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Le cautionnement

Le cautionnement est une sureté personnelle dont la finalité est de garantir le créancier contre
le risque d’insolvabilité du débiteur, de renforcer le crédit d’un débiteur.
Le cautionnement est un engagement accessoire à une dette principale.
Le texte de base qui traite du cautionnement au Maroc est le doc dans ses articles de 1117 à
1169.
L’article 1117 le définit : « le cautionnement est un contrat par lequel une personne s’oblige
envers le créancier à satisfaire à l’obligation du débiteur, si celui n’y satisfait pas lui-même »
Le cautionnement résulte de la volonté des parties qui sont trois (créancier, débiteur et la
caution), tel que précise l’article 1117 du doc. Cependant, il existe des cautionnements légaux
qui peuvent résulter d’une décision de justice (art 411 du code de procédure civil).

I : La formation du contrat de cautionnement


A : Les conditions de forme :
L’acte de cautionnement :
Il n’y pas de présomption de cautionnement, il nait toujours d’un écrit
En effet, l’article 1123 dispose que: « L’engagement de la caution doit être exprès et ne se
présume point »
Le terme contenu « exprès » contenu dans cet article oblige à considérer l’importance de la
forme du cautionnement. Elle est primordiale pour sa validité, la rédaction de l’acte doit être
faite de telle sorte que la garantie doit être reconnue comme cautionnement.
Il convient donc de rédiger chaque fois un écrit en termes clairs nets et précis quant à : l’objet,
la durée, la personne du débiteur, la personne du garant, le montant, la portée de
l’engagement.
La personne qui se porte garant est tenue aussi bien de l’obligation principale, mais aussi à
celles accessoires nées de cette dernière.
L’article 1130 dispose que : « Lorsque le cautionnement n’a pas été expressément limité à une
somme fixe, ou à une partie déterminée de l’obligation, la caution répond aussi des dommages
intérêt et des dépenses encourues par le débiteur principal à raison de l’inexécution de
l’obligation »
B : Les conditions de fond 
La personne qui s’oblige doit avoir la capacité requise par la loi.
L’article 1119 : « Nul ne peut se porter caution s’il n’a pas la capacité d’aliéner à titre gratuit.
Le mineur peut se porter caution, même avec l’autorisation de son père ou tuteur, s’il n’a
aucun intérêt dans l’affaire qu’il garantit ».
Par ailleurs une personne morale peut se porter caution à condition que les statuts le lui
permettent, outre l’autorisation statutaire, il s’avère nécessaire que le prise d’engagement reste
dans le cadre de l’activité de la société.
1 : La validité de l’obligation
Comme l’énonce l’article 1120 : « Le cautionnement ne peut exister que sur obligation
valable »
Une obligation atteinte d’une nullité ne peut être cautionné ; Ainsi, le cautionnement se trouve
limité par certains faits imputables soit à la nullité totale ou partielle de l’obligation soit à
l’étendue, en cas d’excès de son mandat par rapport à la dette.
L’article 1128 : « La cautionnement ne peut excéder ce qui est du par le débiteur, sauf en ce
qui concerne le terme ».
Il peut être contracté pour une partie de la dette seulement et sous des conditions moins
onéreuses.
2 : L’objet de l’obligation
Le cautionnement peut être également donné pour obligation à naitre, mais dont l’existence
est certaine : ce qui prévu par l’article 1121 : «Le cautionnement peut avoir pour objet une
obligation éventuelle (telle que la garantie pour cause d'éviction), future ou indéterminée,
pourvu que la détermination puisse être faite par la suite (telle que la somme à laquelle une
personne pourra être condamnée par un jugement); dans ce cas, l'engagement de la caution est
déterminé par celui du débiteur principal »
On outre, celui qui se porte caution en faveur du débiteur peut le faire à son insu, mais cela ne
crée aucun lien de droit entre le débiteur et la caution, qui est seulement obligée envers le
créancier (article 1126 du doc). De même on peut aussi cautionner celui qui s’est porté
caution en faveur du débiteur principal (Article 1127 du doc ).

II : Les effets et fin du contrat du cautionnement


A : les effets du cautionnement
Les effets du cautionnement se manifestent d’une part dans les rapports de la caution avec le
créancier, d’autre part dans les rapports de la caution avec le débiteur principal.
1 : Les rapports de la caution avec le créancier
L’obligation de la caution consiste à payer le créancier en cas de défaillance du débiteur
principal. Or, le caractère indépendant et accessoires de son engagement lui permet
d’invoquer, sur les poursuites du créancier, certaines bénéfices (bénéfices de discussion,
bénéfices de division).
D’autre part, pour éviter les inconvénients qui découlent pour lui de ces bénéfices, le
créancier exige généralement que la caution soit solidaire.
a  : Le cautionnement Simple
Il permet à la caution de faire prévaloir les deux moyens de défense prévus par la loi.
Le bénéfice de discussion, qui permet à la caution avant de satisfaire à l’obligation du
débiteur principal défaillant, de discuter au préalable ce dernier dans ses biens. C’est-à-dire de
l’inciter à réaliser une partie de son actif pour l’obliger à payer.
L’article 1136 dispose que : « la caution a le droit d’exiger que le créancier discute au
préalable le débiteur principal dans ses biens, meubles et immeubles, en lui indiquant ceux qui
sont susceptibles d’exécution ».
L’article 1137 prévoit 4 cas où le recours de discussion ne peut être exercé.
Le bénéfice de division, il permet à la caution de faire partager aux autres cautions
éventuelles les poursuites dirigées initialement contre elle.
C’est une mesure de sauvegarde importante consacrée par l’article 1138 : « Lorsque plusieurs
personnes ont cautionné la même dette par le même acte, chacune d’elles n’est obligée que
pour sa part et portion ». Au terme de cet article, la caution peut exiger que le créancier divise
préalablement son action et la réduise à la part et proportion de chaque caution.
b  : Le cautionnement Solidaire
Lorsque le créancier veut éviter de se voir opposer le bénéfice de discussion et le bénéfice de
division, qui compliquent ses poursuites éventuelles, il exige que l’engagement de la caution
soit solidaire.
L’article 1138 al 2 :
Ainsi, la caution pourra être poursuivie pour le tout, exactement comme si elle était
codébitrice principale et solidaire. Cependant, cela ne peut effacer le caractère accessoire de
sa dette en conséquence toute cause d’extinction de la dette à l’égard du débiteur principal
pourra être invoquée par lui.

2 : les rapports de la caution avec le débiteur principal


Lorsque la caution a payé la dette, elle peut exercer son recours contre le débiteur principal,
soit par le moyen de l’action de mandat ou de gestion d’affaires, soit par moyen de
subrogation légale, ce qui présente l’avantage d’assurer à la caution la transmission des
garanties dont pouvait bénéficier le créancier à l’égard du débiteur principal.
L’article 1143 dispose que : « La caution qui a valablement éteint l'obligation principale a son
recours, pour tout ce qu'elle a payé, contre le débiteur, même si le cautionnement a été donné
à l'insu de ce dernier. Elle a recours également pour les frais et les dommages qui ont été la
conséquence légitime et nécessaire du cautionnement. »
Dès que le paiement est effectué par la caution en vertu de son cautionnement, elle doit
immédiatement en aviser le débiteur principal, sinon elle risque de perdre la totalité de ses
recours (article 1149 du doc).
Ainsi, la caution peut aussi en certaines circonstances exercer son recours contre le débiteur
principal avant d’avoir payé le créancier, il s’agit essentiellement de cas dans lesquels il est
certain que la caution devra payé ; on lui donne alors le maximum de chances de conserver
ses droits.

B : L’extinction du cautionnement


L’extinction s’éteint comme toutes les obligations et selon les termes 1151 du
DOC : « L’obligation qui résulte du cautionnement, s’éteint par les mêmes causes que les
autres obligations, même indépendamment de l’obligation principale »
Le paiement / La compensation / La remise volontaire / La novation / La confusion / La
prorogation / La compensation en nature / La prescription.

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