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B.P. 16596
KINSHASA/GOMBE
NOTES DE COURS DE
LEGISLATION ET TECHNIQUES
DES ASSURANCES.
INTRODUCTION
L’entreprise qu’elle soit exploitée sous forme de société ou non, qu’elle exerce son
activité dans le domaine commercial, industriel, artisanal ou en tant que prestataire de
service, qu’elle n’ait aucun salarié ou qu’elle en ait de milliers, met en œuvre un ensemble
de ressources humaines, matérielles, immatérielles exposées à des risques.
Les ignorer, volontairement ou non, peut conduire à un déséquilibre financier grave,
voire au dépôt de bilan.
Les grandes sociétés ont en général les moyens de se doter d’un service spécialisé,
mais dans les PME-PMI, le plus souvent, le chef d’entreprise ou éventuellement son
épouse, s’occupe personnellement des questions d’assurance.
Or, préoccupé par le souci légitime de faire prospérer son entreprise, celui-ci manque
de temps et d’information pour mettre en œuvre une politique cohérente de gestion de
risques. Les problèmes d’assurance se trouvent souvent reportés après les tâches urgentes,
ce qui aboutit parfois à une situation paradoxale où plus la conjoncture est difficile et
l’entreprise vulnérable, plus les préoccupations quotidiennes prennent de l’importance et
moins le responsable consacre de temps aux assurances. C’est précisément le moment
pendant lequel l’entreprise aurait le plus besoin de protection.
Qui de nous a pensé à assurer, sans y être contraint par un sinistre, par un ami ou par
les pouvoirs publics, son entreprise, son habitation, son véhicule ou sa personne ?
L’objectif de ce cours est donc de sensibiliser les chefs d’entreprises, les cadres, les
employés que vous êtes ou que vous serez, sans oublier les sociétés d’assurance, aux
différents risques encourus par l’entreprise lors de sa vie et aux différentes possibilités de
les assurer dans de bonnes conditions.
Nous n’avons pas l’ambition de traiter toutes les assurances en détail mais de tenter
de toucher un domaine qui reste souvent méconnu, surtout dans les pays en voie de
développement, afin de le vulgariser et de faire comprendre aux différents individus sa
place dans la société comme le seul élément garantissant notre sécurité et celle de nos
activités.
Pour ce faire, notre étude sera menée en deux temps. Dans un premier temps, nous
traiterons du Contrat d’assurance qui concerne les aspects juridiques et économiques de
cette matière. Enfin, nous abordons dans un deuxième temps, la gestion des risques qui est
une fonction spécifique et nouvelle au sein des entreprises et que l’on présente comme
une technique de garantie dans la recherche de sécurité face aux risques.
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Section 1 : Historique.
L'assurance s'est développée de manière pragmatique, sous les contraintes économiques et
sociales liées à la nécessité d'entreprendre.
A- LA PRE-ASSURANCE.
On retrouve des "traces" de la pré-assurance dans la plus haute antiquité :
Caisse d'entraide des tailleurs de pierres de la Basse-Egypte,
2.250 ans avant J.C., dans le Code d'Hamourabi, en ce qui concerne les transports
par caravane (Darmatha),
Le législateur athénien Solon (640-558 avant J.C.) obtint des Hétairies
(groupements et artisans) leur intervention en faveur de leurs membres frappés par
l'adversité.
Théophraste (371-286 av. J.C.) fait état d'une caisse commune alimentée par des
cotisations, et dont le contenu servait à prodiguer des secours.
A l'époque romaine, le Collège funéraire de Lanuvium assure à ses membres,
moyennant droit d'entrée et cotisations, un bûcher et un tombeau, tandis que les
légionnaires cotisent pour permettre à leurs membres de faire face à des frais de
mutation, de retraite, ou de décès.
B - NECESSITES DU COMMERCE MARITIME.
Les Romains et les Athéniens connaissaient le mécanisme qui a donné lieu au "prêt à la
grosse aventure", et selon lequel le préteur de deniers touchait un intérêt de 15 à 40 % si la
cargaison arrivait à bon port. Mais cette pratique fut frappée d'interdit par les autorités
religieuses, comme usuraire, et fut frappée d'interdit par Grégoire IX en 1227. C'est
pourquoi, des riches commerçants s'engagèrent à "garantir" une cargaison moyennant le
paiement préalable d'une somme d'argent.
C'est dans le domaine des risques maritimes qu'est apparue la notion d'assurance, comme
l'attestent les lois Rhodiennes du Ville siècle, le statut de Marseille de 1256, ou les Statuts
Maritimes de Venise de 1255.
Un des plus anciens contrats a été retrouvé à Gènes en 1347 et est destiné à garantir un
transport de marchandises contre les aléas d'un voyage.
Les premières entreprises d'assurance maritime apparaissent en 1424 à Gênes, puis en
Angleterre avec des Clubs de particuliers.
2. En France, l'assurance maritime a été pratiquée à Rouen par des assureurs espagnols,
comme en font foi les actes de Tabellionnage des années 1525 à 1530 qui reprennent des
pratiques espagnoles de Séville ou de Bilbao, selon deux types de transports :
Assurance sur un bateau déterminé jusqu'au port de Rouen, portant sur des
marchandises débarquées au Havre ou Barfleur, et retransportées sur embarcations
plus légères jusqu'à Rouen.
Assurance sur un navire dont le nom est encore inconnu lors de la souscription du
contrat, à charge de dénoncer le nom du vaisseau à bref délai à l'assureur.
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Un contrat français a été conclu en Octobre 1584 pour un transport de marchandises entre
Marseille et Tripoli.
Une réglementation accompagnait ces premières conventions :
Un Edit de 1563 institue une juridiction consulaire à Bordeaux.
En France, le Guidon de la Mer, rédigé vers 1570 et édité en 1608, réunit les usages
en vigueur dans les différents ports français.
Mais c'est la Grande Ordonnance de la Marine, œuvre de Colbert inspirée des
coutumes et statuts des Provinces Unies (Amsterdam et Anvers) qui a codifié
l’assurance maritime.
C'est par l’Edit du Conseil du Roi du 5 Juin 1668 qu'est instituée par Colbert la
Chambre des Assurances Maritimes de Paris.
Le Code de Commerce de 1807, exécutoire à compter du 1er janvier 1808, consacre
son Livre II au Droit Maritime, et incorpore dans ses articles 332 à 396 les premiers
principes du droit des assurances.
L'assurance s'est développée dans un but de protection de l'intégrité des patrimoines
contre les risques de toute nature pouvant les affecter.
Son évolution est directement liée à celle de société et de l'activité économique.
De nos jours, l'ampleur des échanges internationaux renforce la nécessité d'assurance de
cette activité économique.
C - TRANSFORMATION ECONOMIQUE ET SOCIALE
Le XIXe siècle voit une transformation importante des structures sociales due à l'expansion
économique.
Le regroupement des terres agricoles et leur concentration entre les mains de gros
propriétaires fonciers ont favorisé l'exode rural, ainsi que l'amélioration des moyens de
communication, notamment ferroviaires.
1- Concentration des patrimoines
L'obligation pour les propriétaires fonciers de faire exploiter leurs terres ou leurs
immeubles de les donner en location les a exposés au risque de la ruine.
De même, en a t'il été du risque des entreprises en plein essor, exposées à la perte de leurs
bâtiments, outils de production, stock et marchandises.
Ceci a favorisé le développement des entreprises d'assurances incendie dont les plus
anciennes sont les Assurances Générales, le Phénix, T Union, le Soleil qui subsistent
toujours même si elles se sont regroupées.
2- Elargissement du domaine de la responsabilité civile
L'élargissement constant du domaine de la responsabilité civile, ainsi que la constitution de
patrimoines de plus en plus dispersés, ont nécessité leur protection contre le risque de
disparition, soit du fait d'une perte matérielle, soit du fait d'une dette de responsabilité.
La loi française du 9 Avril 1898 sur la réparation des accidents du Travail rendant la
responsabilité des employeurs pratiquement automatique, a conduit les entrepreneurs à
assurer massivement leurs ouvriers, ce jusqu'à la loi du 30 Octobre 1946 créant la Sécurité
Sociale.
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Section 1 : Définitions.
1. Définition juridique : L'assurance est le contrat par lequel une partie, dénommée le
souscripteur se fait promettre par une autre partie, dénommée l'assureur, une
prestation en cas de réalisation yh
2. d'un risque, moyennant le paiement d'un prix appelé prime ou cotisation.
2. Définition technique : L'assurance est l'opération par laquelle un assureur organise en
mutualité une multitude d'assurés exposés à la réalisation de risques déterminés, et
indemnise ceux d'entre eux qui subissent un sinistre grâce à la masse commune des primes
collectées.
3. Définition économique : Il s'agit d'un produit commercialisé par les entreprises
d'assurance, sous la forme d'un package de garanties, souvent à prendre ou à laisser. C’est
pourquoi, on parle souvent de contrats d'adhésion, notamment à l’égard des particuliers.
Il s'agit d'un produit purement juridique, puisqu'il n'est constitué que des seules obligations
prises par l'assureur.
L'assurance est un moyen de couvrir les conséquences financières des risques qui ne
peuvent être éliminés par les mesures de prévention.
Comme les autres mesures de prévention, l'assurance a un coût proportionnel au montant
des garanties prévues et qui se trouve donc nécessairement inclus dans celui des produits
ou prestations vendues ou fournies par l'assureur. C'est pourquoi, l'entreprise doit essayer
d'adapter au plus juste le montant de ses primes par rapport aux risques encourus.
Elle le fait avec l'aide de professionnels de l'assurance, et notamment d'intermédiaires, tels
que Cabinets de Courtage ou Agents Généraux, dont les compétences peuvent aller de la
réalisation d'audit, jusqu'à la souscription de polices auprès des Compagnies d’assurance
les mieux placées sur le marché international de l'assurance.
Ainsi, le chef d'entreprise choisira selon son budget :
Soit une Garantie partielle :
- Plafond de garantie en matière de responsabilité civile.
- Franchises systématiques.
- Sous-assurance en matière de dommages aux biens.
Soit une Garantie totale, c'est-à-dire équivalente au montant maximum du
dommage prévisible en assurance de chose, ou illimitée dans son montant.
Il faut savoir que selon le principe indemnitaire, lequel est d'ordre public, et aux termes de
l'article L 121-1 du Code des Assurances, l'indemnité due par l'assureur ne peut excéder le
montant des dommages et ne peut être une source d'enrichissement, en matière
d'assurance de chose.
Section 2 : La technique de l’assurance.
La technique de l’assurance se base sur des méthodes statistiques, reposant sur la
loi des grands nombres, dite de Bernouilli : plus le nombre d’expériences augmente, plus
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les écarts absolus augmentent, et plus les écarts relatifs diminuent pour devenir
pratiquement négligeables pour un nombre très élevé d’expériences. Ceci explique que
l’assureur va utiliser des méthodes mathématiques pour sélectionner les risques qu’il prend
en charge, se les répartir avec d’autres, et ajuster le montant des primes en conséquence.
Il va faire appel à des « actuaires », Conseils indépendants chargés d’appliquer
les mathématiques aux problématiques financières, et de contrôler le bon fonctionnement
d’un contrat d’assurance ou de réassurance. Ils sont chargés également de l’actualisation
des tables de mortalité.
L’assureur va donc veiller à maîtriser un rapport sinistre+rj s / primes favorable .
On comprend immédiatement qu’une augmentation soudaine et imprévue de la
sinistralité, telle que pouvant notamment résulter d’un changement de jurisprudence en
matière de risque de responsabilité civile, va désorganiser ce rapport sinistres / primes.
I. Homogénéisation des risques.
L’assureur doit choisir des risques homogènes, normaux, présentant
approximativement les mêmes caractéristiques que les risques observés pour
l’établissement des statistiques. Les risques aggravés sont, soit refusés, soit acceptés
moyennant une surprime.
On sait cependant que :
- En assurance de dommages : l’assureur ne peut refuser d’assurer les risques dans
certains domaines d’assurances obligatoires (automobile, médical...), moyennant la
fixation de la prime par un bureau de tarification ;
- En assurance de personnes : l’assureur ne peut refuser de garantir les salariés
bénéficiant d’une police d’assurance groupe obligatoire souscrite par une
entreprise, pour des affections préexistantes à leur adhésion.
II. L’assurance de groupe.
Plusieurs techniques permettent à un souscripteur de contracter une police d’assurance
pour le compte d’un tiers, avec ou sans mandat.
La loi prévoit le mécanisme de l’assurance pour compte :
- D’une personne déterminée,
- Pour le compte de qui il appartiendra si le bénéficiaire n’est pas déterminé.
Dans ce dernier cas, « la police vaut autant au profit du souscripteur de la police que
comme stipulation pour autrui au profit du bénéficiaire connu ou inconnu de ladite
clause ».
- Mais le souscripteur peut, dans certaines conditions, contracter pour les membres d’un
groupe. Il s’agit d’une technique extrêmement répandue par laquelle un souscripteur
contracte pour le compte des membres d’un groupe ».
Pour le Code des Assurances : « Est un contrat d’assurance de groupe, le contrat souscrit
par une personne morale ou un chef d’entreprise en vue de l’adhésion d’un ensemble de
personnes à des conditions définies au contrat , pour la couverture des risques dépendant
de la vie humaine, des risques portant atteinte à l’intégrité de la personne ou liés à la
maternité, des risques d’incapacité de travail ou d’invalidité ou des risques de dommage ».
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Les pertes et les dommages occasionnés par des cas fortuits ou causés par la faute de
l’assuré sont à la charge de l'assureur, sauf exclusion formelle et limitée contenue dans la
police.
Toutefois, l'assureur ne répond pas des pertes et dommages provenant d'une faute
intentionnelle ou dolosive de l'assuré.
L'assureur doit exécuter la prestation prévue au contrat dans le délai convenu. Il ne peut
être engagé au-delà. L'obligation de l'assureur consiste donc en l'exécution d'une
prestation en cas de réalisation du risque assuré , laquelle peut prendre plusieurs formes :
Paiement d'une indemnité ou d'un capital,
Désintéressement direct de la victime,
Organisation de la défense de son assuré : garantie défense et recours, protection
juridique,
Prestation d'assistance...
B) Pour l’assuré:
1- L’obligation de déclaration du risque, ou de son aggravation :
- Dans toutes les formes d'assurance, l’assuré doit répondre exactement aux questions
posées par l'assureur, notamment dans le formulaire de déclaration du risque par lequel
l'assureur l'interroge lors de la conclusion du contrat, sur les circonstances qui sont de
nature à faire apprécier par l'assureur les risques qu'il prend à sa charge.
- Dans les contrats d'assurance de dommage, l’assuré doit déclarer, en cours de contrat, les
circonstances nouvelles qui ont pour conséquence soit d'aggraver les risques, soit d'en
créer de nouveaux et rendent de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à
l'assureur, notamment dans le formulaire précité, dans un délai de 15 jours (ou de 10 jours
selon les pays).
2- L’obligation de payer la prime d'assurance.
Le contrat d'assurance met nécessairement à la charge de l'assuré le paiement d’une prime
ou cotisation :
Proportionnée à l'importance et à la probabilité de réalisation du sinistre,
Aux dates convenues sinon il s'expose à la procédure de suspension de la garantie,
et de résiliation du contrat d'assurance, prévue dans le Code des Assurances.
l'assuré que si l'assureur établit que ce retard lui a occasionné un préjudice. De plus,
elle ne peut être opposée dans tous les cas où le retard est dû à un cas fortuit ou de
force majeure.
Enfin, la déchéance de garantie, est inopposable à la victime exerçant l'action
directe.
Il doit notamment s'assurer lors de la conclusion d'un contrat automobile que le permis de
conduire d'un étranger est bien valable pour la conduite d'un véhicule automobile en
France.
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La faute commise par l'assureur dans son devoir d'information et de conseil, engage sa
responsabilité contractuelle à l'égard de l'assuré, permettant à ce dernier d'obtenir
réparation du préjudice que cette faute lui causerait, notamment du fait d'un défaut
d'assurance.
Le montant des dommages et intérêts auquel peut prétendre l'assuré peut correspondre au
montant de l'indemnisation dont la faute de l'assureur l'a privée.
VI- CONTRAT DE BONNE FOI
La bonne foi doit précéder et accompagner toute la vie du contrat. Les parties doivent
coopérer dans la mise en œuvre du contrat.
A - La bonne foi de l'assureur :
1) Au moment de la souscription du contrat.
L’assureur est tenu d'une obligation de conseil tout au long de la vie du contrat, et
notamment lors de la souscription du contrat.
Il doit faire preuve de loyauté, en conseillant à son client des garanties adaptées, et en
l'informant clairement sur les clauses et conditions du contrat.
2) A l'occasion du règlement du sinistre.
Il est fait appel à la notion de bonne foi pour sanctionner l'assureur qui se comporte de
manière déloyale à l'égard de l'assuré, en refusant ou en retardant le règlement du sinistre
par :
Des manœuvres dilatoires,
L’absence de réaction à l'approche de l'expiration de la prescription biennale,
L'assureur doit attirer l'attention de son assuré sur la nécessité de souscrire une
assurance complète, alors que l'exclusion de garantie contenue dans la police
recelait un piège indécelable pour l'assuré.
D'une manière générale, les juges estiment que la résistance de l'assureur à honorer ses
engagements devient abusive lorsque l'assureur maintient son refus de régler alors qu'il
détient tous les éléments selon lesquels le sinistre est effectivement couvert par le contrat.
1) L'assuré doit répondre de bonne foi aux questions qui lui sont posées par l'assureur lors
de la déclaration du risque et doit déclarer les circonstances nouvelles d'aggravation de
risque faute de quoi, il s'expose à la nullité du contrat en cas de preuve de mauvaise foi de
sa part.
2) L'assuré doit respecter les conditions de garantie prévues dans la police d'assurance
(mesures de prévention, utilisation de moyens de protection...) faute de quoi il s'expose à
une non garantie.
4) Il devra faire preuve de bonne foi dans la déclaration de sinistre (prise de mesures de
sauvegardes, préservation des recours de l'assureur, respect du délai de déclaration du
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En cas de réalisation d'un sinistre frauduleux, l'assuré est non seulement déchu de la
garantie, mais pourra être poursuivi pour le délit d’escroquerie à l'assurance.
surassurance frauduleuse,
assurances cumulatives frauduleuses
Nous avons vu que le contrat d’assurance est une convention entre un assureur et
un assuré (souscripteur). L’assureur ne peut être qu’une entreprise d’assurance, l’assuré est
la partie au contrat au nom de laquelle la police est signée et qui s’engage au paiement des
primes. C’est souvent l’assuré lui-même qui souscrit pour son compte, mais ce n’est pas
obligatoire comme le montre l’assurance pour le compte d’autrui c’est-à-dire au profit d’un
tiers.
b) La formation du contrat
Consensuel, le contrat d’assurance est formé dès l’accord des parties sur l’objet
de la garantie et son prix. Mais le moment où l’on peut être sûr de l’accord des volontés est
celui de signature de la police par l’assuré. Cette signature est précédée par deux étapes :
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- la proposition d’assurance tout d’abord qui est le document par lequel le futur assuré
demande une garantie d’assurance pour les risques qu’il déclare. Il s’agit en fait d’un
imprimé comportant un questionnaire qui permet à l’assureur de recueillir tous les
renseignements que l’assuré potentiel peut lui fournir. Ce sont des déclarations qui
serviront de base à la souscription du contrat. La proposition d’assurance ne constitue
qu’une offre de contracter et n’engage ni l’assureur ni l’assuré.
- Vient ensuite une deuxième étape qui est le consentement de l’assureur qui peut refuser
de garantir un risque qui ne rentre pas dans son activité ou qui lui semble trop élevé. Il peut
aussi demander des précisions complémentaires, et n’accepter le contrat que moyennant
certaines limitations ou exclusions. Quand il accepte de garantir le risque qui lui est
proposé, il établit le contrat, appelé la police qu’il signe, et le fait signer à l’assuré. Ce sont
donc ces deux signatures qui marquent la formation du contrat d’assurance.
En principe, le contrat prend effet dès qu’il est conclu. Mais trois clauses précisent
clairement la prise d’effet :
- une clause de prise d’effet à midi du jour de la conclusion du contrat. Cette clause
évite les incertitudes sur l’heure et la minute de signature du contrat;
- une clause de prise d’effet à telle date : la garantie ne part que le jour où l’assuré
prend possession d’un bien ou résilie un autre contrat d’assurance;
- une clause de prise d’effet le lendemain à midi du paiement de la première prime.
L’obligation de garantie de l’assureur est liée à l’exécution de paiement de la prime
par l’assuré.
d) La preuve du contrat
b) Le contenu de la modification
Le contrat peut être prolongé, il peut être remis en vigueur s’il était suspendu sauf
dans le cas de non-paiement de la prime.
c) La preuve de la modification
Normalement, la modification proposée prend effet dès l’expiration de 10 jours.
Mais le mode de preuve normale de la modification est l’avenant il fait corps avec la police
qui demeure applicable sur tous les points qui n’ont pas fait l’objet des modifications.
La définition de l’assurance (Cf. Supra) permet de dégager les trois éléments que
l’on retrouve dans tout contrat d’assurance :
- un risque à garantir ;
- une prime qui est le prix de la sécurité ;
- une prestation de l’assurance en cas de sinistre.
Section 1 : Le risque.
Des trois éléments de l’assurance - risque, prime, sinistre - le risque est le plus
fondamental et détermine les deux autres car le calcul de la prime, comme la réalisation du
sinistre sont fonction du risque assuré. Le mot « risque » peut être interprété de plusieurs
façons :
- Le risque est d’abord l’éventualité d’un événement aléatoire, par exemple l’incendie, le
décès, la responsabilité civile. Cet événement est donc le fait générateur du sinistre.
- Le risque peut être également l’objet de la garantie c’est-à-dire l’élément du patrimoine,
l’activité ou la personne menacée par le risque-événement, et auxquels s’applique la
garantie. Par exemple, le risque est l’habitation ou l’usine assurée contre l’incendie.
- Par extension, le risque est le dommage lui-même causé par le sinistre.
Le risque étant l’élément fondamental du contrat d’assurance, il est l’objet même du
contrat, c’est pourquoi il doit être réel et licite.
Le risque est réel lorsque sa réalisation est possible. Bien entendu, cette réalisation
présente un caractère d’incertitude (aléatoire). En revanche, si le risque n’existe pas, le
contrat d’assurance devient nul faute d’objet. Par exemple, on ne pourrait assurer un bien
déjà détruit.
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Le risque doit être licite, et l’objet du contrat ne saurait être contraire à l’ordre public (ex.
opérations de contrebande) ou aux bonnes mœurs.
Une fois que le risque s’avère réel et licite, donc bien caractérisé, il appartient à
l’assuré de le déclarer afin de porter à la connaissance de l’assureur l’objet de la garantie
demandée : quels éléments du patrimoine ou quelle activité sont à assurer contre quels
risques ? Ensuite, cet objet du contrat est délimité et précisé par les exclusions de risques
qui ne prennent pas en compte certains événements ou certains dommages.
1) La déclaration des risques.
La déclaration des risques est l’une des obligations fondamentales de l’assuré car
elle permet à l’assureur de former son opinion sur le risque à garantir, de le classer dans les
catégories de risques répertoriés par ses statistiques et de déterminer ainsi le prix de cette
garantie.
Du fait que le contrat d’assurance est à exécution successive, les risques qu’il
couvre peuvent se modifier en cours du contrat et notamment s’aggraver. C’est pourquoi le
législateur a imposé à l’assuré non seulement la déclaration des risques lors de la
conclusion du contrat, mais encore la déclaration des aggravations de risques.
Si on oublie ou on fait une déclaration inexacte, sans mauvaise foi aucune, cela
n’entraîne pas la nullité du contrat d’assurance. Deux situations peuvent se présenter.
*) L’irrégularité est découverte avant un sinistre ; l’assureur dispose alors de deux options :
- le maintien du contrat d’assurance moyennant une augmentation de prime que
l’assuré peut accepter ou refuser. Dans le cas d’acceptation, le contrat se trouve
modifié à dater du nouvel accord. En cas de refus, l’assureur peut résilier le contrat
et demander une indemnité de résiliation ;
- la résiliation du contrat qui peut être sollicitée directement par l’assureur dès la
découverte de l’inexactitude. Il la notifie au préalable à l’assuré. La divisibilité de la
prime s’applique dans ce cas-ci et l’assureur doit restituer à l’assuré de bonne foi le
prorata de prime qui correspond à la période non garantie.
*) L’irrégularité est découverte après sinistre : « la règle proportionnelle de prime »
s’applique. Dans la plupart des cas, l’irrégularité est découverte par l’assureur à l’occasion
d’un sinistre. La sanction est alors la réduction de l’indemnité en proportion du taux de
prime payée par rapport au taux de prime qui aurait dû être payé si les risques avaient été
complètement et exactement déclarés.
Le cadre du contrat ainsi défini, les limites apportées à la garantie sont contenues dans les
« exclusions des risques », qui mettent hors de l’assurance, un certain nombre
d’événements ou de dommages pour lesquels il y a dès lors « non-assurance ».
L’assurance ne peut couvrir que des risques suffisamment dispersés pour que
puisse jouer la compensation par la loi des grands nombres. Les faits de guerre entraînent
des destructions massives de biens matériels, et des pertes en vies humaines que
l’assurance ne pourrait prendre en charge.
Section 2 : La prime.
1. Le calcul de la prime.
La fixation de la prime est librement effectuée par les parties.
Pour que la prime soit juste, il faut que le taux de prime applicable au contrat soit
correctement calculé, et que les capitaux assurés qui constituent l’assiette de prime
correspondent à la valeur du bien. L’assureur dispose de deux « règles proportionnelles »
dont l’application lui permet de rétablir l’équilibre du contrat s’il est rompu, c’est d’une
part « la règle proportionnelle de prime » que l’on pourrait appeler « règle proportionnelle
de capitaux » et d’autre part, «la règle proportionnelle d’assiette de prime ».
a) La tarification.
Techniquement, les risques sont appréciés par des critères statistiques de
probabilités (fréquences) et d’intensités (coût moyen) qui permettent d’en établir la
tarification.
Il peut être établi sur les deux paramètres statistiques de la fréquence et du coût
des sinistres :
Taux de prime = fréquence x coût moyen des sinistres (3)
C’est par l’examen de la proposition d’assurance que l’assureur apprécie le risque et peut le
classer dans les tarifs préétablis. Si par suite d’une erreur dans la déclaration des risques*
l’assureur a sous-estimé le risque, l’équilibre du contrat ne pourra être rétabli au jour du
sinistre que par une réduction de l’indemnité, proportionnelle au rapport exigé entre le
taux de prime payé et celui qui aurait dû si le risque avait été correctement déclaré. Voir
formule (1), supra.
B. L’assiette de la prime et la proportionnelle de capitaux.
La valeur des biens assurés n’est pas toujours identiques, dans chaque cas
particulier la prime doit être calculée en fonction de la valeur du capital que l’assuré
entend garantir. Dans l’exemple précédent, la prime pure d’assurance incendie d’une
maison de 100.000 Fc tarifé au taux de 0,9 pour 1.000 sera donc de 90 Fc par an.
Dans les assurances des stocks, il est prévu, dès la conclusion du contrat, des
variations de la valeur du risque au cours de son exécution. On appelle « la police flottante
ouverte » ou « la police d’abonnement » la police d’assurance portant sur des objets qui
peuvent être constamment modifiés au cours du contrat, la quantité de marchandises, de
biens ou d’objets dont la valeur est assurée doit être déclarée périodiquement afin que
l’assureur ait une idée sur les variations de la valeur du risque.
Lorsqu’au jour du sinistre, il apparaît que la valeur déclarée des capitaux assurés
est inférieure à leur valeur assurable réelle, on dit qu’il y a sous-assurance, et l’indemnité
est obtenue par la règle proportionnelle de capitaux, qui se traduit par une réduction de
l’indemnité en cas de sinistre dans la proportion du rapport, entre la valeur déclarée et la
valeur assurable.
Dans le calcul de la prime pure, deux autres éléments doivent être pris en
compte :
- la durée de l’assurance qui et généralement l’année. Si le risque apparaît constant
d’une année à l’autre, l’assuré paiera annuellement la prime correspondant au coût
de l’assurance d’une année. Pour de brèves périodes inférieures à une année, la
prime due est une fraction de la prime annuelle ;
- le taux des intérêts: l’assureur peut retirer un intérêt des primes qu’il collecte à
l’avance et qu’il place.
1.2. Les chargements de la prime.
Le chargement est la somme qu’il faut ajouter à la prime pure d’une assurance
afin de couvrir un certain nombre de frais inhérents à la gestion de l’entreprise d’assurance
et à la gestion particulière du contrat souscrit.
On rencontre :
- le chargement commercial = il s’agit des frais généraux nécessaires au
fonctionnement de l’entreprise tels que loyers, salaires, expertises, impôts, etc.
- le chargement fiscal = il s’agit des différentes taxes selon la branche d’assurance.
2. Le paiement de la prime.
début de ces 30 jours, si l’assuré n’a toujours pas payé, il y a suspension de la garantie. Et
dès qu’il paie, la garantie est remise en vigueur.
Tableau récapitulatif
Section 3 : Le sinistre.
les cas, la déchéance suppose qu’il y ait eu sinistre donc la réalisation du risque prévu au
contrat. Elle doit être claire, précise et mentionnée en caractères très apparents dans la
police.
C’est par leur réseau d’agences que les entreprises d’assurance sont en contact
avec le public : l’agent général est une personne physique qui a la charge de placer des
opérations d’assurance et éventuellement de les gérer pour la société dont il est le
mandataire. L’agent général exerce une profession libérale, il peut recruter des sous-
agents qui sont ses propres mandataires.
Jusqu’il y a peu, les agents généraux d’assurance n’existaient pas au Congo Démocratique.
Cette structure est née depuis le 17 Juin 1993 lorsque la SONAS a procédé à l’ouverture
d’une agence à la Gombe qui avait la compétence de percevoir des primes et de régler
directement les sinistres.
a) Le contrat d’agence.
*) L’exclusivité territoriale.
le même risque, de traiter avec un autre producteur à des conditions différentes que celles
qui ont été fixées à leur agent général.
Le contrat qui lie l’agent à la société prévoit le contenu et les limites de son
activité qui peut être restreinte à la seule transmission à la société des propositions
d’assurés, ou étendue à la signature des polices, l’encaissement des primes et les
règlements des sinistres courants.
Selon donc l’étendue du mandat qui lui est conféré, l’agent reçoit une commission
d’apports et une commission de gestion.
Le mandat du courtier d’assurance peut prendre fin pour les causes suivantes : le
décès du courtier, sa faillite, le non versement du cautionnement, la cessation volontaire
des activités, le retrait de l’agrément, la condamnation du courtier pour certaines
infractions.
3. Les relations entre les entreprises d’assurances : la coassurance et la réassurance.
Les relations entre les entreprises d’assurance sont multiples et s’exercent sur
divers plans. Mais sur le plan strictement juridique, ce sont ces rapports nés des contrats en
coassurances et des contrats de réassurances qu’il faut souligner.
3.1. La coassurance.
En ce qui concerne le paiement des primes, c’est la société apéritrice qui reçoit la
prime globale et la répartie ensuite entre tous les coassureurs. Si la prime n’est pas payée,
c’est encore la société apéritrice qui, pour le compte de tous les co-assureurs, entame la
procédure de suspension de la garantie.
3.2. La Réassurance.
Sans réassurance, il ne peut y avoir couverture des grands risques. Elle diffère de la
coassurance, dans la mesure où l'assuré n'a aucun lien de droit avec le réassureur qu'il ne
connaît pas. Mais elle résulte, le plus souvent d'un partage d'affaire entre la société
cédante et le réassureur, concrétisé par la conclusion d'un Traité de réassurance.
Celui-ci porte non pas sur un risque isolé, mais sur un volume d'affaires. C'est pourquoi, elle
a vocation à garantir l'assureur contre le risque présenté par la prise en charge de sinistres
trop importants par rapport à ses capacités financières. La société cédante conserve à sa
charge une part de sinistre appelée "plein de rétention".
- Les sociétés commerciales telles qu’une société anonyme qui peut être une société privée
ou une société nationalisée. De telles sociétés sont obligées d’avoir une provision
financière suffisante pour leur permettre de faire face aux paiements qu’elles auront à
effectuer. Malgré cela, pour plus de sécurité, les entreprises d’assurance doivent posséder
un patrimoine libre pour affronter tous les aléas de l’activité qu’ils soient d’ordre interne ou
liés aux difficultés économiques extérieures aux entreprises. C’est le rôle de la Marge de
solvabilité. Toute entreprise d’assurance doit en posséder une, suffisante par rapport à
l’importance de son activité. Au Congo Démocratique, la seule entreprise d’assurance qui
existe est une société publique ayant adopté la forme d’une société par actions à
responsabilité limitée (S.A.R.L. = S.A. en France).
- Les sociétés d’assurance mutuelles ou entreprises d’assurance à force civile. Ces sociétés
ont un objet non commercial, elles sont fondées sur une mutualité d’adhérents et
constituées pour assurer les risques apportés par leurs sociétaires. Moyennant le paiement
d’une cotisation fixe ou variable, elles garantissent à ces derniers le règlement intégral des
engagements qu’elles contractent.
L’activité d’assurance intéresse l’Etat de très près, c’est pourquoi dans les pays
comme la France, pour compléter les attributions du ministère de ¡’Economie, une
Commission de contrôle des assurances et un Conseil national des assurances ont été mis
en place. L’ensemble de ce dispositif intervient à tous les instants dans la vie de la société
d’assurance et fonctionne sous forme de contrôles, contrôle administratif d’une part,
contrôle financier de l’autre. A la création de la société, on a tout d’abord la procédure de
l’agrément de la nouvelle société, puis c’est le contrôle continu de sa solvabilité au cours de
son activité, et enfin, au terme de sa vie, c’est le contrôle du transfert de son portefeuille ou
le contrôle de sa liquidation qui intervient.
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1. Le contrôle administratif.
L’agrément est l’acte par lequel le ministre de tutelle des assurances (Finances)
permet à une société d’assurance d’entreprendre son activité sur le territoire national,
après avoir exercé son contrôle sur les garanties présentées par l’entreprise. Aucune
entreprise d’assurance, quelle que soit sa forme juridique, ne peut commencer son
exploitation sans avoir au préalable obtenu un agrément administratif. Ce dernier peut lui
être par la suite retiré à tout moment. L’Agrément est demandé par l’entreprise pour
opérer dans une ou plusieurs branches d’assurance mais bien entendu celle-ci voit son
activité limitée aux branches pour lesquelles l’agrément est donné. C’est la règle de la
spécialité de l'agrément.
Il faut noter une exception importante au contrôle administratif de l’Etat sur les
entreprises d’assurance : les entreprises ayant exclusivement pour objet la réassurance ne
sont pas soumises au contrôle de l’Etat. Cette exception se justifie par des raisons
techniques car la réassurance est une activité essentiellement internationale, et ne saurait
être entravée par d’excessifs contrôles se superposant d’Etat à Etat.
2. Le contrôle financier.
Lorsqu’il semble que les intérêts des assurés sont menacés, la commission peut
mettre en garde l’entreprise ou lui adresser l’injonction de prendre des mesures permettant
son rétablissement financier.
N.B. : Les provisions techniques représentent au bilan des entreprises d’assurances, les
dettes de la société à l’égard de ses créanciers et notamment à l’égard des assurés et
bénéficiaires des contrats d’assurance.
Il faut noter que pour le Congo Démocratique, l’agrément est sans objet à l’heure
actuelle étant donné qu’il n’existe qu’une seule société d’assurance et que celle-ci est la
propriété de l’Etat congolais. S’il existe des contrôles, ce sont ceux prévus par la loi cadre
de 1978 sur les entreprises publiques.
Le droit exclusif que s’est attribué l’Etat Congolais dans l’exploitation du marché
des assurances avait un double fondement : c’était d’abord le souci de réorganiser le
secteur des assurances et ensuite celui de protéger une industrie nationale naissante.
aussi rappeler que les années 1966-1967 qui ont vu naître la SONAS sont celles au cours
desquelles l’Etat congolais réorganisait son économie. Ce sont donc tous ces éléments qui
ont poussé l’Etat à intervenir dans ce secteur économique afin de remettre le pouvoir de
décision aux mains des nationaux. Mais compte tenu de la quasi-inexistence de l’initiative
privée nationale, les pouvoirs publics ont dû confier le monopole d’exploitation des
assurances à une entreprise publique, la SONAS.
Par le monopole qui lui a été conféré, les pouvoirs publics voulaient encadrer une
jeune industrie nationale d’assurance. Et certaines compagnies qui existaient avant la
SONAS, furent agréées comme intermédiaires. Toutefois, le monopole de la SONAS
revêtait au départ un caractère provisoire car accordé pour une durée ne dépassant pas 5
ans. Après ce délai, l’industrie des assurances devait être soumise à la concurrence au profit
essentiellement des nationaux. Nous constatons que jusqu’à ce jour ce monopole de la
SONAS continue et s’est même consolidé.
Les structures de la SONAS sont celles arrêtées pour toutes les entreprises
publiques par la loi n° 78/08 du 6 Janvier 1978 à savoir, le Conseil d’Administration, le
Comité de Gestion, le Collège des Commissaires aux Comptes. En dehors de la Direction
Générale, la SONAS s’organise autour des directions suivantes :
En effet, l’article 22 des statuts de la SONAS précise que les contrôles auxquels
cette entreprise publique est soumise sont selon les cas préventifs. Ce contrôle s’exerce sur
les personnes comme sur les actes, à tous les niveaux et à tous les stades. L’article 23
détermine les organes sous la tutelle desquels la SONAS est placée :
- Le Ministère des Finances et Budget pour les domaines suivants : la conclusion des
marchés des travaux et fournitures, le cadre organique, le statut du personnel, le
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Les sujets présentés dans ce chapitre devraient nous faire mieux connaître les
assurances professionnelles et nous inciter à prêter attention aux différentes formules et
options offertes sur le marché. Il est impératif pour tous les propriétaires et dirigeants des
entreprises de comprendre les différents aspects des assurances et la façon dont elles
peuvent aider leur firme à mieux réussir.
Votre entreprise est-elle une entreprise à risque? Bien sûr, comme toute
entreprise ! Songez une minute aux centaines de choses que la plupart de propriétaires
d’entreprise redoutent :
certaines d'entre elles sont prévisibles , ou du moins vous pouvez dans une certaine mesure
vous y préparer ou les maîtriser, notamment :
- le chiffre d’affaires prévu ;
- les coûts salariaux ;
- les impôts ;
- les frais généraux ;
- le coût de l’équipement et des fournitures ;
- le prix que vous demandez en échange des produits et services offerts à vos clients.
Il est vital de commencer par identifier les risques car tant que vous ne
connaissez pas l’ampleur des dommages possibles, vous ne parviendrez pas à mettre au
point une stratégie réaliste et rentable pour y faire face.
- les dommages ou destructions causés par la fumée ou par les dizaines de lance
incendie ;
- les dommages subis par les biens appartenant aux salariés (vêtements, outils,
affaires personnelles) et à des tiers (équipements informatiques en location, ou
objets appartenant aux clients et confiés pour contrôle ou réparation, par
exemple) ;
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- le volume d’affaires que vous allez perdre pendant les semaines (ou les mois) que
demandera la remise en état ;
- le passage à la concurrence d’une partie de vos clients, qui ne reviendront peut-être
pas quand vous reprendrez votre activité.
l’éventualité d’un dommage matériel aux biens, le propriétaire d’entreprise ne doit pas
considérer seulement les dégâts causés aux immeubles ou la destruction de ceux-ci.
Leur contenu peut être encore plus vulnérable : les industriels peuvent perdre
aussi bien leurs matières premières que les produits finis prêts à être expédiés. Les
commerçants peuvent perdre leurs précieux livres comptables (ce qui rend difficile la
facturation des clients ou les recouvrements auprès de ceux qui leur doivent de l’argent).
Des machines ou équipements indispensables peuvent devenir inutilisables à cause du feu
et, s’il n’est pas possible de trouver et d’installer immédiatement le matériel de
remplacement, l’entreprise peut se trouver obligée de fermer momentanément.
Votre entreprise peut perdre l’usage de certains biens sans subir le moindre
dommage matériel. Il se peut qu’une administration ferme une usine pour infraction aux
lois sur l’hygiène et la sécurité. L’administration ou une ligne électrique peut empêcher
tout un quartier de fonctionner pendant un ou plusieurs jours.
c) Les actes délictueux.
Les entreprises sont également vulnérables aux délits commis par d’autres. Les
cambriolages sont des périls évidents, mais ne sous-estimez pas ceux qui proviennent de la
délinquance en col blanc, de l’indélicatesse des salariés, des détournements ou des faux.
Les négociants en particulier peuvent avoir à se protéger contre les chèques falsifiés ou
l’emploi irrégulier de cartes de crédit.
A l’évidence, les biens d’une banque ne courent pas les mêmes risques que ceux
d’un libraire. Un agent d’assurance expérimenté connaît bien les risques encourus par
différents types d’entreprise. De même que vous faites confiance à un comptable pour vous
guider à travers les dédales de la législation fiscale et des règles comptables, vous pouvez
vous reposer sur l’expérience d’un spécialiste des assurances pour vous aider à identifier les
risques auxquels votre entreprise peut être confrontée.
Chaque année, des centaines d’entreprises bien assurées contres les sinistres
directs touchant leurs biens disparaissent pour avoir sous-estimé leurs risques indirects.
N’oubliez pas de protéger votre entreprise contre les pertes de revenu et les dépenses
inhabituelles que vous pourriez subir si un sinistre direct vous imposait une fermeture
temporaire.
Toute entreprise est aussi exposée aux sinistres dus à la mise en jeu de sa
responsabilité civile. Une entreprise peut être tenue pour légalement responsable (c’est-à-
dire financièrement responsable) des blessures corporelles subies par une ou plusieurs
personnes tierces, ou des dommages ou destructions causés aux biens d’autrui. Cette
responsabilité peut résulter :
- d’une décision de justice (comme lors d’un procès pour négligence) ;
- des dispositions réglementaires (comme les lois de certains Etats sur la
rémunération des salariés) ;
- de la violation des termes du contrat (lorsque le contrat fait peser sur l’une des
parties la responsabilité de certains types de pertes).
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Une entreprise peut être tenue pour responsable des blessures ou autres
dommages subis par une personne quelconque à la suite d’une faute ou d’une négligence
commise par elle (ou par l’un de ses salariés).
- Un client trébuche sur une marche cassée.
- Un produit défectueux blesse son utilisateur.
- L’ouvrier chargé d’installer un ventilateur commandé par un client ne le fixe pas
bien. Les pales blessent le client en tombant.
- Une firme de secrétariat loue un étage dans un immeuble de bureaux et signe un
bail qui fait peser sur le preneur (et non sur le propriétaire des lieux) la
responsabilité de toute blessure ou dommage matériel subis par des tiers à
l’intérieur des locaux loués.
S’il y a procès, peu importe qui le gagne : une action judiciaire prend du temps et
coûte cher, le procès fait perdre des heures de travail productif, il faut payer des avocats et
faire face à d’autres frais.
Beaucoup de pays ont instauré des lois protégeant les intérêts des salariés
victimes d’une blessure ou d’une maladie en raison de leurs activités professionnelles.
Les lois sur la rémunération des travailleurs obligent la plupart des employeurs à
indemniser les salariés des pertes de salaires et frais médicaux résultant d’une blessure ou
d’une maladie professionnelle (exception faite de certaines blessures volontaires). En cas
de décès d’un salarié à la suite d’une blessure ou maladie professionnelle, sa famille reçoit
également une somme déterminée.
Bien que dans certains pays les règles d’indemnisation des travailleurs ne
s’appliquent pas à tous les types d’entreprises ou à toutes les petites entreprises, une firme
en principe non concernée peut se trouver obligée, par décision de justice rendue à l’issue
d’un procès, d’indemniser ses salariés des dommages résultant d’une blessure ou maladie
d’origine professionnelle.
Les risques examinés ci-dessus étaient plus ou moins externes à l’entreprise. Or, il
existe aussi des risques importants tenant à l’entreprise elle- même.
- Et si le propriétaire mourrait ?
- Si le propriétaire n’a pas rédigé de testament, qu’adviendra-t-il de l’entreprise ?
Fermera-t-elle ? Quelqu’un en héritera-t-il, et qui ?
- Si le propriétaire a investi toutes ces économies dans l’entreprise, sa famille sera-t-
elle contrainte de les voir s’évaporer faute de savoir quoi faire ni comment ?
- Si l’entreprise doit être vendue, d’où proviendra le fonds de roulement pendant la
période de transition ?
- Comment la juste valeur de marché de l’entreprise sera-t-elle déterminée ?
- Quels coûts supplémentaires auriez-vous à supporter pour assurer un remplacement
?
- Combien de temps faudrait-il pour que le remplaçant se forme et devienne
productif ?
1. La limitation des pertes : que peut-on faire pour prévenir ou limiter l’exposition aux
risques ?
2. Quels moyens utiliser pour être sûr de disposer de fonds pour faire face aux pertes
qui ne pourront être évitées ou prévenues ?
L’un des principes de la prévention et de la maîtrise des risques vaut aussi bien
dans notre entreprise que dans notre vie privée : évitons les actes trop dangereux.
Exemple : un négociant peut décider de ne pas vendre un produit qui risquerait de blesser
les clients ; il écarte ainsi les risques de voir sa responsabilité civile engagée.
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Le transfert du risque est une autre méthode de gestion du risque. Bien que la
plupart des entreprises le réalisent par souscription d’une police d’assurance, il existe aussi
des possibilités indépendantes des assurances.
- La firme peut décider d’éliminer complètement le risque de collision en vendant ses
camionnettes et en faisant appel à un service local de livraison. Cette solution élimine non
seulement le risque de collision mais aussi les risques afférents à la possession et à
l’entretien des camionnettes. Dans ce cas, l’entreprise transfère toutes les charges au
service local de livraison.
C’est le cas dans la location de véhicules ou de matériels au lieu d’effectuer leurs achats.
- Pour limiter le risque encouru par ses biens, un commerçant peut décider de réduire ses
stocks et commander certaines pièces à la demande. Ses commandes de réassort auprès de
ses fournisseurs seront plus fréquentes. Résultat ? La valeur des stocks détenus en magasin
est plus faible, ce qui représente un risque plus faible. Ce commerçant transfère en fait une
partie de son risque à ses fournisseurs.
compagnie qui émet la police. La prime que vous payez est relativement faible par rapport
au risque que vous supporteriez si vous ne vous assuriez pas.
Pour les assurances professionnelles, comme pour les assurances privées, vous
avez seulement à choisir les risques contre lesquels vous voulez absolument vous assurez.
Cependant, certaines décisions ont déjà été prises pour vous :
- celles imposées par la loi (comme la couverture sociale des salariés),
- celles imposées par d’autres. Dans la plupart des provinces, par exemple, vous ne
pouvez immatriculer ou faire circuler un véhicule professionnel sans apporter la
preuve qu’il est assuré.
Enfin, votre assureur professionnel peut vous aider à trouver des solutions
possibles. Les décisions finales vous appartiennent, mais votre agent peut vous proposer
des choix parmi une grande variété des stratégies de gestion du risque.
Il a les connaissances techniques nécessaires pour amender les polices de base en y
ajoutant des couvertures et garanties spéciales. Il en résulte une police adaptée aux
besoins de protection particuliers de votre entreprise.
Votre agent peut aussi vous conseiller des stratégies hors assurance répondant à
vos besoins. S’il y a lieu, il suggérera d’associer à vos réflexions votre comptable et votre
avocat, pour qu’ils étudient les implications juridiques et fiscales des stratégies proposées.
programme d’assurance comporte certaines failles. Pour être sûr d’être protégé, vous
devez prendre des dispositions dans quatre directions distinctes :
1) Détecter les différentes manières dont vous pourriez subir des dommages.
2) Appliquer les règles indiquées pour vous assurer aux meilleures conditions.
3) Organiser la gestion de vos assurances.
4) Faire appel aux conseils d’un professionnel.
Pour bien vous protéger, vous devez en premier lieu détecter les risques qui
pèsent sur vous et vous décidez ensuite d’agir. L’optimisme béat ou le sentiment que « cela
ne peut vous arriver » n’amoindrira en rien le risque de sinistre fatal pesant sur votre
entreprise.
Certaines entreprises devront faire appel à des garanties spéciales. Par exemple,
si vous utilisez pour votre activité des outils ou équipements professionnels coûteux, vous
pouvez avoir besoin d’une assurance spéciale couvrant les destructions ou dommages subis
par eux, ou l’interruption d’activité résultant de leur indisponibilité.
Avant de souscrire une assurance, examinez les méthodes grâce auxquelles vous
pourrez réduire le coût de vos garanties. Veuillez tenir compte des points suivants :
- Choisissez les risques contre lesquels vous assurerez et fixez le montant des
dommages que chacun d’eux pourrait vous causer.
- Couvrez d’abord vos risques les plus importants.
- Profitez au maximum des déductions fiscales.
- Evitez les couvertures faisant double emploi.
- Evitez de multiplier les contrats. Beaucoup de polices « clé en main » sont indiquées
pour les petites entreprises appartenant aux catégories pour lesquelles elles ont été
prévues, et elles sont souvent le seul moyen pour une petite entreprise d’obtenir
une protection vraiment appropriée.
- Rélisez de temps à temps vos contrats d’assurance pour vérifier que votre
couverture est correcte et que vos primes sont aussi modiques que possible tout en
conservant une protection raisonnable.
Pour gérer votre programme d’assurance de façon à avoir une bonne couverture
au plus fable coût possible, vous devrez définir un plan répondant à tous les objectifs de
votre entreprise. Voici quelques suggestions pour bien gérer vos risques et vos assurances :
1. Indiquer clairement par écrit ce que vous attendez de votre assurance.
2. Choisissez un seul agent pour traiter vos assurances. En avoir plusieurs entraînerait
une dilution et un affaiblissement des responsabilités.
3. Si un employeur ou un associé doit avoir la responsabilité de votre programme
d’assurance, vérifiez qu’il est conscient de sa responsabilité.
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4. Faites tout votre possible pour éviter les dommages et pour limiter l’ampleur de
ceux qui se produiraient.
5. Ne cachez pas à votre agent d’assurance des informations sur votre entreprise et sur
les risques auxquels elle est exposée. Traitez-le comme un spécialiste dont le métier
est de vous aider.
6. N’essayez pas de faire des économies en renonçant à vous assurer suffisamment ou
à couvrir certains risques susceptibles de causer des dommages, même si vous
pensez qu’ils ont peu de chance de se produire. Si la probabilité d’un dommage est
vraiment peu élevée, la prime sera peu élevée elle aussi.
7. Gardez la trace de vos assurances, des primes payées, des sinistres et des
indemnisations. Ces renseignements vous aideront à 0obtenir une meilleure
couverture pour un coût plus faible dans l’avenir.
8. Faites évaluer périodiquement vos biens par des experts indépendants. Cela vous
renseignera sur vos risques et vous serez mieux en mesure de prouver vos
dommages le cas échéant.
Pour obtenir plus d’informations sur les produits et services évoqués ci- dessus,
contactez votre agent d’assurance.
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CONCLUSION.
Si vous voyez les choses de façon plus raisonnable, la réponse est non. Bien
utilisée, l’assurance peut amplement contribuer à votre réussite en réduisant les
incertitudes pesant sur votre activité. Elle peut fidéliser votre personnel, améliorer votre
crédit auprès de votre banque, permettre de vendre à vos clients dans des conditions
favorables et aider votre entreprise à tenir le coup en cas d’interruption d’activité due à
l’un des risques assurés. Une bonne gestion de vos assurances comporte de tels avantages
potentiels que vous avez tout intérêt à lui accorder de votre temps et de votre attention.
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BIBLIOGRAPHIE