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2016

Mémoire de fin d’études

Les normes IFRS, les


enjeux et l’impacte sur les
entreprises marocaines

Faite par :

ERRAMI Hatim

Encadrée par :

M. AIT SLIMANE My Abdelhadi


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Mémoire de fin d’études

Les normes IFRS, les enjeux et


l’impacte sur les entreprises
marocaines

Faite par :

ERRAMI Hatim

Encadrée par :

M. AIT SLIMANE My Abdelhadi

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3
Remerciements

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à monsieur AIT SLIMANE My


Abdelhadi. Je le remercie de m’avoir encadré, orienté, aidé et conseillé.
Je remercie mes très chers parents, qui ont toujours été là pour moi, « Vous avez
tout sacrifié pour vos enfants n’épargnant ni santé ni efforts. Vous m’avez donné
un magnifique modèle de labeur et de persévérance. Je suis redevable d’une
éducation dont je suis fier »
Enfin, je remercie tous mes Ami(e)s que j’aime tant. Pour leur sincère amitié et
confiance, et à qui je dois ma reconnaissance et mon attachement.
À tous ces intervenants, je présente mes remerciements, mon respect et ma
gratitude.

4
Sommaire
Remerciements .............................................................................................................................................. 4
Introduction : ..................................................................................................................... 7
CHAPITRE I : Les normes IFRS ........................................................................................................ 9
Section 1 : Présentation du référentiel
international IFRS : ......................................................... 10
A. LE CONTEXTE HISTORIQUE DES NORMES I .F.R.S : ................................................. 10
B. UNE EVOLUTION INTERNATIONALE VERS LES IFRS. ............................................. 12
SECTION 2 : PRESENTATION DES NORMES IAS/ IFRS : .......... 13
A. LA NORMALISATION COMPTABLE INTERNATIONALE ET SON ADOPTION PAR
L’UNION EUROPEENNE : ......................................................................................................... 13
B. LES ATTRIBUTIONS ET OBJECTIFS DE L’IASB : ........................................................ 14
SECTION 3 : LES CARACTERISTIQUES QUALITATIVES DES
ETATS FINANCIERS SELON LES NORMES IAS.IFRS :.............. 20
A. LES CARACTERISTIQUES QUALITATIVES FONDAMENTALES : ............................ 20
B. LES CARACTERISTIQUES QUALITATIVES DERIVEES :............................................ 21
C. LES CARACTERISTIQUES QUALITATIVES DE BASE : .............................................. 22
CHAPITRE II : LES ENJEUX DES NORMES IFRS SUR LES ENTREPRISES MAROCAINES 24
A. Les normes IAS/IFRS, qu’est ce que c’est ? ................ 25
B. Qui est concerné par ces normes ? ........................... 25
C. Ce qui va changer lors de l’application des ces
normes : ........................................................................... 25
D. L’adoption des normes IAS/IFRS ................................. 25
E. Les entreprises concernées par le passage aux
normes ............................................................................. 26
F. Les normes IAS/IFRS concernées par le passage .... 26
G. Première application des normes IAS/IFRS ............. 27
H. Les règles de passage aux normes : .......................... 27
CHAPITRE III: LE PASSAGE AUX NORMES IFRS ..................................................................... 30
A. Le processus de transition aux IFRS ....................... 31
B. Conséquences organisationnelles et
opérationnelles du projet de conversion : .............. 32
CHAPITRE IV: LES INCIDENCES DU CHANGEMENT DU REFERENTIEL ............................ 35
A. Incidences sur l’information financière (Cas de la norme IAS 16): .......................... 36
B. Incidences sur les processus et sur l’organisation : ......................................... 40
1. INCIDENCES SUR LES SYSTEMES D’INFORMATION : .................................................. 41
2. LES INCIDENCES DES NORMES IAS/IFRS PAR FONCTION : ........................................ 42
CHAPITRE V : UNE VISION GLOBALE SUR LA REALITE ECONOMIQUE DE
L’ENTREPRISE LORS DE LA REFORME COMPTABLE : AVANTAGES ET
INCONVENIENTS : ............................................................................................................................. 45
SECTION 1 : LES AVANTAGES DES NORMES IFRS : ................. 47
A. LES AVANTAGES POUR L’ACTIONNAIRE ET L’INVESTISSEUR (AMELIORATION
DU CORPORATE GOVERNANCE) :......................................................................................... 47
B. L’IMPACT DES NORMES IFRS SUR LES ETATS FINANCIERS : ................................ 49
Section 2 : LES INCONVENIENTS DES NORMES IAS/IFRS : .. 50
A. DEFAILLANCES AU NIVEAU DE L’ELABORATION DES NORMES :....................... 50
B. BONNES OU MAUVAISES NORMES : ............................................................................ 50
C. ARBITRAGES COMPTABLES : ........................................................................................ 51
D. LES CONTRAINTES RENCONTREES LORS DE L’APPLICATION DES NORMES
IFRS : ............................................................................................................................................ 51
Conclusion ............................................................................................................................................. 53

6
Introduction :

L’introduction des normes IAS/IFRS a souvent été décrite comme entraînant une
révolution de l’information financière. Tout de moins, elle représente un changement profond pour les
entreprises. Le changement est clair sur le plan conceptuel : comme en témoigne le choix de
l’investisseur comme destinataire privilégié de l’information financière. Les marchés financiers
internationaux revêtent de plus en plus d’importance pour les entreprises cherchant a à accéder à des
sources de financement à l’échelle international. Le nombre des transactions menées sur les
marchés monétaires et financiers internationaux enregistrent une croissance sans précédent. La
transparence devient alors un facteur-clé de l’efficacité des marchés de capitaux. C’est
précisément pour cette raison qu’il est indispensable de pouvoir comparer les états et résultats
financiers des différentes entreprises du monde entier d’où l’idée de l’uniformisation des
normes IAS/IFRS. Dans le contexte actuel de mondialisation, l'harmonisation internationale, ou
encore la réduction des différences entre réglementations comptables nationales, est donc
devenue un enjeu pour les entreprises, cette harmonisation leur permettra notamment d'accéder à
tous les marchés financiers sans avoir à établir un jeu de comptes particuliers pour chaque place
financière.

Parallèlement, les investisseurs pourront plus facilement évaluer la performance de toute


entreprise sans avoir à connaître les spécificités de chaque comptabilité locale. L’adoption donc des
normes IAS/IFRS aux sociétés européennes ou marocaines nécessite une anticipation et une réflexion
qui n’en demeure pas mineur. En effet, la production et la communication de l’information
financière, aussi bien interne qu’externe vont ainsi être modifiées en profondeur. Ainsi, l’ensemble
des changements imposés nécessite une véritable gestion de projet et une attention des dirigeants
des entreprises. Cet attention, prend alors forme en assimilant en un premier lieu les enjeux réels de
l’adoption de ces normes, ce qui signifie une parfaite familiarisation avec les règles techniques de
passage d’une comptabilité nationale à une comptabilité internationale. En second lieu, cette attention
doit tenir compte des spécificités propres aux organes veillant sur ces normes ainsi que des enjeux
politiques et économiques qui se cachent derrière la volonté d’une harmonisation comptable
internationale. Dans ce contexte de normalisation internationale quels sont donc les enjeux réels
de l’adoption des normes IAS/IFRS et quels sont les organismes qui éditent, régulent et
contrôlent ces normes ?

A ce niveau, trois enjeux caractérisent ce référentiel international. D’abord satisfaire les


investisseurs, ensuite fournir une information financière fidèle à la réalité économique, enfin avoir
une base unique permettant une meilleure comparabilité des indices et ratios financiers utilisés par les
différentes parties prenantes du monde des affaires ?

De ce fait, ces normes sont élaborées par le comité des normes internationales (IASB) qui a
pour objectif de les présenter comme étant des normes financières à caractère évolutif et déconnectées
des contraintes fiscales et des environnements juridiques de chaque pays. Toutefois ce que l’on peut
dire concernant le fonctionnement de cet organisme s’applique sur les normes qu’il propose et qui
7
restent complexes et assez ambiguës de par leur contenu ce qui laisse planer certaines zones
d’ombres quand à leur efficacité. Ces zones

d’ombres, entachent la justesse de leur application et ce qui crée des bouleversements et des
distorsions au sein des différents acteurs de la communauté financière, rendant alors la communication
de l’information financière difficile et envisageant ainsi l’utilisation d’un grand nombre
d’informations tout en limitant les choix comptables dont disposaient les différentes parties prenantes.

Quelles sont les convergences et divergences de l’impact du passage au IFRS sur


l’information financière par les parties prenantes ? Dés leur application en janvier 2005 par les
sociétés cotées en bourse, les différentes parties prenantes de l’information financière ont remarqué
que ces normes ne sont pas neutres et ont un impact réel, bien que difficile à mesurer, sur le
fonctionnement de l’économie.

En effet, l’Europe qui est passée directement d’un modèle traditionnel de décision nationale à
une délégation de souveraineté au bénéfice d’un organisme privé à vocation mondiale, dans lequel
l’influence européenne n’est pas prépondérante a montré que la question de la gouvernance des
normes comptables porte réellement sur la responsabilité ultime du politique mais aussi sur la manière
la plus efficace d’exercer à travers ces normes compte tenu de la complexité technique et du caractère
évolutif de cette matière.

De ce fait, une bonne qualité de l’information financière, nécessite un projet de conversion aux
normes IFRS équitable pour toutes les parties prenantes et impliquant une transformation radicale de
la philosophie et du langage financier vers une harmonisation comptable et financière plus juste.
Autant dire que la réussite d'un tel projet ne pourra aboutir que grâce aux efforts conjugués de
l'ensemble des parties concernées.

8
Chapitre I :

Les normes IFRS

9
Section 1 :

Présentation du référentiel
international IFRS :

Les scandales des manipulations comptables qui ont faussée les résultats de sociétés emblématiques
évoquées dans l’introduction, ont jetés, dans beaucoup d’esprits, un doute profond et durablement
nocif sur la véracité des chiffres annoncés par les grandes entreprises.

Dans un contexte de ralentissement économique, cette crise de confiance que traverse actuellement le
capitalisme est sans doute encore plus lourde de conséquence car elle touche les fondements du
système. Elle s’est immiscée au cœur de son mécanisme comme un cancer.

Comment réagir face aux doutes qu’ils provoquent ? Devant un problème qui impacte autant d’aspects
: financier, comptable, déontologique, éthique…, les réponses uniques sont assurément trop faibles.
Mais on peut saluer l’effort de ceux qui cherchent à rendre plus cohérents, plus lisible, plus
représentatifs, les comptes consolidés des sociétés. C’est dans ce sens que vont les normes IAS
(International Accounting Standards). Rebaptisées IFRS (International Financial Reporting Standards),
ces normes devraient avoir un rôle fondamental dans la clarification des informations financières
diffusées par les entreprises.

Les investisseurs et autres parties intéressées pourront comparer des choses comparables. Du côté des
entreprises, la prise de conscience est toute aussi forte. La plupart des responsables concernés mesure
l’utilité de l’adoption de ces normes, de même que l’importance de l’impact organisationnel que celle-
ci aura dans les entreprises. Les premiers pas se font cependant attendre. En particulier dans certains
pays européens, comme en France, où certaines entreprises souhaitent, au niveau national, une
définition plus précise des normes IAS avant d’agir. Mais d’autres pays, plus rigoureux, sont déjà à un
stade de mise en oeuvre avancé. Sur ce nouveau marché, aussi vital pour l’image financière d’une
entreprise que pour sa conformité avec ces prochaines règles, des solutions innovantes ont déjà été
mises en place et expérimentées par certains acteurs.

A. LE CONTEXTE HISTORIQUE DES NORMES I .F.R.S :

Initié au cours des années 60, l’International Accounting Standard Committee a entrepris
progressivement de déterminer des normes internationales en matière comptable et financière.

C’est ainsi que certaines entreprises ont adopté les normes internationales IAS pour la publication de
leurs comptes consolidés.

Les USA et la bourse américaine ont tenté à de multiples reprises d’imposer leurs US GAAP (dont les
règles comptables ressemblent davantage à une encyclopédie pour experts qu’à des outils pratiques)
plutôt que les normes IAS. Néanmoins il semblerait que les derniers évènements et scandales sur les
comptes des « majors » américaines permettent de rallier les anglo-saxons aux normes internationales.

10
L’application des normes IAS concerne l’ensemble des entreprises à but lucratif, qu’elles soient du
secteur public ou privé. Ces nouvelles normes permettent d’améliorer considérablement la lisibilité
des comptes et d’apporter plus d’informations détaillées.

Les règles comptables sont encore applicables aujourd’hui partout dans le monde. Le plan comptable
définissait pour les comptes sociaux des entreprises, les règles applicables, étant précisé ici que les
entreprises qui établissaient des comptes consolidés pouvaient ou devaient appliquer d’autres règles
dans les comptes consolidés (nous citerons comme exemple le crédit bail qui dans les comptes
individuels est une charge comme un loyer, et dans les comptes consolidés comme une acquisition
amortissable avec un emprunt).

Dès lors, on pouvait légitimement s’interroger : existait-il plusieurs vérités comptables ?

D’une façon encore plus flagrante, les divergences comptables entre les règles françaises, américaines
(US GAAP), allemandes ou anglaises furent nombreuses. Les sociétés françaises cotées en France et
aux Etats-Unis présentaient dans les deux pays des comptes complètements différents en raison des
règles comptables.

Le constat est flagrant : il existe un réel manque de transparence et de comparabilité au sein de


l’Europe. A l’heure de la mondialisation, et sur une échelle plus petite à l’heure européenne, il
devenait urgent de trouver une voie à l’harmonisation des règles comptables et financières au niveau
européen et mondial.

Trois solutions s’offraient ainsi à la Commission européenne :

Modifier les directives comptables européennes en s’inspirant des meilleures pratiques Européennes et
mondiales.

Laisser au marché le soin de choisir parmi les 2 référentiels existants : US GAPP ou IAS/IFRS
imposer aux sociétés européennes l’utilisation d’un de ces deux référentiels.

Les options retenues ont été dans un premier temps de vouloir être à l’origine et d’imposer un seul
référentiel pour assurer la comparabilité de l’information financière. Par la suite, c’est une réelle
décision politique qui s’est imposée en s’écartant volontairement des normes américaines. Et enfin de
choisir les normes IAS/IFRS.

Le but des normes IAS est d’uniformiser les principes comptables utilisés, afin de fournir aux
investisseurs des informations plus claires et plus comparables. Tout un projet, toute une ambition
auxquels l’Union Européenne se devait de participer activement.

C’est en novembre 1995 que la Commission européenne a souligné « la nécessité pour l’Union d’agir
sans tarder afin que les préparateurs et les utilisateurs de comptes aient l’assurance que les entreprises
désireuses de lever des capitaux sur le marché américain, et les autres marchés mondiaux, n’auraient
pas à sortir du cadre comptable de l’Union ».

Aujourd’hui, l’intention est devenue réalité. Le règlement européen du 19 juillet 2002 impose à toutes
les sociétés cotées européennes l’utilisation des normes IAS/IFRS pour leurs comptes consolidés, au
plus tard pour les exercices ouverts à compter du 1er janvier 2005. Depuis le 29 septembre 2003,
toutes les normes, à l’exception de celles relatives aux instruments financiers, sont homologuées par la
Commission européenne.

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Le règlement européen a laissé a chacun des Etats membres le soin d’étendre ou non l’utilisation des
normes IAS/IFRS aux groupes non cotés, d’une part, et à l’ensemble des entreprises pour leurs
comptes consolidés comme pour les comptes individuels, d’autre part.

Déjà les pays comme le Royaume-Uni et le Portugal ont indiqué qu’ils permettraient cette extension
pour les comptes consolidés comme pour les comptes individuels. En France, l’option d’établir des
comptes consolidés en IFRS en lieu et place des règles françaises sera proposée aux 8 000 groupes non
cotés. Elle sera, par contre interdite, pour l’élaboration des comptes individuels. Temporairement,
deux langages comptables vont ainsi coexister dans chacun des pays européens : celui du référentiel de
l’IASB et celui du référentiel national.

À terme cette pluralité ne peut que disparaître.

B. UNE EVOLUTION INTERNATIONALE VERS LES IFRS.

Après de longs débats, la Securities and Exchange Commission (SEC) a récemment approuvé en
janvier 2008 un amendement visant à libérer les émetteurs privés étrangers cotés aux Etats-Unis de
l'obligation de réconciliation de leurs états financiers avec les US GAAP (Generally Accepted
Accounting Principles ou principes comptables généralement acceptés).

Ceci, à condition qu’ils soient présentés conformément aux IAS/IFRS telles qu'elles ont été publiées
par l'International Accounting Standards Board (IASB).

L'objectif de cette dernière exigence d'utiliser uniquement les normes telles quelles sont publiées par
l'IASB est d'encourager le développement d'un référentiel unique et non d'un jeu de normes appliquées
différemment selon les pays. L'IASB s'est réjoui à l'annonce de cette décision. Le normalisateur
international en a profité pour rappeler que l'adoption des IFRS par l'Union européenne à compter de
2005 et les décisions similaires prises par l'Australie, Hong Kong et l'Afrique du Sud ont eu pour effet
qu'aujourd'hui, plus d'une centaine de pays imposent ou permettent l'utilisation des IFRS. D'autres
pays ont décidé d'accepter la publication en IFRS sur leurs marchés boursiers nationaux ou d'accélérer
la convergence de leur référentiel vers celui de l'IASB, comme le Canada, l'Inde et la Corée qui
adopteront les IFRS d'ici 2011. Au Brésil, les entités cotées devront se conformer aux IFRS à partir de
2010 et la convergence entre les normes comptables japonaises et les IFRS est attendue d'ici 2011.

Enfin, début 2007, la Chine a adopté un jeu de normes comptables entièrement nouveau dont les
résultats devraient être comparables avec les IFRS.

12
Section 2 :

Présentation des normes IAS/ IFRS :

A. LA NORMALISATION COMPTABLE INTERNATIONALE ET SON


ADOPTION PAR L’UNION EUROPEENNE :

Les normes comptables internationales, désignées dans ce recueil sous le sigle IFRS (International
Financial Reporting Standards), ont été élaborées depuis 1973 par un organisme de droit privé créé à
l’initiative de quelques membres de la profession comptable, appelé d’abord International Accounting
Standards Committee (IASC) jusqu’en 2001 puis International Accounting Standards Board (IASB)
depuis cette date.

L’IASB est un organisme privé de droit britannique, basé à Londres et contrôlé en totalité par l’IASC
Foundation (IASCF), une fondation basée aux Etats-Unis et financée à la fois par des grandes
entreprises industrielles et de services, par des firmes d’audit et par des organisations internationales et
publiques.

Depuis 2001, le document intitulé «IASC Foundation Constitution» régit les processus de
gouvernance et de nominations au sein de l’IASCF et de l’IASB.

L’IASB est aujourd’hui constitué de 14 membres (12 à plein temps) dont 7 ont un rôle de membre de
liaison “liaison member” avec les organismes normalisateurs nationaux, nommés par les 19 Trustees
de l’IASCF. Il est doté de pouvoirs exécutifs, son rôle étant de définir les priorités, d’élaborer et
d’approuver les normes du référentiel IFRS.

Les normes produites par l’IASB sont nommées International Accounting Standards (IAS) lorsque
leur première publication est antérieure à 2001 (IAS 1 à IAS 41), et IFRS (numérotées, à ce jour, de 1
à 5) pour les normes postérieures à 2001. A celles-ci s’ajoutent les textes d’interprétation produits par
des organismes annexes de l’IASB, désignés comme SIC avant 2001 et IFRIC depuis cette date.

La décision européenne d’adopter les normes internationales en 2005 remonte aux débuts de la
Commission Prodi, plus précisément à une communication de la Commission publiée en juin 2000
dans la foulée du sommet européen de Lisbonne tenu en mars de la même année. Le schéma
d’adoption proposé dans cette communication a ensuite été approuvé par le Conseil (à l’unanimité) et
le Parlement européen, et a été formellement inscrit dans ledroit communautaire par un Règlement du
Parlement et du Conseil le 19 juillet 2002 (règlement n°1606/2002).

Ce texte définit à la fois le calendrier d’application, à partir de l’exercice 2005 pour les comptes
consolidés des sociétés européennes cotées, et le mécanisme d’adoption des normes.

Selon ce dernier, chaque texte proposé par l’IASB doit être approuvé au cas par cas par l’Union
européenne, après consultation d’un organisme externe d’expertise (European Financial Reporting
Advisory Group ou EFRAG, de droit privé) et réunion d’un comité (le comité européen de
réglementation comptable ou Accounting Regulatory Committee) votant à la majorité qualifiée.

13
En application du règlement 1606/2002, l’Union européenne a formellement adopté, en septembre
2003, l’ensemble des normes IAS et interprétations SIC existantes à l’exception des normes IAS 32 et
39 relatives aux instruments financiers.

Par ailleurs, la norme IFRS 1 (première application des IFRS) a été adoptée le 6 avril 2004, et la
norme IAS 39 l’a été le 19 novembre 2004, à l’issue de longs débats et au prix de l’exclusion (carve-
out) de deux dispositions, portant sur les questions complexes et disputées de la comptabilité de
couverture et de «l’option de juste valeur».

Les normes IAS 32, IFRS 2 à IFRS 5 ainsi qu’une série de révisions des normes IAS précédemment
adoptées, ont fait l’objet d’avis favorables de l’EFRAG et leur adoption par la Commission est
attendue.

La réforme IAS dépasse le cadre des seules sociétés cotées.En effet elle peut être appliquée :
 aux filiales de groupes cotés qui seront appelées à appliquer les recommandations de la
maison mère ;
 aux sociétés non cotées faisant appel public à l’épargne ;

B. LES ATTRIBUTIONS ET OBJECTIFS DE L’IASB :

1. Les attributions de l’IASB :

Cet organe a l’entière responsabilité de toutes les questions techniques, notamment la préparation et la
publication des normes comptables internationales et des projets de normes, qui dans les deux cas,
doivent mentionner les opinions divergentes, et l’approbation définitive des interprétations du comité
permanent d’interprétation.

De ce fait, l’IASB est responsable de :

 La préparation, l’adoption et la modification des normes comptables internationales ;


 La publication des exposés sondages sur les projets en cours ;
 Etablir et appliquer une procédure qui permet d’examiner dans des délais raisonnables les
commentaires recueillis sur les exposés sondages ;
 Former des comités de pilotage et des groupes de réflexion pour les sujets importants ;
 Consulter le SAC en ce qui concerne les projets importants, l’établissement de l’agenda de
travail et l’ordre des priorités ;
 Réaliser des études dans les pays développés et émergeants afin de s’assurer de l’applicabilité
des normes adoptées.

14
2. Les objectifs de l’IASB :

Les objectifs du comité des normes internationales sont les suivants : élaborer dans l’intérêt général un
jeu unique de normes comptables de haute qualité, compréhensibles et que l’on puisse faire appliquer
dans le monde entier.ces normes comptables doivent permettre une transparence dans les états afin
d’aider les différents intervenants sur les marchés de capitaux ainsi que les autres utilisateurs dans leur
prise de décisions économiques ;
 promouvoir l’application rigoureuse de ces normes ;
 tendre vers la convergence des normes comptables nationales et des normes comptables
internationales pour des solutions de haute qualité.

3. La structure opérationnelle de l’IASB :

La nouvelle structure de l’IASC/IASB comprend quatre organismes principaux:


 la fondation IASC,
 le conseil proprement dit (l’IASB),
 le comité d’interprétation
 le comité consultatif.
La fondation IASC (International Accounting Standards Committee Foundation, IASCF) est gérée par
un conseil de surveillance. Ce conseil est composé de dix-neuf personnes représentant l’ensemble de la
communauté comptable. On y trouve des membres de grands cabinets d’auditeurs, des représentants
d’associations d’entreprises, des représentants de normalisateurs, des professeurs de droit et des
représentants d’organismes de contrôle boursiers.

L’IASCF est chargé de définir la stratégie de l’organisation,d’amender sa constitution et d’assurer son


financement. L’IASCF a également été chargée de désigner les premiers membres du conseil (Board).
Le Board est l’organe central de l’organisation (ce qui explique pourquoi le sigle IASB est utilisé à la
fois pour toute l’organisation et le Board). Il est composé de quatorze membres.

D’origines géographiques diverses (sept Européens, quatre Nord-Américains, trois reste du monde),
mais en majorité issus de pays anglo-saxons (les mieux représentés sont les Etats-Unis et le Royaume-
Uni), les membres du Board ont été choisis pour leur expérience en matière de normalisation. Alors
que le board de l’IASC,ancienne structure,était composé de personnalités intervenantes à temps
partiel, l’IASB est composé essentiellement de permanents. Le Board est chargé de susciter,
d’analyser et d’approuver les normes IFRS.

Le terme IFRS s’appliquant à la fois aux anciennes normes IAS et aux nouvelles normes émises.

Le board est aussi chargé d’approuver les projets d’interprétation de L’IFRIC (International Financial
reporting Interpretation Committee). L’IFRIC a pris la suite en 2001 du SIC (Standing Interpretation
Committee) créée en 1997. C’est un comité composé de douze membres, chargé de répondre
rapidement aux problèmes d’interprétation posés par certaines normes. Il travaille en collaboration
avec les comités d’urgence des normalisateurs nationaux.

Enfin, un comité consultatif de normalisation (Standards Avisory Council-SAC) composé d’environ


trente membres est appelé à conseiller le Board sur les priorités de son programme de travail. Il est

15
aussi chargé d’informer le Board des points de vues des organisations comptables dont sont issus ses
membres.

Comme le décrit le schéma ci-après, l’organisation générale de tous les intervenants au niveau de la
chaîne d’élaboration de ces normes se présente ainsi :

4. Les procédures de l’IASB :

La procédure d’élaboration des normes est longue et fait appel à de nombreuses consultations tant au
niveau du SAC qu’au niveau des organisations en liaison avec l’IASB.

Pour l’élaboration des normes IFRS/IAS, les principales étapes sont les suivantes :

1- Identification par le personnel technique de l’IASB des difficultés liées au thème traité, étude
des pratiques nationales relatives aux difficultés identifiées et échanges de points de vue avec
les normalisateurs nationaux.
2- Consultation du SAC pour savoir si le thème doit être retenu au programme de travail du
Board.
3- Formation d’un groupe consultatif appelé à donner des conseils au Board.
4- Publication d’un document de discussion pour appel à commentaires.

16
5- Publication pour appel à commentaire d’un projet de norme approuvé par 8 voix au moins de
l’IASB et comprenant les avis contraires émis par certains membres du Board ainsi que les
arguments majeurs ayant prévalu lors de la délibération du Board. Toutes les organisations
membres de l’IASC/IASB et les parties intéressées sont appelées à commenter ce projet.
6- Prise en compte de tous les commentaires reçus sur les documents de discussion et le projet.
7- Lorsque le Board le juge nécessaire, tenue d’audiences publiques et réalisation de tests
d’application sur le terrain.
8- Approbation de la norme par au moins 8 voix (sur 14). Dans la norme publiée, une mention est
faite de toute opinion contraire et de la base des conclusions indiquant notamment comment le
Board a traité les commentaires reçus au titre du projet. Ce processus prend
approximativement deux ans …

5. Les normes de l’IASB :

Les normes de l’IASB sont depuis la mise en place de la nouvelle préface aux normes
internationales, en mai 2002, appelés IFRS (International financial reporting standards)
lesquelles désignent à la fois les normes IAS existantes et les futures normes.
Les normes IAS/IFRS sont élaborées pour s’appliquer aux états financiers individuels et
consolidés à vocation générale de toutes les entités à but lucratif, quel que soit leur secteur
d’activité et leur forme, ainsi qu’à toute information publiée par ces entités. Mais ces normes
IAS/IFRS peuvent aussi s’appliquer aux entités à but non lucratif et aux entreprises
gouvernementales commerciales à chaque fois que cela est jugé approprié.

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Les textes approuvés par l’IASB qu’il s’agisse des normes, des interprétations ou des
exposés-sondages sont ceux publiés par l’organisme international en langue anglaise.
Pour les besoins des utilisateurs, ils peuvent être traduits dans la langue du pays par les
organismes professionnels. Les normes comparables internationales ont ainsi été traduites en
français sous la responsabilité du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables.

Au nombre de 46 à ce jour, les normes de l’IASB comprennent généralement les rubriques


suivantes :
 objectifs ;
 champ d’application ;
 définitions ;
 développements spécifiques ;
 informations à fournir ;
 dispositions transitoires ;
 date d’application ;
 annexes.

Chaque norme (notamment pour celles qui ont été approuvées par l’IASB depuis sa réforme
de structure en 2001) comprend également deux rubriques complémentaires (qui peuvent être
présentées séparément et qui ne sont pas considérées comme faisant partie intégrante de la
norme) :
 les bases des conclusions ;
 un guide d’application.

L’ensemble des normes applicables à ce jour représente un texte d’environ 2600 pages.
Lorsque la norme prévoit plusieurs traitements possibles, une information complémentaire
devra être fournie (dans l’annexe des états financiers) pour permettre à l’utilisateur de faire le
rapprochement entre le traitement autorisé et le traitement de référence.

L’ensemble de ces normes peut être classé également comme suit :

1- Normes cadres : qui définissent les grands modes de comptabilisation, de présentation


ou d’information requise quelle que soit la nature des opérations ou l’activité exercée.
Elles peuvent se décliner en quatre sous-niveaux :
- Des normes relatives à la présentation : IAS 1.
- Des normes relatives à l’évaluation : IAS 8, IAS 10, IAS 18, IAS 21.
- Des normes relatives à l’information IAS 7, IAS 14, IAS 24, IAS 24, IAS 29,IAS 33,
IAS 34, IFRS 1.
- Des normes relatives à la consolidation : IAS 27, IAS 28, IAS 31.

2- Normes spécifiques : qui concernent une nature particulière de comptes ou de type


d’opérations .Il s’agit de IAS 2, IAS 11, IAS 12, IAS 16, IAS 17, IAS 19, IAS 20,
IAS23, IAS 32, IAS 36, IAS 37, IAS 38, IAS 39, IAS 40, IFRS 2, IFRS 3, IFRS 5.

3- Normes métiers : qui décrivent les modes de comptabilisation applicables à une


activité spécifique. Il s’agit de IAS 26, IAS 30, IAS 41, IFRS 4.

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6. Les décisions du comité d’interprétation :

Après identification par le personnel technique de toutes les différences liées au thème traité et étude
des pratiques nationales correspondantes, un projet d’interprétation est élaboré pour appel à
commentaires (période qui peut être limitée à trente jours),.

Après prise en compte des commentaires, L’IFRIC adopte le projet qui sera soumis pour l’adoption
finale par le Board de l’IASB (qui doit l’approuver par 8 voix au moins).

L’IFRIC remplace depuis 2002 le SIC créé en 1997 et qui avait adopté 34 décisions.
Les décisions du SIC/IFRIC sont des réponses à des questions comptables susceptibles de faire l’objet
de traitements divergents ou inacceptables en l’absence d’instructions faisant autorité. Elles
correspondent soit à des pratiques non satisfaites dans le cadre des normes comptables internationales,
soit à des nouveaux sujets se rapportant à une norme existante, mais qui n’ont pas été examinés
lorsque la norme a été élaborée.

19
Section 3 :

Les caractéristiques qualitatives des


états financiers selon les Normes
IAS.IFRS :

A. LES CARACTERISTIQUES QUALITATIVES FONDAMENTALES :

1. L’image fidèle :

Selon la norme IAS 1, les états financiers doivent présenter une image fidèle de la situation financière,
de la performance financière et des flux de trésorerie d’une entreprise.

L’image fidèle requiert la juste représentation des effets des transactions et autres événements et
conditions conformément aux définitions et critères de constatation relatifs aux actifs, passifs, produits
et charges définies par le cadre conceptuel pour la préparation et la présentation des états financiers.
L’application appropriée des normes comptables internationales, accompagnée de la présentation
d’informations supplémentaires lorsque cela est nécessaire, conduit, dans quasiment toutes les
circonstances, à des états financiers qui donnent une image fidèle.

L’entité doit indiquer que ses états financiers se conforment aux normes comptables internationales.
Les traitements comptables inappropriés ne peuvent être corrigés ni par l’indication des méthodes
comptables utilisées, ni par des notes annexes ou d’autres textes explicatifs.

2. La prééminence de la substance sur la forme (substance over form) :

Si l’information doit présenter une image fidèle des transactions et autres événements qu’elle vise à
présenter, il est nécessaire que les transactions et événements soient comptabilisés et présentés
conformément à leur substance et leur réalité économique et non pas seulement selon leur forme
juridique.

Le cadre pour la préparation des états financiers insiste sur ce concept qui a déjà été développé dans la
norme IAS 1 relative à la publicité des méthodes comptables en 1975 sous le terme de « prééminence
de la réalité sur l’apparence ».

La substance des transactions et autres événements n’est pas toujours cohérente avec

Ce qu’il en ressort du montage juridique. Ainsi, sur un plan juridique, une opération de crédit-bail est
un contrat de location d’un bien mobilier ou immobilier pour une période déterminée avec une option
de rachat à la fin du contrat et, pendant toute la durée du contrat, le bailleur reste propriétaire du bien.

20
Or, pour le preneur du bien en crédit-bail, sur un plan économique et financier, une opération de crédit
bail est une acquisition d’un bien mobilier ou immobilier assorti d’une forme de financement
spécifique.

Le principe de prééminence du fond sur la forme explique notamment l’intérêt porté par les normes
IAS/IFRS à la juste valeur et le fait que l’information des investisseurs est axée sur la capacité de
l’entité à générer des flux de trésorerie dans une approche économique.

B. LES CARACTERISTIQUES QUALITATIVES DERIVEES :

1. Prudence :

La prudence est définie dans le cadre conceptuel comme « la prise en compte d’un certain degré de
précaution des jugements nécessaires pour préparer les estimations dans des conditions d’incertitude,
et ce, pour faire en sorte que les actifs et produits ne soient pas surévalués et que les passifs et les
charges ne soient pas sous-évalués ».

2. Neutralité :

Pour être fiable, l’information contenue dans les écarts financiers doit être neutre, c'est-à-dire sans
parti pris. En effet, les états financiers ne sont pas neutres si, par la sélection ou la présentation de
l’information, ils influencent les prises de décisions ou le jugement afin d’obtenir un résultat ou une
issue prédéterminée.

3. Exhaustivité :

Pour être fiable, l’information contenue dans les états financiers doit être exhaustive.

Une omission peut rendre l’information fausse ou trompeuse et en conséquence, non fiable et
insuffisamment pertinente.

4. Non-compensation :

La norme IAS 1 précise que les actifs et les passifs, d’une part, et les éléments de produits et de
charges d’autre part, ne doivent pas être compensés sauf si la compensation est imposée ou autorisée
par une norme comptable internationale.

21
5. Importance relative :

Pour le cadre conceptuel, une information est considérée comme significative si son omission
ou son inexactitude peut influencer les décisions économiques que les utilisateurs prennent
sur la base des états financiers. Selon la norme IAS 1, tout élément significatif doit être l’objet
d’une présentation séparée dans les états financiers. Les montants non significatifs doivent
être regroupés avec les montants d’éléments de nature ou de fonction similaires.

C. LES CARACTERISTIQUES QUALITATIVES DE BASE :

1. Intelligibilité :

Une qualité essentielle de l’information fournie dans les états financiers est d’être compréhensible
immédiatement par les utilisateurs. Ceci suppose que les utilisateurs aient une connaissance
raisonnable des affaires et des activités économiques et de la comptabilité et une volonté d’étudier
l’information de façon raisonnablement diligente. Cependant ; l’information relative à des sujets
complexes, qui doit être incluse dans les états financiers du fait de sa pertinence par rapport aux
besoins de prises de décisions économiques des utilisateurs ne doit pas être exclue au seul motif
qu’elle serait trop difficile à comprendre par certains utilisateurs.

2. Pertinence :

Pour être utile, l’information doit être pertinente pour les besoins de prise de décisions des utilisateurs.
L’information possède la qualité de pertinence lorsqu’elle influence les décisions économiques des
utilisateurs en les aidant à évaluer des événements passés, présents ou futurs ou en confirmant ou
corrigeant leurs évaluations passées.

3. Fiabilité :

Pour être utile, l’information doit également être fiable. L’information possède la qualité de fiabilité
quand elle est exempte d’erreur et de biais significatifs et que les utilisateurs peuvent lui faire
confiance pour présenter une image fidèle de ce qu’elle est censée présenter ou de ce qu’on pourrait
s’attendre raisonnablement à la voir présenter.

4. Comparabilité :

L’évaluation et la présentation de l’effet financier des transactions et d’événements semblables doivent


être effectuées de façon cohérente et permanente pour une même entité ou pour plusieurs entités.
Ainsi, la norme IAS 1 précise que la présentation et la classification des postes dans les états financiers
doivent être conservées d’un exercice à l’autre, à moins :

22
 qu’un changement important de la nature des activités de l’entité ou un examen de la
présentation de ses états financiers démontre que ce changement donnera une présentation
plus appropriée des événements de la transaction ;
 qu’un changement de présentation soit imposé par une norme comptable internationale ou par
une interprétation du comité d’interprétation.

23
CHAPITRE II :

LES ENJEUX
DES NORMES
IFRS SUR LES
ENTREPRISES
MAROCAINES
24
A. LES NORMES IAS/IFRS, QU’EST CE QUE C’EST ?

Il est important de bien comprendre qu’en comptabilité, on a deux notions différentes : d’une part les
comptes sociaux, légaux, qui doivent correspondre à la législation fiscale du pays dont relève une
société, et d’autre part les comptes au sens de la consolidation d’un groupe, qui sont publiés pour
l’information des investisseurs.
Autant la comptabilité marocaine ne change pas, autant pour les groupes, depuis longtemps déjà, il
existe des normes pour la consolidation. Les plus connues sont L’US-GAAP et L’IAS/IFRS, les
premières qui sont d’origine américaines alors que les secondes sont d’origine européenne. La
présentation des résultats des sociétés cotées aux USA se fait obligatoirement selon ces normes.
Les IAS/IFRS sont un ensemble de normes comptables européennes, qui ont été faite dans le même
but que les US-GAAP. Elles sont encore en cours d’évaluation, et elles tendent à
converger vers les normes américaines. Les résultats financiers de l’entreprise en normes IAS peuvent
être très différentes des résultats fiscaux. Pour la présentation de ces résultats, on parle de normes
IFRS.
Les IAS se présentent sous la forme d’une série de normes numérotées (IAS1. IAS2,
IAS3…..IAS41) qui ont pour but d’uniformiser les principes comptables utilisés, afin de fournir aux
investisseurs des informations plus claires et plus comparables.

B. QUI EST CONCERNE PAR CES NORMES ?

Les entreprises cotées en Europe et leurs filiales dans tous les pays devront présenter leurs comptes
consolidés pour les exercices couverts à partir du 1er janvier 2005 (avec un retraitement des données
de 2004 pour permettre la comparaison). Mais il est probable qu’à plus long terme toutes les
entreprises seront concernées, ce d’autant plus que les normes comptables nationales de chaque pays
européen ou non européen ayant de fortes relations économiques ou financières avec l’Europe vont
finir par converger vers le référentiel IAS.

C. CE QUI VA CHANGER LORS DE L’APPLICATION DES CES NORMES :

Dans le cadre de ces normes, on comptabilise différemment, un certain nombre d’opérations (sans
pour autant modifier la comptabilisation légale et fiscale du pays). Ce sont donc surtout les pratiques
comptables qui vont changer (comptabilisation des opérations de fusion acquisition, du traitement des
immobilisations, des risques de change, des provisions…), soit par des imputations, soit par des jeux
d’écritures différents. La gestion des immobilisations est par ailleurs très touchée : elle nécessite un
dédoublement de toutes les règles d’amortissement.

D. L’ADOPTION DES NORMES IAS/IFRS

L’objectif principal de l’adoption des normes IAS/IFRS s’inscrit dans un processus continu de
création et de mise en place d’un marché intérieur des services financiers. En effet, comme mentionné
dans l’introduction du règlement 1606/2002, le conseil européen de Lisbonne des 23 et 24 mars 2000 a
souligné la nécessité d’accélérer l’achèvement de ce marché d’ici 2005.

25
Ceci étant, il a invité la commission à prendre des mesures visant à améliorer la comparabilité des
états financiers élaborés par les sociétés faisant appel public à l’épargne et c’est ainsi qu’il a été décidé
que ces sociétés doivent être tenues d’appliquer un jeu unique de normes comptables.

La commission européenne, partant des orientations du conseil, a publié le 13 juin 2000, sa


communication intitulé « Stratégie d l’Union européenne en matière d’information financière, la
marche à suivre », dans laquelle elle propose que toutes les sociétés communautaires qui font appel
public à l’épargne soient tenues, à partir de 2005, de préparer leurs états financiers consolidés sur la
base d’un jeu unique de normes comptables, à savoir les normes comptables internationales
(IAS/IFRS). Cette vision s’est transformée en un règlement d’adoption par le Conseil et le parlement
européen, à savoir le règlement 1606/2002 du 19 juillet 2002. Voici ainsi quelques enjeux de
l’adoption des normes internationales IAS/IFRS :

 Garantir un degré élevé de transparence et de comparabilité de l’information financière dans la


communauté
 Achever et accélérer la mise en place d’un marché européen des capitaux
 Assurer la comparabilité des états financiers des sociétés qui sont cotées sur les marchés
communautaires et celles qui seront cotées sur le futur marché
 Faciliter le bon fonctionnement des marchés communautaires et de ce futur marché
 Protéger les investisseurs
 Préserver la confiance des investisseurs
 Rendre compétitif les marchés communautaires européennes

Faciliter la cotation des entreprises européennes dans les bourses étrangères Il faut préciser, enfin, que
la faculté d’étendre l’application des normes internationales aux comptes sociaux annuels des sociétés
faisant appel public à l’épargne ou aux autres sociétés, a été laissée aux Etats membres (2007 pour les
comptes sociaux des sociétés cotées).

E. LES ENTREPRISES CONCERNEES PAR LE PASSAGE AUX NORMES

Le règlement européen du 19 juillet 2002 impose l’utilisation des normes comptables internationales
IAS/IFRS dans les comptes consolidés des sociétés cotées européennes pour les exercices ouverts à
partir du 1èr janvier 2005. Ce règlement s’applique à tous les émetteurs régis par le droit national d’un
Etat membre dont les titres (de capital, donnant accès au capital, de créance, hybrides, etc.…) sont
négociés sur un marché réglementé de l’Union européenne.

F. LES NORMES IAS/IFRS CONCERNEES PAR LE PASSAGE

Ne sont concernées par le passage aux normes IAS/IFRS que celles qui ont fait l’objet d’une
approbation par la commission européenne, par le biais d’un règlement. Les normes approuvées
doivent être publiées intégralement dans chacune des langues officielles de la communauté dans un
règlement concerné. La commission est seule habilitée à adopter les normes. Elle est assistée dans ce

26
travail par un comité de réglementation comptable. Les normes comptables internationales ne peuvent
être adoptées par la commission que :

 si elles répondent à l’intérêt public européen si elles satisfont aux critères d’intelligibilité, de
pertinence, de fiabilité et de comparabilité exigés de l’information financière.

Dans son règlement n° 1725/2003 du 29 septembre 2003, la commission a adopté un premier jeu de
certaines normes comptables internationales, conformément au règlement n° 1606/2002 du Parlement
et du conseil européen.

G. PREMIERE APPLICATION DES NORMES IAS/IFRS

Parmi les interprétations SIC, adoptées par la commission dans le règlement 1725/2003, on trouve
SIC-8 : première application des IAS en tant que référentiel comptable.
Selon cette SIC, lorsque les normes internationales sont appliquées, pour la première fois, l’entreprise
concernée doit établir et présenter ses comptes consolidés comme si elle avait toujours appliqué les
normes et interprétations internationales. Une application rétroactive est exigée.
C’est ainsi, qu’afin de faciliter aux entreprises le passage aux normes IAS/IFRS, l’IASB a remplacé
SIC-8 par IFRS 1 : First-time adoption of International Financial Reporting Standard. Selon cette
norme, adoptée par la commission européenne dans son règlement
707/2004 du 6 avril 2004, toute entreprise appliquant les normes IAS/IFRS doit se conformer à chaque
norme et interprétation, avec des exemptions limitées et avec une application rétroactive.
Diverses dispositions et recommandations sont fixées par la norme IFRS 1, avec des exemptions
limitées, pour l’établissement du bilan d’ouverture, qui constitue le point de départ de la comptabilité
selon les IAS/IFRS. On peut les résumer dans ce qui suit :
 Comptabiliser tous les actifs et passifs dont les IAS/IFRS imposent la comptabilisation
 Ne pas comptabiliser des éléments en tant qu’actifs ou passifs si les IAS/IFRS n’autorisent pas
une telle comptabilisation
 Reclasser les éléments comptabilisés, selon le référentiel antérieur, en tant qu’actif ou passif,
mais qui relèvent d’un type différent d’actif, de passif ou de capitaux propres, selon les
normes IAS/IFRS
 Appliquer les IAS/IFRS pour évaluer tous les actifs et passifs comptabilisés
 Ajuster la situation nette consolidée du bilan d’ouverture en fonction des retraitements opérés
selon les normes IAS/IFRS.

H. LES REGLES DE PASSAGE AUX NORMES :

Le passage aux normes IAS/IFRS constitue une opportunité stratégique réelle pour les entreprises en
termes de communication financière. Elle a été qualifiée de “révolution culturelle” par certains acteurs
de et doit faire l’objet d’une réflexion structurée dans chaque groupe d’entreprises concerné, à tous les
niveaux opérationnels.

27
Il devrait permettre de répondre aux attentes et interrogations des investisseurs en matière de mesure
de la performance de la rentabilité, de comparabilité des entreprises entre elles et de création de valeur.
Il doit être considéré comme un chantier majeur des deux prochaines années et faire l’objet d’une
véritable organisation par “gestion de projet” pour analyser et évaluer toutes les incidences de
l’adoption des normes IAS/IFRS, et pour déterminer les zones d’analyse de performance les plus
pertinentes en matière d’information financière ainsi que les adaptations potentielles des systèmes
d’information en présence.

L’occasion est ainsi donnée aux entreprises de revoir l’organisation de la production de données
financières en rapprochant les éléments de gestion des états financiers traditionnels, et de revaloriser la
fonction comptable.

Pour être prêt à l’échéance et assurer la gestion de la période transitoire, l’adoption du nouveau
référentiel va nécessiter la mise en place d’une organisation en mode projet qui, sous l’impulsion de la
direction générale, devra impliquer toutes les fonctions du groupe. Les principales étapes clés pourront
s’articuler comme suit :

 Piloter et animer (composition d’une équipe dédiée), Mobiliser sur le projet (communication
interne sur l’importance stratégique du projet),
 Définir un calendrier et des étapes clés à respecter,
 Diagnostiquer les compétences et les connaissances requises ?
 Inventorier les divergences entre le référentiel actuel et les normes IAS (qualitatif et
quantitatif), Analyser les systèmes d’information et identifier les aménagements
éventuellement nécessaires Faire des choix comptables et d’organisation (options sur les
méthodes possibles, définition des niveaux d’information sectorielle, cadences de la
communication financière, date de première publication en normes IAS, modification des
systèmes d’information, mise en place des moyens humains et formation), Simuler les
comptes en IAS en cours de période de transition (jeu d’essai, conformité, retraitements
d’ouverture et comparatifs), Préparer le marché aux écarts significatifs, Réussir le projet
(publier les premiers comptes en normes IAS), Suivre l’évolution des normes et des
interprétations nouvelles.

La mobilisation des énergies est essentielle à la réussite du projet qui doit conduire tous les acteurs de
l’entreprise à anticiper le changement plutôt que de le subir. Sous l’impulsion de la direction générale,
véritable maître d’ouvrage du chantier, un chef de projet sera désigné pour constituer et animer un
groupe de travail dédié. Ce groupe aura pour principales missions de :

 Réaliser les travaux selon les étapes définies en amont et notamment l’état des lieux des
divergences et informations manquantes,
 Coordonner les travaux de sous-commissions éventuelles (ateliers de travail),
 Proposer des solutions en matière d’organisation,
 Sou mettre des propositions de choix comptables,
 Organiser la communication.
 Former les équipes.

28
Pour contribuer à la réussite du projet, ce groupe devra comprendre des représentants de tous les
services ou de toutes les entités concernées (direction financière, consolidation, contrôle de gesti on,
comptabilité, procédures, systèmes, audit, communication, formation,….), des spécialistes IAS, les
commissaires aux comptes et/ou des consultants extérieurs.

Le recours au conseil pourra se concevoir à plusieurs niveaux : assistance à la maîtrise d’ouvrage,


apports de compétences techniques comptables (expertise IAS ou métier, consolidation), savoir-faire
en termes de procédures, diagnostic des systèmes d’information, benchmarking, communication,
formation.

L’inventaire des divergences pourra être mené à partir de la typologie des normes définie plus loin. Il
pourra se décliner entre les divergences dites “incompressibles”, pour lesquelles la méthode applicable
selon l'IAS est différente de la méthode actuelle, et les divergences optionnelles dans le cas où, au-delà
du traitement de référence, un traitement alternatif est autorisé.

Le choix d’un traitement non préférentiel devra être largement documenté et comporte un risque de
non-conformité aux futures normes, eu égard aux objectifs actuels de l’IASB. Au-delà des aspects
organisationnels importants que ce changement de référentiel va induire, les sociétés cotées vont
devoir préparer les marchés aux incidences majeures qu’il va engendrer sur leurs états financiers et sur
les principaux ratios utilisés.

La préparation du marché n’implique pas une publication anticipée trop hâtive, mais plus
raisonnablement la communication progressive d’éléments permettant aux marchés de connaître les
principaux ajustements éventuels et leur incidence sur les états financiers.

Ainsi, par étapes successives, les sociétés pourront fournir des tableaux de réconciliation entre certains
postes clés des états financiers établis aux normes nationales et ceux qui auraient été présentés sous le
référentiel IAS/IFRS, en commençant par les normes qui ne sont pas susceptibles de modifications
majeures à l’horizon 2005. Le programme de travail de l’IASB et les thèmes en cours de discussion
fournit une information utile à ce sujet.

La présentation du compte de résultat peut être progressivement adaptée au référentiel IAS (distinction
des éléments ordinaires et extraordinaires). La structure de l’information sectorielle peut également
être déterminée en conformité avec la norme IAS 14, dès à présent, sans risque de non conformité avec
le référentiel en vigueur qui est moins contraignant.

29
CHAPITRE III:

LE PASSAGE
AUX NORMES
IFRS

30
A. LE PROCESSUS DE TRANSITION AUX IFRS

La démarche classique qui est constatée et mise en place dans les entreprises est composée des quatre
étapes suivantes :

1. le diagnostic :

 Définition du projet objectifs limites et planning.


 Définition des premiers axes de communication interne.
 Evaluation des ressources (effectifs. Compétence).
 Analyse du référentiel groupe et des spécificités Métier.
 Apport d’expériences et benchmarks sectoriels.
 Identification des divergences normes groupe / IERS en vigueur.
 Identification des transactions/opérations/traitements présentent des divergences avec les
IFRS.
 Validation des options retenues, notamment dans le cadre de la première adoptiondes IFRS.
 Impacts sur les grands agrégats financiers.
 Identification préliminaire des impacts en termes de Systèmes d’information,
 Reporting, Communication financière.

2. La préparation :

 Elaboration d’un plan d’action détaillé.


 Définition des procédures : méthodologie mise en oeuvre et dates butoirs retenues.
 Aide è la compréhension des IFRS.
 Définition et validation des principes comptables.
 Choix des options comptables.
 Modalités de traitement retenues.
 Recensement des données et informations nouvelles nécessaires.
 Définition du nouveau plan de comptes.
 Simulation des impacts : validation des impacts chiffrés résultant de la première application
des IFRS.
 Analyse des impacts sur les états financiers.
 Préparation du plan de formation.

31
3. La conversion :

 La Gestion de projet consiste en :


 Rédaction de plans d’action détaillés pour chaque chantier et leur mise en œuvre.
 Expression des besoins et rédaction des cahiers des charges pour la mise en place /
l’évolution des outils.
 Conception.
 Audit pré implémentation.
 Développement.
 Maîtrise d’œuvre.
 Maîtrise d’ouvrage.
 Assistance / Mise è disposition de personnels experts.
 Intégration des systèmes en amont.
 Déploiement.
 Documentation de projet et du produit.
 Audit post implémentation.
 Formation de l’équipe et des utilisateurs.
 Aide au choix de systèmes d’information complémentaires (gestion des Immobilisations,
Reporting interne, ...).
 La mise à jour des manuels de procédures qui consiste en : la validation des supports
techniques (manuel des principes comptables IFRS, supports de formation…) L’étape finale
de la conversion concerne la réalisation des évaluations nécessaires, notamment les
immobilisations en cas d’adoption des normes IAS 16 et IAS 38, les dépréciations, les
engagements sociaux, les instruments financiers. IL s’agit ensuite de former les équipes à
cette nouvelle philosophie, faire la conversion et adapter des procédures du Reporting.

4. Le suivi

Cette étape consiste à :


 Mettre en œuvre la stratégie financière.
 Suivi des normes et des obligations réglementaires.
 Evolution des systèmes d’information.
 Mise à jour du reporting.
 Adaptation de la communication.

B. CONSEQUENCES ORGANISATIONNELLES ET OPERATIONNELLES DU


PROJET DE CONVERSION :

Il est impératif de mettre en perspective les conséquences comptables, en IFRS, des projets
stratégiques décidés aujourd’hui et, notamment de prendre en compte les conséquences pratiques
qu’ils peuvent entraîner.

32
1. Impact sur la gestion du financement du groupe:

 Un Accès plus facile au capital tout en réduisant son coût.


 Opérations de leasing moins intéressantes qu’en principes français, du fait de l’obligation de
constater à l’actif, en contrepartie d’une dette financière, les biens utilisés en
location financement supprimant ainsi tout avantage en matière d’endettement.
 Opérations de désendettement ou de titrisation moins intéressantes qu’en principes en raison
de règles plus restrictives de sortie du bilan des créances et des dettes.
 Incidence sur le choix des instruments financiers à émettre du fait de l’obligation de
Distinguer, par exemple pour les obligations convertibles ou remboursables en actions, une
Composante capitaux propres et une composante dette.
 Politique de couverture des risques de taux et de change à redéfinir, les conditions
d’utilisation de la comptabilité de couverture étant beaucoup plus restrictives.

2. Impact sur fa stratégie de croissance/fusions acquisitions:

 Une meilleure appréciation de l’activité et de la situation financière des cibles potentielles, de


la transparence et de la comparabilité accrues de l’information financière et de l’obligation de
publier des indicateurs sectoriels;
 Décisions d’acquisition plus rationnelles dans le choix du pourcentage de capital à acquérir et
dans le mode de paiement des vendeurs (actions/espèces), du fait de l’impossibilité de
continuer d’utiliser, en IFRS, la méthode dérogatoire autorisée par les principes français et
consistant à comptabiliser les acquisitions sur la base des valeurs comptables.

3. Impact sur la gestion générale du groupe :

 Instauration d’un langage comptable commun simplifiant le mode de gestion des filiales,
notamment en supprimant la plupart des retraitements d’homogénéisation. Notamment en
supprimant la plupart des retraitements d’homogénéisation.
 Réexamen des avantages accordés aux dirigeants et membres du personnel (retraite,
prévoyance, et autres avantages en nature) du fait de l’obligation de les provisionner (qui en
fera mieux apparaître le poids financier). La politique de rémunération pourrait également
devoir être revue avec la comptabilisation obligatoire en charges du coût des stock-options.

4. Impact sur l’organisation interne :

Il est également nécessaire de mesurer les conséquences de la conversion en termes d’organisation


interne. Il est probable qu’à terme, le projet initial lancé par la direction financière donnera lieu à la
mise en place de projets séparés dans d’autres directions ou services. Il est fondamental de définir une

33
trajectoire de démarrage car ces différents projets et sous projets doivent être parfaitement
synchronisés et séquencés.

De même, pour peu que le groupe ait de nombreuses filiales dans différents pays et qu’il y ait des
paliers de consolidation, il faudra raisonner par composants élémentaires, puis par sous ensembles et
produits finis.

Enfin, attention aux goulots d’étranglement: ce sont souvent les mêmes personnes qui sont sollicitées
dans plusieurs groupes de travail et par d’autres projets de la société.

34
CHAPITRE IV:

LES INCIDENCES
DU
CHANGEMENT
DU REFERENTIEL

35
Pour l’adoption des normes IFRS, se satisfaire d’une seule analyse comptable pourrait placer les
entreprises, au moment du passage aux nouvelles normes comptables internationales, face à des
difficultés, généralement négligées, qui pourtant sont celles qui demanderont l’investissement le plus
lourd : il s’agit des difficultés d’organisation (essentiellement en termes de transfert de responsabilités
et de formation des équipes), d’adaptation et de mise à jour des systèmes d’information ainsi que du
processus de reporting.

Les incidences financières et organisationnelles de l’application des normes IAS /IFRS :

A. INCIDENCES SUR L’INFORMATION FINANCIERE (CAS DE LA


NORME IAS 16):

Les principales incidences de l’application de l’IAS 16 sur l’information financière, portent sur les
points suivants :

 Le montant des immobilisations brutes est modifié ;


 Toutes les dépenses qui prolongent la durée d’utilité d’un actif sont immobilisées ;
 Les immobilisations corporelles sont découpées en «composants» ;
 Les durées d’utilité et les bases de calcul sont modifiées ;
 Plus d’informations à fournir dans les états financiers et dans les notes annexes.

1. Le montant des immobilisations brutes est modifié :

Selon IAS 16, une immobilisation corporelle est un actif, c’est-à-dire une «ressource contrôlée par une
entreprise et dont les avantages économiques futurs sont attendus par l’entreprise». Cette définition qui
ne fait pas référence à la notion de patrimoine/propriété sous-jacente des principes du CGNC peut
conduire à l’augmentation ou la diminution des immobilisations corporelles. En particulier :

 les coûts devront être immobilisés dès qu’ils peuvent être évalués de façon fiable et qu’il est
probable que les avantages économiques futurs qu’ils procureront iront à l’entreprise ;
 tous les frais directement attribuables font partie du coût de l’immobilisation ;
 comme le coût de préparation du site, les frais de livraison et de manutention
 initiaux, les frais d'installation ;
 les honoraires de professionnels tels qu’architectes et ingénieurs, le coût estimé de
démantèlement et transport de l’actif, et de rénovation du site dans la mesure où ce dernier est
comptabilisé en tant que provision selon IAS 37, Provisions, passifs éventuels et actifs
éventuels ;

36
 les frais de démarrage et les frais similaires de pré-exploitation n'entrent pas dans le coût d'un
actif, sauf s’ils sont nécessaires pour mettre l’actif en état de fonctionnement. Les pertes
opérationnelles initiales encourues avant que l’actif parvienne à la performance prévue sont
comptabilisées en charges ;
 un crédit fournisseur «gratuit» ou avantageux au regard des conditions de marché devra se
traduire par une diminution du coût.

Les entreprises au Maroc, comptabilisent, sur la base de la facture d’achat, en immobilisations


corporelles, les biens dont ils sont juridiquement propriétaires. Ce dernier critère d’origine juridique
n’existe pas dans les normes IFRS dans la mesure où les contrats de location-financement répondant à
certaines conditions bien déterminées au niveau de l’IAS 17 doivent figurer au niveau des
immobilisations corporelles de l’entreprise.

2. Toutes les dépenses qui prolongent la durée d’utilité d’un actif sont
immobilisées :

En application de la définition reprise ci-dessus, IAS 16 indique que «les dépenses ultérieures relatives
à une immobilisation corporelle déjà comptabilisée doivent être ajoutées à la valeur comptable de
l’actif lorsqu'il est probable que des avantages économiques futurs, au-delà du niveau de performance
défini à l’origine de l’actif existant, iront à l'entreprise».

Ce traitement peut conduire les sociétés à comptabiliser de nombreuses réparations actuellement


comptabilisées en charges comme des remplacements d’actifs. Dans ce cas, l’augmentation des
montants immobilisés se traduira par une augmentation des charges d’amortissement. Toutefois, dans
le même temps, et en sens contraire, on observera une diminution des charges d’entretien. En
conséquence, l’application de l’IAS 16 aura un impact sur la nature des charges mais l’impact sur le
résultat net, et donc sur les capitaux propres ; ne sera pas nécessairement significatif.

3. Les immobilisations corporelles sont découpées en «composants» :

L’IAS 16 impose de comptabiliser distinctement les différents éléments constitutifs d’une


immobilisation appelés «composants» lorsqu’ils ont des durées d’utilité différentes ou lorsqu’ils
procureront des avantages à l’entreprise qui seront consommés selon un rythme différent. IAS 16 cite
l’exemple d’un avion et ses moteurs qui doivent être traités comme des actifs amortissables distincts
s'ils ont des durées d’utilité différentes.

Ce mode de comptabilisation engendre, non seulement des modifications au niveau de la gestion des
immobilisations, mais des changements au niveau du montant des amortissements, et par conséquent
un impact direct sur les capitaux propres de la société.

37
4. Les durées d’utilité et les bases de calcul sont modifiées :

En effet, une immobilisation doit être amortie sur sa durée d’utilité et la base de calcul de
l’amortissement doit tenir compte de la valeur résiduelle attendue en fin d’utilisation.

Puisque les sociétés utilisent les durées de vie (et non les durées d’utilité) pour l’établissement de ses
comptes sociaux, l’application du principe de « l’amortissement suivant les durées d’utilité » aura une
incidence sur les dotations aux amortissements, et par conséquent sur les capitaux propres de la
société.

5. Plus de transparence :

Les informations demandées par IAS 16 sont généralement fournies par les entreprises marocaines.
Néanmoins, celles-ci devront développer les informations sur les durées d’amortissement, et distinguer
amortissement et perte de valeur dans la justification des variations d’immobilisations.

6. Plus d’informations à fournir dans les états financiers et dans les notes
annexes :

En optant pour l’établissement des comptes en normes IFRS, les sociétés sont tenues de fournir un
certain nombre d’informations, non seulement dans leurs états financiers, mais aussi au niveau des
notes annexes ; à savoir :

a. Dans les états financiers :

Les immobilisations doivent être classées par catégories, et figurent au bilan pour leur valeur nette.
Celles qui sont en attente de cession sont portées sur une ligne distincte.

Au cas où l’entreprise a opté pour la méthode de la réévaluation, les écarts de réévaluation constatés
apparaissent sur une ligne distincte des capitaux propres.

b. Dans les notes annexes :

Les informations minimum requises par la norme IAS 16, dans les notes annexes sont les suivantes :

38
 les conventions d’évaluation utilisées pour déterminer la valeur brute comptable. Lorsque
plusieurs conventions ont été utilisées, pour chaque convention la valeur brute comptable doit
être indiquée pour chaque catégorie ;
 les modes d’amortissement utilisés ;
 les durées d’utilité ou les taux d’amortissement utilisés ;
 la valeur brute comptable et le cumul des amortissements (regroupé avec le cumul
 des pertes de valeur) à l’ouverture et à la clôture de l’exercice ;
 les paiements reçus de tiers, enregistrés en compte de résultat, sur les cessions
d’immobilisations corporelles dépréciées, perdues ou abandonnées ;
 un rapprochement entre la valeur comptable à l’ouverture et à la clôture de l’exercice,
montrant :

- les entrées ;

- les sorties ;

- les acquisitions par voie de regroupements d’entreprises ;

- les augmentations ou les diminutions durant l’exercice résultant des réévaluations décrites et des
pertes de valeur comptabilisées ou reprises directement en capitaux propres ;

- les éventuelles pertes de valeur comptabilisées dans le compte de résultat durant l’exercice ;

- les éventuelles pertes de valeur reprises dans le compte de résultat durant l’exercice ;

- les amortissements ;

- les différences de change nettes provenant de la conversion des états financiers de la devise de
fonctionnement de l’entité dans la devise de présentation de l’information financière ;

- les autres mouvements ;

 l’existence et les montants des restrictions sur les immobilisations corporelles données en
garantie d’emprunts ;
 la méthode comptable retenue pour les coûts estimés de remise en état de sites ;
 le montant des dépenses comptabilisées au titre des immobilisations en cours ;
 le montant des engagements pour l’acquisition d’immobilisations ; Conformément à la norme
IAS 8, l’entreprise indique la nature et les effets des changements d’estimations comptables
qui ont une incidence significative sur l’exercice en cours ou qui laissent présumer une
incidence significative au cours des exercices ultérieurs.

Lorsque les immobilisations corporelles sont inscrites à leur montant réévalué, les informations
suivantes doivent être mentionnées :

39
 les méthodes et hypothèses de base utilisées pour déterminer les justes valeurs des actifs ;
 la part des justes valeurs déterminées en référence à des prix observés sur un marché actif ou à
des transactions récentes par rapport aux justes valeurs basées sur des techniques d’évaluation
;
 la date de la réévaluation ;
 le recours ou non à un évaluateur indépendant ;
 la nature des indices utilisés pour déterminer le coût de remplacement ;
 la valeur comptable de chaque catégorie d’immobilisations corporelles qui aurait figuré dans
les états financiers si les actifs correspondants avaient été comptabilisés selon le traitement de
référence ;
 l’écart de réévaluation, en indiquant les mouvements de l’exercice et toute restriction sur la
distribution de cet écart aux actionnaires.

En cas de dépréciation d’immobilisations, l’entreprise complètera l’information définie ci-dessus par


celle que requiert la norme IAS 36.

c. Informations complémentaires souhaitées :

L’entreprise est également invitée à donner les informations suivantes :

 la valeur comptable des immobilisations temporairement inutilisées ;


 la valeur brute comptable de toute immobilisation entièrement amortie qui est encore en
usage;
 la valeur comptable des immobilisations inutilisées et prêtes à être sorties ;
 lorsque le traitement de référence est utilisé, la juste valeur des immobilisations lorsque celle-
ci diffère de façon significative de la valeur comptable.

B. INCIDENCES SUR LES PROCESSUS ET SUR L’ORGANISATION :

Il est important de relever qu’il n’existe pas de corrélation systématique entre l’impact financier et la
difficulté de mise en oeuvre d’une norme. En effet, le passage aux normes IFRS en général et surtout
en ce qui concerne la norme IAS 16 a un impact important sur son système d’organisation en termes
de transfert de responsabilités.
De surcroît, plusieurs dispositions de la norme conduiront nécessairement à transférer vers les
opérationnels (en l’occurrence les ingénieurs et les chefs de chantiers) des responsabilités qui étaient
antérieurement assumées par des comptables/fiscalistes.
En particulier, l’intervention des opérationnels sera nécessaire pour :
 valider les composantes du coût des immobilisations (frais directement attribuables) ; et
essentiellement en ce qui concerne le matériel utilisé dans les chantiers de construction ; à
savoir : les grues, les bétonnières, etc. ;

40
 valider la durée et le mode d’amortissement des immobilisations, voire de chacune des
composantes des immobilisations ;
 déterminer si les dépenses engagées peuvent être immobilisées ;

 revoir régulièrement les durées et modes d’amortissement et les valeurs


 résiduelles, ainsi que la valorisation des immobilisations non utilisées.

1. Incidences sur les systèmes d’information :

Si les précédents changements réglementaires comptables n’avaient, en général, pas engendré de


bouleversements au sein des entreprises marocaines, l’entrée en vigueur des IFRS en 2005, avec une
information comparative pour 2004, conduit les directions financières à mettre en oeuvre des projets
de migration de leur système d’information qui sont parfois significatifs.

En effet, Le passage aux normes IFRS n’implique pas uniquement une analyse précise des divergences
norme par norme avec le référentiel marocain, mais aussi un recensement exhaustif des modifications
induites à opérer dans les systèmes d’information interne et externe.

Les incidences relatives aux immobilisations corporelles concerneront principalement les applications
informatiques liées au suivi des immobilisations et au système de reporting.

Il faudra en effet tenir compte :

 de l’approche par «composants» (ventilation initiale et comptabilisation des remplacements) ;


 de la valeur résiduelle ;
 de l’intégration des éléments de faible valeur unitaire (éventuellement regroupés).

a. Un impact majeur sur les applications de suivi et de gestion des


immobilisations :

La mise à niveau des systèmes d’information interne et externe des sociétés sera donc concentrée sur
le paramétrage des données, la codification des catégories d’immobilisations (lien avec la notion de
secteur développée dans IAS 14, Information sectorielle), leur capacité à intégrer (volumétrie) de
nouveaux «sous-groupes» d’immobilisations.

Le système de gestion des immobilisations devra donc permettre :

 d’individualiser les immobilisations et de les rattacher à des groupes (approche «par


composants» d’immobilisation avec des durées d’amortissement différentes) ;
 des multi-valorisations et des multi-dépréciations (double référentiel) ;
 de suivre par secteur (selon IAS 14) les immobilisations et les charges d’amortissement.

41
b. Gérer un double référentiel :

Dans la mesure où les sociétés établissent leurs comptes individuels en normes marocaines, et des
comptes en IFRS, cette coexistence de deux référentiels différents aura un impact important sur le
système de gestion de l’entreprise, en terme de responsabilités, de tâches à exécuter et du temps
nécessaire pour l’élaboration des comptes.

2. Les incidences des normes IAS/IFRS par fonction :

a. Sur la fonction juridique :

Selon les principes marocains, la comptabilisation d’un actif ou d’un passif est fortement liée à sa
forme juridique. En revanche, c’est la substance économique qui prévaut dans le référentiel IFRS. Par
exemple, un actif sera inscrit au bilan si l’entreprise porte l’ensemble des risques et avantages liés à cet
actif, bien qu’elle n’en soit pas propriétaire au sens juridique.

En effet, le service des relations juridiques des sociétés doit donc connaître les principes IFRS pour
pouvoir aider les comptables et les opérationnels (ingénieurs, chefs de chantier et chefs d’équipes en
l’occurrence) à «traduire» les termes d’un contrat dans le langage IFRS. En particulier, les juristes
devront analyser les contrats ou clauses relatifs aux :

 opérations de location-financement et de location simple : le critère de distinction entre les


deux types de contrat est le transfert de la quasi-totalité des risques et avantages inhérents à
l’actif. Les juristes participeront à l’analyse des contrats de location par rapport à ce critère;
 produits des activités ordinaires relatifs à la vente des biens (immobilisations par exemple) :
les juristes, de par leur connaissance des contrats et l’examen des conditions générales de
vente, doivent notamment vérifier que l'entreprise a transféré à l'acheteur les risques et
avantages importants inhérents à la propriété des biens et qu’elle ne continue à être impliquée
ni dans la gestion (telle qu'elle incombe normalement au propriétaire), ni dans le contrôle
effectif des biens cédés ;
 produits d’un contrat de construction : analyse des clauses contractuelles/prise en compte des
primes de performance et pénalités ; Les juristes ne seront pas toujours les plus concernés par
les problématiques décrites ci dessus, mais ils devront avoir un rôle essentiel d’identification
en amont des problématiques induites par l’existence de clauses contractuelles au regard du
référentiel IFRS. Ils devront également être vigilants lors de la rédaction des contrats.

Le service des relations juridiques sera directement impliqué dans l’évaluation des provisions
notamment pour déterminer le caractère «plus probable qu’improbable» de la réalisation du risque
afférent. Une provision ne pourra en effet être constatée que si cette probabilité est vérifiée. Une
deuxième condition pour la constatation d’une provision est la capacité de l’entreprise à estimer, de
façon fiable, les ressources nécessaires pour l’extinction d’une obligation. Les juristes indiqueront, en
fonction de chaque contrat, si une sortie de ressources est nécessaire à l’extinction de l’obligation (née

42
du risque) et s’il est possible d’en fournir une estimation fiable (IAS 37). Ils devront également être
sollicités pour confirmer l’existence de passifs éventuels (IAS 37).

b. Sur la fonction fiscale :

La participation du service de procédures fiscales de la société est essentielle pour l’application de la


norme IAS 16. En effet, la direction fiscale doit assister la direction financière dans le cadre de :

 l’identification des différences entre les bases comptables et les bases fiscales. Ces différences
seront plus ou moins nombreuses suivant les options qui seront prises pour établir les comptes
individuels et donc les comptes fiscaux. Cette identification de différences temporelles aura
comme conséquence l’apparition de nouveaux postes au niveau du bilan ; à savoir les impôts
différés (deffered tax) ; ce qui va engendrer une modification en moins ou en plus du montant
des capitaux propres de la société.
 l’évaluation du caractère recouvrable des impôts différés actifs et en particulier ceux résultant
des reports déficitaires ;
 le suivi par échéance des reports déficitaires ;
 la détermination des compensations possibles entre les actifs et les passifs d’impôt
 Par ailleurs, en cas de risque fiscal, la direction fiscale devra évaluer le caractère probable ou
non du risque et fournir une estimation fiable de la provision éventuelle (IAS 37).

c. Sur la fonction R.H:

La Direction des Ressources Humaines sera impliquée à 3 niveaux :

 Formation.
 Rémunérations.
 Litiges.

i. Formation :

La mise en place des IFRS correspond à un changement de langage financier et les différents acteurs
doivent être formés pour être capables d’utiliser ce référentiel. La formation aux IFRS devra être à la
fois :

 technique : pour répondre aux besoins des équipes comptables et financières ;


 généraliste : pour former les équipes des autres fonctions qui doivent appréhender les normes
afin de comprendre les «interférences» (comme par exemple l’identification en amont d’une
clause contractuelle par le département juridique susceptible d’impacter la reconnaissance
des revenus) et être à même de répondre aux demandes de la direction financière.

43
ii. Rémunérations :

L’utilisation des IFRS aura un impact sur les indicateurs financiers qui sont utilisés comme base des
rémunérations variables (intéressement, bonus sur objectifs, etc.).

La Direction des Ressources Humaines devra donc analyser l’ensemble des impacts possibles pour
apprécier la pertinence des bases de calcul de certaines rémunérations. Le cas échéant, cela pourra la
conduire à établir des avenants aux contrats de travail existants de même, les contrats relatifs aux
futurs recrutements impliquant des rémunérations variables devront également être adaptés.

Par ailleurs, les charges de personnel doivent s’entendre de façon globale, c’est-à-dire qu’elles doivent
intégrer toutes les charges de retraite (IAS 19) et les charges liées à l’attribution de stock options.

iii. Litiges :

Enfin, la Direction des Ressources Humaines est souvent impliquée dans la gestion des litiges avec le
personnel.

Elle devra donc être impliquée dans le suivi des provisions et passifs éventuels (IAS 37) liés au
personnel.

d. Sur la fonction Production / R&D:

Cette fonction sera impliquée dans la mise en application de ; quasiment ; toutes les normes. En
particulier, elle devra fournir des informations pour :

 la valorisation des stocks : définition de l’activité normale (IAS 2) ;


 la comptabilisation des contrats de construction (IAS 11) : séparation/regroupement des
contrats de construction, détermination du degré d’avancement des travaux, coûts à
terminaison et distinction des coûts attribuables à chaque contrat de construction ;
 la ventilation des différents actifs par secteur (IAS 14) et leur affectation aux Unités Générales
de Trésorerie (IAS 36) ;
 la détermination des différentes composantes des immobilisations et de leur durée/mode
d’amortissement (IAS 16) ;
 la détermination de l’état d’avancement des prestations de services pour la comptabilisation
des produits des activités ordinaires (IAS 18) ;
 la distinction entre les phases de recherche et de développement (IAS 38), le respect des
critères d’activation des frais de développement et leur affectation sectorielle (IAS 14).

44
CHAPITRE V :
UNE VISION GLOBALE
SUR LA REALITE
ECONOMIQUE DE
L’ENTREPRISE LORS
DE LA REFORME
COMPTABLE :
AVANTAGES ET
INCONVENIENTS :

45
Un changement de normes comptables ne peut pas être vu comme un simple changement
d’outil, dont les effets économiques seraient neutres sous prétexte que la réalité économique
retranscrite dans les chiffres est la même. La comptabilité a un impact réel, bien que difficile à
mesurer, sur le fonctionnement de l’économie. Il en est ainsi parce qu’elle détermine nécessairement la
vision que se font de l’entreprise les différents utilisateurs des comptes : dirigeants, actionnaires, Etat,
créanciers, salariés, fournisseurs, clients..., et qu’à son tour, cette vision influence les comportements
de ces acteurs vis-à-vis de l’entreprise. Ceci explique la vigueur de certains débats récents, par
exemple sur la comptabilisation des actifs financiers (IAS 32 et 39) ou sur l’amortissement des écarts
d’acquisition (goodwill).

A cet égard, les entreprises ne peuvent que saluer l’objectif des IAS/IFRS de mieux refléter
dans les comptes la réalité de la situation économique sous-jacente. Sur le plan des principes, la notion
de « fair value », qui constitue le coeur du projet IAS, ne peut donc qu’être approuvée, puisqu’en soi,
il paraît économiquement justifié de comptabiliser les actifs et les passifs à leur juste valeur plutôt qu’à
leur coût historique. L’application de ce principe n’est toutefois pas exempte de risque dès lors qu’on
s’écarte d’un monde conforme aux manuels de microéconomie, doté de marchés complets et efficients.

En effet, dans la réalité économique, il n’existe pas de marchés d’occasion pour l’ensemble
des actifs d’une entreprise. Dès lors, il devient nécessaire de procéder à des évaluations fondées sur
des modélisations, dans lesquelles une part d’arbitraire et d’incertitude peut s’introduire puisque des
hypothèses de base légèrement différentes peuvent induire des écarts importants. En outre, même
quand une valeur de marché existe, par exemple sur les marchés financiers, elle peut conduire à des
données extrêmement volatiles, susceptibles d’exercer des effets de pro cyclicité dangereux pour
l’économie.

En pratique, l’impact des normes IAS sur le résultat comptable des entreprises paraît
aujourd’hui très difficile à évaluer, aucune étude d’impact scientifique n’a été réalisée et rendue
publique. Aujourd’hui encore, alors que les entreprises cotées européennes s’apprêtent à établir leurs
comptes consolidés en IAS/IFRS, on ne dispose d’aucune véritable évaluation chiffrée des
conséquences du changement de référentiel.

Plusieurs normes IAS/IFRS laissent toutefois anticiper une plus forte volatilité des bilans et
des résultats en IAS/IFRS qu’en normes marocains (outre la valorisation des actifs financiers et parfois
des immobilisations à leur « juste valeur », on notera les conditions plus sévères pour la passation des
provisions (IAS 37) ou la définition stricte de la notion d’élément extraordinaire (IAS 8)).

46
Section 1 :

Les avantages des normes IFRS :

A. LES AVANTAGES POUR L’ACTIONNAIRE ET L’INVESTISSEUR


(AMELIORATION DU CORPORATE GOVERNANCE) :

La gouvernance d’entreprise (Corporate governance), qui a pris initialement son essor dans la théorie
des organisations, a pour objectif de délimiter les règles au sein des conseils d’administration et
d’atténuer les conflits entre les actionnaires, les administrateurs et les dirigeants. Quatre thèmes
concernent essentiellement le gouvernement d’entreprise :

 La structure juridique et opérationnelle des entreprises ;


 La stratégie et la gestion des risques ;
 Les comités d’audit, d’investissement et de rémunération ;
 Le reporting et la communication financière.

Le dernier thème est en rapport direct avec l’analyse des états financiers et la diffusion de
l’information ; chose qui est facilitée avec l’adoption des normes comptables

IAS/IFRS. En effet, les améliorations de l’adoption des nouvelles normes comptables internationales
en matière de gouvernance d’entreprise peuvent être présentées comme suit :

1. Renforcement via l’instauration de nouveaux principes comptables :

Etant donné que les états financiers d’une entreprise sont considérés comme le produit final
consommé par ses différents partenaires, à savoir : les pouvoirs publics, les actionnaires, les clients,
les fournisseurs, les salariés, etc. Les normes IAS/IFRS mettent en place un certain nombre de
principes ayant comme objectif, une meilleure compréhension des états financiers et une fiable
présentation de l’information financière. En effet, ces principes sont les suivants :

 la prééminence de la réalité sur la forme (substance over form). Cela signifie que la réalité
économique et financière d’une transaction et/ou d’un événement doit primer sur la forme
juridique ;
 le principe de l’image fidèle ;
 les principes d’exhaustivité, de pertinence et de fiabilité des comptes ;
 le principe de compréhension et de clarté des explications ;
 le principe d’une présentation comparable dans le temps ;
 le principe de prudence.

47
2. Evaluation des actifs avec leur juste valeur « Fair value » :

Bref, trois principaux avantages liés à l'adoption de la "juste valeur" :

 elle donnerait aux actionnaires une image plus fidèle de l'entreprise grâce à une meilleure
évaluation du patrimoine ;
 elle permettrait aux investisseurs de mieux apprécier le risque de faillite car les documents
comptables traduiraient fidèlement l'exposition au risque de l'entreprise ;
 elle aiderait au contrôle externe de la part des actionnaires et des marchés financiers en
réduisant la marge de manoeuvre dans la détermination du résultat de l'entreprise.

3. Amélioration du droit à l’information :

Les normes IAS/IFRS permettent d’améliorer le droit à l’information en imposant un ensemble de


principes, à savoir :

 le respect de la prééminence du principe économique sur la forme juridique


 (Substance over form) ;
 l’engagement de produire des informations fiables et vérifiables, en authentifiant les systèmes
d’information internes ;
 la publication d’indicateurs de liquidité de l’entité et de sensibilité à certains risques.

4. Nouvelle approche du conseil d’administration:

Les normes IAS/IFRS permettent la compréhension facile des états financiers, notamment par le fait
qu’elles sont admises et reconnues un peu partout. De surcroît, les conseils d’administration, devenant
plus internationaux et plus indépendants, peuvent exercer facilement leurs missions de contrôle et être
à même d’expliquer les tendances de fonds et les risques encourus par l’entreprise.

Compte tenu de l’importance des données à fournir dans le référentiel IAS/IFRS, le conseil
d’administration doit recentrer, clarifier et harmoniser les informations lors de toutes communications
financières.

5. Informations à fournir au niveau du rapport de gestion :

48
Le rapport annuel de chaque société publiant ses états financiers en normes IAS/IFRS fait état des
codes et pratiques an matière de corporate governance. En principe, le rapport comprend les éléments
suivants :

Une information complète sur la structure du conseil d’administration. Sont cités les membres de la
direction et du conseil avec les fonctions, leurs mandats, leurs cumuls, etc.

Les réunions du conseil d’administration. On trouve les dates du calendrier, les points abordés lors de
chaque rencontre, la durée des réunions, etc. ; Les modalités de recrutement et de rémunération. Sont
indiqués dans le rapport de gestion la rémunération complète des cadres dirigeants (partie fixe, partie
variable, intéressement, primes divers, avantages en nature, stock-options, etc.) ainsi que le montant
touché par les administrateurs.

B. L’IMPACT DES NORMES IFRS SUR LES ETATS FINANCIERS :

L’objectif est de passer d’une vision juridique de l’entreprise (au Maroc) vers une vision économique
(vision anglo-saxonne) et de rendre les informations plus transparentes et plus riches.

1. Une vision économique en juste valeur :

L’information publiée doit représenter une image fidèle des transactions et des autres événements
qu’elle vise à présenter. La comptabilisation doit donc être effectuée en suivant la réalité économique
(la substance) et non pas seulement en suivant la forme juridique (l’apparence). La vision juridique
conduit à ne pas comptabiliser certains actifs comme le crédit-bail car l’entreprise n’est pas
propriétaire du bien qu’elle utilise.

Parallèlement le bilan de l’entreprise reflétera la valeur actuelle de ses actifs et de ses passifs, il ne
correspondra plus à une représentation historique de son patrimoine. Ceci est particulièrement vrai
pour les portefeuilles de titres et les produits dérivés.

2. Des informations plus transparentes :

Pour atteindre l’objectif de transparence, l’IASC a décidé de réduire les choix comptables et oblige à
diffuser des informations qui étaient jusqu’ici réservées aux cadres dirigeants comme l’information
sectorielle ou l’évaluation à la juste valeur. Les informations publiées par les sociétés deviennent alors
comparables et l’on passe d’une logique comptable à une logique d’information financière.
L’inscription obligatoire au bilan de certains éléments comme le crédit-bail suit également cet objectif
tout comme la volonté de limiter les provisions.

49
Section 2 :

Les inconvénients des normes IAS/IFRS :

A. DEFAILLANCES AU NIVEAU DE L’ELABORATION DES NORMES :

Tout d’abord, la production des normes elles-mêmes : les normes de l’IASB sont élaborées dans un
cadre très privé et fermé, et de manière peu concrète et pratique. l’IASB est souvent et abondamment
critiqué sur le fait qu’il ne prend pas en compte les spécificités des métiers et des activités et qu’il
communique peu avec le monde des entreprises, les régulateurs, les utilisateurs des comptes et les
normalisateurs nationaux.

Cela pose de grandes difficultés pour l’application de ces normes. Par conséquent, le Board a dû
annoncer que les révisions, ou toute nouvelle norme, qui ne seront pas finalisées, donc disponibles, ne
seront pas applicables pour le bilan d’ouverture.

Ainsi, si les changements pour les entreprises sont considérables, ils ne le sont pas seulement par
rapport à leurs systèmes internes, comme il a été expliqué précédemment.

Le passage aux normes IFRS leur impose aussi d’être proactives et d’exercer un lobbying permanent
en amont de l’élaboration des normes. À peine 20 % des entreprises déclarent effectuer des actions de
lobbying directement ou via des associations professionnelles. De ce fait, il faudra d’abord s’adapter à
un processus de normalisation comptable différent, anglo-saxon et non marocain.

B. BONNES OU MAUVAISES NORMES :

Ensuite, il y a les « mauvaises » normes, ou considérées comme telles, parce qu’elles ne prennent pas
en compte les conditions d’exercice de telle ou telle activité ou les caractéristiques de tel ou tel métier.
L’exemple le plus typique est la fameuse IAS 39 sur la comptabilisation des instruments financiers et
sa cousine l’IAS 32, relative à la présentation des instruments financiers (en particulier le classement
entre dettes et fonds propres), et plus généralement les principes de la juste valeur et de la valeur de
marché, sur lesquels se focalisent les débats et les oppositions.

L’IAS 39 est considérée comme une norme inacceptable, en particulier par les banquiers, les
assureurs, de nombreuses grandes entreprises mais aussi les autorités politiques.

50
C. ARBITRAGES COMPTABLES :

Qu’elles soient « bonnes » ou « mauvaises », les normes IFRS n’établissent que des principes
généraux et non des règles précises. Il est donc difficile de répondre à tous les cas et à tous les profils
d’entreprise, d’où la place laissée au « jugement » des préparateurs de comptes et des auditeurs. Si les
référentiels anglo-saxons, notamment l’IASB, sont en général fondés sur des principes et s’ils
privilégient la réalité économique d’une opération, en dehors de toute considération provenant du droit
commercial et fiscal, il n’en résulte pas moins un risque. Celui-ci est lié, outre aux malversations
internes, aux erreurs d’appréciation (volontaires ou involontaires) des auditeurs, ou tout simplement à
l’absence d’expériences sur tel ou tel cas.

Les principes généraux donnés par les IFRS n’empêcheront pas non plus, parfois, les «arbitrages
comptables ».

D. LES CONTRAINTES RENCONTREES LORS DE L’APPLICATION


DES NORMES IFRS :

Les sociétés concernées par l’application des normes IAS/IFRS ne contestent pas leurs bienfaits : plus
de transparence, information financière plus fiable; mais la période de transition est difficile à mettre
en oeuvre et les résultats encore peu prévisibles. De plus à ces éléments, il s’ajoute un coût prévisible
assez élevé pour se lancer dans ce projet. Ce coût pourrait se chiffrer en dizaines de milliers de
dirhams.

Cela peut expliquer le pessimisme des sociétés marocaines qui, face à l’ampleur de la tâche, ne
perçoivent pas très bien les enjeux ni les retombées de ce projet qui leur a été imposé.

Le département financier est exposé aux premiers rangs de ces contraintes avec des difficultés
certaines.

 Les normes IAS sont un chantier énorme à mettre en œuvre et une mobilisation de tous les
acteurs de la société est nécessaire autour d’un projet d’implantation des normes ;
 Les normes sont nouvelles et des difficultés d’interprétation se font sentir. Il est nécessaire de
faire des comparaisons entre les entreprises pour établir une sorte de jurisprudence, ce qui est
contraire à l’esprit des normes marocaines ;
 Un effort de formation et de sensibilisation de tous les acteurs de l’entreprise est nécessaire de
la part de la direction financière, non seulement pour que tout le monde saisisse les enjeux de
ces nouvelles normes, mais aussi sache quel est le rôle de chacun, à son propre niveau dans
cette application ;

51
 Enfin, un effort est à fournir dans l’adaptation des systèmes d’informations qui existent dans
l’entreprise.

Par ailleurs, les sociétés, éprouvent des difficultés sur le plan de la récolte des données nécessaires
pour l’application des normes IAS/IFRS. Elles mentionnent notamment la difficulté d’obtenir les
données nécessaires pour le traitement des régimes de retraite à prestations définies, les données
nécessaires pour le traitement de certains points spécifiques au niveau de quelques normes et les
données historiques nécessaires pour la première application des normes IAS/IFRS. Elle souligne
aussi, de manière plus générale, le caractère récent et actuellement très évolutif des normes
applicables.

Concernant la compréhensibilité et l’applicabilité des normes IAS/IFRS, les sociétés ont pris une
position défavorable en invoquant les éléments suivants :

 la nécessité d’étudier les interprétations (SIC / IFRIC) et les annexes afférentes aux normes
pour bien comprendre celles-ci ;
 la nécessité d’obtenir des précisions complémentaires pour certaines normes ;
 le manque d’exemples concrets d’application ;
 la nécessité de demander des explications à des spécialistes externes.

En outre, les sociétés rencontrent des problèmes en matière de dépréciation d'actif puisque, selon elle,
l’information fournie en la matière est assez hétérogène. La société a relevé les thèmes qui n'ont pas
fait l'objet d'une information suffisamment étayée:

 les indices de pertes de valeur retenus et les modalités de leur mise en œuvre ;
 la date de réalisation des tests ;
 les modalités de détermination de la valeur recouvrable et de la juste valeur ;
 l'horizon retenu pour le calcul de la valeur d'utilité ;
 les critères de détermination des unités génératrices de trésorerie.

Un autre problème est celui relatif à la complexité des normes. Leur contenu, leur nombre va entraîner
un coût d’intégration élevé pour la société, ce qui ne manquera pas de peser sur sa rentabilité. Dans ce
coût d’intégration, on trouve bien sûr les développements informatiques à effectuer, la formation des
personnels, ainsi que le recours à des consultants extérieurs pour qui le passage aux nouvelles normes
constituera une opportunité d’accroissement d’honoraires.

52
Conclusion

ourd, complexe, coûteux… Le passage aux normes IAS-IFRS est certainement tout cela. Face à
L l'ampleur de la tâche, les entreprises concernées ont déjà mis en place une organisation
spécifique.

Mais le changement de normes est aussi un formidable levier pour l'émergence d'un marché
financier planétaire. En Europe, ce chantier concerne près de 5 millions d'entreprises (les 7000 sociétés
cotées de l'Union Européenne, les filiales de groupes européens cotés, les groupes non cotés
émettant des titres de créance négociables sur un marché réglementé de

l'Union européenne, les filiales de groupes européens non cotés dont le pays autorise
ou impose l'utilisation des IAS-IFRS…) et constitue de ce fait un enjeu considérable pour toutes les
parties prenantes: dirigeants, actionnaires, auditeurs, analystes financiers. Cet enjeu est d'autant
plus fort que la quarantaine de normes IAS-IFRS constitue plus qu'un formidable changement
de référentiel. Elles rejettent les évaluations fondées sur la convention ou l'apparence et se
donnent pour but de mieux traduire la réalité économique d'aujourd'hui.

Elles devraient contribuer à renforcer l'efficacité des marchés financiers à travers le monde, à
réduire le coût de collecte des capitaux pour les sociétés, à redonner confiance aux
investisseurs et in fine à améliorer la compétitivité et la croissance des entreprises.

Quand bien même l'application des IFRS apporte une source de transparence accrue pour
l'ensemble des acteurs du marché, elle n'en constituera pas moins un défi de taille puisqu'elle
impliquera une refonte des rapports publiés et dont la tâche ne se limite pas à un simple exercice
technique de retraitement des comptes selon de nouvelles méthodes d'évaluation et de
présentation de l'information. Il s'agit d'une opération qui s'inscrit dans le cadre d'un projet
multidisciplinaire dont les impacts se feront sentir à tous les niveaux de l'entreprise.

Les projets de conversion aux normes IFRS impliquent une transformation radicale de la
philosophie et du langage financier. Autant dire que la réussite d'un tel projet ne pourra
aboutir que grâce aux efforts conjugués de l'ensemble des parties concernées.

L'application des nouvelles normes signifie donc de produire des états financiers
beaucoup plus documentés et détaillés qu'ils ne l'étaient jusqu'ici.

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