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Je tiens à exprimer mes vifs et sincères remerciements à mon professeur et
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Introduction
La tendance à la libéralisation des marchés financiers et des capitaux des années 1980 a entraîné
une augmentation de la volatilité des marchés financiers et a accru le besoin d’information
comme moyen d’assurer la stabilité financière. Dans les années 1990, alors que la libéralisation
des marchés financiers et de capitaux s’est accrue, il y a eu une pression croissante en faveur
de la fourniture d’une information utile dans les secteurs tant publics que privés. Des exigences
minimales dictent désormais la qualité et la quantité de l’information qui doit être fournie aux
acteurs du marché et au grand public.
C’est parce que le fait de fournir de l’information est essentiel pour promouvoir la stabilité des
marchés, que les autorités de régulation ont placé la qualité de l’information dans leurs
principales priorités.
Dés lors la qualité de l’information exigée par les acteurs du marché et les autorités de
régulation est améliorée, les entreprises devront revoir leurs propres systèmes de reporting
international afin de se construire une image de fournisseur d’information de bonne qualité.
La divulgation de l’information est fondée sur l’existence de bonnes Normes comptables et
d’une méthodologie adéquate de diffusion de l’information. Cette divulgation de l’information
implique normalement la publication d’information pertinente tant sur le plan qualitatif que
quantitatif dans des rapports financiers annuels, souvent complétés par des états financiers
intermédiaires et par la publication d’autres informations pertinentes.
La fourniture de l’information a un coût. Lorsque l’on détermine les obligations de publication
; l’utilité de l’information pour le public doit être rapportée au coût engendré par l’entreprise.
La période de publication est aussi importante. La divulgation d’une information négative à un
public qui n’est pas en mesure de l’interpréter convenablement peut causer un préjudice à
l’entreprise.
Lorsque l’information est de qualité insuffisante et/ou les destinataires de cette information ne
sont pas à même de l’interpréter correctement, les exigences en matière de publication
d’information doivent être introduites avec précaution et renforcées progressivement. Sur le
long terme, un système de bonne information est utile même si cela pose à court terme certains
problèmes car le coût engendré par un système opaque est finalement toujours supérieur à celui
d’un système transparent. D’autre part, la libre circulation des capitaux, les fusions, les joint-
ventures et l’évaluation de la solvabilité des entreprises au niveau international sont autant
d’opérations qui nécessitent la préparation de l’information financière et son exploitation dans
un autre.
A cause des divergences entre les multiples régimes fiscaux et les dispositifs une entreprise peut
réaliser des profits divers, selon les pays et en fonction de ses choix comptables.
Au Maroc, le cas a été vécu par la compagnie d’assurances CNIA, dont les résultats de
l’exercice N sont opposés, selon qu’elle se plie aux normes marocaines ou à celles de son
actionnaire de référence La compagnie du Golfe, ARIG.
Ainsi, l’harmonisation comptable apparaît comme une nécessité surtout pour les grands
groupes. Notre CGNC(code générale de normalisation comptable), qui est l’outil de
normalisation comptable de base, bien que conforme aux dispositions internationales, comporte
certaines divergences par rapport aux normes internationales dont principalement :
- La non reconnaissance explicite du principe de la prééminence de la réalité économique
sur l’apparence juridique avec toutes les conséquences qui en découlent, notamment pour
le traitement des opérations de leasing ;
- Le classement des charges par nature et non par fonctions ;
- La non sectorialisation des ventes et des coûts ;
- L’absence de juste valeur.
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D’où la décision prise par le conseil national de comptabilité de confier à des experts
internationaux, dans le cadre d’une assistance technique financée par la banque mondiale, le
soin de procéder à une revue du CGNC pour faire ressortir les dispositions non conformes aux
normes IAS / IFRS, ce qui permettra de mieux préparer les entreprises marocaines à adopter ce
référentiel international de qualité incontournable.
Sachant néanmoins que si, pour cette population de PME / PMI qui forme l’écrasante majorité
des entreprises marocaines, tout changement doit être mûrement réfléchi ; pour les sociétés de
grande taille (à l’échelle de notre pays) à savoir les sociétés cotées en bourse et les sociétés à
haut risque qui obéissent à des règles prudentielles strictes comme les banques et les assurances,
le passage aux normes IAS / IFRS revêt un caractère prioritaire et urgent. C’est d’ailleurs cette
voie que le normalisateur marocain a adopté, dans la mesure où les normes concernent ce
groupe d’entité déjà adoptée ou en projet vont pratiquement dans le sens de l’intégration des
normes IAS.
Dans ce mémoire sera traité le passage des normes marocaines aux normes IFRS et en
particulier les divergences existant entre les deux référentiels et plus précisément nous
traiterons les immobilisations , les stocks et les contrats de locations.
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Première partie : Le Concept de l'IAS / IFRS et les
principes comptables fondamentaux de l’IASB
L’objectif des états financiers est de fournir l’information sur la situation financière (bilan), la
performance (compte de résultat) et les variations de la situation financière (tableau de flux) de
l’entreprise. La transparence des états financiers est garantie par une information complète et
une présentation convenable d’information qui permettent au plus grand nombre d’utilisateurs
de prendre des décisions économiques. Dans ce contexte de transparence, les états financiers
doivent être facile à interpréter. Même s’il est préférable d’avoir plus d’information que moins,
il demeure vrai, néanmoins, que son obtention est coûteuse. Ainsi, il faut évaluer avec
précaution le bénéfice tiré de plus de transparence.
L’adoption de Normes comptables acceptées internationalement est nécessaire pour faciliter la
transparence et la bonne interprétation des états financiers. Le Comité des Normes Comptables
Internationales (IASC) a développé un Cadre pour la préparation et la présentation des états
financiers publié en 1980. Ce cadre :
• Enumère les concepts qui sous-tendent la préparation des états financiers pour les utilisateurs
externes ;
• Guide les rédacteurs des Normes comptables dans le développement de ces Normes ;
• Assiste les préparateurs, les auditeurs et les utilisateurs dans l’interprétation des Normes
Comptables Internationales et dans la gestion des problèmes non encore couverts par les
Normes Comptables Internationales. En vertu des normes internationales, les états financiers
doivent normalement être établis en supposant que l’entreprise continuera à opérer
conformément au principe de continuité d’exploitation et que les opérations sont enregistrées
selon les règles de la comptabilité d’engagement c‘est-à-dire que les effets des opérations sont
enregistrés au moment de leur apparition et sont contenus dans les états financiers de l’exercice
comptable correspondant.
La mise en œuvre de ces principes doit normalement conduire à des états financiers qui donnent
une image fidèle. Dans ce contexte d’image fidèle, il est préférable de s’abstenir de publier une
information plutôt que de divulguer une information trompeuse. Il n’est alors pas surprenant
que lorsqu’une entreprise ne se conforme pas à une ou plusieurs exigences spécifiques, les
Normes Comptables Internationales requièrent une information complète sur les faits et les
raisons de cette non-conformité. Le schéma sur la page suivante met en évidence la façon dont
la transparence est garantie dans le cadre des Normes Comptables Internationales
2. Le cadre conceptuel
Les Normes Comptables doivent être préparées dans un cadre cohérent et acceptable de
principes fondamentaux. Le cadre pour la Préparation et la Présentation des Etats Financiers
(on utilise parfois le terme cadre conceptuel) a été publié en 1989. Ce Cadre:
• Introduit les concepts qui sont à la base de la préparation et la présentation des états financiers
;
• Guide les organismes nationaux de normalisation à développer des Normes comptables
nationales.
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• Aide les préparateurs, les auditeurs et les utilisateurs clans l’interprétation des Normes
comptables Internationales et dans l’appréhension des difficultés non encore résolues par les
Normes lAS.
le traitement comptable :
L’objectif des états financiers est de fournir des informations sur la situation financière (bilan),
la performance (compte de résultat) et les variations de la situation financière (tableau des flux
de trésorerie) d’une entreprise qui soient utiles à tin large éventail du utilisateurs pour prendre
des décisions économiques.
- La présentation fidèle est obtenue -par la fourniture d’une information utile (principe de
bonne infirmation) dans les états financiers au sein desquels la transparence est assurée.
- Si l’on suppose que la représentation fidèle équivaut à la transparence, alors un deuxième
objectif peut être assigné aux états financiers garantir la transparence à travers une Information
complète et fournir une présentation fidèle de l’information utile pour les besoins de la prise de
décision.
- Les principes suivants sont, par hypothèse, sous-jacents dans les états financiers :
• Comptabilité d’engagement : les effets des transactions et autres événements sont
comptabilisés quand ils surviennent (et non quand interviennent les flux monétaires
correspondants).
Ils sont enregistrés ci sont présentés clans les états financiers de l’exercice auxquels ils se
rattachent
• Continuité d’exploitation : on présume que l’entreprise poursuivra ses activités dans un
avenir prévisible.
- 1es caractéristiques qualitatives sont les attributs qui rendent utiles pour l’utilisateur les
informations présentées clans les états financiers.
• La pertinence : les informations pertinentes influencent les utilisateurs dans leurs décisions
économiques en les aidant à évaluer les événements passés, présents et futurs ou en confirmant
/ corrigeant leurs évaluations passées. La pertinence d’une information est affectée par sa nature
et son importance relative.
• La fiabilité : une information fiable est exempte d’erreurs et de préjugés significatifs et elle
est guidée par :
— une image fidèle ;
— la prééminence de la substance sur la forme ;
— la neutralité ;
— la prudence ;
— l’exhaustivité.
• La comparabilité : l’information doit être présentée de manière cohérente dans le temps et
entre les entreprises pour permettre aux utilisateurs de faire des comparaisons significatives.
• L’intelligibilité : l’information doit être facilement compréhensible par les utilisateurs ayant
des hases en gestion, en économie et en comptabilité et la volonté d’étudier l’information.
- Une information pertinente et fiable suppose le respect des contraintes suivantes :
• La célérité : des délais excessifs dans la fourniture de l’information peuvent nuire sa
pertinence, mais augmentent sa fiabilité ;
• Le rapport Coût I avantage : les avantages découlant de l’information doivent excéder les
coûts liés à sa fourniture ;
• L’équilibre entre les caractéristiques qualitatives : le but est de parvenir un équilibre
entre ces caractéristiques afin (le réaliser l’objectif des états financiers. L’application des
principales caractéristiques qualitatives et des Normes comptables appropriées a normalement
pour effet que les états financiers donnent une image fidèle / une présentation fidèle
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- Les éléments suivants sont directement liés à l’évaluation de la situation financière :
• les actifs : ressources contrôlées par l’entreprise du fait d’événements passés et dont les
avantages économiques futurs sont attendus par l’entreprise
• les passifs : obligations actuelles de l’entreprise résultant d’événements passés et dont
l’extinction devrait se traduire pour entreprise par une sortie de ressources représentatives
d’avantages économiques
• les capitaux propres : actifs-passifs communément appelés les fonds propres.
- Les éléments suivants sont directement liés à l’évaluation de la performance :
• les produits : ce sont des accroissements d’avantage économique de cours de l’exercice, sous
forme d’entrées ou d’augmentations d’actifs ou de diminutions de passifs, qui ont pour résultat
l’augmentation des capitaux propres (autrement que par un nouvel apport de capitaux par les
propriétaires). Les produits recouvrent les revenus et les plus-values.
• les charges : ce sont des diminutions d’avantages économiques au cours de l’exercice sous
forme de sorties ou de diminutions d’actifs, ou de survenance de passifs qui ont pour résultat
de
diminuer les capitaux propres (autrement que par des distributions aux associés ou
actionnaires).
- Un élément doit être comptabilisé dans les états financiers dés lors que :
• il est probable que tout ava otage économique futur qui lui est lié ira à l’entreprise ou en
proviendra ;
• l’élément a un coût ou une valeur qui peut être évalué de façon fiable.
- L’évaluation des éléments des états financiers s’effectue suivant les méthodes suivantes :
•coût historique ;
• coût actuel ;
• valeur de réalisation (de règlement) ;
• valeur actualisée.
- Les concepts de capital et de maintien du capital recouvrent :
• le capital financier: est synonyme d’actif net ou de capitaux propres de l’entreprise. Il est
défini en unités monétaires nominales. Le bénéfice représente l’augmentation cl montant
financier (ou en argent) de l’actif net pendant l’exercice ;
• le capital physique : le capital est considéré comme la capacité opérationnelle. Il est défini
comme la capacité productive de l’entreprise. Le bénéfice représente l’augmentation de la
capacité productive de l’entreprise pendant l’exercice.
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CHAPITRE II- Les objectifs et L’histoire constitutionnel de
l’IASB
La première norme IAS 1 « publicité des méthodes comptables » a été publiée en janvier 1975
: elle évoquait les conventions comptables de base (continuité de l’exploitation, permanence
des méthodes, spécialisation des exercices) et les principes qui devaient régir le choix et
l’application des méthodes comptables (prudence, prééminence de la réalité sur l’apparence et
importance relative). Puis, furent publiées des normes plus techniques portant sur les stocks
(IAS 2), les états financiers consolidés (IAS 3, norme abrogée en 1989 et remplacée par IAS 27
et IAS 28), les amortissements (IAS 4), les informations que doivent fournir les entreprises dans
leurs états financiers (IAS 5), les changements de prix (IAS 6, norme abrogée en 1981 et
remplacée par IAS 15), le tableau de financement ( IAS 7) ; les changements de méthodes (IAS
8), les activités de recherche et développement (IAS 9), les événements postérieurs à la clôture
(IAS 10), les contrats de longue durée (IAS 11) ; l’impôt sur les bénéfices (IAS 12), etc. La
particularité de ces normes était de pouvoir être appliquée partout, de nombreuses options étant
permises. Ainsi, pour la détermination du coût des stocks, sept formules différentes (dont bien
entendu les méthodes du premier entré-premier sorti et du coût moyen pondéré) étaient
autorisées.
Un cadre de préparation e de présentation des états financiers ( Framework for the Preparation
of Financial Statements) a été, par ailleurs, adopté par l’IASC en avril 1989. Il avait pour
mission de fixer les concepts sous-jacents à l’élaboration des états financiers. Ce cadre
conceptuel traite particulièrement de l’objectif des états financiers, des caractéristiques
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qualitatives de ces états, des éléments les composant, de la prise en compte et de l’évaluation
de ces éléments, des systèmes de mesure et du concept du capital.
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Un huitième exposé-sondage (août 2003) proposait un amendement d’IAS 39 et est relatif à la
comptabilisation de la couverture en juste valeur du risque de taux d’intérêt d’un portefeuille.
Il a abouti à la révision de la norme IAS 39 en mars 2004.
Un neuvième exposé-sondage (janvier 2004) s’intéresse à l’exploitation et l’évaluation des
ressources minérales (pétrole, gaz, mines). Les trois derniers exposées-sondages, enfin (avril
2004) proposent des amendements aux normes IAS 39, IAS 19 et IFRS 3 et précisent
respectivement les conditions de l’option d’évaluation à la juste valeur, le traitement des écarts
actuariels et l’application des regroupements d’entreprises aux sociétés mutuelles
(coopératives, assurance, etc…). Au 30 juin 2004, les travaux n’étaient pas terminés et aucune
norme nouvelle n’avait été publiée.
Des projets sont également en cours fin juin 2004 sur les instruments financiers, sur les
regroupements d’entreprises (deuxième phase), sur les contrats d’assurance (deuxième phase),
les informations à fournir dans les états financiers des institutions financières, l’analyse de la
performance financière de l’entité, la consolidation et les entités ad hoc, les avantages aux
personnel, la comptabilisation des produits, les concepts passifs et capitaux propres, l’impôt sur
les bénéfices, les provisions, actifs et passifs éventuels, la convergence des normes comptables
mondiales, la comptabilité et l’établissement des états financiers des petites et moyennes
entreprises.
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aussi chargé d’informer le Board des points de vues des organisations comptables dont sont
issus ses membres.
La procédure d’élaboration des normes est longue et fait appel a de nombreuses consultations
tant au niveau du SAC qu’au niveau des organisations en liaison avec l’IASB.
Pour l’élaboration des normes IFRS/IAS, les principales étapes sont les suivantes :
1- Identification par le personnel technique de l’IASB des difficultés liées au thème traité, étude
des pratiques nationales relatives aux difficultés identifiées et échanges de points de vue avec
les normalisateurs nationaux.
2- Consultation du SAC pour savoir si le thème doit être retenu au programme de travail du
Board.
3- Formation d’un groupe consultatif appelé à donner des conseils au Board.
4- Publication d’un document de discussion pour appel à commentaires.
5- Publication pour appel à commentaire d’un projet de norme approuvé par 8 voix de l’IASB
au moins et comprenant les avis contraires émis par certains membres du Board ainsi que les
arguments majeurs ayant prévalu lors de la délibération du Board. Toutes les organisations
membres de l’IASC/IASB et les parties intéressées sont appelées à commenter ce projet.
6- Prise en compte de tous les commentaires reçus sur les documents de discussion et le projet.
7- Lorsque le Board le juge nécessaire, tenue d’audiences publiques et réalisation de tests
d’application sur le terrain.
8- Approbation de la norme par au moins 8 voix (sur 14). Dans la norme publiée, mention est
faite de toute opinion contraire et de la base des conclusions, indiquant notamment comment le
Board a traité les commentaires reçus au titre du projet.
Les normes de l’IASB sont depuis la mise en place de la nouvelle préface aux normes
internationales, en mai 2002 ; appelés IFRS (International financial reporting standards)
lesquelles désignent à le fois les normes IAS existantes et les futurs normes. Les normes
IAS/IFRS sont élaborées pour s’appliquer aux états financiers individuels et consolidés à
vocation générale de toutes les entités à but lucratif, quel que soit leur secteur d’activité et leur
forme, ainsi qu’à toute information publiée par ces entités. Mais ces normes IAS/IFRS peuvent
aussi s’appliquer aux entités à bit non lucratif et aux entreprises gouvernementales
commerciales à chaque fois que cela est jugé approprié. Les textes approuvés par l’IASB ‘qu’il
s’agisse des normes, des interprétations ou des exposés-sondages sont ceux publiés par
l’organisme international en langue anglaise. Pour les besoins des utilisateurs, ils peuvent être
traduits dans la langue du pays par les organismes professionnels. Les normes comparables
internationales ont ainsi été traduites en français sous la responsabilité du Conseil supérieur de
l’Ordre des experts-comptables.
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informations à fournir ;
dispositions transitoires ;
date d’application ;
annexes.
Chaque norme (notamment pour celles qui ont été approuvées par l’IASB depuis sa réforme de
structure en 2001) comprend également deux rubriques complémentaires (qui peuvent être
présentées séparément et qui ne sont pas considérées comme faisant partie intégrante de la
norme) :
les bases des conclusions ;
un guide d’application.
L’ensemble des normes applicables à ce jour représente un texte d’environ 2600 pages. Lorsque
la norme prévoit plusieurs traitements possibles (options, elle distingue le traitement autorisé,
une information complémentaire devra être fournie (dans l’annexe des états financiers) pour
permettre à l’utilisateur de faire le rapprochement entre le traitement autorisé et le traitement
de référence.
Après identification par le personnel technique de toutes les différences liées au thème traité et
étude des pratiques nationales correspondantes, il est élaboré, pour appel à commentaires
(période qui peut être limitée à trente jours), un projet d’interprétation. Après prise en compte
des commentaires, L’IFRIC adopte le projet qui sera soumis pour l’adoption finale par le Board
de l’IASB (qui doit l’approuver par 8 voix au moins).
L’IFRIC remplace depuis 2002 le SIC créé en 1997 et qui avait adopté 34 décisions. Les
décisions du SIC/IFRIC sont des réponses à des questions comptables susceptibles de faire
l’objet de traitements divergents ou inacceptables en l’absence d’instructions faisant autorité.
Elles correspondent soit à des pratiques non satisfaites dans le cadre des normes comptables
internationales, soit à nouveaux sujets se rapportant à une norme existante, mais qui n’ont pas
été examinés lorsque la norme a été élaborée. Certaines décisions SIC/IFRIC ont été intégrées
dans la révision de normes existantes, ce qui explique qu’à ce jour nombre d’entre elles n’ont
plus à être appliquées.
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CHAPITRE III- Les principes comptables fondamentaux de l’IASB :
Le cadre conceptuel de l’IASB rappelle que les états financiers ont pour objectif de fournir une
information sur la situation financière, la performance et l’évolution dans la situation financière
de l’entité. Il considère qu’une telle information est utile pour un très large éventail
d’utilisateurs potentiels qui ont à prendre des décisions « économiques ».
L’IASB appelle « états financiers » dans la préface aux normes comptables internationales, «
les bilans, comptes de résultat, tableaux de financement, notes annexes et autres documents
explicatifs habituellement mis à disposition et publiés une fois par an et qui font l’objet d’un
rapport établi par un auditeur ». Les états financiers définis par l’IASB correspondent aux
comptes individuels et consolidés définis par les règles comptables marocaines. La notion est
cependant plus large car les états financiers peuvent englober des informations financières
fournies par exemple dans le rapport annuel et qui ne figurent pas dans les comptes individuels
et consolidés.
Le cadre conceptuel présente sept distinctes d’utilisateurs potentiels (les investisseurs, les
membres du personnel, les prêteurs, les fournisseurs et autres créditeurs, les clients, les états et
les organismes publics, le public), ainsi que leur besoins d’information. Il montre que les états
financiers ne constituent pour ces utilisateurs qu’un élément parmi d’autres de l’ensemble des
informations susceptibles de répondre à leurs besoins. En aucun cas le cadre conceptuel n’a
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envisagé que soient modulés la nature et la présentation des écarts financiers en fonction des
besoins spécifiques des utilisateurs.
Il est à noter que parmi les utilisateurs potentiels, le cadre conceptuel a classé en premier les
investisseurs, c'est-à-dire les personnes qui fournissent les capitaux aux entreprises. On peut se
demander si ce classement n’est pas volontaire de la part des auteurs dudit cadre. En effet,
même si l’IASB considère que les informations fournies par les états financières peuvent être
utiles à toutes les personnes en relation avec l’entreprise, il semble bien qu’une présentation
orientée vers les besoins des investisseurs ait été privilégiée. Ceci s’explique certainement par
l’importance prise par les marchés financiers, partout dans le monde.
Le cadre conceptuel précise qu’afin de répondre à leurs objectifs, les états financiers sont
préparés sur la base d’une comptabilité dite d’engagement. Il précise également que les états
sont préparés selon l’hypothèse suivant laquelle l’entité est en situation de continuité et
poursuivra ses activités dans un avenir prévisible.
Afin de satisfaire leurs buts, les états financiers sont préparés sur la base de la comptabilité
d’engagement (sauf pour les informations relatives aux flux de trésorerie ). Selon cette base, les
effets des transactions ou événements se produisent (et non pas lorsque intervient le versement
ou la réception de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie) et ils sont enregistrés dans les livres
comptables et présentés dans les états financiers des exercices auxquels ils se rattachent.
Les états financiers doivent être établis sur une base de continuité d’exploitation sauf si la
direction a l’intention ou n’a pas d’autre solution réaliste que de liquider l’entité ou cesser son
activité. Lorsque la direction prend conscience, à l’occasion de cette évaluation, d’incertitudes
significatives liées à des événements ou à des événements ou à des événements ou à des
conditions susceptibles de jeter un doute important sur la capacité de l’entité à poursuivre son
activité, ces incertitudes doivent être indiquées. Lorsque les états financiers ne sont pas établis
sur une base de continuité d’exploitation, ce fait doit être également indiqué ainsi que la base
sur laquelle ils sont établis et la raison pour laquelle l’entité n’est pas considérée comme étant
en situation de continuité d’exploitation.
Ces caractéristiques qualitatives déterminent l’utilité des informations contenues dans les états
financiers. Elles peuvent être classées en trois sous-ensembles.
- les caractéristiques qualitatives fondamentales ; l’image fidèle, la prééminence de la substance
sur la forme.
- Les caractéristiques qualitatives dérivées (qui permettent d’atteindre les objectifs
fondamentaux) : l’importance relative, la prudence, la neutralité, l’exhaustivité, la non-
compensation ;
- Les caractéristiques qualitatives de base ( qui permettent la réalisation des caractéristiques
dérivées et fondamentales) : l’intelligibilité, la pertinence, la fiabilité et la comparabilité.
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3-1 Les caractéristiques qualitatives fondamentales : image fidèle et prééminence
de la substance sur la forme
Comme dans le cadre des règles marocaines, la caractéristique qualitative fondamentale des
états financiers pour l’IASB est l’image fidèle. A cette caractéristique, il faut adjoindre celle
de la prééminence de la substance sur la forme.
a- L’image fidèle :
Selon la norme IAS 1, les états financiers doivent présenter une image fidèle de la situation
financière, de la performance financière et des flux de trésorerie d’une entreprise. L’image
fidèle requiert la juste représentation des effets des transactions et autres événements et
conditions conformément aux définitions et critères de constatation relatifs aux actifs, passifs,
produits et charges définies par le cadre conceptuel pour la préparation et la présentation des
états financiers. L’application appropriée des normes comptables internationales, accompagnée
de la présentation d’informations supplémentaires lorsque cela est nécessaire, conduit, dans
quasiment toutes les circonstances, à des états financiers qui donnent une image fidèle.
L’entité doit indiquer que ses états financiers se conforment aux normes comptables
internationales. Les traitements comptables inappropriés ne peuvent être corrigés ni par
l’indication des méthodes comptables utilisées, ni par des notes annexes ou d’autres textes
explicatifs.
Dans les cas extrêmement rares où la direction d’une entité estime que le fait de se conformer
à l’une des dispositions d’une norme ou d’une interprétation ne correspond pas aux objectifs
des états financiers donnés dans le cadre conceptuel et qu’en conséquence il faut s’en écarter
pour parvenir à la présentation d’une image fidèle, l’entité doit indiquer, en précisant le
caractère exceptionnel des circonstances qui conduiraient à s’en écarter :
- la norme dont l’entité s’est écartée, la nature de l’écart, y compris le traitement imposé par la
norme, la raison pour laquelle la direction a jugé que ce traitement ne correspond pas aux
objectifs du cadre conceptuel ;
- pour chaque période concernée, l’effet financier de cet écart sur le résultat net de l’entité, ses
actifs, ses passifs, ses capitaux propres et ses flux de trésorerie.
Si la dérogation au traitement comptable requise par les normes IFRS n’est pas interdite par les
lois nationales, l’entité pourra s’écarter de ce traitement mais devra fournir l’information
requise dans ces notes annexes. Si le fait de déroger au traitement comptable requis par les IFRS
est proscrit par les lois nationales, l’entité devra appliquer le traitement comptable IFRS en
attirant l’attention des utilisateurs des états financiers dans les notes annexes sur les limites du
traitement comptable retenu et en indiquant le traitement comptable qui aurait pu être préféré
ainsi que ses effets.
Si l’information doit présenter une image fidèle des transactions et autres événements qu’elle
vise à présenter, il est nécessaire que transactions et événements soient comptabilisés et
présentés conformément à leur substance et leur réalité économique et non pas seulement selon
leur forme juridique.
Le cadre pour la préparation des états financiers insiste sur ce concept qui d’ailleurs était déjà
développé dans la norme IAS 1 relative à la publicité des méthodes comptables en 1975 sous
le terme de « prééminence de la réalité sur l’apparence ». La substance des transactions et autres
événements n’est pas toujours cohérente avec ce qu’il en ressort du montage juridique. Ainsi,
sur un plan juridique, une opération de crédit-bail est un contrat de location d’un bien mobilier
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ou immobilier pour une période déterminée avec une option de rachat à la fin du contrat et,
pendant toute la durée du contrat, le bailleur reste propriétaire du bien. Or, pour le preneur du
bien en crédit-bail, sur un plan économique et financier, une opération de crédit bail est une
acquisition d’un bien mobilier ou immobilier assorti d’une forme de financement spécifique. Si
les règles comptables de certains pays privilégient, lorsqu’il y a discordance entre le point de
vue juridique, il n’en est pas de même de l’IASB qui consacre la prééminence de la substance
de l’opération et de sa réalité économique sur sa forme juridique.
Le principe de prééminence du fond sur la forme explique notamment l’intérêt porté par les
normes IAS/IFRS à la juste valeur et le fait que l’information des investisseurs est axée sur la
capacité de l’entité à générer des flux de trésorerie dans une approche économique. Elle
explique aussi le rôle pivot des deux concepts que sont les notions de contrôles et d’avantages
économiques futurs probables. La notion de contrôle est notamment utilisée dans les normes
relatives aux regroupements et à la consolidation. Le contrôle est défini comme étant « le
pouvoir de diriger les politiques financières et opérationnels d’une entité afin d’obtenir des
avantages de ses activités «. Cette notion s’oppose à celle de propriété juridique. Si
généralement on exerce le contrôle quand on est propriétaire, on peut aussi ne pas l’exercer en
vertu d’un contrat déterminé en n’étant pas propriétaire et on peut aussi ne pas l’exercer tout en
étant propriétaire. La notion d’avantages économiques futurs probables est utilisée par de
nombreuses normes et notamment celles relatives aux immobilisations. Le cadre conceptuel
définit l’avantage économique futur représentatif d’un actif comme « le potentiel qu’à cet actif
de contribuer directement ou indirectement, à des flux de trésorerie et d’équivalents de
trésorerie ». Il peut donc y avoir dissociation entre expliquer pourquoi des biens en locations
financement sont comptabilisés par les normes IAS/IFRS dans les actifs.
Prudence :
La prudence en définie dans le cadre conceptuel comme « la prise en compte d’un certain degré
de précaution des jugements nécessaires pour préparer les estimations dans des conditions
d’incertitude, pour faire en sorte que les actifs et produits ne soient pas surévalués et que les
passifs et les charges ne soient pas sous-évalués ».
Neutralité :
Pour être fiable, l’information contenue dans les écarts financiers doit être neutre, c'est-à-dire
sans parti pris. En effet, les états financiers ne sont pas neutres si, par la sélection ou la
présentation de l’information, ils influencent les prises de décisions ou le jugement afin
d’obtenir un résultat ou une issue prédéterminé.
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Exhaustivité :
Pour être fiable, l’information contenue dans les états financiers doit être exhaustive, autant que
le permettent le souci de l’importance relative et celui du coût. Une omission peut rendre
l’information fausse ou trompeuse et en conséquence, non fiable et insuffisamment pertinente.
Non-compensation :
La norme IAS 1 précise que les actifs et les passifs, d’une part, les éléments de produits et de
charges, d’autre part ne doivent pas être compensés sauf si la compensation est imposée ou
autorisée par une norme comptable internationale.
Importance relative :
Pour le cadre conceptuel, une information est considérée comme significative si son omission
ou son inexactitude peut influencer les décisions économiques que les utilisateurs prennent sur
la base des états financiers.
Selon la norme IAS 1, tout élément significatif doit être l’objet d’une présentation séparée dans
les états financiers. Les montants non significatifs doivent être regroupés avec les montants
d’éléments de nature ou de fonction similaires.
Quatre caractéristiques de base sont par ailleurs développées dans le cadre conceptuel :
l’intelligibilité, la pertinence, la fiabilité et la comparabilité.
Intelligibilité :
Une qualité essentielle de l’information fournie dans les états financiers est d’être
compréhensible immédiatement par mes utilisateurs. Ceci suppose que les utilisateurs aient une
connaissance raisonnable des affaires et des activités économiques et de la comptabilité et une
volonté d’étudier l’information de façon raisonnablement diligente. Cependant ; l’information
relative à des sujets complexes, qui doit être incluse dans les états financiers du fait de sa
pertinence par rapport aux besoins de prises de décisions économiques des utilisateurs ne doit
pas être exclue au seul motif qu’elle serait trop difficile à comprendre par certains utilisateurs.
Pertinence :
Pour être utile, l’information doit être pertinente pour les besoins de prises de décisions des
utilisateurs. L’information possède la qualité de pertinence lorsqu’elle influence les décisions
économiques des utilisateurs en les aidant à évaluer des événements passés, présents ou futurs
ou en confirmant ou corrigeant leurs évaluations passées.
Fiabilité :
Pour être utile, l’information doit également être fiable. L’information possède la qualité de
fiabilité quand elle est exempte d’erreur et de biais significatifs et que les utilisateurs peuvent
lui faire confiance pour présenter une image fidèle de ce qu’elle est censée présenter ou de ce
qu’on pourrait s’attendre raisonnablement à la voir présenter.
18
Comparabilité :
Le cadre conceptuel identifie dans les états présentant la situation financière et la performance
de l’entité un certain nombre d’éléments essentiels. Font l’objet d’une définition et de
commentaires approfondis les cinq notions suivantes ; actifs, passifs et capitaux propres pour
le bilan, produits et charges pour le compte de résultat. Il est à noter que dans l’optique choisie
par l’IASB (information destinée prioritairement aux investisseurs), l’organisation
internationale, dans ses normes, privilège les informations données par le bilan à celles données
par le compte de résultat.
Un actif est une ressource contrôlée par l’entité du fait d’événements passés et dont des
avantages économiques futurs sont attendues par l’entreprise.
Un passif est une obligation actuelle de l’entité résultant d’événements passés et dont le
règlement attendu doit résulter en une sortie de l’entité de ressources représentatives
d’avantages économiques.
Les capitaux propres sont l’intérêt résiduel dans les actifs de l’entité après déduction de tous
ses passifs.
Les produits sont les accroissement d’avantages économiques au cours de la période comptable,
sous la forme d’accroissements d’actifs ou de diminutions de passifs qui ont pour résultat
l’augmentation des capitaux propres autres que l’augmentation provenant des contributions des
propriétaires du capital.
Les charges sont des diminutions d’avantages économiques ou cours de la période comptable
sous la forme de sorties ou de diminutions des valeurs des actifs, ou de survenance de dettes
qui ont pour résultat de faire diminuer les capitaux propres autrement que par des distributions
aux propriétaires du capital.
19
5- La constatation des éléments des états financiers :
L’identification des grandes catégories auxquelles se rattachent les opérations ne suffit pas à
l’enregistrement dans le bilan et le compte de résultat. L’insertion dans les états financiers doit
en effet satisfaire au concept de constatation que dans la tradition marocaine on appelle le fait
générateur.
Ainsi, pour le cadre conceptuel, les critères de constatation sont satisfaits s’il est probable que
les avantages économiques futurs compris dans les éléments (actifs, passifs, charges, produits)
entrent ou sortent de l’entité et s’il existe un système de mesure fiable (ainsi, les conséquences
d’un procès pourront se traduire par un actif et un produit mais si elles peuvent être
raisonnablement chiffrées, aucune comptabilisation n’est à faire. L’information sera cependant
donnée en annexe).
Sur le choix du système de mesures applicables aux divers éléments constatés au bilan et au
compte de résultats, l’IASB se montre très ouvert.
Après avoir constaté que les différents systèmes de mesures pouvaient être utilisés à des degrés
divers et selon des combinaisons variées, le cadre conceptuel en énumère les principaux : coût
historique, coût actuel, valeur réalisable ou de règlement, valeur actuelle avec leurs définitions
respectives.
L’IASB a constaté que le système de mesure généralement utilisé par les entités dans leurs états
financiers est celui des coûts historiques, habituellement combiné avec d’autres comme la
valeur de réalisation (par exemple pour l’évaluation des stocks).
Le cadre conceptuel de L’IASB refuse de prendre position en privilégiant tel ou tel système de
mesure (sauf le cas exceptionnel d’entités situées un pays en forte inflation).
Il faut toutefois signaler que par la norme IAS 32, puis la norme IAS 39 toutes deux relatives
aux instruments financiers, a introduit à compter de 1995 la notion de la juste valeur. Celle-ci
est depuis évoquée dans de nombreuses normes IAS et notamment les normes IAS 2, IAS 16,
IAS 17, IAS 18, IAS 19, IAS 20, IAS 21, IAS 38,IAS 40 IAS 41, IFRS 2, IFRS 3 et IFRS 4).
Pour la norme 32 de l’IASB (mais aussi pour toutes les autres ) la juste valeur est le montant
pour lequel un actif pourrait être échangé ou un passif éteint, entre des parties bien informées
et consentantes dans le cadre d’une transaction effectuée dans des conditions de concurrences
normale. La notion de la juste valeur est la traduction de l’expression anglo-saxonne « fair value
» qui, littéralement, correspond plus à celle de valeur sincère ou loyale. Elle est à rapprocher de
la notion de la valeur de marché qui est selon IAS 32 « le montant qui pourrait être obtenu de
la vente (ou qui serait dû pour l’acquisition) d’un instrument financier sur un marché actif. Si
la valeur de marché peut être retenue comme juste valeur, l’absence de marchés organisés pour
les instruments négociés entre établissement de crédit et/ou entités rendent nécessaire de
reconnaître une autre valeur que la valeur de marché elle-même. Le concept de «juste valeur »
est donc plus large que celui de la valeur de marché et peut faire appel à des techniques
spécifiques (actualisation des flux de trésorerie attendus par exemple ou modèles financiers).
L’application de la juste valeur dans les états financiers, peut se justifier par les raisons
suivantes :
- les investissements, principaux utilisateurs des écarts financiers, se fondent essentiellement
sur la juste valeur des entités dans leur prise de décisions, parce qu’elle reflète l’opinion des
marchés et traduit mieux la valeur actuelle des flux monétaires futurs ;
- la mise sur le marché des instruments financiers de plus en plus fréquemment avant leur
échéance contractuelle justifie un mode d’évaluation qui permet de mieux refléter la réalité
économique;
20
- les valeurs historiques ne permettent pas toujours de comparer les performances alors qu’une
valeur du jour, observée sur les marchés, faciles la comparabilité des comptes.
La comptabilité en juste valeur, forte intéressante conceptuellement est cependant critiquée par
de nombreux auteurs. On lui reproche notamment de privilégier une vue à très court terme sur
la situation financière des entités, la difficulté de fournir une information fiable (contrairement
à l’évaluation du coût) et les volatilités des capitaux propres et résultats engendrés par les
variations de juste valeur. Certains auteurs considèrent que la juste valeur n’est pas pertinente
dans le cas de certaines opérations et activités qui ne sont pas gérées et soumises à des
évaluations sur la base de ces justes valeurs (notamment dans le domaine bancaire). Enfin,
d’autres auteurs vont même jusqu’à reprocher à l’utilisation généralisée de la juste valeur la
perte de confiance dans les marchés financiers qui été constatée ces dernières années.
Le concept de la juste valeur a fait, depuis son introduction dans les normes américaines, puis
dans les normes internationales, l’objet de nombreux commentaires et les analyses et prises de
position sont loin d’être terminées.
7- Le concept du capital :
21
Deuxième partie :
Les divergences entre le référentiel marocain les normes
IFRS.
1-1 Généralités :
Au Maroc, le CGNC ne fournisse pas de définitions précises des immobilisations incorporelles
et ne prévoie pas de conditions strictes de comptabilisation d’immobilisations incorporelles,
celles-ci étant généralement opérées à la date du transfert de propriété.
Contrairement aux principes marocains, la norme IAS 38 révisée en 2004 fournit une définition
et des conditions de comptabilisation des immobilisations incorporelles précises :
Définition des immobilisations incorporelles : les immobilisations incorporelles sont des
actifs non monétaires identifiables, sans substance physique (IAS 38. 8 révisée en 2004). Un
actif est défini comme une ressource contrôlée du fait d’un événement passé et dont l’entité
attend des avantages économiques futurs (IAS 38.8révisée en 2004). Ainsi, un élément
incorporel répond à la définition d’une immobilisation incorporelle s’il répond aux trois
conditions suivantes :
a- il est identifiable, c'est-à-dire qu’il remplit l’un des deux critères suivants (IAS 38. 12 révisée
en 2004) :
1. il est séparable de l’entité, c'est-à-dire qu’il est susceptible d’être vendu, transféré, breveté,
loué ou échangé soit individuellement, soit conjointement, avec un contrat, un actif ou un passif
auquel il est lié (critère de séparation) ;
2. ou il résulte de droits légaux ou contractuels, que ces droits soient ou non transférables ou
séparables de l’entité ou d’autres droits et obligations (critère légal-contractuel) ;
b- il est contrôlé par l’entreprise du fait d’événements passés, celle-ci ayant le pouvoir d’obtenir
les avantages économiques futurs correspondants ainsi que celui de restreindre l’accès des tiers
à ces avantages ;
c- il est porteur d’avantages économiques futurs (IAS 38. 17 révisée en 2004).
Conditions de comptabilisation des immobilisations incorporelles :
Une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée à l’actif si et seulement si les deux
conditions suivantes sont simultanément remplies (IAS 38. 17 révisée en 2004) :
a- il est probable que les avantages économiques futurs attribuables à cet actif iront
effectivement à l’entité :
b- le coût de cet actif peut être mesuré de façon fiable.
Ces définitions et conditions de comptabilisation des immobilisations incorporelles en IFRS
sont fondées davantage sur la notion de ressource contrôlée que sur la notion de patrimoine (au
sens de propriété juridique) retenue en principes marocains. Il en résulte notamment les
divergences actuelles suivantes :
22
la date de comptabilisation initiale des immobilisations incorporelles peut être différente
dans les deux référentiels, notamment lorsque la date de transfert du contrôle et celle du transfert
de propriété sont différentes ;
les éléments incorporels générés en interne et non protégés juridiquement qui sont
susceptibles d’être comptabilisés à l’actif, sont beaucoup moins nombreux en IFRS; en
particulier ; l’interprétation stricte , en IFRS de la notion de contrôle interdit en principe
d’immobiliser les portefeuilles clients, les relations avec la clientèle ,les équipes de personnes
qualifiées et talents spécifiques ( IAS 38. 15 et. 16 révisée en 2004).
La condition relative à l’utilisation durable n’existe pas dans la définition des actifs
immobilisés en IFRS.
23
- L’immobilisation des frais de développement est obligatoire dès lors que certaines conditions
sont remplies (IAS 38.57 révisée en 2004).
- La comptabilisation en charges des frais de recherche est obligatoire (IAS38.54 révisée en
2004).
- La notion de recherche appliquée n’existe pas en IFRS ; toutefois, en pratique, compte tenu
de la définition relativement imprécise de la recherche appliquée les activités considérées, dans
le cadre de ces principes, comme des activités de recherche appliquée susceptibles d’être
immobilisées si certaines conditions sont remplies, répondent généralement à la définition des
activités de développement de la norme IAS 38.8 et .59 révisée en 2004, ainsi, sauf cas
particulier, les coûts de recherche appliquée sont assimilables, en IFRS, aux coûts de
développement et sont donc obligatoirement immobilisés si certaines conditions sont remplies.
Maroc :
Les conditions actuelles pour l’immobilisation des frais de développement sont les suivantes
- Les projets en cause sont nettement individualisés.
- Chaque projet doit avoir à la date d’établissement des situations comptables de sérieuses
chances de réussite technique et de rentabilité commerciale.
- Leur coût peut être distinctement établi.
IASB :
Les frais de développement doivent être immobilisés si et seulement s’ils répondent à la totalité
des critères déterminés pour la constatation d’actifs incorporels générés en interne.
Ainsi, l’entreprise doit pouvoir démontrer les six critères généraux (IAS 38. 57 révisée en
2004) :
1. la faisabilité technique de l’achèvement de l’actif incorporel afin de pouvoir l’utiliser ou le
vendre.
2. son intention d’achever l’actif incorporel et de l’utiliser ou le vendre.
3. sa capacité à ou l’utiliser ou le vendre ;
4. comment l’actif générera des avantages économiques futurs probables : en particulier
l’entreprise doit démontrer l’existence d’un marché pour l’élément incorporel lui-même ou pour
la production qui résulterait de son utilisation ou , si cet élément doit être utilisée en interne,
son utilité pour l’entreprise (IAS 38. 57 révisée en 2004). En outre, elle doit estimer les
avantages économiques futurs conformément aux principes de détermination des flux de
trésorerie futurs définis par la norme IAS 36 relative à la dépréciation des actifs.
5. la disponibilité actuelle ou future des ressources techniques, financières ou autres nécessaires
pour réaliser le projet.
6. sa capacité à mesurer de manière fiable des dépenses liées à cet actif pendant sa phase de
développement.
Ces critères sont plus précis que ceux définis par les principes marocains et pourraient conduire,
dans certains cas particuliers, à l’immobilisation d’un volume de frais de développement moins
important en IFRS qu’en principes marocains.
24
b- Lors du dépôt du brevet, les frais versés pour la délivrance d’un brevet sont comptabilisés :
-soit en charges si les frais engagés avant le dépôt ont été comptabilisés en charges,
-soit à l’actif, en concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, etc. , si les frais
engagés avant le dépôt ont été immobilisés en frais de recherche et développement ; ces derniers
sont alors également transférés en concessions et droits similaires.
Contrairement aux principes marocains, la norme IAS 38 impose, et non autorise,
l’immobilisation des coûts engagés pour développer un brevet dès lors que certaines conditions
sont remplies. (IAS 38. 57 révisée en 2004).
25
crédit, à moins que l’entreprise ait opté pour l’incorporation des coûts d’emprunts au coût des
actifs.
Escomptes de règlement :
Selon les principes marocains, il n’est pas tenu compte des escomptes de règlement comptant
dans le cadre de la détermination du prix d’achat ces escomptes de règlement étant constitutifs
de produits financiers et non d’une diminution du prix d’achat.
Contrairement aux principes marocains, les escomptes de règlement sont obligatoirement
déduits du prix d’achats. En effet :
- les normes IAS 38. 32 révisée en 2004 indique que, lorsque le paiement du prix d’achat d’une
immobilisation incorporelle est différé au-delà des termes habituels de paiement, le coût
d’entrée doit correspondre au prix comptant, la différence entre ce montant et le total des
règlements étant comptabilisée en charges financières sur la période du crédit ( sauf option pour
l’incorporation des coûts d’emprunt au coût des actifs), par analogie à cette disposition de la
norme IAS 38, il conviendrait donc, à notre avis, de retenir également le prix comptant ( c'est-
à-dire, après déduction des escomptes de règlement ) lorsque, à l’inverse, l’entreprise renonce
au délai habituel de paiement contre une remise ;
- la norme IAS 38. 27 a révisé en 2004 précise que les remises et rabais commerciaux obtenus
doivent être déduits du prix d’achats des immobilisations incorporelles, ces remises et rabais
commerciaux comprenant les remises pour paiement comptant.
Dans les deux référentiels (marocains et IFRS), les frais accessoires liés à l’acquisition
d’immobilisations incorporelles doivent être incorporés au coût d’entrée de ces
immobilisations. Toutefois, des divergences apparaissent dans certains cas particuliers en
raison de précisions complémentaires de l’un ou l’autre des référentiels.
La définition générale du coût d’entrée d’une immobilisation incorporelle produite est la même
en principes marocains. En effet, dans les deux référentiels, les immobilisations produites
doivent être enregistrées à leur coût de production.
Toutefois, en pratique, des divergences peuvent apparaître dans certains cas particuliers, que ce
soit pour la détermination du coût de production ou pour le traitement comptable de certains
coûts particuliers.
26
production de cette immobilisation – sont incorporables au coût de production. Il en résulte en
pratique que les charges indirectes de production ne devraient généralement pas être
incorporées au coût de production des immobilisations incorporelles.
Au contraire, en principes marocains, les charges indirectes de production, qu’elles soient fixes
ou variables, sont incluses dans le coût de production des immobilisations incorporelles.
Il doit être tenu compte des événements postérieurs à la clôture mais antérieure à la date d’arrêté
des comptes pour apprécier si les conditions d’immobilisation des frais de recherche et de
développement ( ou autres immobilisations incorporelles générées en internes ) sont remplies.
En IFRS, contrairement aux principes marocains, ne peuvent être inscrites à l’actif que les
dépenses postérieures à la date de reconnaissance du caractère immobilisable des frais de
développement des immobilisations générées en interne (IAS 38. 65 révisée en 2004).
Les coûts antérieurement comptabilisés en charges dans les comptes annuels ou intermédiaires
ou plus généralement les coûts comptabilisés en charges avant la date de respect des conditions
d’immobilisations ne peuvent plus être ensuite portés à l’actif.
Contrairement aux principes marocains où seule la partie recouvrable des frais de recherche et
de développement est immobilisée, une fois les conditions d’immobilisation remplies, tous les
coûts de production engagés jusqu’à la date d’achèvement de l’immobilisation incorporelle sont
immobilisés. Si le recouvrement de ces coûts au travers des recettes nettes futures n’est pas
assuré en totalité, le montant considéré comme non recouvrable, déterminé conformément à la
norme IAS 36, est comptabilisé en charges ( pertes de valeur ). Il peut faire l’objet au cours des
périodes ultérieures, d’une reprise en résultant si le montant recouvrable s’améliore.
En IFRS, les échanges d’immobilisations incorporelles sont évalués à la juste valeur, sauf dans
le cas particulier des échanges n’ayant pas de substance commerciale ou lorsque ni la juste
valeur de l’immobilisation remise échange ni celle de l’immobilisation reçue ne peuvent
être déterminées de manière fiable.
Au contraire, les principes marocains actuels imposent l’évaluation de tous les échanges à leur
valeur vénale de celui des deux lots dont l’évaluation est la plus sûre, la notion de la valeur
vénale n’étant pas précisée.
Subventions d’investissement
27
En IFRS, il y a possibilité de porter les subventions d’investissement en déduction des coûts
des actifs concernés, méthode non autorisée par les principes marocains (mais en gardant
toujours, pour les deux référentiels, la possibilité de constater les subventions en produits
différés).
Coûts d’emprunt
En IFRS, comme en principes marocains, possibilités d’incorporer les coûts d’emprunt dans le
coût d’une immobilisation incorporelle, mais des modalités de mise en oeuvre parfois
différentes en IFRS et en principes marocains.
28
- marques crées, inscrites au bilan pour la valeur représentative du droit de propriété et amorties
sur la durée de la période de protection ;
- brevets d’invention, amortis normalement sur la durée du privilège dont ils bénéficient ou sur
leur durée d’utilisation si elle est plus brève (les brevets acquis au moyen de redevances
annuelles peuvent être amortis sur la base des redevances versées) ;
- frais de recherche appliquée et de développement immobilisés, amortis en principe selon un
plan et dans un délai maximum de cinq ans ;
- procédés industriels know-how, ceux qui constituent des immobilisations incorporelles sont
amortissables car ils sont susceptibles de se déprécier par l’effet du progrès technique ou de
l’évolution de la mode et des goûts ;
- modèles et dessins, susceptibles de se déprécier du fait des changements de mode.
b- Ne sont généralement pas amorties, les immobilisations incorporelles suivantes :
- marques acquises, y compris celles acquises au moyen de redevances annuelles
(marques généralement sans durée de vie limitée dès lors qu’elles sont entretenues) ;
- portefeuilles de mandats ou de contrats, certains droits au bail , que l’on trouve notamment
dans le domaines de services ( nettoyage industriel, restauration collective , voyages ,publicité
, commissariat aux comptes , sauf si ces portefeuille sont constitués de contrats nettement
individualisés et dont la durée de vie est limitée ;
- parts de marché, dès lors qu’elles sont évaluées sur la base d’un portefeuille normatif et non
de contrats individualisés dont la durée de vie est limitée.
IASB
Selon les IFRS, il convient de déterminer si la durée d’utilisation des immobilisations
incorporelles est finie (auquel cas ces immobilisations sont amortissables) ou indéfinie
( auquel cas elles sont non amortissables) ( IAS 38. 88 révisée en 2004).
Ainsi comme en principes marocains, certaines immobilisations incorporelles comme par
exemple, les marques acquises, ne sont pas amortissables, si leur durée d’utilisation est définie
( au sens de indéterminée, c'est-à-dire qu’elle n’est limitée par aucun facteur).
En revanche, les immobilisations incorporelles dont la durée d’utilisation est finie sont amorties
sur cette durée (IAS 38. 89 révisée en 2004).
Ces immobilisations doivent alors faire l’objet de tests de dépréciation, réalisés, conformément
aux dispositions prévues par la norme IAS 36 révisée en 2004, au minimum à la clôture de
chaque exercice et, en cas d’indice de perte de valeur, également entre deux tests annuels (IAS
38. 104 révisée en 2004).
En outre, la durée d’utilisation de ces immobilisations incorporelles doit être examinée à chaque
clôture (annuelle ou intermédiaire) afin d’apprécier si les événements et circonstances
permettent toujours de démontrer que la durée d’utilisation est indéfinie. Si tel n’était pas le
cas, ces immobilisations donnent lieu à des tests de dépréciation et doivent être amorties de
manière prospective sur leur durée d’utilisation résiduelle, désormais finie (IAS 38 .109 révisée
en 2004).
Maroc
Le plan d’amortissement consiste à répartir le coût d’un bien, diminué le cas échéant de sa
valeur résiduelle sur sa durée probable d’utilisation. Il est tenu comptes de cette valeur
29
résiduelle lorsque la durée d’utilisation du bien est nettement inférieure à sa durée de vie
probable.
Toutefois en pratique, les durées probables d’utilisation généralement retenues pour
l’amortissement des immobilisations incorporelles, tant dans les comptes individuels que dans
les comptes consolidés, correspondent généralement aux durée normale d’utilisation, sans prise
en compte de l’utilisation attendue par l’entreprise elle-même.
Cela est dû à trois raisons :
- le PCG n’est pas clair sur ce point ,la prise en compte de l’utilisation attendue par l’entreprise
elle-même n’étant pas exclusivement requise ;
- la prise en compte de la durée d’utilisation par l’entreprise suppose la prise en compte d’une
valeur résiduelle pour la détermination de la base amortissable, lorsque cette durée d’utilisation
est inférieure à la durée de vie normale . Or, la doctrine requiert que les valeurs résiduelles
soient garanties, ce qui limité les possibilités pratiques de prise en compte de ces valeurs et
conduit à retenir des durées d’amortissement conformes aux durées de vie normales.
- les considérations fiscales ont tendance à prévaloir :
*dans les comptes individuels, la durée d’amortissement fiscale doit correspondre aux usages
professionnels ( amortissement sur la durée de vie probable totale) et selon l’administration
fiscale, l’amortissement dérogatoire ne peut, sauf exceptions explicitement prévues, résulter de
la durée, les durées comptable et fiscale devant être identique.
*dans les comptes consolidés, l’obligation d’éliminer les écritures à caractère fiscales est
interprétée de manière restrictive comme s’appliquant aux seuls amortissements comptabilisées
en amortissements dérogatoires dans les comptes individuels (interdisant le retraitement des
immobilisations portés en déduction de l’actif et notamment le retraitement des durées
d’amortissement pour tenir compte de l’usage propre à l’entreprise).
IASB
Contrairement aux principes marocains, la norme IAS 38. 8 et 38. 97 révisée en 2004 impose
déjà de tenir compte, pour la définition du plan d’amortissement d’une immobilisation
incorporelle, de la durée probable d’utilisation de cette immobilisation par l’entreprise elle-
même.
30
- il existe des éléments de preuve que les conditions nécessaires pour obtenir le renouvellement
devraient être remplies ;
- le coût du renouvellement n’est pas signifié pour l’entité eu égard aux avantages économiques
futurs attendus du renouvellement (Si le coût du renouvellement est significatif pour l’entité
comparé aux avantages économiques futurs attendus du renouvellement, ce coût représente en
substance, le coût d’acquisition d’un nouvel actif incorporel à la date du renouvellement. En
conséquence, la période de renouvellement n’est pas prise en compte dans la durée d’utilisation
initiale.
6-2-2 Détermination de la base amortissable à la date de comptabilisation initiale de
l’immobilisation :
Au Maroc, le plan d’amortissement consiste à répartir le coût d’un bien, diminué le cas
échéant de sa valeur résiduelle, sur sa durée probable d’utilisation. Il est tenu compte de cette
valeur résiduelle lorsque la durée d’utilisation du bien est nettement inférieure à sa durée de vie
probable.
Toutefois, en pratique, les durées probables d’utilisation généralement retenues pour
l’amortissement des immobilisations, correspondent aux durées normales d’utilisation, sans
prise en compte de la durée d’utilisation attendue par l’entreprise elle-même. Ainsi, même
lorsque certains actifs sont régulièrement cédés avant la fin de leur durée de vie probable, ces
actifs sont généralement amortis sur leur durée de vie totale probable, avec pour corollaire la
non-prise en compte de la valeur résiduelle pour la détermination de leur base amortissable.
IASB
Contrairement à la pratique marocaine, la norme IAS 38. 8 et. 101 révisée en 2004 impose déjà
de tenir compte, pour la définition du plan d’amortissement d’une immobilisation incorporelle,
la fois de la durée probable d’utilisation de cette immobilisation par l’entreprise elle-même et
de sa valeur résiduelle à la fin de cette durée d’utilisation.
31
- un tiers s’est engagé à acheter l’actif à la fin de sa durée d’utilisation par l’entreprise (ce qui
suppose que cette durée d’utilisation est inférieure à la durée de vie probable totale de l’actif
(IAS 38 . 101 révisée en 2004).
- Ou il existe un marché actif qui permet une mesure fiable de la valeur résiduelle et dont il est
probable qu’il existera encore à la fin de la période d’utilisation de l’actif. (un marché actif est
un marché qui répond aux trois conditions suivantes, selon IAS 38. 8 révisée en 2004 : les
éléments négociés sur ce marché sont homogènes, on peut normalement trouver à tout moment
des acheteurs et des vendeurs consentants, et les prix sont mis à disposition du
public).
b- il est inhabituel qu’un marché actif remplissant les trois conditions précités existe pour des
immobilisations incorporelles, mêmes si cela peut arriver dans des cas limités (IAS 38. 78
révisée en 2004).
Maroc :
Selon les normes marocaines, le départ d’amortissement doit être différé jusqu’au début de
l’utilisation (ou de la vente) du produit ou du procédé.
IASB :
Selon la norme IAS 38. 97 révisée en 2004,l’amortissement débute systématiquement à compter
de la date à laquelle l’actif est prêt à être mis en service, c'est-à-dire à la date à laquelle il est
dans l’état et lieu nécessaires pour qu’il puisse être utilisé conformément à l’usage prévu par la
direction. Par exemple, dans le cas particulier des frais de développement immobilisés,
l’amortissement commerce à la date d’achèvement et de début d’utilisation du projet et non à
la date d’immobilisation des dépenses successives comme c’est le cas selon la pratique de
certaines entreprises marocaines.
Sur le plan juridique, aucun mode d’amortissement ne peut être considéré, a priori, comme
l’expression de l’amortissement pour dépréciation. Toutefois, en pratique, par simplification,
le mode d’amortissement des immobilisations incorporelles correspond généralement au mode
linéaire.
Les autres modes d’amortissement comme, par exemple, l’amortissement variable en fonction
de l’utilisation de l’immobilisation incorporelle (durée d’utilisation définie en unités d’œuvre
au lieu d’années) sont plus rarement utilisés –exemple, pour l’amortissement de marques ou de
brevets acquis au moyen de redevances annuelles ou pour l’amortissement de certains frais de
développement immobilisés – et ce pour des raisons essentiellement fiscales.
IASB
La norme IAS 38 révisée en 2004 présente deux divergences avec les principes marocains :
- le recours à un mode d’amortissement autre que celui qui reflète le rythme de consommation
des avantages futurs, admis en pratique dans le cadre des principes marocains, est incompatible
avec cette norme, le mode étant linéaire ne pouvant être retenu par défaut que si ce rythme de
consommation des avantages futurs ne peut être déterminé de manière fiable (IAS 38.97 révisée
en 2004).
- Selon la norme IAS 38. 98 révisée en 2004, il y a très rarement, voire jamais, des preuves
convaincantes permettant de justifier un mode d’amortissement aboutissant à un moment
cumulé d’amortissement inférieur à ce qu’il aurait été en application du mode linéaire.
32
6-2-5 Fréquence de révision des plans d’amortissement :
Selon les principes marocains, toute modification significative des conditions d’utilisation du
bien justifie la révision du plan en cours d’exécution.
Toutefois, aucune périodicité spécifique n’est imposée et, même en cas de révision d’un plan
d’amortissement, la pratique ne procède que rarement à la révision des valeurs résiduelles
estimées à la date d’acquisition et éventuellement déduites de la base amortissable.
IASB
La norme IAS 38 révisée en 2004 est plus contraignante que les principes marocains en ce qui
concerne la fréquence de révision des plans d’amortissement. Elle prévoit en effet explicitement
:
- que la durée et le mode d’amortissement doivent être réexaminés au minimum à la clôture de
chaque exercice (IAS 38. 104 révisée en 2004) ;
- que la valeur résiduelle prise en compte pour la détermination de la base amortissable doit
faire l’objet d’un réexamen obligatoire au moins à chaque clôture annuelle (IAS 38. 102 révisée
en 2004).
Il est notamment précisé que l’estimation de la valeur résiduelle d’une immobilisation
incorporelle est basée sur le prix de cession, constaté à la date de l’estimation ( et non à la date
de fin de vie de l’immobilisation) pour des actifs similaires qui sont parvenus, à la date de
l’estimation, à la fin de leur durée d’utilité et qui ont été exploités dans des conditions similaires
à celles dans lesquelles l’immobilisation sera utilisée (IAS 38. 102 révisée en
2004).
En cas de variation significative de la valeur résiduelle, le traitement comptable serait prospectif
(IAS 38. 102 révisée en 2004 ), comme c’est le cas pour toute révision du plan d’amortissement
( Ajustement des dotations aux amortissements de l’exercice de détermination de cette nouvelle
valeur résiduelle et des exercices ultérieurs).
Lorsque la valeur résiduelle d’une immobilisation devient supérieure ou égale à sa valeur nette
comptable, l’immobilisation cesse d’être amortie jusqu’à ce que sa valeur résiduelle redevienne
inférieure à sa valeur nette comptable, le cas échéant ( IAS 38 . 103 révisée en
2004).
Selon les normes marocaines, toute modification significative des conditions d’utilisation du
bien justifie la révision du plan en cours d’exécution.
Toutefois, aucune périodicité spécifique n’est imposée et, même en cas de révision des valeurs
résiduelles estimées à la date d’acquisition et éventuellement déduites de la base amortissable.
En IFRS, la norme IAS 38 révisée en 2004 est plus contraignante en ce qui concerne la
fréquence de révision des plans d’amortissement. Elle prévoit en effet explicitement :
- que la durée et le mode d’amortissement doivent être réexaminés au minimum à la clôture de
chaque exercice (IAS 38. 104 révisée en 2004) ;
- que la valeur résiduelle prise en compte pour la détermination de la base amortissable doit
faire l’objet d’un réexamen obligatoire au moins à chaque clôture annuelle (IAS 38. 102 révisée
en 2004).
Il est notamment précisé que l’estimation de la valeur résiduelle d’une immobilisation
incorporelle est basée sur le prix de cession, constaté à la date de l’estimation ( et non à la date
de fin de vie de l’immobilisation) pour des actifs similaires qui sont parvenus, à la date de
l’estimation, à la fin de leur durée d’utilité et qui ont été exploités dans des conditions similaires
à celles dans lesquelles l’immobilisation sera utilisée (IAS 38. 102 révisée en
33
2004).
En cas de variation significative de la valeur résiduelle, le traitement comptable serait prospectif
(IAS 38. 102 révisée en 2004 ) , comme c’est le cas pour toute révision du plan d’amortissement
( Ajustement des dotations aux amortissements de l’exercice de détermination de cette nouvelle
valeur résiduelle et des exercices ultérieurs).
Lorsque la valeur résiduelle d’une immobilisation devient supérieure ou égale à sa valeur nette
comptable, l’immobilisation cesse d’être amortie jusqu’à ce que sa valeur résiduelle redevienne
inférieure à sa valeur nette comptable, le cas échéant ( IAS 38 . 103 révisée en
2004).
34
- concerner des immobilisations incorporelles antérieurement non comptabilisées (IAS 38.76a
révisée en 2004) ;
- aboutir à la comptabilisation initiale d’immobilisations incorporelles pour un montant autre
sue leur coût (IAS 38.76b révisée en 2004).
Elle permet en revanche de réévaluer des immobilisations comptabilisées pour une partie
seulement de leur coût (par exemple, les frais de développement qui ne peuvent être capitalisés
qu’à compter de la date à laquelle ils ont répondu aux conditions énoncées par la norme IAS
38) (IAS 38.77 révisée en 2004).
Alors que les normes marocaines ne reconnaissent pas les tests de dépréciation et encore moins
leur fréquences, Les IFRS sont contraignantes en ce qui concerne la fréquence des tests de
dépréciation des immobilisations incorporelles.
En effet outre l’application du principe général de revue des indices de pertes de valeur, à
chaque arrêté intermédiaire ou annuel, imposé par la norme IAS 36 révisée en 2004, les IFRS
imposent la réalisation de tests de dépréciation des immobilisations incorporelles même en
l’absence d’indice de perte de valeur dans les cas suivants :
35
9-2 Evaluation du prix de cession (cas d’un recouvrement différé) :
En IFRS, le prix de cession en cas de paiement différé doit être actualisé, ce qui implique la
comptabilisation d’un résultat de cession inférieur à celui qui serait déterminé en principes
marocains ( la différence entre le montant nominal du produit et sa valeur actualisée étant
comptabilisée, en IFRS, en produits d’intérêts sur la durée de paiement).
Les états financiers doivent indiquer ; pour chaque catégorie d’immobilisations corporelles :
Les conventions d’évaluation utilisées pour déterminer la valeur brute comptable. Lorsque
plusieurs conventions ont été utilisées, pour chaque convention ; la valeur brute comptable doit
être indiquée pour chaque catégorie ;
Les modes d’amortissements utilisés
Les durées d’utilité ou les taux d’amortissements utilisés ;
La valeur brute comptable et le cumul des amortissements (regroupé avec le cumul des pertes
de valeur) à l’ouverture et à la clôture de l’exercice ;
Un rapprochement entre la valeur comptable à l’ouverture et à la clôture de l’exercice ( ainsi
que pour chaque exercice présenté en comparatif ) montrant ;
- les entrées ;
- Les sorties ;
- Les acquisitions par voie de regroupement d’entreprises ;
- Les augmentations ou les diminutions durant l’exercice résultant des réévaluations (positive
ou négative) et des pertes de valeur comptabilisées ou reprises directement en capitaux propres
;
- Les pertes de valeur comptabilisées ou reprises dans le compte de résultat.
- Les amortissements ;
- Les différences de changes nettes provenant de la conversion des états financiers d’une entité
étrangère ;
- Les autres mouvements.
Les états financiers doivent également indiquer :
a- l’existence et les montants des restrictions sur les immobilisations corporelles données en
nantissement de dettes ;
b- le montant des dépenses capitalisées au titre des immobilisations corporelles en cours de
production.
c- le montant des engagements contractuels pour l’acquisition d’immobilisations corporelles.
Lorsque les immobilisations corporelles sont inscrites à leur montant réévalué, les informations
suivantes doivent être mentionnées ;
a- La date de réévaluation ;
b- Le recours ou non à un évaluateur indépendant ;
c- Les méthodes et hypothèses principales utilisées pour estimer la juste valeur des actifs ;
d- La manière dont la juste valeur des actifs a été déterminée ; soit par référence à des prix
observables sur un marché, soit par la comparaison avec de récentes transactions ; soit par tout
autre technique d’évaluation ;
e- Le valeur comptable de chaque catégorie d’immobilisations corporelles si les actifs
correspondants avaient été comptabilisés selon le traitement de différence.
f- L’écart de réévaluation, en indiquant les mouvements de l’exercice et toute restriction de cet
écart aux actionnaires.
36
CHAPITRE II- Les divergences concernant les immobilisations
corporelles :
1- Définition et conditions de comptabilisation des immobilisations corporelles :
1- Principes généraux :
Selon les principes marocains, il n’existe pas une définition précise des immobilisations
corporelles. En effet, les actifs sont définis comme tout élément du patrimoine ayant une valeur
économique positive pour l’entité, les éléments d’actif destinés à servir de façon durable à
l’activité de l’entreprise constituant l’actif immobilisé. Les principes ne précisent pas de
conditions strictes de comptabilisation, celle-ci étant généralement opérée à la date de transfert
de propriété.
Contrairement aux principes marocains actuels, la norme 16. 6 et 16.7 révisée en 2003
fournissent une définition et des conditions précises de comptabilisation initiale des
immobilisations corporelles, fondée davantage sur la notion de ressources contrôlées que sur
celle du patrimoine, au sens de propriété juridique, retenues en principes marocains actuels
Ainsi, des divergences peuvent exister entre les deux référentiels, notamment lorsque la date de
transfert de propriété et le transfert du contrôle sont différentes.
Les normes IFRS définissent une immobilisation corporelle comme étant un actif physique,
détenu par une entreprise soit pour être utilisé dans la production ou la fourniture de biens et
services, soit pour être loué à des tiers, soit à des fins de gestion interne et dont l’entité attend
qu’il soit utilisé au-delà de l’exercice en cours. Elles imposent deux conditions pour la
comptabilisation d’un bien physique en immobilisations que sont l’existence d’une certitude
suffisante que les avantage économiques futurs attachés au bien iront à l’entité et l ‘évaluation
à une fiabilité suffisante de son coût ou de sa valeur.
En effet, cette définition des immobilisations corporelles et ces critères de comptabilisation sont
celles qui sont en voie d’adoption par les normes françaises et donc les français ont déjà entamer
le processus de convergence des normes françaises vers les normes IFRS à ce niveau là alors
que les marocains accusent du retard à ce propos.
Champ d‘application de l’approche par composants. Elle peut porter sur les dépenses :
1. Renouvellement ou de remplacement des composants d’une immobilisation qui sont destinés
dès l’origine, à être remplacés à intervalles réguliers.
2. Visites ou révisions des immobilisations.
Maroc :
Lorsque des éléments constitutifs d’un actif sont exploités de façon indissociable, deux
comptabilisations sont possibles:
a- Comptabilisation l’actif dans son ensemble.
Dans ce cas, le coût d’entrée de l’actif est amorti sur une durée unique.
En principe, en cas de remplacement ou de renouvellement partiel d’un des
éléments constitutifs de l’actif, l’actif n’est pas modifié et ensemble des coûts de remplacement
est comptabilisé en charges.
b- Comptabilisation de l’actif selon l’approche par composants.
37
Selon cette approche, chaque composant significatif destiné à être remplacé au terme d’une
durée prédéterminée plus courte que la durée d’utilisation de l’immobilisation prise dans son
ensemble doit être inscrit distinctement à l’actif : par exemple lames d’un four , toiture d’un
bâtiment , sièges d’avion … s’ils sont significatifs.
-et amorti sur sa propre durée d’utilité : ainsi , pour le même actif, il y aura plusieurs durées
d’amortissement déterminées dès l’origine pour chaque composant significatif de cet actif, en
fonction de leur propre durée d’utilisation ou mode de consommation des avantages
économiques futurs. En outre, dans la mesure où des composants d’une immobilisation sont
amortis séparément, le reste de l’immobilisation, qui correspond à l’ensemble de ses parties qui
ne font pas l’objet de remplacement à intervalles réguliers pendant sa durée d’utilisation totale
doit être amorti séparément.
Dans ce cas chaque composant doit être déterminé de façon à ce qu’il comporte une première
étape technique et une deuxième étape comptable, l’objectif de cette méthodologie étant d’aider
les entreprises à choisir le nombre adéquat des composants à traiter séparément sur le plan
comptable après les avoir identifiés sur le plan technique.
Le remplacement de chaque composant significatif se traduira nécessairement par une sortie
d’actif et l’entrée d’un nouvel élément (et non par la comptabilisation d’une charge) y compris
lorsque le remplacement n’a pour objet que de permettre l’utilisation normale de
l’immobilisation, prise dans son ensemble, jusqu’à la fin de sa durée d’utilisation prévue. Le
composant remplacé ayant été amorti sur sa durée d’utilisation prévue, sa valeur nette
comptable sera le plus généralement nulle au moment du remplacement, celui-ci étant ainsi sans
impact sur le résultat).
Dans cette approche, aucune provision pour grosses réparations ne peut être constituée.
IASB :
La norme IAS 16.43 révisée en 2003 impose l’amortissement séparé de chaque partie d’une
immobilisation corporelle dont le coût est significatif par rapport au coût total de
l’immobilisation.
Toutefois, les parties d’une immobilisation corporelle qui représentent la même durée
d’amortissement et /ou et le même mode d’amortissement peuvent être regroupées pour la
détermination de la dotation aux amortissements (IAS 16. 45 révisée en 2003). ( A l’inverse,
même si le coût d’une partie d’immobilisation n’est pas significatif par rapport au coût total de
cette immobilisation, il pourra être amorti séparément ( IAS 16.47 révisée en 2003).
Ainsi, en pratique, seules les parties d’immobilisation dont la durée d’amortissement et / ou le
mode d’amortissement entre les différentes parties dont le coût est significatif,
indépendamment de leur durée d’amortissement.
Les coûts de remplacement ultérieur d’une partie d’une immobilisation sont immobilisés, au
moment où ils sont engagés, s’ils répondent aux conditions générales de comptabilisation d’un
actif et la valeur nette comptable de la partie de l’immobilisation qui a été remplacée est
comptabilisée comme une sortie d’immobilisation (IAS 16.13 renvoyant aux .67 à .72 révisée
en 2003).
L’application de ces principes généraux aux composants d’une immobilisation qui nécessitent
un remplacement à intervalles réguliers aboutit au traitement suivant :
1. les composants destinés à être remplacés à intervalles réguliers sont obligatoirement
comptabilisés séparément (dès lors que leur coût est significatif) et amortis sur la durée séparant
deux remplacements (durée d’utilité pour l’entreprise). (le cas échéant, plusieurs composants
destinés à être remplacés selon la même périodicité et dont le rythme de consommation des
avantages économiques futurs est le même peuvent faire l’objet d’un plan d’amortissement
unique).
38
2. Lors du remplacement effectif, les dépenses de remplacement sont immobilisées car elles
répondent aux conditions d’immobilisation définies par
IAS 16.7 (probabilité d’avantages économiques futurs et coût mesurable de manière fiable) et
la valeur nette comptable du composant remplacé est comptabilisée en charges.
2-2 Visites et révisions faisant l’objet d’un programme pluriannuel ( gros entretien ou
grosses réparations).
Les dépenses d’entretien faisant l’objet d’un programme pluriannuel et qui ont pour seul but de
vérifier le bon état de fonctionnement des installations ( par exemples, révisions d’avions pour
motif de sécurité ) et d’y apporter un entretien ( par exemple, carénage de la coque des navires)
sans prolonger leur durée de vis au-delà de celle initialement prévue peuvent être
comptabilisées, au choix de l’entreprise selon l’une des deux méthodes suivantes
1ère méthode : constitution d’une provision pour gros entretien ou grandes révisions
2ème méthode : approche par les composants.
IASB
L’approche par composants est obligatoire en IFRS. En effet, selon la norme 16.14 révisée en
2003, quand un actif fait l’objet de visites ou de révisions significatives, effectuées à intervalles
réguliers le coût de ces révisions fait partie de la valeur comptable de l’actif corporel et est
inscrit en tant qu’actif dès lors que les critères de comptabilisation d’un actif sont remplis. La
valeur nette comptable résiduelle des coûts d’une précédente date de comptabilisation initiale
de l’actif.
Lorsque ce composant n’a pas été comptabilisé séparément ou spécifiquement identifié, son
coût peut être estimé sur la base du coût de révision majeur comme si celle-ci avait été réalisée
à la date d’acquisition de l’immobilisation ou d’achèvement de sa production ( IAS 16.14
révisée 2003).
Comme les coûts de remplacement de certains composants, ces coûts sont amortis sur la durée
séparant deux révisions et lorsque les dépenses surviennent, elles sont inscrites à l’actif et
amorties sur la même durée.
Dans les deux référentiels, les immobilisations acquises à titre onéreux doivent être enregistrées
à leur coût d’acquisition, correspondants aux coûts d’achat majoré des frais accessoires
nécessaires à la mise en état d’utilisation du bien.
Toutefois en pratique, des divergences avec les principes marocains existent concernant :
- la détermination du prix d’achat
- la détermination des frais accessoires incorporables au coût d’acquisition.
39
delà des conditions habituelles de crédit. Lorsque le délai de paiement accordé dépasse
sensiblement les délais accordés par le fournisseur pour des immobilisations similaires et que
ce délai est accordé avec un taux d’intérêt inférieur à celui du marché ou sans intérêt.
Le prix d’achat ( et la dette correspondante) est alors égal au montant qui aurait était acquitté
en cas de paiement comptant. La différence entre ce montant et le total des règlements est
constatée en charges financières sur la période de crédit, à moins que l’entreprise n’ait opté
pour l’incorporation des coûts d’emprunt dans le coût des actifs.
-Escomptes de règlement :
Contrairement aux principes marocains actuels, les escomptes de règlement sont
obligatoirement déduits du prix d’achats. En effet :
- la norme IAS 16. 23 révisée en 2003 indique que, lorsque le paiement du prix d’achat d’une
immobilisation corporelle est différé au-delà des termes habituels de paiement, le coût d’entrée
doit correspondre au prix comptant , la différence entre ce prix et le total des règlements étant
comptabilisée en charges financières sur la période du crédit ( sauf option pour l’incorporation
des frais financiers ) ; par analogie à cette disposition de la norme IAS 16 , il conviendrait donc
de retenir également le prix comptant ( c'est-à-dire , après déduction des escomptes de
règlement ) lorsque, à l’inverse , l’entreprise renonce au délai habituel de paiement contre une
remise ;
- La norme IAS 16 révisée en 2003 précise que les remises et rabais commerciaux obtenus
doivent être déduits du prix d’achat des immobilisations corporelles, ces remises et rabais
commerciaux comprenant, les remises pour paiement comptant
Dans les deux référentiels (marocain et IFRS), les frais accessoires liés à l’acquisition
d’immobilisations corporelles doivent être incorporés au coût d’entrée de ces immobilisations.
Toutefois, des divergences apparaissent dans certains cas particuliers en raison de précisions
complémentaires de l’un ou l’autre des référentiels.
40
2- Coût d’entrée d’une immobilisation corporelle produite :
La définition générale du coût d’entrée d’une immobilisation corporelle produite est la même
en référentiel marocain et en IFRS. En effet, dans les deux référentiels, les immobilisations
produites doivent être enregistrées à leur coût de production.
2-1 Charges indirectes de production
Le coût d’entrée d’une immobilisation corporelle produite correspond à son coût de production,
qui est égal au coût des matières consommées, augmenté des autres coûts engagés au cours des
opérations de production c'est-à-dire des charges directes et indirectes qui peuvent être
raisonnablement rattachées à la production de l’immobilisation.
En IFRS, le coût d’une immobilisation produite correspond à son coût de production IAS 16
révisée en 2003, lequel doit être déterminé en retenant les mêmes principes que pour une
immobilisation acquise.
Le coût de production ne doit donc comprendre que les coûts directement attribuables à la
production de l’immobilisation, c'est-à-dire les coûts marginaux qui n’auraient pas étaient
engagés si l’immobilisation n’avait pas était produite.
En pratique et contrairement aux normes marocaines, les coûts indirectes de production ne
devraient donc généralement pas pouvoir être incorporés au coût de production des
immobilisations corporelles.
Toutefois, lorsque l’entité produit des actifs similaires en vue de les vendre dans le cadre de son
activité normale, le coût de l’immobilisation corporelle produite correspond au coût de
production des actifs destinés à la vente. Dans ce cas, conformément à la norme IAS 2, le coût
de production devrait inclure, comme en principes marocains, les charges indirectes de
production (ou frais généraux de production ), que ces charges soient variables ou fixes.
Maroc
Les charges de personnel liées à la production d’une immobilisation corporelle sont en principe,
incorporées au coût de production de cette immobilisation, celui-ci devant notamment
comprendre :
-Les charges directes de production
-Les charges indirectes de production ou une fraction de ces charges, qui peuvent être
raisonnablement rattachés à la production.
Cependant ; dans la pratique, certains avantages accordés au personnel n’étant pas
comptabilisés en charges de la période de production, ils ne sont pas incorporés au coût des
actifs produits. Tel peut être le cas, par exemple : des avantages de retraite et assimilés,
lorsqu’ils sont accordés dans le cadre de régimes à prestations définies et que l’entreprise
n’utilise pas la méthode préférentielle de comptabilisation de ces avantages.
IASB
Le coût d’une immobilisation produite étant déterminé en retenant les mêmes principes que
pour une immobilisation acquise, les charges directes de production doivent être incorporées
au coût de production des immobilisations corporelles. Ainsi, doit notamment être incorporé au
coût de production de ces immobilisations le coût des avantages du personnel – tels que définies
par la normes IAS 19, comprenant notamment, les avantages de retraite et assimilés accordés
au personnel de production. En revanche les avantages accordés au personnel n’ayant pas
contribué directement à la production des immobilisations ne doivent pas être incorporés au
coût de production, les charges indirectes de production n’étant pas incorporables.
41
Les avantages du personnel étant systématiquement comptabilisés en charges en IFRS
(application de la norme IAS 19), ils sont donc systématiquement incorporés, en tout ou partie,
au coût de production des immobilisations corporelles. Au contraire, en principes marocains,
les avantages de retraite et assimilés ne sont incorporés au coût de production que si l’entreprise
applique la méthode préférentielle consistant à les comptabiliser en charges au fur et à mesure
de l’acquisition des droits.
42
En IFRS, les échanges d’immobilisations corporelles contre un ou plusieurs actifs non
monétaires ou encore une combinaison d’actifs monétaires et non monétaires sont
comptabilisés à la juste valeur sans déduction des coûts de sorties ( avec constatation d’ungain
ou d’une perte ) sauf dans les cas particuliers :
-Des échanges n’ayant pas de substance commerciale.
-Ou lorsque ni la juste valeur de l’immobilisation remise en échange ni celle de l’immobilisation
reçue ne peut être déterminées de manière fiable.
Dans ces deux cas, la transaction est comptabilisée sur la base de la valeur comptable de
l’immobilisation donnée en échange.
a- Critères à retenir pour apprécier si une transaction a ou non une substance
commerciale :
Une entité détermine si un échange d’immobilisations corporelles a (ou non) une substance
commerciale, en analysant si les flux futurs de trésorerie sont susceptibles d’être modifiés suite
à cette transaction. Ainsi, une transaction d’échange a une substance commerciale si (IAS 16.
25 révisée en 2003) :
-Les caractéristiques (risques, délais et montants) des flux de trésorerie attendus de l’actif reçu
sont différentes celles des flux de trésorerie relatifs à l’actif transféré.
-Ou la « valeur spécifique à l’entité » de la partie de son activité affectée par l’échange, est
modifiée consécutivement à cet échange, ( la valeur spécifique à l’entité correspond à la valeur
actuelle des flux de trésorerie qu’une entité s‘attend à générer du fait de l’utilisation continue
d’un actif et sa sortie à la fin de sa durée d’utilité ou ç encourir lors du règlement d’un passif (
IAS 16.6 révisée en 2003). Pour les besoins de l’appréciation de la substance commerciale
d’une transaction d’échange, la valeur spécifique à l’entité de la fraction de l’activité affectée
par la transaction doit être fondée sur des flux de trésorerie nets d’impôts (IAS 16.25 révisée en
2003), contrairement à la valeur d’utilité calculée dans le cadre des tests de dépréciation
conformément à la norme IAS 36, qui ne doit pas tenir compte des effets fiscaux.
Le taux d’actualisation doit refléter l’appréciation actuelle par l’entreprise de la valeur temps
de l’argent et les risques spécifiques à l’opération plutôt que de tenir compte de l’appréciation
que des acteurs sur le marché en feraient (IAS 16.BC22 révisée en 2003).
- L’un ou l’autre des changements provenant des deux points ci-avant est significatif par
rapport à la juste valeur des actifs échanges.
43
- Nature des coûts concernés. Que ce soit en IFRS ou en principes marocains, seuls sont
concernés les coûts qui ont une contrepartie en termes d’avantages économiques futurs pour
l’entreprise, par exemple au travers de l’utilisation attendue de l’immobilisation. En revanche,
ne sont pas concernés les coûts à l’apurement d’une situation passée et sans contrepartie future
comme, par exemple, les coûts liés à une dégradation progressive constatée au fur et à mesure
de l’exploitation de l’immobilisation ou du site, ces coûts étant immédiatement comptabilisés
en charges dans les deux référentiels (saufs s’ils se rapportent à la production des stocks).
- Présentation des coûts à l’actif. Contrairement à la norme IAS 16.16 révisée en 2003, les
principes marocains ne précisent pas si les coûts ayant une contrepartie future, au travers de
l’utilisation attendue de l’immobilisation concernée, doivent être incorporés au coût de
l'immobilisation ou portés en charge à étaler. Les coûts de démantèlement, d’enlèvement et de
remise en état du site sur lequel un actif est situé devraient faire partie du coût d’acquisition des
immobilisations corporelles, en contrepartie de l’obligation encourue, soit dès la date
d’acquisition, soit en cours d’utilisation de l’immobilisation pendant une période donnée à des
fins autres que de produire des éléments de stocks.
Subventions d’investissement :
- En IFRS, il y a possibilité de porter les subventions d’investissement en déduction des coûts
des actifs concernés. En principes marocains cette solution est interdite. Cela dit, les
subventions d’investissement, en IFRS comme en principes marocains, peuvent être constatées
en tant que produits différés. Il est à noter que les subventions d’investissement sont
comptabilisées en « produits constatés d’avance » en IFRS, ce qui n’est pas le cas en normes
marocaines où elles sont comptabilisées en Capitaux Propres assimilés.
Coûts d’emprunt :
En IFRS comme en principes marocains il y a possibilité d’incorporer les coûts d’emprunt dans
le coût d’une immobilisation corporelle, mais des modalités de mise en oeuvre parfois différente
dans ces deux référentiels.
En effet les divergences suivantes existent entre les deux référentiels :
-Les IFRS offrent une option pour la comptabilisation des coûts d’emprunt : en charges ou
incorporation au coût des actifs, alors que ces coûts ne peuvent être incorporés au coût des
actifs. Toutefois, en IFRS, lorsque l’option pour incorporer les coûts d’emprunt au coût des
actifs est prise, elle porte sur l’ensemble des actifs concernés : immobilisation et stocks.
-En IFRS, il y a lieu de déterminer de la charge périodique d’intérêts selon la méthode du taux
d’intérêts effectif ( calcul actuariel équivalent au taux de rendement interne de l’emprunt),
indépendamment du plan d’amortissement contractuel, généralement retenu en principes
marocains.
-En IFRS, l’étalement des frais d’émission d‘emprunt sur la durée de l’emprunt est obligatoire.
Au contraire, les principes marocains, tout en considérant l’étalement de ces frais comme
préférentiel, autorisent également leur comptabilisation immédiate en charges.
-En IFRS, l’utilisation de la méthode du taux d’intérêt effectif (amortissement selon un calcul
actuariel), contrairement aux principes marocains qui restent moins précis.
-En IFRS, l’imputation des frais d’émission d’emprunt sur la valeur comptable des emprunts
concernés et non, comme en principes marocains, inscription à l’actif, en charges à répartir ou
en charges de la période.
-En IFRS, la présentation de l’amortissement des frais d’émission d’emprunt en charges
financières, dans la même rubrique que les autres coûts d’emprunt. Au contraire, en principes
marocains, les frais d’émission d’emprunt sont comptabilisés en charges.
-En IFRS, les primes d’émission et de remboursement d’emprunt sont comptabilisées au bilan
et au compte de résultat de manière progressive sur sa durée de l’emprunt. (méthode du taux
d’intérêts effectif). Au contraire, en normes marocaines, les primes d’émission et de
44
remboursement d’emprunt sont comprises, en totalité, dès la date de comptabilisation initiale
de l’emprunt dans la valeur comptable de l’emprunt par la contrepartie d’un actif qui fait ensuite
l’objet d’un amortissement sur la durée de cet emprunt.
Au Maroc
Plus courte que la durée d’utilisation de l’immobilisation prise sur son ensemble doit être :
-Inscrit distinctement Comptabilisation de l’actif dans son ensemble, dans ce cas, le coût
d’entrée de l’actif est amorti sur une durée unique.
En principe, en cas de remplacement ou de renouvellement partiel d’un des éléments constitutifs
de l’actif n’est pas modifié et l’ensemble des coûts de remplacement est comptabilisé en
charges.
Ces coûts de remplacement doivent être provisionnées sous forme de provision pour grosses
réparations.
Comptabilisation de l’actif selon l’approche par composants :
Selon cette approche, chaque composant significatif destiné à être remplacé au terme d’une
durée prédéterminée à l’actif : par exemple, lames d’un four, toiture d’un bâtiment, sièges
d’avion …s’ils sont significatifs. -Et amorti sur sa propre durée d’utilité :
Ainsi, pour le même actif, il y aura plusieurs durées d’amortissement déterminées dès l’origine
pour chaque composant significatif de cet actif, en fonction de leur propre durée d’utilisation
ou mode de consommation d’avantages économiques futurs.
Dans ce cas chaque composant doit être déterminé en passant par une première étape technique
et une deuxième étape comptable, l’objectif de cette méthodologie étant d’aider les entreprises
à choisir le nombre adéquat de composants à traiter séparément sur le plan Comptable après
avoir identifié sur le plan technique.
IASB
La norme IAS 16. 43 révisée en 2003 impose l’amortissement séparé de chaque partie d’une
immobilisation corporelle dont le coût est significatif par rapport au coût total de
l’immobilisation ( plan spécifique au plan d’amortissement d’un avion par exemple), ce qui
nécessite en principe d’allouer, dès la comptabilisation initiale, le coût total d’acquisition des
immobilisations corporelles entre les différentes parties qui les composent dès lors que leur coût
est significatif par rapport au coût total de l’immobilisation.
Toutefois, les parties d’une immobilisation corporelle qui présentent la même durée
d’utilisation et le même mode d’amortissement peuvent être regroupées pour la détermination
de la dotation aux amortissements.
A l’inverse même si les coûts d’une partie d’immobilisation n’est pas significatif par rapport au
coût total de cette immobilisation, il pourra être amorti séparément (IAS 16 .47 révisée en
2003).
Ainsi, en pratique, seules les parties d’immobilisation dont la durée d’amortissement et / ou le
mode de consommation des avantages économiques futurs différents de l’immobilisation prise
dans son ensemble devront obligatoirement être identifiés dès la date de comptabilisation
initiale.
Les coûts de remplacement ultérieur d’une partie d’une immobilisation sont immobilisés. Au
moment où ils sont engagés, s’ils répondent aux conditions générales de comptabilisation d’un
45
actif et la valeur nette comptable de la partie de l’immobilisation qui a été remplacée est
comptabilisée comme une sortie d’immobilisation.
L’application de ces principes généraux aux composants d’une immobilisation qui nécessitent
un remplacement à intervalles réguliers aboutit au traitement suivant :
les composants destinés à être remplacés à intervalles réguliers sont obligatoirement
comptabilisées séparément (dès que leur coût est significatif) et amortis sur la durée séparant
deux remplacements (durée d’utilité pour l’entreprise) ;
lors du remplacement effectif, les dépenses de remplacement sont immobilisées car elles
répondent aux conditions d’immobilisation définies par la norme IAS 16 . 7 ( probabilité
d’avantages économiques futurs et coût mesurable de manière fiable) et la valeur nette
comptable du composant remplacé est comptabilisée en charges.
En guise de récapitulation : , en IFRS l’utilisation de l’approche par composants est obligatoire
pour les composants destinés, dès la date de l’immobilisation, à être remplacés à intervalles
réguliers. La constitution de provisions pour grosses réparations est interdite.
En outre, lors du remplacement d’un composant, le coût de remplacement est obligatoirement
capitalisé et la valeur nette comptable du composant remplacé est comptabilisée en charges.
Au contraire, les principes marocains actuels offrent la possibilité aux entreprises soit d’adopter
l’approche par composants, soit de continuer de faire ce qu’elles faisaient antérieurement (
comptabilisation de l’actif dans son ensemble et maintien des provisions) .
Les dépenses d’entretien faisant l’objet d’un programme pluriannuel et qui ont pour seul but de
vérifier le bon état de fonctionnement des installations ( par exemple révisions d’avions pour
motif de sécurité) et d’y apporter un entretien ( par exemple, carénage de la coque des navires
) sans prolonger leur durée de vie au-delà de celle initialement prévue peuvent être
comptabilisées au choix de l’entreprise selon l’une des deux méthodes suivantes :
Première méthode : constitution d’une provision pour gros entretien ou grandes révisions :
selon cette approche, il n’y a pas d’identification d’un composant « coût d’entretien » lors de la
comptabilisation initiale de l’immobilisation. Les coûts de chaque révision majeure planifiée
sont des charges dont la prise en compte est anticipée par le biais de la constitution d’une
provision pour grosses réparations, de manière étalée sur la durée séparant la date de deux gros
entretiens ou révisions.
Deuxième méthode : selon cette approche, il y a identification lors de la comptabilité initiale
de l’immobilisation, d’un composant « coût d’entretien », distinct des composants physiques
de l’immobilisation et amortissable sur la période devant courir jusqu’à la prochaine révision
planifiée, les coûts de révision engagés après l’acquisition de l’immobilisation sont immobilisés
lorsqu’ils sont engagés, au moment de la révision planifiée, et amortis, à leur tour, sur la période
devant courir jusqu’à la prochaine révision planifiée et la constitution d’une provision pour
grosses réparations est interdite.
IASB
L’approche par composants est obligatoire en IFRS. En effet, selon la norme IAS 16. 14 révisée
en 2003, quand un actif fait l’objet de visites ou de révisions significatives, effectuées à
intervalles réguliers le coût de ces révisions fait partie de la valeur comptable de l’actif corporel
et est inscrit en tant qu’actif dès lors que les critères de comptabilisation d’un actif est remplis.
La valeur nette comptable résiduelle des coûts d’une précédente révision est sortie de l’actif,
qu’elle ait été ou non identifiée en tant que composant à la date de comptabilisation initiale de
l’actif.
46
Lorsque ce composant n’a pas été comptabilisé séparément ou spécifiquement identifié, son
coût peut être estimé sur la base du coût de la révision majeure comme si celle-ci avait été
réalisée à la date d’acquisition de l’immobilisation ou d’achèvement de sa production.
Comme les coûts de remplacement de certains composants, ces coûts sont admis sur la durée
séparant deux révisions et lorsque les dépenses surviennent, elles sont inscrites à l’actif et
amorties sur la même durée.
Maroc :
Les dépenses engagées au titre d’une immobilisation corporelle déjà comptabilisée constituent
- des charges d’exploitation, si elles ont pour effet de maintenir les éléments d’actifs ( dont les
composants destinés à être remplacés à intervalles réguliers) dans un état normal d’utilisation,
- des immobilisations, si elles ont pour effet une augmentation de la valeur d’un
élément d’actif ou une augmentation de sa durée probable d’utilisation.
Il en résulte de ces principes généraux que :
- les dépenses d’entretien et de réparation constituent des charges d’exploitation lorsqu’elles
sont engagées. ( les dépenses de gros entretien ou de grosses révisions, non visées ici, sont
soumises à un traitement particulier).
- Les dépenses d’amélioration et additions d’éléments constituent des immobilisations.
- Lorsque les dépenses représentent un remplacement d’une partie d’immobilisations qu’elles
répondent aux conditions de comptabilisation à l’actif, ces dépenses sont capitalisées et la
valeur nette comptable de la partie remplacée est en principe comptabilisées en charges ;
toutefois, en pratique, en cas de remplacement, partie d’une immobilisation, il n’est pas toujours
procédé à la sortie de la valeur nette comptable de la partie remplacée. ( ne sont visée ici que
les dépenses de remplacement « non planifiées » , c'est-à-dire les dépenses autres que celles
relatives aux composants destinés à être remplacés à la intervalles réguliers ou aux gros
entretient ou grandes révisions. Pour ces dépenses voir traitement spécifique respectivement).
IASB :
Contrairement à la pratique actuelle des entreprises marocaines, la norme IAS 16. 70 révisée
en 2003, impose la comptabilisation systématiquement en charges de la valeur nette comptable
d’une partie d’immobilisation remplacée dès lors que la dépense de remplacement répond aux
conditions d’immobilisation, et ce même si la partie d’immobilisation remplacée n’avait pas été
identifiée lors de la comptabilisation initiale.
47
4- Amortissement des immobilisations corporelles :
48
En IFRS, le recours à des modes d’amortissements autres que ceux qui reflètent le mode de
consommation des avantages futurs, admis, en pratique, dans le cadre des principes marocains,
est incompatible avec la norme IAS 16.60 et 16.62 révisée en 2003.
49
3- Fréquence des réévaluations :
Il n’existe pas au Maroc un texte relatif à la fréquence des réévaluations du moment que la
réévaluation des immobilisations corporelles est interdite.
En IFRS, lorsque la réévaluation est retenue comme méthode d’évaluation des immobilisations
corporelles ( ou certaines catégories d’immobilisations corporelles), il s’agit d’une méthode
comptable soumise au principe de permanence des méthodes. Les réévaluations doivent donc
être régulièrement mises à jour afin d’éviter que la valeur comptable diffère de la juste valeur à
la date de clôture. (IAS 16.31 et 16.38 révisée en 2003).
La valeur des actifs doit être mise à jour sur une base annuelle, soit, par exemple, tous les trois
ou cinq ans, en fonction de la fréquence des variations de la juste valeur des actifs réévalués
(IAS 16.34 révisée en 2003).
Les principes marocains prévoient la comparaison de la valeur nette comptable avec la valeur
actuelle des actifs :
- à la date de clôture, de manière explicite
- à chaque situation intermédiaire , de manière implicite.
Les normes marocaines ne prévoient rien en ce qui concerne les tests de dépréciation.
En IFRS, contrairement aux principes, la norme IAS 36.9 révisée en 2004 impose déjà une
démarche précise de réalisation des tests de dépréciation : elle indique en effet que chaque
50
entreprise doit examiner, à chaque clôture annuelle ou intermédiaire, s’il existe un indice de
perte de valeur ; si tel est le cas, un test de dépréciation est effectué selon des modalités précisées
par la norme impliquant notamment la détermination formelle de la valeur recouvrable des
actifs concernés.
IASB
En IFRS, la perte de valeur correspond à l’excédent de la valeur comptable sur la valeur
recouvrable (IAS 36.59 révisée en 2004), celle-ci correspondant au moment le plus élevé de la
juste valeur nette des frais de cession et de la valeur d’utilité (IAS 36.6 et .39 révisée en
2004) :
- la juste valeur nette est le montant qui peut être obtenu de la vente d’un actif lors d’une
transaction dans des conditions de concurrence normale entre des parties bien informées et
consentantes , diminué des coûts de sortie ;
- la valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs attendus d’un actif , c'est-
à-dire de son utilisation continue et de sa sortie en fin de durée d’utilité.
En outre, les normes IFRS apportent les précisions suivantes :
- il n’est pas forcément nécessaire de déterminer à la fois la juste valeur nette d’un actif et sa
valeur d’utilité, notamment si l’un de ces montants excède la valeur comptable du bien
- la valeur recouvrable d’un bien peut être déterminée par référence à sa valeur nette des frais
de cession même si la direction n’a pas l’intention de céder ce bien .
- il est possible de retenir une approche pratique consistant, à commencer par déterminer
d’abord la juste valeur nette, la valeur d’utilité n’étant pas déterminée que si la juste valeur nette
est inférieure à la valeur nette comptable.
Il est à noter également :
Les cash flows utilisés pour déterminer la valeur d’utilité et donc la valeur recouvrable sont
obligatoirement actualisées en IFRS.
Le recours à des critères autres que les cash flows futurs pour déterminer la valeur d’utilité n’est
pas autorisé en IFRS
De nombreuses précisions sont fournies par la norme IAS 36 sur les points suivants :
- Modalités de regroupement des actifs lorsque la valeur recouvrable d’un actif isolé ne peut
pas être déterminée.
- Détermination pratique de la juste valeur nette des coûts de sortie ou de valeur vénale
- Composantes des cash flows futurs de trésorerie à retenir pour la détermination de la valeur
d’utilité.
51
La norme IAS 36 révisée en 2004 précise les modalités de détermination des flux de trésorerie
pour l’estimation de la valeur d’utilité, notamment :
a. Comment effectuer les projections de cash flows futurs : les hypothèses à retenir et la
documentation à fournir :
- Les projections de cash flows doivent être fondées sur les hypothèses raisonnables et
documentées. Les projections de cash flows futurs se composent de :
Projections à cour terme : (c'est-à-dire 5 ans maximum, à moins qu’une période plus longue
puisse être justifiée) qui doivent être fondées sur les prévisions les plus récentes approuvées par
la direction, en pratique, les entreprises utilisent le plus souvent des projections sur 3 ans.
- Projections à long terme, qui doivent se fonder sur une extrapolation des projections
à court terme avec une grande prudence, c'est-à-dire en utilisant un taux de croissance stable ou
décroissant, à moins qu’un taux croissant soit justifié. Toutefois, ce taux de croissance doit
être inférieur au taux de croissance moyen à long terme (par exemple sur 20 ans ) des produits,
des secteurs d’activité ou du pays dans lequel l’entreprise opère, à moins qu’un taux supérieur
ne soit justifié.
La norme IAS 36. 34 révisée en 2004 précise également que le caractère raisonnable des
hypothèses retenues peut être apprécié en examinant d’une part, la cause des écarts constatés
dans le passé entre les cash flows réels et les prévisions effectuées par la direction et , d’autre
part ; la cohérence entre les hypothèses retenues au titre de l’exercice avec les cash flows réels
passés en tenant compte, si nécessaire , des effets des événements significatifs ou des
circonstances qui n’existaient pas lorsque ces cash flows réels ont été générés.
En outre, les estimations de cash flows futurs doivent prendre en compte (IAS 36.39 révisée en
2004).
- les projections des entrées de trésorerie futurs relatives à une utilisation continue de l’actif.
- Les projections de sorties de trésorerie nécessaires pour générer les entrés de trésorerie
précitées et qui peuvent être directement rattachées ou affectées sur une base cohérente et
raisonnable à l’actif.
- et , le cas échéant , les entrées ou sorties nettes de trésorerie attendues de la sortie de l’actif à
la fin de sa durée d’utilisation.
IASB
La norme IAS 36.66 révisée en 2004 indique que, dans certains cas, il n’est pas possible de
déterminer la valeur recouvrable d’un actif isolé ( c’est le cas lorsque la valeur d’utilité de l’actif
ne peut pas être considérée comme proche de sa juste valeur nette de frais de cession et lorsque
l’actif ne génère pas de flux de trésorerie séparément d’autres actifs) ; il convient alors de
déterminer l’unité génératrice de trésorerie auquel il appartient, c'est-à-dire le plus petit groupe
identifiable d’actifs comprenant l’actif à évaluer dont l’utilisation continue génère des entrées
52
de trésorerie largement indépendantes des entrées de trésorerie générées par d’autres actifs ou
groupes d’actifs.
Pour tester la dépréciation d’une unité génératrice de trésorerie
a. La valeur comptable de cette unité doit prendre en compte tout ou partie de la valeur
comptable du goodwill et /ou des actifs de support, tels que le siège social par exemple ;
b. Les règles d’évaluation de la valeur recouvrable de l’unité génératrice de trésorerie sont alors
les mêmes que celles applicables à cet actif isolé ;
c. La perte de valeur globale de l’unité ou de groupes d’unités génératrices de trésorerie est
égale à l’excédent de sa valeur comptable (comprenant, le cas échéant, un goodwill) sur sa
valeur recouvrable ; cette perte de valeur globale doit être affectée :
- Tout d’abord au goodwill éventuellement affecté à l’unité génératrice de trésorerie
- Puis aux autres actifs de l’unité de trésorerie au prorata de leur valeur nette comptable
- Après l’application de ces dispositions, un passif ne doit être comptabilisé pour tout montant
non réparti de la perte de valeur globale que si et seulement si cela est imposé par d’autres
normes IFRS.
53
En IFRS, pour tous les actifs, la norme IAS 36 révisée en 2004 considère toute perte de la valeur
comme une dépréciation, celle-ci pouvant être reprise lorsque les conditions qui ont conduit à
sa constatation sont modifiées.
Pour une dépréciation dont les effets sont jugés irréversibles, la perte de valeur constatée ne
sera pas reprise mais cela ne se traduira pas par la constatation d’un amortissement exceptionnel
; cette notion n’existant pas en IFRS.
IASB :
La sortie d’une immobilisation corporelle doit être constatée (sortie du bilan ) lors de la cession
de l’immobilisation ou lorsque aucun avantage économique futur n’est attendu de l’utilisation
de cette immobilisation ni de sa cession. (IAS 16.67 révisée en 2003).
La détermination de la date de décomptabilisation des produits et résultats de cession
correspondants s’effectue sur la base des critères énoncés par la norme IAS 18.14 ou de ceux
énoncés par la norme IAS 17.58 révisée en 2003, lorsqu’il s’agit d’une cession bail.
Ces critères étant fondés essentiellement sur la notion de transfert de l’essentiel des risques et
avantages attachés à l’actif, la date de décomptabilisation des immobilisations corporelles
cédées et de comptabilisation du résultat de cession correspondant devrait être, le plus souvent,
dans les comptes consolidés, la même en IFRS et en principes marocains.
54
8- Informations à fournir :
Pour chaque catégorie d’immobilisations incorporelles, les états financiers doivent fournir les
informations suivantes en distinguant les immobilisations incorporelles générées en interne des
autres immobilisations incorporelles :
• Si les durées d’utilité sont indéfinies ou finies et si elles sont finies, les durées d’utilité ou les
taux d’amortissement utilisés ;
• Les modes d’amortissement utilisés ;
• La valeur brute comptable et le cumul des amortissements ( regroupés avec le cumul des
pertes de valeur) à l’ouverture et à la clôture de l’exercice ;
• Le poste du compte de résultat dans lequel (lesquels) est incluse la dotation au amortissements
des immobilisations incorporelles ;
Un rapprochement entre les valeurs comptables à l’ouverture et à la clôture de l’exercice
montrant ;
• les entrées d’immobilisations incorporelles, en indiquant séparément celles générées en
interne et celles résultant de regroupements d’entreprises ;
• les mises hors services et sorties ;
• les augmentations ou les diminutions durant l’exercice résultant des réévaluations ( positive
ou négative ) et des pertes de valeur comptabilisées ou reprises directement en capitaux propres
;
• les pertes de valeur comptabilisées ou reprises dans le compte de résultat ;
• les amortissements ;
• les différences de change nettes provenant de la conversion des états financiers d’une entité
étrangère ;
• les autres variations de la valeur comptable au cours de l’exercice ;
Les écarts financiers doivent également indiquer :
• si une immobilisation incorporelle a une durée de vie estimée non définie , la valeur comptable
de cette immobilisation et les raisons de cette estimation. En indiquant ces raisons, l’entité doit
décrire les facteurs ayant joué un rôle important dans la détermination de la durée non définie
de l’immobilisation ;
• une description de toute immobilisation incorporelle significative pour les
écarts financiers de l’entité pris dans ensemble ainsi que sa valeur comptable et sa durée
d’amortissement restant à courir ;
• pour les immobilisations incorporelles acquises grâce à une subvention publique et
comptabilisées initialement à leur juste valeur : la juste valeur comptabilisée initialement pour
ces actifs , leur valeur comptable et si, postérieurement elles sont comptabilisées, selon le
traitement de référence ou selon l’autre traitement autorisé.
• L’existence et les valeurs comptables d’immobilisations incorporelles dont la propriété est
soumise à restrictions et des valeurs comptables des immobilisations incorporelles données en
nantissement de dettes ;
• Le montant des engagements contractuels relatifs à l’acquisition d’immobilisations
incorporelles.
55
CHAPITRE III- Les divergences concernant Les immobilisations
prises en location
1- l a location financement
Il s’agit de l’une des grandes divergences qui existent entre le référentiel marocain (CGNC) et
la norme IAS 17. L’origine de la divergence réside dans la différence du rôle du bilan dans
l’analyse. Si le rôle assigné au bilan par le CGNC marocain est de fournir une information sur
la situation patrimoniale de l’entreprise, en y incorporant tous les éléments détenus
juridiquement par l’entreprise, le cadre de l’IASB estime que le bilan doit servir à l’évaluation
de la situation financière de l’entreprise en y incorporant tous les éléments qui aident
l’entreprise à dégager des avantages économiques futurs, abstraction faite de la forme juridique
de la détention desdits éléments par l’entreprise.
La position du cadre de l’IASB est justifiée par le principe de « la prééminence de la substance
sur la forme » qui privilégie la propriété économique sur la propriété juridique. En revanche, le
CGNC a rejeté ce principe en privilégiant la forme juridique de détention sur sa forme
économique.
Les raisons de cette divergence résident dans la différence du principal utilisateur à servir selon
l’un ou l’autre référentiel. En effet, le CGNC privilégie les établissements de crédit en leur
fournissant l’information sur les actifs détenus juridiquement par l’entreprise pour servir
comme gage à leurs crédits octroyés. A l’opposé, le cadre comptable de l’IASB essaye de servir
plutôt l’investisseur sur le marché financier en lui présentant au bilan les éléments qui
permettent à l’entreprise de générer des flux de trésorerie indispensables à l’évaluation des
titres.
A- Comparaison :
- Lors de la signature du contrat
L’IAS 17 prévoit que, sous certaines conditions, le bien acquis en location financement (crédit-
bail) est comptabilisé parmi les immobilisations de l’entreprise locatrice avec l’enregistrement
d’une dette correspondante à son passif. Le CGNC n’autorise pas cette comptabilisation
puisque le bien acquis en crédit bail n’est pas une propriété de l’entreprise locatrice.
Selon l’IAS 17, le bien est amorti, soit sur la durée d’utilisation, s’il est certain que le preneur
deviendra propriétaire à la fin du bail ; soit sur la plus courte durée entre la durée d’utilisation
et celle du bail. Les loyers sont comptabilisés en distinguant la charge financière et le
remboursement du principal. La charge financière doit être répartie sur les différents exercices
pendant la durée du bail de façon à obtenir un taux d’intérêt constant sur le solde restant dû en
passif au titre de chaque période.
Selon le CGNC, les redevances du crédit- bail sont comptabilisées en charge.
Selon l’IAS 17, tout éventuel excédent des produits de cession, par rapport à la valeur
comptable chez le preneur, doit être différé et amorti sur la durée du contrat de location. Selon
la même norme, l’opération est un moyen pour le bailleur de financer le preneur. C’est pourquoi
56
il ne faut pas considérer la plus value dégagée comme un profit réalisé immédiatement. Selon
le CGNC, le produit réalisé suite à la cession du contrat est égal au prix de cession.
Malgré les grandes différences de traitement entre les deux référentiels comptables concernant
le contrat de crédit-bail, il n’existe aucun impact sur le résultat net de l’exercice présenté par
chacun d’entre eux, puisque la redevance comptabilisée comme charge chez le CGNC
correspond bien à la somme de l’amortissement et de la charge financière prévue dans les
charges par l’IAS 17.
2- La location simple
A - Définition
Selon l’IAS 17 « les contrats de location simple désignent tout contrat de location autres que
les contrats de location –financement ». Ce sont des contrats de location qui ne satisfont pas les
conditions nécessaires pour être considérés comme des contrats de location – financement.
Cette définition ne comporte pas de divergences avec la location telle qu’appliquée au Maroc.
B- Traitement comptable
Les deux référentiels (CGNC & IAS17) s’accordent sur le traitement comptable suivant :
Chez le preneur :
Le bien loué ne figure pas dans le bilan du preneur. Le compte de résultat enregistre en
charges, les locations et charges locatives.
Chez le loueur :
Le bien donné en location figure toujours dans le bilan du loueur. Celui-ci doit constater les
amortissements le concernant. Les revenus relatifs à la location doivent être passés dans les
produits du compte de résultat.
57
Conclusion
Devant les exigences de l’ouverture économique internationale que le Maroc a choisi d’adopter,
celui-ci ne peut qu’admettre l’adoption des normes comptables internationales IAS/IFRS. C’est
ce qui a été d’ailleurs recommandé par le rapport ROSC de la Banque mondiale (2001) et le
rapport du Groupement français : Conseil National de le Comptabilité, Compagnie Nationale
des Commissaires aux Comptes et Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables.
La question est de savoir comment et quand le moment sera opportun pour une éventuelle
adoption ?
Pour répondre à la première question, il nous faut tout d’abord examiner les différentes formes
d’adoption dont on dispose. Ils existent trois formes d’adoption des normes de l’IASB :
Adoption au plan national des normes IAS/IFRS ;
Adoption des normes IAS/IFRS comme complément des normes nationales ;
Adoption des normes IAS/IFRS comme substitut aux normes nationales.
La première solution consisterait à remplacer les normes nationales par les normes
internationales. Elle a été adoptée dans 8 pays : Croatie, Chypre, Lettonie, Koweït, Malte,
Oman, Pakistan, Trinidad & Tobago. Il existe plusieurs variantes de cette solution : des normes
nationales sont développées sur des sujets non couverts par l’IASB, ou ces normes sont parfois
modifiées pour tenir compte des circonstances locales.
Cette solution semble impossible dans le cas marocain qui dispose déjà d’un cadre comptable
solide. Le CGNC a pu assurer l’équilibre d’information entre les préparateurs et les utilisateurs
de l’information durant sa durée d’existence. Il a rempli des fonctions spécifiques dans
l’environnement économique, légal et social.
La deuxième solution qui préconise d’adopter les normes internationales comme compléments
des normes nationales à travers :
- La réconciliation formelle avec les normes internationales, dans des tableaux de passage,
des principales grandeurs comptables telles que le résultat et les capitaux propres. Cette solution
pose un problème de comparabilité et de pertinence du fait que les utilisateurs des informations
comptables auront le choix entre les grandeurs
établies à l’aide des règles locales ou celles établies à l’aide des normes internationales.
- Retraitement intégral des états financiers. Ceci signifierait la publication de deux séries de
comptes : nationaux et internationaux. Cela pose les mêmes problèmes de la solution
précédente.
- Ajouter des informations, aux états financiers nationaux, établies à l’aide des normes
internationales.
La troisième solution, qui consiste au remplacement de la réglementation comptable nationale
par la réglementation internationale au moins pour les états financiers consolidés , semble avoir
plus de chances d’être la plus apte aux exigences de l’harmonisation comptable internationale
et ce pour plusieurs raisons :
- C’est cette même solution qui sera adaptée par l’Union européenne (notre plus grand
partenaire économique) ;
- Les normes comptables internationales concernent les comptes consolidés ce qui correspond
bien au remplissage de la faiblesse de la réglementation locale en la matière ;
- C’est cette même solution qui a été préconisée par la Banque mondiale et le groupement
français susvisé ;
- Cette solution aurait des effets bénéfiques sur la relance du marché financier marocain.
Toutefois, l’adoption des normes comptables internationales à toutes les catégories
d’entreprises ne parait pas avoir des effets bénéfiques sur l’augmentation de la qualité de
l’information comptable. En effet, les besoins de publication des petites et moyennes
entreprises, qui visent à minimiser le résultat net de l’exercice (plus perçu comme une base
58
imposable), ne paraissent pas conformes à ce que propose les normes IAS/IFRS qui cherchent
à présenter un résultat net attirant les investisseurs sur le marché financier.
Ainsi la convergence de la comptabilité marocaine vers les normes comptables internationales
IAS/IFRS suscite les interrogations suivantes :
Jusqu’à quel point l’application totale des normes IAS/IFRS réussira dans un contexte
économique et culturel non approprié ?
L’application partielle des normes IAS/IFRS, ne conduirait-elle pas à une dualité entre
l’image fidèle pour les grandes entreprises et celle pour les petites et moyennes entreprises ?
Enfin, quel serait le degré de satisfaction des entreprises marocaines, compte tenu du besoin
d’information, tenant compte des changements qu’impliquerait l’alignement de la comptabilité
marocaine sur les normes IAS/IFRS ?
59
Bibliographie
- Pratique des normes IAS/IFRS – comparaison avec les règles françaises et les US GAAP »
Robert OBERT – Editions DUNOD 2ème Edition 2004.
60
Glossaire
61
Table des matières
Introduction ........................................................................................................................ 4
Première partie : Le Concept de l'IAS / IFRS et les
principes comptables fondamentaux de l’IASB ........6
Deuxième partie :
Les divergences entre le référentiel marocain les
normes IFRS. ................................................................................................................... 22
CHAPITRE I- Les divergences concernant les immobilisations incorporelles : .. 22
1- Définition et conditions de comptabilisation des immobilisations incorporelles :
............................................................................................................................................................... 22
1-1 Généralités : ................................................................................................................................. 22
1-2 Application des conditions d’immobilisation aux actifs incorporels générés en interne :
exemples de divergences : ................................................................................................................ 23
62
2- Détermination du coût d’entrée d’une immobilisation incorporelle : ................. 25
2-1 Coût d’entrée d’une immobilisation incorporelle acquise à titre onéreux : ........................ 25
2-2 Coût d’entrée d’une immobilisation incorporelle produite : ................................................. 26
63
7-1 - Date de comptabilisation des sorties d’immobilisations corporelles et des résultats de
cession correspondants : ................................................................................................................... 54
7-2- Evaluation du prix de cession : ................................................................................................ 54
8- Informations à fournir : ........................................................................................................ 55
Conclusion .................................................................................................................................... 58
Bibliographie .................................................................................................................................. 60
Glossaire ........................................................................................................................................... 61
64