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Master juriste d’affaires (M1)

Module : Droit des assurances


Présentation sous le thème :

Réalisé par :
Manel BENHAIMED & Najwa TALBI
PR : DARBALI SABRINA

Année Universitaire : 2022/2023

1
PLAN

INTRODUCTION
PARTIE I : LES ASPECTS FONDAMENTAUX ET LE DEROULEMENT
DU CONTRAT D’ASSURANCE
Chapitre 1 : LES ASPECTS FONDAMENTAUX
Section 1 : les caractères et les éléments constitutifs du contrat d’assurance
Section 2 : Processus de la formation du contrat d’assurance
Chapitre 2 : LE DEROULEMENT DU CONTRAT D’ASSURANCE
Section 1 : les droits et les obligations de l’assuré
Section 2 : les droits et les obligations de l’assureur
PARTIE II : L’EXTINCTION ET LE CONTENTIEUX DU CONTRAT
D’ASSURANCE
CHAPITRE 1 : LA RESILIATION ET L’EXTINCTION DU CONTRAT
Section 1 : la résiliation du contrat d’assurance
Section 2 : l’extinction du plein droit du contrat d’assurance
CHAPITRE 2 : LE CONTENTIEUX RELATIF AU CONTRAT
D’ASSURANCE
Section 1 : les types de litiges
Section 2 : les règles de compétence

CONCLUSION

2
« L’assurance est le seul moyen au monde de faire supporter par autrui
(l’assureur) ce que vous ne pouvez pas supporter seul »
L’homme a toujours cherché des moyens adéquats pour se prémunir contre les risques et les aléas
du temps et du destin qui menace sa vie, sa santé et son patrimoine. Ce moyen se concrétise dans
l’assurance.

La prise de conscience des dangers croissants de la vie moderne fait de la sécurité un besoin de plus
en plus important face aux conséquences souvent graves des sinistres de toute sorte qui peuvent
atteindre les personnes et les entreprises les plus protégées. Avec l’apparition de nouveaux risques
de grande ampleur à l’impact financier et humain, l’assurance voit son champ s’élargir. Auparavant,
l’assurance était considérée plusieurs années comme immorale, mais aujourd’hui elle apparait
comme un acte de haute prévention sociale, et ceci revient au rôle crucial qu’elle joue au niveau de
la protection des personnes contre les aléas du temps, comme elle est devenue un facteur de
puissance économique.

L’assurance est une opération qui favorise l’innovation, c’est un facteur de progrès social et de
développement économique, en outre elle favorise l’éclosion de nombreuses activités relevant de
divers domaines, par ex : les métiers dangereux, les sports dangereux, l’exploitation des nouvelles
formes d’énergie…. Ainsi, elle constitue un facteur de puissance économique dans la mesure où elle
contribue au développement économique que ce soit au niveau de l’entreprise ou encore au niveau
de l’économie générale. Et finalement l’assurance tend à indemniser les préjudices résultants de la
réalisation des risques. C’est grâce à elle par exemple, qu’un immeuble incendié peut être
reconstruit ou un véhicule endommagé sera réparé.

En conséquence, elle permet à l’assuré de sauvegarder son patrimoine et ses intérêts


extrapatrimoniaux.

En grosso modo l’assurance joue un rôle primordial dans la réparation du dommage, que ça soit le
dommage subi par l’assuré ou par un tiers suite à la faute du souscripteur.

Dans une perspective historique, Dans les pays musulmans notamment le Maroc, la notion
d’assurance est encore jeune, elle n’a vu le jour qu’avec l’arrivée du colonisateur.

A cette époque, la transplantation de l’assurance a été controversée par une réticence des
marocains pour des raisons socio-économiques qui s’expliquait par la forme de la société marocaine
qui avait encouragé l’individu à l’épargne et à la solidarité familiale voire tribale. D’autre part,
l’opération d’assurance était considérée comme immorale et même comme un jeu du hasard, en
outre la souscription d’assurance contre les risques touchant la vie humaine serait déjoué le destin
du dieu.

Par ailleurs, le développement économique et l’entrée progressive des capitaux nationaux dans
les secteurs modernes accélérée par l’industrialisation et la mécanisation qui ont favorisé
l’éclatement de la cellule familiale et ont donné naissance à de nouveaux risques liés à l’urbanisation,
3
au salariat… ce qui a nécessité par force de choses le recours à l’assurance et aux formes modernes
de la sécurité sociale. Mais malgré cette exigence, certains facteurs ont limité son développement, il
s’agit d’une part du pouvoir d’achat limité de certaines couches sociales qui l’ont considéré comme
un produit de luxe réservé à la classe aisée.

La nécessité du recours à l’assurance a imposé la mise en place de l’arrêté viziriel datant du


28/11/1934 pour réglementer les rapports découlant du contrat d’assurance (aujourd’hui, cet
arrêté a été abrogé et remplacé par le code des assurances).

Après l’indépendance, le Maroc a opté pour révolutionner et confronter les mentalités et les
coutumes à l’égard de cette institution réprouvée, en plus il a opté pour la concentration afin
d’augmenter la capacité financière et commerciale des entreprises d’assurances et aussi réduire
leurs frais généraux, ainsi la marocanisation du secteur d’assurance instituée par le dahir du 2
mars 1973 qui a pris effet au 31 décembre 1975.

En 2001, grâce à l’adhésion du Maroc au libre-échange, le secteur des assurances a connu une
révolution concrétisée dans la restructuration interne de chaque compagnie d’assurance qui ont
pris des mesures afin d’améliorer leurs activités et mettre à niveau le marché d’assurance.

Actuellement, l’assurance est régie par la loi 17-99 formant code de l’assurance tel qu’il a été
modifié par plusieurs lois par ex : la loi 110-14 qui a institué un régime de couverture des
événements catastrophiques ainsi la loi 87-18 promulguée par le dahir du 10 aout 2019 relative à
l’assurance TAKAFUL et même la loi 52-13 modifiant et complétant la loi 17-99 portant code des
assurances relative à l’activité TAKAFUL.

En somme, l’assurance est devenue une technique cruciale non seulement pour les particuliers
mais aussi pour les entreprises et pour les investissements, comme elle représente une
manifestation des économies de consommation où elle est appelée à jouer un rôle capital dans le
développement des forces productives et en répondant aux besoins de prise en charge des risques
et des investissements, et en contribuant efficacement à la protection et à la reconstitution des
patrimoines.

Après avoir donnée une vision générale sur l’historique du secteur d’assurance au Maroc, il
convient de signaler que notre sujet porte sur le contrat d’assurance qui est le lien contractuel
entre les entreprises d’assurance et les souscripteurs, suite au ressort de l’al 30 de l’Art 1 de la loi
17-991 portant code des assurances « le contrat d’assurance est défini comme étant la convention
entre un assureur et un souscripteur, pour la couverture d’un risque constatant leur engagement
réciproque ». En d’autres termes le contrat d’assurance est un contrat en vertu duquel, moyennant
le paiement d’une prime fixe ou variable, une partie l’assureur s’engage envers une autre partie le
preneur d’assurance à fournir une prestation stipulée dans le contrat au cas où surviendrait un
événement incertain que selon le cas l’assuré ou le bénéficiaire a intérêt à ne pas se voir réalisé2.

Les différents intervenants au contrat d’assurance sont :

1
Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 Octobre 2002) portant promulgation de la loi 17-99 portant code des
assurances, publié au bulletin officiel n°5054 du jeudi 7 Novembre 2002, a été modifié et complété par les lois n°39-
05 du 14 Février 2006, la loi n°64-12 du 6 mars 2014 et les lois n°59-13 et 110-14 du 15 Août 2016.
2
MARCEL Fontaine « droit des assurances » 3ème édition 2006, larcier P 115.
4
L’ASSUREUR : est celui qui promet la couverture d’assurance, en d’autres termes est la
partie au contrat qui s’engage à garantir l’assuré contre un risque déterminé.
LE SOUSCRIPTEUR : Le souscripteur ou contractant est la personne physique ou morale qui
conclut le contrat d’assurances avec l’assureur pour le compte d’une personne déterminée ou pour
son propre compte et qui, de ce fait s’engage envers l’assureur pour le paiement de la prime
L’ASSURE : c’est la personne sur la tête, ou sur les intérêts de laquelle repose une
assurance, c’est la personne qui est menacée par le risque couvert et qui n’est pas forcément le
souscripteur
(Ex : dans l’assurance automobile, le souscripteur est le propriétaire de la voiture, mais l’assuré
peut être le chauffeur ou le gardien de la voiture.)
LE TIERS BENEFICIAIRE : dans les assurances de personnes on peut même indiquer un
tiers bénéficiaire, ce qui fait jouer la stipulation pour autrui, Le tiers en question c’est la personne
qui est désigné par le contrat pour bénéficier de la prestation d’assurance
Théoriquement, l’étude de notre sujet revêt un intérêt primordial, car le contrat d’assurance a
une certaine particularité que ce soit au niveau de ses élément, ses caractéristiques, son processus
de formation, son déroulement et aussi au niveau de son contentieux.

À cet insu, une question primordiale se pose avec acuité, à savoir :


Quelle est la nature juridique Du contrat d’assurance ? Et comment se déroule dès
sa formation jusqu’à sa résiliation ?

Afin d’élucider notre problématique, nous allons consacrer la première partie aux aspects
fondamentaux Et le déroulement du contrat d’assurance (Partie I), avant de s’attarder sur
l’extinction du contrat d’assurance et le contentieux relatif à ce contrat (Partie II).

5
PARTIE I : La nature juridique et le déroulement du
contrat d’assurance

Au niveau de cette partie on va étudier la nature juridique du contrat d’assurance dans un


premier lieu (Chapitre 1), et dans un deuxième lieu on va aborder le déroulement du contrat
d’assurance (Chapitre 2).

CHAPITRE 1 : LA NATURE JURIDIQUE DU CONTRAT D’ASSURANCE


L’objet du présent chapitre est de traiter en premier lieu les caractéristiques et les éléments du
contrat d’assurance (Section 1), avant d’aborder le processus de sa formation en deuxième lieu
(Section2)

Section 1 : les caractères et les éléments du contrat d’assurance


A : les caractères du contrat d’assurance :

Les caractères du contrat d’assurance peuvent se résumer comme suit :

Un contrat nommé : Le contrat d’assurance est l’un des contrats nommés, c’est-à-dire ceux
prévus et réglementés par la législation en vigueur tant civile, commerciale que particulière.
Contrat consensuel. : Le contrat d’assurance est consensuel dans la mesure où il se forme
par le seul échange du consentement des deux parties : assureur et assuré ou souscripteur
manifesté d’une façon quelconque, soit en présentiel ou à distance, soit directement dans ses
bureaux ou par le biais de son mandataire
Contrat synallagmatique : Le contrat d’assurances est un contrat synallagmatique dans la
mesure où il fait naître des obligations réciproques à la charge des deux parties : assureur : Selon
les articles 17-19 et assuré selon les articles 20-35, l’obligation de chacune d’elles constitue la
cause de l’obligation de l’autre.
Contrat aléatoire : Le contrat d’assurance est un contrat aléatoire par excellence dans la
mesure où les avantages et les pertes soit pour toutes les parties soit pour l’une d’entre elles,
dépendent d’un événement incertain, à noter ce caractère s’applique à l’objet du contrat
d’assurance à savoir le risque garanti, l’assurance ne peut donc porter donc que sur un risque
aléatoire c’est-à-dire un événement non encore réalisée.
Contrat à titre onéreux : Le contrat d’assurance est un contrat à titre onéreux dans la
mesure où chacune des deux parties (assureur et assuré) poursuit un avantage personnel en
contrepartie de celui qu’elle procure à l’autre. Il se traduit par l’encaissement des primes ou des
cotisations par l’assureur en contre partie de la prestation de garantie en cas de réalisation du
risque reçue par l’assuré ou le tiers bénéficiaire.

6
Contrat d’adhésion : Bien que consensuel, le contrat d’assurance est considéré comme un
véritable contrat d’adhésion pour la simple raison qu’il est élaboré, rédigé et imprimé par
l’assureur, et l’assuré ne fait qu’adhérer en remplissant les blancs de l’imprimé préétabli ou en
répondant aux questionnaires de l’assureur.
Un contrat de bonne foi : Selon l’article 231 D.O.C. tout engagement doit être exécuté de
bonne foi. Celle-ci se présume toujours dans tous les actes juridiques, tant que le contraire n’est
pas prouvé. Toutefois, en matière d’assurance, la bonne foi revêt une importance particulière aussi
bien pour l’assureur que pour l’assuré, dans la mesure où la mauvaise foi prouvée de l’une ou de
l’autre partie est sanctionnée conformément à la loi. En effet, lorsque la mauvaise foi de l’assuré
est prouvée, il est sanctionné par la nullité du contrat notamment en cas de mauvaise foi dans la
déclaration des risques.
Contrat successif : Le contrat d’assurance est un contrat à durée successive par opposition aux
contrats instantanés dans la mesure où il s’échelonne pendant toute la durée de la garantie.

B : les éléments du contrat d’assurance


Le contrat d’assurance est la convention par laquelle une partie se fait promettre, moyennant le
paiement d’une prime, pour elle-même ou pour un tiers, dans l’éventualité de la réalisation d’un
sinistre, une prestation par une entreprise d’assurance qui effectue la compensation de risques
analogues, en utilisant des méthodes statistiques.
Cette définition permet de dégager trois éléments que l’on retrouve dans tout contrat
d’assurance.
Le risque : C’est l’élément fondamental du contrat d’assurance, car il est l’objet même du contrat
d’assurance, Le risque peut être défini comme étant un événement futur et incertain donc
imprévisible et aléatoire qui sera le fait générateur d’un sinistre. Le risque est l’éventualité de
survenance d’un événement aléatoire (l’incendie, le décès,… etc.). Il présente certaines
caractéristiques :
 1-Le risque doit être réel : c'est-à-dire sa réalisation est possible, mais présente un caractère
d’incertitude qui affecte soit:
- la réalisation de l’évènement assuré lui-même (la destruction d’une récolte par la grêle,
d’un immeuble par l’incendie),
-soit la date de survenance d’un évènement certain, exemple le décès (le caractère aléatoire
est illustré ici par le temps plus ou moins long pendant lequel les primes seront payées).
-En revanche si le risque n’existe pas, le contrat d’assurance devient nul faute d’objet
(exemple une voiture détruite).
 2-Le risque assuré doit être licite et l’objet du contrat ne doit pas être contraire à l’ordre
public
 3-Le risque doit être individualisé au niveau de chaque contrat, à travers la déclaration du
risque par l’assuré.

7
Le sinistre : est le fait dommageable pour l’assuré ou pour autrui de nature à entrainer la
garantie de l’assureur, Le sinistre a été défini par l’Art 1 du CA comme : « la survenance d’un
événement prévu par le contrat d’assurance »3
La déclaration du sinistre est une obligation prévu par l’article 12 du code des assurances ; « le
contrat d’assurance prévoit … les conditions et modalités de la déclaration à faire en cas de sinistre »

Par l’article 20 « l’assuré est obligé : … de donner avis à l’assureur, dès qu’il en a eu connaissance et
au plus tard dans les cinq jours de sa survenance de tout sinistre de nature à entrainer la garantie de
l’assureur ».

Cette obligation de déclaration est très justifiée car c’est l’assureur qui en définitive, devra
supporter le poids du sinistre. Il est donc nécessaire qu’il soit prévenu dès que possible afin d’être
en mesure de défendre ses intérêts et l’assuré est tenu de lui donner très rapidement un avis
succinct sur la réalisation de l’accident.
la prime : représente juridiquement la contrepartie de la sécurité vendue par l’assureur.
Le vocable « prime » est le terme générique désignant la somme payée à une entreprise
d’assurance pour la garantie d’un risque.
Elle prend le nom de cotisation dans les entreprises d’assurance à caractère mutuel, dans
lesquelles le sociétaire assuré est en même temps membre d’une communauté mutualiste
organisée de manière spécifique.
Le montant de la prime varie en fonction de la durée du contrat, l’intensité du risque et les
chances de sa réalisation, l’âge de l’assuré, l’état du bien assuré et autres. La fixation de la prime
est librement effectuée par les parties.
L’indemnité (prestation): En cas de réalisation d’un sinistre, l’assureur est dans l’obligation de
garantir l’assuré, à travers la prestation d’assurance. C’est la contrepartie de la prime.

Section 2 : le processus de formation du contrat d’assurance

La validité d’un contrat d’assurance s’apprécie en fonction des règles de droit commun,
notamment en matière de la capacité juridique et le consentement doit être exempt de tous vices,
mais l’échange de consentement seul ne suffit pas pour former le contrat d’assurance, le
législateur dans le nouveau code des assurances a exigé un formalisme à respecter

La pratique d’élaboration du contrat d’assurance, ainsi que le processus de leur établissement


comprennent plusieurs phases.
Dans ce niveau-là on va aborder deux phases essentielles pour la conclusion du contrat
d’assurance la phase précontractuelle (A) et la phase contractuelle (B)

A : la phase précontractuelle :

La formation du contrat d’assurance est généralement précédée de démarches et d’échanges entre


la personne qui veut s’assurer et l’assureur.

3
Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 Octobre 2002) portant promulgation de la loi 17-99 portant code des
assurances, publié au bulletin officiel n°5054 du jeudi 7 Novembre 2002, a été modifié et complété par les lois
n°39-05 du 14 Février 2006, la loi n°64-12 du 6 mars 2014 et les lois n°59-13 et 110-14 du 15 Août 2016.
8
La rencontre entre l’offre et la demande aboutit à l’établissement d’une proposition d’assurance
souscrit par l’assuré en général et mise à sa disposition par l’assureur4. Ensuite cette proposition
d’assurance doit être fait l’objet d’une publicité, et enfin à l’élaboration d’un projet de contrat ou
une notice d’information5.

 Proposition d’assurance.
La proposition d’assurance est définie par le 1er Art Al 8 de la loi 17-99, comme étant un, «
document remise par l’assureur ou son représentant à un assuré éventuel et sur lequel ce dernier
doit porter desinformations nécessaires à l’assureur pour l’appréciation du risque à couvrir et la
fixation des conditions de couvertures »

Cette proposition doit contenir toutes les précisions nécessaires à l’établissement d’un contrat
définitif (risque, assuré, montant de la prime…), le proposant est tenu de déclarer toutes
circonstances connues et de nature à faire apprécier le risque.

Cette proposition de l’assuré ne constitue pas en soi un engagement juridique si elle n’est pas
complétée par un contrat définitif d’assurance signé par les deux parties, car l’Al 2 de l’Art 10 du
code des assurances prévoit expressément : « la proposition d’assurance n’engage ni l’assuré, ni
l’assureur, seul le contrat constate les engagements réciproques ».

 La publicité des produits d’assurance


La publicité, est un élément essentiel à l'entrée en relation des entreprises d'assurances avec leurs
clients potentiels, présente également des risques de dérives importants en matière de produits
complexes comme le contrat d'assurance vie. En matière de publicité, les professionnels sont tentés
de présenter de manière très favorable leurs produits. La complexité inhérente au contrat
d'assurance vie, ainsi que le risque de pertes financières importantes ont justifié la mise en place de
règles strictes et de contrôles spécifiques.

L'équilibre entre publicité efficace et juste information du client est donc délicat à trouver, dans
la mesure où assureurs et intermédiaires d'assurances doivent élaborer des stratégies pour
promouvoir leurs produits, tout en respectant les nombreuses règles de protection de la clientèle.

 La notice d’information
La volonté de protéger l’assuré à l’égard de l’assureur qui se trouve généralement en position
force, a poussé le législateur à imposer une information préalable à la charge de l’assuré avant
toute conclusion de contrat, c’est une obligation d’information qui prend la forme d’une notice
d’information, que l’assureur s’oblige à remettre à l’assuré avant la souscription du contrat
d’assurance.

Généralement la notice d’information est un document qui décrit précisément les garanties du
contrat d’assurance assorties des exclusions, ainsi que les obligations de l'assuré.

Pour les contrats d’assurance collectifs, la notice d’information doit être remise, avant la

4
Primbert Angens, « L’essentiel Du Droit D’assurance », Ediction : Gualino 2019, P 40.
5
Zoulikha NASSRI, « Le Droit De L’assurance Au Maroc », Ediction : La Porte, 1984, P 45

9
conclusion du contrat, par le souscripteur à l’adhérent.

Pour les contrats individuels, l'assureur doit remettre à l'assuré, avant laconclusion du contrat : un
exemplaire du projet de contrat et de ses pièces annexes, ou une notice d’information.

B : la phase contractuelle

La conclusion du contrat d’assurance nécessite la réunion des conditions suivantes :

B-1 Les conditions de forme :


 Le contrat d’assurance doit être établi par écrit6.
 Les termes du contrat doivent donc être mentionnés de manière claire.
 Les clauses sont généralement inscrites en petit caractère, il y a aussi des stipulations par
voie de référence aux textes légaux
 Le contrat d’assurance doit mentionner les sanctions qui sont entreprises en cas de
nullité
 L’indication du montant de la prime versée ainsi que les obligations des 2 parties.
Ainsi selon les dispositions de l’Art 12 de la loi n° 17-99 : « le contrat d’assurance, qui indique
les conditions générales et particulières, est daté du jour où il est souscrit. Il prévoit
notamment :
● Le nom et domicile des parties contractantes,
● Les choses et les personnes assurées,
● La nature des risques garantis,
● Le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette garantie,
● Le montant de la garantie accordée par l’assureur,
● La prime ou cotisation d’assurance,
● La condition de tacite reconduction si elle est prévue,
● Les cas et conditions de prorogation ou de résiliation du contrat ou de cessation de ses
effets,
● Les obligations de l’assuré à la souscription en ce qui concerne la déclaration du risque et
les autres assurances couvrant le même risque,
● Les conditions et modalités de la déclaration à faire en cas de sinistre,
● Les délais dans lesquels l’indemnité, le capital ou la rente est payé,
● La procédure et les règles relatives à l’estimation des dommages en vue de la
détermination de l’indemnité.

B-2 les conditions de fond

Dans tout contrat d’assurance, on retrouve des conditions générales et des conditions
spéciales, il peut renfermer des clauses obligatoires ou des clauses facultatives ou bien des
clauses spécifiques (ART 12 & 13 de la loi 17-99).

En pratique, et dès l’échange des consentements entre le souscripteur et l’assureur, ce


dernier délivre une note de couverture temporaire au souscripteur en attendant la préparation

6
Art 11 de la loi 17-99 portant code des assurances.
10
de la police et attestation d’assurance. Cependant, en cas de modification de l’un des éléments
du contrat, un avenant doit être rédigé.

 La note de couverture :
Selon les dispositions de l’Art 1er Al 40 de la loi 17-99 : la note de couverture est le « document
concrétisant l’engagement de l’assureur et de l’assuré et prouvant l’existence d’un accord en
attendant l’établissementde la police d’assurance ». Au regard de la Cour de cassation : « la note
de couverture est une attestation de garantie provisoire permettant de couvrir un risque
immédiatement en attendant que le contrat définitif aitpu être rédigé ou que l’étude du risque ait
pu être complétée»7.
On constate donc, que cette note de couverture a un effet immédiat et pourune durée limitée dans
la mesure où elle n’engage pas les parties au-delàde la date fixée. Ladite note de couverture,
constitue une constatation provisoire d’un accord définitif en attendant l’établissement de la
police détaillée et définitive.

 La police d’assurance :
Le contrat d’assurance, objet de notre étude, est un contrat spécial par excellence. Il n’est
nullement un contrat solennel, dans la mesure où la loi17-99 impose l’écrit non comme condition
de validité mais comme moyende preuve.
Lorsque le contrat d’assurance est constaté par un écrit, il prend le nom de police d’assurance,
qui désigne le document matérialisant l’existence et le contenu dudit contrat formant la loi des
parties19. Le législateur marocain contrairement au législateur français n’a pas exigé sa
rédaction en langue arabe, laissant ainsi une marge de liberté aux contractants.
Toujours dans le cadre du formalisme, la police d’assurance doit être rédigée en caractère
apparent aux termes de l’Art 11 du code des assurances.
Cependant, l’Art 14 de la même loi va plus loin en imposant la rédaction en caractère très
apparent les clauses relatives aux nullités, aux déchéances et à la durée du contrat.

L’article 6 de la loi 17/99, tel qu’il a été modifié par la loi n 39-05 du 14 février 2006 et abrogé
et remplacé par la loi n 59-13 du 25 aout 2016 dispose que « la durée du contrat d’assurance, qui
doit être mentionnée en caractère très apparents, est fixée par la police ».
Lorsque la durée du contrat est supérieure à une année, elle doit être rappelée en caractères très
apparents par une mention figurant au-dessusde la signature du souscripteur. A défaut de cette
mention, le souscripteurpeut nonobstant toute clause contrainte, résilier le contrat chaque année,
à la date anniversaire de sa prise d’effet, moyennant un préavis de trente30 jours.
La durée du contrat d’assurance est fixée par la police de façon conventionnelle mais en pratique,
il est assoupli par deux possibilité : la résiliation qui permet d’abréger la durée de la garantie et
la tacite reconduction8 qui permet de prolonger la durée de la garantie.

Pour la tacite reconduction, elle suppose de l’existence d’un contrat à durée déterminée,
l’arrivée du contrat à l’expiration de la durée prévue et l’insertion dans la police d’une clause

7
Arrêt De La Cour de Cassation Rendu le 3 Juin 1998, Dossier Commercial N° 3978/94, Non Publiée.
8
Tacite reconduction : c’est le renouvellement automatique du contrat d’assurance au terme de chaque
période de garantie (Art 1 de la loi 17-99).

11
expresse prévoyant que par accord tacite des parties, il y a aura reconduction du contrat. En
l’absencede tacite reconduction, le contrat est réputé ferme. Ce qui concerne l’effet de la tacite
reconduction, le contrat est renouvelé pour un an et peut être indéfiniment prolongé d’année en
année par le jeu de cette clause.

Lorsque le contrat d’assurance a été conclu pour une durée inférieure à une année, il se
renouvelé par tacite reconduction, en l’absence de notification d’une demande de résiliation
avant son expiration, sauf convention contraire prévu par le contrat d’assurance.

Le contrat prend effet immédiatement dès que les parties sont d’accord sur les conditions
essentielles (nature du risque assuré, prime, durée du contrat etc..).

Cependant, la prise d’effet peut être subordonnée à un événement donné, la confection du


contrat, la signature de la police ou le paiement de la prime.

 L’avenant :
C’est un accord additionnel entre l’assureur et l’assuré modifiant ou complétant un contrat
d’assurance dont il fait partie intégrante. Pour êtrevalable et donc avoir une force probatoire,
l’avenant doit être écrit et signé par les parties.
L’Art 1er de la loi 17- 99 dispose que l’avenant est : « un accord additionnel entre l’assureur et
l’assuré modifiant ou complétant une police d’assurance dont il fait partie intégrante ».

Cependant, l’avenant n’est considéré que comme un moyen de preuveet non un élément
essentiel à la validité d’un nouvel accord, c’est ce qui ressort de l’article 11 de la loi 17/99.

L'établissement du contrat d'assurance constituée la preuve en matière d'assurance et la


subordination entre les parties.
Dans ce sens on a un arrêt rendu par la Cour de cassation de Rabat en 1998, numéro 2419, qui
condamne qu’il y a un manque de la base légale c'est le contrat. Il y a une société d’assurance qui
forme un pourvoi en cassation contre une décision rendu par la cour d'appel, cette dernière oblige
la compagnie d'assurance à indemniser la partie lissée pour certains dommage à la suite d'un
accident qui est survenu le 12 /25 /1992la compagnie d'assurance à conformer par le pourvoi en
cassation que, la création légal et officiel d’elle a eu lieu lors de l'accident en 1993 c'est-à-dire que
l’accident se produit en 1992, est la compagnie d'assurance n'existe pas en premier lieu.
Deuxièmement la compagnie d'assurance également reconnu qu'il n'y a pas de relation
contractuelle entre elle et la partie lissée (c'est-à-dire que une relation qui confond les parties), par
laquelle une indemnisation est requise, pour tous ces raisons la cour de cassation a affirmé la
demande de la compagnie d'assurance est-elle à retirer de l’affaire pour l'absence de garantie et
l'absence de toute relation contractuelle entre la compagnie d'assurance et la partie dommage,
outre la présence d'un tiers dans l'affaire, appelé comme responsable civil qui a un lien prometteur
avec la partie lésée, et considérer comme directement responsables de la survenance du dommage
et c'est donc lui qui doit réparer le préjudice9.

9
Arrêt, Rendu Par La Cour De Cassation De Rabat, Le 7/12/1992, Numéro, 2419.
12
 Attestation d’assurance :

L'article 1 de la loi n° 17-99 la présenté comme : « un certificat délivré par l'assureur constatant
l'existence de l'assurance ».
Ce sont des documents qui servent à justifier devant des autorités de contrôle ou suite à une
demande émanant d'une autorité spécialisée de l'existence d'une assurance couvrant une
personne ou un intérêt particulier.

CHAPITRE II : LE DEROULEMENT DU CONTRAT D’ASSURANCE

La souscription d’un contrat d’assurance implique des droits et des obligations aussi bien pour
l’assuré (Section 1) que pour l’assureur (Section 2).

Section 1 : les droits et les obligations de l’assuré

L’assuré a des obligations (A) et des droits (B) :

A : les obligations de l’assuré (Art 20 de la 17-99) :


Le contrat d’assurance étant un contrat nommé, les droits et obligations des parties sont
naturellement spécifiques par rapport au droit commun. Par définition le contrat d’assurance est une
convention par laquelle, une partie dénommée assureur s’engage à garantir une autre partie,
dénommée souscripteur, qui souscrit le contrat en son nom personnel ou pour le compte d’autrui,
moyennant le paiement d’une prime (pour les sociétés commerciales d’assurances) ou cotisation
(pour les sociétés commerciales d’assurance à forme mutuelle), en cas de réalisation du sinistre c’est-
à-dire du risque aléatoire prévu au contrat10.
Nous nous limiterons donc exclusivement à l’étude de l’obligation déclarative de risque (a-1),
ensuite nous aborderons l’analyse de l’obligation de paiement de la prime (a-2).

a-1 : l’obligation déclarative de risque :

L’obligation de déclaration qui exige l’assuré à faire un certain nombre de déclarations lors de la
constitution de contrat et au cours de l'exécution de celui-ci.

Donc, dans un premier lieu lors de la conclusion du contrat, l'assuré doit déclarer toutes les
circonstances qui permettent l’assureur à apprécier les risques et déterminer le montant de la prime.
Ces déclarations sont faites sous forme de réponse à un questionnaire. Ce dernier contient des
données comme par exemple le nom de l’assuré, la profession, l'âge, l'état de santé etc... Cependant,
l’assuré n’est obligé de déclarer que les circonstances dont il a connaissance.

10
EL MALHOUF Jaouad « Introduction au droit marocain des assurances » Édition 2016. P 93.
13
Et comme le contrat d'assurance est un contrat à exécution successive, les risques peuvent changés
et même s'aggraver. Donc l’assuré doit déclarer les circonstances pouvant aggraver ces risques. Dans
ce cas l’assureur peut soit résilier le contrat, soit augmenter le montant de la prime, soit réduire le
montant de l’indemnité.

Dans les assurances vie, il n'y a pas de déclaration d’aggravation des risques.

Par ailleurs, en cas de survenance de sinistre, objet du contrat, comme l’incendie, l’assuré doit
prévenir l’assureur dans les 5 jours suivants.

Dans ce sens on a un arrêt rendu par la cour de cassation de RABAT, le 11/01/2010, prévoit que:

Dès la survenance du sinistre ouvrant droit à indemnisation, l’assuré est tenu d’en informer
l’assureur dans les cinq jours.

Un pourvoi en cassation a été formé par un médecin, qui est condamné pour un homicide involontaire
suite à une intervention chirurgicale. Le tribunal lui a ordonné d’indemniser les héritiers du défunt.
Le médecin avait déjà conclu un contrat d’assurance avec une compagnie d’assurance pour se
substituer à lui au niveau du paiement de l’indemnité en cas de la survenance d’un sinistre.

Cette dernière à refuser, estimant que le médecin ne lui avait pas déclaré la réalisation du sinistre
dans le délai légal.

Pour toutes ces raisons, la cour de cassation, avait approuvé la décision qui était rendu par la cour
d’appel, en prévoyant que le médecin doit payer lui-même le montant de l’indemnisation, car tout
simplement il n’a pas respecté le délai de déclaration.

En cas d’assurance vie par exemple, après le décès, l’assureur doit être informé dans les 2 jours
suivant. Si la déclaration n’intervient pas le bénéficiaire de l’assurance risque perdre son droit. Celle-
ci ne peut avoir lieu si l’intéressé se trouve empêché de faire sa déclaration dans les délais requis, on
parle des cas de force majeur.

a-2 Paiement de la prime:


C’est au souscripteur de payer la prime, s’il décède, se seront ses héritiers. En cas de transfert du
contrat, ce sera le nouvel acquéreur. Les primes et les cotisations doivent être payées aux dates
convenues. Celles-ci sont payées au domicile de l’assureur ou de son mandataire.

En cas de non-paiement, l’assureur envoie une mise en demeure au souscripteur. Si ce dernier ne


réagit pas dans un délai de 10 jours, l’assureur peut résilier le contrat, la résiliation doit être notifiée
à l'assuré.

En cas de modification du montant de la prime, dans ce cas l’assuré, doit payer uniquement les primes
d’assurances figurant dans un avenant signé, et accepté par les deux parties, (assureur et assuré).

Il s’agit ici d’un arrêt rendu par la cour de cassation de RABAT, par sa chambre commerciale, le
8/04/200511.

11
Arrêt rendu par la chambre commerciale de la cour de cassation de RABAT, le 8/04/2005.

14
L’arrêt prévoit que : l’assuré ne peut être tenu du paiement des primes d’assurance figurant dans un
avenant non signé.

Donc il y’avait un pourvoi en cassation formé par un assuré qui était tenu de payer une dette en faveur
d’une compagnie d’assurance, suite à la révision d’une prime d’assurance.

Dans ce cadre, l’assuré à confirmer : que la révision de la prime a été effectuée sans aucune
autorisation légale de sa part, ainsi que le nouveau montant ne figurait pas dans un avenant signé par
lui.

Pour toutes ces raisons, la cour de cassation à affirmer le pourvoi en cassation formé par l’assureur,
considérant que la prime d’assurance est nulle, tant qu’elle n’est pas signée et acceptée par l’assuré.

Donc en grosso-modo l’assuré doit :

 Payer la prime aux dates prévues par le contrat ;


 Prévenir l’assureur en cas de sinistre dans les délais prévus par le contrat ;
 Prévenir l’assureur de toute modification pouvant porter sur le risque assuré dans les délais
prévus à cet effet ;
 Lorsque la prime est variable (en fonction du chiffre d’affaires, de la masse salariale…),
l’assuré doit faire les déclarations nécessaires à la détermination de cette prime aux dates
fixées par le contrat ;
 Prévenir l’assureur en cas de pluralité d’assurances. si par exemple vous vous assurez pour
un même intérêt, contre un même risque, auprès de plusieurs assureurs, vous devez
donner immédiatement à chaque assureur connaissance des autres assureurs.

B : les droits de l’assuré :

En tant qu’assuré,

 Vous avez le droit, Lors de la réalisation du risque garanti ou à l'échéance du contrat, de vous
faire payer l'indemnité ou la somme déterminée dans les conditions prévues par le contrat et
dans le délai convenu
 Vous avez le droit de résilier votre contrat avant son expiration dans les cas prévus par la loi
ou par le contrat.
 Lorsque le contrat est résilié, vous avez le droit de récupérer la portion de prime ou de
cotisation concernant la période pendant laquelle le risque n'a pas couru quand cela est prévu
par la loi ou le contrat
 Dans le cas où le contrat est à tacite reconduction, et lors de son renouvellement, vous avez le
droit à un avis d'échéance, par lequel l'assureur vous informe du montant de la prime à payer
et de la date à laquelle vous devez la payer (on parle d’échéance de prime) ;
 Vous avez droit d’être prévenu de tout changement qui affecte les conditions de votre contrat,
qui doit être constaté par un avenant ;
 S'agissant de certaines assurances obligatoires, notamment la responsabilité civile
automobile, l'assureur doit vous délivrer une attestation d'assurance qui prouve que vous
avez respecté l'obligation d'assurance

Le droit de réduction ou de remboursement

15
C’est les circonstances aggravantes du risque mentionnés dans le contrat viennent à disparaître,
l'assuré a le droit de demander une réduction de la prime.
Si l’assureur à refuse, l’assuré a le droit de demander la résiliation du contrat et le
remboursement du montant de la prime afférente à la période pendant laquelle le risque
n'existe plus.
En matière d'assurance automobile, l'assuré a le droit au remboursement d'une partie de la
prime, en cas d'aliénation de véhicule. Exemple si vous vendez la voiture, il vous appartient de
demander le remboursement des sommes qui restent par ce que celui qui l’a achetée doit
souscrire sa propre assurance.

Section 2 : Les droits et obligations de l'assureur

L’assureur a des obligations (A) et des droits (B)

A : les obligations de l’assureur

Aux termes de l’Art 19 de la loi 17-99 portant code des assurances indique que : « lors de la
réalisation du risque garanti ou à l’échéance du contrat, l’assureur est tenu dans me délai convenu
l’indemnité ou la somme déterminée d’après le contrat ». L’assureur est donc tenu donc en cas de
survenance de sinistre de verser l’indemnité prévue soit au souscripteur lorsqu’il est lui-même
assuré, soit à l’assuré lorsque le contrat a été souscrit pour compte, soit au bénéficiaire12 (a-2), Mais
avant tout l’assureur a une obligation d’information et d conseil (a-1).

a-1: l’obligation d’information et de conseil

Cette information incombe à la société d'assurance et aux intermédiaires. Ces derniers doivent
expliquer à l'assuré les dispositions du contrat et même les dispositions de la loi, tout en le mettant
en garde contre les déclarations inexactes est incomplète. En autres ils doivent adapter la garantie
au risque encouru.

Cette obligation d'informations et de conseil est cependant assortie de trois limites :


L'assureur n'a pas à vérifier la véracité des informations fournies à l’assuré, Son
obligation d'information est appréciée avec moins de sévérité lorsque le souscripteur
est un professionnel.

C'est à l'assuré de prendre une décision et de choisir le contrat qui lui convient. (Sauf si
vous aviez confié vote patrimoine à une compagnie d'assurance, c'est- à-dire lorsque
celle-ci est mandatée pour gérer vote patrimoine). Il y a même une information
précontractuelle, surtout pour les assurances de personnes, car les objectifs de
sécurité, d'épargne et de prévoyance sont imbriqués.

Enfin, l'assureur doit communiquer annuellement au souscripteur les informations permettant


d'apprécier les engagements réciproques.

12
EL MALHOUF Jaouad « Introduction au droit marocain des assurances » Édition 2016. PP 162-163.
16
a-2: L’obligation de l’assureur en cas de sinistre
L'assureur est tenu de garantir le sinistre, au nom même de l'obligation de
garantie qui s'impose à lui. Il établit une présomption générale d'assurance de toutes
les fautes de l'assuré, à l'exception des fautes intentionnelles et dolosives. Les pertes et
les dommages occasionnés par des cas fortuits ou causés par la faute de l'assuré sont à
sa charge.

L'assureur, qui est dans la position, de débiteur peut cependant apporter la preuve
comme quoi il n'est pas tenu de garantir un sinistre. Cela est possible lorsque le contrat
prévoit des clauses dites d'exclusion ou de déchéance. La première signifie que l'assuré
est privé de la prestation qu'il était en droit d'attendre de l'assureur, en raison de son
manquement à l'une de ses obligations contractuelles. La seconde, quant à elle,
suppose la perte de la faculté d'agir, et plus précisément le défaut de l'utilisation d'un
droit pendant un certain temps, comme par exemple une action dérivant d'un contrat
d'assurance ne respectant pas le délai de prescription.

Toute clause par laquelle l'assureur interdit à l'assuré de le mettre en cause ou de


l'appeler en garantie à l'occasion du règlement d'un sinistre est, toutefois, prohibée.

-Par ailleurs la réalisation de l'évènement constitutif du risque oblige l'assureur à


verser la prestation prévue, soit au souscripteur s’il se trouve en même temps assurés
et bénéficiaire, soit à l'assuré, qui ‘n’a pas souscrit au contrat, mais qui se trouve
bénéficiaire de la prestation lorsque l'assurance a été contractée pour le compte
d'autrui, soit au bénéficiaire.

La prestation due par l'assureur s'effectue à la demande de l'assuré ou de toute


personne y ayant droit, suite à une expertise amiable ou d'une action judiciaire
intentée par l'assuré ou par la victime bénéficiaire de l'indemnité.

C'est le créancier qui doit apporter la preuve du sinistre et de sa réalisation, et cela


pour tous les majeurs, ainsi que l'existence de 'obligation de garantie, qui en principe
apparat à la lecture de l'attestation d'assurance.

L'assureur dispose d'un certain délai pour exécuter son obligation et régler l'indemnité
d'assurance.

Dans les assurances de personnes, l'assureur doit payer le capital fixe à l'échéance du
contrat, plus la participation au bénéfice de placements effectués par lui.

Le paiement de la prestation s'opère au siège social de la société 'assurance ou à


l'agence dont dépend les contrats ou tout autre lieu convenu entre les parties, dont le
domicile. La preuve du paiement est apportée selon le droit commun, en l'occurrence la
quittance, comme le prévoit le DOC.

B : les droits de l’assureur


La subrogation légale de l’assureur :

17
Selon les dispositions de l’Art 1er Al 20 de la loi 17-99 la subrogation légale c’est : « la
substitution de l’assureur dans les droits et actions de l’assuré en contrepartie du
paiement de l’indemnité ».

La subrogation apparaît comme étant l'opération qui substitue une personne


(l'assureur) à une autre personne c'est(l’assuré) en vue d'exercer à la place de ce
dernier en contrepartie de versement de l'indemnité due, les droits et actions qu'il
détient l'encontre des tiers lui a causé un préjudice L'article 47 du Code des assurances
déclare, à cet égard, que « L’assureur qui a payé l’indemnité d’assurance est subrogé
jusqu’à concurrence de cette indemnité, dans les droits et actions de l’assuré contre les
tiers qui par leur fait ont causé le dommage ayant donné lieu à la garantie de
l’assureur…. ».

18
PARTIE 2 : L’EXTINCTION ET LE CONTENTIEUX DU
CONTRAT D’ASSURANCE

Au niveau de cette partie on va étudier la résiliation et l’extinction du contrat


d’assurance dans un premier lieu (Chapitre 1), avant d’aborder le contentieux
relatif au contrat d’assurance (Chapitre 2)

CHAPITRE 1 : LES MODES D’EXTINCTION DU CONTRAT D’ASSURANCE.


Nous allons traiter dans ce chapitre, en premier lieu les cas de résiliation de contrat
d’assurance (section1), et en second lieu l’extinction de plein droit du contrat
d’assurance (section 2)

Section 1 : la résiliation du contrat d’assurance


La résiliation consistant l’anéantissement du contrat, et pour l’avenir soient remis en
cause ses effets passes.

A compter de la date de la résiliation, l’assureur cesse de devoir couvrir le risque et le


souscripteur n’est plus tenu de payer les cotisations.

Dans ce sens on trouve un jugement, qui avait rendu par le tribunal de première
instance de Casablanca, le 26/07/1982, qui prévoit que : la résiliation unilatérale du
contrat d’assurance par la compagnie d’assurance, sans le consentement de l’assuré,
constitue une résiliation abusive. Sur cette base Monsieur Mohammed (assuré), il
formait une action contre une compagnie d’assurance, par laquelle il demande une
indemnisation, suite à une résiliation abusive du contrat sans leur consentement. La
chose qui avait confirmé par le tribunal de première instance, et en conséquence elle a
condamné l’assureur au paiement d’une amende de dix mille DHS, en faveur de
l’assuré. Cette faculté de résiliation n’est pas librement ouverte aux parties, elle n’existe
que dans un certain nombre des cas prévus par le code des assurances. Elle peut alors
appartenir à l’un des contractants ou aux deux.

A : Les cas de résiliation invoqués par l ́assureur


Unilatéralement, l ́assureur a le droit de résilier le contrat d ́assurance à titre de sanction prises à
l ́encontre de l ́assuré lorsque ce dernier ne remplit pas ses obligations contractuelles ou par suite
de sinistre.

La résiliation pour non-paiement de prime : Le code des assurances octroie à l ́assureur deux
voies pour revendiquer ces droits :
 Le 1er expressément prévue par le DOC. En pareil cas, la partie lésée peut demander soit le
respect des engagements ou la résiliation du contrat avec des dommages et intérêts ;
 La 2ème voie posée par l‘Art.21 du code des assurances : si l ́assuré ne paye pas à son
échéance la prime, l ́assureur peut lui adresser une mise en demeure qui fait courir un délai
de 20 jours.

19
À l ́expiration de ce délai, l ́assuré ne paye sa prime, la garantie est suspendue et elle commence à courir
un second délai de 10 jours, à l ́issue duquel l ́assureur peut résilier le contrat.

La résiliation en cas d‘omission ou d‘inexactitude dans la déclaration du risque : Une


déclaration défectueuse du risque ne donne pas automatiquement lieu à la rupture du
contrat. Il convient de distinguer 2 situations :
➢ Situation 1 : si ladite omission ou déclaration inexacte est constaté avant le Sinistre, l‘assureur
a le choix soit de maintenir le contrat moyennement une augmentation de prime acceptée par
l‘assuré, soit de résilier le contrat 10 jours après notification adressé à l‘assuré par lettre
recommandée.

➢ Situation 2 : dans la seconde hypothèse, la constatation qu’après sinistre, l‘indemnité est réduite
en proportion des taux des primes payées par rapport aux taux des primes qui auraient été dues,
si les risques auraient été complètement et exactement déclarés.

La Résiliation en cas d á ggravation du risque : l ́aggravation du risque peut provenir du fait


de l ́assuré qui envisage des modifications à la structure ou à l ́activité de son entreprise ou
d’une intervention extérieure. En pratique, l ́assuré doit déclarer dans les 8 jours, l‘assureur
quand à lui a la faculté soit de résilier le contrat, soit de proposer un nouveau taux de
prime(Art.24).

La Résiliation en cas de Sinistre : d‘après l‘Art. 26 du code des Assurances, le contrat


d‘assurance peut prévoir pour l ́assureur la faculté de résiliation après sinistre. Cependant,
cette résiliation ne peut prendre effet que dans le délai d ́un mois à dater de la réception
de la notification par l‘assuré. or, l ́assureur qui, passé un délai après qu ́il a eu
connaissance, ne peut se prévaloir de ce sinistre pour résilier le contrat.

B: Les cas de résolution invoqués par l á ssuré


La législation relative aux assurances autorise également l ́assuré à résilier le contrat en cas de
disparition des circonstances d ́aggravation du risque. Le Refus de l ́assureur de réduire la prime
d ́assurance à la suite de disparition des circonstances d ́aggravation du risque donne lieu à la
résiliation du contrat d ́assurance (Art.25).

Section 2 :l’extinction de plein droit au contrat d’assurance

Certains événements, quand ils se produisent, entrainant l’extinction de plein droit de contrat
d’assurance. En L’absence même de toute manifestation de volonté des parties. Ainsi de suite on
peut parler ici sur l’arrivée du terme de contrat.

Certes que le législateur a octroyé aux parties la possibilité de déterminer la durée du contrat
librement, et la raison commande que l’avènement de cette date, met fin immédiatement au
contrat.

20
Mais le législateur a pourtant limité cette liberté dans plusieurs occasions. Sous réserve des
dispositions relatives aux assurances de vie, chacune des deux parties peut mettre fin au contrat
à l’expiration d’une période d’une année à compter de la date d’effet du contrat à condition d’en
informer l’assureur, via une lettre recommandée ou acte extrajudiciaire ou tout autre moyen
indiqué dans le contrat , avec un préavis au moins égal au minimum fixé par le contrat qui devra
être compris entre trente (30) et quatre-vingt-dix (90) jours.

Quant à l’assurance-vie, l’assuré peut à n’importe quel moment éteindre le contrat, sans attendre la
date de l’expiration, et par conséquent il peut demander la restitution du capital ou la rente due.

De surcroit, les parties peuvent également propager le contrat par tacite reconduction, sachant que
la durée de chacune des prorogations successives du contrat par tacite reconduction ne peut, en
aucun cas, être supérieure à une année de la chance assurée.

A : LA RESILIATION PAR LE RETRAIT D ́AGREMENT OU PAR LA LIQUIDATION :

➢ L ́Art 13 du code des Assurances pose comme cause de résiliation du contrat la perte d ́agrément.
Cette disposition vise à protéger l ́intérêt des assurés.
➢ La liquidation de l ́entreprise peut être la conséquence directe du retrait d ́agrément(Art.27) du
code des assurances prévoit que dans ce cas le contrat prend fin 30 jours après la déclaration de la
liquidation.
Pendant de délai la liquidation ne produit pas effet à l‘égard des contractants qui restent tenus à leurs
obligations. Passé ce délai, la résiliation intervient de plein droit.

B : LA RESILIATION PAR LA PERTE OU PAR LA REQUISITION DES CHOSES ASSUREES

 En cas de perte totale de la chose assurée résultant d ́un événement non prévu par la police
d ́assurances, l ́assurance prend fin de plein droit et l ́assureur soit restituer à l ́assuré la
portion de la prime payée d ́avance et afférente au temps pour lequel le risque n ́est pas couru
(Art 29).
 La réquisition (transmission) de tout ou partie d ́une chose entraine de plein droit la
résiliation au jour du transfert de propriété à condition d ́en aviser l ́assureur par lettre
recommandée en précisant les liens sur lesquels porte la réquisition.
En contrepartie, l ́assureur doit restituer à l‘assuré la portion de prime payée d ́avance et afférente
au temps où le risque n ́est plus couru. Ex vente de voiture.
Le législateur lui donne comme alternative à l‘assuré le droit de demander à l‘assureur de substituer
à la résiliation, la simple suspension des effets du contrat en vue de le remettre en vigueur sur des
risques similaires. (Ex : un agriculteur qui pratique un poly-élevage, supposant qu ́il possède de
vaches à viande et celles laitières, et supposant qu ́il a vendu les vaches laitières qui faisaient l ́objet
d ́assurance, dans ce cas le législateur lui donne le droit de demander la suppression du contrat afin
21
de remettre en vigueur sur des risques similaires, dans ce cas il peut remettre le contrat d ́assurance
sur les vaches à viande.)

CHAPITRE 2 : LE CONTENTIEUX RELATIF AU CONTRAT D’ASSURANCE.

Les assureurs aiment se définir comme des « vendeurs de sécurité ». La survenance de sinistres est
de l’essence même de l’activité d’assurance et leur règlement relève de l’exécution normale du
contrat.
Il est donc faux d’assimiler assurance à contentieux.
Dans les assurances, comme dans toute autre activité, le contentieux est un mal qui relève soit une
malfaçon du contrat, soit la malignité d’un assuré ou d’un assureur : il est toujours un échec.
L’abondance du contentieux en la matière pourrait être considérablement réduite par une rédaction
des contrats plus claire qui renonce à l’opacité systématique d’un enchevêtrement de clause auquel
l’a tiré ne comprend rien, par une meilleure formation des intermédiaires d’assurance, voire par une
intelligente publicité informative qui renonce aux slogans bêtifiants.
Néanmoins, comme toute activité, l’assurance est susceptible de connaître certaines difficultés qui
ne trouvent leur solution que par la voie contentieuse.
Il sera étudié successivement les types de litiges (section1), puis les règles de compétence
(section2).

Section 1 : Les types de litiges.

Les litiges en matière d’assurance se présentent de la même manière que dans les autres matières
d’où l’intérêt de déterminer les différents types de litiges.
Ces litiges peuvent être de trois types à savoir :

1– Litiges relatifs à la preuve.


Etant donné l’obligation légale de rédiger le contrat d’assurance ou l’avenant par écrit, en caractères
apparents, ou à tout le moindre de se contenter d’une note de couverture dûment signée, rares sont
les litiges qui naissent par suite de l’inexistence du contrat d’assurance. Toutefois, rien n’empêche
que l’écrit couramment utilisé – police, note de couverture, avenant - n’émane de celui auquel on veut
l’opposer y compris le tiers et celui qui en invoque le bénéfice.
On citera les litiges relatifs à la preuve :
a) Du contrat et de son contenu.
b) Du respect ou du non-respect des formalités exigées en cas de sinistre ou en cas d’aggravation de
risque ou de paiement ou de non-paiement de la prime.
c) De l’exactitude ou à l’inexactitude des déclarations de l’assuré.
d) Des circonstances du sinistre et l’importance des dommages ou du préjudice subi.
2– Litiges relatifs à l’interprétation.
Le caractère imprécis ou ambigu des dispositions légales et/ou conventionnelles nécessite
l’intervention des tribunaux grâce à leur pouvoir d’appréciation conformément aux dispositions du
droit commun – articles 461 à 473 D.O.C.
a) L’interprétation des textes de loi.

22
b) L’interprétation du contrat en cas de clauses contradictoires de même nature, ou de
contradiction entre une clause des conditions générales et une clause des conditions particulières.

3– Litiges relatifs à la qualification.


Cette tâche de la qualification relève du pouvoir souverain des juges du fond tel est le cas de la
qualification d’une circonstance nouvelle de circonstance aggravante ou d’un décès d’accident
corporel pour faire valoir la garantie.

Section 2 : les règles de compétence

Le contentieux met en exergue un litige entre les parties qui n’a pu trouver de solution amiable, et
que seule une action en justice pourra résoudre. Pour cette action soit recevable, conformément aux
règles de la procédure civile, elle doit être introduite devant une juridiction compétente.
Classiquement, la compétence juridictionnelle comprend la compétence d’attribution(A) et la
compétence territoriale(B).

A. La détermination de la compétence d’attribution

 La nature civile ou commerciale du contrat


Le contrat d’assurance peut être civil, commercial ou mixte selon la qualité des parties. L’assureur
peut être soit une société commerciale, soit une entreprise à caractère mutuel de nature civile. Le
contrat est donc commercial pour la société anonyme, et civile pour la société d’assurance mutuelle.
Le souscripteur peut également être un particulier pour lequel le contrat d’assurance a une nature
civile, ou un commerçant (personne physique ou morale) qui passe un contrat pour les besoins de
son
Commerce, et le contrat d’assurance est alors commercial en vertu de la théorie de l’accessoire.
En fin, le contrat d’assurance est mixte, s’il est passé entre un commerçant et un non-commerçant
(ex : entre une société anonyme et un particulier ou un commerçant et un assureur qui est une société
Mutuelle).
 La détermination de la juridiction compétente
La compétence des tribunaux civils ou de commerce : Si le contrat est civil pour les deux parties, les
tribunaux d’instance ou de grande instance sont seuls compétents. Si le contrat est commercial pour
les deux parties, le tribunal de commerce est seul compétent
Le cas du contrat mixte : En effet, pour déterminer si c’est la juridiction civile ou bien commerciale
qui est compétente, il existe une option et un principe.
Conformément au droit commun de la procédure civile, il existe une option conférée au demandeur
« particulier » : il peut intenter son action contre l’assureur à son choix devant la juridiction civile
soit devant la juridiction commerciale. Si c’est l’assureur qui assigne l’assuré « particulier », aucune
option n’existe mais un impératif, celui d’assigner l’assuré devant la juridiction civile.
La compétence limitée des tribunaux répressifs : L’article 7 du code de la procédure pénale précise
que : « l’action civile en réparation du dommage causé par un crime, un délit ou une contravention
appartient à tous ceux qui ont personnellement subi un dommage corporel, matériel ou moral,
directement causé par l’infraction. » Il en résulte que si l’assureur, après avoir indemnisé son assuré

23
victime d’une infraction commise par un tiers, exerce son recours subrogatoire contre ce tiers, il ne
peut pas être demandeur en se constituant partie civile devant la juridiction répressive.

B. La compétence territoriale

Les litiges surviennent généralement à l’occasion du règlement des sinistres : l’article 28 alinéa, 17
du code de procédure civile détermine la compétence territoriale en matière d’assurances.

La règle :

La compétence du tribunal du domicile de l’assuré.


« En matière d’assurances, dans toutes les instances relatives à la fixation et au règlement des
indemnités dues, devant le tribunal de domicile ou de la résidence de l’assuré, ou devant le tribunal
du lieu où s’est produit le fait dommageable, à moins que s’agissant d’immeubles ou de meubles par
nature, la compétence ne soit attribuée, dans ce cas, au tribunal du lieu de la situation des objets
assurés. »

L’exception :

La loi prévoit une exception dictée par les nécessités pratiques : En assurances de choses : la
compétence du tribunal de la situation des objets assurés. Cette compétence obligatoire facilite les
constatations et expertises sur la chose sinistrée. Son application ne pose pas de difficulté pour les
immeubles qui sont fixes ; mais pour les meubles dont certaines sont mobiles par nature, tels les
automobiles, on peut hésiter entre le lieu du garage qui est souvent le lieu du domicile de l’assuré, ou
le lieu de l’immatriculation : la deuxième exception peut alors offrir une solution alternative.
13

13
EL MALHOUF Jaouad « Introduction au droit marocain des assurances » Édition 2016.

24
Conclusion

le secteur des assurances au Maroc connaît de profondes mutations et se


trouve ainsi confronté à de grands et importants défis (libéralisation,
concentration, assurance maladie obligatoire, bancassurance...) qui vont
certainement affecter le processus de sa croissance, des défis qui une fois relevés,
le secteur sortira certainement plus solide et plus apte à mener à bien sa principale
mission, qui est celle de permettre à l'économie marocaine àmieux s'adapter aux
exigences internationale.

25
ANNEXE

26
27
28
29
30
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :

- EL MALHOUF Jaouad « Introduction au droit marocain des assurances » Édition


2016.
- MARCEL Fontaine « droit des assurances » 3ème édition 2006, larcier.
- Primbert Angens, « L’essentiel Du Droit D’assurance », Ediction : Gualino
2019.
- Zoulikha NASSRI, « Le Droit De L’assurance Au Maroc », Ediction : La
Porte, 1984.
- JEAN-MARC Binon « droit des assurances de personnes : aspects
civils, techniques et sociaux ». édition 2007.
- ERRCHIDI ABDLEAZIZ « tout sur le domaine des assurances au
Maroc » Imprimerie NAJAH, 1er édition 2013.
- Hassania cherkaoui « droit des affaires » 2èmeEdition 2017.

LES LOIS :

- Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 Octobre 2002) portant


promulgation de la loi 17-99 portant code des assurances, publié au
bulletin officiel n°5054 du jeudi 7 Novembre 2002, a été modifié et
complété par les lois n°39-05 du 14 Février 2006, la loi n°64-12 du 6
mars 2014 et les lois n°59-13 et 110-14 du 15 Août 2016
- Dahir des obligations et des contrats
- Code de la procédure civile
- Code de la procédure pénale

La jurisprudence :
- Arrêt De La Cour de Cassation Rendu le 3 Juin 1998, Dossier Commercial
N° 3978/94, Non Publiée
- Arrêt, Rendu Par La Cour De Cassation De Rabat, Le 7/12/1992, Numéro,
2419
- Arrêt rendu par la chambre commerciale de la cour de cassation de
RABAT, le 8/04/2005.

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