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Droit des entreprises en

difficulté

CHBIHI FADOUA 1
Introduction

Le DROIT DES ENTREPRISE EN DIFFICULTE participe à l’édification


d’un droit public et économique. C’est un droit de l’entreprise
malade.
En effet le législateur intervient selon deux étapes dans un ordre
prioritaire :

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Droit préventif : pour éviter que l’entreprise sombre, et cela par la


mise en place des procédés non contentieux. C’est la phase avant la
cessation de paiement.

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Introduction

Droit curatif : c’est la phase après la cessation de paiement.


Le législateur prévoit en premier temps, et dans un souci d’ordre
économique, une procédure de redressement judiciaire de
l’entreprise et, en deuxième temps, souci d’ordre juridique, organise
la liquidation judiciaire de l’entreprise, c’est une procédure collective
classique.

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I. Évolution du droit marocain des entreprises en difficulté
1. Avant le protectorat
Pendant cette période, l’ordre juridique marocain connaissait à l’instar des
droits occidentaux, la notion de faillite. La faillite était gérée par le droit
musulman.
Dans cette doctrine, toute personne dont l’actif ne parvient pas à couvrir
ses engagements est reconnue par le Qadi comme l’état de déconfiture.
Le Qadi la dépossède de ses biens, en assure l’administration. Il a la
mission de gérer et de liquider son patrimoine.

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2. Pendant le protectorat
Marquée par le dahir du 12 aout 1913 qui marque l’introduction au
Maroc du droit de la faillite. Largement inspiré par le droit français, il
traduit une méfiance vis-à-vis de l’entrepreneur faillit, considéré
comme malhonnête. L’ancien code organisait la faillite selon deux
procédures : la faillite proprement dite et la procédure judiciaire. Ces
deux procédures diffèrent au niveau du sort destiné au commerçant,
dans la mesure où l’on tenait compte du degré de sa responsabilité
dans l’échec de son entreprise.

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La faillite était réservée au commerçant faillit, sournois, et de
mauvaise foi, alors que la liquidation était réservée au commerçant
consciencieux et malchanceux en affaires. Elle apparaissait au final
comme une faillite apaisée et tempérée. On peut observer que
l’esprit général qui prévalait était de punir le chef d’entreprise failli,
souvent frappé de nombreuses déchéances (professionnelles et
civiques) et parfois incarcéré, et toujours privé de l’administration de
ses biens. L’objectif finalement était de préserver l’intérêt des
créanciers. Le droit intervenait toujours à posteriori c’est à dire après
la survenance de la cessation de paiement.

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3. Adoption du code de commerce
La Loi n° 15-95 du 8 novembre 1995 promulguée par le dahir du 1er
aout 1996, ce code fait rentrer le droit de la difficulté d’entreprise
dans une nouvelle ère, résolument moderne, marquée par la
prégnance de l’économie sur l’approche purement juridique.
On peut constater le changement d’abord au niveau de la
terminologie, qui est symptomatique d’un changement des
mentalités.
On passe progressivement de l’image d’une entreprise en faillite
délinquante à l’image d’une entreprise victime d’un contexte
économique.

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Avant, l’entreprise intervenait dans un marché restreint, circonscrit.
La mondialisation de l’économie à partir des années 80 impose à
l’entreprise un marché globalisé où la concurrence est acharnée et
l’avenir est incertain.
Ces contraintes nouvelles et structurelles changent la manière
d’envisager le droit des entreprises en difficulté. Ce n’est plus
systématiquement la faute d’un entrepreneur malhonnête,
négligeant ou maladroit en affaires, c’est le plus souvent le résultat
d’une crise économique et financière systémique et importée sur
lesquelles ni les Etats ni même les autorités économiques n’ont
d’emprise.

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Ces réalités économiques nouvelles et prégnantes expliquent le
caractère fondamentalement préventif et curatif du droit marocain
sur les difficultés de l’entreprise.
L’aspect préventif se déroule au niveau de la procédure de prévention
organisée par le code de commerce et qui peut être déclenchée dès
les premiers signes avant coureurs de difficultés, avant même la
situation de cessation des paiements. Ce dispositif légal entraine un
élargissement de la sphère d’application du droit des procédures
collectives.

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La loi n’intervient plus uniquement à posteriori pour protéger les
intérêts des créanciers, mais également et surtout en amont pour
organiser tout un processus de révélation des difficultés afin d’éviter
qu’elles ne deviennent insurmontables et que la situation de
l’entreprise ne devienne irrémédiablement compromises.
Cet élargissement se fait par une valorisation du rôle du contrat et de
la négociation conventionnelle à travers la procédure de règlement
amiable des difficultés. Il y a là une mutation profonde des formes
mêmes du droit.

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On passe d’un droit imposé avec de forts réflexes répressifs, à un


droit négocié, fondé sur la confiance et la négociation. Ce
changement constitue une évolution essentielle qui marque le retour
du contrat dans des matières considérées traditionnellement comme
d’ordre public.

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II. Caractéristiques du droit des entreprises en difficulté
1. Un droit de nature économique
Le nouveau droit des difficultés de l’entreprise est marqué par une
forte prépondérance de la logique économique sur celle juridique.
Cette interférence est caractéristique du droit contemporain des
affaires, et traduit un décloisonnement entre disciplines juridiques et
économiques ainsi qu’une perméabilité de la logique juridique par
rapport aux considérations économiques.

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On peut observer ce mouvement à la fois au niveau des mobiles et


des objectifs du nouveau droit sur la difficulté des entreprises. Le
droit est mis à contribution dans un but d’abord économique:
préserver une source majeure de richesse et d’emploi en priorisant
l’intérêt de l’entreprise et des salariés.

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2. Un droit d’arbitrage entre intérêts contradictoires
Par nature, le DDE est un droit d’affrontement entre intérêts
contradictoires, mais tout aussi légitimes (intérêts des salariés, des
créanciers, de l’entreprise).
Il appartient à la loi de forger les solutions légales permettant
d’arriver à un compromis équilibré entre les différents protagonistes.
On ne peut à cet égard se satisfaire d’une priorisation permanente de
l’intérêt de l’entreprise.

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En effet, si tous les efforts doivent être mis en place pour tenter de
redresser la situation de l’entreprise, les droits des créanciers doivent
également être pris en compte dans la mesure où ils restent les
moteurs financiers de l’économie : ils apportent les fonds à d’autres
entreprises.
Sacrifier en toutes circonstances les droits des créanciers, c’est priver
d’autres secteurs de l’économie, de sources de financement dont
elles ont un besoin nécessaire. Cependant, l’inverse; privilégier par
trop les intérêts des créanciers peut multiplier les naufrages de
l’entreprise et la suspension de l’emploi.

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3. Un dérogatoire au droit commun
Tend à assurer ces arbitrages difficiles sans avoir comme premier
objectif la punition patrimoniale ou pénale du chef d’entreprise. D’un
autre côté, le droit ne peut être un rempart totalement efficace
contre les aléas de l’économie.
Il n’est ni réaliste ni sain de vouloir préserver coûte que coûte, les
entreprises vouées à une disparition certaine compte tenu de leur
faiblesse économique.

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Ainsi, les libéraux disent «laisser faire, laisser mourir». De même il


importe que le recours aux règles dérogatoires des procédures
collectives ne soit pas laxiste au risque de provoquer un effet
d’aubaine conduisant certains débiteurs à les utiliser comme de
simples modes de gestion.

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III. Champ d’application du droit de difficulté de l’entreprise


Les procédures de traitement des difficultés d’entreprise sont
applicables à tout commerçant, à tout artisan et à toute société
commerciale qui n’est pas en mesure de payer à l’échéance les dettes
exigées.
Par commerçant, le législateur vise toute personne qui exerce à titre
habituel ou professionnel une ou plusieurs activités listées par les
articles 6-7-8 du CC.

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On entend par entreprise au sens du livre V du CC, le commerçant


personne physique ou la société commerciale.
On entend par chef d’entreprise au sens du livre V, la personne
physique débitrice ou le représentant légal de la personne morale
débitrice.

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Les sociétés commerciales sont les SA, les SARL, SCS, les SNC…
Le groupement d’intérêt économique (GIE) peut être qualifié de
commerçant et faire l’objet de procédure de traitement des
difficultés, pour cela, il faut que son objet soit commercial. Il est
important de souligner une particularité concernant les GIE; en effet,
les membres du GIE sont tenus des dettes de celui-ci sur leur propre
patrimoine (il s’agit de la loi 13-97). Par conséquent, le GIE ne peut
être en difficulté financière que si ses membres le sont.

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Introduction

 Les coopératives peuvent également avoir la qualité de


commerçant et se voir appliquer les procédures de traitement
d’entreprises en difficulté, si l’objet de la coopérative est de nature
commercial.
 Les établissements publics, lorsqu’ils exercent une activité
commerciale, ne peuvent être soumis aux procédures de traitement
des entreprises en difficulté. Ils sont soumis à des dispositions
légales spéciales en fonction de leur statut.

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 Les associations ne peuvent en aucun cas relever des procédures


de traitement des entreprises en difficulté (PTDF), combien même
les membres seraient des commerçants.
Notons en ce qui concerne la compétence judiciaire que les tribunaux
de commerce sont seuls compétents pour connaître les procédures
de traitement des difficultés d’entreprise, et ce même si la loi 53-95
instituant les juridictions commerciales ne le prévoit pas
expressément.

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Les PTDE rentrent dans la catégorie précisée par l’article 5 de la loi


53-95 sur les tribunaux de commerce qui traite des actions entre
commerçants à l’occasion de leur activité commerciale.
Est compétent le tribunal de commerce dans le ressort duquel est
situé le principal établissement de l’entreprise ou celui du siège social
de la société contre laquelle est ouverte une PTDE.

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Introduction
IV. Notion d’entreprise en difficulté
Apparue avec le code de commerce de 1996, cette notion a pris le
relai de celle traditionnelle de faillite.
Ces deux termes ne sont pas superposables.
La notion d’entreprise en difficulté à été forgée par le législateur afin
de permettre le déploiement de la procédure lorsqu’une entreprise
est confrontée à des évènements qui menacent la continuité de son
exploitation avant même qu’elle ne soit en situation de cessation de
paiement.

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La cessation de paiement est une situation plus avancée elle suppose


qu’une entreprise est dans l’incapacité de payer à leur échéances les
dettes exigibles dans la mesure où son actif disponible ne lui
permettant pas de faire face à son passif exigible.

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Introduction

L’objectif du droit contemporain des entreprises en difficulté étant de


sauvegarder les entreprises, il était dès lors très important de mettre
en place les outils législatifs dès les premiers signes avant coureurs
des difficultés sans attendre que la situation de l’entreprise soit
irrémédiablement compromise.
C’est l’objet même de la notion de difficulté d’entreprise qui renvoie à
la continuité de l’exploitation.

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Autrement dit, l’entreprise a cessé de fonctionner de manière


harmonieuse à cause d’un processus de défaillance qui met à mal son
développement, voire sa survit.
Le processus de défaillance peut être dû à des difficultés internes
(propres à l’entreprises, ex : mauvaise gestion, surendettement de
l’entreprise, tensions sociales etc.) et peut avoir une origine externe
(difficulté à accéder à certains marchés, hausse des prix etc.).

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La prévention des difficultés de l’entreprise
Les procédés préventifs visent à permettre la détection des difficultés
de l’entreprise et leur traitement avant leur aggravation afin de
donner toute leur chance aux efforts de sortie de crise.
Ils reposent sur un dépistage précoce des problèmes qui perturbent
ou risque de perturber la continuité de l’exploitation de l’entreprise.
Ils concrétisent une vision proactive du droit commercial teinté par le
pragmatisme économique puisqu’il s’agit d’intervenir avant même la
cessation de paiement, c’est à dire avant que les créanciers ne soient
confrontés à l’insolvabilité de leurs débiteurs.

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La prévention des difficultés de l’entreprise
Les procédés préventifs se déroulent à travers trois mallions d’une
chaine unique.
Ils débutent par la prévention interne à travers l’alerte donnée par le
commissaire aux comptes aux associés.
Ils peuvent débutés par l’intervention du juge commercial, c’est la
prévention externe.
Enfin, ils ont pour objet d’aménager un accord entre les créanciers et
l’entreprise en difficultés (règlement amiable).

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne
A. Le déclenchement de l’alerte
Le processus de la prévention interne repose sur le mécanisme
d’alerte destinée à attirer l’intention des dirigeants sociaux sur la
situation préoccupante de l’entreprise.
L’objectif dans un premier temps sera de provoquer une discussion
interne à l’entreprise, afin de prendre la mesure la plus exacte
possible de difficultés rencontrées ou sur le point de survenir et de
proposer, à la suite de cette discussion, les solutions les plus
appropriés pour les résoudre.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne
L’article 547 du code de commerce précise à cet égard que «le
commissaire aux comptes, si l’en existe, ou tout associé dans la
société, informe le chef de l’entreprise des faits de nature à
compromettre la continuité de l’exploitation de l’entreprise».
Il en résulte que le législateur confère le mécanisme d’alerte à deux
acteurs essentiels : le commissaire des comptes et les associés. Le
commissaire aux comptes constitue la personne la plus adaptée pour
déceler les difficultés, les analyser et projeter leur impact sur l’avenir
de la société.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne
Organe obligatoire dans les sociétés anonymes et dans certaines
sociétés commerciales (SCA, SARL réalisant un chiffre d’affaire annuel
de plus de 50 millions de DH HT, le commissaire aux comptes est
chargé de s’assurer que les comptes sociaux sont sincères, réguliers
et cohérents.
Cette mission fondamentale dans le processus de contrôle interne
confère au commissaire aux comptes une position essentielle très
proche de l’information comptable et financière, elle le place au
cœur de la boite noire de l’entreprise.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

Après le dirigeant de l’entreprise, c’est le commissaire aux comptes


qui, en toute logique, est le mieux placé pour avoir connaissance des
problèmes qui compromettent, ou risque de compromettre la
continuité de l’exploitation de l’entreprise.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

C’est ce qui explique que la loi lui confère non seulement un droit
d’alerte, mais un devoir d’alerte. Néanmoins, la loi interdit au
commissaire aux comptes toute immixtion (ingérence) dans la
gestion, c’est à dire que le commissaire aux comptes ne doit pas juger
l’opportunité des décisions prises par les dirigeants, ni la qualité
globale de sa gestion dans la mesure où le commissaire aux comptes
est un contrôleur et non un gestionnaire, ni un conseiller.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

Il ne doit apprécier, que la régularité et la sincérité des opérations


comptables, et se conformer à un devoir de réserve. Il peut tout au
plus, donner un avis sur l’organisation de l’entreprise sur le plan de la
gestion comptable et financière. Les faits qui justifient une réaction
du commissaire doivent être de nature à compromettre la continuité
de l’exploitation de l’entreprise.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

La continuité de l’exploitation de l’entreprise est un concept


comptable et non juridique qui suscite auprès des auteurs de
nombreuses interrogations.
Les instances professionnelles (ordre des experts comptables) ont
donné des interprétations approfondies à ce concept, en observant
des faits qui manifestent le risque pour l’entreprise de ne pas
poursuivre son activité. Il peut s’agir :

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

 Des faits fondés sur la situation financière de l’entreprise, par


exemple : une situation nette négative, fond de roulement dégradé,
abus de crédits à court terme, situation de rupture de crédit.
 Des événements portant sur la situation patrimoniale de
l’entreprise, par exemple : constitution d’hypothèque sur l’ensemble
de l’actif de l’entreprise, des ventes d’éléments de l’actif pour
financer des crédits de court terme.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

 Des faits fondés sur l’exploitation elle-même, exemple : rotation


trop longue du stock, pénurie de matières premières indispensables,
départ des cadres sans remplacement, une sous activité durable de
l’entreprise.
 Des événements résultant de l’environnement de l’entreprise, par
exemple : perte d’un marché, d’une licence ou brevet, relation
défectueuse avec un fournisseur important

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

Des faits de nature juridique, par exemple : le report renouvelé


d’échéance, non paiement des dettes, difficultés avec
l’administration fiscale.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne
Encore faut-il que ces événements soient de nature suffisamment
grave pour affecter la continuité de l’exploitation et que le risque soit
susceptible de se réaliser dans un avenir proche et prévisible.
Il en résulte que l’appréciation du commissaire aux comptes doit être
proactive, c’est à dire qu’il y a anticipation des conséquences
d’événements produits, ou se risquant de se produire.
Pour autant la réaction du commissaire aux comptes ne doit pas être
alarmiste, c’est une nuance importante.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

Le commissaire aux comptes dispose d’un délai de 8 jours à compter


de l’événement justifiant l’alerte.
En ce qui concerne les conditions de forme, l’alerte doit être donnée
par lettre recommandée avec accusé de réception adressé au
dirigeant de l’entreprise, l’invitant à prendre les mesures nécessaires
pour redresser la situation.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne
B. Les suites de l’alerte
Les suites de l’alerte dépendent de la réaction du dirigeant et des
autres organes sociaux.
Plusieurs scénarios sont envisageables :
1. Si le chef de l’entreprise arrive à prendre les mesures nécessaires
au redressement dans les 15 jours suivant le déclenchement de
l’alerte, le processus s’arrête à ce niveau.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

2. Si le chef de l’entreprise n’arrive pas à déclencher une sortie de


crise, ou ses pouvoirs ne sont pas assez suffisant de le faire, il est
tenu de convoquer les organes de l’administration compétents
(conseil d’administration, le directoire, le conseil de surveillance) à fin
qu’ils délibèrent et qu’ils puissent adoptés les mesures propres au
redressement.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

3. Le processus d’alerte peut déboucher sur une troisième phase celle


de la délibération de l’assemblé générale des actionnaires, dans
l’hypothèse où le conseil d’administration n’arrive pas à mettre en
place des solutions de sortie de crise (article 547-al 2). Le chef de
l’entreprise est tenu de faire délibérer, dans un délai de 15 jours,
l’assemblée générale pour y statuer sur rapport du commissaire aux
comptes, s’il en existe.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention interne

4. Si l’assemblée d’actionnaires ne réussit pas à prendre une décision


permettant le redressement de la situation, ou si les mesures prises
sont insuffisantes pour résoudre les difficultés posées de sorte que la
continuité de l’exploitation demeure compromise, il y a lieu de passer
à la procédure de prévention externe.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

En pratique, l’alerte préventive demeure très souvent d’un effet


utopique en raison de l’optimisme exagéré ou de l’acharnement
illusoire des dirigeants d’entreprise en une amélioration future.
Pour éviter le pire, les articles 549 à 559 du code de commerce
organisent une procédure judiciaire de prévention en vue de
surmonter la crise par une dissipation de la difficulté ou la réalisation
d’un règlement amiable entre l’entreprise et ses partenaires.

CHBIHI FADOUA 47
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe
En sommes la loi organise une prévention judiciairement assistée et
un règlement amiable judiciairement homologué.
La prévention externe se caractérise également, comme la prévention
interne, par sa nature non contentieuse.
En effet elle constitue une procédure judiciaire dénuée des pouvoirs
contentieux du juge, de dire le droit et de prononcer des sanctions.
La loi en attribue la compétence à une autorité publique, le président
du tribunal de commerce qui la mènera de manière confidentielle de
sorte que le crédit de l’entreprise ne soit pas diminué.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

Elle relève exclusivement des attributions du président du


tribunal de commerce.
Ni le tribunal de commerce ni le tribunal de première
instance, en tant que juridiction, ne peuvent l’appliquer.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

Elle se caractérise ensuite par sa conception nuancée


prévoyant d’une part, une variante solennelle de la
prévention interne à travers une procédure d’arrangement
exercée par un mandataire spécial ou ad hoc, et d’autre part,
une procédure légèrement plus complexe tendant à la
conclusion d’un règlement amiable.

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La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

Mais le président saisi demeure libre de donner une suite


plus sévère a l’affaire s’il estime que la difficulté est déjà
consistante, dépasse la phase de la prévention et nécessite
par conséquent un véritable redressement ou même une
liquidation judiciaire.

CHBIHI FADOUA 51
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

Informé par le commissaire aux comptes ou le dirigeant de


l’entreprise, ou lorsqu’il résulte de tout acte ou procédure
que l’entreprise connaît des difficultés de nature à
compromettre la continuité de l’exploitation, le président
convoque le chef d’entreprise pour que soit envisagée les
mesures propres à corriger la situation.

CHBIHI FADOUA 52
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

Le président du tribunal de commerce est simplement


informé de l’existence d’une difficulté soit par le
commissaire aux comptes, soit par le chef d’entreprise, soit
par le fait d’une autre procédure en cours et dont le greffe
notamment lui communique un acte ou une information.

CHBIHI FADOUA 53
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe
Le texte ne vise pas les associés et les autres dirigeants en
cas de société.
Il n’interdit pas cependant d’autres modalités d’intervention
du président.
En effet à l’occasion de l’examen de tout document
notamment au cours d’une procédure quelconque, ou à
l’occasion de toute procédure, il peut remarquer la
manifestation des difficultés visées.

CHBIHI FADOUA 54
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe
Ces dernières situations peuvent être provoquées par les
autres dirigeants, les associés, les salariés et les créanciers.
Le président informé par le commissaire aux comptes ou par
une autre procédure, convoque alors le chef d’entreprise
pour l’amener à trouver une solution.
Les dispositions légales élargissent ainsi au maximum les
situations permettant l’intervention du président du
tribunal.

CHBIHI FADOUA 55
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

Encore faut-il que le fonctionnement des organes judiciaires


et parajudiciaires permette la découverte de ces difficultés
et facilités ainsi l’intervention salvatrice de la justice.
Dans ce sens, le service du greffe, dépositaire naturel des
documents révélateurs des difficultés comptables, des
instances en cours ou d’autre situation, est en mesure de les
découvrir à temps et d’en référer au président du tribunal.

CHBIHI FADOUA 56
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

La réunion avec le chef d’entreprise permet au président de


s’entretenir avec lui sur les causes, les éléments, l’évolution
et le sort probable de la difficulté.

CHBIHI FADOUA 57
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

Le magistrat peut, nonobstant toute disposition législative


contraire, obtenir communication, par le commissaire aux
comptes, les administrations, les organismes publics ou le
représentant du personnel ou par toute autre personne, des
renseignements de toute nature à lui donner une
information exacte sur la situation économique et financière
du débiteur.

CHBIHI FADOUA 58
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

L’accès à ces renseignements permet au président de vérifier


les dires du débiteur, de les compléter et de les corriger
éventuellement, pour acquérir une connaissance aussi
parfaite que possible de la situation de l’entreprise et lui
donner la solution qui convient.

CHBIHI FADOUA 59
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe
Il procède alors, en fonction de l’importance de la difficulté:
soit à la désignation d’un mandataire spécial dans le cadre
de la prévention judiciairement assisté dans la mesure où
elle présente encore un intérêt,
soit au déclenchement du processus de règlement amiable
demandé par requête du débiteur ou ordonné directement
par le juge.

CHBIHI FADOUA 60
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

En pratique, malgré la généralité des termes de la loi, la


difficulté traitée par ces procédures revient, dans la grande
majorité des cas, a un besoin financier.
L’intervention du président du tribunal permet au chef
d’entreprise de trouver d’autres financements et de
renégocier ses dettes.

CHBIHI FADOUA 61
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

Elle assurera une assistance précieuse dans ce cadre.


Quand la difficulté peut être aplanie grâce à l’aide d’un tiers
a même de réduire les oppositions des partenaires habituels
de l’entreprise, le Président le désigne comme « mandataire
spécial » et détermine librement sa mission et le délai pour
l’accomplir, (article 550 du code de commerce).

CHBIHI FADOUA 62
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

Le texte ne détermine ni la nature ni la difficulté ni le délai à


impartir au mandataire chargé de la résoudre, ni la nature
de la mission du mandataire.
Cette souplesse s’explique par l’extrême variété des cas
d’espèce et la nécessité de laisser au juge la liberté
d’apprécier concrètement la mesure à prendre.

CHBIHI FADOUA 63
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe
Le texte se limite à exiger que la solution de ladite difficulté
dépende de l’aide, de l’assistance du tiers. Seule l’évolution
des faits amènera le président à réviser sa décision dans un
délai plus rigoureux.
Dans la vie courante, les banques sont plus interpellées par
cette procédure que d’autres créanciers. Leur savoir-faire en
matière de négociation et d’appréciation des difficultés
financières, les prédispose aussi à jouer le rôle de
mandataire spécial ou à être son interlocuteur privilégié.
CHBIHI FADOUA 64
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe

Leur contribution s’avère précieuse pour assister le chef


d’entreprise a bien définir ses difficultés et à formuler des
propositions raisonnables et négociables.
L’usage très souvent tardif de cette procédure l’expose
couramment à l’échec ou à révéler son inadéquation et
ouvre la voie à celle du règlement amiable, plus complexe et
plus coûteuse.

CHBIHI FADOUA 65
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable
A. Intérêt du règlement amiable
C’est un mécanisme qui permet de garder la souplesse de la
négociation conventionnelle tout en s’inscrivant dans un
cadre judiciaire non contentieux.
Son principal objectif est de permettre à l’entreprise en
difficulté de bénéficier de délais négociés auprès de ses
créanciers tout en la poussant à faire des effets concrets de
restructuration et de mise à niveau.

CHBIHI FADOUA 66
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable
Son utilité pratique est de ce point de vue double; il peut
permettre à l’entreprise de bénéficier d’un véritable ballon
d’oxygène, si les créanciers acceptent de consentir un délai à
l’entreprise en difficulté.
Ce processus de règlement amiable constitue une rigoureuse
incitation à réformer les conditions d’exploitation, car les
créanciers n’acceptent jamais un délai de paiement si le
débiteur ne s’engage pas à mettre en œuvre un véritable
plan de restructuration de l’entreprise.
CHBIHI FADOUA 67
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable
B. L’ouverture de la procédure de conciliation
Le règlement amiable est conçu comme un processus
purement volontaire, c’est au chef de l’entreprise et à lui
seul qu’il appartient d’y recourir, il ne peut être conçu
comme la conséquence inéluctable d’une procédure
d’alerte.

CHBIHI FADOUA 68
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

En pratique, le règlement amiable sera sollicité à la demande


pressante d’un ou plusieurs créanciers.
Il faut signaler que d’un point de vue juridique, la demande
est considérée comme un acte de gestion, il ne nécessite pas
la délibération préalable des autres organes sociaux.

CHBIHI FADOUA 69
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

La demande sera faite par une requête adressée au


président du tribunal de commerce, dans laquelle le chef de
l’entreprise expose la situation financière, économique et
sociale de son entreprise, les besoins de financement, ainsi
que les moyens d’y faire face.

CHBIHI FADOUA 70
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

Le législateur entend par «moyens d’y faire face» (art. 551)


qu’en principe, le chef d’entreprise expose au minimum une
amorce de plan de redressement.
Il n’est pas interdit, cependant, compte tenu du silence de la
loi à ce qu’il ne propose qu’une restructuration de son passif.

CHBIHI FADOUA 71
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

Le président du tribunal de commerce, à partir du moment


de la réception de la requête, convoque le chef de
l’entreprise pour un entretien explicatif, il exerce son droit
de communication (établissements bancaires,
administrations, fournisseurs…), il peut, chose importante,
désigner un expert qui sera chargé d’opérer un audit
économique, financier, social et juridique de l’entreprise.

CHBIHI FADOUA 72
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

Au vue de ces sources d’information, le président du


tribunal de commerce peut décider d’ouvrir la procédure de
règlement amiable, il dispose d’un grand pouvoir
d’appréciation (optimiste et pessimiste).

CHBIHI FADOUA 73
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable
 Si le président du tribunal de commerce admet l’entreprise
au bénéfice du règlement amiable, il va nommer un
conciliateur.
Le conciliateur n’est pas un dirigeant de fait, ni un conseiller,
il n’a aucun pouvoir propre à part celui d’encadrer le
processus de négociation, il ne doit pas s’immiscer dans la
gestion, il ne doit même pas négocier directement les
termes de l’accord.

CHBIHI FADOUA 74
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

En ce qui concerne le choix du conciliateur, il appartient


exclusivement au juge commercial (le droit français donne la
possibilité au débiteur de proposer un expert avec lequel, il
a l’habitude de travailler).
Le conciliateur est désigné pour une période n’excédant pas
trois mois renouvelable une seule fois à la demande de ce
dernier.

CHBIHI FADOUA 75
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

En général, le juge désignera une personne à raison de ses


compétences ou de sa notoriété particulière à fin de lui
conférer une autorité morale lui permettant de diriger les
négociations.

CHBIHI FADOUA 76
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

En pratique les juges ont souvent recours aux


administrateurs judiciaires ou à des personnes qui
connaissent bien le secteur d’activité spécifique dans lequel
œuvre l’entreprise.
La rémunération du conciliateur, et vue le silence du
législateur, est à la charge de l’entreprise.

CHBIHI FADOUA 77
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable
C. Conclusion d’un accord
1. Conditions de l’accord
Condition de forme : L’article 557 du Code de Commerce:
l’accord doit être constaté par écrit, et doit être signé par les
parties et par le conciliateur. Ce document est déposé au
greffe.

CHBIHI FADOUA 78
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable
Conditions de fond :
L’accord ne doit pas concerner une entreprise en cessation
de paiement. D’ailleurs, on observe, dans la pratique, que
souvent les créanciers exigent que soit annexée à l’accord
une déclaration certifiée attestant que l’entreprise ne se
trouvait pas en cessation de paiement lors de la conclusion
de l’accord.

CHBIHI FADOUA 79
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

 L’accord ne doit pas porter atteinte aux intérêts des


créanciers non signataires (principe d’innocuité d’accord vis-
à-vis des créanciers non signataires). Ces derniers
conservent leurs droits d’agir en justice contre l’entreprise
et de faire valoir les suretés qu’ils détiennent à son
encontre.

CHBIHI FADOUA 80
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable
2. Homologation de l’accord
Lorsqu’un accord est conclu avec tous les créanciers, il est
homologué par le président du tribunal et déposé au greffe..
L’homologation est une formalité judiciaire qui authentifie
l’accord et lui donne une force exécutoire et le fait passez du
statut d’une simple convention vers un statut plus formel
produisant des effets juridiques spécifiques.

CHBIHI FADOUA 81
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

Si un accord est conclu avec les principaux créanciers, le


président du tribunal peut également l’homologuer et
accorder au débiteur les délais de paiement prévus par les
textes en vigueur pour les créances non incluses dans
l’accord.
Dans ce cas, les créanciers non inclus dans l’accord et
concernés par les nouveaux délais doivent en être informés.

CHBIHI FADOUA 82
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

Selon l’article 556, si tous les créanciers sont partie à


l’accord, le PTC ne peut que l’homologuer, par contre le
même article semble consacrer la faculté de l’homologation
puisqu’il précise que le président peut homologuer la
convention si les principaux créanciers en fait partie.

CHBIHI FADOUA 83
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

Effet de l’accord
L’accord a pour effet, la suspension des poursuites durant
toute la durée de son exécution, les poursuites judiciaires
afférentes aux créanciers inclus dans l’accord.

CHBIHI FADOUA 84
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

3. Limite de l’accord
La suspension ne concerne que les créanciers englobés dans
l’accord homologué, rien ne s’oppose donc à ce qu’un
créancier faisant partie à l’accord de stipuler expressément
l’exclusion de certaines créances, ce qui lui permettra de
conserver, dans la stricte mesure de ses créances non
incluses, le droit de poursuite individuelle.

CHBIHI FADOUA 85
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

L’accord suspend, pendant la durée de son exécution, toute


poursuite individuelle et toute action en justice, tant sur les
meubles que sur les immeubles de l’entreprise débitrice
dans le but d’obtenir le paiement des créances qui en font
l’objet.
Les autres actions telles que les actions en nullité d’un
contrat demeurent possibles.

CHBIHI FADOUA 86
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

Un effet intéressant de l’homologation est celui lié à la


sécurisation des créanciers contre le risque de
condamnation pour soutien abusif à l’entreprise.

CHBIHI FADOUA 87
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable
4. Résolution de l’accord
En cas d’inexécution des engagements résultant de l’accord,
le président du tribunal constate par ordonnance non
susceptible d’aucun recours la résolution de l’accord ainsi
que la déchéance de tout délai de paiement accordé.
La résolution de l’accord entraine le fait pour les créanciers
signataires de retrouver l’ensemble de leurs droits
suspendus et donc la faculté d’engager des poursuites
individuelles contre l’entreprise débitrice.
CHBIHI FADOUA 88
La prévention des difficultés de l’entreprise:
La prévention externe : L’ouverture du règlement amiable

La résolution n’a pas pour effet de faire ouvrir de plein droit


une procédure collective, toutefois la probabilité de cet
événement devient très forte.
Après la résolution de l’accord, le président renvoie l’affaire
devant le tribunal aux fins d’ouverture de la procédure de
redressement ou de liquidation judiciaire.

CHBIHI FADOUA 89
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure

La procédure de sauvegarde a pour objet de permettre à


l’entreprise de surmonter ses difficultés afin de garantir la
poursuite de son activité, le maintien de l’emploi et
l’apurement du passif.

CHBIHI FADOUA 90
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure

La procédure de sauvegarde peut être ouverte sur demande


d’une entreprise qui, sans être en cessation de paiement,
fait face à des difficultés qu’elle n’est pas en mesure de
surmonter et qui pourraient entraîner dans un proche délai
la cessation de paiement (art 561).

CHBIHI FADOUA 91
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure

Le chef d’entreprise dépose sa demande au secrétariat greffe


du tribunal compétent.
La demande mentionne la nature des difficultés susceptibles
de compromettre la continuité de l’exploitation de
l’entreprise et doit être accompagnée des documents
suivants:

CHBIHI FADOUA 92
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure
les états de synthèse du dernier exercice comptable, visés
par le commissaire aux comptes s’il en existe ;
l’énumération et l’évaluation de tous les biens mobiliers et
immobiliers de l’entreprise ;
la liste des débiteurs avec l’indication de leurs adresses, et
montant des droits de l’entreprise et garanties à la date de
difficulté de l’entreprise ;

CHBIHI FADOUA 93
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure
les états de synthèse du dernier exercice comptable, visés
par le commissaire aux comptes s’il en existe ;
l’énumération et l’évaluation de tous les biens mobiliers et
immobiliers de l’entreprise ;
la liste des débiteurs avec l’indication de leurs adresses, et
montant des droits de l’entreprise et garanties à la date des
difficultés de l’entreprise ;

CHBIHI FADOUA 94
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure
la liste des créanciers avec l’indication de leurs adresses, le
montant de leurs créances et garanties à la date des
difficulté de l’entreprise ;
le tableau des charges ;
la liste des salariés, ou leurs représentants s’ils existent ;
copie du modèle 7 du registre de commerce ;
 le bilan de l’entreprise pendant le dernier trimestre.

CHBIHI FADOUA 95
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure

Les documents présentés doivent être datés et visés par le


chef de l’entreprise.
Dans le cas où l’un de ces documents ne peut être fourni ou
ne peut l’être qu’incomplètement, le chef d’entreprise doit
indiquer les motifs qui empêchent cette production.

CHBIHI FADOUA 96
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure

Le chef d’entreprise peut fournir à l’appui de sa demande,


outre les documents précités, tout document montrant
clairement la nature des difficultés qu’éprouve l’activité de
l’entreprise.

CHBIHI FADOUA 97
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure

Lors du dépôt de la demande d’ouverture de la procédure de


sauvegarde, le président du tribunal fixe un montant pour
couvrir les frais de publicité et d’administration de la
procédure, devant être versé sans délai à la caisse du
tribunal par le chef d’entreprise.

CHBIHI FADOUA 98
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure
Le chef d’entreprise doit, sous peine d’irrecevabilité,
accompagner sa demande d’un projet de plan de
sauvegarde.
Le projet de plan de sauvegarde comporte tous les
engagements nécessaires à la sauvegarde de l’entreprise, les
moyens de maintenir son activité et ses financements, les
modalités d’apurement du passif ainsi que les garanties
accordées pour l’exécution dudit projet. (art 562)

CHBIHI FADOUA 99
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure
Le tribunal statue sur l’ouverture de la procédure de
sauvegarde après avoir entendu le chef de l’entreprise en
chambre du conseil dans les quinze jours à compter de la
date du dépôt de la demande.
Le tribunal peut, avant de statuer, obtenir toute information
sur la situation financière, économique et sociale de
l’entreprise. Il peut aussi se faire assister par un expert.
(art.563)

CHBIHI FADOUA 100


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les conditions d’ouverture de la procédure

Le secret professionnel n’est pas opposable au tribunal.

CHBIHI FADOUA 101


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les actes de procédure

S’il apparaît après l’ouverture de la procédure de sauvegarde


que l’entreprise était en cessation de paiements à la date du
jugement prononçant l’ouverture de ladite procédure, le
tribunal constate la cessation de paiement, en fixe la date
conformément aux dispositions de l’article 713 et prononce
la conversion de la procédure de sauvegarde en
redressement judiciaire ou liquidation judiciaire
conformément aux dispositions de l’article 583.
CHBIHI FADOUA 102
LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les actes de procédure

Les créances nées régulièrement après le jugement


d’ouverture de la procédure de sauvegarde et qui sont
indispensables à la poursuite de cette procédure ou à
l’activité de l’entreprise pendant la période de préparation
de la solution, sont payées à leurs dates échues.

CHBIHI FADOUA 103


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les actes de procédure
A défaut, elles sont payées par priorité à toutes autres
créances assorties ou non de privilèges ou de sûretés, à
l’exception de la préférence prévue à l’article 558 concernant
les personnes qui avaient consenti, dans le cadre d’une
procédure de conciliation ayant donné lieu à un accord, un
nouvel apport en trésorerie de l’entreprise en vue d’assurer
la poursuite de son activité et sa pérennité, sont payées,
pour le montant de cet apport, par priorité avant toutes les
autres créances.

CHBIHI FADOUA 104


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les pouvoirs du chef de l’entreprise et du syndic

Le chef d’entreprise assure les opérations de gestion. Il


demeure soumis en ce qui concerne les actes de disposition
et l’exécution du plan de sauvegarde au contrôle du syndic
qui en adresse un rapport au juge-commissaire.

CHBIHI FADOUA 105


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les pouvoirs du chef de l’entreprise et du syndic

Dès l’ouverture de la procédure de sauvegarde, le chef de


l’entreprise est tenu de dresser un inventaire du patrimoine
de l’entreprise ainsi que des garanties qui le grèvent.
Cet inventaire, mis à la disposition du juge-commissaire et
du syndic, est accompagné d’une liste, visée par le chef de
l’entreprise, mentionnant les biens susceptibles d’être
revendiqués par un tiers.

CHBIHI FADOUA 106


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Les pouvoirs du chef de l’entreprise et du syndic

Tout tiers détenteur des documents et livres comptables qui


concernent l’entreprise est tenu de les mettre à la
disposition du syndic en vue de leur examen, sous peine
d’une astreinte fixée par le juge-commissaire.

CHBIHI FADOUA 107


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
La préparation de la solution

Le syndic, avec le concours du chef de l’entreprise, doit


dresser dans un rapport détaillé le bilan financier,
économique et social de l’entreprise.
Au vu de ce bilan, le syndic propose au tribunal soit
l’approbation du projet du plan de sauvegarde ou sa
modification soit le redressement de l’entreprise ou la
liquidation judiciaire.

CHBIHI FADOUA 108


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Choix de la solution

Sur le rapport du syndic et après avoir entendu le chef de


l’entreprise et les contrôleurs, le tribunal décide l’adoption
du plan de sauvegarde s’il estime qu’il existe des possibilités
sérieuses pour l’entreprise d’être sauvegardée. (art 570)
Le tribunal fixe une durée pour l’exécution du plan de
sauvegarde sans pouvoir excéder cinq ans.

CHBIHI FADOUA 109


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Choix de la solution

Les cautions, personnes physiques, solidaires ou non,


peuvent se prévaloir :
 des dispositions du plan de sauvegarde ;
 de l’arrêt du cours des intérêts prévu à l’article 692.

CHBIHI FADOUA 110


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Choix de la solution

Si l’entreprise n’exécute pas ses engagements fixés par le


plan, le tribunal peut d’office ou à la demande d’un créancier
et après avoir entendu le chef de l’entreprise et le syndic,
prononcer la résolution du plan de sauvegarde et décider, en
conséquence, le redressement ou la liquidation judiciaire.

CHBIHI FADOUA 111


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Choix de la solution
En cas de conversion de la procédure de sauvegarde en
redressement judiciaire, les créanciers soumis au plan
déclarent l’intégralité de leurs créances et sûretés telles
qu’elles y figurent, déduction faite des sommes perçues.
En cas de liquidation judiciaire, les créanciers soumis au plan
déclarent l’intégralité de leurs créances et sûretés déduction
faite des sommes perçues.

CHBIHI FADOUA 112


LA PROCÉDURE DE SAUVEGARDE
Choix de la solution

Les créanciers dont le droit a pris naissance après le


jugement d’ouverture de la procédure de sauvegarde,
déclarent leurs créances.

CHBIHI FADOUA 113

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