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Introduction générale

1. Presentation générale du droit des assurances

Le développement des activités économiques ainsi que l’ouverture vers le monde extérieur ont contribué
et favorisé des dommages causés à autrui. Toute personne vivant dans une société se trouve ainsi dans
l’obligation d’assurer, de s’assurer et de se sentir rassurer: il faut s'assurer soi-même, assurer son
patrimoine et même son décès. Mais il faut également s’assurer qu’en cas de survenance d’un danger ou
d’un incident qu’on puisse être indemnisé; ce qui permettra d’être rassuré de l’assistance d’un organisme
spécialisé qui aura pour seule mission de répondre à ces événements fortuits ou de force majeure. Ces
différentes considérations renvoient à l’ASSURANCE qui est une opération collective consistant à
collecter des primes d’un ensemble de personnes afin de faire face à un dommage survenu à l’un d’entre
eux.

L’assurance apparaît alors comme un phénomène de civilisation lié aux nouvelles conditions de vie des
pays urbanisés et industrialisés au cours des deux derniers siècles. Par conséquent, l’idée de dédommager,
de répondre à un dommage survenu dont la victime demande réponse, d’assumer la responsabilité
d’autrui correspond parfaitement à l’opération d’assurance dont la définition peut prendre plusieurs
formes.

2. Definition

Sur le plan étymologique, l’assurance signifie par essence « assecuratio » ou « assurer la sécurité », c’est
à dire rendre sûr ou libre de tout soucis ou encore mettre à l’abris des éléments qui pourraient perturber la
tranquillité de l’homme et donc sa sécurité.

Juridiquement, elle pourrait être définie comme l’opération par laquelle une partie qui est l’assuré se fait
promettre moyennant le versement d’une prime ou d’une cotisation, pour lui ou pour un tiers en cas de
réalisation d’un risque, une prestation par une autre partie qui est l’assureur. Ce dernier, prend ainsi en
charge un ensemble de risques qu’il compense conformément aux lois.

Sur le plan économique, l’opération d’assurance constitue une mutualisation des risques et de solidarité.
En effet, l’assureur réalise une répartition des risques qui ne peuvent être évités par n’importe quelle
mesure de prévention ou de sécurité. Ses différents assurés sont regroupés en fonction du type de risques
afin que s’opèrent entre-eux une compensation. Il appartient alors à l’assureur d’adapter de la façon la
plus juste le montant de ces primes par rapport aux risques encourus. L’opération d’assurance répond
donc parfaitement aux exigences économiques pour la protection des personnes, des biens et des
investissements contre tous les risques de détérioration ou de perte .

3. Rappel historique

L’homme a toujours cherché à se prémunir contre les dangers et les aléas de l’existence. Il a cherché à se
protéger lui même, à protéger sa famille et ses proches puis au fur et à mesure que l’évolution permettait
l’acquisition d’un patrimoine, il a cherché à protéger son logement, ses troupeaux, des récoltes et ses
biens.

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Une grande part de l’activité humaine a de tout temps était consacrée à la protection de l’homme et de ses
biens. L’assurance s’inscrit dans cette recherche ancestrale de protection. Elle est une organisation
moderne et scientifique de la solidarité qui permet l’indemnisation financière de ceux qui ont été victimes
de la malchance grâce aux contributions de ceux qui n’ont pas eu cette malchance. Cette idée
d’indemnisation et de dédommagement a été soulevée par toutes les civilisations humaines précédentes.
L’histoire de l’assurance est relativement récente car elle repose sur des techniques récentes et évolue
avec le recours au machinisme et moyens d’information et de financement.

Actuellement, l’assurance est devenue obligatoire dans plusieurs secteurs d’activités ce qui n’était pas le
cas avant. Elle a revêtu à travers les siècles plusieurs formes allant de la simple charité publique ou privée
à l’épargne pour se prémunir contre les coups du sort qui frappaient l’individu en passant par le régime
des avaries communes. Donc l’idée de mutualité trouve son origine et sa philosophie dans cette
institution.

Les archéologues ont retrouvé des preuves de l’existence de sociétés de secours mutuelles chez les
tailleurs de pierres de l’ancienne Égypte dès 4500 avant JC: il s’agit de « la caisse d’entre-aide des
tailleurs de pierres de la basse Égypte ».

À l’époque romaine, il existait des associations de solidarité familiale qui regroupaient des légionnaires
qui se chargeaient d’organiser des funérailles pour ses membres en échange de cotisations payer en leur
vivant. Les membres souscrivaient ainsi une véritable assurance obsèque sur la base d’un contrat vie
entière.

Au moyen âge en Europe, les guides d’ouvriers, de marchands, d’artistes ont organisé la solidarité entre
leurs membres pour les dédommager en cas d’accident de travail, d’incendie et même d’incapacité par
suite de maladie ou de vieillesse. Ces différentes solidarités amélioraient indéniablement la sécurité
financière des membres mais fonctionnaient plutôt sur la base de caisses de secours selon les impératifs
de la charité et répartissaient les dons des membres en fonction des besoins des plus nécessiteux.

On trouve plusieurs moyens de garantie contre les risques liés au transport maritime avant l’instauration
d’une assurance moderne. Par exemple, les phéniciens ont mis en place une sorte de mutualisation par
laquelle ils conviennent de mettre en gage une certaine quantité de marchandises pour indemniser les
armateurs et les marchands des pertes causées suite à des naufrages.

Au moyen âge, les romains et les athéniens ont adopté une forme de pré-assurance qui a permis la
naissance de l’assurance. Il s’agit du prêt à la grosse aventure où les marchands faisaient appel à des
prêteurs pour financer leur équipage, ce prêteur s’associe ainsi aux risques de l’expédition maritime entre
le marchand et l’armateur et ne perçoit son argent ( le capital et les intérêts) qu’en cas de réussite de
l’expédition.

Quant au régime des avaries communes, il avait été organisé par les navigateurs et il est toujours
aujourd’hui connu en droit maritime. Ce régime consiste en cas de tempête et que le sauvetage du navire
exige de l’alléger de jeter une partie de la cargaison. Cette partie étant répartie entre les propriétaires des
marchandises sauvées comme des marchandises sacrifiées ainsi que les propriétaires du navire .

L’assurance maritime est apparue à la fin du 14e siècle dans les grands ports italiens qui connaissaient
une grande activité commerciale. Quant à l’assurance terrestre, elle fit son apparition 3 siècles plus tard à

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la suite de l’incendie de 1966 qui détruisit LONDRES . Quant à l’assurance vie, elle est apparue grâce à
l’assurance maritime. En effet, il a fallu assurer la cargaison des esclaves transportés, les armateurs et les
marines ainsi que les passagers. Au cours du 19e siècles, d’autres branches d’assurance furent
progressivement exploitées: assurance contres les accidents, vol, responsabilité civile etc...

Par ailleurs, les nécessités du développement économique et l’entrée progressive des capitaux nationaux
dans les secteurs modernes accélérés par l’industrialisation et la mécanisation ont donné naissance à de
nouveaux risques liés à l’urbanisation, aux flux migratoires et aux salariats d’où le recours à l’assurance
et aux formes modernes de sécurités sociales. En effet les assurances sociales généralisées par l’institution
de la Sécurité Sociale qui intègre l’assurance contre les accidents de travail relèvent aujourd’hui plus du
droit de la sécurité sociale que du droit des assurances.

4. Importance du droit des assurances

Le soucis du lendemain et de l’avenir occupe constamment l’être humain qui ressent un besoin de
sécurité. La matière de droit des assurances, bien qu’étant relativement ancienne reste jeune, évolutive et
prépondérante dans tous les secteurs d’activité lucrative ou non, dans notre vie privée et dans les branches
du droit. C’est une manifestation de l’instinct de concertation et de protection contre les éléments du
destin qui peuvent toucher la vie, la santé, l’intégrité physique, le patrimoine, les biens, la famille.

Le droit des assurances est une branche existante et omniprésente dans la vie de tous les sujets de droit.
Elle consiste à prévenir un dommage, à se protéger contre tous les risques éventuels, à identifier l’auteur
du dommage, à rechercher sa responsabilité, à l’assister et à réparer ledit préjudice soit en sa faveur ou en
faveur de tierce victime.

En définitive, plusieurs facteurs ont contribué à accroître le nombre des risques et par conséquent à élargir
le champs d’intervention du droit des assurances. Ces facteurs peuvent se résumer comme suit :

Augmentation du niveau de vie et le recours de plus en plus à l’industrialisation et aux techniques


modernes. Il s’agit du passage d’une économie exclusivement agricole à une économie multiforme
(industries, commerces etc). Ce qui multiplie les rapports humains et les souces de dommage.

De plus, l’importance de l’argent dans les relations économiques favorise l’idée de réparation pécuniaire
du dommage .

Il fait souligner également l’accroissement des besoins personnels de crédits, ce qui a considérablement
contribué à l’augmentation du nombre des accidents, des incidents, des incendies, des dégâts matériels et
corporels auxquels l’individu ne peut faire face seul .

Ainsi, la perte à jamais de cette sécurité naturelle justifie à plus d’un titre la recherche d’un autre moyen
de sécurité capable de soulager l’individu et sa famille en écartant ou en adoucissant les conséquences
économiques et pécuniaires en cas de réalisation d’un risque déterminé.

D’ailleurs, l’urbanisation a donné lieu à une concentration de populations dans les villes et augmenter les
risques d’incendie et d’autres dommages.

Il y’a enfin le culte de l’individualisme et le recul de la solidarité familiale.

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Au plan social, les trais spécifiques de l'assurance sont sa diversification et ses fonctions.

S'agissant de la diversification, l'assurance dont la vocation traditionnelle est le remplacement de bien


détruit à la suite d'incendie, de dégâts des eaux ou de vols etc... s'est considérablement développée en
matière de responsabilité individuelle tant dans le cadre de la vie domestique (responsabilité du chef de
famille) que dans le cadre de l'activité professionnelle (responsabilité des architectes, des notaires etc), en
matière de circulation automobile de loisir (sport, chasse etc) ou encore en matière d'assistance
internationale. De plus, si la vie elle même a été longtemps écartée de l'assurance en raison de
considération morale ou religieuse, elle est aujourd'hui comme la santé au centre d'une intense activité
d'assurance. Par ailleurs en liaison avec l'évolution générale des activités économiques, les assurances ont
adapté les formules classiques d'assurance à des situations nouvelles nées du progrès techniques
(assurance des lanceurs de satellite ou assurance de matière électronique) ou du développement du droit
de la responsabilité (assurance de responsabilité du fait des produits dangereux).

Les opérations commerciales des entreprises peuvent également bénéficier d'assurance adapter (assurance
de crédit de caution etc). Il y a également l'assurance de protection juridique plus répandue dans les
entreprises que chez les particuliers. Cette assurance de protection juridique permet même de se mettre à
l'abri du coup de justice élevé. Par conséquent les assurances drainent une partie de l'épargne nationale et
participe par leurs placements ou investissements à la vie financière économique et sociale au niveau
national et international.

Par rapport au fonction de l'assurance elle joue un rôle important dans la vie économique et sociale. Sur le
plan social, l'assurance joue à la fois une fonction réparatrice en cas de réalisation du risque et une
fonction préventive pendant toute la durée du contrat. Elle favorise également la création.

S'agissant de la fonction réparatrice de l'assurance, elle permet d'indemniser les préjudices résultant de la
réalisation des risques. Grâce à elle, l'immeuble incendié sera reconstruit, le véhicule endommagé sera
réparé. Elle joue généralement ce rôle dans l'intérêt de l'assurer lui-même car cela lui permet de conserver
l'équilibre de son patrimoine et même de sauvegarder des intérêts extrapatrimoniaux comme sa santé, sa
capacité de travail. Toutefois, l'assurance est de plus en plus utilisée par le législateur pour garantir aux
tiers la réparation des préjudices dont ils sont victimes. C'est là le but essentiel des assurances de
responsabilité obligatoire (Exemple: l'article 200 du code CIMA en imposant ce type d'assurance à tout
automobile a moins désiré protéger l'automobiliste contre l'action en responsabilité des tiers que donner à
ces tiers un recours en indemnisation contre l'assureur dont la solvabilité est certaine. L'assurance permet
ainsi une certitude d'indemnisation pour les victimes.

L'assurance a également une fonction préventive dans la mesure où l'assurer à l'obligation d'éviter la
survenance des sinistres ou à tout le moins d'en éviter le nombre ainsi que la graviteé ou l'importance en
multipliant les mesures de prévention (Exemple: cette prévention se matérialise dans l'assurance contre
l'incendie par l'installation préalable et l'entretien de moyens de protection comme les extincteurs et les
bouches d'eau) .

Le rôle social de l'assurance renvoie enfin à sa fonction créatrice. En effet en apportant la sécurité aux
hommes, l'assurance favorise l'éclosion d'un grand nombre d'activité que ceux-ci n'oseraient entreprendre
sans elle. Nombreuses sont les activités qui ne seraient pas entreprises sans un tel soutien; qu'il s'agisse de
la pratique du sport dangereux, de métier dangereux de l'utilisation de nouveaux modes de transport, de

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l'exploitation de nouvelles formes d'énergie etc. L'assurance est devenue une nécessité pour l'hommes
d'action et l'homme d'affaires. Elle doit s'adapter à ses besoins, s'étendre sans cesse à des risques nouvaux
(Exemple: la téléphonie mobile). Elle encourage de ce fait l'innovation. C'est un facteur de progrès social
et de développement économique.

Outre le rôle social et de prévention, l'assurance occupe une place dans la vie économique d'un pays elle
permet de regrouper d'énormes masses de capitaux et de les injecter dans cette machines en cas de besoin
ou de difficulté: l'assurance est un facteur de puissance économique et de maintien de sa stabilité. C'est un
moyen de crédit au profit des individus ou de la collectivité mais aussi une méthode d'épargne et plus
généralement un mode d'investissement.

L'assurance est effectivement un moyen de crédit car elle permet à l'assuré d'obtenir du crédit en
renforçant des garanties qu'il offre à ses créanciers (Exemple: il assurera contre l'incendie, contre
l'immeuble hypothèque ou bien il va souscrire une assurance en cas de décès pour une somme égale à la
valeur du prêt). De même, l'assurance permet à l'assuré de consentir lui même du crédit à ses clients: c'est
l'assurance crédit qui garantit aux créanciers le paiement en cas de solvabilité du débiteur et favorise la
conclusion de nouvaux marchés. L'assurance remplit même une fonction de crédit au profil de l'économie
générale car les réserves, que les compagnies sont obligées de constituer, contribuent à soutenir le crédit
générale du pays.

L'assurance est également une méthode d'épargne: l'accumulation des primes des assurés permet la
constitution de capitaux importants surtout dans les assurances sur la vie car les prestations d'assureur
s'exécute sur des échéances lointaines. Elle apparaît comme une méthode particulière de formation de
l'épargne car le versement d'un capital par l'assureur est certain. L'incertitude portant seulement sur le
moment où elle interviendra (Exemple: Le décès). La fonction d'épargne de l'assurance l'emporte sur celle
de couverture du risque. Le législateur tend à encourager cette forme d'épargne scientifique organisée et
apportant des avantages fiscaux aux souscripteurs. En effet l'assureur en drainant une partie de l'épargne
nationale facilitera le financement des investissements. C'est dire qu'elle est enfin un mode
d'investissement: les sommes considérables que les compagnies d'assurance prélèvent sous la forme de
primes doivent être placées pour la sécurité des assurés et des victimes pour qu'elles garantissent
l'exécution des obligations. De ce fait, les placements de ces sommes sont soumis à des règles très
strictes. De telles règles sont justifiées par l'intérêt que peut présenter à l'économie ces masses de capitaux
car ils vont apporter à l'état et aux collectivités locales des ressources considérables et vont permettre de
couvrir une part importante des emprunts publics.

Cela dit, il faut souligner la dimension internationale de l'assurance qui se vérifie à travers la
mondialisation et la facilitation des services financiers dont les services d'assurance et services
commerces mais aussi à travers les efforts d'unification et d'harmonisation du droit de l'assurance.

5. Les sources du droit des assurances

Elles sont aujourd'hui multiples et complexes si le contrat d'assurance demeure régi en principe par les
règles générales du COCC (Théorie générale des obligations). Il existe des textes particuliers et des
pratique en la matière qui donne au droit des assurances la physionnomie du véritable branche spécifique.
Les assurances terrestres anciennement prévu par le COCC sont actuellement régi par le code CIMA. Les
assurances maritimes sont quant à elles régies par le code de la marine marchande. En Afrique, l'essor

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d'un véritable marché d'assurance va se concrétiser avec l'adoption au niveau communautaire depuis 1992
du code des assurances CIMA. Ce texte qui régit désormais le droit des assurances dans l'ensemble des
Etats signataires a un double objectif. Il s'agit d'abord de favoriser l'harmonisation des législations des
Etats membres avec le nouveau code CIMA en modernisant les dispositions relatives aux contrats, aux
contrôles et aux entreprises. Ainsi, le texte communautaire procède à une réforme et non à une refonte de
la législation antérieure. Il comporte 5 livres: Le premier est relatif aux contrats d'assurance, le deuxième
aux assurances obligatoires, le troisième aux entreprises d'assurance, le quatrième aux règles applicables
aux organismes d'assurance, enfin le cinquième aux agents généraux, aux courtiers aux intermédiaires
d'assurance et capitalisation. Le second objectif du texte communautaire est la rationalisation du marché
des assurances.

6. Les objectifs de la CIMA

 Uniformisation du droit des assurances

Le traité CIMA prévoit la poursuite de la politique d'unification des dispositions relatives à l'assurance
par le code CIMA. AInsi ce code renferme plusieurs articles qui sont directement applicables dans les
Etats mebres. Il s'agit en plsu d'une compétence exclusive de la CIMA. Par ailleurs, en cas de conflit entre
les normes CIMA et les normes nationales, les premiers priment sur les secondes. En effet, l'article 47 du
traité pose le principe de la primauté de ce droit sur l'ensemble du droit interne. Ce texte dispose « les
juridictions nationales appliquent les dispositions du présent traité et les actes établis par les organes de la
conférence nonobstant toute disposition nationale contraire antérieure ou postérieure à ces textes ». Par
conséquent, les normes CIMA sont partie intégrante du droit national des Etats parties au traité et cela,
conformément à la tradition dite moniste du droit. Ainsi, l'organe communautaire se voit attribuer par les
dispositions du traité communautaire une autorisation à éviter des normes dites dérivées qui à l'égard des
ordres juridiques internes des Etats partieont une valeur presque équivalente à celle du traité lui même. En
définitive, les disposition du code CIMA peuvent être considérées comme du droit national qui se
manifeste par l'ontégration de l'ordre juridique communautaire dans l'ordre interne des Etats. Les
mécanismes de cette intégration se manifeste par la règle de l'application directe et immédiate et leur
survie dans l'ordre juridique interne est assurée par leur supra-nationalité. A priori, il ne devrait pas y
avoir de contrarieté entre la Constitution et les normes CIMA. Le traité ayant été confronté à la
Constitution avant son approbation. Toutefois dans le cadre de conflit entre les normes CIMA et le
Constitution nationales on retient une réponse négligées des juridictions constitutionnelles qui ont été
confrontées à la question. En effet, si certains de ces juridictions se sont déclarées incompétentes (Conseil
Constitutionnel de la Cote d'Ivoire dans une décision du 27 mars 2012, N° C.I-2012-131/27-03CC/SG ),
d'autres ont estimé que certaines disposition du code CIMA ne sont pas conformes à la Constitution de
leurs pays. C'est le cas de la Cour Constitutionnel de république Centreafrique ( Cour Constitutionnelle 9
juin 1998 N° 003/CC/98 ).

 La rationalisation du marché des assurances

Parmi les objectifs majeurs du traité CIMA, figure la réglementation et la maitrise des mécanismes
institutionnels du marché africain des assurance. Il s'agit alors de la mise en place d'un marché inter-
africain des assurances qui dispose d'une autorité commune et d'organes propres. Ce marché unique est
caractérisé par l'harmonisation de la procédure de l'octroie des agréments aux entreprises d'assurance.
Cependant, il convient de souligner que dans le marché unique créé par le traité CIMA, il n'a pas été

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prévu ni la liberté de prestation des services ni la liberté d'établissement tel qu'envisagé par le droit
européen du contrat d'assurance. En effet, malgré l'harmonisation de la législation des entreprises
d'assurance, l'unification du droit du contrat d'assurance, une entreprise d'assurance ne peut pas faire des
opérations d'assurance dans un autre Etat membre de la CIMA. Il en est de même du preneur d'assurance
qui ne peut souscrire à un contrat d'assurance dans un autre Etat membre. C'est dire que le marché unique
africain d'assurance n'est pas à l'image du marché européen d'assurance « un marché sans frontière ».

En ce qui concerne les organes de la CIMA, nous avons d'abord le conseil des ministres. Ce conseil, en
tant qu'organe directeur est chargé de la réalisation des objectifs de la CIMA. A ce titre, conformément à
l'article 6 du traité, il est investit des pouvoirs les plus larges. Le conseil définit effectivement la politique
de la conférence en matière de formation dans le secteur des assurances. Il adopte, la législation unique
des assurances. Dans le cadre cette mission il modifie et complète par voie de règlement le code des
assurances. Il veille à l'application de la législation unique par les Etats membres et à l'éxécution par
ceux-ci des obligations mises à leur charge par le traité. Le conseil constitue l'unique instance de recours
contre les sanctions disciplinaires prononcées par la comission de contrôle des assurances. A ce titre, il
examine les recours contre les décisions de la comission.

Comme autre organe de la CIMA, nous avons la Comission Régionale de controle des assurance (CRCA).
Elle a une mission de controle des entreprises d'assurance. Elle organise ainsi sur pièces et sur place le
contrôle des sociétés d'assurance et de réassurance exerçant leur activité sur le terriotoire des Etats
membres (La réassurance est une opération par laquelle un assureur fait garantir à un autre assureur
appelé réassureur tout ou partie des risques qu'il a lui même couvert). Pour se faire, elle dispose du corps
de contrôle constitué au sein du sécrétariat général et des constations effectuées par des directions
nationales dans le cadre de leur mission. Par rapport à sa mission d'organisation et de surveillance du
marché des assurance, la CRCA dispose de plusieurs prérogatives. Elle émet des avis qui conditionnent la
délivrance des agréments par le Ministre chargé des assurances. Quant la CRCA constate, le non respect
de la réglementation des assurances ou un comportement mettant en danger l'éxécution des engagements
contractés à l'égard des assurés, la CRCA enjoint la société concernées de prendre les mesures de
redressement qu'elle indique. A défaut d'éxécution de ces mesures dans les délais impartis, la société
concernée s'expose aux sanctions prévues par le traité. Il s'agit des sanctions suivantes: l'avertissement, le
blame, la limitation ou l'interdiction de tout ou partie des opération toute autre limitation dans l'exercice
de la profession, la suspension ou la démission d'office des dirigeants responsanbles, le retrait d'agrément.
La CRCA peut également infliger des amendes et prononcer le transfert d'office du portefeuille des
contrats.

Nous avons également le sécrétariat général. Il assure la préparation, l'exécution et le suivi des travaux du
conseil des ministres des assurances et de la CRCA. Il rentre également dans ses pouvoir notament de
pourvoir aux emplois dans la limite des effectifs autorisés par le budget. Mais c'est dans ses rapport avec
le conseil des ministres que sa fonction est plus active. En effet, s'il estime nécessaire, le sécrétaire
général peut faire toute proposition au conseil des ministres dans le sens de modifier ou de compléter la
législation unique sur les assurances.

Il faut souligner qu'à côté de ces 3 organes, il aussi le comité des experts et le corp de contrôleurs. Ce
dernier travaillant dans le cadre de la mission de la CRCA. Quant au comité des experts, il examine les
dossiers sur les points inscrits à l'ordre du jour du conseil des ministres et dégage sous forme d'avis et de
recommendation des propositions concrètes sur ces points. Il émet un avis qui sur le programe annuel

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d'activités et le projet de rapport annuel au conseil relatif à la situation du secteur des assurances et
l'activité de la conférence. Par ailleurs, conformément à l'article 15 du traité, le comité des experts émet
un avis sur le projet de budget de la conférence avant sa prénsentation au conseil.

7. Le champ d'application de la CIMA

 Le champ d'application matériel

Il faut souligner d'emblée qu'en plus des cinq livres constituant le code, il a été ajouté un livre 6 et un livre
7. Le livre 6 traite les organismes publics d'assurance tandis que le livre 7 les micro assurances.

Les dispositions du code CIMA ne concerne que les assurances terrestres dans le cadre des assurances de
dommages et de responsabilités ainsi que les assurances de personnes. L'article premier du code CIMA
prévoit que les titres I, II et III sont applicables aux assurances terrestres. Les assurances maritimes, les
assurances fluviales et les réassurances conclues entre assureurs et réassureurs son exclues ( même si le
code CIMA réglementent les entreprises de réassurance dans la zone CIMA: réglement N°002 de 2015
modifiant et complétent les disposition du code des assurances relatives aux conditions d'agrément de la
réassurance et des entreprises de réassurances. L'article premier du code exclu également dans son dernier
alinéa les opérations d'assurance crédit. Toutefois, dans l'article premier tiré 1, il est prévu que les règles
applicables au paiement des primes s'appliquent aux assurances maritimes, fluviales et aux opérations
d'assurance crédit

 Le champ d'application dans le temps et dans l'espace des normes CIMA

Il n'existe pas dans le système d'uniformisation du droit des assurances CIMA une juridiction
communautaire susceptible d'assurer l'interprétation et l'application uniforme des dispositions issues de la
CIMA à l'image de la CCJA dans le droit OHADA et de la Cour de justice dans l'UEMOA. Il convient de
souligner cependant que le conseil des ministres de la CIMA tente de combler ce vide en interprétant les
dispositions du traité et du code des assurances. D'ailleurs l'article 6 du traité lui donne cette possibilité
car il lui appartient de veiller à l'appication de la législation unique des Etats membres. L'article 49 du
traité prévoit à ce titre: « Le conseil statue sur l'interprétation du présent traité et des actes établis par les
organes de la conférence à la demande d'un Etat membre ou de sa propre initiative s'il apparait que des
divergences d'interprétation dans les décisions des juridictions nationales sont susceptibles de faire
obstacle à l'application uniforme du droit de la conférence ». L'alinéa 2 de cet article prévoit le caractère
obligatoire de ces interprétations au niveau des Etats membres.

Dans le cadre de l'accomplissement de leur mission, les organes de la conférence peuvent adopter des
règlements et des décisions, des recommandations et des avis. Le règlement a une portée générale et est
directement applicable. C'est le cas également de la décision qui concerne les destinataires précis. Quant
aux recommandations et avis, ils n'ont pas de portée obligatoire.

S'agissant de l'application des normes CIMA dans l'espace, il faut retenir qu'elle s'applique sur le territoire
CIMA dans l'espace communautaire. En définive, il n'y pas de difficultés lorsque les Etats concernés sont
de l'espace communautaire (14 Etats). En effet, l'objectif des normes communautaire est de réduire les
conflits de lois dans l'espace, aussi, les dispositions CIMA sont applicables à chaque fois que celà
concerne l'espace communautaire. Il y a difficulté en revanche lorsque le conflit inetresse un Etat
communautaire et un Etat extra-communautaire. Un véritable conflit de lois et juridictions risque de se

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poser. Concernant la juridiction, il faut préciser que l'article 30 du code pose le principe de la compétence
du tribunal du domicile de l'assuré sauf en matière mobilière (meuble par nature) et immobilière. En ce
qui concerne les accidents de toute nature, c'est le tribunal du lieu où s'est produit le fait dommageable.
C'est dire que dans le cas d'un conflit entre un Etat communautaire et un Etat extra-communaitaire, si le
juge saisi est un juge d'un Etat membre de la CIMA, celui-ci appliquera les normes communautaires. En
revanche, si le juge saisit est un juge d'un Etat extra-communautaire, il appliquera alors le cas échéant ses
normes communautaires. Dans le cas contraire, il devra intérroger la règle de conflit qui en matière de
contrat international, désigne en principe la loi d'autonomie qui permet aux parties contractantes de
désigner la loi applicable au contrat.

Par rapport au conflit de lois dans le temps, c'est à dire dans le cas où plusieurs normes CIMA se
succèdent dans le temps et réglementent une même question de façon contradictoire, la solution adoptée,
est d'abord la non rétroactivité ensuite l'application immédiate. Dans le code CIMA, l'article 99, pose le
principe de l'application immédiate des dispositions CIMA à partir des articles 1 à 98. L'article 2 prévoit
des exceptiosn au caractère impératif des dispositions des titres 1, 2 et 3. Quant à l'article 279, elle
rappelle également le principe de l'effet immédiat.

 Les professionnels d'assurance

L'activité d'assurance est mise en oeuvre par des sociétés d'assurance, mais des personnes appelées
intermédiaires interviennent également dans le cadre de la distribution des produits d'assurance. Par
ailleurs, il convient de distinguer les sociétés ou entreprises d'assurance appelées assureurs des
réassureurs qui sont les assureurs des assureurs.

- Les entreprises d'assurances: Elles ne peuvent se constituer que sous deux formes: la société anonyme
d'assurance et la société mutuelle d'assurance. La société anonyme d'asurance est constituée et régie
sumultanément par les dispositions du droit OHADA (AUDSC) et les dispositions CIMA. Etant entendu
que ces dernières devraient prévaloir en cas de conflit car elles sont d'ordre spécial. Selonn le réglement
2016 du 8 avril modifiant les articles 329 et 330 du Code CIMA, le capital social est de 5 milliards.

La société mutuelle d'assurance est constituées par des personnes ayant pour objectif d'assurer les risques
qu'elles apportent et moyennant des cotisations destinées à régler les engagements de la société envers les
associés. Ces sociétés doivent disposer d'un fond minimum de 3 milliards Cfa depuis le règlement du 8
avril 2016. Les sociétés d'assurance mutuelles sont soumises aux dispositions des articles 330 à 330-58 du
code CIMA. Elles ont un objet non commercial et son constutuées pour assurer les risques apportés par
les sociétaires. Ces derniers se partagent les profits et les pertes de l'entreprise sous forme de réduction ou
d'augmentation de la cotisation. Les mutuelles ont ainsi la particulariété de devenir elles-mêmes des
productrices d'assurance. Ce sont des groupes professionnels qui décident de d'offrir eux-meme
l'assurance au meilleur prix à leurs membres. La constitution d'une entreprise d'assurance est soumise à un
préalable: la détention d'un agrément délivré par l'autorité adminsitrative, le ministre des finances après
avis de la commission de contrôle des assurances. Cet avis conditionne la délivrance de l'agrément mais il
y a possibilté de recours (article 20 du traité). L'agrément est l'autorisation accordée par les autorités
administratives, précisément le ministre des finances, à une entreprise pour exercer dans le pays où
s'effectue une ou plusieurs opérations d'assurance. Selon l'article 300 du code CMA e contrôe s'effectue
sur deux types d'entreprisre: D'abord celle qui contracte des engagements dont l'exécution dépend de la
durée de la vie humaine ou qui font appel à l'épargne en vue de la capitalisation en échange de versement

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unique ou périodique direct ou indirect. Il y a également les entreprises d'assurance de toute nature y
compris les entreprises exerçant une activité d'assistance et autres que celle visée prémièrement. L'article
300 prévoit que les entreprises de réassurances ne sont pas soumises au contrôle. L'agrément est délivré
par branche. Par ailleurs, l'activité d'une société d'assurance est exclusive de toute autre ectivité.
L'entreprise ne peut exercer que les activités citées dans l'agrément. Par conséquent, une liste complète
des catégories d'opérations que l'entreprise souhaite effectuer doit être jointe à la demande d'agrément.

Le fonctionnement des sociétés d'assurance est encadrée par les dispositions relatives àn sa forme
juridique. A ce titre, les entreprises d'assurance doivent respecter des règles de fonctionnement et de
contrôe très sévères sous peine de sanction prononcée par l'organe communautaire. Ainsi, elle doivent
respecter des contraintes de provision technique destinées à garantir leur solvabilité et leur bonne santé
économique (règlement N° 0022/2018). Le contrôe qui les concerne est non seulement celui relatif aux
sociétés anonymes (commissaire au comme, alerte ect...) mais celui exercé par les organes
communautaires (règlement du 8 avril 2016).

S'agissant des entreprises d'assurance en difficulté, il existait une contarieté entre les dispositions CIMA
relatives aux entreprises d'assurance en difficulté et les dispositions de l'acte uniforme OHADA portant
organisation des procédures collectives d'appurement du passif. Cependant, dans le cadre des difficultés
des entreprises d'assurance, les dispositions des articles 321 CIMA sont applicables puisqu'elles prévoient
un régime particulier.

- Les intermédiaires d'assurance: Ils ont un satut différent de celui des sociétés d'assurance. Ils
entreriennent des rapports particuliers avec les sociétés d'assurance et les assurés. Les intermédiaires
d'assurance sont des personnes physiques ou morales qui présentent au public des opérations d'assurance.
L'article 500 du code CIMA utilise l'expression « présentation d'une opération d'assurance » pour les
définir. Selon ce « est considéré comme présentation d'une opération pratiquée par des entreprises
mentionnée à l'article 300, le fait pour toute personne physique ou morale de solliciter ou recceuillir la
souscription d'un contrat d'assurance ou l'adhésion à un tel contrat ou d'exposer oralement ou par écrit à
un souscripteur ou adhérent éventuel en vue de cette souscription ou adhésion les conditions de garantie
d'un tel contrat ». L'article 500 ainsi les personnes physiques et les sociétés agrées pour le courtage
d'assurance, les personnes physiques ou morales titulaires d'un mandat d'agent général d'assurance, les
personnes physiques salariés commises à cet effet par les entreprises d'assurances ainsi que les personnes
physiques non salariées mandatées et rémunérées à la commission. En dehors de ces personnes, le code
CIMA autorise d'autres individus à effectuer les opérations de présentation et d'intermédiaire (Exemple:
dans le cadre des assurances des sur les risques de décès, d'invalidité ou de perte de l'emploi en vue de
servir de garantie au remboursement d'un prêt, le prêteur ou les personnes qui concourent à l'octroie de ce
prêt sont autorisées à effectuer l'opération de présentation ou d'intermédiation).

De manière générale, le courtage de l'agent général sont soumis à des conditions d'honorabilité de
diplôme ou d'expérience professionnelle et détention d'une carte professionnelle (article 506 et 510 code
CIMA). Par ailleurs, il est prévu une responsabilité de l'assureur pour le fait de ses intermédiaires (article
505 code CIMA). Une telle disposition entraine un élargissement de la responsabilité de la compagnie
d'assurance par une assimilation à des préposés des agents qui sont traditionnelllement des travailleurs
indépendants et des commerçants.

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- Le courtier d'assurance: On l'appelle aussi assureur conseiller. L'activité de courtage peut être exercée
sous forme d'entreprise individuelle ou par le biais d'une société de courtage. Le courtier présente les
demandes de garantie des assurés qui sont ses clients au compagnie d'assurance. On dit alors qu'il place
les risques de ses clients qui sont le plus souvent des entreprises indistruelles et commerciales. Le courtier
apparait ainsi comme un mandataire de son client ( l'assuré). Ses relations avec ce dernier sont régies par
le mandat. Par conséquent l'inexécution ou la mauvaise exécution de ses obligations de mandataire peut
entrainer sa responsabilité civile. C'est pourquoi d'ailleurs le courtier d'assurance doit souscrire un contrat
d'assurance ouvrant les conséquences pécuniaires de sa responsibilité civile professionnelle avec une
garantie de 10 millions francs par sinistre et par année. Dans la pratique, il arrive que le courtier soit le
mandataire des sociétés d'assurance, un chargé comme tel, de recouvrer les primes, de transmettre le
règlement des sinistres ect... Sauf mandat express de l'entreprise d'assurance, il est interdit au courtier
d'encaisser des primes ou même de retenir le montant de leur commission. Dans le cas où il encaisserait
des primes ou des fractions de primes, il devra les reverser aux sociétés d'assurance dans un délai de 30
jours. Celà dit l'exécution de la profession est soumise à l'agrément du ministre des finances et du budget.
Il s'agit d'une activité commerciale qui imprime alors à son titulaire la qualité de commerçant.

- L'agent général d'assurance: comme le courtier en assurance, il peut s'agir d'une personne physique ou
morale. Il est toujours un mandataire de la compagnie d'assurance. La souscription d'une police
d'assurance passe plus souvent par le biais d'un mandataire de la compagnie. Et lorsque ce mandat est
permanent, des relations d'agent général s'installe. La relation de l'agent général et l'assureur est fondée
sur le mandat et il (l'agent général) est très souvent tenu d'une obligation d'exclusivité vis à vis de la
compagnie d'assurance. L'agent conclut le mandant au nom et pour le compte de la compagnie
d'assurance. De plus l'entreprise d'assurance est civilement responsable des fautes et négligences de
l'agent général.

En ce qui concerne les personnes physiques salariées, ce sont des enployés ou cadre chargé de présenter
au public des produits d'assurance soit directement soit en apportant leur concourt aux agents généraux ou
aux courtiers. Quant aux personnes physiques non salariées, ce sont des personnes ne faisant pas partie du
personnel des compagnies d'assurance, des agences générales ou des cabinets de courtage. Généralement,
elles reçoivent mandat de ces derniers et participent à l'activité d'assurance en encaissant des primes et en
informant les clients. Leurs conditions d'emploi sont libres. Il n'y a pas de contrat de travail à la base.
Elles sont rémunérées à la commission. Ils sont communément appelés « démarcheurs » et se rencontrent
le plus souvent dans la branche assurance vie. En dehors de ces personnes, il y a également les personnes
physiques ou morales à statut dérogatoire, notamment les banques, agences de voyage et autres qui sont
autorisées à présenter dans le cadre de leur activités à leur public des produits d'assurance. Ainsi pour les
assurances individuelles, les prêteurs ou les personnes ayant concurrues à l'octroie du prê pour les
assurances contre les risques du décès, d'invalidité, de perte d'emploi souscrit exclusivement pour servir
de garantir au remboursement du prêt. Il en est de même du courtier de fret pour les assurances sur faculté
ou pour l'assurance de transport de marchandises.

Dans le cadre des assurances de groupe, le souscripteur (chef d'entreprise) s'est préposé au mandataire
ainsi que les personnes physiques ou morales désignées expressément à cet effet dans le contrat peuvent
présenter lesdites assurances.

- Les relations entre les entreprises d'assurance: Les entreprises d'assurance nouent des liens entre elles et
entretiennent des relations en collaborant aux mêmes opérations d'assurance. Ainsi, le principe de la

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division des risques peut conduire à se décharger sur d'autres une partie des risques afin de rester dans les
normes de prévisions statistiques. L'entreprise d'assurance peut adopter pour se décharger de ce plein
d'assurance (c'est à dire excéder la valeur maximum le procédé au delà de laquelle l'entreprise ne peut
plus s'engager conformément à ses prévisions statistiques) le procédé de la co-assurance ou de la
réassurance.

- La co-assurance: Elle implique une concertation des assureurs instéressés. C'est un moyen de répartition
des risques (artcicle 4 code CIMA). Les co-assureurs couvrent en commun le même risque chacun
limitant son limitation à une quotité ou à un pourcentage de celui-ci sans que le total ne dépasse l'unité.
Leurs engagements sont indépendants, il n'y a pas de solidarité. La multiplicité des assureurs peut poser
des difficultés aux assurés. Mais celles-ci peuvent être évitées par la souscription d'une police collective
unique dans laquelle cahque assureur signe sa participation en indiquant le montant de la prime qui lui
revient. Le premier assureur va gérer pour les autres et les représenter. Il est chargé des relations avec les
assurés et établit la liste des co-assureurs. Il reçoit des divers assureurs un certain mandat de gestion. On
l'appelle assureur principal ou apériteur. L'apériteur encaisse les primes, règle les sinistres et joue un rôle
d'intermédiaire. Mais il ne saurait être tenu personnellement au delà de sa part. La co-assurance n'est
possible que grâce à cet apériteur.

Lorsque la co-assurance se révèle inadapter en raison des raisons qui dépassent les capacités des
assurances, celles-ci ont alors recours à la réassurance.

La réassurance est l'opération par laquelle l'assureur qui est le cédant se décharge sur un autre qui est le
réassureur ou cessionnaire de toute ou partie des risques qu'il a personnellement souscrit et qu'il demeure
seul à garantir à l'égard de l'assuré. Le cessionnaire peut à son tour céder cette garantie à un tiers. Il
devient alors rétrocédant alors que le tiers devient rétrocessionnaire. La multiplicité de ces cessions
permet de répartir les risques sur un nombre considérable de compagnie situé dans le monde entier et de
rendre supportable le poids de sinistres catastrophiques. Le nom de traité de réassurance par lequel on
désigne le contrat entre le cédant et le réassureur est parfaitement adapté à la dimension internationale
prise aujourd'hui par cette opération. Issue d'un nouveau contrat greffé sur le premier, la réassurance est
qualifiée d'assurance au second degré. Conformément à l'effet relatif des contrats, les conventions de
réassurance ne produisent d'affet que dans les rapports des deux parties. Elles demeurent étrangères aux
assurés de degré inférieur. Ces assurés n'ont d'action que contre leurs propres assureurs. Ils ne connaissent
que celui-ci. La ré-assurance est réglementée par le livre 8 du code CIMA.

Chapitre I: Le contrat d'assurance


Le contat d'assurance est une convention passée entre un assureur et un souscripteur. Avant de voir son
régime juridique, il convient de présenter ses caractères.

Session I: Les caractères du contrat d'assurance

- Le premier est le caractère consensuel dans la mesure où il se forme par le seul échange de
consentement des deux parties. Cependant, un écrit constate l'engagement des parties mais il ne s'agit que
d'une condition d'efficacité et preuve du contrat.

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- C'est un contrat synallagmatique car les deux parties doivent s'engager réciproquement: l'assuré pour
faire les déclarations exactes et payer les primes afférentes à la garantie que l'assureur lui propose. Et
l'assureur pour couvrir le risque prévu et inemniser en cas de sinistres. Les obligations étant réciproques,
si l'assuré ne respecte pas les siennes, il encourt soit la nullité soit la déchéance soit la suspension de la
garantie. Si l'assureur ne respecte pas ses engagements, l'assuré peut intenter une action contre lui et
mettre fin au contrat.

- C'est un contrat aléatoire dans la mesure où les avantages et les pertes soit pour toutes les parties soit
pour l'une d'entre-elles dépendent d'un événement incertain et parfois certains (Exemple: assurance en cas
de décès). Dans ce cas l'aléa concerne la date de survenance du décès.

- Le contrat d'assurance est également un contrat à titre onéreux car chacune des deux parties à savoir
l'assureur et l'assuré pour suivre un avantage personnel en contrepartie de celui qu'elle procure à l'autre.
Celà se traduit par l'encaissement des primes ou des cotisations par l'assureur en contrepartie de la
prestation de garantie en cas de réalisation du risque reçu par l'assuré ou le tiers bénéficiaire. Toutefois,
l'intention libérale n'est pas à écarter dans les relations entre assuré et tiers bénéficiaire notamment en
matière d'assurance sur la vie. Par conséquent, le tiers bénéficiaire n'aura aucune charge à supporter à
l'égard de l'assureur sauf circonstance exceptionnelle

- Le contrat d'assurance est également un contrat d'adhésion. En effet, rien qu'étant consensuel, il s'agit
d'un véritable contrat d'adhésion en raison du fait qu'il est élaboré, rédigé et imprimé par l'assureur tandis
que l'assuré ne fait qu'adhérer en remplissant les blancs de l'imprimé pré-établi ou en répondant au
questionnaire de l'assureur. Cet écrit élaboré est appelé police d'assurance. L'assuré n'a pas à discuter ces
conditions générales; il l'est accepte ou non. Cependant, il peut discuter les conditions ou clauses
particulières du contrat devant s'adjoindre au conditions générales.

- C'est également un contrat de bonne foi. Tout engagement doit effectivement êre exécuté de bonne foi.
En matière d'assurance la bonne foi revêt une importance particulière aussi bien pour l'assureur que pour
l'assuré. La loyauté est l'essence même du contrat d'assurance. Aussi, la mauvaise foi prouvée de l'une ou
de l'autre partie est sanctionnée par la nullité du contrat (Exemple: la mauvaise foi de l'assuré dans la
déclaration des risques).

- Le contrat d'assurance est un contrat successif par opposition au contrat instantannée car ils
s'échelonnent pendant toute la durée de la garantie. Cette durée qui peut être brève, longue ou très longue
influe sensiblement sur les modalités de paiement de la prime.

- Le contrat d'assurance peut être individuellement ou collectivement d'où l'appelation grande blanche
dans le premier et assurance collective ou de groupe dans le second.

- Le contrat d'assurance peut être soit commercial soit mixte. L'opération d'assurance est un acte de
commerce conformément à l'article 3 de l'acte uniforme. Partant de là, le contrat d'assurance est
commercial à l'égard de l'assureur et de l'assuré commerçant. Il est mixte lorsqu'il est conclu par un non
commerçant auprès d'une entreprise à prix fixe. Il en résulte que les règles du droit commercial s'applique
à la partie pour qui l'acte est commercial.

Section II: La conclusion du contrat d'assurance

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Paragraphe I: Le processus de formation du contrat

A. Les parties

Le contrat d'assurance met en principe en relation un assureur et un assuré lequel est à la fois le
souscripteur et le bénéficiaire.

1. L'assureur

C'est la partie au contrat qui s'engage à garantir l'assuré contre un risque determiné et à payer la prestation
d'assurance forfaitaire ou indemnitaire selon les cas en cas de sinistre.

La question relative à l'assureur a déjà été envisagée dans l'étude consacrée aux professionnels
d'assurance.

Le contrat d'assurance peut être signé par l'assureur lui même (mandataires sociaux, salariés de la
compagnie d'assureur), par une personne externe ayant reçu un mandat ad hoc ou par un mandataire ayant
la qualité d'agent général.

2. Le souscripteur

C'est le contractant. C'est une personne physique ou morale qui conclut le contrat d'assurance avec
l'assureur pour le compte d'une personne determinée ou pour son propre compte et qui de ce fait s'engage
envers l'assureur pour le paiement de la prime. Dans la pratique le souscripteur est souvent la personne
qui est menacé par les risques assurés. Il doit avoir la capacité juridique.

3. L'assuré

C'est la personne physique ou morale menacée par le risque couvert par l'assureur. Très souvent, le
souscripteur est en même temps l'assuré. Il arrive cependant que les deux qualités renvoient à deux sujets
de droit différents. C'est le cas lorsque l'assuranc est souscrite sur la tête d'un tiers (Exemple: une
entreprise qui assure la vie de ses cadres.

4. Le tiers bénéficiaires

Conformément au principe de l'effet relatif des conventions, les tiers ne peuvent devenir ni créancier ni
débiteurdans un contrat. Cependant, cet effet relatif n'est pas absolu et le contrat d'assurance en est
l'illustration par excellence grâĉe au mécanisme de la stipulation pour autrui. Par conséquent, le tiers
bénéficiaire est là où les personnes physiques ou morales désignées par le souscripteur (preneur
d'assurance) ou léséees pour recevoir la somme promise ou l'indemnité dûe par l'assureur si l'événement
envisagé survient. Il peut s'agir le tiers victime dans les assurances de responsabilité. Dans ce cas, l'assuré
est celui sur la tête de qui pèse le risque de responsabilité et la victime n'est qu'un tiers pour le moment
inconnu au moment de la souscription du contrat. Le tiers bénéficiaire peut être la personne désignée par
l'assuré en cas de décès de ce dernier, c'est le tiers bénéciaire dans les assurances de décès.

Il faut cepedant préciser que le tiers n'a pas été partie au contrat. La jurisprudence considère que la
stipulation pour autrui produit ainsi tous ces effets sans que le tiers n'ait aucunement besoin d'intervenir.
Par conséquent, il existe un droit né de l'assurance sur la vie au profit d'un bénéficiaire determiné dès la

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souscription et avant toute acceptation. Aussi, le bénéficiaire a le droit de disposer du bénéfice du contrat
et de le céder à un tiers si le contrat ou le stipulant le permet. De même, ce droit n'est censé n'avoir jamais
appartenu au stipulant ou preneur d'assurance et ne fait pas partie de sa succession. Par ailleurs, il ne peut
être contesté par personne ni par les héritiers du preneur d'assurance ni par ses créanciers ni par le syndic
de sa faillite. En d'autres termes, aucun de ceux qui peuvent prétendre à un droit sur le patrimoine du
preneur d'assurance n'a d'action sur le capital ou la rente de l'assurance contractée au profit d'un
bénéficiaire determiné.

B. L'information préalable

La protection du consentement des parties se manifeste par une place privilégiée à l'information
réciproque des parties au contrat.

1. L'information de l'assuré par l'assureur

L'assureur est tenu avant la tenue du contrat de fournir une fiche d'information sur les prix, les garanties et
les exclusions. Le souscripteur doit avoir une idée des différentes primes, des déchéances et nullité
notamment. A ce titre un exemple du projet de contrat avec une notice d'informations est remis au
souscripteur. Il faut souligner que les dispositions du code CIMA ne prévoit pas explicitement une
obligation de mise en garde et une obligation de conseil à la charge de l'assureur. Toutefois, le règlement
de 2018 n°007 modofiant et complétant le régime juridique du contrat d'assurance prévoit une obligation
d'assistance.

2. L'information de l'assureur par l'assuré

L'assuré est tenu de donner les renseignements exacts dans le formulaire de déclaration du risque à partir
de ce formulaire, l'assureur determine les informations qu'il lui importe de connaitre. Les réponses du
souscripteur lui permettront ainsi de vérifier l'assurabilité du risque et son étendue. C'est dire que le
souscripteur n'est pas tenu d'une obligation générale de déclaration d'information. Il n'a pas à donner à
l'assureur tous les renseignements qu'il détient mais seulement ceux correspondant aux questions posées.
La violation par le souscripteur de son obligation d'information entraine une sanction qui obeit à une
distinction entre la fausse déclaration intentionnelle du souscripteur et la fausse déclaration non
intentionnelle. Dans le premier cas, il y a une mauvaise fois du souscripteur qui a sciemment dissimulé la
réalité alors que dans le second le souscripteur a mal donné les renseignements par erreur ou par une
incompréhension de la question. Lorsque la fausse déclaration est intentionnelle, l'assureur est autorisé à
évoquer la nullité du contrat d'assurance. En revanche, lorsque la fausse déclaration n'est pas
intentionnelle et qu'elle a été découverte par l'assureur avant le sinistre, celui-ci peut opter pour le
maintien du contrat moyennant le versement d'une sur-prime ou la résiliation du contrat. Si la fausse
déclaration est découverte par l'assureur après le sinistre, celui-ci peut invoquer son droit de ne verser
qu'une partie de l'indemnité dûe déduction fait de ce que le souscripteur aurait payé si la déclaration avait
été effectuée normalement.

C. L'échange de consentement

Le contrat d'assurance peut être co,clu aorès une longue phase de pourparler. Une proposition d'assurance
est formulée par le preneur. La composition d'assurance est une offre de contracté que l'assureur peut
accepter ou refuser. Il y a consentement lorsque l'assureur accepte de garantir le risque qui lui est proposé

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et le tarifie. Il y'aura ensuite la remise d'une note de couverture puis la conclusion définitive du contrat. Si
l'assureur n'approuve pas la proposition, il peut faire une contreproposition jusqu'à ce qu'un accord
intervienne. En tout état de cause, l'assureur doit s'informer d'abord pour apprécier les risques. S'il les
accepte, il proportionner la prime au risque en fonction de leur importance.

Dès que la proposition est acceptée les parties sont liées. L'assuré sera tenu de toutes les obligations du
contrat. Le contrat est réalisé lors de l'accord de volonté; c'est à dire au moment où l'assuré a pris
connaissance de l'acceptation de l'assureur.

D. La prise d'effet du contrat d'assurance

On doit sistinguer la conclusion du contrat par l'échange des consentements et sa mise en vigeur du prise
d'effet; c'est à dire le moment où le contrat s'appliquera quant aux obligations des parties: le moment où le
risque commence à être prise en charge par l'assureur et à partir duquel l'assuré doit la prime. En principe,
le contrat produit un effet immédiat; c'est à dire qu'il y a une concomittence entre le moment de la prise
d'effet et celui de la conclusion du contrat. Dès l'accord des parties, l'assurer a l'obligation de garantir et
l'assuré de payer. Toutefois, il peut y avoir des conventions contraires qui prévoient que le contrat prendra
effet plus tard par rapport à sa conclusion. Des difficultés peuvent se présenter si un sinistre se produit le
jour même de la conclusion du contrat. C'est pourquoi les assureur ont pris l'habitude d'insérer dans leur
police une clause en vertu de laquelle l'assurance ne prendra effet que le lendemain du jour de la
conclusion. Parfois les compagnies subordennent la prise d'effet du contrat au paiement de la première
prime. Ainsi, le contrat est parfait mais il n'entre pas en application tant que l'assuré n'a pas payé ses
premiers primes. Quand la prise d'effet est subordonnée au paiement de la première prime, on en déduit
que la garantie ne commence à courir que le jour de l'encaissement du chèque et non de sa remise.

Paragraphe II: La preuve du contrat d'assurance

L'article 6 du code CIMA prévoit que seule la police pour la note de couverture constate l'engagement
réciproque des parties. Tandis que l'article 7 ajoute que le contrat d'assurance doit être rédigé dans la ou
les langues officielles du pays membre de la CIMA en caractères apparents.

A. La police d'assurance

C'est un document signé des parties et constatant l'existence et les conditions du contrat d'assurance. C'est
l'élément de preuve par excellence. La police se présente sous la forme d'un imprimé établi par l'assureur.
Elle comprend l'ensemble des clauses communes à tous les contrats d'une même catégorie et appelées
conditions générales. Ces clauses imprimées appelées conditions générales se retrouvent dans toutes les
polices de la compagnie d'assurance. Ces conditions générales sont complétes par des conditions
particulières qui sont des clauses manuscrites regroupant les conditions spéciales du contrat considérées.
Les conditions générales et aprticulières ont la même force obligatoire pour chacune des parties. Elles se
complètent en cas de contradiction entre les clauses des conditions générales et les clauses des conditions
particulières. Ces dernières doivent prévaloir car elles sont l'expression réelle de la volonté des parties.
Cela dit, la police comporte des mentions obligatoires et est soumise à des conditions de forme. Selon
l'article 8 du code CIMA la police d(assurance doit indiquer les noms et dimiciles des parties, la chose
pour la personnne assurée, la nature des risques garanties, le moment à partir duquel le risque est garanti,
son montant, les conditions de la tacite reconduction si elle est stipulée, les cas et conditions de

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prorogation ou de résiliation du contrat ou de cessation de ses effets, les obligation de l'assuré à la
souscription du contrat et éventuellement en cours de contrat. S'agissant de la déclaration du risque et de
la déclaration du risque et de la déclaration des autres assurances couvrant les mêmes risques, les
conditions et modalités de la déclaration à faire en cas de sinistre, le délai dans lequel les indmnités sont
payées doivent être clairement mentionnées. Pour les assurances autre que les assurances contre les
risques de responsabilité doivent être clairemnt mentionnés la procédure, les principes relatifs à
l'estimation des dommages en vue de la determination du montant de l'indemnité, la prescription des
actions dérivrant du contrat d'assurance, les formes de préavis ainsi que les délais.

S'agissant des conditions de forme, il s'agit tout juste de rappeler l'exigence de l'article 7 du code CIMA à
savoir la rédaction des polices dans la ou les langues officielles de l'Etat membre de la CIMA et en
caractères apparents. L'article 8 ajoute que les clauses des polices édictant des modalités de déchéance ou
d'exclusion ne sont valables que si elles sont mentionnées en caractères très apparents

En revanche, pour les polices des sociétés d'assurance mutuelles, l'article 8 prévoit qu'elles doivent
constater le remise à l'adhérent du texte entier des statuts de la société.

B. La note de couverture

Appelée encore lettre de garantie, lettre de couverture ou note de garantie, la note de couverture est le
document constatant l'existence d'une garantie provisoire avant l'établissement d'assurance. Ce document
souvent rédigé pour le compte d'une compte d'une entreprise d'assurance par un intermédiaire habilité
courtier ou agent général, permet à l'assuré d'être immédiatement garantie sans attendre la rédaction
définitive de la police d'assurance. Si la garantie est subordonnée au paiement comptantde la première
prime elle est alors délivrée avec la mention quittance. La note de couverture n'est qu'un moyen
provisoire de preuve. Elle n'a plus d'effet lorsqu'elle est remplacée par la police d'assurance. La note de
couverture constitue un simple accord provisoire. A ce titre, elle confère une garantie provisoire à un
assureur pressé faute d'accord défénitif.

Section III: L'exécution du contrat d'assurance

Il s'agit de la période de mise en oeuvre par les parties de leurs obligations respectives.

Paragraphe I: L'exécution par l'assuré de ses obligations

La prémière obligation de l'assuré est le paiement de la prime.

A. Le paiment de la prime

Techniquement, la prime représente le coût de la garantie du risque. Le calcul de la prime relèvent d'une
évaluation essentiellement etchnique. Juridiquement, la prime est la contre partie de la sécurité vendue
par l'assureur. L'obligation pour l'assuré au paiement de la prime est la cause de l'obligation corrélative de
garantie de l'assureur en cas de sinistre. Dans les entreprises d'assurance à caractère mutuel, le terme
« prime » prend le nom de « cotisation ».

Le calcul de la prime fait intervenir plusieurs étapes en passant de la prime pure ou technique à la prime
nette et à la prime totale. La prime pure est le coût du risque garanti. Pour sa détermination, l'assureur
utilise l'assiette de la prime et le taux de prime. L'assiette de la prime est la valeur de l'intérêt assuré, il

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peut s'agir de la valeur vénale du bien, de sa valeur à neuf ou de sa valeur d'usage. Il arrive que cette
valeur soit ficée conventionnellement entre les parties. Quant aux taux de prime, il correspond à une
fraction mathématique que l'assureur applique à l'assiette de la prime en se fondant sur la fréquence et le
coût moyen des sinistres. La fixation de la prime pure ou prime technique permet d'aboutir à la prime
nette. L'assureur ajoute à la prime pure le chargement commerciale qui correspond à la somme supportée
par le contrat d'assurance et devant permettre de couvrir la somme, les frais inhérents à la gestion d'une
entreprise d'assurance.

La prime totale quant à elle est obtenue par l'addition de la prime nette avec les taxes que l'assureur
perçoit pour le compte de l'Etat.

La preuve du paiement du prime de la prime se fait par tout moyen. Cependant, l'article 13-1 du
règlement de 2011 prévoit « lorsuqu'un chèque ou un effet remis en paiement de la prime revient impayé,
l'assuré est mis en demeure de régulariser le paiement dans un délai de 8 jours ouvré (jour ouvrable) à
compter de la réception de l'acte ou de la lettre de mise en demeure. A l'expiration de ce délai, si la
régularisation n'est pas effectuée le contrat est résilié de plein droit». En d'autres termes ou de l'effet vaut
paiement. Cependant en cas de non paiement (chèque impayé ou chèque sans provision) on considère
rétroactivement que la prime n'a pas été payée. Le débiteur de l'obligation est le souscripteur du contrat
d'assurance. La prime est payable en principe au domicile de l'assureur ou de son mandataire. Lorsque le
contrat d'assurance est conclu avec un renouvellement de tacite reconduction, le défaut ou le retard de
paiement de la prime oblige l'assureur à mettre le souscripteur en demeure après un délai de 10 jours.

B. L'obligation de déclaration du risque

Pour permettre le calcul exact de probabilité, le preneur est tenu de répondre exactement aux questions
qui lui sont posées par l'assureur dans le formulaire de déclaration de risque Mais il arrive que le risque
varie au cours du contrat en aggravation ou en diminution. Il convient de préciser que le risque est un
critère du contrat d'assurance car il représente l'événement futur et incertain indépendant de la volonté des
parties sans lequel il n'y a pas d'assurance. Les risques suceptibles d'assurance sont très variés. Ce sont
généralement des événements malheureux aux conséquences dommageables. La réalisation du risque
porte le nom de sinistre. Mais le risque peut être un événement heureux qui entraine des charges
(Exemple: la survie dans l'assurance vie ou le mariage).

Le risque doit comporter un certain nombre de caractères: il doit être réel d'abord, licite ensuite.

Le caractère du risque signifie que sa réalisation est possible. Pour se faire, il doit s'agir d'un événement
incertain mais parfois, l'incertitude peut porter sur sa date de réalisation et non sur le fait même de la
réalisation (Exemple: un cécès). Ensuite, il doit s'agir d'un événement futur. Si l'événement est passé; c'est
à dire qu'il s'est réalisé au moment de la conclusion du contrat l'assurance est nulle même si les parties
ignoraient cette réalisation. Le risque réel implique également un évenement indépendant de la volonté
des parties. En effet, il n'y aurai plus d'aléa s'il dépendait de la seule volonté des parties de réaliser ou non
le risque. Ainsi, l'assurance est nulle en cas de décès si l'assuré se donne volontairement la mort.
Toutefois, cela ne veut pas dire que le risque ne soit plus assurable dès que la volonté de l'assuré
intervient dans sa réalisation. En effet, le risque sera admis si l'influence de la volonté de l'assuré n'est pas
exclue. C'est la raison pour laquelle toutes les fautes non intentionnelles peuvent faire l'objet. Ces

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solutions justifient d'ailleurs l'idée que seul le fait intentionnel fait disparaitre l'aléa qui est de l'essence du
contrat d'assurance.

Mais le risque doit également être licite. En effet, le caractère réel du risque est une condition nécessaire
mais non suffisante. Certains risques, bien que réel, ne pourront faire l'objet d'une assurance s'ils sont
contraire à l'ordre public et aux bonnes moeurs (Exemple: Un professionnel qui veut assurer une activité
illicite). S'agissant de la déclaration des modifications du risque, le souscripteur dispose d'un délai de 15
jours à partir du moment de la connaissance de l'aggaravation ou de la création du nouveau risque à moins
que le contrat ne prévoit un délai beaucoup plus loin. L'aggravation du risque implique une augmentation
de sa probabilité de survenance, tandis que la circonstance qui crée un risque nouveau est celle à partir de
laquelle un risque non antérieurement pris en compte apparait. Selon l'article 15 de la CIMA « en cas
d'aggravation du risque en cours de contrat tel que si les circonstances nouvelles avaient été déclarées lors
de la conclusion ou du renouvellement du contrat l'assureru n'aurait pas contraté ou l'aurait fait que
moyennant une prime plus élevée. L'assureur a la faculté soit de dénoncer le contrat en remboursant la
fraction de prime non courue soit de proposer un nouveau montant de prime. Avec une telle disposition,
les rédacteur du code CIMA ont l'ambition d'inclure plus de sécurité et de justice contractuelle dans le
contrat d'assurance. C'est dire que l'imprevision ne joue pas en droit des assurances. Mais il peut arriver
également que le risque soit diminué. Dans ce cas, l'assuré peut réclamer une diminution de la prime
lorsque des circonstances mentionnées au contrat viennent à disparaître en cours d'exécution du contrat.

En matière de déclaration de risques, des sanctions sont prévues lorsque l'assuré manque à ses obligations.
Déjà, l'article 20 du code CIMA prévoit une déchéance en cas de déaclaration tardive. De même, en cas
de fausses déclarations intentionnelles l'article 18 de la code CIMA prévoit la nullité du contrat. De plus,
les primes déjà payés demeurent acquises à l'assureur qui peut ensuite prétendre au paiement de toutes les
primes à titre de dommages et intérêts. Cependant, quand la fausse déclaration est non intentionnelle, il
n'y a pas nullité du contrat. Il appartiendra alors à l'assureur d'opter pour le maintien du contrat avec ou
sans surprime ou alors la résiliation du contrat lorsque l'irrégularité est découverte avant le sinistre. Si elle
est découverte après le sinistre, il y aure réduction de l'indemnité par rapport au taux de primes payé.

Il convient de préciser que les risques peuvent être exclus soit par la loi (Exemple: les risques de guerre,
émeute faute intentionnelle de l'assuré ou du bénéciaire), soit par la volonté des contractants manifestée
par une clause express de la police (Exemple: l'assurance incendie pour une maison n'est pas une
assurance automobile).

PAragraphe II: L'exécution par l'assureur de ses obligations

L'assureur s'est engagé à la couverture d'un risque qui correspond à la garantie prévue au contrat lorsque
survient le sinsitre. L'assureur ne paie que lorsque certaines conditions sont réunies. L'exécution de son
obligation prend presque toujours la forme d'une indemnisation.

A. Les conditions du droit à garantie de l'assuré

Elles sont au nombre de deux (2).

1. Les conditions du droit à garantie de l'assuré

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Il ya sinistre lorsque le contrat prévu dans ke contrat d'assurance est qui est en cours d'excution se réalise
en suscitant l'obligation de garantie de l'assureur. L'assuré est tenu de déclarer le sinistre à l'assureur. Il
dispose d'une certaine liberté quant à la forme mais dois exécuter son obligation dans un délai ficé dans le
contrat. Ces délais peuvent être prolongés par les parties contactantes. Le délai commence à courir le
lendemain à minuit de la connaissance du sinsitre. Il faut souligner que l'article 12-4° (quatrièment)
prévoit qu'en cas de vol ou de mortalité de bétail, le délai est fixé à 48h. L'obligation légale de déclaration
du sinistre est commune à tous les contrats d'assurance. L'assuré qui viole son obligation de déclaration
du sinsitre encourent la déchéance. L'assureur ne peut cependant invoquer cette sanction que lorsqu'elle a
été prévue formellement dans le contrat d'assurance. L'assureur doit également apporter la preuve du
préjudice qu'il a subi du fait de la faute de l'assuré.

2. La correspondance entre le sinistre et le risque garanti

L'assureur n'est pas tenu lorsque le risque qui est réalisé est exclu de la garantie. Il s'agit des exclusions
légales et conventionnelles. Par ailleurs, lorsque le sinsitre concerne un risque prévu par le contrat et qui
n'est pas concerné par une exclusion, la garantie de l'assureur est dûe à moisns que celui n'invoque avec
succès la nullité du contrat ou la déchéance.

B. Les modalités du paiement par l'assureur

L'obligation fondamental de l'assureur est le paiement de la prestation dans le délai convenu dans le
contrat (Art 16 code CIMA). Toutefois, l'assureur peut être engagé sur la base des clauses de la police à
assurer d'autres obligations notamment celle de diriger la défense de son assuré en responsabilité dans le
procès intenté contre lui par la victime, ce qui est une obligation. Sauf clause express contraire l'assureur
paie en valeur, indemnise mais ne répare pas en nature. Celui qui reçoit paiement peut être le souscripteur
assuré ou un tiers acquéreur du bien lorsque l'assurance fonctionne comme un accessoire de ce bien. Il
peut s'agir également d'une tierce victime ou un autre tiers bénéficiaire. Le montant de l'indemnisation
varie selon que l'on est dans les assurances de dommages ou dans les assurance-vie. L'assuré ou ses
ayants droits sont tenus sous peine d'irrecevabilité de leurs actions à agir dans un délai de 2 ans.
L'assureur qui indemnise peut dans certains cas se retourner contre une tierce personne dans le cadre
d'une action récursoire. En effet, l'article 42 du code CIMA prévoit que : « l'assureur qui payé l'indemnité
d'assurance est subrogé, jusqu’à concurrence de cette indemnité, dans les droits et actions de l’assuré
contre les tiers qui ont causé le dommage ayant donné lieu à la garantie de l’assureur». Une telle
disposition s'applique aux assurances de dommages. Elle n'est pas applicables aux assurance-vie. Par la
subrogation légale, les droits et actions dont l'assuré était titulaire à l'encontre du tiers responsable sont
trasmis à l'assureur. En d'autres termes, le recours de l'assureur contre le tiers est conditionné par
l'existence préalable d'un recours de l'assuré contre celui-ci. De plus, c'est le paiement de l'indemnité qui
donne droit à la subrogation légale dans les droits de l'assuré.

Il arrive que l’assureur n’indemnise que partiellement l’assuré soit parce le montant de la garantie est
plafonné, soit en application d’une réduction proportionnée du fait d’une déclaration inexacte du risque.
Dans cette hypothèse, l’assureur ne conserve son droit contre le tiers responsable que pour la valeur de
l’indemnité versée tandis que l’assuré conserve son recours contre le tiers responsable pour la partie du
dommage non prise en charge par l’indemnité. Il existe cependant des obstacles à l’action subrogatoire de
l’assureur. Aux termes de l’article 32 du code CIMA « l’assureur est garant des pertes et dommages
causés par des personnes dont l’assuré est civilement responsable quelles que soient la nature et la gravité

20
des fautes de ces personnes… ». Autrement dit, il est interdit à l’assureur d’agir contre ces personnes. De
même, si l’assuré a renoncé à son action contre le responsable, il ne peut transmettre aucune action à son
assureur lequel se voit interdire tout recours. Cependant, cette exclusion n’est opposable à l’assureur que
s’il en avait eu connaissance par le formulaire de déclaration du risque ou en cours d’exécution du contrat
par la voie de la déclaration de modification du risque. C’est ce que prévoit l’article 42 du code CIMA «
l’assureur peut être déchargé de tout ou partie de sa garantie envers l’assuré, quand la subrogation ne peut
plus, par le fait de l’assuré, s’opérer en faveur de l’assureur ».

Section IV : L’extinction ou la fin du contrat d’assurance

Le contrat d’assurance est un contrat qui s’inscrit dans la durée. Dès lors, se pose la question de
déterminer la durée pendant laquelle les parties sont liées, les possibilités de reconduction tacite ou
expresse et enfin les modalités de son extinction. Ces différentes questions relèvent de la volonté des
parties dans les limites prévues par la réglementation des assurances.

Paragraphe I : La durée du contrat d’assurance

Selon l’article 24 du code CIMA « le durée du contrat doit être mentionnée en caractères très apparents
dans la police ». Pour éviter que les parties soient indéfiniment liées, il leur est donnée la possibilité de
fixer librement la durée du contrat. Elle est parfois d’une année ou plus. En tout état de cause, les parties
doivent fixer cette durée dans la police en caractères très apparents. La sanction de l’inobservation de
cette indication obligatoire n’est pas la nullité du contrat mais l’inopposabilité de cette clause à l’une des
parties. Celle-ci peut demander la résiliation du contrat sous réserve de certaines conditions dont le
préavis et sans indemnité. Cependant, peu importe la durée du contrat, les parties ont la possibilité de la
prolonger par tacite reconduction.

Paragraphe II : La tacite reconduction

La cessation automatique du contrat à l’expiration du terme prévu peut présenter des inconvénients aussi
bien pour l’assureur qui perd la gestion d’un contrat que pour l’assuré qui peut se retrouver à découvert
s’il a oublié la date d’expiration de son contrat. Ce dernier se trouvera alors sans garantie à son insu ou
par négligence d’où la technique de la clause dite tacite reconduction. Cette tacite reconduction utile pour
les deux parties est devenue une clause de style dans tous les contrats d’assurance à durée déterminée.

A. Les conditions de la tacite reconduction

Elles sont au nombre de cinq (5). D’abord, il doit s’agir d’un contrat à durée déterminée ensuite il faut
l’expiration normale du contrat, l’insertion dans la police d’une clause expresse prévoyant la tacite
reconduction. C’est dire que contrairement à l’expression « tacite reconduction », la reconduction doit
nécessairement résulter d’une clause expresse du contrat acceptée par l’assuré. En revanche, l’accord
tacite des parties rend la reconduction facultative puisque l’une des parties peut s’y opposer
expressément. À ces conditions il faut ajouter que la durée maximale de la tacite reconduction ne doit en
aucun cas dépassée un an (Art 24 alinéa 1 CIMA).

B. Les effets de la tacite reconduction

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Il s’agit essentiellement du renouvellement du contrat pour une période d’un an au maximum
renouvelable indéfiniment par le jeu de la clause. La formation d’un nouveau contrat ou la date du contrat
devient celle de la reconduction. De même, tout contrat prolongé par le biais de cette clause peut faire
l’objet de modification ou de résiliation.

Paragraphe III : La résiliation du contrat d’assurance

Les parties au contrat d’assurance peuvent mettre fin au contrat avant la date de son expiration normale.
Parfois, il s’agit d’une manifestation unilatérale de la volonté (résiliation). Dans d’autre hypothèse,
l’extinction du contrat peut découler de la loi notamment en cas de retrait de l’agrément de l’entreprise
d’assurance, de la liquidation des biens de l’entreprise d’assurance ou de la perte totale de la chose
assurée.

L’article 21 du code CIMA prévoit une possibilité de résiliation annuelle du contrat d’assurance tandis
que l’article 25 prévoit une résiliation exceptionnelle. À côté de ces possibilités de résiliation offertes aux
deux parties, il faut souligner qu’il existe des facultés de résiliation offertes soit à l’assureur, soit à
l’assuré. S’agissant des facultés de résiliation offertes à l’assureur, il faut rappeler que lorsque l’assureur
découvre une inexactitude dans la déclaration de l’assuré ou que celui-ci omet de mentionner une
circonstance aggravante en cours de contrat, il a la possibilité de demander la résiliation du contrat. De
même, l’assureur peut demander la résiliation du contrat après un sinistre sous certaines conditions ou
pour le défaut de paiement d’une prime.

Quant à l’assuré, en cas de diminution de risque et lorsque l’assureur ne conçoit pas à une diminution de
la prime, il peut demander la résiliation du contrat.

A. La faculté de résiliation annuelle du contrat offerte aux deux parties

Selon l’article 21 du code CIMA « l’assuré a le droit de résilier le contrat à l’expiration d’un délai d’un an
en envoyant une lettre recommandée à l’assureur au moins deux (2) mois avant la date de déchéance. Ce
droit appartient dans les mêmes conditions à l’assureur ». Toutefois, du fait du caractère particulier du
régime des assurances-vie, l’assuré demeure libre de mettre fin au contrat. De plus, l’article prévoit une
dérogation pour les risques individuels d’assurance-maladie et les risques professionnels dans les
assurances de groupe. En cas de résiliation avec le respect du délai de préavis, le contrat prend fin à la
date d’anniversaire de sa prise d’effet et corrélativement les obligations des parties cessent. Ainsi, il n’y
aura pas de restitution de prime reçue par l’assureur pour une période non garantie. D’un autre côté,
l’assuré n’a pas à verser une indemnité à l’assureur qui n’a subi aucun préjudice.

B. La faculté exceptionnelle de résiliation offerte aux deux parties

Cette faculté est posée par l’article 25 du code CIMA intitulé Résiliation pour modification ou cessation
du risque.

1. Les conditions de fonds

Cette résiliation peut s’appliquer à toutes les branches d’assurance quant à la survenance d’évènements. Il
doit s’agir des cas suivants : le changement de domicile, le changement de profession, la retraite

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professionnelle ou cessation définitive d’activité professionnelle, le changement de situations ou de
régime matrimonial.

2. Les conditions de forme

La partie qui entend résilier le contrat sur le fondement de l’article 25 CIMA doit adresser à l’autre partie
une lettre recommandée avec accusé de réception. Cette lettre doit indiquer la nature et la date de
l’évènement qu’elle invoque et mentionner toute précision de nature à établir que la résiliation est en
relation directe avec ledit évènement.

Cette résiliation du contrat ne peut intervenir que dans les trois (3) mois suivant la date de l’évènement.
Lorsque la résiliation est demandée par l’assuré, le délai de trois mois part de la date de l’évènement
donnant naissance à la situation nouvelle ( Art 27 CIMA). Toutefois, en cas de retraite professionnelle ou
de cessation définitive d’activité, le point de départ est le lendemain de la date à laquelle la situation
prend fin. Lorsque l’évènement est constitué ou constaté par une décision juridictionnelle ou lorsqu’il ne
peut être d’effet juridique qu’après homologation ou exéquatur, la date prise en compte est celle à laquelle
l’acte juridique est passé en force de chose jugée.

Lorsque la résiliation est demandée par l’assureur, le délai court au jour où il reçoit notification de
l’évènement par lettre recommandée avec demande d’avis de réception. Passé le délai de trois (3) mois
après la notification faite par l’assureur, l’assuré sera forclos

S’agissant des changements de situation matrimoniale, la lettre recommandée doit être accompagnée d’un
acte de l’état civil, d’une expédition ou d’un extrait de la décision judiciaire. En revanche, pour les
changements de profession ou de domicile et les cessations d’activité professionnelle ou de retraite, la
preuve peut se faire par tout moyen.

Chapitre II : Le régime juridique des assurances

La classification fondamentale en droit des assurances concerne fondamentalement les assurances de


dommages et les assurances de personnes. Toutefois, à côté de cette classification, il existe une autre
fondée sur la nature des risques. À ce titre, dans certaines hypothèses, la loi impose l’obligation
d’assurance. Il en est ainsi de l’assurance obligatoire automobile.

Section I : Les différents types d’assurances

Paragraphe I : Classification fondée sur la nature du risque

Cette classification permet de distinguer les assurances maritimes ainsi que les assurances terrestres et
aériennes.

Les assurances maritimes ont pour objet de couvrir les risques concernant les biens en mer à savoir les
corps de navire (assurance corps) et les marchandises transportées (assurance faculté). L’assurance
maritime garantie les biens et non les personnes ou passagers exposés aux risques et périls de mer.

L’assurance aérienne couvre les risques auxquels sont exposés durant l’expédition les corps d’aéronefs
ainsi que les marchandises transportées.

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L’assurance terrestre constitue le droit commun des assurances et concerne les risques dans le cadre
routier mais également les assurances sociales telles que la maladie, l’invalidité etc.

Il y a enfin les assurances fluviales qui couvrent les risques de transport sur les fleuves lac, canon et
rivière.

Paragraphe II : Classification juridique

Cette classification se fonde sur les caractères des obligations de l’assureur découlant du contrat
d’assurance. D’où la distinction entre les assurances de dommages et les assurances de personnes.

A. Les assurances de dommages

Elles sont également appelées assurance-indemnité parce fondées sur le principe indemnitaire selon
lequel l’assureur est tenu de réparer le préjudice patrimonial dans ses composantes corporelles ou
incorporelles subi par l’assuré ou par sa victime ou encore de le garantir contre les conséquences
pécuniaires de sa responsabilité civile. Elles se subdivisent en assurance de choses et en assurance de
responsabilité.

- Les assurances de choses ou assurances de biens correspondent au forme classique de l’assurance. Elles
tendent à indemniser l’assuré des pertes matérielles qu’il subit directement dans son patrimoine corporel
ou incorporel peu importe que le bien assuré soit déterminé ou simplement déterminable (Ex : l’assurance
des dommages causés aux marchandises transportées ou encore au corps des véhicules que ce soit
terrestres maritimes ou aériens, l’assurance contre l’incendie, le vol…).

- Les assurances de responsabilité appelées aussi assurances de dette ou de passif garantissent l’assuré
contre les recours exercés par les tiers en son encontre en raison du préjudice subi par ceux-ci et dont lui
implique la responsabilité. Ces assurances ont la particularité de toujours mettre en présence une
troisième personne entre l’assuré et l’assureur qui est la victime (le tiers lésé) dont l’action contre l’assuré
crée le droit à l’indemnité. Ainsi, contrairement aux assurances de choses qui couvrent la diminution
d’actif, les assurances de responsabilité couvrent l’augmentation du passif de l’assuré. Ces assurances
peuvent garantir l’assuré contre toutes les causes possibles de responsabilité civile sauf les conséquences
de sa faute intentionnelle. Ainsi, elles peuvent garantir la responsabilité contractuelle ou délictuelle
l’assuré en s’appliquant par exemple à la responsabilité du fait personnel, du fait d’autrui ou du fait des
choses. L’assurance de responsabilité joue un rôle important dans la vie sociale actuelle. Le législateur
intervient ainsi de plus en plus pour la rendre obligatoire.

B. Les assurances de personnes

Elles couvrent les risques pouvant atteindre la personne même de l’assuré et s’oppose ainsi aux
assurances de dommages en ce qu’elles n’ont pas pour but de réparer un préjudice. Ce ne sont pas donc
des assurances indemnitaires. Elles se caractérisent par la détermination forfaitaire des sommes fixées le
dans contrat. Dès lors, l’assureur n’a pas la possibilité de discuter lors de la réalisation du risque.
Autrement dit, il ne peut y avoir d’excès d’assurance car plusieurs assurances peuvent se cumuler pour
verser une somme importante. Par ailleurs, l’assureur n’a aucun recours de son propre chef ou par l’effet
de la subrogation légale contre le tiers responsable du sinistre car la somme versée trouve sa cause dans la

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seule obligation née du contrat. Ces assurances de personnes peuvent être gérées en répartition ou en
capitalisation par les entreprises d’assurance.

L’assurance en répartition correspond à la répartition des risques au sein d’une même mutualité.
L’assurance redistribue ou répartie entre les victimes d’un sinistre la masse des capitaux collectés sous
forme de primes ou de cotisations par l’ensemble des membres de la mutualité. Les assurés non sinistrés
ne peuvent rien réclamer à l’assureur. Les branches gérées en répartition sont les assurances de
dommages contre la maladie et l’assurance contre les accidents corporels.

Quant à l’assurance en capitalisation ce sont des de personnes souscrites à long terme dont les primes ne
sont pas seulement versées en prévision du risque mais sont également destinées à la constitution du
capital pro…. Les branches gérées en capitalisation sont essentiellement les assurances sur la vie.

- Les assurances sur la vie : il s’agit de contrat par lequel l’assureur s’engage moyennant le paiement
d’une prime à verser au versement d’une somme déterminée en cas de décès de la personne assurée ou de
survie de celle-ci à une époque donnée. Ce montant doit être versé au souscripteur ou au tiers désigné par
celui-ci. Le contrat d’assurance-vie met en présence plusieurs personnes parfois quatre (4) : le
souscripteur, l’assureur, l’assuré et le bénéficiaire.

Le souscripteur qui traite avec l’assureur et signe la police d’assurance est débiteur de la prime. Il peut
être également l’assuré lorsqu’il souscrit l’assurance sur sa propre tête.

L’assuré est la personne dont la vie est mise en risque et dont la mort ou la vie donnera ouverture au
bénéfice du contrat. Le souscripteur peut ainsi contracter une assurance-vie sur la tête d’un tiers sous
condition du consentement écrit de ce dernier avec l’indication de la somme assurée.

Le bénéficiaire appelé à recevoir les sommes assurées lors de la réalisation du risque peut être l’assuré
lui-même mais dans la plupart des cas il s’agit d’un tiers. L’exercice de droit de créance permet au
souscripteur de demander une avance sur sa police ce qui lui permet de mettre en gage cette police ou de
demander la réduction ou le rachat. Si le contrat ne présente plus d’intérêt pour lui, le souscripteur peut
obtenir de l’assureur le remboursement de la provision constituée par les primes déjà versées sous réserve
de quelques réductions. En effet, ce paiement anticipé de la provision est qualifié de rachat car l’assureur
en transformant son obligation conditionnelle ou à terme en obligation pure et simple à échéance, rachète
sa dette.

- Les assurances de dommages corporels: il s’agit des assurances de personnes gérées en répartition à
savoir les assurances contre les accidents corporels et les assurances contre la maladie.

L’assurance contre l’accident corporel est un contrat par lequel l’assureur s’engage en contrepartie du
paiement de la prime à verser une somme déterminée à l’assuré ou au bénéficiaire désigné en cas
d’accident corporel survenu à l’assuré pendant la période de garantie et lorsque l’accident a provoqué une
infirmité ou une incapacité permanente totale ou partielle temporaire voire même la mort de l’assuré.
L’assureur peut accessoirement étendre sa garantie aux frais médicaux et pharmaceutiques causés par
l’accident. Dans cette situation se sera une assurance de dommage avec l’application du principe
indemnitaire car l’assuré ou le bénéficiaire reçoit effectivement la somme correspondante aux frais
engagés.

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L’assurance contre la maladie est un contrat par lequel l’assureur s’engage en contrepartie du paiement
d’une prime à verser une somme déterminée à l’assuré au cas où il serait atteint par une maladie durant la
période de garantie. Elle peut également prévoir le remboursement des frais médicaux et pharmaceutiques
nécessités par la réalisation du risque et est donc soumise au principe indemnitaire.

L’assurance maladie peut être souscrite individuellement mais aussi sous forme collective. Il s’agit d’une
garantie qui vient compléter les prestations fournies par les régimes légaux prévoyant le versement
d’indemnité journalière ou de capitaux en cas d’invalidité. Il s’agit donc d’une assurance complémentaire
privée qui est volontaire pour le souscripteur.

Section II : L’assurance obligatoire automobile

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