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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES

LICNCE & MASTER AUDIT ET CONTRÔLE DE GESTION

Année scolaire 2012 – 2013

UE

LES NORMES COMPTABLES


INTERNATIONALES (IAS / IFRS)

Animateur

Gbêtondji Michel GNIMASSOUN


Diplômé d’Audit et Contrôle
Directeur du cabinet ATG CONSULTING
Conseils en Systèmes du Pilotage de la Performance

JUIN 2013

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Sommaire

1. L’INTERET DES NORMES IAS/IFRS ............................................................................................... 4

2. CADRE CONCEPTUEL ........................................................................................................................ 6

2.1. Objectif du cadre conceptuel ......................................................................................................... 6

2.2. Définition du cadre conceptuel ..................................................................................................... 6

2.3. La comptabilité, base des états financiers ................................................................................. 7

2.4. Nature et objectif des états financiers ........................................................................................ 7

2.5. Les utilisateurs des états financiers ........................................................................................... 8

2.6. Hypothèses de base des états financiers .................................................................................... 9

2.7. Caractéristiques qualitatives ....................................................................................................... 9

2.8. Les éléments des états financiers .............................................................................................. 10

2.9. Comptabilisation des éléments des états financiers ............................................................. 12

2.10. Evaluation des éléments des états financiers ..................................................................... 15

2.11. Concepts de capital et de maintien du capital .................................................................... 16

2.12. Comparaison avec les normes françaises et américaines ................................................. 17

3. IMMOBILISATIONS ........................................................................................................................... 17

IAS 16 IMMOBILISATIONS CORPORELLES.................................................................................. 18

IAS 17 : CONTRATS DE LOCATION .................................................................................................. 28

IAS 36 DEPRECIATION D’ACTIFS ..................................................................................................... 34

IAS 38 IMMOBILISATIONS INCORPORELLES ............................................................................. 37

IAS 40 IMMEUBLES DE PLACEMENT ............................................................................................ 43

4. CYCLE DE PRODUCTION ET VENTES ........................................................................................... 45

IAS 2 STOCKS ........................................................................................................................................... 46

IAS 11 CONTRATS DE CONSTRUCTION ........................................................................................ 49

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IAS 18 PRODUITS DES ACTIVITES ORDINAIRES ...................................................................... 53

IAS 19 AVANTAGES DU PERSONNEL ............................................................................................. 61

IAS 37 PROVISIONS ET PASSIFS EVENTUELS ........................................................................... 65

5. LES INSTRUMENTS FINANCIERS................................................................................................... 68

IAS 32 LES INSTRUMENTS FINANCIERS ..................................................................................... 68

IAS 39 LES INSTRUMENTS FINANCIERS COMPTABILISATION ET EVALUATION ...... 69

IAS 12 LES IMPOTS DIFFERES.......................................................................................................... 73

6. NORMES TRAITANT DE SITUATIONS PARTICULIERES ........................................................ 76

IAS 20 COMPTABILISATION DES SUBVENTIONS PUBLIQUES ........................................... 76

IAS 21 EFFETS DES VARIATIONS DES COURS DES MONNAIES ETRANGERES ........... 79

IAS 23 COUTS D’EMPRUNTS .............................................................................................................. 82

7. LES ETATS FINANCIERS EN IFRS .................................................................................................. 85

IAS 1 PRESENTATION DES ETATS FINANCIERS ...................................................................... 86

IAS 14 INFORMATION SECTORIELLE ............................................................................................ 95

IAS 33 RESULTAT PAR ACTION ........................................................................................................ 97

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................................ 100

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1. L’INTERET DES NORMES IAS/IFRS

Avec la mondialisation de l’économie, les entreprises sont de plus en plus confrontées à


la concurrence sur des marchés internationaux. Certaines font appel aux marchés
financiers et aux bourses de valeurs mobilières pour lever des capitaux. D’autres
recourent aux bailleurs de fonds internationaux. En conséquence, elles ont besoin de
comparer leurs comptes dans le temps et dans l’espace, et de soumettre ceux-ci à une
gamme variée d’utilisateurs.
L’Union Européenne, pour donner une alternative au seul référentiel américain en
vigueur jusque-là, a créé en 1973 à Londres l’IASC (International Accounting
Standards Commitee), organisme privé indépendant représentant la profession
comptable et composé des Etats tels que l’Australie, le Canada, la France, l’Allemagne,
le Japon, le Mexique, la Grande Bretagne, les Pays bas et les Etats-Unis.
L’objectif était de réaliser l’harmonisation au niveau mondial des principes comptables
utilisés par les entreprises et de permettre ainsi la comparabilité des états financiers
au sein de l’espace européen.
En 1995 a commencé la révision des normes en vue d’un corps de normes crédibles
devant être acceptées par les bourses au niveau mondial ; ce qui aboutit, au début de
l’année 2001 à la création de l’IASB (International Accounting Standards Board). Son
objectif est d’harmoniser les principes comptables utilisés par les entreprises, mais
aussi d’affirmer leur tonalité financière plus que comptable. Les normes IAS
deviennent dès lors les normes IFRS. On distingue :

les normes IAS datant d’avant 2001, et


les normes IFRS datant d’après 2001.

Il s’agit de normes d’informations financières qui privilégient la substance économique


sur l’apparence juridique. Ce qui permet :

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la définition d’un cadre conceptuel ou conventions de base qui sous-tendent


l’élaboration des états financiers,
le recours obligatoire à l’actualisation et non plus au coût historique,
la consolidation des entités ad’hoc pour éviter les montages déconsolidants,
consistant à sortir certains éléments des états financiers,
la comptabilisation des opérations de crédit-bail (location simple et location
financement),
le rattachement des charges aux produits.

De plus, les partenaires internationaux exigent que les comptes des projets et
organismes qu’ils financent soient élaborés en normes internationales IFRS.
La consolidation des comptes dans les groupes exige l’harmonisation des principes et
des méthodes comptables et conduit à l’utilisation des normes comptables
internationales.
En IFRS, l’information est orientée vers les investisseurs alors qu’en principes français,
elle conserve une vocation plus générale, souvent imprégnée de considérations
juridiques et fiscales.
L’application du principe de rattachement des charges aux produits ne doit pas
conduire à comptabiliser au bilan des éléments ne répondant pas à la définition d’un
actif ou d’un passif avec interdiction en IFRS de constater des charges différées
représentant les frais de démarrage d’une activité, ceux-ci étant obligatoirement
comptabilisés en charges, de même, interdiction de constater à l’actif des frais
d’établissement.
En IFRS, un recours à l’actualisation obligatoire plus fréquent qu’en principes français,
une définition restrictive des actifs fondée sur la notion d’avantages économiques futurs
contrôlés par l’entreprise plutôt que sur la notion de propriété juridique et de valeur
économique positive.

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2. CADRE CONCEPTUEL

2.1. Objectif du cadre conceptuel

L’objectif du cadre conceptuel est d’aider :


les normalisateurs de l’IASB à développer les futures normes internationales
d’information financière et à promouvoir l’harmonisation des règlementations et
des procédures relatives à la présentation des états financiers,
les organismes nationaux à développer des normes nationales ;
les responsables de la préparation des états financiers à appliquer les normes
d’information financière internationales et à traiter les sujets qui doivent encore
faire l’objet d’une norme internationale d’information financière,
les auditeurs à se faire une opinion sur la conformité des états financiers avec les
normes internationales d’information financière ;
les utilisateurs des états financiers à interpréter l’information contenue dans les
états financiers préparés conformément aux normes internationales
d’information financière ; et
de fournir à ceux qui s’intéressent aux travaux de l’IASB des informations sur
son approche d’élaboration des normes.

2.2. Définition du cadre conceptuel

Le cadre conceptuel, bien qu’il ne soit pas une norme, constitue une innovation majeure
des IFRS, car il est le fondement qui guide les personnes en charge de l’élaboration des
états financiers. Il traite des questions suivantes :
l’objectif des états financiers ;

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les caractéristiques qualitatives de l’information contenue dans les états


financiers ;
la définition, la comptabilisation et l’évaluation des éléments à partir desquels
les états financiers sont construits,
les concepts de capital et de maintien du capital ;
les principes et méthodes d’élaboration des états financiers individuels et des
états financiers consolidés de toutes les entreprises commerciales, industrielles
et autres, qu’elles appartiennent au secteur public ou privé ;
les utilisateurs des états financiers et les besoins d’information de ceux-ci.

2.3. La comptabilité, base des états financiers

La comptabilité est un système d’organisation de l’information financière permettant


de saisir, de classer, d’évaluer, d’enregistrer des données de base chiffrées ou non
correspondant aux opérations et de présenter des états financiers donnant une image
fidèle de la situation financière, de la performance de l’entité à la date de clôture des
comptes.

2.4. Nature et objectif des états financiers

Les états financiers sont constitués de l’ensemble complet et indissociable des


documents comptables et financiers permettant de donner une image fidèle de la
situation financière, de la performance et de la variation de la situation financière de
l’entité à la date de clôture des comptes.
Le jeu complet d’états financiers comprend :
a) un bilan (actifs, passifs, capitaux propres)
b) un compte de résultat
c) un état de variation des capitaux propres
d) un tableau des flux de trésorerie, et

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e) une annexe comprenant des notes sur les principales méthodes comptables et
autres notes explicatives.

Les composantes des états financiers sont interdépendantes et reflètent différents


aspects des mêmes transactions ou événements.

2.5. Les utilisateurs des états financiers

Les états financiers constituent le principal moyen de communication de l’information


financière aux différents utilisateurs, internes et externes ou stakeholders que sont :

Utilisateurs Besoins d’information Utilisateurs Besoins d’information

Investisseurs Risque et rentabilité

Membres du personnel Stabilité et rentabilité

Probabilité de règlements des montants des


Prêteurs
prêts et intérêts à leur échéance

Fournisseurs et autres créanciers Probabilité que les montants dus seront


payés à l’échéance

Clients Continuité de l’entreprise

Répartition des ressources et respect des


Etat et organismes publics
obligations d’information

Contribution à l’économie locale, emplois


Public générés, évolutions et prospérité des
entreprises

C’est à la direction de l’entreprise qu’incombe la responsabilité de préparer et de


présenter les états financiers.

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2.6. Hypothèses de base des états financiers

(a) Comptabilité d’engagement (ou d’exercice)


Les états financiers sont préparés sur la base de la comptabilité d’engagement. Les
transactions et événements sont comptabilisés lorsqu’ils se produisent (et non pas au
moment du versement ou de la réception de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie),
et ils sont enregistrés dans les livres comptables et présentés dans les états financiers
des exercices auxquels ils se rapportent.

(b) Continuité d’exploitation


Les états financiers sont préparés selon l’hypothèse de la continuité d’exploitation.
Ainsi, l’entreprise est censée poursuivre ses activités dans un avenir prévisible.
Si l’entreprise a l’intention ou est dans la nécessité de mettre fin à ses activités ou de
réduire de façon importante la taille de ses activités, les états financiers doivent être
préparés sur une base différente qui doit être indiquée.

2.7. Caractéristiques qualitatives

Les caractéristiques qualitatives des états financiers sont les attributs qui rendent utile
l’information fournie dans les états financiers.
L’application appropriée des normes comptables est présumée aboutir, dans la plupart
des circonstances, à des états financiers donnant une image fidèle.

(a) Intelligibilité
Une information est intelligible lorsqu’elle est facilement compréhensible par tout
utilisateur.

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(b) Pertinence (importance relative)


Une information est pertinente lorsqu’elle peut influencer les décisions économiques
des utilisateurs en les aidant à évaluer les événements passés, présents ou futurs ou en
corrigeant leurs évolutions.

Exemple : Une entreprise qui privilégie les informations concernant sa croissance et


sa rentabilité, sans donner d’informations détaillées sur ses risques et sur les
événements graves survenus postérieurement à la clôture de l’exercice ne remplit pas le
critère de pertinence.

(c) Fiabilité (prédominance de la substance sur l’apparence, neutralité,


prudence, exhaustivité et image fidèle)

Une information est fiable lorsqu’elle est sincère, régulière et exempte d’erreur et de
préjugé significatifs et que les utilisateurs peuvent lui faire confiance.

(d) Comparabilité
Une information est comparable lorsqu’elle est établie et présentée dans le respect de la
permanence des méthodes et permet à son utilisateur de faire des comparaisons
significatives dans le temps et entre entités.

2.8. Les éléments des états financiers

(a) Situation financière


Les éléments directement liés à l’évaluation de la situation financière sont les actifs, les
passifs et les capitaux propres.

• Les actifs

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L’avantage économique futur représentatif d’un actif est le potentiel qu’a cet actif de
contribuer, directement ou indirectement, à des flux de trésorerie et d’équivalents de
trésorerie au profit de l’entreprise.
Les avantages économiques futurs représentatifs d’un actif peuvent aller à l’entreprise
de différentes façons : l’actif peut être utilisé seul ou en combinaison avec d’autres
actifs dans la production de biens ou de services ; l’actif peut être échangé contre
d’autres actifs ; l’actif peut être utilisé pour régler un passif.
La forme physique n’est pas essentielle à l’existence d’un actif (par exemple : brevet,
droits de reproduction…).

• Les passifs
Un passif est principalement caractérisé par une obligation actuelle de l’entreprise.
Une obligation est un devoir ou une responsabilité d’agir ou de faire quelque chose
d’une certaine façon.
Il peut s’agir d’une obligation juridique ou d’une obligation implicite pouvant s’éteindre
de différentes façons : par un paiement en trésorerie ; par un transfert d’autres actifs ;
par la substitution de cette obligation par une autre obligation ; par la conversion de
l’obligation en capitaux propres…

• Les capitaux propres


Au bilan, les capitaux propres peuvent être subdivisés entre :
- les fonds apportés par les actionnaires ;
- les résultats non distribués ;
- les réserves représentant l’affectation des résultats non distribués (ex. : réserve
légale ou fiscale) ;
- les réserves représentatives des ajustements destinés au maintien du capital
(ex. : réserve de réévaluation).

C’est en fonction de l’évaluation des actifs et des passifs qu’est déterminé le montant
pour lequel les capitaux propres figurent dans le bilan.

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(b) Performance
La performance d’une entreprise est souvent mesurée par le résultat. Le résultat sert
également de base pour mesurer le rendement des placements ou le résultat par action.
Il est directement lié à l’évaluation des produits et des charges.

• Les produits
Les produits comprennent les produits des activités ordinaires (ventes, honoraires,
intérêts, dividendes, redevances et loyers) et les profits. (ex. : profit résultant de la
sortie d’actifs à long terme, profit provenant de la réévaluation des titres négociables
sur un marché).

• Les charges
Les charges comprennent les charges résultant des activités ordinaires de l’entreprise
(ex. : le coût des ventes, les salaires, les amortissements) et les pertes (ex. : les pertes
résultant de catastrophes naturelles telles que les incendies, ou les inondations, les
pertes résultant de sorties d’actifs non courants, les pertes latentes provenant des effets
de l’augmentation du cours de change d’une monnaie étrangère).

(c) Ajustements de maintien du capital


Des augmentations ou des diminutions de capitaux propres peuvent survenir suite à
des réévaluations ou à des réestimations d’actifs ou de passifs. Ces augmentations ou
diminutions ne sont pas incluses dans le compte de résultat mais apparaissent dans les
capitaux propres en tant qu’ajustements de maintien du capital ou réserves de
réévaluation.

2.9. Comptabilisation des éléments des états financiers

(a) Fait générateur

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La comptabilisation consiste à incorporer dans les comptes un élément qui satisfait aux
critères de comptabilisation suivants :
- il est probable qu’un avantage économique futur qui est lié à l’élément ira à
l’entreprise ou en proviendra ;
- l’élément a un coût ou une valeur qui peut être évalué de façon fiable.

(b) La probabilité d’avantages économiques futurs


Les appréciations du degré d’incertitude attaché aux flux d’avantages économiques
futurs sont effectuées sur la base des éléments probants existants lorsque les états
financiers sont préparés.
Par exemple, si on estime qu’une créance due par un client sera payée de manière
probable, on comptabilise alors cette créance en tant qu’actif.
En revanche, si on estime qu’il existe un degré de non-paiement de cette créance, il faut
alors comptabiliser une charge représentant la réduction des avantages économiques
futurs de cette créance.

(c) Fiabilité de l’évaluation

Il est fréquent que le coût ou la valeur d’un élément doive être estimé. Il est alors
important d’utiliser des estimations raisonnables qui ne nuisent pas à la fiabilité des
états financiers. Si une estimation ne peut être réalisée avec une fiabilité suffisante,
l’élément considéré ne peut être comptabilisé dans le bilan ou dans le compte de
résultat. C’est le cas, par exemple, de la comptabilisation d’une indemnité attendue à
l’issue d’un procès dont on ne peut estimer fiablement le montant. Dans ce cas, cette
indemnité n’est pas comptabilisée, ni en tant qu’actif, ni en tant que produit. Une
information peut néanmoins être nécessaire dans les notes annexes.

(d) Comptabilisation des actifs

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Un actif est comptabilisé au bilan s’il est probable que des avantages économiques
futurs iront à l’entité, et que l’actif a un coût ou une valeur qui peut être estimé de
manière fiable.
Si, malgré une dépense encourue, il est improbable que des avantages économiques
futurs iront à l’entité au-delà de l’exercice, alors cette dépense est comptabilisée en tant
que charge dans le compte de résultat.

(e) Comptabilisation des passifs

Un passif est comptabilisé au bilan lorsqu’il est probable qu’une sortie de ressources
représentative d’avantages économiques résultera de l’extinction d’une obligation
actuelle et que le montant de cette extinction peut être mesuré de façon fiable.

(f) Comptabilisation des produits

Un produit est comptabilisé au compte de résultat lorsqu’un accroissement d’avantages


économiques futurs lié à un accroissement d’actif ou à une diminution de passif s’est
produit et peut être évalué de manière fiable.
La comptabilisation d’un produit intervient en même temps que la comptabilisation
d’une augmentation d’actif ou d’une diminution de passif.

(g) Comptabilisation des charges

Les charges sont comptabilisées dans le compte de résultat lorsqu’une diminution


d’avantages économiques futurs liés à la diminution d’actif ou à l’augmentation de
passif s’est produite et peut être évaluée de façon fiable.
La comptabilisation d’une charge intervient en même temps que la comptabilisation
d’une augmentation de passif ou d’une diminution d’actif. Les charges sont
comptabilisées au compte de résultat sur la base d’une association directe entre les

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coûts encourus et l’obtention d’éléments spécifiques de produits : c’est le principe du


rattachement des charges aux produits.
Lorsque des avantages économiques sont attendus sur plusieurs exercices et que
l’association avec les produits ne peut être déterminée que de façon vague ou indirecte,
les charges sont alors comptabilisées dans le compte de résultat sur la base de
procédures de répartition systématiques et rationnelles. Exemples : amortissement des
immobilisations corporelles, des marques ou des brevets.

2.10. Evaluation des éléments des états financiers

L’évaluation est le processus visant à déterminer pour quelle valeur monétaire un


élément des états financiers est inscrit au bilan ou dans le compte de résultat.
Le cadre conceptuel des normes IFRS précise les différentes conventions d’évaluation
applicables :
• Coût historique (convention la plus communément adoptée pour la préparation des
états financiers) : les actifs sont comptabilisés pour le montant de trésorerie ou
d’équivalents de trésorerie payé ou pour la juste valeur de la contrepartie donnée pour
les acquérir au moment de leur acquisition. Les passifs sont comptabilisés pour le
montant des produits reçus en échange de l’obligation, ou dans certaines circonstances
(ex. : les impôts sur le résultat), pour le montant de trésorerie ou d’équivalents de
trésorerie que l’on s’attend à verser pour éteindre le passif dans le cours normal de
l’activité.
• Coût actuel : les actifs sont comptabilisés pour le montant de trésorerie ou
d’équivalents de trésorerie qu’il faudrait payer si le même actif ou un actif équivalent
était acquis actuellement. Les passifs sont comptabilisés pour le montant non
actualisé de trésorerie ou d’équivalents de trésorerie qui serait nécessaire pour régler
l’obligation actuellement.
• Valeur de réalisation : les actifs sont comptabilisés pour le montant de trésorerie
ou d’équivalents de trésorerie qui pourrait être obtenu actuellement en vendant
l’actif lors d’une sortie volontaire. Les passifs sont comptabilisés pour leur valeur de
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règlement, c’est-à-dire pour les montants non actualisés de trésorerie ou


d’équivalents de trésorerie que l’on s’attendait à payer pour éteindre des passifs dans
le cours normal de l’activité.
• Valeur actuelle : les actifs sont comptabilisés pour la valeur actuelle des entrées
nettes futures de trésorerie que l’élément génère dans le cours normal de l’activité.
Les passifs sont comptabilisés à la valeur actuelle des sorties de trésorerie nette
future que l’on s’attend à devoir consentir pour éteindre les passifs dans le cours
normal de l’activité.

2.11. Concepts de capital et de maintien du capital

⇒ Concepts de capital
Le concept de capital peut être de deux natures :
- le concept financier de capital est celui de l’argent investi, ou du pouvoir d’achat
investi (capital : actif net ou capitaux propres) ;
- le concept physique de capital est considéré comme la capacité productive de
l’entreprise (ex. : nombre d’unités produites par jour).

Le choix du concept de capital doit être motivé par les besoins des utilisateurs qui
peuvent être concernés soit par le maintien du capital investi, soit par la capacité
opérationnelle de l’entreprise.
Dans la pratique, le concept financier de capital est adopté par la plupart des
entreprises pour préparer leurs états financiers.
La principale différence entre ces deux concepts réside dans le traitement comptable
des effets des changements de prix des actifs et des passifs de l’entité. Le choix des
conventions d’évaluation et du concept du maintien de capital détermine le modèle
comptable utilisé pour la préparation des états financiers.
Le cadre conceptuel ne prescrit pas de modèle particulier.

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2.12. Comparaison avec les normes françaises et américaines

a) Comparaison avec les normes françaises

Il n’existe pas à proprement parler de cadre conceptuel dans le référentiel français. Le


titre 1 du PCG, intitulé « Objet et principes de la comptabilité », énonce simplement les
principes comptables et définit les comptes annuels.

b) Comparaison avec les US GAAP

L’objectif du cadre conceptuel est de faciliter la prise de décisions économiques par les
utilisateurs des états financiers, d’aider les investisseurs actuels et futurs, ainsi que les
fournisseurs, à évaluer les montants, l’échéance et le degré de certitude des cash flows
futurs de l’entreprise.

• L’entreprise doit fournir une information sur les profits et sur leur composition.

3. IMMOBILISATIONS

(IAS 16 : Immobilisations corporelles, IAS 17 : contrat de location, IAS 38 :


Immobilisations incorporelles , IAS 36 : dépréciation d’actifs)

Une immobilisation corporelle est un actif corporel détenu par une entité pour la
production ou la fourniture de biens ou de services, la location ou l’utilisation à des fins
administratives et qu’elle s’attend à utiliser sur plus d’un exercice.
Cette définition est fondée sur la notion de ressource contrôlée et non sur la notion
propriété et de patrimoine, comme dans le système français. Ce qui a des conséquences
sur la date d’enregistrement d’un bien à l’actif.

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Exemple : Un bien détenu aux termes d’un bail emphytéotique d’une durée supérieure
à sa durée d’utilité (50 ans par exemple) constitue une immobilisation pour le preneur.

IAS 16 IMMOBILISATIONS CORPORELLES

1. Approche par composants


L’IAS 16 prescrit une comptabilisation par composants. Chaque élément significatif
d’une immobilisation corporelle doit être comptabilisé séparément. Les principes
suivants sont applicables pour enregistrer les actifs corporels :
les composants d’un actif sont traités comme des éléments séparés s’ils ont des
durées d’utilisation différentes ou procurent des avantages économiques selon un
rythme différent ;
la première révision périodique prévue dans le cadre de programme pluriannuels
de grosses réparations ou de grandes révisions constitue un composant distinct
du bien concerné et son coût doit donc faire l’objet d’une comptabilisation
distincte et d’un amortissement calculé sur la base de la périodicité prévue de
cette révision ; en conséquence il n’est plus admis de constituer des
provisions pour grosses réparations ;
la référence est faite à la base amortissable et à l’utilisation du bien dans
l’entreprise et non aux usages pour déterminer l’amortissement ;
les éléments de faible valeur peuvent être considérés comme entièrement
consommés dans l’exercice de leur mise en service et par conséquent ne pas être
comptabilisés en immobilisation (principe de l’importance relative) ;

les pièces de rechange et matériels d’entretien spécifiques sont comptabilisés en


immobilisations corporelles lorsque leur utilisation est liée à certaines
immobilisations et si l’entité compte les utiliser sur plus d’un exercice.

Exemples d’approche par composants

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• Un moteur acquis pour 100 000 KF d’une durée de vie de 20 ans est soumis à
révision périodique tous les 5 ans d’un coût global de 20 000 KF.

Enregistrement de l’immobilisation en deux composants :


- moteur 80 000 F amortissement sur 20 ans ;
- composant révision 20 000 KF amortissement sur 5 ans.

• Dans un immeuble, les terrains, les murs, les ascenseurs, les aménagements sont
comptabilisés à part et amortis à des taux différents, ce qui constitue un
bouleversement dans la gestion des actifs corporels immobilisés.

2. Evaluation du coût d’entrée

2.1 Principe général

Une immobilisation corporelle qui remplit les conditions pour être comptabilisées en
tant qu’actif doit être évaluée initialement à son coût. Ce coût est égal à son coût
d’achat (net de remises et rabais commerciaux), auquel s’ajoutent divers
éléments liés à sa mise en état d’utilisation, notamment :
les coûts liés à la livraison et à la manutention de l’actif ;
les frais d’installation ;
les droits de douanes et taxes non récupérables ;
les coûts de démantèlement, de mise au rebut d’une immobilisation et de
restauration du site résultant d’obligations à la charge de l’entité ;
certains honoraires liés à l’acquisition (ex : acte notarial pour un terrain) ;
les coûts de personnel liés à l’acquisition d’un actif et directement imputables à
cette acquisition (ex : heures de transport depuis chez le fournisseur si l’entité
assure elle-même le convoyage d’une nouvelle machine) ;
les tests de fonctionnement.

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Sont à exclure du coût retenu pour la valorisation du bien :


les frais administratifs et frais généraux (ex : coûts fixes du service achats) ;
les frais de démarrage et de préexploitation ;
pertes opérationnelles initiales.
Le coût des emprunts attribuables à l’acquisition, à la construction ou à la production
d’une immobilisation corporelle n’est pas compris dans le coût de l’immobilisation, sauf
si l’entité utilise le traitement autorisé par l’IAS 23 « coûts d’emprunts ».

2.2. Paiements à terme


Dans le cadre d’une acquisition avec paiement à terme, le coût de l’immobilisation doit
tenir compte de l’incidence « temps » et doit ainsi être actualisé. L’actualisation doit
être effectuée pour tout paiement à terme intervenant au-delà des conditions
habituelles de crédit.
L’objectif de cette actualisation est de neutraliser l’effet « coût du crédit » dans
l’évaluation d’un actif.

Illustration

Les données

Une machine est acquise en N et financée comme suit :


- 100 MF comptant ;
- 110 MF à terme (1 an)
- 121 MF à terme (2 ans)
Le taux d’actualisation retenu est de 10% par an.
1. Pour quel montant apparaîtra la machine dans l’actif brut du bilan et selon l’IAS
16 en N ?
2. Pour quel montant apparaîtra la machine dans l’actif brut du bilan et selon l’IAS
16 en N +2 ?
3. Quelles sont les écritures comptables liées à l’acquisition de la machine, en N,
N+1, N+2, selon IAS 16 (utiliser votre plan comptable) ?

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 20


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

La solution

1. En N on actualise les deux montants payés à terme : les 100 MF payés comptant
sont enregistrés pour 100 MF. L’actualisation des deux montants payés à terme
donne : 110/ (1,1)1 + 121/ (1,1)2 = 200. En N, la machine apparaîtra pour 300MF.

2. En N+2, on aura honoré les deux paiements à terme ; pour autant, il n’y a
aucune incidence sur la valeur brute de la machine. L’actualisation tient compte
du fait qu’un paiement à terme est assimilable à un crédit qu’il convient
d’annuler dans l’évaluation des actifs au bilan. Le montant brut de la machine en
N+2 est donc toujours de 300MF.

3. Les écritures comptables sont les suivantes :

____________________________31/12/N_____________________
Matériel industriel……………………………….300
Banque…………………………………………..100
Fournisseurs d’immobilisations………………..200

___________________________31/12/N+1_________________________
Fournisseurs d’immobilisations……………….110
Charges financières (200 x 10%) ………….….20
Fournisseurs d’immobilisations………………..20
Banque …………………………………………110

_____________________________31/12/N+2________________________________
Fournisseurs d’immobilisations……………….121
Charges financières (110 x 10%)………………11
Fournisseurs d’immobilisations…………………11
Banque…………………………………………...121

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

2.3. Echange d’immobilisations

Une immobilisation corporelle acquise en échange d’un ou plusieurs actifs non


monétaires, ou d’une combinaison d’actifs monétaires et non monétaires, est évaluée à
la juste valeur, sauf lorsque l’échange n’a pas de réalité commerciale ou que ni la juste
valeur de l’actif reçu ni celle de l’actif donné en échange n’est mesurable de manière
fiable.
La substance commerciale d’un échange est effective lorsque des flux de trésorerie
futurs vont être modifiés du fait de la transaction.
La juste valeur est celle du bien donné en échange, sauf si la juste valeur du bien reçu
est plus évidente. Si l’immobilisation acquise n’est pas mesurable à la juste valeur, le
bien est inscrit à la valeur nette comptable du bien dont on se sépare dans l’échange.

3. Evaluation postérieure

Il existe deux méthodes d’évaluation postérieure : le modèle du coût et le modèle de la


réévaluation.

3.1. Modèle du coût

La valeur comptable d’un actif évalué au coût est la suivante :

Valeur comptable = coût historique – amortissements cumulés – pertes de


valeurs.

3.2. Modèle de la réévaluation

La valeur comptable d’un actif réévalué se définit comme suit :

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 22


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Valeur comptable = juste valeur à la date de réévaluation – amortissements


ultérieurs – pertes de valeurs ultérieures.

3.3. Concept de la juste valeur

La juste valeur d’un actif est le montant pour lequel l’actif pourrait être échangé entre
des parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de concurrence
normale.

En pratique, la juste valeur est donnée par les prix actuels sur un marché actif pour
des biens similaires.

Lorsqu’il n’y a pas de valeur de marché en raison de la nature spécialisée de certaines


immobilisations, elles sont réévaluées à leur coût de remplacement net
d’amortissements.

L’utilisation du modèle de la réévaluation est conditionnée à la mesure fiable de la


juste valeur de l’immobilisation corporelle.

La réévaluation est une méthode comptable soumise au principe de permanence des


méthodes. En conséquence, elle doit être appliquée régulièrement. Lorsque la juste
valeur d’un actif réévalué diffère de manière significative de sa valeur comptable, une
nouvelle réévaluation est nécessaire.

La réévaluation peut ne concerner que certaines catégories d’immobilisations


corporelles, mais toutes les immobilisations appartenant à la même catégorie doivent
être réévaluées. Une catégorie d’immobilisations corporelles est un regroupement
d’actifs de nature et d’usage similaires.

La présentation d’actifs réévalués s’effectue comme suit :

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 23


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

- pour les immobilisations évaluées à leur valeur de marché, celle-ci se substitue à


la valeur d’origine et aux amortissements cumulés (écrasement des anciennes
valeurs) ;
- pour les immobilisations évaluées au coût de remplacement amorti, la valeur
brute et les amortissements sont réestimés proportionnellement.

L’écart de réévaluation positif d’un actif est inscrit dans les capitaux propres, sauf s’il
compense une perte antérieure constatée en charges.

Quand l’écart est négatif, il s’impute en priorité sur l’écart de réévaluation positif
précédemment constaté et en charges, à concurrence du surplus.

Les écarts de réévaluation peuvent être transférés en réserves disponibles au rythme


de l’amortissement du bien ou lors de la cession de l’immobilisation réévaluée.

4. Amortissement d’un actif corporel

Le montant amortissable (valeur d’origine diminuée de la valeur résiduelle) est réparti


de manière systématique sur la durée d’utilité de l’actif. La méthode d’amortissement
utilisée doit refléter le rythme de consommation des avantages attendus.

Il existe différents modes d’évaluation de l’amortissement annuel :


- amortissement linéaire ;
- amortissement dégressif (amortissement accéléré à doublement de taux,
amortissement dégressif à taux décroissant appliqué à la valeur constante) ;
- amortissement en fonction du nombre d’unités de production prévues.

La valeur résiduelle, la durée d’utilité et la méthode d’amortissement doivent être


réexaminées au minimum chaque année et si une révision intervient, elle doit être
comptabilisée en tant que changement d’estimation comptable, conformément aux
dispositions d’IAS 8.

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 24


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

L’amortissement est constaté, même si la juste valeur de l’actif est supérieure à sa


valeur comptable, aussi longtemps que la valeur résiduelle de l’actif n’excède pas sa
valeur comptable.

La dotation aux amortissements est comptabilisée en charges, sauf si elle incorporée à


la valeur comptable d’un autre actif (ex. :stocks).

Cas n°1 : Base amortissable

Soit un véhicule acquis le 1er janvier N pour 12 500 000 F, dont le contrat prévoit qu’au
bout de deux ans il sera repris par le constructeur pour 6 875 000 F. Fiscalement, la
durée d’usage de ce type de véhicule est de 4 ans. Déterminer la base amortissable,
l’amortissement fiscal et l’amortissement comptable sur 2 ans.

Solution

Amortissement fiscal Amortissement comptable Amortissement


Exercices
dérogatoire
Base Dotation Base Dotation
312 500
N 12 500 000 3 125 000 5 625 000 2 812 500
312 500
N+1 9 375 000 3 125 000 2 812 500 2 812 500
625 000
Total ///////// 6 250 000 ///////// 5 625 000

Cas n° 2 : Décomposition de la valeur d’origine en composants.

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Acquisition 10 M le 1er janvier 2005 d’un matériel industriel affecté à des opérations de
recherche bénéficiant de l’amortissement dégressif. En comptabilité ce matériel est
amorti en linéaire sur les bases suivantes :

- une composante moteur 4 M dont la durée d’utilisation est de 5 ans,


- une composante structure dont la durée d’utilisation est de 8 ans.

Taux linéaires appliqués en comptabilité :

- composante A 20 %
- structure S 12,5 %.

Taux dégressifs : selon la durée d’utilisation, les coefficients dégressifs sont les
suivants, s’agissant de matériel affecté à des opérations de recherche :

- 3 ou 4 ans 1,50
- 5 ou 6 ans 2
- Supérieurs à 6 ans 2,5

Soit un taux de :

- composante Moteur (durée 5 ans) 2 x 20 % = 40 %


- structure S (durée 8 ans) 2,5 x 12,5 % = 31,25 %.

Solution

Matériel, Composant Structure 4 000 000

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Matériel, Composant Moteur 6 000 000

Trésorerie 10 000 000

Amortissement Composant
Amortissement Composant Moteur
Structure

Base
4 000 000 6 000 000
amortissable

Linéaire Dégressif Linéaire Dégr


Amortissements Dérogatoire Dérogatoire
20% 40% 12,5% 31,25%

1 800 000 1 600 000 800 000 750 000 1 875 000 1 125 000

2 800 000 960 000 160 000 750 000 1 289 063 539 063

3 800 000 576 000 -224 000 750 000 886 230 136 230

4 800 000 432 000 -368 000 750 000 609 283 -140 717

5 800 000 432 000 -368 000 750 000 418 882 -331 118

6 0 0 0 750 000 307 180 -442 820

7 0 0 0 750 000 307 180 -442 820

8 0 0 0 750 000 307 180 -442 820

6 00
Total 4 000 000 4 000 000 0 6 000 000 0 0
00

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

4. Les provisions pour gros entretien ou grandes révisions.

Les dépenses de remplacement qui donnaient lieu à la comptabilisation de provisions


pour gros entretien ou grandes révisions doivent être isolées comme un composant
distinct de l’immobilisation et amorties sur leur durée propre.

IAS 17 : CONTRATS DE LOCATION

1. Définition
Un contrat de location est généralement considéré comme contrat de location
financement sitôt que les risques et avantages inhérents à la propriété d’un actif sont
transférés au preneur. Il s’agit donc d’une vision économique, dans laquelle le critère de
contrôle l’emporte sur le critère de propriété.

Les indices pouvant qualifier un contrat de location financement :


transfert de propriété à la fin du contrat ;
option d’achat en fin de contrat à un prix suffisamment inférieur à la juste valeur
estimée de l’actif à la date de levée de l’option, pour avoir la quasi-certitude que
l’option sera levée à la fin du contrat,
la durée du contrat couvre la majeure partie de la durée d’utilité de l’actif, même
en l’absence de transfert de propriété ;
au début du contrat, la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la
location s’élève au moins à la quasi-totalité de la juste valeur de l’actif loué ;
l’actif loué est d’une nature telle que seul le preneur peut en jouir sans y apporter
de modifications majeures (actif spécifique).

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Un contrat qui n’est pas qualifiable de contrat de location financement est un contrat
de location simple.

Exemple

Une voiture (ou une machine) en contrat de crédit-bail doit figurer à l’actif du preneur
en immobilisations et pour un montant équivalent au passif, en dette de crédit-bail.
Elle doit être amortie sur la durée d’utilité du bien, et les frais financiers sont
comptabilisés distinctement au titre de la dette de crédit bail.

2. Enregistrement chez le preneur et chez le bailleur

Chez le preneur :
- le bien loué est comptabilisé à l’actif du bilan pour le plus faible de la juste valeur
et la valeur actualisée (au taux d’intérêt implicite du contrat) des paiements
minimaux au titre de la location et de la valeur résiduelle du bien en fin de
contrat ;
- l’obligation de payer les loyers futurs est comptabilisée pour le même montant au
passif du bilan (en dettes financières).

Chez le bailleur non fabricant ou non distributeur du bien loué, la créance constituée
par l’investissement net correspond au bien loué est enregistrée à l’actif en coûts
d’acquisition incluant les frais initiaux directs. La location financement est
comptabilisée comme une vente à crédit.

Chez le bailleur
Comptabilisation Chez le preneur
A la signature du contrat : A la signature du contrat :
Location–
Immobilisations ………..X Créance ………..X
financement
Dette financière ……..X Vente …………..X

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

X étant le plus faible de la juste A réception des échéances


valeur et de la valeur actualisée des
paiements minimaux. Banque …….Y
Produits financiers …. Z
Au paiement des échéances
Créance………… Y+Z
Dettes financières …….Y
Charges financières …. Z
Banque………… Y+Z

Produits de location
Location simple Charges locatives

3. Intérêts et capital

Au cours du contrat, les loyers sont comptabilisés chez le bailleur comme chez le
preneur en distinguant :
- les intérêts financiers déterminés sur la base d’une formule traduisant un taux
de rentabilité périodique constant de l’investissement net ;
- le remboursement en principal.

Les mensualités ou annualités sont donc éclatées entre le remboursement du capital et


les frais financiers, ce qui a un impact sur le résultat et fait apparaître des impôts
différés du fait de la différence d’amortissements.

4. Amortissement du bien en crédit-bail

L’actif loué fait l’objet d’un amortissement dans la comptabilité du locataire en retenant
une durée d’utilisation du bien égale à sa durée d’utilité, conformément aux règles
générales concernant les immobilisations et à la politique d’amortissement appliquée
par le preneur aux actifs amortissables dont il est propriétaire. Cependant, s’il n’existe
pas une certitude raisonnable que le preneur conserve le contrôle de l’actif à la fin du

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 30


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

contrat de location, l’actif est totalement amorti sur la plus courte de la durée du
contrat de location et de sa durée d’utilité.

La redevance (annuité, trimestrialité ou mensualité) est donc séparée en deux parties :


le remboursement de la dette (en moins du passif), et les frais financiers (en charge).

L’amortissement est comptabilisé en charges et moins de l’actif, selon le même système


que s’il appartenait à l’entreprise.

5. La location simple

Elle n’entraîne pas de transfert de risques et d’avantages inhérents à la propriété. Elle


est comptabilisée en charges locatives chez le preneur et en produits locatifs chez le
bailleur.

Chez le Bailleur Chez le Preneur

D. Banque…………….. XXXXX D. Charges locatives…….. XXXXX


C. Produits locatifs…………..XXXXX C. Banques…………………XXXXX

Les charges locatives et les produits locatifs sont comptabilisés en linéaire sur la durée
du contrat, sauf si une méthode systématique s’avère plus représentative.
6. Les transactions de cession-bail (lease-back)
On parle de cession-bail lorsqu’une entreprise cède un bien à un tiers pour le reprendre
en bail pour l’exploiter. S’il s’agit d’un contrat de location financement, les plus-values
liées à la cession doivent être étalées et amorties sur la durée du contrat.

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 31


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Ex : Une société A acquis au 01/01/N-10 un immeuble de bureau pour 250 000 F, évalué
au coût historique et amorti sur 25 ans. Confrontée à des difficultés de trésorerie, elle
revend l’immeuble à la société B au 01/01/N pour 180 000 F. La société B s’engage à lui
relouer l’immeuble pendant 10 ans, lui garantissant une option d’achat au prix
intéressant de 20 628 F au 31/12/N+9.

Le tableau d’amortissement est le suivant.

Ventilation
redevance Dette à
Date Échéance Échéance
rembourser
Dette Intérêts

A la signature 01/01/N 0 0 0 180 000

Échéance 1 31/12/N 28 000 10 000 18 000 170 000

Échéance 2 31/12/N+1 28 000 11 000 17 000 159 000

Échéance 3 31/12/N+2 28 000 12 100 15 900 146 900

Échéance 4 31/12/N+3 28 000 13 310 14 690 133 590

Échéance 5 31/12/N+4 28 000 14 641 13 359 118 950

Échéance 6 31/12/N+5 28 000 16 105 11 895 102 846

Échéance 7 31/12/N+6 28 000 17 715 10 285 85 130

Échéance 8 31/12/N+7 28 000 19 487 8 513 65 644

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Échéance 9 31/12/N+8 28 000 21 436 6 564 44 208

Échéance 10 31/12/N+9 28 000 23 578 4 421 20 629

Levée d'option 31/12/N+9 20 628 20 628 0

Total 300 628 180 000 120 627

Comptabilisation

La transaction se fait à la juste valeur.

A la signature du contrat :

_______________________31/12/N+2______________________
D. Disponibilités……………….180 000
C. Produits de cession d’actifs…………………180 000

Sortie d’actif

____________________________01/01/N___________________________
D. Valeur comptable des actifs cédés 150 000
D. Amortissement des actifs cédés 100 000
C. Constructions…………………………… 250 000

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Ventilation de la plus-value

________________________________01/01/N______________________________
D. Produits de cession ……………………. 30 000
C. Produits constatés d’avance………………. 30 000

IAS 36 DEPRECIATION D’ACTIFS

1. Détermination de la perte de valeur d’un actif

Une entreprise doit apprécier, à chaque date de clôture, s’il existe un quelconque indice
(interne ou externe) montrant qu’un actif a pu perdre de la valeur. Dans l’affirmative,
l’entreprise doit estimer la valeur recouvrable de l’actif.
La norme IAS 36 impose un test de dépréciation annuel, qu’il y ait ou non un indice de
perte de valeur, dans les 2 cas suivants :
- immobilisations incorporelles ayant une durée d’utilité indéfinie ou
immobilisations incorporelles non encore prêtes à être mises en service ;
- goodwill acquis par un regroupement d’entreprises.

Le test de dépréciation annuel peut être réalisé à n’importe quelle date, à condition que
celle-ci soit la même chaque année.

La valeur recouvrable est définie comme étant le montant le plus élevé entre juste
valeur nette des frais de cession de l’actif et sa valeur d’utilité. La détermination de la
valeur d’utilité nécessite les 2 étapes suivantes :

- détermination des flux de trésorerie générés par l’actif (projection de flux de


trésorerie devant être réalisées sur la durée d’utilité restant à courir de l’actif) ;

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 34


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

- application d’un taux d’actualisation approprié (taux avant impôt reflétant les
appréciations actuelles par le marché de la valeur temps de l’argent et des
risques spécifiques à l’actif).

Une dépréciation est constatée dès lors que la valeur recouvrable d’un actif est
inférieure à sa valeur comptable :

Perte de valeur = Valeur comptable - Valeur recouvrable

2. Comptabilisation d’une perte de valeur et conséquences

Actif valorisé au coût historique


Actif à la juste valeur
amorti

D’abord en déduction de l’écart de


Charge au compte de résultat réévaluation, puis en charge au-delà de
celui-ci

(Application de la réciproque pour les reprises, avec cette nuance : la valeur comptable
reprise comprise d’un actif ne doit pas excéder la valeur comptable que l’actif aurait
atteint à la date de la reprise, en l’absence de pertes de valeurs antérieures).

En cas de dépréciation d’un actif, le plan d’amortissement est modifié pour les exercices
futurs :

Montant amortissable = Valeur d’origine diminuée des amortissements


cumulés et des pertes de valeurs

Quand, à la clôture d’un exercice, on décèle un indice indiquant qu’une perte de valeur
antérieurement constatée peut avoir diminué, voire disparu, il convient de recalculer la
valeur recouvrable de l’actif. Une reprise de perte de valeur est enregistrée, pour
ramener la valeur comptable de l’actif à sa valeur recouvrable.

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Toutefois, la valeur comptable d’un actif augmentée suite à la reprise d’une perte de
valeur, ne doit pas être supérieure à la valeur comptable qui aurait été déterminée en
l’absence de constatation de perte de valeurs sur les exercices antérieurs.
Les pertes de valeur du goodwill sont irréversibles.

3. Notions d’unités génératrices de trésorerie (UGT)

La méthode des UGT s’applique aux cas pour lesquels il n’est pas possible de
déterminer la valeur recouvrable d’un actif pris isolément.
La valeur recouvrable d’une UGT est le montant le plus élevé entre la juste valeur
nette des frais de cession et la valeur d’utilité de l’UGT.
Les règles d’évaluation de la valeur recouvrable d’une UGT sont les mêmes que celles
appliquées aux actifs isolés.
Le goodwill acquis par un regroupement d’entreprise ne génère pas de flux de
trésorerie indépendamment des autres actifs ou groupe d’actifs. La valeur recouvrable
du goodwill en tant qu’actif isolé ne peut donc pas être déterminée. Il faut dès lors
affecter le goodwill à une UGT ou à un groupe d’UGT.

1ère situation : le goodwill est affectable à chaque UGT

Goodwill 1 Goodwill 2 Goodwill 3

UGT 1 UGT 2 UGT 3

L’entité compare la valeur recouvrable de l’UGT à la valeur comptable de l’ensemble «


UGT + goodwill »
La perte de valeur éventuellement constatée est répartie de la manière suivante :

- en priorité sur le goodwill


- puis, au prorata de la valeur comptable des actifs composant l’UGT.

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

2ème situation : le goodwill est affectable à un ensemble d’UGT

Goodwill

UGT 1 UGT 2 UGT 3

L’entité compare la valeur recouvrable de l’UGT seule à sa valeur comptable et constate


la perte de valeur éventuelle. L’entité identifie le plus petit groupe d’UGT, incluant
l’UGT examinée auquel le goodwill peut être affecté.
La valeur recouvrable de ce groupe d’UGT est comparée à sa valeur comptable
(ensemble « UGT après perte de valeur constatée précédemment + Goodwill »). La perte
de valeur éventuellement constatée est répartie de la manière suivante :
- en priorité sur le goodwill ;
- puis, au prorata de la valeur comptable de autres actifs composant le groupe
d’UGT

IAS 38 IMMOBILISATIONS INCORPORELLES

1. Définition

Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire identifiable sans substance
physique. Les immobilisations incorporelles sont des éléments incorporels satisfaisant
aux trois (3) conditions suivantes :

- caractère identifiable : séparable, pouvant être cédé, transféré, loué, échangé ou


faire l’objet de droits contractuels légaux ;
- contrôle d’une ressource : l’entreprise a le pouvoir d’obtenir des avantages
économiques ou restreindre l’accès des tiers à ces avantages ;
- existence d’avantages économiques futurs.

Ainsi, ne constituent pas des immobilisations incorporelles :

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

- les frais d’établissement


- les dépenses de formation
- les dépenses de publicité et de promotion
- les actifs financiers (IAS39)
- les dépenses de délocalisation ou de réorganisation
- le goodwill généré en interne.

Constituent ainsi des immobilisations incorporelles :

- les licences informatiques


- les droits de reproduction
- les quotas d’importations
- les franchises.
Cas particuliers des relations avec la clientèle : relations non contractuelles ne faisant
pas l’objet d’une protection juridique.

2. Fait générateur

Les immobilisations incorporelles peuvent résulter :

- d’acquisition séparée
- de création interne
- d’échange entre deux entités
- de regroupement d’entreprises.

La création d’une immobilisation incorporelle se décompose en 2 phases :

- de recherche
- de développement.
Si la distinction n’est pas possible toutes les dépenses doivent être traitées en tant que
frais de recherche. Les frais de recherche sont obligatoirement comptabilisés en

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

charges, car l’existence d’avantages économiques futurs n’est pas démontrable. La


norme IAS 38 ne fait aucune distinction entre recherche fondamentale et recherche
appliquée comme en normes françaises.

Les frais de développement sont immobilisés si l’entreprise satisfait aux 6 critères ci-
après :

- la faisabilité technique nécessaire à l’achèvement en vue de la mise en service ou


à la vente de l’immobilisation incorporelle ;
- l’intention d’achever l’immobilisation incorporelle ;
- sa capacité à utiliser ou à vendre l’immobilisation incorporelle ;
- la façon dont l’immobilisation incorporelle générera des avantages économiques
futurs probables : démontrer l’existence d’un marché ;
- la disponibilité de ressources appropriées pour achever le développement ;
- sa capacité à évaluer de façon fiable les dépenses attribuables à l’immobilisation
incorporelle au cours de son développement.
3. Evaluation initiale d’une immobilisation incorporelle

Elle est basée sur son coût. Celui-ci est mesuré différemment selon le mode
d’acquisition :
Immobilisations incorporelles

Acquise
Généré en interne Echangé Regroupement
séparément
Coût
d’acquisition = Juste valeur à la
Coûts de production =
prix d’achat + coûts Juste valeur date
Coûts directs
directement d’acquisition
attribuables
Seules les dépenses Sauf si pas de Si durée d’utilité
Prix d’achat
postérieures à la date de substance
Rabais, remises et finie de l’actif,
reconnaissance du commerciale de la
escompte
caractère immobilisable transaction ou pas de présomption
retranchés
des frais de détermination fiable
Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 39
ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

développement de la juste valeur réfutable que la


Dans ces 2 cas coût =
juste valeur peut
valeur comptable de
l’actif abandonné être déterminée
Coûts
de manière
directement Coûts directs =
attribuables Coûts matières et fiable
- coût des
avantages liés au services, coût du
personnel pour personnel, droits
mettre l’actif en d’enregistrement et
état de marché
amortissement des
- honoraires
directement brevets et licences
attribuables utilisés pour générer
- tests de
l’actif
fonctionnement
de l’actif
Coûts non
Coûts non
incorporables
incorporables
frais administratifs et
- coût de
lancement dont généraux sauf si
publicité
directement
- coût de transfert
d’une activité attribuables, pertes
- frais
opérationnelles initiales,
administratifs et
généraux dépenses de formation,
- pertes
du personnel, coûts
opérationnelles
indirects
Actualisation
Si paiement différé

4. Evaluation des immobilisations incorporelles postérieure à leur


comptabilisation initiale

Il existe deux méthodes d’évaluation d’une immobilisation incorporelle postérieurement


à la comptabilisation initiale.

- modèle du coût ;

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 40


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

- modèle de la réévaluation

Si une immobilisation incorporelle est comptabilisée selon le modèle de la réévaluation,


toutes les autres immobilisations de sa catégorie (ensemble d’actifs de nature et
d’utilisation similaires) doivent être comptabilisées selon le même modèle, sauf s’il
n’existe pas de marché actif pour ces immobilisations.

Modèle du coût

La valeur comptable de l’immobilisation incorporelle s’établit comme suit :

Valeur comptable
de l’immobilisation incorporelle = Coût historique
- Cumul des amortissements
- Cumul des pertes de valeur

Modèle de la réévaluation

La valeur comptable de l’immobilisation incorporelle s’établit comme suit :

Valeur comptable
de l’immobilisation incorporelle = Coût réévalué selon sa juste valeur
- Cumul des amortissements
- Cumul des pertes de valeur

La juste valeur doit être déterminée par référence à un marché actif


Un marché actif doit satisfaire simultanément aux critères suivants :

homogénéité des éléments qui y sont négociés ;


permanence de l’existence de vendeurs et d’acheteurs consentants ;
prix publics

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 41


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Dans la pratique, ces conditions sont rarement atteintes, car il n’existe, le plus souvent,
pas de marché actif.

Exemples de marchés non actifs : marques, titres de journaux, brevets, car ces actifs
sont uniques.

Lorsque parmi la réévaluation d’un groupe d’actifs incorporels, l’évaluation d’une


immobilisation ne peut pas être effectuée à la juste valeur, il faut utiliser la méthode
du coût pour l’actif concerné.

La fréquence des réévaluations dépend de la volatilité de la juste valeur des


immobilisations incorporelles concernées. En cas de forte volatilité, une réévaluation
annuelle est nécessaire.

Illustration

Les données

Une société de taxi a acquis le 01/01/N une licence de taxi, d’une durée d’utilité de 10
ans, au prix de 80 000 F.

Les licences de taxi de cette entreprise sont évaluées à juste valeur.

En N et en N+1, aucune réévaluation n’a été effectuée en l’absence de variation


significative du prix de marché.

Au 31/12/N+2, la juste valeur s’élève à 98 000F.


La solution

Le traitement comptable de la réévaluation est le suivant :


Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 42
ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Avant Après Ecart


-
réévaluation réévaluation réévaluation

Valeur brute 80 000 98 000


Fin N+2
Amortissement -24 000

- 56 000 98 000 42 000

La valeur réévaluée devient la nouvelle valeur d’origine (écrasement des anciennes


valeurs).

L’écart de réévaluation est de 98 000 - 56 000

IAS 40 IMMEUBLES DE PLACEMENT

1. Résumé de la norme

Un immeuble de placement est un bien immobilier détenu pour en retirer des loyers
et/ou valoriser le capital. Mais lorsqu’il est en cours ou utilisé pour les activités
ordinaires de l’entreprise, il est classé comme immobilisés et corporelles.

La reconnaissance d’un immeuble de placement s’effectue selon l’arbre décisionnel


suivant :

Le bien est détenu


dans un but de vente Coût
IAS 2
dans le cadre de Stock
l’activité ordinaire

Non

Le propriétaire Coût IAS 16


occupe
Normes comptables le bien ?
internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Immob corp Page 43

Non

Le bien en cours Coût IAS 16


de construction Immob corp
ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Le modèle d’évaluation adopté doit être retenu pour tous les immeubles de placement.

Dans le modèle de la juste valeur, l’évaluation de cette dernière doit être réalisée
chaque année et l’écart de réévaluation est enregistré en résultat

2. Evaluation initiale (entrée dans le patrimoine)

Un immeuble de placement doit être évalué à son coût (coût d’achat ou coût de
production), y compris les frais directement attribuables incluant les frais de
transaction. Dans le cas de payement différé, le coût d’entrée est comptabilisé au prix
d’acquisition actualisée.

3. Comptabilisation des dépenses ultérieures (idem que pour les


immobilisations corporelles)

Les dépenses ultérieures liées au service quotidien de l’immobilisation ;( maintenance


et réparation) constituent des charges.

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 44


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Les dépenses de renouvellement à intervalles réguliers de certains éléments


d’immobilisation corporelles (ex revêtement intérieur d’un four, sièges des avions) sont
immobilisées comme acquisitions de composants et les anciens composants sont sortis
de l’actif pour leur valeur comptable.

4. Evaluation postérieure

Il existe deux méthodes pour évaluer à la clôture du bilan un immeuble de placement :


Modèle de la juste valeur (montant pour lequel l’immeuble pourrait être échangé
entre parties biens informés, consentantes et agissant dans des conditions de
concurrence normale. En pratique la juste valeur est donnée par les prix actuels sur
un marché actif pour des biens similaires. Au départ, l’entreprise peut se baser sur
des prix actuels de biens différents, les prix récents sur des marchés moins actifs ou
sur l’actualisation des cash flows futurs probables.

Dans l’impossibilité d’effectuer une évaluation fiable et continue selon la méthode de


la juste valeur, elle doit utiliser la méthode du coût pour les biens concernés.

Aucun amortissement n’est pratiqué si on applique la méthode de la juste valeur.

Modèle du coût (Idem que pour la norme IAS 16 immobilisation corporelle). Elle ne
s’applique toutefois pas aux immeubles de placement classées « destinés à être
cédés » selon les dispositions de la norme IFRS 5 actifs détenus en vue de la vente et
activités abandonnées. Le choix de la méthode du coût implique néanmoins la
détermination de la juste valeur des biens en vue d’une information dans l’annexe.

4. CYCLE DE PRODUCTION ET VENTES

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 45


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

IAS 2 STOCKS

1. Définition

Les stocks sont des actifs :


- détenus pour être vendus dans le cadre normal de l’activité
- en cours de production pour une telle vente, ou
- sous forme de matières premières ou de fournitures.

2. Evaluation à l’entrée

Le coût d’un stock inclut :


- le coût d’acquisition
- le coût de transformation
- les autres coûts supportés pour mettre les stocks dans l’état et l’endroit où ils se
trouvent.

Le coût d’acquisition comprend :

- le prix d’achat
- les droits de douane
- les taxes non récupérables
- les frais de transport et de manutention
- les autres coûts directs imputables
- la déduction des escomptes, rabais, remises et ristournes obtenus.

Le coût de transformation comprend :

- les coûts directs liés aux unités produites (main d’oeuvre…)


- les coûts indirects de production fixes et variables

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 46


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

- les frais calculés d’après la capacité normale de production (le coût de la sous-
activité ne peut être imputé aux stocks)
- Sont à exclure :
- les montants anormaux des déchets de fabrication, de main d’oeuvre ou d’autres
coûts de production
- les coûts de stockage, sauf s’il s’agit d’un stockage nécessaire entre deux étapes
de production
- les coûts des emprunts (sauf dispositions de la norme IAS 23)
- les frais généraux administratifs ne contribuant pas à mettre les stocks dans
l’état ou l’endroit où ils se trouvent.
- les différences de change liées à l’acquisition des stocks (IAS21)
- les frais de commercialisation.

3. Illustration

Voici un extrait de la facture d’un fournisseur envoyée à la société A.

Rubriques Quantité Prix unitaire Montant F.CFA

Prix d’achat 200 50 10 000

Remise (5%) -500

Frais de transport et livraison 1 500

Taxe aéroport 200

TVA (18%) 1 980

Total TTC 13 180

Escompte de règlement 2%
Calculer le coût unitaire d’acquisition de cet article.

Solution

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 47


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

1. Les remises sont à déduire du coût d’acquisition


2. La taxe d’aéroport n’est pas récupérable. Elle doit être rattachée au coût
d’acquisition
3. La TVA est récupérable

Le coût d’acquisition de cet article se décompose comme suit :

Rubriques Quantité Prix unitaire Montant F.CFA

Prix d’achat 200 50 10 000

Remise (5%) -500

Frais de transport et livraison 1 500

Taxe aéroport 200

TOTAL 200 56,00 11 200

Escompte de règlement 200 -1,12 -224

TOTAL NET 200 54,88 10 976

Les méthodes de détermination des coûts sont les suivants :

- éléments non fongibles : coût réel d’entrée de chaque élément


- éléments fongibles : FIFO ou CMP

A l’inventaire, la dépréciation d’un stock est nécessaire sitôt que la valeur nette de
réalisation est inférieure au coût d’entrée.

Valeur nette de réalisation = Prix de vente estimé

- Coûts estimés pour l’achèvement du stock

- Coûts nécessaires à la réalisation de la vente

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 48


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

IAS 11 CONTRATS DE CONSTRUCTION

1. Champ d’application

La norme IAS 11 distingue 2 types de contrats :

les contrats à forfait pour lesquels le prix est fixé à l’origine et révisable
éventuellement en fonction des clauses
les contrats en régie, prévoyant le paiement par le client du remboursement des
coûts engagés plus une rémunération fixe ou variable

2. Traitement comptable

Lorsqu’un contrat porte sur plusieurs actifs, la construction de chaque actif doit être
traitée séparément lorsque les charges et les produits sont bien identifiables. Sinon
l’ensemble des contrats est traité comme un contrat unique.

Les produits comprennent le montant initialement négocié et les variations de prix


probables et mesurables (clause de réévaluation, pénalités, augmentation des actifs à
construire).

Les charges sont composées des coûts directs, des frais généraux imputables au contrat
et des frais contractuellement à la charge du client.
Sont exclus les charges d’administration générale, les frais de recherche et de
développement non prévus par le contrat.

3. Rattachement des produits et des charges

Deux situations doivent être envisagées.

(a) Le résultat attendu peut être estimé de manière fiable

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 49


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

s’il est négatif, la perte total du contrat doit être constatée.


s’il est positif, les produits et charges sont estimés en fonction du degré
d’avancement du contrat.

(b) Les résultats ne peuvent pas être estimés de manière fiable

les produits rattachés sont présumés égaux aux coûts engagés, s’il est probable
de récupérer une somme au moins égale à ceux-ci.
lorsqu’une perte est prévisible, elle doit être immédiatement prise en compte.

Dès que la fiabilité des estimations devient suffisante, les produits et les charges sont
rattachés au prorata de l’avancement des travaux.

(c) Les critères de fiabilité de l’estimation des résultats sont différents


selon le type de contrat concerné

Pour les contrats à forfait :

les produits, les coûts et le degré d’avancement des travaux sont mesurables ;
la probabilité d’encaisser le bénéfice est élevée.

Pour les contrats en régie :


la probabilité d’encaisser le bénéfice est élevée ;
les coûts sont clairement identifiables et mesurables.

4. Evaluation du degré d’avancement des travaux

La mesure du degré d’avancement des travaux peut être réalisée de différentes façons,
l’entreprise devant retenir la méthode appropriée. Elle peut, par exemple utiliser le

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 50


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

prorata des coûts engagés par rapport au total prévu, la proportion du degré
d’avancement physique ou encore les résultats d’une expertise.

Le degré d’avancement est estimé selon la proportion des coûts engagés. Seules les
charges effectivement consommées sont à prendre en compte. Par conséquent, les frais
supportés se rapportant à une production ultérieure sont à exclure.

Illustration 1

Les données

Soit un contrat de construction se déroulant sur plusieurs exercices. Ce contrat, une


fois terminé, devrait très probablement permettre de dégager un résultat bénéficiaire
de 200 s’expliquant comme suit :

Produits prévisionnels : 1 000


Charges prévisionnelles : 800

A la clôture du premier exercice, les charges engagées s’élèvent à 250.

1. déterminer le degré d’avancement des travaux en retenant pour mesure de celui-ci le


prorata des coûts engagés par rapport aux coûts totaux ;
2. déterminer le montant des produits rattachés à l’exercice ;
3. déterminer le montant du résultat à rattacher à l’exercice ;
4. répondre aux questions 2 et 3 en faisant l’hypothèse que l’estimation du résultat
bénéficiaire prévisionnel n’est pas suffisamment fiable.

La solution

1. le pourcentage d’avancement des travaux est égal à 250/800 soit 31,25%.

2. les produits rattachés à l’exercice N sont égaux à 1000 x 31,25% soit 312,50.
Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 51
ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

3. le résultat à rattacher à l’exercice est de 312,50 – 250 soit 62,50


ou (1000 – 800) x 31,25%.

4. si l’estimation n’est pas suffisamment fiable mais que le résultat attendu n’est
pas déficitaire les produits à rattacher sont égaux aux charges, c’est-à-dire ici
égaux à 250. Le résultat rattaché à l’exercice est donc nul.

Illustration 2

Les données

Soit un contrat de construction se déroulant sur plusieurs exercices. Le contrat une fois
terminé, devrait très probablement permettre de dégager une perte de 100 s’expliquant
comme suit :

Produits prévisionnels : 1000


Charges prévisionnelles : 1100

A la clôture du premier exercice, les charges dégagées s’élèvent à 275.

1. déterminer le degré d’avancement des travaux en retenant pour mesure de celui-ci le


prorata des coûts engagés par rapport aux coûts totaux.
2. déterminer le montant des produits rattachés à l’exercice.
3. déterminer le montant du résultat à rattacher à l’exercice

Solution

1. le degré d’avancement des travaux est égal à 275/1000 soit 25%.


2. le montant des produits à rattachés est égal à 100*25% soit 250.

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 52


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

3. comme le résultat attendu est déficitaire, la perte totale doit être immédiatement
prise en compte. Le résultat à rattacher est donc égal à (100 – 1100) soit -100.

Les méthodes où le degré d’avancement des travaux, le montant des produits à


rattacher.
Le montant des produits rattachés au titre de la période :

- le montant global dû par les clients (actif) ;


- le montant global dû aux clients (passif).

Et, pour chaque contrat en cours de clôture de l’exercice :

- le montant des coûts dégagés et des produits rattachés ;


- le montant des avances reçues ;
- le montant des retenus (travaux non encore conformes).

Comparaison avec les normes françaises

Depuis le règlement CRC 99-08, deux méthodes coexistent :

- la méthode à l’avancement (méthode préférentielle), qui correspond à la norme


IAS 11, étudiée ci-dessus ;
- la méthode à l’achèvement, qui consiste à comptabiliser le résultat bénéficiaire
lorsque le contrat est livré.

IAS 18 PRODUITS DES ACTIVITES ORDINAIRES

1. Les ventes de biens

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 53


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Les produits sont définis comme des entrées brutes d’avantages économiques au cours
de la période correspondant à des augmentations de capitaux propres, autres que les
augmentations relatives aux apports des associés. Ils comprennent :

- les produits des activités ordinaires : les ventes de biens, les prestations de
services, les intérêts, redevances et dividendes,
- les autres produits et autres plus-values.

2. Principes IFRS de comptabilisation des produits de ventes

La norme IAS 18.14 énonce des critères plus restrictifs que, ceux retenus par les
principes français, fondés essentiellement sur la notion de patrimoine. Elle prévoit en
effet que le produit généré par une vente de biens doit être constaté lorsque les quatre
conditions suivantes ont été satisfaites :

a) Le vendeur a transféré à l’acheteur les risques et avantages significatifs


inhérents à la propriété des biens. Dans la plupart des cas, ce transfert coïncide
avec le transfert de propriété légale ou l’entrée en possession du bien (c’est le cas
par exemple de la vente au détail).

Remarque : le risque de crédit n’est pas un risque lié à la propriété des biens mais
plutôt un risque lié à l’actif financier (créance) qui résulte de la vente de ces biens.

b) Le vendeur ne conserve ni participation à la gestion, telle qu’elle incombe


généralement au propriétaire ni contrôle effectif sur les biens cédés ;

c) Il est probable que les avantages économiques résultant de la vente bénéficieront


au vendeur ;

d) Le montant du produit et les coûts engagés (ou devant l’être) dans le cadre de la
vente peuvent être mesurés de manière fiable.

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 54


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Il résulte, notamment de ces différences de critères que les produits peuvent ne pas être
comptabilisés à la même date en principes français qu’en IFRS.

3. Quelques cas particuliers

Lorsque le transfert des risques et avantages liés à la propriété est antérieur ou


postérieur au transfert légal du titre de propriété ou à la livraison des biens.

(a) Vente à réméré

La vente à réméré (ou pacte de réméré) est une convention par laquelle le vendeur se
réserve, dans le contrat, le droit de reprendre la chose vendue moyennant la restitution
à l’acheteur du prix principal et le remboursement des frais de vente. Tant que le
vendeur n’exerce pas ce droit, c’est l’acheteur qui en est propriétaire.

En principe français : En IFRS


La vente est enregistrée comme une Contrairement aux principes français, les
cession normale, avec sortie de l’actif des ventes à réméré n’entraînent pas un
biens et constations des produits. transfert de l’essentiel des risques et
Lors de l’exercice du réméré le vendeur avantages liés à la propriété, constituent
récupère la propriété des biens et contre un accord de financement et ne génèrent
passe les écritures de la cession. pas de produits des activités ordinaires

Ex : La société KLAC a cédé le 1er juin N pour 4.080.000 à Mr VATER 12.000 titres de
la société RALEX. Ces titres avaient été acquis 320 F l’un, le 1er avril N-3 et

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 55


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

comptabilisées en valeurs mobilières de placement. Mais la cession est assortie d’une


clause de réméré pouvant s’exercer jusqu’au 1er février N+1, et donnant lieu à un
versement d’une indemnité de 300.000 F en dédommagement pour l’acheteur. Le 31
décembre N, il y a de fortes chances que ce droit soit exercé par la société KLAC. La
valeur de l’action RALEX est estimée à 305 F pour le mois de décembre N. Enregistrer
cette cession chez le vendeur.

En principes français En Normes IFRS

- 1er juin N : Vente à réméré

1er juin N DEBIT CREDIT 1er juin N DEBIT CREDIT

Banque 4 080 000 Banque 4 080 000

Valeurs mob de 3 840 000 Dette financière 4 080 000


placem

Produit net de 240 000


cession

vente à réméré des actions vente à réméré des actions

- 31 décembre N, la société KLAC envisage d’exercer son droit à réméré, elle doit
neutraliser la plus-value et faire face aux risques.

31 / 12 / N DEBIT CREDIT 31 / 12 / N DEBIT CREDIT

Transfert de 240 000


produits (786)

Valeurs mob de 240 000 NEANT


placem

Annulation de la plus-value

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 56


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

31 / 12 / N DEBIT CREDIT 31 / 12 / N DEBIT CREDIT

Dotation aux Dotation aux


180 000 180 000
provisions provisions

Provisions pour Provisions pour


180 000 180 000
risques risques

Baisse de cours (320-305) x 12000 Baisse de cours (320-305) x 12000

- Enregistrement fraction d’indemnités dues à l’acheteur

31 / 12 / N DEBIT CREDIT 31 / 12 / N DEBIT CREDIT

Autres charges 262 500 Autres charges 262 500


financières financières

Charges à 262 500 Charges à payer 262 500


payer

prorata de dédommagement (300 000 x7/8) prorata de dédommagement (300 000 x7/8)

(b)Produits dont le recouvrement n’est pas probable dès la date de


réalisation de l’opération

En IFRS, interdiction de comptabiliser un produit dont le recouvrement n’est pas


probable à la date de réalisation de l’opération (par exemple, intérêts de retard ou
intérêts moratoires sur créances douteuses).
Au contraire, en principe français et peut être évalué de manière fiable, il doit être
comptabilisé en produits, le risque de non-recouvrement donnant lieu, le cas échéant, à
provision pour dépréciation.

Par exemple : L’encaissement des intérêts de retard dus par un client au titre de
créances douteuses peut s’avérer non probable du fait de l’insolvabilité de ce client ;
dans ce cas les intérêts de retard courus à recevoir ne sont pas comptabilisés en

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 57


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

produits en IFRS alors qu’ils sont comptabilisés en produits et provisionnés en


principes français.

(c) Cas d’un recouvrement différé des produits

E n IFRS, évaluation obligatoire des produits à la juste valeur de la contrepartie reçue


ou à recevoir, ce qui implique, en cas de différé de paiement significatif consentir à des
conditions avantageuses, une actualisation des produits et à la comptabilisation d’un
chiffre d’ affaires inférieur à celui qui serait déterminé en principes français (la
différence entre le montant nominal du produit et sa valeur actualisée étant
comptabilisée en produits financiers sur la durée du différé de paiement ).

Exemple : Vente intervenue fin N

Valeur nominale du prix convenu, payable en liquidités correspondant au prix de


Vente habituelle, lorsque le délai de paiement est de 3 mois 1 000
Différé total de paiement 5 ans
Taux d’intérêt contractuel néant
Taux d’intérêt du marché pour des conditions similaires 9%

D’où l’évolution suivante de la valeur actualisée de la créance initiale de 1 000

Val Variation
Années Valeur actualisée Ecart total
nominale écart

fin N (1 000/ (1,09)5) = 650 1 000 350 0

Fin N+1 (1 000/ (1,09)4) = 708 1 000 292 58

Fin N+2 (1 000/ (1,09)3) = 772 1 000 228 64

Fin N+3 (1 000/ (1,09)2) = 842 1 000 158 70

Fin N+4 (1 000/ (1,09)1) = 917 1 000 83 75

Fin N+5 (1 000/ (1,09)0) = 1 000 1 000 0 83

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 58


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Comptabilisation en principes français

a) Comptabilisation initiale (fin N) :

31 / 12 / N D. C.

Créances 1 000

Produits 1 000

b) Comptabilisation à la clôture de chaque exercice :

Evaluation de la créance au plus faible de sa valeur nominale (coût historique) et de sa


valeur actuelle. Celle-ci étant déterminée en prenant en compte uniquement le risque
de non recouvrement de la valeur nominale. Ainsi, en absence de risque de non
recouvrement, aucune provision pour dépréciation n’est comptabilisée et la créance est
maintenue au bilan pour une valeur nette comptable de 1000 de fin N+5, date à
laquelle elle est soldée par le règlement de 1000.

Comptabilisation en IFRS

a. Comptabilisation initiale (fin N)

Evaluation du produit à sa juste valeur, correspondant à la valeur actuelle des flux


futurs de trésorerie.

31 / 12 / N D. C.

Clients 650

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 59


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Ventes 650

b. Comptabilisation à la clôture de chaque exercice

Accroissement brut de la créance d’un montant égal aux produits financiers calculés
selon la méthode du taux d’intérêt effectif, ce qui revient à ramener la créance à sa
valeur actualisée à la fin de l’exercice. Ainsi, les comptes des périodes N à N+5 sont
affectés comme suit :

N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5 Total

Impacts sur le compte de résultat

Chiffre d'affaires 650 650

Produits financiers 58 64 70 75 83 350

Impact net 650 58 64 70 75 83 1 000

Impact sur le bilan

Créance brute 650 708 772 842 917 1 000 1 000

31 décembre N+1

Clients 58

Produits financiers 58

31 décembre N+2

Clients 64

Produits financiers 64

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 60


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

31 décembre N+3

Clients 70

Produits financiers 70

31 décembre N+4

Clients 75

Produits financiers 75

31 décembre N+5

Clients 83

Produits financiers 83

IAS 19 AVANTAGES DU PERSONNEL

1. Composantes des avantages au personnel

Les avantages au personnel comportent plusieurs catégories : avantages à court terme,


avantages postérieurs à l’emploi, autres avantages à long terme, indemnités de fin de
contrat et avantages sur capitaux propres.

Nature de l’avantage Exemples Nature de l’avantage Exemples

Salaires,
Cotisations,
Congés payés et congés maladie,
Avantages à court terme
Intéressement et les primes
Avantages non monétaires : voiture,
logement et autres services.

Prestations de retraite
Avantages postérieurs à l’emploi Assurance médicale et assurance vie post
emploi

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Plans d’intéressement
Programmes de prestations différées
Jubilés et autres avantages liés à
l’ancienneté (médailles de travail)
Autres avantages à long terme
Congés liés à l’ancienneté s’ils ne sont pas
dus dans les 12 mois suivant la fin de
l’exercice où ils sont générés
Bonis et primes à long terme

Indemnités de licenciement
Indemnités de fin de contrat

Ces avantages au personnel constituent des charges qui sont éventuellement plus
élevées et peuvent donner lieu à des provisions plus importantes. Exemple : Le
maintien du salaire durant les absences pour maladie, congés payés constitue des
avantages au personnel qui figurent dans les charges.

2. Comptabilisation des avantages à court terme au personnel

Les avantages à court terme désignent les avantages du personnel autres que les
indemnités de fin de contrat de travail qui sont dus intégralement dans les 12 mois
suivant la fin de l’exercice. Leur montant non actualisé est comptabilisé sur la période.

_____________________Date___________________
Charges………………………………XX
Dettes …………………………..…………… XX

Exemple : En IFRS, les congés payés sont comptabilisés directement en charges et non
en provisions, et apparaissent dans les dettes du personnel.

3. Comptabilisation des avantages postérieurs à l’emploi

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Ce sont : (i) les prestations de retraite et (ii) d’autres prestations comme l’assurance vie
et l’assurance médicale.

On distingue selon les modalités existantes :

les régimes à cotisations définies : l’entreprise paie des cotisations à une caisse
de retraite qui assure à ses risques le règlement des avantages aux employés.
Ex : CNSS.
les régimes à prestations définies : l’entreprise fournit des avantages convenus
aux employés en poste ou ex-salariés bénéficiaires. Le risque actuariel et le
risque de placement incombent à l’entreprise. Ce type de régime correspond en
général à celui en vigueur dans les pays anglo-saxons.

La comptabilisation des régimes à cotisations définies s’effectue de façon simple :


Quand l’employé a rendu service à une entreprise sur une période donnée les
cotisations sont enregistrées sur la même période.

Date
Charges……………………… …………..…….XX
Dettes ……………… ;…………………..…………… XX

Ex : Charges patronales de retraite comme en France.

Pour les régimes à prestations définies, la norme IAS 19 encourage les entreprises à
faire appel à un actuaire pour évaluer les obligations significatives au titre des
avantages postérieurs à l’emploi. L’évaluation du passif au titre des prestations
définies requiert une démarche en plusieurs étapes :

définition des hypothèses actuarielles : hypothèses démographiques (mortalité,


rotation du personnel, incapacité de départ à la retraite anticipé, hypothèses

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

financières (taux d’actualisation, niveaux futurs des salaires et avantages, taux


attendu de rendement des actifs du régime) ;
actualisation de l’obligation, au taux du marché ou si ce type de marché n’est pas
actif, au taux des obligations d’Etat ;
traitement du coût des services passés ;
actifs associés au régime (l’entreprise peut investir dans des actifs : régimes
financés) ;
réduction et liquidation du régime.

Le montant finalement comptabilisé comprend :

Valeur actuelle de l’obligation à la clôture de l’exercice.


Pertes et profits actuariels non comptabilisés
Coût des services passés non encore comptabilisé
Juste valeur à la clôture des actifs du régime associés à l’obligation.

Illustration

La convention collective de l’entreprise MILLER prévoit le versement au moment du


départ en retraite de ses salariés, d’une indemnité de 1,5% du dernier salaire annuel
par année d’ancienneté. Seuls les salariés présents dans l’entreprise au moment de leur
départ en retraite perçoivent cette indemnité. Les éléments d’information concernant le
salarié Maurice D. sont les suivants :

Ancienneté au 31 décembre N 10 ans

Date de départ à la retraite 31/12/N+15

Salaire annuel de N 22 000

Probabilité de départ avant l'âge de la retraite (turn-over et mortalité 35%


pris en compte)

Hypothèses actuarielles financières sont :

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Taux moyen annuel d'augmentation des salaires 1%

Taux d'actualisation 2%

Déterminer le montant de l’engagement de retraite de Mr Maurice D. au 31/12/N

Solution

Au 31/12/N Maurice a 10 ans d’ancienneté : il a donc acquis une indemnité de


10 x 1,5% = 15% du dernier salaire.
Le dernier salaire s’élèvera à : 22 000 x 1,01-15= 25 541.
L’indemnité qui lui sera versée le 31/12/N+15, s’il est toujours présent dans
l’entreprise, ressort à : 25 541 x 15% = 3 831.
Cette indemnité ne sera versée qu’en N+15, la valeur actuelle de l’obligation au 31/12/N
s’établit à : 3 831 x 1,02-15 = 2 846
La probabilité que Maurice soit présent à l’âge de la retraite n’étant que de 65%, le
montant à comptabiliser s’élève finalement à : 2 846 x 65% = 1 850.

IAS 37 PROVISIONS ET PASSIFS EVENTUELS

La norme IAS 37 définit les règles relatives aux provisions, passifs éventuels et aux
actifs éventuels.

1. Traitement comptable des provisions

Une provision doit être comptabilisée lorsque :

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

- l’entreprise a une obligation actuelle juridique ou implicite résultant d’un


événement passé (fait générateur de l’obligation),
- il est probable qu’une sortie de fonds sera nécessaire pour éteindre cette
obligation,
- une estimation fiable du montant de l’obligation peut être faite.

Elle ne s’applique pas à :


- l’impôt différé (IAS 12)
- instruments financiers
- contrats non entièrement exécutés, sauf s’ils sont déficitaires.

Dans certains cas (procès), cette probabilité peut s’appuyer sur des événements
survenus et sur l’opinion d’experts.

Exemple : Un fabricant accorde lors de la vente de ses produits une garantie. Selon les
termes du contrat de vente, le fabricant s’engage à réparer ou à remplacer les articles
défectueux dans un délai de 3 ans à compter de la date de vente. D’après les
expériences passées, il est probable qu’il y aura certaines réclamations au titre de la
garantie.

Fait générateur : obligation juridique. Probabilité basée sur les données statistiques
Le montant de la provision est égale à la meilleure estimation nécessaire pour éteindre
l’obligation. Elle est calculée avant impôt. Lorsque l’effet de la valeur temps est
significatif, elle doit faire l’objet d’une actualisation. Les provisions doivent être
révisées à chaque date de clôture et ajustées pour tenir compte de la meilleure
estimation à cette date. L’impact de la variation de la provision liée à l’actualisation est
comptabilisé en charges financières.

Si la sortie de ressources n’est plus probable, la provision doit être reprise en résultat.
Une provision ne peut être utilisée que pour les dépenses pour lesquelles elle a été
comptabilisée à l’origine.

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Les remboursements en provenance de tiers concernant tout ou partie de la dépense à


engager pour éteindre la provision (ex. : indemnité d’assurance), ne peuvent être
constatés que s’ils sont pratiquement certains. Ils sont enregistrés séparément à l’actif,
sans pouvoir excéder le montant de la provision. Au compte de résultat, la charge
relative à une provision peut être présentée nette du montant comptabilisé au titre
d’un remboursement.

2. Illustration : Valorisation des provisions

Une entreprise vend des biens avec une garantie assurant aux clients le coût des
réparations ou de tout défaut de fabrication apparent dans les 6 premiers mois suivant
l’achat.

Si des défauts mineurs étaient détectés dans tous les produits vendus, le coût des
réparations s’élèvent à 1 MF.CFA. Si des défauts majeurs étaient détectés dans tous les
produits vendus, le coût des réparations s’élèverait à 4 MFCFA.

L’expérience passée de l’entreprise et les prévisions futures indiquent que, pour l’année
à venir, 75% des biens vendus n’auront aucun défaut, 20% présenteront des défauts
mineurs et 5% des défauts majeurs.

Evaluer le montant de la provision pour garantie à constituer.

Solution

La provision est égale à la valeur attendue du coût des réparations. Cette valeur est
obtenue en pondérant chaque possibilité de résultat par sa possibilité associée, soit :
(75% x 0) + (20% x 1 M) + (5% x 4 M) = 400 000 MFCFA.

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

3. Passifs éventuels et actifs éventuels

Un passif éventuel n’est pas constaté en comptabilité. Il fait l’objet d’une information en
annexe. Lorsqu’il devient probable et s’il peut être estimé de manière fiable une
provision est alors constatée.

Un actif éventuel n’est pas constaté en comptabilité. Il fait l’objet d’une information en
annexe si la perception d’avantages économiques futurs est probable. Quand la
réalisation du produit est certaine, l’actif n’est plus éventuel et il doit être comptabilisé.

5. LES INSTRUMENTS FINANCIERS

IAS 32 LES INSTRUMENTS FINANCIERS

1. Définition

Un instrument financier est un contrat, qui pour l’une des parties, est à l’origine d’un
actif financier et, pour l’autre, à l’origine soit d’un passif financier, soit d’un instrument
de capitaux propres.

Constituent des actifs financiers :

- les liquidités (caisse, dépôts bancaire à vue….);


- le droit d’obtenir des liquidités ou d’autres actifs financiers de la contrepartie à
un contrat ;
- le droit d’échanger des instruments financiers avec un tiers, à des conditions
potentiellement favorables ;
- les instruments de capitaux propres émis par une société.

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

- Une dette financière est une dette provenant d’une obligation contractuelle
prévoyant :
- la remise de liquidités ou d’autres actifs financiers à la contre partie au contrat ;
- l’échange d’instruments financier avec un tiers à des conditions potentiellement
défavorables.

2. Classification

Les instruments financiers se répartissent en deux grandes catégories :


- les instruments financiers dits « primaires » tels que les créances, les dettes, les
instruments de capitaux propres émis par une autre entreprise ;
- les instruments dérivés, tels que les options, les achats ou ventes à terme, les
swaps, qui constituent des instruments « secondaires ».
Tous les instruments financiers entrent dans le champ d’application des normes IAS 39
et IAS 32, quelle que soit la nature des activités de l’entreprise. Dans les faits ces
normes s’appliquent de manière privilégiée aux banques dont l’essentiel des actifs et
des passifs est constitué par des instruments financiers primaires et secondaires.

Mais elles concernent également les entreprises non bancaires dont les bilans incluent
des instruments financiers primaires et non fréquemment des instruments financiers
secondaires.

IAS 39 LES INSTRUMENTS FINANCIERS COMPTABILISATION


ET EVALUATION

1. Evaluation des actifs et des passifs financiers à leur date d’entrée au


bilan

La norme IAS 39 énonce qu’à la date d’entrée au bilan, l’actif, ou le passif, financier est
porté au bilan à son coût constitué :

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

- s’il s’agit d’un actif financier, par la juste valeur de ce qui est donné ;
- s’il s’agit d’un passif financier, par la juste valeur de ce qui est reçu.

augmentée des frais directs liés à l’opération (ou coûts de transaction directement
attribuables) à l’actif financier ou déduite de la valeur d’entrée du passif financier (hors
actifs et passifs financiers évalués à la juste valeur par résultat)

La juste valeur de ce qui est donné pour acquérir l’actif financier, ou de ce qui est reçu
en contre partie de la prise en charge d’un passif financier, est déterminée par
référence au prix conclu dans le cadre de l’opération en cause ou par référence à des
cours ou des prix de marché.

En l’absence de prix de marché, la juste valeur de l’élément abandonné ou reçu est


égale à la somme actualisée des flux de trésorerie engendrés par cet élément.
L’actualisation est nécessaire si elle aboutit à un montant nettement différent du
montant non actualisé. Le taux d’actualisation est le taux de marché pour un élément
similaire (durée, référence de taux, monnaie, etc.)

S’agissant des instruments financiers secondaires (instruments dérivés), la règle de la


norme IAS 39 est partiellement novatrice : elle contraint à enregistrer au bilan, même
pour mémoire, les instruments dérivés dès leur conclusion alors même qu’aucun flux de
liquidités n’aurait été échangé à cette date.

Les différentes catégories comptables prévues par la norme IAS 39 sont les suivantes :

les actifs financiers de transaction ;


les actifs financiers détenus jusqu’à l’échéance;
les actifs financiers engendrés par l’activité de l’entreprise ;
les actifs financiers disponibles pour la vente ;
les passifs financiers de transaction.

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2. Traitement comptable postérieur des instruments financiers

Evaluation
Catégories Définition Impact
postérieure

Actifs/passifs Actifs acquis ou passifs Juste valeur Résultat


financiers en juste assumés en vue de
valeur réaliser un bénéfice à
court terme

Placements détenus Actifs financiers à Coût amorti Résultat


échéance déterminée (avec méthode du taux
jusqu’à l’échéance
que l’entreprise a
d’intérêt effectif)
l’intention et la capacité
de conserver jusqu’à
cette date.
Exemple : prêts détenus
par les banques.

Prêts et créances Actifs ou passifs Coût amorti Résultat


financiers non dérivés (avec méthode du taux
émis par
remboursables par
d’intérêt effectif)
l’entreprise, dettes montants fixes ou
déterminables, autres
qu’actifs détenus à des
fins de transactions.
Exemple : créance client,
dette fournisseur,
emprunt émis.

Actifs financiers Actifs financiers qui Juste valeur Capitaux


disponibles à la n’entrent pas dans l’une propres
vente des catégories
précédentes Ex : TIAP,
titres de participation
non consolidés, autres
titres immobilisés.

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

3. Application sur le coût amorti

L’entreprise MILLIONNE dont l’exercice court du 01/07 au 30/06 acquiert le 01/ 07/N
des obligations pour un montant global de 1 100 000 F. Les frais de transaction
s’élèvent à : 20 000 F. Elle a l’intention de les détenir jusqu’à leur échéance. Ces
obligations ont été émises le 01/07/N-1 au nominal de 1 000 000 F et sont
remboursables pour cette valeur le 30/06/N+3. Le taux d’intérêt servi annuellement est
de 10%. Le taux du marché financier pour des placements équivalents est de 6,24% au
01/07/N.
1. Déterminer la nature de cet actif financier et sa méthode d’évaluation ultérieure.
2. Enregistrer ce placement lors de son acquisition le 01/07/N.
3. Déterminer les enregistrements comptables ultérieurs au 30/06/N+1,
30/06/N+1, 30/06/N +2 et 30/06/N+3.

Solution

1. Les obligations acquises vont être détenues jusqu’à l’échéance. Elles entrent dans la
catégorie placements détenus jusqu’à l’échéance. Leur évaluation postérieure à
l’évaluation initiale se fera selon la méthode du coût amorti avec la méthode du
taux d’intérêt effectif.

2. L’évaluation initiale d’actif financier s’effectue à la juste valeur augmentée des coûts
de transaction directement attribuables. Compte tenu d’un taux du marché financier
pour un placement équivalent de 6,24%, la juste valeur lors de l’acquisition ressort à :

100 000 100 000 1 100 000


----------- + ------------- + -------------- = 1 100 000
(1,0624) (1,0624)2 (1,0624)3

La juste valeur de l’actif financier correspond bien ici au prix payé. La valeur initiale
du placement ressort à 1 100 000 + 20 000 = 1 120 000.

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01/07/N
Actif financier……………………… …..1 120 000
Banque ………………………..…………… 1 120 000

3. L’évaluation postérieure à la clôture d’un actif financier détenu jusqu’à son échéance
est réalisée au coût amorti, en utilisant la méthode du taux d’intérêt effectif. En
appelant t le taux d’intérêt effectif, celui-ci sera déterminé de la façon suivante :

100 000 100 000 1 100 000


------------ + ------------ + --------------- = 1 120 000, soit t = 5,54816%.
(1+t) (1+t)2 (1+t)3

30/06/N+1
Banque……………………… …..1 00 000
Produits financiers (1 120 000 x 5,5481%) 62 139
Actif financier…………..……………….… 37 861
30/06/N+2
Banque……………………… …..1 00 000
Produits financiers (1 082 139 x 5,5481%) 60 039
Actif financier…………..……………….… 39 961
30/06/N+3
Banque……………………… …..1 1 00 000
Produits financiers(1 042 178 x 5,5481%) 57 822
Actif financier…………..……………….… 1 042 178

La valeur comptable de l’actif financier au 30/06/N+3 ressorts à 0.

IAS 12 LES IMPOTS DIFFERES

1. Principe de l’imposition différée

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

L’imposition différée est une méthode comptable qui consiste à comptabiliser en


charges ou en produits l’intégralité de l’impôt sur le résultat imputable aux opérations
de l’exercice.

La norme IAS 12 prescrit le traitement comptable des impôts sur le résultat avec :
- la comptabilisation des passifs d’impôt différé générés par des différences
temporelles imposables ;
- la comptabilisation des actifs d’impôt différé générés par des différences
temporelles déductibles, par des pertes fiscales ou des crédits d’impôt non
utilisés.
La norme IAS 12 distingue deux types d’impôt : l’impôt exigible (payable ou
récupérable d’un exercice) c’est le bénéfice imposable ou la perte fiscale calculé selon les
règles établies par les administration fiscales. L’impôt différé provient de trois origines.

1. de différences temporelles entre valeur comptable d’un actif ou d’un passif et sa base
fiscale
2. du report en avant de pertes fiscales non utilisées du report en avant de crédits
d’impôt non utilisés

Un impôt différé correspond à un montant d’impôt sur les bénéfices payable (impôt
différé passif) ou recouvrable (impôt différé actif) au cours d’exercices futurs.

Lorsqu’il est fait une distinction entre (i) actifs et passifs courants et (ii) actifs et passifs
non courants, les actifs (passifs) d’impôts différés doivent figurer en actifs (passifs) non
courants. Il correspond à la différence entre l’impôt « juridique » (exigible ou
récupérable au titre de l’exercice) et l’impôt « économique » (né à la suite des opérations
de l’exercice payable ou récupérable ultérieurement).

Exemple : Réintégrations de la contribution sociale de solidarité.


Les différences temporelles imposables sont celles qui génèreront des impôts au cours
des exercices futurs.

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

NB : En normes françaises on parle plutôt de différences temporaires.

Origines de l’impôt différé

Différences Différences Report en avant des Report en avant de


temporelles temporelles pertes fiscales crédit d’impôt
imposables (1) déductibles (2) inutilisé

Passifs d’impôt différé Actifs d’impôt différé

(1) Ex plus-values non imposées, (2) charges déductibles ultérieurement

2. Décalages temporaires et déficits reportables

Sont enregistrées au bilan et au compte de résultat les impositions différées résultant :

- du décalage temporaire entre la constatation comptable d’un produit ou d’une


charge et sa prise en compte dans le résultat fiscal d’un exercice ultérieur dans
un avenir prévisible ;
- de déficits fiscaux ou de crédits d’impôt reportables dans la mesure où leur
imputation sur des bénéfices fiscaux ou des impôts futurs est probable dans un
avenir prévisible.

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Exemple : Une entreprise a enregistré une plus-value de 30 000 F laquelle sera


imposée dans le futur. Elle enregistrera une charge d’impôt différé de 38 % sur cette
plus-value et un impôt différé passif pour un montant de 11 400 F.

3. Actifs et Passifs d’impôt différé

A la clôture de l’exercice, un actif ou un passif d’impôt différé est comptabilisé pour


toutes les différences temporelles dans la mesure où ces différences donneront
probablement lieu ultérieurement à une charge ou à un produit d’impôts dans un
avenir prévisible.

En principe, les impôts différés-actif sont enregistrés dans les actifs non-courants et les
impôts différés-passif dans les passifs non courants.

Exemple : Un report en avant de pertes fiscales ou de crédits d’impôts non utilisés doit
être comptabilisé en actif d’impôt différé et en produit d’impôt différé.

6. NORMES TRAITANT DE SITUATIONS PARTICULIERES

IAS 20 COMPTABILISATION DES SUBVENTIONS PUBLIQUES

1. Définition et typologie des subventions

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

L’IAS 20 définit les subventions publiques comme des aides publiques prenant la forme
de transferts de ressource à une entité en échange du fait que celle-ci s’est conformée ou
se conformera à certaines conditions liées à ses activités opérationnelles.

On distingue :
(a) les subventions liées à des actifs (subventions d’équipement). L’entité répondant aux
conditions d’obtention doit acheter, construire ou acquérir des actifs à long terme.

(b) Les subventions liées au résultat (subvention d’exploitation). Ce sont des


subventions publiques autres que les subventions liées à des actifs.

2. Principes de comptabilisation

Les subventions publiques ne doivent pas être comptabilisées tant qu’il n’existe pas une
assurance raisonnable que :

(a) l’entité se conformera aux conditions attachées aux subventions ; et

(b) les subventions seront reçues.

L’obtention (ou le décaissement au profit de l’entité) ne fournit pas en elle-même une


indication permettant de conclure que les conditions attachées à la subvention ont été
ou seront remplies.

L’IAS 20 précise que les subventions publiques doivent être comptabilisées en produit,
sur une base systématique sur les exercices nécessaires pour les rattacher avec les
coûts liés qu’elles sont sensées compenser.

Elles ne doivent pas être créditées directement en capitaux propres, du fait qu’elles ne
sont pas apportées par les actionnaires.

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Il existe deux approches générales de comptabilisation des subventions publiques :

(a) l’approche par le bilan selon laquelle la subvention est créditée en capitaux propres,
et
(b) l’approche par le résultat, selon laquelle la subvention est comptabilisée en résultat
sur un ou plusieurs exercices.

3. Présentation des subventions liées aux actifs

Les subventions liées aux actifs doivent être présentées au bilan soit

(a) en produits différés au passif du bilan soit

(b) en déduisant la subvention des montants des actifs pour arriver à leur valeur
comptable nette.

La première méthode est préférable à la seconde qui opère une compensation entre
actif et passif (contraire au principe de non compensation au bilan).

4. Présentation des subventions liées au résultat

Elles sont présentées au crédit du compte de résultat dans une rubrique générale telle
que «Subventions d’exploitation» ou « Autres produits »

L’IAS 20 autorise qu’elles soient présentées en déduction des charges auxquelles elles
sont liées.

5. Informations à fournir en annexe au bilan

Les informations ci-après doivent être fournies :

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

(a) La méthode de comptabilisation adoptée, y compris les méthodes de présentations


adoptées dans les états financiers ;

(b) La nature et les étendues des subventions publiques comptabilisées et une


indication des autres formes d’aides publiques dont l’entité a bénéficiées ;

(c) Les conditions non remplies et toute autre éventualité relative à de l’aide publique
qui a été comptabilisée.

IAS 21 EFFETS DES VARIATIONS DES COURS DES MONNAIES


ETRANGERES

1. Champ d’application

La norme IAS 21 doit être appliquée dans trois cas :

1. Lors de la comptabilisation des transactions et des soldes en monnaie étrangère,


à l’exception des devises et des soldes qui entrent dans le champ d’application de la
norme IAS 39, instruments financiers, comptabilisation et évaluation.

2. A la conversion des résultats et de la situation financière d’une entité dans


une monnaie de présentation.

3. A la conversion des résultats et de la situation financière des activités à


l’étranger inclus dans les états financiers de l’entité par consolidation intégrale,
consolidation proportionnelle ou mise en équivalence.

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 79


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

La norme IAS 21 ne traite pas des dérivés de change, ni des opérations de couverture
de change qui sont du ressort de la norme IAS 39. Toutefois, les dérivés de change
exclus du champ d’application de la norme IAS 39 (par exemple, certains dérivés
incorporés dans d’autres contrats) rentrent bien dans le champ d’application de la
norme IAS 21.

2. Principes généraux

La norme précise les méthodes d’évaluation à utiliser et le traitement des écarts de


change résultant des conversions.

Comptabilisation et évaluation des transactions en monnaie étrangère


dans la monnaie fonctionnelle.
Une transaction en monnaie étrangère doit être enregistrée, lors de sa comptabilisation
initiale, dans la monnaie fonctionnelle, en appliquant au montant en monnaie
étrangère, le cours du jour entre la monnaie fonctionnelle et la monnaie étrangère à la
date de la transaction.

La monnaie fonctionnelle est la monnaie de l’environnement économique principal dans


lequel opère l’entité. L’environnement économique principal dans lequel une entité
fonctionne est normalement celui dans lequel elle génère et dépense principalement sa
trésorerie.

A chaque date de clôture :

- Les éléments monétaires en monnaie étrangère doivent être convertis en utilisant le


cours de clôture ;

- Les éléments non monétaires en monnaie étrangère qui sont évalué au coût
historique doivent être convertis en utilisant le cours de change à la date de
transaction.
Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 80
ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

- Les éléments non monétaires en monnaie étrangère qui sont évalué à la juste
valeur doivent être convertis en utilisant le cours de change à la date à laquelle
cette juste valeur a été déterminée.
- Les écarts de change naissant de cette conversion sont comptabilisés en charges ou
en produits de la période sauf :
- Ceux liés directement à une perte ou à un gain reconnu directement dans les
capitaux propres, qui sont comptabilisés dans les capitaux propres ;
- Ceux naissant de la conversion d’un investissement net dans une filiale étrangère,
qui sont comptabilisés dans les capitaux propres et en résultat lors de la vente de
l’investissement.

Conversion des états financiers dans la monnaie de présentation

Pour une entité dont la monnaie fonctionnelle n’est pas celle d’une économie hyper
inflationniste :

Les actifs, passifs et éléments de capitaux propres sont convertis au taux de clôture ;
Les produits et charges de chaque période présentée sont convertis au taux à la date de
transaction. Tous les écarts de change en résultant sont comptabilisés dans les capitaux
propres.

Pour les entités dont la monnaie fonctionnelle est celle d’une économie hyper
inflationniste, les retraitements, prévus par IAS 29 « Information financières dans les
économies hyper inflationnistes », sont appliqués avant de convertir tous les montants
(actifs, passifs, capitaux propres, produits et charges incluant les comparatifs) au taux
de clôture de la monnaie de présentation.

Conversion des états financiers des activités à l’étranger

Lorsque les résultats et la situation financière d’une activité à l’étranger sont convertis
dans une monnaie de présentation afin d’être intégrés par consolidation, consolidation

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 81


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

proportionnelle ou mise en équivalence dans les états financiers consolidés d’une entité,
les procédures suivantes sont utilisées :

- Procédure de conversion de la monnaie fonctionnelle en monnaie présentation.


- Procédure de consolidation normales : élimination des soldes intragroupes,
élimination des transactions intragroupes….

Les écarts de change résultant du règlement d’éléments monétaires ou de la conversion


d’éléments monétaires à des coûts différents de ceux qui ont été utilisés lors de leur
comptabilisation initiale sont comptabilisés en produits ou charges, dans les états
financiers de l’activité à l’étranger.

IAS 23 COUTS D’EMPRUNTS

1. Objectifs

L’objectif de la norme IAS 23 est la prescription du traitement comptable des coûts


d’emprunt. Elle impose la comptabilisation en charges des coûts d’emprunt (traitement
de référence), mais permet leur incorporation au coût de certains biens quand ils sont
directement attribuables à leur acquisition, construction ou production (autre
traitement autorisé).

2. Champ d’application

La norme IAS 23 s’applique à tous les coûts d’emprunt. Les coûts d’emprunt sont les
intérêts et autres coûts supportés par une entreprise dans le cadre d’un emprunt.

3. Traitement de référence : comptabilisation en charges

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 82


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

La norme IAS 23 stipule que les coûts d’emprunts, dans le cadre du traitement de
référence de la norme, doivent être comptabilisés en charges dans l’exercice au cours
duquel ils sont encourus, indépendamment de l’utilisation faite des fonds empruntés.

4. Autre traitement autorisé : incorporation au coût d’un actif

Principe

Les coûts d’emprunt qui sont directement attribuables à l’acquisition, la construction


ou la production d’un actif éligible doivent être incorporés dans le coût de cet actif, dans
la mesure il est probable qu’ils généreront des avantages économiques futurs pour
l’entreprise et où ces coûts sont estimés de manière fiable.

Un actif éligible est un actif qui demande une longue période préparation avant d’être
utilisé ou vendu.

Détermination des coûts incorporables

Les coûts d’emprunt à incorporer au coût d’un actif éligible sont les coûts qui auraient
pu être évités si l’entité souscripteur de l’emprunt n’avait pas eu l’intention d’effectuer
une dépense relative à un actif éligible.

Deux cas de figure peuvent se présenter.

Emprunt spécifique

Les coûts d’emprunt incorporables à l’actif éligible sont les coûts d’emprunt réels
encourus au cours de l’exercice, diminués des éventuels produits de placement
temporaire de tout ou partie de la somme empruntée.

Fonds empruntés de façon globale

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 83


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Le montant des coûts d’emprunt incorporables au coût éligible doit être déterminé en
appliquant un taux de capitalisation aux dépenses relatives à l’actif. Ce taux de
capitalisation est la moyenne pondérée des coûts d’emprunt applicables aux emprunts
en cours de l’entité, autres que les emprunts contractés spécifiquement dans le but
d’obtenir l’actif concerné.

Le montant des coûts d’emprunt incorporés au coût de l’actif d’un exercice donné ne
doit pas excéder le montant total des coûts d’emprunt encourus au cours de l’exercice.

Illustration :

Un entreprise a contracté deux emprunts au 1er avril N, remboursables in fine le


31/12/N, pour la construction d’un immeuble destiné à abriter son siège social.

E1 : 100 000 à 4%
E2 : 200 000 à 8%

La construction débute le 1er mai N pour s’achever le 30 novembre N.

Le montant total de la construction s’élève à 280 000.

N’ayant pas eu à débloquer l’intégralité des fonds immédiatement, l’entreprise a placé


200 000 à 2% du 15/4/N au 31 août N et 200 000 du 1er au 31 décembre N.

Le montant des intérêts d’emprunt au titre de l’exercice N est ainsi déterminé :

E1 : 100 000 X 4% X 9/12 = 3 000


E2 : 200 000 X 8% X 9/12 = 12 000

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 84


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Le montant reçu au titre des intérêts de placement est ainsi déterminé :

200 000 X 2% X 4,5/12 = 1 500


20 000 X 2% X 1/12 = 33

Les coûts d’emprunt nets s’élèvent ainsi à : 3 000+12 000 – 1 500 – 33 = 13 467

Les coûts d’emprunt à incorporer au coût de l’actif sont les suivants :

A titre de d’intérêts payés, on incorpore les frais financiers de la période de fabrication :


(100 000 X 4%x7/12) + (200 000x8%x7/12) =2 333 + 9 333 = 11 666.

A titre de d’intérêts reçus, on incorpore les produits financiers de la période de


fabrication : 1 500 le coût d’emprunt attribuable à l’actif est au titre de l’année N : 11
666 – 1 500 = 10 666

- Période d’incorporation dans le coût global

L’incorporation des coûts d’emprunt d’un actif éligible doit commencer lorsque :

- des dépenses relatives au bien ont été réalisées ;


- des coûts d’emprunt sont encourus, et
- les activités indispensables à la préparation de l’actif préalablement à son
utilisation ou à sa vente sont en cours.

Les coûts d’emprunt ne doivent plus être incorporés quand on observe une longue
période d’interruption de l’activité de développement d’un actif.

7. LES ETATS FINANCIERS EN IFRS

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

IAS 1 PRESENTATION DES ETATS FINANCIERS

1. Définition des actifs, passifs et capitaux propres

Le bilan est un état récapitulatif des actifs, des passifs (externes) et des capitaux
propres de l’entité à la date de clôture des comptes. Les IFRS s’éloignent de la notion de
patrimoine notamment en substituant la notion de contrôle à celle de patrimoine.

C’est donc la conception anglo-saxonne du bilan qui l’emporte sur l’approche du PCG,
qui incluait les capitaux propres dans le passif. Ceux-ci sont considérés comme étant la
différence entre l’actif et les passifs externes. En outre, le bilan doit être
obligatoirement présenté avant répartition du résultat.

1.1 Actifs
Les actifs représentent les ressources contrôlées par l’entité du fait d’événements
passés et dont elle attend des avantages économiques futurs. Le contrôle d’un actif
correspond au pouvoir d’obtenir les avantages économiques futurs procurés par cet
actif.

Cette modification de la définition des actifs est essentielle, car elle fait référence à la
notion d’avantages économiques futurs et non à la notion de propriété juridique
patrimoniale ou à celle de valeur économique positive. Les conséquences sont multiples
: enregistrement en charges des frais d’établissement, des frais de recherche, des
fichiers clients et marques créés en interne, enregistrement à l’actif des biens en crédit
bail. On distingue les actifs courants et les actifs non courants.

(a) Actif courant

L’actif courant comprend les éléments d’actif :


que l’entité s’attend à pouvoir réaliser, vendre ou consommer dans le cadre de
son cycle d’exploitation normal ; ou

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

qui sont détenus essentiellement à des fins de transactions ou pour une durée
courte et que l’entité s’attend à réaliser dans les douze (12) mois suivant la date
de clôture de son exercice ; ou
qui constituent de la trésorerie ou de l’équivalent de trésorerie dont l’utilisation
n’est pas soumise à restriction : fonds de caisse, dépôts à vue et placements à
court terme très liquides qui sont facilement convertibles en un montant connu
de trésorerie.

Le cycle d’exploitation est la période s’écoulant entre l’acquisition des matières


premières, ou des marchandises entrant dans le processus d’exploitation, et leur
réalisation sous forme de trésorerie. Le cycle d’exploitation reste en principe, sauf
exception, fixé sur une durée d’un an ou 12 mois.

(b) Actif non courant

L’actif non courant comprend par conséquent les éléments d’actif :


- qui sont destinés à être utilisés d’une manière continuelle pour les besoins des
activités de l’entité, telles que les immobilisations corporelles ou incorporelles ;
ou
- qui sont détenus à des fins de placement à long terme ou que l’entité n’a pas
l’intention de réaliser dans les douze mois suivant la date de clôture de son
exercice.

En réalité, les actifs non courants sont tous les actifs qui ne sont pas classés en actifs
courants.

Exemple : Les actifs non courants incluent les prêts à plus d’un an et les impôts
différés Actif, ainsi que les immobilisations.

1.2 Passifs

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Les passifs sont constitués des obligations actuelles de l’entité résultant d’événements
passés et dont l’extinction devrait se traduire pour l’entité par une sortie de ressources
représentatives d’avantages économiques. Pour l’entité, une obligation consiste dans le
devoir ou la responsabilité d’agir ou de faire quelque chose d’une certaine façon. Des
obligations naissent :

- d’un contrat irrévocable ou d’une disposition statutaire ;


- de la pratique commerciale normale, des usages et du désir de conserver de
bonnes relations d’affaires ou d’agir de façon équitable.

(a) Passif courant

Le passif courant comprend les éléments de passif :

- que l’entité s’attend à éteindre dans le cadre de son cycle d’exploitation normal ;
ou
- dont le règlement doit intervenir dans les douze mois suivant la date de clôture
de son exercice.

Le premier cas couvre les dettes aux fournisseurs, envers le personnel et autres coûts
opérationnels, Le second cas couvre la partie à moins d’un an des emprunts (sauf
crédits « revolving »), découverts, dividendes dus et impôts sur les sociétés.

(b) Passif non courant


Le passif non courant comprend tous les éléments de passif qui ne constituent pas des
passifs courants. Les passifs à long terne portant intérêts doivent continuer à être
classés en passifs non courants même si leur règlement doit intervenir dans les douze
mois suivant la date de clôture de l’exercice uniquement si ces trois conditions sont
satisfaites :

- leur échéance initiale était fixée à plus de douze mois,


- l’entité a l’intention de refinancer l’obligation sur le long terme, et
Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 88
ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

- cette intention est confirmée par un accord de refinancement ou de


rééchelonnement des paiements finalisé avant la date de clôture des comptes.

Le montant de ces actifs exclus des passifs courants doit figurer en annexe.
Le classement en passif non courant est plus restrictif en IFRS que celui du PCG, et ne
doit prendre en compte que les accords de refinancement finalisés à la date de clôture
(et non à la date d’arrêté des comptes).

1.3 Capitaux propres

Les capitaux propres ou capital financier, correspond à l’excédent des actifs de l’entité
sur ses passifs courants et non courants tels que définis aux articles précédents. Les
capitaux propres sont définis comme la différence entre la valeur comptable des actifs
et l’ensemble des éléments passif (passifs externes).
Cette définition des capitaux propres comme étant l’intérêt résiduel dans les actifs
après déduction de tous les passifs (dettes). Autre différence avec le PCG, il n’existe pas
de rubrique « fonds non remboursables », ce qui signifie que les instruments financiers
ne peuvent figurer en capitaux propres, mais doivent tous être comptabilisés en dettes.

Exemple : Les capitaux propres comprennent notamment le capital social (appelé, sauf
part non appelée), les réserves, le report à nouveau, les écarts d’évaluation et de
réévaluation et le résultat. Par contre, ils ne comprennent ni les provisions, ni les
subventions d’investissement, ni les emprunts, ni les dettes rattachées à des
participations.

1.4 Modèle du bilan en IFRS

Structure du bilan sous référentiel IFRS

Postes d'Actif Notes 31/12/N 31/12/N-1

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ACTIFS NON COURANTS

2 420
Immobilisations corporelles 2 2 750
210
Titres de participation 3 210
2 630
TOTAL 2 960

ACTIFS COURANTS

Stocks 4 570 300

Créances 5 600 350

Valeur mobilière de placement 6 180 120

Trésorerie 90 100

TOTAL 1 440 870

TOTAL DE L'ACTIF 4 400 3 500

Postes d'Actif Notes 31/12/N 31/12/N-1

PASSIFS NON COURANTS

Provisions à long terme 7 200 100

Dettes financière à long terme 8 540 430

TOTAL 740 530

PASSIFS COURANTS

Provisions à court terme 220 200

Part à moins d’un an des dettes financières à long terme 9 200 75

Dettes fournisseurs 500 90

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TOTAL 920 365

TOTAL DES CAPITAUX PROPRES 2 740 2 605

DETAIL DES CAPITAUX PROPRES

Capital social 10 1 000 1 000

Réserves 1 500 1 500

Résultat net de l'exercice 240 105

TOTAL 2 740 2 605

TOTAL DU PASSIF DU BILAN 4 400 3 500

2. Le compte de résultat : Définition des charges et des produits

2.1 Charges

Les charges sont des diminutions d’avantages économiques au cours de la période sous
forme de consommations, de sorties ou diminutions d’actifs ou de survenance de passifs.
Elles ont pour effet de diminuer les capitaux propres autrement que par des
distributions aux participants aux capitaux propres.
Le principe d’enregistrement est que les charges doivent être rattachées aux produits,
avec pour conséquence supplémentaire qu’il ne faut pas enregistrer en actif mais en

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 91


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

charges certains éléments tels que frais d’établissement, charges à étaler et charges
différées.

Exemple : Les redevances de crédit bail considérées comme des locations financement
ne doivent figurer en charges que pour la partie frais financiers et amortissements du
bien. Par contre, les frais d’établissement, les charges à étaler et les charges différées
doivent figurer en charges.

2.2 Produits

Les produits sont des accroissements d’avantages économiques au cours de l’exercice


sous forme d’entrée ou d’accroissements d’actifs ou de diminutions de passifs. Ils ont
pour effet d’augmenter les capitaux propres autrement que par des augmentations
provenant des apports des participants aux capitaux propres.

La production vendue, ou chiffre d’affaires correspond au montant des ventes de


marchandises, de produits et de biens et services, évalué sur la base du prix de vente
hors taxes récupérables réalisé par l’entité avec les tiers dans le cadre de son activité
normale et courante.

3. Modèle de compte de résultat

Compte de résultat par destination sous Exercice Exercice


Notes
référentiel IFRS N N-1

Chiffre d'affaires 12 10 000 9 500

Coûts des ventes 13 -2 500 -2 375

Frais de recherche et développement -500 -475

Frais commerciaux 14 -1 200 -1 140

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 92


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Frais généraux 15 -1 100 -1 045

RESULTAT OPERATIONNEL COURANT 4 700 4 465

Autres produits et charges opérationnelles -800 -760

RESULTAT OPERATIONNEL 3 900 3 705

Produits de trésorerie et d'équivalents de trésorerie 400 380

Coût de l'endettement financier brut -700 -700

Coût de l'endettement financier net -300 -320

Charge d'impôt -1 200 -1 140

Rés net avant activités arrêtées ou en cours de 2 400 2 245


cession

Rés net d'impôt des activités arrêtées en cours de cession 0 0

RESULTAT NET 2 400 2 245

Compte de résultat par destination sous référentiel IFRS

Exercice Exercice
Postes Notes
N N-1

Chiffre d'affaires 12 1 000 438

Achats consommés 13 -200 -88

Charges de personnel 14 -100 -44

Charges externes -100 -44

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ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Impôts et taxes (hors IS) -20 -9

Dotation aux amortissements 15 -40 -18

Dotation aux provisions -20 -9

Variation de stocks -50 -22

Résultat opérationnel courant 470 206

Autres produits et charges opérationnelles 16 -80 -35

Résultat opérationnel 390 171

Produits de trésorerie et d'équivalents de trésorerie 40 18

Coût de l'endettement financier brut -70 -31

Coût de l'endettement financier net -30 -13

Charge d'impôt (IS) -120 -53

Résultat net avant activités arrêtées ou en cours de 240 105


cession

Résultat net d'impôt des activités arrêtées ou en cours de 0 0


cession

Résultat net 240 105

Tableau de variation des capitaux propres pour l'exercice clos le 31 décembre (n+2)

Ecart
Prime Ecart de Bénéfices
Capital de Total
d'émission réévaluat accumulés
convers

Solde d'ouverture 31 décembre X X X X X X


(n)

Effet d'un changement de X X


méthode comptable

Soldes ajustés X X X X X X

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 94


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Plus-value de réévaluation sur X X


les sur les immeubles

Moins-value de réévaluation sur (X) (X)


les Participations

Ecart de conversion X X

Total des charges et des X X X


produits non enregistrés dans
le compte de résultat

Bénéfice net X X

Dividendes X X

Augmentation de capital X X X

Solde au 31 décembre (n+1) X X X X X X

Plus-value de réévaluation sur X X


les sur les immeubles

Moins-value de réévaluation sur (X) (X)


les Participations

Ecart de conversion X X

Total des charges et des X X X


produits non enregistrés dans
le compte de résultat

Bénéfice net X X

Dividendes X X

Augmentation de capital X X X

Solde au 31 décembre (n+2) X X X X X X

IAS 14 INFORMATION SECTORIELLE

L’information segmentée (norme 14)

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 95


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

L’information segmentée consiste à fournir en annexe aux états financiers d’une


entreprise ou d’un groupe une analyse de ses comptes par secteurs d’activité et par
zones géographiques.

Cette information est considérée comme très utile par les analystes financiers et par les
investisseurs car elle permet de mieux connaître les risques et les potentiels d’une
entreprise n’ayant pas une activité homogène et ayant des implantations
géographiques diverses. A l’inverse, les dirigeants des entreprises sont très réticents à
fournir ces informations car elles sont de nature à renseigner les concurrents et
peuvent avoir des conséquences internes notamment d’ordre social.

L’objectif de la norme : La norme fixe les règles selon lesquelles font état d’informations
financières par secteurs d’activité et par zone géographique. L’objectif est d’assister les
utilisateurs des états financiers à mieux comprendre les résultats d’une entreprise, à
mieux en apprécier les risques et les potentiels et à effectuer une appréciation
d’ensemble plus pertinente, en appréciant les produits, les charges, les résultats, les
actifs et les passifs sectoriels.

Les secteurs à présenter doivent présenter des critères d’importance :

- au moins 10% du total des produits


- au moins 10% du résultat cumulé de tous les secteurs
- au moins 10% du total des actifs de tous les secteurs

Résultat dilué

Options et bons de souscription d’actions (OBSA)

Dans l’hypothèse de la conversion en instruments financiers de l’exercice des options et


des bons, leur conversion a pour effet de réduire le résultat par action ou d’augmenter
la perte par action des activités ordinaires poursuivies

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 96


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Emprunts convertibles en actions. L’effet dilutif va se traduire par :

- une augmentation du nombre d’actions (actions ordinaires et actions potentielles)


au dénominateur
- une correction du résultat à la hausse (élimination des charges financières)
- une correction de l’impôt sur le résultat.

IAS 33 RESULTAT PAR ACTION

La présentation du résultat par action fait partie des obligations d’information des
sociétés cotées depuis de nombreuses années. Cet indicateur permet d’apprécier
l’évolution des performances d’une unité et de les comparer aux concurrents.

1. Deux résultats : résultats de base et résultat dilué

Le résultat par action doit être fourni sur la base des actions émises (résultat de
base), d’une part et sur la base du nombre d’actions potentielles dilutives
(résultat dilué), d’autre part.

Ces résultats doivent être présentés au pied du compte de résultat sur la base du
résultat net consolidé des résultats poursuivis.
2. Actions ordinaires et actions ordinaires potentielles

Actions ordinaires : instruments de capitaux propres subordonnés à tous les


autres instruments de capitaux propres, c’est-à-dire ceux donnant droit au
partage des actifs après avoir servi tous les autres instruments, ou que tous les
droits attribués aux autres avaient été exercés.

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 97


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Actions ordinaires potentielles : instrument financier donnant à son détenteur le


droit à des actions ordinaires (par exemple : obligation convertible, option…).

Bons et options de souscription d’actions : instrument financier donnant à son


détenteur le droit d’acheter des actions ordinaires.

Actions ordinaires conditionnelles : actions qui seront émises dans le cadre d’un
contrat visant à l’émission d’actions sous conditions.

3. Le calcul du résultat de base par action

Le nombre d’actions ordinaires est calculé comme étant le nombre moyen pondéré
d’actions ordinaires en circulation au cours de l’exercice. Les dividendes préférentiels
au titre des actions préférentielles sont déduits du résultat net afin de déterminer le
résultat attribuable aux seules actions ordinaires en circulation.

Trois critères sont à remplir pour déterminer le nombre d’actions inscrites au


dénominateur :

- les actions ordinaires existants au premier jour de l’exercice ;

- les actions ordinaires émises / remboursées au cours de l’exercice, pondérées par


la durée de circulation des actions émises/ remboursées pendant l’exercice (n
mois/12) ;

- les actions autodétenues, pondérées également sur la durée de détention pendant


l’exercice (rappelons que les actions autodétenues sont toujours présentées en
déduction des capitaux propres en référentiel IFRS).

Exemple : Une entreprise détient 10 000 actions au 1er janvier N. Elle augmente son
capital social le 1er juillet N par émission de 2 actions nouvelles contre 5 anciennes.

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 98


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

Elle réalise un bénéfice de 1 125 000. Calculer le résultat par action. De plus 3 000
actions sont autodétenues du 1er septembre au 1er décembre N.

Solution

Eléments Quantité Durée Quantité


(mois) pondérée

Nombre d’actions existant au 1er janvier 10 000 12 10 000

Augmentation de capital réalisée le 1er juillet 4.000 6 2.000

Actions autodétenues du 1er sept au 1er déc. 3.000 3 -750

Nombre d’actions ordinaires de base

- au 31 décembre 14.000 (1)

- retenu pour le calcul de l’exercice N 11.250

(1) soit 10 000 + 4 000 = 14 000, les 3000 actions auto détenues ayant été cédées avant
le 31 décembre

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 99


ECOLE SUPERIEURE DES AFFAIRES (ESA)

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

⇒ Franck FANOU, Communication financière en normes


⇒ comptables internationales IAS/IFRS, 2010

⇒ Joël MABUDU, Les normes comptables internationales IFRS, séminaire de


formation, 2011

⇒ Fayçal DERBEL & Youssef TEKARI, cours de comptabilité


intermédiaire, 3ème Année Licence Fondamentale en Gestion 2010 /
2011

Normes comptables internationales IAS/IFRS. G. M. GNIMASSOUN, 2013 Page 100

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