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INSTITUT SUPERIEUR DE TECHNOLOGIE (IST)

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AUDIT COMPTABLE ET FINANCIER


Année académique : 2022-2023

Gaston Roger ANGUILE NTOKE


Expert-Comptable diplômé/Agréé CEMAC
Commissaire aux comptes
Membre de l’ordre des experts comptables de Paris et du Gabon
Membre du jury du diplôme d’expertise comptable français

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Cours d’audit comptable et financier
SOMMAIRE

Chapitre 1: Les fondements de l'audit ........................................................................................................................................ 3


Section 1: Définition des concepts ...................................................................................................................................... 14
Section 2: Audit légal selon l'Acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales et du GIE ....................... 3
Chapitre 2: Normes et risques d'audit ....................................................................................................................................... 16
Section 1: Normes d'audit ................................................................................................................................................... 16
Section 2: Risques d'audit dans la pratique de l'audit .......................................................................................................... 16
Chapitre 3: Conduite d'une mission d'audit légal ..................................................................................................................... 21
Section 1: Acceptation de la mission .................................................................................................................................. 21
Section 2: Orientation et planification de la mission ........................................................................................................... 22
Section 3: Evaluation du contrôle interne ........................................................................................................................... 25
Section 4: Contrôle des comptes ......................................................................................................................................... 28
Section 5: Diligences spécifiques liées au commissariat aux comptes ................................................................................ 43
Section 6: Travaux de fin de mission .................................................................................................................................. 43

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CHAPITRE 1: LES FONDEMENTS DE L'AUDIT

Section 1 : Audit légal selon l'Acte uniforme OHADA relatif au droit des sociétés commerciales
et du GIE

1. L'exercice de la profession de commissariat aux comptes


Pour assurer le contrôle des comptes, il est nécessaire que la personne choisie ait les compétences
techniques et morales adéquates afin d'en garantir la fiabilité. Lorsqu'il existe un ordre des experts-
comptables dans l'État partie du siège de la société, objet du contrôle, seuls les experts-comptables
agréés par l'ordre peuvent exercer les fonctions de commissaires aux comptes (Article 695 de l'Acte
Uniforme de I'OHADA). Les conditions d'exercice de la mission se présentent comme suit:
l'indépendance, le respect du secret professionnel et la non immixtion dans la gestion de l'entreprise
sont des principes qui gouvernent l'exercice de la mission de certification.

 Indépendance du Commissaire aux comptes (CAC)


Les textes réglementaires et déontologiques consacrent une large part à l'indépendance de cette
profession pour la réalisation de la mission d'audit légal. En effet, des garde-fous ont été mis en place
afin que l'opinion du CAC ne soit pas entravée par des éléments pouvant compromettre son intégrité,
son impartialité et son indépendance.

 Secret professionnel
Le commissaire aux comptes, ainsi que ses collaborateurs et experts, sont astreints au secret
professionnel pour les faits, actes et renseignements dont ils ont pu avoir connaissance en raison de
leurs fonctions (Article 717 Acte uniforme relatif au droit des sociétés). Ce dernier ne peut être levé
que par des dispositions particulières. Le commissaire aux comptes doit aussi faire preuve de prudence
et de discrétion dans l'utilisation des informations concernant des personnes ou des entités à l'égard
desquelles il n'a pas de mission légale. Si le secret professionnel est opposable aux tiers, dans l'intérêt
de l'entreprise contrôlée, il ne l'est pas pour les personnes autorisées à partager le secret, tels le
commissaire aux comptes de la société consolidante et celui de la société consolidée.
De même, le secret professionnel ne peut être invoqué à l'encontre du Procureur de la République dans
le cadre d'une réquisition de documents intéressant une enquête judiciaire.
Il existe cependant des exceptions légales au secret professionnel. A ce titre, le commissaire aux comptes
a l'obligation de révéler les faits délictueux dont, il a eu connaissance au Procureur de la République,
sans que sa responsabilité puisse être engagée. De même, lorsqu'une procédure d'alerte est engagée, le

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commissaire aux comptes peut être amené à informer le Président de la Chambre chargée des affaires
commerciales du tribunal (Article 156 Acte uniforme relatif au droit des sociétés).

 Non-immixtion dans la gestion de l'entreprise


Les pouvoirs importants conférés au commissaire aux comptes dans l'exercice de sa mission
comportent cependant des limites. Ainsi, s'il a une mission permanente de vérification et de contrôle,
il ne peut, en revanche, s'immiscer dans la gestion de l'entreprise (Article 712 Acte uniforme relatif au
droit des sociétés). Cette interdiction permet d'éviter toute confusion entre les fonctions, et donc les
responsabilités, des dirigeants et celles du commissaire aux comptes. C'est pourquoi le commissaire aux
comptes ne peut accomplir des actes de gestion ni directement ni par association ou substitution aux
dirigeants. Il ne peut également exprimer des jugements de valeur, sur la conduite de la gestion prise
dans son ensemble ou dans des opérations particulières.
NB: Toutefois, ce principe de non-immixtion dans la gestion souffre de dérogations, notamment
lorsque le commissaire aux comptes doit apprécier le caractère sincère de certaines opérations ou le
caractère délictueux de certains faits, ou encore les éléments susceptibles de remettre en cause la
continuité de l'exploitation de l'entreprise.

Rappel de certains principes fondamentaux de comportement du CAC


Intégrité : Le commissaire aux comptes fait preuve d'honnêteté intellectuelle et de droiture dans la
conduite de ses missions. Il s'abstient - même en dehors de l'exercice de la profession- de tous les
agissements contraires à la probité et à l'honneur.

Objectivité : Le commissaire aux comptes veille tout au long de sa mission à conserver une attitude
impartiale caractérisée par l'absence de tous préjugés, parti pris, influences extérieures ou conflits
d'intérêts et par la conduite d'une démarche professionnelle permettant d'aboutir à des conclusions
objectives.

Compétence : La compétence est assurée notamment par les diplômes, la formation continue et
vérifiée périodiquement par les formations annuelles obligatoires et par les examens d'activité. Le
commissaire aux comptes surveille à maintenir un degré élevé de compétence. Cette exigence de
compétence requiert un niveau de connaissances théoriques et pratiques et leur mise en œuvre
appropriées â chaque mission.

Indépendance : Le caractère d'intérêt général qui s'attache à la profession impose que le commissaire
aux comptes soit indépendant. L'indépendance se manifeste non seulement par une attitude d'esprit qui

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s'exprime dans l'intégrité, l'objectivité, la compétence mais aussi dans le fait d'éviter toute situation qui
par son apparence pourrait conduire les tiers à la remettre en cause.

Secret Professionnel : Le secret professionnel est opposable à toute personne s'il n'en est autrement
décidé par la Loi. La levée de l'obligation du secret professionnel résulte en effet de la détermination
par la loi des cas et des modalités dans lesquelles le commissaire aux comptes exerce son contrôle ou
des situations dans lesquelles la responsabilité du commissaire aux comptes est mise en cause.

Respect des règles professionnelles : Le commissaire aux comptes effectue ses missions dans le
respect des règles professionnelles OHADA. En effet, le 08 juin 2017, le Conseil des ministres de
l'OHADA a adopté le règlement n°01/2017/CM/OHADA portant harmonisation des pratiques des
professionnels de la comptabilité et de l'audit dans les pays membres de l'OHADA. Le règlement entre
en vigueur le 1er janvier 2018.

2. Les règles de nomination du commissaire aux comptes et la durée du mandat


En matière de nomination d'un commissaire aux comptes, les obligations diffèrent selon la taille ou la
forme de la société et il est toujours possible, pour une société, de nommer volontairement un
commissaire aux comptes, sans qu'une contrainte juridique ne l'impose.

Si les sociétés ont une certaine liberté dans le choix de la personne, un formalisme est toutefois à
respecter pour cette nomination. Par ailleurs, des vérifications spécifiques, préalables à la nomination,
sont nécessaires, notamment en matière d'indépendance, afin de garantir au mieux l'efficacité du
contrôle légal qui sera réalisé. Le caractère volontaire de cette nomination n'a pas d'influence sur la
mission du commissaire aux comptes. Il s'agit toujours d'une mission légale et il n'est pas envisagé une
mission ''allégée'' pour le commissaire aux comptes volontairement nommé par les entreprises.
Afin d'assurer une transparence vis-à-vis des tiers, la nomination du commissaire aux comptes est
soumise à un formalisme de publicité. Dans le cadre général d'une constitution de société avec une
nomination d'un commissaire aux comptes (la société anonyme par exemple), un avis mentionnant le
nom, le prénom et le domicile du commissaire aux comptes doit être inséré dans les statuts et un journal
d'annonces légales. De même, le procès-verbal de l'Assemblée Générale Constitutive (AGC) ayant
décidé de la nomination doit être déposé au greffe du tribunal.

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Forme Conditions de nomination obligatoire Organe chargé de Durée du mandat
juridique la nomination
SA 2 CAC et 2 suppléants sont nommés dès la AGC dans les 2 exercices sociaux dans les
faisant constitution (Article 702 Acte uniforme relatif au statuts et AGO en statuts et 6 exercices sociaux
APE droit des sociétés) cours d'exercice en cours d'exercice (704 Acte
uniforme relatif au droit des
sociétés)
SA 1 CAC et 1 suppléant sont nommés dès la AGC dans les 2 exercices sociaux dans les
ordinaire constitution (Article 702 Acte uniforme relatif au statuts et AGO en statuts et 6 exercices sociaux
droit des sociétés) cours d'exercice en cours d'exercice (704 Acte
uniforme relatif au droit des
sociétés)
SAS 1 CAC est nommé si 2 des 3 seuils ci-après sont AGO 3 exercices sociaux en cours
atteints: d'exercice
Total bilan supérieur ou égal à 125 000 000
CAHT supérieur ou égal à 250 000 000
Effectif supérieur ou égal à 50
(Article 853-13 Acte uniforme relatif au droit des
sociétés)
GIE Si le GIE émet des obligations 1 CAC et 1 AGO en cours 6 exercices sociaux en cours
suppléant sont nommés (Article 880 Acte d'exercice d'exercice (704 Acte
uniforme relatif au droit des sociétés) uniforme relatif au droit des
sociétés)
SARL 1 CAC est nommé si 2 des 3 seuils ci-après sont AGO 3 exercices sociaux en cours
atteints: d'exercice (379 Acte
Total bilan supérieur ou égal à 125 000 000 uniforme relatif au droit des
CAHT supérieur ou égal à 250 000 000 sociétés)
Effectif supérieur ou égal à 50
(Article 376 Acte uniforme relatif au droit des
sociétés)
SNC 1 CAC est nommé si 2 des 3 seuils ci-après sont AGO 3 exercices sociaux en cours
atteints: d'exercice
Total bilan supérieur ou égal à 250 000 000
CAHT supérieur ou égal à 500 000 000
Effectif supérieur ou égal 50

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(Article 289-1 Acte uniforme relatif au droit des
sociétés)

Signalons que:
 dans certains cas, la nomination peut procéder d'une décision de justice, notamment en cas
d'omission ou de récusation d'un commissaire aux comptes. Elle peut être également obtenue
par décision judiciaire à la demande d'associés minoritaires, sous certaines conditions (Article
708 Acte uniforme relatif au droit des sociétés).
 les délibérations prises à défaut de désignation régulière du commissaire aux comptes ou sur le
rapport d'un commissaire aux comptes nommé ou demeuré en fonction contrairement aux
dispositions de l'article 379 du présent Acte uniforme sont nulles. L'action en nullité est éteinte
si ces délibérations ont été expressément confirmées par une assemblée sur le rapport d'un
commissaire aux comptes régulièrement désigné. (Article 380 Acte uniforme relatif au droit des
sociétés).

3. Les incompatibilités du CAC


3.1- Incompatibilités suivant OHADA
Les fonctions de commissaire aux comptes sont incompatibles (Article 697 Acte uniforme relatif au
droit des sociétés):
 avec toute activité ou tout acte de nature à porter atteinte à son indépendance ;
 avec tout emploi salarié. Toutefois, un commissaire aux comptes peut dispenser un
enseignement se rattachant à l'exercice de sa profession ou occuper un emploi rémunéré chez
un commissaire aux comptes ou chez un expert-comptable ;
 avec toute activité commerciale, qu'elle soit exercée directement ou par personne interposée.
De même, le commissaire aux comptes ne peut prendre, recevoir ou conserver, directement ou
indirectement, un intérêt auprès de la personne dont il est chargé de certifier les comptes, ou auprès
d'une personne qui la contrôle ou qui est contrôlée par elle. Par ailleurs, afin d'éviter toute autorévision
ou dépendance économique, il est interdit de fournir tout conseil ou toute prestation de services sans
lien direct avec la mission de commissaire aux comptes à la société auditée ou à celles qui la contrôlent
ou qui sont contrôlées par elle.
Dans le cas d'une appartenance à un réseau national ou international qui n'a pas pour activité exclusive
le contrôle légal des comptes, le commissaire aux comptes ne peut certifier les comptes d'une société
qui fait appel aux services du réseau pour une prestation sans lien direct avec la mission de commissariat
aux comptes. Enfin, il existe des délais de viduité spécifiques lorsque le commissaire aux comptes

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pressenti a été dirigeant ou salarié de la société à contrôler (Article 698, 699 et 700 Acte uniforme relatif
au droit des sociétés).

3.2- Incompatibilités suivant la déontologie


 Interdiction d'effectuer certaines prestations de services. Le contrôleur légal ne peut fournir à
l'entité dont il certifie les comptes ou à celles qui la contrôlent ou qui sont contrôlées par elle
des prestations :
 Existence de liens familiaux ou personnels étroits susceptibles de nuire à l'indépendance
 L'existence de liens financiers entre l'auditeur légal et la société à contrôler ne permet pas
d'accepter la mission
 Liens professionnels.
 Des liens professionnels antérieurs sont pris en compte.
 L'exercice de la profession en réseau

4. Les droits du commissaire aux comptes


A toute époque de l'année, le commissaire aux comptes opère toutes vérifications et tous
contr6les qu'il juge opportuns et peut se faire communiquer, sur place, toutes pièces qu'il estime utiles
à l'exercice de sa mission et notamment tous contrats, livres, documents comptables et registres de
procès-verbaux. Pour l'accomplissement de ces contr6les et vérifications, le commissaire aux comptes
peut, sous sa responsabilité, se faire assister ou représenter par tels experts ou collaborateurs de son
choix, qu'il fait connaitre nommément à la société. Ceux-ci ont les mêmes droits d'investigation que
ceux des commissaires aux comptes (Article 718 Acte uniforme relatif au droit des sociétés).

Le commissaire aux comptes peut également recueillir toutes informations utiles à l'exercice de sa
mission auprès des tiers qui ont accompli des opérations pour le compte de la société. Toutefois, ce
droit d'information ne peut s'étendre à la communication des pièces, contrats et documents
quelconques détenus par des tiers, à moins qu'il n'y soit autorisé par une décision de la juridiction
compétente statuant à bref délai. Le secret professionnel ne peut être oppose au commissaire aux
comptes sauf par les auxiliaires de justice (Article 720 Acte uniforme relatif au droit des sociétés).

Le commissaire aux comptes est obligatoirement convoque à toutes les assemblées


d'actionnaires, au plus tard lors de la convocation des actionnaires eux-mêmes, par lettre au
porteur contre récépissé ou par lettre recommandée avec demande d'avis de réception. A défaut

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de convocation du commissaire aux comptes, l'assemblée est nulle seulement s'il doit présenter
un rapport. Dans tous les autres cas de convocation irrégulière, l'assemblée peut être annulée.
Toutefois, l'action en nullité n'est pas recevable lorsque à commissaire aux comptes était
présent (Article 721 Acte uniforme relatif au droit des sociétés).

Le commissaire aux comptes est obligatoirement convoque à la réunion, selon le cas, du Conseil
d'Administration ou de l'administrateur général qui arrête les comptes de l'exercice, ainsi qu'à toute
autre réunion du conseil ou de l' administrateur général intéressant sa mission.
La convocation est faite, au plus tard, lors de la convocation des membres du conseil d'administration
ou, lorsque la société est dirigée par un administrateur général trois (3) jours au moins avant que celui-
ci ne délibère, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception. A défaut de convocation du commissaire aux
comptes, l'assemblée peut être annulée. Toutefois, l'action en nullité n'est pas recevable lorsque le
commissaire aux comptes était présent (Article 722 Acte uniforme relatif au droit des sociétés).

5. Les obligations du commissaire aux comptes


Le commissaire aux comptes certifie que les états financiers de synthèse sont réguliers et sincères et
donnent une image fidèle du résultat des opérations de l'exercice écoulé ainsi que de la situation
financière et du patrimoine de la société à la fin de cet exercice (Article 710 Acte uniforme relatif au
droit des sociétés).

Dans son rapport à l'Assemblée Générale Ordinaire, le commissaire aux comptes déclare (Article 711
Acte uniforme relatif au droit des sociétés) :
 soit certifier la régularité et la sincérité des états financiers de synthèse,
 soit assortir sa certification de réserves ou la refuser en précisant les motifs de ces réserves ou
de ce refus.

Le commissaire aux comptes a pour mission permanente, à l'exclusion de toute immixtion dans la
gestion, de vérifier les valeurs et les documents comptables de la société et de contrôler la conformité
de sa comptabilité aux règles en vigueur (Article 712 Acte uniforme relatif au droit des sociétés).

Le commissaire aux comptes vérifie la sincérité et la concordance avec les états financiers de
synthèse, des informations données dans le rapport de gestion du Conseil d'Administration ou de
l'administrateur général, selon le cas, et dans les documents sur la situation financière et les états
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financiers de synthèse de la société adressés aux actionnaires. Il fait état de ces observations dans son
rapport à l'Assemblée Générale Ordinaire (Article 713 Acte uniforme relatif au droit des sociétés).

Le commissaire aux comptes s'assure enfin que l'égalité entre les associes est respectée, notamment que
toutes les actions d'une même catégorie bénéficient des mêmes droits (Article
714 Acte Uniforme relatif au droit des sociétés).

Le commissaire aux comptes dresse un rapport dans lequel il porte à la connaissance du


Conseil d'Administration ou de l'administrateur général :
 les contrôles et vérifications auxquels il a procédé et les différents sondages auxquels il s'est
livré ainsi que leurs résultats;
 les postes du bilan et des autres documents comptables auxquels des modifications lui
paraissent devoir être apportées, en faisant toutes les observations utiles sur les méthodes
d'évaluation utilisées pour l'établissement de ces documents;
 les irrégularités et les inexactitudes qu'il aurait découvertes;
 les conclusions auxquelles conduisent les observations et rectifications ci-dessus sur les résultats
de l'exercice comparés à ceux du dernier exercice.

Ce rapport est mis à la disposition du président du conseil d'administration ou de l'administrateur


général avant la réunion du conseil d'administration ou de la décision de l'administrateur général qui
arrête les comptes de l'exercice (Article 715 Acte Uniforme relatif au droit des sociétés).

Le commissaire aux comptes signale, à la plus prochaine assemblée générale, les irrégularités et les
inexactitudes relevées par lui au cours de l'accomplissement de sa mission (Article 716 Acte Uniforme
relatif au droit des sociétés).

En outre, il révèle au ministère public les faits délictueux dont il a eu connaissance dans l'exercice de sa
mission, sans que sa responsabilité puisse être engagée par cette révélation (Article 717 Acte Uniforme
relatif au droit des sociétés).

6. Responsabilité du commissaire aux comptes

 Obligation de moyens et non de résultat


Dans le cadre de son travail, le commissaire aux comptes doit effectuer toutes les diligences nécessaires
à l'accomplissement de sa mission. Cependant, il n'est tenu qu'à une obligation de moyens et non de

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résultat. C'est pourquoi, il n'a pas à vérifier toutes les opérations, ni à rechercher systématiquement
toutes les inexactitudes et irrégularités qu'elles pourraient comporter.

 Responsabilité civile (Article 727 Acte Uniforme relatif au droit des sociétés)
La responsabilité civile du commissaire aux comptes, qui se prescrit se prescrit par trois ans, ne peut
être mise en cause que pour les conséquences dommageables des fautes ou négligences qu'il aurait
commises dans l'exercice de sa mission. Il n'est pas civilement responsable des infractions faites par les
organes de direction, sauf si, en ayant eu connaissance, il ne les a pas révélées dans son rapport. Dans
les faits, le commissaire aux comptes engagera sa responsabilité civile s'il est prouvé qu'il a commis une
faute engendrant un préjudice et qu'il existe un lien de causalité entre les deux éléments. Lorsque le fait
dommageable est qualifié crime, l'action se prescrit par dix ans.

 Responsabilité pénale (Article 899 Acte Uniforme relatif au droit des sociétés)
Elle est mise en cause dans les cas ci-après :
 Exercice en matière d’illégalité ou d’incompatibilité ;
 Confirmation d'informations mensongères ;
 La non révélation des faits délictueux au Procureur de la République ;
 La violation du secret professionnel, etc.

 Responsabilité disciplinaire
Toute infraction aux lois, règlements et règles professionnels, toute négligence grave, tout fait contraire
à la probité ou à l'honneur commis par un commissaire aux comptes, personne physique ou société~
même ne se rattachant pas à l'exercice de 1a profession, constituent une faute disciplinaire passible
d'une peine disciplinaire.

Responsabilités Principes et sanctions


Responsabilité Principe
civile Le commissaire aux comptes n'est tenu qu'à une obligation de moyens; la doctrine est
unanime et la jurisprudence constante. La mise en cause de la responsabilité du
commissaire aux comptes nécessite: une faute, un préjudice, un lien de causalité entre la
faute et le préjudice.
La faute : il y a faute du commissaire aux comptes 1orsque celui-ci n'a pas agi avec la
diligence et la prudence qu'on est en droit d'attendre de lui. En pratique, la faute existe
si le commissaire aux comptes :
 n'a pas satisfait à une obligation de sa mission de mauvaise foi ou par négligence.

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 a mal exécuté une de ses missions. En aucun cas, la responsabilité du
commissaire aux comptes ne peut être engagée s'il a correctement exécuté sa
mission et cela même si la société a subi un préjudice.
Le préjudice:
 doit être actuel et certain,
 peut être pécuniaire ou simplement moral ;
 peut être une perte subie ou un gain manqué.

Le lien de causalité entre faute et préjudice : l'appréciation du lien de causalité peut


se révéler parfois délicate;
 cas où le lien de causalité a été retenu : lorsqu'un contrôle sérieux du
commissaire aux comptes auraient permis de déceler la fraude ou, tout au
moins, aurait eu pour effet d'intimider l'employé indélicat.
 cas où le lien de causalité n'a pas été admis: il était établi que des tiers ayant
souscrit à une augmentation de capital sur la base des comptes inexacts, certifiés
par le commissaire aux comptes, connaissaient, en fait la situation désespérée
de la société.
Responsabilité Les textes prévoyant un délit pénal du commissaire aux comptes concernent
pénale principalement :
 les infractions relatives aux incompatibilités ;
 le délit d'information mensongère ;
 le délit de non révélation des faits délictueux ;
 la violation du secret professionnel ;
Uniformité du régime :
Le régime de la responsabilité pénale des commissaires aux comptes est organisé
uniformément pour tous types légaux des sociétés, les GIE, ou les personnes morales
de droit privé non commerçantes.
Responsabilité Toute infraction aux lois, règlements et règles professionnels, toute négligence grave,
disciplinaire tout fait contraire à la probité ou à l'honneur commis par un commissaire aux comptes,
personne physique ou société~ même ne se rattachant pas à l'exercice de 1a profession,
constituent une faute disciplinaire passible d'une peine disciplinaire.
Infraction aux lois, règlements et règles professionnelles;
Exemples:
 non respect des règles d'incompatibilités légales ;

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 un commissaire aux comptes se trouvant dans un certain état de dépendance
vis-à-vis de la direction de la société pour avoir été, au paravent, chef comptable
de la société ;
 opposition aux contrôles effectués par d'autres professionnels ;
 immixtion caractérisée dans la gestion.
Les peines sont :
 la réprimande
 le blâme avec inscription au dossier ;
 la suspension laquelle ne peut excéder 3 années ;
 la radiation du Tableau de l'Ordre comportant interdiction définitive
d'exercer.
La réprimande, le blâme et la suspension pour une durée déterminée, peuvent
comporter, en outre pour le membre de l'Ordre, la privation, par la décision
qui prononce la peine disciplinaire, du droit de faire partie du conseil de
l'Ordre et des autres organes de l'Ordre pendant une durée n'excédant pas dix
(10) ans.

7. Cessation et récusation de la fonction de commissaire aux comptes


Leurs fonctions expirent après la réunion de l'Assemblée Générale Ordinaire statuant sur les comptes
du dernier exercice pour lequel ils ont été nommés. Leur mandat court à compter du premier jour de
l'exercice social au cours duquel ils ont été nommés. Cette durée souffre cependant de dérogations :
 lorsque la désignation a été faite dans le cadre d'une décision de justice, la mission prend fin
dès la nomination par l'assemblée du nouveau commissaire aux comptes,
 lorsque la nomination procède du remplacement du titulaire, la mission se termine à la même
date que celle du titulaire remplacé.

Le mandat est renouvelable mais il ne peut être reconduit tacitement. Le formalisme de la


nomination devra donc être respecté.

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Section 2: Définition des concepts
Audit vient du latin "audire" qui signifie "écouter". Le verbe anglais "to audit" est traduit par "vérifier,
surveiller, inspecter". Les organisations économiques ont toujours été contraintes à se faire contrôler.
D’une manière générale, l’audit consiste en un examen mené par un professionnel indépendant sur la
manière dont est exercée une activité, et sur les informations élaborées par les responsables, par rapport
à des critères d’appréciation relatifs à cette activité.

L’audit comptable et financier est le plus connu. Or, l’activité d’audit s’est étendue à tous les aspects du
fonctionnement de l’entreprise. Ainsi on peut citer, entre autre:
 l'audit informatique;
 l'audit social,
 l'audit juridique, audit industriel etc…

1- Audit comptable et financier


Selon les publications des diverses organisations professionnelles, on peut retenir :
 En France, selon l’Ordre des Experts-Comptables (OEC) : L’audit financier est un "examen
auquel procède un professionnel compétent et indépendant en vue d’exprimer une opinion motivée
sur la régularité et la sincérité du bilan du compte de résultat et des informations annexes aux comptes
annuels d’une entreprise".

 Selon la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC) : un audit consiste à
examiner, par sondages les éléments probants justifiant les données contenues dans les comptes. Il
consiste également à apprécier les principes comptables suivis et les estimations significatives retenues
pour l’arrêté des comptes et à apprécier leur présentation d’ensemble.

 Au plan international, dans les normes de l’IFAC : "L’audit (financier) a pour objectif de
permettre à l’auditeur d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans
tous leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel comptable défini."

2- Audit contractuel et l'audit légal


 L’audit financier contractuel est réalisé à la demande d’une entité, pour des fins qui sont définies
dans le contrat avec l’auditeur.
 L'audit financier légal ou le commissariat aux comptes est prescrit par l'acte uniforme relatif au
droit des sociétés commerciales et du GIE, qui est constitué de deux éléments distincts :
 Une mission d’audit financier contractuel ;

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 Un ensemble d’obligations spécifiques mises à la charge du commissaire aux comptes
par des dispositions légales et réglementaires (aboutissant à l’élaboration d’un rapport
spécial).

3- Audit interne et audit externe


Les entreprises de taille significative ont souvent cherché à renforcer leur propre dispositif de
contrôle en créant en leur sein un service d’audit interne. Celui-ci est rattaché à la direction générale
ou au conseil d'administration afin de conserver son indépendance par rapport aux
autres services. Son rôle est de définir, de diffuser et de veiller à l’application correcte des procédures
de contrôle interne au sein de l’entreprise. L’auditeur interne est un cadre faisant partie du personnel
de l’entreprise, par opposition à l’auditeur externe (légal ou contractuel) qui est mandaté par les
organes, mais indépendant et non salarié de l’entreprise.

4- Audit et contrôle de gestion


Le contrôle de gestion a pour but d’apprécier les résultats en fonction des objectifs qui ont été fixés et
de s’assurer que les ressources sont utilisées de manière efficace et efficiente en vue de la réalisation des
objectifs de l’entreprise.

5- Audit de gestion
L’audit de la gestion a pour objectif soit d’apporter les preuves d’une fraude, d’une malversation ou
d’un gâchis, soit de porter un jugement critique sur une opération de gestion ou les performances d’une
personne ou d’un groupe de personnes.

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CHAPITRE 2: NORMES ET RISQUES D'AUDIT

Section 1: Normes d'audit

La mission du commissaire aux comptes s'exerce dans le respect de normes d'exercice professionnel,
en tenant compte des bonnes pratiques professionnelles sur la base des normes internationales d'audit
(ISA). Ces normes précisent les modalités d'application des principes fondamentaux et définissent les
procédures essentielles à appliquer.

Notons que depuis le 08 juin 2017, le Conseil des ministres de l'OHADA a adopté le règlement
n°01/2017/CM/OHADA portant harmonisation des pratiques des professionnels de la comptabilité
et de l'audit dans les pays membres de l'OHADA. Le règlement entre en vigueur le 1er janvier 2018.

Section 2: Risques d'audit dans la pratique de l'audit

1- Risques d'audit

Lorsqu’il émet une opinion sur les comptes annuels, le commissaire aux comptes court le risque que
l’un des objectifs précédemment définis ne soit pas (en totalité ou partiellement) rempli et qu’il en
résulte une erreur significative non décelée. Ce risque est dû, d’une part, aux particularités de chaque
entreprise, d’autre part, au commissaire aux comptes lui-même.

Le risque d'audit des comptes décrit le risque que commissaire aux comptes exprime une opinion
inappropriée sur les états financiers. C’est le risque que des erreurs significatives subsistent dans les
comptes et que le commissaire aux comptes, ne les ayant pas détectées, formule une opinion erronée.
Par exemple, le commissaire aux comptes ne formule pas de réserve dans son rapport que les états
financiers comportent des inexactitudes importantes.

Les composantes du risque d’audit sont :


 Le risque inhérent (RI): C’est la possibilité que le solde d’un compte ou une catégorie
d’opérations comportent d’inexactitudes, d'une part, du fait de la nature (complexe) de l’activité
et du secteur d’activité de l’entreprise (exemple, cas d’une banque ou d’une société d’assurances)
et d'autre part, de son environnement et des règlementations qui lui sont applicables.
 Le risque de contrôle (RC): C’est la possibilité que le solde d’un compte ou une catégorie
d’opérations comportent d’inexactitudes matérielles que le système de contrôle interne de
l’entreprise ne peut prévenir ou détecter en temps opportun. Le risque de contrôle est fonction

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Cours d’audit comptable et financier
de l’efficacité du contrôle interne de l’entreprise. Si le système de contrôle interne est
performant, le risque de contrôle est par conséquent réduit.
 Le risque de détection (RD): C’est la possibilité que les procédés auxquels le commissaire
aux comptes a recours ne lui permettent pas de déceler des inexactitudes qui sont présentées
dans le solde d’un compte ou dans une catégorie d’opérations, (inexactitudes pouvant être
importantes). Ce risque est fonction du niveau d’efficacité des procédés de vérification de
l’auditeur.
 Le risque global de la mission ou risque d'audit (RG): Il risque d'audit se détermine par la
formule suivante :

Risque Global = Risque Inhérent x Risque de Contrôle x Risque de Détection

L’auditeur évalue le risque inhérent et le risque de contrôle afin de déterminer le degré de risque de
détection requis pour minimiser le risque global de la mission et le ramener à un niveau acceptable.

Le modèle de gestion du risque global d’audit est donné par le tableau ci-après, aboutissant au même
résultat que ci-dessus :

Evaluation du risque inhérent par Evaluation par l’auditeur du risque lié au contrôle
l’auditeur Elevé Moyen Faible
Elevé Maximum Elevé Moyen
Moyen Elevé Moyen Faible
Faible Moyen Faible Minimum

L’approche d’audit ainsi développée est qualifiée d’approche par les risques ou «Risk Based».

2- Seuil de signification
Le commissaire aux comptes ne peut pas se livrer à une vérification de toutes les opérations
(full-audit) de l’entreprise. L’audit a principalement pour objectif d’obtenir une assurance raisonnable
que les états financiers ne contiennent pas d’inexactitudes importantes. C’est dans cette perspective que
le commissaire aux comptes doit fixer le seuil de matérialité (ou de signification) dans le cadre de la
conduite de ses travaux. En audit, le seuil de matérialité se réfère au degré d’information que l’auditeur
doit obtenir pour atteindre un certain niveau de confiance lié au fait que les états financiers ne
contiennent pas d’erreurs importantes. On dit que le seuil de matérialité est atteint lorsque l’importance

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Cours d’audit comptable et financier
d’une omission ou d’une inexactitude dans une information financière est telle qu’elle pourrait avoir
pour conséquence probable d’influencer le jugement d’un utilisateur des états financiers ou de modifier
sa décision.

L’auditeur apprécie le seuil de matérialité à différents niveaux :


 Lors de la détermination de la nature, de l’étendue et du calendrier de ses
travaux d’audit ;
 Lors de l’évaluation de l’incidence des redressements identifiés sur les états
financiers ;
 Lors de l’appréciation du caractère appropriée de la présentation des
informations financières (dans les comptes, dans le rapport).

Conformément à la norme ISA 320, le seuil de matérialité est déterminé en se référant aux éléments ci-
après:
 le résultat avant impôt,
 le total des produits,
 la marge brute et le total des charges,
 le montant des capitaux propres ou la valeur de l’actif net.

NB: Le résultat courant avant impôt est souvent utilisé pour les entités dont l’activité est orientée vers
la recherche de profits. Lorsque le résultat courant avant impôt est volatile, d’autres points de référence
peuvent être plus appropriés, tels que la marge brute ou le total des produits.

Un modèle de tableau de détermination du seuil de signification se présente comme suit:

Critères pertinents Taux indicatifs Base Taux retenu Montant


(ou autre modalité de
calcul)
Résultat courant 3à7%
Résultat net 3à7%
Chiffre d'affaires 1à3%
Capitaux propres 3à5%
Endettement net 1à2%
Autre (à préciser)

3- Assertions d'audit
Les assertions sont des critères retenus par la direction dans la préparation des états financiers.
L’auditeur, tout au long de sa mission, doit s’assurer que les transactions et les éléments qui constituent
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Cours d’audit comptable et financier
les comptes annuels répondent à une ou plusieurs assertions d’audit. Il s’agit également de critères que
doivent appliquer ceux qui élaborent les états financiers. On les appelle aussi des assertions sous-tendant
les états financiers. Ils sont au nombre de sept (07) et se présentent comme suit:

Assertions Questionnement
Intégralité-Exhaustivité/ Completenesse Toutes les opérations sont-elles enregistrées?
Exactitude/ Accuracy Toutes les opérations sont-elles correctement enregistrées?
Valorisation ou évaluation/ Valuation Toutes les opérations sont-elles correctement évaluées?
Existence ou réalité/Existence Toutes les opérations enregistrées sont-elles réelles?
Séparation des exercices/ Cutoff Toutes les opérations sont-elles comptabilisées dans la bonne
période?
Droits et Obligations/ Rights & Toutes les opérations sont-elles enregistrées dans un compte
Obligations approprié?
Présentation et Information/ Presentation Toutes les opérations sont-elles correctement présentées dans les
& disclosure comptes?

Les assertions auxquelles le commissaire aux comptes fait appel entrent dans les catégories suivantes:

Assertions concernant les flux d'opérations et les événements survenus au cours de la période
Réalité Les opérations et les événements qui ont été enregistrés se sont produits et se rapportent à
l'entité
Exhaustivité Toutes les opérations et tous les événements qui auraient dû être enregistrés sont enregistrés
Mesure Les montants et autres données relatives aux opérations et événements ont été
correctement enregistrés
Séparation des Les opérations et les événements ont été enregistrés dans la bonne
exercices période
Classification Les opérations et les événements ont été enregistrés dans les comptes adéquats
Assertions concernant les soldes des comptes en fin de période
Existence Les actifs et les passifs existent
Droits et obligations L'entité détient et contrôle les droits sur les actifs, et les dettes correspondent aux obligations
de l'entité
Exhaustivité Tous les actifs et les passifs qui auraient dû être enregistrés l'ont bien été
Evaluation et Les actifs et les passifs sont inscrits dans les comptes pour des montants appropriés et tous
imputation les ajustements résultant de leur évaluation ou imputation sont correctement enregistrés

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Cours d’audit comptable et financier
Assertions concernant la présentation des comptes et les informations fournies dans l'annexe
Réalité et droits et Les événements, les transactions et les autres éléments fournis se sont produits et se
obligations rapportent à l'entité
Exhaustivité Toutes les informations relatives à l'annexe des comptes requises par le référentiel comptable
ont été fournies
Présentation et L'information financière est présentée et décrite de manière appropriée, et les informations
intelligibilité données dans l'annexe des comptes sont clairement présentées
Mesure et évaluation Les informations financières et les autres informations sont données
fidèlement et pour les bons montants

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Cours d’audit comptable et financier
Chapitre 3: Conduite d'une mission d'audit légal

La démarche générale de mise en œuvre d'une mission d'audit légal se présente comme suit:

 Acceptation de la mission
 Orientation et planification de la mission
 Evaluation du contrôle interne
 Contrôle des comptes
 Diligences spécifiques liées au commissariat aux comptes
 Travaux de fin de mission
 Rapport de mission et opinion sur les comptes

Section 1: Acceptation de la mission


L'acceptation de la mission est une phase très importante et se déroule lors de la première rencontre
avec le dirigeant de l'entreprise. Elle peut procéder de la démarche suivante :
 la prise de connaissance globale de l'entreprise: le commissaire aux comptes collecte
sommairement des informations sur l'entreprise afin d'apprécier le risque inhérent à l'activité
et d'arrêter les modalités d'intervention
 l'appréciation de l'indépendance et de l'absence d'incompatibilités: le commissaire aux
comptes analyse objectivement les règles d'incompatibilités et d'indépendance conformément
à la déontologie de la profession
 l'examen de la compétence disponible pour la mission: le commissaire aux comptes
s'assure qu'il dispose lui-même et au sein de son équipe les compétences nécessaires pour
conduire la mission ou s'il est en mesure de s'entourer de cette compétence pour la bonne
gestion de la mission
 la prise de contact avec le commissaire aux comptes précédent, s'il y a lieu: le
commissaire aux comptes doit prendre contact avec son prédécesseur afin de s'assurer que la
rupture du contrat n'est pas litigieuse ou motivée par le désir du client d'éluder l'application des
lois et règlements. Il s'assure également que les honoraires du confrère sont réglés et à défaut
se réfère au Président de l'Ordre.
 la prise de la décision d'acceptation de la mission: les éléments collectés permettent au
commissaire aux comptes:
 de décider s'il peut accepter la mission;
 d'apprécier si la mission répond au contexte et aux besoins du client;

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 d'apprécier les spécificités et les limites de la mission, la nature des travaux, la
périodicité d'intervention, etc.
Les éléments collectés permettent au commissaire aux comptes d'élaborer le budget et la lettre de
mission dont la signature conditionne le démarrage de la mission (ISA 210-9). Au début de chaque
exercice au cours du mandat, le commissaire aux comptes doit apprécier si les circonstances requièrent
que les termes de la mission d’audit soient révisés et s’il est nécessaire de rappeler à l’entité les termes
existants de la mission (ISA 210-13).
Le CAC indique dans sa lettre de mission s'il aura à utiliser les travaux d'un autre expert comme conseil
dont le rapport ne l'engage nullement. Le CAC assume l’entière responsabilité de l’opinion d’audit qu’il
exprime, et cette responsabilité n’est pas atténuée par l’utilisation des travaux d’un expert qu’il a désigné
(ISA 620-3).
 le respect des autres obligations professionnelles: le commissaire aux comptes doit mettre
en œuvre toutes les autres normes qui conduisent à l'émission de son opinion. Il peut
également, s'il le souhaite, établir un compte rendu d'entretien.

Section 2: Orientation et planification de la mission


L'organisation et la planification de la mission consiste à :
 faire une prise de connaissance approfondie de l'entité
 évaluer les risques d'anomalies significatives
 rédiger le plan de mission.

1- Prise de connaissance approfondie de l'entité


La prise de connaissance approfondie permet au commissaire aux comptes définir l'orientation à
donner à la mission après avoir appréhendé les domaines ou systèmes de risques significatifs (ISA 315).

Les techniques les plus adaptées à la prise de connaissance sont, entre autres:
 la visite de l'entreprise pour des observations physique;
 les entretiens avec les dirigeants et les anciens auditeurs à l'aide des questionnaires de prise de
connaissance;
 la revue analytique : elle fait apparaître des variations ou des corrélations qui sont incohérentes
avec d’autres informations pertinentes ou qui s’écartent de manière significative des valeurs
attendues. Le commissaire aux comptes doit procéder à des investigations sur la cause de ces
écarts (ISA 520-7)
 la revue documentaire

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Cours d’audit comptable et financier
 la constitution des dossiers permanents (Permanent Audit Files PAF): il s'agit des données
récurrentes régulièrement mise à jour et permettant de conserver en mémoire la connaissance
générale de l'entité

2- Evaluation des risques d'anomalies significatives


Selon la norme ISA 315, le commissaire aux comptes identifie et d’évalue le risque d’anomalies
significatives au niveau des états financiers pris dans leur ensemble et au niveau des assertions sous-
tendant leur établissement. Pour ce faire, il :
- identifie les risques en prenant en compte l'entité et son environnement, y compris les contrôles
internes pertinents pour l'audit, et en considérant les flux d’opérations, les soldes de comptes,
et les informations fournies dans les états financiers ;
- confronte les problèmes potentiels au risque identifié au niveau de chaque assertion;
- prend en compte le caractère significatif et la probabilité de survenance des risques ».
Le commissaire aux comptes détermine également si, lors de son évaluation des risques, l'un des risques
identifiés est significatif afin qu'une démarche d'audit particulière soit mise en œuvre. L’information est
significative si son omission, ou son inexactitude, peut influencer les décisions économiques que
prennent les utilisateurs sur la base des états financiers.

3- Plan de mission
Lors de l'élaboration du plan d'audit, le commissaire aux comptes définit un seuil de signification
acceptable afin de détecter les anomalies quantitatives significatives. Toutefois, il convient de tenir
compte à la fois du montant (quantité) et de la nature (qualité) des anomalies. Des anomalies qualitatives
sont, par exemple, la description inadéquate ou impropre d'une méthode comptable lorsqu'elle risque
d'induire en erreur un utilisateur des états financiers, tout comme le manquement de mentionner le
non-respect de dispositions réglementaires lorsqu’il est probable que les restrictions réglementaires qui
seront imposées seront une entrave significative aux activités.

Le contenu du plan de mission peut être présenté comme suit:


Présentation du client
- Dénomination
- Registre du commerce, code INSAE
- Historique
- Activité : principale, secondaires
- Actionnariat
- Localisations, adresse
Nature de la mission et calendrier
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- Opinions, avis et recommandations
- Date de fin des travaux sur le terrain
- Dates butoirs des réunions de synthèse
- Dates butoirs pour livraison des rapports
Domaines sensibles identifiés au cours des missions précédentes
- Fonctionnement interne
- Gestion des finances
- Nature et raison des ajustements
Faits marquants liés à l’exploitation de l’entreprise
- Secteur d’activité de l’entreprise
- Facteurs externes réglementés
- Opérations récentes de financement et d’investissement
Changement de principes comptables
Conclusion de la revue de l’information financière récente
- Tendances lourdes
- Transactions inhabituelles
Risques inhérents
Chiffres significatifs
Total bilan Effectif
Chiffre d’affaires Situation nette
Marge brute Fonds de roulement
Résultat

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Cours d’audit comptable et financier
Section 3: Evaluation du contrôle interne

1. Définition
Le contrôle interne est l’ensemble des sécurités contribuant à la maîtrise de l’entreprise. Le contrôle
interne a pour objectifs :
 la protection et la sauvegarde du patrimoine y compris la prévention de la fraude;
 la conformité aux différentes lois et réglementations applicables;
 le respect constant des instructions et des règles de gestion définies par la direction;
 la diffusion d’une information financière et comptable fiable et rapidement disponible;
 le développement de la rigueur et l’amélioration des performances (efficacité opérationnelle,
rationalisation des tâches).

2. Responsables de la mise en place du contrôle interne


Le contrôle interne est mis en place et entretenu par la direction de l’entreprise afin de prévenir et de
détecter les erreurs, les fraudes et les anomalies pouvant affecter les comptes et les états financiers.

Quant à l’auditeur, les normes actuelles d’audit lui prescrivent "d’acquérir une compréhension suffisante
du contrôle interne pour pouvoir planifier sa mission et concevoir une approche d’audit efficace".

3. Importance pour l’auditeur d’examiner le contrôle interne


L’examen du contrôle interne par l’auditeur externe vise deux buts essentiels :
 Déterminer la nature et l’étendue des vérifications qu’il devra effectuer. Celles-ci sont
conditionnées par le degré d’efficacité du contrôle interne. En effet, si le contrôle interne révèle
des faiblesses ou des lacunes, l’auditeur doit alors étendre et approfondir ses propres contrôles
jusqu’à ce qu’il ait acquis une opinion sur la qualité des comptes et des états financiers.
 Déceler les insuffisances du contrôle interne de l’entreprise afin de proposer des améliorations
en vue d’y remédier à temps et éviter des erreurs par la suite (rôle préventif).

4- Principes de base du contrôle interne


Le contrôle interne prend appui sur des principes fondamentaux.
 Principe d'organisation: l'entité doit élaborer un manuel de procédures administratives,
financières et comptables qui présente l'organigramme, la définition des tâches, la définition

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Cours d’audit comptable et financier
des responsabilités et des pouvoirs de signature, matérialisation des tâches et des contrôles et
la pré numérotation des documents papier).
 Principe de séparation des fonctions: il évite le cumul des fonctions incompatibles telles que
les fonctions de décision, de protection et de conservation de valeurs, de contrôle,
comptabilisation, nécessité de la double signature et plafond de signature.
 Principe d'intégration (ou auto-contrôle) : il facilite le recoupement et le contrôle mutuel.
 Principe d'information et de qualité du personnel : Il s'agit de la pertinence, de l'utilité, de
l'objectivité, de la communicabilité et de la vérifiabilité de l'information puis de la compétence
et l'honnêteté du personnel.
 Principe d'harmonie : l'adéquation aux caractéristiques de l’entreprise et de son
environnement.
 Principe d'universalité : le contrôle interne concerne toutes les personnes dans l’entreprise,
en tout temps et en tout lieu.
 Principe d'indépendance: l'automatisation du système de gestion ne dispense pas l'auditeur
de certains contrôles.

5- Eléments constitutifs du contrôle interne


Les normes actuelles définies par le COSO (Committee of Sponsoring Organizations of the
Treadway Commission) relèvent cinq composantes :
 Environnement de contrôle: l’environnement de contrôle comprend les mécanismes de base,
la qualité des structures et des hommes, et les comportements dont l’existence et la mise en
œuvre constituent le fondement sur lequel s’exercent les procédures de contrôle interne.
 Identification et évaluation des risques: c’est le processus adopté par la direction pour
identifier, analyser et maîtriser les risques provenant tant de facteurs externes qu’internes
auxquels l’entreprise est exposée. Il est de la responsabilité de la direction d’étudier même à
l’avance ces risques et d’élaborer des mesures alternatives dans le cadre d’un scénario de crise
(mécanismes de détection et de surveillance des risques).
 Activités de contrôle proprement dites: les activités de contrôle permettent de s’assurer que
les transactions sont autorisées par des personnes responsables, enregistrées correctement et
exhaustivement dans les comptes, bien évaluées.
Les procédures de contrôles, quant à elles, comprennent les contrôles de supervision ou de
pilotage, les contrôles d’autorisation ou approbation, la sécurité des actifs et des
enregistrements, la séparation des tâches, la documentation et enregistrements corrects.
 Système d’information ou de communication: il s'agit du système comptable et du
système d’information interne. Le système comptable est l’ensemble des procédures mises en
place pour identifier, collecter, classer, analyser, enregistrer et traiter les données et les
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Cours d’audit comptable et financier
opérations de l’entreprise. Le système de partie double, le plan de comptes, les journaux
comptables, les balances de vérification, les analyses de comptes, etc. Ces procédures
permettent d’aboutir à la confection des états financiers. Le système peut être manuel ou
informatisé.
 Structure pilotage de l’ensemble du dispositif (monotiring).

6- Outils d'analyse et d'évaluation du contrôle interne


Outre la prise la revue documentaire et les entretiens, les autres outils d'analyse et d'évaluation du
contrôle interne sont:
 le test de conformité ou de compréhension des procédures: il permet au CAC de s'assurer
que sa compréhension des procédures et des points clés mis en place est juste.
 le mémorandum descriptif: il est la transcription d'un système ou d'une procédure, sous
forme d'enchaînement d'opérations distinctes, caractérisées par les personnes concourant à leur
réalisation, les décisions prises, les travaux ou contrôles effectués, les documents créés ou
utilisés. C'est une description narrative. Il permet de connaître un système ou une procédure
dans son ensemble, et favorise la détection des forces et faiblesses.
 l'analyse des circuits par diagrammes: un diagramme est un mémorandum descriptif. Il
permet de schématiser les cycles d'opérations par des symboles suivant l'organisation
administrative. Il affiche une suite d'opérations faisant apparaître les différents documents,
postes de travail, les décisions, les responsabilités et les opérations. Le diagramme peut se
présenter horizontalement ou verticalement.
 les questionnaires et guides opératoires: ils servent d'étalon au commissaire aux comptes et
permettent d'évaluer si les procédures remplissent les objectifs du contrôle interne, en décelant
ses forces et faiblesses. Ils peuvent être ouverts ou fermés.
 les grilles d'analyse de contrôle interne ou de séparation de fonction: elles servent à
détecter les cumuls de fonction. Il s'agit des tableaux à double entrées qui permettent de
décomposer la procédure en différentes opérations par les agents ou les services de l'entité.
 le tableau d'évaluation du système: il résume l'ensemble des constats (forces et faiblesses)
décelés à l'aide des différents outils.
 les techniques de sondages: le CAC effectue ses vérifications sur un échantillon déterminé
selon des procédures d'échantillonnage statistique ou non.

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Cours d’audit comptable et financier
Section 4: Contrôle des comptes
1- Techniques d'examen des comptes

Les contrôles du CAC porteront notamment sur les assertions suivantes:


 l'exhaustivité des enregistrements: toutes les opérations sont enregistrées;
 la réalité: toutes les opérations enregistrées sont réelles et se rattachent à l'entité;
 l'exactitude: toutes les opérations sont correctement enregistrées et présentées.

Afin de valider les comptes, le commissaire aux comptes doit maîtriser leurs principes de
fonctionnement. Les techniques les plus adaptées sont les tests de cohérence et les tests de validation.

1.1- Les tests de cohérence


Il s'agit essentiellement de rechercher la cohérence par :
 la lecture: les contrats, les procès-verbaux, les budgets, les rapports d'activité, les tableaux de
bord. A titre d'exemple, on constate que les stocks augmentent alors que la production a été
interrompue et que les ventes ont été normale.
 l'inspection rapide: exemple de la position créditrice d'un solde normalement débiteur sur la
balance.
 la comparaison: l'écart entre les balances avant et après inventaire permet de reconstituer les
écritures d'inventaire.
1.2- Les tests de validation
Il y a plusieurs types de validation:
 la validation sur la base des documents détenus par l'entreprise: il s'agit du contrôle sur
pièces
 la validation par confirmation externe: elle consiste à faire appel à un tiers qui soit en mesure
de confirmer ou d'infirmer les informations données par l'entreprise. La technique la plus
employée est la circularisation ou la confirmation directe
 la validation par l'inspection physique: il s'agit de constater l'existence réelle d'un bien
notamment lors de l'inventaire.
 les tests de validation des enregistrements et des soldes

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Cours d’audit comptable et financier
2- Révision des comptes

2.1- Le cycle des achats


1) Objectifs
 S’assurer de la validité des enregistrements comptables en vérifiant la réception des
marchandises et matériels pour une valeur équivalente aux passifs enregistrés.
 S’assurer que les achats sont enregistrés dans leur totalité et avec exactitude.
 Contrôler les procédures de base (pré comptabilisation) afin de s’assurer que les
enregistrements comptables sont traduits dans les résultats d’une manière conforme aux
principes comptables généralement admis.

2.2 programme de travail à entreprendre


a) Commandes
 Tout achat doit faire l’objet d’une commande qui s’inscrira dans le système budgétaire.
 Les bons de commande doivent normalement être pré numérotés et les carnets de commande
doivent être rigoureusement contrôlés.
 Parcourir les souches des carnets de bons de commande pour s’assurer que toutes les
commandes ont été dûment signées par le responsable/chef de service et/ou le directeur des
achats selon le système en vigueur : vérifier la comptabilité des commandes (marchandises,
matériels, services, etc.) avec l’activité du client.
 Vérifier que les commandes font l’objet d’une demande d’achat signée par le
chef de service concerné, s’assurer que le service approvisionnements
demande périodiquement aux fournisseurs des devis ou des tarifs.
 Existe-t-il un plafond de commande par responsable qui limite les engagements
de la société, celui-ci peut aussi exister par catégorie d’achat, d’article, de
service ou par département.
 Revoir le système de lancement de suivi des commandes et demander des
explications des vieilles commandes non livrées/soldées.
b) Réception
 Il doit exister un bon de réception pour chaque type d’achat dont un exemplaire reste
à la souche ou est classé dans un « chrono ».
 Vérifier séquentiellement que les numéros des bons se suivent.
 Vérifier par sondage que les bons de réception sont conformes :
 à la commande

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Cours d’audit comptable et financier
 aux enregistrements sur les fiches de stocks/inventaire permanent,
 au bon de livraison/wagon/voiture fournisseur,
 à la facture fournisseur dûment enregistrée et comptabilisée.
 Revoir les souches des bons de réception pour insuffisance de quantité ou
d’autres incidents techniques et tester un bon de (retour/renvoi), ou d’autres
revendications éventuelles, auprès du fournisseur ; contrôler la réception de
notes de crédit/avoirs qui sont dûment déduites de la facture au moment du
règlement.
c) Factures /avoirs
 Revoir : réception, dépouillement, enregistrement, suivi et acheminement du
courrier vers les services intéressés.
 Revoir factures/avoirs pour approbation formelle en testant par sondage les
signatures/paraphes/visas.
 Sélectionner un échantillon (min. 10, max. 25) de factures d’achat possible et
tester les éléments suivants :
 bon de commande : prix et qualité
 bon de réception
 bon de livraison fournisseur, lettre de voiture/wagon
 enregistrements entrées en stock/inventaire permanent
 exactitude mathématique : additions et multiplications (PU x Qté –Remises)
d) Enregistrement comptable
 Voir enregistrement journal d’achat et additionner journal d’achat par sondage afin de vérifier
l’exactitude et le bien fondé des enregistrements dans le compte fournisseur (général) au grand
livre.
 Pointer échantillon 3 (factures/avoirs) avec enregistrements comptes fournisseurs auxiliaires et
débit aux différents comptes de charge en s’assurant de l’exactitude de l’imputation.
 Veiller à ce que la mention enregistrée/passée soit marquée sur la facture afin d’éviter les
doubles enregistrements.
 Veiller à l’enregistrement des duplicata ou des photocopies et demander des explications et des
éclaircissements appropriés.
e) Paiement
 Revoir sécurité des carnets de chèques et signatures habilitées.
 Selon le système en vigueur, le responsable habilité à engager la Société par l’autorisation du
paiement doit avoir toute la liasse des documents différents au paiement avant d’apposer son «
Bon à payer » sur les factures.

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Cours d’audit comptable et financier
 Veiller à ce que les factures soient tamponnées, payées après règlement.
En ce qui concerne les fournisseurs étrangers, veiller à l’existence des paiements par traites, effets, billets
à ordre et revoir le circuit des virements bancaires en prêtant une attention spéciale au contrôle de
change.
f) Evaluer le système de contrôle interne et rédiger les notes de recommandations concernant
les faiblesses
g) Conclure
h) Préparer les écritures de redressements éventuels

2.3- Le cycle Stocks et travaux en cours

1) Objectifs

 S’assurer de l’existence réelle et de la propriété des stocks.


 S’assurer de l’exactitude des enregistrements comptables.
 S’assurer de la constance des méthodes de valorisation au plus bas entre le prix de revient et la
valeur vénale nette après déduction des frais de finition et de distribution (vente)
 S’assurer de l’adéquation des provisions pour dépréciation nécessitées par le surstockage, la
détérioration, l’obsolescence technique, la mévente, la saturation du marché, les produits
compétitifs moins chers etc.
 S’assurer de la représentation sincère et exacte au bilan conformément à la législation fiscale et
comptable en vigueur (droit des sociétés).

3) Programme des travaux à effectuer


a) Existence réelle et propriété
 Obtenir une copie des instructions d’inventaire du client avant la date de l’inventaire,
commenter les failles et informer le client.
 Assister à l’inventaire, faire des observations et remplir le questionnaire de prise
d’inventaire.
 Obtenir les certificats de stocks auprès des tiers avec la mention de non
nantissement.
 Veiller à la non comptabilisation des stocks détenus pour le compte des tiers.
 Vérifier la réception ultérieure des marchandises en cours et leur comptabilisation au compte
fournisseur.
b) Exactitude des enregistrements comptables

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Cours d’audit comptable et financier
 Revoir les marques et les conclusions des tests approfondis sur les opérations types, d’une part,
les observations, les conclusions de l’assistance à l’inventaire physique, d’autre part afin de
déterminer l’étendue des travaux de vérification à entreprendre.
 Revoir et rechercher les différences entre les valeurs physiques et les valeurs comptables, et
obtenir des explications du client avant les rapprochements et les investigations.
 Obtenir la liste des différences entre quantités/poids/volumes etc. selon les inventaires
permanents (fiches de stocks) et les comptages physiques et revoir les enquêtes (2e comptage
etc.) et explications du client.
 S’il n’existe pas un inventaire annuel, vérifier que tous les articles sont comptés en rotation au
moins une fois par an.
 Pointer et comparer les notes et les comptages physiques cabinet avec les feuilles d’inventaires
valorisés du client.
 En partant des numéros des feuilles d’inventaire, contrôler et s’assurer que toutes les feuilles
émises ont été collectées et comptabilisées (séquence des numéros).
 Si les feuilles de comptages (brouillon) ont été recopiées sur des feuilles définitives au propre,
vérifier par sondage dans les deux sens la transposition des chiffres.
 Vérifier les additions et les multiplications par sondage et pointer les totaux avec feuilles
sommaires.
 Comparer les valeurs, les quantités et les prix unitaires, article par article, avec les inventaires
de l’année précédente, et rechercher les principales variations par article et par département.
 Revoir les inventaires des quantités excessives et des valeurs anormales et faire un
rapprochement avec les capacités de stockage.
 Vérifier que tout achat de marchandises comptabilisé au compte fournisseur ou décaissé, non
reçu, est compris dans les marchandises en cours.
 Contrôler la comptabilisation des livraisons reçues mais non acceptées à la réception.
 Recevoir le « gèle » des stocks lors des inventaires et veiller à une bonne coupure vis-à-vis des
achats et des ventes, afin d’assurer l’indépendance des exercices.
 Recevoir les tableaux de concordance des mouvements physiques en quantité préparés par le
client (stocks de départ + entrée (achat/production) –(sortie/vente) = stocks de clôture) et en
absence de tels tableaux avertir le client de leur nécessité avant de les préparer vous-même.
c) Constance et acceptabilité des méthodes de valorisation
 Vérifier que les méthodes et les bases sont celles utilisées l’année précédente.
 Si les stocks ont été valorisés par expertise extérieure, veiller à l’indépendance et aux
compétences de l’expert : obtenir et revoir son rapport.
 Considérer la vraisemblance des estimations de valeur globale de certains lots.

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Cours d’audit comptable et financier
 Vérifier le prix de revient des stocks à vendre en l’état avec les facteurs fournisseurs, douanières,
transitaires etc. et déterminer l’exactitude de l’application et du calcul des méthodes utilisées.
 Exécuter les tests mathématiques par sondage

d) Représentation sincère et exacte du bilan


 Veiller à l’adéquation des notes au bilan sur les principes et méthodes retenues.
 Vérifier la classification correcte entre long terme et court terme.
 Vérifier l’adéquation des provisions et présentation de provisions pour dépréciation, en cas
d’insuffisance matérielle, proposer une note de réserve à mettre dans notre lettre opinion
d’audit.

4- Les charges
1) Objectifs
 S’assurer de la validité et de la nécessité de toutes les dépenses engagées.
 S’assurer de l’exactitude de l’enregistrement comptable de toutes les dépenses engagées.
 S’assurer de la représentation sincère des charges dans le compte de résultats conformément
aux principes comptables généralement admis.

2) Programme des travaux à effectuer


 Démarrer une analyse des charges poste par poste, y compris les sous comptes
 Faire une comparaison avec les charges des années précédentes
 Demander des explications sur les variations importantes qui doivent être
justifiées dans le cas des frais variables par des changements dans le volume
d’activité et dans le cas des frais fixes par le phénomène de l’inflation, la
survenance d’imprévu, etc…
 Demander le budget annuel et la justification des écarts comme dans le
programme précédent.
 Demander une analyse des loyers, des assurances et des honoraires incorporant des « à payer
et payés d’avance » en début et en fin d’exercice, ainsi que les décaissements réels.
 Vérifier avec des documents de base (facture) par sondage.
 Demander une analyse de l’entretien et réparation ; contrôler les dépenses les plus importantes
avec les pièces justificatives et veiller à la prise en charge des frais qui auraient dus être
immobilisés (voir point programme du travail des
immobilisations).

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Cours d’audit comptable et financier
 Noter les charges à réintégrer dans le calcul des impôts tels que les dons,
cadeaux, les provisions relatives aux charges non déductibles, les intérêts,…
 Contrôler les dotations aux amortissements (voir points sur les Immobilisations).
 Demander le détail des pertes et profits exceptionnels ou sur exercices
antérieurs, des reprises de provisions non utilisées, des charges diverses.
 Entreprendre une recherche de passifs non enregistrés et s’assurer que toute
charge contractée ou afférente aux produits de l’exercice et non facturée, soit dûment
provisionnée.

5- Le cycle salaire/paie

1) Objectifs
 S’assurer que sont payées seulement les heures réellement travaillées par le personnel de la
Société.
 S’assurer de l’exactitude du calcul de la paie = salaires bruts plus indemnités moins retenues.
 S’assurer de l’exactitude de l’enregistrement comptable.
 S’assurer du versement des retenues et charges patronales aux impôts et à d’autres organismes
concernés dans les délais prévus.
 S’assurer de la représentation sincère au bilan et au Compte de résultat.

2) Evaluation des procédures


 Il doit normalement exister un Service de Personnel qui maintient un dossier ou fiche
individuelle pour chaque employé.
 Tous les antécédents et changements de situation : confirmation d’embauche, augmentation de
salaire, mutations internes, licenciements, préavis, démissions doivent être enregistrés par le
service des personnels et classés avec les autres renseignements de l’employé.
 Le sommaire de la Paie doit être visé et signé par un haut responsable avant le versement des
salaires.
 Les écritures comptables concernant la Paie doivent être préparées par quelqu’un qui ne
participe pas au calcul de la Paie.
 Quelqu’un doit veiller à ce que les comptes de salaires et de retenues soient régulièrement soldés
par des versements ou des paiements effectifs dans les délais légaux.
 Quel est le moyen de retirer de l’argent de la Banque afin de payer les salaires en espèces ?

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Cours d’audit comptable et financier
 Quelles sont les mesures de sécurité entre la banque et les locaux de la Société ? Doit-elle de
nouveau compter le montant des espèces après réception dans les locaux ? Y-a-t-il une police
d’assurance couvrant le risque de perte d’espèces au cours du transport?
 Les salaires de base, primes d’ancienneté et d’autres primes et avantages doivent être conformes
aux conventions collectives.
 Tester le calcul des salaires bruts par sondage et veiller à ce que toute heure supplémentaire
payée soit autorisée au préalable par le Chef de Service ou d’autres personnes responsables.
 Vérifier les retenues par rapport aux dispositions juridiques et fiscales (impôts, sécurité sociale,
cotisations syndicales, civiques et politiques), s’enquérir de l’existence de saisies, avances de
quinzaines, prêts qui doivent faire l’objet d’une retenue.
 Veiller à l’apurement du poste rémunérations dues.

6- Les clients et débiteurs divers

1) Objectifs
 S’assurer de l’exactitude de l’enregistrement comptable de tous les comptes clients et débiteurs
divers.
 S’assurer de l’existence, de la propriété et de la réalisation (encaissement) de toutes les créances.
 S’assurer de la constitution d’une provision adéquate pour toutes les créances dont
l’encaissement est en doute.
 S’assurer de la représentation sincère au bilan conformément à la loi et aux principes
comptables généralement admis.

2) Travaux à effectuer
a) Enregistrements comptables
 Revoir les procédures relatives aux opérations journalières et mettre le dossier de
notes permanentes à jour.
 Contrôler les procédures en vigueur par sondage sur la base de tests globaux en portant une
attention particulière sur les variations mensuelles non expliquées.
 Préparer une liste des failles et des points de faiblesse et conclure sur la satisfaction des systèmes
en place.
 Proposer des améliorations après discussion avec le client sur la base des conclusions sur
l’acceptabilité et l’efficacité des systèmes ;
 déterminer l’étendue des tests de vérification à opérer sur les différents postes de bilan.

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Cours d’audit comptable et financier
 Pointer avec le total des balances auxiliaires après séparation des comptes débiteurs et
créditeurs.
 Contrôler les additions des balances.
 Pointer les balances avec les soldes des comptes clients.
 Demander l’analyse par antériorité des créances et tester son exactitude par sondage avec le
détail des comptes.
 Préparer un résumé des mouvements mensuels du compte client dans le grand livre en
demandant des explications sur les variations anormales.
 Revoir l’authenticité et le bien-fondé de toutes les écritures enregistrées au compte de grand
livre pendant le dernier mois de l’exercice, et en cas d’anomalie ou doute, vérifier avec les
documents donnant le lieu à l’écriture.
 Préparer des demandes de confirmation de solde et contrôler leur expédition.
 Afin d’assurer l’indépendance des exercices veiller à la bonne coupure en s’assurant que les
dates de sortie de stock, de bons de livraison et de factures de ventes correspondent et qu’il n’a
pas une réduction ou augmentation fictive des ventes du dernier mois.
 Revoir les factures et avoirs établis après la fin de l’exercice.

b) Existence propriété et réalisation


 Ponter les balances auxiliaires avec les encaissements après la fin de l’exercice.
 Revoir les avoirs et notes de crédit après la fin de l’exercice pour s’assurer qu’ils ne donnent
pas lieu à la constitution d’une provision à la date du bilan.
 Pointer les effets à recevoir avec l’échéancier et contrôler leur encaissement ultérieur avec les
avis de crédit de la banque.
 Examiner la justification des soldes fournisseurs débiteurs, vérifier avec documents de base et
veiller à ce qu’ils ne soient soldés par des achats ultérieurs.

c) Provisions pour mauvaises créances


 Lire et contrôler les réponses des avocats.
 Tirer les annonces légales et repérer les saisies effectuées de la part de la Société, des Sociétés
clientes en liquidation.
 Voir le dossier de correspondance pour les créances restant longtemps impayés.
 Revoir les chèques impayés après la fin de l’exercice.
 Discuter les provisions constituées avec le personnel responsable de la Société.
 Veiller et noter la réintégration fiscale des provisions concernant les créances de l’exercice qui
ne sont pas fiscalement déductibles du bénéfice.

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7- Les immobilisations

1) Objectifs
 S’assurer de l’existence des immobilisations
 S’assurer de la propriété des immobilisations
 S’assurer de l’acceptabilité de base de valorisation
 S’assurer du bien-fondé de la politique et application des amortissements
 S’assurer de l’exactitude de l’enregistrement comptable
 S’assurer de la représentation sincère au bilan conformément aux principes comptables
généralement admis.
2) Programme de travail à effectuer
a) Existence et propriété
 Inspection et examen de titres fonciers, actes de vente, cartes grises, certificats
d’assurance etc.
 Identification physique en partant du registre ou des fiches d’immobilisation, ou
en cas de non existence du tableau d’amortissement, en veillant sur le bon fonctionnement de
chaque immobilisation.
 Revue de procédure de la société à cet égard.
 Confirmation des immobilisations chez les tiers.
b) Enregistrement comptable
 Comparaison des acquisitions de l’exercice avec le budget d’investissement.
 Vérification des acquisitions avec la facture fournisseur, bon de commande, bon de livraison,
devis/estimations des entreprises de construction, acte de vente, etc.
 Vérification des immobilisations fabriquées par la société elle même avec le taux horaire
ouvrier, feuilles de temps, prix de revient des matières et fournitures consommées etc.
 Veiller sur une distinction convenable et exacte entre les aménagements et améliorations de
façon permanente qui sont à immobiliser et des préparations constituant une remise en bon
état de fonctionnement qui sont généralement comptabilisés en charges.
 Revue des procédures de la société concernant les cessions et vérification avec les factures de
vente et les notes de service des différents responsables (chef d’équipe, d’atelier etc...) signalant
les mises au rebut avec attention spéciale aux écritures comptables et la taxation des plus-values.
 Autorisation du responsable concerné des acquisitions et cessions.
 Contrôle de subventions d’Etat aux entreprises prioritaires en matière d’assistance aux
investissements.

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 Faire la concordance entre les comptes et les récapitulations des fiches d’immobilisation.
 Pour toute immobilisation qui fait l’objet d’une réévaluation, contrôler celle-ci avec les
certificats d’évaluation de l’expert habilité et les écritures comptables afférentes et veiller à la
taxation des plus-values.

c) Base de valorisation
 Revue de la base de valorisation qui doit être normalement la valeur d’acquisition au prix
coûtant historique moins les amortissements cumulés, c’est-à-dire la valeur résiduelle.
 En cas de réévaluation, contrôler avec le certificat de l’expert habilité et s’informer sur la raison
de la réévaluation.

d) Assurance
 Comparaison avec les valeurs assurées.
 Veiller sur la survenance des éventualités telles que le refus d’un permis de construire,
l’obsolescence technique, l’acquisition forcée d’un terrain par l’Etat dans le cadre d’un
programme de développement, qui compromettent la valeur économique et la durée
d’utilisation d’une catégorie d’immobilisation.
 Veiller à la validité du principe de la durabilité de la société et la continuation de ses activités
d’exploitation.

e) Amortissements
 Examen de l’acceptabilité des taux appliqués en rapport avec la durabilité de chaque catégorie
d’immobilisation, sa vie économique, des instructions du siège/société mère etc.
 Comparaison avec ceux appliqués dans le passé en notant tout changement de
politique/principe comptable.
 Comparaison avec les taux fiscalement admis en réduction dans le calcul de l'IS ou de l'IRPP
afin de réintégrer les excédents de taux économiques dans le calcul.
 Veiller sur le traitement des subventions reçues en matière d’investissement.
 Veiller sur la réintégration dans un compte de réserve des amortissements calculés en fonction
du coût anticipé de remplacement des immobilisations.
 Considérer le principe de la durabilité de l’entreprise et la continuation de l’exploitation.
 Tester le calcul des amortissements par sondage.

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f) Représentation sincère au bilan
 Sont à inclure soit dans les états financiers, soit dans les rapports annexes,
 Les principes comptables retenus.
 La valeur brute et les amortissements cumulés par catégorie d’immobilisations.
 La dotation d’amortissement de l’exercice.
 Toute différence matérielle entre la valeur vénale et la valeur résiduelle des terrains et des
constructions.
 Les engagements hors bilan concernant les investissements qui impliquent un examen du
budget d’investissements, des projets déjà autorisés et amorcés, du carnet des commandes, des
procès verbaux.
 Les évènements survenus après la date du bilan résultant dans la destruction ou des pertes des
immobilisations qui pourraient aboutir à une rupture d’activité dont la perte de bénéfices n’est
pas assurée, ou perte par non assurance ou sous assurance de la valeur résiduelle ou vénale.
 Tout ajustement à tenir en compte la différence entre les valeurs vénales et résiduelles
occasionnées par la mise en doute de l’application du principe de la durabilité de l’entreprise.

2.7- Questionnaires – assistance aux inventaires physiques


1) Préparation
 Existe-t-il des directives écrites ?
 ont-elles été discutées avec le personnel désigné à prendre les inventaires?
 obtenir une copie,
 commenter les failles et informer le client.
 Ces directives, recouvrent-elles suffisamment tous les aspects de l’inventaire (organisation,
comptages et contrôle des équipes et des informations) ?
 Noter le nom ou les noms du responsable de chaque secteur.
 Existe-t-il des inventaires permanents (fiches de stock) ?
 Combien de comptable physique par an ?
 Des inventaires complets ou des comptages rotatifs échelonnés sur toute
 l’année avec ajustement des rapports après examen des différences ?
 Chaque article doit être compté au moins une fois par an.
2) Organisation
 Commenter le rangement (allées casiers, aires, etc...) des stocks, facilite-t-il des
comptages complets et exacts ?
 Quelles précautions sont opérées pour éviter des doubles comptages, d’une
part, et des omissions, d’autres parts ?

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 Noter les dates de la dernière révision ou vérification de l’exactitude des points
bascules, des balances, des enregistreuses automatiques, des jauges et autres
instruments de pesée ou de mesure ?
 Y-a-t-il eu vérification des tares des containers, bennes, camions et autres
récipients ?
 Existe-t-il des stocks dans d’autres localités et lieux (magasins généraux etc...)
qui doivent figurer sur les feuilles de comptage ? Avons-nous visité ces lieux et
localités ?
 Y-a-t-il des stocks dans les mains des tiers (sous traitants, façonniers, dépôts de
consignation, etc...) ? Confirmer la propriété et existence de ces stocks avec
mention de non nantissements ?
 Existe-t-il sur les lieux et dans les magasins de notre client des stocks appartenant
aux tiers (consignations, matières sous traitées, emballages consignés, etc...) ? Si oui :
 pourquoi ? Quelle est leur raison d’être là ?
 existe-t-il des mesures de ségrégation de ces stocks afin de les inventorier
séparément ?
 Existe-t-il des stocks dont la propriété est contestée ?
 Quelles sont les procédures mises en place pour identifier et relever les vieux
stocks (morts) et les articles peu mouvementés, endommagés, défectueux, en
excédent et autrement non vendables ou utilisables ?
 quelles sont les personnes qualifiées et compétentes qui peuvent donner
une appréciation technique sur ces points ?
 comment identifier ces stocks ?
 seront-ils relevés séparément ?
 Quelles mesures ont été prévues pour évaluer et quantifier les stocks qui ne
peuvent pas être identifiés/comptés à l’unité ou par poids (ferraille, cuves,
chambres froides, emballages fermés, etc...) et qui peuvent être affectés par
des aléas de stockage (température, humidité, etc...).
 Existe-t-il des directives pour geler les stocks et empêcher leur mouvement lors
des inventaires ? Sinon, noter les mesures de contrôles qui sont prises à leur
égard.
 Quelles procédures de comptages ont été envisagées dans le cas où tous les
articles de la même catégorie ne peuvent pas être comptés en même temps
concernant les stocks ?

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3) Indépendance/Séparation des exercices
 Recevoir des directives comptables concernant les stocks reçus ou expédiés
peu avant ou après les inventaires. Veiller aux décalages entre les dates de ces
mouvements, leur facturation et enregistrement comptables.
 Tels marchandises et mouvements sont-ils identifiables et notés séparément ?

4) Comptage

 En ce qui concerne les fiches de stock, les feuilles (brouillons) de comptage :


 sont-elles prénumérotées dans des séries de numéros séquentiels ?
 sinon, comment peut-on les identifier et les contrôler afin de veiller sur leur
perte éventuelle ?
 sont-elles délivrées aux équipes d’inventaires contre décharge (signature
de bons de prises en charge) ?
 le contrôleur/responsable vérifie-t-il le retour de toutes les feuilles et les
fiches après inventaires ?
 Veiller à la signature de toute feuille/fiche par celui qui compte et celui qui
relève les quantités comptées.
 Les différentes catégories de stocks doivent être normalement comptées ou
contrôlées par quelqu’un d’autre que la personne normalement responsable
pour ces mêmes stocks.
 Il y a lieu normalement de constituer les équipes de deux (2) personnes dont un
(1) compte et l’autre relève les quantités comptées.
 Y-a-t-il un deuxième comptage ? Complet ou partiel par sondage ? En cas de
différence y-a-t-il un 3ème comptage ?
 Etes-vous satisfait du contrôle et supervision des différentes équipes ?
 Qui est doté de la responsabilité finale de s’assurer qu’il n’y pas d’omission dans
les comptages afin d’approuver l’efficacité des comptages et arrêter les
inventaires de chaque section.
 Vous-même avez-vous effectué un tour d’inspection de chaque section (aire
géographique) pour vous satisfaire que tout article a été compté et relevé
(évidence de croix sur les casiers, etc…).
 Avez-vous veillé et réfléchi sur tous les aspects qui peuvent avoir une incidence
sur l’existence, propriété, valeur, etc… des stocks :

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 possibilité d’omissions-stocks sous inspection dans le bureau du DG, dans
les allées dans les camions et camionnettes en attente d’expédition etc…
 utilisation de feuilles brouillons de calcul, premier comptage, etc.. et leur
remise au responsable et conservation, etc,inscription défectueuse sur les feuilles
d’inventaire, mauvais chiffres,
illisibles,
 codes-références incomplets, descriptions incomplètes ou ambiguës,
unités de comptage litre au lieu de poids, bottes/lots au lieu de
quantités/poids, etc…

5) Observation à relever dossier de travail cabinet


 Nos observations devraient couvrir les points et les informations suivantes :
 Comptage cabinet (quantité, description, code-référence article, n° et feuille
d’inventaire,)
 Comptage client (Sélectionner plusieurs feuilles d’inventaire pour chaque
catégorie/aire de stock et relever la dernière ligne et la plus grande
quantité. Ceci afin de veiller contre les insertions ultérieures,)
 Arrêté net de l’exercice (noter les numéros des derniers bons de sortie et de réception
avant
les inventaires,)
 Fiches : feuilles d’inventaire (noter les numéros de celles utilisées et celles non utilisées,)
 Stocks défectueux, peu mouvementés (noter l’état d’usure, fonctionnement,
moisissures, etc…)
 Conclusion
 Relever les remarques et votre avis afin de conclure sur :
 la satisfaction, suffisance et adéquation des directives et des procédures
de notre client, le respect des directives, procédures et méthodes
préconisées,
 l’exactitude des comptages et leur enregistrement et description sur les
feuilles d’inventaire,
 l’adéquation des méthodes retenues afin d’identifier et de relever les
états d’usures et de fonctionnement des vieux stocks, peu mouvementés,
endommagés, défectueux, en excédent ou autrement non vendables.
 Relever des points à inclure dans notre lettre de commentaires sur les faiblesses
trouvées dans les procédures et systèmes de gestion. Transmettre vos

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observations sur les déficiences et insatisfactions qui peuvent avoir une
incidence sur notre opinion d’audit à la Direction et noter leur réaction et les
mesures qu’ils préconisent pour les redresser.

Section 5: Diligences spécifiques liées au commissariat aux comptes


Les diligences spécifiques sont strictement délimitées par l'acte uniforme portant organisation des
sociétés commerciales et du GIE. On peut citer:
 la permanence des méthodes et obligations d'informations du CAC (Articles 33 et 40 de l'acte
uniforme relatif au droit comptable et l'article 141 de l'acte portant organisation des sociétés
commerciales et du GIE) ;
 la rémunérations des administrateurs (article 432 de l'acte portant organisation des sociétés
commerciales et du GIE) ;
 l'égalité des associés/actionnaires (article 714 de l'acte portant organisation des sociétés
commerciales et du GIE) ;
 les conventions réglementées (articles 351, 440 et 442 de l'acte portant organisation des sociétés
commerciales et du GIE) ;
 les rémunérations versées aux dix (10) ou cinq (5) dirigeants sociaux et salaries les mieux
rémunérés selon que l'effectif de la société excède ou non deux cents salaries (article 525 de
l'acte portant organisation des sociétés commerciales et du GIE) .

Section 6: Travaux de fin de mission


Après avoir procédé au contrôle des comptes, l’auditeur réalise les travaux de fin de mission suivants :
 la recherche des événements postérieurs au bilan ;
 l'obtention de la lettre d’affirmation ;
 la signature du questionnaire de fin de mission ;
 la préparation de la note de synthèse de la mission ;
 la rédaction conclusions et des projets de rapports à l’approbation de l’associé
responsable.

1- EVENEMENTS POSTERIEURS AU BILAN

Le contrôle des comptes se déroule dans les mois qui suivent la date de clôture de l’exercice. Entre la
date de clôture des comptes et la date de signature du rapport d’audit, des événements peuvent se

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produire qui ont une incidence significative sur la
situation financière et / ou les résultats de l’entreprise.

On distingue généralement :
 Les événements qui trouvent leur origine avant la date de clôture (par exemple : la faillite
définitive d’un client douteux), qui fournissent donc des éléments complémentaires pour
l’évaluation des comptes, et qui peuvent entraîner des ajustements.
 Les événements spécifiques de l’exercice suivant (par exemple, incendie de l’usine) qui
pourraient faire l’objet d’une note, dans l’annexe. Il appartient à l’auditeur de rechercher ces
événements avant de finaliser ses travaux.

Le questionnaire des événements postérieurs au bilan doit donc être rempli et


la nature et l’incidence de ces événements analysés.

L’auditeur doit poursuivre la recherche des événements postérieurs au bilan


jusqu’à la date de signature effective du rapport.

2- LETTRE D’AFFIRMATION

Il s’agit d’une lettre par laquelle la direction confirme avoir mis toutes les informations disponibles à la
disposition des vérificateurs. Cette mesure est destinée à limiter les risques d’éléments volontairement
soustraits au contrôle par la direction. C’est un engagement formel que les comptes et informations
communiqués sont exhaustifs, sincères et exacts.

3- QUESTIONNAIRE DE FIN DE MISSION

Le questionnaire de fin de mission a pour objectif de permettre à l’auditeur de s’assurer qu’il n’a oublié
aucun aspect important de la mission, c'est-à-dire qu’il a rempli toutes les diligences requises par les
normes professionnelles, et qu’il n’existe pas de points en suspens qui feraient obstacle à l’émission du

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rapport. Il doit être signé et soumis au directeur de mission en même temps que la note de synthèse et
les projets de rapports.

4- NOTE DE SYNTHESE

La note de synthèse permet de récapituler les éléments significatifs de la mission et les options prises.
Cette note doit comprendre au minimum :
 la description des événements importants ayant marqué l’activité de l’entreprise (nouveaux
produits, nouvelle usine…). Si ces événements ont déjà été décrits dans MSA, une simple
référence à ces documents sera suffisante ;
 la description des problèmes rencontrés et des solutions adoptées. Cette partie peut consister
à une photocopie des feuilles de synthèse de chaque section du dossier. Il est important que
cette section soit très claire, car c’est elle qui justifie, en grande partie, l’opinion émise et qui
évite les prises de position contradictoires d’année en année ;
 la liste des points en suspens qui doivent être réglés avant d’émettre le rapport (Ex. documents
restant à recevoir, confirmations attendues…) ;
 une conclusion générale.

5- RAPPORTS ET CONTROLE DE QUALITE

L’auditeur prépare les projets des différents rapports à émettre en prenant en considération :
 Les normes de rapport utilisées ;
 Les problèmes qu’il a relevés dans la note de synthèse.

Ces projets sont discutés avec l’associé et sont, ensuite, soumis à la procédure de revue indépendante
par un autre associé.
Outre les rapports d’audit (opinion), les problèmes rencontrés lors du contrôle des comptes peuvent
faire l’objet d’un rapport de recommandations sur le contrôle interne. Il faut évoquer le rapport spécial
sur les conventions entre la société et ses dirigeants.
 Le rapport d’opinion sans réserve : l’auditeur émet une opinion de certification sans réserve
lorsque sa conclusion est que les états financiers donnent une image fidèle (ou présentent

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sincèrement) la situation financière et le résultat de l’entreprise, conformément à un référentiel
comptable identifié.
 Un rapport modifié est émis dans le cas contraire : observations ayant ou n’ayant pas
d’incidence sur l’opinion d’audit, impossibilité d’exprimer une opinion, opinion avec réserve et
opinion défavorable.

Le commissaire aux comptes élabore deux rapports : le rapport général et le rapport spécial.

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