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Module : Droit bancaire

Examens : (Question / Réponse)

2- Quelle est la particularité des banques participatives par rapport aux autres établissements de crédits quant au financement de la clientèle ?

3- Définissez les banques participatives et les opérations qu’elles sont habilités à exercer ? ( Année universitaire 2015/2016)

- Selon L’article 54 de la loi 103-12 : Sont considérées comme banques participatives les personnes morales régies par les dispositions du présent titre,
habilitées à exercer à titre de profession habituelle les activités visées aux articles : 1er, 55 et 58 de la loi bancaire.

. Les banques participatives sont habilitées à recevoir du public des dépôts d’investissements c'est-à-dire des fonds recueillis par ces banques auprès de sa clientèle en vue de leur
placement dans des projets et suivants les modalités convenues entre les parties (Article 55 de la loi bancaire). L’article 58 de la loi bancaire précise également que les banques
participatives peuvent aussi procéder au financement de la clientèle à travers les produits suivants :

A- MOURABAHA : tout contrat par lequel une banque participative acquiert un bien moral ou immeuble en vue de la revendre à son client à son coût d’acquisition plus une
marge bénéficiaire convenue à l’avance.
B- IJARA : tout contrat selon lequel une banque participative met à titre locatif, un bien meuble ou immeuble déterminé et propriété d’une banque, à la disposition d’un client
par usage autorisé par la loi.
C- MOUCHARAKA : tout contrat ayant pour objet la participation par une banque participative à un projet en vue de réaliser un bénéfice ou un profit.
Les parties participent aux pertes à hauteur de leurs participations, et au profit selon un prorata prédéterminé.
D- MOUDARABA : tout contrat mettant en relation une ou plusieurs entrepreneurs
(MOUDARIBINE) qui fournissent leur travail en vue de réaliser un projet. La responsabilité de la gestion du projet incombe entièrement aux entrepreneurs. Les bénéfices
sont partagés selon une répartition convenue entre les parties et les pertes sont assumées exclusivement par (RAB EL MAL) sauf en cas de fraude commise par le
MOUDARIB.

4-Outre les opérations de banque définies à l’article 1 de la loi n°103-12, les établissements bancaires ont le monopole sur d’autres services.
Identifiez ces services et précisez avec quels autres établissements partageant-ils ce monopole ?

L’article 1 de la loi bancaire n° 103-12 se borne à énoncer quelle sont les opérations caractéristiques de l’activité des établissements de crédit et sur lesquelles,
ceux-ci sont vus reconnaitre, sous réserve d’exceptions, un monopole. Elles sont au nombre de trois :
La réception de fonds du public
Les opérations de crédit
La mise à dispositions de la clientèle ou la gestion des moyens de paiement

La loi bancaire donne aussi le monopole de l’exercice des services de paiement aux établissements de crédits et aux établissements de paiement. Le monopole
d’opérations de banque et des services de paiement est énoncé à l’article 18 de la loi 103-12 : « il est interdit à toute personne non agréée en qualité
d’établissement de crédit ou d’établissement de paiement d’effectuer à titre de profession habituelle, les opérations visées à l’article 1 et 16 ci dessus ».
A cet effet, n’entrent dans le monopole que les trois opérations qualifiées par la loi d’opérations de banque ainsi que les services de paiement. Les
établissements de crédits ne bénéficient d’aucune exclusivité pour les opérations accessoires mentionnées à l’article 7 de la loi bancaire. C’est un type
d’activités qu’ils sont de plein droit autorisés à accomplir, mais sans monopole. Tel est le cas des opérations de change, du conseil en gestion de patrimoine et
en gestion financière

1- Les opérations de crédit :

Aux termes de l’article 3, alinéa 1er de la loi 103-12 : « constitue une opération de crédit tout acte à titre onéreux par lequel une personne :

- met ou s’oblige à mettre des fonds à la disposition d’une autre personne à charge de celle-ci de les rembourser
- ou permet dans l’intérêt d’une autre personne un engagement par signature sous forme d’aval de cautionnement ou de toute autre garantie ».

Cette définition correspond à la définition classique du crédit dont elle comporte 2 éléments :

A- La rémunération : constitue la condition de l’engagement du banquier. Celle-ci est remplie lorsque l’opération de crédit est faite moyennant le versement d’un
intérêt ou d’une commission. Cet élément, inhérent à l’opération de crédit, montre bien que cette dernière ne se limite pas au prêt qui, dans la conception civil,
est essentiellement gratuit, la stipulation d’intérêt restant l’exception. Au contraire, l’opération de crédit suppose nécessairement une rémunération du
banquier.

B- La mise à disposition de fonds : repose sur trois facteurs, un facteur avantage, un facteur temps, et un facteur risque. En effet, celui qui demande la mise à
disposition de fonds souhaite obtenir un avantage. Cet avantage peut résider dans la paiement anticipé d’une créance. Il peur également consister dans
l’obtention d’un prêt ou d’une promesse de prêt ou encore dans une garantie accordée par le banquier afin de faciliter la réalisation d’une opération. Ce faisant
le client fait prendre un risque dans la mesure où un certain temps s’écoule entre la date de mise à disposition et celle de la restitution. Ainsi définies les
opérations de crédit présentent une grande diversité. En plus, de l’avance de fonds que la banque accorde à son client ou du contrat de cautionnement par
lequel la banque s’engage à désintéresser le créancier en cas de défaillance du débiteur, le législateur qualifie aussi d’autres opérations comme étant des
opérations de crédit tel que le crédit bail et d’une manière plus large toute opération de location assortie d’un achat, les opérations d’affacturage et les
opérations de vente à réméré d’effets et de valeur mobilières.
L’opération de crédit apparait comme une notion générique relativement à divers espèces de contrats. Ces derniers ont chacun une cause, un objet spécifique.
Ils permettent de réaliser néanmoins une même opération, une opération de crédit.

2- La mise à la disposition ou la gestion de tout moyen de paiement :

L’article 6 de la loi bancaire donne la définition suivante aux moyens de paiement : « sont considérés comme moyens de paiement tous les instruments qui,
quelque soit le support ou le procédé technique utilisé, permettent à toute personne de transférer des fonds »

De ce texte, il découle que les moyens de paiement sont des moyens de transfert de fonds, des instruments permettant de faire circuler la monnaie
scripturale. La formule du législateur est suffisamment souple pour couvrir toutes les techniques existantes ou à créer permettant d’assurer le transfert de fonds.
Ainsi le moyen de paiement peut être matérialisé dans un support( support papier ou magnétique) comme le chèque ou le virement ou être dématérialisé lorsqu’il
réside uniquement dans un procédé technique comme c’est le cas de certains instruments de télépaiement ou certains instruments de monnaie électronique.

La loi bancaire autorise les établissements de crédit à l’exercice des services de paiement prévus à l’article 16 de la loi bancaire dont ils ont d’ailleurs le monopole avec
les établissements de paiement selon l’article 18 de la loi 103-12.

Les services de paiement sont définis par l’article 16 de la loi bancaire, il s’agit :

 Des opérations de transfert de fonds


 Des dépôts et les retraits en espèces sur un compte de paiement
 De l’exécution d’opérations de paiement par tout moyen de communication à distance, à condition que l’opérateur agisse uniquement en qualité
d’intermédiaire entre le payeur et le fournisseur de biens et services.
 De l’exécution de prélèvements permanents ou unitaires, d’opérations de paiement par carte et l’exécution de virements, lorsque ceux-ci portent sur des fonds
placés sur un compte de paiement.

Les établissements de crédit peuvent également effectuer d’autres activités non constitutives d’opérations de banque. En d’autres termes, celles qui ne sont pas
soumises au monopole bancaire et que le législateur énumère à l’article 7 de la loi bancaire.

Il s’agit à titre d’exemple des services d’investissement, des opérateurs de change , du placement , de la souscription, l’achat , la gestion , la garde et
la vente de valeurs mobilières et de tout produit financier.

Ces opérations peuvent être accomplies par les établissements de crédit sans aucune limite sauf à respecter les règlementations les concernant.

L’article 9 de la loi bancaire, autorise aussi les établissements de crédit, sous certaines conditions, à prendre ou détenir des participations dans des entreprises
existantes ou en création. Ces participations doivent avoir une importance limitée dans la composition de leurs fonds et sont soumises au contrôle de Bank Al
Maghrib selon l’article 9 de la loi bancaire.

5-Quelles sont les obligations du banquier lors de l’ouverture d’un compte bancaire ?

L’article 151 de la loi bancaire précise que : « toute ouverture d’un compte à vue ou à terme ou d’un compte titres doit faire l’objet d’une convention écrite entre le
client et son établissement de crédit. Cette convention, dont copie est remise au client doit notamment préciser les conditions de fonctionnement et de clôture dudit
compte ».

Chaque personne physique ou morale est, évidemment libre du choix de l’établissement de crédit et à droit à un compte bancaire (compte dépôt ou comme chèque).
Ce droit est prévu à l’article 150 de la loi bancaire conférant comme conséquence à toute personne ne disposant pas d’un compte bancaire et qui s’est vu refusée son
ouverture par plusieurs établissements de crédit de demander à Bank Al Maghrib de désigner un établissement bancaire auprès duquel elle pourra se faire ouvrir ce
compte. Cet établissement est tenu de s’exécuter sous peine de sanctions.

Lors de l’ouverture de compte, l’établissement de crédit doit procéder à un certain nombre de contrôles et de vérifications. A cet effet, le banquier doit,
préalablement à l’ouverture du compte :

La vérification du domicile et l’identité du postulant, qui est tenu de présenter un document officiel portant sa photographie. Ainsi que la collection de toutes
les informations nécessaires sur la capacité, l’activité, et le patrimoine du client (le devoir de vigilance).
Un imprimé à remplir par le client, lui sera présenté par le banquier, ainsi qu’un carton de spécimen de signature comportant les indications afférentes à
l’identification du client et les modèles de signature qui doivent servir de base au contrôle du banquier. Et à la demande du client, et selon les services accordés, la
banque délivrera un chéquier, une carte bancaire etc. …

Le banquier est tenu d’informer le client « avant la signature de la convention écrite d’ouverture de compte » sur la gamme des services offerts dans les
domaines qui l’intéressent comme les crédits, les assurances… les conditions pratiquées par la banque quant aux commissions, taux d’intérêt … et enfin les modalités
de fonctionnement du compte et les précautions d’usage dans l’utilisation des instruments de paiement.

6-Quelles sont les attributions de Bank Al Maghreb en ce qui concerne le contrôle de la profession et de l’activité bancaire ?

Le contrôle de l’Etat sur les établissements de crédit et organismes assimilés répond au souci des pouvoirs de conserver la maitrise de la création et de la circulation
de la monnaie, et au souci d’assurer la sécurité des déposants et autres créanciers des banques, et la réputation de la place financière.

La loi bancaire de 2006 a renforcée de manière substantielle les attributions de la Banque centrale tant en ce qui concerne les domaines de la réglementation et des
agréments qu’en matière de contrôle, de sanction et de traitement des difficultés des établissements de crédit.

La compétence de Bank Al Maghrib :

 Les décisions d’octroi et de retrait d’agrément


 Le pouvoir d’édicter les règles comptables et jurisprudentielles
 Le traitement des difficultés des établissements de crédit

1- La banque centrale a un pouvoir de sanction car elle peut, si l’estime nécessaire, interdire ou limiter la distribution de dividendes (‫ )أرباح‬par un établissement de
crédit et s’opposer à la nomination d’une personne donnée au sein de ses instances d’administration ou de gestion. Elle est, par ailleurs, habilité à imposer le respect
des règles prudentielles prévues par les dispositions de la loi bancaire.

Le gouverneur de Bank Al Maghrib préside aussi le comité des établissements de crédit (CEC), dont l’avis est requis sur toutes questions, à caractère général ou
individuel, ayant trait à l’activité des établissements de crédit.

Bank Al Maghrib assure également la gestion du fond collectif de garantie des dépôts destinés selon l’article 128 de la loi bancaire à indemniser les déposants des
établissements de crédit en cas d’indisponibilité de leurs dépôts ou de tous autres fons remboursables et à craindre à terne une indisponibilité des dépôts ou de tous
autres fonds remboursables, à condition qu’il présente des mesures de redressement jugées acceptables par Bank Al Maghrib.

Il convient d’ajouter que Bank Al Mabghrib réalise des études importantes ayant trait à la politique monétaire, aux problèmes de refinancement et de taux, à l’activité
bancaire. Son rapport annuel constitue une référence de premier plan sur toutes les données économiques, monétaires, et financières du Maroc.

Ainsi qu’il a été dit, le contrôle de la profession bancaire a pour objets principaux la sécurité des créanciers et déposant, la supervision de la gestion financière et le
respect de la politique monétaire. Les banques, en accordant les crédits étant émettrice de monnaie, d’où l’importance du contrôle du crédit, composante
indispensable de la politique monétaire interne et externe.

2-Afin d’assurer la sécurité du système bancaire et financier national et assurer une meilleure protection des déposants, les établissements de crédits sont soumis,
dans l’exercice de leurs activités aux décisions et mesures édictées, en la matière, par les autorités monétaires notamment celles afférentes aux :

a-Les mesures prudentielles : Selon l’article 76 de la loi bancaire, les établissements de crédits sont tenus, dans des conditions définies par circulaire du wali de
Bank Al Maghrib de respecter des normes destinées à garantir leur liquidité et leur solvabilité à l’égard des déposants. Ils doivent en particulier respecter des ratios
de couverture et de division des risques.

Les normes prudentielles reposant sur la notion de fonds propres, qui désigne des ressources stables à la disposition des établissements de crédits. Ces fonds ne se
limites, ni au capital social, ni aux capitaux propres et incluent certains fonds d’emprunt, ils permettent d’assurer la continuité de l’activité des établissements de
crédit et de protéger l’épargne. Ces fonds pouvant servir à absorber les pertes qui ne sont pas couverts par un volume suffisant de profit.

C’est pourquoi la réglementation impose aux établissements de crédit le respect d’une exigence globale de fonds propres destinée à couvrir les activités bancaires
classiques et les référence dans la surveillance prudentielle exercée par les autorités de contrôle. Ils servent en particulier au calcul des ratios prévus par la
réglementation prudentielle.

Ainsi, les établissements de crédit sont tenus de respecter :

 Les règles de solvabilité qui sont destinées à éviter que les établissements de crédit soient dans l’impossibilité de couvrir leurs engagements. Elles ont un
objet de limiter le montant des engagements pris auprès de la clientèle par ces derniers en imposant un rapport entre le montant de leurs fonds propres et le
montant de l’ensemble des risques de crédit que ces derniers encourent du fait de leurs opérations. Ce rapport est désigné sous le terme de ratio de
solvabilité.

 Les règles relatives au contrôle des grands risques qui ont pour objet de limiter le montant des engagements des établissements de crédit au regard d’un
même client ou de plusieurs clients bénéficiant de concours importants en leur imposant deux rapports :
Un rapport maximum entre l’ensemble des risques qu’ils encourent du fait de leurs opérations avec un même bénéficiaire et le montant de leurs fonds
propres.
Un rapport maximum entre la somme des grands risques et le montant des dits fonds propres.
Les établissements de crédit sont également tenus, dans les conditions fixées par circulaire du wali de Bank Al Maghrib, après avis du comité des établissements de
crédit, de se doter d’un système de contrôle interne approprié visant à identifier, mesurer, et surveiller l’ensemble des risques qu’ils encourent et de mettre en place des
dispositifs qui leur permettent de mesurer de la rentabilité de leurs opérations ( article 77).

b-Les règles comptables et les mesures de contrôle et d’information : Dans le but de faciliter le contrôle effectué par l’institut d’émission et de surveiller la
réalisation des objectifs de politique monétaire décidés par les autorités de tutelle, les établissements de crédit sont tenus de fournir à Bank Al Maghrib un certain
nombre de documents comptables, d’états de renseignements afférents à leurs activités, dans les délais déterminés et selon des formules établies par elle.

Selon la loi bancaire, les établissements de crédit doivent établir, à la clôture de chaque exercice social, les états de synthèse relatifs à cet exercice et les transmettre à
Bank Al Maghrib (article 73) . Ces états de synthèse doivent être publiés dans les conditions fixées par circulaire du wali de Bank Al Maghrib.

A cet effet, Bank Al Maghrib s’assure que lesdites publication sont régulièrement effectuées. Elle peut ordonner aux établissements de crédit de procéder à des
publications rectificatives dans le cas où des inexactitudes ou des omissions auraient été relevées dans les documents publiés. Elle peut aussi, à son initiative, publier
les états de synthèse de ces établissements, après avis de la commission de discipline des établissements de crédit.

Les établissements de crédit sont astreints aussi à la tenue des situations comptables et d’états annexes ainsi que de tout autre document permettant à Bank AL
Maghrib d’effectuer le contrôle qui lui est dévolu par la loi.

La loi bancaire a aussi édictée des mesures concernant le contrôle des comptes des établissements de crédit par le commissariat aux comptes (articles 99 à 107).

Outre la certification des comptes, la mission du commissaire aux comptes porte sur la vérification du respect des dispositions comptables et prudentielles,
l’évaluation de l’adéquate du système de contrôle interne ainsi que sur la vérification de la sincérité des informations destinées aux public et leur concordance avec
les comptes.

Les commissaires aux comptes doivent, par ailleurs, porter à la connaissance de Bank Al Maghrib tous faits ou décisions dont ils ont connaissance au cours de
l’exercice de leur mission et qui sont de nature à affecter la situation financière de l’établissement contrôlé et/ou à mettre en garde la continuité de son exploitation.
Ils sont, en outre, tenus de lui fournir tous les éclaircissements et explications requis à propos des conclusions et opinions exprimées dans leurs rapports. De son côté,
Bank Al Maghrib peut mettre à la disposition des commissaires aux comptes les informations estimées nécessaires à l’accomplissement de leur mission, y compris les
rapports de contrôle sur place.

7- définissez l’obligation de vigilance du banquier et précisez en quoi consiste cette obligation lors de l’ouverture d’un compte bancaire ?

En plus des obligations contractuelles et extracontractuelles auxquelles est soumis le banquier dans le cadre du droit commun des contrats, celui-ci à des devoirs plus
spécifique compte tenu des exigences de la profession qu’il exerce. Il s’agit notamment du secret professionnel, le devoir d’information, et l’obligation de vigilance.

L’obligation de vigilance est une obligation consiste à contrôler et vérifier l’identité, l’adresse du client, la signature avant paiement, et la détection des anomalies et
irrégularités apparentes et manifestes dans l’exercice de ses fonctions. Ce devoir de vigilance est prévu par l’article premier de la circulaire de Bank Al Maghrib n° 36
du 24 décembre 2003 : « Les établissements de crédit sont tenus de mettre en place les procédures nécessaires qui leur permettent : ƒ

 D’identifier leur clientèle et d’en avoir une connaissance approfondie ; ƒ


 D’assurer le suivi et la surveillance des opérations de la clientèle notamment celles présentant un degré de risque important ; ƒ
 De conserver et de mettre à jour la documentation afférente à la clientèle et aux opérations qu’elle effectue.

Ils doivent, en outre, sensibiliser leur personnel et le former aux techniques de détection et de prévention des opérations à caractère inhabituel ou suspect ».

7- Aux termes de l’article 2 de la loi bancaire : « sont considérés comme fonds reçus de public, les fonds qu’une personne recueille de tiers sous
forme de dépôt ou autrement avec le droit d’en disposer pour son propre compte, à charge pour elle de les restituer ». Quelle est la signification des
expressions soulignées ?

 De ce texte ressortent les trois éléments caractéristiques de cette opération de banque, à savoir :

A- La réception de fonds à charge de restitution : Il s’agit de toute remise de fonds à charge de restitution, assortie de la liberté pour la réception dont
disposer. Peu importe la nature juridique du contrat : dépôt, prêt, mandat, souscription d’un titre négociable (bon de caisse).

Recevant des fonds publics, les établissements de crédit ont l’obligation de les restituer que ce soit directement, par voie de retrait, ou indirectement par chèque ou
pas virement.

B- Fonds reçus du public : La qualification d’opération de banque n’est pas attachée à toute réception de fonds mais seulement à une remise de fonds
provenant du public c'est-à-dire les fonds recueillis d’une personnalité juridique distincte de celle de la personne qui reçoit des fonds.

Par ailleurs, l’article 2 de la loi bancaire détermine, le cas où les fonds ne sont pas considérés comme provenant du public. L’opération échappe alors à la qualification
bancaire. A titre d’exemple, les fonds que reçoit une société de certains associés et de ses dirigeants ne sont pas qualifiés de fonds reçus du public.
Cette qualification, qui concerne en particulier les comptes courants d’associés, se fonde sur les liens étroits que ces personnes entretiennent entre elles. Autrement
dit, La loi considère que les associés et les dirigeants ne font pas partie du public et par conséquent la société peut recevoir de tels fonds même qu’elle n’est pas un
établissement de crédit. A cette exception s’en ajoutent aussi certains fonds qu’une entreprise reçoit de ses salariés, en raison notamment de leurs intérêt à participer à
son financement. Ceci étant dit, sont assimilées aux réception de fonds du public, selon l’article 2 de la loi bancaire, les fonds déposés en compte de vue, les fonds
déposés avec terme ou devant être restitués avec préavis, les fonds versés par un déposant avec stipulation d’une affectation spéciale, les fonds dont la réception
donne lieu à la délivrance par le dépositaire d’un bon de caisse de tout billet portent intérêt ou non.

C- Droit de disposer des fonds pour son propre compte : La loi bancaire ne précise pas les emplois que les établissements de crédits peuvent faire avec les
fonds reçus. Celle-ci se borne à préciser que ceux-ci doivent être utilisés pour leur propre compte. Les établissements de crédit sont donc libres de disposer
des fonds reçus du public comme s’ils l’entendent. La liberté de disposer des fonds reçus en dépôt est caractéristique de l’activité bancaire. Les banques
financent au moyen de dépôts de la clientèle d’une part importante des crédits qu’elles distribuent.

Question : Les différents comptes bancaires ?

On peut distinguer plusieurs catégories de comptes selon les titulaires au compte ou par rapport à la nature du compte.

1- Par rapport au titulaire du compte : on peut distinguer les comptes individuels et les comptes collectifs.

Les comptes individuels : sont les comptes qui n’ont qu’un seul titulaire habilité à effectuer des opérations. Toutefois le client pourra souhaiter confier à une
ou plusieurs personnes de son entourage les pouvoirs de faire fonctionner son compte à sa place. Il devra alors en tant que mandat donner procuration à son mandataire
( article 493 du code de commerce ).

Les comptes collectifs : sont ouverts par deux ou plusieurs personnes qui, par souhaite ou par nécessité, désirent être Co-titulaires d’un compte ( article 490
du code de commerce ).
Les ménages ouvrent très fréquemment un compte joint. Ce faisant, ils instaurent entre eux une double solidarité :

Une solidarité passive : Dans ce cas chacun d’eux est responsable des actes accomplis par l’autre et bien sur par lui-même.

Une solidarité active : Dans ce cas la confiance existant entre les Co-titulaires permet à chacun d’eux de faire fonctionner seul le compte (exemple : une signature
suffira sur le chèque ou l’ordre de virement).

Il y’as un autre types de compte collectifs appelé compte collectif sans solidarité ou indivis qui concerne souvent des opérations de succession et impose aux héritiers
d’ouvrir et faire fonctionner le compte collectivement.

2- Par rapport à la nature du compte : En fonction de la nature et de la technique utilisées, on distingue généralement entre deux types de comptes :

Les comptes à vue : C’est le compte courant ouvert aux personnes physiques et morales pour leurs opérations professionnelles et le compte de dépôt ou
compte de chèque réservé aux particuliers pour leurs opérations et besoins personnels et qui leur permet d’effectuer les opérations ordinaires comme des versements,
des retraits, etc. ce compte est réglementé par les articles 493 à 505 du code de commerce.
Les comptes à terme : l’ouverture de ces comptes s’accompagne par des dépôts à terme qui doivent être bloqués jusqu’à l’échéance fixée au moment de cette
ouverture ( qui doit être supérieur à 3 mois selon la circulaire de Bank Al Maghrib de 1994) ; Aucun retrait anticipé de ces dépôts à terme n’est alors possible, sauf en
cas de besoin de fonds motivé pour des circonstances exceptionnelles ( articles 506 à 508 du code de commerce).

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