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0. INTRODUCTION
0.1. Mise en contexte
Le domaine scientifique, plus précisément celui de la
recherche, reste un domaine où l’esprit de complémentarité, de
reformulation et celui de critique se succèdent. Ainsi, il nous a paru
juste de chercher si notre préoccupation n’aurait pas déjà fait l’objet
d’un travail scientifique allant dans le même sens.

Certes, la question portant sur la notion liée à la pratique de


la comptabilité au sein des pme a déjà été à plusieurs fois reprise au
cœur des préoccupations de certains auteurs. Il importe de les passer
en revue afin de marquer l’originalité de notre étude et en quoi elle se
démarque de celles de nos prédécesseurs.

Nous citons notamment les travaux de :

 MUYISA KATUKA Théophile (2018), qui a parlé de « Pratique de


la comptabilité au sein des PME de la Commune Mulekera, en
Ville de Beni ». Cette étude a pour objet de dresser un état des
lieux de la pratique comptable au sein des pme de la commune
Mulekera en ville de Beni (Université Chrétienne Bilingue du
Congo).

 MAYOLA (2021), qui a parlé de « L’importance de la comptabilité


comme un outil efficace pour le développement des PME de la
ville de Matadi ». Avec comme objectifs de sensibiliser les
dirigeants des pme sur l’importance de la comptabilité et montrer
les avantages, pour les pme, d’exercer de manière rationnelle les
pratiques comptables (Institut Supérieur de Commerce).

 KAMAVUAKO DIWAVOVA Justin et MAYIMBI EKULI NGOKANA


Patrick (2O21), qui ont parlé sur « Les difficultés rencontrées par
les pme lors de la mutation comptable PCGC/OHADA : Etude
exploratoire des pme congolaises ». Cette communication a pour
objectif d’appréhender les difficultés rencontrées par les PME
congolaises à l’aube de la mutation PCGC-OHADA et les facteurs
qui les causent.

 LASSOUED Kaïs et ABDELMOULA Inès (2010) se sont quant à


eux appesantis sur « Les déterminants des systèmes
d’information comptables dans les pme tunisiennes ». Deux
objectifs fondamentaux sont attachés à cette problématique de
recherche : Le premier consiste à décrire les pratiques
comptables des PME tunisiennes à partir de certaines
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caractéristiques relatives aux systèmes d’informations


comptables (SICs). Le second cherche à identifier les
déterminants des SICs en analysant les facteurs de contingence
d’ordre structurel ou comportemental susceptibles d’influencer
ces systèmes.

 LUFUMA MALEBO Jojo, KAMAVUAKO DIWAVOVA Justin et


LELO NKAMBU KIEZI Matthieu (2020), qui ont mené des
recherches sur les « Facteurs contingents de l’adoption des outils
de pilotage de la performance des petites et moyennes entreprises
: Cas des PME Congolaises de la Ville de Matadi ». L’objectif de
ce travail était de décrire les caractéristiques des propriétaires
dirigeants et des entreprises enquêtées, vérifier le lien existant
entre les caractéristiques du propriétaire dirigeant et l’utilisation
des outils de gestion, vérifier s'il existe une relation probable
entre les caractéristiques de l’entreprise et l’utilisation des outils
de gestion, et vérifier si l’adoption d’utilisation des outils de
gestion explique la performance organisationnelle des pme.

De ce qui précède, il se dégage que tous ces auteurs ont examiné des
questions qui peuvent paraître similaires à notre sujet de recherche.
D’où, au-delà de ce qui a déjà été fait, notre étude se démarque de nos
prédécesseurs dans ce sens qu’elle analyse de façon intrinsèque le
rapport entre la tenue comptabilité et l’épanouissement des entités
(pme) qui les tiennent en vue de proposer un modèle unique de la
tenue de la comptabilité pour ces pme.

0.2. Problématique

En ce 21ème siècle, l’importance des pme dans le processus de


développement d’un pays n’est plus à démontrer. D’après des
estimations mondiales de la contribution des PME au produit intérieur
brut (PIB), ce secteur, entreprises formelles et informelles confondues,
représente 60 à 70 pourcents du PIB1. Dans la majorité des économies
du monde, le secteur privé a gagné du terrain par rapport au secteur
public. Le grand segment du secteur privé étant constitué de petites et
moyennes entreprises Hamdi et Omri : 2012, p3, il en résulte alors
que les économies de beaucoup de pays reposent essentiellement sur
les pme.

Malgré cela, les entreprises africaines enregistrent en


permanence des résultats économiques et financiers décevants
Djimnadjingar : 2012, p5. Botchew (2002) cité par Djimnadjingar
1
M. Ayyagari, T. Beck et A. Demirgüç-Kunt : Small & medium enterprises across the globe : A new database, document de
travail de recherche de la Banque mondiale sur les politiques no 3127 (Washington, DC, 2003).
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2012, p5 précise que la crise économique sur le continent africain a


été aggravée par le népotisme et la corruption. À ce sujet, Botchew
qualifie la gestion de nombreuses entreprises africaine de chaotique.
Cela voudrait bien dire que le problème de performance des entreprises
africaines, qui sont pour la plupart des petites et moyennes
entreprises (pme), est essentiellement une question de gestion.

La République Démocratique du Congo en sigle RDC n’est pas


épargnée. Les pme y constituent actuellement une partie importante
du secteur privé susceptible de promouvoir le développement d’une
classe moyenne locale. Selon les études de Nkenda et al. (2007),
corroborées par les statistiques de l’ins (2005 et 2014), le secteur
informel, qui est essentiellement constitué des pme, emploie près de
90 % des travailleurs congolais.

Etant donné leur importance dans l’économie, les pme


congolaises devraient bénéficier d’une bonne gestion afin de bien jouer
le rôle qui leur est reconnu. Cette bonne gestion passe
immanquablement par une gestion comptable adéquate.

La comptabilité dans les pme doit être particulièrement


efficace pour permettre à ces organisations de produire des résultats
économiques et sociaux probants ainsi que des perspectives
d’évaluation.

La comptabilité vient donc renforcer le système d’information


globale de l’entreprise, puisque les dirigeants des pme sont appelés à
prendre un certain nombre de décisions assurant la bonne marche, la
survie et la continuité de leurs activités.2

Ceci étant, la plupart des pme congolaises particulières


matadiennes éprouvent une retenue en matière de la tenue de la
comptabilité suite à plusieurs raisons les démotivant. Selon une
observation directe de l’auteur, les pme/pmi de la ville portuaire sont
généralement dirigées par les propriétaires et qu’ils sont pris par
l’exploitation du matin au matin, ont des compétences réduites en
matière de la comptabilité. Une situation laisse à croire que la pratique
de la comptabilité rencontre de sérieux problèmes empêchant voire
l’épanouissement des activités.

Dans cette logique, LASSOUED Kaïs et ABDELMOULA Inès


2010, P2 soulignent que les chercheurs en sciences comptables
s’intéressent assez peu aux sociétés fermées qui sont la plupart du
temps de petites tailles. Ce manque d’intérêt est dû, en partie, au
2
MAYOLA, l’importance de la comptabilité comme un outil efficace pour le développement des PME de
la ville de Matadi, G3 ISC, 2016, p2
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préjugé selon lequel les entreprises de petite dimension produisent des


données comptables rudimentaires uniquement utiles pour rendre
compte aux autorités fiscales.

Dans son travail sur « l’importance de la comptabilité comme


un outil efficace pour le développement des PME de la ville de Matadi »,
sur un échantillon de 50 pme de la ville de Matadi, MAYOLA 2021, P3
déduit que 22 soit 44% tiennent la comptabilité contre 28 soit 56% ne
tiennent pas la comptabilité.

Eu égard à ce qui précède, nous nous faisons l’obligation


d’apprécier la pratique de la comptabilité comme pilier pour le
développement des pme de la ville de Matadi.

De ce fait, nous chercherons à répondre aux questions


suivantes :

 La pratique de la comptabilité est-elle un pilier pour le


développement des PME de la ville de Matadi ?

 Quels sont les facteurs inhibant la bonne tenue de la


comptabilité par les PME de la ville de Matadi ?

 Quelles des solutions permettant aux PME de la ville de Matadi


de bien tenir la comptabilité ?

Telles sont les questions auxquelles nous répondront tout au


long de notre étude.

0.3. Objectifs

Nous présentons l’objectif général ainsi que les objectifs


spécifiques poursuivis dans ce travail scientifique.
0.3.1. Objectif général
Dans la présente étude, l’objectif général poursuivi est
d’expliquer la pratique de la comptabilité comme pilier pour le
développement des pme de la ville de Matadi.

0.3.2. Objectifs spécifiques


De manière spécifique ce travail scientifique poursuit les
objectifs suivants :

 Présenter la comptabilité comme pilier pour le développement des


PME de la ville de Matadi ;
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 Identifier les facteurs inhibant la bonne tenue de la comptabilité


par les PME de la ville de Matadi ;
 Proposer un modèle de comptabilité adéquat pour les PME de la
ville de Matadi.

0.4. Hypothèses

L’hypothèse est une supposition en attente de confirmation


ou d’infirmation. Elle tente d’expliquer un groupe de faits ou de prévoir
l’apparition de faits nouveaux3.

Au regard des interrogations qui guident notre étude, en


attentant le résultat de notre enquête, nous retenons comme
hypothèses que :

 La comptabilité serait un pilier pour le développement des PME


de la ville de Matadi, car elle est l’outil de gestion par excellence.
Sans elle, les pme de la ville de Matadi évalueraient aveuglement
leur situation patrimoniale. D’où, il y aura ignorance des coûts
réels des transactions effectuées, la fraude, les détournements,
les surfacturations, etc.

 Les facteurs inhibant la bonne tenue de la comptabilité par les


PME de la ville de Matadi seraient : le caractère informel de
certaines pme, l’ignorance de l’utilité de la comptabilité par les
dirigeants, l’insuffisance d’information et de ressources pour la
mise en place d’un service comptable, la mauvaise foi dans le but
de procéder à des manœuvres frauduleuses.

 Les PME de la ville de Matadi devraient utiliser un modèle de


comptabilité leur permettant d’enregistrer toutes les opérations
liées à leurs secteurs d’activités sans complications afin de porter
des jugements rationnels pour leur développement.

0.5. Motivations et intérêts du sujets


0.5.1. Motivations

Nous sommes sans ignorer que le choix d’un sujet de


recherche est fonction d’un constat, d’une préoccupation, d’une
curiosité de connaître un fait ou un phénomène qui se passe dans un
groupe, dans une société, ou même dans la communauté à laquelle on
vit.
3
TETIKA KI-PUATI. J, notes de cours des méthodes de recherche en sciences sociales, inédit, G2 Faseg
Ulimat, 2021-2022, p5.
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Notre motivation d’investiguer sur ce domaine est dictée par le


fait que la majeure partie des PME de la ville de Matadi ne se donne
pas à la pratique de la comptabilité. Aussi, bien que d’autres
pratiquent la 0comptabilité, un problème de développement se fait
constater dans la plupart d’entre elles.

0.5.2. Intérêts du sujet

Sur le plan personnel, cette étude nous permet d’approfondir


nos connaissances sur notre domaine de recherche et à mettre en
valeur les notions apprises durant notre cursus académique.

Sur le plan académique, cette étude nous permet de répondre


aux exigences académiques demandant à tout étudiant finaliste du
premier cycle d’élaborer et présenter un travail de fin de cycle.

Sur le plan scientifique, cette étude constitue un référentiel


pour d’autres et des futurs chercheurs qui voudront mener des
recherches dans ce même domaine.

Sur le plan social, cette étude fournit des renseignements


importants pour la société, permettant aux PME de la ville de Matadi
de se développer.

0.6. Techniques et Méthodes


0.6.1. Techniques
Généralement, on définit la technique comme un instrument
(outil) destiné à la recherche aux fins de la collecter des données, de
leur sélection, de leur traitement, de leur dépouillement (analyse)4.
Pour notre travail scientifique, nous avons utilisé les
techniques suivantes :
 Technique documentaire : elle nous a permis de consulter les
ouvrages ; les travaux scientifiques ; les notes de cours, et autres
documents nécessaires à notre thème d’étude.

 Technique du questionnaire : elle nous a servi de monter une


série des questions dans le but de collecter les informations.

4
NZENZA TOTO.S, notes de cours d’initiation à la recherche scientifique, inédit, G1 Ulimat, 2020-2021, p46.
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0.6.2. Méthodes
0.7. Délimitation du travail
En vue de ne pas naviguer à vue, nous avons tenté de
circonscrire le sujet dans le temps et dans l’espace.
La ville de Matadi sera notre champ d’étude et plus
précisément dans le secteur des PME. Quant à la période, elle s’étale
de 2018 à 2021.
0.8. Subdivision du travail
Hormis l’introduction et la conclusion, notre travail comporte
en substance trois (3) chapitres : le premier s’attarde sur la revue de la
littérature, le deuxième est axé sur la présentation de la ville de
Matadi, et le troisième….

Chapitre premier : REVUE DE LA LITTERATURE

Ce chapitre s’articule autour trois (3) sections, la première est


axée sur les notions générales de la comptabilité ; la deuxième porte
sur les notions générales des pme ; et la troisième se penche sur le
développement des entreprises.
Section 1 : Notions générales sur la comptabilité
1.1. Définitions de la comptabilité

Il n’existe pas une définition de la comptabilité qui puisse être


universelle et unique ; chaque praticien essaie de la définir de sa
manière.

Pour Freddy MUTATAYI, la comptabilité est un système de


recueil, de traitement, de contrôle et d’exploitation de l’information
économico-financière5.
Pour APOTHELOZ et STETTLER, la comptabilité est la
collecte, l’interprétation et le traitement des informations relatives aux
flux réels et financiers, mesurables en terme monétaires, qui entrent,

5
MUTATAYI MUBENGAYI. F, Comptabilité Financière, Editions Feu Torrent, Kinshasa, sd, p22.
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circulent et restent en suspens ou sortent d’une unité économique


particulière comme un ménage, une entreprise, etc.6
Ainsi, la comptabilité est définie comme étant la science des
comptes qui a pour but d’organiser les écritures par le choix judicieux
de livres et des comptes nécessaires (aspect art) afin d’en suivre
facilement les opérations et d’en présenter les résultats (aspect
technique)7.
1.2. Approche historique de la comptabilité8

La comptabilité nous est venue de Babylone (vers 2 000 avant


Jésus-Christ), de l’Egypte (2 800 Avant Jésus-Christ), des hébreux
(vers 900 avant Jésus-Christ), de la Grèce plus ou moins avant Jésus-
Christ et de Rome. A cette époque, elle consistait à la tenue d’un
compte unique de caisse où chaque opération fut enregistrée soit en
recettes soit en dépenses.
Cette comptabilité ne permettait pas l’établissement de la
balance de vérification et ne fournissait pas des renseignements
complets sur la situation interne de l’entreprise.
L’expansion des échanges commerciaux et le développement
de la pratique du crédit au Moyen-âge due au progrès économique en
Europe fut à la base d’une nouvelle méthode d’enregistrement des
opérations économico-financières appelée « la comptabilité en partie
double ».
Elle est l’œuvre d’un certain moine italien, le mathématicien
Luca Bartolomé PACIOLI. Sa méthode consiste à enregistrer chaque
opération économique ou commerciale par une double écriture qui
permet de suivre les changements, les variations, les modifications de
la forme d’une valeur.
1.3. Importance de la comptabilité

L’importance de la comptabilité dans l’économie moderne a


fort évolué dans le temps ; appliquée à l’entreprise, la comptabilité
était jusqu’il y a quelques années, présentés comme un moyen de :
 Traduire et l’interpréter sa structure en décrivant l’origine des
ressources et leurs emplois ;

6
APOTHELOZ. B et STETTLER. A, Maitriser l’information comptable, volume 1, théories des comptes, éditions
presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 1998, p1.
7
TSHITE TSHITSHI. J, Notes de cours de comptabilité générale selon les normes comptables SYSCOHADA, Inédit,
Licence 1 Eco-Po Lubumbashi, 2018-2019, p1.
8
BITEMO MPUANGA E., Notes de cours d’organisation comptable, G3 Comptabilité, ISC/Matadi, 2013 – 2014, p3
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 Traduire et d’interpréter les mouvements de substances et de


valeur qui ont affecté cette structure entre le début et la fin d’une
période déterminer.

La comptabilité étant la science des comptes, possède les


rôles ci-après :
 L’enregistrement des faits comptables ;
 Le traitement des informations financières ;
 La diffusion des informations financières ;
 La présentation des flux entrants et sortant susceptibles
d’améliorer la situation patrimoniale de l’entreprise ;
 Le dégagement du résultat de l’exercice comptable.

C’est ainsi qu’elle a pour buts de :


 Constater et de suivre dans ses variations la valeur des biens
dont dispose l’entreprise ;
 Déterminer et suivre la situation des tiers avec lesquels elle est
en relation ;
 Faire connaitre le résultat des opérations qu’elle effectue, ainsi
les éléments qui le constituent.

Outre ceci, la comptabilité constitue un moyen :


 D’information pour les tiers au crédit ou à l’épargne des quels il
est fait appel ;
 De preuve de toutes les opérations effectuées et de justification
du résultat obtenu car, elle permet au chef d’entreprise de
remplir les obligations légales et fiscales qui sont imposées et de
justifier les déclarations qu’il doit faire ;
 C’est un organe de gestion et de contrôle qui à sa place non
seulement dans les entreprises commerciales, mais encore dans
les organismes dont l’activité n’a pas de but lucratif.

La comptabilité synthétise arithmétiquement les résultats


économiques attribuables9 :
 D’une part à l’influence des forces extérieurs (favorables ou
défavorables à l’entreprise) ;
 D’autre part aux décisions et actions des dirigeants.

1.4. Objectif de la comptabilité10


La tenue de la comptabilité adoptée à chaque genre
d’entreprise est une tradition qui remonte loin dans la pensée. :
 Elle permet d’établir à tout moment la situation financière de
l’entreprise ;
9
LOCHAD J., Comprendre la comptabilité, éditions Pierre Dubois, Paris, 1980, p83
10
KALU MAMBWENI J.C., Notes de cours de Gestion Financière, G3 ISC, Kinshasa, 2008-2009, p18
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 Elle permet d’analyser les conditions d’exploitation en vue de


réduire ou supprimer les coûts de l’entreprise et d’améliorer les
diverses sources de bénéfice ;
 Elle fournit le bien fondé des décisions à prendre ;
 Elle donne la position de l’entreprise vis-à-vis des tiers ;
 Elle permet de satisfaire aux obligations légales et fiscales.

1.5. Classification des comptabilités


Les principaux types de la comptabilité sont :
 Comptabilité en partie simple et comptabilité en partie double ;
 Comptabilité générale et comptabilité analytique ;
 Comptabilité privée et comptabilité publique ;
 Comptabilité sectorielle, comptabilité nationale et internationale.

1.5.1. Comptabilité en partie simple et en partie double


La comptabilité en partie double est une comptabilité qui
enregistre tout mouvement par une écriture qui débite au moins un
compte et qui crédite aussi au moins un compte, elle établit une
équivalence entre ce qui est porté au crédit et ce qui est porté au débit
des différentes affectés par cette écriture.

La comptabilité en partie simple est celle qui présente les


recettes, les dépenses et les soldes de trésorerie d’un agent
économique sans se soucier de la situation des dettes et des
créances…

La comptabilité en partie simple et la comptabilité en partie


double n’est pas à confondre avec la comptabilité de caisse et la
comptabilité d’engagement qui sont des principes comptables.

1.5.2. Comptabilité générale et comptabilité analytique


La comptabilité générale ou financière est celle qui informe
sur la situation économique de l’agent économique. Elle utilise la
technique de la partie double et sa tenue est obligatoire. Elle peut être
forment réglementée et contrôle selon les législations nationales.

La comptabilité analytique est une comptabilité qui cherche à


déterminer le coût de revient des produits et des services que vend
l’agent économique. Elle n’est pas obligatoire.

1.5.3. Comptabilité privée et comptabilité publique


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La comptabilité privée est celle tenue par les agents


économiques privés elle est aussi appelée la comptabilité d’entreprise
tandis que la comptabilité publique est celle tenue par les agents
économiques publiques tels que le pouvoir central, les provinces, les
Entités territoriales décentralisées… Elle est aussi appelée la
comptabilité de l’Etat.

1.5.4. Comptabilité sectorielle, comptabilité nationale et


comptabilité internationale
La comptabilité sectorielle est celle qui concerne une branche
d’activité donné. La comptabilité nationale concerne la présentation de
l’information financière relative aux agrégats macroéconomiques d’une
nation, telles que la valeur ajoutée, la protection nationale, la
consommation nationale, etc.la comptabilité internationale est
ensemble des normes comptables applicables au niveau international,
tel que les normes IAS/IFRS.

Section 2 : Notions générales sur les PME


2.1. Notions et définitions
Les PME se définissent comme des entreprises indépendantes
qui comptent un nombre de salariés limité. Ce nombre varie selon les
systèmes statistiques nationaux. Le plafond le plus fréquent est de 250
salariés, notamment dans l’Union Européenne.
Cependant, certaines payses fixent la limite à 200 salariés, et
les Etats-Unis quant à eux considèrent que les pme comprennent
toutes les entreprises de moins de 500 salariés. Les petites entreprises
sont généralement celles qui emploient moins de 50 salariés, et les
micro-entreprises comptent au maximum 10, parfois 5. On les définit
également par leurs actifs financiers : dans l’union Européenne, les
pme sont celles dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas EUR40
millions11.
Selon la banque mondiale, les PME sont des entreprises
engagées dans les activités comportant les difficultés d’accès sous la
forme d’infrastructures et de ressources humaines et qui n’ont pas
d’accès aux crédits des institutions financières.
Toutefois, il n'existe pas une définition officielle et harmonisée
de la PME en RDC, qui permettrait son identification et sa
11
www.google.com/
OrganisationdeCoopérationetdeDéveloppementEconomique,Syntheses;Lespetitesetmoyennesentreprises:force
lovale,actionmondial,juin2000
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reconnaissance par l'environnement et qui pourrait servir de base pour


des politiques et des stratégies nationales et régionales, ainsi que pour
des partenariats. Les définitions officieuses actuelles sont incomplètes
ou trop larges et manquent d'harmonisation. En effet plusieurs textes
législatifs proposent des définitions de la PME :
 La loi n° 73-011 du 5 janvier 1973 portant création de L'Office de
Promotion des Petites et Moyennes Entreprise congolaises
(OPEC) entend par petites et moyennes entreprises (PME) ; « les
entreprises agricoles, commerciales, industrielles et des services
qui sont la propriété des personnes physiques de nationalité
congolaise ou des sociétés au capital détenu en majorité par des
personnes physiques ou morales de nationalité congolaise dans
lesquelles toutes les fonctions de gestion c'est-à-dire
administration, finance, production, commercialisation,
approvisionnement sont exercées par le chef de la PME.»12

Cette définition est générale, met surtout l'accent sur la


nationalité des propriétaires et sur l'aspect de la concentration de la
gestion au niveau du chef d`entreprise. En adoptant une telle
définition, qui exclut la PME détenue par les étrangers, le législateur
veut probablement que le secteur des PME soit uniquement réservé
aux nationaux.

 Le décret-loi n° 086 du 10 juillet 1998, portant régime fiscal


applicable aux PME en matière d'impôt sur les revenus
professionnels et d'impôts sur le chiffre d'affaires à l'intérieur,
définit la PME comme toute entreprise quel que soit sa forme
juridique, qui emploie un personnel de moins de 200 personnes
et dont la valeur totale du bilan ne dépasse pas 448 millions de
francs Congolais.13

Cette définition, qui repose sur des critères des critères bien
définis, vient remédier au caractère sommaire et inapproprié de la
première définition. Elle ouvre les portes du secteur des pme aux
étrangers.
2.2. Caractéristiques des PME14
Les PME congolaises sont caractérisées par :

12
Ordonnance-loi n° 73-011 du 5 janvier 1973 portant création de L'Office de Promotion des Petites et Moyennes
Entreprise congolaises (OPEC)
13
Le décret-loi n° 086 du 10 juillet 1998, portant régime fiscal applicable aux PME en matière d'impôt sur les
revenus professionnels et d'impôts sur le chiffre d'affaires
14
www.memoireonline.com/ProblematiquedefinancementdesPMEparlesinstitutionsfinanciere , consulté le à
P a g e | 13

 Une gestion personnalisée confiée le plus souvent à une seule


personne, le responsable de l’entreprise assurant toutes les
fonctions qui sont généralement assurées dans la grande
entreprise par des personnes distinctes ;
 Un patrimoine de l’entreprise qui n’est pas souvent distinct de
celui de l’exploitant ;
 Absence de comptabilité ou la tenue d’une comptabilité
élémentaire.
2.3. Types des PME en RDC
Nous avons deux types des PME en RDC, qui sont :
2.3.1. Les PME du secteur formel
En RDC, il est très difficile de faire une distinction entre
entreprise structurée et non structurée, formelle et non formelle en ce
sens que toutes les entreprises évoluent dans les mêmes branches
économiques. La seule différence est que pour les PME formelles la
comptabilité est solide, il y a souvent un contrôle du pouvoir public.
Elles sont officiellement reconnues par le régime fiscal et
l’administration du pays.
Celles œuvrant dans l’économie structurée ou PME formelles,
groupées dans la plupart au sein de l’OPEC (office de promotion des
pme congolaises).
Selon le Centre d’Action pour Dirigeants et Cadres
d’Entreprises Chrétiennes en sigle CADICEC, les pme formelles sont
des entreprises dont l’activité exige un minimum d’organisation et un
personnel formé.
2.3.2. Les PME du secteur informel
Celles œuvrant dans le secteur non structuré de l’économie
ou pme informelles. Ce sont des acticités productrices des biens
matériels ou immatériels, qui s’exercent hors les normes légales : par
définitions, les entreprises du secteur informel ne sont pas déclarées et
ne déclarent pas leur main-d’œuvre. Elles sont donc illégales parce
qu’elles ne respectent pas les règles de leur existence et de leur
fonctionnement.
La PME de ce secteur exerce des activités économiques
spontanées échappant en grande partie au contrôle de
l’administration, suivant des obligations légales non recensées dans les
statistiques nouvelles, bénéficiant rarement des activités
P a g e | 14

promotionnelles de l’Etat. La majorité des pme congolaises évoluent


dans ce secteur.
Le secteur informel en RDC occupe à l’heure actuelle 25% de
la population active. Le reste de cette population active, soit 75% se
réfugient dans d’autres activités parmi lesquelles, les activités agricoles
d’autosuffisance.
Le secteur informel comprend les activités ci-après :
 Les petites ou très petites entreprises qui fonctionnent sur un
modèle des activités modernes : les activités de restauration, de
réparation, de transformation, …
 Les activités spécifiques commerciales : petites boutiques, petits
vendeurs, coiffeurs, porteurs, etc.
 Les activités de menus services : laveur de voitures, cireurs,
coiffeurs, porteurs, …
 Les activités de type traditionnel, culturel, spirituel ou
psychologique : pétrisseurs, féticheurs, marabouts, pasteurs,
charlatans, …
Un grand nombre de demandeurs d’emploi transitent par ce
secteur salarié. Ils ne peuvent accepter de quitter ce secteur pour
l’emploi salarié que si les salaires proposés dans le secteur salarié sont
nettement supérieurs aux revenus retirés dans les activités
informelles.
2.4. Le dirigeant de la PME
Dans bien des cas, le dirigeant de la pme est son initiateur.
C’est dans le souci de pérenniser son œuvre qu’il prend souvent seule
la direction de son entreprise. Pour arriver à bon port, il est exigé à
l’entrepreneur un certain nombre de qualité à savoir : la probité, la
maitrise de soi, le goût de risque, la large compréhension, etc.
2.5. La taille de la PME
En RDC, la taille de l’entreprise est déterminée par l’effectif
des employés et le chiffre d’affaires. En effet, le tableau ci-dessous,
nous éclaire quant à ce.
Tableau n°1 : Taille de la PME
Catégories
Critères Microentreprise Petite entreprise Moyenne entreprise
Nombre
1à5 6 à 50 51 à 200
d’employés
P a g e | 15

Chiffre d’affaires
1 à 10 000 10 001 à 60 000 60 001 à 400 000
en USD
Type de Système minimal
Système allégé Système normal
comptabilité de trésorerie
Source : Tableau conçu à partir des données de la charte de pme de mars 2006

Dans ce tableau, il ressort clairement que toute entreprise qui


engage jusqu’à 200 travailleurs et dont le chiffre d’affaires ne peut pas
dépasser 400 000 USD se trouve bel et bien dans la catégorie des pme.
2.6. L’organisation et gestion des PME
2.6.1. L’organisation des PME
Souvent, les Petites et Moyennes Entreprises ne disposent pas
d’une bonne organisation administrative dans la mesure où l’essentiel
des tâches de gestion sont assurées par le responsable lui-même ou
par ses proches.
2.6.2. Gestion des PME
La création, la survie et la croissance des Petites et Moyennes
Entreprises sont intimement liées à l’esprit d’entreprise de leurs
promoteurs. Les PME posent beaucoup de problèmes concernant la
gestion parce que toues les tâches stratégiques restent concentrées
auprès du chef de l’entreprise. Certaines sont ouvertes à la
décentralisation mais le pouvoir décisionnel revient au seul chef
d’entreprise.
2.7. Rôles des PME

Les PME sont des entités importantes pour le développement


économique et social des pays, car elles permettent la résolution des
problèmes fondamentaux de la population.
En RD Congo, c’est depuis les années 70 que la PME apparait
comme un vecteur essentiel de croissance économique et comme un
relais indispensable de la grande unité15. Sur base d’une étude
documentaire étendue, le rapport de l’observation intitulée « Les PME
en Europe en 2003 » affirme que les pme sont les moteurs de la
croissance économique16. Ce rôle moteur peut être mieux compris au
travers des impacts extérieurs qu’ont les PME sur l’économie dans son
ensemble.

15
MAKUNZA KEKE E., la performance des entreprises Africaines : problèmes et stratégies de pme en RDC, Pulaval,
2001, p84
16
www.Cases.Public.Lu./fr/publications
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2.7.1. Rôle économique de PME


2.7.1.1. Augmentation de la consommation des ressources locales
Les PME sont aptes à utiliser les ressources locales. Suite à la
faiblesse de leurs investissements, elles éprouvent des difficultés pour
importer les matières qui nécessitent beaucoup de devise et formalités.
Pour pallier à cela, elles se tournent vers des sources intérieures
d’approvisionnement contribuant ainsi à réduire la dépendance à
l’égard des importations et à accroître le marché intérieur.
2.7.1.2. Création des foyers de richesses
L’existence et/ou la promotion des pme constitue pour l’Etat
une source importante de mobilisation de recettes publiques par le
biais de la fiscalité. Elle facilite également la mobilisation de l’épargne
privé.
2.7.1.3. Intégration industrielle et innovation technologique
Les pme dans leur vision pmi constituent à l’essor de
l’industrie et de l’innovation technologique. Elles sont des vecteurs de
diffusion des connaissances, lesquelles deviennent ainsi accessibles et
peuvent être commercialisées par la grande entreprise au travers de
transferts de technologie ou d’acquisition.
Elles occupent aussi une place prépondérante dans la
fabrication des pièces et des composantes pour la grande entreprise en
raison de la spécialisation de leur compétence et de leur coût de
production.
2.7.1.4. Augmentation de la concurrence et la diversité sur le marché
Les PME par leurs innovations, amènent des nouveaux
produits adaptés aux besoins des consommateurs sur le marché. Ce
qui crée une concurrence avec les anciens produits et amène une
diversité sur le marché. Cette situation amène les entreprises
existantes à améliorer la qualité de leur produit ainsi que leur
productivité en fin de rester compétitives sur le marché. Ce qui
implique une augmentation du PIB.
2.7.2. Rôle social des PME
2.7.2.1. Création d’emplois et lutte contre le chômage
Les PME constituent la catégorie d’entreprises longtemps
marginalisées pourtant créatrices de richesses et d’emplois. D’ailleurs,
P a g e | 17

elles contribuent largement à la lutte contre la pauvreté et constitue


80% de l’économie formelle de la RDC17.
En RDC, le secteur de PME représente plus de 90% du
marché de l’emploi ; il est relativement plus créateur d’emplois er
réduit jusqu’à un certain pourcentage de chômage. La lutte cotre le
chômage constitue la préoccupation des tous les pays en voie de
développement qui souffrent d’un taux de chômage élevé.
La RDC a été victime de pillage des années 90 et 91 et de
retombée de la guerre, c’est ce qui a occasionné la destruction des
unités de production, un départ massif des entrepreneurs, la
fermeture des plusieurs autres entreprises locales. Ce
désinvestissement a conduit au chômage ; c’est dans cet
environnement de dégradation du tissu économique que la population
s’est lancée dans la création des petites unités production entre autres
les PME pour se prendre en charge18.
2.7.2.2. Contribution à la lutte contre la pauvreté
La pauvreté constitue aujourd’hui l’un des facteurs incitatifs
à la création des PME, lesquels s’avère dans une certaine mesure
comme une stratégie de survie. Ainsi à ce sujet, l’effort de PME ne peut
faire l’objet de contestation car, elle arrive tout de même à faire vivre la
population congolaise ne fût-ce que satisfaire les besoins primaires
(besoin alimentaire, besoin vestimentaire, etc.).
2.7.2.3. Contribution à l’apprentissage et à la formation
Les PME constituent en fait un terrain où se forment
beaucoup d’entrepreneurs dans des domaines variés tels que la
gestion, la commercialisation et tant d’autres domaines. Elle s’avère un
lieu propice au développement de l’esprit d’innovation.
En effet, nul ne peut nier le rôle et l’importance de la
PME/PMI dans toutes les économies, car elle contribue à la croissance
et au développement économique, par :
 La création d’emplois ;
 La création de la valeur ajoutée ; et
 La participation à la distribution des revenus.
Les Petites et Moyennes Entreprises congolaises contribuent à
la réduction des inégalités sociales, font vivre les populations surtout
les plus démunies. Elles produisent des biens et offrent des services à
17
FEC, journée de PME de Kinshasa, du 3 au 5 Juillet 2003
18
MUKUNZA KEKE E., op.cit, p93
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des coûts réduits permettant à toutes les couches sociales d’en


bénéficier. Elles valorisent les ressources humaines et les matériels
locaux.
Section 3 : Notions générales sur le développement des PME

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