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Revue Marocaine de Contrôle de Gestion

ISSN : 2028-4098
Volume : No 9 (2021)

L’intelligence économique : quelles pratiques dans les PME marocaines ?

Hanane ROCHDANE
Enseignante chercheure
ENCG–UH2C

Jamila AYEGOU
Enseignante chercheure
FSJES Ain Sebaâ – UH2C

Résumé

Partant du fait que l’Intelligence économique (IE) constitue une démarche au service du
management stratégique de l’entreprise et de sa compétitivité, et vu que cette dernière
constitue un des défis majeurs des entreprises marocaines dans le cadre de la mondialisation,
nous avons déterminé comme objectif d’identifier les pratiques IE au sein des PME
marocaines en mettant l’accent sur celles qui exercent dans le secteur tertiaire.

Ce papier se base alors sur une étude quantitative descriptive permettant de décrire avec
précision ces pratiques en analysant les résultats de l’enquête menée au sein d’un échantillon
de cette catégorie d’entreprises en mettant l’accent sur le triptyque résumant l’IE à savoir : la
protection des informations, la veille et l’influence.

Les résultats de cette recherche montrent que, pour des raisons culturelles et
organisationnelles, les PME marocaines ont, pour une grande partie, beaucoup de mal à
mettre en place une politique de sécurité active par rapport à ses trois composantes, à savoir,
le patrimoine physique, humain et immatériel.
En matière de veille, la quasi majorité des entreprises enquêtées surveillent scrupuleusement :
clients, concurrents et environnement légal ; et négligent en partie d’autres composantes telles
que : environnement économique, les actions du monde associatif et les acteurs
internationaux.
Concernant l’influence et compétitivité, plus de 67% des entreprises disposent des produits de
qualité mais elles risquent à terme de rencontrer des difficultés pour les vendre, alors que 91%
des managers estiment que leurs entreprises ont un bon niveau de compétitivité sans
forcément respecter les jeux d’influence.

Il parait alors que les pratiques IE dans les PME marocaines ne nous permettent pas de parler
de l’IE vu que ses différentes trois composantes ne sont pas encore satisfaites. L’IE y est
encore embryonnaire.

Mots-clés : Intelligence économique, information, innovation, performance, compétitivité.

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Introduction
Dans un environnement en perpétuel changement, l’information est au centre des
préoccupations de l’entreprise. C’est elle qui gouverne le monde marqué, actuellement, par de
nouvelles activités telles que la Nouvelle économie, les TIC, la société de savoir et l’IE.

L’incertitude des événements, la complexité de prise de décision, la montée des avancées


technologiques, l’exacerbation de la concurrence, la guerre et la sécurité économique et la
mondialisation des marchés sont autant de facteurs déterminants pour une gestion
d’information maitrisée et moderne.

Sous ces contraintes, il s’avère important de collecter les informations, de les interpréter et de
les mettre à la disposition des utilisateurs qui en ont besoin. La démarche de l’IE peut y
contribuer allant de l’identification du problème jusqu’à la mise en place des indicateurs
nécessaires à sa résolution. L’IE fournit une compréhension fine de l’environnement de
l’entreprise en utilisant les informations internes et externes auxquelles elle a accès. Cette
compréhension est destinée à aider les responsables à prendre des décisions stratégiques.

Problématique/Démarche

L’objectif en lançant cette étude, est d’identifier les pratiques de l’IE. Les théoriciens du
domaine ont largement puisé dans leur expérience pour nous livrer une méthodologie de mise
en place et d’organisation d’une cellule de l’IE. Cependant, chaque entreprise a ses
spécificités, ses forces et ses faiblesses dans l'application de ses principes. Chacune essaye de
se rapprocher de la structure idéale et de développer des pratiques parfois innovantes.

Notre démarche s’appuie sur une étude quantitative descriptive qui permettra de décrire avec
précision les pratiques de l’IE au sein des PME qui constituent le centre névralgique de
l’économie marocaine en représentant 90% de l’ensemble des entreprises mais qui ne
participent qu’à hauteur de 20% de la valeur ajoutée créée1. Afin de faire face aux enjeux de
la mondialisation, leur compétitivité s’impose et donc elles ont besoin, entre autres, de
nouvelles méthodes de management en plaçant l’innovation au cœur de leurs stratégies « car

1
J.Ayegou & H.Rochdane, (2009)« Les PME marocaines face à la mondialisation : quelles opportunités du
système de franchise ? ». In Actes du colloque international : « La vulnérabilité des TPE et des PME dans un
environnement mondialisé », 11es Journées scientifiques du Réseau Entrepreneuriat, 27, 28 et 29 mai 2009,
INRPME, Trois-Rivières, Canada.
In : www.http://www.entrepreneuriat.auf.org/IMG/pdf/A17C53_FINAL.pdf

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les systèmes de protection légale matérialisés par les accords internationaux ne suffisent plus
pour jouer le rôle de barrières à l’entrée, et la contrefaçon représente une part importante
des échanges à l’échelle mondiale »2.

Afin d’atteindre un tel objectif, nous jugeons utile de traiter deux axes : dans le premier, nous
porterons un regard global sur l’IE en tant que démarche au service du management
stratégique de l’entreprise et de sa compétitivité. Dans le second, nous procéderons à la
description des pratiques de l’IE en analysant les résultats de l’enquête menée au sein d’un
échantillon de PME marocaines exerçant dans le secteur tertiaire.

1. L’IE : une démarche au service du management stratégique de l’entreprise et de


sa compétitivité

Aujourd’hui, être compétitif est synonyme de la capacité d’intégrer la connaissance qui est
devenue l’un des facteurs les plus déterminants dans toute politique. Elle est génératrice
d’informations capables de faciliter le processus de prise de décision et l’élaboration des
stratégies de développement de l’entreprise et de sa compétitivité. D’où, l’importance de
l’information dans l’IE.

1.1. L’IE ou lorsque l’information fait face à la complexité du processus de


décision

Informer c'est fournir des représentations pour résoudre des problèmes ; ces représentations
doivent être adaptées au contexte d'utilisation. L'information est ce qui nous apporte une
connaissance, qui modifie notre vision du monde, qui réduit notre incertitude ; c'est un
renseignement pertinent lorsqu’il obéit à des critères quantitatifs, qualitatifs et temporels.3

Il est à distinguer l’information de la donnée. Cette dernière est faite à l’état brut représentant
des événements, des transactions qui n’ont pas encore été organisés de façon à être compris et
utilisés, tandis que l’information est l’ensemble des données présentées sous une forme
compréhensible et utile pour les êtres humains en particulier pour la prise de décision.

2
C.Lepère & J-C Marcoux, 2011. Small Business intelligence. Edipro, Belgique, p. 63. 168 pages
3
Robert REIX, 2004. Systèmes d'information et management des organisations. Edition : Vulbert, 5ème édition.

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Cette information lorsqu’elle aide à prendre des décisions et sera utile à l’économie devient
une IE. Cela se dégage dans la définition d’Henri Martre : « L’information utile est celle dont
ont besoin les différents niveaux de décision de l’entreprise ou de la collectivité, pour
élaborer et mettre en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à
l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise dans le but d'améliorer sa position dans son
environnement concurrentiel ».4

C’est ce qui va être précisé quelques années après par Christian Harbulot en insistant sur le
fait que l’IE « […]comprend toutes les opérations de surveillance de l’environnement
concurrentiel (protection, veille, influence) et se différencie du renseignement traditionnel
[…]»5. De telles opérations ont pour principal objectif de faire le meilleur choix en termes de
prise de décision qui s’avère complexe.

Ainsi, selon le modèle IMC (Intelligence, Modélisation, Choix) de Simon6, on distingue entre
trois étapes qui montrent la complexité du processus de décision : la première étape est celle
de l’intelligence (comprendre en recueillant toutes les informations possibles sur l’entreprise
et son environnement). La seconde, est celle de modélisation (traitement des informations
recueillies et recherche des solutions par les décideurs). La troisième est celle du choix de la
meilleure solution compte tenu des contraintes. Et une quatrième étape s’ajoute est celle de
contrôle de la mise en œuvre de la décision et des actions correctives en cas de besoin.

Il est certain que l’objectif de l’IE est d’évincer l’erreur surtout que l’information doit faire
face à l’asymétrie et les problèmes de confidentialité. En effet, la fiabilité et la crédibilité de
l’information est un enjeu de taille pour toute entreprise, Edgar Morin affirme dans ce sens
« l’intelligence est l’aptitude à s’aventurer stratégiquement dans l’incertain, l’ambigu,
l’aléatoire en recherchant et utilisant le maximum de certitudes, de précisions,
d’informations. […]»7.

L’IE est alors une démarche organisée au service du management stratégique de l’entreprise
visant à améliorer sa compétitivité par la collecte, le traitement d’information et la diffusion

4
Henri MARTRE, 1994. Rapport du groupe « IE et stratégie des entreprises », février.
5
Christian Harbulot et Éric Delbecque, 2011. « La guerre économique » Edition : PUF.
6
Herbert Simon (1916-2001), Economiste et psychologue américain. Prix Nobel d’économie en 1978.
7
Edgar MORIN et Jean-Louis Le Moigne, 1999, « L’Intelligence de la complexité », Edition : l’Harmattan.

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de connaissances utiles à la maîtrise de son environnement (menaces et opportunités).8 Or, le


succès de ce processus d’aide à la décision exige un certain nombre de conditions.

1.2. Le cycle du renseignement, un outil méthodologique incontournable de l’IE

Les travaux de recherche convergent vers quatre fonctions que l’IE doit remplir et qui fondent
un processus cohérent : 9

1) la maîtrise des connaissances et des savoir-faire que l’IE intervient pour les identifier, les
développer et les protéger.10
2) la détection des menaces et des opportunités dont l’anticipation des premières (sur les
produits, sur les sites d’entreprises, sur l’environnement direct, sur la réglementation et sur
les personnes) permet de réduire les risques d’incertitude, et dont l’usage des seconds,
étant divers (nouveaux savoirs, partenaires et marchés) contribue à la dynamisation des
connaissances de l’entreprise. 11
3) la coordination des acteurs et des activités à travers une démarche collective et concertée
dans le cadre de l’intelligence collective.
4) la mise en œuvre des stratégies d’influence dans toutes ses formes : économique,
environnementale, financière et réglementaire.12 Cette fonction nécessite la maîtrise des
techniques de « guerre de l’information » et des réseaux d’information, l’investissement
dans l’information et sa valorisation.

A cet égard, le processus de l’IE doit comporter un certain nombre de phases indispensables
pour permettre une surveillance efficace et une performance accrue de l’entreprise :

 Phase 1 : Expression des besoins en information


 Phase 2 : Collecte de l’information
 Phase 3 : Traitement de l’information
 Phase 4 : Mémorisation et sécurité de l’information
 Phase 5 : Diffusion de l’information

8
www.IHEDN.fr
9
J-L Levet et R. Paturel, 1996, L’intégration de la démarche d’intelligence économique dans le management
stratégique, Vième conférence internationale de management stratégique, Lille: 13, 14,15 juin.
10
http://www.ieafrique.com/.
11
Guide des bonnes pratiques en matière d’intelligence économique, Ministère d’économie et du budget
français, Mars 2009.
12
Cours Gestion du changement : « Diagnostic organisationnel », Séance 3, HEC, 2009.

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De telles étapes sont décrites autrement dans le cadre du cycle du renseignement qui semble
permettre d’obtenir de l’information dans de bonnes conditions. C’est un outil
méthodologique qui s’avère nécessaire à la transformation de l’information en connaissance
utile à la décision efficace.

Figure 1 : Cycle du renseignement de l’intelligence économique

1- ORIENTATION GENERALE
- Expression des besoins
- Adéquation
besoins/réponses

4- DIFFUSION 2- RECHERCHE
- Destinataires/acteurs Sécurité D’INFORMATION
concernés - Plan de recherche
- Mémoire - Moyens

3- EXPLOITATION
- Vérification
- Traitement
- Analyse
- Synthèse

Source : D’après Intelco. In Ch.Macron & N.Moinet, 2011.


L’intelligence économique. Dunod, 2ème édition, p. 63.

Il s’agit d’un cycle ininterrompu et « plus il tourne, plus l’organisation se donne les moyens
d’être en intelligence avec son environnement »13.

Nous pouvons déduire alors que le niveau d’intelligence économique varie d’une entreprise à
une autre vu que la mise en pratique de ces phases peut dégager des différences même si elles
demeurent les mêmes.

Bref, à traves ce survol théorique sur l’IE, nous mettrons l’accent sur les opérations de
surveillance de l’environnement concurrentiel susmentionnées, qui constituent des étapes
incontournables pour le développement de la compétitivité des entreprises.

13
Ch.Macron & N.Moinet, 2011. L’intelligence économique. Dunod, 2 ème édition, p. 62.

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1.3. L’IE : trois étapes à réussir pour garantir la compétitivité des entreprises

L’IE est résumé, selon les spécialistes, en un triptyque : veille, protection des informations et
influence.

La Veille : L’entreprise est appelée à rechercher l’information pertinente pour préparer au


mieux ses décisions stratégiques et non à recourir aux seules informations qui limitent ses
actions à l’atteinte d’un objectif fixé. Un système de veille s’impose en mettant en place une
structure spécifique, une cellule de veille, selon la taille de l’entreprise, le secteur d’activité,
sa culture, ses moyens et sa stratégie. Certes la veille peut être axée sur l’un de ses quatre
types à savoir la veille technologique, concurrentielle, commerciale et environnementale, mais
pour réaliser une bonne veille, il s’avère nécessaire de procéder régulièrement à des audits sur
la performance du système mis en place.14

Or, la mission de la cellule de veille ne se limite pas à la collecte des informations, à leur
traitement, et à leur diffusion mais aussi à la protection des informations utiles à l’entreprise
lui permettant d’assurer une compétitivité dans un environnement concurrentiel.

La Protection des informations : Il s’agit de préserver le patrimoine informationnel de


l’entreprise en mettant en place des procédures et en menant des actions contre la fuite des
informations sensibles, celles à caractère financier et technologique (R&D, brevets…), celles
liées au savoir-faire de l’entreprise, à ses projets, aux méthodes de fabrication et de
distribution, à la situation de trésorerie…etc. De telles actions peuvent se pencher sur
l’identification de cette catégorie d’informations, sur l’analyse des risques (pertes de parts de
marché, pertes financières, contrefaçon…) et sur la mise en place des procédés de protection
de l’information et des systèmes d’information.15 L’objectif étant alors d’acquérir et de
conserver un avantage concurrentiel.

L’Influence : Si la recherche et la sécurisation de l’information constituent des pôles


essentiels de l’IE, sa diffusion en est un autre. Il s’agit de propager une information ou des
normes de comportement et d’interprétation, en interne et/ou en externe, qui favorisent la
stratégie de l’entreprise. Pour ce, l’entreprise est appelée à identifier la cible à influencer avec

14
Laurent Hermel, 2010. Maitriser et pratiquer…Veille stratégique et intelligence économique. Editions Afnor.
102 pages.
15
http://www.eurocrise.com/intelligence-economique/ie/protection-de-linformation.html

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une certaine maturité permettant de changer son paradigme de pensée et sa perception des
réalités. Ce qui exige une nouvelle façon de penser la communication en se basant sur
d’autres champs cognitifs, en particulier dans la sphère des sciences humaines.16 La
communication d’influence est considérée ainsi comme l’outil permettant de développer la
stratégie d’influence de l’entreprise.

Bref, l’IE est l’une des activités nouvelles, tout comme la Nouvelle économie, vers lesquelles
le monde s’oriente de plus en plus. Si, à l’échelle internationale, l’IE s’avère plus réservée aux
grandes entreprises, les PME ont commencé à découvrir cette nouvelle culture afin de
protéger leur patrimoine. D’où, son implémentation dans les PME marocaines nous interpelle.

2. L’IE dans les PME marocaines : des pratiques embryonnaires


2.1. A la recherche de véritables instruments

Le Maroc cherche à se doter de véritables instruments en matière d’IE et de Veille stratégique


(VS). La dernière en date a été, la publication en 2013, de la «feuille de route pour une
démarche nationale d’intelligence économique»17. Le document a été élaboré par
l’Association marocaine d’intelligence économique (AMIE) et se décline en série de
propositions, seize au total (voire annexe 1), qui visent à permettre au Maroc de réussir la
mise en place de ce mécanisme important en matière de renforcement de compétitivité.

Bien que les préconisations de cette feuille de route soient simples, opérationnelles et peu
consommatrices de budget, «elles impliquent un effort substantiel pour l’État et le secteur
privé en matière de conduite du changement et de capacité d’appréhender et d’évaluer
l’environnement extérieur »18.

La lecture des seize propositions retenues dans cette feuille de route nous permet de déduire
que plusieurs dimensions sont prises en considération (Nationale et internationale, le secteur
privé et le secteur public, les différents acteurs économiques, les grandes entreprises et les
PME…).

16
Alain Juillet et Bruno Racouchot, 2012. « L’influence, le noble art de l’intelligence
économique ». Communication et organisation, n° 42, pp : 161-174.
17
AMIE Centre, « feuille de route Pour une démarche nationale d’Intelligence économique ».
http://amiecenter.org 37 pages. Présentée le 24 juin 2013 à Casablanca.
18
L’intelligence économique à la portée du Maroc, 2 juillet 2013. http://www.leseco.ma/

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Par rapport à ces dernières, la proposition 10 consiste à « effectuer un diagnostic des


pratiques liées à l’intelligence économique au sein des PME marocaines afin d’orienter les
futures actions de formation et d’accompagnement ». D’où, l’idée de faire une enquête auprès
de cette catégorie d’entreprises pour y décrire les pratiques d’IE.

2.2. Enquête auprès des PME marocaines sur leurs pratiques en IE


2.2.1. Objectif de l’étude

La description des pratiques d’IE dans les PME marocaines nous permettra de déceler les
pistes de renforcement de leur compétitivité. Pour ce, nous avons procédé à un questionnaire
(auto-diagnostic)19 auprès d’un échantillon de 210 PME du secteur tertiaire au Maroc et
analysé les réponses des questionnaires par le logiciel de SPSS pour diagnostiquer les
pratiques en matière de :
- Protection de leur patrimoine physique, humain, et immatériel
- Veille relative à leur environnement concurrentiel, économique, et juridique …
- L’action externe de communication et de lobbying visant à accroitre leur influence et
compétitivité.

2.2.2. Méthodologie de recherche

Il s’agit d’une étude quantitative à caractère descriptif dont l’objectif est d’analyser les
pratiques de l’IE au sein des PME marocaines du secteur tertiaire, où il y a, selon notre
considération, plus de chance de trouver les pratiques IE (technologie, services, startup…).

Nous avons opté pour un questionnaire à choix unique adressé à 210 PME ciblées dont 74 ont
répondu complètement (35,23% de l’échantillon de départ)20. Et par la suite, nous nous
sommes basées sur le logiciel SPSS pour le traitement des données.

2.2.3. Résultats de l’enquête21

L’enquête a porté sur trois volets : protection du patrimoine, veille stratégique et influence-
compétitivité.

19
Il s’agit d’un questionnaire adapté tiré du Portail régional de l'intelligence économique. In
http://www.iecentre.fr/
20
Les questionnaires incomplets et non signés et cachetés par un responsable au sein de l’entreprise sont ainsi
éliminés de l’étude.
21
Voir Annexe 2.

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2.2.3.1. La Protection du patrimoine

Nous relevons que, pour des raisons culturelles et organisationnelles, les PME marocaines
ont, pour une grande partie, beaucoup de mal à mettre en place une politique de sécurité
active par rapport à ses trois composantes, à savoir, le patrimoine physique, humain et
immatériel.

Le patrimoine physique

La protection du patrimoine physique semble présenter des lacunes importantes dans les PME
marocaines. En effet, l’accès aux zones sensibles est restreint mais moyennement sécurisé
dans la mesure où ces zones sensibles ne sont pas sous alarme ; 73% des entreprises
interrogées ne disposent pas d’alarme pour les zones sensibles et ne sont pas toujours munies
de portes sécurisées (40% des entreprises).

La désignation d’un responsable de sécurité pour veiller à la préservation du patrimoine


physique de tout acte de vols, ou de détournement concerne uniquement 45% des entreprises
de notre échantillon.

Tableau 1 : Résultats de l’autotest sur la protection du patrimoine physique (17 questions)

Nombre de
Interprétations Nombre d’entreprises %
réponses par oui
La protection de votre patrimoine physique est en
> 14 0 0
bonne voie
Des efforts sont nécessaires pour mieux préserver
De 9 à 14 46 62
votre patrimoine
La protection de votre patrimoine physique
<9 28 38
semble présenter des lacunes importantes
Total 74 100

Figure 1 : Le niveau de protection du patrimoine physique

Source : Notre élaboration

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Le patrimoine humain

L’analyse du patrimoine humain recèle trois éléments essentiels :

- Les règles de discrétion, confidentialité et loyauté sont fortement respectées dans plus
de 85% des entreprises
- La loyauté jugée importante justifie l’absence de préoccupations de presque 80% des
entreprises vis-à-vis du turn - over des employés
- La corruption n’est pas un souci majeur pour 90% des entreprises et ne justifie pas la
mise en place de systèmes de contrôles adaptés.

Néanmoins, nous relevons que plus de la moitié des entreprises de notre échantillon se soucie
peu des problématiques liées aux risques d’addiction du personnel, d’absence de clauses de
non concurrence dans les contrats de travail et de manquement dans les encadrements des
stagiaires

L’inexistence de charte d’éthique dans 53 % des PME montre les insuffisances en matière de
protection du patrimoine humain.

Tableau 2 : Résultats de l’autotest sur la protection du patrimoine humain (13 questions)

Nombre de
Interprétations Nombre d’entreprises %
réponses par oui
Le patrimoine humain de votre société semble
> 10 2 2,7
bien protégé
Des actions de sensibilisation de votre personnel
De 7 à 10 54 73
peuvent s'avérer utiles
Le risque de fuites d'informations sensibles liées à
<7 des négligences ou à un manque de sensibilisation 18 24,3
de votre personnel est réel
Total 74 100

Figure 2 : Le niveau de protection du patrimoine humain

Source : Notre élaboration

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Le patrimoine immatériel

L’analyse du patrimoine immatériel montre un décalage entre les consignes et les moyens mis
en œuvre pour sa sécurisation : exemple : dans 56% des cas, les entreprises ne disposent pas
de locaux ou de mobiliers sécurisés pour ranger les documents sensibles.
Nous relevons aussi que les inventions ne sont pas brevetées dans 47% des entreprises
enquêtées : ceci signifie-il l’absence d’inventions à breveter ou est-ce une défaillance en
matière de protection du patrimoine immatériel ?

Tableau 3 : Résultats de l’autotest sur la protection du patrimoine immatériel (15 questions)

Nombre de
Interprétations Nombre d’entreprises %
réponses par oui
Vous avez le souci de protéger votre patrimoine
> 12 15 20,2
immatériel
La protection de votre patrimoine peut être accrue
De 7 à 12 52 70,3
par la mise en place de solutions simples
Votre entreprise est confrontée à un risque bien
<7 réel de divulgation de son savoir ou de son savoir- 7 9,5
faire
Total 74 100

Figure 3 : le niveau de protection du patrimoine immatériel

Source : Notre élaboration

Ces défaillances au niveau de la protection du patrimoine exposent les entreprises concernées,


selon les spécialistes22, à deux types de menaces :

- Les actions « dures » assimilées à des vols, exemple : vol d’ordinateurs, sabotage d’un
produit, écoutes téléphoniques « sauvages », atteinte à la vie privée d’un dirigeant …
- Les actions « obliques » comme questionner les sous-traitants, les clients ou
fournisseurs … de son concurrent ; écouter attentivement les conversations privées
dans un lieu public ; décortiquer les produits des concurrents (reverse engineering)…

22
C.Marcon &N. Moinet, 2011, L’intelligence économique 2ème édition Dunod.

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Certes, le risque zéro n’existe pas mais les entreprises dotées d’un système de protection bien
rodé réduiraient considérablement les dégâts émanant de telles attaques. En effet, dans le
domaine de la « guerre de l’information », la prime revient à l’attaquant, d’où l’intérêt de
mener une stratégie de veille.

2.2.3.2. La veille

Plus de la moitié des managers interrogés de notre échantillon estime avoir un produit qui ne
risque pas d’être contrefait et 60% d’entre elles ne prennent pas des mesures contre ce risque.
La quasi majorité des entreprises enquêtées surveillent scrupuleusement : clients, concurrents
et environnement légal ; et négligent en partie d’autres composantes telles que :
environnement économique, les actions du monde associatif et les acteurs internationaux.

Tableau 4 : Résultats de l’autotest sur la veille (17 questions)

Nombre de
Interprétations Nombre d’entreprises %
réponses par oui
La veille que vous avez mise en place, bien que
> 14 10 13,5
perfectible, est de bonne qualité dans l'entreprise
Les efforts que vous effectuerez dans ce domaine
De 9 à 14 permettront une meilleure réactivité de votre 58 78,4
entreprise
<9 La veille ne semble pas être un de vos soucis 6 8,1
Total 74 100

Figure 4 : Le niveau de veille

Source : Notre élaboration

En fait, la veille doit aller au-delà d’une démarche classique d’analyse de la concurrence et
clients, elle est censée être plus « prospective ». Pour Humbert LESCA23, nul besoin de
connaitre ce que fait le concurrent aujourd’hui, car la veille consiste à deviner ce qu’il fera
demain. Comme le disait J.F. Kennedy « L’ignorance coûte plus cher que l’information»24.

23
Cité in Veille stratégique et intelligence économique L. Hermel Editions Afnor 2010 PP 2-3
24
Cité in Christian Macron et Nicolas Moinet, 2011. L’intelligence économique. Edition Dunod, p.13.

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2.2.3.3. Influence et compétitivité

Nous avons relevé les principaux constats suivants :

 L’absence de stratégie de veille sociétale explique une participation modérée (67%)


aux actions sociétales.
 De même, la non adhésion de 62% des entreprises aux associations professionnelles ne
leur permet pas de constituer une force suggestive sur la scène politique.
 67% des PME de notre échantillon utilise le web 2.0 dans leur stratégie de
communication. Il s’agit bien là d’un champ d’influence indéniable puisqu’il cible
simultanément et au moindre coût un nombre important de parties prenantes.
Toutefois, Alain Juillet affirmait que « 20% de l’information qui est diffusée tous les
jours est fausse »25.
 Les managers (91%) estiment que leurs entreprises ont un bon niveau de compétitivité
sans forcément respecter les jeux d’influence.

Tableau 5 : Résultats de l’autotest sur l’influence et la compétitivité (11 questions)

Nombre de
Interprétations Nombre d’entreprises %
réponses par oui
Vous avez un bon positionnement pour mener des
>9 7 9,5
actions d'influence
Même si vos produits sont de qualité, vous
De 6 à 9 risquez à terme de rencontrer des difficultés pour 50 67,5
les vendre comme vous le souhaitez
<6 L'influence ne semble pas être un de vos soucis 17 23
Total 74 100

Figure 5 : Le niveau d'influence et de compétitivité

Source : Notre élaboration

25
C. Lepère & J- C Marcoux Small Business Intelligence Edipro 2011.

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Conclusion
L’IE permet une compréhension de l’environnement de l’entreprise en utilisant les
informations internes et externes auxquelles elle a accès. Elle a pour finalité d’aider les
managers à prendre des décisions stratégiques.

La maîtrise des informations est devenue donc un facteur clé de succès pour la compétitivité
de l’entreprise. Par conséquent, L’entreprise qui dispose d’un système d’IE efficace possède
un avantage concurrentiel majeur. En effet, l’IE permet de détecter les menaces et les
opportunités, de satisfaire le besoin d’information et de connaissance et d’aider à la prise de
décision et d’améliorer la compétitivité de l’entreprise.

L'IE est alors un ensemble d’actions coordonnées de recherche, de traitement et de diffusion


de l’information utile aux acteurs économiques en vue de son exploitation, elle a pour but de
décrypter leurs intentions et de connaître leurs capacités. Elle comprend donc toutes les
opérations de surveillance de l’environnement concurrentiel (protection, veille, influence).

Il s’agit alors d’un nouvel état d’esprit qu’il faut instaurer au sein des organisations vu son
enjeu majeur en matière de prise de décisions sur le plan stratégique voire même opérationnel
puisqu’il s’agit d’une technique permettant d’anticiper les opportunités et les menaces de
l’environnement, sauf qu’il reste un projet caractérisé par une certaine difficulté en matière
d’adoption et d’application.

L’IE dans les PME Casablancaises est encore un projet chimérique aux yeux des entreprises
parce qu’elle reste une finalité à atteindre, un rêve à concrétiser, car c’est le seul moyen
permettant d’avoir un avantage concurrentiel à l’heure actuelle.

L’IE devient alors un processus vital pour un dirigeant puisqu’elle lui donne la possibilité de
prendre des décisions au bon moment et d’être plus réactif face aux changements de
l’environnement.

L’IE n’est pas uniquement l’affaire des grandes entreprises, elle est aussi internationale. In
fine, elle n’est pas une panacée mais plutôt un moyen d’optimiser les décisions.

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Annexes
Annexe 1: Propositions retenues dans la «feuille de route pour une démarche nationale
d’intelligence économique »

Proposition 1 : favoriser l’intégration numérique des acteurs à travers l’utilisation d’une plateforme de veille nationale
unique de type «big data» intégrée et sécurisée : ce dispositif numérique permettra à tous d’accéder à tout.

Proposition 2 : conditionner graduellement l’attribution des budgets à la mise en ligne, au sein du système national de
veille, des études, analyses et autres prestations intellectuelles à caractère économique et stratégique.

Proposition 3 : structurer un plan national de veille stratégique pour les acteurs existants, afin d’organiser une
couverture sectorielle transverse destinée à mettre à profit leur complémentarité à travers un effort de spécialisation.

Proposition 4 : lancer une mission de réflexion indépendante visant à déterminer l’image réelle du Maroc dans le
monde qui permettrait de sélectionner les capteurs pertinents à surveiller.

Proposition 5 : mettre en cohérence les dispositifs de collecte d’information avec les dynamiques linguistiques
mondiales, développer l’utilisation de l’anglais, de l’espagnol, de l’allemand et du portugais.

Proposition 6 : créer une chaire d’analyse stratégique transversale d’intelligence économique ouverte aux civils au
sein du Collège royal de l’enseignement militaire supérieur (CREMS)».

Proposition 7 : rééquilibrer les cellules de veille existantes au plan national entre veilleurs et analystes et favoriser la
Co-construction d’information enrichie.

Proposition 8 : créer un poste de chargé d’intelligence économique au sein de chaque cabinet ministériel et favoriser
la création d’un poste de délégué à l’intelligence économique au sein des grandes entreprises.

Proposition 9 : organiser les chargés de veille publics et privés autour d’une logique de réseau avec planification de
réunions périodiques permettant de coordonner leur action.

Proposition 10 : effectuer un diagnostic des pratiques liées à l’intelligence économique au sein des PME marocaines
afin d’orienter les futures actions de formation et d’accompagnement.

Proposition 11 : créer une agence nationale de la cyber-sécurité, chargée de proposer des dispositifs visant la
protection des systèmes d’information de l’Etat et permettant d’en contrôler l’application.

Proposition 12 : créer une habilitation «défense» et «secret défense» pour les prestataires en intelligence économique
nationaux qui seront dorénavant seuls habilités à traiter des sujets à caractère sensible et/ou stratégique pour l’État.

Proposition 13 : créer une filière nationale de recherche sur l’intelligence économique, la guerre commerciale et la
cyber-délinquance, ayant pour vocation de former des compétences conscientes de l’importance des enjeux de l’IE qui
mettront à profit leur talent au service de l’Etat.

Proposition 14 : lancer une mission indépendante permettant de cerner l’image du Maroc dans le monde, les attentes
des médias et les mediums à investir pour assurer une meilleure efficacité médiatique.

Proposition 15 : créer une «task force» indépendante de communication politique et publique du Maroc à
l’international, chargée de l’ordonnancement des priorités et de leur exécution par le déploiement de compétences et
de talents sur le terrain informationnel.

Proposition 16 : réserver 10% de la publicité des annonceurs du Maroc au numérique et de subventionner les éditeurs
de presse à hauteur de 500.000 DH, afin qu’ils effectuent leur transition numérique.

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Annexe 2 : Réponses des 70 PME au questionnaire (en %)

1er axe : Patrimoine physique


% OUI % NON
1. Les emprises de la société sont-elles clôturées ? 95 5
2. Sont-elles éclairées ? 97 3
3. Sont-elles gardées la nuit ? 97 3
4. Sont-elles gardées pendant les périodes d’inactivité ? 88 12
5. L'accès aux zones sensibles (direction, R & D notamment) est-il restreint ? 80 20
6. Les zones sensibles sont-elles sous alarme ? 27 73
7. Les zones sensibles sont-elles munies de portes sécurisées ? 60 40
8. Les zones sensibles sont-elles munies de fenêtres sécurisées ? 35 65
9. Tous les employés sont-ils munis de badges pour accéder aux locaux et aux
7 93
différents sites ?
10. Faut-il des badges différents pour accéder aux diverses zones de l'entreprise ? 13 87
11. Des circuits de visite sont-ils définis ? 47 53
12. Tenez-vous un registre des visiteurs ? 47 53
13. L'accès physique au matériel informatique (serveurs, postes de travail) est-il
60 40
restreint ?
14. Avez-vous désigné un responsable de la sécurité ? 45 55
15. Avez-vous désigné un responsable de la sécurité informatique ? 50 50
16. L'installation téléphonique est-elle sécurisée ? 40 60
17. Êtes-vous en mesure de détecter des vols ou des détournements (produits,
96 4
matériel, fonds, etc.) ?

2ème axe : Patrimoine humain


% OUI % NON
1. Le personnel est-il sensibilisé aux règles de discrétion lors de ses déplacements,
89 11
tant au Maroc qu'à l'étranger ?
2. Avez-vous sensibilisé vos employés aux risques que peuvent représenter certaines
62 38
vulnérabilités (addictions, appartenance à une secte, besoins d'argent importants) ?
3. Avez-vous inclus des clauses de confidentialité dans les contrats de travail ? 85 15
4. Avez-vous inclus des clauses de non-concurrence dans les contrats de travail ? 58 42
5. La loyauté de vos employés envers l'entreprise est-elle forte ? 82 8
6. Le « turn-over » des employés de votre entreprise est-il un sujet de préoccupation ? 22 78
7. Vos partenaires sont-ils tous sensibilisés régulièrement à la confidentialité des
90 10
échanges (présence de clauses de confidentialité dans les contrats de partenariat) ?
8. Les stagiaires et intérimaires sont-ils effectivement encadrés ? 73 27
9. Les stagiaires et intérimaires sont-ils sensibilisés à la confidentialité ? 90 10
10. Leurs droits d'accès physiques et logiques sont-ils gérés de manière spécifique ? 39 61
11. Une charte d'éthique est-elle mise en œuvre dans votre entreprise ? 55 45

12. Avez-vous identifié des risques de corruption dans votre entreprise ? 90 10


13. Avez-vous mis en place les contrôles et parades nécessaires pour contrer les
73 27
risques de corruption ?

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3ème axe : Patrimoine immatériel


% OUI % NON
1. Les éléments sensibles de votre entreprise sont-ils identifiés ? 94 6
2. Les éléments sensibles sont-ils classifiés ? 75 25
3. Veille-t-on à les protéger ? 97 3
4. Avez-vous formalisé une procédure d'habilitation pour l'accès aux données
70 30
sensibles de l'entreprise ?
5. Existe-t-il des consignes claires de rangement des documents sensibles ? 99 1
6. Existe-t-il des consignes claires d'archivage des documents sensibles? 92 8
7. Existe-t-il des consignes claires de destruction des documents sensibles ? 61 39
8. Disposez-vous de locaux ou de mobilier sécurisés pour ranger vos documents
100 0
sensibles ?
9. L’accès logique aux informations via le réseau informatique est-il restreint ? 90 10
10. La gestion de ces accès est-elle dynamique ? 80 20
11. Les informations sensibles que l'on trouve sur le réseau informatique sont-elles
60 40
protégées (chiffrement) ?
12. Les comptes rendus de stage sont-ils lus et vérifiés par un membre permanent
30 70
de l'entreprise ?
13. Les informations diffusées lors des congrès, salons et foires expositions sont-
92 8
elles contrôlées ?
14. La somme des informations qui peuvent être recueillies légalement peut-elle
72 28
mettre en péril l'entreprise (théorie de la mosaïque ou de la compilation) ?
15. Les inventions sont-elles brevetées ? 55 45

4ème axe : Veille


%
Suivez-vous :
OUI % NON
1. Les évolutions des besoins de vos clients ? 98 2
2. L’environnement économique du secteur d'activité de l'entreprise ? 70 30
3. La législation s'appliquant à l'entreprise ? 98 2
4. La réglementation s'appliquant à l'entreprise ? 100 0
5. L’action des associations et ONG s'intéressant à votre entreprise ? 72 28
6. Les tendances et évolutions prévisibles du marché ? 95 5
7. L’évolution des parts de marché de vos concurrents ? 91 9
8. Les produits de vos concurrents ? 100 0
9. Le comportement de vos concurrents envers vos produits ? 94 6
10. Le comportement de vos concurrents envers votre entreprise ? 91 9
11. L'évolution prévisible du coût de vos matières premières ? 92 8
12. L’image de votre entreprise sur internet (web 2.0 : réseaux sociaux, forums,
77 23
blogs, etc.) ?
13. L’entreprise a-t-elle l'image d'une entreprise performante ? 80 20
14. Existe-t-il un risque de contrefaçon de vos produits ? 35 65
15. Avez-vous pris des mesures pour lutter contre ce phénomène ? 25 75
16. Avez-vous identifié des opportunités de développement à l’international ? 81 19
17. Faites-vous appel à des acteurs à l’international (réseau des chambres de
56 44
commerce, conseillers du commerce extérieur marocain) ?

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5ème axe : Influence et compétitivité


% OUI % NON
1. Etes vous en mesure d’évaluer la compétitivité de votre entreprise ? 92 8
2. Existe-il une politique de communication en ce sens (sur son organisation,
78 22
son caractère social, ses produits, ses services)?
3. Aide-t-elle à construire l’image de l’entreprise ? 92 8
4. Existe-t-il une politique de communication pour faire valoir les
performances des produits de l’entreprise, particulièrement les produits 84 16
innovants ?
5. Cette politique se développe-t-elle à l’international (participation à des
80 20
salons, etc.) ?
6. L’entreprise conduit-elle des actions à caractère sociétal (participation à
30 70
des associations sportives, culturelles, etc.) ?
7. L’entreprise adhère-t-elle à des associations professionnelles permettant de
38 62
faire entendre sa voix ?
8. Fait-elle des efforts pour aller au devant de ceux qui rédigent les lois et
42 58
règlements ?
9. Existe-t-il une stratégie de communication via le web 2.0 ? 67 33
10. L'entreprise a-t-elle les moyens de rétablir sa réputation en cas d'attaque ? 88 12
11. Êtes-vous prêt à faire appel à un cabinet de lobbying pour défendre votre
20 80
entreprise ?

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Bibliographie et Webographie

AMIE Centre, 2013, « feuille de route Pour une démarche nationale d’Intelligence
économique ». http://amiecenter.org 37 pages.

Jamila AYEGOU & Hanane ROCHDANE, 2009. « Les PME marocaines face à la
mondialisation : quelles opportunités du système de franchise ? ». In. La vulnérabilité des
TPE et des PME dans un environnement mondialisé. 11ème Journées scientifiques du Réseau
Entrepreneuriat, 27, 28 et 29 mai, INRPME, Trois-Rivières, Canada.

Christian HARBULOT et Éric DELBECQUE, 2011 « La guerre économique », Edition :


PUF.

Laurent HERMEL, 2010 « Maitriser et pratiquer…Veille stratégique et Intelligence


économique », AFNOR. 102 pages.

Alain JUILLET et Bruno RACOUCHOT, 2012. « L’influence, le noble art de l’intelligence


économique ». Communication et organisation, n° 42, pp : 161-174.

Claude LEPERE & Jean-Christophe MARCOUX, 2011 « Small Business intelligence »,


Edipro, Belgique. 168 pages.

J-L Levet et R. Paturel, 1996. « L’intégration de la démarche d’intelligence économique dans


le management stratégique ». Vième conférence internationale de management stratégique,
Lille : 13, 14,15 juin.

Christian MARCON & Nicolas MOINET, 2011 « L’intelligence économique », 2ème édition
Dunod. 124 pages.

Henri MARTRE, 1994. Rapport du groupe « IE et stratégie des entreprises », février.

Edgar MORIN et Jean-Louis LE MOIGNE, 1999 « L’Intelligence de la complexité ».


Edition : l’Harmattan.

Robert REIX, 2004 « Systèmes d'information et management des organisations ».


Edition Vulbert, 5ème édition, pages.

Guide des bonnes pratiques en matière d’intelligence économique, Ministère d’économie et


du budget français, Mars 2009.

www.IHEDN.fr
http://www.ieafrique.com/
www.manager-go.com
www.eurocrise.com/
amiecenter.org
www.leseco.ma

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