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UFHB / UFRSEG Master 2 Gestion/ Compta

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de la comptabilité

CADRE THEORIQUE DE LA COMPTABILITE

INTRODUCTION

La comptabilité financière est d’une importance capitale pour toutes les


parties prenantes de l’organisation. Véritable système d’information,
elle leur fournit des informations capitales pour la prise de décision.

Ces infom1ations financières codées et enregistrées au jour le jour


reposent sur un cadre théorique formel, qu’il est important de connaître.

En effet, des conventions et postulats spécifiques ont été définis par le


SYSCOHADA, afin de conduire de manière harmonieuse la production
et la publication des états financiers.

Quel est le rôle de la comptabilité ? Quelles sont les propriétés que doit
avoir l’information comptable ? Quelles sont les conventions et les
postulats qui guident sa production ? Quelle sont les parties prenantes
de la comptabilité ? Quelle logique suit-elle ? Qu’en est-il de son
organisation ?

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I. LE RÔLE DE LA COMPTABILITE

La comptabilité est un système d’organisation de l’information


financière permettant de saisir, classer, enregistrer des données de base
chiffrées et de présenter des états reflétant une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entité à la date
de clôture. La comptabilité est une forme habituelle de représentation
de la vie d’une entité économique. Elle est, comme tout modèle ou
langage, un filtre qui permet l’appréhension d’une réalité en
transmettant des, 1997). Pour ce dernier, la comptabilité a trois rôles
fondamentaux :

- un rôle pratique et opérationnel : certaines informations sont


indispensables pour la vie quotidienne ;

- un rôle stratégique : les grands principes comptables sont liés aux


rationalités économiques ou juridiques ;

- un rôle politique : la comptabilité permet de légitimer certains choix


fondamentaux. Dans l’entreprise (rôles internes) Dans la société (rôles
externes)

L’objectif des états financiers est de fournir de l’information sur la


situation financière (bilan), la performance (compte de résultat) et les
méthodes comptables retenues (annexe) d’une entité. La comptabilité
remplit une fonction d’évaluation, d’aide à la décision, une fonction
preuve et de contrôle. Par sa fonction d’évaluation, elle permet de
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rendre compte de la valeur des éléments retenus dans les états


comptables : éléments d’actif et de passif du bilan, produits et charges
du compte de résultat, informations complémentaires communiquées en
annexe. Elle aide les dirigeants à décider en leur communiquant des
informations qui leur permettent d’agir.

La comptabilité remplit également une fonction preuve car les livres


comptables, qui ont un caractère officiel, constituent une base légale à
l’analyse des litiges et des différents entre les acteurs de la vie
économique. Enfin, la comptabilité permet aux tiers d’exercer un
contrôle sur la gestion des dirigeants. Les actionnaires peuvent ainsi
contrôler les décisions de ces derniers, les salariés vérifier le mode de
calcul de la participation ou de l’intéressement, l’Etat s’assurer des
bases de calcul de l’impôt.

II. LES PROPRIETES DE L’INFORMATION COMPTABLE

Pour être utile, la comptabilité doit posséder un certain nombre de


qualités :

- la pertinence : elle doit être adaptée aux besoins particuliers de


l’utilisateur ;

- la fiabilité : l’information doit être exempte de toute erreur matérielle


ou de biais ;

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- la comparabilité : les méthodes comptables retenues doivent permettre


une comparaison de l’évolution des états financiers dans le temps et
entre les entreprises ;

- la neutralité : les choix des destinataires de l’information ne doivent


pas être influencés par les préparateurs de l’information comptable ;

- l’importance relative : il est inutile de tenir compte d’une information


qui n’est pas significative pour les décisions des utilisateurs de
l’information comptable ;

- l’exhaustivité : l’information doit être donnée de manière complète ;

- l’image fidèle : l’information communiquée doit être vraie, juste et


établie de bonne foi ;

- l’intelligibilité : l’information doit être accessible pour toute personne


ayant des connaissances de base pour comprendre les états financiers ;

- le délai de disponibilité : l’information doit être donnée dans un délai


approprié, au risque de perdre toute utilité ;

- le caractère vérifiable : l’information comptable doit pouvoir faire


l’objet d’un contrôle. Lassègue (1992) souligne la complexité de la mise
en place d’un système d’organisation comptable et la relativité des
options retenues : «la comptabilité est tiraillée entre des exigences
contraires qu’elle ne parvient pas à satisfaire toutes : elle ne peut être
qu’un compromis approximatif. Il est très important de comprendre cet
étrange paradoxe : la comptabilité fournit des chiffres authentiques,
mais ces chiffres hésitent entre les bornes d’un intervalle étendu. La
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raison est que la comptabilité n’est pas et ne peut pas être une «
constatation passive » de faits qu’elle se bornerait à enregistrer ; elle est
nécessairement une interprétation… Des informations qu’elle publie, il
ne faut pas attendre une connaissance absolue, mais seulement une série
d’indicateurs différents, approximatifs, révisables… »

III. LES POSTULATS ET CONVENTIONS COMPTABLES

On ne parle plus de Principes Comptable mais de Postulats et


Conventions Comptables.
Les postulats permettent de définir le champ du modèle comptable. Ce
sont des principes acceptés sans démonstration mais cohérents avec des
objectifs fixés.

III .1 Les postulats comptables

Les postulats retenus pour définir le champ du modèle comptable du


Système Comptable OHADA sont les suivants :

- Postulat de l'entité

- Postulat de la Comptabilité d'engagement

- Postulat de la spécialisation des exercices

- Postulat de la permanence des méthodes

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- Postulat de la Prééminence de la réalité économique sur l'apparence


juridique

a) Postulat de l’entité ou de la continuité de l’exploitation

Le préparateur des états financiers les établit en considérant que l’entité


va continuer de fonctionner dans un avenir proche, au moins jusqu'à la
fin de la période.
Dans le cas contraire, on ne pourrait pas considérer l'entreprise comme
un organisme vivant et la plupart des comptes devraient être traités
comme si l'entreprise devait cesser son activité
L’entreprise est présumée poursuivre ses activités sur un horizon
temporel prévisible. Lorsque la continuité de l’exploitation de
l’entreprise n’est plus assurée, les méthodes d’évaluation doivent être
reconsidérées. Il en en est de même en cas de non-continuité
d’utilisation d’un bien.
Article 39 : en application du principe de continuité de l’exploitation,
l’entreprise est normalement considérée comme étant en activité, c’est
à dire comme devant continuer à fonctionner dans un avenir
raisonnablement prévisible. Lorsqu’elle a manifesté l’intention ou
quand elle se trouve dans l’obligation de se mettre en liquidation ou de
réduire sensiblement l’étendue de ses activités, sa continuité n’est plus
assurée et l’évaluation de ses biens doit être reconsidérée. Il en est de
même quand il s’agit d’un bien - ou d’un ensemble de biens- autonome
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dont la continuité d’utilisation est compromise en raison notamment de


l’évolution irréversible des marchés ou de la technique.

Exemple : l’entreprise achète la maison où elle va exécuter son travail


à 30000 Euros et un logiciel de gestion à 7000 Euros par caisse.

DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT


2193 LOGICIEL 7 000
23 Bâtiments 30 000
57 CAISSE 37 000

Le fait que l’entreprise supporte des charges immobilisées montre que


l’entreprise n’a pas l’intention d’arrêter ses activités en ce sens que ces
charges constituent un investissement pour l’entreprise et ont une
importance que si l’entreprise continue ses activités. Cela étant, on
s’attend à ce que ces actifs immobilisés soient utilisés dans plusieurs
exercices jusqu’à leur amortissement. Ce qui suppose une continuité
des activités pour l’entreprise.

b) Postulat de la permanence des méthodes


Le postulat de la permanence des méthodes recommande de conserver,
tant que c'est possible, la valeur d'entrée initiale des biens dans les états
comptables. Si cette valeur se déprécie, afin de respecter un autre
principe évoqué ci-dessous, le principe de prééminence de la réalité
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sur l'apparence, on doit utiliser les techniques légales de dépréciation


(amortissements, provisions) ou d'appréciation (réévaluation libre ou
règlement)

Article 40 : Les méthodes d’évaluation et de présentation utilisées pour


l’établissement des états financiers ne doivent pas changer d’un
exercice à un autre. Cette constance dans l’application des méthodes
permet d’assurer la comparabilité de l’information dans le temps et dans
l’espace.

Ce principe admet, toutefois, des changements motivés par la recherche


d’une meilleure image du patrimoine, de la situation financière et du
résultat de l’entreprise. Les circonstances de telles modifications sont
limitativement prévues.

Article 40 : la cohérence des évaluations au cours des exercices


successifs implique la permanence dans l’application des règles et des
procédures les concernant.

Exemple : Le 01/01/N l’entreprise possède des immeubles de 10 000$


amortissable après 10 ans, matériel de 4 000$ dont leur durée de vie est
de 5 ans et un emprunt de 500$ dont les coûts d’emprunt s’élèvent à
100$. L’entreprise applique la méthode comptable consistant à
l’incorporation des coûts des emprunts dans le coût des actifs.
Coût historique
N N+1
Bâtiment 10 000 10 000
Matériel 4 000 4 000
Emprunt 600 600

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Juste valeur
N N+1
10 000 9 000
4 000 3 200
600 600

Ce tableau nous montre la permanence des méthodes appliquées par


l’entreprise au cours de l’année N et N+1.

Toutefois, en vertu de la prééminence de la réalité économique sur


l’apparence juridique, ce principe peut être remis en question,
notamment par l’utilisation de l’évaluation par la juste valeur.

c) Postulat de la spécialisation des exercices

Ce postulat précise que les opérations comptables doivent être


rattachées sans équivoque à l'exercice qui les a vues naître. Si une
opération a une durée supérieure à un exercice, il faut rattacher à chaque
période concernée la quote-part des opérations adéquates.

Article 59 : Il est rattaché à chaque exercice les produits et les charges


qui le concernent et uniquement ceux-là.

Le résultat de chaque exercice est indépendant de celui qui le précède


et de celui qui le suit ; pour sa détermination, il convient de lui rattacher
et de lui imputer les évènements et opérations qui lui sont propres et
ceux-là seulement
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Exemple : le 01/06 Achat de marchandises pour une valeur de 30 000$.


Le 10/06 achat d’un bâtiment de 60 000$ et des matériels de 10 000$.

DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT


01 Juin
601 Achat 30 000
marchandises
445 TVA 5 400
récupérable
57 Caisse 35 400
Facture n°
31 Marchandises 30 000
6031 Variation de 30 000
stock de
marchandises
Stockage
10 Juin
23 Bâtiments 60 000
24 Matériel 10 000
57 Caisse 70 000
Bon de sortie de
caisse

Le postulat de spécialisation des exercices intervient dans ce journal


ci-haut en ce sens que lors de l’achat des marchandises, on fait
intervenir le compte des charges (classe 6) étant donné que c’est une
charge d’exploitation qu’on supporte et quand il s’agit de l’achat d’un

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actif immobilisé, on fait recours aux comptes d’actif de la classe 2 du


fait que c’est une charge d’investissement qu’on supporte.

d) Postulat de la Prééminence de la réalité économique sur


l'apparence juridique

Très critiqué, ce postulat indique que face à une opération complexe, il


ne faut pas s'arrêter à la seule lecture superficielle ou juridique de cette
transaction mais rechercher sa réalité économique.
Pour satisfaire à la finalité d'image fidèle du patrimoine, de la situation
financière, priorité doit être donnée à la réalité économique sur la forme
ou l'apparence juridique dans l'établissement des états financiers.
L'application de ce principe conduit par exemple à inscrire, à l'actif du
bilan des utilisateurs, des biens en crédit- bail et assimilés comme s'ils
en étaient propriétaires, malgré l'apparence juridique.

Des cas d'application, limitatifs, de ce postulat sont prévus par


l’OHADA notamment : les biens détenus avec clause de réserve de
propriété ; les biens mis à la disposition du concessionnaire par le
concédant ; les contrats de crédit-bail ; les effets escomptés non échus ;
les charges de personnel extérieurs.

Exemple : le 1er Janvier 2016, la société M2 souscrit un contrat de


crédit-bail mobilier portant sur l’acquisition d’un camion d’une valeur
de 600 000$. La société de leasing met immédiatement le matériel

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roulant à la disposition de la société M2 qui devra verser chaque 10 avril


une redevance de 240 000$ (comprenant un remboursement de 200
000$ et les intérêts de 40 000$). La durée du contrat est de 3 ans alors
que la durée de vie du camion est de 5 ans. A la fin de la troisième
année, la M2 versera 14 000$ à l’entreprise de leasing pour lever
l’option d’achat

DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT


01/01/N
245 Matériel de transport 600 000

173 Emprunt équivalent crédit- 600 000


bail mobilier
Contrat crédit-bail mobilier

10/04/N

6233 Redevance crédit-bail mobilier 240 000


57 Caisse 240 000
Bon de sortie caisse
31/12/N
Emprunt équivalent crédit-bail 200 000
mobilier
67.22 Intérêts dans le loyer de crédit- 40 000
bail mobilier
62.33 Redevance crédit-bail mobilier 240 000

Retraitement de la redevance
de crédit-bail

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681 Dotation aux amortissements 120 000


d'exploitation
2845 Amortissement sur matériel de 120 000
transport 60 000
Fiche d'amortissement
10/04/N+1
62.33 Redevance crédit-bail mobilier 240 000
57 Caisse 240 000
Bon de sortie caisse
31/12/N +1

173 Emprunt équivalent crédit-bail 200 000


mobilier
6722 Intérêts dans le loyer de crédit- 40 000
bail mobilier
6233 Redevance crédit-bail mobilier 240 000
Retraitement de la redevance
de crédit-bail
681 Dotation aux amortissements 120 000
d'exploitation
2845 Amortissement sur matériel de 120 000
transport
Fiche d'amortissement

10/04/N+2

6233 Redevance crédit-bail mobilier 254 000


57 Caisse 254 000
Paiement de la 3è redevance et
levée de l'option d'achat

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31/12/N+2
173 Emprunt équivalent crédit-bail 200 000
mobilier
6722 Intérêts dans le loyer de crédit- 40 000
bail mobilier
6233 Redevance crédit-bail mobilier 240 000
Retraitement de la redevance
de crédit-bail
68.1 Dotation aux amortissements 120 000
d'exploitation
2845 Amortissement sur matériel de 120 000
transport
Fiche d'amortissement

31/12/N+3

681 Dotation aux amortissements 120 000


d'exploitation

2845 Amortissement sur matériel de 120 000


transport
Fiche d'amortissement

31/12/N+4

68.1 Dotation aux amortissements 120 000


d'exploitation

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2845 Amortissement sur matériel de 120 000


transport
Fiche d'amortissement

Dès lors que la société M2 passe le contrat de crédit –bail mobilier, elle
estime que le mobilier fait partie de son patrimoine, bien vrai qu’il
appartienne à la société de crédit-bail. Et cela est visible à travers les
différentes écritures passées :

- 245 à 173 et les écritures d’amortissements à chaque fin d’année.


- De ce fait, à la fin de la troisième année la dette faisant objet du crédit-
bail sera complètement remboursée, la valeur comptable nette du bien
figurant au bilan de la société M2 sera de 240 000$, soit 600 000$-360
000$ (cumul amortissement sur les trois ans. Toutefois, ceci est possible
en OHADA uniquement dans certains cas cités ci-haut et lorsque la
valeur du bien pris en crédit-bail est d’au moins 5% du total des
immobilisations brutes, raison pour laquelle ce principe est partiel dans
ce système comptable.

e) Postulat de la Comptabilité d'engagement

Par définition, la comptabilité d'engagement est une méthode


d'enregistrement comptable par laquelle les recettes et les dépenses sont
comptabilisées lorsqu'elles sont acquises (recettes) ou engagées (dettes)
même si elles se rapportent à des opérations qui ne se sont pas dénouées
sur le plan financier (payées).

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III.2 Les conventions comptables

Les conventions comptables sont destinées à guider le préparateur des


comptes dans l'évaluation et la présentation des éléments devant figurer
dans les états financiers. Elles ont un caractère de généralité moins
grand que les postulats comptables et peuvent varier d'un pays ou d'un
espace géographique à un autre.
Les conventions comptables servant de guide pour l'élaboration des
états financiers annuels du système comptable OHADA sont les
suivantes :

- Convention du Cout Historique


- Convention de prudence
- Convention de régularité et transparence
- Convention de la correspondance Bilan de clôture - bilan d'ouverture
- Convention de l'importance Significative

a) La convention de prudence

La convention de prudence précise que la comptabilité est établie sur la


base d'appréciations prudentes, pour éviter le risque de transfert, sur des
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périodes à venir, d'incertitudes présentes susceptibles de grever le


patrimoine et le résultat de l'entreprise ; pour une appréciation
raisonnable des évènements et des opérations à enregistrer, afin d’éviter
de transférer sur l’avenir des risques actuels.

Article 3 : la comptabilité doit satisfaire, dans le respect de la règle de


prudence, aux obligations de régularité, de sincérité et de transparence
inhérentes à la tenue, au contrôle, à la présentation et à la
communication des informations qu’elle a traitées.

Article 6 : l’application du SYSCOHADA implique que : la règle de


prudence soit en tous cas observée, à partir d’une appréciation
raisonnable des évènements et des opérations à enregistrer au titre de
l’exercice ; l’entreprise se conforme aux règles et procédures en vigueur
en les appliquant de bonne foi ; les responsables des comptes mettent
en place des procédures de contrôle interne indispensables à la
connaissance qu’ils doivent normalement avoir de la réalité et de
l’importance des évènements, opérations et situations liés à l’activité de
l’entreprise ; les informations soient présentées et communiquées
clairement sans intention de dissimuler la réalité derrière l’apparence.

Exemple : le 22/02/N la société OPTION vend à crédit des


marchandises à la société TECHS à 300 000 F dont le coût d’achat est
de 240 000 F. Le 28/02/N est l’échéance de payement. Pour mobiliser
sa créance, la société OPTION tire sur la société TECHS, le 15/02/N,
une lettre de change qu’elle accepte le même jour. Le 16/02/N la société
TECHS décide de négocier l’effet tiré sur la société OPTION à la
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L3BANK qui accepte de le faire aux conditions suivantes : escompte


de 6% l’an, frais bancaires de 90 et la TVA de 18%.

DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT


22/02/N
411 Client 354 000

701 Vente 300 000


marchandises
443 TVA facturée 54 000

Facture N°
60.31 Variation de 240 000
stock des
marchandises

31 Marchandises 240 000


Déstockage

15/02/N
412 Clients, effet à 354 000
recevoir en
portefeuille
411 Client 354 000

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traite sur la
société TECHS
16/02/N
415 Client, effets 354 000
escomptés non
échus
412 Clients, effet à 354 000
recevoir en
portefeuille
Remise de l'effet
à l'escompte
52 Banques 173 391
675 Escompte des 525
effets de
commerce
445 TVA 84
Récupérable
565 Escomptes de 354 000
crédits
ordinaires
Bordereau
d'escompte
28/02/N
65 Escomptes de 174 000
crédits
ordinaires
415 Clients, effets
escomptés non 174 000
échus
Paiement

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Le journal indique que le SYSCOHADA considèrent la lettre de change


comme étant un crédit bancaire. Ce qui n’était pas le cas en Plan
Comptable Général où elle était considérée comme un chèque. Le
principe de prudence intervient dans la comptabilisation de ces
évènements du fait que lorsque la banque (L3BANK) réceptionne le
bordereau d’escompte c’est-à-dire lorsqu’elle avance exactement les
fonds à son client, il y a des retenues qu’elle opère qui doivent être
comptabilisées comme le montre le journal que ces retenues constituent
des charges financières et sont ainsi portées au compte 675 ; il y a un
crédit de trésorerie porté au compte 565 que la banque a consenti à
l’entreprise, ceci constitue la dette bancaire qui sera payée à l’échéance.

b) La convention de régularité et de transparence

La mise en œuvre de cette convention permet à l’entreprise de donner


une présentation claire et loyale de l’information.
Article 8 : les états financiers comprennent le bilan, le compte de
résultat, le tableau des ressources et des emplois, ainsi que l’état annexé.
Ils forment un tout indissociable et décrivent de façon régulière et
sincère les évènements, opérations et situations de l’exercice pour
donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du
résultat de l’entreprise. Ils sont établis et présentés conformément aux
dispositions des articles 25 à 34, de façon à permettre leur comparaison
dans le temps, exercice par exercice, et leur comparaison avec les états

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financiers annuels des autres entreprises dressés dans les mêmes


conditions de régularité, de fidélité et de comparabilité.
Article 9 : la régularité et la sincérité des informations regroupées dans
les états financiers annuels de l’entreprise résultent d’une description
adéquate, loyale, claire, précise et complète des évènements, opérations
et situations se rapportant à l’exercice. La comparabilité des états
financiers annuels au cours des exercices successifs nécessite la
permanence dans la terminologie et dans les méthodes utilisées pour
retracer les évènements, opérations et situations présentés dans ces
états.
Article 10 : toute entreprise qui applique correctement le
SYSCOHADA est réputée donner, dans ses états financiers, l’image
fidèle de sa situation et de ses opérations exigées en application de
l’article 8. Lorsque l’application d’une prescription comptable se révèle
insuffisante ou inadaptée pour donner cette image, des informations
complémentaires ou des justifications nécessaires sont obligatoirement
fournies dans l’état annexé.
Article 11 : les états financiers annuels sont rendus obligatoires, en tout
ou en partie, en fonction de la taille des entreprises appréciée selon des
critères relatifs au chiffre d’affaires et à l’effectif moyen des travailleurs
de l’exercice. Toute entreprise est, sauf exception liée à sa taille,
soumise au "Système normal" de présentation des états financiers et de
tenue des comptes. Toutefois, si le chiffre d’affaires et le nombre de
travailleurs n’atteignent pas les limites fixées par le texte d’application

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du présent Règlement pour la mise en œuvre du Système normal,


l’entreprise peut utiliser le "Système allégé".
Exemple : le 01/03 : Achat marchandises à crédit à 1500 $, TVA 18%.
Le 10/03 vente de la totalité des marchandises à 2000$ au comptant,
TVA 18%. Le 12/03 payement fournisseur par caisse. 30/06
Déclaration de la TVA.

DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT


601 Achat 1500
marchandise
445 TVA 270
Récupérable
40 40 1770
Fournisseurs
Facture N°
31 Marchandises 1 500
6031 Variation de 1 500
stock de
marchandises
Mise en
magasin
10-mars
57 Caisse 2360
701 Vente de 2000
marchandises
443 TVA facturée 360
sur vente

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Bon d’entrée de
caisse
6031 Variation de 2 000
stock de
marchandises
31 Marchandises 2 000
Déstockage
12 Mars

40 Fournisseur 1 500
57 Caisse 1 500
Paiement
Dettes
fournisseur

30 juin
444 TVA due 270
445 TVA 270
récupérable
Déclaration
TVA
443 TVA facturée 360
444 TVA due 360
Déclaration
TVA
444 TVA due 90
57 Caisse 90
Paiement TVA

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Ce journal présente donc une image fidèle des opérations économiques


effectuées par l’entreprise.

c) Convention de l’importance significative

Dans les états financiers, il faut présenter les opérations significatives


dont l'absence induirait les analystes en erreur, et on peut faire
abstraction des opérations de faible valeur, mais ces opérations de faible
valeur doivent tout de même être enregistrées, en fonction du principe
d'exhaustivité des enregistrements.

Article 33 : en vertu de ce principe, tout élément susceptible


d’influencer le jugement que les destinataires des états financiers
peuvent porter sur le patrimoine, la situation financière et le résultat de
l’entreprise doit leur être communiqué ;
Article 33 : les états financiers annuels, précédemment décrits, sont
accompagnés d’un état annexé qui est simplifié dans le cas où
l’entreprise relève du Système allégé. L’état annexé comporte tous les
éléments de caractère significatif qui ne sont pas mis en évidence dans
les autres états financiers et sont susceptibles d’influencer le jugement
que les destinataires des documents peuvent porter sur le patrimoine, la
situation financière et le résultat de l’entreprise. Il en est ainsi
notamment pour le montant des engagements donnés et reçus dont le
suivi doit être assuré par l’entreprise dans le cadre de son organisation
comptable. Toute modification dans la présentation des états financiers

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annuels ou dans les méthodes d’évaluation doit être signalée dans l’état
annexé.

Exemple : L’UFHB a acheté 20 WI-pockets au comité d’organisation


d’un colloque à 2000 Euros. Le principe d’importance significative
intervient en ce sens qu’il en découle une question de savoir quelles
écritures l’UFHB va passer entre 24 à 57 ou 604 à 57. Si l’UFHB
considère cet achat comme un investissement du fait que les Wi-pockets
pourront servir pour tous les colloques organisés jusqu’à leur
amortissement, elle va passer les écritures suivantes :

DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT


24 Matériel
57 Caisse
Achat
matériel
68
28

28
24

Si plutôt l’UFHB renouvelle les Wi-pockets à chaque colloque, même


si les anciens Wi-pockets fonctionnent encore, cet achat est considéré
comme une charge. L’écriture suivante doit être passée :

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DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT


60 Matériel
57 Caisse
Achat matériel

d) La convention d’intangibilité du bilan

Article 34 : Le bilan d’ouverture doit correspondre au bilan de clôture.


Ne peuvent être imputés sur les capitaux propres d’ouverture les
incidences des changements de méthodes ainsi que les produits et les
charges sur exercices antérieurs.
Article 34 : les états financiers de chaque entreprise respectent les
dispositions ci-après : le bilan d’ouverture d’un exercice doit
correspondre au bilan de clôture de l’exercice précédent ; toute
compensation, non juridiquement fondée, entre postes d’actif et postes
de passif dans le bilan et entre postes de charges et postes de produits
dans le compte de résultat est interdite ; la présentation des états
financiers est identique d’un exercice à l’autre ; chacun des postes des
états financiers comporte l’indication du chiffre relatif au poste
correspondant de l’exercice précédent. Lorsque l’un des postes chiffrés
d’un état financier n’est pas comparable à celui de l’exercice précédent,
c’est ce dernier qui doit être adapté. L’absence de comparabilité ou
l’adaptation des chiffres est signalée dans l’état annexé.
Il s'agit d'une autre expression du troisième principe du système
comptable OHADA selon lequel le bilan d'ouverture d'un exercice doit
correspondre au bilan de clôture de l'exercice précédent. En application
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intégrale de ce principe, il ne peut être imputé directement sur les


capitaux propres, ni les incidences de changement de méthodes
comptables, ni les produits et les charges sur exercices antérieurs.
Lesdites corrections doivent transiter par le compte de résultat de
l'exercice au cours duquel les omissions ont été constatées. Toutefois,
il est admis, dans le cadre du système comptable OHADA comme dans
d'autres plans comptables, que l'incidence d'un changement de
réglementation comptable soit imputée directement sur les capitaux
propres. Ce principe n'est pas d'application internationale unanime.

Exemple : le 31/12/N : l’entreprise OSM possède un bâtiment d’une


valeur de 10000$, des marchandises de 3500$, des espèces de 1500$.
Le 15/01/N+1 : vente des marchandises à crédit pour
4 000$, TVA 18¨%.

BILAN FINAL AU 31/12/N


ACTIF PASSIF
23 Bâtiment 10 Capital 15 000
000
31 Marchandises 3500
57 Caisse 1500

Ce bilan final va constituer le bilan initial de l’entreprise OSM à l’année


N+1.
01/01/N+1
DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT

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23 Bâtiment 10 000
31 Marchandises 3500
57 Caisse 1 500
10 Capital 15000
Bilan
d’ouverture
15/01/N+1
41 Clients 4 720
701 Vente de 4 000
marchandises
443 TVA facturée 720
Facture N°
e) La convention du coût historique

La convention du coût historique recommande de conserver, tant que


c'est possible, la valeur d'entrée initiale des biens dans les états
comptables. Si cette valeur se déprécie, afin de respecter un autre
principe évoqué ci-dessus, le principe de prééminence de la réalité sur
l'apparence, on doit utiliser les techniques légales de dépréciation
(amortissements, provisions) ou d'appréciation (réévaluation libre ou
règlement).

Article 35 et 36 : l’évaluation des éléments inscrits en comptabilité est


fondée sur la convention du coût historique qui permet d’enregistrer les
biens, à leur date d’entrée dans le patrimoine, à leur coût d’acquisition
exprimé en unités monétaires courantes. Par dérogation à cette
convention et en vertu du concept de maintien du capital financier de

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l’entreprise, les conditions de réévaluation légale ou libre sont


précisées.
Article 35 : la méthode d’évaluation des éléments inscrits en
comptabilité est fondée sur le coût historique et sur l’application des
principes généraux de prudence et de continuité de l’exploitation.
Cependant, il peut être procédé à la réévaluation des éléments dans des
conditions fixées par les autorités compétentes, et dans le respect des
dispositions des articles 62 à 65 ci-après.
Article 36 : le coût historique des biens inscrits à l’actif du bilan est
constitué par : le coût réel d’acquisition pour ceux achetés à des tiers,
la valeur d’apport pour ceux apportés par l’Etat ou les associés, la valeur
actuelle pour ceux acquis à titre acquis à titre gratuit ou, en cas
d’échange, par la valeur de celui des deux éléments dont l’estimation
est la plus sûre ; le coût réel de production pour ceux produits par
l’entreprise pour elle-même. La subvention obtenue, le cas échéant,
pour l’acquisition ou la production d’un bien n’a pas d’influence sur le
calcul du coût du bien acquis ou produit.

Exemple : En Janvier 2018 : une société achète un engin au prix de 2000


Euros avec une durée de vie de 5 ans. En Avril 2019, la société veut
vendre l’engin. Le prix de vente sera déterminé en fonction de quel prix.
DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT
31/01/2018
24 Matériel 2 000
57 Caisse 2 000

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Achat Engin
31/01/2018
68 Dotation aux 400
amortissements
28 Amortissement 400
Amortissement
engin
28 400
24 400
Amortissement
engin
10/04/2019

57 Caisse 2000
24 Matériel 2000
Vente
matériel

Au vu de ce journal, nous remarquons qu’en OHADA, le prix de vente


de la machine sera déterminé en fonction de son coût d’acquisition
c’est-à-dire de son coût historique, on ne tient pas compte de
l’amortissement (état de la machine) et des changements structurels du
marché qui peuvent surgir au cours d’une période donnée. Ce qui pose
le problème du prix de ladite machine étant donné qu’elle a déjà été
utilisée et on ne tient pas compte de la diminution de sa valeur en termes
d’amortissement. En réalité, la sortie de certains biens s’enregistre à
leur juste valeur en vertu de la prééminence de la réalité économique
sur l’apparence juridique.
DEBIT CREDIT LIBELLE DEBIT CREDIT
31/01/2018

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24 Matériel 2 000
57 Caisse 2 000
Achat Engin
31/01/2018
68 Dotation aux 400
amortissements
28 Amortissement 400
Amortissement engin
28 400
24 400
Amortissement engin
10/04/2019

57 Caisse 1600
24 Matériel 1600
Vente
matériel

IV/ LES PARTIES PRENANTES DE LA COMPTABILITE

De nombreuses personnes ont besoin d 'utiliser la comptabilité


financière et les comptes. Ce sont par exemple :
- Les propriétaires de l'entreprise : l'entreprise leur appartient et ils sont
intéressés par son fonctionnement actuel et futur. La comptabilité leur
permet d'avoir une idée des performances actuelles par rapport aux
performances passées et de savoir où ils en sont par rapport à leurs
concurrents. Elle leur permet aussi à long terme d'envisager les
conditions d'une succession.

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de la comptabilité

- Les actionnaires et les investisseurs : ce sont les propriétaires des


sociétés mais ils peuvent, dans les sociétés de capitaux, se dégager plus
rapidement que les propriétaires des entreprises familiales. La
comptabilité leur permet de comparer leur société aux sociétés voisines,
afin de la quitter sans regret si les performances des concurrents sont
meilleures
- Les prêteurs en général et les banquiers en particulier : ils ont besoin
de savoir s’ils seront remboursés et si la société leur versera les intérêts
annuels qu'elle s'est engagée à payer. Les états financiers, obtenus par
des moyens légaux sur Internet ou dans certaines bases de données leur
permettent d'apprécier les risques courus par leur placement.
- Les concurrents sont aussi des consultants assidus d'Internet et des
bases de données, car ils souhaitent se situer par rapport à leurs
principaux rivaux. Les prêteurs sont plutôt intéressés par le bilan, les
concurrents ont une préférence pour le compte de résultat qui leur
apporte des renseignements sur le chiffre d'affaires, les marges
commerciales, les frais de personnel et les frais financiers payés.
- Les dirigeants et le personnel cherchent à savoir si l'entreprise est
viable, s'ils ne devront pas en changer à brève échéance et s'ils seront
payés à la fin du mois. Ils surveillent particulièrement le montant des
charges et du bénéfice, et l'équilibre entre les dettes et la trésorerie qui
permettra de les rembourser.
- Les clients et les fournisseurs veulent savoir si l'entreprise avec
laquelle ils sont en relation va continuer à exister et donc à assurer une
partie de leurs achats et de leurs ventes. C'est Je compte de résultat, avec
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ses charges et ses produits qui focalisent leur attention, ainsi que le
volume des créances et des dettes au bilan.
- L'administration fiscale s'intéresse à tous les aspects de la comptabilité
de l'entreprise car elle doit vérifier que les impôts payés ont été calculés
sur une base correcte. L'administration fiscale a un large pouvoir
d'investigation dans tous les domaines de la comptabilité de l’entreprise
: pièces justificatives, tenue des comptes, établissement des états
financiers, comparaison avec des entreprises de même taille et de même
secteur.

V/ L’ORGANISATION ET LA LOGIQUE COMPTABLES

La comptabilité a une organisation et une logique spécifique.

V.1 La logique comptable

Depuis le XIIIème siècle, la logique comptable est basée sur le principe


de la partie double. Toutes les opérations économiques sont enregistrées
de deux manières différentes, ce qui fait que tous les documents ont
deux parties, une pour les augmentations et l'autre pour les diminutions,
mais elles ont, selon le cas un nom différent.

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Dans le bilan on a la relation de base : ACTIF= PASSIF Le capital


initial de l'entreprise étant considéré comme un passif au sens large. Au
sens étroit on a la relation : ACTIF= PASSIF + CAPITAL ou encore :
ACTIF - PASSIF = CAPITAL

Dans le compte de résultat on a une relation du même type :


CHARGES= PRODUITS

Un produit constitue une augmentation d'avantages économiques qui


est intervenue au cours de l'exercice et qui a eu pour conséquence une
augmentation des actifs que l'on a pu évaluer de manière fiable.
Inversement, une charge constitue une diminution d'avantages
économiques en cours d'exercice. Cette diminution des avantages
économiques a entraîné une diminution des capitaux propres, évaluée
de manière fiable.

Le bénéfice annuel de l'entreprise est la différence entre les produits et


les charges et on peut écrire :

CHARGES+ BENEFICE= PRODUITS

CHARGES= PRODUITS+ PERTE ou encore :

PRODUITS-CHARGES= BENEFICE

Et dans les budgets de trésorerie on a encore une relation du même type


: RECETTES= DEPENSES ou encore :

RECETTES - DEPENSES=TRESORERIE

Augmentation = Diminution.

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Dans le système de comptabilité en partie double on raisonne en débit


et en crédit, avec : DEBIT = CREDIT pour absolument toutes les
opérations.

V.2 L’organisation comptable

Pour que le système comptable en partie double fonctionne


correctement, il faut le doter d'une organisation sans faille. Cette
organisation est fondée, d'abord sur le plan comptable qui en définit les
grandes lignes et le schéma directeur et sur le système classique
d'enregistrement amélioré au fil des siècles, comportant un journal
légal, un grand livre composé de l'ensemble des comptes, un système
de vérification par balances et les «comptes annuels» qui ne sont rien
d'autre que Je bilan, le compte de résultat et l'annexe légale, ensemble
d'informations complémentaires facilitant la lecture du bilan et du
compte de résultat (c'est dans l'annexe qu'on pourra trouver le tableau
des variations de flux de trésorerie).

a) Le schéma directeur du plan comptable

Le plan comptable actuel du SYSCOHADA, en vigueur comprend cinq


titres :

- Titre I : Objet et principes de la comptabilité

– Titre II : Définition des actifs, passifs, produits et charges

– Titre III : Règles de comptabilisation et d'évaluation

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- Titre IV : Structure et fonctionnement des comptes

- Titre V : Documents de synthèse.

b) Utilisation de la monnaie et de la langue nationale

La comptabilité est tenue en monnaie et en langue nationale.

Pour le SYSCOHADA, la monnaie officielle est le FCFA.

c) Documentation

Les procédures et l'organisation comptable choisie doivent figurer dans


une documentation adéquate. Elle doit permettre de comprendre et de
contrôler le système de traitement comptable. Cette documentation est
conservée aussi longtemps que la présentation des documents
comptables, les procédures et l'organisation sont en vigueur.

d) Chemin de révision

L'organisation du système de traitement permet de reconstituer à partir


des pièces justificatives les éléments des comptes et les différentes
informations soumises à vérification et inversement, à partir des
comptes, de retrouver les données et les pièces justificatives primitives.
Le chemin de révision permet donc de retracer les opérations dans le
sens chronologique et également de remonter dans Je passé en sens
inverse.

e) Organisation de la comptabilité informatisée


L'organisation de la comptabilité informatisée suppose que les
professionnels aient accès à la documentation informatique relative à

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l'analyse, à la programmation et à l'exécution des traitements, afin


d'effectuer les tests et les vérifications nécessaires à la validité des
enregistrements et à la conservation des écritures. Toutes les données
comptables, à leur entrée dans l'entité, doivent être enregistrées par le
système informatique sous une forme directement intelligible, sur
papier ou sur tout support offrant des garanties en matière de preuve.

f) Plan des comptes

Chaque entité établit un plan des comptes conforme à celui édicté par
le SYSCOHADA. Le compte est la plus petite unité retenue pour le
classement et pour l'enregistrement des mouvements comptables. Les
opérations sont enregistrées dans les comptes dont l'intitulé correspond
à leur nature. La compensation des comptes est interdite, sauf
lorsqu'elle est expressément prévue par la législation en vigueur. Le mot
compte désigne aussi, par extension, des regroupements de comptes.

g) Livres comptables

Toute entité tient :

• un livre-journal

• un grand-livre

• un livre d'inventaire.

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Le livre-journal et le livre d'inventaire sont théoriquement cotés et


paraphés. Des documents informatiques écrits peuvent tenir lieu de
livre-journal et de livre d'inventaire s'ils sont clairement identifiés,
numérotés et datés dès leur établissement par des moyens matériels
offrant toutes les garanties souhaitables en matière de preuve.
Contrairement aux plans précédents, les livres présentés sous forme
informatique ne constituent plus une exception dérogatoire, mais une
alternative optionnelle banale. Vraisemblablement, la réglementation
va dans le sens d'une suppression de la cote et du paraphe des
documents informatiques, dans un futur proche. Des dispositions
juridiques particulières dispensent certaines sociétés assujetties à la
publication de leurs comptes de la cote et du paraphe, en particulier les
sociétés anonymes et les SARL dont les comptes sont approuvés chaque
année par l'assemblée générale des actionnaires et publiés au greffe du
Tribunal de commerce.

Les écritures du livre journal sont portées sur le grand livre et ventilées
selon le plan des comptes de l'entité. Le livre-journal et le grand livre
sont détaillés en autant de journaux auxiliaires et de livres auxiliaires
que l’importance des flux d'information et les besoins de l'entité
l'exigent.

Les écritures portées sur les journaux et livres auxiliaires sont


centralisées au moins mensuellement sur le livre-journal et le grand
livre. Avec un ordinateur, ces travaux, autrefois longs et fastidieux, ne
prennent guère que très peu de temps.

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h) Opérations d ' inventaire

Toute entreprise contrôle au moins une fois tous les 12 mois l'ensemble
de ses éléments actifs et passifs.

L’inventaire précise, pour chaque élément, sa valeur. Les données


d'inventaire sont conservées et organisées de manière à justifier le
contenu de chacun des postes du bilan ; le document qui les recueille
est le livre d'inventaire, qui recueille aussi chaque année, la
transcription des comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexe),
sauf pour les sociétés astreintes à les publier au Registre du commerce
et des sociétés (R.C.S.). Ces dernières sont dispensées de la
transcription des comptes annuels sur le livre d'inventaire.

V.3 Le plan de comptes (voir guide d’utilisation du SYSCOHADA


révisé)

CONCLUSION

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