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Cours du Droit

Des Assurances
Première Séance (17 Novembre 2020)

Vocabulaire à maîtriser

 Echéance de prime : date à laquelle est exigible le paiement d'une prime.

 Echéance du contrat : date à laquelle est prévue l'expiration du contrat d'assurance.

 Préavis de résiliation : délai contractuel ou légal qui doit être respecté par la partie qui
veut résilier le contrat d'assurance.

 Provisions techniques : comptes d'épargne accumulés par l'entreprise d'assurances et


de réassurance pour faire face à ses engagements envers les assurés et bénéficiaires de
contrats d'assurance, dont la provision mathématique qui représente la différence entre
les valeurs actuelles des engagements respectivement pris par l'assureur et les assurés.

 Rachat : versement anticipé à l'assuré d'un pourcentage de l'épargne constituée au


titre d'un contrat d'assurance sur la vie. Le rachat de la totalité de l'épargne met fin au
contrat.

 Cotisation d'assurance : somme, correspondant à la prime, due par l'assuré en


contrepartie d'un contrat d'assurance souscrit auprès des sociétés d'assurances
mutuelles.

 Proposition d'assurance : document remis par l'assureur ou son représentant à un


assuré éventuel et sur lequel ce dernier doit porter les informations nécessaires à
l'assureur pour l'appréciation du risque à couvrir et la fixation des conditions de
couverture.

 Tacite reconduction : renouvellement automatique du contrat d'assurance au terme


de chaque période de garantie.

 Police d'assurance : document matérialisant le contrat d'assurance. Il indique les


conditions générales et particulières.

 Effet du contrat : date à partir de laquelle le risque est pris en charge par l'assureur.

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 Sous-assurance : terme utilisé lorsque la somme déclarée à l'assureur est
inférieure à la valeur réelle du risque assuré.

 Contre-assurance : garantie consistant à rembourser les primes nettes, augmentées


éventuellement des intérêts, au décès de l'assuré avant l'échéance d'un contrat souscrit
en cas de vie.

 Indemnité d'assurance : somme versée par l'assureur conformément aux


dispositions du contrat en réparation du préjudice subi par l'assuré ou la victime.

 Sinistre : survenance de l'évènement prévu par le contrat d'assurance.

 Franchise : somme qui, dans le règlement d'un sinistre, reste toujours à la charge de
l'assuré.

 Evénement : toute circonstance susceptible de provoquer ou ayant provoqué un


sinistre.

 Capital assuré : valeur déclarée au contrat et constituant la limite de l'engagement de


l'assureur.

 Surprime : majoration de la prime d'assurance à la suite d'une aggravation du risque


assuré.

 Déchéance : perte du droit à indemnité au titre d'un sinistre suite au non-respect par
l'assuré de l'un de ses engagements, sans que cela n'entraîne la nullité du contrat.

 Forclusion : perte du droit d'exercer un recours

 Engagement : montant de la garantie accordée par l'assureur en vertu du contrat


d'assurance.

 Assurances de personnes : assurances garantissant les risques dont la survenance


dépend de la survie ou du décès de l'assuré ainsi que la maternité et les assurances
contre la maladie, l'incapacité et l'invalidité.

 Délaissement : transfert de propriété de la chose assurée, en cas de sinistre, au profit


de l'assureur contre paiement à l'assuré de la totalité de la somme garantie.

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 Subrogation légale : substitution de l'assureur dans les droits et actions de l'assuré en
contrepartie du paiement de l'indemnité.

 Conditions d'assurance : ensemble des clauses constituant les bases de l'accord


intervenu entre le souscripteur et l'assureur.

 Attestation d'assurance : certificat délivré par l'assureur, constatant l'existence de


l'assurance.

 Contrat d'assurance sur la vie : contrat par lequel, en contrepartie de versements


uniques ou périodiques, l'assureur garantit des prestations dont l'exécution dépend de
la survie ou du décès de l'assuré.

 Contrat de capitalisation : contrat d'assurance où la probabilité de décès ou de


survie n'intervient pas dans la détermination de la prestation en ce sens qu'en échange
de primes uniques ou périodiques, le bénéficiaire perçoit le capital constitué par les
versements effectués, augmentés des intérêts et des participations aux bénéfices.

Chapitre Introductif :
L’histoire de l’assurance est relativement récente, car elle repose sur une technique
Mathématique dont les bases n’ont été élaborées qu’au XVII siècle. Le moyen âge a
cependant connu des formules de préassurance intéressantes, notamment avec le « prêt à la
grosse aventure » qui constituait un mélange de spéculation et d’assurance.

Le commerçant préteur n’avait droit à aucun remboursement en cas de perte du navire


(fonction d’assurance), mais si celui-ci revenait de ses lointains voyages avec sa cargaison de
marchandises rares, non seulement le prêteur était remboursé, mais encore il participait
largement au profit de l’opération (aspect spéculatif).

L’Assurance Maritime s’est dégagée lorsque la participation spéculative aux


bénéfices a disparu, condamnée d’ailleurs par l’Eglise comme usuraire: dés lors, en cas de
sinistre, le commerçant garantissait seulement la perte de la valeur du navire et de sa
cargaison contre le paiement préalable d’une certaine somme.

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L’Assurance Terrestre : la naissance de ce type d’assurance est plus tardive
encore et ne remonte pas au- delà du XVIII siècle, car le besoin de sécurité était alors
aménagé spontanément dans le cadre familial traditionnel.

NB / Le célèbre incendie de Londres de 1666 qui détruisit plusieurs églises et maisons


a suscité la création des premières compagnies d’assurance contre l’incendie à partir de 1680.
Tandis que les compagnies existantes qui se limitaient aux opérations maritimes garantirent
ce nouveau risque. Cette nouvelle forme d’assurance s’est répondue en Allemagne, pays
scandinaves ….

En France, au début du XVIII siècle, les « bureaux des incendiés » ne sont encore que des
caisses de secours, mais les premières sociétés d’assurances contre l’incendie furent créées à
paris à partir de 1750:

 La chambre générale des assurances en 1754,


 La Compagnie Royale d’assurance en 1787

S’agissant du Maroc son premier contact avec l’assurance remonte au XIX siècle. En effet
au courant de ce siècle, les commerçants ont senti le besoin de s’assurer contre les
conséquences des événements de mer subis par les bâtiments maritimes comme par leurs
Cargaisons.

La souscription des contrats d’assurances se faisait par l’intermédiaire des sociétés étrangères
qui étaient représentées au Maroc par des agents généraux installés dans les villes maritimes:

Certains Exemples :

 La "Espanola" installée dés 1879 spécialisée en matière d’assurance maritime.


 La "Réparation" installée dés 1883 spécialisée en matière d’assurance incendie.
 La " Centrale" société française.

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L’introduction au Maroc des procédés modernes d’exploitation en matière industrielle et
commerciale a facilité justement le développement de l’assurance terrestre dans ce pays. De
même le protectorat français a contribué à la création d’un marché d’assurance orienté
totalement vers la population étrangère qui est restée pendant longues années la seule clientèle
potentielle des entreprises d’assurance installées au Maroc.

La Fonction fondamentale de l’assurance est de sécuriser les assurées, cet aspect permet de
donner à l’assuré la sécurité recherchée toutes les fois qu’il en est besoin soit du fait de la loi,
dans les assurances obligatoires, soit du fait du développement économique.

L’Assurance joue deux rôles importants : un Rôle social et un


Rôle économique :

I / Rôle social de l’assurance :

Sur le plan social, l’assurance est un facteur de sécurité parce qu’elle garantit la réparation et
favorise la création:

A- Fonction réparatrice de l’assurance :

L’assurance permet d’indemniser les préjudices résultant de la réalisation des sinistres.


C’est une fonction évidente dans les assurances de dommages, Exemple : l’immeuble
incendié sera reconstruit, Le véhicule endommagé sera réparé, Le bien volé sera remplacé.
L’assurance joue généralement ce rôle dans l’intérêt de l’assuré lui-même en lui permettant de
conserver l’équilibre de son patrimoine et même de sauvegarder des intérêts extra-
patrimoniaux comme sa capacité de travail et sa santé.

B - Fonction préventive de l’assurance :


L’assurance constitue un moyen de prévention des risques sachant que l’assuré doit
éviter la réalisation des sinistres ou d’en diminuer le nombre ou d’en réduire la gravité au
moyen de précautions diverses. C’est la prévention qui permet à l’entreprise d’accorder sa
garantie à des prix raisonnables.

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2 / Rôle économique de l’assurance :

L’assurance est un: A- Moyen de crédit

B- Un procédé d’épargne

C- Un mode d’investissement

A-Moyen de crédit: C’est un aspect moderne de l’assurance qui vient renforcer les
garanties des créanciers; les banques notamment. En effet, l’assurance permet aux entreprises
de consentir du crédit à ses clients. C’est l’assurance crédit qui garantit au créancier le
paiement en cas d’insolvabilité du débiteur et favorise donc la conclusion de nouveaux
contrats. L’assurance permet également aux assurés d’obtenir crédit grâce aux renforcements
de garanties.

B- Un procédé d’épargne: L’accumulation des primes versées par les assurés et


prélevées sur leur consommation, permet la constitution de capitaux importants, surtout dans
les assurances sur la vie où les prestations s’exécutent souvent à une échéance lointaine.

C- Un mode d’investissement : les sommes considérables que les entreprises


d’assurance prélèvent sous forme de primes doivent être placées pour la sécurité des assurés
et des bénéficiaires de contrats et des victimes.

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Résumé de la Séance n° 2 et n°3 du Cours
de Droit des Assurances

Titre I : CONTRAT D’ASSURANCE

Chapitre I: Conclusion du Contrat d’assurance

Section I : Caractéristiques du contrat d’assurance

Sur le plan historique, le Contrat d’assurance est une technique relativement récente par
rapport aux contrats usuels (louage, prêt, échange…) ce contrat présente un certain nombre de
caractéristiques liées soit à ses conditions de formation, soit à l’objet même de l’opération
d’assurance. Il s’agit d’un :

 Contrat nommé:

Le Contrat d’assurance fait partie de la catégorie des contrats nommés qui sont ceux auxquels
la loi, le règlement, ou l’usage ont donné un nom traditionnel parce qu’ils correspondent à une
opération économique connue et dont le régime est plus ou moins fixé par un texte.

Comme tous les contrats, la convention d’assurance exige pour sa formation l’accord de
deux parties: L’assureur et le souscripteur.

 Contrat d’adhésion:

Aucun ne conteste le déséquilibre des forces entre les parties dans un contrat d’assurance.
Certes l’assuré n’est pas démuni de toute volonté, lorsqu’il s’agit de souscrire le contrat, il en
discute les clauses du moins dans leurs dispositions particulières. Mais il n’en demeure pas
moins que c’est l’assureur qui rédige le contrat, et l’assuré n’a souvent que la faculté
d’accepter ou de refuser.

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Ce déséquilibre surtout technique a incité le législateur et la jurisprudence à intervenir pour
rétablir l’équilibre, en supprimant les clauses illicites ou dangereuses pour l’assuré et même
imposé des polices types dans certaines catégories d’assurances:

 Assurance automobile, Arrêté du 25 janvier 1965.

 Assurance incendie Arrêté du 02 août 1965.

 Assurance accidents du travail Arrêté du 24 novembre 1964.

 Contrat consensuel :

En principe, le contrat d’assurance suppose le consentement volontaire des parties


contractantes, mais il arrive qu’elles soient astreintes à s’obliger sous peine de sanction.
C’est le cas notamment en matière d’assurance automobile (C’est une assurance Obligatoire).

 Un contrat Synallagmatique:

Il crée des obligations réciproques entre les parties, l’obligation de chacune d’elles
constitue la cause de l’obligation de l’autre.

 pour l’assuré il s’agit de payer la prime ou cotisation aux dates ou aux échéances
convenues, (prix de la garantie) et faire des déclarations exactes.

 et pour l’assureur d’en régler la prestation prévue (le règlement de l’indemnité au


moment de la réalisation du sinistre).

 Dans la conclusion du contrat, l’assureur se trouve créancier de l’assuré en ce qui


concerne le paiement de la prime, et dés la prise d’effet du contrat, l’assuré devient
créditeur de la prestation d’assurance due; en cas de réalisation du risque

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 Contrat conclu à titre onéreux:

Il se traduit toujours par le paiement d’une prime ou d’une cotisation en ce qui concerne
l’assuré et en contre partie, par le versement d’une prestation en ce qui concerne l’assureur.
En procédant à la conclusion du contrat, chaque partie recherche la réalisation d’un profit.
L’assuré doit payer le prix de la sécurité vendue par l’assureur.

 Le contrat d’assurance à exécution successive:

Le contrat d’assurance ne s’exécute pas de manière instantanée dés sa conclusion ou à la


date de sa prise d’effet. C’est un contrat qui se prolonge pendant toute la durée de la
garantie:

 Cette durée peut être brève : le temps d’un voyage par voie aérien.

 Longue ou même très longue : la durée d’une vie humaine.

 Le contrat d’assurance est un contrat de bonne foi :

En principe, tous les contrats sont de bonne foi, cette dernière se présume dans n’importe
quel contrat créant des obligations réciproques. L’article 231 du code des obligations et des
contrats selon lequel « Tout engagement doit être exécuté de bonne foi et oblige non
seulement à ce qui est exprimé, mais encore à toute les suites que la loi, l’usage ou l’équité
donne à l’obligation d’après sa nature ».

Section II La Formation du contrat :

Une fois défini il convient de voir: Comment se forme un contrat d’assurance? Qu’elles sont
les personnes qui participent à sa formation et celles se trouvant concernées par certaines de
ces clauses, même si la qualité de cocontractant leur fait défaut ?

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Sous Section I : Les parties au contrat

Le contrat d’assurance est une convention passée entre un assureur et un souscripteur.

 L’assureur ne peut être qu'une entreprise d’assurance.

 Le souscripteur ou preneur d’assurance est la partie au contrat au nom de laquelle la


police est signée et qui s’engage au paiement des primes.

Il ya lieu de distinguer entre le cas où le souscripteur signe le contrat pour son compte
personnel, et le cas où il déclare agir en même temps pour une autre personne selon le
mécanisme de la stipulation pour autrui.

Sous section II : Conclusion du contrat :

En Principe, ce sont les règles du droit commun qui s’appliquent à la formation du contrat
d’assurance. En fait, cette formation présente la particularité d’obéir à des préliminaires.

A / Proposition d’assurance : Offre et acceptation

Dans la pratique; le future assuré prend contact avec un intermédiaire et est invité à remplir
un formulaire appelé « proposition d’assurance »: la proposition d’assurance est donc ce
document qui est remis par l’assureur ou son représentant à un assuré éventuel, et sur
lequel celui-ci doit porter les informations nécessaires à l’assureur pour l’appréciation du
risque à couvrir et la fixation des conditions de couverture.

La proposition d’assurance est signée par l’assuré et adressée à l’assureur qui, s’il accepte
d’accorder sa garantie, émet alors la police. La proposition d’assurance est un imprimé
préétabli par l’entreprise. Il consiste généralement en un questionnaire qui contient toutes les
précisons nécessaires à l’établissement du contrat définitif.

L’acceptation de l’assureur doit être expresse et peut résulter d’une simple lettre, ou plus
généralement de la délivrance d’une note de couverture provisoire. Et Lorsque l’assureur

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accepte de garantir le risque, il établit le contrat et la police qu’il signe et envoie à l’assuré
pour signature.

B/ Le Contenu du contrat

Le contrat d’assurance comporte deux parties, l’une traitant des conditions générales,
l’autre des conditions particulières.

1- Les conditions générales sont des conditions générales offertes par telle ou telle
entreprise d’assurance à tous les scripteurs d’une même espèce de contrat. Il est même fréquent
que ces conditions soient communes à plusieurs entreprises concurrentes qui ont utilisées un
document identique rédigé par des organismes professionnels.

Les conditions générales doivent préciser notamment :

 L'objet de l'assurance

 Liste des garanties

 Les risques couverts (liste des biens couverts, des événements garantis, des
dommages assurés).

 Les exclusions qui éliminent des risques précis (c'est-à- dire ce que le contrat ne
couvre pas).

 Les limites de garantie (le plafond c'est-à-dire le montant maximum que l’assuré
recevra ;

 Les franchises c'est-à-dire le montant qui restera à la charge de l’assuré).

 Les obligations de l’assuré (paiement de primes, déclaration en cas de sinistre, délais


de résiliation, déclaration en cas d’aggravation, …).

 Les obligations de l’assureur (délai d’indemnisation, délais de résiliation,…)

2- Les conditions particulières sont en revanche, celles qui sont spécifiques à chaque
contrat .C’est parmi celles-ci que l’on trouvera notamment:

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 L’identification de l’assuré

 La durée du contrat

 Les dérogations aux conditions générales

 La date de prise d’effet du contrat

 La description précise des biens couverts

 La date d’échéance des

Le contrat d’assurance doit, par ailleurs comporter la clause selon laquelle, en cas de
retrait d’agrément de l’entreprise, les contrats sont résiliés de plein droit dés le 20 e jour à
compter de la publication au B.O de l’arrêt portant retrait de l’agrément.( Art.13 du code des
assurances )

C/ La durée du contrat :

Selon l’article 6 du code des assurances : la durée du contrat est fixée par la police et que
cette durée doit être mentionnée en caractères très apparent dans ce document.

La fixation de la durée figure parmi les mentions obligatoires que doit comporter le contrat
d’assurance. En conséquence, si la durée n’est pas mentionnée ou lorsqu’elle n’est pas écrite
en caractère très apparent (pour le contrat qui dépasse une année), le contrat est réputé
souscrit pour une année.

Dans la pratique, le principe de la fixation par les parties de la durée du contrat est assoupli
par deux possibilités:

 La tacite reconduction peut prolonger la durée de la garantie.

 La faculté de résiliation permet, en revanche, de l’écourter.

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Le contrat d’assurance doit, par ailleurs, être rédigé par écrit. Toute adition ou modification
au contrat d’assurance primitif doit être constaté par un avenant écrit et signé par les parties.
(Art 11 du code des assurances). Le contrat est parfait dés sa signature par les parties. Il
produit ses effets aux dates et heure fixées aux conditions particulières.

D/ La prise d’effet du contrat d’assurance :

Sur le plan pratique, une distinction est faite entre l’existence d’un contrat d’assurance et
sa date de prise d’effet :

 Le contrat d’assurance est consensuel, en principe, le moment de sa prise d’effet


coïncide avec l’instant de la réalisation de l’accord définitif de l’assureur.

 Le contrat d’assurance doit déterminer avec précision le moment de sa prise d’effet.


Il doit fixer la date et l’heure à partir desquelles le risque est garanti.

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Résumé de Séance n° 4 du
Cours de Droit des Assurances

Chapitre II Les éléments du contrat d’assurance :

La constitution de l’opération d’assurance nécessite la réunion de 3 éléments:

 Le risque pris en charge par l’assureur,

 La prime payée par l’assuré,

 Le sinistre qui marque la réalisation du risque et rend exécutoire l’obligation de


l’assureur (paiement de la prestation).

Section I : Le Risque :

Il constitue l’élément essentiel de l’assurance. IL est défini comme étant un événement


incertain ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et dont la réalisation est
redoutée par l’assuré. Cet élément qui revêt le contrat de son caractère aléatoire.

Certains risques ne peuvent pas être assurés. Ils sont exclus soit par la loi comme par
exemple les risques de guerre, ou aussi quand il s’agit de faute intentionnelle ou dolosive de
l’assuré ou d’un bénéficiaire selon l’art 17 du code des assurances. « Les pertes et les
dommages occasionnés par des cas fortuits ou causés par la faute de l'assuré sont à la charge
de l'assureur, sauf exclusion formelle et limitée contenue dans le contrat. Toutefois, l'assureur
ne répond pas, nonobstant toute convention contraire, des pertes et dommages provenant
d'une faute intentionnelle ou dolosive de l'assuré ».

La déclaration du risque est l’une des obligations fondamentale de l’assuré, son but est de
permettre à l’assureur d’apprécier le risque à garantir et d’évaluer le coût de la sécurité prise à
charge. Le législateur a imposé à l’assuré non seulement la déclaration des risques à la
souscription du contrat mais également la déclaration des aggravations des risques en cours de

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contrat et a assorti ces obligations de sanctions (comme la nullité). Art 20 du code des
assurances.

Section II : La Prime

C’est la rémunération que l’assuré s’engage à verser d’avance à l’assureur en contrepartie


du risque pris en charge par ce dernier. Autrement dit, est le prix moyennant quoi l’assureur
accepte de prendre le risque en charge. Elle est régie par le principe de sa proportionnalité
à l’intensité du risque.

Sauf clause contraire spécifiée au contrat, la prime est payable au domicile de l'assureur
ou du mandataire désigné par lui à cet effet.

A défaut de paiement d'une prime ou d'une fraction de prime dans les dix (10) jours de son
échéance et indépendamment du droit pour l'assureur de poursuivre l'exécution du contrat en
justice, celui-ci peut suspendre la garantie vingt (20) jours après la mise en demeure de
l'assuré. L'assureur a le droit de résilier le contrat dix (10) jours après l'expiration du délai
de vingt (20) jours mentionné ci-dessus. (Art 21 du code des assurances)

Le contrat non résilié reprend pour l'avenir ses effets à midi du lendemain du jour où ont été
payés à l'assureur ou au mandataire désigné par lui la prime arriérée, ou en cas de
fractionnement de la prime annuelle, les fractions de prime ayant fait l'objet de la mise en
demeure et celles venues à échéance pendant la période de suspension ainsi que,
éventuellement, les frais de poursuite et de recouvrement. (Art 21)

La mise en demeure résulte de l'envoi d'une lettre recommandée adressée à l'assuré ou à


la personne chargée du paiement de la prime à leur dernier domicile connu de l'assureur. Si ce
domicile est situé en dehors du Maroc, la lettre recommandée est accompagnée d'une
demande d'avis de réception. Cette lettre, dont les frais d'établissement et d'envoi incombent
à l'assureur, doit indiquer expressément qu'elle est envoyée à titre de mise en demeure,
rappeler le montant, la date d'échéance de la prime et reproduire l'article 21du code de des
assurances .(Art 22 du code des assurances)

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Section III: Le Sinistre :

C’est l’événement qui marque la réalisation du risque et met en jeu la garantie. C’est à
l’assuré qu’incombe l’obligation de déclarer le sinistre. Conformément au droit commun :
c’est à celui qui réclame le bénéfice de la garantie (c’est-à-dire l’assuré) de rapporter la
preuve de son droit à la garantie. Cette preuve peut être rapportée par tous moyens.

A/ La Déclaration du Sinistre :

L’obligation la plus importante qui incombe à l’assuré est la déclaration du sinistre, cette
déclaration doit être aussi exacte que possible pour permettre é l’assureur de procéder à une
juste appréciation des faits générateurs de sinistre et de l’étendue des dommages.

Selon l’article Art 20 al. 5 de loi 17- 99 l’assuré doit donner avis à l'assureur, dès qu'il
en a eu connaissance et au plus tard dans les cinq (5) jours de sa survenance de tout sinistre de
nature à entraîner la garantie de l'assureur.

En matière d'assurance contre la mortalité du bétail, ce délai est réduit, sous les mêmes
réserves, à quarante-huit (48) heures, non compris les jours fériés (Art 57) :

 Les délais de déclaration ci-dessus ne peuvent être réduits par convention contraire ;
ils peuvent être prolongés d'un commun accord entre les parties contractantes.

 La déchéance résultant d'une clause du contrat ne peut être opposée à l'assuré qui
justifie qu'il a été mis, par suite d'un cas fortuit ou de force majeure, dans
l'impossibilité de faire sa déclaration dans le délai imparti.

 La survenance du sinistre n’engendre pas automatiquement l’obligation pour


l’assuré de le déclarer, encore faut-il qu’il en eu connaissance, le délai ne commence à

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courir que du jour où il eut connaissance du sinistre. Notant le bien, que Le défaut de
la déclaration est sanctionné en principe par la déchéance.

B/ Le règlement du sinistre :

La prestation de l’assurance est soit déterminée à l’avance par la police. C’est le cas dans les
assurances de personnes où le capital ou la rente est fixé à l’avance, Soit qu’elle est évaluée
après le sinistre en fonction du préjudice subi, mais dans la limite de la somme assurée. On
parle ici du principe indemnitaire, ce principe vise aussi le non enrichissement de l’assuré
bénéficiaire d’une indemnité, mais uniquement de dédommager le préjudice effectivement et
réellement subi par l’assuré.

1/ Les Bénéficiaires de l’indemnité : La prestation de l’assurance peut être


versée, soit au:

 Souscripteur (s’il se trouve en même temps assuré et bénéficiaire).

 À l’assuré, lorsque l’assurance a été contractée pour le compte d’autrui (ici l’assuré
n’est pas le Souscripteur).

 Soit un bénéficiaire : soit La personne au profit de laquelle s’opère le transfert de


l’assurance lorsque dans le cadre d’une aliénation, elle acquiert la propriété de la
chose assurée : nouvel acquéreur ou héritier. Soit La victime de dommages dont
l’assuré en responsabilité s’est rendue totalement ou partiellement coupable.

2 / Les Modalités de règlement :

L’indemnité due par l’assureur consiste en principe en une prestation pécuniaire, toutefois les
parties peuvent convenir d’un règlement en nature.

Le règlement se fait à la demande de l’assuré ou de toute personne ayant droit à l’indemnité.


Ce règlement se fait à l’amiable (c’est le cas notamment de la plupart des assurances de

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choses ) Ou résulte d’une action judicaire intentée par l’assuré ou par la victime bénéficiaire
de l’indemnité ( dans les assurances notamment de responsabilité où la victime dispose
d’une action directe contre l’assureur ).

L’assureur qui ne paye pas l’indemnité due au bénéficiaire engage sa responsabilité, à cet
effet l’article 263 du DOC dispose que : « Les dommages intérêts sont dus soit à raison de
l’inexécution de l’obligation soit à raison du retard dans l’exécution, et encore qu’il n’y ait
aucune mauvaise foi de la part du débiteur ».

Cependant, pour la condamnation de l’assureur qui n’a pas exécuté ou à tardé à le faire, un
acte est parfois nécessaire : La mise on demeure (La mise en demeure est l’interpellation par
laquelle le créancier demande au débiteur d’exécuter à une époque où l’exécution est due
.Cet acte permet de constater que le débiteur n’exécute pas alors qu’il devrait exécuter).

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Résumé de la Séance 5 et 6 du Cours
de Droit des Assurances

Chapitre III : Règles applicables à certaines opérations


D’assurance

Les opérations d’assurances sont regroupées en 2 grandes familles :

 les Assurances Dommages

 les Assurances de Personnes.

Section I Les Assurances Dommages :

On les appelle ainsi parce qu’à la base il y a un dommage. Elles se définissent comme étant
une assurance contre les conséquences d’un événement pouvant causer un préjudice au
patrimoine de l’assuré. Elles veillent à la protection et à la reconstitution des patrimoines. Les
assurances dommages sont dominées par le principe indemnitaire.

Sous section I : Le principe indemnitaire et détermination de la

Garantie

Les parties au contrat peuvent en principe déterminer librement le montant de la garantie


d’assurance ; Néanmoins l’application du principe indemnitaire limite la portée de cette
liberté.

A/ Portée du principe indemnitaire :

Les assurances dommages sont dominées par le principe indemnitaire qui interdit que
l’assurance soit source d’enrichissement pour l’assuré ou le bénéficiaire, et limite la garantie

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de l’assureur au seul préjudice subi. La mise en œuvre de ce principe impose l’évaluation
exacte de tout préjudice subi du fait du sinistre, autrement dit, toute perte subie mais aussi tout
gain manqué.

Ce principe empêche l’assuré de recevoir une somme supérieure au montant


effectivement subi. Les considérations qui président au respect de ce principe son d’ordre
public; il faut éviter en effet que l’indemnisation ne soit une source de gain ou
d’enrichissement sans cause, et que l’assurance va à l’encontre de la morale. Selon l’article
39 du code des assurances : « L'assurance relative aux biens est un contrat d'indemnité.
L'indemnité due par l'assureur à l'assuré ne peut pas dépasser le montant de la valeur de la
chose assurée au moment du sinistre ».

L’indemnité d’assurance étant limitée au dommage subi, c’est donc la valeur réelle de la
chose assurée qui servira de base à la fixation de l’indemnité. Cette valeur est fixée par
l’assuré lui-même.

Le problème de la valeur assurée se présente différemment selon que l’assurance comporte


ou non une valeur d’assurance déterminable :

Lorsque l’assurance comporte une valeur d’assurance déterminable, la valeur assurée


constitue une limite absolue de la garantie de l’assureur. Par contre, lorsque l’assurance ne
comporte pas de valeur d’assurance, l’assureur peut fournir une garantie illimitée et
l’indemnité qu’il aura à verser n’aura pour limite que le montant du préjudice subi.

La valeur d’assurance est indéterminée essentiellement dans les assurances de responsabilité


à objet indéterminé dans lesquelles l’assuré ignore le nombre de personnes auxquelles il
porterait préjudice ainsi que l’étendue de la responsabilité qu’il encourrait.

B/ Le règlement du sinistre :

Le principe indemnitaire interdit à l’assuré d’être indemnisé au-delà du préjudice


effectivement subi. Par conséquent, l’assuré ne peut cumuler l’indemnité d’assurance avec
celle qu’il serait en droit de réclamer au tiers responsable du dommage. Aussi le législateur
permet à l’assureur de récupérer l’indemnité versée à l’assuré: c’est ce qu’on appelle la

2
Subrogation (substitution de l'assureur dans les droits et actions de l'assuré en contrepartie du
paiement de l'indemnité) selon L’article 47 du code des assurances : L'assureur qui a payé
l'indemnité d'assurance est subrogé jusqu'à concurrence de cette indemnité, dans les droits et
actions de l'assuré contre les tiers qui, par leur fait, ont causé le dommage ayant donné lieu à
la garantie de l'assureur.

Il résulte de cet article que la subrogation n’est possible que dans le cas où l’assureur a
procédé au règlement de l’indemnité d’assurance.

l'assureur n'a aucun recours contre les conjoints, ascendants, descendants, alliés en ligne
directe, préposés, employés, ouvriers ou domestiques, et généralement toute personne vivant
habituellement au foyer de l'assuré, sauf le cas de malveillance commise par une de ces
personnes (Art 47 du code des assurances )

L'assureur est garant des pertes et dommages causés par des personnes dont l'assuré est
civilement responsable en vertu de l'article 85 du dahir du 9 ramadan 1331 (12 août 1913)
formant Code des obligations et contrats, quelles que soient la nature et la gravité des fautes
de ces personnes.( Art 18 du code des assurance)

Sous section II : Assurances de Responsabilité :

Les premières assurances de responsabilité réglementées au Maroc furent celles


consécutives aux accidents de travail à la suite de la promulgation du dahir du 25 juin 1927
relatif à la réparation des accidents du travail (modifié en la forme par le dahir du 6 février
1963). Et ensuite celles se rapportant à la circulation automobile.

L’assurance de responsabilité est un contrat par lequel l’assureur garantit l’assuré contre
les dommages résultant des recours en responsabilité civile, exercés contre lui, par des tiers.
Les assurances de responsabilité permettent de couvrir les conséquences pécuniaires de la
responsabilité civile que l'assuré peut encourir à raison d'accidents corporels et
accessoirement des dégâts matériels causés aux tierces personnes, par le fait des opérations,
fonctions ou occupations de l'assuré telles qu'elles sont déclarées par lui et pour les risques
expressément spécifiés dans les conditions particulières du contrat d'assurance.

3
A/ Les assurances de responsabilité civile les plus courantes sont les
suivantes :

 Responsabilité Civile Exploitation:

Cette assurance garantit la responsabilité civile de l'assuré à raison des dommages


corporels, matériels et immatériels causés aux tiers par le fait du personnel, du matériel, des
marchandises non encore livrées ou des immeubles où s'exercent les activités de l'assuré.

 Responsabilité Produits ou après livraison :

Cette assurance garantit les dommages corporels, matériels et immatériels causés aux tiers
par les produits après leur livraison. Les dommages généralement couverts sont ceux ayant
pour origine un vice de conception, de fabrication ou de montage des produits.

 Responsabilité Civile Professionnelle :

Cette assurance garantit les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile de


l'assuré exerçant une activité professionnelle (et muni des diplômes et autorisations
nécessaires pour exercer au Maroc), à raison des dommages corporels et matériels causés à la
clientèle ou aux tiers par suite d'erreurs ou de fautes professionnelles ou d'accidents survenus
dans l'exercice de sa profession

Mais le terme de responsabilité civile professionnelle est utilisé plutôt pour les
prestataires de service ayant une activité intellectuelle, là où l'inexécution ou la mauvaise
exécution de la prestation est susceptible de causer des préjudices d'ordre économique et qui
ne sont pas nécessairement des dommages corporels ou matériels.

La responsabilité civile professionnelle peut être définie comme étant une assurance qui
garantit les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile légale contractuelle et
extracontractuelle de l'assuré : en raison des dommages corporels, matériels, et immatériels
causés à autrui par suite d'omissions, erreurs ou négligences commises dans l'exercice de la
profession décrite dans la police.

4
Dans l'exercice de leurs métiers, les professionnels prestataires de service peuvent
commettre des erreurs ou omissions qui pouvant engager leur responsabilité civile vis-à-vis de
leurs clients (un médecin, un avocat, un ingénieur ….)

La question qui se pose d'elle-même « Qui va payer les dommages subis par les clients
dans ces circonstances ? ». Les dommages peuvent s'avérer importants et élevés que le
prestataire ne soit pas en mesure d'en faire face et sera ; dans ce cas ; dans l'incapacité
financière d'indemniser le tiers lésé. C'est pour cette raison que l'assurance dite «
Responsabilité Civile Professionnelle » est proposée par les assureurs aux prestataires de
service.

B/ La Nature du sinistre :

 Le principe énoncé par l’article 61 du code des assurances :


Article 61 : Dans les assurances de responsabilité, l'assureur n'est tenu que si, à la suite du fait
dommageable prévu au contrat, une réclamation amiable ou judiciaire est faite par le tiers lésé
à l'assuré ou à l'assureur.

Aux terme de cet article il semble apparaitre que l’assurance de responsabilité est non
seulement une assurance contre le recours des tiers ,mais encore que le risque est réalisé non
pas par le fait dommageable de l’assuré, mais par la demande amiable ou judiciaire
d’indemnisation faite par le tiers. Même si la responsabilité n’est pas engagée voire aussi
fondée.

En effet la réclamation du tiers suppose un événement dommageable qui donne


naissance à sa créance à l’encontre de l’assuré. C’est donc cette dette qui grève le patrimoine
de l’assuré et qui en dernier lieu détermine la garantie de l’assureur.

 les conséquences:
A/ Quant à l’étendue de la garantie de l’assureur intervenant par suite de la réclamation ou
de la demande du tiers lésé: l’assureur ne se limite pas à couvrir les dommages-intérêts
proprement dus à la victime, mais elle couvre également et à titre accessoire les frais de
l’instance judiciaire auxquels l’assuré responsable est condamné selon l’article 63 : Les
5
dépenses résultant de toute poursuite en responsabilité dirigée contre l'assuré sont à la charge
de l'assureur, sauf convention contraire.

C/ Quant à la déclaration du sinistre : Selon l’article 20 al. 5 de loi 17- 99 « ….


De donner avis à l'assureur, dès qu'il en a eu connaissance et au plus tard dans les cinq (5)
jours de sa survenance de tout sinistre de nature à entraîner la garantie de l'assureur.

En matière d’assurance responsabilité le délai ne commence à courir que du jour de la


réclamation amiable ou judiciaire faite à l’assuré par la victime. (Article 61).

A ce jour, peu de professions se voient obligées par la loi de souscrire de telles assurances
on peut citer à titre d’exemple :

 Architectes : loi 016-89 Article 26 ;

 Ingénieurs géomètres topographes : Loi 30-93 Article 19 ;

 Intermédiaires d'assurance : Code des assurances Loi 17-99 Art 303.

Sous section III Assurance contre incendie (article 51à


l’article 56 du code) :

Elle ne fait pas partie des assurances obligatoires. Il y a plusieurs catégories qui
correspondent aux biens assurables (voiture, maison, bien industriel, usine…)
Dans certains domaine cette assurance est obligatoire tel est le cas pour les fabricants de gaz.

Le contrat Incendie est un contrat d'assurance dommage qui garantit à l'assuré le


remboursement des biens détruits à l'occasion d'un incendie.

Le code des assurances stipule que l'assureur incendie répond de tous les dommages
causés par conflagration, embrasement ou simple combustion. Toutefois, l'assureur ne répond
pas de ceux occasionnés par la seule action de la chaleur ou par le contact direct du feu ou
d'une substance incandescente s'il n'y a eu ni incendie, ni commencement d'incendie
susceptible de dégénérer en incendie véritable (article 51).

6
On constate donc que, L’assureur répond de la conflagration, embrasement et de la simple
compulsion :

 La conflagration : comporte une idée d’éclatement ou d’explosion (assurance contre


d’explosion).

 Embrasement : le feu qui éclate, et qui envahir un espace donné en se propageant.

 La simple combustion : on n’est pas en présence d’un feu qui se propage mais d’une
chose qui se consume (dommage causé par la chaleur intense).

La garantie incendie suppose donc obligatoirement l'apparition de flamme hors d'un siège
normal de combustion. Cette définition implique que seuls seront garantis, au titre de
l'incendie, les objets directement détruits par un incendie et sont donc exclus :

 Les dommages causés par la seule action de la chaleur ;

 Les objets jetés ou tombé dans un foyer normal (les cheminées, poêles et autres
barbecues).

 Les seuls dommages de fumées, sans incendie à l'origine.

Par ailleurs, l'assureur incendie étend obligatoirement sa garantie à des dommages qui,
sans être de l'incendie pur, lui sont étroitement liés, tels que :

 Les dommages causés aux biens assurés par les secours et les mesures de sauvetage
(Article 53 du code des assurances).

 La perte ou la disparition des objets assurés survenue pendant l'incendie, à moins qu'il
ne prouve que cette perte ou cette disparition provient d'un vol (Art 54 du code des
assurances).

Sauf convention contraire, l'assurance ne couvre pas les incendies directement occasionnés
par les éruptions de volcans, les tremblements de terre et autres cataclysmes. (Article 56)

7
L'assureur Incendie peut étendre sa garantie à d'autres événements et à d'autres
dommages tels que :

 La foudre lorsqu'elle atteint directement les biens assurés ;

 L'explosion qui est l'action subite et violente de la pression ou de la dépression de gaz


ou de vapeurs ;

 Les dommages électriques dont la garantie couvre tous les dommages d'ordre
électrique subis par les appareils électriques ou électronique ;

 Les dommages ménagers.

Problèmes qui se posent dans l’Assurance contre incendie :

1- le problème de définition de l’incendie, le code de l’assurance ne fait que citer les


dommages résultant des incendies concernés par l’assurance, il ne donne aucune
définition à l’incendie.

L’incendie a été défini par la doctrine comme étant un feu anormal et dommageable
dégénérant en commencement de feu en incendie véritable. L’incendie est un feu non
maîtrisé, ni dans le temps, ni dans l'espace. La caractéristique d'un incendie est de pouvoir
s'étendre rapidement et occasionner des dégâts généralement importants. Ses
conséquences sont destructrices tant sur l'environnement dans lequel il évolue que sur les
êtres vivants qu'il rencontre.

2- Procédure à suivre pour demander l’indemnité selon les dispositions du code de

L’assurance (article 52) :

1) Dès qu’il ya incendie, l’assuré doit faire une déclaration pour prévenir l’assureur.

2) La compagnie désigne alors un expert qui se rend sur place afin de constater l’état
des pertes et se prononcer sur la couverture des dommages, si sont-ils couverts par
la compagnie ou non.

8
3) Un rapport de l’état des pertes est alors établi par cet expert.

4) Ensuite une expertise se déroule pendant un délai légal de 3 mois, aux fins duquel
la société d’assurance devra établir l’indemnisation.

5) Avant l’expiration de ce délai si l’expertise n’est pas terminée, l’assuré ne peut


intenter aucune action en justice contre la compagnie d’assurance. Toutefois à
l’échéance de ce délai et au cas où l’expertise ne serait toujours pas terminée,
l’assuré peut faire une sommation au tribunal afin d’informer l’assurance qu’il fait
courir les intérêts.

6) Un délai de 3 mois de plus sera accordé afin que l’assuré puisse obtenir satisfaction
devant la justice.

7) A l’échéance des ces nouveaux 3 mois (ce qui fait 6 mois en tout), l’assuré peut
ester en justice contre l’assureur.

Que Cela ne veut pas dire que l’assuré ne peut pas réagir dans ces 6 mois ; il peut
toujours faire nommer un expert judiciaire par le tribunal et ce afin de garantir l’impartialité
de l’expert nommé par la compagnie.

Une Question pour vous : L’assurance contre incendie permet de couvrir les biens

de l’assuré, cependant l’incendie peut causer des dommages à autrui, c’est le cas de

l’incendie qui s’est propagé chez les voisins en détruisant leur bien! Que faire dans ce

Cas ??

9
Résumé de la Séance n° 7 et n°8 du Cours
de Droit des Assurances

Section IV L’Assurance Automobile :


Sous section I/ l’obligation d’assurance :

Le législateur n’a édicté d’obligation d’assurance que pour la responsabilité civile


encourue par le responsable de dommages corporels ou matériels causés à des tiers par un
véhicule terrestre à moteur, selon les dispositions de l’article 120 du code des assurance :
« Toute personne physique ou morale dont la responsabilité civile peut être engagée en
raison des dommages corporels ou matériels causés à des tiers par un véhicule terrestre à
moteur … doit être couverte par une assurance contractée auprès d'une entreprise
d'assurance et de réassurance….».

A / Les personnes assujetties a l’obligation d’assurance :

Aux termes de l’article 122 du code des assurances : « L'assurance prévue à l'article
120 ci-dessus doit couvrir la responsabilité civile du souscripteur du contrat, du propriétaire
du véhicule et de toute personne ayant, avec leur autorisation, la garde ou la conduite du
véhicule… »

Selon Le même article les garagistes et personnes pratiquant habituellement le courtage, la


vente, la réparation, le dépannage ou le contrôle du bon fonctionnement des véhicules
automobiles sont assujetties à l’obligation d’assurance.

B / Les personnes garanties:

La Loi ne prévoit une obligation d’assurance de responsabilité qu’à l’égard des tiers.
Cependant, l’article 124 du code des assurances précise la notion de tiers en excluant
expressément certaines victimes de la garantie accordée dans le cadre de l’assurance
obligatoire:

1
Article 124 stipule que : « L'obligation d'assurance s'applique à la réparation des dommages
causés à toutes personnes à l'exclusion :

1° Du souscripteur du contrat, du propriétaire du véhicule assuré et de toute personne ayant,


avec leur autorisation, la garde ou la conduite du véhicule ;

2° Du conducteur ;

3° Lorsqu'ils sont transportés dans le véhicule assuré, des représentants légaux de la personne
morale propriétaire du véhicule assuré ;

4° Pendant leur service, des salariés ou préposés de l'assuré ou du conducteur dont la


responsabilité est engagée du fait de l'accident »

C / Le contrôle de l’obligation d’assurance :

Conformément à l’article 126 du code des assurances, Tout conducteur de véhicule doit
être en mesure de présenter un document faisant présumer que l'obligation d'assurance a été
satisfaite.

Ce document c’est l’attestation d’assurance obligatoirement délivré par l’assureur et qui


permet aux autorités de vérifier l’observation de l’obligation d’assurance pour la période qui y
est mentionnée.

Les entreprises d'assurances et de réassurance agréées pour pratiquer les opérations


d'assurances des risques automobiles sont tenues de garantir tout propriétaire de véhicule
assujetti à l'obligation d'assurance , contre les risques de responsabilité civile, et en cas de non
respect de cette obligation par une entreprise d'assurances et de réassurance, il peut être
procédé au retrait total ou partiel de son agrément (l’article 128).

S’agissant des personnes résidant à l’étranger : qui font pénétrer au Maroc un véhicule qui
n'y est pas immatriculé, satisfont à l’obligation d’assurance lorsqu'elles sont munies :

 D'une carte internationale d'assurance dite " carte verte " en état de validité et
incluant le Maroc dans sa garantie ;

2
 D'une carte inter-arabe dite " carte orange " conformément aux dispositions de la
convention entre les pays membres de la ligue des Etats arabes relative à la circulation
des véhicules automobiles dans les pays arabes (26 avril 1975)

 De toute autre carte prévue par une convention bilatérale ou multilatérale dûment
ratifiée et publiée par le Maroc.

Sous section II: L’indemnisation du sinistre en assurance


Automobile :

A/Les bases juridiques de l’indemnisation:

L’indemnisation du dommage subi par la victime ou ses ayants droit peut intervenir soit à la
suite d’une décision judiciaire, soit par accord transactionnel intervenu entre la société qui
assure le responsable du dommage et la victime.

Les accords transactionnels demeurent très peu sollicités et les victimes préfèrent recourir à
la justice pour la réparation des dommages qu’ils subissent.

B/ Indemnisation par décision judiciaire : l’action civile

Toute demande en dommages intérêts peut donner lieu à une action introduite en même
temps que l’action publique devant la juridiction répressive saisie de cette dernière, Ou
séparément de l’action publique, devant une juridiction civile. Toutefois, la juridiction civile
doit surseoir au jugement tant qu’il n’a pas été prononcé définitivement sur l’action publique
lorsque celle-ci a été mise en mouvement, conformément aux dispositions du code de
procédure pénale.

La partie lésée qui a exercé son action devant la juridiction civile compétente ne peut la porter
devant la juridiction répressive. Il n'en est autrement que, si cette dernière a été saisie par le
ministère public avant qu'un jugement sur le fond ait été rendu par la juridiction civile.
(L’article 10 du code de procédure pénale).

3
Dans un procès contre l’assuré, la mise en cause de l’assureur est d’ordre public,
conformément au contenu de l’article 129 du code des assurances : L'assureur est substitué
de plein droit à l'assuré dans les limites de la garantie prévue au contrat, pour le paiement des
indemnités ou des rentes allouées aux personnes transportées, aux tiers ou à leurs ayants droit
et de tous les autres frais résultant de l'accident.

Du même article ajoute que dans le cas où une juridiction civile ou pénale est saisie d'une
action en dommages et intérêts, l'assureur doit être obligatoirement appelé en cause par le
demandeur en indemnité ou par l'assuré. La décision attribuant une indemnité ou une rente
doit mentionner la substitution de l'assureur à l'assuré dans les limites de la garantie prévue au
contrat d'assurance.

La mise en cause de l’assureur, lors du procès intenté contre l’assuré pour dommages et
intérêt (au civil comme au pénal) est d’ordre public. La conséquence de cette disposition est
qu’aucun recours ne peut être exercé par les créanciers ou les crédirentiers contre l'assuré,
sauf pour la partie des indemnités ou des rentes et des frais excédant les limites de la garantie.
(Art 129 du code des assurances).

L’action de la victime est dirigée principalement contre le conducteur auteur de


l’infraction et du préjudice qui en résulté. Il se peut que l’action soit intentée contre le
civilement responsable : le conducteur est par exemple le préposé du propriétaire du véhicule
et qu’il a conduit par son ordre et dans son intérêt.

C / Relation de cause à effet entre l’infraction et le dommage:

La réclamation de la partie civile suppose l’existence d’un préjudice effectif, personnel,


actuel et licite résultant directement d’un dommage occasionné par l’infraction dont l’assuré
ou la personne dont il est reconnu civilement responsable est déclaré responsable.

Le juge devra faire ressortir la relation de cause à effet entre l’infraction et le dommage.
Ainsi la jurisprudence a jugé qu’il n’y a pas de relation de cause à effet entre l’infraction
supposée d’un conducteur et le dommage résultant de la chute ou du saut d’une personne
transportée en raison du fait que l’action ( chute ou saut) de celle-ci n’a pas été engendrée par
les circonstances de la conduite. (Cour d’appel de Fès, 8 janvier 1974, dossier pénal n 19022
et 11 novembre 1974 rapportés par la revue du barreau marocain n 14, 1979, pp 35 et 36).

4
1- Dommage effectif, personnel et actuel:

Le dommage causé à la victime doit être effectif, personnel et actuel. En conséquence un


préjudice simplement éventuel ne peut justifier le bien fondé de l’action civile. Seule la perte
effective éprouvée par le demandeur, peut ouvrir droit à l’indemnisation cela suppose donc
la prise en considération de la perte subie et du gain perdu.

Le préjudice éventuel est écarté en raison du fait qu’il dépend d’événement qu’il est
impossible de connaître avant leur réalisation. Cette règle connaît certaines exceptions:

 La jurisprudence admet la réparation d’un préjudice consistant en la perte d’une


chance, tels que la participation à un examen ou un concours ou le retard d’un
avancement (en raison notamment d’une longue invalidité qui aura empêché la victime
de se présenter à un examen ou à un concours).

La jurisprudence admet la réparation d’un préjudice qui bien que futur


apparait aux juges comme la prolongation certaine et directe d’un état de chose actuel
et susceptible d’estimation.

2- Dommage doit être licite:

Il faut que le dommage soit licite. C’est-à-dire que la situation lésée par le dommage causé
à la victime soit licite et morale et que le demandeur puisse se targuer d’un intérêt légitime.

3- La preuve de la faute :

Il faut enfin que l’assuré ou la personne dont il est civilement responsable, ait été reconnu
responsable du dommage dans les conditions des articles 432 et 433 du code pénal1, ou des

1
Article 432 du code pénal: « Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou
inobservation des règlements, commet involontairement un homicide ou en est involontairement la cause est
puni de l'emprisonnement de trois mois à cinq ans et d'une amende de 250 à 1.000 dirhams ».
Article 433 du code pénal: “Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou
inobservation des règlements, cause involontairement des blessures, coups ou maladies entraînant une
incapacité de travail personnel de plus de six jours est puni de l'emprisonnement d'un mois à deux ans et d'une
amende de 200 à 500 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement ».

5
articles 77 et 78 du DOC. En soulignant que dans cette hypothèse la jurisprudence admet de
plus en plus la présomption de faute (notamment lorsqu’il s’agit d’indemniser la victime
transportée à titre bénévole) en se basant sur l’article 88 du DOC relatif à la garde.

D /Les dommages ouvrant droit à indemnisation :

Le préjudice ouvrant droit à indemnisation peut être matériel, l’indemnisation de ce


préjudice vise à compenser les pertes pécuniaires en raison de la diminution d’un patrimoine
et en raison des dommages que le juge tentera d’apprécier. Dans le cas d’accident ayant causé
des blessures sans entraîner la mort, l’indemnisation doit couvrir les frais médicaux et
d’hospitalisation et les pertes résultant de l’incapacité temporaire de travail, l’incapacité
physique permanente, les souffrances physiques, le préjudice esthétique… (Pour la
détermination des blessures et incapacités temporaires ou permanentes, les juges s’entourent
des conseils techniques des experts).

1- Incapacité Temporaire de Travail (I.T.T) :


Lorsque l’accident donne lieu à un arrêt de travail ou d’activité de la victime, le montant
de l’indemnité englobe la perte effectivement subie. En conséquence : cette perte matérielle
par suite d’incapacité temporaire de travail est évaluée en fonction de revenu ou du salaire
perçu par la victime.

Par contre lorsque les certificats médicaux ou l’expertise ordonnée ne font pas mention d’une
incapacité permanente totale ou partielle, le juge se limite à ordonner le remboursement des
frais engagés par la victime à savoir les frais médicaux, les frais pharmaceutiques et frais
d’hospitalisation.

2- Incapacité Physique Permanente (IPP), L’expertise médicale doit :

 Déterminer la nature, la gravité des blessures et lésions occasionnées à la victime


 Évaluer l’importance de l’incapacité permanente.
 Fixer le taux et dire si cette incapacité a conséquence ou non sur l’activité de la
victime.
 Préciser si la victime a enduré des souffrances et estimer le pretium doloris : léger,
important…

6
 Préciser la nature du préjudice esthétique : léger, moyen, grave et très grave …

L’indemnisation des IPP se fait généralement sous forme de capitaux sauf, si


l’accident de la circulation se double d’un accident de travail, ou si la victime étant un enfant,
en lui octroyant une rente, les juges entendent la protéger contre la dilapidation possible de
l’indemnité par les parents ou par les tiers.(Conformément au Dahir portant loi n°1-84-177
(6 moharrem 1405) relatif à l'indemnisation des victimes d'accidents causés par des véhicules
terrestres à moteur (B.O. du 3 octobre 1984).

Sous section III : Le Fonds de Garantie Automobile :

On entend par Fonds de garantie des accidents de la circulation, l'organisme créé par le
dahir du 22 février 1955 et qui est désormais régi par les dispositions de la présente loi 17/99.

Le Fonds de garantie des accidents de la circulation est chargé d'assurer la réparation totale ou
partielle des dommages corporels causés par un véhicule terrestre à moteur non lié à une voie
ferrée, ou par ses remorques ou semi-remorques, dans le cas où les personnes responsables de
ces accidents sont inconnues ou non assurées et incapables d'en dédommager les victimes en
raison de leur insolvabilité.

Que l’assurance responsabilité civile automobile : C’est une garantie


obligatoire couvrant tous les accidents matériels et corporels impliquant votre véhicule
et causés à autrui que la responsabilité soit totale ou partielle. Elle couvre aussi bien les
personnes qui ne se trouvent pas dans le véhicule que celles transportées dans le dit
véhicule (y compris les membres de la famille du conducteur, de l’assuré et du
souscripteur). En revanche, les dommages subis par vous en tant que conducteur du
véhicule, d’assuré ou même de souscripteur du contrat d’assurance, ne sont pas couverts
si vous avez souscrit à une simple assurance responsabilité civile en l’absence d’une
garantie Protection familiale, conducteur et passagers.

7
Résumé de Séance n° 9 du
Cours de Droit des Assurances

Section II /Les Assurances de personnes :

Sous Section I : Les caractéristiques des Assurances de


Personnes:

 L’élément fondamental qui distingue les assurances de personnes des assurances de


dommages est la non application du principe indemnitaire.

 Les assurances de personnes ont pour objet la personne de l’assuré et comportent des
prestations indépendantes du dommage pouvant résulter de la réalisation du risque couvert.
 L’assurance de personne est une assurance notamment de capitale.
 La possibilité pour l’assuré de souscrire plusieurs contrats: le bénéficiaire peut cumuler toutes
les prestations promises par les diverses polices d’assurances car la notion du préjudice
n’intervient pas.

 L’assureur n’a pas de recours contre le tiers responsable du sinistre.il n’y a pas, en principe,
de subrogation selon l’article 66 du code des assurances : « Dans les assurances de
personnes, l'assureur, après paiement de la somme assurée, ne peut être subrogé dans les
droits du contractant ou du bénéficiaire contre des tiers à raison du sinistre.
Toutefois, dans les contrats d'assurance contre la maladie et les accidents atteignant les
personnes, l'assureur peut être subrogé dans les droits du contractant ou des ayants droit
contre le tiers responsable, pour le remboursement des prestations à caractère indemnitaire
prévues au contrat ».

Pag I- Les personnes intervenantes au contrat :

Les assurances de personnes et particulièrement les assurances sur la vie, se présentent comme
un contrat passé entre deux personnes l’assuré et l’assureur. Cependant très souvent le souscripteur
assuré ne stipule pas pour lui-même mais pour un tiers, appelé bénéficiaire de la prestation.

1
De même le souscripteur n’est pas toujours l’assuré, le contrat est parfois souscrit sur la tête d’une
autre personne.

 Le souscripteur : est la personne qui s’engage vis-à vis de l’assureur qui signe la police et
est redevable de la prime selon l’article 67 du code des assurances : La vie d'une personne peut
être assurée par elle-même ou par un tiers. On distingue entre l’assuré et le souscripteur
lorsque ce dernier ne s’assure pas lui-même.

 L’assuré est la personne dont le décès ou la survie entraine la réalisation du risque ( les
assurances sur la vie) : l’assuré est toujours une personne physique.

 Le Bénéficiaire : c’est la personne physique ou morale qui est appelée à recueillir le bénéfice
de l’assurance, c’est parfois l’assuré mais c’est souvent une tierce personne.

Pag II Conditions de la validité de l’assurance :

En cas d’assurance de décès au contraire, le souscripteur peut avoir intérêt à la disparition de la


personne assuré, celle-ci devant lui permettre de recueillir la prestation d’assurance. C’est pour ces
raisons que le législateur a introduit des restrictions à la libre souscription par le contractant sur la tête
de certaines personnes notamment celles dont la protection s’impose. Ainsi il est interdit de
contracter sur la tête d’un enfant mineur âgé de moins de 12 ans et d’un interdit aux termes de
l’article 69 du code des assurances.

Du même article (Art 69 du Code des assurances) :

 Toute assurance contractée en violation de cette prohibition est nulle.

 La nullité est prononcée sur la demande de l'assureur, du souscripteur du contrat ou du


représentant du mineur ou de l'interdit.

 Les primes payées doivent être intégralement restituées.

Pour certaines personnes il ne s’agit pas d’une interdiction d’assurance mais celle-ci exige
néanmoins l’autorisation du représentant légal pour le mineur âgé de plus de 12 ainsi que le
Consentement de ce dernier (article 70 du code des assurances).

2
Parmi les exemples des assurances de personnes on peut citer notamment :

 L’assurance en cas de vie

 L’assurance en cas de Décès

 L’assurance contre les accidents corporels

 L’assurance maladie/ maternité

Sous Section II : L’assurance sur la vie

C’est la catégorie la plus importante des assurances de personnes, elle est un contrat par lequel
en échange d’une prime, l’assureur s’engage à verser au souscripteur ou au tiers par lui désigné, une
somme déterminé (capital ou rente) en cas de mort de la personne assuré ou sa survie à une époque
déterminée. Ainsi elle couvre deux risques distincts:

 Le risque de décès prématuré

 Le risque de survie prolongée.

A) L’assurance en cas de vie : Cette assurance offre plusieurs modes de garantie :

 L’assurance de capitale différé ou de rente : en vertu de laquelle le capitale ou les arrérages


est payable si l’assuré est vivant au terme du contrat. Si l’assuré vient à décéder avant
l’échéance. Aucun capital n’est dû par l’assureur et les primes payées sont perdues pour les
héritiers.

 L’assurance Dotale: en vertu de laquelle l’assureur garantit un capital si un enfant désigné au


contrat est vivant à une certaine époque.

L’inconvénient ici c’est de faire perdre aux héritiers les primes déjà payées si l’assuré vient à
décéder avant l’échéance. Mais la contre assurance permet le remboursement des primes
déjà payées aux héritiers. (Contre-assurance : garantie consistant à rembourser les primes
nettes, augmentées éventuellement des intérêts, au décès de l'assuré avant l'échéance d'un
contrat souscrit en cas de vie).

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B) L’assurance en cas de Décès : en vertu de ce contrat l’assureur s’engage

à payer au bénéficiaire la somme stipulée si l’assuré décède au cours de l’assurance.

L’assurance en cas de décès est une assurance contractée par une personne sur sa propre vie ou sur la
vie d’un tiers, dans laquelle il est stipulé que l’assureur paiera la somme assurée si elle vient à mourir,
ou si elle meurt dans un certain délai.

On peut énumérer parmi les assurances en cas de décès ces deux types :

1- L’assurance temporaire- décès :

Assurance garantissant le paiement d'un capital ou d'une rente en cas de décès de l'assuré à condition
que le décès survienne avant une date déterminée au contrat. Si l'assuré survit jusqu'à cette date,
aucune prestation n'est due par l'assureur et les primes lui sont acquises. Autrement dit, l’assureur
s’engage à payer le montant stipulé dans le contrat si l’assuré décède avant une date déterminée, par
exemple avant la majorité des enfants.

2- L’assurance vie – entière :

C’est celle qui pour un minimum de prime assure un maximum de capital au bénéficiaire.
L’assureur est tenu de payer la somme, l’assuré ne touchera rien des primes versées. (Laisser à la
famille la plus grosse somme possible).

Cette assurance est soit à primes viagères (les primes sont payées pendant toute la vie de l’assuré)
soit à prime temporaire (les primes sont payées pendant une certaine période).

Autrement dit, Quant à l’assurance vie-entière, les prestations prévues au contrat seront versées quelle
que soit la date de survenance de ce décès.

NB que dans le Contrat de capitalisation : contrat d'assurance où la probabilité de décès ou


de survie n'intervient pas dans la détermination de la prestation en ce sens qu'en échange de
primes uniques ou périodiques, le bénéficiaire perçoit le capital constitué par les versements
effectués, augmentés des intérêts et des participations aux bénéfices.

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Titre II Le Marché des assurances
Section I : Secteur des assurances au Maroc
Activité des entreprises d’assurances et de réassurance
(Selon le Rapport d’activité de l’ACAPS de 2019) :
Primes émises
Les primes émises, y compris les acceptations ont atteint 46,7 milliards de dirhams en 2019, en
progression de 8,4% par rapport à 2018. A l’origine de cette croissance, les affaires directes qui
représentent 95,6% des émissions et qui ont augmenté de 8,6%. Sur cinq ans, les primes émises ont
enregistré une croissance annuelle moyenne de 9,5%.

Par ailleurs, les cessions et rétrocessions en réassurance se sont élevées à 3,5 milliards de dirhams, soit
un taux de cession global de 7,5%. De ce fait, les primes nettes ont atteint 43,2 milliards de dirhams.
TCAM
+9,5%
46,7
43,1 2,0
40,7
1,9
37,3 1,9
32,5 2,3
2,3
En milliards de dirhams

44,7
38,7 41,2
34,9
30,2

2015 2016 2017 2018 2019

Affaires directes Acceptations

Figure 3: Evolution des primes émises

Le secteur marocain des assurances s’est placé au 50ème rang mondial en 2019, maintenant le même
positionnement qu’en 2018. Il a conservé la 2ème place en Afrique derrière l’Afrique du Sud et la 3ème dans le
monde arabe après les Emirats Arabes-Unis et l’Arabie Saoudite.

Le marché marocain de l’assurance a affiché en 2019 un taux de pénétration de 3,9%, ce qui lui a permis
d’occuper le 1er rang au niveau du monde arabe et la 3ème position au niveau de l’Afrique après l’Afrique du
Sud et la Namibie (Source : Sigma n°4/2020).

La structure du chiffre d’affaires est restée dominée par les catégories « vie et capitalisation » et «
véhicules terrestres à moteur », qui ont généré 72,6% des émissions. En incluant les accidents corporels,
l’accident du travail et l’incendie, ce taux a atteint 91,2%.
Véhicules terrestres à
moteur
26,8% Accident du travail et
maladies professionnelles
5,1%

Accidents corporels-
maladie-maternité
9,9%

Incendie 3,6%
Assistance-Crédit-
Assurances vie et Caution 3,7%
capitalisation
45,8% Autres
5,2%

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Section II : Les Entreprises d'Assurances et de
Réassurance:

Le Marché Marocain des assurances et de réassurance est formé notamment des sociétés
des assurances et des mutuelles.

A- Les sociétés d'assurances : Ce sont des sociétés à but lucratif. Elles doivent avoir un
capital minimum légalement exigé. Elles sont dirigées par un Conseil d'Administration. Ainsi,
elles peuvent pratiquer toutes les branches d'assurance, n'ont pas de limitation territoriale au
Maroc et travaillent avec des intermédiaires (agents généraux et courtiers).

B- Les mutuelles d'assurances :

Ce sont des associations. Les cotisations sont toujours variables. Elles ne peuvent donc
jamais pratiquer d'opérations impliquant une gestion en capitalisation. Elles ne travaillent
jamais avec des intermédiaires

C- Les intermédiaires d’assurances:

Le secteur des assurances, dans son ensemble, n'est pas seulement constitué de sociétés et de
mutuelles, mais également d'intermédiaires d'assurances.

L'intermédiaire en assurance est la personne a qui revient le mérite de créer la relation


contractuelle entre l'entreprise d'assurance et le client-assuré. En général, on peut dire que le
développement de l'entreprise et de la bonne circulation de ses produits dépendent
essentiellement de l'efficacité des intermédiaires et de leur compétence professionnelle.

Quelle est la différence entre l’agent général et le courtier d’assurance?

Les consommateurs ont parfois du mal à choisir entre l’agent général et le courtier
d’assurance, la différence entre les deux est que :

L’agent travaille pour une compagnie d’assurances. Il en est le mandataire, et il représente


cette compagnie auprès des assurés. Il exerce une profession libérale, et sa rémunération se

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fait sur les commissions attribuées par les compagnies d'assurances. Il n’a pas de portefeuille
propre puisque c’est la compagnie qui est la propriétaire du portefeuille de clients.

Le courtier d’assurances est un indépendant qui compare toutes les offres du marchés pour
les proposer à ses clients. Il est rémunéré sur les frais de courtage. Il est chargé par ses clients
de trouver auprès de différentes compagnies les contrats les mieux adaptés à leurs besoins et
aussi ceux présentant les meilleurs coûts. Il a donc l’obligation de conseiller au mieux ses
clients. Il représente les intérêts de l’assuré auprès des compagnies et il est le propriétaire de
son portefeuille de clients.

En d’autres termes, l’agent général d’assurances représente une compagnie


d’assurance auprès des assurés tandis que le courtier d’assurances représente les assurés
auprès de différentes compagnies. L’agent d’assurances dépend donc d’une compagnie alors
que le courtier d’assurance est tout à fait indépendant. De ce fait, en cas de faute commise par
le courtier pouvant causer des dommages à l’assuré, la responsabilité de la compagnie ne sera
pas engagée (C’est le courtier qui sera considérer comme responsable). L’agent général
d’assurances au contraire, engage la responsabilité de la compagnie qu’il représente en cas de
dommage.

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