepissé, car le souscripteur ne conserve aucun moyen de faire preuve du renvoi et du
moment auquel il a été effectué surtout en cas de perte du document. Seul l’assureur a entre
les mains la preuve qu’il appartient au souscripteur de fournir.

La formule subordonnant la formation du contrat au paiement de la première prime


est très fréquente en assurance vie, mais n’est pas admise dans les autres branches
d’assurances. Cette formalité ne doit pas être confondue avec celle subordonnant au paiement
de la prime, la prise d’effet du contrat.

 Annulation de la police pour non renvoi après signature :

Certaines sociétés pratiquent le système de l’envoi au souscripteur pour signature, de


deux ou trois exemplaires du projet de police déjà signé de l’assureur, avec l’invitation à en
retourner après signature un ou deux à l’assureur. Devant l’inconvénient de voir l’assuré soit
intentionnellement soit, par négligence tarder à effectuer ce renvoi.

Cette annulation est soit automatique, elle devient effective à l’expiration du délai
fixé, soit facultative lorsqu’elle est notifiée par l’assureur au souscripteur.

Par ailleurs en cas de perte des documents l’assuré ne pourra pas faire la preuve qu’il
a bien renvoyé le ou les exemplaires signés même s’il le fait par lettre recommandée.

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Notamment lorsque l’annulation est automatique, le souscripteur est délibérement
exposé au triple risque d’ignorer le délai exact dans lequel il doit renvoyer les documents
signés, d’être en état de non assurance à son insu et de ne pouvoir faire la preuve qu’il a
rempli ses obligations.

B. la prise d’effet du contrat :

Le contrat prend effet dés sa formation à moins d’une clause contraire. La clause
contraire est indispensable lorsque la formation du contrat est subordonnée à
l’accomplissement de formalités. Dans ce cas il est utile de prévoir un moment de prise
d’effet distinct du moment de la formation.

La détermination de la date de prise d’effet peut être directe, indirecte, mixte ou


supplétive.

1- fixation directe lorsque le contrat indique une date ferme.

2- Fixation indirecte lorsque la prise d’effet du contrat est subordonnée à la réalisation


d’une formalité comme le paiement de la première prime.

3- Fixation mixte lorsque les deux méthodes précédentes sont combinées en prévoyant
que le contrat ne pourra prendre effet qu’à la plus récente des deux dates prévues c'est-
à-dire la date ferme et l’accomplissement d’une formalité.

4- Fixation supplétive consiste à prévoir que le contrat prendra effet à une date ferme, s’il
en précisé une aux conditions particulières ou si cette condition n’est pas rempli, après
la réalisation d’une formalité.

L’emploi de l’une des formules de fixation à l’exception de la fixation directe a pour


effet un décalage de la période d’assurance pendant toute la durée du contrat.

C. la durée du contrat :

La mention indiquant la durée doit donc obligatoirement figurer au moins une fois
dans la police soit aux conditions générales soit aux conditions particulières.

A défaut de fixation de la durée de contrat ou si celle-ci est imprécise on doit


considérer que le contrat est nul sauf volonté explicite ou implicite. Si la clause n’est pas en
caractères très apparents, il est généralement admis qu’elle est inopposable à l’assuré, de sorte
qu’on peut considérer ce contrat comme étant nul.

La durée peut être déterminée ou indéterminée ;

- La durée déterminée peut être diverse elle peut être d’une heure comme de cent ans. Elle
peut être même illimitée mais seulement lorsque les statuts de la société d’assurance prévoit la
durée illimitée de celle-ci.
- la durée indéterminée (mais déterminée) peut se présenter sous des formes très diverses ce
peut être l’assurance pour la durée d’un voyage, pour durée d’une manifestation comme une
exposition, elle peut même être celle de la société c'est-à-dire que le contrat d’assurance est
conclu pour la durée de la société.

20
Fixation de la durée du contrat par tacite reconduction :
La clause dite tacite de reconduction est celle qui stipule qu’à l’expiration normale de la durée
de contrat celui-ci sera reconduit pour une nouvelle période mais dans la limite d’un an
maximum, elle-même renouvelable à moins que l’une des parties ne notifie dans un certain
délai à l’autre son intention de renoncer à la reconduction. Celle-ci est dite tacite parce qu’elle
ne joue que dans le silence des parties.

D. la police d’assurance :

La police est l’écrit qui matérialise le contrat d’assurance et constitue la preuve des
engagements réciproques de l’assureur et du souscripteur. Elle est le lien juridique qui oblige
l’assureur à garantir le risque, et l’assuré à payer la prime (cotisation).

La police comprend tout d’abord des clauses communes à tous les contrats d’une
même catégorie d’assurance passés par l’entreprise appelées conditions générales et des
conditions particulières qui manuscrites permettent d’individualiser le contrat.

Les conditions générales : risques couverts, risques exclus, obligations des deux parties,
déclaration des sinistres et règlement, prescription et compétence en cas de litige.

Les conditions particulières : nom et domicile des parties, nature des risques assurés, effet,
durée, expiration, échéance, montant de la garantie, montant de la prime.

E. l’avenant :

C’est un document complémentaire du contrat constatant les modifications qui y sont


apportées. La société d’assurance établit un avenant, si :

- l’assuré demande une extension de garantie ;


- il demande une modification des sommes fixées dans le contrat ;
- il change d’adresse.

Il fait corps avec la police. Et il est soumis aux mêmes règles que la police et les clauses de
nullité ou déchéance doivent également être également écrite en caractères très apparents.

 Les caractéristiques du contrat :

Le contrat d’assurance est un contrat nommé aléatoire, synallagmatique, d’adhésion,


à titre onéreux, de bonne foi, individuel ou collectif.

 Contrat aléatoire :

L’assuré contracte une assurance pour se protéger contre le risque, par conséquent la
réalisation du risque objet de la garantie prévue par le contrat, est la conséquence du hasard et
non celle de la volonté de l’assuré. Parfois, le risque est certain et le caractère d’incertitude

21
n’affecte que la date de l’événement comme en matière d’assurance vie : la mort est certaine,
mais le moment du décès est incertain. La réalisation du risque peut dépendre de la volonté de
l’assuré comme dans le cas du suicide.

 Contrat synallagmatique :

Le contrat d’assurance met au moins en présence deux personnes, l’assureur et


l’assuré qui s’engage réciproquement :

- l’un à faire les déclarations exactes et à payer les primes.


- L’autre à couvrir tel risque prévu au contrat s’il se réalise.

La déclaration des risques entraîne la réduction de l’indemnité ou la nullité du contrat


si l’assuré n’a pas l’assureur.

Dans la déclaration des sinistres, la police d’assurance peut être annulée si l’assuré
n’a pas avisé son assureur.

En cas de non paiement de prime l’assureur peut suspendre le contrat et le résilier.

 Contrat à exécution successive :

Le contrat d’assurance ne s’exécute pas de manière instantanée, les prestations sont


étalées sur une idée plus ou moins longue et la garantie qui fait l’objet du contrat se prolonge
toujours après l’instant de sa conclusion ou de sa prise d’effet.

 Contrat d’adhésion :

Le contrat d’assurance bien que consensuel car il implique le consentement de deux


parties, assureur et souscripteur, en fait il est élaboré, rédigé et imprimé par l’assureur.
L’assuré ne fait qu’adhérer à un contrat préétabli qu’il ne discute même pas, au moins dans
ces conditions générales.

Toutefois, ce caractère d’adhésion s’estompe de plus en plus pour les gros risques,
qui nécessitent le versement de primes très élevées. Ces risques sont souvent placés par des
courtiers qui discutent avec les entreprises d’assurances les clauses garantissant à leurs clients
la meilleure couverture.

 Contrat à titre onéreux :

Un contrat d’assurance implique nécessairement le paiement d’une prime ou d’une


cotisation. En contre partie, l’obligation de l’assureur consiste dans le versement de la
prestation au moment de la réalisation du risque ou à la date fixée au contrat.

 Contrat de bonne foi :

Dans tous les contrats juridiques, la bonne foi se présume. Toutefois en matière
d’assurance la bonne foi revêt une importance capitale étant donné que l’assureur établit le
contrat et évalue la prime sur la base des déclarations du souscripteur.

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En cas de mauvaise foi dans la déclaration, l’assuré est sanctionné par la nullité du
contrat.

Deuxième partie

BRANCHES D’ASSURANCES

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Section 1 : Assurance sur la vie

Définition :

L’assurance sur la vie est un contrat par lequel, en échange d’une prime, l’assureur
s’engage à verser au souscripteur ou aux tiers par lui désignés, une somme déterminé (capital
ou rente) en cas de mort de la personne assurée ou sa survie à une époque déterminée.

En matière d’assurance vie, le risque n’est pas le décès qui est un événement certain,
mais la date à laquelle il se produira.

Il est normal qu’une personne désire se prémunir contre les conséquences


matérielles :

- d’un décès prématuré qui laisserait sans ressources sa famille et tout


particulièrement sa femme et ses jeunes enfants.
- D’une survie au-delà de l’âge jusqu’auquel il pourra continuer à se
procurer les ressources indispensables à lui-même et à ceux qui peuvent être encore à
sa charge.

L’assurance vie comprend donc :

- d’une part, des opérations d’assurance en cas de décès ;


- d’une part des opérations d’assurance en cas de vie ;
- enfin, des opérations d’assurance à la fois en cas de décès et en cas de
vie, car personne ne peut à l’avance savoir s’il décédera prématurément ou au
contraire, aura une survie exceptionnelle.

On distingue quatre grandes familles d’assurance sur la vie :

- la Grande Branche
- les assurances Populaires
- les assurances Groupes,
- les assurances Complémentaires.

I- la Grande Branche :

Ces assurances sont basées soit sur la survie soit sur le décès soit encore sur ces deux
éventualités qu’on appelle assurances mixtes.

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A- les assurances en cas de décès :

L’assurance en cas de décès est une assurance contractée par une personne sur sa
propre vie, dans laquelle il est stipulé que l’assureur paiera la somme assurée si elle vient à
mourir, ou si elle mourut dans un certain délai. La condition nécessaire et suffisante de cette
assurance est que l’assuré ait consenti à l’opération. Cette assurance est nulle si elle est
contractée sur la tête d’un enfant de moins de 12 ans, d’un interdit, d’un aliéné. Le contrat est
révoqué par le meurtre ou la tentative de meurtre sur l’assuré par le bénéficiaire.

En vertu de ce contrat, l’assureur s’engage à payer au bénéficiaire la somme stipulée


au contrat si l’assuré décède au cours de la période d’assurance.

Les principales variétés d’assurances en cas de décès sont :

1- l’assurance vie entière


2- l’assurance temporaire
3- l’assurance de survie

Avant la souscription de tels contrats, il est exigé de l’assuré, soit un examen


médical, soit la réponse à un questionnaire concernant son état de santé.

1- l’assurance vie entière :

C’est celle qui pour un minimum de prime assure un max de capital au bénéficiaire,
l’assureur est tenu de payer la somme stipulée à quelque époque que le décès survienne, mais
l’assuré lui-même ne touchera rien des primes versées.

La vie entière peut comporter, soit le paiement d’une prime unique soit le versement
de primes viagères ou temporaires, les primes sont dues pendant un nombre d’années
déterminé par le contrat, à conditions que l’assuré ne soit pas décédé pendant ce délai.

Les primes viagères sont relativement moins élevées que les primes temporaires,
mais en cas de longévité de l’assuré, leur montant cumulé peut dépasser le montant du capital
assuré. Dans un contrat à primes temporaires, le souscripteur connaît par contre, dés la
conclusion du contrat le montant maximal des sommes qu’il pourra être amené à verser.

L’assurance vie entière est utilisée, d’une manière générale, pour faire face aux
dépenses prévisibles qui seront entraînées pour la famille par le décès de l’assuré.

2- l’assurance temporaire :

L’assureur s’engage à verser le capital au décès de l’assuré si celui-ci survient avant


l’expiration de contrat.

Le contrat peut être souscrit moyennant le versement d’une prime unique ou, ce qui
est le cas le plus fréquent, des primes annuelles cessant d’être dues au décès de l’assuré ou à
l’expiration du contrat. Si l’assuré survit à cette date, les primes sont acquises à l’assureur
sauf dans le cas d’une contre-assurance.

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L’assurance temporaire est une combinaison garantissant le risque de décès à l’état
pur. Elle n’est assortie d’aucune opération d’épargne et présente l’inconvénient de laisser
l’assuré survivant à l’échéance sans aucune garantie, à un âge avancé où il sera dans
l’obligation de payer une prime plus lourde s’il veut reprendre une nouvelle assurance et où il
risquera de se voir refuser celle-ci en raison d’une aggravation médicale de son risque.

Elle reste néanmoins une formule très employée car elle se ressent beaucoup des
effets défavorables d’une crise monétaire que les autres combinaisons ; d’autre part elle
généralement utilisée par les personnes momentanément exposées à des risques spéciaux :
voyages, risques professionnels et souvent imposée par les prêteurs d’argent craignant de voir
leur créance devenir irrécouvrable par suite du décès de leur débiteur.

3- l’assurance de survie :

L’assureur s’engage à verser au jour du décès de l’assuré, soit un capital, soit une
rente à un bénéficiaire désigné à condition que ce dernier soit en vie.

Les primes sont dues pendant toute la vie de l’assuré ou jusqu’à la mort du
bénéficiaire si celui-ci décède avant l’assuré. Dans ce dernier cas, elles restent acquises à
l’assureur qui est libéré de tout engagement.

L’assurance de survie permet à un individu de laisser à son décès des ressources à


une personne à sa charge. On dit que c’est l’assurance du célibataire au profit de ses vieux
parents ou de ses vieux serviteurs.

B- les assurances en cas de vie :

Dans les assurances en cas de vie, ce n est plus le risque de décès qui est garanti mais
au contraire le risque de survie à une date déterminée, c'est-à-dire la longévité.

L’assureur s’engage en effet à verser les sommes prévues au contrat dans le cas où
l’assuré est vivant à une date déterminée.

Suivant que la prestation de l’assureur consiste dans le paiement d’un capital ou le


service d’une rente, on distingue deux grandes catégories d’assurances en cas de vie :

1. le capital différé.
2. l’assurance de rente.

Aucun examen médical n’est évidemment exigé pour la souscription de tels contrats.

1. le capital différé :

En vertu de laquelle le capital est payable au terme du contrat si l’assuré est vivant à
cette date.

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La souscription peut se faire contre le versement d’une prime unique ou moyennant
les paiements de primes annuelles dues pendant une durée égale ou inférieur à la durée du
contrat. Les primes périodiques cessent d’être payées au décès de l’assuré survenant avant
l’échéance mais dans ce cas l’assureur est libéré de toute obligation.

Le capital différé est le type même du contrat d’épargne. Il permet à une personne
ayant certaines disponibilités de se constituer un capital qui la mettra à l’abri du besoin
lorsqu’elle cessera toute activité.

2. l’assurance de rente :

L’assureur s’engage à verser une rente sous condition de survie de l’assuré. Cette
rente peut être immédiate ou différée, temporaire ou viagère.

La rente est immédiate lorsque l’assureur s’engage moyennant le paiement d’une


prime unique, à verser périodiquement dés la souscription du contrat certaines sommes sous
condition de vie de l’assuré, soit pendant un délai déterminé (rente temporaire), soit pendant
la vie de l’assuré (rente viagère).

La rente est différée lorsqu’en échange d’une prime unique ou de primes périodiques,
l’assureur s’engage, après l’expiration d’un délai déterminé et si l’assuré est vivant à cette
date, à verser une rente temporaire ou viagère.

La rente peut être stipulée sur une seule tête ou sur deux têtes ; elle contient dans ce
dernier cas, une clause de réversibilité totale ou partielle aux termes de laquelle au décès du
prémourant la rente continuera d’être versée en tout ou en partie au survivant.

C- l’assurance mixte :

C’est un contrat en vertu duquel l’assureur s’engage à payer au bénéficiaire le capital


stipulé si le décès de l’assuré survient dans un délai déterminé et à défaut de ce décès, de
payer au terme du contrat à l’assuré ou à la personne désignée la somme stipulée.

La souscription d’un contrat mixte constitue donc à la fois un acte de prévoyance et


une opération d’épargne. Elle suppose le respect des règles prévues pour les assurances en cas
de décès en matière d’estimation médicale du risque.

Les combinaisons les plus classiques d’assurances mixtes sont :

1. la mixte proprement dite


2. l’assurance combinée
3. le terme fixe
4. l’assurance dotale
1. la mixte proprement dite :

Contrat par le quel l’assureur s’engage à payer le capital stipulé à une époque
déterminée soit que l’assuré est vivant à cette date soit qu’il prédécède, les primes cessent
d’être dues en ce cas à partir du décès, et le capital est versé au bénéficiaire.

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Cette combinaison s’analyse donc en la juxtaposition d’une assurance de capital
différé souscrite conjointement avec la même échéance.

La mixte peut être souscrite à prime unique ou à primes annuelles payées pendant
une durée limitée ou pendant la durée de contrat. Les primes périodiques cessent bien entendu
d’être dues au décès de l’assuré.

Enfin la mixte peut être assortie d’une clause dite de double effet selon laquelle
l’assureur s’engage, après avoir réglé le capital au décès de l’assuré avant l’échéance, à verser
une seconde fois un capital égal si le conjoint survivant décède à son tour avant cette même
échéance, en laissant des enfants mineurs issus du mariage des époux décédés.

2. l’assurance combinée :

Contrat par lequel l’assureur s’engage à payer aux ayants droit au décès de l’assuré,
la capital stipulé si le décès survient dans le délai fixé par la police. Dans le cas où l’assuré
survient à cette date, 3 situations peuvent se présenter :

 rester assuré sans verser dans l’avenir aucune prime pour le même capital
payable aux ayants droit et recevoir en contre partie une rente viagère dont les arrérages
égaux au montant de la prime annuelle seront payable par semestre.
 ou rester assuré pour le même capital payable aux ayants droit à l’époque du
décès sans continuer à payer les primes et recevoir immédiatement un capital fixé
d’avance dans la police.
 ou encore résilier l’assurance en cas de décès et recevoir un autre capital fixé
d’avance dans la police et supérieur au capital assuré.

Il est également possible au lieu de stipuler le versement de capitaux ou de rente, de


prévoir le règlement d’un certain nombre d’annuités certaines, c‘est à dire qui seront versées
dans tous les cas, par opposition aux annuités viagères reposant sur une ou plusieurs têtes,
payables à divers bénéficiaires afin d’assurer par exemple en cas de décès l’éducation des
enfants jusqu’à leurs majorités respectives.

3. la terme fixe :

L’assurance à terme fixe est le contrat dans lequel l’assureur s’engage à régler le
capital à l’échéance, que l’assuré soit ou non vivant à cette date.

Le capital sera payable dans tous les cas à la date prévue, mais les primes cesseront
d’être dues au décès de l’assuré ; le risque porte non sur la date d’exigibilité du capital, mais
sur le montant des primes qui seront versées, une terme fixe ne saurait donc être souscrite en
prime unique car ce ne serait plus une opération d’assurance.

La terme fixe peut être utilisée pour faciliter l’établissement d’un enfant à sa majorité
ou régler à terme, tout en laissant au souscripteur la faculté de recevoir le capital s’il est
vivant à l’échéance.
4. la dotale :

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L’assurance dotale est une combinaison dans laquelle l’assureur s’engage moyennant
le paiement de primes dues jusqu’au décès de l’assuré avant l’échéance, à verser un capital à
une personne désignée au contrat, si celle-ci est vivante à l’échéance. Si la personne désignée
décède avant cette date, les primes restent acquises à l’assureur.

L’assurance dotale met donc en jeu :

- un assuré dont le décès avant l’échéance supprime, comme en terme fixe, l’exigibilité
des primes.
- Une personne dont l’existence à l’échéance est une condition d’exigibilité du capital.
Comme son nom l’indique, cette forme permet à un père de famille de constituer une dot à un
enfant à sa majorité.

II- l’assurance complémentaire:

L’assurance complémentaire est un contrat accessoire au contrat d’assurance vie


garantissant les risques d’invalidité par suite de maladie ou d’accident, afin de permettre à
l’assuré de conserver son contrat d’assurance vie dans tous les cas où l’invalidité lui
interdirait le paiement des primes et d’assimiler au cas de décès, l’ètat devenu définitif,
d’invalidité totale.

C’est une assurance de personnes car l’engagement de l’assureur ne dépend pas


essentiellement de la durée de la vie humaine.

Elle a pour objet d’assurer des prestations en cas d’invalidité ou de décès accidentel.

1- En cas d’invalidité :

L’invalidité garantie peut être totale (temporaire ou définitive) ou partielle, et


consécutive à une maladie ou à un accident.

En cas d’invalidité totale temporaire, l’assureur s’engage à prendre en charge les


primes du contrat vie qui seront, soit remboursées à l’assuré, soit versées directement au titre
du contrat vie.

En cas d’invalidité totale, la plupart des contrats prévoient pour l’assuré le choix
entre :

- le versement par anticipation du capital exigible en cas de décès et le bénéfice d’une


rente payable jusqu’à l’échéance du contrat.
- Le maintien du contrat vie accompagné de la prise en charge des primes et le service
d’une rente plus élevée que la précédente

En cas d’invalidité paratielle, temporaire ou permanente, l’assureur peut également


garantir outre l’exonération des primes, le service d’une rente : néanmoins, ce risque est plus

29
rarement couvert en raison des difficultés s’élévant à propos de la constatation des sinistres
dans un tel domaine et de la tendence des assurés à gonfler les petits sinistres.

2- En cas de décès accidentel :

L’assureur régle un capital ègal à celui du capital du contrat vie dans la cas où le
risque survient dans un certain délai après l’accident six mois en général et lorsqu’l est établi
une relation étroite de cause à effet entre le décès et l’accident matériellement constaté.

III- les assurances populaires :

Selon l’article 101 du code d’assurance « sont considérées comme assurances


populaires, les assurances sur la vie à primes périodiques, à montant limité, sans examen
médical obligatoire et dans les quelles en l’absence d’examen médical, le capital stipulé n’est
intégralement payable en cas de décès que si le décès survient après un délai spécifié au
contrat. »

L’assurance populaire se caractérise par trois éléments essentiels : la périodicité de la


prime, la limitation du capital, et l’existence d’un délai de carence en cas de décès.

1- Périodicité de la prime :

Afin de déterminer la périodicité de la prime, il convient de l’esprit de la loi qui a


pour but d’étendre les bienfaits de l’assurance vie à ceux qui vivent du produit de leur travail
et disposent de ressources modestes ne leur permettent pas d’épargner les sommes
relativement importantes pour régler des primes annuelles. En fait la périodicité doit être
claquée sur celle de la perception des salaires qui sont hebdomadaires, bimensuels ou
mensuels.

2- La limitation du capital assuré :

Le montant maximal qu’il est possible de grantir sur une même tête en un ou
plusieurs contrats est fixé par voie réglementaire.

3- Délai de carence :

La conclusion d’une assurance populaire pourrait être réalisée sur le seul vu d’un
questionnaire médical succint, mais qu’en contrepartie, l’assureur avait la possibilité de
n’accorder sa garantie qu’à lexpiration d’un délai de carence.

IV- les assurances de groupe :

Ce sont des assurances souscrites collectivement pour un ensemble de personnes


faisant souvent partie d’une entreprise ou d’une profession déterminée.

Elles intéressent soit des entreprises non assujettis à la sécurité sociale soit encore
des entreprise assujettis au regime de sécurité sociale et dans ce cas, elles sont souscrites en
tant qu’assurances complémentaires.

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Les risques garantis par ces assurances comprennent généralement une assurance en
cas de vie et une assurance en cas de décès .ces deux assurances étant complétées par une
assurance maladie et une assurance accidents corporels.

1- Les assurances contre les accidents corporels :

L’assurance contre les accidents corporels est un contrat par lequel en échange d’une
prime, l’assureur s’engage en cas où durant la période garantie un accident corporel atteindrait
l’assuré, à lui verser principalement (ou en cas de mort à verser a un bénéficiaire désigné) une
somme déterminée et accessoirement à rembourser tout ou partie des frais médicaux et
pharmaceutiques engagés par suite du dit accident.

2- l’assurance maladie:

C’est un contrat par lequel l’assureur en échange d’une prime promet au cas où
l’assuré sera durant la période garantie atteint dans sa personne par une maladie ou même un
accident, d’une part lui verser certaines sommes spécialement durant son incapacité et d’autre
part, de lui rembourser tout ou partie des frais médicaux et pharmaceutiques nécessités par la
réalisation du risque.

Section 2 : L’assurance automobile

L’assurance automobile représente une part importante du porteffeuille des


entreprises d’assurances, le développement économique entraînant par la même un
accroissement considérable du parc automobile a engendré une augmentation de la sinistralité
dans des proportions effrayantes. Cette situation a incité les pouvoirs publics à rendre
obligatoire l’assurance de la responsabilité civile automobile et à la réglementerde manière
très stricte permettant ainsi une meilleure protection des assurés et particulièrement des
victimes des accidents de la circulation.

L’obligation de l’assurance responsabilité civile automobile a été instituée pour la


première fois par l’arrêté viziriel du 6 septembre 1941.

I- détermination de la garantie :

D’après l’article 120 du code des assurances « toute personne physique ou morale
dont la responsabilité civile peut être engagée en raison des dommages corporels où matériels
causés à des tiers par un véhicule terrestre à moteur non lié à une voie ferréeoù par ses
remorques où semi-remorques, doit être couverte par une assurance contractée auprès une
entreprise d’assurances et de réassurance ».

a. Détermination de la garantie quant aux personnes responsables du dommage :

Sont obligatoirement considérées comme assurées les personnes suivantes :


- le souscripteur : celui qui signe la police en nom personnel et s’engage envers
l’assureur, notamment pour le paiement des primes ;

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- le propriétaire du véhicule : c’est le titulaire de la carte grise dont la responsabilité
reste garantie, même s’il n’est pas le souscripteur ;
- toute personne ayant la garde ou la conduite du véhicule avec l’autorisation du
souscripteur et du propriétaire.

b. Détermination de la garantie quant aux véhicules :

L’obligation de la garantie s’applique aux véhicules ou ensemble de véhicules munis


d’un moteur et leurs remorques circulant sur la voie publique sans être lié à une voie ferré.

c. Détermination quant aux accidents :

La garantie couvre les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile de


l’assuré à raison de dommages résultants à l’occasion de la circulation du véhicule ou lorsque
celui-ci est hors circulation.

d. Détermination quant au montant de la garantie :

A la différence de certaines lois étrangères, la loi marocaine n’a pas imposé


l’assurance illimitée de responsabilité, elle exige seulement que l’assurance soit souscrite pour
au moins une somme égale à 10 millions de dirhams par véhicule et par événement et pour les
véhicules à 2 roues n’excédent pas une puissance fiscale de 2 CV le minimum est 5 millions
de dihrams.

En ce qui concerne les véhicules affrêtés au transport de voyageurs à titre onéreux, le


montant de la garantie ne doit pas être inférieur :

 A dix millions de dihrams par véhicule et par événement en ce qui concerne


l’assurance responsabilité civile du propriétaire du véhicule vis-à-vis des tiers
transportés.

 Ni au montant obtenu en multipliant par un million le nombre de places de voyageurs


autorisé dans le véhicule ni à 10 millions de dihrams par véhicule et par événement en
ce qui concerne l’assurance responsabilité civile du transporteur vis-à-vis des
personnes transportées.

II- les exclusions :

En principe, l’assurance responsabilité automobilité automobile couvre tous les


dommages causés par un véhicule en cours ou hors circulation.

Toutefois, il a été prévu certaines exclusions touchant à la personne même de


l’assuré, à certaines personnes transportées, à la nature de certains dommages ou situations,
ou alors se rapportant au véhicule assuré.

a. Exclusions propres à l’assuré ou à une personne assimilée à l’assuré :

32
- Sont exclus de la garantie : les dommages causées intentionnellement par le
souscripteur du contrat ou le propriétaire du véhicule assuré, ainsi que toute personne
ayant avec l’autorisation de l’un ou de l’autre la garde ou la conduite du véhicule
assuré, mais dont ni l un ni l’autre ne serait civilement responsable.

- Lorsque le conducteur n’a pas au moment du sinistre, l’âge requis ou ne posède pas les
certificats en état de validité exigés par la réglementation en vigeur, sauf en cas de vol,
de violence ou d’utilisation du véhicule à l’insu de l’assuré. C ‘est également le cas
pour le conducteur non porteur de la plaque spéciale ou de la carte délivrée par la
société dont le numéro est indiqué aux conditions particulières de la police.

b. Exclusions de certains dommages :

- Dommages provoqués par des matières inflammables, transportées par le véhicule


assuré àl’exception de certains produits.

- Dommages résultant des effets directs ou indirects d’explosions de dégagement de


chaleur, d’irradiations provenat de transmutation de noyaux d’atomes ou de la
radioactivité.

- Dommages résultant de faits de guerres étrangères ou civiles, des engins de guerre, des
attentats individuels, des émeutes ou des mouvements populaires.

c. Exclusions se rapportant à certaines situations :

Sont exclus de la garantie, les dommages survenus en cours de rallys, épreuves,


courses ou compétitions lorsque l’assuré y participe en qualité de conccurent, d’organisateur
ou de prépose de ces derniers.

d. Exclusions se rattachant aux véhicules :

Sont exclus de la garantie les dommages occasionnés par des véhicules assurés sans
désignation de marque, forme, puissance fiscale et numéro d’immatriculation.

e. Excluisons de certaines personnes transportées :

- Lorsque le transport n’est pas effectué dans les conditions réglementaires de sécurité.

- Lorsqu’un véhicule à 2 roues transporte plus d’un seul passager en sus du conducteur
même si le passager en excédent est un enfant.

- Lorsqu’un véhicule assuré est utilisé pour le transport à titre onéreux, si le contrat
n’est pas souscrit pourl’assurance d’un vehicule déclaré pour une telle utilisation.

Section 3 : La réassurance

I -la réassurance :

1- Définition et utilité :

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- La réassurance est cette forme d’assurance par laquelle un assureur (le Réassureur)
se charge, moyennant une rémunération (la prime) d’une part ou la totalité de l’engagement
assumé par un autre assureur (la compagnie cédante) s’obligeant à faire pour la Cédante ce
que cette dernière s’oblige à faire pour l’assuré, cette obligation du Réassureur étant soumise
aux dispositions spéciales du contrat. C’est une autre forme de la division des risques.
L’importance primordiale de la réassurance pour la Compagnie Cédante provient du
fait qu’elle constitue un des moyens essentiels de soutien à la Cédante. Non seulement à ses
débuts, mais encore plus tard par le transfert au Réassureur d’une partie des risques qu’elle a
pris en charge afin d’obtenir une meilleure homogéneité des risques dont elle à la gestion.

- L’utilité de la Réassurance pour l’Assureur revêt des formes diverses :

a. Nivellement des valeurs assurées :


Au point de vue technique, la réassurance est un moyen de divider les risques assurés
de telle sorte que la survenance de n’importe quel sinistre constitue pour l’assureur cédant, un
événement normal, prévu, donc aisément supportable.

b. Augmentation de la capacité de souscription :


Par le transfert au Réassureur d’une partie, de plus en plus imporatnte des risques que
l’Assureur a pris en charge.

c. L’allegement de la trésorerie :
Qui permet à l’Assureur «de limiter ses besoins en argent liquide et par suite,
d’augmenter, en cours d’exercice ses placements, d’où une nouvelle source de profits du fait
des intérêts plus élévés qu’il peut obtenir de ces placements ».

d. Garantie des réserves constituées :


Il s’agit des resrves libres et non légales constituées par accumulation des bénéfices
antérieurs. L’intervention du Réassureur par la prise en charge par lui d’une partie du sinistre,
allège la position de l’Assureur.

e. Extension des souscriptions :


Le concours apporté par le Réassureur à l’Assurur permet à ce dernier d’étendre le
champ de ses activités en répondant de plus en plus à la demande sans cesse croissante de la
clientèle.

2- les principales formes de réassurance :

les principales formes de réassurance sont au nombre de deux :

A. La réassurance de sommes ou de capitaux :

Le Réassureur accepte de s’engager sur une partie des capitaux assurés moyennant
une prime correspondante, proportionnelle à celle émise par l’assureur pour permettre à ce
dernier de faire face à ses frais d’acquisition et de gestion. Le division du risque entre la
Cédante et le Réassureur se fait sur la base de la somme assurée.

B. La réassurance d’excédent de sinistres ou de dommages :

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- le Réassureur s’engage à prendre en charge la fraction de chaque sinistre qui excéde ce
que la Cédante a accepté de conserver pour son propre compte, et ce , en contre partie
d’une prime forfaitaire ou d’un pourcentage de prime déterminée de commun accord entre
la Cédante et le Réassureur. Ce genre de couverture s’appelle « l’Exess of loss » ou
« l’excédent de sinistre ».

- Le Réassureur peut aussi s’engager à rembourser totalement ou partiellement,


moyennant une prime fixée à l’avance, les sinistres dépassant certain pourcentage par
rapport à l’encaissement de la prime totale de la Cédante. Cette dernière entend par cette
couverture se prémunir non seulement contre les sinistres importants mais aussi contre
l’accumulation des moyens et petits sinistres, en raison de leur survenance simultanée ou
très fréquente. Cette couvertur s’appelle le « Stop Loss ». La division de risque se fait
don sur la base soit du coût du sinistre soit du pourcentage de la sinistralité.

II. Les charges :

Les charges sont constituées par les sommes que le réassureur est tenu de rembourser
à l’assureur, en raison de la cession par celui ci des primes de réassurance. Ces charges sont
d’une façon générale :

A. Le commission de réassurance.
B. La participation bénéficiare.

A. La commission de réassurance est remboursement forfaitaire à la Cédante des frais


incombant à cette dernière pour l’acquisition et la gestion afférentes aux risques
partiellement réassurés. La détermination de cette commission n’a pas uniquement pour
base les frais supportés par la cédante, elle tient compte de la statistique des affaires
cédées pendant un certain nombre d’années, car en dépit des charges de la Cédante,
c’est en fin de compte et en raison de la conccurence parme les réassureurs, la qualité
des affaires qui est prise comme base pour la fixation de la commission de réassurance.

B. Participation bénéficiaire outre la commission de réassurance, le réassureur alloue


à la Cédante une part dans les bénéfices réalisés sur les affaires qu’il réassure. Cette
restitution par le réassureur d’une fraction du bénéfice réalisé grâce au traité, a lieu soit
à la suite de l’établissement d’un compte dit de Profit et Perte, soit automatiquement,
par appilcation d’un taux de commission variant en faonction inverse du rapport des
sinistres aux primes.

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BIBLIOGRAPHIE

Cours d’assurances – ECOLE MAROCAINE D’ASSURANCES

Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurances

Rapport d’activité des entreprises d’assurances et de réassurance et des régimes


de retraite au Maroc- Ministère des finances et de la privatisation, Direction des
assurances et de la prévoyance sociale

Rapport de Stage « AXA Assurance Maroc »

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