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1. Le serment des amphictyons était prêté par des délégués aux Assem-
blées, nommés hiérimnémons ou pylagores, V. le serment.des amphictyons
de Delphes dans Eschine, De {als. leg., §§ 118, 186.
220 S. SÉFËRIADÈS. — DROIT DE LA PAIX
1. Hérodote (Lib. IV, § 23) nous parle même d'un peuple qui, vivant sans
armes de guerre, était considéré comme sacré. Ce peuple portant le nom
d'Argippaeï arbitrait les différends surgissant entre ses voisins. « ... xaï
TOOTO jiév TotatTCEptoixÉououvofrrot ENT\V oí Taç Siaçopàç 8iatp¿ovr£;... o&vo^a 8s trftffi;
'OpYts|i7taïoi ». Cependant, rien de moins certain que l'existence d'un tel peuple.
2. V. Plutarque, Solon, X : « Où [ir¡v óXXà xaì TÜV MEYOcpÉwv É7I¡(JIEVÓVI(I)V, noXXà
xaxà xaì íptivTe; êv TÙ TtoX^jiai xa\ tiaaxpvzii;, ínoi^uavTo AaxeSaiiiovtout SiaXXaxToi
xai 8ixa<rràç. »
3. V. Hérodote, III, 9.
4. V., par exemple, Thucydide, § 41, à propos d'un différend entre les
Argiens et les Spartiates, à la suite duquel les Argiens demandaient :
Six»]; ÈitiTpoitiQV o-yi'o-t YevéVõai r] èç JTOXIV Tivà ri Î8I<OTÏ)VTCEplTTJC xuvoupíaç -y*|Ç> ^5 «»
ittpe SiaçÉpovrai ¡leöopiac ov"or¡<;. Cpr. sur ce point : V. A. Raeder, L'arbitrage
international chez les Hellènes; Publications de l'Institut Nobel, V. I, 1912;
IV. — 1930. 18
226 S. SËFËRIADÈS. — DROIT DE LA PAIX
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232 •' S. SEFÊRIADÈS. — DROIT DE LA PAIX
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1. V. Michelet, Histoire de France, liv. II, chap. Ill; aussi Nys, Les Origi-
nes du droit international, p. 14 et suiv.
336 S. SËFERIADËS. — DÃO/T DE LA PAIX
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I . V . Pufendorf, Le droit de la nature et des gens, liv. II, chap. Ill, § XXIII.
Traduction Barbeyrac, et les notes I et II de cet auteur.
2. Avec son livre intitulé : Juris et Judiei fetialis, sive juris inter gentes
et questionum de etorum explicatio.
3. Codex juris gentium diplomaticus.
4. De domino maris (1702); De foro legatorum (1721); Questiones juris publici
(1737). . . . .
8. Droit public de l'Europe fondé sur les traités (1747).
6. Science du gouvernement (1764).
7. Principes du droit des gens actuel en temps de paix (1750), Principes du
droit des gens actuel en temps de guerre (1782).
8.. Paul Valéry, Remarques extérieures.
EVOLUTION HISTORIQUE 251
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titué pour garantir les effets de la victoire non pas dans une
paix juste, mais dans une paix basée sur la suprématie des
alliés; sorte de Sainte-Alliance prolongeant les coalitions.
Réflexions qui, au surplus, n'étaient point sans fondement.
En effet, dans l'annexe du Pacte n'étaient portés comme mem-
bres de la Société des Nations, parmi les signataires des trai-
tés de paix, que les seuls Etats vainqueurs; on avouait ainsi,
presque crûment, que la Société des Nations, telle qu'elle
venait d'être créée, ne devait être, somme toute, à son début,
que l'héritière de la Conférence de la Paix, composée unique-
ment des vainqueurs. Bien entendu, cette seconde conférence
— la Société des Nations —, succédant à la première, devait
être permanente, puis « élargie, avec de nouvelles possibili-
tés d'évolution, de même que la Conférence de la Paix n'était
elle-même qu'un élargissement de l'Entente » l .
Cette première observation générale formulée, il n'en est
pas moins évident que les Etats membres de la Société des
Nations qui n'étaient pas en même temps signataires des
derniers traités de paix ne devaient nullement être consi-
dérés comme liés par lé contenu de ces actes 2.
Une seconde critique d'ordre général, mais plutôt termi-
nologique, fut également adressée à notre texte. Il parle,
a-t-on pu dire, en effet, d'une Société des Nations, tandis
qu'évidemment c'est d'une Société d'Etats qu'on veut nous
entretenir. Critique bien légère, si c'en est une; en effet, et
tout d'abord, le mot nation est bien souvent pris dans le sens
du mot Etat. Et puis, il ne serait peut-être pas inutile d'ob-
server que, d'un côté, les Etats de nos jours ont en principe
la nationalité pour base fondamentale de leur existence, et
que de l'autre la protection des nationalités se trouvant à
l'intérieur des frontières des différents Etats, fut un des sou-
cis les plus essentiels des derniers traités de Paix, de sorte
qu'on ne pouvait considérer cet élément comme en dehors
de la société qui venait de se former 3 .
1. V. Hans Wehberg, -ia paix par le droit, 1922, p. 69. Egalement, ibid,
p. 68; P. Pictet : « Il n'en est pas moins vrai que l'Assemblée est plus une
représentation des Etats, voire des Gouvernements, que des nations ou des
peuples », et dans le même sens, Maxime Leroy, ibid., p. 172 et suiv.
a82 S. SEFERIADES. — DROIT DE LA PAIX
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En étudiant le Pacte de la Société des Nations, première
charte constitutionnelle d'une association interétatique, on
doit constater, d'après nous, que certaines règles y édictées
sont bien loin de répondre à l'évolution des principes du
droit international.
Il en est ainsi plus spécialement de la règle de l'una-
nimité posée par l'article 5, que nous nous contenterons
d'examiner.
D!après ce texte, et sauf dispositions contraires, les déci-
sions de l'Assemblée ou du Conseil sont prises à l'unanimité.
Cette règle a évidemment pour point de départ l'existence
du dogme de la souveraineté des Etats, et pour but la sau-
vegarde de cette même souveraineté.
Or, avec cette règle on arrive précisément le plus souvent
à un résultat absolument contraire au but proposé; car on
parvient à porter une atteinte aussi grave que possible à la
souveraineté de la volonté même collective de la majorité
des Etats, c'est-à-dire à la plus plausible des souverainetés
qu'on puisse imaginer.
En effet, avec la règle de l'unanimité ce n'est plus la-mino-
rité qui se soumet à la volonté de la majorité, mais tout
simplement la majorité; qu'on asservit aux voix de la mino-
rité.
Un exemple fera mieux comprendre l'exactitude de ce rai^
sonnement.
D'après l'alinéa 2 de l'article 4 du Pacte, combiné avec
l'article 5, le Conseil, par une décision qui doit être prise
à l'unanimité, peut, avec l'approbation de la majorité de
l'Assemblée, désigner d'autres membres de la Société dont
la représentation au Conseil sera désormais permanente.
Mais, supposons, et le cas s'est déjà présenté, qu?une: mino-
rité, quelle qu'elle soit, de membres du Conseil s'oppose à une
telle désignation. Cette opposition, conformément à notre
texte, doit certainement prévaloir. Or, cette prédominance
n'est point une prédominance de l'unanimité, pour qu'on
puisse dire qu'on se conforme aux fins poursuivies par le
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