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Contingences structurelles et pratiques comptables des

PME dans une économie africaine en développement : le


cas du Cameroun.
Serge Gandja, Ginette Ipoumb

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Serge Gandja, Ginette Ipoumb. Contingences structurelles et pratiques comptables des PME dans
une économie africaine en développement : le cas du Cameroun. . Management

Sciences Sociales, Kedge Business School, 2016, Contextualisation : pratiques et enjeux, 20, pp.18-38.
�hal-01856809�

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Copyright
Contingences structurelles et
pratiques comptables des
PME dans une économie
africaine en développement :
le cas du Cameroun.
Serge Valant Gandja
Professeur de Comptabilité, Kedge Business School
serge.valantgandja@kedgebs.com

Ginette Polienne Ipoumb


Doctorante en Sciences de gestion, Université de Ngaoundéré (Cameroun)
ginette87@yahoo.fr

L’examen du lien entre les facteurs de contingence structurelle et les pratiques compta-
bles des entreprises dans un contexte en développement constitue la principale motiva-
tion de cette étude. L'approche positiviste adoptée par auto-administration d'un ques-
tionnaire à 123 petites et moyennes entreprises (PME) camerounaises s'appuie sur un
raisonnement hypothético-déductif. Les traitements statistiques menés via un modèle
« logit » ordonné permettant de comprendre et d'expliquer les pratiques comptables
dans ces institutions. Si le secteur industriel semble avoir une influence négative, la
structure de propriété, l’endettement et l’effet taille jouent un rôle crucial dans la mise
en place des pratiques comptables dans ce type d’organisation. Il en est de même du
comportement d’affaires de certains acteurs.

Mots-clés : pratiques comptables, contingences structurelles, PME, Cameroun.

Examining the link between structural contingency factors and accounting practices
in a developing context is the aims of this study. A positivist approach adopted by
self-administration of a questionnaire to 123 Cameroonian’s small and medium
enterprise (SMEs) is based on a hypothetical-deductive reasoning. The statistical
processing conducted via an ordered “logit” model used to understand and explain
the accounting practices in these institutions. If the industry seems to have a negative
influence, ownership structure, debt and size effect play a crucial role in the develop-
ment of accounting practices in this type of organization, as well as business behavior
actors.

Key-words: accounting, structural contingencies, SMEs, Cameroun.

18 Management & Sciences Sociales N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux


Introduction Les pratiques comptables sont à la fois
fonction de la production des données
Bien que la contribution des PME à la vie comptables et de l’utilisation qui en est faite.
économique et sociale des pays en Elles font référence aux champs de la
développement et industrialisés ne soit plus à comptabilité financière, du contrôle de
démontrer1, leur gestion pâtit de savoirs gestion et à l’élaboration des tableaux de
contextuels et de techniques formelles de bord (Chapellier, 1994 ; Chapellier et al.,
comptabilité encore faibles. Pourtant, 2013) et sont appréhendées comme un
dans un contexte de globalisation et de ensemble d’activités relatives au contrôle
compétitivité, celles-ci gagneraient à financier, au calcul des coûts, à l’utilisation
renforcer davantage leurs outils d’analyse et rationnelle des ressources et à la création de
de prévision, en mettant notamment un valeur, proportionnellement aux ressources
accent sur leurs pratiques comptables. Leurs disponibles (Abdel-Kader et Luther, 2008).
dirigeants ne peuvent plus compter sur leur Dans les PME, ces pratiques ont
seule intuition et doivent désormais mobiliser généralement un caractère bidimensionnel.
une analyse davantage formelle à l’aide de Si la première dimension (objective) renvoie à
différents outils de gestion (Chapellier, 1994). un système de données disponibles et
Au Cameroun par exemple, ils se doivent couvrant à la fois tous les champs de la
d’appliquer les dispositifs mis en place par le
comptabilité, la seconde dimension
système comptable de l’Organisation pour
(subjective) fait référence à l’utilisation de
l’harmonisation en Afrique du droit des
ces données par l’entreprise en vue de
affaires (OHADA). Ce dernier se développe
répondre à ses propres besoins. Pour
autour des fondements conceptuels et
Chapellier et Mohammed (2010), c’est cette
théoriques inhérents à la tenue de la
seconde dimension qui permettrait de juger
comptabilité dans les entreprises. En effet,
chaque entreprise doit, sur une base de la pertinence des données comptables. En
périodique, évaluer son patrimoine, mesurer effet, « si le dirigeant les utilise, cela signifie
ses variantes et les retranscrire au moins une qu’elles sont pertinentes à ses yeux ».
fois par an dans des documents de synthèse,
lesquels varient selon la taille de l’entreprise Des recherches antérieures menées sur les
(système minimal de trésorerie ; allégé ; PME ont mis en évidence un certain nombre
normal)2. de facteurs susceptibles d’influer sur leurs
pratiques comptables. Certains auteurs,
L’intérêt de mener une étude sur les Holmes et Nicholls (1988), Chapellier (1994),
pratiques comptables des PME Lavigne (2002), Lavigne et Saint-Pierre
camerounaises par la théorie de la (2002), Ngongang (2006), Chapellier et
contingence vise à souligner leurs spécificités, Mohammed (2010), Lopez et Hiebl (2015)
le caractère rudimentaire de leurs données mettent l’accent sur le rôle joué par des
comptables, la carence des outils de gestion,
etc. Comme d’autres PME, celles-ci sont
confrontées aux difficultés financières, 1. Elles représentent 90 % du tissu économique dans les
managériales, décisionnelles et informa- pays en voie de développement ou émergents et 70 %
tionnelles, ce qui restreint de fait leur dans les pays développés.
2. Suivant le type de système auquel l’entreprise est
développement et leur croissance. Si la soumise celle-ci doit élaborer un certain nombre et type de
présence d’un système d’information documents comptables. Concernant le système minimal,
comptable (SIC) est indiscutable, les données seuls les états de dépenses et de recettes sont exigés. Le
système allégé exige la production du bilan, du compte de
qui y sont produites ne permettent pas résultats et de l’état annexé simplifié et modulé, auxquels
toujours d’évaluer efficacement leur il pourrait être adjoint le tableau de financement des
performance globale, et moins encore leur ressources et emplois (TAFIRE). Le système normal va plus
loin en exigeant en sus un état annexé contenant des
performance économique et/ou financière informations non quantifiables, mais décisives à
puisqu’elles sont destinées au fisc. l’interprétation des données comptables.

N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux Management & Sciences Sociales 19


éléments organisationnels tels que la taille, 250 personnes et dont le chiffre d’affaires
l’âge, le secteur d’activité, l’effet de annuel n’excède pas 50 millions d’euros, ou
l’exportation, la forme juridique, le type de dont le capital du bilan annuel n’excède pas
propriété et de l’actionnariat. D’autres en 43 millions d’euros (article 2 de l’annexe de la
revanche, Julien et Marchesnay (1988), recommandation 2003/361/CE). Quant au
Holmes et Nicholls (1989), Chapellier (1994), système comptable OHADA (SYSOHADA), il
Lacombe-Saboly (1994) estiment qu’il faut définit la PME au regard de son chiffre
dépasser ce cadre en y intégrant des d’affaires3. Malgré l’absence de définition
éléments individuels propres à chacun des consensuelle, nous avons retenu pour cette
acteurs. Ces auteurs viendraient ainsi recherche celle de l’article 2 de la loi
compléter l’approche organisationnelle en n°2010/001 du 13 avril 2010 sur la promotion
faisant la part belle à l’acteur, qui est un des PME au Cameroun4. Selon cet article, la
centre d’intérêt et un objet de recherche PME est une entreprise ayant un effectif
dont le comportement peut influencer de maximal de 100 personnes et un chiffre
manière significative le SIC des PME. d’affaires n’excédant pas le milliard de francs
CFA. Selon Torres (2007), la particularité des
Toutefois, l’objet de cette étude n’est pas PME est qu’elles occupent une place
d’établir un panorama des facteurs explicatifs importante dans la plupart des économies.
des pratiques comptables des entreprises. En France, par exemple, elles représentent
S’inscrivant dans la lignée des travaux de environ 23 % de la valeur ajoutée totale de
Cinquini et Tenucci (2006), Abdel-Kader et l’économie et emploient près de 29 % des
Luther (2008), notre étude tente d’examiner, effectifs salariés. Au Cameroun, les PME
dans le contexte camerounais, les variables représentent 66 % de la production
de contingence structurelle susceptibles nationale, 74 % de la valeur ajoutée totale de
d’influer sur les pratiques comptables des l’économie, 72 % du produit intérieur brut,
PME tout en intégrant les variables 61,6 % des emplois permanents et 69,3 % des
socioculturelles. Nous insistons ainsi sur les emplois temporaires.
principaux leviers permettant d’améliorer la
performance des PME, de réduire leur Étant donné que l’hétérogénéité de ces
vulnérabilité, de vulgariser davantage les entreprises est attestée (Torres, 2007), le fait
éléments à prendre en considération lors de d’ignorer leurs particularismes en proposant
l’élaboration des règles, conventions et à leurs dirigeants des outils standardisés
normes comptables. Quels sont les facteurs se révèlerait inefficace (Couteret, 2010).
de contingence structurelle susceptibles Comme partout ailleurs, les pratiques
d’influer sur les pratiques comptables des comptables au Cameroun sont identifiées à la
PME camerounaises ? C’est à cette fois au regard de la production des données
interrogation que le présent article tente comptables et de l’utilisation qui en est faite.
d’apporter une réponse. Pour y parvenir, on Or, celles-ci ne sont pas uniformes au niveau
délimite en premier lieu les pratiques des différentes entreprises bien que leur
comptables des entreprises camerounaises, production soit assujettie à un ensemble de
on aborde ensuite le cadre conceptuel, puis principes réglementaires consignés dans le
la méthodologie utilisée, et enfin les résultats référentiel comptable OHADA. En effet,
obtenus et leurs implications managériales.

PME et pratiques comptables 3. Le chiffre d’affaires est de 30 millions de francs pour les

au Cameroun : rappel de base


entreprises de négoce, 20 millions de francs pour les
entreprises artisanales et 10 millions de francs pour les
entreprises de services.
4. Selon cette loi, la très petite entreprise emploie de 1 à 5
La Commission européenne définit la PME personnes ; la petite entreprise de 6 à 20 personnes ; la
comme toute entreprise qui occupe moins de moyenne entreprise emploie au maximum 100 personnes.

20 Management & Sciences Sociales N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux


certaines PME produisent aussi bien des Selon Capron (2006), tout système comptable
documents dits obligatoires (suivant le est amené à changer en fonction des attentes
système auquel elles sont soumises) que des et besoins des acteurs, de leurs rapports de
documents complémentaires dits non force et d’éventuels conflits. Ces paramètres
obligatoires. Elles disposent des systèmes de sont généralement consignés sous le vocable
« tableaux de bord » et de rentabilité, alors de « facteurs de contingence », lesquels
que les dispositifs de calcul de coûts, de représentent « toute situation spécifique et
budget et de ratios d’analyse financière sont évolutive qui conduit à rejeter des
quasi inexistants. Un dirigeant de PME
prescriptions uniques et standards » selon
camerounaise affirme : « Bien que la
Plane (2008).
comptabilité semble importante, pas besoin
de s’y attarder nécessairement, car l’objectif
Les théoriciens de la contingence ont ainsi
pour nous est d’avoir une base de calcul des
impôts et taxes. Ainsi, nous nous limitons très tenté de repérer les facteurs qui pourraient
souvent au minimum de documents expliquer les modes d'organisation des
comptables à produire ». Un autre renchérit : entreprises et leurs pratiques comptables.
« À quoi bon recourir à des éléments qu’on ne Certains ont été mis en lumière. Schreyögg
connaît pas ? Nous manquons de véritables (1980) propose de les regrouper en fonction
soutiens aussi bien financiers que matériels. de deux types de théories : d’une part celles
À cet effet, nous gérons comme nous le qui relient les modalités organisationnelles à
pouvons ». des variables internes (taille, âge, secteur
d'activité, technologie) ; d’autre part celles
Selon les données de l’Institut national de qui les relient à des variables externes. Il
la statistique (INS), environ 42,9 % des s’agit des conditions qui ne peuvent être
entreprises tiennent une comptabilité écrite contrôlées par l'organisation et qui
ou conforme aux normes, dont seulement définissent en conséquence l'environnement
7,61 % de PME. S’il est donc vrai que externe auquel elle doit s'adapter pour
ces dernières produisent des données survivre : instabilité, incertitude... Certains
comptables, celles-ci servent en priorité au
auteurs, Chapellier (1994), Ngongang et
suivi de la trésorerie et à la fixation des prix.
Kadouamai (2008) distinguent les facteurs de
contingence « primaires » (taille, âge, secteur
Revue de la littérature d'activité, etc.) des « secondaires » (structure
et hypothèses de propriété, endettement, actionnariat
familial, etc.). Il semble évident que certains
Nombreuses sont les études académiques et facteurs identifiés pour expliquer les
professionnelles - Reid et Smith (2000), Affès différentes approches dans les pays
et Chabchoub (2007), Mc Lellan et Abdel Al
développés ne sont pas tous pertinents
(2013), Lopez et Hiebl (2015) - sur les
dans une économie en développement,
fonctions comptables des PME. Celles-ci
notamment en raison de la vétusté du
portent notamment sur les pratiques
système et des spécificités des organisations.
comptables, les systèmes de données
comptables et d’information comptable, sur Basé sur la seconde typologie précédemment
la qualité des informations comptables. Ces évoquée, le cadre théorique mobilisé dans
recherches sur les pratiques comptables sont cette étude met au jour les facteurs de
quasi unanimes quant à l’influence des contingence primaires et secondaires, sans
facteurs contextuels ou de contingence. Le toutefois ignorer les facteurs culturels. Il
tableau 1 récapitule quelques recherches s'agit ici d'examiner les différentes
pertinentes menées dans différents associations entre lesdits facteurs de
contextes environnementaux. contingence et les pratiques comptables.

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Tableau 1
Un résumé de quelques études empiriques sur les pratiques comptables

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22 Management & Sciences Sociales N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux


Facteurs de contingence primaires et ailleurs, si Chapellier (1994) n’établit aucun
pratiques comptables lien véritable, des auteurs tels que Ngongang
(2006), Chapellier et Ben Hamadi (2012)
Par facteurs primaires, on entend les montrent une influence significative de l’âge,
éléments liés à l’essence même de respectivement sur la fréquence de
l’entreprise. On peut citer en l’occurrence la production des informations des coûts, et sur
taille de l’entreprise pour Chapellier et al. la complexité du système d’information
(2013), Chenhall (2003), son âge pour les comptable du dirigeant. D’après eux, le
niveau de production des données
auteurs comme Holmes et Nicholls (1988),
comptables et d’utilisation d’informations
Chapellier et Ben Hamadi (2012), son secteur
comptables augmenterait avec l’âge de la
d’activité en ce qui concerne Lacombe-Saboly
PME.
(1991), Bajan-Banaszack (1993), Ngongang
(2006). Chapellier (1994) insiste notamment
D’autre part, il existerait des disparités dans
sur l’effet taille en montrant qu’il s’agit
incontestablement d’un élément explicatif les pratiques comptables en fonction des
des pratiques comptables. Il souligne un différents secteurs où évoluent les
début de complexification des systèmes de entreprises concernées. Holmes et Nicholls
données comptables des PME à partir de (1988) révèlent par exemple que le secteur
trente salariés. Pour l’auteur, la taille d’activité influence significativement le
est l’élément fondamental qui influe niveau de production des données
effectivement sur les pratiques comptables. comptables non obligatoires dans les PME.
Les conclusions de l’étude de Lavigne (2002) Lacombe-Saboly (1991) avance l’existence
corroborent celles de Chapellier. En effet, la probable d’une spécificité sectorielle des
taille des PME constitue un déterminant pratiques comptables, ce que confirme
majeur des pratiques de comptabilité Bajan-Banaszack (1993). Ce dernier démontre
générale. Son influence sur l’offre que les entreprises industrielles sont souvent
d’information comptable amène à conclure dotées des meilleurs outils de gestion
qu’il s’agit là du facteur essentiel de relativement aux prestataires de services, aux
contingence structurelle qui explique et entreprises du bâtiment et commerciales.
justifie l’usage des outils de contrôle de
gestion. Une PME qui présente un grand Au vu de ce qui précède, nous formulons une
nombre d’employés prendrait ainsi le soin de première hypothèse :
choisir des conventions comptables autres H1 : Il existe une relation significative entre
que les règles fiscales obligatoires de manière les facteurs de contingence structurelle
à refléter le mieux possible sa rentabilité et sa primaires et les pratiques comptables.
situation financière.
Facteurs de contingence secondaires et
Concernant l’âge de l’entreprise, il n’existe
pas de consensus quant à son influence sur pratiques comptables
les pratiques comptables. Holmes et Nicholls
(1988) affirment que l’acquisition et la Les facteurs secondaires de contingence
préparation d’un niveau relativement détaillé structurelle sont généralement liés à
d’informations comptables sont moindres l’organisation de l’entreprise. Des éléments
quand l’âge des entreprises est plus élevé. tels que la structure de propriété mis en
Dans les premières années d’existence de exergue par Lavigne (2002), Affès et
l’entreprise, le dirigeant est demandeur Chabchoub (2007), Chapellier et Ben Hamadi
d’informations car il est en situation (2012) ou l’endettement par Lavigne et Saint-
d’apprentissage. Au fil des années, ce besoin Pierre (2002), Barth (2003) sont avancés de
d’informations régresse puis se stabilise. Par manière récurrente.

N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux Management & Sciences Sociales 23


Au Cameroun comme partout ailleurs en Facteurs de contingence culturelle et
Afrique, l’environnement des affaires est pratiques comptables
dominé par des PME familiales (présence
d’un dirigeant-propriétaire, associé ou non Considérée par Chenhall (2003) comme une
aux membres de la famille). De nombreux extension de l’approche contingente dans les
auteurs tels que Lavigne (1999), Lavigne et recherches comptables, la culture est définie
Saint-Pierre (2002) dévoilent l’influence de la par Hofstede (1980) comme un ensemble de
construits mentaux collectifs partagés au sein
structure de propriété, et notamment
d’un groupe ou d’une nation. Elle ne se réfère
l’actionnariat familial, sur le système de
pas seulement à ce qui est unique à une
données comptables, et donc sur les nation, mais aussi aux choses distinctives au
pratiques comptables. Germain (2000) va sein d’une nation. Triandis (1995) propose à
plus loin et montre que la structure de cet effet une représentation de la culture aux
propriété de l’entreprise est à l’origine de la travers des événements historiques se
variété des usages des tableaux de bord. déroulant dans un espace géographique
Toutefois, l’impact de l’actionnariat non produisant de fait des espaces culturels
familial a également été démontré par particuliers. C’est donc à juste titre qu’il
Lavigne et Saint Pierre (2002) ou encore Affès considère la culture comme un facteur qui
et Chabchoub, (2007). Ces derniers estiment influence les comportements des groupes
humains et leurs interactions.
que la présence d’actionnaires étrangers à la
famille du dirigeant incite à une plus grande
Nombreuses sont les études telles que celles
formalisation dans la préparation des de Hofstede (1980), Perera (1989), Hamid
données financières. Cela permettrait de et al. (1993), Kamdem (2000) qui ont
résoudre des problèmes d’agence et proposé une explication des comportements
d’asymétrie informationnelle. managériaux via les différentes cultures. Si
pour Perera (1989), les différences de
L’effet de l’endettement sur les pratiques pratiques comptables observées sont
comptables a aussi été examiné par Lavigne indéniablement le fait des valeurs
et Saint-Pierre (2002). La présence des culturelles5, Belkaoui et Picur (1991)
démontrent avec conviction que les
créanciers permet de créer des situations
différences culturelles au sein des groupes
d’agence et d’asymétrie d’information dans
ont une influence significative sur le choix et
lesquelles les documents comptables la perception des techniques comptables. Ces
deviennent des outils potentiels de influences multiples de la culture seraient à
surveillance. C’est particulièrement vrai au l’origine des formes hybrides et pratiques
Cameroun. Les PME camerounaises ayant managériales diverses, pouvant être
recours à l’endettement bancaire ont en effet appréciées non seulement au travers de
tendance à produire davantage de l’ethnie pour Haniffa et Cooke (2002), Tsui
documents comptables afin de convaincre (2001), de la religion pour Hamid et al.
leurs créanciers. (1993), Baydoun et Willet (2000), mais aussi
via le genre en référence à Hofstede (2001), à
Belkaoui (1980), Doupnik et Richter (2003),
Dans la continuité des auteurs sus-cités, nous
pour ce qui est de la langue et l’âge
proposons de tester une deuxième
(Matsumoto et Juang, 2004).
hypothèse, formulée comme suit :
H2 : Il existe une relation significative entre 5. Ces valeurs culturelles se déclinent en quatre
les facteurs de contingence secondaires et dimensions supposées collectives : la distance
hiérarchique, le contrôle de l’incertitude,
les pratiques comptables. l’individualisme/collectivisme et la masculinité/féminité.

24 Management & Sciences Sociales N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux


Si pour Baydoun et Willet (2000) la religion ont changé de noms, soient parce qu’elles
aurait une influence significative dans la ont déposé le bilan, soient encore parce
production et l’utilisation des informations qu’elles ont fusionné).
financières, Napier (2009) va plus loin et parle
d’une comptabilité islamique. Ce qui S’appuyant à la fois sur des données
corrobore ainsi l’idée de Hamid et al. (1993) qualitatives et quantitatives, cette étude
pour qui l’Islam n’est pas simplement perçue comprend trois phases. Dans la première,
comme une religion mais plutôt comme une une enquête préliminaire a été conduite par
culture, qui détermine les modes et auto-administration d’un questionnaire
comportements de vie. Celle-ci influerait auprès de 10 dirigeants de PME courant
considérablement sur les pratiques décembre 2013. Ce pré-test a permis de
comptables. Dans une récente étude, sélectionner les éléments essentiels à
Egbunike et Ogbodo (2015) soulignent intégrer dans l’enquête définitive. La
également l’influence de plusieurs variables formulation de certaines questions s’en est
culturelles (la langue, l’ethnie, la religion) sur trouvée améliorée ; d’autres ont été
l’orientation des pratiques comptables supprimées/ajoutées ; l’échelle de mesure a
nigérianes. été affinée, etc. La seconde phase de l’étude
s’est déroulée courant premier trimestre
Il est question dans cette étude de vérifier 2014. Les entreprises ont été sélectionnées
l’existence des relations possibles entre les par un sondage aléatoire simple sur la base
différentes variables de la culture et les des listes de PME mises à disposition par la
pratiques comptables des PME. L’hypothèse Chambre de commerce, d’industrie et
retenue à cet effet est la suivante : d’artisanat du Cameroun. Un échantillon
H3 : Les pratiques comptables au sein de départ, constitué de 245 PME
des PME camerounaises pourraient être (respectivement 98 à Yaoundé, 147 à Douala)
influencées par certains facteurs culturels. a été constitué sur la base des appels
téléphoniques, des emails, et parfois des
négociations physiques. Seules 201 ont
Pour tester ce modèle, une enquête par
donné leur accord de principe sur
questionnaire a été réalisée, selon une
l’administration du questionnaire, même si
approche positiviste. La section suivante
une unanimité a été constatée au niveau de
décrit les principaux aspects de cette
la pertinence de la problématique étudiée.
démarche.
Au terme de la seconde phase consacrée à
l’administration du questionnaire, nous
Méthodologie de la recherche avons recueillis 149 réponses. La troisième
phase relative au dépouillement a permis de
Cette étude est basée dans les villes de constater que 26 d’entre eux se sont avérés
Yaoundé et de Douala, respectivement invalides, pour plusieurs raisons. Des
capitale politique et capitale économique du questionnaires étaient mal renseignés (des
Cameroun. Ces villes concentrent l'essentiel réponses parfois inachevées, inadéquates).
des entreprises, environ 87 %, selon les D’autres questions ne comportaient aucune
estimations fournies par l'institut national de réponse, donnant l’impression d’un manque
la statistique (INS, 2011). Pour constituer de compréhension. Nous avons également
l’échantillon, nous nous sommes basé sur le constaté que certains répondants ne faisaient
fichier national des entreprises communiqué pas partie de notre cible. En effet quelques
par l’INS. Ce dernier a été confronté à celui de dirigeants ont délégué le questionnaire vers
la Chambre de commerce, d’industrie et des collaborateurs soit par manque de temps,
d’artisanat. Le rapprochement a permis de soit par un manque de volonté, voire par un
constater que des entreprises ne figuraient refus total. Ce dernier pourrait s’expliquer
pas sur les deux listes (soient parce qu’elles par la méfiance vis-à-vis du sujet abordé et du

N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux Management & Sciences Sociales 25


risque de diffusion des informations jugées (1991), Chapellier (1994), Kamdem (2002),
confidentielles. Lavigne (2002), Abdel-Kader et Luther
(2008), Chapellier et Mohammed (2010),
Jugé satisfaisant, le taux de réponses Chapellier et al. (2013) d’une part, et
exploitables (61,19 %) n’a donné lieu à procédons, d’autre part, à des adaptations
aucune relance. Le mode semi-directif pour tenir compte des spécificités des PME
adopté pour conduire les entretiens a permis dans une économie en développement.
de recueillir des informations plus détaillées, • Les variables à expliquer (pratiques
de reformuler, clarifier et expliciter au besoin comptables) : elles sont opérationnalisées
des questions difficiles ou mal comprises par simultanément par la fréquence de
les répondants. Il est ainsi possible de donner production des données comptables, la
certaines orientations aux questions fréquence et l’intensité d’utilisation des
(complexes, longues, variées) et des informations comptables sur la base d’une
précisions utiles pour la validité de l’étude échelle à trois points (forte, moyenne et
(Chapellier et Mohammed, 2010). faible), comme suggéré par les auteurs
susmentionnés via la méthode des scores.
Après l’opérationnalisation des variables, Le tableau 2 récapitule les différents
seront présentés le modèle économétrique indicateurs de mesures retenus dans
et la méthode de traitement des données, l’étude.
puis les caractéristiques de l’échantillon de
l’étude. Modèle économétrique
et méthodes de traitement statistique
Opérationnalisation des variables
Conformément à l’objet de la présente étude
Certains instruments de mesure identifiés qui consiste à analyser la relation entre les
dans des recherches antérieures ont été facteurs de contingence et les pratiques
utilisés pour tester les hypothèses car jugés comptables, une double démarche a été
adaptés au contexte de cette recherche et adoptée. La première (descriptive) permet de
appropriés à la caractérisation du modèle. mettre en exergue les caractéristiques des
Lorsque ce n’était pas le cas, l’élaboration entreprises et de synthétiser les données
d'un concept opératoire isolé « concept recueillies. Elle est menée au travers d’un tri
construit empiriquement à partir d'obser- croisé et d’un test d’indépendance, ce qui
vations directes ou d'informations rassem- permet d’apprécier la distribution de chaque
blées par d'autres » (Quivy et Van modalité de la variable dépendante de
Campenhoudt, 1995), s'est révélée indispen- l’échantillon ainsi que l’association entre
sable au travail d'observation. Ainsi, la mise variables. En d’autres termes, ces agrégats
en œuvre de notre modèle explicatif des donnent des indications sur la distribution de
pratiques comptables des PME repose-t-il sur chaque modalité de la variable indépendante
deux familles de variables décrites ci-après. de l’échantillon par rapport à la variable
• Les variables explicatives : il s’agit des dépendante. La seconde approche
facteurs de contingence structurelle (explicative) est menée via un modèle
primaires (taille, âge, secteur d’activité), « logit » ordonné. Ce modèle de régression
secondaires (endettement, structure de s’est avéré opportun compte tenu de la
propriété) et les facteurs de contingence nature qualitative de la variable dépendante.
culturelles (ethnie, religion, âge du En outre, dans l’optique de prédire la
dirigeant). Pour leur opérationnalisation, probabilité qu’une entreprise dispose de
nous utilisons les indicateurs de mesure pratiques comptables faibles, moyennes ou
fournis dans des études antérieures de fortes, Guegen (2010) recommande
Holmes et Nicholls (1988), Lacombe-Saboly fortement ce type de méthode.

26 Management & Sciences Sociales N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux


Tableau 2
La mesure
!! des variables
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.2-0$,"$+"C*$"1$"=G21$+-2B2.&-2)+"1$"=G$-I+2$@"

L’expression analytique de notre modèle se Dans ce modèle, les valeurs des coefficients
présentant sous forme Y= f (X, b), il en des paramètres estimés en eux-mêmes ne
découle l’équation suivante : présentent aucun intérêt dans la mesure où
ils ne correspondraient aux paramètres
d'équation de la variable latente qu'à une
Y = b0 + b1 (taille) + b2 (ageese) + b3 (sect) +
constante multiplicative près. C’est ainsi que
b4 (strucpro) + b5 (endt) + b6 (ethn) + b7 (reli)
l’unique information réellement exploitable
+ b8 (agedir) + u ; où Y représente la variable et pertinente est le signe de ces paramètres.
à expliquer, b0 correspond à la constante de
la régression, b1, b2 ...b8 (paramètres à
6. Dans cette catégorie, nous incluons les membres de la
estimer) et u (terme de l’erreur résiduelle). famille, leurs amis et le promoteur lui-même.

N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux Management & Sciences Sociales 27


Ceux-ci donnent une indication sur le sens de assez intéressants. En effet, on obtient un
l'influence des variables associées sur la taux d’erreur de 10,81 %. (4/37) au seuil
probabilité que les pratiques comptables de 50 %. Ces résultats deviennent plus
soient faibles, moyennes ou fortes. On homogènes si on relève le seuil de décision à
interprétera ainsi un coefficient bi positif par 70 %, lequel réduit le taux d’erreur à 8,11 %
tout accroissement de Xi contribuant à (3/37). En observant la courbe ROC (figure 1)
rendre plus probable les modalités les plus en annexe, on constate que celle-ci domine la
élevées de Y. Un coefficient négatif indique première bissectrice (car située au-dessus,
que tout accroissement de Xi contribue à
ramener Y vers ses modalités les plus faibles.
7. Il s’agit de confronter les valeurs observées et les
valeurs prédites en partant d’un échantillon test
Cette dernière permet de valider ou non un (échantillon de la matrice de confusion) en vue de
modèle à partir du taux de bonne prédiction, comparer les taux d’erreur. En règle générale, l’on retire
70 % de l’échantillon d’apprentissage et retient 30 % pour
fonction du seuil de prédiction fixé (variant constituer l’échantillon test de la matrice de confusion
de 0 à 1). Les résultats obtenus sur un (Hosmer et Lemeshow, 2000). Cependant, le fait de se
échantillon test7 composé d’une quarantaine baser uniquement sur les taux de prédictions étant
réducteur, il a été jugé opportun de faire recours à la
d’entreprises de la ville de Yaoundé sont courbe ROC.

Tableau 3
Caractéristiques des PME étudiées
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28 Management & Sciences Sociales N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux


avec une droite d’équation y = x). Combinés à émergence et différenciation
la courbe ROC, ces bons taux de prédiction des pratiques comptables en PME
autorisent la validation de notre modèle.
Comme l’indique le tableau 4, une faible
Caractéristiques de l’échantillon proportion de PME se dispense de toute
Sur les 201 accords de principes reçus, 149 production et utilisation des données
ont répondu favorablement, après plusieurs comptables, d’où l’existence de contingences
relances, en retournant leurs questionnaires. de natures diverses.
Vingt-six (26) d’entre eux étaient
inexploitables car comportant des questions Globalement, on observe une fréquence
mal renseignées voire non renseignées. En moyenne de production des données
définitive, un échantillon de 123 comptables (57,72 %) dans les PME
questionnaires exploitables a été constitué camerounaises. La fréquence de production
(soit 73 à Yaoundé et 50 à Douala). Leurs forte (21,95 %) est sensiblement égale à la
caractéristiques sont consignées dans le fréquence de production faible (20,33 %).
tableau 3. Concernant la fréquence d’utilisation, le
niveau moyen apparaît dominant (54,47 %).
L’analyse du tableau montre que la plupart A contrario, l’intensité d’utilisation est
des entreprises interrogées ont moins de 10 faible pour l’essentiel des entreprises de
années d’existence et que le secteur l’échantillon (48,78 %).
commercial est dominant avec 63,41 %.
L’échantillon est composé en majorité Examen de la relation entre facteurs
d’entreprises au statut familial (81,30 %), primaires et pratiques comptables
endettées (71,54 %) et dont l’effectif est
compris entre 20 et 100 salariés (54,47 %). En
Cette relation est analysée à l’aide du tableau
outre, cet échantillon est constitué en
5 qui met en évidence les différentes
majorité de dirigeants dits « Bamiléké »
variantes du test du Khi deux ou Khi carré.
(75,61 %), d’appartenance religieuse
chrétienne (94,31 %), avec un niveau d’âge
Il résulte que les trois variables taille, âge et
très souvent compris entre 30 et 40 ans
secteur d’activité de l’entreprise influencent
(39,8 %).
les pratiques comptables, aux seuils
respectifs de 10 % et 5 %. Les pratiques
Résultats, discussions comptables « fortes » se retrouvent en
et pistes futures majorité dans les entreprises de 6 à 20
Nous présentons ci-dessous quelques salariés (41,07 %) et dans celles de 51 et 100
éléments pour aller plus loin dans notre salariés (40,63 %). Quant aux pratiques
recherche. comptables « faibles », elles sont présentes

Tableau 4
Appréciation des pratiques comptables
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N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux Management & Sciences Sociales 29


Tableau 5
Résultats du Khi deux entre facteurs primaires et pratiques comptables
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Tableau 6
Test de la relation entre variables structurelles primaires
et pratiques comptables
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!

dans les entreprises de 21 à 50 salariés. comptables. Toutefois, la dite relation reste à


Globalement, 44,72 % des PME affichent des confirmer par les résultats du « logit »
pratiques comptables « moyennes ». ordonné consignés dans le tableau 6.

Quel que soit l’âge des entreprises étudiées, Le tableau indique de prime abord une
on constate que leurs pratiques comptables relation significative entre les variables taille
sont « moyennes ». Par contre, les et secteur d’activité. C’est le cas plus
entreprises de service se distinguent par des précisément pour les entreprises du secteur
pratiques comptables « fortes » (50 %), alors
industriel et celles ayant un effectif de 21 à 50
que les entreprises industrielles présentent
salariés. On note une relation négative entre
des pratiques « moyennes » (73,68 %).

Les valeurs du Khi deux et de la probabilité de 8. Certaines caractéristiques de la taille de l’entreprise (6


à 20 salariés), de l’âge de l’entreprise (moins de 10 ans) et
signification démontrent à priori une relation du secteur d’activité (services) n’apparaissent pas dans le
effective entre ces variables et les pratiques tableau parce qu’elles sont prises comme des références.

30 Management & Sciences Sociales N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux


secteur industriel et pratiques comptables. gestion relativement complexes. Notre étude
Les effets marginaux montrent par ailleurs s’aligne également sur celles de Lavigne
que le passage du secteur industriel vers celui (1999), Ngongang (2006), Stepniewski
des services augmente de 39 % la propension et al. (2010) lesquelles montrent que
à améliorer les pratiques comptables. Ceci est l’augmentation de la taille de l’entreprise
en contradiction avec les conclusions de améliore nécessairement les pratiques
l’étude de Bajan-Banaszak (1993) qui révèle comptables, celles-ci passant d’une modalité
que les entreprises industrielles sont inférieure à une modalité supérieure.
habituellement dotées des meilleurs outils
de gestion. Au Cameroun par contre, les Bien que la variable « âge de l’entreprise » ne
entreprises du secteur des services sont soit pas significative dans notre modèle, elle
mieux pourvues que celles des secteurs influence néanmoins négativement les
industriel et commercial. Ce constat assez pratiques comptables. Ceci s’expliquerait par
curieux serait lié au fait que le secteur le fait que les dirigeants d’entreprises
industriel camerounais soit peu intégré et camerounaises maîtrisent mieux les rouages
mal structuré (INS, 2011). du système administratif et ne s’attardent
pas toujours sur la production de données
L’effet taille peut avoir une influence aussi comptables « mieux élaborées ».
bien positive que négative sur les pratiques
comptables. Cette relation est fonction des Une relation mitigée entre les facteurs
dimensions ou niveaux de taille. Par exemple, secondaires et les pratiques comptables
lorsque le nombre d’employés est compris
entre 21 à 50, l’effet taille influe Il est question ici d’apprécier la relation
négativement sur les pratiques comptables. susceptible d’exister entre les variables de
En revanche, cette influence devient positive contingence structurelle secondaires et les
lorsque le nombre de salariés est de 51 à 100. pratiques comptables. Le tableau 7 récapitule
Nos résultats corroborent ceux de nombreux la situation.
auteurs Cadez et Guilding (2008), Abdel-
Kader et Luther (2008), Haldma et Lääts Il ressort que les entreprises à structure de
(2002), Chapellier et Mohammed (2010), propriété familiale présentent des pratiques
révélant qu’à partir d’une certaine dimension comptables hétérogènes (respectivement
les entreprises disposent de pratiques 84 % de pratiques faibles ; 80 % de pratiques
comptables sophistiquées et d’outils de moyennes ; 81,40 % de pratiques fortes).

Tableau 7
Test de la relation entre facteurs secondaires et pratiques comptables
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N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux Management & Sciences Sociales 31


Si la majorité des PME interviewées sont issu du promoteur, celles dont le capital
endettées, force est de constater que celles- provient de diverses personnes (y compris les
ci ont le plus souvent des pratiques amis de la famille) sont deux fois plus
comptables fortes (83,72%). A contrario, enclines à améliorer leurs pratiques
dans les PME non endettées, ces pratiques comptables. Ces résultats sont en adéquation
sont plutôt faibles (40 %). Elles se avec nombre de recherches, dont celles de
caractérisent par environ trois fois plus de Lavigne (1999) ou Stepniewski et al. (2010).
pratiques faibles que fortes. On peut en
conclure que les entreprises ayant un recours Le comportement d’affaires de l’acteur :
à l’endettement produisent davantage de une variable culturelle discriminante
données comptables. Pour des résultats plus des pratiques comptables des deux
précis, il serait intéressant d’analyser les villes
données consignées dans le tableau 8, lequel
recense l’impact de ces facteurs sur les Cette section a pour but d’examiner les
pratiques comptables. éventuelles associations entre les facteurs
culturels sur les pratiques comptables des
Bien que la variable endettement soit la seule PME des villes de Yaoundé et Douala. Les
du modèle qui soit statistiquement tableaux 9 et 10 font une synthèse des
significative, on observe une influence résultats obtenus.
positive de l’ensemble des variables en
présence sur les pratiques comptables. Si dans l’ethnie « Bamiléké » fortement
Plusieurs raisons expliquent cette relation. impliquée dans les affaires au Cameroun, les
Tout d’abord, les résultats montrent que, pratiques comptables moyennes sont assez
contrairement aux entreprises non dominantes avec environ 49 %, ce n’est pas le
endettées, les entreprises ayant recours à cas chez les « Bassa » et « Haoussa » où les
l’endettement sont environ deux fois plus pratiques comptables sont encore très
sujettes à améliorer leurs pratiques faiblement présentes. Par ailleurs dans la
comptables. Ce qui conforte les conclusions religion dominante (le christianisme), les
de Lavigne et Saint-Pierre (2002) pour qui pratiques comptables sont le plus souvent
l’endettement (bancaire) a une influence moyennes (45,22 %) ou fortes (35,65 %),
significativement positive sur les pratiques contrairement à la religion musulmane.
comptables des PME. Enfin concernant l’âge des dirigeants, il

L’étude révèle ensuite que la structure de


propriété influence positivement les 9. Les entreprises non endettées et la structure de
propriété issue du promoteur n’apparaissent pas dans le
pratiques comptables. Contrairement aux tableau des variables parce qu’elles sont prises comme
entreprises ayant un capital essentiellement des références.

Tableau 8
Impact des variables structurelles secondaires sur les pratiques comptables

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32 Management & Sciences Sociales N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux


ressort que les pratiques comptables sont pratiques comptables ; ce qui reste
majoritairement fortes (70,59 %) chez les néanmoins à confirmer par les résultats du
dirigeants de la tranche d’âge comprise entre « logit » consignés dans le tableau 10.
40 -50 ans, tandis que ceux de la tranche de
moins de 30 ans ne présentent pas de Il en découle une absence d’influence des
pratiques faibles (0 %).
facteurs culturels sur les pratiques
comptables des PME au Cameroun. Si ces
L’observation des très faibles valeurs du Chi-
deux et des probabilités de signification
(supérieures au seuil fixé) semblent 10. Pour des raisons de multi-colinéarité, la variable
religion n’a pas été prise en compte dans le modèle.
témoigner d’une absence de relation D’autre part, la modalité âge du dirigeant « moins de 30
significative entre ces variables et les ans » été prise ici comme la référence.

Tableau 9
Impact des variables structurelles secondaires sur les pratiques comptables
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Tableau 10
Impact des variables culturelles sur les pratiques comptables

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<='!>-!>&?&=')%#!! ! ! ! !
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!;/!@!6/!)%*!! .30216117! .3057!!!!!!!!!!9/0374:! /08524;42! /036;4756!
!AB-*!>'!6/!)%*! .30;28335! .3031!!!!!!!!!!9/05;6:! /0568712! /055178/;!
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N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux Management & Sciences Sociales 33


Tableau 11
Répartition du respect des règles par ville

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résultats contraires à ceux de nombreux facultatifs (ratio de suivi de trésorerie, ratio


chercheurs peuvent paraître surprenants, financier, tableaux de bord à jour…). À
nous pouvons l’expliquer par les Yaoundé, si je m’amuse, on me sanctionne
caractéristiques assez similaires des villes directement et sévèrement, d’autant plus que
retenues pour l’étude. c’est la ville du siège des institutions de
contrôle. Par contre, à Douala, je ne me
Il semble cependant que les pratiques mets pas toute cette pression, puisque j’ai
comptables des PME au sein des deux villes maîtrisé le fonctionnement de mon marché
se distinguent par des critères autres que et que les contrôles n’y sont pas trop
ceux étudiés. Il s’agit par exemple du fréquents. »
comportement d’affaires des acteurs, dont la
synthèse en matière de respect des règles Ces propos révèlent une fois de plus,
comptables est présentée dans le tableau 11. l’importance qu’occupe le comportement
d’affaires des acteurs face aux pratiques
En effet, il ressort que certains d’entre-eux comptables. Il en découle une différence de
respectent peu les règles comptables comportement entre les acteurs situés dans
formelles et obligatoires mises en place. C’est les deux villes. Ceux de Yaoundé seraient
le cas notamment des acteurs agissant dans davantage astreints à appliquer les règles
des zones géographiques assez éloignées des formelles tout en respectant les procédures
institutions de contrôle. C’est dans cette et délais, du fait de la présence des
optique qu’un dirigeant de la capitale institutions sièges et des contrôles
économique déclare : « Nous sommes ici à permanents.
Douala, vos affaires de bureaux ne nous
intéressent pas. Pour nous, le plus important Conclusion
c’est de rester sur le marché […], respect
des règles ou pas, c’est un détail ». Un Cette étude aborde l’influence des facteurs
autre renchérit : « …il suffit simplement de de contingence structurelle sur les pratiques
maîtriser les circuits, d’autant plus que les comptables des PME dans une économie
contrôles ne sont pas permanents…Ce qui africaine en développement. Les résultats
prime c’est le Business, chacun agit en révèlent que 44,72 % disposent de pratiques
fonction de ses moyens ». Dans cet ordre comptables moyennes, 34,96 % de pratiques
d’idée, le Directeur Général d’une entreprise comptables fortes et 20,33 % de pratiques
installée dans les deux villes explique : « La comptables faibles.
tenue de ma comptabilité diffère selon qu’il
s’agisse de l’agence de Douala ou de Si l’influence du secteur d’activité industriel
Yaoundé. En fait, à Yaoundé, elle est plus sur les pratiques comptables semble
régulière, et diversifiée, contrairement à celle négative, celle de la taille varie aussi
de l’agence de Douala. Ceci étant, je dispose bien négativement que positivement. Au
plus d’outils de gestion et produit aussi bien Cameroun, la PME du secteur industriel est
les documents comptables dits obligatoires moins encline (0,21) à améliorer ses
dans les délais que certains documents pratiques comptables que celle du secteur

34 Management & Sciences Sociales N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux


commercial (0,76). Les entreprises de 10 à Références bibliographiques
20 ans affichent en majorité des pratiques
comptables moyennes (38,46 %) et sont Articles
environ 0,96 fois plus disposées à améliorer Abdel-Kader, M. & Luther R. (2008). The impact of
leurs pratiques comptables. A contrario, firm characteristics on management accounting
celles ayant plus de 20 ans d’existence practices : an UK-based empirical analysis, The British
montrent des pratiques moyennes (85,71 %) Accounting Review, 40, 2-27.
et ne sont que 0,75 fois plus enclines à les Affѐs, H. & Chabchoub, A. (2007). Le système
améliorer. Si la structure de propriété et d’information comptable : les déterminants de ses
l’endettement jouent un rôle crucial dans la caractéristiques et son impact sur la performance
mise en place des pratiques comptables, ce financière des PME en Tunisie, Revue des Sciences de
Gestion, Direction et Gestion, 224-225, 59-68.
n’est pas le cas de la variable âge.
Bajan-Banaszak, G. (1993). L’expert-comptable et le
Cette recherche qui évoque la nécessité de conseil en gestion, Revue Française de Comptabilité,
mieux structurer le secteur d’activité 249, 95-101.
industriel permet aux responsables des PME Barth, H. (2003). Fit among competitive strategy,
camerounaises de répondre à certaines de administrative mechanisms, and performance : a
leurs interrogations quant à la façon comparative study of small firms in mature and new
d’améliorer la production et l’utilisation des industries, Journal of Small Business Management, 41
(2), 133-147.
informations comptables. Cela concerne
essentiellement les caractéristiques Baydoun, N. & Willet, R. (2000). Islamic corporate
structurelles telles que la structure de reports, Abacus, 36, 71-90.
propriété et l’endettement de l’entreprise qui
Belkaoui, A. (1980). The interprofessional linguistic
influencent positivement les pratiques communication of accounting concepts : An
comptables des PME. Si les variables experiment in sociolinguistics, Journal of Accounting
culturelles mobilisées dans le modèle sont Research, 18 (2), 361-374.
toutes non significatives, force est de
Belkaoui, A. R. & Picur, R. D. (1991). Cultural
constater que les pratiques comptables des Determinism and the Perception of Accounting
PME des villes étudiées se distingueraient par Concepts, The International Journal of Accounting, 26,
le comportement d’affaires de leurs 118-130.
dirigeants, ce en fonction de leur
Cadez, S. & Guilding, C. (2008). An exploratory
positionnement géographique. investigation of an integrated contingency model of
strategic management accounting, Accounting,
Si les résultats mis au jour sont sans aucun Organizations and Society, 1-28.
doute intéressants, on notera quelques
Capron, M. (2006). Les normes comptables
limites, inhérentes d’une part à la internationales, instrument du capitalisme financier,
constitution de l’échantillon, limité Management et Sciences Sociales, 115-130.
seulement à deux villes et, d’autre part, à la
typologie des variables explicatives Chapellier, P. & Ben Hamadi, Z. (2012). Le système de
données comptables de PME tunisiennes :
mobilisées. Une perspective de recherche complexités et déterminants, Management
prometteuse consisterait à intégrer dans un International, 16 (4), 151-167.
même modèle (appliqué aux dix régions
Chapellier, P. & Mohammed, A. (2010). Les pratiques
du Cameroun) des facteurs structurels,
comptables des dirigeants de PME Syriennes dans un
comportementaux, institutionnels et contexte de libéralisation de l’économie, Crises et
culturels afin d’améliorer et d’affiner la Nouvelles Problématiques de la Valeur, p. 22.
compréhension des pratiques comptables
Chapellier, P., Mohammed, A., Teller, R. (2013). Le
des PME en question.
système d’information comptable des dirigeants de
PME Syriennes : complexités et contingences,
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N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux Management & Sciences Sociales 35


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collection Los Topos, 3ème édition. Titulaire d’un doctorat en Sciences de gestion avec une
spécialisation en Comptabilité, il est présent à Kedge
Quivy, R. & Van Campenhoudt, L. (1995). Manuel de Business School depuis 2010. Ses centres d’intérêts
recherche en sciences sociales, Paris : Dunod. s’articulent autour du triptyque Comptabilité,
Gouvernance et Performance des organisations. A ce
titre, il est auteur ou co-auteur de nombreux articles
Triandis, H. C. (1995). Culture and social behavior,
scientifiques publiés dans des revues nationales et
New York : McGraw-Hill. internationales : Recherches en sciences de gestion
(ISEOR), Revue du Financier, Revue Française de
Chapitre dans un ouvrage collectif Comptabilité, Gestion 2000, Strategic Change,
International Journal of Critical Accounting, etc. Il
Lavigne, B. (2002). Contribution à l’étude de la genèse enseigne la comptabilité (financière et extra-financière),
des systèmes d’information comptables des PME : l’analyse financière dans les différents programmes, et
une recherche empirique, in Association francophone coordonne le parcours Contrôle de gestion et Audit du
de la comptabilité, Technologie et Management de Programme Grande Ecole de Kedge.
l’Information : Enjeux et Impacts dans la Comptabilité,
le Contrôle et l'Audit. Ginette Polienne IPOUMB
Elle prépare depuis 2014 un doctorat en Sciences de
gestion à l’Université de Ngaoundéré sous le thème
Thèses Pratiques comptables et performance des organisations.
Elle assure parallèlement des travaux dirigés de
Chapellier, P. (1994). Comptabilités et système comptabilité générale, comptabilité analytique, finance
d'information du dirigeant de PME : Essai d’entreprise et fiscalité des entreprises à la Faculté des
d'observation et d'interprétation des pratiques, Thèse Sciences Economiques et de Gestion de (FSEG) de
de Doctorat en Sciences de Gestion, Université de l’Université de Yaoundé II, et est responsable de l’équipe
Montpellier II. pédagogique de fiscalité des entreprises.

N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux Management & Sciences Sociales 37


ANNExES

Annexe 1
Matrice de confusion
!
Matrice de confusion par redistribution au seuil Matrice de confusion par redistribution au seuil
!
de 50 % de 70 %
!
!
!Prédiction \
! PC faible ou
Vérité
PC forte Total! Prédiction \ Vérité
PC faible ou
PC forte Total!
! moyen moyen
!
! PC faible ou 14 3 17! PC faible ou 14 2 16!
! moyen 93,33% 13,64% moyen 93,33% 09,09%
! 20! 21!
! 1 19 1 20
! PC forte PC forte
! 06,67% 86,36% 06,67% 90,90%
!
! 37! 37!
! Total 15 22 Total 15 22
! Le taux d’erreur est alors de 4/37 = 10,81%.! Le taux d’erreur est alors de 3/37 = 08,11%.!
!! !
!
!
!
!
!
!
Annexe 2
! ! !
!
! !
Courbe de prédiction
!
Figure 1
Courbe ROC
!

!
1.00
1.00
0.75
0.75
Sensitivity
Sensitivity
0.50
0.50
0.25
0.25

!
!
0.00
0.00

0.00
0.00 0.25
0.25 0.50
0.50 0.75
0.75 1.00
1.00
Specifiicity
1 - Specificity
La courde
La courde d
deeROC e
ROC st re
est présentée e
représentée nb
en leue e
bleue ett lla
ad roite e
droite enn rouge e
rouge st Y
est =X.
Y=X.
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38 Management & Sciences Sociales N° 20 Janvier-Juin 2016 • Contextualisation : pratiques et enjeux

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