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Il est reconnu pour vrai que la comptabilité moderne trouve ses origines en Italie au XIVème
siècle. Ainsi, il est important de signaler que le développement de la comptabilité passe
simultanément par celui de l'économie. La comptabilité financière est la technique de base de
collecte de l’information financière, une méthode d’observation, d’analyse et de description
en termes de valeurs de l’ensemble des faits économiques ou opérations qui caractérisent la
vie de l’entreprise (Bampoky, 2005).
L’histoire des cadres conceptuels comptables est intimement liée au besoin qu’il y a, à un
moment donné, d’adapter la qualité des informations comptables aux attentes des utilisateurs.
Ainsi, la crise de 1929 marqua en son temps un tournant décisif dans l’histoire comptable des
Etats-Unis. En particulier c’est à cette date que l’on doit situer la naissance du référentiel
comptable nord-américain et la mise sur pied des organismes en charge de la surveillance de
la qualité des données comptables publiées telle que la Security Exchange Commission SEC
(Gaffikin, 2007).
Ces dernières années ont été marquées par de nombreuses affaires frauduleuses sur plusieurs
places financières. Ainsi, force est de constater que, suite aux scandales financiers survenus
aux Etats Unis, notamment le cas de la société texane ENRON ou encore celui de
WORLDCOM, il était évident, que l'information financière reste au-devant du centre d'intérêt
des agents économiques, surtout des marchés de capitaux.
En considérant les choses d’un autre point de vue, en ce début de millénaire, il est difficile de
nier le rôle considérable joué par l’information financière dans le processus d’allocation des
ressources et, par conséquent, dans le fonctionnement de nos sociétés. Lors des assemblées
générales annuelles, les entreprises présentent systématiquement le bilan et le compte de
résultat aux actionnaires (ou sociétaires). Quant aux banques, l’information financière est
toujours analysée, décortiquée, avant d’accorder un crédit aux entreprises. Enfin, le montant
des impôts payés par les entreprises est également calculé à partir des informations
comptables.
Ceci pour dire que la question sur l’avenir de cette information mérite d’être sérieusement
discutée, pour au moins deux raisons :
La première raison est liée aux besoins croissants d’informations fiables et pertinentes sur
les entreprises exprimés par de nombreux agents économiques, soucieux d’allouer
efficacement leurs ressources.
La seconde raison tient à la qualité de l’information financière et à la qualité de l’audit.
Bien que celle-ci soient réglementées et normalisées, les scandales récents (Enron, Xerox,…)
ont rappelé avec force que les chefs d’entreprises ont toujours la possibilité (et une
imagination débordante) pour faire apparaître dans les comptes une situation financière très
avantageuse.
Suite à ces scandales le commissariat aux comptes s’est trouvé pointé du doigt et sa crédibilité
a été, à tort ou à raison, mise à mal. Le rôle du commissaire aux comptes dans la gouvernance
de l'entreprise a été mis en cause. D’où la question « quelle est la responsabilité du
commissaire aux comptes dans les multiples scandales ? » Remy Emmanuel Ngue auteur du
livre "Le commissaire aux comptes n'est pas l'ami du dirigeant social".
Avec les manipulations comptables, la question de la confiance à accorder aux comptes des
entreprises est posée et a suscité de grandes inquiétudes au sujet du bon fonctionnement du
système capitaliste et contribué à relancer l’intérêt du public pour les débats en matière
d’audit légal.
Du reste, cette mise en cause a suscité d'importantes reformes sur le plan international à
l’instar de la loi Sarbanes-Oxley aux Usa ou la loi sur la sécurité financière en France.
Afin de détenir une assurance pondérée des levées de fonds, il faut obligatoirement que
l’investisseur dispose d’une information crédible et fiable sur la santé financière et la
rentabilité de l’entreprise qui l’intéresse. Cette fiabilité concerne la qualité de l’information
financière, le contrôle des comptes.
Le choix du thème qui fera l’objet de cette étude ne peut mieux s’apprécier qu’à travers une
analyse critique de la qualité de l’information financière d’une part, puis de l’audit légal
d’autre part au sein de l’entreprise en Afrique en général et au Sénégal en particulier.
D’où, nous allons aborder le thème intitulé : « La fonction de l’audit externe sur la qualité
de l’information financière dans les entreprises au Sénégal : bilan et perspectives » en
utilisant comme référence les normes internationales d’information financière « IFRS1 » et
d’audit « ISA2 » et en tenant compte des bonnes pratiques observées au plan international en
matière d’audit et de la comptabilité.
Au niveau international, les scandales financiers récents (d’Enron à Parmalat en passant par
Vivendi Universal) et l’évolution des normes comptables, avec l’adoption des normes
IAS/IFRS, ont soulevé la question de la fiabilité des données financières sur lesquelles repose
une grande partie de l’activité des marchés des capitaux. Nicolas Véron, Matthieu Autret et
Alfred Galichon dans leur ouvrage « l’information financière en crise, Comptabilité et
Capitalisme, mai 2004 ».
Ainsi la suite de ces scandales est marquée par le développement des cabinets d’audit et donc
du nombre de commissariat aux comptes, aussi bien dans les pays à « capitalisme contractuel »
qu’à « capitalisme relationnel ». Malgré le développement accru des professionnels du chiffre,
la problématique sur la fiabilité de l’information financière subsiste toujours au cœur des
débats des agents économiques.
L’environnement des affaires en Afrique est marqué par la non disponibilité de l’information
financière. Ainsi les entreprises ne sont pas habituées à diffuser les informations financières
qui les concernent. Elles préfèrent, le plus souvent, cultiver le secret; et même si ces dernières
sont diffusées, elles manquent de fiabilité, d’exactitude et de sincérité.
En outre, le fait le plus surprenant et qui suscite la curiosité, est la certification sans réserve
parfois de ces états financiers issus de ces comptabilités par un expert-comptable ou même
parfois par un commissaire aux comptes Commissaire aux comptes (CAC). Ce qui nous
permet dès lors de mettre en cause le principal rôle de ce dernier qui est de donner son
opinion sur les états financiers. Les professionnels de la comptabilité ne sont-ils pas
complices de ces comportements observés chez ces dirigeants sénégalais? Ceci pose un
problème, sur le professionnalisme des auditeurs Sénégalais et celui de la valeur des
conclusions de leurs missions. Faut-il remettre en question le professionnalisme des
certificateurs des états financiers sénégalais? Cette situation est d’autant plus inquiétante
lorsqu’on sait que les marchés financiers de la sous-région ne sont pas assez développés. Or
aujourd’hui on constate que le développement économique d’un pays ne peut pas se passer
des marchés financiers ; et ceux-ci ne prospèrent que grâce à la bonne information.
L’information financière constitue même la base des marchés financiers.
De la sorte, le questionnement fondamental auquel nous voulons apporter des réponses est le
suivant : quelle est la perception de la qualité de l’information financière sous l’influence
de l’audit externe ou Commissariat aux comptes dans les entreprises au Sénégal ?
3 Mouhamed El Moustapha DJIKINE, Projet de Thèse
2017/2019/UCAD/FASEG/ESP/TEL : 00221773592277
La fonction de l’audit externe sur la qualité de l’information financière dans
les entreprises au Sénégal : bilan et perspectives
2016
Autrement, par le biais d’une telle analyse, la présente étude se propose de répondre aux
questions suivantes : comment est perçue la qualité de l’information financière au Sénégal?
Quel est le rôle du commissaire aux comptes CAC dans la sécurisation des informations
financières produites par les entreprises sénégalaises ?
Pour répondre à ces questions, nous souhaiterions orienter notre réflexion autour d’autres
questions telles que :
Quelles sont les conditions requises par une information financière de qualité ?
Comment le CAC peut procéder pour garantir la fiabilité de l’information fournie par les
entreprises ?
Quels sont les facteurs de distorsion à la sécurisation de l’information financière ?...
V- REVUE DE LA LITTERATURE
La présente recherche s’insère dans la catégorie des études menées en science de gestion et
traitant de la fonction de l’audit externe sur la qualité de l’information financière dans les
entreprises.
Dans la conception de tout travail de recherche, la revue de la littérature constitue une étape
fondamentale pour identifier les réalisations faites en la matière et les domaines non encore
exploités et qui méritent par conséquent, l’examen et l’analyse. Dans ce cadre, nous avons
conduit une large investigation au sein de la littérature comptable et financière afin de dégager
les travaux qui sont en relation avec le thème de cette recherche.
Depuis les scandales survenus ces dernières années, la qualité de l’information financière est
devenue une priorité dans le secteur économique. A cet effet plusieurs spécialistes, à travers
des revues et des ouvrages se sont penchés sur la question.
Dans cet ouvrage, nous pouvons voir les différentes étapes de l’audit financier conduisant à la
certification des comptes de l’entreprise.
D’après ce dernier, « les auditeurs financiers respectent une méthodologie qui comprend des
étapes de travail et des techniques à mettre en œuvre lors de chacune de ces étapes. La
parfaite connaissance de l’entité auditée, de ses antécédents et de ses besoins, permet parfois
d’éviter une étape ou d’imaginer dans un cas d’espèce une méthode particulièrement efficace
même si elle est un peu courante.» Manuel de gestion, Armand Dayan, Volume I,
Ellipses/AUF, Page 917
Avant d’accepter une mission, le CAC doit prendre contact avec son prédécesseur afin de
connaître les raisons du non renouvellement de son mandat.
Ce dernier est considéré selon Armand DAYAN et ses collaborateurs comme si la seule
raison de contacter le commissaire aux comptes prédécesseur est de connaître les motifs de
son non renouvellement.
En effet, d’autres raisons peuvent pousser le commissaire aux comptes à prendre contact avec
son prédécesseur à savoir :
recueillir des informations sur la société étant donné qu’il la connaît mieux ;
Transfert de dossiers à savoir les travaux qu’il a eu à effectuer, les risques identifiés afin
de ne pas refaire le même travail, etc.
Il met en exergue la fonction de conseiller du commissaire aux comptes qui est de plus en plus
présente dans nos sociétés. En effet, dans la phase d’évaluation du contrôle interne, DAYAN
estime que l’inefficacité éventuelle des procédures conduit l’auditeur à recommander des
améliorations, d’un coût raisonnable, ayant pour objectif d’éliminer toute source de risque
évitable. Ainsi l’auditeur contribue à l’amélioration des performances de l’entreprise.
Dans la phase constituant le « contrôle direct des comptes », l’auteur considère que
« l’auditeur est seul juge de la quantité de contrôles à effectuer ; il doit les orienter de manière
à étudier le plus complètement possible les postes et les opérations dont l’importance est
significative et qui sont, à priori, les plus porteurs de risques. »
N’existant aucune norme qui indique quelle quantité de contrôle devant être mené, donc, il
appartient à l’auditeur selon des critères, de déterminer jusqu'à quel niveau de signification un
compte mérite d’être contrôlé.
La cinquième partie de la démarche d’audit est constituée par les travaux de fin de mission
qui comprennent : un examen d’ensemble des comptes annuels, l’identification des
événements postérieurs à la clôture et la rédaction par la société de la lettre d’affirmation.
La finalité d’une mission de commissariat aux comptes est l’expression d’une opinion sur les
comptes annuels audités. Cette opinion se fait par le biais d’un rapport appelé « rapport
général ». En effet, dans la dernière phase de la démarche d’audit, le CAC doit élaborer
plusieurs rapports. « Même s'ils ne sont pas la seule cause de la mutation de l'information
financière, les scandales d'Enron, WorldCom et de Parmalat qui ont défrayé la chronique ces
dernières années, auront au moins eu deux mérites. Tout d'abord celui d'amorcer une
clarification de la gestion des entreprises au quotidien. Ensuite, la vertu de redéfinir le rôle
des contrôleurs légaux dans la gestion de l’entreprise.
Or, si dans les pays développés on dénote une multiplicité des organes externes contribuant à
la qualité de l’information financière, cela n’est pas le cas dans l’espace OHADA. D’ailleurs,
cela est l’une des caractéristiques principales des économies en développement où l’on note
une prédominance de l’informel dans la gestion des entreprises. Outres les investisseurs et les
bailleurs de fonds qui cherchent à connaître la situation financière réelle des entreprises pour
opérer leurs choix d’investissement, l’information financière de qualité produite par les
entreprises permet au plan macroéconomique d’apprécier la situation économique globale au
travers du calcul d’un certain nombre d’indicateurs macroéconomiques et macro-financiers
(Produit Intérieur Brut, Produit National Brut, Formation Brute du Capital Fixe, Résultat
Financier, etc.). De ce fait, pour les entreprises et les États, les enjeux d’une information
financière de qualité sont énormes. Alors, est devenue pressante la nécessité de se dépêcher
vers l’espace OHADA afin d’évaluer l’impact réel du rôle des contrôleurs légaux en terme
de capitalisation d’une information financière de qualité.
L’audit joue un rôle économique et social de plus en plus important depuis le début des
années quatre-vingt. Il s’agit de comprendre l’explosion de l’audit dans notre société, cet audit
n’étant pas seulement l’explosion d’une pratique mais aussi et avant tout celle d’une idée
(Power 1994).
Le thème central du livre est alors la difficulté à auditer une organisation et sa performance
dite « réelle» et les efforts des auditeurs pour rendre l’entité auditable, à travers des
techniques telles que l’échantillonnage. Le processus d’audit n’est pas un acte neutre de
vérification mais façonne activement la structure et l’interprétation de la « performance
auditable »
La théorie de l’auditabilité indique l’existence d’un lien étroit entre le fait de rendre les choses
auditables et la gestion de l’entreprise en général. Une organisation répond à l’audit et ses
influences selon deux stratégies possibles : la dissociation et la colonisation. Dans la première
stratégie, l’organisation s’intéresse plus à la forme qu’au fond et met en place des structures
telles que les comités d’audit pour poursuivre un objectif de légitimation. Dans la seconde,
l’entité perçoit l’audit comme constructif et responsabilise ainsi ses membres. L’auteur
conclut sa réflexion en avançant que la société de l’audit foyer de pratiques rituelles de
vérification est loin de contribuer à davantage de transparence et de démocratie. Les
rapports d’audit sont ainsi construits non pour assurer le dialogue avec les actionnaires
mais d’établir la fiabilité des états financiers. D’où, « c’est la construction sociale d’un
nouveau sujet, l’audité qui mérite d’être la problématique centrale des recherches en audit
dans le futur, plutôt que la tendance actuelle à se concentrer sur les auditeurs et les
organisations auditrices » Power (2003).
La problématique dans laquelle s’insère notre étude consiste à élucider les facteurs qui
peuvent influencer la qualité de l’information financière, et d’envisager les moyens visant à
préserver l’image fidèle des comptes. La logique est de scruter les caractéristiques de
l’information financière, avant d’examiner les conditions de sa fiabilité dans le contexte
camerounais.
Les caractéristiques qualitatives des informations financières sont les éléments qui font que
l’information fournie dans les états financiers soit utile aux utilisateurs. Si le caractère utile et
compréhensible de l’information fait défaut, les managers eux-mêmes peuvent ne pas être
conscients de la véritable situation financière de leur entreprise, et d’autres acteurs peuvent
ainsi être induits en erreur. La mise en œuvre des principales recommandations sur la qualité
et des normes comptables appropriées doit normalement conduire à des états financiers qui
donnent une image fidèle. L’acte uniforme portant Droit comptable précise que « la
comptabilité doit satisfaire, dans le respect de la règle de prudence, aux obligations de
régularité, de sincérité et de transparence inhérente à la tenue, au contrôle, à la présentation et
à la communication des informations qu’elle a traité » Article 33 du Droit comptable
Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique OHADA. Les principales
caractéristiques qualitatives sont :
a) Pertinence
L’information est pertinente lorsqu’elle permet aux utilisateurs d’évaluer correctement les
événements passés, présents et futurs. Elle n’est donc utile que si son omission peut influencer
négativement les décisions à prendre par les utilisateurs.
b) La fiabilité
c) La comparabilité
La comparaison des données dans le temps et dans l’espace nécessite que l’information
financière soit produite à partir des méthodes comptables homogènes et immuables ; sauf si
les modifications envisagées permettent d’obtenir une meilleure image de l’entité concernée.
La comparabilité de l’information financière renvoie obligatoirement à la mise en place d’un
dispositif normatif, connu des utilisateurs ou des partenaires de la bourse.
d) L’intelligibilité
L’information doit être facilement compréhensible par les utilisateurs qui doivent avoir un
niveau raisonnable en gestion, en économie et en comptabilité ainsi que la volonté d’étudier
l’information relative consciencieusement. Bien que les utilisateurs des états financiers soient
censés avoir des connaissances suffisantes pour interpréter les états financiers, l’information
qui s’y trouve ne doit pas être diffuse. Toutefois, toute information utile, même complexe,
doit être fournie aux utilisateurs.
L’acte uniforme OHADA définit clairement que le contrôle des sociétés commerciales est
exercé par le CAC. Celui-ci a comme mission essentielle d’exprimer une opinion sur les états
financiers. « Le CAC certifie que les états financiers sont réguliers, et sincères et donnent une
image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé, ainsi que de la situation
L’article L4 du code général des impôts du Cameroun stipule que la comptabilité, pour être
réputée probante, doit être certifiée par un expert-comptable agréé en CEMAC et inscrit au
tableau de l’ordre, ou être validée par un Centre de Gestion agréé. Cette disposition précise
aussi que la comptabilité d’une entreprise réalisant un chiffre d’affaires annuel ne dépassant
pas 250 millions de F CFA est également réputée probante, dès lors qu’elle est tenue par un
comptable agréé. Seul un professionnel agréé est donc à même d’attester la valeur probante de
la comptabilité au sens de la loi fiscale.
Les conditions dans lesquelles les états financiers sont produits est le premier élément à même
de garantir la fiabilité de ceux-ci. Les précautions doivent être prises par les producteurs des
états financiers conformément aux normes généralement admises en vue de garantir la
fiabilité, la clarté, la régularité, la sincérité et la transparence. Ainsi les modalités
d’établissement des comptes et des états financiers des entreprises sénégalaises sont définies
dans le Système Comptable Ouest-Africain (SYSCOA) ou Système Comptable de l’OHADA
(SYSCOHADA) en vigueur depuis 2001.La référence aux normes comptables et le respect
des principes sont nécessaires pour faciliter la transparence et la bonne interprétation des états
financiers.
La sécurité des actifs ainsi que leur bonne évaluation dépend aussi bien de la façon dont
l’entreprise est gérée que de la fiabilité de l’information financière. Il paraît donc légitime de
s’interroger sur le dispositif permettant à la fois de sécuriser la gestion et garantir la fiabilité
de l’information financière.
Pour répondre à cette problématique, il convient de rappeler que, d’une façon générale,
l’information financière est souvent divulguée sous forme de communiqués, d’états
financiers, de rapports d’activité, de prospectus, etc. Elle résulte d’une chaîne complexe
faisant intervenir les cadres de l’entreprise et l’auditeur financier. Cependant, la responsabilité
de la garantie de la fiabilité de l’information financière divulguée par l’entreprise, relève outre
de l’organe de gestion du commissaire aux comptes.
L’un des moyens pour garantir la qualité de l’information financière fournie par les états
financiers, est le contrôle exercé par les auditeurs. Les évolutions récentes dans les
législations traitant de l’audit ou du commissariat aux comptes tant à l’échelle nationale
qu’internationale consacrent l’importance de cette institution dans les économies modernes.
C’est ainsi que le législateur africain, dans le cadre de l’OHADA, a mis en évidence
l’importance qu’il accorde à la fiabilisation de l’information en augmentant la responsabilité
des auditeurs financiers.
L’Audit légal des sociétés est exclusivement réalisé par des commissaires aux comptes
(Experts comptables inscrits au tableau de l’ordre des comptables et experts comptables). En
effet il peut être défini comme étant un ensemble de travaux menés conformément à des
normes, par un professionnel compétent et indépendant, et conduisant à exprimer une opinion
motivée sur la régularité et la sincérité des états financiers d’une entreprise, par référence à un
système comptable bien déterminé. Il est défini par des dispositions légales et réglementaires,
qui fixent les missions, leurs modalités et les entités concernées Manuel de procédures de
gestion du prodess.
La mission générale de l’auditeur légal se décompose en deux grands axes : le contrôle des
comptes et de l’information financière. Sa responsabilité première consiste généralement à :
Il s’en suit donc que l’audit des états financiers constitue « un garant de l’image fidèle des
comptes annuels » et renforce par-là, la confiance dans les marchés financiers. Vu sous cet
angle, l’audit a un rôle privilégié à jouer dans la sécurisation financière. En certifiant
l’information publiée, les auditeurs engagent leur responsabilité et, par là même, contribuent à
renforcer la confiance de ses utilisateurs. Toutefois, la mission du CAC bien qu’étant d’ordre
légal, s’exerce dans le cadre d’une relation contractuelle assimilable à une relation d’agence.
En fait, l’audit permet de réduire les coûts d’agence entre les stakeholders en réduisant les
risques d’erreurs ou d’approximation dans les états financiers (Jensen et Meckling 1976).
Ainsi, dans le cadre de la relation d’agence, l’agent bénéficie d’une asymétrie d’information,
ce qui lui laisse la possibilité d’initier des actions opportunistes. Les mandats sont conscients
de cette situation, il en résulte une baisse de la valeur de la firme : les coûts d’agence
(Charreaux 1999). L’auditeur par son activité de contrôle de la comptabilité permet de
fiabiliser les états financiers en réduisant ainsi les coûts d’agence. Toutefois, la réduction des
coûts d’agence n’intervient que si le CAC est perçu comme efficace (Watts et Zimmerman
1986). L’auditeur peut cependant adopter un comportement discrétionnaire, ne pas remplir
parfaitement le rôle de contrôle et de vérification pour lequel il est mandaté ; ce qui oblige à
s’interroger sur la qualité de l’audit. D’un point de vue conceptuel, De Angelo (1981) ;
Wallace (1989) ; ou Cormier (1991) définissent la qualité de l’audit comme la probabilité
jointe que l’auditeur va à la fois découvrir les fraudes ou irrégularités dans les états financiers
du client et qu’il va les révéler. Dans ce cadre, la plupart des chercheurs en la matière,
notamment De Angelo(1981) ; Nichols et Smith (1983) ; Eichenseher et al. (1989) ; Lennox
(1999) ; Citron et Taffer (1992) admettent que l’évaluation de la qualité d’audit repose sur
deux concepts de base : la compétence et l’indépendance de l’auditeur. Les auditeurs doivent
notamment veiller au respect des deux « grandes » qualités de l’information énoncées dans la
plupart des normes d’audit, à savoir compétence et indépendance.
par la création à l’échelle internationale de la loi Sarbane Oxley (Etats-Unis) et la loi sur la
sécurité financière (France).
Pour mener à bien notre étude, un certain nombre d’hypothèses a été dégagé.
Donc, il faut révéler que « pour l’essentiel, les obligations des entreprises en matière de
comptabilité et d’audit sont contenues dans les lois et règlements de l’Union Economique et
Monétaire Ouest Africain UEMOA dans les textes de l’Organisation pour l’Harmonisation du
Droit Africain OHADA » et le Reports on the Observance of Standards and Codes ROSC
Comptabilité et Audit. Par ailleurs, l’étude tiendra compte des normes d’audit à respecter par
les auditeurs dans le déroulement de leurs missions.
Notre population cible, jusqu’à maintenant limitée à notre terrain de recherche qu’est le
Sénégal, est de manière générale représentée par :
des entreprises étrangères comme autochtones pour cerner les pratiques de reporting, de
consolidation, de contrôle et d’audit interne ;
des commissaires aux comptes en vue de déceler les difficultés liées à la légitimation des
comptes des entreprises par rapport aux normes en vigueur. Puisque bon nombre
d’entreprises confient leur comptabilité aux cabinets comptables ;
des Centres de Gestion Agréés (CGA) qui se chargent de la comptabilité et des
déclarations fiscales pour les petites entreprises qui ont des difficultés matérielles de tenir
une comptabilité.
Pour chacune de ces entités, nous pensons mener une investigation pour déterminer les liens
entre la qualité de l’information financière et celle du commissariat aux comptes.
Avec l’intention de parvenir à une étude qualitative féconde, nous envisageons d’user d’un
échantillon constitué d’un maximum d’éléments de notre population étudiée, observables au
moins sur une durée de deux (2) années allant de 2017 à 2018. Nous comptons effectuer le
choix de notre échantillon d’une manière dépourvu de complexité, aléatoire et à l’absence
d’une quelconque condition à vérifier hormis celle de la disponibilité et la suffisance des
données requises pour la vérification de nos hypothèses.
Les techniques d’investigation sont les moyens mis en œuvre pour mener à bien ce travail.
Ainsi dans le cadre de cette étude, nous voudrions privilégier la revue documentaire et la
collecte d’informations au niveau de notre échantillon.
De la sorte, nous projetons de nous référer aux rapports de stage, aux mémoires et aux thèses
des étudiants qui ont traité des idées qui peuvent intéresser notre thème. Le développement de
notre sujet sur le plan théorique est prévu sur la base de diverses unités constitutives tels que
la littérature, des textes et lois comptables, des normes d’audit, des cours de professeurs et
des experts en la matière, de beaucoup d’articles de recherches ou revues scientifiques, des
rapports annuels d’entreprises et la documentation à travers l’Internet.
Au-delà des éléments précités, nous envisageons parallèlement des échanges, à travers des
entretiens, des questionnaires et de l’observation, auprès de commissaires aux comptes, des
auditeurs, experts comptables des cabinets et aussi des chefs comptables et des directeurs de
certaines sociétés de la place, donc des cadres et salariés d’entreprises, des inspecteurs des
impôts, des actionnaires, d’acteurs de la fonction publique ainsi que ceux de la sphère
académique, autrement des scientifiques en la matière.
Il est prévu de conduire ces entretiens dans le respect d’un double souci de qualité de la
relation avec l’interviewé et des informations recueillies. Pour ce faire, nous allons dans un
premier temps construire un guide d’entretien détaillant l’objectif de l’entretien, les questions
à poser, les informations à obtenir et à valider.
Dans un second temps, lors de la prise de rendez-vous, nous irons préparer l’interlocuteur en
lui expliquant le contexte et l’objectif de l’entretien en vue de lui permettre de se préparer à
cet effet puis préciser la durée prévue de l’entretien.
Si possible, l’entretien pouvant être parfois insuffisant pour mieux comprendre et saisir la
réalité en la matière, l’observation pourra nous permettre de mieux cerner nos préoccupations
actuelles en termes de valeur de l’information financière sous l’impact de l’audit externe ou
commissariat aux comptes, voire valider nos entretiens…
Les questionnaires seront constitués par des questions fermées et des questions ouvertes.
Afin d’apporter des réponses à notre problématique, nous pensons diviser le questionnaire en
deux parties. Une première partie qui va comporter des questions relatives à l’information
financière et dans une deuxième des questions se rapportant au commissariat aux comptes.
Pour mener à bien ce travail, nous allons dans un premier temps traiter le cadre théorique et
méthodologique du thème. Dans un deuxième temps nous tenterons de présenter le cadre
conceptuel c'est-à-dire expliquer tous les termes importants qui seront évoqués dans notre
travail. Dans cette partie nous présenterons aussi succinctement quelques entités interrogées
dans notre recherche. Dans une troisième et dernière partie, intitulée cadre analytique nous
allons y présenter nos résultats de recherche, les analyser afin d’en proposer des
recommandations.
PLAN PROVISOIRE
Section 2 : Recommandations
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
Ouvrages
Articles
Le Bulletin Gicam
N°36 - Juillet 2007 Cameroun
Quels risques pour la profession ?
Intervention de Jean-Pierre Alix, Président de l’Ordre des Experts Comptables -
Conseil Supérieur ;
Le francilien des experts-comptables- numéro 60 - hiver 2007 pages 08-09
Compte Rendu Séminaire sur « pratique et actualité du SYSCOHADA »
Souleymane SERE, Expert - Comptable, Commissaire aux comptes, Formateur
OHADA à l’ERSUMA (Porto – Novo), Professeur associé au cycle d’Expertise
comptable au CESAG (DAKAR)
Sékou KONATE, Expert - Comptable, Commissaire aux comptes, Ancien Directeur à
la BCEAO, Professeur associé au CESAG (DAKAR) Guinée Décembre 2008
L’expertise comptable au cœur du débat
William Nahum, Président de l’Académie des sciences et techniques comptables et
financières.
Le francilien des experts -comptables - numéro 60 - hiver 2007 page 07
Rapport et mémoires
Sites internet