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Introduction générale 

Le cours de théorie général des obligations est divisé en deux parties :


- Le droit des contrats
- Le droit de la responsabilité civile
Ce sont les deux principales sources d’obligations. Le Code des obligations
civiles et commerciales en a prévu d’autres mais elles ne seront pas examinées
cette année. On les regroupe dans la catégorie des autres sources d’obligations
(enrichissement sans cause, et gestion d’affaires).
Le cours du semestre premier est consacré à l’étude du droit des contrats. Il
aura principalement pour objet l’étude de la notion d’obligation et l’examen de
l’activité contractuelle.
Au préalable il est nécessaire de s’interroger à propos du sens qu’il faut donner
à l’obligation.
De façon générale l’obligation est une injonction, un impératif, un devoir qui
peut être religieux, moral, professionnel, légal, qui commande d’agir ou de ne
pas agir dans un sens déterminé. Dans ce sens l’obligation ne lie pas deux
personnes.
Sous une autre perception l’obligation c’est le titre de créance dont une
personne est titulaire dans le cadre d’un emprunt émis par une société ou une
collectivité publique. L’obligation dans ce sens est essentiellement étudiée en
droit commercial notamment en droit des sociétés commerciales.
Dans le dernier sens, celui qui nous concerne, celui de la théorie générale des
obligations, l’obligation est le lien de droit en vertu duquel une personne est
tenue d’exécuter une prestation en faveur d’une autre. L’obligation lie alors
deux personnes : le créancier et le débiteur. Elle donne la possibilité à la
première d’exiger de la seconde l’exécution de son engagement. Cette
exécution quand elle est forcée est faite avec le soutien des pouvoirs publics.

Section 1 : Les obligations en droit sénégalais

Paragraphe 1 : Les sources d’obligations en droit sénégalais


Après les indépendances un important effort de codification a été réalisé au
Sénégal. Pratiquement toutes les branches du droit ont été concernées.
S’agissant du droit des obligations c’est un décret du 12 avril 1961 qui institua
une commission de codification. Finalement il est ressorti des travaux de la
commission différentes propositions qui ont aboutis à l’adoption de :
- La loi 63-62 du 10 juillet 1963 portant partie générale du Code des
obligations civiles et commerciales ;
- La loi 66-70 du 17 juillet 1966 relative aux contrats spéciaux (c’est la 2 e
partie du COCC) ;
- La loi 76-60 et la loi 85-40 qui forment la 3e et la 4e partie du COCC
À partir du moment où le Sénégal s’est engagé dans le cadre de l’OHADA à faire
appliquer les différentes dispositions des actes uniformes on peut se demander
si les dispositions du COCC ayant le même objet doivent continuer à être
appliqué. Mais il semble bien que la primauté doive être accordé aux Actes
uniformes.

Paragraphe 2 : les caractères du droit des obligations


A)Au plan de la forme

Les articles du COCC sont brefs et courts. Il y a eu un effort de leur trouver un


intitulé. Le plan de rédaction est simple, il est ainsi structuré :
- Un titre préliminaire consacré à l’obligation ;
- Une partie qui réglemente la formation du contrat ;
- Une seconde partie qui traite des effets du contrat ;

B) Au niveau du fond

Le COCC est inspiré essentiellement du droit français et surtout de la


jurisprudence française au moment de la codification. Toutefois un effort
d’originalité a été fait notamment par :
- L’unification des obligations civiles et commerciales dans un seul Code ;
- L’unification de la responsabilité contractuelle et de la responsabilité
délictuelle
Section 2 : Nature et classification des obligations
Paragraphe 1 : La nature d’une obligation
A)L’obligation a un objet patrimonial

L’obligation a pour objet la satisfaction des besoins de l’individu. On y parvient


en donnant au créancier la prérogative d’exiger du débiteur l’exécution d’une
prestation déterminée. Il s’agit d’un droit patrimonial. Par conséquent c’est
tout le patrimoine qui garantit l’exécution de la prestation. Le créancier a un
droit de gage général.
L’obligation tend à l’exécution d’une prestation. Elle a une valeur en elle-
même. C’est cette valeur qui est garantie par le droit de gage général. En cas
d’inexécution c’est le patrimoine du débiteur qui va répondre de sa défaillance.
L’obligation est cessible et saisissable.
L’obligation est un droit personnel et donc doit être distingué des droits réels.
Le droit réel a un seul sujet actif alors que dans le droit personnel on a deux
sujets : un sujet actif et un sujet passif. Le droit de réel confère un droit de suite
et un droit de préférence alors que le droit personnel n’accorde au créancier
qu’un droit de gage général.

Paragraphe 2 : La classification des obligations

Les obligations sont nombreuses. On peut les classer d’après leur source ou
d’après leur objet.

A)La classification selon l’objet

L’objet de l’obligation c’est la chose sur laquelle elle porte. Il y a à cet égard
trois distinctions à faire :
- Les obligations de donner, de faire et de ne pas faire ;
- Les obligations de moyen et les obligations de résultat ;
- Les obligations de somme d’argent, les obligations en nature et les dettes
de valeur.
L’obligation de donner consiste à transférer un droit réel à une personne, à
remettre la propriété d’un bien à quelqu’un.
L’obligation de faire consiste à exécuter une prestation autre qu’un transfert de
droit au créancier.
L’obligation de ne pas faire met à la charge du débiteur une abstention.
L’intérêt de faire la distinction entre ces différentes obligations réside dans le
fait que les deux premières obligations (obligation de faire et obligation de ne
pas faire ne sont pas susceptible d’une exécution forcée). Le débiteur ne peut
être contraint à exécuter ses obligations. Il répare le préjudice causé par sa
défaillance par des dommages et intérêts.
En ce qui concerne les obligations de moyen et les obligations de résultat la
distinction réside dans le fait que tantôt le débiteur est tenu de réaliser un
résultat déterminé et tantôt il est obligé juste de mettre en œuvre les moyens
pour atteindre ce résultat.
Ex : Le médecin a l’obligation de soigner mais pas de guérir le patient. On dit
qu’il doit apporter les soins d’un bon père de famille à l’exécution de son
obligation.
L’intérêt de la distinction réside dans la détermination de la faute. Le débiteur
d’une obligation de résultat est fautif dès que le résultat n’est pas atteint. À
l’inverse pour démontrer la faute chez le débiteur d’une obligation de moyen il
est nécessaire d’établir qu’il n’a pas fait tout ce qui est possible pour atteindre
le résultat déterminé.
Les sommes d’argent sont des biens fongibles. Et l’obligation de somme
d’argent est toujours une obligation de donner.
Les obligations de somme d’argent ne sont pas des obligations ordinaires. Elles
peuvent perdre leur valeur du fait de l’inflation or la créance ne porte pas sur
un pouvoir d’achat mais sur une somme d’argent. C’est la raison pour laquelle il
a été prévu des clauses d’indexation ou d’échelle mobile. Les obligations en
nature sont insensibles aux fluctuations monétaires. La valeur du bien objet de
l’obligation peut varier mais le débiteur sera tenu de fournir la prestation
promise.
B) La classification des obligations d’après leurs sources

Le COCC énumère trois sources :


- Le contrat
- Le déni
- Les autres sources (gestion d’affaires et enrichissement sans cause)

Section 3 : La règle des obligations


Paragraphe 1 : La charge et l’objet de la preuve

La question de la charge de la preuve est de savoir sur qui repose la charge de


la preuve. L’article 9 du COCC dispose à cet égard : « celui qui invoque un droit
doit prouver le fait juridique ou l’acte juridique qui est la source de ce droit.
C’est celui qui invoque l’existence d’un droit qui doit le prouver » (actori
incombit probatio) c’est donc au demandeur qu’incombe la charge de la preuve
mais si le défendeur invoque un acte ou un fait qui est de nature à le libérer il
doit en établir la réalité ou le bien fondé.
Exceptionnellement il peut arriver que le demander soit dans l’impossibilité de
prouver directement l’acte ou le fait juridique origine du litige. Dans ce cas
l’existence de présomption légales va entraîner le renversement de la charge
de la preuve. Le créancier n’est pas obligé de prouver directement ses
allégations.

Paragraphe 2 : l’objet de la preuve


Elle doit porter sur deux éléments
1er élément : l’existence de la règle de droit qui pose les conditions de
jouissance du droit invoqué
2e élément qui prouve le droit invoqué. Il peut s’agir d’un acte
juridique(contrat) ou d’un fait juridique (délit).
Pour le demandeur il lui faudra notamment établir que s’il demande
l’exécution d’une prestation déterminé c’est en raison de l’existence d’un
contrat qui a fait naître l’obligation inexécuté ; il se peut qu’il s’agisse d’une
créance qui est née à l’occasion d’un délit dont il a été la victime.
Peu importe la source de l’obligation il absolument indispensable de la prouver.
Toutefois dans les moyens de preuve il est tenu compte du fait que l’obligation
découle d’un contrat ou d’un délit

Paragraphe 3 : les moyens de preuve

Le COCC rappelle les différents moyens de preuve utilisés pour établir le fait
avancé :
-l’écrit
-le témoignage
-les présomptions du fait de l’homme
-l’aveu judiciaire
- le serment
Il y a donc 5 mode de preuve. Il ms n’ont pas la même force, ne sont pas
toujours interchangeable et dans certaines circonstances et pour certains actes
peuvent être inopérante

A) La preuve par écrit


Dans certaines situations l’écrit est exigé. Quand c’est le cas il doit revêtir
certaines formes
- Exigence de l’écrit :
en matière contractuelle la preuve écrite est le principe. Les partis ont la
possibilité au moment de la conclusion du contrat d’établir la preuve de leur
engagement. C’est le système de la préconstitution des preuves. Autrement
dit on impose aux partis au moment de la conclusion du contrat d’établir la
preuve écrite de leur obligation mais cette règle n’est pas générale. Elle est
écartée dans tous les contrats dont la valeur est inférieure à 20.000 F. Elle
est également écartée dans les contrats commerciaux.
Quand il s’agit de ces deux exception la preuve de l’obligation est libre.
En dehors de ces deux hypothèse (valeur <20.000 et contrat entre
commerçant) la preuve est également libre dans les hypothèse
suivantes :
- Impossibilité matérielle ou moral de preconstituer la preuve
- La perte matérielle par cause de force. Exemple : une inondation à
emporté les documents matériels
- Existence d’un commencement de preuve par écrit. Il s’agit d’un écrit
mais d’un écrit auquel il manque un ou plusieurs éléments exigé par la
loi. Dans ce cas le demandeur a la possibilité de recourir aux autres mode
de preuve
Les formes de l’écrit
Nous avons deux formes d’écrit qui peuvent former une preuve : L’acte
authentique et l’acte sous seing privé. Il faut certainement y ajouter une
troisième forme d’écrit : l’écrit électronique.
Le COCC n’a réglementé que l’acte authentique et l’acte sous seing privé.
1) L’acte authentique
Il est rédigé par un officier public compétent (notaire par exemple) signé par
celui-ci et les partis. Le notaire conserve l’original du contrat, il fait des copies
aux parties. On les appelle des expéditions. La première copie est appelée
grosse. Elle est remise au créancier qui veut procéder à l’exécution forcé.
En ce qui concerne la force obligatoire l’acte authentique fait foi jusqu’à
inscription pour l’ensemble des énonciation constaté par l’officier public ( la
signature des parties, leur identité. L’échange des consentement, etc.
2) L’acte sous seing privé
Il doit être entièrement rédigé par les partis et signé par celles-ci. Sa rédaction
est entièrement libre . Une fois signé par les partis il peut produire effet Mai
certains éléments dépendent de la nature du contrat.
Les contrats synallagmatique doivent être rédigé en autant d’exemplaire qu’il y
a de parties. L’acte sous seing prive fait foi de sa date et de son contenu jusqu’à
preuve contraire. Il acquiert date certaine dans certaines conditions :
- L’enregistrement de l’acte
- Le décès de l’un des signataires de l’acte
- La mention de l’acte sous seing privé dans un acte authentique
B) Les autres mode de preuve
Les témoignages et les présomptions du fait de l’homme

Les témoignage c’est la relation faite par une personne des actes ou faits
qu’elle a vue ou entendu se dérouler. Le témoignage doit être distingué de la
commune renommée c’est-à-dire du témoignage d’après les « on-dit »
Les présomptions du fait de l’homme sont des conséquences que le magistrat
tire d’un fait connu pour établir l’existence d’un fait inconnu.
2) l’aveu judiciaire et le serment

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