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L’idée combinée à des ressources fait naitre cette organisation économique créatrice de la
richesse et de la valeur ajoutée, c’est l’entreprise dont la définition a fait couler beaucoup
d’encre à travers le temps et les espaces idéologiques dans un monde en pleine mutation.
F.PERROUX, définit l’entreprise comme étant : « Une organisation de la production
apportée par des agents distincts du propriétaire de l’entreprise en vue de vendre un bien
ou des services sur le marché́ pour obtenir, par différence entre deux prix (prix de revient
et prix de vente), le plus grand gain monétaire possible »1.
Par contre la notion de l’entreprise est plus économique que juridique, en économie
l’entreprise est une organisation de production ayant pour but la recherche du profit
maximum au sein d’un marché́ 2. Ce nom d’entreprise vient du verbe « entreprendre», qui
signifie prendre des risques, et par extension gérer une entreprise, c’est gérer des risques3.
L’entreprise est vulnérable aux risques qui guettent sa pérennité à chaque instant que ce
soit de nature opérationnelle par la prise de décision de ses dirigeants appelés risques
spéculatifs et ceux survenus par des aléas que l’entreprise subie qu’elle qu’en soit les
circonstances, il s’agit des risques purs appelés les risques assurables.
La gestion des risques assurables est pratiquée souvent par leurs transferts stricto sensu aux
compagnies d’assurance aux fins de garantier des compensations financières en cas de
survenances des pertes causées à l’entreprise ou bien la réparation des dommages causés
aux tiers par la mise en jeu de sa responsabilité sans faire recours aux fonds propres de
l‘entreprise.
Les risques guettent la stabilité de l’entreprise voire même sa pérennité dans la mesure où
elle évolue dans environnement concurrentiel, complexe et incertain. Il s’agit de risques
opérationnels nés de la prise de décision des managers combinés à ceux que l’entreprise
1
F.PERROUX, La revue d’économie politique, 1933, p.1278.
2 me
B.OPPETIT, A.SAYAG, « Les structures juridiques de l’entreprise », 3 édition, 1982, p.12
3
.LE RAY, « Gérer les risques », AFNOR, édition 2006, p. 35.
1
subie de manière aléatoire et imprévue, ils sont liés aux aléas, il s’agit donc des risques
assurables.
Le courtier est la personne tout indiquée à gérer les risques assurables par leur transfert
total ou partiel aux compagnies d’assurance permettant ains à l’entreprise de se prémunir
contre les conséquences financières de ces risques.
Le transfert des risques à l’assureur de cette manière génère des couts à l’entreprise qu’elle
pourra éviter grâce à des études des risques de telle sorte qu’il sera transféré aux assureurs
que les risques dont l’entreprise ne maitrisent pas ou dans le cas ou les couts de maitrise
dépassent largement le prix de l’assurance.
Par contre les entreprises de taille moyenne font recours aux services des courtiers
d’assurance aux fins d’auditer leur risque et de mettre en place des solutions assurantielles
adaptées pour la couverture des biens et des services offrant une expertise et des conseils
précieux aux entreprises dans un paysage de l'assurance de plus en plus complexe.
Le courtier en tant que manager risques des entreprises doit s’inscrire dans une dynamique
relationnelle avec une capacité en tant qu’acteur du marché de l’assurance à communiquer
dans tous les sens et recherche en permanence le feed-back.
Le premier contrat maritime a été établie en Gènes en 1347 afin de garantir le transport de
la marchandise contre les risques d’un voyage et dans cette même ville est née la première
compagnie d’assurance en 1424 4.
L’incendie survenu à Londres du 02 septembre 1666 dans une boulangerie ayant ravagé
plus de 13000 habitations et près de 100 églises 5 ce qui a amené les autorités anglaises a
créé en 1667 le « Fire office » qui a favorisé la naissance dés 1696 de plusieurs
compagnies dont la « HAND in HAND « première compagnie d’assurance contre
l’incendie.
6
La France avait créé des caisses de secours, appelés des bureaux d’incendie dont le
premier bureau a démarré ses activités en tant qu’organisme municipal ayant la forme
d’une caisse d’assistance alimentée par des cotisations des adhérents et les subventions
publiques et des dons privés.
Il est important de souligner qu’avant ces périodes, l’assurance dans un sens purement de
solidarité entre les tribus et les corporations professionnelles existait depuis la naissance de
l’humain à travers les civilisations romaines, Babylone égyptiens, arabes qui assuraient les
chameaux et les facultés transportées en convois et la réparation des dommages aux tiers
victimes homicide involontaire « la DIYA ».
Le législateur Algérien a reconduit par la loi 62-157 du 21 décembre 1962, tous les textes
français afin de sauvegarder les intérêts de la nation sauf ceux qui se heurtent avec
l’identité algérienne et la souveraineté de l’Etat.
La période coloniale était caractérisée par le monopole des compagnies françaises sur le
secteur d’assurance en Algérie par la création en 1861 d’une mutuelle incendie spécialisée
4
J-F BIGOT « Droit des assurances : entreprises et organismes d’assurance » 2eme 2d DELTA, Paris,2000
5
CUILBAULT F ; ELIASHBERRG. C, LATRASSE.M « Les grands principe de l’assurance » 6 éme édition ,
l’argus,Paris,2003,p.50
6
HADDAD M., « L’assurance-crédit à l’exportation hors hydrocarbures en Algérie » mémoire de magistère
en science économique , option GE ,université Mouloud Maameri , Tizi Ouzou , 2006,P. 16
3
pour l’assurance en Algérie et dans les colonies.
Des textes métropolitains ont été adoptés par le législateur pour réglementer l’assurance en
Algérie dont les principaux sont :
La loi du 13 juillet 1930, réglementant l’ensemble des contrats d’assurance
terrestres. L’histoire de l’assurance
Le décret du 14 juin 1938, unifiant le contrôle de l’État sur toutes les sociétés
d’assurance.
La loi du 25 avril 1946, relative à la nationalisation de 32 sociétés d’assurance et à
la création d’une Caisse Centrale de Réassurance, d’une École Nationale
d’Assurances et d’un Conseil National des Assurances
L’État algérien ayant choisi comme idiologie de gouvernance le socialisme par rapport à
des convictions politiques a décidé par ordonnance N° 66-127 du 27 Mai 1966 de
nationaliser le secteur des assurances et instaurer par voie de conséquence le monopole de
l’État sur toutes les opérations pratiquées par la CAAR, SAA et les deux mutuelles
7
existantes celle du secteur agricole « CNMA » et de l’enseignement la « MATEC ».
4
L’année 1976 se caractérise par la spécialisation des compagnies d’assurances comme
suit :
- SAA : Assurances automobile et risques simples habitation, commerce, édifices
publics, des risques non concernées par des processus de production ;
- CAAR : Les risques industriels y compris l’engineering et le transport.1
Il est évident qu’en plus du monopole de l’Etat sur les opérations d’assurance et la
spécialisation des assureurs aucune place ne sera réservée à la compétitivité, l’innovation
d’autant plus les intermédiaires qui exerçaient ont été également nationalisés pour devenir
des salariés au sein des compagnies d’assurances par DECISON DU MINISTERE DES
FINANCES DU 00/00/1973.
Le monopole de l’État sur les opérations d’assurance aggravé par la spécialisation des
compagnies a duré trente années durant lesquelles le management et les règles de la
concurrence n’ont pas été à l’ordre du jour des dirigeants. Cette situation a été soutenue par
8
N.E. SADI : « La privatisation des entreprises publiques en Algérie : objectifs, modalités et enjeux », 2ème
édition, OPU, Alger, UPMF, Grenoble, 2006, P.33. (7) N.E. SADI, Opus cité, P.33. (8) A. BRAHIMI : «
L’économie algérienne : défis et enjeux », Dahlab, Alger, 1991, P.287
5
la participation de l’Etat social à réparer les dommages causés par les évènements majeurs
touchant les biens et les services.
La chute du bloc socialiste et la crise économique mondial ont imposé aux Etats d’engager
des réformes politiques et économiques, le cas de l’Algérie suite au passage de l’économie
dirigée vers l’économie de marché.
10
Ainsi, elle n’est plus considérée comme étant une "annexe administrative" . Cette
transformation a été concrétisée à travers une batterie de textes juridiques, entre autres :la
loi n° 88-01 du 12 janvier 1988 portant loi d’orientation sur les entreprises publiques
11
économiques , la loi n° 88-04 du 12 janvier 1988 modifiant et complétant l’ordonnance
n° 75-59 portant code de commerce et fixant les règles particulières applicables aux
12
entreprises publiques économiques , l’ordonnance n° 95-25 du 25 septembre 1995
relative à la gestion des capitaux marchands de l’Etat 6 , par ailleurs, abrogée et remplacée
par l’ordonnance n° 01-04 du 20 août 2001relative à l’organisation, la gestion et la
privatisation des entreprises.
Par rapport aux changements sus cités, le secteur des assurances a subi des transformations
en 1990 soit la déspécialisation des compagnies d’assurances, désormais la CAAR, SAA et
CAAT devraient pratiquer les mêmes opérations d’assurances sous le monopole de l’Etat.
9
Sur la question, voir LAKEHAL Salah, Déréglementation du régime juridique de l’entreprise publique à
caractère économique, Mémoire de magister en droit, option transformations de l’Etat, Faculté de droit,
Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, 2007 (en arabe).
10
DADI Adoun, L’économie de l’entreprise, 2ème édition, Maison El Mohammadia, Alger, 1998, p. 141 (en
arabe).
11
Loi n° 88-01 du 12 janvier 1988 du 12 janvier 1988 portant loi d’orientation sur les entreprises publiques
économiques, JORA, n° 2, du 13 janvier 1988 (abrogée à l’exception des dispositions des titres III et IV).
12
Loi n° 88-04 du 12 janvier 1988 modifiant et complétant l’ordonnance n°
75-59 du 26 septembre 1975 portant code de commerce et fixant les règles
particulières applicables aux entreprises publiques économiques, JORA n° 2,
du 13 janvier 1988 (abrogée).
6
25 janvier 1995 qui a mis fin au monopole de l’Etat en matière d’assurances ce qui
permettra la création de sociétés privées algériennes et étrangères ainsi que le retour des
intermédiaires d’assurances (agents généraux et courtiers), disparus avec l’institution du
monopole de l’Etat sur l’activité d’assurance en 1966.
Le secteur algérien des assurances évolue désormais à compter du mois de février 2021
dans une dualité de systèmes assurantiel soit l’assurance commerciale et le TAKAFUL
suite à la promulgation du décret exécutif n° 21-81 du 23 février 2021 qui fixe les
conditions et modalités d’exercice de l’assurance Takaful, publié dans le Journal Officiel
de la République algérienne démocratique et populaire (JORADP) n° 14 du 28 février
2021.
7
L’assurance TAKAFUL constitue un élément fondamental pour le partage des risques dans
l’écho système islamique et accompagne les banques et établissements financiers à couvrir
les risques dont financement a été opéré par le bais de produits islamique.
Le contexte de la recherche :
La présente recherche demeure pour les besoins de la littérature et la pratique un thème
d’actualité scientifique et professionnelle et constitue davantage une problématique
cruciale et profonde. Parmi les objectifs assignés à ce travail de recherches, nous retenons
avant tout un objectif lié à l’acquisition du corpus conceptuel lié à l’environnement même
des couvertures assurantielles dans ses multiples branches.
L’entreprise réalise des contrats de travaux et de prestations avec ses fournisseurs et clients
en permanence qui génèrent sans nul doute des risques d’ailleurs parmi les clauses de ces
contrats celle liée à la responsabilité et assurances. Le rôle du courtier commence en amont
à identifier les zones de risques qu’il transfert aux parties concernées, fournisseurs, clients,
bureaux d’études, banques et en aval aux assureurs, une approche qui consiste à diviser les
risques aux fins d’économiser le maximum de primes à l’entreprise.
8
Devant une littérature qui traite des conditions d’exercice du courtage et de son apport aux
preneurs de l’assurance de manière théorique principalement dans le domaine juridique, le
contexte de la recherche notamment en Algérie vise à construire pour la littérature à travers
L’ expérience du courtier CAP Assurance de deux décennies un modèle de traitement et de
gestion des risques assurables des entreprises assistés par sa plateforme digitale LOGICAP.
Question centrale :
Quel est l’apport du courtier d’assurance en tant que professionnel indépendant dans la
gestion et la couverture des risques assurables auxquels les entreprises Algériennes sont
exposées ?
S/Q- 1 - Quels sont les principaux risques assurables encourus par les entreprises ?
S/Q- 2 - Comment le courtier détermine les couvertures adaptées aux risques assurables
des entreprises ?
S/Q- 3 - Comment le courtier peut -il contribuer au choix des assureurs aptes à contenir les
risques des entreprises ?
Hypothèses :
Pour répondre à ses axes de problématique, nous tenterons de mettre en relief un corps
d’hypothèses comme des pistes de nos travaux d’études devant les impératifs de
l’évolution du marché de l’assurance particulièrement en Algérie.
Hypothèse globale :
Au-delà de la relation d’entremise entre les preneurs d’assurances et les assureurs, le
courtier a le devoir de conseil et d’amélioration des couvertures assurantielles encours de
validité et d’élaborer les programmes d’assurances en mettant son expertise et sa
connaissance du marché au profit des entreprises.
9
H- 1- Le courtier manager des risques assurables, identifie, classe et gère les risques
assurables des entreprises.
H- 2- Le courtier détermine les besoins en couvertures assurantielles et les traduit au
langage des assureurs.
H – 3 - Les moyens techniques déployés par le courtier aux fins d’assister les entreprises
au choix rationnel des assureurs capables de contenir les risques assurables.
Les articles et thèses consultés font références à la couverture des risques par le biais de
l’assurance sans mettre en évidence l’apport des courtiers notamment les actions mises en
œuvre dans le cadre de la relation d’entremise entre les preneurs d’assurance et les assureurs
quant à la littérature en Algérie traite principalement des définitions juridiques du courtier.
A ce titre, le cadre de ma recherche vise à observer pour comprendre les formes, modalités et
procédures de mise en place des couvertures des risques assurables des entreprises, nous
nous situons dans un paradigme constructiviste. Je vais mobiliser mes efforts pour construire
des règles théoriques à ajouter à la littérature à partir de la modeste expérience de vingt
années dans le courtier en assurance.
La démarche adoptée dans cette recherche est l’approche inductive qui se définie comme un
type de raisonnement qui consiste à passer du spécifique vers le général, cela signifie qu’à
partir de faits rapportés ou observés le chercheur aboutit à une idée par généralisation et non
par vérification à partir d’un cadre théorique préétabli (Blais et Martineau,2006, p.4) (1)
10
Méthodologie et instruments de collecte des données :
La méthodologie choisie aux fins de vérifier les hypothèses de la recherche dans le cadre du
modèle épistémique constructiviste sera axée sur un mixte quantitative et qualitative.
- Approche quantitative :
Le questionnaire a été établie sous forme de questions fermées avec des propositions bien
précises auprès des cadres des entreprises, courtiers et compagnies d’assurances en tant que
parties prenantes pertinentes dans la recherche.
Les questionnaires de recueils des données seront remis aux répondants dont le
renseignement se fera en séance tenante aux fins de lever toutes les éventuelles les
incompréhensions.
Les questionnaires seront remis aux cadres des organismes exerçant des activités différentes
et ayant des statuts diversifiés relevant des secteurs public, privé, international et mixte
comme suit :
- Assureurs : Compte tenu le nombre réduit des compagnies d’assurance en Algérie les
compagnies suivantes ont été contactées soit 05 à 20 questionnaires par société en
fonction du volume d’activité :
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- Approche qualitative :
Commercial ;
Énoncée du plan :
La réalisation de cette recherche nous a conduit à présenter le travail par le bais d’un plan
composé de deux parties comme suit :
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