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Introduction
L’assurance est un phénomène inconnu dans l’antiquité et le moyen âge. Cependant les
navigateurs et marchands du moyen âge avaient plutôt recours au prêt à la grosse aventure
qui est avant tout une opération de spéculation sur les chances d’arrivée à bon port d’une
marchandise embarquée sur un navire. Même si on y voit l’ancêtre de l’assurance, il s’en
diffère fondamentalement.
En effet, l’opération d’assurance repose au départ sur la volonté partagée par une
collectivité de personnes de mettre en commun les risques qui leur sont propres et dont la
réalisation n’affectera que certaines d’entres elles. L’essor de l’assurance date un peu
moins de deux siècles. Les facteurs d’apparition de l’assurance sont nombreux et divers :
amoindrissement de la solidarité familiale ; besoin accru de sécurité ; recul de certains
préjugés notamment la position de l’église sur les contrats aléatoires. Mais les facteurs
déterminants sont surtout économiques et sociaux.
1- Les fonctions :
L’assurance a d’une part une fonction d’assistance et de solidarité collective et d’autre
part une fonction d’épargne et de prévoyance, ce qui permet de se prémunir spontanément
et par ses propres moyens contre les risques ou contre les conséquences d’évènements
malheureux.
2- La diversification :
L’assurance dont la vocation traditionnelle est le remplacement de biens détruits à la
suite d’incendie, dégâts des eaux…ou subtilisés en cas de vol s’est considérablement
développée en matière de responsabilité individuelle tant dans le cadre de la vie
domestique (responsabilité du chef de famille), que dans le cadre de l’activité
professionnelle (responsabilité des architectes notaires etc.), en matière de circulation
automobile ou loisirs (sport, chasse etc.…) ou encore en matière d’assistance
internationale. De plus, si la vie elle même a été longtemps écartée de l’assurance, en
raison de considérations morales ou religieuses, elle est aujourd’hui, comme la santé ou la
capacité de travailler et autres, au centre d’une intense activité d’assurance. Par ailleurs,
en liaison avec l’évolution générale des activités économiques, les assurances ont adapté
les formules classiques d’assurance à des situations nouvelles, nées du progrès technique
(assurance des lanceurs de satellites ou de matériel électronique) ou du développement du
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droit de la responsabilité (ass.de responsabilité du fait des produits dangereux). Les
opérations commerciales des entreprises peuvent également bénéficier d’assurances
adaptées (ass. crédit caution ou ass. de prospection).
L’assurance de protection juridique, plus répandue dans les entreprises que chez les
particuliers, permet même de se mettre à l’abri du coût parfois élevé des frais de justice.
En conséquence, les assurances drainent une partie de l’épargne nationale et participe par
leur placement ou investissement, à la vie financière économique et sociale au niveau
national et international.
Selon l’article 301 du code CIMA, les entreprises d’assurances doivent être constituées sous
la forme de société anonyme (ici les assurés sont simplement des clients de la société) ou de
société d’assurance mutuelle (ici tous les assurés ont en même temps le statut de membre de
la société partageant les profits et les pertes de l’entreprise sous forme de réduction ou
augmentation de la cotisation).
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Toutefois une société d'assurance ne peut se constituer sous la forme d'une société anonyme
unipersonnelle.
Une entreprise étrangère ne peut pratiquer sur le territoire d'un État membre l'une des
opérations mentionnées à l'article 300 ou des opérations de réassurance que si elle satisfait
aux dispositions de la législation nationale dudit État.
II : L’agrément
Ils ont un statut différent de celui des sociétés d’assurance. Ils entretiennent des rapports
particuliers avec les sociétés d’assurance et les assurés.
Les intermédiaires sont définis comme des personnes physiques ou morales qui présentent au
public des opérations d’assurance. Leur rôle consiste à solliciter ou recueillir la souscription
de contrats d’assurance et/ou d’exposer oralement ou par écrit un contrat d’assurance en vue
de sa souscription. En d’autres termes, ils vendent au public des produits d’assurance,
élaborés par des sociétés d’assurance agréés au Sénégal. De manière générale, il faut
distinguer cinq(5) catégories d’intermédiaires : l’agent général, le courtier, les personnes
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physiques salariées, les personnes physiques non salariées et les personnes physiques ou
morales à statut dérogatoire (banque, agence de voyage).
A : L’agent général
Les courtiers d'assurances, les associés ou tiers qui gèrent ou administrent une société de
courtage d'assurances et les agents généraux d'assurances doivent justifier préalablement à
leur entrée en fonction :
a) soit de la possession d'un diplôme mentionné sur une liste fixée par la Commission de
Contrôle après avis des instances professionnelles représentatives des compagnies
d'assurance, ainsi que de l'accomplissement d'un stage professionnel ;
b) soit de l'exercice à temps complet, pendant deux ans au moins, dans les services intérieurs
ou extérieurs d'une entreprise d'assurance, d'un courtier ou d'une société de courtage
d'assurance de fonctions relatives à la production ou à l'application de contrats d'assurance,
ainsi que de l'accomplissement d'un stage professionnel, soit de l'exercice à temps complet
pendant un an au moins d'une activité en qualité de cadre ou de dirigeant dans ces mêmes
entreprises ;
c) soit de l'exercice, pendant deux ans au moins, en qualité de cadre ou de chef d'entreprise, de
fonctions de responsabilité dans une entreprise industrielle ou commerciale, ainsi que de
l'accomplissement d'un stage professionnel ;
d) soit de l'exercice pendant deux ans de fonctions de responsabilités en tant que cadre dans
une administration de contrôle des assurances.
C’est une personne physique mandataire d’une ou de plusieurs sociétés d’assurance en vertu
d’un traité de nomination. Dans l’exécution de ses fonctions, l’agent général met sa
compétence au service de la société en vue de la souscription de contrats d’assurance.
C’est une personne physique ou morale. Il a un statut de commerçant et en tant que tel, doit
s’inscrire au registre du commerce. Le cabinet de courtage peut prendre plusieurs formes
juridiques, il peut s’agir d’une société individuelle ou d’une société S.A.R.L ou S.A.
L’exécution de la profession est soumise à l’agrément du Ministre des finances et du budget.
Le courtier ou la société de courtage doit en plus souscrire un contrat d’assurance couvrant les
conséquences pécuniaires de sa responsabilité civile professionnelle avec une garantie de 10
millions de francs par sinistre et par année. Il est interdit au courtier ou à la société de
courtage, sauf mandat exprès de l’entreprise d’assurance, d’encaisser des primes ou même de
retenir le montant de leurs commissions. Si le courtier ou une société encaisse des primes ou
fraction de primes, il doit les reverser aux sociétés d’assurance dans un délai de 30 jours. Voir
article 541 CIMA
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la charge d'animer un réseau de production, doivent justifier, préalablement à leur entrée en
fonction :
a) soit de la possession d'un diplôme mentionné sur une liste fixée par la Commission de
Contrôle après avis des instances professionnelles représentatives des entreprises d'assurance
ainsi que de l'accomplissement d'un stage professionnel ;
b) soit de l'exercice à temps complet pendant six mois au moins de fonctions relatives à la
production ou à l'application de contrats d'assurances, dans les services intérieurs ou
extérieurs d'une entreprise d'assurance, d'un courtier ou d'une société de courtage
Pour aller plus loin
Les personnes physiques ou morales à statut dérogatoire
Les banques, agences de voyages et autres, dans le cadre de leurs activités, peuvent présenter
à leur public des produits d’assurance (art.503&504 du Code CIMA).
Personnes habilitées pour la présentation
(Modifié par Décision du Conseil des Ministres du 21 Avril 2004)
Les opérations pratiquées par les entreprises mentionnées à l'article 300 ne peuvent être
présentées que par les personnes suivantes :
1°) les personnes physiques et sociétés immatriculées au registre du commerce pour le
courtage d'assurance agréées par le Ministre en charge du secteur des assurances et, dans ces
sociétés, les associés et les tiers qui ont le pouvoir de gérer ou d'administrer ;
2°) les personnes physiques ou morales titulaires d'un mandat d'agent général d'assurance ou
chargées à titre provisoire, pour une période de deux ans au plus non renouvelable, des
fonctions d'agent général d'assurance ;
3°) les personnes physiques salariées commises à cet effet :
a) soit par une entreprise d'assurance ;
b) soit par une personne ou société mentionnée au 1°) ci-dessus.
4°) les personnes physiques non salariées, mandatées et rémunérées à la commission.
Pour obtenir la carte professionnelle délivrée par le Ministère en charge des assurances,
deux catégories de conditions sont exigées : des conditions d’honorabilité et des conditions de
capacité.
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Remplir les conditions de capacité professionnelle fixées par la commission de
contrôle ;
Ne pas être frappé des incapacités prévues à l’art.506.
Les conditions de capacités sont étendues aux personnels et la justification par des documents
notamment la carte professionnelle délivrée par le Ministére en charge des assurances.
La réassurance est selon Picard et Besson « un contrat entre un réassureur, dit cessionnaire et
un assureur professionnel dit cédant qui répond seul et intégralement vis à vis des risques par
lui assurés. Le réassureur prend en charge, moyennant rémunération, tout ou partie de ces
risques s’engageant à rembourser au cédant, dans les conditions déterminées, tout ou partie
des sommes dues, versées aux assurés au titre de sinistre. »
La réassurance se fait au niveau national et surtout international, car il y va même de la survie
des compagnies d’assurance. La réassurance est la méthode qui consiste à procéder à une
dispersion géographique des différents risques contenus dans le portefeuille des compagnies
d’assurance et d’éviter les conséquences des cumuls catastrophiques. On dit qu’elle permet de
niveler les différents risques lorsqu’elle est judicieusement opérée par une compagnie
d’assurances.
Le marché Sénégalais d’assurance entretient des relations avec les réassureurs par le biais des
cessions légales de réassurance et des traités de réassurance.
Voir aussi la Coassurance : Plusieurs assureurs qui opèrent au sein d'un même État,
peuvent également s'engager par une police unique.
En cas de sinistre, il n'y a pas de solidarité entre les Coassureurs dans leurs rapports
avec l'assuré.
La cession légale est instituée au profit des sociétés africaines et sénégalaises de réassurance
pour les mêmes objectifs.
1-AFRICA-RE :
L’accord portant création de la Société Africaine de Réassurance (AFRICA-RE) a été signé le
24 février 1976 à Lagos entre les pays membres de l’OUA et la BAD. Son capital initial était
de 15 millions de dollars US.
Chaque Etat membre devait s’engager à ce que les sociétés d’assurance et de réassurance
exerçant sur son territoire cèdent au moins 5% de leur traité de réassurance présents et futurs à
Africa-RE. Aux mêmes conditions que celles accordées aux réassureurs étrangers les plus
favorisés Art.27 de l’accord.
Après modification, les cessions faites au profit d’Africa-RE sont désormais de 5% des traités
de réassurance pour les sociétés de droit national et 5% des émissions pour les sociétés de
droit étranger. Toutefois, AFRICA-RE est libre d’accepter ou de refuser totalement ou
partiellement les cessions qui lui sont proposées. En clair, cela signifie que la société doit
refuser non seulement les mauvaises affaires, c’est à dire les primes mal tarifées, mais aussi
les affaires dépassant sa capacité de couverture.
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2-CI-CA-RE :
L’accord portant création de la Compagnie Régionale de Réassurance (CICA-RE) a été signé
le 24 septembre 1981 à Paris par les pays membres de la CICA (remplacée par la CIMA). Son
capital initial de 600 millions de francs CFA a été porté, après la dévaluation du franc CFA à
1,500 milliard f CFA.
Dans ce cadre, chaque Etat s’engage à ce que chaque organisme d’assurance exerçant sur son
territoire, à l’exclusion de ceux pratiquant exclusivement des opérations de réassurance cède
15% de tous les traités de réassurance souscrits par les sociétés de droit national et 10% des
primes directes pour les sociétés de droit étranger (art 32 de l’accord). Mais contrairement à
AFRICA-RE, la CICA-RE ne peut refuser les cessions qui lui sont faites.
3-SEN-RE :
La Société sénégalaise de réassurance (SEN-RE) a été créée par décret n° 87-1170 du 22
septembre 1987. La cession légale au profit de la SEN-RE a été instituée par la loi 89-26 du
06 juin 1989. L’assiette de la cession légale obligatoire de réassurance est la suivante. 20%
sur les primes émises pour les sociétés de droit étranger ; 6,5% sur les primes émises et 15%
sur les traités de réassurance en cours pour les sociétés de droit interne
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cédante est celle qui correspond pour le risque considéré à son plein de conservation, et celle
des réassureurs à l’excédant réassuré, lequel est toujours soumis à la limite d’un nombre
maximal de plein, c’est dire d’un multiple maximal de la conservation pour compte de la
compagnie cédante. Au nombre de plein, qui constitue la capacité du traité, peut s’ajouter une
nouvelle quantité de plein faisant l’objet d’une deuxième, d’un troisième traité en excédant ou
plus.
Les réassureurs se partagent le sort de la cédante pour ce qui est du risque cédé dans sa
proportion convenue. La cédante perçoit une commission sur les primes cédées, et parfois sur
les bénéfices réalisés dans le cadre du traité.
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Le souscripteur ou preneur d’assurance est la partie au contrat au nom de laquelle la police
d’assurance est signée et qui s’engage au paiement des primes. C’est souvent l’assuré lui
même qui souscrit pour son propre compte, mais il peut aussi souscrire pour le compte
d’autrui. A ce niveau une différence est à faire entre un souscripteur qui agit dans le cadre
d’un mandat ou d’une gestion d’affaire et un souscripteur qui agit pour lui même et pour une
autre personne par le mécanisme de la stipulation pour autrui. Dans le premier cas c’est le
mandant ou le géré qui est partie au contrat même si la ratification intervient après le sinistre.
En revanche, dans le second cas, c’est le stipulant qui est partie au contrat.
PARAGRAPHE II : L’ASSURE
C’est la personne physique ou morale sur qui reposent les intérêts. Pour une assurance vie,
c’est la personne qui est menacée par le risque couvert soit dans sa personne soit dans son
patrimoine. La qualité d’assuré est donc spécifique et ne peut donc être simplement ramenée à
celle de partie au contrat, ni à celle de bénéficiaire. On distingue ainsi, l’assuré souscripteur
de l’assuré bénéficiaire d’une assurance pour compte.
I : L’assuré souscripteur
C’est celui sur qui pèse le risque garanti et qui souscrit un contrat d’assurance pour son propre
compte. L’hypothèse de l’assureur souscripteur est assez fréquente. D’ailleurs, il arrive que le
langage courant et même le législateur assimile les deux termes.
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- d’autre part, le dépositaire souscrit une assurance pour le compte de qui il appartiendra,
assurances de choses pour le compte des propriétaires de biens confiés au cas où les biens
seraient détruits en dehors de toute responsabilité établie de la part du dépositaire. Par
exemple en cas de vol ou d’incendie lorsque toutes les précautions ont été prises. L’assurance
pour compte lui permet de compléter la garantie de ses propres clients au delà de sa propre
responsabilité contractuelle, ceux-ci prenant la qualité d’assurés dans le contrat souscrit.
2-L’assurance pour compte dans les assurances de responsabilité
Le meilleur exemple c’est l’assurance automobile obligatoire. Elle garantit non seulement la
responsabilité du propriétaire de l’automobile souscripteur du contrat mais aussi celle de tout
gardien ou de tout conducteur autorisé ou non qui devient légalement assuré.
En dépit du principe de la relativité des contrats certains tiers bénéficient des prestations de
l’assureur. Ce sont les tiers bénéficiaires dans les assurances décès et les tiers-victimes dans
les assurances de responsabilité.
C’est encore le mécanisme juridique de la stipulation pour autrui qui permet d’expliquer le
régime des assurances en cas de décès dans les assurances sur la vie.
En effet, lorsque le risque garanti est le décès de l’assuré, il est clair que celui ci ne peut pas
bénéficier lui même de la garantie prévue au contrat. C’est donc un tiers bénéficiaire désigné
par l’assuré qui recevra les prestations de l’assureur.
Ces précisons sur le contexte général ainsi que sur les principaux acteurs du marché
d’assurance faites, nous allons successivement étudier la conclusion et l’exécution du contrat
d’assurance, les éléments du contrat d’assurance et, enfin, le régime juridique des assurances
de personnes et de dommages.
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CHAPITRE I : CONCLUSION DU CONTRAT D’ASSURANCE
Le contrat d’assurance présente un certain nombre de caractères qui doivent être analysés
préalablement, pour mieux comprendre les règles qui régissent la conclusion du contrat et sa
validité
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SECTION II : LE PROCESSUS DE FORMATION DU CONTRAT D’ASSURANCE
A : Formation du contrat
Elle peut être décomposée de manière abstraite en deux phases : Une phase d’information et
une phase de consentement. Elles sont suivies de la signature de la police.
B : La prise d’effet
En principe, le contrat prend effet dès qu’il est conclu. Mais, à partir de quand commence à
courir la garantie ? Pour éviter toute contestation, les polices contiennent des clauses qui
retardent la prise d’effet à un moment précis. Par exemple, il peut s’agir d’une clause de prise
d’effet le lendemain à midi du jour de la conclusion. Notons que si le contrat est
définitivement formé dés échange de consentements, l’obligation de garantie est subordonnée
au paiement de la prime par l’assuré. Toutefois, la clause de prise d’effet ne joue pas si
l’assureur a délivré une note de couverture immédiate ou si les clauses particulières du contrat
y dérogent.
C : La preuve du contrat
Selon l’art. 06 du Code CIMA « seule la police ou la note de couverture constate leurs
engagements réciproques » et l’art. 07, ajoute que « le contrat doit être rédigé dans la ou les
langues officielles du pays membre de la CIMA en caractère apparent »
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1- La police d’assurance :
C’est un document signé des parties qui constate l’existence et les conditions du contrat
d’assurance et qui en constitue l’élément de preuve par excellence. La police se présente sous
la forme d’un imprimé établi par l’assureur. Il comprend l’ensemble des clauses communes à
tous les contrats d’une même catégorie et appelées conditions générales. Elles sont
complétées par des conditions particulières. La police comporte des mentions obligatoires et
est soumise à des conditions de forme
-Les mentions obligatoires de la police.
Selon l’art.08 code CIMA « les polices d’assurance doivent indiquer les noms et domicile des
parties, la chose ou la personne assurée, la nature des risques garanties, le moment à partir
duquel le risque est garanti, son montant, les conditions de la tacite reconduction si elle est
stipulée, les cas et conditions de prorogation ou de résiliation du contrat ou de cessation de ces
effets, les obligations de l’assuré à la souscription du contrat et éventuellement en cours de
contrat. En ce qui concerne la déclaration du risque et la déclaration des autres assurances
couvrant les mêmes risques, les conditions et modalités de la déclaration à faire en cas de
sinistre, le délai dans lequel les indemnités sont payées, doivent être clairement mentionnés.
Pour les autres assurances, autres que les assurances contre les risques de responsabilité,
doivent être mentionnés clairement: la procédure, les principes relatifs à l’estimation des
dommages en vue de la détermination du montant de l’indemnité, la prescription des actions
dérivant du contrat d’assurance, les formes de préavis ainsi que les délais.
-Conditions de forme.
L’art 07 exige que les polices soient rédigées dans la ou les langues officielles des Etats
membres de la CIMA en caractères apparents. En revanche les clauses des polices édictant
des modalités des déchéances ou des exclusions ne sont valables que si elles sont mentionnées
en caractères très apparent .Quant aux polices des sociétés d’assurance mutuelle, elles doivent
constater la remise à l’adhérent du texte entier des statuts de la société.
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CHAPITRE II : EXECUTION DU CONTRAT D’ASSURANCE
Une fois le contrat d’assurance conclu, il doit être exécuté conformément à la volonté des
parties. Mais pour éviter que les parties soient indéfiniment liées, il leur est donné la
possibilité de fixer librement la durée du contrat. Elle est parfois d’une année, parfois de cinq
(05) ou plus; peu importe la durée du contrat car les parties pourraient soit la prolonger par
tacite reconduction, soit l’abréger en résiliant le contrat.
Le contrat est renouvelé pour 1 an et peut être ainsi indéfiniment prolongé d’année en année
par le jeu de cette clause. Tout contrat (modifié) prolongé par le biais de cette clause peut
faire l’objet de modification ou de résiliation.
Au principe d’une faculté annuelle de résiliation fixé par l’article 21 C.CIMA, certaines
exceptions sont prévues pour des branches d’assurance vie ou des risques professionnels
d’entreprises.
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B- Les exceptions à la faculté annuelle de résiliation.
Il peut être dérogé à cette règle pour les contrats, individuels d'assurance maladie, pour la
couverture des risques de construction et des risques autres que ceux des particuliers. Le droit
de résilier le contrat tous les ans doit être rappelé dans chaque police. Le délai de résiliation
court à partir de la date figurant sur le cachet de la poste.
C- Effet de la résiliation.
Lorsque l’une des parties a utilisé la faculté de résiliation qui lui était offerte en respectant le
délai de préavis, le contrat prend fin à la date d’anniversaire de sa prise d’effet, et
corrélativement les obligations des parties n’existent plus. Deux remarques doivent être
faites à cet égard :
- La résiliation étant intervenue au terme d’années complètes de garantie, la règle de la
divisibilité de la prime d’assurance ne joue pas et l’assureur n’a pas à restituer un prorata de
prime reçu pour une période non garantie;
- Corrélativement, en exerçant la faculté périodique de résiliation, l’assuré exerce un
droit légal qui n’entraîne aucun préjudice pour l’assureur et aucune indemnité de résiliation ne
saurait être prévue à son encontre dans la police.
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forclos. Mais son droit n’est pas lié à la notification; il prend naissance dés qu’il a eu
connaissance de l’événement.
3-L a preuve de l’événement :
Pour les changements de situation matrimoniale, la lettre recommandée doit être
accompagnée d’acte de l’état civil ou d’une expédition ou d’un extrait de la décision
judiciaire.
En revanche, les changements de profession ou de domicile et cessation d’activités
professionnelles ou de retraite peuvent être prouvés par tous les moyens.
C- Les effets.
La date de prise d’effet est fixée à un mois après que l’autre partie ait reçu notification (art.25
Code CIMA). Ici la résiliation va intervenir à n’importe quel moment dans une année de
garantie alors que l’assuré aura payé sa prime annuelle entière. Aussi le Code CIMA impose
t-il de rembourser à l’assuré la partie de prime ou de cotisation correspondant à la période
pendant laquelle le risque n’aura pas couru. Cette période est calculée à compter de la date
d’effet de la résiliation (art. 25 al. 5). Tout paiement d’indemnité de résiliation à l’assureur est
interdit.
Il convient aussi de relever l’existence d’autres cas de résiliation tels : le non paiement de la
prime, l’aggravation du risque, l’omission ou l’inexactitude dans la déclaration du risque, à la
souscription ou en cours de contrat, en cas de sinistre si une clause du contrat l’a
expressément prévu, en cas de perte totale du bien ou de liquidation des biens ou de règlement
judiciaire de l’assuré.
La définition du contrat d’assurance permet de dégager trois éléments que l’on retrouve dans
tous les contrats : un risque à garantir, une prime qui est le prix de la sécurité, une prestation
de l’assureur en cas de sinistre.
CHAPITRE I : LE RISQUE
Des trois éléments du contrat d’assurance (risque, prime, sinistre) le risque est le plus
fondamental ; il détermine les deux autres. En effet, le calcul des primes et celui de
l’indemnisation en cas de réalisation des sinistres, sont fonction du risque assuré.
Selon Mme Yvonne Lambert FAIVRE, le mot risque est susceptible de plusieurs acceptions
dont les principales sont : le « risque-événement », « le risque-objet » de la garantie et, le
« risque-dommage ».
Le risque est d’abord l’éventualité d’un événement aléatoire par exemple l’incendie, le décès,
la responsabilité civile : c’est l’événement, le fait générateur du sinistre.
Le risque est également l’objet de la garantie, c’est à dire l’élément du patrimoine ; l’activité,
ou la personne menacée par le risque événement, et auxquels s’applique la garantie. Par
exemple : pour le risque assuré contre l’incendie on parlera de risque bien protégé si
l’immeuble est équipé par des moyens efficaces de prévention contre l’incendie. Par
extension, le risque est le dommage lui même causé par la sinistre et que l’on désigne parfois
sous l’expression « exclusion de risque » c’est à dire certains dommages non garantis. Mais
l’expression exclusion de garantie serait plus exacte. Etant l’élément fondamental même du
contrat d’assurance, le risque doit être aléatoire, réel et licite. Il doit surtout être déterminé par
une déclaration de risque et circonscrit par des exclusions de risque
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SECTION I: LA DETERMINATION DES RISQUES ASSURES
La déclaration des risques est l’une des obligations absolument fondamentales de l’assuré et
dont le but est de permettre à l’assureur de former son opinion sur le risque à garantir, de le
classer dans les catégories de risques répertoriés et de déterminer enfin le prix de la garantie.
L’assuré doit déclarer les risques lors de la conclusion du contrat, et en cours de contrat
lorsque des circonstances nouvelles viennent modifier le risque initial. Le non respect de ces
obligations est sanctionné.
A- L’objet de la déclaration
L’assuré doit déclarer les circonstances objectives et subjectives connues de lui.
Les circonstances objectives sont celles qui tiennent à l’objet même du contrat et permettent à
l’assureur de mesurer la probabilité et l’intensité du risque et de tarifer en conséquence ;
exemple : le lieu de situation ou la qualité des matériaux de construction.
Les circonstances subjectives sont celles qui concernent la personne de l’assuré sujet du
contrat. On se posera un certain nombre de questions : est-il assuré ailleurs pour le même
risque ? A-t-il déjà subi des sinistres ? A-t-il été résilié auprès d’une compagnie d’assurance ?
Ces déclarations permettent de tester la moralité, le sérieux de l’assuré et de déterminer
l’acceptation de l’assureur.
B- Forme de la déclaration
L’assuré doit répondre correctement aux questions posées par l’assureur dans le formulaire de
déclaration du risque pour lequel celui-ci l’interroge. Si l’assureur omet une question sur un
aspect important du risque l’assuré ne sera pas en faute. En effet, les termes du questionnaire
doivent être précis et non rédigés en termes généraux.
A- L’aggravation du risque
L’article 12 3e Code CIMA, oblige l’assuré : « de déclarer, en cours de contrat, les
circonstances nouvelles qui ont pour conséquence soit d’aggraver les risques, soit d’en créer
de nouveaux rendant de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à l’assureur » dans le
questionnaire initial. En revanche, l’aggravation des risques étant le propre de l’assurance vie
la déclaration des circonstances nouvelles ne concerne pas cette catégorie. Si l’assureur
n’aurait pas contracté en ayant connaissance de l’aggravation du risque, l’on parle d’exclusion
de risque. Mais si l’assureur aurait contracté moyennant une prime plus élevée, il y a
aggravation de risque (article 15). Si l’aggravation n’est pas très importante ou pour des
raisons commerciales l’assureur peut même assurer le risque sans surprime, la déclaration
n’est pas nécessaire.
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Les circonstances nouvelles doivent être déclarées par lettre recommandée à l’assureur dans
un délai de 15 jours à partir du moment où l’assuré en a eu connaissance. (Article 12 - 3e –
§2).
Dès la déclaration, l’assureur est tenu de couvrir le risque aggravé jusqu’à sa prise de
décision. Mais si au bout de 15 jours il ne répond pas, son silence vaut acceptation (article 06
al 3). S’il consent au maintien de l’assurance, il ne peut plus se prévaloir de l’aggravation du
risque.
B- La diminution du risque.
En cas de diminution du risque en cours de contrat, l’assuré a le droit à la diminution
de la prime. Et si l’assureur ne rembourse pas la portion de prime ou cotisation à l’assuré, il
peut résilier le contrat. Il en est de même en cas de disparition des circonstances ayant aggravé
le risque. Cependant, il faut observer que l’assureur peut lui aussi résilier le contrat s’il refuse
de tenir compte de la disparition des circonstances aggravantes.
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C – La déclaration tardive des aggravations de risques
L’article 20 du Code CIMA institue la déchéance pour déclaration tardive, si celle-ci est
prévue par une clause du contrat et qu’elle a causé un préjudice à l’assureur. Cette sanction est
inappropriée dans la mesure où, au sens strict du terme, la déchéance est la sanction des fautes
de l’assuré après sinistre, ce qui n’est pas le cas ici. De plus, la sanction est inopérante en cas
de force majeure.
Les risques qui demeurent, en principe, en dehors de l’objet du contrat peuvent être exclus
soit par la loi comme les risques de guerre (art. 38 du Code CIMA) ou la faute intentionnelle
de l’assuré ou d’un bénéficiaire, soit par la volonté des contractants manifestée dans une
clause expresse de la police.
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L’aléa n’existant plus, la faute intentionnelle devient une exclusion légale de risque qui
s’applique aussi bien dans les assurances de dommages que dans les assurances de personnes :
suicide conscient, volontaire et lucide de l’assuré dans les assurances en cas de décès survenu
dans les deux ans de la conclusion du contrat (art. 78 du Code CIMA).
Cependant, l’exclusion légale dans les assurances dommages admet une exception édictée à
l’article 32 du Code CIMA : « L’assureur est garant des pertes et dommages causés par des
personnes dont l’assuré est civilement responsable quelles que soient la nature et la gravité
des fautes de ces personnes, ou par des choses qu’il a sous sa garde ».
CHAPITRE II : LA PRIME
Bien qu’étant fixé de commun accord entre les parties, la prime définitive appelée prime
commerciale, comprend la prime pure augmentée des chargements (élément dont
l’appréciation échappe à l’assuré).
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Par ailleurs, l’assureur dispose de deux règles proportionnelles dont l’application lui permet
de rétablir l’équilibre du contrat si celui-ci est rompu : c’est la règle proportionnelle de prime
ou la règle proportionnelle de taux de prime et, la règle proportionnelle de capitaux ou règle
proportionnelle d’assiette de prime.
Dans le premier cas, si l’assureur a sous tarifé par suite d’une erreur de l’assuré, il pourra se
rattraper au moment de l’indemnisation par la règle proportionnelle de taux de prime qui est la
sanction de la sous tarification du risque, c’est-à-dire qu’il versera une indemnité réduite :
Indemnité réduite = Dommage X Taux de prime payé
Taux de prime dû
Dans le second cas, s’il apparaît le jour du sinistre que la valeur déclarée est inférieure à la
valeur assurable réelle, on dit qu’il y a sous assurance et l’équilibre peut être rétabli par la
règle proportionnelle de capitaux qui se traduit par une réduction de l’indemnité en cas de
sinistre dans la proportion du rapport entre valeur déclarée et valeur assurable réelle :
Indemnité réduite = Dommage X Valeur déclarée
Valeur réelle
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Si dans dix jours après le délai de trente jours, la prime n’est pas payée, l’assureur peut résilier
le contrat. Et en application du principe de la divisibilité de la prime, l’assureur conservera la
part de la prime correspondant à la période garantie.
Il y a sinistre lorsque le risque prévu dans un contrat valable et en cours d’exécution se réalise
en suscitant l’obligation de garantie de l’assureur. La réalisation du sinistre entraîne de la part
de l’assuré et de l’assureur un certain nombre d’obligations. Elle pourrait permettre à
l’assureur de résilier le contrat s’il le veut.
Paragraphe 2 : La déchéance
C’est une sanction spécifique des fautes commises par l’assuré après le sinistre.
Pour une meilleure compréhension du concept, nous verrons la définition, l’objet des clauses
de déchéance, les conditions d’application et enfin les effets de la déchéance.
A- Définition.
Une déchéance se définit comme une perte d’un droit. En matière d’assurance, la déchéance
est la perte du droit à la garantie de l’assureur édictée conventionnellement à l’encontre d’un
assuré qui n’a pas exécuté ses obligations en cas de sinistre.
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Il s’agit du retard :
Dans la déclaration du sinistre à l’assureur.
Dans la déclaration des aggravations de risque.
De la surévaluation frauduleuse des pertes.
b) Irrégularités ne pouvant pas être sanctionnées par la déchéance
Violation de lois et règlements sauf si cette violation constitue un crime ou un délit
intentionnel.
Simple retard dans la déclaration aux autorités.
Simple retard apporté à la production des pièces.
Immixtion de l’assuré dans le procès en responsabilité quand il avait intérêt à le faire.
Reconnaissance de responsabilité et transaction avec la victime.
D- Effets de la déchéance.
a) Dans les rapports assureur-assuré : l’effet spécifique de la déchéance est pour l’assuré : la
perte de la garantie à laquelle le contrat lui donne droit.
Mais ce droit à garantie n’est perdu que pour le sinistre à propos duquel la faute a été
commise.
L’assuré devra prouver qu’il a bien droit à la garantie demandé mais c’est à l’assureur qui
invoque la déchéance de prouver la faute de l’assuré et le dommage que celle-ci lui a causé.
L’assuré peut invoquer la renonciation non équivoque de l’assureur qui désignerait des
experts ou proposerait un règlement à l’amiable ou qui mettrait en œuvre une clause de
direction dans les assurances de responsabilité.
Il peut aussi invoquer la force majeure qui l’aurait empêché de remplir ses obligations.
b) Opposabilité de la déchéance à l’égard des tiers :
Selon l’article 10 du Code CIMA :
« L’assureur peut opposer au porteur de la police ou au tiers qui en invoque le bénéfice, les
exceptions opposables au souscripteur original. »
En revanche, les déchéances sont inopposables aux victimes ou à leur ayant droits qui
disposent d’une action directe contre l’assureur dans les assurances de responsabilité.
Les exceptions personnelles au débiteur ne sont pas, selon l’art.204 COCC, « opposables aux
créanciers qui bénéficient d’un privilège sur la créance de son débiteur ».
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Mais pour que l’assureur soit tenu il faut que l’obligation de l’assureur devienne certaine par
la réalisation du sinistre et que la preuve de la créance soit faite par l’assuré ou le bénéficiaire
de l’assurance.
Si l’assureur ne paye pas la prestation due dans les délais il devra verser des intérêts
moratoires au créancier à compter du jour de la sommation de payer sans que l’assuré soit
tenu de justifier d’aucune perte et si le retard dans le versement de l’indemnité est dû à la
mauvaise foi de l’assureur il peut en plus être condamné à des dommages et intérêts
La leçon tirée des circonstances d’un sinistre peut inciter l’assureur à mettre fin au contrat qui
en principe doit être conduit à son terme. Cette faculté qui est d’origine légale connaît
certaines limites dans les assurances obligatoires.
Paragraphe 2 : Les limites à la résiliation après sinistre : cas des assurances obligatoires.
En pratique, la faculté de résiliation est presque impossible pour l’assuré en matière
d’assurance obligatoire et notamment en assurance automobile où, l’obligation de s’assurer
est imposée à l’assuré. L’assuré a tout intérêt à rester auprès du même assureur après un
sinistre qui lui est imputable. Car en changeant d’assureur, l’assuré pourrait payer une prime
plus élevée s’il fournit des informations correctes sur son passé en remplissant le
questionnaire. Par ailleurs, le défaut d’assurance automobile étant un délit au Sénégal.
Les assurances sur la vie, assurance accident corporel et assurance maladie ont en commun un
aspect juridique qui est leur caractère forfaitaire, et un aspect social qui est leur finalité de
protection des risques de la vie, de la vieillesse et de la maladie accidentelle ou non.
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Assurance sur la vie et assurance des dommages corporels sont souvent réunies car elles sont
complémentaires dans leur rôle de protection sociale. Cependant leur technique juridique et
leurs règles de gestions sont sensiblement différentes et conduisent à en faire une étude
séparée.
Avant d’aborder les spécificités de l’assurance sur la vie à savoir, la provision mathématique
et le règlement de l’assurance, nous allons faire état des différents risques garantis dans les
assurances sur la vie.
Les assurances en cas de vie constituent le fondement des prestations liées à la retraite on peut
rencontrer les formules suivantes :
- Assurances de capital différé,
- Assurances de rente en cas de vie,
- Et la contre assurance annexée aux assurances en cas de vie.
a) L’assurance de capital différé:
C’est l’assurance qui garantit le paiement d’un capital déterminé si l’assuré est encore en vie à
l’échéance du contrat, celle-ci étant soit une date déterminée, soit tel âge atteint par l’assuré,
soit tant d’année après la souscription du contrat. Cette formule permet au souscripteur de se
constituer un capital pour l’âge de sa retraite, en vue par exemple de l’achat d’une maison.
S’il décède avant l’échéance, l’assureur ne doit rien et les primes n’apportent aucun avantage
ni au bénéficiaire, ni aux héritiers.
b) L’assurance de rente en cas de vie:
Elle permet au souscripteur de se constituer une rente immédiate ou différée.
- L’assurance de rente immédiate versée par l’assureur dès la conclusion du contrat, est
possible contre le paiement d’une prime unique lors de la souscription du contrat : le capital
constitutif de la rente.
- Plus souvent, il y a assurance de rente différée : le souscripteur ne désirant recevoir le
paiement de la rente qu’à l’époque de sa retraite, en contrepartie de primes annuelles
temporaires qu’il payera aussi longtemps qu’il est en activité. S’il décède avant l’échéance
l’assureur ne devra rien.
c) La contre- assurance annexée aux assurances en cas de vie :
Dans l’assurance de capital différé comme dans l’assurance de rente différée, le décès libère
l’assureur de toute obligation. Aussi pour éviter la perte des primes sans contrepartie pour les
héritiers, le contrat peut-il être stipulé avec contre- assurance, c'est-à-dire moyennant le
remboursement des primes si l’assuré décède avant l’échéance. Bien entendu, dans une telle
formule, d’une part l’assureur perçoit la prime correspondante pour la garantie du décès avant
échéance et d’autre part, il conserve les intérêts des placements financiers effectués avec les
primes perçues.
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B- Les assurances en cas de décès.
Ici le risque est le décès. Nous avons les formules suivantes :
a) L’assurance en cas de décès « vie entière ».
C’est l’assurance qui garantit lors du décès de l’assuré à quelque date qu’il survienne le
paiement du capital au bénéficiaire, il y a assurance vie entière à prime viagère lorsque
l’assuré s’engage à verser des primes toute sa vie. Le plus souvent il ne s’engage à verser des
primes que jusqu’à l’âge de sa retraite : l’assurance vie entière est alors à la prime temporaire
dans ce cas. Une modalité particulière est la vie entière avec option pour l’assuré arrivant à
l’âge de 60 ans ou 65 ans de maintenir le contrat en l’état ou de le transformer en rente
viagère.
b) L’assurance temporaire décès.
C’est l’assurance qui ne garantie le paiement du capital prévu que si le décès survient avant
une date déterminée.
Cette combinaison ne constitue pas une épargne car si l’assuré est toujours vivant à
l’échéance, l’assureur est dégagé de toute obligation ; elle constitue en revanche une garantie
de sécurité pour le cas de décès prématuré de l’assuré alors que ses enfants n’ont pas encore
terminé leurs études et ne sont pas encore établis, ou comme accessoire d’un crédit.
Le temporaire décès peut être stipulé à capital décroissant lorsqu’elle est souscrite en garantie
d’une dette amortissable.
c) L’assurance de survie.
Elle l’affecte l’obligation de l’assureur d’une condition. En effet l’assureur ne s’engage ici à
verser le capital déterminé au contrat au bénéficiaire désigné que si celui-ci survit à l’assuré.
S’il lui est prédécédé l’assureur ne doit rien alors que dans l’assurance de décès ordinaire
l’assureur doit payer sa prestation soit à un bénéficiaire désigné en sous ordre, soit aux
héritiers.
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cas de prédécès de l’assuré, non seulement le paiement des primes est suspendu, mais encore
l’assureur paye une rente viagère jusqu’à l’exigibilité du capital.
Cette énumération peut être complétée par d’autres assurances de personnes comme les
assurances nuptialité ou natalité ou les opérations tontinières.
A- La provision mathématique.
Apres avoir définit la provision mathématique, nous préciserons les droits de l’assuré sur cette
provision.
a) Définition
La provision mathématique du contrat d’assurance vie est constituée par les sommes que
l’assureur doit mettre en réserve pour faire face à ses engagements à long terme envers
l’assuré.
Que la provision mathématique soit alimentée par le nivellement des primes, ou par une
épargne accumulée et capitalisée, l’assureur n’en est que le gestionnaire. Certes au niveau de
l’entreprise d’assurance les provisions mathématiques font partie du patrimoine de l’assureur :
elles figurent au passif de son bilan et son représentées à l’actif par des placements
réglementés. Les provisions mathématiques constituent cependant une dette de l’assureur
garantie par un privilège général sur l’actif mobilier de son entreprise (art. 332 Code CIMA).
b) Les droits de l’assuré sur la provision mathématique.
L’assuré peut faire prévaloir son droit de créance sur la provision mathématique de son
contrat par trois modalités : la réduction, le rachat, l’avance sur police
1. La réduction.
C’est la conséquence du défaut de paiement des primes lorsque le contrat comporte une
provision mathématique et que 15% des primes ou cotisations ont été versées (art 74 al 5
Code CIMA).
En cas de non-paiement des primes, et si l’assuré le demande expressément, l’assurance est
donc réduite au montant que l’assuré obtiendrait en souscrivant une assurance de même
nature et ayant une prime unique pure du montant de la provision mathématique de son
contrat
2. Le rachat.
C’est l’opération par laquelle, à la demande de l’assuré souscripteur, l’assureur rachète la
dette conditionnelle ou à terme qu’il a contractée au titre d’un contrat d’assurance sur la vie,
par un remboursement qui met fin au contrat. Les modalités du rachat ou de la réduction sont
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déterminées par un règlement général mentionné dans la police. Le rachat ne peut s’exercer
que si le contrat comporte une provision mathématique. Aux termes de l’art 77 du code Cima
les assurances temporaires en cas de vie ou en cours de service ne peuvent comporter ni
réduction, ni rachat. Les assurances de capitaux de survie et de rente de survie, les assurances
en cas de vie sans contre assurance et les rentes viagères différées sans contre assurance ne
peuvent comporter de rachat.
3. Les avances sur polices.
C’est l ‘opération par laquelle l’assureur consent à remettre au souscripteur une partie de la
provision mathématique de son contrat, l’assurance devenant ainsi un instrument de crédit qui
utilise la provision comme un compte courant. Selon l’art.74 al 3 « l’assureur peut consentir
des avances à l’assuré dans la limite de la valeur de rachat »
Alors que le rachat met définitivement fin au contrat d’assurance, l’avance sur police
présente l’avantage de ne pas arrêter l’opération d’épargne entreprise par le souscripteur
La stipulation pour autrui se caractérise par l’attribution d’un droit personnel, propre et direct
du bénéficiaire acceptant sur le capital assuré. Le capital n’a jamais fait partie du patrimoine
du stipulant, et le bénéficiaire est directement créancier de l’assureur contre lequel il a une
action personnelle. Par conséquent, le capital échappe aussi bien au régime du rapport et de la
réduction des libéralités en matière successorale, qu’au régime de la communauté en matière
matrimoniale.
Ce sont essentiellement les assurances contre les accidents corporels et contre les maladies.
Ces assurances sont regroupées sous la dénomination commune de branche « dommages
corporels ». Elles sont gérées en répartition par les sociétés IARD, conformément à la
technique de l’assurance qui n’est qu’une répartition de risques, d’ou leur nature hybride. De
plus après les avoir citées dans les dispositions générales sur les assurances sur les personnes,
le législateur n’a réglementé que les seules assurances sur la vie. Est ce à dire qu’elles
obéissent au même régime juridique que les assurances sur la vie ? Il semble que c’est la
position de la jurisprudence française.
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Paragraphe 2 : L’assurance maladie complémentaire
L’assurance complémentaire privée est volontaire pour le souscripteur et facultative pour les
assureurs. Cependant dans le cadre des entreprises, certaines assurances de groupe peuvent
être obligatoires. Actuellement les garanties d’assurance maladie sont pour la grande part
souscrites en assurances de groupe, dans le cadre des entreprises (IPM), plus qu’en contrats
individuels.
L’assurance maladie a une double nature : assurance forfaitaire en ce qui concerne les
prestations de sommes prévues au contrat, assurance indemnitaire en ce qui concerne le
remboursement des dépenses de santé.
La garantie due par l’assurance est limitée tant par le fondement indemnitaire de l’assurance
(du) dommage, que par la volonté des parties qui fixent les termes du contrat. Il faut en outre
observer que les opérations d’assurance dommage sont rarement circonscrites à des simples
relations bilatéraux assureurs-assurés. En effet le tiers se trouve le plus souvent affecté par le
dommage soit parce qu’il a acquis un droit réel sur la chose assurée, soit parce qu’il est le
responsable du sinistre, soit parce qu’il est la victime du dommage.
La garantie de l’assurance se limite en principe au seul préjudice subi. Mais cette garantie est
aussi fonction des engagements pris par des parties dans la mesure où l’assureur peut devoir
moins que le montant du préjudice subi.
Le principe est énoncé à l’art 31 au Code CIMA : « L’assurance relative aux biens est un
contrat d’indemnité. L’indemnité due par l’assureur à l’assuré ne peut pas dépasser le montant
de la valeur de la chose assurée au moment du sinistre ».L’indemnisation porte donc en
principe sur le préjudice mais pas au delà. Ce principe est à son tour tempéré et par la
transaction civile obligatoire et par la barémisation ou quantification du préjudice corporel.
L’indemnisation est également limitée au préjudice réellement subi d’où la réglementation des
assurances excessives.
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conséquence des écarts d’évaluation très importants dans la pratique judiciaire et ce qui était
perçu comme étant une insécurité juridique était déplorable. Avec le Code CIMA, il a été
institué des plafonds pour la réparation de dommage corporel. Certains disent que le
plafonnement de l’indemnisation apparaît comme la contrepartie du caractère automatique de
la réparation. Par exemple, l’article 258 plafonne le remboursement des frais médicaux à
deux fois le tarif des hôpitaux publics. Ce qui fait que les frais médicaux occasionnés par
l’hospitalisation dans des cliniques privées ne sont pas totalement indemnisés.
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B- Les limitations de garantie édictées par l’assureur
Lorsque l’assurance comporte une valeur d’assurance déterminée. La valeur déclarée
constitue une limite d’indemnisation par la volonté de l’assuré par contre si ce n’est pas le cas
par exemple en assurance responsabilité c’est l’assureur qui fixe le plafond de sa garantie.
Aux termes de l’art 31 al 2 du Code CIMA : « Il peut être stipulé que l’assuré reste
obligatoirement son propre assureur pour une somme ou une quotité déterminée ou qu’il
supporte une déduction fixée d’avance sur l’indemnité du sinistre, il s’agit là de la clause de
découvrement obligatoire et de la franchise d’avarie ». La clause de découvrement obligatoire
oblige l’assuré à rester son propre assureur dans une proportion. Par conséquence, il n’a pas
la possibilité de l’assurer ailleurs. C’est une incitation à la vigilance ; quant à la franchise
d’avarie, elle peut être simple ou absolue.
Si elle est simple, l’assureur ne supporte pas les sinistres d’un montant inférieur à la somme
indiquée pour les petits sinistres pour les sinistres importants, ils restent garantis au 1er franc.
En revanche si la garantie est absolue que les sinistres soient petits ou importants, l’assureur
n’est pas tenu pour la somme arrêtée.
SECTION II : LA SITUATION DES TIERS AYANT UN DROIT REEL SUR LA CHOSE ASSUREE
Deux situations se distinguent : Soit le tiers est un acquéreur de la chose assurée et la loi
édicte la transmission du contrat d’assurance ; Soit le bien est grevé d’une hypothèque ou
d’un privilège et la loi donne aux créanciers un droit propre et direct sur l’indemnité
d’assurance en cas de sinistre.
Aux termes de l’art.43 du Code CIMA : « Les indemnités dues par suite d’assurance sont
attribuées sans qu’il ait besoin de délégation expresse aux créanciers privilégiés ou
hypothécaires suivant leur rang »
Ce texte vise aussi bien les assurances de chose que les assurances de responsabilité.
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En effet si par exemple un immeuble est détruit par un incendie, le droit du créancier
hypothécaire sera reporté de l’immeuble anéanti sur l’indemnité d’assurance qui le remplace.
Mais si l’incendie est dû par la faute d’un locataire, le créancier hypothécaire du propriétaire
victime de l’incendie exerce son droit sur l’indemnité d’assurance due par l’assureur de
responsabilité du locataire Ce texte pose également les conditions de la subrogation réelle à
savoir : une inscription régulière des sûretés avant tout sinistre et une connaissance par
l’assureur des sûretés gravant la chose Chaque créancier ne pourra recevoir l’indemnité que
dans la limite de sa créance et suivant le rang de l’inscription de la sûreté
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