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DROIT DES AFFAIRES

Préparé par:
HMIRI Mouna
SBAI TANGI Monstassir

Sous la supervision du
Pr: MAATOUK Salah-Eddine

SOCIÉTÉ EN NOM COLLECTIF


(SNC)
PLAN
• Introduction
• Les différents types de sociétés commerciales reconnus
au Maroc
• Différence entre société de personne et de capitaux
• La Société en nom collectif SNC en droit marocain
• Définition de SNC
• Caractéristiques du SNC
• Conditions de fond
• Conditions de forme
• Fonctionnement de la SNC
• Dissolution de la SNC
• Conclusion
Introduction
Aux termes de l’article 982 du dahir formant code des obligations et
des contrats : « la société est un contrat par lequel deux ou plusieurs
personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail ou tous les
deux à la fois, en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter ».
Le contrat de société donne naissance donc à une personne juridique
(personne morale), c'est-à-dire une personne qui a l’aptitude à être sujet
de droits et d’obligations. Au Maroc, l’immatriculation au registre de
commerce confère à la société la jouissance de la personne morale.
Cette immatriculation marque donc la naissance de la vie juridique de la
société. L’attribution de la personne morale, par le législateur aux
sociétés, leur permet de disposer : d’un nom, d’un domicile, d’une
nationalité, d’un patrimoine, d’une vie juridique propre et la liste n’est
exhaustive.
La société commerciale est une société ayant pour objet habituel
l’exercice d’actes de commerce : achats de marchandises pour la revente,
affaires d’importation ou d’exportation, sociétés financières et bancaires,
sociétés de transport touristiques, hôtelières, etc.
Les différents types de sociétés
commerciales reconnues au Maroc
Sociétés à réglementation
Sociétés de personnes Sociétés de capitaux
particulière

société en nom société anonyme société d'investissement


collectif (SA)

société coopérative
société en société à d'achat
commandite simple responsabilité limitée
(SARL)
société coopérative de
consommation
société en société en
participation. commandite par
actions société mutualiste
Différence entre société de personnes et
société de capitaux
Société de personnes
Une société de personnes est une forme sociale dans laquelle il existe un lien
personnel très marqué entre les associés. Les associés choisissent
délibérément de créer leur entreprise ensemble . En effet, l’admission dans le
capital de l’entité se fait en considération de la qualité ou de la personne
même du futur associé. De ce fait, la société permet, de manière assez efficace
d’éviter la ventilation du capital, et par là même une perte de contrôle des
associés fondateurs sur la gestion de l’entité.
Société de capitaux
Une société de capitaux est une société qui se focalise sur les apports des
associés au capital social de l’entreprise. C’est une démarche totalement à
l’opposée des sociétés de personnes, qui elles, accordent une plus grande
importance à la personne de l’associé plutôt qu’à son apport.
Dans les sociétés de capitaux, le capital social a vocation à changer de mains
plus simplement que dans les sociétés de personnes, ce qui facilite l’entrée et
la sortie de tout associé au capital de la société.
La Société en nom collectif SNC en droit
marocain
La société en nom collectif est l’exemple type d’une société de personne.
Elle est la plus simple voire la plus ancienne des sociétés et reste encore assez
répandue malgré les sérieux dangers qu’elle présente pour les associés.
Au Maroc, la société en nom collectif a vu le jour avec la rédaction du code de
commerce du 12 août 1913.
L’article 31 de ladite loi la définissait comme étant « une société que contracte
deux personnes, ou un plus grand nombre, et qui a pour objet de faire le
commerce sous une raison sociale ».
Cette définition a pu subsister jusqu'au début des années 90, où le droit des
sociétés marocaines a pleinement profité de la dynamique de réformes
structurelles engagées par le Royaume.
Par conséquent une nouvelle loi connue sous le n° 5-96 et qui date du 13 février
1997 à modifié la loi régissant cette institution en la réglementant à travers les
articles 3 à 18.
Définition de la SNC
L’article 3 de cette loi définit la société en non collectif comme étant :
« Une société dont les associés ont tous la qualité de commerçant et
répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales ».
Cette définition de la SNC démontre clairement que cette société est
commerciale par la forme et que tous les associés ont la qualité de
commerçant.
On voit bien que la commercialité de la société s’étend à ses membres. Il
est important d’observer également que cette définition est complète
dans la mesure où elle mentionne que les associés sont solidairement
responsables du passif.
Caractéristiques
de la SNC
Quatre éléments caractérisent la (SNC):
• L’intuitu personae (terminologie
latine)
• Le caractère commercial
• La dénomination sociale
• La responsabilité indéfinie et
solidaire des associés
Ce type de société réunit un nombre réduit de
personnes qui se connaissent bien et se font
une grande confiance réciproque, autrement
dit : La personne de l’associé est plus
importante que le montant de son apport, et les
associés se choisissent à raison de la confiance
qu’ils s’inspirent.
En contrepartie de leurs apports, les associés
1. L’intuitu personae reçoivent des parts non négociables mais
cessibles par voie civile sous réserve du :

(terminologie latine) • consentement des associés (unanimité)


• cession réalisée par écrit
• Cession signifiée à la société
• Cession publiée au registre de commerce (art
16 loi 5-96)
Alors les parts sociales sont incessibles sans
l’accord de toutes les parties
La SNC est toujours commerciale par la
forme quelque soit son activité ou son
objet, par conséquent la qualité de
commerçant est acquise dès qu’on y est
associé.
On constate alors que si les associés
n’accomplissent pas eux-mêmes des
opérations commerciales, la
2. le caractère commercialité de la société s’étend à ces
membres.

commercial Cependant chacun des associés doit


avoir la capacité de faire le commerce.,
et ne doit pas avoir une interdiction, une
déchéance ou une incompatibilité;
autrement, la société est dissoute de
plein droit.
La SNC jouit de la personnalité morale à
dater de son immatriculation au registre
du commerce.
« La SNC est désignée par une
dénomination sociale, à la quelle
peut être incorporé le nom d’un
ou de plusieurs associés et qui
doit être précédé ou suivi
3. La dénomination immédiatement de la mention
sociale société en nom collectif »
Cette mention doit apparaitre sur
les actes et documents émanant
de la société, destinés aux tiers.
Les associés sont tenus
indéfiniment et solidairement
des dettes de la société lorsque
celle-ci ne peut les payer . Les
créanciers de la société peuvent
4. La responsabilité poursuivre le paiement des

indéfinie et dettes contre les associés après


avoir mis la société en demeure
solidaire des de les payer.
Une clause exonérant un associé
associés de toute responsabilité ou la
limitant ne serait pas valable, les
associés étant responsables
indéfiniment du passif social.
Conditions de fond



Conditions de forme
Tout d’abord, l’acte constitutif doit être fait par écrit authentique ou sous seing privé, ensuite cet acte doit
être daté et devrait contenir certaines mentions obligatoires en vertu de l’article 5 de la loi 5-96[3] qui
stipule que les statuts doivent, à peine de nullité de la société, être datés. Ainsi, il devrait indiquer :
• le prénom, nom, domicile de chacun des associés ou, s’il s’agit d’une personne morale, sa dénomination, sa forme et son siège;
• la constitution en forme de la société en nom collectif ;
• l’objet de la société ;
• la dénomination sociale ;
• le montant du capital social ;
• le siège social ;
• l’apport de chaque associé et, s’il s’agit d’un apport en nature, l’évaluation qui lui a été donnée ;
• le nombre et la valeur des parts attribuées à chaque associé ;
• la durée pour laquelle la société a été constituée ;
• les nom, prénom, domicile des associés ou des tiers pouvant engager la société, le cas échéant ;
• le greffe du tribunal où les statuts sont déposés ;
• la signature de tous les associés.
Il va sans dire que le défaut de ces indications entraîne la nullité de la société en nom collectif. L’acte écrit
doit être déposé au greffe du tribunal de commerce du lieu du siège social, et pour être porté à la
connaissance des tiers, il doit être inscrit au registre de commerce et publié au Bulletin Officiel et dans un
journal d’annonces légales.
Fonctionnement de la
Société en Nom Collectif
(SNC)
1- Gérance de la société en nom collectif

2- Régime des parts sociales

3- Le contrôle de la société en nom collectif

4- L’assemblée générale des associés


1- Gérance de la société en nom collectif
• Tous les associés sont gérants, sauf stipulation contraire des statuts, qui peuvent désigner un
ou plusieurs gérants, associés ou non, ou en prévoir la désignation par un acte ultérieur.
• Vis-à-vis des tiers, le gérant engage la société pour tous les actes faits dans le cadre de
l’objet social.
• En ce qui concerne les associés, les pouvoirs du gérant peuvent être limités par les statuts.
Les actes interdits au gérant seul doivent être autorisés par l’assemblée des associés, a
l’unanimité, sauf clause contraire des statuts.
• Les gérants sont responsables individuellement ou solidairement vis-à-vis des associés des
actes accomplis contrairement à la loi ou aux statuts de la SNC.
• Le gérant non associé peut être révoqué soit dans les conditions fixées par les statuts ou, à
défaut, par une décision des associés prise à la majorité. Dans tous les cas, la révocation
décidée sans juste motif peut donner lieu à des dommages et intérêts.
• Si tous les associés sont gérants ou si un ou plusieurs gérants associés sont désignés dans
les statuts, la révocation de l’un d’eux ne peut être décidée qu’à l’unanimité des autres
associés. Cette révocation entraîne la dissolution de la SNC.
• Si un ou plusieurs associés sont gérants et ne sont pas désignés dans les statuts, chacun
d’eux peut être révoqué soit dans les conditions fixées par les statuts ou, à défaut, par une
décision des autres associés, gérants ou non, prise à l’unanimité.
2- Régime des parts sociales
2- Régime des parts sociales (Suite)
3- Le contrôle de la société en nom
collectif

La nomination d'un ou des commissaires aux comptes n'est pas


obligatoire pour la SNC sauf dans les sociétés dont le chiffre d'affaire
à la clôture de l'exercice social, dépasse le montant de cinquante (50)
millions de dirhams hors taxe. Si ce seuil n’est pas atteint, la
nomination d'un CAC peut être demandée par un associé au
président du TBL statuant en référé.
La nomination est faite par les associes à la majorité simple (50%+1).
Toutes les dispositions de la loi 17-95 sur le CAC relatives à la SA sont
valables pour la SNC en cas de nomination d'un CAC notamment en
ce qui concerne les incompatibilités, les pouvoirs, les obligations, les
responsabilités, les récusations, les révocations et rémunérations.
4- L’assemblée générale des
associés


Dissolution de la Société en Nom
Collectif (SNC)
La SNC est dissoute en principe par le décès de l'un des associés. Cependant, les statuts peuvent toujours
stipuler la continuation de la SNC avec les héritiers de l'associé décédé, et prévoir un agrément pour
permettre à l'héritier, enfants ou conjoints de l'associé survivant, d'être accepté par les autres associés
survivants. Et ce, étant donné que lorsque la SNC continue avec les survivants, ces derniers ne sont que
créanciers.
Si certains héritiers sont encore mineurs non émancipés. Ces derniers ne répondent des dettes sociales
qu'à concurrence des parts de chacun dans l'héritage du de cujus ( personne dont la succession est
ouverte ) . Dans ce cas, la SNC a un délai d'une année pour se transformer en une société en commandite
simple dans laquelle les mineurs vont devenir commanditaires. A défaut, la SNC est dissoute.
En cas de liquidation judiciaire, une mesure d'interdiction d'exercer ou une mesure d'incapacité,
prononcées à l'égard d'un associé, la SNC est dissoute à moins que :
• Sa continuation ne soit prévue dans les statuts,
• Que les autres associés ne décident sa continuation à l'unanimité,
• Dissolution soit volontaire,
• Quand l’objet de la société disparaît,
• La réunion de toutes les parts entre les mains d’un seul associé,
• Fusion ou pour tout autre motif prévu par les statuts..
Conclusion
La société en nom collectif présente des avantages incontestables. C’est une société basée sur le
caractère intuitu personae qui implique l’unanimité des associés pour des décisions importantes.
Jouent, ainsi, en sa faveur :
• La simplicité et la souplesse de son fonctionnement
• La stabilité des gérants associés ne pouvant être révoqués qu’à l’unanimité
• Sa fiscalité soumise à l’impôt sur le revenu même dans le cadre des activités commerciales et en
l’absence de tout lien familial entre les associés
Cependant, les inconvénients sont conséquents, nous citons à titre exemplaire :
• Une responsabilité financière, valorisante pour les tiers, mais extrêmement périlleuse quant à la
situation de l’associé. Cette responsabilité représente un danger non négligeable en présence
d’investissements importants.
• Les associés n’ont pas droit à l’erreur de gestion.
• Le contrôle rigoureux des cessions des parts sociales qui ne permet pas à un associé de quitter la
société contre le gré de ses associés. La société est ainsi, en quelque sorte (figée).
Enfin, cette structure n’est pas envisageable pour assurer le prolongement de l’activité d’exploitations
agricoles, tel la commercialisation de produits agricoles, dans le cas où certaines de ces exploitations
seraient sous la forme de société agricole.

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