docs

Supplément réalisé par

Modeste Kouamé
MERIEM ALLAM. DIRECTEUR DE PUBLICATION Groupe Horizon Press m.kouame@leseco.ma

Transport et logistique
À L’AMORCE D’UN
NOUVEAU VIRAGE
2. Les Inspirations ÉCO Docs
Mardi 28 septembre 2021

Transport et logistique

Émergence de compagnies Dialogue de sourds?

Alors que plusieurs armateurs étrangers, sur-

maritimes marocaines. tout européens, ont pu profiter de l’aubaine

qu’à représentée l’opération Marhaba 2021

Ça coince avec la tutelle

pendant l’été dernier, AML n’y a pas participé.
Le dirigeant nous explique que «l’opération
Marhaba a fait l’objet d’un appel d’offres non
satisfaisant, pour ce qui concerne AML, aussi
bien dans la forme que dans le fond». Le diri-
À la faveur de la crise sanitaire et des restrictions qu’elle impose, l’ab- geant affirme que le transport maritime pas-
sence d’un pavillon maritime marocain se fait cruellement sentir. Dans sager est d’abord un service public ! Ce que
l’aérien, le transporteur national a été réactif et a appliqué les instruc- l’Administration n’a pas encore admis, et cela
est une erreur d’appréciation. Selon lui, «la
tions de l’État. Dans le maritime, le ministère de tutelle continue à se notion de service public exige un traitement
débattre, car il a très peu de marge pour agir. Cependant, quels leviers spécifique dans le cadre d’un Partenariat pu-
faudra-t-il actionner pour concrétiser une telle ambition ? blic-privé, à l’instar de ce qui se fait chez nos
concurrents de l’Union européenne. Nous
Face à l’effet inflationniste des coûts de Que devient-elle ? Contacté par Les Inspira- sommes dans un marché à concurrence dé-
transport maritime conteneurisé qui me- tions ÉCO, M’Fadel EL Halaissi, directeur gé- loyale. À armes inégales, nous ne pouvons pas
nace l’économie nationale et à la crise de néral délégué en charge de l’Ingénierie, du re- faire émerger AML ou toute autre compagnie
retour des MRE, le Maroc a vite compris la couvrement, du développement stratégique nationale digne du Maroc».
nécessité de ressusciter son pavillon mari- et des missions spécifiques de Bank Of Africa,
time. Cependant, quels leviers faudra-t-il ac- en charge de la compagnie maritime, déplore Absence totale de culture maritime
tionner pour concrétiser une telle ambition, le fait que «les conditions d’exploitation sur D’autres analystes déplorent également
dans un contexte où le coût des transports le marché n’aient pas suivi la même volonté l’ignorance des choses de la mer et l’absence
maritimes échappe à tout contrôle ? En effet, d’œuvrer à hisser le pavillon marocain à la totale de culture maritime. Avec 73 unités ac-
à la suite d’une reprise relativement forte hauteur des ambitions nationales de la com- tives en 1989, le nombre de navires marocains
mais avec des moyens de transport limités, pagnie». Le dirigeant ne désespère pas, sou- a chuté, pour atteindre un total de 15 navires
la demande a largement dépassé l’offre; ce lignant que le groupe a toujours l’ambition en 2021, tous types confondus (navires de
qui s’est traduit par une hausse des prix de de faire d’elle une entreprise nationale de 1er transport de passagers et de marchandises). Il
transport maritime et aérien. Pour Mustapha rang sur l’échiquier du bassin méditerranéen. s’agit du niveau le plus bas jamais enregistré
El Khayat, président de l’Association maro- Comment y parvenir ? «Pour la concrétisa- depuis 1960. Sur ces 15 navires, l’on compte
caine de logistique (AMLOG), «cette hausse tion de ce projet national, il faut que la vision seulement six unités de transport de passa-
n’est pas seulement le fait d’un déséquilibre d’AML soit convergente avec celle des pou- gers, appartenant aux compagnies FRS (1),
entre l’offre et la demande, mais l’effet d’en- voirs publics en charge de ce secteur», sou- Inter Shipping (3), Africa Morocco Link (1)
tentes entre les méga carriers et les alliances ligne El Halaissi. En effet, l’unicité de vision et Detroit World Logistic Maritime (1), d’une
aériennes». Il ne manque pas d’insister sur le stratégique n’est toujours pas acquise. capacité totale de 5.397 passagers, et 1.448
danger que représente l’effet inflationniste de voitures. Tous ces bateaux opèrent sur le dé-
ces coûts de transport maritime conteneurisé troit de Gibraltar, et ne couvrent que 10% des
qui menace l’économie marocaine. besoins. «Le Maroc ne dispose d’aucun navire

Faire converger les visions

Pourtant, il existe bel et bien une compagnie
maritime marocaine dénommée AML, créée
en juin 2016 dans l’optique d’en faire un vais-
seau amiral du transport maritime national.
qqq
«Le transport maritime passager est d’abord
un service public ! Ce que l’Administration
n’a pas encore admis. Ce qui est une erreur
d’appréciation».
pouvant desservir les lignes Maroc-France
et Maroc-Italie, dont on a le plus besoin au-
jourd’hui », confiait, à un confrère, Najib Cher-
faoui, expert en transport maritime. Sur ces
lignes, le trafic dépend donc entièrement des
armateurs étrangers. q
4. Les Inspirations ÉCO Docs
Mardi 28 septembre 2021

Transport et logistique

Des perturbations majeures dans les

chaînes d’approvisionnement et l’ex-
plosion des ventes, via des canaux bien
spécifiques, ont provoqué des ruptures
dans la chaîne de distribution et un ral-
longement imprévisible des délais de
commande en amont, qui se sont réper-
cutés sur les délais de livraison clients,
en fin de parcours. Il devenait urgent de
réadapter la gestion de la logistique dans
son ensemble, afin d’être à même de faire
face à l’incertitude de la demande et de
faire preuve de davantage d’agilité dans
la gestion des chaînes de distribution.
Cela s’est traduit par la nécessité de trou-
ver des sources d’approvisionnement
alternatives, vu que les schémas d’ap-
provisionnement d’avant Covid n’étaient
pas totalement au rendez-vous (cas des
commandes d’approvisionnement à l’in-
ternational, ruptures de stock chez les
fournisseurs, arrêts de production,…).
Donc l’agilité et la réactivité des chaînes
de distribution, les transports d’appoint,
la messagerie, le last mile, entre autres,
Dr Sanaa Hassini. ont joué un rôle important, surtout dans
la maîtrise et la sécurisation des chaînes
Vice-présidente de l’Association marocaine pour la logistique (Amlog) d’approvisionnement –de la production
au consommateur final– afin de réagir ra-
pidement aux imprévus.

“Consommateurs Sous d’autres cieux, la transition

omnicanale de la logistique contrac-
tuelle semble s’accélérer, quelles

et logisticiens n’ont que soient les spécialités. Quel état

des lieux dressez-vous de ce type de
logistique sur le marché marocain ?

eu d’autre choix
Face à la mobilisation de tous les canaux
de vente entre les enseignes, indépen-
damment de leurs spécialités, consom-

que de s’adapter
mateurs et logisticiens n’ont eu d’autre
choix que de s’adapter rapidement, afin
de pouvoir répondre aux nouveaux
modes de consommation, et encore plus

rapidement” dans le cadre d’une coopération à long

terme entre prestataire logistique et don-
neur d’ordre : le marché marocain, ouvert
à l’international, ne pouvait échapper à ce
trend, vu son rythme de développement !
Avec la crise de la Covid-19, les schémas traditionnels de distribution
Selon plusieurs experts,
sont bouleversés. Dr Sanaa Hassini, vice-présidente de l’Association les tensions observées sur les ca-
marocaine pour la logistique (Amlog), docteur en Sciences de gestion pacités maritimes et aériennes, de-
à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dresse un état des lieux. puis plus d’un an, se poursuivront
jusqu’à fin 2022, sauf effondrement
de la demande. Dans ce contexte,
Quelles sont les tendances de fond taculaire de la digitalisation du parcours quel rôle pourraient jouer les inves-
qui se dégagent sur le terrain, et les de consommation, couplée à un intérêt tissements dans le numérique et la
différents types d’entreprises qui croissant pour les commerces de proxi- gestion des données ? À quel point
se démarquent dans le secteur de mité. En effet, le drive, la livraison à domi- cela devient-il déterminant ?
la logistique en général et chez les cile, l’e-commerce et le click & collect ont Les investissements dans les nouvelles
logisticiens en particulier, à savoir tous rencontré un véritable succès. D’un technologies numériques s’avèrent
transporteurs, chargeurs, presta- côté, la Covid-19 a joué un rôle d’accéléra- de plus en plus incontournables, et à
taires, e-commerçants, retailers, teur, faisant ainsi gagner du temps à cer- cet effet, je citerai l’exemple du phé-
plateformes de logistique taines enseignes par rapport au plan de nomène du Big data et tout ce qui en
urbaine... ? déploiement des nouvelles technologies découle comme analyse numérique.
Les mesures sanitaires visant à ralentir mobiles, et d’un autre côté, elle a donné Avec des évolutions décisives dans la ges-
la propagation de la pandémie de Covid- un coup d’arrêt spectaculaire à certaines tion efficiente des prévisions et de calcul
19 ont eu des répercussions directes sur activités ; le choc ayant été ressenti très des risques, au regard des imprévus et des
l’offre et la demande commerciale et, en différemment selon le type de commerce, périodes dites de pic, dans un modèle tel
conséquence, sur les chaînes de distri- en magasin ou en ligne, produits de pre- que la gestion des capacités offertes par
bution, tant en amont qu’en aval. On a mière nécessité ou pas, et petites ou les différents modes de transport (aérien,
vu apparaître un développement spec- grandes enseignes. maritime, …). q
6.
Transport et logistique
Fret aérien.
Des turbulences à
prévoir sur le marché
Selon l’Association du transport aérien international (IATA), la de-
mande de fret aérien enregistre une croissance de 8% au premier se-
mestre 2021, soit la plus forte progression depuis 2017. Sous l’effet
d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, l’approche du pic sai-
sonnier, dès octobre prochain, risque d’accentuer ce déséquilibre et
la sous-capacité du marché.
À l’instar du transport maritime conte-
neurisé, le fret aérien connaît lui aussi de
fortes tensions. Sous l’effet d’un déséqui-
libre entre l’offre et la demande, les tarifs
se maintiennent à des niveaux élevés. Un
déséquilibre qui risque de s’accentuer
avec le pic saisonnier prévu pour octobre.
Depuis quelques semaines, les commis-
sionnaires de transport renforcent leurs
capacités de fret aérien. L’un des derniers
exemples en date est le lancement par
DSV-Panalpina de son nouveau réseau
Globetrotter ou la location d’un A330-
300F par Geodis adossée à ses services
d’affrètement AirDirect. Plusieurs raisons
semblent justifier ces initiatives. D’un
côté, la demande de fret aérien enregistre
une croissance de 8% au premier semestre
2021 selon l’Association du transport aé-
rien international (IATA). Soit la plus forte
progression depuis 2017. Dans le même
temps, les capacités disponibles, l’offre,
se seraient contractées de près de 12,4%.
Entre juin 2019 et juin 2021 selon la plate-
forme d’analyse des transports Upply, les
capacités déployées au moyen de « freigh-
ters » se sont développées de près de 30%
sans compenser la baisse de 40% environ
de l’offre soute des avions à passagers.
L’approche du pic saisonnier, dès octobre
dans le fret aérien, risque d’accentuer ce
déséquilibre entre l’offre et la demande
et la sous-capacité du marché. Au Maroc,
cette donne est exacerbée par le fait que le
coût des transports maritimes échappe à
tout contrôle. Selon Mustapha El khayat,
président de l’AMLOG, vice-président de
la fédération africaine des Associations
des Logisticiens FAAL (Benin), conseiller
de l’Arab Federal of chamber of shipping
(Alexandrie) et président de la Commis-
sion formation de l’union maritime pour
la méditerranée (Marseille), «suite à une
reprise relativement forte mais avec des
moyens de transport limités, la demande
a largement dépassée l’offre ce qui se tra-
duit par des hausses des prix de transport
maritime et aériens. Cette hausse n’est
pas seulement le fait d’un déséquilibre
entre l’offre et la demande, mais par l’effet
qqq
À l’instar du maritime,
le déséquilibre entre l’offre
et la demande s’accompagne
d’une inflation des tarifs.
Les Inspirations ÉCO Docs
Mardi 28 septembre 2021
d’ententes entre les méga carriers et les
alliances aériennes. Le Maroc a heureuse-
ment une compagnie aérienne nationale
capable d’amortir le choc. Mais malheu-
reusement, il n’a aucune compagnie ma-
ritime pour en faire autant. En un mot, le
coût des transports maritimes échappe
à tout contrôle au Maroc. Le plus dange-
reux est l’effet inflationniste de ces coûts
de transport maritime conteneurisé qui
menace l’économie marocaine», dénonce
El khayat. Pour Sanaa Hassini, vice-pré-
sidente de l’Amlog, les prévisions dans ce
sens annoncent une augmentation des
tarifs et les perturbations de certaines
lignes dont les chargeurs n’ont pas en-
core de visibilité. «Ce qui est certain, c’est
qu’on assiste à une prépondérance des
intégrateurs de transport, à un rythme
concurrentiel accru en vue d’accaparer
plus de part de marché», conclut-elle.
Inflation des tarifs
Comme dans le transport maritime conte-
neurisé et sur les terminaux portuaires,
cette tension sur le marché du fret aérien
est alimentée également par la fermeture
totale ou partielle d’aéroports pour rai-
sons sanitaires. Tel a été le cas de Pudong
en Chine mi-août ou de New-York suite
aux récentes inondations. A l’instar du
maritime toujours, le déséquilibre entre
l’offre et la demande s’accompagne d’une
inflation des tarifs. La grande majorité
des transporteurs aériens bénéficient
d’ailleurs de ces augmentations à travers
leurs activités cargo et de meilleurs coef-
ficients de remplissage. Cette inflation et
le manque de capacité encouragent aussi
les commissionnaires à développer leur
propre offre le temps que le marché se
stabilise. Selon DSV-Panalpina, plusieurs
mois s’écouleront avant un retour à la
normale.
Les compagnies avec une offre cargo
adossée principalement ou en partie
sur des capacités soutes, les grands
perdants
Cette photographie du marché du fret
aérien coïncide avec la publication par
l’IATA de son rapport World Air Trans-
port Statistics qui classe les transpor-
teurs de fret aérien selon leur activité. En
2020, la croissance des flux e-commerce
transfrontaliers a profité aux intégra-
teurs. Fedex se classe de nouveau à la 1ère
place et UPS reprend la 2e position à Qatar
Airways 3e. Entre le 4e et le 10e rang, trois
transporteurs gagnent une place: Car-
golux (7e), Turkish Airlines (8e) et China
Southern Airlines (9e). Emirates, Cathay
Pacific et Korean Air occupent toujours
les 4 e, 5 e et 6 e places tout comme China
Airlines (10e) et Air China (11e). Les grands
perdants sont les compagnies avec une
offre cargo adossée principalement ou
en partie sur des capacités soutes. Tel
est le cas de Lufthansa (15e) qui perd huit
places tandis que Air France – KLM. Bri-
tish Airways et American Airlines n’appa-
raissent plus dans le top 25 de IATA. q
Les Inspirations ÉCO Docs
Mardi 28 septembre 2021 7.
Transport et logistique
PUBLI-RÉDACTIONNEL

Pass Jawaz récolte les rager ce mode de paiement, étant donné

fruits de sa praticité que la recette obtenue ne s’en trouve pas

impactée.

Un plan pour gagner en accessibilité

Devenu un outil incontournable pour nos déplacements sur auto- ADM a mis en œuvre un plan d’action des-
route, le Pass Jawaz récolte les fruits de sa praticité hors pair, des tiné à rendre le Pass Jawaz à la fois dis-
avantages qu’il offre en termes de sécurité, fluidité et confort. ponible, accessible et à la portée de tous.
Aujourd’hui, le client-usager a la possibi-
lité de se procurer son Pass tout près de
Fini les longues files d’attente au niveau la solution idoine pour fluidifier et absor- chez lui, ou sur l’autoroute, sans avoir be-
des stations de péage ! Gadget high- ber les flux durant ces périodes de pic qui soin de descendre de son véhicule, grâce
tech connecté, le Pass Jawaz ne cesse encombrent les voies manuelles. Dotées à une vente mobile, disponible dans les
de connaître un succès grandissant d’une capacité d’absorption huit fois su- principales gares de péage et aires de ser-
auprès des usagers de l’autoroute. Au- périeure à celles des voies de paiement vice du réseau autoroutier. Mieux encore,
jourd’hui, ce ne sont pas moins de 1,46 en espèces, les voies Jawaz permettent l’opération de recharge a été grandement
million d’abonnés, originaires de tout de drainer le trafic tout en demeurant simplifiée du fait des différents canaux,
le Royaume, qui voyagent avec ce petit désencombrées, étant donné que les voi- physiques et digitaux, qui permettent aux
outil blanc accroché sur leur pare-brise. tures y circulent à une vitesse constante abonnés Jawaz de recharger leur Pass où
Le succès de ce petit outil témoigne, plus moyenne de 20km/heure sans avoir à qu’ils soient. Pour information, le solde
que jamais, de la propension des clients à s’arrêter. À l’instar des autres opérateurs obtenu demeure sécurisé et valable pen-
adhérer au télépéage, pour plus de sécu- autoroutiers dans le monde, la société na- dant une durée de cinq ans. Quant à son
rité, de fluidité et de confort, le tout sans tionale des Autoroutes du Maroc (ADM) coût d’acquisition, il ne s’élève qu’à 10 DH,
le moindre surcoût par rapport au mode a également introduit le télépéage afin de proposé à 50 DH, avec 40 DH de solde de
de paiement classique en espèces. Dans pallier aux limites du mode de paiement passage offert. Concernant son fonction-
tous les pays du monde, Maroc y com- en espèces et à l’impossibilité d’élargir nement technique, la technologie utilisée
pris, les gares de péage sont sujettes aux les gares de péage à l’infini. N’imposant est basée sur le standard DSRC (dedicated
congestions du trafic et peuvent générer, aucun surcoût par rapport au mode de short range communication) qui est lar-
à l’occasion des périodes de fêtes ou de paiement classique, le Pass Jawaz n’a pas gement répandu dans le domaine du té-
vacances, des files d’attente importantes été mis en place dans l’objectif de réaliser lépéage. Parallèlement, ADM se base sur
sur plusieurs axes. Fruit de la transfor- des recettes supplémentaires. Que l’usa- un système de veille technologique en
mation digitale et de l’inclusion numé- ger s’acquitte du péage par son biais ou en matière de sécurité informatique pour
rique, le télépéage demeure, à l’échelle espèces, le tarif demeure identique. ADM être au diapason des avancées réalisées à
mondiale, le moyen le plus approprié et n’a donc aucun enjeu financier à encou- l’échelle internationale. q
8.
Transport et logistique
El Mootamid Abbad Andaloussi.
Président de l’Union régionale du transport et de la logistique du Nord (URTL Nord)
La logistique
Internationale 2.0
cherche opérateurs
désespérément !
Le Maroc a adopté plusieurs stra-
tégies relatives au transport et à la
logistique, notamment la Stratégie
portuaire nationale 2012-2030, la
stratégie du transport routier... dans
le but d’accompagner l’évolution de
son économie, mais aussi de saisir de
nouvelles opportunités en vue d’être
intégré davantage dans un environ-
nement mondialisé. Quel regard por-
tez-vous sur leur implémentation à
mi-parcours ?
Il est incontestable que le secteur du trans-
port et de la logistique marocain a connu
un développement important, durant les
deux dernières décennies, grâce à un ni-
veau élevé d’investissements publics dans
des infrastructures de haut niveau et de
classe mondiale qui ont concerné tous les
modes de transport : maritime, routier,
ferroviaire, aérien et logistique. Le sec-
teur privé marocain et des investisseurs
internationaux ont également participé
à l’émergence d’une offre logistique qua-
litative et aux meilleurs standards inter-
nationaux qui a permis à notre pays de se
positionner dans des chaînes de valeur in-
dustrielles mondiales comme l’automobile,
qui travaillent à flux tendus et où la perfor-
mance logistique est déterminante. Pour
accompagner la compétitivité de ses sec-
teurs productifs, augmenter l’attractivité
de l’investissement à haute valeur ajoutée
et améliorer son intégration au commerce
international, le Maroc a lancé plusieurs
stratégies ambitieuses portant, notam-
ment, sur la logistique, les ports, etc. Ce-
pendant, l’état d’avancement de leur implé-
mentation varie considérablement, selon
les contraintes et les objectifs de chaque
stratégie. Néanmoins, l’avancement réel
de chaque stratégie nécessite une évalua-
tion de ses chantiers et projets pour dispo-
ser d’une vue d’ensemble. En général, il me
semble que la stratégie portuaire est relati-
vement bien avancée, et ce, malgré le retard
dans le lancement de certains travaux et la
mise en service de quelques ports. Quant
à la stratégie logistique, l’AMDL avait an-
noncé un taux de déploiement de 14%, dix
ans après son lancement. Le retard a été ex-
pliqué, notamment, par les difficultés liées à
la mobilisation du foncier pour le dévelop-
pement des zones logistiques. Il est à noter
également le manque de coordination entre
les différentes stratégies sectorielles, ce qui
a impacté fortement leur avancement.
La crise de la Covid-19 a fortement per-
turbé les chaînes logistiques interna-
tionales. Concrètement, sur le terrain,
assiste-t-on à une exacerbation des
Les Inspirations ÉCO Docs
Mardi 28 septembre 2021
exigences logistiques et de supply-
chain ? Avez-vous des cas concrets qui
illustrent cette nouvelle donne ?
Dans une économie mondialisée, les
chaînes logistiques internationales sont
marquées par la multiplicité des acteurs, la
délocalisation de l’amont des chaînes dans
les pays à faibles coûts, et la volatilité de la
demande des marchés. De ce fait, la pertur-
bation d’un seul maillon de la chaîne logis-
tique se répercute négativement sur tout le
système et engendre une incapacité de l’en-
treprise à servir ses clients. Depuis l’appari-
tion de la pandémie, de nombreux secteurs
clés de l’économie mondiale ont été forte-
ment touchés (automobile, logistique…).
Selon les mesures prises par chaque pays,
les impacts enregistrés ont été multiples,
allant de la réduction du volume d’activi-
tés jusqu’à la rupture de stock ou encore
la fermeture temporaire ou totale de cer-
taines activités. La forte augmentation du
prix de conteneur du simple au double en
est un exemple à fort impact sur les prix des
produits à faible valeur (agro-alimentaire).
La crise sanitaire, de par les perturbations
qu’elle a entraînées au niveau des chaînes
d’approvisionnement au niveau mondial,
est en train de redessiner les schémas des
flux logistiques du commerce internatio-
nal. La flambée des prix du fret maritime,
qui s’inscrit aujourd’hui dans la durée, les
restrictions des déplacements des per-
sonnes imposées notamment aux conduc-
teurs professionnels du TIR, la nécessité de
raccourcir les délais d’approvisionnement
de certaines industries avec une relocali-
sation vers des pays proches des lieux de
consommation, tout cela participe d’une
nouvelle donne mondiale dont notre sec-
teur devra tirer profit avec l’émergence de
nouveaux besoins en matière de transport
et logistique.
Le 20 juillet dernier, en France, la loi
Climat et résilience a été définitive-
ment adoptée. Au fur et à mesure que
se rapproche 2023, l’on assiste à une
amplification des réglementations
existantes et des mesures de décar-
bonation des transports. Comment
les acteurs marocains du transport
et de la logistique préparent-ils cette
échéance? Quelles sont les actions
menées dans le sens de la transition
verte ?
Le Maroc s’est engagé, depuis plusieurs an-
nées, à faire de son développement durable
un projet de société. Le secteur du transport
et de la logistique national adhère aussi à
cet objectif, vu qu’il dépend à 99% des pro-
duits pétroliers importés, consomme 41%
d’énergie et émet 23% du total national de
GES. Dans ce sens, plusieurs initiatives
ont été mises en place par le Royaume, no-
tamment l’adoption, en 2017, d’une Straté-
gie nationale de développement durable,
l’adoption en 2018 d’un projet de Feuille de
route pour une mobilité durable, l’adoption
de la Stratégie nationale d’efficacité éner-
gétique à l’horizon 2030, ainsi que le lance-
ment de la Stratégie de développement de
la compétitivité logistique qui se fixe des
Les Inspirations ÉCO Docs
Mardi 28 septembre 2021
Transport et logistique
objectifs ambitieux, en termes de réduction
des émissions de polluants générées par le
secteur. Je tiens à rappeler aussi que, lors de
la COP22 organisée à Marrakech, la com-
munauté logistique marocaine s’est mon-
trée mobilisée en adoptant la charte maro-
caine en faveur d’une logistique verte. Cette
charte se veut être un outil d’information
sur les principes et les bonnes pratiques
de la «Green Logistics» et une invitation
permanente aux entreprises d’adopter ces
bonnes pratiques. Par ailleurs, d’autres me-
sures ont été mises en place par l’Etat pour
encourager la transition verte à travers des
mécanismes d’appui et de financement cli-
mat pour décarboner le transport routier
au Maroc. Je crois que les professionnels du
secteur du transport et de la logistique ma-
rocains voient dans la réglementation sur la
décarbonation des transports une chance
plus qu’une menace. En effet, la plupart du
parc national en camions TIR est déjà aux
normes Euro 5, ce qui le place en très bonne
position par rapport à cette perspective.
Il est évident que nous ne devons pas se
contenter de cet acquis et que nous devons
aller plus loin. De plus en plus d’entreprises
du transport international routier adoptent
des certifications internationales relatives
à la gestion de l’environnement. Nous sa-
luons dans ce cadre les efforts de l’AMDL à
ce sujet, notamment la mise en place de la
Charte nationale pour la logistique verte.
Observez-vous de nouvelles habitu-
des émerger en termes de stratégies
supply-chain, de sourcing internatio-
nal, de logistique contractuelle, etc.
Lesquelles ?
La crise sanitaire a révélé les failles de la
chaîne d’approvisionnement au niveau
mondial. Pour y faire face, les opérateurs
économiques ont dû se remettre en ques-
tion et repenser non seulement leurs stra-
tégies supply-chain, mais aussi leur cœur
de métier. Dans le contexte de crise, les
entreprises doivent gérer des conditions
sur-capacitaires, qui les obligent à trai-
ter des volumes toujours plus importants,
voire adopter une politique de sur-stock. La
supply chain doit se montrer souple, rési-
liente, et s’équiper de tous les outils de vi-
sibilité essentiels. Ce qui implique un autre
défi de taille : être en mesure de piloter les
systèmes d’approvisionnement au mieux,
et pouvoir opérer des déploiements rapides.
9.
L’urgence sanitaire a aussi mis en évidence
la proportion importante de composants
délocalisés dans certains secteurs, tels que
l’industrie automobile et pharmaceutique.
La question de la relocalisation devient
donc cruciale à court terme pour atténuer
les risques qui pèsent sur le sourcing. Aussi,
la crise sanitaire a mis en lumière plusieurs
points d’alerte tels que l’engagement sur les
délais clients, la variation rapide des prix
de certains produits ou encore le dévelop-
pement de l’externalisation des activités
logistiques pour se recentrer sur son cœur
de métier et gagner en flexibilité. Avec la
pandémie, de nouveaux défis logistiques
ont émergé, notamment avec les ruptures
des chaînes d’approvisionnement qui im-
pactent et continuent d’impacter lourde-
ment plusieurs industries. Mais je crois
que la tendance la plus lourde qui a été ob-
servée est celle relative au développement
exponentiel du commerce électronique
qui est en train de changer les habitudes
de consommation. La Logistique interna-
tionale 2.0 devra être au rendez-vous de ce
défi majeur, et l’émergence d’opérateurs
marocains capables d’adresser ce sujet est
une nécessité. q
10. Les Inspirations ÉCO Docs
Mardi 28 septembre 2021

Transport et logistique

Le coût de l’immobilier cession économique, causée par la Covid-19, a

eu de lourdes répercussions sur le secteur de

attise l’engouement
l’immobilier d’entreprise. Présent depuis plus
de 10 ans dans ce secteur d’activité, le travail
de 3F Industrie consiste à donner une solu-

pour les rayonnage

tion adéquate à ses clients en termes d’éco-
nomie d’espace de stockage. «Nous offrons
à nos clients le meilleur équipement grâce à
nos partenaires de renommés mondiale, no-
tamment Mecalux, pour le rayonnage, avec
Multiplier la surface de stockage pour atteindre 40 wm de hauteur, qui nous avons équipé les plus importantes
réaliser des économies d’espace de stockage ...Autant d’avantages sociétés multinationales et nationales au
qu’offrent les solutions de rayonnage aux entreprises. En face, les Maroc Tel que Unilever, Procter and Gamble,
Cobomi, Copag, Gil Comes …Nos clients sont
professionnels spécialisés dans la fourniture de solutions de stoc- nos meilleurs ambassadeurs, ils nous té-
kage n’ont jamais été aussi heureux. moignent leurs satisfactions pour nos pro-
duits et services», ajoute Younes Haloui. Pour
l’équipement de quais de chargement et les
portes automatiques, l’entreprise distribue la
marque KOPRON, avec des références-client
de taille notamment pour l’équipement de
la plateforme logistique de la société SNTL
qui en dispose de plus d’une cinquantaine de
quais et de portes de cette marque.

Audit et contrôle des équipements

La cherté du prix du terrain au m2 dans l’im-
mobilier professionnel fait le bonheur des
entreprises spécialisées dans le rayonnage.
«Dernièrement, nous avons constaté un
grand intérêt des patrons et responsables
de sociétés à s’équiper de rayonnages du
conventionnel au plus sophistiqué en passant
par le semi-automatique, cet engouement
s’explique par la cherté du prix du terrain au
m², le rayonnage permet de multiplier la sur-
face de stockage pour atteindre 40 m de hau-
teur», révèle Younes Haloui, directeur géné-
ral de 3F Industrie. En effet, la crise plombe le
marché de l’immobilier professionnel. La ré-
et bureau d’étude en renfort
Pour répondre aux besoins de la clientèle,
3F Industrie met à leurs service son bureau
d’étude pour coucher sur plan leurs idées
en termes de magasin de stockage. Ensuite,
ses équipes réalisent le plan final en respec-
tant les normes et réglementations les plus
sévères dans le domaine. «Pour le besoin de
sociétés déjà équipées en rayonnage, nous
leur fournissons l’audit et contrôle de l’état
de leurs équipements de stockage ainsi que
l’intervention sur site pour la remise en état
ou transfert vers un nouveau site», explique
Haloui. q

Auto Hall. Le futur est électrique !

litaires d’origine russe GAZ qui a obtenu
La crise sanitaire a mis à mal l’ensemble des secteurs d’activités et la confiance de plusieurs opérateurs de la
la logistique n’a pas été épargnée. Chez les concessionnaires auto- logistique. La dernière marque est Foton
mobile, les mutations induites se sont traduites par des choix d’in- qui a été lancée en juillet et pour laquelle le
vestissements plutôt intelligents, notamment en misant dans le petit groupe affiche de grandes ambitions.
utilitaire et de plus en plus dans l’électrique.
Un fourgon 100% électrique
dès le premier trimestre 2022
«Le petit utilitaire prendra de plus en plus solutions plus économiques. Afin de ré- Lors de la COP22 organisée à Marrakech,
de place parce que plus flexible et plus éco- pondre à cette problématique, «Africa Mo- la communauté logistique marocaine s’est
nome. Pour la logistique des derniers kilo- tors et le groupe Auto Hall ont proposé à montrée mobilisée en adoptant la charte
mètres, le futur est électrique et ça sera leurs clients des véhicules de transport de marocaine en faveur d’une logistique
bien plus proche que nous le croyons», marchandises à moins de 100.000 DH. Les verte. Interrogé sur l’approche adoptée
soutient Hamid Benkirane, directeur mar- clients ont répondu très favorablement à par Africa Motors pour accompagner cet
keting et commercial du concessionnaire cette offre et aujourd’hui DFSK est N°1 in- élan, le concessionnaire souligne être déjà
automobile Africa Motors, abordant les contesté du marché du VUL. Pour nous, en positionné sur ce marché avec des offres
perspectives en termes de débouchés pour tant que distributeurs automobiles, nous dédiées, notamment des véhicules répon-
le secteur de la logistique. Autant dire que nous devons d’être à l’écoute des profes- dant à la norme Euro 6D, une norme nette-
la green logistic va gagner du terrain dans sionnels et surtout leur proposer des so- ment plus écologique que la norme Euro 4
le secteur de la logistique. N’empêche que lutions innovantes et économes», nous actuellement en vigueur. «Dès le premier
la crise sanitaire a mis à mal l’ensemble des explique le concessionnaire. Africa Mo- trimestre 2022, Africa Motors et le groupe
secteurs d’activités et la logistique n’a pas tors et le groupe Auto Hall ont également Auto Hall proposeront à leur clientèle un
été épargnée. Sur le terrain, l’ensemble des ajouté deux nouvelles marques dans leur fourgon DFSK 100% électrique», annonce
opérateurs se sont mis à rechercher des portefeuille, notamment la marque d’uti- le concessionnaire. q