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Université IBN TOFAIL Kenitra

Faculté des Sciences Juridiques et Politiques

Droit
Des Assurances
S5

Pr. BENABDESSELAM Achraf

Année Universitaire 2020/2021


PRESENTATION GENERALE :
DEFINITION ET ROLE DE L’ASSURANCE :
Au sens littéraire du terme, le vocabulaire assurance signifie la garantie, la promesse ou
l’affirmation de quelque chose.
Au sens juridique du terme l’assurance signifie « le contrat synallagmatique par lequel l’une
des partie, l’assuré, stipule à l’assureur, moyennant le paiement d’une prime, le versement à son
profit ou celui d’un tiers, d’une prestation en cas de survenance de la circonstance prévue au
contrat ».
Pour les professionnels, une assurance est un service qui fournit une prestation lors de la
survenance d'un risque.
La prestation, généralement financière, peut être destinée à un individu, une association ou
une entreprise, en échange de la perception d'une cotisation ou prime.
L'assurance joue un rôle économique et social extrêmement important à la fois pour les
particuliers et pour les professionnels.
Pour les particuliers, l'assurance va permettre d'indemniser ceux qui subissent un accident,
de protéger le logement... L'assurance permet de financer une protection sociale complémentaire.
En ce qui concerne les professionnels et les entreprises, il faut penser à l'assurance de
responsabilité qui met l'entreprise à l'abri des demandes de consommateurs blessés ou mécontents
par les produits commercialisés par l'entreprise. On pense aussi à l'assurance perte d'exploitation
qui a pour objet de permettre de faire redémarrer une entreprise sinistrée.
Le rôle international de l’assurance va en soi avec le développement du commerce
international. La mondialisation touche le marché marocain qui s’est ouvert à la concurrence des
multinationales et qui de ce fait doit se conformer aux normes internationales des assurances.
L’internationalisation de l’assurance se manifeste clairement dans le domaine du transport
des marchandises transfrontalier par voie terrestre, maritime et aérienne. Les professionnels du
transport cherchent toujours une protection efficace contre les risques de pertes et d'avaries et de
fournir une sécurité à leurs entreprises.
EVOLUTION HISTORIQUE :
Les premières traces d'assurance se trouvent en matière de transport maritime.
Historiquement, l'assurance maritime a été longtemps la seule forme d'assurance connue.
Ses premières manifestations datent des phéniciens, mais les premières polices apparurent
au XIVe siècle dans les ports de la Méditerranée.
L’assurance en tant que « recherche de protection » existait dès la plus haute Antiquité.
D’autres exemples sont également présents en Égypte et dans la Rome Antique. Le système
développé est repris dans le Code d´Hammourabi.
L’assurance a gagné peu à peu tous les terrains de l'activité humaine. Elle s'est adaptée aux
nouvelles demandes de sécurité engendrées par le progrès.
APERÇU HISTORIQUE DE L’EVOLUTION DU SECTEUR D’ASSURANCE AU
MAROC :
Au Maroc et pendant longtemps, l'opération d'assurance a été considérée comme immorale
car elle développait la négligence et la notion de pari. Elle a été rejetée par le système juridique
islamique étant donné qu’elle encourage l’usure.
Le pouvoir d'achat limité de certaines couches de la population marocaine a rendu
également l'assurance comme un produit de luxe.

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A cela s’ajoute que les structures de la vie sociale n’encourageaient pas le recours à
l’assurance. Ajoutons à cela que sur le plan professionnel, il existait des corporations de métiers
organisées ou l’esprit de solidarité était développé.
Ce n’est qu'après l'avènement du protectorat que l’assurance a pu tisser une place dans la
société marocaine. Les premières sociétés d'assurance étaient des compagnies étrangères qui
travaillaient dans l'assurance maritime.
Les assurances après le protectorat étaient orientées totalement vers la population étrangère
qui est restée de longues années la seule clientèle potentielle des entreprises d’assurances installées
au Maroc.
Au moment de l’indépendance, le marché d’assurance était marqué par la création des
premières compagnies d’assurance marocaines avec la participation de l’Etat.
Depuis les années quatre-vingt-dix, des mécanismes de régulation ont été mis en place,
notamment la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale (DAPS) chargée de la
réglementation et du contrôle de l'activité d’assurance.
PRINCIPES DE L’ASSURANCE :
Le législateur marocain définit le contrat d’assurance comme une : « convention passée
entre l’assureur et le souscripteur pour la couverture d’un risque en constatant leurs engagements
réciproques ».
L’assurance suppose donc un sacrifice pour l’assuré sous forme de prime ou de cotisation
pour se voir garantir de la survenance future d’un risque. Par conséquent, le risque, la prime et la
prestation constituent en même temps les éléments juridiques de l’opération d’assurance.
Le risque: est un événement dont l'arrivé aléatoire, est susceptible de causer un dommage
aux personnes ou aux biens ou aux deux à la fois. A peine de nullité, le risque doit exister au
moment de la formation du contrat et il doit porter sur une chose licite.
La prime : est le prix que le preneur d’assurance doit payer pour pouvoir bénéficier de la
couverture d’assurance en cas de sinistre. La prime est en principe due pour une période
d’assurance entière (12 mois).
La prestation de l’assureur : c’est la contrepartie de la prestation de l’assuré. Cette
prestation est soit déterminée à l’avance par les parties, soit elle est évaluée après le sinistre en
fonction du préjudice subi.
TYPOLOGIE DES CONTRATS D’ASSURANCES :
Il y a deux grands types d'assurances, les assurances dommages et les assurances des
personnes.
1- Les assurances dommages : Assurances indemnitaires qui garantissent l'assuré contre
les conséquences d'un évènement pouvant causer un dommage à son patrimoine. Elles
comprennent les assurances de choses (A) et les assurances de responsabilité (B).
A- Les assurances des choses : garantissent un élément de votre patrimoine. Les
dommages causés par la détérioration, la destruction ou la soustraction frauduleuse de biens
mobiliers ou immobiliers, sont couverts par l’assurance de choses.
B- Les assurances de responsabilité : couvrent les conséquences de la responsabilité qui
incombe à l’assuré à la suite de dommages causés à autrui et dont il est juridiquement responsable.
Cette catégorie d’assurance met en jeu une troisième personne (La tierce victime ou le
bénéficiaire).
2- Les assurances de personnes : couvrent les risques portant atteinte à la personne, soit
dans son intégrité physique (assurance accident corporel, santé etc.), soit dans son existence
(assurance sur la vie).

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Il existe d’autres formes d’assurance à savoir :
La coassurance : Afin de ne pas s’exposer à une situation dépassant ses capacités
financières, l’assureur peut conclure un accord de solidarité entre plusieurs assureurs qui
s'attribuent la garantie d'un risque important.
La réassurance: est un arrangement aux termes duquel une société «le réassureur»
s’engage à indemniser une société d’assurance «la cédante» contre tout ou partie du risque qu’elle a
souscrit aux termes d’une ou plusieurs polices d’assurance.
Le Dahir formant code des obligations et contrats (DOC) pose les conditions générales de la
responsabilité contractuelle. Le code des assurances est entré en vigueur par la loi n°17-99,
promulguée par le Dahir du 3 octobre 2002, modifiée et complétée par la loi n°39-05 du 27 février
2006.
D’autres textes réglementent le domaine des assurances, par exemple le Code de commerce
maritime de 1919 et le dahir du 6 février 1963 sur les accidents du travail.

PLAN DU COURS
Notre cours est divisé en trois parties:
Partie 1 : Le contrat d’assurance
Partie 2 : Le régime juridique du contrat d’assurance
Partie 3 : Les acteurs de l’assurance

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PARTIE 1- LE CONTRAT D’ASSURANCE
Le contrat d'assurance est une convention par laquelle l'assureur s'engage à verser à l'assuré
une somme d'argent réparant le préjudice subi en cas de survenance d'un sinistre, défini en
échange du paiement d'une somme versée, soit à l'origine, soit périodiquement.
Plusieurs caractéristiques déterminent le contrat d’assurance :
Le contrat d’assurance est synallagmatique : Il crée des obligations réciproques entre les
parties. En général, pour l’assuré il s’agit de payer la prime aux dates et eux échéances convenues et
pour l’assureur d’en couvrir la prestation prévue.
Le contrat d’assurance est un contrat aléatoire : le fondement de toute assurance est basé
sur l’incertitude des parties quand le risque va se réaliser.
Le contrat d’assurance est à exécution successive : c'est-à-dire qu’il se prolonge pendant
toute la durée de la garantie. Cette durée peut être brève, assez courte voire très longue est en
même temps un élément constitutif du contrat.
Le contrat d’assurance est conclu à titre onéreux : puisqu’il se traduit toujours par le
paiement d’une prime ou d’une cotisation et en contrepartie par le versement d’une prestation.
Le contrat d’assurance est un contrat d’adhésion : parce que le déséquilibre de force est
net entre les deux parties. En effet, l’assuré signe des contrats déjà préétablis et imprimé par
l’assureur et l’assuré n’a souvent que la faculté d’accepter ou de refuser.
Le contrat d’assurance est consensuel : en principe, ce contrat suppose la rencontre des
volontés contractantes, mais il arrive qu’elles soient astreintes à s’obliger sous peine de sanctions
pénales (exemple : assurance automobile).
Le contrat d’assurance est tantôt civil tantôt commercial : Le contrat n’est pas commercial
par lui-même, mais il peut le devenir s’il est fait par un commerçant pour les besoins de son
commerce. Au regard de l’assuré, il est soit civil ou commercial selon que l’assuré est ou non
commerçant.
CHAPITRE 1- LA FORMATION DU CONTRAT D’ASSURANCE
La validité d’un contrat d’assurance s’apprécie en fonction des règles de droit commun,
notamment en matière de la capacité juridique et le consentement doit être exempt de tous vices
L’échange de consentement ne suffit pas à lui seul à former le contrat d’assurance. Le
législateur dans le nouveau Code des assurances a exigé un formalisme à respecter aux termes des
dispositions des articles 10 et 11.
SECTION 1- LES PRELIMINAIRES A LA SOUSCRIPTION DU CONTRAT
D’ASSURANCE
La formation du contrat d'assurance est généralement précédée de démarches et d'échanges
entre la personne qui veut s'assurer et l'assureur. La souscription du contrat d’assurance
commence par des pourparlers.
La rencontre entre l’offre et la demande aboutit à l’établissement d’une proposition
d’assurance souscrite par l’assuré en général et mise à sa disposition par l’assureur.

PARAGRAPHE 1 : LA PROPOSITION D’ASSURANCE


La proposition d’assurance est un imprimé par lequel un particulier ou une entreprise
demande une couverture d’assurance. Les renseignements sont destinés à éclairer la compagnie sur
la nature de l'opération et sur les faits et circonstances qui constituent pour elle des éléments
d'appréciation du risque.
Cette proposition doit contenir toutes les précisions nécessaires à l’établissement d’un
contrat définitif (risque assuré, montant de la prime…). Le proposant est tenu de déclarer toutes les
circonstances connues et de nature à faire apprécier le risque.
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Le deuxième alinéa de l’article 10 du Code des assurances prévoit expressément « La
proposition d’assurances n’engage ni l’assuré, ni l’assureur, seul le contrat constate leurs
engagements réciproques ».
La proposition de l’assuré ne constitue pas en soi en engagement juridique si elle n’est pas
complétée par un contrat définitif d’assurance signé par les deux parties.
Toutefois, elle est considéré comme acceptée la proposition faite par lettre recommandée de
proroger, de modifier ou remettre en vigueur un contrat suspendu, si l’assureur ne notifie pas son
refus de cette proposition dans les 10 jours après qu’elle lui soit parvenue.
PARAGRAPHE 2 : LE MOMENT DE LA CONCLUSION DU CONTRAT D’ASSURANCE
La lecture du Code des assurances ne fait aucun doute que le simple consentement des parties
et la proposition d’assurance ne sont pas des conditions suffisantes pour la formation du contrat.
L’article 10 précise que « …seul le contrat constate leurs engagements réciproques ».
C’est la signature de la note de couverture définie comme étant un document concrétisant
l’engagement de l’assureur et de l’assuré en attendant l’établissement de la police d’assurance, qui
engage juridiquement les parties.
Il s’agit d’un document signé unilatéralement par l’assureur qui permet à l’assuré d’être
couvert immédiatement mais de façon temporaire jusqu’à ce que le contrat d’assurance soit établi.
L’assuré qui accepte la note de couverture s’engage à payer la cotisation correspondante à la
garantie accordée et il doit vérifier que la note de couverture demeure valable jusqu’à la réception
du contrat d’assurance définitif.
SECTION 2 : LA DUREE DU CONTRAT D’ASSURANCES
La durée du contrat doit être fixée dans la police d’assurance en caractères apparents. La
méconnaissance de cette règle rendait normalement le contrat inopposable à l’assuré et par
conséquent nul de plein droit.
Tous les contrats sont signés généralement pour une durée déterminée renouvelable par tacite
reconduction.
PARAGRAPHE 1 : LA LIBERTE CONTRACTUELLE
Il revient aux parties de fixer le délai du contrat d’assurance. Ainsi, le contrat d’assurance peut
être conclu pour une durée indéterminée mais en fait déterminable. On peut souscrire un contrat
d’assurance pour un événement précis sans fixation de durée. Une fois terminé, le contrat prend
fin.
En pratique, les contrats sont conclus pour un an renouvelable par tacite reconduction.
Lorsque les parties se mettent d’accord à insérer dans le contrat une durée supérieure à 365 jours,
dans ce cas il faut mentionner la durée en caractères très apparents.
PARAGRAPHE 2 : LA CLAUSE DE TACITE RECONDUCTION
L’assureur peut prévoir dans la police d’assurance, une clause dite de tacite reconduction.
Cette clause permet de reconduire la durée du contrat à durée limitée pour une nouvelle période
mais dans la limite d’un an au maximum.
Les parties peuvent également prévoir plusieurs périodes de reconductions renouvelables sans
dépasser le plafond légal d’un an.
La tacite reconduction stipulée a des effets juridiques automatiques aux mêmes conditions
originaires.
Il existe une autre obligation d’information en vertu de L’article 7 « Lorsque le contrat
d’assurance comporte une clause de tacite reconduction, il doit également stipuler que l’assureur
avise l’assuré…de la date d’échéance et du moment dont il est redevable… ».
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SECTION 3 : LA PREUVE DU CONTRAT D’ASSURANCES
En droit des assurances et en vertu de l’article 11 du chapitre II du livre premier du Code des
assurances, le contrat d’assurance doit être rédigé par écrit.
Il en résulte que la forme écrite est la seule preuve irréfutable de son existence juridique.
PARAGRAPHE 1 : LA POLICE D’ASSURANCE
La police d’assurance est définie par le premier article du Code des assurances comme un
document matérialisant le contrat d’assurance en indiquant les conditions générales et
particulières.
Tous les termes du contrat doivent être rédigés en caractères apparents.
La forme des imprimés choisie par l’assureur engage sa responsabilité. La police se compose
des conditions générales identiques pour tous les contrats garantissant le même risque et les
conditions particulières qui adaptent le contrat à chaque assuré et aux caractéristiques de chaque
risque.
PARAGRAPHE 2 : LES CARACTERES DE LA POLICE D’ASSURANCE
Dans chaque police d'assurance doit apparaître la liste des dommages qui sont couvert par la
dite assurance y compris les exclusions. La garantie dont bénéficie l'assuré en cas de problèmes
ainsi que le montant qui sera payé, tout comme les délais du paiement.
Le contrat stipule aussi les obligations que doit assumer l'assuré, tout comme celles qui
doivent être respectées par l'assureur. Les précautions à prendre pour minimiser autant que
possible les risques de sinistres ainsi que les délais à respecter en cas de sinistre.
Généralement la police d’assurance est rédigée en trois exemplaires : un adressé à la société
d’assurance, l’autre remis à l’assuré et le dernier gardé par l’agent.
Les juges du fond ont pour obligation d’appliquer les conventions des parties sans dénaturer
les stipulations des parties.
SECTION 4 : LA MODIFICATION DU CONTRAT D’ASSURANCES
Au cours de contrat des modifications peuvent être, soit proposées par l’assureur ou l’assuré
qui souhaite changer les termes du contrat initial, soit résulter des circonstances nouvelles qui
affectent le risque déclaré à l’origine.
C’est le cas lorsque l’assureur ou l’assuré envisage de nouvelles conditions de garantie, la
suppression ou l’ajout d’exclusions, des changements relatifs aux plafonds de garantie…
PARAGRAPHE 1 : LA MODIFICATION DU CONTRAT D’ASSURANCE DU FAIT DE
L’ASSUREUR
Lorsque l’assureur propose de revoir les dispositions du contrat initial, il doit dans tous les cas
recueillir l’accord de l’assuré qui doit être matérialisé par un avenant, écrit et signé des parties.
En l’occurrence, l’assuré peut toutefois refuser les modifications proposées. L’assureur doit
alors maintenir les conditions de garanties initiales.
PARAGRAPHE 2 : LA MODIFICATION DU CONTRAT D’ASSURANCE DU FAIT DE
L’ASSURE
Aux termes de l’article 10 alinéa 3 du Code des assurances, la demande de modification doit
être faite par lettre recommandée au siège social de l’assureur, l'assuré pourra la considérer comme
acceptée si l'assureur ne la refuse pas dans le délai de dix jours. (EX modification du risque
couvert…).

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PARAGRAPHE 3 : LES MODIFICATIONS LIEES A L’EVOLUTION DU RISQUE
L’article 20 paragraphe 4 du Code des assurances oblige l’assuré à déclarer, en cours de
contrat, les circonstances nouvelles qui ont pour conséquence, soit d’aggraver les risques, soit d’en
créer de nouveaux et rendent de ce fait inexactes les déclarations du risque faites lors de la
conclusion du contrat. Il convient en général de distinguer deux cas de figures:
1-L’aggravation du risque : C’est le cas, par exemple, de l’automobiliste qui veut utiliser
son véhicule à des fins professionnelles alors qu’il n’est assuré que pour des déplacements privés.
L'assuré doit déclarer ces circonstances nouvelles à l'assureur dans un délai de huit jours, de sa
part l'assureur doit dire, dans les dix jours, s’il envisage de résilier ou de maintenir la garantie avec
une majoration de la cotisation.
2-La diminution du risque : Dans le cas où, pour le calcul de la cotisation, l'assureur a tenu
compte de certaines circonstances mentionnées dans le contrat et que celles-ci vient à disparaître,
le montant de la cotisation doit être réduit.
Un refus de l'assureur de réduire le montant de la cotisation autorise l'assuré à résilier le
contrat. La résiliation prend effet vingt jours après la dénonciation faite par l’assuré par lettre
recommandée.
CHAPITRE 2 : L’EXTINCTION DU CONTRAT D’ASSURANCE
La nullité ne doit pas être confondue avec la résiliation. La nullité est une cause de rupture du
contrat avec un effet rétroactif aux contractants. Le contrat est censé n’avoir jamais été conclu,
l’assureur doit restituer à l’assuré les primes perçues comme il est en droit de récupérer les sommes
versées à l’assuré.
La résiliation : Selon le Code des assurances, l’article 8 dispose « dans tous les cas où le
souscripteur a la faculté de demander la résiliation… » De même l’article 13 dispose « …qu’en cas
de retrait d’agrément de l’entreprise d’assurance et de réassurance, les contrats souscrits sont
résiliés de plein droit ».
SECTION 1 : LES CAS D’EXTINCTION DE PLEIN DROIT
Il existe plusieurs cas de résiliation qui mettent fin aux effets du contrat d’assurance :
résiliation par suite de retrait d’agrément de la société d’assurance ou de liquidation judiciaire, de
la perte de la chose assurée ou de sa réquisition.
PARAGRAPHE 1 : LA RESILIATION PAR LE RETRAIT D’AGREMENT OU PAR LA
LIQUIDATION
L’article 13 du Code des assurances pose comme cause de résiliation du contrat la perte de
l’agrément. Cette disposition vise à protéger l’intérêt des assurés.
La liquidation de l’entreprise peut être la conséquence directe du retrait d’agrément. L’article 27
du Code des assurances prévoit que dans ce cas le contrat prend fin 30 jours après la déclaration de
la liquidation.
Pendant ce délai la liquidation ne produit pas effet à l’égard des contractants qui restent tenus
à leurs obligations. Passé ce délai, la résiliation intervient de plein droit.
PARAGRAPHE 2 : LA RESILIATION PAR LA PERTE OU PAR LA REQUISITION
DES CHOSES ASSUREES
En cas de perte de la chose assurée résultant d’un évènement non prévu par la police
d’assurance, l’assurance prend fin de plein droit et l’assureur doit restituer à l’assuré la portion de
la prime payée d’avance et afférente au temps pour lequel le risque n’est pas couru (article 29).
La réquisition de tout ou partie d’une chose entraîne de plein droit la résiliation à condition
d’en aviser l’assureur par lettre recommandée en précisant les biens sur lesquels porte la

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réquisition. En contrepartie, l’assureur doit restituer à l’assuré la portion de prime payée d’avance
et afférente au temps où le risque n’est plus couru.
Le législateur donne comme alternative à l’assuré de demander à l’assureur de substituer à la
résiliation, la simple suspension des effets du contrat en vue de le remettre en vigueur sur des
risques similaires.
SECTION 2 : L’EXTINCTION A L’INITIATIVE DES PARTIES
Avant d’aborder les cas de résiliation émanant des parties au contrat par les clauses
résolutoires, il convient de préciser que le contrat prend fin dès son échéance c'est-à-dire que les
parties n’ont pas inséré la clause de tacite reconduction.
PARAGRAPHE 1 : LES CAS DE RESILIATION INVOQUES PAR L’ASSUREUR
Unilatéralement, l’assureur a le droit de résilier le contrat d’assurance à titre de sanctions
prises à l’encontre de l’assuré lorsque ce dernier ne remplit pas ces obligations contractuelles ou
par suite de sinistre.
1- La résiliation pour non-paiement de prime : Le Code des assurances octroie à
l’assureur deux voies pour revendiquer ces droits.
La première est expressément prévue par le DOC, en pareil cas, la partie lésée peut demander
soit le respect des engagements ou la résiliation du contrat avec des dommages-intérêts.
La seconde voie est posée par l’article 21 du Code des assurances : si l’assuré ne paye pas à son
échéance la prime, l’assureur peut lui adresser une lettre recommandée sous forme de mise en
demeure qui fait courir un délai de 20 jours.
A l’expiration de ce délai, l’assuré ne paye pas sa prime, la garantie est suspendue et elle
commence à courir un second délai de 10 jours, à l’issue duquel l’assureur peut résilier le contrat.
2- La résiliation en cas d’omission ou d’inexactitude dans la déclaration du risque :
Une déclaration défectueuse du risque ne donne pas automatiquement lieu à la rupture du
contrat. Il convient de distinguer deux situations :
Situation 1 : Si ladite omission ou déclaration inexacte est constatée avant le sinistre,
l’assureur a le choix soit de maintenir le contrat moyennant une augmentation de prime acceptée
par l’assuré, soit de résilier le contrat 10 jours après notification adressée à l’assuré par lettre
recommandée.
Situation 2 : Dans la seconde hypothèse, la constatation qu’après sinistre, l’indemnité est
réduite en proportion du taux des primes payées par rapport aux taux des primes qui auraient été
dues, si les risques avaient été complètement et exactement déclarés.
3- La résiliation en cas d’aggravation du risque : l’aggravation du risque peut provenir
du fait de l’assuré qui envisage des modifications à la structure ou à l’activité de son
entreprise ou d’une intervention extérieure.
L’assuré doit déclarer dans les 8 jours les aggravations de risques. L’assureur a la faculté soit de
résilier le contrat, soit de proposer un nouveau taux de prime (article 24).
4- La résiliation en cas de sinistre : le contrat d’assurance peut prévoir pour l’assureur la
faculté de résiliation après sinistre. Cependant, cette résiliation ne peut prendre effet que
dans le délai d’un mois à dater de la réception de la notification par l’assuré.
PARAGRAPHE 2 : LES CAS DE RESILIATION INVOQUES PAR L’ASSURE
La législation relative aux assurances autorise également l’assuré à résilier le contrat en cas de
disparition des circonstances d’aggravation du risque. Le refus de l’assureur de réduire la prime
d’assurances à la suite de cette disparition donne lieu à la résiliation du contrat d’assurance (article
25).

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CHAPITRE 3 : LE CONTENTIEUX GENERAL DU CONTRAT D’ASSURANCE
Jusqu’à l’indépendance, le contrat d’assurance relevait de la compétence des tribunaux
français. Mais depuis, ce contrat relève du système judiciaire marocain.
SECTION 1 : LA COMPETENCE DES JURIDICTIONS DANS LE CONTENTIEUX
D’ASSURANCES
Il est surprenant que le Code des assurances ne précise pas la compétence des tribunaux par
conséquent, il faut se référer aux normes de droit commun de compétence.
PARAGRAPHE 1 : LA COMPETENCE TERRITORIALE
Le défendeur est assigné devant le tribunal du domicile ou de la résidence de l’assuré, à défaut,
devant le tribunal du domicile de l’agent de l’entreprise d’assurance.
L’objectif est de permettre au tribunal de vérifier sur place les constations relevées par les
experts.
PARAGRAPHE 2 : LA COMPETENCE D’ATTRIBUTION
Selon la qualification traditionnelle, le contrat d’assurance peut être civil, commercial ou mixte
en fonction de la qualité des parties. Lorsque les parties sont toutes deux commerçants, leur litige
relève du tribunal de commerce. Si aucune d’elle n’est commerçante, leur litige doit être soumis au
tribunal de première instance.
Quand les parties ont des qualités différentes, le contrat est dit mixte, l’article 4 du code de
commerce précise « Lorsque l’acte est commercial pour un contractant et civil pour l’autre, les
règles du droit commercial s’appliquent à la partie pour qui l’acte est commercial; elles ne peuvent
opposées à la partie pour qui l’acte est civil, sauf disposition spéciale contraire ».
Le Code des assurances contient également un volet pénal ouvrant ainsi la voie au plusieurs
sanctions pénales (amendes, peines d’emprisonnement).
A titre d’exemple, l’article 130 du Code des assurances disposes « Est passible d’une amende
de deux cents à quatre cents Dirhams, tout conducteur de véhicule d’automobile qui n’aura pas été
en mesure de présenter le document faisant présumer que l’obligation d’assurance a été
satisfaite… ».
SECTION 2 : LA PRESCRIPTION
L’article 36 du Code des assurances prévoit « Toutes actions dérivant d’un contrat
d’assurance sont prescrites par deux ans à compter de l’évènement qui y donne naissance ».
Néanmoins, les actions dérivant d’un contrat d’assurance de personnes sont prescrites par
cinq ans et dix ans dans le contrat d’assurance vie lorsque le bénéficiaire est une personne distincte
du souscripteur.
PARAGRAPHE 1 : LE MODE DE CALCUL DE LA PRESCRIPTION
Il faut préciser que le Code des assurances ne précise pas clairement le mode de calcul de la
prescription, encore faut-il se rabattre sur la législation commune représentée par le Dahir formant
code des obligations et contrats DOC.
PARAGRAPHE 1 : LE MODE DE CALCUL DE LA PRESCRIPTION
Toutefois, le législateur prévoit d’autres modes de calcul de la prescription :
Hypothèse 1 : le point de départ en cas d’omission, de déclaration inexacte sur le risque
couru, le délai commence à courir du jour où l’assureur a eu connaissance.
Hypothèse 2 : en cas de non-paiement de primes, le délai de la prescription commence après
l’expiration du délai de la suspension (10 jours).

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Hypothèse 3 : le point de départ en cas de sinistre, le délai commence à courir du jour où les
intéressés en ont eu connaissance.
Hypothèse 4 : le délai de la prescription pour les assurances de responsabilité civile ne court
que du jour ou le tiers a exercé une action en justice contre l’assuré.
PARAGRAPHE 2 : LES CAUSES DE SUSPENSION DE LA PRESCRIPTION
L’article 379 du DOC dispose « La prescription ne court point contre les mineurs non
émancipés et autres incapables s’ils n’ont pas de tuteur, de conseil judiciaire ou de curateur
jusqu’après leur majorité, leur émancipation ou la nomination d’expert légal ».
La suspension de la prescription s’explique par l’incapacité d’agir.
PARAGRAPHE 3 : LES CAUSES D’INTERRUPTION DE LA PRESCRIPTION
L’interruption a pour effet d’annuler le temps écoulé, un nouveau délai de prescription
commence à courir à compter de la date de l’acte interruptif. Ainsi toute demande judiciaire ou
extra judiciaire ou toute action de justice en attendant la solution définitive constitue une cause
d’interruption de la prescription.
CHAPITRE 4 : LES ELEMENTS DU CONTRAT D’ASSURANCE
Ce qui distingue le contrat d’assurance en général des autres contrats, c’est la réunion de trois
éléments : le risque, la prime, et le sinistre.
SECTION 1 : LE RISQUE ASSURE
Le Code des assurances ne définit pas le risque mais on peut le définir comme un élément
fondamental aléatoire et incertain ce qui veut dire qu’il ne dépend pas de la volonté des parties et
dont la réalisation est redouté par l’assuré.
PARAGRAPHE 1 : LA DETERMINATION DU RISQUE PAR LES PARTIES
Le principe de base qui domine le risque est le principe de la libre détermination de la garantie
par les parties au contrat d’assurance. Cependant, le législateur a posé simultanément des
restrictions légales obligatoires à cette libre définition de la garantie.
- Les restrictions obligatoires sur une chose non existante : le risque doit être possible. En
revanche, si la chose assurée n’existe pas, l’assurance est nulle.
- La garantie porte sur un évènement réalisé avant la conclusion du contrat : le risque doit être
un évènement futur et non déjà réalisé au moment du contrat.
La garantie de l’évènement dépendant de la volonté de l’assuré : l’article 17 du Code des
assurances pose la règle suivante « …l’assureur ne répond pas, nonobstant toute convention
contraire, des pertes et dommages provenant d’une faute intentionnelle ou dolosive de l’assuré ».
La faute intentionnelle fait disparaître l’aléa.
PARAGRAPHE 2 : LA DECLARATION INITIALE DU RISQUE
Cette déclaration de l’assuré (article 20 du Code des assurances) revêt une importance
particulière parce que c’est en fonction de cette déclaration que l’assureur fixera le montant de la
prestation.
Le souscripteur a pour obligation d’apprécier toutes les circonstances pouvant avoir un impact
direct sur le risque, notamment les évènements liés à la personne du souscripteur, la situation ou
l’état du meuble ou de l’immeuble, sa destination, les antécédents du risque…
Par ailleurs, tous les contrats d’assurance comportent des exclusions à l’engagement de
l’assureur. Pour qu’elle soit valable, l’exclusion doit faire l’objet d’une clause expresse insérée dans
le contrat. En plus d’être écrite, il faut que l’exclusion soit précise sur un point particulier pour que
l’assuré sache exactement à quoi l’assureur s’engage.
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PARAGRAPHE 3 : LA DECLARATION EN COURS DE CONTRAT
Il s’agit d’une déclaration qui porte sur des circonstances postérieures à la date de
conclusion du contrat et dont l’assuré n’a eu connaissance qu’après cette date. Les circonstances à
déclarer doivent répondre à plusieurs caractères.
Les cas d’aggravation du risque :
Les circonstances doivent avoir un lien direct avec le risque.
Les circonstances doivent être connues du souscripteur, soit parce qu’il en a été à l’origine, soit
qu’elles ont été portées à sa connaissance.
Les circonstances ne doivent pas être exclues à l’avance par la police d’assurance.
Les circonstances doivent influer l’opinion de l’assureur.
Les cas de disparition du risque : Deux conditions sont nécessaires. Il faut d’abord que l’une
des circonstances aggravantes ait disparu en cours du contrat. Ensuite, il faut que la prime ait été
fixée à l’origine en considération de circonstances aggravantes spécifiées dans la police.
PARAGRAPHE 4 : LES SANCTIONS DE LA MAUVAISE DECLARATION DU RISQUE
Le Code des assurances distingue deux catégories de sanctions en fonction de la mauvaise foi
de l’assuré ou de sa bonne foi.
- La sanction en cas de mauvaise foi ;
- La sanction en cas de bonne foi ;
La sanction en cas de mauvaise foi : l’article 30 du Code des assurances dispose « …, le
contrat d’assurance est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la part de
l’assuré quand cette réticence ou cette fausse déclaration change l’objet du risque…, alors même
que le risque … a été sans influence sur le sinistre ».
La sanction en cas de bonne foi : l’article 31 du Code des assurances dispose « L’omission
ou la déclaration inexacte de la part de l’assuré dont la mauvaise foi n’est pas établie n’entraîne pas
la nullité… » Cet article s’applique que lorsque le souscripteur n’a pas exactement déclaré les
circonstances du risque, suite d’une négligence.
SECTION 2 : LE SINISTRE
La réalisation du risque peut être définie comme étant le moment ou l’obligation de l’assureur
est constituée. De son côté, l’assuré qui réclame la garantie doit rapporter la preuve de son droit à
cette garantie, mais aussi accomplir certaines obligations sous peine d’encourir la déchéance.
PARAGRAPHE 1 : LA DECLARATION DU SINISTRE
L’article 20 du Code des assurances dispose « L’assuré est obligé…de donner avis à l’assureur, dès
qu’il en a eu connaissance et au plus tard dans les cinq (5) jours de la survenance de tout sinistre … ».

L’assuré doit prendre toutes les mesures susceptibles de limiter l’importance des
conséquences dommageables.
PARAGRAPHE 2 : LA SANCTION DU DEFAUT DE DECLARATION
La sanction de l’irrespect du délai de déclaration d’un sinistre ou même le retard de
déclaration est en principe la déchéance.
Il convient de préciser que les déclarations complémentaires et la communication de pièces
auxquelles est tenu l’assuré ne peuvent entraîner la déchéance. Celles-ci peuvent se faire avec un
certain décalage.

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PARAGRAPHE 3 : L’INDEMNITE DU SINISTRE
Dans les assurances de personnes, la détermination de la prestation dépend de la volonté des
parties, elle est fixée par conséquent dans le contrat. Conjointement, dans les assurances de
dommages, elle est déterminée en fonction du préjudice subi par l’assuré.
Les modes de règlement se fondent en une prestation pécuniaire mais les parties peuvent
convenir d’un règlement en nature.
En principe, l’assureur dispose généralement d’un délai d’un mois à compter de l’accord
amiable ou la décision judiciaire ayant acquis l’autorité de la chose jugée pour payer la prestation.
Le défaut de paiement engage la responsabilité contractuelle de l’assureur par le biais de sa mise
en demeure par lettre recommandée, télégramme, citation en justice (article 255 du DOC). Des
dommages intérêts peuvent être dus soit à raison de l’inexécution de l’obligation soit à raison du
retard dans l’exécution.
D’autres intérêts peuvent s’additionner au montant de l’indemnité. L’assuré peut demander en
plus que les intérêts moratoires dont le taux est fixé par la loi en raison du retard subi, demander
également les intérêts compensatoires pour couvrir le dommage supplémentaire causés.
SECTION 3 : LA PRIME
La prime est la cotisation ou la rémunération que l’assuré s’engage à verser d’avance à
l’assureur en contre partie du risque pris en charge par ce dernier.
La détermination du montant de la prime est calculée par le principe de sa proportionnalité à
l’intensité du risque.
PARAGRAPHE 1 : LA BONIFICATION ET LA MAJORATION DE LA PRIME
L’indexation de la prime s’articule sur la bonification et la majoration.
Les bonifications : Les contrats d’assurance peuvent stipuler dans le contrat une diminution de
prime pour plusieurs raisons, (EX l’assuré n’a pas commis de sinistre durant une certaine période,
sa participation aux bénéfices de la société d’assurance…)
L’octroi de la bonification se fait de deux manières :
1- La méthode « ristourne » basée sur une diminution rétroactive de la prime par rapport à
une période de référence. Exemple : 10 % après une période de deux ans sans sinistre.
2- La seconde méthode consiste à réduire la prime pour l’avenir.
Les majorations : augmentent par ailleurs le taux de la prime lorsque le risque se trouve aggravé
à la souscription ou en cours du contrat.
PARAGRAPHE 2 : LA SANCTION DU NON-PAIEMENT DE LA PRIME
Le paiement de la prime à plusieurs formes : en espèce, par remise ou envoi de chèque, par
virement ou mandat. Le non-respect de cette obligation donne lieu à la mise en demeure puis la
suppression de la garantie et enfin la résiliation du contrat d’assurance.

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PARTIE 2 : LE REGIME JURIDIQUE DES CONTRATS
D’ASSURANCES
Le contrat d'assurance est devenu un "grand contrat" en raison de sa place dans l'économie. Il
existe en général deux grands types d'assurances.
Une assurance de personnes est un contrat passé entre un assureur et un assuré qui,
moyennant le paiement d’une prime, est dédommagé en cas de maladie, d’accident corporel ou de
décès.
Deuxième Partie: Le régime Juridique des Contrats d’Assurances
Les assurances dommages visent la protection du patrimoine, elles sont par conséquent aussi
nombreuses que la variation des risques qui peuvent menacer ce patrimoine. Elles sont dominées
par le principe indemnitaire.
CHAPITRE 1 : LE PRINCIPE INDEMNITAIRE DES ASSURANCES DOMMAGES
Le Code des assurances prévoit « L’assurance relative aux biens est un contrat d’indemnité.
L’indemnité due par l’assureur à l’assuré ne peut pas dépasser le montant de la valeur de la chose
assurée au moment du sinistre ».
En clair, le but de cette assurance est de compenser le préjudice subi par l’assuré du fait de la
perte, du vol, de la destruction ou de l’endommagement du bien assuré.
Dans le cadre de ce principe indemnitaire, l’évaluation du dommage est limitée selon deux
considérations le préjudice réellement subi par l’assuré et la valeur de la chose assurée.
Section 1 : La portée du principe indemnitaire
Le préjudice doit être soigneusement évalué, son règlement doit permettre à l’assuré de se
retrouver dans la situation où il était avant le sinistre.
Il s’agit de régler tout le préjudice mais rien que le préjudice. En aucun cas le règlement ne
peut être supérieur au préjudice subi.
Autrement dit, le caractère indemnitaire s’oppose d’encourager certaines spéculations.
PARAGRAPHE 1 : LA LIMITATION DE LA GARANTIE AU PREJUDICE
REELLEMENT SUBI
L’article 39 du Code des assurances précise « …la valeur de la chose assurée au moment du
sinistre ». L’application de ce principe empêche de bénéficier d’une indemnité correspondant à la
valeur neuve de la chose détruite. L’assureur doit donc rechercher la valeur réelle vénale de celle-ci.
PARAGRAPHE 2 : LA NOTION DE LA VALEUR ASSUREE
L’indemnité d’assurance est toujours limitée au dommage subi, c’est donc toujours la valeur
réelle de la chose assurée fixée par l’assuré qui servira de base pour la fixation de la prestation.
Pour éviter toute contestation sur la valeur réelle de la chose assurée, les parties au contrat
recourent souvent à la formule de « la valeur agrée ».
La valeur agrée est déterminée par un expert.
Pour déterminer la valeur de l’objet au moment du sinistre et connaître le montant de la
prime que l’assuré doit verser à la compagnie d’assurance, il est indispensable de recourir à une
expertise.
Cependant, le recours à la valeur agrée n’est pas indispensable lorsque l’assureur connaît la
valeur exacte de la chose. Exemple : les voitures neuves.
SECTION 2 : LES DOMMAGES LAISSES A LA CHARGE DE L’ASSURE
L’article 43 du Code des assurances, dispose : « S’il résulte des estimations que la valeur de la
chose assurée excède au jour du sinistre la somme garantie, l’assuré est considéré comme restant
son propre assureur pour l’excédent, … ».

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D’après ce texte, il existe des cas limités ou l’assuré supporte une partie des pertes subies : la
sous-assurance, les découverts et franchises.
PARAGRAPHE 1 : LA SOUS- ASSURANCE
Dans les assurances où le montant de la valeur assurée est déterminable, le propriétaire d'une
chose peut ne l'assurer que pour une partie de sa valeur, et choisir de conserver une partie du
dommage à sa charge en cas de sinistre, notamment pour limiter le montant des primes.
Exemple 1 : un incendie ravage la cuisine de Mr X et Mme Y. Des 50.000 Dirhams de dégâts
de la cuisine, seulement 30.000 Dirhams sont remboursés. C'est une conséquence de la règle de
proportionnalité. Cette règle sanctionne les assurés parce que la prime d'assurance payée était
inférieure à ce qu'elle devait être.
Exemple 2 : Imaginez que vous donnez en location un rez-de-chaussée qui est utilisé comme
bureau. Plus tard, il devient le local d'un épicier et vous oubliez de le signaler à votre assurance.
Dans ce cas, vous êtes sous-assuré parce que la prime pour l'épicerie est plus élevée que celle du
bureau. Les dégâts seront remboursés mais selon la règle de proportionnalité.
PARAGRAPHE 2 : LES DECOUVERTS ET FRANCHISES
Le découvert obligatoire a pour objet de laisser à l’assuré une part du dommage, fixée en
pourcentage ou arrêtée à une somme forfaitaire.
Il a pour objet de "moraliser" l'assurance, et de faire en sorte d'obliger l'assuré à faire preuve
de vigilance.
Les découverts ont également pour effet d'entraîner une diminution du taux de prime.
La franchise, c'est la somme d'argent qui restera à votre charge en cas de sinistre dont vous
êtes responsable. Donc, plus la franchise est élevée, plus vous aurez à mettre de votre poche pour
réparer les préjudices subis.
Il convient de distinguer deux sortes de franchises, la franchise simple et la franchise absolue.
La franchise simple : selon laquelle l'assureur par clause conventionnelle ne prend pas en
charge les sinistres inférieurs à un montant déterminé. Sont ainsi seuls garantis les sinistres d'une
certaine importance. Ne sont donc pas garantis tous les petits sinistres qui ont pour effet d'alourdir
les coûts de gestion des assureurs.
La franchise absolue : est une somme ou un pourcentage qui est déduit systématiquement de
tous les sinistres. L'assureur limite son indemnisation totale sur l'année à un montant maximal
déterminé dans la police. Cette clause permet à l'assureur de se prémunir contre un sinistre d'un
montant exceptionnel.
SECTION 3 : LA SUR ASSURANCE ET ASSURANCE MULTIPLE
L’indemnité en matière d’assurance ne doit pas être supérieure au préjudice effectivement
subi afin d’éviter tout enrichissement sans cause. C’est le cas également d’assurances multiples
dans lequel l’assuré souscrit plusieurs contrats pour garantir un même risque.
PARAGRAPHE 1 : LA SUR ASSURANCE
La sur assurance est définie par la souscription d’un contrat d’assurances pour garantir un
même risque pour une somme supérieure au montant maximum du risque réalisable. Sur cette
question, le Code des assurances distingue deux cas de figure :
La sur assurance frauduleuse ou dolosive : l’article 41 du Code des assurances prévoit
« lorsqu’un contrat d’assurance a été consenti pour une somme supérieure à la valeur de la chose
assurée, s’il y a eu dol ou fraude …, l’autre partie peut en demander la nullité et réclamer, en outre,
des dommages et intérêts ».
La sur assurance non frauduleuse : selon le deuxième alinéa du même article, le contrat
d’assurance est valable mais seulement jusqu’à concurrence de la valeur réelle des objets assurés.

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PARAGRAPHE 2 : LES ASSURANCES MULTIPLES
Elles peuvent être contractées plusieurs fois afin de couvrir simultanément le même risque. Il
y a "cumul" d'assurances lorsque plusieurs assureurs couvrent l'intégralité d'un même risque.
Exemple : Père de famille qui assure l'appartement de son fils étudiant qui l'assure de son côté.
La solution est donnée par le Code des assurances « Celui qui s’assure pour un même intérêt,
contre un même risque, auprès de plusieurs assureurs, doit donner immédiatement à chaque
assureur connaissance de l’autre assurance. … faire connaître les dénominations des assureurs avec
lesquels d’autres assurances ont été contractées et indiquer les sommes assurées ».
L’assurance cumulative obéit à trois règles :
1- L’assuré doit déclarer à chaque assureur l’existence des autres assurances couvrant le risque.
2- L'indemnité ne peut dépasser le montant du préjudice subi par l'assuré, même si la valeur
assurée par l'ensemble des contrats en est supérieure. C’est le principe de proportionnalité posé par
l’article 39 du Code des assurances.
3- Le règlement et la charge de l'indemnité se partage entre les divers assureurs
proportionnellement des sommes assurées. Cette solidarité s’applique que s’elle est expressément
stipulée dans le contrat d’assurance si non l’assuré a le droit de choisir l’assureur qui va
l’indemniser.
SECTION 4 : LA SUBROGATION LEGALE DE L’ASSUREUR
L’assuré ne peut en aucun cas additionner les indemnités d’assurance avec celle qu’il serait en
droit de réclamer au tiers responsable du dommage. Dans cette perspective, le Code des assurances
autorise l’assureur de récupérer les sommes allouées à l’assuré par la subrogation. (Article 47 du
code des assurances).
PARAGRAPHE 1 : LES CONDITIONS DE LA SUBROGATION
La subrogation peut être légale, par le simple fait pour l’assureur d’indemniser son assuré, ou
conventionnelle, par la signature d’un reçu-quittance subrogatoire par lequel l’assuré reconnaît
avoir reçu une somme d’argent de son assureur et lui concède en conséquence ses droits et recours
envers le tiers responsable.
La subrogation n’est possible que dans les cas suivants :
1-L’assureur doit tout d’abord payer l’indemnité suite au sinistre. Faute de paiement, l’action
subrogatoire de l’assureur est irrecevable.
2-L’assuré dispose d’une action directe contre le tiers auteur du dommage si le montant de
l’indemnité ne couvre pas l’intégralité du dommage. Il en résulte que, la subrogation n’exerce que
dans la limite de ce que l’assureur a déboursé.
Par ailleurs, la subrogation s’applique aux assurances de chose comme dans les assurances de
responsabilité mais elle ne peut s’exercer à l’égard de certaines personnes, EX, les conjoints,
ascendants, descendants, alliés, employés, ouvriers ou domestiques, sauf le cas de malveillance
commise par une de ces personnes .
PARAGRAPHE 2 : LA SUBROGATION REELLE
Les créanciers privilégiés ou hypothécaires suivant leur rang bénéficient des indemnités
d’assurance en cas de la perte ou la détérioration de la chose suite à un incendie, une grêle…
L’intérêt est d’éviter que l’indemnité ne soit versée indûment à l’assuré débiteur et échappe ainsi au
gage général des créanciers qui remplacent ainsi l’assuré pour bénéficier des indemnités.
Lorsque le risque se réalise, les créanciers doivent suivre plusieurs démarches ou procédures
auprès des assureurs et auprès de l’assuré- débiteur. Ils doivent à la fois faire opposition au
paiement de l’indemnité à l’assuré en demandant directement son paiement à l’assureur et il faut
diligenter une action contre l’assuré pour revendiquer leurs droits à l’assuré.
Il convient de préciser que l’action civile des créanciers privilégiés se prescrit selon les règles
de droit commun c'est-à-dire 15 ans et non celle prévues par le Code des assurances (2 ans).
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Cette substitution de prestations de l’assuré reste limitée aux stipulations de la police
d’assurance. L’assureur est en droit d’opposer aux créanciers les exceptions découlant des
conditions fixées dans le contrat : exclusions de risques, suspensions, nullités…
CHAPITRE 2 : LES ASSURANCES AUTOMOBILES
Une assurance automobile au Maroc est une assurance destinée aux véhicules terrestres. Elle
est obligatoire depuis 1969 et elle est régie actuellement par le Code des assurances. Son but
principal est d'apporter un soutien financier face aux pertes subies par un assuré ou une personne
tierce, notamment lors d'un accident de la route, mais aussi en dehors de la circulation.
SECTION 1 : LA DETERMINATION DE LA GARANTIE EN MATIERE AUTOMOBILE
L’assurance automobile est une assurance de responsabilité civile" garantit l'indemnisation
des dommages matériels et corporels causés à autrui par le conducteur de la voiture lors d'un
accident. Donc, l'assurance responsabilité civile est la garantie minimum obligatoire à souscrire.
À cette garantie s'ajoutent d’autres garanties complémentaires facultatives, telles que la
garantie dommages collisions...
PARAGRAPHE 1 : LA DETERMINATION DE LA GARANTIE INHERENTE AUX
PERSONNES
Les dommages occasionnés aux tiers engagent la responsabilité du conducteur à l’occasion de
la circulation ou hors circulation routière.
Outre le souscripteur du contrat d’assurance, la garantie s’étend à toute personne qui conduit
le véhicule avec autorisation du souscripteur ou du propriétaire à condition que le conducteur ait
titulaire de tous les documents obligatoires (permis de conduire...) et en état de validité.
PARAGRAPHE 2 : LA DETERMINATION DE LA GARANTIE INHERENTE AUX
VEHICULES ET LES CONDITIONS DE TRANSPORT
L’obligation s’applique à tous les véhicules terrestres à moteur pouvant transporter des
personnes ou des choses. En principe, il faut distinguer deux formes de garanties :
Des véhicules destinés au transport en commun à condition que les passagers soient
transportés à l’intérieur de véhicule.
Des véhicules destinés au transport de marchandises à condition que les passagers soient
transpostés à l’intérieur.
PARAGRAPHE 3 : LA DETERMINATION DE LA GARANTIE INHERENTE A
L’USAGE DU VEHICULE ET AUX MONTANTS DE LA GARANTIE
Le véhicule assuré doit être employé selon l’usage déclaré lors de la souscription du contrat, le
changement de destination est en principe une clause de non assurance, il peut constituer une
aggravation de risque. Le contentieux de la nature du transport entre l’assuré et l’assureur relève de
l’appréciation des juges du fond.
SECTION 2 : LE FONDS DE GARANTIES DES ACCIDENTS DE LA CIRCULATION
Le législateur a institué le 22 février 1955 un fonds de garantie qui a pour objet d’indemniser
les victimes d’accidents corporels de la circulation dont les auteurs sont inconnus, insolvables et
non assurés mais aussi en cas de défaillance de l’entreprise d’assurance. Exemple : les sinistres
occasionnés par des voitures volées.
PARAGRAPHE 1 : LE FONCTIONNEMENT ET LA GESTION DU FONDS
Ce fonds contrôlé par le Ministère des finances est doté de la personnalité morale est alimenté
notamment par une contribution obligatoire de toutes les entreprises d’assurances agrées pour
pratiquer les opérations d’assurances contre les risques de toute nature résultant de l’emploi de
véhicules automobiles et des cycles à moteur.

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PARAGRAPHE 2 : LES LIMITES DE L’INTERVENTION DU FONDS
Le fonds de garanties n’intervient que pour les dommages corporels et non moraux causés aux
victimes sur le territoire marocain par des véhicules automobiles à moteur.
Le fonds de garanties intervient dans le cas où l’auteur de l’accident est inconnu, le cas
d’insolvabilité du responsable de l’accident et dans le cas des sociétés d’assurance dissoutes.
PARAGRAPHE 3 : LA PROCEDURE D’INDEMNISATION
La procédure devant le fonds varie selon les cas:
Cas 1 : Lorsque l’auteur de l’accident est inconnu, la victime doit formuler la demande dans un
délai de 3 mois.
Cas 2 : Lorsque l’auteur de l’accident est connu mais non assuré et insolvable : la demande doit
formuler dans les mêmes conditions que le premier cas.
Cas 3 : Lorsque l’auteur de l’accident est assuré mais l’assureur lui oppose la non assurance : le
Code des assurances oblige dans ce cas l’assureur de signaler tous les accidents non couverts au
fonds de garantie.
SECTION 3 : LES EXCLUSIONS
Plusieurs exclusions existent qui limitent la garantie.
L’exclusion est ce qui n’est pas garantie par le contrat d’assurance, il en existe deux types :
celles imposées par la loi (amendes, incendie volontaire) et celles prévues par les compagnies
d’assurances, comme par exemple les dommages dus à l'humidité.
PARAGRAPHE 1 : LES EXCLUSIONS PROPRES A L’ASSURE ET A CERTAINES
PERSONNES
Plusieurs hypothèses d’exclusions peuvent être avancées par l’assureur :
Pour l’assuré : Les dommages causés intentionnellement par le souscripteur.
La conduite sans permis de conduire valable ou sans satisfaire aux prescriptions et obligations
légales : visite médicale, visite technique du véhicule.
Pour les tiers : sont exclus les dommages causés à des tiers lorsque le véhicule assuré destiner
au transport de marchandises transporte un nombre excédents de personne hors cabine ou dépasse
celui prévu par l’autorisation de transport. Le même raisonnement s’applique aux véhicules à deux
roues.
PARAGRAPHE 2 : LES EXCLUSIONS LIEES AUX CONDITIONS DE TRANSPORT
Sont également exclues de la garantie les dommages causés par le véhicule lorsqu’il transporte
des matières inflammables, corrosives ou comburantes. Nous pouvons ajouter également le
transport à titre onéreux, si le contrat n’est pas souscrit pour un tel usage…
SECTION 3 : L’INDEMNISATION DES VICTIMES DES ACCIDENTS DE LA
CIRCULATION
L’assureur doit être informé dans les cinq jours ouvrés. Les victimes d’accident de la route
peuvent bénéficier d’indemnisations pour les dommages corporels ou matériels. L’indemnisation
est fixée à l’issue soit d’une décision judiciaire, soit par accord transactionnel.
PARAGRAPHE1 : L’INDEMNISATION PAR ACCORD TRANSACTIONNEL
C’est l’assureur qui adresse un courrier à la victime pour l’informer de ses droits : obtention
gratuite du procès-verbal de Gendarmerie ou de police, assistance de l’avocat ou du médecin de son
choix. Un questionnaire portant également sur la description des dommages, peut être ajouté.
PARAGRAPHE 2 : L’INDEMNISATION PAR DECISION JUDICIAIRE
En cas d’échec de la procédure transactionnelle, toute victime d’accident de circulation en tant
que conducteur, passager, piéton ou cycliste peut porter l’affaire à la justice à condition que la

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victime prouve l’existence d’un fait dommageable, et un lien de cause à effet entre ce fait et son
préjudice.
L’action est dirigée contre le responsable de l’accident qui va donner lieu à l’indemnisation de
la victime à la charge de l’assureur dans les limites de la garantie prévue au contrat d’assurance.
CHAPITRE 3 : LES ASSURANCES DE PERSONNES
Les assurances de personnes comportent des assurances sur la vie en cas de décès ou de vie,
les assurances contre les accidents corporels et contre la maladie.
SECTION 1 : LES ASSURANCES CONTRE LES ACCIDENTS CORPORELS
C’est une police souscrite pour garantir le versement d’un capital en cas de décès ou d’une
indemnité en cas d’invalidité de l’assuré suite à un accident dans la vie privée ou professionnelle. Il
s’agit des lésions corporelles provenant d’une cause extérieure.
PARAGRAPHE 1 : LA DEFINITION DE LA GARANTIE
La garantie donne lieu à plusieurs prestations : les frais médicaux et hospitalisation,
l’incapacité temporaire ou permanente, la mort. Les contrats peuvent prévoir la prise en charge de
tous ces risques ou de certains parmi eux.
Pour déterminer le risque inhérent à la garantie, l’assureur demande les circonstances exactes
du risque.
PARAGRAPHE 2 : LA TARIFICATION ET LE SINISTRE
La tarification : La fixation du montant de la prime prend en compte la profession mais aussi
d’autres indicateurs comme l’âge, le capital garanti.
Le sinistre : un délai de déclaration de 5 jours doit être respecté, et c’est à l’assuré ou au
bénéficiaire qu’incombe la preuve du caractère accidentel du sinistre (certificat médical…).
SECTION 2 : LES ASSURANCES MALADIE
Une complémentaire santé est devenue une assurance nécessaire pour de nombreux
particuliers pour compléter les prestations médicales non remboursées entièrement par la sécurité
sociale.
L'assurance maladies graves par exemple permet à l'assuré de bénéficier d'une prestation
d'assurance. Les régimes d’assurance maladie d’État ne fournissent généralement pas de protection
pour certains frais, comme les déplacements entre votre domicile et le centre de traitement, les
soins à domicile et les frais de garde d’enfant.
SECTION 3 : LES ASSURANCES VIE
L’assurance vie est un contrat par lequel en échange d’une prime, l’assureur s’engage à verser
au souscripteur ou au tiers une somme d’argent déterminée en cas de mort de la personne assurée
ou sa survie à une époque déterminée.
PARAGRAPHE 1 : L’ASSURANCE EN CAS DE VIE
L'assurance en cas de vie garantit le versement d'un capital au bénéficiaire désigné dans le
contrat, si la personne assurée est en vie au terme du contrat et paye régulièrement ses primes.
L'assuré peut désigner un ou plusieurs bénéficiaires de son choix.
PARAGRAPHE 2 : L’ASSURANCE DECES
L'assurance en cas de décès garantit le versement d'un capital ou d'une rente au bénéficiaire
désigné dans le contrat, en cas de décès de l'assuré. En revanche, le contrat est révoqué par la
tentative ou le meurtre sur l’assuré par le bénéficiaire.

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PARTIE 3 : LES ACTEURS DE L’ASSURANCE
Le marché marocain de l’assurance s’est engagé dans un processus de modernisation. Les
entreprises ont amorcé de vastes projets de restructuration visant à mieux prendre en compte les
besoins des assurés.
CHAPITRE 1 : LES PARTIES AU CONTRAT D’ASSURANCE
L’organisation du marché d’assurance au Maroc s’articule sur deux acteurs : les entreprises
d’assurances et les consommateurs. Afin de préserver leurs intérêts les assureurs adoptent des
politiques de tarifications coordonnées en mettant à la disposition des futurs assurés plusieurs
offres d’assurance.
SECTION 1 : LES FORMES JURIDIQUES DES ENTREPRISES D’ASSURANCES
L’assurance est pratiquée au Maroc par des entreprises qui exercent sous forme de sociétés
privées.
SECTION 2 : LES AGENTS ET LES CABINETS DE COURTAGE EN MATIERE
D’ASSURANCE
Toute personne désireuse de présenter des opérations d’assurance a pour obligation d’obtenir
l’agrément du Ministère des Finances et de remplir les conditions administratives, de moralité, de
solvabilité et de compétence.
PARAGRAPHE 1 : LES AGENTS GENERAUX D’ASSURANCE
La mission de ces agents consiste à jouer l’intermédiaire entre une entreprise d’assurances
qu’il représente, et la clientèle.
PARAGRAPHE 2 : LE COURTIER D’ASSURANCE
Un courtier en assurances est un commerçant indépendant inscrit au registre de commerce,
servant d'intermédiaire dans une opération commerciale entre une compagnie d'assurances et le
consommateur final.
CHAPITRE 2 : LES CONTROLES PUBLICS SUR LES ENTREPRISES
D’ASSURANCES
L'intervention étatique sur les activités des assurances trouve son essence dans la protection
des assurés, des souscripteurs et des bénéficiaires du contrat d'assurances.
L'intervention de l'Etat dans ce secteur est complétée par le contrôle de la situation financière
de l'entreprise à travers l’autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale.

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