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Laboratoire de recherche de droit des affaires et de l’entreprise :

Mémoire pour l’obtention du diplôme Master droit des affaires et de l’entreprise

Le déséquilibre significatif aux contrats d’assurance

Réalisé par :

EL AZADI Imane

Encadré par le professeur et docteur en droit des affaires et fiscalité :

Mr. NAKHLI MOHAMMED

Membres du jury :

 Président :

 Suffragant :

 Suffragant :

L’année universitaire :
2020/2021
« Les hommes oublient plus facilement la mort de leur père que la perte de leur
patrimoine »

Nicolas MACHIAVEL, 1469-1529, le prince 1513.

2
Dédicace

Je dédie ce travail
À l’âme de ma grande mère qui avait rêvé de ce jour (Que
dieu ait son âme en sa sainte miséricorde)
À ma chère mère la femme la plus combattante
À toute ma famille
Et à toute personne qui m’aide quand je perds la voie

3
Remerciement

A mon enseignant et mon encadreur Mr. Mohamed NAKHLI :

J’ai l’honneur d’être parmi vos étudiants en Master et bénéficier de votre riche
enseignement, et de tout le programme qu’on avait tout au long de ce cursus. Je
suis vraiment reconnaissante à vous pour toutes les clartés que vous nous avez
prodigué.

Je tiens à vous remercier vivement d’avoir accepté d’encadrer ce travail, et de


m’accueillir, ainsi pour tous les judicieux conseils et les encouragements qui m’ont
aidé précieusement dans la progression de ce travail.

Aux membres du jury :

Je tiens à vous remercier chaleureusement d’avoir accepté de juger ce travail.

Au staff de l’université CADDY AYYAD :

J’adresse mes sincères sentiments de gratitude et de reconnaissance au corps


professoral du master droit des affaires et de l’entreprise, pour leur enseignement
de qualité et qui est adapté au terrain de la pratique du droit.

Egalement, je voudrais exprimer ma reconnaissance au staff des personnels de la


FSJES - université CADDY AYYAD pour leur aide et les efforts qu’ils fournissent afin
que nous études passent dans les meilleurs conditions, vous étiez source de
générosité et d’humanité.

Enfin, un grand merci à toute personne qui a participé de près ou de loi à


l’élaboration de ce travail.

4
Liste des abréviations et acronymes

- ACAPS : Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance


sociale
- APC : Association de protection du consommateur
- CA : Code des assurances
- CC : Code du commerce
- CDR : Code des droits réels
- CGEM : Confédération générale des entreprises du Maroc
- CMA : Charte de médiation en assurance
- CP : Code pénal
- CPC : Code de procédure civile
- CPP : Code de procédure pénale
- DAPS : Direction des assurances et de la prévoyance sociale
- DOC : Dahir des obligations et contrats
- FMDC : Fédération marocaine des droits du consommateur
- FMSAR : Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de
réassurance
- FNAC : Fédération nationale des associations du Maroc
- IFR : Institut fédératif de recherche
- LGDJ : Librairie générale de droit er de jurisprudence
- MFP : Ministre des finances et de la privatisation
- PSAP : Provisions pour sinistre à payer en assurance non-vie
- RC : Responsabilité civile

5
 Introduction :

L’assurance est une exigence de la vie moderne qu’on vit aujourd’hui parce qu’elle
dissipe l’anxiété et la peur de l’avenir 1, l’assuré prend sa guise dans sa vie puisqu’il prend la
certitude d’être assuré contre tout risque ou tout préjudice. Il s’agit d’un moyen de relance
de l’économie nationale et ainsi de la situation sociale de la population parce que ce
secteur connu des mutations bien profondes à plusieurs niveaux stratégiques,
technologiques et juridiques qui tendent à créer des dynamiques 2, à titre d’exemple les
banques et les sociétés de crédits qui acceptent les demandes de leurs clients de crédit à la
base d’un titre d’assurance 3. Cette technique d’assurance qui repose sur la mutualité est le
meilleur moyen de protection contre les risques probables à condition que leur réalisation
ne répond pas à la volonté des parties au contrat surtout celle de l’assuré mais qui peuvent
toucher la situation patrimoniale de ce dernier ; la vie personnelle du bénéficiaire telle que
l’assurance maladie, l’assurance automobile… soit les assurances contractées dans un
cadre professionnel notamment le cas des assurances engagées par les entreprises pour le
besoin de leur commerce4.

Le contrat d’assurance est le lien contractuel entre les entreprises d’assurance et les
souscripteurs, suite au ressort de l’alinéa 36 de l’article premier de la loi 17-995 pourtant
code des assurances le contrat d’assurance est définit comme étant la convention entre un
assureur et un souscripteur, le premier s’engage à couvrir le risque aléatoire prévu par le
contrat moyennant une prime à la charge du souscripteur 6. Alors le contrat d’assurance se
base essentiellement sur le risque, sans risque la technique de mutualité n’aura guère lieu
et l’inverse est toujours correcte 7, ce qui nous guide à dire que la notion du risque a touché

1
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance à la lumière du code des assurances, article publié sur la revue
Maroc Law de Septembre 2019 (En arabe), sur le site officiel www.maroclaw.com consulté le 01/11/2020.
2
https://www.mawarid.ma. Consulté le 01/11/2020 à 11:30.
3
H.BELOUCH, Explication du code des assurances- Tome 1 : Le contrat d’assurance, 1ère édition 2016, DAR
ALAIRFAN- AGADIR, P 4. (En arabe)
4
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance : Etude analytique à la lumière du code des assurances, 2ème édition
de 2020, Imprimerie papeterie El WATANYA-Marrakech, P 5. (En arabe).
5
Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n°17-99 portant code des
assurances, publié au bulletin officiel n°5054 du jeudi 7 Novembre 2002, a été modifié et complété par les lois n°39-
05 du 14 février 2006, la loi n°64-12 du 6 mars 2014, et les lois n°59-13 et 110-14 du 25 août 2016.
6
Cette définition est fortement inspirée de celle donnée par KEETON et WIDISS dans leur ouvrage Insurance
Law : « définissent le contrat d’assurances comme un accord entre une partie l’assureur qui s’oblige à faire quelque
chose pour quelqu’un l’assuré dès qu’a lieu à un événement précis qui au moment du contrat, n’est qu’une
éventualité ». Source : F.DOUBLALI EP ZAILAF, Etude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc et le
contenu d’assurance en France, Mémoire pour l’obtention du diplôme des études supérieures spécialisées en droit
des assurances, soutenue publiquement à l’université HASSAN II-HAY HASANI AIN CHOCK le 11 février 2006, P 9.
7
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance, 2ème édition 1997, Collection connaissance du droit DALLOZ, P 2.

6
son paroxysme dans ce cadre conventionnel social dans la mesure où il est considéré
comme « le fruit d’une connivence entre initiés qui désignent par là ce qu’ils ne savent pas
appeler autrement tout en sachant de quoi il s’agit »8. Ladite mutualité est une technique
de groupement et de compensation des risques en vue de réaliser l’efficacité au sein des
compagnies d’assurance, il s’agit d’une technique de nature universelle dans la mesure où
le contrat d’assurance est considéré comme une sorte de droit naturel et à la fois elle
présente un caractère institutionnel par conséquent à son caractère contractuel9.

D’ailleurs, le contrat d’assurance se caractérise par nombreuses caractéristiques qui


peuvent lui donner une définition exacte et démontrer sa nature sur le plan juridiques, au
niveau de la forme c’est un:

 Contrat consensuel : le contrat d’assurance est un contrat qui s’appuie


essentiellement sur l’échange du consentement des parties l’assureur présente son
offre et l’assuré accepte ce dernier, même dans les cas des assurances obligatoires le
caractère consensuel est toujours présent parce que l’obligation de l’assurance porte
sur le recours à l’engagement et le consentement reste une condition de la formation
du contrat10. Tant qu’on est en présence d’un contrat consensuel aucun formalisme
n’est exigé pour exprimer le consentement des parties attendu que l’article 11 du code
des assurances dispose que ledit contrat doit être pris la forme d’un écrit et toute
modification du contrat doit faire l’objet d’un avenant, et puisque cet article est le
premier dans le titre voué à la preuve du contrat en question on peut dire que l’écrit
n’est exigé qu’autant un moyen de preuve et non pas pour l’établissement du lien
contractuel entre les parties.
 Contrat d’adhésion : le contrat d’adhésion est un contrat où la négociation ne
trouve pas sa place dans la mesure où l’une des partie se charge de fixer toutes les
conditions générales de son exécution 11, c’est la cas notamment du contrat
d’assurance les clauses contractuelles font toujours l’objet d’un écrit préétablit par
l’assureur et l’assuré n’aura guère droit à négocier ces clauses, il ne peut que refuser
ou accepter le contrat tel qu’il est, ce qui lui donne l’apparence d’un contrat banale de
vente et exprime son antagoniste 12. Cette priorité donnée à l’assureur trouve sa source
dans sa puissance économique, ce qui résulte un déséquilibre contractuel au détriment
de l’assuré en raison de sa position faible.

8
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, IDEM, P 3.
9
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, IDEM, P 4.
10
A. CHARAF DIN, Dispositions d’assurance : étude en droit et en judiciaire comparatifs, 3ème édition 1991, P71, (En
arabe).
11
A.SAFI, Le précis en droit civil - Tome1 : les sources volontaires d’engagement le contrat et la volonté individuelle-
étude en droit des obligations et contrats et autres lois, édition 2016, imprimerie ALNAJAH ALJADIDA- CASABLANCA,
P 23. (En arabe)
12
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 6.

7
Au niveau du fond, il est un :

 Contrat aléatoire : en raison de la nature de l’événement pris en considération,


lors la conclusion du contrat l’assureur s’engage de mettre sa garantie en œuvre
contre un risque certain qui peut être réalisé ou non 13, mais la réalisation du risque est
conditionnée par son indépendance aux volontés des parties surtout l’assuré qui cause
volontairement le préjudice assuré ne sera en aucun cas bénéficiaire de la garantie
dont l’assureur est tenu. Mais le caractère aléatoire ne touche pas le côté technique
dudit contrat parce que les compagnies d’assurance se basent sur les statistiques
sociales et la technique de compensation entre les risques quant à la détermination
des primes14. A l’exception de l’assurance TAKAFUL15, le caractère aléatoire ne produit
aucun effet sur le contrat parce que la couverture du risque est faite par la collectivité
des participants à la hauteur de leurs contributions dans le compte, ce qui ne crée
aucun aléa au détriment de l’assureur tant qu’il reçoit sa contrepartie monétaire pour
sa gestion des comptes Takaful.
 Contrat synallagmatique : parce qu’il est un contrat de réciprocité des obligations
L’engagement de garantie pris en charge de l’assureur ayant pour contrepartie
l’engagement de paiement de la prime par le souscripteur 16, les obligations
réciproques prennent lieu dès la conclusion du contrat et le caractère aléatoire du
risque ne peut en cas de non réalisation de celui-ci fanatise sur le caractère de
réciprocité des obligations, parce ce que cette dernière est une condition de fond qui
fait partie de l’ensemble de conditions de formation du contrat en question et sa
réalisation est une condition de l’exécution de la prestation de l’assureur 17, alors grâce
au caractère synallagmatique l’assuré prend la sensation d’être assuré contre risque
futur.
 Contrat à titre onéreux : les deux parties reçoivent la contrepartie de leurs
prestations, l’assureur encaisse les primes payées par les souscripteurs en vue de
couvrir les préjudices dont ils peuvent être touchés tout au long la durée du contrat,
mais si le sinistre n’aura pas lieu jusqu’à la date de l’échéance du contrat ne veut pas
dire que le souscripteur n’a pas reçu la contrepartie de sa prime parce ce l’aléa est
toujours présent dans le contrat d’assurance, ce qui est entraine l’enrichissement des

13
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 102. (En arabe)
14
IBID.
15
Assurance Takaful est une assurance participative qui répond aux règles de la charia’â, l’assureur ou le réassureur
crée un fond d’assurance Takaful doté de la personnalité juridique indépendante par rapport à celle de l’entreprise
d’assurance et ainsi il jouit d’une autonomie financière. Ce mode d’assurance est crée dans le but de répondre aux
gens qui refuse l’usure, parce que les fonds d’assurance Takaful sont constitués par les contributions des
participants et les revenus de ce compte sont investis selon les valeurs conformes à la charia’â. Les excédants sont
répartis entre les participants, mais en cas de déficit du compte et insuffisance de l’actif les avances sont récupérées
sur les excédents futurs sans aucun intérêts.
16
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 5.
17
A. CHARAF DIN, Dispositions d’assurance…, OP-Cit, P 75. (En arabe)

8
capitaux de ces entreprises dans la mesure où le contrat d’assurance est qualifié
comme un contrat de création de la richesse au profit des compagnies d’assurances
mais les assurés bénéficient toujours de cette richesse ; l’Etat contrôle la réutilisation
de ces revenus et fait même leur gestion, une partie de ces revenus est investie dans
l’économie nationale ou fait intégrer aux investissements publics d’Etat à titre de
crédit à ce dernier18.

Pour ce qui est de l’exécution du contrat d’assurance, il est un :

 Contrat successif (contrat à exécution successive): Le risque et la chose dont va


porter le risque sont deux éléments déterminants du contrat d’assurance, c’est
également le cas du temps ou de la durée dont le contrat va produire ses effets à
l’égard des parties et des tiers dans certains cas 19, c’est pour cela le contrat en
question fait partie des contrats successifs parce que l’assureur s’engage à couvrir le
risque tout au long la durée fixée par le contrat et l’assuré s’engage de payer la prime
équivaut à la durée fixée et ainsi de garder les valeurs des choses déclarées en leur
nature sans augmenter le risque volontairement.
 Contrat de bonne foi : La bonne foi importe bien lors de la conclusion et
l’exécution du contrat d’assurance, l’assuré doit faire ses déclarations lors de la
conclusion du contrat d’une façon exacte et précise de plus il est tenu de garder les
choses à leur nature comme c’est déclaré sans les perturber ou les détériorer tout au
long du contrat, alors que l’assureur est tenu d’exécuter le contrat en cas de sinistre
par le remboursement conformément aux stipulations du contrat, et toute mauvaise
foi de la part des parties peut entrainer la nullité du contrat 20.

Dans les contrats d’adhésion, la différence de puissance économique rend illusoire la


négociation entre les parties contractantes : la partie faible est contrainte d’accepter les
conditions imposées et qui ne sont pas juste à son égard malgré qu’elle a consenti son
engagement, alors cette partie ne fait qu’adhérer le contrat. D’après ce qui précède, le
contrat d’assurance est un contrat déséquilibré en raison du déséquilibre des puissances
économiques des parties contractantes, les compagnies jouissent d’une puissance
économique très forte en raison de leurs capitaux et leurs rôles dans le développement de
l’économie nationale et la création des emplois par moyen des investissements dont elles
s’engagent, alors l’assuré représente la partie faible au contrat d’assurance parce qu’il
n’arrive pas à négocier son contrat et choisir les modalités de l’exécution de son contrat
convenablement avec l’assureur par force d’adhésion du contrat et il vient qu’adhérer le
contrat sans aucun droit de modification ou rectification des clauses contractuelles, ce qui

18
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 26.
19
A. CHARAF DIN, Dispositions d’assurance…, OP-Cit, P 80.
20
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, IDEM, P 103.

9
nous amène à dire que le contrat d’assurance est un contrat qui crée un déséquilibre
significatif au détriment de l’assuré en raison de l’abus de la puissance économique qui
confère à l’assureur un avantage excessif.

La définition du déséquilibre significatif est déterminée par opposition à l’équilibre


contractuel, on entend alors par le déséquilibre significatif l’absence d’équilibre entre les
obligations et droits des parties contractantes21. C’est une notion qui s’inscrit dans deux
types de relations contractuelles bien distinctes, à savoir :
 Les contrats conclus entre professionnels et non-professionnels : Dits également
les contrats entre professionnels et les consommateurs dont l’article 15 de la loi n° 31-
0822 est le texte fondateur « Dans les contrats conclus entre fournisseur et
consommateur, est considérée comme abusive toute clause qui a pour objet ou pour
effet de créer au détriment du consommateur, un déséquilibre significatif entre les
droits et les obligations des parties au contrat », voire le consommateur est toute
personne physique ou morale qui recoure à la consommation des produits, des biens
ou services pour la satisfaction de ces besoins non professionnels 23. C’est le cas
notamment des assurances de personnes qui ont pour but de couvrir les risques
relatifs aux individus24 : assurance maladie et maternité, assurance de décès,
assurance de vie, assurance contre les accidents corporels...etc. Dans ce cadre des
relations de consommation, il y a une inégalité structurelle qui est fondée
essentiellement sur l’abus de la puissance économique du professionnel parce qu’il
détient d’une surface économique et financière plus étendue que celle du
consommateur ce qui lui permettre de défendre ses intérêts pécuniaires25. En somme,
le déséquilibre significatif est considéré comme une règle consumériste parce qu’il est
substitué à une dualité d’élément la clause abusive ou non négociée et l’abus de la
puissance économique.
 Les contrats conclus entre les professionnels : Les commerçants concluent certains
contrats de nature commerciale pour le besoin de leur commerce, mais même si dans
ce type de relations le déséquilibre est toujours présent car le rang de la partie forte
est au profit du vendeur alors que l’acheteur prend le rang de la partie faible,

21
M.NICOLAE & O.PLOTNIC, La nature juridique du contrat d’adhésion au risque d’un déséquilibre contractuel,
Revue d’Examen de la législation nationale (Revista Națională de Drept), N°7-9, 2020, CZU347.44, P 51.
22
La loi n°31-08 édictant les mesures de protection du consommateur, publiée au bulletin officiel n° 5932 du 3
joumada I 1432 (07 avril 2011) P 347.
23
L’alinéa 2 de l’’article 2 de la loi n°31-08 : « On entend par consommateur toute personne physique ou morale qui
acquiert ou utilise pour la satisfaction de ses besoins non professionnels des produits, biens et services qui sont
destinés à usage personnel ou familial ».
24
https://www.acaps.ma. Consulté le 2/11/2020 à 11 :30.
25
S.CHAUDOUET, Le déséquilibre significatif, Thèse pour obtenir le grade de docteur de l’université de
MONTREPELLIER- DROIT PRIVE ET SCIENCES CRIMINELLES, soutenue le 26 novembre 2018, P 38.

10
Malheureusement en droit marocain aucun texte de loi ne régit spécialement les
clauses abusives dans les contrats entre professionnels.

Lutter contre le déséquilibre significatif dans le domaine des assurances sous


prétexte du risque qu’il présente est une préoccupation du pouvoir réglementaire, c’est
pour cela le législateur marocain a mis en dispositions plusieurs moyen de protection de la
partie faible contre les clauses abusives du contrat d’assurance, pour ce qui est du contrôle
permanent assurer par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale
(ACAPS) en vue de limiter la probabilité de ruine des entreprises d’assurance par la
maîtrise des risques tout en respectant trois principes : « l’évaluation prudente des
engagements techniques envers les assurés et faire appel aux provisions techniques, la
couverture de ces engagements par des actifs adéquats et enfin la satisfaction de la marge
de solvabilité par la disposition d’un montant minimum de fonds propres permettant
l’absorption des pertes imprévues »26, c’est un contrôle plus ou moins efficace dans
certains cas mais dans d’autres il n’a pas produit aucun avancement dans le domaine de
protection contre le déséquilibre significatif au détriment de l’assuré.

 Questions de recherche :

Dans notre recherche on va s’interroger sur deux axes sembles structurer ce sujet,
qu’on peut les diviser en deux groupes de questions :
- Premièrement, la problématique relative à l’identification et la soumission du
déséquilibre significatif dans la pratique des assurances au Maroc relevant du
problème empirique et conceptuel: dans une démonstration logique et objective,
peut-on identifier le déséquilibre contractuel dans le contrat d’assurance à la base
de son caractère d’adhésion ? et quelles sont les justifications contractuelles du
déséquilibre loin du contexte du contrat d’assurance ?
- Deuxièmement, la problématique s’articule autour la protection de la partie faible au
contrat d’assurance : du fait de la modernisation des règles consuméristes en droit
marocain, les moyens de protection des consommateurs misent en disposition sont-
ils efficaces pour garantir les intérêts de l’assuré consommateurs face aux abus de la
puissance économique par l’assureur ? Dans le coté des règles concurrentielles ; Y-t-
il des moyens de protections des assurés professionnels ? Et enfin, Quelles sont les
procédures à suivre en cas de litige ?

 Intérêt du sujet :

26
Z.BELGADA, A.LAHLOU &S.EL OUARDIRHI, Modélisation stochastique des provisions techniques d’une assurance
non-vie marocaine sous la directive solvabilité II, Revue marocaine de recherche en management et marketing, n°16
janvier-juin 2017, P 482.

11
L’analyse des contrats est depuis toujours le travail exclusive des juristes d’affaire par
référence à sa valeur économique, puisque ces dernières sont présentées
significativement dans les textes législatifs sous la forme d’une idéologie sous-jacente27.

Le thème de notre recherche s’intéresse à éclaircir le déséquilibre contractuel signifiant


dans les contrats d’assurances, en raison de l’importance de l’assurance dans notre vie
sociale actuelle. Certes, l’assurance ne fait pas partie de la culture de nos ancêtres tant
que des marocains, parce que les opérations d’assurance du point de vue de la doctrine
islamique sont interdites puisque la contrepartie des primes payées n’est pas toujours
reçue selon certains oulémas28, mais le domaine de l’assurance au Maroc a bien connu
une transplantation en raison de la volonté de la majorité des citoyennes et citoyens de
se prémunir contre les aléas de l’avenir, ainsi certains produits d’assurance ont acquis le
caractère obligatoire par force de loi. Le positionnement du secteur marocain des
assurances dans le marché mondial est le 50ème rang avec une progression de 10.8% pour
l’année 2017, de plus dans la classification des pays arabes le Maroc a conservé la
troisième place après les Emirats Arabes unis et l’Arabie Saoudite 29.

Le contrat d’assurance est bien encadré juridiquement par nombreux textes de loi, mais
ça ne va pas sans doute de créer un déséquilibre contractuel au détriment de la partie
faible au contrat à savoir l’assuré. Le but de notre recherche est d’analyser le contrat en
question par l’étude des rapports entre les parties, et bien démontrer que ces rapports se
caractérisent par un déséquilibre en raison de l’abus de la puissance économique par les
compagnies d’assurance sur le terrain, la complexité du service objet du contrat, ainsi
l’inconnaissance des assurés des dispositions légales et le besoin des consommateurs
dans les cas obligatoires exigés par la loi.

 Méthodologie de recherche

Afin d’arriver aux idées de notre hypothèse dans une démonstration logique et purement
analytique du point de vue juridique, on a adopté comme méthodologie de recherche
d’une part la méthodologie de l’enquête par questionnaire : on a lancé un questionnaire
en ligne30 depuis la date de 30/11/2020 et dont on a reçu plus que 100 réponses de la
part des professionnels et des consommateurs ayant déjà passés des contrats
d’assurance tant que des assurés, ceci est dans le but d’étudier psychologiquement les
problèmes de notre recherche puisque la méthode précitée vise à recueillir le maximum
des informations .
27
F.ROUVIERE, Les valeurs économiques de la réforme du droit des contrats, P1.
28
M.HISSEIN HASOUA, le contrat d’assurance commercial entre ambigüité et le besoin doctrinal : étude analytique
intentionnelle, Revue JAMIAÄT ALCHARIKA des sciences légaux et des études islamique, Volume 16 n°1 du choual
1440 (juin 2019), P 496. (En arabe)
29
Rapport annuel du secteur des assurances au Maroc au titre de l’exercice de l’année 2017, réalisé par l’ACAPS, P 8.
30
Voir l’annexe n°1, p 123.

12
D’autre part, on a essayé de répondre à la problématique annoncée par un plan
analytique parce qu’on a lancé le questionnaire qui va nous rassembler les problèmes et
les causes relevant du déséquilibre au contrat d’assurance, et par conséquent on va
donner des solutions aux problèmes susvisés. Il nous semble alors opportun de scinder
notre plan en deux parties :

- On va disséquer dans une première partie les significations du déséquilibre dans les
contrats d’assurances pratiqués au Maroc, par moyen d’analyse des différents points
semblant produits d’abus de la puissance économique dans ce type de contrat
(Première partie).
- Ensuite, on va fouiller sur les lignes des codes marocains en vue de traiter les
différents moyens de protection de la partie faible au contrat d’assurance
(Deuxième partie).

13
Première partie :
L’introjection du déséquilibre significatif
dans les contrats d’assurance

14
 Première partie : l’introjection du déséquilibre significatif dans les
contrats d’assurance

Tous les contrats d’assurance sans aucune exception sont des contrats d’adhésion
comme on a précédemment vu, l’assuré adhère une police d’assurance préétablit par
l’assureur (la compagnie d’assurance) alors que le courtier ou l’agent d’assurance donne
information du montant de la prime et ce qui est couvert avec ambigüité le souscripteur
ne reçoit la police contenant toutes stipulations qu’après s’être assuré 31 et dans la
majorité des cas lesdites polices ne contiennent pas les clauses, de surcroît le contrat en
question est qualifié comme un contrat créant un déséquilibre significatif au détriment
de l’assuré consommateur ou professionnel tant que partie faible audit contrat.

Pour identifier la pratique du déséquilibre dans un rapport contractuel précis il faut


passer par la règle de soumission, c’est-à-dire les liens de causalités entre le déséquilibre
significatif et ses causes ; Dans ce cadre le déséquilibre entre l’assuré et l’assureur peut
être soumis aux clauses contractuelles non-négociées lors de la conclusion du contrat et
les règles applicables pour l’exécution du contrat, autrement dit que les clauses
contractuelles et les règles régissant le contrat d’assurance prennent source du
déséquilibre entre les droits et obligations des parties contractantes, qu’elle que soit la
qualité de l’assuré : s’il s’agit d’un assuré consommateur, c’est un dépassement de la
règle consumériste énoncée par l’article 15 de la loi 31-08, malgré que la pratique des
consommations est depuis toujours remarquée par les pratiques d’abus de la puissance
économique tout en créant un déséquilibre contractuel dont le consommateur sera lésé
en raison de doublement structurel32. Alors s’il s’agit d’un assuré professionnel, c’est le
dépassement des règles de la concurrence légale prévue par l’article 7 de la loi n°06-99 33
puisque ce professionnel recoure aux produits d’assurance pour le besoin de son
commerce. D’autre part, il peut être soumis au non-respect des conditions de la forme de
la conclusion du contrat c’est ce qu’on entend par les causes contextuelles.

Il nous convient alors de scinder l’étude de cette partie relative à l’identification du


déséquilibre significatif dans les pratiques d’assurance à deux chapitres ; dans le premier
on va potasser la soumission dudit déséquilibre à la non-négociation des clauses
contractuelles (Chapitre 1), et en 2ème lieu on va turbiner sur la deuxième hypothèse de
soumission du déséquilibre significatif crée par le contrat d’assurance au non-respect des
règles relatives à la conclusion du contrat (Chapitre 2).
31
M.NICOLAE & O.PLOTNIC, La nature juridique du contrat d’adhésion …, OP-Cit, P 56.
32
F. TERRÉ, P. SIMLER et Y. LEQUETTE, Droit civil : les obligations, précis Dalloz- 11ème édition-2014 n°75, P98.
33
La loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence, publiée au bulletin officiel n°6280 du 10 choual
1435 (7 Août 2014), P 3731.

15
 Chapitre I : L’absence de négociabilité des clauses imposées par
l’assureur stipulant

La soumission du déséquilibre significatif dans un contrat de nature privé est cohérée à


une justification contractuelle, c’est-à-dire le fait de prouver ledit déséquilibre en vertu
d’une clause litigieuse ou encore d’une clause non négociée lors de la conclusion du
contrat34. Pour ce qui est de la règle de droit, les règles civilistes relatives au contrat dans
son contexte général font une extrémité de rame aux règles consuméristes et
concurrentielles relatives à cet effet dans la mesure où toute clause non-négociée créant
un déséquilibre aux niveaux des droits et obligations des parties contractantes est
frappée par la nullité en raison de lésion selon le cas par référence au principe de
l’autonomie de volonté35, parce que le contenu équitable n’est pas forcément garanti par
le consentement mutuel des parties.

Dans une démonstration de la pratique des assurances, les assureurs adoptent un


modèle type de contrat qui est généralisé dans tous leurs rapports avec les assurés ce qui
est pas convenable à toutes les demandes, spécialement au Maroc dès le changement de
la DAPS à l’ACAPS l’article 10 de la loi n°17-99 a pris part dans l’application en pratique
des assurance dans la mesure où les polices de certaines opérations d’assurance ne
contiennent plus les stipulations spécifiques au contrat conclut et les assureurs produits
des petites notices dont les conditions générales sont introduites mais l’agent ou le
courtier ne donne pas connaissance à ses clients de ces livres, ils restent en péril sauf si
l’un des clients la vu et le prend pour mettre un coup d’œil, mais ça reste dans l’impasse
de l’ambiguïté. Il nous paraît que les assureurs ont tendance de se référer aux clauses
abusives et ambigües dans leurs liens contractuels avec les assurés, ce qui ne sert guère
que leurs intérêts professionnels36.

Il nous paraît alors opportun de diviser l’étude de la soumission du déséquilibre


significatif au contrat d’assurance aux clauses de celui-ci en deux sections : dans un
premier temps on va disséquer le problème de la non négociation des clauses inscrites
dans le contrat d’assurance par l’assureur tant que stipulant dans ledit contrat d’adhésion
(Section 1), et ensuite on va examiner la soumission du déséquilibre dans la relation

34
S.CHAUDOUET, Le déséquilibre significatif, Thèse…, OP-Cit, P 428.
35
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, Pages 141 et 194.
36
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance, mémoire pour l’obtention du master droit
des affaires, sous l’encadrement de Mr. NAKHLI MOHAMED, à l’université CADI AYYAD- FSJES Marrakech, pour
l’année universitaire 2011-2012, P 41.

16
contractuelle assureur-assuré à certaines règles spéciales de loi qui prennent images de
clauses générales imposées par force de loi (Section 2).

17
Section 1 : La soumission du déséquilibre significatif entre
assureur-assuré aux clauses contractuelles

La première hypothèse s’articule autour la soumission du déséquilibre significatif au


contrat d’assurance aux clauses imposées dans le cadre d’adhésion, mais pour turbiner
sur ceci il faut tout d’abord répondre à la question suivante : quelles sont les différentes
clauses du contrat d’assurance selon la pratique marocaine ?

Les clauses employées dans les contrats d’assurance sont généralement divisées en
trois types, à savoir :
 Les clauses relatives à la vie du contrat : c’est-à-dire toutes les clauses visées à
déterminer le temps et le lieu où le contrat produit ses effets entre l’assureur et
l’assuré, c’est ce qu’on entend également par les modalités de la garantie 37.
C’est le cas notamment de la clause fixant la durée du contrat dont l’article 638
de la loi 17-99 prévoit que la durée du contrat doit faire l’objet d’une mention
très apparente dans le contrat d’assurance, et lorsque le contrat a pour une
durée dépassant une année une mention de rappelle doit être faite au dessus
de la signature.
 Les clauses relatives aux garanties : ce sont des clauses comportant au sujet des
risques assurés par l’assureur au moyen du contrat 39, elles sont divisées en trois
types de clauses : les premières visent à déterminer le risque garanti, les
deuxièmes fixent l’étendue de la garantie alors que les troisièmes limites le
bénéfice des garanties à savoir les clauses relatives à la franchise et le plafond,
aux exclusions, aux conditions de garantie…etc.
 Les clauses relatives aux sanctions : toutes les clauses prévoyant des sanctions
pour un défaut d’exécution ou de mention à l’encontre de son auteur font
partie de ce type de clauses spécifiques aux contrats d’assurance.

Il nous convient alors d’analyser lors d’étude de cette section les deux derniers types de
clauses, dans un premier lieu on va examiner les clauses relatives aux garanties tant que
des engagements créant un déséquilibre significatif au détriment de l’assuré (Paragraphe
1), et dans un deuxième on va fouiller sur les clauses pénales portant des sanctions en cas

37
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 101.
38
L’article 6 de la loi n°17-99 : « La durée du contrat, qui doit être mentionnée en caractère très apparent, est fixé à
la police … Lorsque la durée du contrat est supérieure à une année, elle doit être rappelée en caractères très
apparents par une mention figurant au dessus de la signature du souscripteur. A défaut de cette mention, le
souscripteur peut nonobstant toute clause contraire, résilier le contrat chaque année à la date d’anniversaire de sa
prise d’effet moyennant un préavis de 30 jours …etc. ».
39
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, IDEM, P 95.

18
de faute en prouvant le déséquilibre contractuel portant sur les droits et obligations des
parties au contrat (Paragraphe 2).

 Paragraphe 1 : les clauses relatives aux limites de garanties créant le


déséquilibre
La garantie est une représentation anticipée du risque qui fait objet du contrat entre
l’assureur et l’assuré, et qui doit porter quant à sa réalisation sur deux éléments tant que
tâche d’identification, à savoir : les circonstances et les conséquences du risque 40. Pour ce
qui est de la délimitation de la garantie, elle a pour objet d’apporter soit des précisions
soit des restrictions41.

Alors les clauses relatives aux limites de garanties se composent de trois clauses qui
sont classer comme suite : Les exclusions indirectes qui font le fruit d’un raisonnement,
c’est dire dans notre cas d’espèce les cas de figure où la garantie s’applique en
remplissant des conditions supplémentaires et conduit à la fois à déduire l’indemnité
pour cause d’irresponsabilité partielle, à savoir : la clause de la franchise, et la clause de
conditions de garantie, pourvu que l’exclusion directe est une déclaration expresse des
cas où l’assureur arrache de sa responsabilité contractuelle, elle est exprimée dans les
contrats d’assurance dans l’article relatif aux exclusions absolues qui commence par ces
termes « En complément des exclusions communes à tous les risques, nous ne
garantissons pas… »42, Ou encore dans le cas des exclusions spécifiques au risque assuré «
Outre les exclusions spécifiques à chaque risque, nous ne garantissons jamais… »43. Ceci
est résumé comme suivant:
les conditions
générales de
garantie
les exclusions
indirectes
la franchise
les clauses relatives aux limites de
garanties

les exclusion
l'exclusion directe
exprèsses

La soumission du déséquilibre significatif dans les rapports assureur-assuré aux clauses


relatives aux limites de la garantie par rapport aux règles concurrentielles et

40
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 100.
41
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, IDEM, P 103.
42
La notice d’information de conditions générales de la société AXA ASSURANCE sécuris plus : les solutions
multirisques des professionnels et des entreprises, P 9.
43
La notice d’information de conditions générales de la société AXA ASSURANCE…, IDEM, P23.

19
consuméristes sera alors s’examiner en deux points : en premier lieu on va traiter la
clause de franchise et son application dans le calcule des indemnités lors des sinistres (A),
et ensuite on va disséquer l’ambiguïté des exclusions générales et spécifiques de certains
risques (B).

A) La franchise source de déséquilibre dans les rapports assureur-assuré

La franchise est définie par le 1 er article de la loi n°17-99 tant qu’une somme à la
charge de l’assuré que ça soit responsable ou victime lors du règlement du sinistre 44, c’est
dire qu’il s’agit d’une clause de non-responsabilité partielle dont le recouvrement du
risque est à la charge mutuelle de l’assureur et l’assuré loin du principe général du
contrat d’assurance qui vise au recouvrement du risque par l’assureur, cette franchise fait
l’objet d’une exception au principe dudit contrat. Il s’agit alors d’un moyen par lequel
l’assureur responsabilise l’assuré45, et au même temps un arbitrage sous le choix de
l’assuré sauf dans les risques où la franchise est forcée notamment le cas des assurances
contre l’incendie.

Il y a différents types de franchises, qu’on peut le résumer comme suivant :

-La franchise simple ou relative : Selon laquelle l’assureur fixe un montant en dessous
duquel l’assurance ne fonctionne pas, pourvu qu’au-dessus du minimum fixé l’assureur
ne prend guère en charge la garantie objet du contrat 46. Il nous apparaît que c’est un très
bon choix au profit de l’assuré, mais quant à la pratique et suite à la procédure du
règlement du sinistre dont la phase d’expertise importe bien, l’expert peut diminuer la
valeur des dégâts et l’assuré peut être dans la situation où son droit à la réparation en
assurance se déchue.

- La franchise légale : La loi fixe le montant des franchises, mais dans la loi marocaine ça
n’existe pas, alors que ce pouvoir est confié à l’Administration de la société d’assurance
sur propositions de l’ACAPS en vertu de l’article 24847.

- La franchise fixe : Comme on a vu précédemment que le pouvoir de fixer les franchises


est confié à l’administration de l’assureur c’est ce qu’on entend par la franchise fixe,
l’assureur alors fixe une somme fixe qui sera à la charge de l’assuré en cas de sinistre 48 ;
par exemple : si le contrat stipule que l’assuré possède une franchise de 1500 Dhs sur les
dégâts de barre-prise alors que la montant des dommages est fixé par l’expert à 8000

44
https://reassurez-moi.fr Dernière consultation était le 09/11/2020 à 19 :30.
45
IBID.
46
https://www.assurancemaison.org Dernière consultation était le 09/11/2020 à 20 :01.
47
L’article 248 de la loi n°248 : « L’administration peut sur proposition de l’Autorité :… -Fixer des franchises et des
plafonds des montants de la garantie contre les conséquences d’évènements catastrophiques… ».
48
https://www.assurancemaison.org/types-de-franchises/ Dernière consultation était le 09/11/2020 à 20 :01.

20
Dhs, dans ce cas sera tenu que de 6500 Dhs. Mais cette sorte de franchise ne comporte
pas de mauvaises surprises à l’assuré si l’avais connaissance de celle-ci.

- La franchise proportionnelle : La valeur monétaire de la franchise prend l’image d’un


pourcentage via lequel participe l’assuré au recouvrement du sinistre 49.

Dans la pratique des assurance au Maroc la valeur monétaire de la franchise peut être
soit forfaitaire ou en pourcentage du montant du sinistre, et dans les deux cas elle est fixé
lors de la souscription du contrat parce qu’elle est liée à la prime d’assurance 50, Alors que
le problème qui existe et qui crée un déséquilibre au détriment de l’assuré soit la victime
soit le responsable du sinistre c’est que le mouvement de la franchise est fortement lié à
la somme payée par le souscripteur ; Lorsque la somme de la prime est augmentée la
franchise sera basse mais lorsque la prime est réduite la franchise sera élevée et
l’assureur prend en charge qu’une petite partie des coûts des dégâts dans le règlement
du sinistre, alors les souscripteurs cherchent toujours de payer le minimum possible lors
de la souscription des contrats et l’assureur prend occasion de tromper son assuré pour
se désengager partiellement de sa responsabilité et lors du règlement du sinistre l’assuré
se trouve dans une situation délicate entre parce qu’il partage la responsabilité du
règlement avec son assureur, pour bien justifier que la clause de la franchise créée un
déséquilibre au détriment de l’assuré adhérant :

1)- L’ambiguïté de cette clause : on peut dire que les assurés professionnels disposent
le plus souvent des conseillers juridiques qui leur aident à mieux comprendre toutes les
clauses contractuelles, mais quant aux assurés consommateurs n’ont pas tous la
compétence pour comprendre cette clause en raison de son complexité. Dans le même
cadre de justification contractuelle par une démonstration de la pratique, les clauses de
franchise dans les contrats d’assurance ne sont pas rédigées de façon claire ou
compréhensible51, ce qui leur donne le caractère abusif conformément aux dispositions
des articles 1652 et 1753 de la loi 31-08.

49
https://www.assurancemaison.org/types-de-franchises/ Dernière consultation était le 09/11/2020 à 20 :01.
50
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 130. (En arabe)
51
L’article 6 : limite des garanties et franchises : « La garantie s’exerce dans la limite des sommes assurées et sous
déduction des franchises fixées au tableau des garanties indiqué aux conditions particulières », livre de conditions
générales d’assurance Multi Pro : risques des professionnels et des entreprises, de la Compagnie AXA.
52
L’article 16 de la loi n°31-08 : « Sans préjudice des règles d’interprétation prévues aux articles 461 à 473 du dahir
du 9 ramadan 1331 (12 août 1913) formant code des obligations et des contrats, le caractère abusif d’une clause
s’apprécie en se référant, au moment de la conclusion du contrat, à toutes les circonstances qui entourent sa
conclusion, de même qu’à toutes les autres clauses du contrat. Il s’apprécie également au regard de celles
contenues dans un autre contrat lorsque la conclusion ou l’exécution de ces contrats dépendent juridiquement l’un
de l’autre ».
53
- L’article 17 de la même loi : « l’appréciation du caractère abusif d’une clause, au sens de l’article 16 ci-dessus, ne
porte ni sur la définition de l’objet principal du contrat ni sur l’adéquation du prix ou de la rémunération au bien
vendu ou au service offert pour autant que les clauses soient rédigées de façon claire et compréhensible ».

21
2)- L’assuré ne prend pas information de cette clause qu’après conclusion du contrat :
lors de la souscription du contrat c’est rare où l’assuré prend connaissance de la franchise
appliquée suite au ressort de son contrat, qu’après la conclusion si le contrat contient le
pourcentage ou la valeur forfaitaire de la franchise appliquée en cas de sinistre parce que
le tableau relatif aux types de franchises et valeurs de celle-ci reste toujours entre les
mains des assureurs sans donner connaissance à l’assuré pour faire son choix, au Maroc
le plus souvent seule la franchise proportionnelle qui prend application dans tous les
produits d’assurance. Du côté législatif, si on fouille sur les lignes de la loi n° 17-99
formant code des assurances on constate que le législateur n’a pas forcé les assureurs de
mettre la clause de la franchise dans les contrats d’assurance parce qu’il n’a pas utilisé le
verbe devoir, contrairement il a employé le verbe pouvoir ce qui nous donne l’impression
que c’est une faculté sous l’application volontaire de chaque assureur 54. Quant à
l’application de la franchise dans la fixation du montant des dommages lors du règlement
du sinistre, l’expert tient compte dans le calcul dudit montant de la franchise prévue par
le contrat, l’assuré responsable prend connaissance de cette application lors d’une
nouvelle souscription où il trouve une majoration de la prime à son attente, mais
malheureusement l’assuré victime ne prend pas information ; l’étude à ce propos l’étude
qu’on a fait par le questionnaire nous montre ce qui suit :

Question n°13 : Les règles de la franchise ou celles de partage de responsabilité sont-elles


déjà appliquées sur vous en cas de règlement d’un sinistre ?

Oui 31,4%
Non 14,3%
vous connaissez pas 54,3%

B)- Les exclusions directes tant que source du déséquilibre dans les rapports
assureur-assuré

Les clauses exonératoires sont considérées depuis toujours comme des clauses
abusives créant un déséquilibre au détriment de la partie faible surtout lorsqu’ils font
partie d’un contrat d’adhésion dont l’adhérant est un consommateur 55.

54
L’article 157-3 de la loi n°17-99 : « Le contrat d’assurance peut comporter un plafond pour la garantie dommages
à l’ouvrage… la garantie dommages à l’ouvrage peut être assortie d’une franchise. Les conditions de détermination
de cette franchise sont fixées par l’administration sur proposition de l’autorité ».
55
N.ALCHARMAN, la régularité des exclusions de la responsabilité contractuelle dans les engagements civils et
commerciaux, Revue droit des affaires, du 20 février 2018. (En arabe)

22
Les exclusions directes sont exprimées dans le code des assurances par le terme
« exclusion », et qui sont définies comme « événement ou état d’une personne non
couvert, étant exclu de la garantie »56 ce qui veut dire que les exclusions directes sont les
cas où l’assuré est nullement couvert par son assuré en vertu du lien contractuel entre
eux. Et suite au ressort de l’article 1057 de la loi n°17-99 et l’art 1358 de l’arrêté du MFP 59
relatif au contrat d’assurance les exclusions doivent faire partie de l’objet du projet de
contrat que l’assureur doit remettre au souscripteur préalablement à la souscription,
pour que ce dernier soit au courant des cas où il n’est pas garantisse.

Dans une analyse objective, la question qui se pose est celle relative au rôle de la
clause exonératoire ; L’exclusion vide-t-elle la garantie de sa substance ? Ou bien elle
laisse certains risques dans l’exécution du contrat ? Mais la jurisprudence voie autrement,
dans la mesure où elle adopte l’analyse subjective pour ce type de clauses et considère
que « Un arrêt a réputé non écrite une clause d’exclusion qui annule les effets d’une
garantie spéciale considérée comme déterminante du consentement du souscripteur, ce
qui fait évidemment penser aux vices de consentement »60

Ces exclusions sont divisées en deux : les exclusions communes à tous les risques et
les exclusions spécifiques à chaque risque ;

- Pour les exclusions communes à tous les risques qui font partie des conditions
générales, en harmonie avec le premier alinéa de l’article 8561 du DOC l’article 18 de la
loi 17-99 prévoit que l’assureur est tenu de garantir toutes les pertes et dommages
causées par l’assuré et les personnes dont il est responsable civilement quelles que soit
la nature et la gravité des fautes, et puisque le contrat d’assurance est un contrat de
bonne foi les compagnies d’assurances sur propositions de l’ACAPS ont fixé une liste
limitative des exclusions communes à tous risques qui reposent essentiellement sur la
faute intentionnelle de l’assuré, alors que pour certains produits l’autorité
administrative la plus haute spécialiste en la matière qui fixe la liste des exclusions
générales notamment le cas la RC Automobile dont l’article 4 de l’arrêté du MFP relatif à

56
Alinéa 6 du premier article de la loi n°17-99.
57
L’article 10 de la loi 17-99 : « Préalablement à la souscription du contrat, l’assureur remet à l’assuré un exemplaire
du projet de contrat comportant le prix ou une notice d’information qui décrit notamment les garanties assorties
des exclusions, le prix y afférent et les obligations de l’assuré ainsi qu’une copie du règlement de gestion du fonds
d’assurances Takaful, lorsqu’il s’agit de l’assurance Takaful… ».
58
L’article 13 de l’arrêté ministériel : « La notice d’information prévue à l’article 106 de la loi n°17-99 précitée, doit
comporter au moins les indications suivantes : 1)- la ou les garantie (s) objet du contrat ; 2)- les exclusions et les
restrictions de garanties, les cas de déchéance ; … ».
59
L’arrêté du ministre des finances et de la privatisation n°2240-04 du 14 Kaâda 1425 (27 décembre 2004) relatif au
contrat d’assurance, publié au Bulletin officiel n°5292- 8moharrem 1426 (17-2-2005). (Le ministre de l’économie, des
finances et de la réforme de l’Administration actuellement)
60
F.DOUBLALI EP ZAILAF, Etude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc …, OP-Cit, P 42.
61
L’alinéa 1 de l’article 85 du DOC : « On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre
fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre ».

23
cet effet62. Cette catégorie d’exclusions directes générales ne créent aucun déséquilibre
au détriment de l’assuré, parce qu’elles font une sorte de lutte contre les fraudes
susceptibles d’être commises par les assurés quiconque.
- Les exclusions spécifiques à chaque risque sont des exclusions réservées à chaque
risque différemment de l’autre et qui font l’objet d’une stipulation dans la police des
conditions particulières, mais ce genre d’exclusions directes peut exclure ou limiter les
droits légaux des assurés d’une façon abusive par l’assureur, ce qui leur classe dans la
colonne des clauses abusives imposées dans ce type de rapports par l’assureur
stipulant, à ce propos l’article 23263 du DOC prohibe la stipulation en avance
l’irresponsabilité de la faute lourde ou du dol, ce qui veut dire que la responsabilité
naissant de la faute d’inexécution intentionnelle ne peut en aucun cas être opposable à
l’égard des parties et des tiers juste parce qu’elle a fait l’objet d’une exclusion expresse
dans le contrat, dans ce cas le créancier garde toujours son droit de demander les
dommages-intérêts malgré toute clause contraire64. Ce qui nous amène à dire que la
mauvaise foi de l’assureur qui se manifeste par le désengagement d’une responsabilité
par moyen d’exclusion spécifique dans les conditions particulière est contraire au
caractère de la bonne-foi du contrat d’assurance et même au principe de l’équilibre
contractuel consacré par le cadre civile général relatif au contrat. Toute clause contraire
à l’intérêt public et qui peut menacer la sécurité des citoyennes et citoyens est nulle de
plein droit, exemple type de l’assurance RC décennale dont l’article 76965 du DOC
précise que la responsabilité de l’architecte ou l’ingénieur et l’entrepreneur maître de la
pièce est engagée 10 ans à compter du jour de la réception des travaux, alors que
l’article 77266 du DOC ajoute que toute clause ayant pour objet de délimiter la garantie
du maître de la pièce est frappée par la nullité, Ces règles civiles nous nous donnent la
durée où la responsabilité du locateur d’ouvrage produit ses effets à l’égard de ses
contractants et même à l’égard des tiers, ce qui veut dire que le locateur assuré
transfert via le contrat d’assurance à son assureur la charge de cette responsabilité avec

62
L’arrêté du ministre des finances et de la privatisation n°1053-06 du 28 rabii II 1427 (26 mai 2006) fixant les
conditions générales-type des contrats relatifs à l’assurance responsabilité civile automobile, publié au bulletin
officiel n°5436 – 10joumada II 1427 (6-7-2006).
63
L’article 232 du DOC : « On ne peut stipuler d’avance qu’on ne sera pas tenu de sa faute lourde ou de son dol ».
64
A.SAFI, Le précis en droit civil - Tome2 : les sources non-volontaires d’engagement : La responsabilité civile et
l’enrichissement sans cause- étude en droit des obligations et contrats et autres lois, édition 2015, imprimerie
ALNAJAH ALJADIDA- CASABLANCA, P 71. (En arabe)
65
L’article 769 du DOC : « : L'architecte ou ingénieur et l'entrepreneur chargés directement par le maître sont
responsables lorsque, dans les dix années à partir de l'achèvement de l'édifice ou autre ouvrage dont ils ont dirigé
ou exécuté les travaux, l'ouvrage s'écroule, en tout ou en partie, ou présente un danger évident de s'écrouler, par
défaut des matériaux, par le vice de la construction ou par le vice du sol … ».
66
L’article 772 du DOC : « Est nulle toute clause ayant pour objet de limiter ou d’écarter la garantie du locateur
d’ouvrage pour les défauts de son œuvre, surtout lorsqu’il a sciemment dissimulé ces défauts, ou lorsqu’ils
proviennent de sa négligence grave ».

24
la limite de la franchise, on prend comme un exemple à analyser les conditions
particulières d’un contrat d’assurance d’une RC décennale :

67

On observe bien que dans les conditions de la garantie relative à l’étanchéité des toitures
et façades dont l’assureur est tenu, ne produit ses effets que durant 12 mois après la
réception provisoire des travaux et sous conditions de contrôle par le bureau réservé à
cet effet, Par référence à l’article 157-11 de la loi 17-99 les dommages et pertes qui
résultent de l’inobservation du bureau de contrôle des techniques ne sont pas assurés
alors la deuxième partie de la condition de garantie est harmonisée avec la règle légale,
alors que le problème existe dans la durée fixée à cette garantie (12 mois), vu que les
règles civiles relatives à cet effet prévoient la tenue de cette garantie 10 ans par le
locateur où le maître de l’ouvrage à ce propos l’article 157-13 prévoit le maintien de la
garantie pour la même durée de la responsabilité civile, ce qui nous amène à dire que
l’assureur se désengage de cette garantie explicitement, mais dans la partie des
exclusions il s’arrache de cette garantie expressément par le fait d’exclure « les risques de
défaut d’étanchéité et leurs conséquences », et en cas de sinistre l’assureur peut motiver
sa décision de non recouvrement du risque par cette exclusion.

Pourvu que, le législateur marocain a conditionné la validité de ces exclusions et pour


qu’elles soient opposables entre les parties et même à l’égard des tiers par la conformité
des dispositions prévues par l’article 14 68 de la loi n°17-99 qui prévoit les exclusions ne

67
Voir l’annexe n° 9, P 136.
68
L’article 14 de la loi n°17-99 : « Sous réserve des dispositions spéciales prévues pour les assurances de
responsabilité, les clauses des contrats édictant des nullités prévues par le présent livre, des déchéances, des
exclusions ou des cas de non assurance ne sont valables que si elles sont mentionnées en caractères très
apparents ».

25
sont valables que si elles sont mentionnées en caractères très apparents, ce qui a été
confirmé par une décision judiciaire du tribunal de commerce de Fès : « Les conditions de
déchéance doivent être apparentes et exactes dans le but de déclarer la bonne foi de
l’assureur qui s’arrache de ces obligations de garanties, alors que la condition d’exclusion
doit être limitée et cas de soupçon elle doit être écartée »69.

Malheureusement, dans la pratique des assurances les assurés ne maitrisent pas dans
quel cas ne sont plus assurés suite aux résultats qu’on a eu dans notre enquête :

Question n°11 : Savez-vous dans quels cas vous n’êtes plus assurés ?

non 61,1%
2e trim.

 Paragraphe 2 : les clauses relatives aux sanctions créant le déséquilibre


La sanction dans la matière du contrat est une intelligence de la règle qui fait service à
l’efficacité et l’efficience du contrat 70, puisqu’elle est destinée à assurer le respect et
l’exécution effective des droits et obligations exigés par le contrat qui lie les parties, mais
cette approche est incomplète surtout dans les contrats unilatéraux et les contrats
d’adhésion parce que la sanction tend à rendre l’exécution du contrat inefficace par le
fait de sert les intérêts de la partie la plus forte 71, c’est le cas notamment du contrat
d’assurance où certaines clauses relatives aux sanctions font source du déséquilibre
contractuelle dans le rapport assureur-assuré.

Les clauses relatives aux sanctions sont au nombre quatre, à savoir :

1. La règle proportionnelle : c’est une mesure appliquée dans les assurances de


dommages en cas de sous-assurance ou insuffisance de la prime, c’est dire lorsque la

69
Dispositif de l’arrêt de la cour d’appel du commerce de Fès Sous le numéro 1053 daté du 13-09-2005, dossier n°
04-654/781-04, publié en arabe sur le site : www.adala.justice.gov.ma consulté le 10/11/2020 à 10 :25.
70
M. ANDREE RAKOTOVAHINY, La sanction unilatérale dans le contrat, A propos de la sanction : Presses de
l’université Toulouse 1 Capitole LGDJ, travaux de l’IFR, édition 2007, P 171.
71
M. ANDREE RAKOTOVAHINY, La sanction unilatérale dans le contrat, A propos…, OP-Cit, P 172.

26
valeur déclarée lors de la souscription est inférieur à la valeur réelle 72. Cette règle est
appliquée par la manière suivante :

Indemnité des dommages = Montant du dommage X valeur assurée/ valeur à


assurer (réelle)
73

2. La nullité : c’est une sanction à l’encontre des parties contractantes lorsque le contrat
ne réunit pas toutes les conditions de validité du contrat 74, Mais cette sanction est de
nature légale parce que le législateur détermine en vertu de la loi les cas de nullité du
contrat.
3. La prescription : à la différence entre les délais de prescription en matière de
responsabilité civile et celle du droit des assurances, la prescription en la matière est
une prescription biennale75. Dans le sens des clauses relatives aux sanctions au contrat
d’assurance il faut bien différer entre les prescriptions afférentes au risque et les
prescriptions afférentes au sinistre en matière des assurances.
4. La déchéance : cette sanction est purement contractuelle portant essentiellement sur
la garantie, dans le cadre de la liberté contractuelle les parties aux contrats peuvent
prévoir dans leur contrat la sanction de la déchéance face au manquement de
certaines obligations relatives à l’exécution du contrat 76, le législateur marocain a
laissé la marge aux parties contractantes de mettre les clauses de déchéance dans leur
engagement suite à la règle « le contrat est la loi des parties »77, mais ça ne lui pas
empêché d’intervenir en vertu de l’article 35 78 du CA dans la mesure où ses clauses
sont frappées par la nullité si l’assuré ne donne pas son accord expresse lors de la
souscription du contrat, dans le rapport assureur-assuré le stipulant du contrat qui
met ces clauses sans aucune négociation avec l’adhérant. Ainsi le législateur marocain
a édicté une liste dans l’article 20 du même code des cas de la déchéance qui sont au

72
Alinéa 40 du premier article de la loi n°17-99 : « Règle proportionnelle de prime : principe en matière d’assurance
de dommages en vertu duquel, en cas de sinistre l’indemnité est réduite dans la proportion : -du rapport entre la
somme garantie et la valeur de la chose assurée, s’il y a sous-assurance ; - du rapport entre la prime effectivement
payée et celle due par l’assuré, s’il y a insuffisance de prime par rapport aux caractéristiques du risque ».
73
www.assurances.be Consulté le 11/11/2020 à 10 :30, la dernière mise à jour était le 01/01/2021.
74
A. SANHOURI, le précis à l’explication du droit civil : Tome 1- l’approche de l’obligation en général- les sources de
l’obligation, DAR NACHER ALJAMIAT ALMISRIYA, Le Caire 1952, P 486. (En arabe)
75
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 255. (En arabe)
76
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, OP-Cit.
77
IBID.
78
Article 35 de la loi n°17-99 : « Dans un contrat d’assurance, est nulle : 1- Toute clause frappant de déchéance
l’assuré en cas de violation des textes législatifs ou réglementaires à moins que cette violation ne constitue un crime
ou un délit intentionnel ; 2- toute clause frappant de déchéance l’assuré à raison de simple retard apporté par lui à
la déclaration du sinistre aux autorités ou à des productions de pièces sans préjudice du droit pour l’assureur de
réclamer une indemnité proportionnée au dommage que ce retard lui a causé …etc. ».

27
nombre cinq, et même la jurisprudence confirme dans sa pratique judiciaire les
dispositions de cet article.

Si on fouille dans ces clauses afférentes aux sanctions, on relève elles sont liées l’une à
l’autre, dans la mesure où la déchéance est considérée comme le ressort des cas où elles
s’appliquent les trois autres et qui créée un déséquilibre contractuel dont l’assuré prend
rang de la partie lésée.

Il nous convient alors de morceler l’étude de cette hypothèse en deux sous-paragraphes :


dans un premier lieu on va disséquer la déchéance produite par les prescriptions
afférentes au sinistre (A), et dans la deuxième on va examiner la déchéance au sinistre

A)- La déchéance basée sur la prescription afférente au risque

L’hypothèse de la soumission du déséquilibre significatif au contrat d’assurance à la


déchéance basée sur la prescription relative au risque est différente à celle de la
soumission dudit déséquilibre aux exclusions qui se basent sur l’absence d’un élément
constitutif de la garantie79, et elles sont opposables entre les parties contractantes et à
l’égard les tiers dans le cadre de l’assurance responsabilité civile parce que ces exclusions
sont pré-créées par l’assureur avant la naissance de l’obligation contractuelle 80. La
prescription afférente au risque entraîne la non-assurance en cas de manquement de l’un
des éléments constitutifs du risque, c’est le cas notamment de la déchéance en raison de
non production des pièces justificatives 81, et la partie lésée ne peut en aucun cas fonde
ses demandes sur cette déchéance parce qu’elle opposable entre les parties en raison de
son caractère contractuel82, attendu qu’elle n’est opposable aux tiers bénéficiaires83.

C’est une sorte d’abus de la puissance économique par l’assureur, parce que cette
puissance réside dans les techniques dont il jouit l’assureur tant qu’un professionnel
expert dans le domaine des assurances et en raison de sa pratique quotidienne de la
conclusion des contrats, dans la mesure où il maîtrise bien toutes les conditions générales
et particulières de chaque contrat et il sait bien comment s’arracher de son obligation
plus au moins légalement84. C’est pour cela, ce genre d’engagement d’irresponsabilité est

79
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 119.
80
A.SANHOURI, Le précis explicatif en droit civil – Tome 2: les contrats d’adhésion et l’assurance, Le livre n°9, édition
1964, DAR TOURAT ALAARABI-BEIRUT LUBANON, P 1330. (En arabe)
81
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, OP-Cit.
82
IBID
83
Alinéa 2 de l’article 62 du CA : « Aucune déchéance motivée par un manquement de l’assuré à ses obligations
commis postérieurement au sinistre n’est opposable aux tiers bénéficiaires. Toutefois, en ce qui concerne les risques
de responsabilité en matière des accidents du travail, les déchéances ne sont pas opposables aux victimes ou à leurs
ayants droit, même lorsque les manquements de l’assuré à ses obligations ont été commis antérieurement au
sinistre ».
84
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, IDEM.

28
fortement répandue dans le domaine des assurances sans que les assurés ont
connaissance lors de la conclusion du contrat à travers des pratiques trompeuses.

Accordement à l’alinéa 2 de l’article 35 de la loi n°17-99, ces clauses sont nulles si elles
n’ont pas été acceptées par le souscripteur lors de la conclusion du contrat et cette
nullité ne concerne que les clauses de déchéance sans avoir touché l’obligation principale
de l’assurance suite aux dispositions de l’article 307 85 du DOC, et en principe toute clause
déclarée par le législateur comme nulle et employée dans la pratique par les
professionnels est considérée comme abusive 86. Mais malgré le caractère abusif de cette
déchéance, le juge joue du large pouvoir d’appréciation à travers lequel peut la qualifier
comme abusive suite au ressort d’article 15 du code des consommateurs et l’article 7 de
la loi n°104-1287.

Dans une démonstration pratique, quoi qu’il en soit le non-respect de la prescription


afférente au risque prive l’assuré du droit de réclamer la garantie et même en cas de
litige le juge se trouve dans une situation paralysée parce qu’il sera tenu d’appliquer la
clause contractuelle88, exemple type de l’arrêt rendu par la cour d’appel de commerce de
Marrakech n°207/389, dont le tribunal a cassé le jugement objet d’appel et l’a renvoyé au
même tribunal qui a statué sur l’affaire pour revoir à nouveau le litige par une autre
collégialité des juges en raison que : « Le tribunal jugeant la radiation d’hypothèque
inscrite sur le titre foncier n°16377/63 et la prise en charge du paiement du crédit par
l’assureur sur motivation que le contrat groupe d’assurance ne confie pas droit à
l’assureur de se décharger de sa responsabilité puisque la réalisation du risque de
l’incapacité a vu le jour, alors que l’article 6 du contrat d’assurance ne prévoit pas
seulement la condition d’une incapacité de 80 % mais il incombe à l’assuré de prouver
son incapacité totale, qu’il a besoin d’être accompagné d’une autre personne et qu’il est
incapable d’exécuter une activité professionnelle, suite aux disposition de l’article 212 du
CDR l’hypothèque ne s’éteint que dans les cas prévus par ledit article et parmi lesquels le
règlement du crédit »90. Dans cette décision, la justice n’a pas considéré les conditions
afférentes au risque comme abusives et elle a jugé l’affaire à la base de la règle « le
contrat est la loi des parties », et elle a tenu compte de la règle d’inopposabilité des
clauses puisqu’il figure dans le contrat en caractères très apparent et l’assuré a déjà pris

85
L’Article 307 du Doc : « …La nullité de l’obligation accessoire n’entraîne point la nullité de l’obligation principale ».
86
H.AKEDI, Le consommateur entre le consensualisme et les clauses abusives aux contrats de consommation, Revue
Maroc LAW, publié sur le site www.maroclaw.com Consulté le 12/11/2020 à 21 :30, dernière mise à jour était en
2019.
87
La loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence, OP-Cit.
88
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 120.
89
Arrêt rendu par la cour d’appel de commerce n°207/3, daté de 18/04/2018, le dossier n°475/3/3/2017, publié sur
la revue barreau Marrakech, les litiges commerciaux, édition n°71, du juillet 2018, IMPRIMERIE PAPETERIE EL
WATANYA, P 646-647-648. (En arabe)
90
Traduction de l’auteur, voir l’annexe n°6, P 130 .

29
connaissance de cette clause avant sinistre, tandis que l’opposabilité de la clause n’est
susceptible que lorsque l’assuré n’a pris connaissance de cette clause après sinistre 91.

De sorte que, le problème de la clause relative à la déchéance afférente au risque qui


crée le déséquilibre au détriment de l’assuré c’est l’ambiguïté de cette clause, puisqu’elle
n’est pas rédigée de façon bien claire et compréhensible qui pourra permet à l’assuré de
comprendre les cas dont il est garanti, La règle générale dans l’analyse des contrats
d’adhésion tout pacte ambigu ou obscur s’interprète contre le stipulant au contrat et à
travers cette règle les juges de fond intervient en déclarant la nullité de cette clause au
cas où elle ne figure pas en caractère apparent au contrat et ainsi pour cause de son
caractère abusif92.

B)- La déchéance basée sur la prescription afférente au sinistre

Suite au ressort de l’alinéa 5 de l’article 2093 de la loi n°17-99 l’assuré est tenu
d’informer l’assureur sous peine de déchéance de tout sinistre ou événement qui peut
mettre en jeu la garantie de ce dernier dans un délai de 5 jours à compter du jour de sa
survenance, à l’exception des assurances sur la vie dont les parties au contrat fixent un
délai à cet effet lors de la souscription du contrat94, ledit délai est un délai légal qui peut
être prolongé par un commun accord entre les parties contractantes, et en aucun cas ne
peut être réduit parce qu’il est le minimum possible 95.

Conformément aux dispositions du même article précédent toute déclaration hors ce


délai n’est requise et la garantie en question sera frappée par la déchéance 96, sauf si
l’assuré prouve le retard par un cas fortuit ou de force majeure, car les relations entre
l’assureur et l’assuré sont soumises aux règles civilistes relatives à la responsabilité
contractuelle étant donné que l’article 26897 du DOC prévoit que l’inexécution ou le

91
F.DOUBLALI EP ZAILAF, Etude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc …, OP-Cit, P 83.
92
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 43.
93
L’article 20 de la loi n°17-99 : « L’assuré est obligé : … 5)- de donner avis à l’assureur dès qu’il en a eu
connaissance, et au plus tard dans les cinq jours de sa survenance, de tout sinistre de nature à entraîner la garantie ;
… les dispositions des paragraphes 1°,4° et 5° ci-dessus ne sont pas applicables aux assurances sur la vie… ».
94
www.acaps.ma consulté le 12/11/2020 à 22 :30, dernière mise à jour du site était le …
95
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 159.
96
Jugement du tribunal de commerce d’AGADIR daté de 25/10/2010 : « suite au ressort d’article 20 de l’arrêté du
ministre des finances et de la privatisation n°06-1053 daté de 26/05/2006 qui fixe les clauses typiques du contrat
d’assurance relatif à la responsabilité civile des véhicules terrestres à moteur l’assuré est tenu en cas de sinistre sous
peine de déchéance de son droit à la garantie d’informer à l’assureur de tout événement qui peut engager la
responsabilité de celui-ci après sa survenance dans un délai maximum de 5 jours qui suivent, la déclaration du
sinistre est faite par écrit ou oralement contre un accusé de réception. Ce qui scrute à la partie défenderesse le droit
de la déchéance de la garantie de réparation, alors la demande est rejetée et le demandeur prend en charge de tous
frais de justice » non publié, S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, OP-Cit.
97
L’article 268 du DOC : « il n’y a lieu à aucuns dommages-intérêts lorsque le débiteur justifie que l’inexécution ou le
retard proviennent d’une cause qui ne peut lui être imputée, telle que force majeur, le cas fortuit ou la demeure du
créancier ».

30
retard découlant d’une cause non-imputable par le débiteur ne donnant pas lieu à
aucune sanction contractuelle, sauf stipulation contraire dans les conditions particulières
de la police d’assurance sous prétexte que le législateur a conféré à l’assureur à travers
l’alinéa 1 de l’article 1798 du CA une prérogative par laquelle peut limiter sa responsabilité
dans les cas précités, et qui prend l’image d’une exclusion expressément contenue dans
le contrat, ce qui fait appel à l’article 14 du même code qui impose à l’assureur de mettre
les clauses de contrats édictant des déchéances ou des cas de non assurance en caractère
très apparents et ainsi bien claire des deux côtés fond et formel99.

Partant, le retard de déclaration du sinistre dans les délais légal ou conventionnel sera
traité selon le pouvoir d’appréciation du juge et le ressort de ceci sera différé d’un cas à
autre100, ce qui va créer une surcharge sur l’assuré ; d’une part de prouver que le retard
provient d’un cas fortuit ou de force majeure, et d’autre part que l’assureur ne s’arrache
pas de son obligation en vertu d’une exclusion expresse dans le contrat. Si bien que la
jurisprudence exempte souvent les assurés de la déchéance pour cause de retard de
déclaration s’ils prouvent qu’ils n’ont pas pu déclarer le sinistre dans le délai fixé pour
cause d’Etat pathologique qui leur empêche de déclarer personnellement ou par un
représentant101.

Dans le même cadre de la déchéance pour défaut de déclaration dans le délai légal ou
conventionnel, l’assureur joue d’une prérogative par laquelle il peut se désister d’une
façon abdicative pour causes commerciales, mais cette renonciation doit être expresse
sans aucune équivoque parce qu’il ne se présume pas 102.

Concernant l’effet de la déchéance en question sur l’assuré, selon l’article 228103 du


DOC le principe de relativité du contrat prend part dans l’application par fait d’engager
que les parties contractantes, de surcroît l’opposabilité de la déchéance n’est possible
que contre le souscripteur, l’exception à cette règle est celle prévue par les articles 34 et
35 du DOC dont la stipulation pour autrui est possible et en matière des assurances le
souscripteur peut mettre au contrat une stipulation pour un tiers, c’est le cas notamment
des assurances de dommages dont l’assuré peut autre personne que le souscripteur104.

Pour ce qui est d’effet de la déchéance basée sur la prescription afférente au sinistre à
l’égard des tiers, cette déchéance n’est pas requise par les juges marocains lorsque une

98
L’alinéa 1 de l’article 17 de la loi n°17-99 : « les pertes et les dommages occasionnés par des cas fortuits ou causés
par la faute de l’assuré sont à la charge de l’assureur, sauf exclusion formelle et limitée contenue dans le contrat ».
99
H. AKEDI, Le consommateur entre le consensualisme et les clauses abusives…, OP-Cit.
100
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, OP-Cit.
101
IBID.
102
IBID.
103
L’article 228 du DOC : « Les obligations n’engagent que ceux qui ont été parties à l’actes… ».
104
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 196.

31
tierce personne au contrat qui déclenche l’action ; d’une part qu’ils appliquent le 2ème
alinéa de l’article 62 du CA qui dispose l’inopposabilité de la déchéance motivée par un
manquement de l’assuré à ses obligations contractuelles relatives au sinistre, d’autre part
ils fondent leurs motivation sur les dispositions d’article 20 du CA comme c’est remarqué
dans cet arrêt de la cour de cassation marocaine n°241 daté de 25 avril 2017 sur le
dossier civil n° 1341/1/3/2015 : « la déchéance de la garantie contre l’assuré tant que
sanction au manquement à l’une des clauses légales insérées au contrat d’assurance n’est
pas prévue expressément par l’article 20 du CA, ce qui veut dire que la demanderesse a
droit de demander les indemnités pour risque qui l’a subi l’assuré qui n’a pas donné
information du sinistre à son assureur dans le délai légal, sans préjudice d’inopposabilité
prévue par l’article 62 du CA tant que le demandeur est un tiers au contrat »105.

105
Le Rapport annuel de la cour de cassation 2017, IMPREMERIE AMINA- Rabat 2018, P 22.

32
Section 2 : La démonstration du déséquilibre significatif créé par
les clauses légales
Le principe de l’autonomie de la volonté est devenu sans rôle dans l’équilibre
contractuel entre les parties contractantes puisque le législateur est intervenu en vertu
des textes civils et d’autres spéciaux pour régir le contrat dit 106, Ce qui a entraîné la
possibilité de nullité pour lésion, qu’on peut la définir comme le dommage subi pour
faute du déséquilibre entre les parties au contrat.

Certes, la loi n°17-99 portant code des assurances a régi toutes les clauses légales
relatives au contrat d’assurance notamment celles relatives à la vie du contrat et celles
relatives à la sanction, mais il y a un conflit entre ces règles spéciales en la matière et
celles du droit civil afférente au contrat en général, du droit des consommateurs et de la
loi sur la liberté des prix et de la concurrence107. Ce conflit prend l’image d’une antinomie
entre les différentes règles précitées, ce qui crée un concours dont le plaideur doit choisir
la règle dont il va bien bénéficier, et au même temps l’assureur va surement trouver le
fondement textuel légal de son dépassement d’une règle.

Si on fouille dans les lignes du droit des assurances relatives aux clauses légales dudit
contrat, on contemple certaines failles dont bénéficient les assureurs et acquièrent la
puissance du fort au contrat dans le vrai sens sans tenir compte des intérêts privés des
assurés tant que partie faible au contrat. Et c’est également le cas des règles de DOC qui
prévoient certaines sanctions contre le déséquilibre contractuel ou significatif mais leur
application est toujours conditionnée par la réunion de nombreuses conditions, ce qui
paraît parfois impossible de le prouver. On peut dire qu’il n’y a pas d’équilibre contractuel
absolu même à l’application stricte des lois.

Il nous semble opportun de morceler l’étude de cette hypothèse en deux


paragraphes ; Dans le premier on sa disséquer la soumission du déséquilibre significatif
dans le rapport assureur-assuré aux clauses relatives à la vie du contrat (Paragraphe 1),
et ensuite on va minauder nos attentions vers la soumission dudit déséquilibre à
certaines clauses relatives aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur
(Paragraphe 2).

106
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, P 141.
107
S.CHAUDOUET, Le déséquilibre significatif …, OP-Cit, P 675.

33
 Paragraphe 1 : les clauses relatives à la vie du contrat d’assurance
créant le déséquilibre
On a déjà précisé dans l’introduction que le contrat d’assurance est un contrat à
nature successive, c’est-à-dire qu’il produit ses effets entre les parties et à l’égard des
tiers tout au long de la période indiquée dans les conditions particulières de la police
d’assurance108.

La première catégorie de la classification des clauses proprement réservées au contrat


d’assurance est celle des clauses relatives à la vie dudit contrat, ces clauses sont de
nature légale dans leur totalité puisque la loi relative à cet effet est intervenue par leur
fixation et les modalités d’exécution le cas échéant sans laisser part à la négociation entre
les parties au contrat sauf dans certains cas. Ces clauses sont spécialement réservées au
fonctionnement du contrat

Les clauses relatives à la vie du contrat d’assurance sont au nombre quatre, que sont :

 Paiement de la prime : la première obligation incombant au souscripteur est le


paiement de la prime dont l’article 21109 du CA prévoit le règlement du paiement de la
prime par le souscripteur dans un délai maximum de 10 jours qui suivent le délai fixé par
le contrat, la clause relative à cet effet contient les modalités de paiement et le lieu de
paiement qui peut être soit le domicile de l’assureur ou du mandataire tel que les
intermédiaire d’assurance 110.
 Compétence : parmi les éléments de l’étendue de la garantie qu’on avait déjà
entamé, il y a ce qu’on entend par la territorialité de l’assurance ; Suite au principe de
territorialité en droit privé, le champ d’exécution d’un contrat d’assurance est limité à un
espace territorial dans la mesure où chaque produit d’assurance à un champ
d’application différent de l’autre selon les conventions internationales, en principe tous
les contrats d’assurance produits ses effets au Maroc, alors si on prend comme exemple
type l’assurance automobile qui produit également ses effets « dans les pays adhérents à
la convention type inter-bureau régissant le système de la carte verte ou à la convention
entre les pays membres de la ligue des Etats arabes relatives à la circulation des véhicules

108
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 103.
109
L’article 20 du CA : « Sauf clause contraire spécifiée au contrat, la prime est payable au domicile de l’assureur ou
du mandataire désigné par lui à cet effet. A défaut de paiement d’une prime ou d’une fraction de prime dans les 10
jours de son échéance… ».
110
Suite au ressort de l’article 291 : « est intermédiaire d’assurances toutes personne agréée par l’autorité, en
qualité d’agent d’assurances, personne physique ou morale, ou en qualité de société de courtage », de l’article
292 : « l’agent d’assurance est la personne habilité par une entreprise d’assurance et de réassurance dont il est
mandataire, à présenter au public les opérations prévues aux articles 159 et 160 de la présente loi… », et de l’article
297 : « la société de courtage représente ses clients auprès des entreprises d’assurances et de réassurance… cette
représentation est censée s’opérer également pour le compte de l’entreprise d’assurance et de réassurance dans
l’hypothèse où celle-ci autorise la société de courtage à encaisser les primes à son profit… ».

34
automobiles dans les pays arabes et à la carte internationales arabe d’assurance pour les
véhicules automobiles (carte orange) signée à Tunis le 15 rabii II 1395 (26 avril 1975) et
publié par le dahir n° 1-77-183 du 19 septembre 1977, ou à la convention bilatérale ou
multilatérale relative à toute autre carte dûment ratifiée et publiée par le Maroc »111.
 Tacite Reconduction : c’est une clause contractuelle qui vise à reconduite
l’engagement de la période fixée sur le contrat à autre, mais cette clause n’est validée
que si elle répond aux conditions fixées par la loi.
 Résiliation : c’est une clause purement légale puisque le législateur est intervenu à
déterminer les cas d’inexécution ou de défaut sur la formation du contrat qui entraîne la
résiliation.

Il nous convient alors de scinder ce paragraphe en deux sous-paragraphes pour


confirmer l’hypothèse de la soumission du déséquilibre significatif dans le rapport
assureur-assuré aux clauses légales prévues par les lois en vigueur ; dans le premier on va
disséquer le déséquilibre créé par la clause de tacite reconduction (A), et en deuxième on
va traiter le déséquilibre créé par certains cas de résiliation (B).

A)- Le déséquilibre crée par la tacite reconduction au contrat d’assurance

Comme on a déjà vu, la tacite reconduction est une clause qui permet au contrat de
passer d’une période à autre si aucune des parties ne se manifeste avant l’échéance du
contrat, ce qui veut dire que le contrat produit ses effets entre les parties contractantes
et les oblige à nouveau de leurs obligations.

La validité de cette clause est sous l’exigence de certaines conditions de forme, selon
l’article 6112 du CA la tacite reconduction doit faire l’objet d’une mention très apparente
dans le contrat d’assurance et se rappelée au-dessus de la signature du souscripteur, ce
qui est confirmé l’arrêt n°1679 de la chambre civile de la cour de cassation : « La tacite
reconduction du contrat d’assurance ne se présume pas mais doit être expressément
spécifiée dans le contrat »113. également l’article 7114 de l’arrêté ministériel n°2240-04
dispose que lorsque le contrat d’assurance contient ladite clause, cette dernière doit

111
Notice d’assurance Multirisque Automobile- Conditions générales de la Société SAHAM Assurance, P 24.
112
L’article 6 du CA : « … lorsque la durée du contrat est supérieur à une année, elle doit être rappelée en caractères
très apparents par une mention figurant au dessus de la signature du souscripteur… ».
113
L’arrêt n°1679 daté de 13/04/2010, dossier civil n° 2955/1/7/2009, publié sur www.jurisprudence.ma consulté le
13/11/2020 à 14 :33.
114
L’article7 de l’arrêté ministériel n°2240-04 relatif au contrat d’assurance : « lorsque le contrat d’assurance
comporte une clause de tacite reconduction, il doit également stipuler que l’assureur avise l’assuré ou la personne
chargée du paiement des primes ou cotisations, de la date d’échéance et du montant dont il est redevable, dans le
délai convenu au contrat et ce, avant chaque échéance de prime ou cotisation ».

35
prévoir le délai dont l’assureur doit informer son assuré du montant de la prime dont il
redevable, ce délai doit varier entre 30 et 90115.

Les primes afférentes aux contrats renouvelés par tacite reconduction doivent être
encaissées à l’échéance ou dans un délai maximum de 10 jours qui suivent la fin du
contrat, à défaut les intermédiaires et toutes autres personnes chargées d’encaissement
doivent déclarer par écrit à l’assureur 116, pour que ce dernier mette la garantie en
suspension tout au long d’une période de vingt jours, eu terme de ce délai l’affaire est
transférée au service de contentieux de la compagnie d’assurance.

Le non-respect des conditions de la tacite reconduction par les assureurs n’est pas
sanctionné ridiculement par le législateur parce qu’elle est uniquement réputée comme
non-écrite sans prévoir des amendes à l’encontre des assureurs, l’absence d’une
organisation législative et réglementaire d’une procédure relative à la tacite reconduction
et la méconnaissance de la plupart des assurés ont tous encouragé les assureurs
d’adopter ce genre de clauses dans tous les produits d’assurance sauf l’assurance
automobile et risques divers117.

la tacite reconduction était un grand problème avant 2016, parce que avant cette
année les agents agrées de l’assurance avaient un retard de paiement des quittances de 3
mois, et à l’échéance du contrat une mise en demeure de défaut de paiement de la prime
prévue à l’article 21 est envoyé à l’assuré même dans les cas où ce dernier néglige
l’existence de cette clause de tacite reconduction alors ce qui lui-même empêche
d’exercer son droit de résiliation dans les délais édictés par l’article 6, alors la procédure
de contentieux de défaut de paiement suit son cours régulier conformément aux
dispositions de l’art 21 et le service de contentieux au sein de la compagnie d’assurance
qui prend en charge la résolution du litige, malheureusement la majorité des clients
choisissent le règlement de la dette sans recourir aux tribunaux.

115
L’article 6 du CA : « … l’assuré a le droit de se retirer à l’expiration d’une période d’une année … à condition d’en
informer l’assureur … Ce droit appartient à l’assureur, il doit être rappelé dans chaque contrat d’assurance, le
minimum de préavis devra être compris entre trente jours et quatre-vingt-dix jours. Toutefois, le minimum de
préavis afférent à la résiliation de la garantie des risques visés à l’article 45 du présent livre peut être inférieur à
trente jours ».
116
L’article 131 du circulaire du président de l’ACAPS n°01/AS/19 du 02 janvier 2019 prise pour l’application de
certaines dispositions de la loi n°17-99 portant CA, publié au Bulletin officiel n°6778 du 16/13/2019 : « les
intermédiaires d’assurances, les banques, les sociétés de financement et les associations de microcrédit doivent
déclarer, par écrit à l’assureur les primes fractionnées ou afférentes à des contrats renouvelés par tacite
reconduction, qui n’ont pu être encaissées dans les dix jours de leur échéance, et ce au terme du délai précité ou
dans un délai fixé d’un commun accord des parties concernées ».
117 117
F.DOUBLALI EP ZAILAF, Etude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc …, OP-Cit, P 29.

36
La manière dont la clause de tacite reconduction est employée dans la pratique des
assurances est considérée comme abusive, par référence au droit des consommateurs
sont considérées comme abusives : la prolongation d’un contrat à durée déterminée sans
la volonté expresse du consommateur, et l’adhésion des consommateurs à des clauses
dont il n’a pas eu connaissance 118.

En somme, la méconnaissance des consommateurs qui créée le déséquilibre significatif


au contrat d’assurance dans le cadre de la soumission de celui-ci à la clause de tacite
reconduction, les consommateurs ne prennent pas connaissance de l’existence de cette
clause et lorsqu’ils sont devenus des débiteurs vis-à-vis de leurs assureurs n’intentent pas
l’action en justice pour que cette dernière déclare la clause comme abusive, non écrite et
mettre fin à ce lien contractuel dans l’intérêts des consommateurs victimes.
Semblablement, l’absence des sanctions pénales à l’encontre des assureurs pour pratique
trompeuse telle que la tacite reconduction les encourages de tromper leurs assurés.

B)- Le déséquilibre créé par la clause de résiliation

La résiliation ou la résolution est une technique juridique à la portée d’application du


créancier, par laquelle ce dernier peut mettre fin au lien contractuel entre lui et son
débiteur dans les contrats synallagmatiques en cas d’inexécution de la prestation du
débiteur ou encore s’il tombe ce dernier dans l’impossibilité d’exécution du contrat 119. La
résiliation peut prendre deux formes : la résiliation judiciaire et la résiliation
conventionnelle.

Commençons par la résiliation du contrat d’assurance de plein droit , parmi les cas de
résiliation prévus par le CA l’article 27 prévoit la résiliation sur demande de la masse des
créanciers de l’assuré en cas de déconfiture ou de liquidation de ce dernier ou d’office
par l’assureur120 ; Etant donné que le législateur marocain cherche depuis toujours de
protéger les créanciers dans le cadre des procédure collectives, ainsi de protéger
l’entreprise en difficultés et assurer la continuité de son exploitation, et si on prend le cas
de l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire l’activité de l’entreprise est

118
L’article 18 de la loi n°31-08 : « … 10)- de proroger automatiquement un contrat à durée déterminée en l’absence
d’expression contraire du consommateur, alors qu’une date excessivement éloignée de la fin du contrat a été fixée
comme date limite pour exprimer cette volonté de non-prorogation de la part du consommateur ; 11)- de constater
de manière irréfragable l’adhésion du consommateur à des clauses dont il n’a pas eu, effectivement l’occasion de
prendre connaissance avant la conclusion du contrat ; … ».
119
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome1 …, OP-Cit, P 307.
120
L’article 27 du CA : « … La masse des créanciers et l’assureur conservent, néanmoins le droit de résilier le contrat
pendant un délai de quatre-vingt-dix jours à partir de la date de la déconfiture ou de l’ouverture de la liquidation
judiciaire ; la portion du prime afférente au temps pendant lequel l’assureur ne couvre plus le risque sera restituée à
la masse des créanciers … ».

37
poursuivie après le prononcé du jugement de l’ouverture de ladite procédure 121, malgré
que le ressort des contrat antérieurs est à la compétence du syndic chargé de la
procédure122. Mais cette résiliation ne permet pas de protéger les assurés qui font objet
de déconfiture commerciale, et ça peut empêcher le bon fonctionnement du plan de la
continuité adapté dans la procédure de redressement.

Suite au ressort de l’alinéa 7 de l’article 18 de la loi n°31-08, la clause qui permet au


fournisseur de résilier le contrat de façon discrétionnaire sans reconnaitre la même
faculté au consommateur est classé dans la liste des clauses abusives. De surcroît, on
peut dire qu’il y a un conflit de loi entre les règles consuméristes et celles relatives au
contrat d’assurance, parce ces dernières permet d’une façon légale à l’assureur de
procéder à la résiliation du contrat d’assurance d’office ou sur demander des créanciers
de l’assuré s’il est en cas de déconfiture sans tenir compte de l’intérêt de ce dernier, et
l’intérêt du législateur qui vise à assurer le maximum possible la continuité de l’entreprise
qui a connu la cessation de paiement.

Le législateur a conféré en vertu de l’article 26 123 du CA à l’assureur la possibilité de


résiliation du contrat d’assurance après sinistre dans tous les produits d’assurance sauf la
RC des véhicules terrestres à moteur, cette résiliation n’est requise qu’à la réunion de
deux conditions :

1. L’assureur doit demander la résiliation basée sur le sinistre dans un délai de trente
jours à compter du jour où il a eu connaissance du sinistre ;
2. Qu’il n’a pas accepté le règlement du sinistre ;

De surcroît, on peut dire que l’assureur peut procéder à la résiliation du contrat après
avoir connaissance de la survenance du sinistre ce qui est contraire au principe de
l’assurance qui consiste à couvrir les risques survenus par l’assureur en contre partie
monétaire (la prime) payée préalablement par l’assuré, malgré l’article 26 du CA déclare
dans les deux deniers alinéas la prérogative de l’assuré de procéder à la résiliation des
autres contrats d’assurance qu’il a avec le même assureur dans un délai de 30 jours à
compter du jour de la prise d’effet de la résiliation du contrat enregistré le sinistre, le

121
L’article 586 du CC : « l’activité de l’entreprise est poursuivie après le prononcé de l’ouverture du redressement
judiciaire. Le prononcé du jugement n’entraîne pas la déchéance du terme ».
122
L’article 588 du CC : « Le syndic a seul la faculté d’exiger l’exécution des contrats en cours en fournissant la
prestation promise au cocontractant de l’entreprise… le défaut d’exécution n’ouvre droit au profit des créanciers
qu’à déclaration au passif… ».
123
L’article 26 du CA : « dans les cas où le contrat prévoit pour l’assureur la faculté de résiliation après sinistre, cette
résiliation ne peut prendre effet que dans le délai de trente jours à dater de la réception de la notification par
l’assuré... ».

38
déséquilibre est créé au détriment de l’assuré en vertu de ce mode de la résiliation
reconnu au profit de l’assureur puisque le premier ne va pas bénéficier de l’assurance au
moment de besoin.

Dans notre enquête, on a déposé cette question relative à la faculté de résiliation du


contrat d’assurance après sinistre reconnue à l’assureur :
Question n° 14 : Votre compagnie a-t-elle déjà recouru à la résiliation de votre
contrat ?

oui
non
pour motif valabe
pour motif non-valable

Pour ce qui est de l’effet de la résiliation, dans les contrats successifs la résiliation
produit un effet irréfragable dans la mesure où elle ne touche pas les effets du contrat
avant la décision judiciaire prononçant la résiliation 124, c’est le cas notamment du contrat
d’assurance où la résiliation ne veut dire que la fin du contrat et gelé ses effets en future,
ce qui veut dire l’assuré a le droit au remboursement de la prime payée pour le temps où
l’assurance ne court plus, pourvu qu’en cas de résiliation judiciaire l’assuré doit
demander au tribunal ce remboursement parce que le juge ne peut en aucun cas statuer
que sur la chose demander conformément à l’article 3125 du CPC.

124
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, P 317.
125
L’article 3 du CPC : « Le juge doit statuer dans les limites fixées par les demandes des parties et ne peut modifier
d’office ni l’objet, ni la cause de ces demandes … ».

39
 Paragraphe 2 : le déséquilibre crée par le pensum civil au contrat
d’assurance

La mauvaise foi de la partie forte au contrat qui se manifeste par les pratiques
trompeuses qui vise à mettre les intérêts de la partie faible en danger est sanctionnée par
certaines sanctions civiles126, ces sanctions sont au nombre quatre : la nullité, la rescision,
l’annulation et les indemnités.

A titre comparatif, pour ce qui des points de convergence la déchéance et la nullité ont
la même finalité l’assuré perd son droit à l’indemnité et elles sont toutes les deux
soumises à certaines conditions validité du fond et de la forme, de plus la preuve est à la
charge de l’assuré avec la possibilité d’un risque assuré dans tous les cas et enfin la
possibilité de renonciation de l’assuré 127. Par divergence, la nullité est contraire à la
déchéance en ce qui concerne son effet par rapport au contrat d’assurance dans la
mesure où en cas de nullité le contrat se pende et est devenu sans aucun effet, de plus
l’opposabilité de la nullité entre les parties et à l’égard les tiers sauf dans les assurances
de responsabilité128.

On a déjà vu que la nullité entant que pensum fait partie des clauses légales relatives
aux sanctions dans le cadre du contrat d’assurance bien précisément la nullité relative (la
rescision), cette dernière est définie à travers l’article 311 129 du DOC tant qu’une action à
l’exercice de la partie lésée au lien contractuel dans les cas prévus par les articles 39,55 et
56 du même dahir, c’est dire en cas de consentement donné par lésion ou dol la partie
lésée peut intenter une action en rescision devant le tribunal compétent afin d’avoir le
prononcé de la nullité du contrat, mais cette nullité exige la réunion de certaines
conditions pour qu’elle soit requise 130.

Egalement, le code des assurances a abordé d’une façon directe la nullité absolue
contre un anéantissement du contrat d’assurance dans nombreuses en protégeant
essentiellement la partie forte au contrat d’adhésion.

Il nous convient alors de scinder l’étude de cette hypothèse en deux : dans un premier
lieu on va disséquer la justification du déséquilibre par la difficulté de prouver l’existence
des causes de rescision par l’assuré tant que partie faible au contrat d’assurance (A), et

126
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, P 141.
127
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, OP-Cit.
128
IBID.
129
L’article 311 du DOC : « L’action en rescision a lieu dans les cas prévus au présent dahir, articles 4,39,55,56 et
dans les autres cas déterminés par la loi. Elle se prescrit par un an … ».
130
A.SAFI, Le précis en droit civil – Tome 1 …, OP-Cit, P 193.

40
ensuite on va traiter les cas de nullité prévus par la réglementation spéciale en la matière
(B).

A)- la contrariété de la preuve de lésion et dol au contrat d’assurance

La lésion et le dol sont bien répandus dans la pratique des assurances malgré la
qualification du contrat en question tan qu’un contrat de bonne foi, et tous les deux
peuvent entraîner la rescision du contrat en cas de réunion de certaines conditions.

La lésion est définie par la doctrine tant qu’un « préjudice subi par l’une des parties à
un contrat onéreux résultant du déséquilibre ou du défaut d’équivalence entre les
prestations réciproques nées du contrat »131, il s’agit alors d’un défaut d’équivalence
entre l’avantage obtenu et ce qui est consenti en contrepartie.

En vertu de l’article 55132 du DOC la lésion en principe ne donne pas lieu à la rescision
même en cas de déséquilibre significatif au contrat, cette hostilité s’explique par
l’adhésion du législateur marocain à l’idéologie volontariste et libérale qui dite « ce qui
est librement voulu ne peut être que juste »133, alors que le même article dispose que le
dol lésionnaire qui entraine la rescision du contrat ce qui nous amène à dire que
l’annulation du contrat n’est possible qu’à la réunion de deux conditions :
1)- Il faut qu’il y ait une disproportion entre les prestations s’appréciant au moment de
la formation du contrat, l’article 56 du DOC ajoute que la lésion n’est présumée que
lorsque la différence entre le prix porté au contrat et la valeur de ce qui est reçu est
supérieur ou égale à un tiers.
2)- Une lésion causée par un dol

Attendu que seul le dol tant qu’un vice de consentement peut entrainer l’annulation du
contrat en raison de la tromperie employée pour induire une personne en erreur pour
passer un contrat134, à ce propos l’article 41 du CA prévoit que le dol de l’une des parties
au contrat donne lieu à l’autre partie le droit de demander la nullité et réclamer les
dommages et intérêts, et l’assureur n’aura guère droit sur l’excèdent de la prime, mais le
problème réside au niveau de la preuve du dol qui incombe au demandeur de l’action.

C’est vrai qu’en pratique, prouver le dol qui se manifeste par des agissements matériels
est plus facile que l’errer psychologique 135, le dol dans la pratique des assurances se
131
https://www.doc-du-juriste.com consulté le 1/12/2020 à 15 :21 dernière mise jour était le …
132
L’article 55 du DOC : « La lésion ne donne pas lieu à la rescision, à moins qu’elle ne soit causée par le dol de
l’autre partie, ou de celui qui la représente ou qui a traité pour elle, et sauf l’exception ci-après ».
133
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations – le contrat, éditions le Fennec 1996, P 149.
134
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P126.
135
IBID

41
manifeste par les publicités des compagnies d’assurances qui convainc souvent les clients
de leur contracter, dans ces publicités elles diffusent les montant de prime, la facilité du
règlement de sinistre, et les garanties de chaque produit 136 ; dans notre questionnaire, la
question n°9 était à propose les modalités de choisir une compagnie d’assurance et les
statistiques qu’on a eu ne dites rien que les assureur procèdent à des pratiques
trompeuses pour convaincre les consommateurs et même les professionnels en vue de
passer les contrats :

Question N°9 : comment vous choisissez la compagnie d’assurance ?

a la base du montant de la prime

à la base du règlement des


sinistres
à la base des garanties

les publicités de la compagnies


vous convainc

Alors les publicités convainquent les gens de procéder à des contrats d’assurance dont
ils pensent qu’ils sont garants dans plusieurs cas avec un montant raisonnable de la
prime, et une facilité de réparation des risques assurés, alors que la police des conditions
générales ne contient pas souvent les clauses et les conditions de l’assurance pourvue
que certaines conditions sont au choix de l’assuré adhérent qui n’en avaient pas
connaissance, et qui n’est assurable dans plusieurs cas. Dans ce cas, l’assuré lésé ne peut
pas facilement prouver le dol de son assureur et il ne pas demander l’annulation dudit
contrat en raison de dol ou de lésion, parce que l’élément psychologique du dol qui
réside dans l’intention d’induire les clients de l’assurance en erreur est difficile à prouver
puisque le client fait le choix des garanties d’une façon volontaire sans aucune
connaissance de leur étendue et leur conséquence.

136
H.RAHAL, L’éclatement de la distribution des produits d’assurances au Maroc- Quel avenir pour la présentation
des opérations d’assurances ?, Article publié sur European scientific journal- octobre 2017, édition vol 13 n° 28, P
103.

42
L’article 21137 de la loi n°31-08 prohibe toute publication comportant des allégations,
indications ou présentations fausses de nature à induire en erreur, mais les publications
des assurances ne sont pas trompeuses dans le sens du présent article mais l’assuré
consommateur qui n’a pas de connaissance des garanties visées au contrat, de ce qu’il
doit et ce qu’il va recevoir en contrepartie qui entraîne sa tromperie.

B)- L’impéritie de nullité dans la réglementation des assurances.

La nullité absolue ou la nullité de plein droit est une sanction civile énoncée par
l’article 306138 du DOC qui s’applique lorsque la loi en édicte la nullité de plein dans un
cas terminé, il s’agit d’une sanction qui tende à protéger non seulement l’intérêt
particulier mais également l’intérêt général de la société contre toutes les initiatives
individuelles qui lui seraient contraire 139.

Dans une appréciation de la réglementation spéciale des assurances, les cas de nullité
absolue énoncés par la loi n°17-99 sont tous des cas de faute d’objet du contrat
d’assurance lorsque l’assuré commis une faute à la déclaration et l’assureur peut
demander de plein droit la nullité du contrat, ces cas sont comme suivants :
1. L’article 30 prévoit la faculté de demander la nullité de contrat en cas de fausse
déclaration intentionnelle par le souscripteur à l’exception du produit d’assurance sur la
vie sans droit de rétention du le prix payé par ce dernier, parce que la prime demeure
requise par l’assureur à titre de dommages et intérêts.
2. L’article 50 déclare la nullité de l’assurance lorsque la chose assuré a péri ou ne
peut plus être exposée aux risques au moment de la souscription du contrat, avec droit
de l’assuré à la restitution de la prime sous déduction des frais exposés par l’assureur.
3. L’article 55 précise que l’assureur ne répond qu’aux dommages causés par
l’incendie à moins qu’il ne demande la nullité pour fausse déclaration suite à l’article 30.
4. L’article 73 déclare qu’en cas d’endossement du contrat d’assurance sur la vie le
nom et prénom du bénéficiaire de l’endossement et la signature de l’endosseur sont
importants pour la validation de l’opération sou peine de nullité.
5. L’article 94 instaure que l’erreur sur l’âge entraîne la nullité lorsque l’âge de
l’assuré se trouve hors limites fixées pour la conclusion du contrat.

137
L’article 21 de la loi n°31-08 : « Sans préjudice des dispositions des article 2 et 67 de la loi n°77-03 relative à la
communication audiovisuelle, est interdite toute publicité comportant sous quelque forme que ce soit, des
allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur »
138
L’article 306 du DOC : « … L’obligation est nulle de plein droit : 1- lorsqu’elle manque d’une des conditions
substantielles de sa formation ; 2- Lorsque la loi en édicte la nullité dans un cas déterminé. »
139
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P126

43
Tous ces cas de nullité ne protègent guère l’assuré, puisqu’elles tendent à protéger les
assureurs contre toutes les fraudes relatives à la fausse de déclaration liée à l’objet du
contrat.

Toutefois, l’assuré professionnel qui est protégé par la nullité absolue dans l’assurance
responsabilité civile décennale en vertu de l’article 157-14 qui prévoit que toute clause a
pour objet de réduire l’étendue de la garantie telle que déterminé par les règles relatives
à cet effet sera frappée par la nullité.

44
 Chapitre II : La difformité du contrat d’assurance

La justification contractuelle du déséquilibre significatif réside dans la difformité du


contrat, c’est-à-dire les défauts des conditions de forme relatives à la formation du
contrat et même la forme du contrat d’assurance après sa conclusion.

Avant la conclusion du contrat, il y a des obligations précontractuelles dont le


professionnel doit répondre pour avoir le consentement correct de l’adhérant au contrat,
il s’agit d’une protection de la partie faible au contrat surtout le consommateur profane
en instaurant un équilibre à la relation contractuelle avec l’assureur tant que stipulant et
partie forte au contrat140. Le non-respect de ces obligations ne que qu’entraîner un
engagement contractuel déséquilibré dont l’adhérant sera lésé.

Par ailleurs, l’article 11 du CA dispose que le consentement des parties au contrat


d’assurance doit être exprimé par écrit à titre de preuve dudit lien contractuel, alors que
la rédaction dudit contrat est soumise à certaines conditions de formalisme et toute
violation de l’une des règles de formalisme peut créer un déséquilibre au détriment de
l’assuré.

Il nous convient alors de morceler l’étude de ce chapitre en deux sections ;


premièrement on va examiner le non-respect des obligations précontractuelles par
l’assureur professionnel (Section 1), et deuxièmement on va disséquer le non-respect des
règles de formalisme du contrat d’assurance (Section 2).

140
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 55.

45
Section 1 : Le non respect des obligations précontractuelles par
l’assureur

Le premier principe de l’engagement est celui de la bonne foi, ce principe n’est pas
prévu d’une façon expresse par les textes de lois relatives à la phase précontrat
contrairement à celles relatives à la phase d’exécution du contrat141.

La bonne foi au contrat d’assurance dans la phase précontractuelle prend l’image de


deux obligations qui sont à la charge de l’assureur, à savoir : l’obligation d’information et
l’obligation du conseil au profit du futur assuré ou le client.

Pour ce qui est du droit à l’information, il s’agit d’une notion très importante dans le
domaine en question en raison de la méconnaissance et de l’inexpérience des assurés
surtout les assurés consommateurs, ainsi la complexité et l’évolution quotidienne des
produits dans le marché des assurances 142. Le but de cette obligation incombant au
professionnel au contrat consiste à réaliser l’équilibre entre les droits et obligations des
parties à celle-ci, alors que le non-respect de cette obligation ne peut qu’entraîner un
déséquilibre contractuel dont la partie adhérente au contrat sera lésée.

La deuxième obligation est celle du conseil, lors de la souscription du contrat l’assureur


ou son représentant doivent identifier les besoins de son souscripteur afin de lui guider
dans le choix des garanties et les autres éléments du contrat 143. Cette obligation est dans
le but d’assurer également un équilibre relatif entre les parties au contrat, alors défaut de
celle-ci peut menacer aux droits et obligations de la partie qui est en position d’infériorité
au contrat.

Il nous semble alors opportun de scinder l’étude de cette hypothèse de la justification


contractuelle en deux paragraphes : dans le premier on va examiner le non-respect du
droit à l’information comme source du déséquilibre significatif au contrat d’assurance
(Paragraphe 1), et ensuite on va sonder l’oisiveté des intermédiaires et les courtiers
d’assurance en ce qui concerne le devoir du conseil (Paragraphe 2).

141
L’exposé des étudiants du master contrats et le droit fonciers sous l’encadrement du professeur Hossein
BELHSSANI, Les dispositions des négociations préliminaires en droit civil marocain publié sur
https://www.maroclaw.com consulté le 01/01/2021 à 14 : 08. (En arabe)
142
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 55.
143
https://www.lesfurets.com consulté le 01/01/2021 à 16 :30.

46
 Paragraphe 1 : Le non-respect du droit à l’information

Dans le but d’aboutir à une relation contractuelle offrant un climat de coopération et


de confiance entre les parties, le législateur marocain a instauré l’obligation
d’information au détriment de l’assureur 144. C’est une obligation qui est fortement
inspirée du principe de la bonne foi prévu par l’article 231 145 du DOC.

Dans le même ordre, l’article 3146 de la loi n°31-08 oblige les fournisseurs de donner
connaissance au consommateur par tout moyen approprié de toutes les caractéristiques
essentielles du produit, du bien ou du service et lui fournir les renseignements
susceptibles de lui permettre de faire un bon choix.

En pratiques d’assurance, l’obligation d’informer les futurs assurés est accomplie à


travers quelques formalités particulières encadrées par la réglementation en la matière ;

La première est celle de la proposition d’assurance, les assureurs sont toujours à la


recherche des assurés par moyen d’un document remis à ces derniers par les
intermédiaires et les commerciales d’assurances dont ils déclarent les risques à assurer et
fournirent toutes les informations nécessaires pour que ce formulaire sera renvoyé à
nouveau à l’assureur pour estimer le risque et fixer la prime à payer 147.

Le deuxième moyen par lequel l’assureur accomplit son obligation d’information pré-
contractuellement est celui prévu par l’article 10 148 du CA la notice d’information dite
également le projet de contrat, il s’agit d’un document préétablit par l’assureur dont il
décrit toutes les conditions générales du contrat en question.

Pour confirmer l’hypothèse de la soumission du déséquilibre au non-respect de


l’obligation d’information pour cause de défaut à ces modalités, on va diviser cette étude
en deux sous paragraphes : Premièrement, on va marner sur l’inefficacité de la
proposition d’assurance à la création d’un équilibre contractuel entre l’assuré éventuel

144
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 56.
145
L’article 230 du DOC : « Tout engagement doit être exécuté de bonne foi et oblige, non seulement à ce qui est
exprimé, mais encore à toutes les suites que la loi, l’usage ou l’équité donnent à l’obligation d’après sa nature ».
146
Alinéa 1 de L’article 3 de la loi n°31-08 : « Tout fournisseur doit mettre, par tout moyen approprié, le
consommateur en mesure de connaître les caractéristiques essentielles du produit, du bien ou du service ainsi que
l’origine du produit … et lui fournir les renseignements susceptibles de lui permettre de faire un choix rationnel
compte tenu de ses besoins et ses moyens ».
147
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 117.
148
L’article 10 du CA : « Préalablement à la souscription du contrat, l’assureur remet à l’assuré un exemplaire du
projet de contrat comportant le prix ou une notice d’information qui décrit notamment les garanties assorties des
exclusions, le prix y afférent et les obligations de l’assuré ».

47
qui déclare ses besoins et l’assureur jouissant du large pouvoir d’estimation des risques
et la fixation du contrat (A), deuxièmement on va potasser le déséquilibre crée par la
notice d’assurance tant qu’un document de conditions générales à porter à la
connaissance des adhérents (B).

A)- L’inefficacité de la proposition d’assurance

La proposition d’assurance est un écrit sous forme de formulaire à remplir par un


assuré éventuel dont lequel il décrit le risque à assurer, ce formulaire est préparé
préalablement par l’assureur 149, et en raison du marketing utilisé par ce dernier ses
intermédiaires et ses commerciales qui s’occupent de remise de ce formulaire audit
assuré et le renvoyé après à l’assureur pour confirmer ou refuser la proposition, c’est-à-
dire que le formulaire est pré-imprimé, et l’assuré ne fait que remplir le formulaire par le
biais de répondre aux questions posées sur ledit formulaire.

Le législateur marocain a instauré cette modalité d’information parce qu’il l’a estimé
dans l’intérêt privé de l’assuré, dans la mesure où il n’a pas accordé aucune valeur
juridique à cette proposition afin que ce dernier ne donne pas son consentement sur les
autres conditions dont il n’a pas pris connaissance, à ce propos l’article 10 du CA prévoit
que cette proposition n’engage guère ni l’assuré ni l’assureur 150.

En cas d’acceptation de la conclusion du contrat, la proposition considérée comme


sera la pièce maitresse parce que l’assureur va rédiger le contrat à la base des
informations fournies par l’assuré sur ladite proposition. L’assuré peut commettre
certaines fautes lorsqu’il répond aux questions du formulaire, en raison du lexique
complexe de la matière des assurances certaines questions peuvent être ambigües ce qui
peut guider l’assuré éventuel d’accéder à des clauses abusives de plein gré sans maîtriser
à quoi exactement il a consenti151. Dans ce cas, la proposition d’assurance qui vise à
assurer un lien contractuel équilibré entre les deux parties va jouer un autre rôle qui
consiste à tromper l’assuré et créer des avantages à l’intérêt de la partie forte au contrat.

Toutefois, le fait de remplir la proposition d’assurance par l’assuré éventuel ne vaut en


aucun cas la négociation du contrat par celui-ci, parce que l’assureur estime et évalue les
risques proposés et notifie son acceptation audit assuré en lui transmettant un projet du

149
Alinéa 8 de l’article 1 du CA : « Proposition d’assurance : Document remis par l’assureur ou son représentant à un
assuré éventuel et sur lequel ce dernier doit porter les informations nécessaires à l’assureur pour l’appréciation du
risque à couvrir et la fixation des conditions de couverture ».
150
Alinéa 2 de l’article 10 du CA : « La proposition d’assurance n’engage ni l’assuré, ni l’assureur ; seul le contrat
constate leurs engagements réciproques ».
151
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 58.

48
contrat dont toutes les conditions générales et particulières sont rédigées, et l’assuré ne
va qu’adhérer par sa signature au contrat préétablit 152.

Dans le même cadre de la conclusion du contrat d’assurance après une proposition


d’assurance, cette dernière acquiert une importance capitale puisqu’elle sera considérée
comme étant la référence principale de la conclusion du contrat et la détermination des
conditions particulières du contrat, alors elle sera opposable entre les parties et surtout à
l’égard de l’assuré en cas de litige 153, puisque ce dernier a exprimé dès le départ son
consentement d’adhérer au contrat même en cas d’existence des clauses abusives.

Tout intermédiaire qui couvre un risque sans avoir établi et transmis la proposition
d’assurance à une entreprise d’assurance d’une manière frauduleuse et de mauvaise fois
est passible d’emprisonnement et des amendes conformément l’article 328 du CA 154, la
responsabilité pénale de l’intermédiaire est engagée pour protéger les intérêts
économiques de l’assureur, parce que ce dernier est engagé en cas d’escroquerie de son
intermédiaire agent.

B)- La démonstration du déséquilibre crée par la notice d’information

La notice d’information ou le projet de contrat d’assurance est un moyen


d’information spécialement réservé aux assureurs pour accomplir leur obligation
précontractuelle comme c’est prévu par le premier alinéa de l’article 10 du CA 155, ce
moyen d’information est instauré dans le but de donner connaissance à l’assuré
quiconque de toutes les caractéristiques essentielles du produit d’assurance auquel va
adhérer en vertu de nombreuses mentions qu’elle contient 156 ; l’objet du contrat, les
garanties et leur étendue, les exclusions, les prix de services…etc.

Le premier indice du déséquilibre réside à la preuve de la remise de la notice


d’information qui incombe au souscripteur conformément à l’alinéa 3 157du même article,
on constate qu’il y a une surcharge sur l’adhérent qui doit prouver la remise ou la non

152
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 119.
153
IBID.
154
L’article 328 du CA : « Tout intermédiaire d’assurance qui de mauvaise foi, couvre un risque sans avoir établi et
transmis à une entreprise agrée pour pratiquer les opérations d’assurance au Maroc, est passible par dérogation à
l’article 540 du CP d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende égale à dix fois le montant perçues
frauduleusement, sans que son montant puisse inférieur à 5000 Dhs ».
155
Cette obligation est bien renforcée également par le premier alinéa de l’article 106 du CA qui dispose : « Le
souscripteur est tenu de remettre à l’adhérent une notice, établie par l’assureur qui définit les garanties et leurs
modalités d’entrée en vigueur ainsi que les formalités à accomplir en cas de sinistre ».
156
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 59.
157
Alinéa 3 de l’article 10 du CA : « La preuve de la remise de la notice à l’adhérent et de l’information relative aux
modifications contractuelles incombe au souscripteur »

49
remise de cette notice, dans la pratique c’est difficile de prouver la non remise de la
notice parce que l’assureur imprime ces notices et les dépose dans toutes les agences de
ces intermédiaires, alors que ces derniers ne donnent pas information aux clients
d’existence de ces notices et ne les remisent pas.

Le code des assurances ne sanctionne nullement l’assureur qui n’accomplit pas son
obligation d’information par cette modalité -là remise de la notice d’information-, dans ce
cas les règles générales civilistes relatives à la lésion et au dol qui s’appliquent lorsque le
souscripteur prouve la non remise de la notice et le lien de causalité entre ceci et son
mauvais choix en demandant la nullité ou la rescision du contrat d’assurance selon le
cas158.

Le deuxième indice du déséquilibre significatif est celui des mentions obligatoires qui
doivent être indiquées sur la notice, en vertu de l’article 106 du CA la notice doit
comporter :
 La prime d’assurance : normalement la prime d’assurance est fixée par le conseil
d’administration de chaque compagnie conformément aux dispositions des articles 3 et 4
de la loi n°104-12, par application de l’exception prévue par l’article 2159 l’ACAPS
s’intervient après consultation du conseil de la concurrence pour fixer la prime de la RC
automobile160. Les notices d’information ne contiennent pas les montants de prime ou les
modalités de leur fixation pour donner une information suffisante à l’adhérent du
montant dont il sera dû.
 Les informations afférentes aux garanties et leurs étendues : l’assureur doit
informer l’assuré de toutes les garanties du risque précis, de la durée de ces garanties, et
même de la compétence territoriale de l’assurance c’est-à-dire les lieux où l’assuré est
protégé contre le risque, ces informations doivent être bien détaillés d’une façon claire et
ainsi exprimées avec une langue bien compréhensible, alors qu’en pratique les notices
sont rédigées en français attendu que la langue officielle du Royaume est l’arabe selon
l’article 5161 de la constitution, ce qui va être ambigüe et vaque pour la majorité des
consommateurs qui ne maîtrise pas le français.

158
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 122.
159
Alinéa 2 de l’article2 de la loi n°104-12 : « les dispositions du premier alinéa ci-dessus ne s’appliquent pas aux
biens, produits et services dont la liste est fixée par voie réglementaire après consultation du conseil de la
concurrence ».
160
L’assurance automobile obligatoire fait partie de la liste des produits et services dont le prix est fixé par voie
réglementaire, cette liste est énoncée par l’annexe du décret n°2-00-854pris pour l’application de l’ancienne loi sur
la liberté des prix et de la concurrence n°06-99, publié sur le Bulletin Officiel n°4940 du 4/10/2001.
161
L’article 5 de la constitution Marocaine : « L’arabe demeure la langue officielle de l’Etat. L’Etat œuvre à la
protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu’à la promotion de son utilisation… ».

50
L’article 13 de l’arrêté ministériel n°2240-04 énonce les mentions outres que celles
prévues par l’article précité :

 Les clauses de sanctions : la notice doit comprendre toutes les sanctions à


l’encontre des fautes intentionnelles de l’assuré, notamment le cas de la fausse
déclaration lors de la souscription ou en occasion d’un sinistre assuré, de non-paiement
de la prime ou la cotisation …etc. Alors qu’elle n’y a pas l’exigence de mettre les cas de
sanctions de l’assureur ou encore l’indication de la protection juridique des assurés
contre les pratiques trompeuses ou abusives en la matière.
 Les informations afférentes aux exclusions de garanties : les exclusions de
garanties sont des limites de celles-ci, alors l’assureur doit donner information à l’assuré
des exclusions ou bien des cas où il n’est pas assuré. Le problème de ces exclusions, dans
la notice les assureurs exposent les exclusions communes sans bien détailler les
exclusions spécifiques au risque, ainsi elles ne sont pas bien ni claires ni
compréhensibles.
 Les informations relatives aux obligations de l’assuré : toutes les obligations
énoncées par l’article 20162 dont l’assuré prend en sa charge doivent être mentionnées
dans la notice d’information, notamment celles relatives au contrat et celles relatives à la
déclaration du sinistre. Pour ce qui est des délais dont l’assuré doit accomplir ses
obligations, en aucun cas les délais prévus par la notice ne peuvent être inférieurs à ceux
disposés par la loi, puisque ces derniers sont considérés comme étant le minimum
légal163, dans certains cas on trouve des délais imposés dans les notices d’informations
qui sont inférieur par rapport aux délais légaux, et si l’assuré dépasse le délai
conventionnel ne peut que tomber dans la déchéance alors que la loi prévoit autrement.
 les informations relatives aux clauses de référence : ces clauses sont les plus
dangereuses dans les contrats d’adhésion, parce qu’elles font l’objet d’un support outre
que le contrat d’assurance et l’assuré adhère à ces clauses parfois d’une façon abusive, vu
qu’elles peuvent porter atteinte à ces droits tant que partie faible au contrat 164. la notice
doit comporter les indications relatives à ce type de clauses pour que l’assuré prenne
information, tel le cas de la clause compromissoire d’arbitrage à laquelle l’adhérent doit
en avoir connaissance avant la conclusion du contrat par le biais de ladite notice pour

162
L’article 20 du CA : « L’assuré est obligé : 1° de payer la prime ou cotisation aux dates convenues ; 2° de déclarer
exactement, lors de la conclusion du contrat, toutes les circonstances connues de lui qui sont de nature à faire
apprécier par l’assureur les risques qu’il prend à sa charge ; 3° d’adresser à l’assureur, aux dates fixées par le contrat,
les déclarations qui peuvent être nécessaires à l’assureur pour déterminer le montant de la prime, lorsque cette
prime est variable ; 4° de déclarer à l’assureur, conformément à l’article 24 de la présente loi, les circonstances
spécifiques dans la police qui ont pour conséquence d’aggraver les risques ; 5° de donner avis à l’assureur, dès qu’il
en a eu connaissance, et au plus tard dans les cinq jours de sa survenance, de tout sinistre de nature à entraîner la
garantie de l’assureur. »
163
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 121.
164
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 63.

51
qu’il puisse donner son accord sur ceci. Dans les produits d’assurance spécialement
réservés aux simples consommateurs, les notices ne comportent pas les informations en
questions même en cas d’existence de ces clauses.

 Paragraphe 2 : le non-respect de l’obligation du conseil

L’obligation du conseil est une obligation qui est à la charge du professionnel au


contrat d’adhésion dans le but d’aider la partie contractante qui se trouve dans une
position d’infériorité de faire les bons choix en répondant à ses besoins convenablement
à ses moyens165, l’expert en la matière doit donner conseil en bien expliquant toutes les
conditions du contrat et leur conséquence par rapport à celui qui les consentit, ainsi dans
le but d’éviter le maximum possible le déséquilibre entre les droits et obligations des
parties contractantes166.

Partant de ce qui précède, on peut dire qu’il s’agit alors d’une obligation accessoire à
l’obligation d’information, même qu’elle est complémentaire par rapport à cette
dernière.

Le devoir de conseil de l’assureur prend les images suivantes 167 :


 Chercher à savoir : c’est-à-dire qu’il doit procéder à des questions pour connaître
les attentes de son souscripteur.
 Faire savoir : il doit bien expliquer au souscripteur toutes les conditions générales
du contrat demandé, et lui bien démontrer les limites des garanties.
 Savoir guide : c’est-à-dire bien guider le souscripteur d’adhérer aux bonnes
conditions particulières qui tendent à satisfaire ses besoins et d’assurer un équilibre
contractuel.

Le devoir du conseil dans la pratique des assurances est identique parce qu’il est
exercé par les intermédiaires et les courtiers d’assurance, ce qui fanatise sur
l’accomplissement de cette obligations puisque souvent ces derniers ne donne pas de
conseils à leur clients, leur but reste la création et la commercialisation de plein d’affaires
et avoir beaucoup plus de revenus.
A ce propos, on avait déposé une question au public lors de notre enquête en ce sujet
concernant cette obligation accessoire à celle d’information ;

165
M. NAKHLI, l’obligation du conseil bancaire à la lumière du droit marocain et comparé, revue du barreau de
Marrakech n° 71, du juin 2018, imprimerie papeterie ELWATANYA, P 260. (En arabe)
166
IBID.
167
https://www.lesfurets.com consulté le 02/02/2021 à 16 : 05, dernière mise à jour était.

52
Question n° 4 : Est-ce que l’agent de l’assurance vous donne information de toutes les
conditions générales de votre contrat ?

oui 47,2%
non 52,8%

Alors, on retient que la majorité des assurés ne bénéficient pas de leur droit au conseil
qui pèse sur l’assureur ou son représentant. Le non respect de l’obligation en question
est un déséquilibre et crée même le déséquilibre au détriment de l’assuré ; pour bien
analyser cette hypothèse dans le but de la confirmer, on va scinder cette étude en deux
sous-paragraphes : en premier lieu, on va disséquer les mauvais choix de l’assuré
impactant sur le montant de la prime avec une garantie moins de ce qui est demandé (A),
et ensuite on va se tâter l’effet du non-respect de l’obligation du conseil sur l’adhésion à
des clauses abusives (B).

A)- l’impact sur le recouvrement du risque

Le devoir du conseil en tant qu’obligation de moyen à la charge de l’assureur impacte


directement sur l’obligation de moyen de celui-ci168, le non respect de cette obligation
par celui à qui incombe ou par son représentant peut entraîner comme effet le non
recouvrement du risque assuré suite aux attentes de l’assuré.

L’assuré peut accorder certaines garanties qui peuvent servir son intérêt dans le
recouvrement du sinistre aléatoire, et en même temps il consenti des clauses limitant les
garanties dont il dispose pour cause du manquement au devoir du conseil lors de la
conclusion du contrat ;

168
https://www.justifit.fr consulté le 02/02/2021 à 18 :30.

53
Prenons comme exemple type l’assurance automobile 169, il y a ce qu’on entend par le
rachat de vétusté qui est une garantie annexe (facultative) qui remplace celle de tous
risque lorsque le véhicule dépasse 5 ans et qui fait partie de l’ensemble de garanties
visant à protéger le véhicule170, cette garantie engage l’assureur à indemniser le montant
de la vétusté suite au barème lorsqu’il s’agit d’un sinistre partiel affectant cette garantie
ou encore lorsqu’il s’agit d’un sinistre affectant la garantie de la responsabilité civile où la
responsabilité de l’assuré est entièrement dégagée ou partiellement engagée l’assureur
s’engage à indemniser le montant de la vétusté appliqué par la compagnie adverse par
considération du taux de la responsabilité de l’assuré 171.

L’assuré bénéfice de cette garantie moyennant une surprime fixé dans les conditions
particulières de la police d’assurance, qui veut dire qu’il y aune augmentation de la
prime ; alors que le manquement du devoir de conseil à son profit peut créer un trou à
son détriment, s’il n’a pas pris connaissance ou consultation du taux de la franchise qui va
tuer l’effet de la garantie précitée 172.

On a déjà vu que le taux de la franchise est à la charge de l’assuré de la somme du


sinistre, alors lorsque le taux est élevé l’assuré ne va pas bénéficie de la garantie Rachat
de vétusté comme il faut, il n’aura pas donc l’indemnisation convenable au risque. De
surcroît, on peut dire que le manquement à l’obligation en question peut guider l’assuré
à un engagement déséquilibré dont les garanties seront limitées et non pas du tout à ses
attentes.

B)- Adhérer à des clauses abusives

Le conseil en tant qu’une obligation de moyen qui permet à l’assuré de prendre le


maximum des informations et des explications en vue d’adhérer au contrat d’assurance
qui sert ses intérêts privés, alors qu’en pratique ce devoir pèse sur les personnes
habilitées à présenter les opérations d’assurance au public.

169
L’assurance automobile est le produit qui prend le deuxième rang après assurance vie et capitalisation dans la
classification des émissions d’assurance, et au titre de l’année 2017 la contribution de l’assurance automobile dans
le chiffre global est de 27.1% : source- le rapport annuel du secteur des assurances au Maroc au titre de l’année
2017, préparé par l’ACAPS, P 13.
170
La notice d’information de SAHAM ASSURANCE, relative à l’assurance multirisque automobile- conditions
générales, P6
171
La notice d’information de SAHAM ASSURANCE, relative à l’assurance multirisque automobile…, IDEM, P 7.
172
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 116.

54
Tout manquement du devoir du conseil par les agents ou les sociétés de courtage
d’assurance ne peut que servir ses intérêts et même les intérêts économiques de
l’assureur qu’ils engagent, tout cela au détriment de l’assuré inconscient 173 ; parce que ce
dernier peut adhérer à des clauses contractuelles d’une façon abusive et qui peuvent
menacer son intérêt contractuel.

On a déjà vu que la soumission du déséquilibre contractuel dans le rapport assureur-


assuré est souvent empruntée par l’existence des clauses limitatives de responsabilités
ou des clauses de non responsabilités, l’assuré peut consentir le contrat d’assurance
contenant ces clauses sans être au courant de celles-ci.

Prenons comme exemple type les exclusions directes, on a déjà étudié dans le premier
chapitre de ce travail la soumission du déséquilibre significatif au contrat d’assurance aux
exceptions directes qui prennent parfois l’image des conditions de garanties 174, en
absence de communications mobilisatrice, explicative, sécurisante et gratifiante entre
l’intermédiaire chargé de la conclusion du contrat et son client (assuré) ce dernier peut
consentir des conditions de garanties qui peuvent être difficiles à remplir et ne répondent
guerre ni à son besoin ni à son intérêt à travers le contrat.

Le manquement du devoir du conseil est qualifié comme une faute professionnelle de


la personne chargée de ceci, alors que sur le plan factuel c’est très difficile d’apporter la
preuve de ladite faute puisque tous les échanges entre les intermédiaires et leurs clients
s’effectuent verbalement, rarement par écrit. En cas de confirmation de cette faute
professionnelle tout dépend de la nature de l’intermédiaire, il y a deux hypothèses à
traiter :

1. Lorsque l’opération d’assurance est réalisée par un agent d’assurance : cet agent
est un mandataire de l’assureur, qui signe et représente ce dernier dans toutes les
opérations qu’il effectue 175, sachant que les portefeuilles appartiennent à
l’assureur et non pas à l’agent176. La responsabilité de l’assureur-conseiller (l’agent
général) peut être engagée, dont l’assurance de la RC professionnelle qu’il dispose
va répondre aux dommages et intérêts à titre de réparation du préjudice subi à

173
https://www.justifit.fr consulté le 02/02/2021 à 18 :30.
174
Voir les pages de à.
175
L’article 292 du CA : « L’agent d’assurance est la personne habilitée par une entreprise d’assurance et de
réassurance dont il est mandataire, à présenter au public les opérations… ».
176
L’article 294 du CA : « … Les agents d’assurance ne tiennent du fait de leur mandat aucun droit pour s’opposer à
une mesure de transfert d’un portefeuille de contrat d’une entreprise mandante à une autre ou du retrait
d’agrément de celle-ci. ».

55
l’assuré177, et même la responsabilité de l’assureur est engagée selon la
jurisprudence : « Le contrat d’assurance conclu par un agent en tant qu’agent
général représentant de la compagnie d’assurance, produit ses effets à l’égard de
cette dernière et lui est opposable. La compagnie ne peut invoquer l’exception de
non assurance même en cas de faux ou d’escroquerie commise par l’agent
d’assurance »178.
2. Lorsque l’opération est effectuée par un courtier d’assurance : les courtiers ne sont
pas des mandataires des assureurs sauf ce qui concerne l’encaissement des primes
au profit de ces derniers, alors qu’ils sont les mandataires de leurs clients (assurés)
et en aucun cas ne peuvent engager la responsabilité des assureurs en cas de faute
professionnelle.

177
L’article 303 du CA : « les intermédiaires d’assurance sont tenus de garantir la responsabilité civile qu’ils peuvent
encourir en raison de leurs activités … pour un montant au moins égal à cinq cent mille dirhams… ».
178
L’arrêt n° 1097/2, en date du 21/04/1998, de la chambre pénale de la cour de cassation, publié sur le site :
www.jurisprendence.ma consulté le 03/02/2021 à 14 :30. Voir l’annexe n°6, P130.

56
Section 2 : La rédaction fallacieuse du contrat d’assurance

L’écrit dans la pratique des assurances a pris une grande importance puisqu’il est exigé
à titre de preuve (Ad probationem) malgré le caractère consensuel du contrat
d’assurance179, Mais le formalisme en cette matière généralise nombreux documents
pouvant prouver l’existence du lien contractuel entre l’assureur et l’assuré180 ; Dans ce
sens l’article 11 du CA confirme que le formalisme est obligatoire pour que les parties
soient responsables de leur obligation l’une vers l’autre, il englobe la police d’assurance
tant que document initial exprimant la volonté des parties, l’avenant et la note de
couverture provisoire 181.

Malgré que l’écrit ne soit pas une condition pour la validité du contrat la
réglementation en la matière n’a pas cessé de l’encadrer par nombreux textes 182, de ce
fait sa validation sur le plan juridique est conditionnée par certaines mentions et par une
forme précise à respecter.

La rédaction fallacieuse de tout document pouvant lier contractuellement l’assureur et


l’assuré ne peut qu’entrainer comme effet négatif sur ce lien un déséquilibre entre les
obligations et droits desdites parties, et dans le cadre de justification contractuelle on
peut opter dans notre analyse cette hypothèse qui vise à soumettre le déséquilibre
significatif dans le rapport assureur-assuré à la rédaction fallacieuse de tout document
prouvant ledit rapport.

Il nous convient alors de scinder la confirmation de cette hypothèse en deux


paragraphes : premièrement, on va traiter les violations des règles relatives à la rédaction
de la police d’assurance pouvant déséquilibrer entre les obligations et les droits des
parties au contrat (Paragraphe 1), deuxièmement on va examiner les sources du
déséquilibre dans les autres documents qui peuvent annexés la police précédente
(Paragraphe 2).

179
https://cours-de-droit.net consulté le 15/02/2021 à 18 : 45.
180
L’arrêt n°3683 de la chambre civile de la cour de cassation : « le contrat d’assurance fait partie des contrats
consensuels dont le preuve peut être établie par le biais d’une police d’assurance, d’une note de couverture, d’un
échange de correspondance ou bien par un télex émis par l’assureur, lui confirmant l’acceptation de la demande
d’assurance », publié sur le www.jurisprudence.ma consulté le 15/02/2021 à18 :50.
181
L’article 11 du CA : « Le contrat d’assurance doit être rédigé par écrit, en caractères apparents. Toute addition ou
modification au contrat d’assurance primitif doit être constatée par un avenant écrit et signé par les parties ; les
présentes dispositions ne font pas obstacle à ce que, même avant la délivrance du contrat ou de l’avenant,
l’assureur et l’assuré ne soient engagés l’un à l’égard de l’autre, par la remise d’une note de couverture ».
182
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 134.

57
 Paragraphe 1 : La police d’assurance source du déséquilibre

La police d’assurance est définie par l’alinéa 12 du premier article du CA comme


étant le : « Document matérialisant le contrat d’assurance. Il indique les conditions
générales et particulières », il s’agit alors d’un document initial qui constate l’engagement
réciproque des parties et qui porte toutes les stipulations régissant le rapport assureur-
assuré, c’est pour cela le législateur marocain est intervenu pour régir la formalité de
cette police et la mettre sous le contrôle préalable de l’ACAPS avant la commercialisation
du produit qui la concerne183.

Dans une démonstration pratique, le but de la police d’assurance consiste


essentiellement sur la détermination des conditions particulières déterminant le risque
assuré, la garantie et ses étendues, la durée du contrat, la prime ou les cotisations, le
souscripteur et l’assuré bénéficiaire le cas échéant 184. L’article 12 du CA énonce la liste
des mentions obligatoires à insérer dans un contrat d’assurance, la majorité de ces
mentions sont relatives au risque, et aux garanties 185.

Tout manquement à l’une des règles de forme de la police d’assurance peut fanatiser
sur la compréhension de l’assuré et même créer un déséquilibre à son détriment 186,
attendu que l’article 11 prévoit l’obligation du caractère apparent de l’écrit en la
pratique. Cette dernière prévoit autrement, dans la mesure où les polices d’assurances
ou les duplicatas de celles-ci ne répondent pas au minimum des conditions exigées par la
loi.

La soumission du déséquilibre significatif dans le rapport assureur-assuré à la


difformité de la police d’assurance sera étudiée en deux sous-paragraphes : en premier
lieu, on va traiter le non-respect des mentions obligatoires de ladite police (A), et ensuite

183
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 128.
184
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, IDEM, P 129.
185
L’article 12 du CA : « Le contrat d’assurance, qui indique les conditions générales et particulières, est daté du jour
où il est souscrit. Il prévoit notamment : - le nom et domicile des parties contractantes ; -les choses et les personnes
assurées ; - la nature des risques garantis ; - le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette
garantie ; - le montant de la garantie accordée par l’assureur ; - la prime ou cotisation d’assurance ; - la condition de
tacite reconduction si elle est prévue ; -les cas et conditions de prorogation ou de résiliation du contrat ou de
cessation de ses effets ; - les obligations de l’assuré à la souscription en ce qui concerne la déclaration du risque et
les autres assurances couvrant le même risque ; - les conditions et modalité de la déclaration à faire en cas de
sinistre ; - les délais dans lesquels l’indemnité, le capital ou la rente est payé ; - la procédure et les règles relatives à
l’estimation des dommages en vue de la détermination de l’indemnité pour les assurances autres que les assurances
de responsabilité … ».
186
F.DOUBLALI EP ZAILAF, Etude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc …, OP-Cit, P 26.

58
on va examiner le déséquilibre crée par la mauvaise rédaction des clauses contractuelles
à la police d’assurance (B).

A)- Le non-respect des mentions obligations

On a déjà cité que le législateur a exigé à travers l’article 12 du CA douze mentions


obligatoires à indiquer dans un contrat d’assurance, et qu’on peut les classer comme
suivantes : les mentions visant à identifier les parties, les mentions afférentes au risque et
le prix payé ou à payer, les mentions relatives à la vie du contrat, et enfin les mentions
afférentes aux clauses contractuelles.

Pour ce qui est de mentions visant à identifier les parties, l’article 12 - précité- exige
d’indiquer au contrat le nom et domicile des parties contractantes dans le but de donner
information de l’un à l’autre187, dans la majorité des contrats d’assurance surtout ceux de
consommation l’identité de l’assureur prend image de son nom commercial, et celui de
l’intermédiaire sans citer les autres informations relatives à l’identité de l’assureur et de
l’intermédiaire ;

L’article 5 de l’arrêté ministériel n°2240-04 prévoit que tout contrat d’assurance doit
indiquer dans sa première page les informations relatives à l’identité commerciale de
l’assureur, à savoir sa dénomination commerciale, l’adresse de son siège social et son
numéro d’inscription au registre de commerce, ces informations sont exigées dans le but
de donner confiance à l’assuré et ainsi à lui donner ces informations pour leur utilité le
cas échéant, alors qu’en pratique cette obligation n’est pas respectée et l’assuré ne pend
nul information que celle de la dénomination de son assuré 188.

Le même article exige de mentionner : « les noms et adresse de l’intermédiaire ou de


la personne par l’entremise duquel ou de laquelle le contrat a été souscrit »189, dans ce
sens la circulaire n° DAPS/AO/05/03190 dispose que la rubrique intermédiaire -au contrat
d’assurance- doit renseigner le non ou la dénomination sociale de l’intermédiaire, suivi
du code attribué par l’ACPS à l’intermédiaire, dans la majorité des contrats d’assurance la
mention d’adresse de l’intermédiaire se manque et dans la rubrique réservée à cet effet

187
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 130.
188
Voir l’annexe n° 7, p 133.
189
Alinéa 3 de l’article 5 de l’arrêté du ministre des finances et de la privatisation n°2240-04.
190
La circulaire n°DAPS/AO/05/03 DU 13 Mai 2005 relative aux attestations d’assurance responsabilité civile
Automobile, qui a pour objet de fixer les modalités d’application des dispositions de l’article 2 de l’arrêté n°213-05
du 26 janvier 2005 relatif aux assurances obligatoires, se rapportant à l’établissement des attestations d’assurance
et à l’attribution des numéros d’ordre y afférents.

59
seuls la dénomination et le code qui se mentionnent, vu que ces informations peuvent
être nécessaires en cas de litige concernant le contrat.

Lorsque l’assureur ou son intermédiaire ne respectent pas ces mentions obligatoires


qu’on a vu précédemment, le législateur marocain n’a guère instauré aucune sanction à
leur égards191 contrairement à l’assuré s’il manque à l’une de ces mentions peut tomber
dans un cas de déchéance ou même de non-assurance pour raison de faute déclaration
lors de la souscription du contrat, ce dernier est tenu de respecter toutes ses obligations
relatives à la souscription et l’exécution du contrat en vue de bénéficier de l’assurance
contrairement à l’assureur la partie la plus forte économiquement au contrat et dans la
pratique de ces activités pleines violations de loi ont été introjectés dans ce travail.

B)- l’ambiguïté des clauses insérées à la police d’assurance

On déjà vu toutes les clauses du contrat d’assurances auxquelles peut adhérer l’assuré
surtout celles qui peuvent être source du déséquilibre au détriment de l’assuré, c’est
pour cela le législateur a imposé d’insérer ces clauses au contrat sous peine de nullité
dans la mesure où ces clauses ne sont valides que si elles sont mentionnées en caractères
apparents et bien claire 192.

Tous les textes relatifs à ces clauses exigent le caractère apparent en raison de leur
danger, alors qu’en pratique si elles sont insérées à la police d’assurance les assureurs
utilisent des abréviations comme RC pour exprimer ‘’responsabilité civile’’, et parfois elles
se mentionnent avec un police très petit illisible et incompréhensible et l’assuré ne peut
guère ni lire ni comprendre ce qui est rédigé193.

D’ailleurs, ce qui mettre de plus l’assuré en danger dans la majorité des contrats on
trouve la mention suivante : « le souscripteur reconnait avoir pris connaissance des
conditions générales du présent contrat et déclare que l’assuré donne son accord express
pour la clause d’arbitrage objet de l’article … prévue aux conditions générales du
contrat »194 ; Pour ce qui est des conditions générales on a déjà traité l’inefficacité de la
notice d’information à informer les souscripteurs de toutes les conditions relatives au
contrat demandé et ainsi les intermédiaires ne respectent pas cette obligation de remise

191
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 133.
192
L’arrêté de la cour d’appel de commerce de FES n°1492, daté de 08/12/2005 : « la condition de déchéance doit
être en caractère très apparent en l’absence de la mauvaise foi de l’assureur à priver l’assuré de son droit aux
garanties en cas d’inexécution de ces obligations, elle doit être mentionnée avec des lettres bien claires en contrat
d’assurance » (En arabe) ; Source : F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 130.
193
Voir le contrat d’assurance à l’annexe n°7.
194
Voir le contrat d’assurance voyage à l’annexe n°7.

60
des notices à leurs clients, et avec la petite écriture en bas de la police de la clause
précitée nous amène à dire que l’assuré est dans un rapport déséquilibré avec son
assureur, qui peut entraîner des cas de non-assurance à son égard.

Le législateur marocain a manqué d’imposer la langue avec laquelle la police doit être
rédigée dans les dispositions du code d’assurance (CA), ce qui veut dire que n’importe
quelle langue peut être utilisée à cet effet même si l’assuré ne la maitrise pas 195. Entre
autre la constitution marocaine dispose que les deux langues officielles du Royaume sont
l’Arabe et l’Amazigh, et les autres langues sont des langues étrangères, et l’article 206 196
de la loi n°31-08 prévoit que l’accompagnement de la traduction en arabe de tout acte
rédigé en français, tandis que les contrats d’assurance sont tous rédigés en français ce qui
peut fanatiser sur le consentement des assurés marocains.

Dans notre questionnaire, on a posé une question pour savoir si les consommateurs
surtout comprennent ce qui est écrit au contrat et les résultats sont comme suivant :

Question n°10 : Maitrisez-vous le contenu des garanties dont vous bénéficiez au titre
de votre contrat ?

oui 63,9%

non 16,7%

vous lisez les garanties mais


vous comprenez pas 19%

Hormis la clause de l’arbitrage ne demeure pas moins dangereuse au détriment de


l’assuré, dans la mesure où l’article 35 du CA prévoit la nullité de toute clause d’arbitrage
qui n’est pas expressément consenti par le souscripteur 197, attendu qu’avec l’expression

195
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance à la lumière du code des assurances Marocain,
Revue droit et entreprise, sur le site : www.droitetentreprise.com consulté le 17/02/2021 à 12 :44. (En arabe)
196
L’article 206 de la loi n° 31-08 : « tout acte rédigé dans une langue étrangère doit être obligatoirement
accompagné de sa traduction de sa traduction en langue arabe ».
197
L’article 35 du CA : « Dans un contrat d’assurance, est nulle : … 3)- toute clause d’arbitrage à laquelle l’assuré n’a
pas donné son accord exprès à la souscription du contrat ».

61
précitée qui vise à exprimer le consentement du souscripteur même à sa méconnaissance
de cette clause rend trop difficile de prouver qu’il n’a pas pris connaissance lors de la
formation du contrat.

Dans certains cas les clauses ne sont pas insérées à la police d’assurance, et l’assuré ne
prend pas connaissance des clauses auxquelles il a adhéré, une grande partie est réservée
pour déclarer que l’assureur es garant de l’application des disposition de loi n°09-08198 et
les données personnelles des assurés sont bien protégées et personnes n’aura l’accès
sauf les tiers autorisés; c’était notre 6ème question au questionnaire qu’on a lancé et le
résultat est comme suivant :

Question n°6 : Les clauses contractuelles sont elles toujours insérées dans votre police
d’assurance ?

oui 60,9 %
non 39,4%

Alors dans notre enquête, un pourcentage très important des assurés disposent des
contrats d’assurance sans clauses contractuelles, tout ce qui importe pour eux
l’assurance et être assuré dans un cas qu’il ne sait pas ; la rencontre de la
méconnaissance de l’assuré surtout le consommateur et l’expertise des assureurs ne peut
qu’entrainer un engagement qui peut terminer en terrain de querelles civile ou
commerciale selon la nature des deux parties au contrat.

198
La loi n°09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère
personnel, publiée au Bulletin Officiel n° 5714 du 7 rabii I 1430 (5/03/2009).

62
 Paragraphe 2 : l’identification du déséquilibre dans les documents
annexés au contrat d’assurance

En vertu de l’article 11 du CA on retient que le contrat d’assurance ne se limite pas à la


police d’assurance, mais il y a deux autres documents par lesquelles on peut prouver
l’existence de la relation contractuelle entre l’assureur et l’assuré, et qu’on peut les
considérer comme des documents annexés au contrat d’assurance.

Les documents annexes ne demeurent pas moins important que le contrat d’assurance
en image de police en matière de preuve ; attendu que ces documents ont des conditions
spéciales et bien particulières pour leur remise199.

Ces documents sont au nombre deux :


 en premier, il y a ce qu’on entend par la note de couverture provisoire qui est
défini par l’alinéa 46 du premier article 200 du CA comme étant le document concrétisant
l’engagement entre l’assureur et l’assuré et visant à prouver l’existence d’un accord en
attendant l’établissement de la police définitive de l’assurance, dans la pratique des
assurance cette note de couverture est remis à l’assuré en cas de paiement partiel de la
prime en attendant le paiement totale pour remettre la police à l’assuré.
 En deuxième lieu, l’alinéa 49 du premier article201 du CA tout accord additionnel
qui a pour objet de modifier ou compléter l’une ou les stipulations de la police
d’assurance.

Pour identifier le déséquilibre dans ces documents annexés au contrat d’assurance, il


nous convient de morceler l’étude de cette partie en deux sous paragraphes :
premièrement, on va traiter quelques manifestations du déséquilibre en question en
fouillant sur les conditions de fond et de forme de la note de couverture provisoire (A).
Deuxièmement, on va examiner quelques conditions de validité de l’avenant et le non-
respect de ces conditions qui peut entraîner le déséquilibre (B).

199
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance …, OP-Cit.
200
L’alinéa 46 du premier article du CA : « document concrétisant l’engagement de l’assureur et de l’assuré et
prouvant l’existence d’un accord en attendant l’établissement de la police d’assurance ».
201
L’alinéa 49 du premier article du CA : « accord additionnel entre l’assureur et l’assuré modifiant ou complétant
une police d’assurance dont il fait partie intégrante ».

63
A)- la note de couverture provisoire

Contrairement à la police d’assurance et l’avenant, la note de couverture n’a aucune


forme précise à respecter dans sa rédaction, tout écrit préalable à la police d’assurance
contenant la signature de l’assureur ou de son intermédiaire, la nature du risque, le
montant payé de la prime et la durée de l’assurance est considéré comme une note de
couverture provisoire, peu importe s’il s’agit d’un contrat ou un simple écrit 202.

Alors l’inexistence d’un cadre juridique de la forme de la note de couverture a laissé


une grande marge aux pratiques frauduleuses qui peuvent menacer l’intérêt de l’assuré ;
le législateur a instauré en vertu du dernier alinéa d’article 11 203 du CA que la remise de la
note de couverture vaut l’engagement parfait entre les parties parce qu’il produit ses
effets entre les parties et à l’égards les tiers, cette dispositions a deux faces pour l’assuré :
 L’assuré bénéfice de la garantie acceptée par l’assureur, en cas de sinistre le risque
semble assuré.
 L’assuré n’a aucune clause sur la note de couverture sauf les mentions importantes
relatives à l’identité des parties au contrat, la nature du risque, la prime et à la durée
dont l’assurance va produire ses effets à titre provisoire, il ne sait guère les cas dont il est
exclu de l’assurance de façons directe ou indirecte. De plus il n’y a aucune exigence
concernant la signature du document par l’assuré, seule celle de l’assureur ou de son
intermédiaire qui importe pour la validité de ce document204.

Puisque la note de couverture produit ces effets entre les parties, le jour où le contrat
(la police) sera prêt l’assuré peut se trouver obliger de quelques obligations dont il n’avait
pas connaissance suite à la mauvaise information qu’il a reçu et ainsi à l’absence des
mentions utiles à ladite note205.

B)- L’avenant

Pour que l’avenant soit considéré comme un moyen de preuve des modifications du
contrat d’assurance, il doit remplir des conditions de forme conformément à l’article 11
du CA206.
202
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance…, OP-Cit.
203
Alinéa 2 de l’article 11 du CA : « les présents dispositions ne font pas obstacle à ce que même avant la délivrance
du contrat ou l’avenant, l’assureur et l’assuré ne soient pas engagés, l’un à l’égard de l’autre, par la remise d’une
note de couverture ».
204
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance…, OP-Cit.
205
M.HAINI, la protection de la partie faible au contrat d’assurance terrestre, mémoire pour l’obtention du diplôme
de master droit privé, à l’université MOHAMMED BEN ABDILAH, pour l’année universitaire 2005/2006,P 69. (En
arabe)
206
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 137.

64
La première condition prend l’image du formalisme, tout avenant doit être constaté
par écrit dans les mêmes conditions de la police d’assurance dans la mesure où il doit
contenir toutes les mentions prévues par l’article 12 du CA 207 ; Les conditions de la
garantie, leur étendue, et toutes les modifications relatives à l’aggravation ou la
diminution du risque assuré. Lorsque les stipulations de l’avenant ne font pas
ressemblantes à celles de la police d’assurance, et en cas de litige le contrat qui sera
considéré tant que loi des parties et la dernière qui porte les modifications au rapport
assureur assuré208. Dans ce cadre des stipulations de l’avenant, le déséquilibre se crée par
l’ambiguïté des clauses insérées et la langue utilisé à la rédaction, tel le cas de la police
d’assurance

La deuxième condition est celle de la signature des parties, contrairement à la note de


couverture provisoire où seule la signature de l’assureur ou de son intermédiaire qui
importe, l’avenant doit être signé par les deux parties pour qu’il prend sa force juridique
en preuve pour simple justification la signature vaut le consentement parfait entre les
parties concernant toutes les conditions particulières du contrat 209. Tout avenant qui
n’est signé par l’assuré ne produit aucun effet à son égard, et il ne sera tenu d’aucune
obligation prévue par ce document, ce qui bien confirmer par la jurisprudence dans
l’arrêt n°551 de la cour de cassation comme suite : « l’assuré ne peut être tenu du
paiement des primes d’assurances figurant dans un avenant non signé »210. Alors tout
avenant non signé par l’assuré, il ne sera guère tenu de payer la somme dont il n’a pas
donné son accord expresse.

Certains consommateurs qui n’ont aucune connaissance des conditions de validité


d’un avenant d’assurance, l’assureur l’exigent à payer la somme qu’ils doivent à son
profit sous peine de résiliation du contrat à raison de non-paiement de cotisations de la
prime, alors que la méconnaissance de ces consommateurs entraîne un déséquilibre
entre leurs droits et obligations au contrat d’assurance s’ils vont payer la somme.

207
H.BELOUCH, Explication du code des assurances- Tome 1 : Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P84.
208
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance…, IDEM.
209
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance…, OP-Cit.
210
L’arrêt n°551 rendu par la chambre commerciale de la cour de cassation, daté de 08/04/2009, et publié sur
www.jurisprudence.ma consulté le 17/02/2021 à 18 :30.

65
 Conclusion de la première partie :
En guise de conclusion, le déséquilibre significatif dans les rapports assureurs-assurés a
deux justifications comme c’est déjà traité dans cette première partie de ce travail ;

La première justification est dans le cadre contextuel dudit contrat dite la justification
contextuelle qui est prévue par le code civil, le code des consommateurs et celui de la
liberté des prix et de la concurrence, et selon laquelle la soumission du déséquilibre est
accordée aux clauses abusives qui peuvent fanatiser sur les droits et obligations des
parties contractantes, et c’est le cas notamment du contrat d’assurance qui a une
particularité en matière des clauses contractuelles, c’est une matière bien spéciale dont
les assureurs jouissent d’une grande expertise et également trop compliquée. Les assurés
adhérant au contrat tant que partie faible peuvent tomber dans une case inférieure à
celle de leur assureur en raison d’abus de la puissance économique qu’il détient ce
dernier.

Comme on a déjà vu, les clauses relatives aux limites de garanties et celles relatives
aux sanctions sont les plus dangereuses en la matière en raison de leurs effets, le contrat
d’assurance a pour but de mettre l’assuré dans un état de stabilité en l’assurant contre
un risque déterminé, attendu que ces clauses peuvent entraîner des cas de non
assurance dont l’assuré n’avait pas connaissance ou bien qu’il ne maitrise pas en raison
de leurs complexité et ambiguïté. Même les simples clauses relatives à la vie du contrat,
peuvent créer un déséquilibre au détriment de la partie faible au contrat par sa
méconnaissance.

Deuxièmement, il s’agit d’une justification contractuelle qui se base sur la difformité


du contrat d’assurance ; le non-respect des obligations précontractuelles le droit à
l’information et le droit au conseil ne peuvent qu’adhérer l’assuré à un engagement
fortement déséquilibré, parce ces devoirs de professionnels sont garnis dans le but de
renforcer la protection des parties faibles et les permettre de satisfaire leurs besoins
selon leurs moyens et dans un cadre de droit.

Egalement dans le même cadre, la rédaction fallacieuse des contrats d’assurance suite
à la pratique marocaine fait source du déséquilibre au détriment de l’assuré surtout le
consommateur inexpérimenté, malheureusement que le taux d’analphabétisme au
Maroc atteint 32%, et seulement 35 % des marocains francophones selon les dernières
statistiques alors qu’en pratiques des assurances tous les écrits sont en français ce qui
n’est pas dans la capacité linguistique de la majorité des clients de l’assurance, ainsi il y a
certaines mentions obligatoires qui doivent être indiquées au contrat d’assurance mais
en cas de manquement aucune sanction n’est pas prévue par le code des assurance
contre l’assureur ou son intermédiaire.

66
En somme, le code des assurances a encore besoin de certaines modifications qui
doivent être dans le cadre de renforcer la protection de la partie faible au contrat
d’assurance contre toutes les pratiques abusives.

67
Deuxième partie :
Les moyens de protections des adhérents
au contrat d’assurance en droit Marocain

68
 Deuxième partie : Les moyens de protections des adhérents au
contrat d’assurance en droit Marocain – Entre l’efficacité et
l’inefficacité

Les contrats d’assurance préétablissent dont l’assuré adhère facilement par une simple
signature et paiement de la prime sans aucune possibilité de négociation ou modification
des clauses imposées par l’assureur stipulant, font paraître comme des contrats cléments
en raison qu’ils font sembler excellents des côtés technique, artistique, monétaire, et
économique211.

En plein d’évolution du marché des assurances au Maroc, l’importante clientèle qu’elle


détient les entreprises d’assurance et de réassurance et l’incapacité de ces derniers à se
prémunir contre tous les risques et les dangers, il est primordial de réglementer et
contrôler l’activité en question dans le contexte de protection des intérêts des assurés,
des souscripteurs, et de tous les bénéficiaires de contrat 212.

En matière des assurances, les assurés bénéficient de trois types de protections :

- la protection législative qui prend image de la pluralité des textes qui visent à
assurer un équilibre relatif dans le rapport assureur-assuré, il y a une immixtion
législative en droit marocain relatif à cet effet.
- La protection administrative ou institutionnelle : qui se manifeste à travers les
habilités du ministre des finances, de l’ACAPS tant que gendarme en la matière qui
exerce ses missions de contrôle de la solvabilité des entreprises d’assurance et de
réassurance213, de coercition qui prend image du pouvoir d’organisation du marché
des assurances214, de protection assurés215, de normalisation et régulation du

211
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats modèles d’assurance, rapport de la cour de cassation 2017,
imprimerie AMINA-RABAT 2018, P 159. (En arabe)
212
Z.BELGADA, A.LAHLOU &S.EL OUARDIRHI, Modélisation stochastique des provisions techniques…, OP-Cit, P 484.
213
Dit également le contrôle prudentiel des entreprises d’assurances et de réassurance qui se traduit par des
missions de contrôle et d’inspection. En contrôlant la solvabilité des opérateurs, l’ACAPS s’assure que la situation
financière de ces opérateurs leur permet, à tout moment de faire face aux engagements pris envers les assurés ;
source www.acaps.ma consulté le 18/02/2021 à 14 :25.
214
L’ACAPS veille au bon fonctionnement du secteur de l’assurance, elle est compétente pour délivrer ou retirer les
agréments relatifs à l’exercice de l’activité d’assurance et de réassurance ou à la présentation des opérations
d’assurances par les intermédiaires d’assurances et le réseau alternatif ; source www.acaps.ma consulté le
18/02/2021 à 14 :25.
215
« L’ACAPS a pour mission fondamentale de veiller à ce que les droits des assurés bénéficiaires des contrats soient
garantis. Elle œuvre, dans ce cadre à amener les entreprises et intermédiaires d’assurances à mettre en place les
procédures et moyens nécessaires permettant de répondre de manière effective, continue et efficiente aux exigence
en matières de sensibilisation des citoyens et de traitement équitable des assurés… » : Source www.acaps.ma
consulté le 18/02/2021 à 14 :25.

69
secteur216, comme elle lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme, et enfin par le rôle confié à la société civile en matière de protection des
consommateurs.
- La protection judiciaire : Les juges sont nommées pour appliquer la loi en cas de
litiges et donner droit à ce qui mérite, les assurés professionnels et consommateurs
sont protégés par les tribunaux Marocains tant que partie faible au contrat
d’assurance dans la mesure où l’article 473217 du DOC confère au juge le pouvoir
d’interprétation du contrat dans le sens favorable de l’obligé.

Au contentieux relatif au contrat d’assurance, il y a également d’autres modes entrant


dans ce cadre pour solliciter le litige et garder en vue de garder la bonne relation entre
les parties, mais parfois ça peut toucher aux droits de l’adhérent en raison d’inefficacité
de ces modes et par certaines violations aux règles procédurales de ces modes.

A l’étude de cette deuxième partie afférente à la protection des adhérents au contrat


d’assurance, il nous convient alors de diviser notre plan en deux chapitres : En premier
lieu, on va traiter les protections législative et institutionnelle en se basant
essentiellement sur leurs efficacités et leurs résultats (Chapitre I) et ensuite on va
examiner les procédures à suivre en cas de litige par l’assuré lésé (Chapitre II).

216
L’ACAPS dispose d’un pouvoir réglementaire, elle prend des circulaires et propose au gouvernement des projets
de textes législatifs et réglementaires ; source www.acaps.ma consulté le 18/02/2021 à 14 :25.
217
L’article 473 du DOC : « Dans le doute, l’obligation s’interprète dans le sens le plus favorable à l’obligé »

70
 Chapitre I : L’appréciation de la protection non-juridictionnelle
des assurés contre le déséquilibre au contrat d’assurance
Dans le cadre de la protection non-juridictionnelle des assurés contre le déséquilibre
au contrat d’assurance, il y a deux types de protections qu’on avait traitées brièvement la
protection législative et la protection institutionnelle.

D’effet de la modernisation et de la mondialisation du droit des affaires et des


contrats, la protection législative de la partie faible économiquement au contrat
d’assurance a été bien renforcée en deux étapes :

 à la première, une législation spéciale en matière des assurances a été mise en


disposition pour la première fois au Maroc le 3 octobre 2002, en abrogeant l’arrêté
ministériel relatif au contrat d’assurance et les autres textes réglementaires en la
matière218.
 La deuxième étape est celle d’émission des nouvelles lois tendent à renforcer la
protection du code de la protection des consommateurs qui a intégré d’autres règles
protectrices complémentaires à celle du code des assurances 219, également la loi n°104-
12 relative à la liberté sur les prix et de la concurrence qui a remplacée l’ancienne loi
n°06-99.
Malgré toutes ces réalisations au niveau législatif, il y a encore une faiblesse au niveau
de la protection des assurés surtout l’assuré consommateur qui ne se trouve nullement
au pied d’égalité avec l’assuré professionnel.

En parallèle, la protection institutionnelle dans son côté administratif qui a été


développée par l’institution d’une autorité indépendante considérée comme étant
l’expert en matière des assurances, en sortant de la DAPS vers l’ACAPS avec des
compétences trop puissantes et valeureuses en matière de la protection des assurés.
Attendu que le côté civil de cette protection institutionnelle, il y a également le rôle
confié à certaines associations.

On va alors morceler l’étude de ce chapitre relative à la protection non-juridictionnelle


des assurés en deux sections : premièrement, on va disséquer l’immixtion législative en la
matière (Section 1), et en deuxième lieu on va passer au crible de la protection
institutionnelle (Section 2).

218
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P160.
219
IBID

71
Section 1 : l’examen des règles en concours
Comme on déjà cité, il y a une pluralité des textes applicables en la matière ; les règles
civilistes relatives au contrat et ses effets, le code des assurances qui détient des règles
spéciales en la matière, les règles consuméristes protégeant essentiellement les simples
consommateurs contre les pratiques abusives, et enfin les règles concurrentielles
assurant l’équilibre entre les professionnels dans le cadre de leurs affaires
commerciales220.

Dans une appréciation critique de l’ensemble de ces règles, on peut diviser notre
analyse en deux suite à leur rôle et leur efficacité en matière de protection :
premièrement, les règles entrant dans le cadre de renforcement de ladite protection en
obligeant l’assureur à respecter certaines conditions de formation et ainsi d’exécution du
contrat d’assurance (Paragraphe1), deuxièmement la faiblesse de certaines règles et à la
présence du manquement des sanctions efficaces à l’encontre des pratiques abusives
ouvrant la porte à ces pratiques (Paragraphe2).

 Paragraphe 1 : L’immixtion législative à l’encontre des intérêts des


professionnels- Entreprises d’assurances et de réassurance

Les textes législatifs régissant la pratique des assurances en marché Marocain, sont
destinés à régir le contrat d’assurance dans ses différentes étapes ;

le code des assurances est intervenu à gérer le contenu desdits contrats, les modes de
conclusion, et les obligations réciproques des parties dans la mesure où il paraît que le
législateur a délimité les pouvoirs de la partie forte au contrat (entreprises d’assurances
et de réassurances) en vue de protéger les assurés contre toute clause abusive et contre
les intérêts de ces professionnels221.

Le législateur marocain est intervenu également à travers les autres codes applicables
en la matière pour trouver d’autres solutions au problème d’applicabilité du code des
assurances, et la pratique des assurances en terrain 222.

De surcroît, le champ du pouvoir économique des assureurs est délimité par ces
obligations financières, techniques, logistiques et administratives ainsi par les droits

220
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, pages 12 et 13.
221
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P166.
222
IBID.

72
consacrés aux assurés223. Cette protection commence dès la formation du contrat,
ensuite la phase d’exécution et enfin le terme du contrat.

La protection des assurés qui se manifeste par l’encadrement des obligations des
assureurs prend surtout ces deux images suivantes : l’encadrement juridique des
obligations relatives à la formation du contrat et les modalités de conclusion (A), attendu
que la deuxième et celle relative au contenu du contrat qui impacte directement sur
l’exécution de celui-ci (B).

A)- L’encadrement de la forme du contrat d’assurance


L’intervention du législateur à la forme du contrat d’assurance commence dès la phase
précontractuelle, dans la mesure il a permis de donner information au public dans le but
d’informer et enrichir la connaissance des adhérents surtout les consommateurs qui
n’ont pas ni de connaissance ni d’expérience autant que l’assureur et ainsi en vue de
réaliser la justice attendue du contrat224, cette obligation est effectuée à travers trois
moyens : les publicités sont les plus répandues en pratique des assurances, les
propositions d’assurances et les notices d’informations ou projet du contrat
d’assurance225.

Les entreprises d’assurance et de réassurances sont qualifiées conformément à


l’article 3 de la loi n°31-08 comme des fournisseurs, qui sont à l’obligation de donner
informations aux consommateurs par tout moyen possible et approprié afin de lui
permettre de faire un choix rationnel étant donné de ses besoins et ses moyens, ce qui
est dans le sens de l’article 10 du CA. Afin de renforcer bien particulièrement la
protection des consommateurs à l’exécution de cette obligation d’information, l’article
173 de la loi n°31-08 prévoit une sanction à l’encontre du fournisseur qui n’exécute pas
l’obligation en question par une amende de 2000 à 5000 Dhs 226.

Lors de la conclusion du contrat, les règles civilistes relatives à cet effet sont
applicables sur le contrat d’assurance ; il faut remplir toutes les conditions prévues par
l’article 2 du DOC pour que le contrat d’assurance produise ses effets entre les parties et
à l’égard les tiers ;

La question de capacité ne concerne pas l’assureur puisque l’article 161 du CA prévoit


que les opérations d’assurances sont exercées par des entreprises d’assurance et de

223
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P162.
224
A.ELAÄRAÄRI, les sources d’obligation-Tome 1 : La théorie du contrat- Etude comparative à la lumière des
nouvelles modifications du droit des consommateurs, de la loi relative à l’échange des données juridiques et la loi
relative à la qualité des produits et services, première édition, imprimerie DAR ALAMAN, P 189. (En arabe).
225
Voir la section 1 du deuxième chapitre de la première partie pages de à.
226
L’article 173 de la loi n°31-08: « les infractions aux dispositions du titre II de la présente loi et des textes pris pour
son application sont punies d’une amende de 2000 à 5000 Dhs ».

73
réassurance sous forme commercial société anonyme (SA) par licence de l’ACAPS, cette
question ne concerne que l’assuré qui doit disposer sa capacité civile d’exercice227, même
le mineur qui n’a pas encore atteint l’âge de majorité légale et qui a passé un contrat
d’assurance, cet engagement demeure valable s’il dispose de la capacité d’exercice sur
ses droit patrimoniaux, à défaut cet acte est susceptible d’action de rescision sur sa
propre demande ou celle de son représentant légal228.

En raison du caractère consensuel du contrat d’assurance, l’existence du


consentement des parties contractantes est trop nécessaire à la formation dudit contrat,
il doit présenter toutes les qualités du consentement valide conformément à la théorie
classique protectrice des vices de consentement prévue par les articles 39 à 56 du DOC 229.
Ces règles sont également applicables au contrat d’assurance, sauf en cas de fausse
déclaration de l’assuré qui est traité par le CA et qui prévoit la prérogative de la faculté de
résiliation du contrat tant que sanction entre les mains de l’assureur230.

Pour ce qui est du formalisme du contrat d’assurance, le législateur a imposé l’écrit à


titre de preuve attendu que cet écrit ne concerne pas uniquement la police d’assurance
puisqu’il y’en a plusieurs moyens d’autres entrant dans cette catégorie par lesquelles on
peut prouver le rapport assureur assuré 231. A ce propos, l’article 12 par référence à
l’article 17 du CPC* prévoit que le contrat d’assurance doit être rédigé par écrit en
caractère apparents, en vue de faciliter aux assurés la compréhension des clauses
insérées au contrat.

Entre autre, l’article 14 ajoute que les clauses relatives à la non responsabilité, aux
sanctions, et à la non-assurance doivent être mentionnées en caractères très apparents
sous peine de nullité, et toute pratique contraire à ces dispositions est opposable à
l’encontre de l’assureur en cas de litige.

Il semble que le législateur marocain a bien encadré la forme du contrat d’assurance


en vue de protéger l’assuré tant que partie faible en assurant un équilibre relatif, vu
qu’en pratique il y a toujours des problèmes relatifs au caractère abusif des écritures en
la matière.

227
L’article 208 du CF : « La capacité d’exercice est la faculté qu’a une personne d’exercer ses droits personnels et
patrimoniaux et qui rend ses actes valides… ».
228
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 114.
229
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P119.
230
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, IDEM, P 113.
231
Voir l’arrêt n°3683 à l’annexe n°.

74
B)- Le contenu et l’exécution du contrat d’assurance

Comme on a déjà traité232, l’écrit en matière des assurances doit répondre aux
conditions relatives aux mentions obligatoires prévues par l’article 12 du CA et l’article 5
de l’arrêté n° 2240-04. Ainsi l’article 6 de sa part ajoute la condition de la durée du
contrat, cette clause relative à la vie du contrat d’assurance est bien encadrée par cet
article dans la mesure où lorsque le contrat a pour une durée plus qu’une année ou s’il
prévoit la clause de tacite reconduction, il faut faire rappelle de ceci en bas de la case
destinée à la signature de l’assuré pour lui rappeler de l’existence de celle-ci, dans le
cadre du principe de l’autonomie de volonté, afin de lui laisser le choix s’il veut adhérer à
nouveau à un contrat pareil ou non.

Le législateur marocain est très conscient de la complexité du contrat d’assurance, et


dans notre enquête on s’est interrogé sur la compréhensibilité du contenu du contrat
d’assurance par les souscripteurs ou les assurés ;

Question n°5 : Est-ce que vous comprenez le contenu de votre contrat ?

non 69,4%
2e trim.

C’est pour cela, le code des assurances prévoit la nullité de certaines clauses qualifiées
comme abusives au détriment de l’assuré : les clauses de non responsabilité ou de non
assurance si ce dernier n’a pas donné son consentement sur celles-ci, ou si elles ne
répondent pas aux conditions de forme exigées à leur validité, également la clause de
déchéance de garantie qui est une clause très dangereuse surtout le cas de la déchéance

232
Section 2 du deuxième chapitre (1ère partie), voir les pages de à.

75
en raison de prescription afférente au sinistre, l’assureur doit mentionner clairement au
contrat d’assurance cette clause avec tous ses détails d’une façon compréhensible233.

L’article 118 de la constitution marocaine consacre l’accès à la justice tant qu’un droit
à l’exercice de toute personne pour la défense de ses intérêts et ses droits, c’est pour cela
l’article 19234 du CA prohibe toute clause qui peut produire comme effet l’interdiction de
l’assuré ou tout autre adhérent de mettre en cause ou intenter une action en justice à
l’occasion du règlement du sinistre 235.

Par référence aux règles consuméristes, il y a une grande prohibition des clauses
abusives dans tous les contrats de consommation dont les consommateurs souffrent
toujours de la position d’infériorité en raison d’abus de la puissance économique par la
partie forte. Par application de l’article 18 du CPC* au contrat d’assurance, sont
prohibées toute clause qui a pour objet de : supprimer ou réduire le droit à la réparation
si l’assureur se manque à l’une des obligations, réserver à l’assureur le droit de modifier
unilatéralement le contrat sans aucun motif valable prévu par le contrat ou encore sans
informer l’assuré, imposer des intérêts de retard pour chaque jour de retard de
règlement de la prime par l’assuré 236…etc. les dix-sept clauses édictées à la liste énoncée
par l’article 18 sont susceptible d’être projeter sur le contrat d’assurance.

L’article 59 du CPC* dispose la nullité de plein droit de tout engagement né d’un abus
de la faiblesse ou de la méconnaissance du consommateur, et c’est bien particulièrement
en matière d’assurance dont l’assuré ne détient nullement autant d’expertise en la
matière autant que l’assureur, alors tout contrat d’assurance engagé sous l’égide de cet
article sera frappé par la nullité et l’assuré lésée peut demander le remboursement et les
dommages et intérêts convenables aux préjudices subis 237. De même, ces pratiques sont
qualifiées comme des infractions qui ont des sanctions de nature pénale parce que
l’article 184 du CPC prévoit une amende allant de 50 000 à 1 000 000 Dhs à l’encontre la
personne morale contrevenante 238, sous réserve des dispositions d’article 552 du CP 239

233
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P162.
234
L’article 19 du CA : « … Est prohibée toute clause par laquelle l’assureur interdit à l’assuré ou à son représentant
de le mettre en cause ou de l’appeler en garantie à l’occasion du règlement des sinistres ».
235
M. HAINI, la protection de la partie faible au contrat …, OP-Cit, P 178.
236
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, IDEM, pages 167 et 168.
237
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, IDEM P169.
238
L’article184 de la loi n° 31-08: « … les infractions aux dispositions d’article 59 sur l’abus de faiblesse ou de
l’ignorance d’un consommateur, sont punies… si le contrevenant est une personne morale, il sera puni d’une
amende de 50 000 à 1 000 000 Dhs ».
239
L’article 552 du CP : « Quiconque abuse des besoins, des passions ou de l’inexpérience d’un mineur de vingt et un
ans ou de tout autre incapable ou interdit, pour lui faire souscrire à son préjudice, des obligations, décharges ou
autres actes engageant son patrimoine, est puni de l’emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de
200 à 2000 Dhs ».

76
qui sanctionne toute personne qui souscrit des obligations, décharges ou tout autre acte
engageant le patrimoine au détriment d’un incapable.

En ce qui concerne l’exécution du contrat d’assurance, chacune des parties s’engage à


remplir ses obligations en contrepartie d’exécution de la prestation de l’autre, l’assuré
s’engage à payer la prime et déclarer correctement tous ce qui est relatif au risque soit
lors de la souscription du contrat soit lorsque le risque est survenu, alors que l’assureur
est tenu de garantir l’assuré contre le risque déclaré. En cas d’inexécution ou mauvaise
exécution du contrat par l’assureur, l’assuré créancier peut demander à la justice de
mettre en cause la responsabilité civile contractuelle de ce dernier conformément aux
dispositions du DOC relatif à cet effet240.

Egalement l’interdiction des clauses abusives dans le rapport assureur-assuré, vaut la


protection de l’assuré à l’exécution du contrat, lors de cette dernière toute clause abusive
peut être déclarée comme nulle et non avenue et l’assuré peut recevoir les réparations
convenables à son risque assuré.

 Paragraphe 2 : La partie inopérante de la protection législative de


l’assuré

Une protection absolue des assurés contre le déséquilibre au contrat d’assurance et un


équilibre contractuel purement assuré dans le rapport entre l’assureur et l’assuré ne sont
pas possible en raison de la puissance économique des entreprises d’assurance et de
réassurance, il y a certainement des difficultés juridiques qui vont entraîner une faiblesse
de la protection de la partie faible 241.

Les difficultés existant en droit doivent faire l’objet d’une nouvelle révision législative
en vue de renforcer la position des assurés surtout les consommateurs, parce que les
assurés professionnels recrutent des conseillers juridiques et des avocats au sein de leurs
entreprises qui s’occupent des contrats, de leur révision et de leur négociation242.

Si on fouille sur les lignes des textes applicables en matière de protection législative de
l’assuré, on peut diviser ces difficultés en deux : les difficultés juridiques relevant des
certaines failles laissant à l’assureur la marge de prendre soin de ces intérêts économique
et laissant en péril les intérêts privés des assurés consommateurs (A), et le manque de
l’encadrement des procédures relatives au sinistre (B).

A)- l’objection de la protection législative de l’assuré – consommateur

240
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P 272.
241
S.CHAUDOUET, Le déséquilibre significatif, Thèse…, OP-Cit, P 641.
242
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 159.

77
Le consommateur en matière de crédit bancaire impètre d’une protection spéciale et
bien particulière parce le 6ème titre du CPC* est réservé aux dispositions applicables dans
toute sorte de crédit dont le débiteur est consommateur 243, tandis que le consommateur
des services d’assurance ne dispose d’aucune protection particulière pareille à celle du
consommateur de crédit.

L’assuré consommateur spécule de la protection générale des contractants consacrée


par les dispositions civilistes, de la protection commune à tous les consommateurs
prévue par le code relatif à cet effet, et enfin certaines dispositions du CA considérées
comme règles protectrices de l’assuré ou de tout bénéficiaire quiconque du
contrat244.Alors il y a une absence d’un texte spécialement destiné à régir le rapport entre
le consommateur tant qu’un contractant d’une entreprise d’assurance et de réassurance

Les contrats d’assurance sont des contrats d’adhésion, malgré leur encadrement par le
code des assurances dans le sens de la protection des assurés mais on constate qu’il y a
toujours une protection explicite des assureurs et de leurs intérêts, l’assuré
consommateur doit être protégé par des règles qui seront spécialement réservées aux
mesures juridiques et judiciaires de la protection des consommateurs des produits
d’assurances, au lieu de pluralité des textes qui font partie de différents codes. En vue de
permettre aux consommateurs de prendre facilement tous les droits et toutes les
garanties dont ils jouissent 245. L’absence d’un dispositif spécialement dédié aux
consommateurs d’assurance, donne lieu à une méconnaissance auprès de cette catégorie
de clients des assurances ; dans notre enquête, on avait posé deux questions relatives à la
connaissance des consommateurs de la réglementation spéciale des assurances et de leur
protection et la réponse était comme suite :

243
Titre VI intitulé par l’endettement « ‫»االستدانة‬, les articles de 74 à 149.
244
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, IDEM, P 175.
245
IBID.

78
Question n°7 : Avez-vous connaissance de la réglementation spéciale des assurances ?

oui 50%
non 50%

Alors loi moitié des consommateurs au Maroc des produits d’assurance, n’ont pas de
connaissance même de l’existence d’une réglementation spéciale régissant la matière.

Question n°8 : Connaissez-vous que la loi vous protège contre les clauses abusives
imposées dans les contrats d’assurances ?

non 69,4%
2e trim.

On a déjà cité quelques sanctions pénales sous forme d’amendes dont l’assureur peut
être sanctionné en cas de manquement à l’une de ces obligations destinées à protéger
l’assuré, ces sanctions sont qualifiées comme faible vis-à-vis de l’assureur qui dispose de

79
puissances financière est économique trop fortes 246 ; prenons comme un exemple type,
l’article 173 du CPC* prévoit la sanction d’amende de 200 à 5000 Dhs à l’encontre de
l’assureur qui ne respecte pas son obligation d’information conformément aux règles du
devoir d’information, les sommes prévues par cet article ne peuvent guère fanatiser sur
la situation financière de la société d’assurance par ce qu’elle peut avoir comme revenu
dans une seule affaire un montant des millions de Dirhams.

B)- les carences de la procédure du règlement du sinistre

Le sinistre est l’événement le plus important où l’assureur sera tenu à exécuter sa


prestation en garant la réparation du risque survenu, la déclaration du sinistre
conformément aux modalités fixées par le contrat est une obligation qui pèse à la charge
de l’assuré, toute fausse de déclaration ou tout retard sont susceptible d’entraîner la
déchéance de la garantie au détriment de l’assuré247.

La majorité des assurés ne savent guère les différentes étapes du règlement du sinistre
puisqu’il n’y a aucune disposition qui les prévoit 248, généralement ces étapes sont au
nombre quatre : la déclaration du sinistre, puis cette déclaration est transmis à un
gestionnaire au service des sinistres de la compagnie et qui se charge d’examiner ladite
déclaration et voir si l’assurance du déclarant permet de couvrir le sinistre déclaré, la
troisième étape est celle relative à l’expertise et dont l’assureur peut librement désigner
un pour estimer les coûts des dommages et fixer la somme de réparation compte tenu
des exclusions indirectes prévues par le contrat, enfin la réception de l’indemnisation par
chèque au nom de l’assuré ou le bénéficiaire de l’assurance 249.

Dans la législation spéciale des assurances, il n’y a aucune procédure prévue pour le
règlement du sinistre sauf que le législateur a instauré timidement par les dispositions de
l’article 20 que l’assuré est tenu de déclarer le sinistre survenu dans les 5 jours qui
suivent, sans citer aucune forme légale pour effectuer cette déclaration ; Ce qui nous
amène à dire que l’assureur peut imposer dans les clauses du contrat d’assurance une
forme de déclaration précise par laquelle l’assuré devra déclaré le sinistre surviendra.
Alors que l’ACAPS conseille fortement de préserver une preuve de déclaration : une
déclaration contre récépissé ou une lettre recommandée avec accusé de réception 250.

246
« Les entreprises d’assurances et de réassurance marocaines exerçant à titre exclusif les opérations d’assurance
ont réalisé de 1 732,3 millions de Dhs contre 2 159,8 millions en 2016… à noter que les 10 premiers assureurs
marocains participent à hauteur de 91,5% du chiffre d’affaires global et que les cinq premiers collectent à eux seuls
près de 69,9% » Source : Rapport annuel du secteur des assurances au Maroc au titre de l’exercice de l’année 2017,
réalisé par l’ACAPS, P 14.
247
Voir le paragraphe intitulé par « les clauses relatives aux sanctions créant le déséquilibre » les pages de à.
248
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 160.
249
https://www.sahamassurance.ma consulté le 01/03/2021 à 17 : 00.
250
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 17 : 03.

80
D’ailleurs, certains risques exigent à leur déclaration certaines formalités à accomplir
par l’assuré pour que sa déclaration soit requise notamment le cas du risque vol ; le délai
pour déclarer ce risque est fixé en deux jours, avant il faut déclarer le vol auprès les
autorités compétentes dans les vingt-quatre (24) heures qui suivent la survenance du
risque, et la déclaration doit comporter une copie du procès-verbal de la police ou la
gendarmerie selon le cas, cette obligation est une obligation accessoire à celle de la
déclaration et le manque à celle-ci sera considéré comme la non-déclaration du
sinistre251. Egalement la déclaration du sinistre dans le cadre de l’assurance RC
automobile est bien particulière puisqu’elle soumise aux dispositions de l’article 20 de
l’arrêté ministériel n°1053-06252.

Pour ce qui est du délai d’indemnisation, aucun délai n’est prévu par le CA tout dépend
du traitement de l’assurance concernée et les circonstances du sinistre, et tout au long du
délai légal de la prescription l’assuré peut réclamer son indemnité 253.

Lors de notre enquête avec les assurés, on a posé une question sur les difficultés qui
peuvent connaître les déclarants lors la procédure du règlement du sinistre et le résultat
est comme suite :

251
L’arrêt n°1444 de la chambre civile de la cour de cassation, daté du 25/04/2007 : «à l’assurance de voyage : la
non déclaration des autorités compétentes du pays où les bagages ont été volés »(En arabe) : source F. MAALAL, Le
médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 160.
252
L’article 20 de l’arrêté n° 1053-06 fixant les conditions générales types des contrats relatifs à l’assurance RC
automobile : « La déclaration du sinistre doit être faite par écrit ou verbalement et contre récépissé : soit au siège
social de l’assureur ; - soit à l’agence d’assurance dont dépend le contrat ; - soit au bureau direct de l’assureur dont
dépend le contrat ;-soit auprès de l’intermédiaire d’assurances mandaté à cet effet. L’assuré doit en outre 1°
indiquer à l’assureur les numéros de la police et de l’attestation d’assurance, la date, jour et heure, la nature et les
circonstances du sinistre, ses causes et conséquences communes ou présumées, le nom, l’adresse et le numéro du
permis de conduire du conducteur au moment du sinistre, et si possible, les noms et adresses des victimes et des
témoins ».
253
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 17 : 03.

81
Question n°12 : Après réalisation du sinistre, trouvez-vous des problèmes dans la
procédure de règlement de celui-ci ?

dans la déclaration de
remboursement de l'indemnité
57,6 %
dans la phase de la déclaration
du sinistre 27,3 %

Dans la phase d'expertise 15,2%

Il nous paraît alors que le manque d’encadrement de la procédure relative au


règlement du sinistre, car en réalité des assurés ne reçoivent pas encore leur indemnité
et au-delà du délai de la prescription ne peuvent plus réclamer leur doit.

Une procédure d’indemnisation rapide est adoptée par les entreprises d’assurance et
de réassurance c’est ce qu’on entend par l’indemnisation rapide ou l’accord forfaitaire,
suite à cette procédure l’assuré reçoit son indemnité à dire d’expert sans aucune
exigence ni de facture ni de pièce justificative, mais il y a deux conditions pour bénéficier
de celle-ci : les dégâts ne doivent pas dépasser la limite de 10 000 Dhs et le risque ne
concerne ni l’incendie ni le vol254.

254
https://www.sahamassurance.ma consulté le 01/03/2021 à 17 : 00.

82
Section 2 : l’examen de la protection institutionnelle
Le secteur des assurances jouit d’un caractère risqué, c’est pour cette raison qu’il est
sous contrôle prudentiel permanent en vue de protéger les assurés et bénéficiaires de
contrats d’assurance et préserver leurs intérêts255. La protection institutionnelle des
assurés se manifeste par ce qui suit :

 Le ministère de l’industrie, de commerce, de l’économie verte et numérique


dispose d’un corps des enquêteurs implantés dans toutes les délégations du ministère
au territoire national, et à l’appui au mouvement consumériste le ministère a mis en
place un portail www.khidmat-almostahlik.ma256 , c’est une plateforme qui permet de
donner pleines informations en matière de protection des consommateurs,
notamment celles relatives en domaine des assurance ; il y a toute une diffusion de la
réglementation en vigueur, les articles scientifiques en la matière, les événements et
quelques fiches pratiques, de plus il y a une fenêtre pour les réclamations des
consommateurs257.
 Le ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration est
compétent à réglementer et contrôler l’activité des entreprises d’assurance, de
réassurance et de capitalisation258, il est compétent de compléter et expliquer à
travers les arrêtés les dispositions du CA.
 L’ACAPS est une autorité appartenant à l’Etat, dotée de l’autonomie financière et
qui exerce ces missions sous le contrôle du commissaire du gouvernement pour le
compte de l’Etat et au nom du ministère des finances259.
 Enfin les associations et les fédérations qui ont pour objectif de défendre les droits
des consommateurs, en jouant plusieurs rôle dans le but de veiller au meilleur respect
des droits du consommateur.

Dans cette section, on va minauder nos attentions sur le rôle de l’ACAPS (Paragraphe
1) à la protection des assurés en général, et ainsi de celui des associations en matière de
protections des consommateurs dans tout le marché marocain (Paragraphe 2).

255
Z.BELGADA, A.LAHLOU & S.EL OUARDIRHI, Modélisation stochastique des provisions techniques…, OP-Cit, P482.
256
https://www.mcinet.gov.ma consulté le 01/03/2021 à 01 : 16.
257
http://www.khidmat-almostahlik.ma Consulté le 01/03/2021 à 01 : 16.
258
L’article premier du décret n°2-07-995 relatif aux attributions et à l’organisation du ministère de l’économie, des
finances et de la réforme de l’administration du 23 choual 1429, publié au Bulletin officiel n° 5680 du 6 novembre
2008.
259
Article 36 de la loi 64-12 : « … le commissaire du gouvernement contrôle pour le compte de l’Etat et au nom du
ministre chargé des finances, les activités de l’Autorité et veille au respect par celle-ci des dispositions législatives
régissant les dits activités… ».

83
 Paragraphe 1 : la virtuosité de l’ACAPS en matière de protection des
assurés

La loi n° 64-12260 portant création de l’ACAPS a bien encadré le champ d’intervention


de cette autorité en matière des assurances, dans la mesure où le législateur lui a confié à
travers l’article 6 261de ladite loi une mission fondamentale qui vise à protéger les assurés,
souscripteurs et bénéficiaires des contrats d’assurance par le contrôle du respect des
dispositions de la loi n° 17-99 et toutes les autres dispositions relatives à cet effet.

L’ACAPS se charge de l’éducation financière et sensibilisation dans le but d’éclaircir le


public, par nombreuses publications qu’elle diffuse sur son site officiel et ainsi les
informations qu’elle porte à la connaissance des visiteurs internautes, il faut bien noter
qu’elle a élargi le champ des receveurs des informations en s’adressant aux enfants et
aux jeunes par des bandes dessinées tous ce qui concerne les assurances, ainsi elle a
passé plein de webinaires sur les thématique de l’assurance et de la prévoyance sociale
au profit des étudiants des universités nationales 262.

La mission de l’ACAPS de veiller à la préservation des droits des assurés et bénéficiaires


de contrats d’assurance, est exercée comme suivant :
 Premièrement, l’ACAPS exige les entreprises et intermédiaire d’assurance
d’informer leurs clients de toutes les caractéristiques des offres de couverture
disponibles dans le but d’avoir des décisions éclairées, et ainsi de toutes les modalités
relatives à l’exécution des contrats d’assurance263.
 Deuxièmement, l’ACAPS se charge du traitement équitable des assurés par la
réponse à leurs demandes et réclamations, elle veille même à la bonne exécution des
engagements pris au titre des contrats d’assurance, et elle contrôle même la
conception et la commercialisation des produits d’assurance en examinant leur
conformité avec la réglementation en vigueur 264.
 Troisièmement, L’ACAPS se charge d’une veille et un contrôle technique
régulièrement sur les acteurs du secteur des assurances de leur situations financières

260
La loi n° 64-12 portant création de l’ACAPS, promulguée par le Dahir n°1-14-10 du 6 mars 2014, et publiée au
Bulletin officiel n° 6240 du 20/03/2014.
261
L’article 6 de la loi n° 64-12 : « … L’autorité veille au respect par les entités soumises à son contrôle des règles de
protection des assurés, des bénéficiaires de contrats d’assurance et des affiliés et ce, conformément aux dispositions
de la loi n° 17-99 portant code des assurances et des dispositions législatives et réglementaires relatives à la
prévoyance sociale ».
262
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.
263
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.
264
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.

84
et voir s’ils peuvent répondre à leurs engagements avec les assurés qu’ils contractent
ou pas265.

Pour examiner la censure administrative de l’ACAPS sur les acteurs du secteur des
assurances entrant dans le cadre de la préservation des droits des assurés et bénéficiaires
des contrats d’assurance, on va scinder notre étude en deux sous-paragraphes : en
premier lieu, on va se tâter sur les compétences de cette autorité relatives au contrôle
des contrats (A), et puis on va disséquer sa censure technique suite au nouveau modèle
adopté par le Maroc et qui est fortement inspiré des pratiques d’assurance au marché
unique de l’union européenne (B).

A)- Le contrôle régulier des acteurs d’assurance dans l’intérêt de l’assuré

Les assureurs prennent la position des stipulant au contrat d’assurance, puisqu’ils


préparent les contrats des produits dont ils sont agréés et les assurés ne font qu’adhérer
à ces contrats sans possibilité de négociation. Dans le cadre de la préservation des droits
des assurés et des bénéficiaires des contrats d’assurance, l’ACAPS contrôle les produits
d’assurance en examinant leur validité conformément à la réglementation en vigueur et
ainsi par rapport aux consommateurs en évaluant la compréhensibilité, l’équilibre et
l’utilité qu’ils portent266.

D’ailleurs, l’article 247 du CA prévoit une responsabilisation d’avantage des acteurs du


secteur des assurances sur la qualité de leurs produit en exigeant le contrôle de la
conformité des spécimens des produits d’assurance, selon le contexte de l’article tout
produit que la compagnie entend émettre pour la première fois est soumis à ce contrôle
de validité avant son émission ou dans les dix jours qui suivent son émission, ce contrôle
se porte sur tous les documents étant considérés comme contrats d’assurance, et sur les
documents à caractère publicitaire relatif au produit objet du contrôle 267.

L’autorité jouit d’un large pouvoir d’appréciation au contrôle de ces spécimens parce
qu’elle a des mesures de contrôle bien spécifiques, ainsi lorsqu’elle constate que le fond

265
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.
266
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 128.
267
L’article 247 du CA : « Tout spécimen de contrat d’assurance qu’une entreprise d’assurance et de réassurance
entend émettre pour la première fois doit être validé, selon les modalités fixées par l’autorité…le spécimen de
chaque contrat émis doit être communiqué à l’Autorité dans les dix jours suivant la date de son émission …
L’autorité peut également exigé la communication de tous documents à caractère contractuel ou publicitaire relatifs
à une opération d’assurance et de réassurance… ».

85
ou la forme du contrat n’est pas conforme à la loi elle peut exiger soit la modification du
contrat soit le retrait268.

Dans l’intérêt des assurés, selon les articles 242 et 243 du CA à tout moment l’autorité
peut exercer son contrôle sur place dans les locaux des entreprises d’assurance et de
réassurance, des sociétés filiales ou succursales en vue de contrôle la situation financière
réelle de l’entreprise et le respect de ses engagements avec les assurés et les
bénéficiaires des contrats d’assurance.

L’article 316 du CA ajoute également que les intermédiaires d’assurance sont soumis
au contrôle de l’ACAPS en ce qui concerne le respect de la loi à la conclusion des contrats
d’assures avec les assurés, en examinant :
1- les modalités précontractuelles et lors de la conclusion, et la conformité des pièces
des dossiers des contrats passés.
2- Les prospectus, les affiches, les circulaires, les plaques et tous les autres imprimés
destinés à s’afficher au public ou publier par l’intermédiaire suite aux formalités
prévues par l’article 314269, sans aucune insertion qui peut porter en erreur le
contrôle de l’autorité.
3- Tenir une comptabilité est une obligation dont doit répondre tout commerçant
conformément à la loi n° 9-88 relative à cet effet, l’intermédiaire est soumis
également à cette obligation en vertu de l’article 317 du CA.

Les agents de l’ACAPS destinés à accomplir la mission du contrôle des intermédiaires


peuvent demander le communique de tout document qu’ils jugent opportun à leur
mission, tout refus ou toute violation détectés ouvrent la porte à la procédure
administrative de sanction dont laquelle l’autorité exerce son pouvoir coercitif de cette
autorité, elle peut prendre toute les sanctions administratives qu’elle juge appropriés
selon le cas comme c’est prévu par le titre V des sanctions et pénales du CA.

Grâce aux efforts de l’agence de développement du Digital sous la direction du


ministère de l’industrie de l’économie verte et numérique, l’ACAPS dispose aujourd’hui
d’une plateforme de réclamation sur laquelle elle reçoit les plaintes déposées par les
assurés ou les bénéficiaires lésés, elle se charge de l’instruction, du traitement, et de

268
Alinéa 3 de l’article 247 du CA : « S’il apparaît qu’un document est contraire aux dispositions de la présente loi ou
des textes pris pour son application, l’Autorité peut en exiger la modification ou en décider le retrait ».
269
L’article 314 du CA : « Les titres de toute nature, prospectus, affiches, circulaires, plaques, imprimés et tous
autres documents destinés à être distribués au public ou publiés par l’intermédiaire d’assurances doivent porter
toujours à la suite du nom ou de la dénomination sociale la mention ci-après, en caractères uniformes et apparents :
’’Intermédiaire d’assurances régi par la loi n°17-99 portant code des assurances’’, ainsi que le numéro et la date de
l’agrément’’.

86
l’œuvre à la résolution des réclamations prescrites. Cette autorité examine la plainte, et
prendra les mesures appropriées sous réserve du périmètre de ses compétences270.

Dans notre enquête, on a interrogé sur l’utilité de ce moyen de plainte pour déclarer
les problèmes des consommateurs des assurances et les résultats sont comme suivants :
Question n°15 : Avez-vous déjà déposé une plainte auprès de l’ACAPS ?

non 99%
oui 1%

Alors plus que 100 personnes qui ont répondu à notre questionnaire et uniquement
1% des personnes qui ont déjà déposé une plainte auprès de l’ACAPS, et tous ceci est en
raison de la méconnaissance et l’ignorance de la majorité des consommateurs des
produits d’assurance, alors il faut à l’Autorité de passer à un programme de
sensibilisation du public plus efficace et compréhensible en vue de les éclaircir de leurs
droits et des moyens mis à leur disponibilité pour demander leur droits.

B)- La censure technique de l’ACAPS - contrôle des fonds

Conformément aux dispositions du CA, l’ACAPS exerce sa mission de contrôle et


d’inspection dit contrôle prudentiel des entreprises d’assurance et de réassurance en vue
d’analyser profondément les activités et expositions aux risques et capacités des
organismes assujettis à honorer leurs engagements271.

Il s’agit d’un contrôle fortement inspiré des normes internationales, et qui a pour objet
de limiter la probabilité de ruine des compagnies d’assurance en bien maitrisant les

270
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.
271
Z.BELGADA, A.LAHLOU & S.EL OUARDIRHI, Modélisation stochastique des provisions techniques…, OP-Cit, P482.

87
risques auxquels elles peuvent être exposées par le biais du respect de ces principes
suivants272 :
« 1)- L’évaluation prudente des engagements techniques vis-à-vis des assurés, c’est ce
qu’on entend par les provisions techniques.

2)-La couverture des engagements par l’actif de l’entreprise

3)-La satisfaction de la marge de solvabilité par la disposition d’un montant minimum de


fonds propres permettant l’absorption des pertes imprévues. »273

Pour ce qui est des provisions techniques, l’article 238 exige lesdites entreprises d’une
façon continue d’inscrire à leur passif et représenter à leur actif les provisions techniques
destinés pour régler intégralement leurs engagement avec les assurés, bénéficiaires et
souscripteurs, en les calculant sans déduction des réassurances cédées 274 ; selon le
dernier bilan des opérations de contrôle de 2018, le taux moyen de couverture audit
exercice est de 102,3% , toutes les entreprises d’assurances et de réassurances exerçant
leur activité au Maroc affichent un couverture de leur provisions par des actifs éligibles
conformément à la réglementation alors qu’une seule entreprise qui a des difficultés
d’insuffisances de ses engagements275.

A la pluralité de provisions techniques, on cite les provisions pour sinistre à payer en


assurance non-vie (PSAP)276 ; en dépassant les trois méthodes classiques réglementaires
des PSAP : dossier par dossier, coût moyen et la cadence de règlement, l’ACAPS a préparé
un projet d’une circulation277 en harmonisation avec la réforme européenne SOLVABILITE
II qui guide les entreprises précitées vers une nouvelle façon d’appréhender le risque et
de calculer leurs fonds propres278.

L’article 239-1 dispose qu’à la clôture de chaque exercice l’organe de la gestion de


l’entreprise d’assurance ou de réassurance (le ou les directeurs généraux ou le conseil de
272
IBID.
273
IBID.
274
L’article 238du CA : les entreprises d’assurances et de réassurances doivent, à toute époque, inscrire à leur passif
et représenter à leur actif : -les provisions techniques suffisantes pour le règlement intégral des engagements
contractés à l’égard des assurés, souscripteurs et bénéficiaires de contrat et ceux relatifs aux acceptations en
réassurance ; elles sont calculées sans déduction des réassurances cédées … ».
275
Bilan des opérations de contrôle prudentiel de 2018- les conclusions de l’activité de supervision permanente des
entreprise d’assurances et de réassurances et les missions diligentées sur place, P1.
276
On a choisi de traiter les PSAP, parce que les produits d’assurance consommés par les simples consommateurs
entrant dans le cadre des assurances non-vie.
277
« Ce projet de circulaire vise à réviser les règles de solvabilité auxquelles sont soumises les Entreprises
d’Assurances et de Réassurance en intégrant l’ensemble des risques encourus par ces entreprises, le cadre
prudentiel en vigueur ne prenant en compte que le risque de souscription. A l’instar de la directive européenne
Solvabilité II »– source : www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.
278
Z.BELGADA, A.LAHLOU & S.EL OUARDIRHI, Modélisation stochastique des provisions techniques…, OP-Cit, P487.

88
directoire selon le cas) doit communiquer le rapport sur la solvabilité de l’entreprise à
l’ACAPS et aux commissaires aux comptes qu’après son approbation par le conseil
d’administration ou le conseil de surveillance. Ce rapport de solvabilité est très important
pour savoir la capacité des entreprises de répondre à leurs créances dont les assurés et
bénéficiaires sont des créanciers, c’est dire les fonds destinés pour le recouvrement des
sinistres279.

Suite au ressort d’article 253 du CA lorsque la marge de solvabilité n’atteint pas le


minimum fixé, l’autorité doit imposer à l’entreprise de présenter un programme de
financement de 3 ans qui doit prévoir l’augmentation de son capital social, attendu que
lorsque la solvabilité n’atteint pas le 1/3 de la marge de solvabilité fixé par l’autorité la
durée du programme de financement ne peut excéder 3 mois 280, et puisque ce
programme est soumis à l’approbation de l’ACAPS son ressort peut être comme suivant :
- En cas d’acceptation du programme, toutes les augmentations prévues par celui-ci
doivent être souscrites et libérées durant la période du programme.
- En cas de refus du programme, l’autorité peut soit suspendre l’activité de
l’entreprise en l’interdisant de créer tout nouveau contrat pour une durée de deux
ans avec l’obligation de porter cette interdiction à la connaissance du public par voie
d’affichage ou par voie de publication, et toute souscription antérieure avec la
bonne foi de l’assuré ne peut être opposable à ce dernier, soit elle notifie
l’entreprise par lettre recommandée avec accusé de réception de fixer un plan de
redressement contenant toute les mesures nécessaires de gestion administrative et
de la régularisation de la situation financière de cette entreprise afin de pouvoir
remplir ses engagements avec les assurés281.

Il faut bien noter que tout manquement aux dispositions prévues par la
réglementation en vigueur concernant la bonne gestion des fonds des entreprises
d’assurances et ainsi celles relatives à la marge de solvabilités et les provisions techniques
peut déclencher l’exercice du pouvoir de l’ACAPS des sanctions administratives
pécuniaires et disciplinaire 282.

279
Selon le rapport précité de 2018 la marge de solvabilité constituée par les entreprises d’assurances représente
414,7% du seuil réglementaire exigé, et de 254% - source : Bilan des opérations de contrôle prudentiel de 2018…,
OP-Cit, P2.
280
L’article 253 du CA : « au cas où la marge de solvabilité n’atteint pas le montant minimum … l’autorité … doit
exiger de ladite entreprise la présentation d’un programme de financement d’une durée de 3 ans au maximum qui
spécifie les mesures de nature ç permettre la reconstitution de la marge de solvabilité … lorsque la marge de
solvabilité n’atteint pas le tiers du montant minimum visé à l’alinéa précédent, la durée du programme de
financement est fixé à trois mois …»
281
Conformément à l’article 254 du CA.
282
www.acaps.ma consulté le 02/03/2021 à 12 :30.

89
L’ACAPS s’exerce sa censure technique afin d’assurer le bon fonctionnement des
entreprises d’assurance et de réassurance, et plus particulièrement ses attributions
entrant dans le cadre de la préservation des droits des assurés et des bénéficiaires des
contrats d’assurance et assurer que ces engagements seront bien exécutés le cas
échéant, sous peine de l’ensemble des sanctions prévues par le CA qui peut aller jusqu’au
retrait d’agrément283.

 Paragraphe 2 : Contribution de la société civile à la protection des


assurés consommateurs

Selon la doctrine, Le renforcement de la partie faible au contrat d’adhésion est réalisé


par deux moyens : l’encadrement juridique parfait de tous les contrats d’adhésion et la
contribution des associations à la protection de ladite partie 284.

Le titre VII de la loi n°31-08 est réservé à l’encadrement juridique du rôle des
associations de protection du consommateur, ce cadre juridique répond aux normes
internationales et les recommandations en la matière et qui a conféré à la société civile la
qualité d’un acteur crédible et d’un instigateur proactif du changement285.

Les associations revêtent d’une importance dans le processus de la protection des


consommateurs, en raison du rôle qu’elles jouissent à plusieurs niveaux : assurent
l’information, la promotion des intérêts des consommateurs et concourent au respect
des dispositions de la loi n°31-08 conformément à l’article 152 de la même loi 286. Le
domaine des assurances n’est pas exclu de ce champ, parce que les associations ont
même des pouvoirs à jouir en matière de protection des consommateurs des produits
d’assurance, mais pour qu’elles soient constituées d’une véritable force consumériste qui
peut renforcer l’équilibre aux rapports de consommation entre le consommateur et le
pôle dur économique elles doivent répondre à certaines exigences surtout celles relatives
aux ressources financières287.

La question qui se pose dans ce cadre est la suivante : les associations de protection
des consommateurs sont-elles capables d’assurer la protection des faibles assurés
consommateurs face à la force économique des compagnies d’assurance ? En outre,

283
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 173.
284
A. SANHOURI, le précis à l’explication du droit civil : Tome 1…, OP-Cit, P 231.
285
H. ECHCHARYF, L’efficacité des associations de protection du consommateur à la lumière de la loi n° 31-08, Revue
la doctrine et droit n° 2336/0615 du 30 avril 2015, P 172.
286
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 173.
287
A.BOUDAHRAIN, Le droit de la consommation au Maroc, éditions ALMADARISS- 1999, P 395.

90
peut-on dire aujourd’hui que leur rôle est efficace à la réservation des droits des
consommateurs des produits d’assurance ?

Pour analyser l’efficacité du rôle des associations en matière de protection des


adhérents au contrat d’assurance, on va examiner d’ans un premier point la pression
consumériste à la réalisation de l’équilibre par les pouvoirs dont elles jouissent (A), et
ensuite on va disséquer les limites de l’efficacité du pouvoirs desdites institutions (B).

A)- l’effectivité du rôle des associations à la protection des adhérents au


contrat d’assurance

Le principal rôle des associations consiste à tempérer le déséquilibre pratique entre les
fournisseurs et consommateurs résultant des failles et des lacunes de la réglementation
en la matière288 ;

La première action qui revête leur rôle est la fonction d’informer le consommateur qui
est leur attribuée travers les dispositions de l’article 152 de la loi n°31-08 et spécialement
aux associations de protection des consommateurs 289, ces dernières exemptent de la
charge d’information directe sur les produits et services dans le sens critique telles que la
nocivité des certaines substances, le danger crée par les méthodes de commercialisation
et du marketing, le méfait des publicités mensongères et trompeuses 290. A la pratique
marocaine, les informations concernant les produits d’assurance sont rarement émanées
par les APC ou la FNAC291 sauf dans les interviews de presse où leurs membres donnent
quelques conseils, contrairement à la matière de crédit bancaire dont il y a pleines
publications et conseilles publiées sur les sites officielles de ces institutions.

Pour bien justifier l’importance des associations en matière d’informations des


consommateurs des produits d’assurance, l’ACAPS qui prend la position du gendarme qui
veille au renforcement de la protection des assurés et bénéficiaires des contrats
d’assurance, a organisé « le 20 Novembre 2019 à CASABLANCA une journée de
sensibilisation portant sur la thématique de l’assurance, des missions de l’ACAPS et du

288
H. ECHCHARYF, L’efficacité des associations de protection…, OP-Cit, P175
289
H. ECHCHARYF, L’efficacité des associations de protection…, OP-Cit, P175.
290
IBID.
291
FNAC : la fédération nationale des associations des consommateurs- au Maroc, c’est la fédération qui assure à
travers ses associations une présence de proximité en apportant aux citoyens, particulièrement aux plus démunis,
information, conseil et aide juridique. Mais elle met aussi en œuvre différents leviers au niveau collectif tels que
négociation à l’échelon régional ou national pour l’élaboration de nouvelles normes et règles du jeu, ou participation
aux campagnes nationales d’information et de sensibilisation : Source https://www.fnacmaroc.org consulté le
05/03/2021 à 20 :37, dernière mise jour était le.

91
dispositif réglementaire en matière de protection des droits des consommateurs des
produits d’assurance »292.

La loi relative à la liberté de prix et de la concurrence confère aux APC de former à la


justice une action civile indépendante de celle du consommateur en demandant la
réparation du préjudice dans l’intérêt général293, attendu que le dispositif consumériste
confère aux APC et à la FNAC la prérogative d’ester la justice en demandant la réparation
du préjudice subi, à la réunion de deux conditions comme c’est prévu par l’article 158
sous réserve des dispositions de l’article 33 du CPC : plusieurs consommateurs ont subi
des préjudices individuels causé par le même fournisseur, elles doivent munir d’une
procuration régulière de deux consommateurs au moins294, ce mandant est exercé
gratuitement par lesdites institutions ; Ceci nous amène à dire qu’il y a un conflit entre les
règles concurrentielles et les règles consuméristes, les premières ouvrent la porte
d’exercice de l’action civile aux APC indépendamment du consommateur ou de l’action
relatif à la réparation du préjudice subi au consommateur, pourvu que les règles
consuméristes conditionnent cet exercice par les conditions prescrites.

Elles peuvent également intervenir comme partie civile dans une action civile ou
pénale ; L’article 157295 de la loi n°31-08 précise que les APC et la FNAC peuvent
intervenir comme partie civile au procès civil en cours en exerçant tous les droits
reconnus à ladite partie en ce qui concerne les agissements portant préjudice à l’intérêt
général des consommateurs. Dans le cadre pénal, lesdites institutions peuvent
s’intervenir comme partie civile aux actions civiles accessoires aux actions pénales devant
le juge d’instruction ou devant la juridiction répressive généralement conformément aux
dispositions de CPP.

Dans le même cadre du travail effectif des associations en matière de protections des
adhérents consommateurs, elles peuvent demander à la juridiction statuant sur l’action
civile initiale ou accessoire de cesser les agissements illicites ou encore de supprimer

292
www.acaps.ma consulté le 05/03/2021 à 20 :37, dernière mise jour était le.
293
L’article 106 de la loi n° 104-12 : « les associations de consommateurs reconnues d’utilité publique peuvent se
constituer partie civile ou obtenir réparation sur la base d’une action civile indépendante du préjudice subi par les
consommateurs »
294
L’article 158 de la loi n°31-08 : « … la fédération ou toute associations du consommateur visées à l’article 157
peut, lorsque plusieurs consommateurs, personnes physiques identifiées on subi des préjudices individuels causés
par le même fournisseur et qui ont une origine commune, agir en réparation devant toute juridiction au nom de ces
consommateurs, si elle a été mandatée par au moins deux … le mandat doit être donné par écrit par chaque
consommateur ».
295
L’article 157 de la loi n°31-08 : « La fédération et les associations de protection du consommateur… peuvent
former des actions en justice, intervenir dans les actions en cours …et exercer tous les droits reconnus à la partie
civile relatifs aux faits et agissements qui portent préjudice à l’intérêt collectif des consommateurs …».

92
toute clause abusive ou illicite dans les contrats qui font objet de l’action ou les contrats-
type proposés au public, à l’encontre de l’assureur défendeur296.

B)- l’insuffisance du consumérisme des APC en matière des assurances

La complexité des techniques et contrats d’assurances, et l’exigence d’une capacité


technique et juridique afin de comprendre le domaine et maitriser toutes les voies de la
protection des adhérents auxdits contrats, APC du Maroc n’entre guère dans ce trou en
raison de l’inconscience et l’inexpérience de ces institutions en la matière 297. D’une façon
trop timide à l’Atelier de formation La FMDC qui a été organisé le 28 et 29 octobre 2016
l’un des professeurs a traité brièvement quelques propositions pour la protection des
consommateurs des assurances298.

Pour ce qui d’exercice de l’action devant les juridictions compétentes, le législateur a


délimité cet exercice par nombreuses conditions dont certaines prescrites auparavant ;
conformément aux dispositions d’article 157 de la loi n°31-08 il faut absolument une
association reconnue d’utilité publique, à défaut l’association doit avoir L’autorisation
gouvernementale chargée de la justice à la base d’autres autorisations gouvernementales
sectorielles299.
Pour avoir l’autorisation spéciale pour ester la justice, il faut remplir toutes les
conditions prévues par l’article 35 du même décret300 , dont la majorité de ces conditions
sont relatives à la capacité financière de l’association pour pouvoir exercer son devoir
consumérisme au profond, attendu que la plupart des associations manquent de
professionnalisme et de moyen matériels et humains 301.

Le droit de former ou d’intervenir à une action en justice reconnu aux APC et la FNAC
est une possibilité minuscule dont ces institutions doivent faire preuve de prudence en

296
L’article 162 de la loi n°31-08 prévoit à ce propos : « La fédération nationale ou l’APC … peut demander à la
juridiction statuant sur l’action civile ou sur l’action accessoire d’enjoindre au défendeur ou au prévenu, de cesser
les agissements illicites ou de supprimer dans le contrat ou le contrat-type proposé ou adressé aux consommateurs
une clause illicite ou abusive… ».
297
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 179.
298
http://www.khidmat-almostahlik.ma consulté 06/03/202 à10 :30.
299
L’article 3 du décret n°2-12-503 : « L’autorisation visée à l’article 157 de la loi n°31-08 précitée nécessaire aux
associations de protection du consommateur non reconnues d’utilité publique pour ester en justice est délivrée par
l’autorité gouvernementale chargée de la justice après avis des autorités gouvernementales chargées des secteurs
d’activités concernés par la demande d’ester en justice » : ce décret est pris pour l’application de certaines
dispositions de la loi n°31-08 édictant des mesures de protection du consommateur le 11 septembre 2013, publié au
bulletin officiel n° 6192 du 3/10/2013.
300
L’article 35 du décret n°2-12-503 : «… pour obtenir une autorisation spéciale pour ester en justice répondre aux
conditions fixées à l’article 153 de la loi n°31-08 précitée et respecter les conditions suivantes… ».
301
H. ECHCHARYF, L’efficacité des associations de protection…, OP-Cit, P178.

93
vue d’éviter toute autre poursuite à leur encontre par les professionnels en invoquant un
préjudice sur le volet civil, le volet pénal ou même sur le volet commercial 302.

302
A.BOUDAHRAIN, Le droit de la consommation…, OP-Cit, pages 59 et 61.

94
 Chapitre II : La préservation des intérêts des assurés lésés
lors du contentieux

Les assureurs sont des experts en la matière, ils disposent de grandes capacités
techniques qui leur permettent d’imposer des clauses abusives et inégales, ainsi de
rédiger préalablement des contrats modèles semblent cléments 303, ce qui mis l’assuré ou
le souscripteur dans une case inférieure par rapport à celle de l’assureur, et sans aucune
possibilité de négociation du contrat auquel va adhérer. Il s’agit d’une pratique abusive et
incorrecte du principe de l’autonomie de volonté en ce qui concerne son effet de la force
obligatoire du contrat à l’égard des parties 304.

La protection des adhérents au contrat d’assurance contre le déséquilibre significatif


crée par la nature dudit contrat est une obligation primordiale qui pèse sur la tierce
invitée à solliciter le litige entre l’assuré ou le bénéficiaire du contrat et l’assureur ;

Ester la justice est le meilleur moyen auquel l’assuré peut procéder pour garantir ses
intérêts et ses droits en raison des pouvoirs dont ils jouissent les juges en matière de
contrats et d’équilibre contractuel, et également l’évolution du droit vers la limitation des
effets du principe de l’autonomie de volonté lorsqu’il est employé hors son cadre305.

Les modes alternatifs de règlements des conflits ne demeurent pas moins répandus en
matière de contentieux relatifs au contrat d’assurance, attendu que le recours à ce genre
de règlements est bien encadré par la loi et soumis à certaines conditions sous peine de
nullité en raison du danger qui peut entraîner sur les intérêts de la partie faible audit
contrat.

Pour bien étudier la préservation des intérêts des adhérents au contrat d’assurance en
le cadre des contentieux, on va examiner dans une première section la protection
judiciaire dont elle bénéficie l’assuré ou le bénéficiaire et puis on va passer au crible des
autres modes de règlement de litige en la matière dans un cadre critique (Section 2).

303
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel, mémoire pour fin d’étude à l’ISM de la promotion n°41 des
élèves juges, 2015-2017, P2. (En arabe).
304
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, P 31.
305
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, IDEM, P2.

95
Section 1 : Le rôle du juge à la préservation des intérêts des assurés

Les contentieux relatifs au contrat d’assurance sont à la compétence de plusieurs


tribunaux selon le cas, pour ce qui est des litiges entre l’assureur et l’assuré :
- ils sont à la compétence du tribunal de première instance lorsque l’assuré est un
simple consommateur et qui a passé cet engagement pour ses besoins personnels, tandis
que le tribunal de commerce sera compétent à solliciter ledit litige lorsque l’assuré est un
professionnel qui a passé l’engagement de l’assurance pour le besoin de son
commerce306.
- Egalement, ils peuvent être connus par les tribunaux répressifs à titre d’action
civile accessoire intentée par un tiers bénéficiaire contre l’assuré tant qu’un responsable
pénale et l’assureur tant qu’un responsable civile307.A titre d’exception, la jurisprudence a
jugé que la partie lésée d’un accident de circulation peut ester le tribunal de commerce
pour l’exécution forcée des clauses du contrat d’assurance dont la responsabilité de
l’assuré est engagée, en cas d’existence des dégâts matériels au lieu d’intenter l’action
devant le tribunal de première instance 308.

Dans notre enquête, on a posé une question relative à l’action en justice contre les
assureurs pour faute d’équilibre du contrat d’assurance pour examiner l’exercice de ce
droit par les assurés et s’ils connaissent qu’ils ont une protection judiciaire de leurs
intérêts ;
Question n°16 : Avez-vous intenté une action en justice contre une compagnie
d’assurance pour faute d’équilibre du contrat ?

non 77,8%
oui 22,2%

On retient alors que la majorité des consommateurs n’intentent pas des actions civiles
pour cause de déséquilibre crée à leur détriment par le contrat d’assurance qui ont passé,
ceci est justifié par plusieurs raison dont la méconnaissance et l’ignorance de cette
catégorie de clients de leurs droits et le régime juridique qui leur protège.

306
Suite au ressort de l’article 5 de la loi n°53-95 instituant des juridictions de commerce : « les tribunaux de
commerce sont compétents pour connaître : … 2° des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités
commerciales ; … ».
307
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 245.
308
Jugement n°1452 rendu par le tribunal de commerce-Fès, daté du 19/07/2018, non publié, voir l’annexe n°10,
P137.

96
Le juge dispose d’un rôle très important en matière de préservation des intérêts des
assurés, parce qu’il jouit de pleins pouvoirs permettant de rééquilibrer les obligations et
les droits des parties au contrat 309 ; Dans le cadre classique le principe de la force
obligatoire du contrat interdit toute modification du contrat en dehors des cas
d’imprévision, mais le juge dispose à titre d’exception au principe de l’autonomie de
volonté d’un moyen dit l’interprétation du contrat 310 (Paragraphe 1).

La protection judiciaire de la partie faible au contrat d’assurance ne s’arrête pas


uniquement à l’interprétation du contrat et le rééquilibre du contrat et elle va jusqu’au
prononcé de mettre fin au contrat par les moyens d’annulations prévues par la loi
(Paragraphe 2).

 Paragraphe 1 : L’interprétation du contrat d’assurance par le juge

Les contrats d’adhésion surtout ne sont pas parfaitement rédigés parce qu’ils sont
réalisés par des économistes spécialistes d’assurances et non pas des juristes vu que la
rédaction parfaite d’un contrat en la matière nécessite la réunion des expert en matière
d’assurance et des juristes spécialistes en matière du contrat311, c’est pour cela la male
rédaction du contrat ne peut qu’entrainer des litiges dont le juge va exercer
l’interprétation afin de donner la signification exacte des clauses contractuelles et même
modifier quelques une pour rééquilibrer le contrat 312.

Généralement, l’interprétation du contrat par le juge est réalisée en vertu de deux


méthodes, la méthode subjective par laquelle le juge cherche profondément la volonté
réelle des parties au-delà des expressions utilisées au contrat, c’est un examen
proprement fidèle au volontarisme fidèle 313, soit la deuxième qui est la méthode
objective visant à examiner le contenu du contrat en tenant compte des exigences
sociales loin de la logique du volontarisme et de l’individualisme 314.

309
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 169.
310
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P246.
311
« Les rédacteurs des contrats ne sont pas toujours des juristes… et tous les juristes ne sont pas de bon rédacteurs
de contrats »- Source : O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P246.
312
L’article 462 du DOC : « Il y a lieu à interprétation : 1- Lorsque les termes employés ne sont pas conciliables avec
le but évident qu’on a eu en vue en rédigeant l’acte ; 2- Lorsque les termes employés ne sont pas clairs par eux
même, ou expriment incomplètement la volonté de leur auteur ; 3- lorsque l’incertitude résulte du rapprochement
des différentes clauses de l’acte, qui fait naître des doutes sur la portée de ces clauses… ».
313
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, IDEM, P247.
314
C’est une méthode subsidiaire à laquelle recoure les juges lorsqu’ils ne réussissent pas à déterminer la réelle
volonté des contractants ou même lorsque cette volonté est discordante. Source : https://www.minilex.fr
consulté le 07/03/2021 à 14 :23.

97
Le contrat d’assurance peut contenir des clauses abusives, ambigües, et
contradictoires qui peuvent menacer les intérêts de l’adhérent tant que partie faible au
contrat et le privent de son droit à la garantie, c’est pour cela l’interprétation de ce
contrat par le juge peut rééquilibrer le contrat dans l’intérêt de l’assuré ou le
demandeur315.

Cette préservation des intérêts de la partie faible au contrat en matière


d’interprétation se manifeste par : l’interprétation des clauses ambigües au profit des
intérêts de ladite partie suite à la méthode subjective(A), et modifications clauses
abusives en créant un équilibre au profit de ladite partie en utilisant la méthode objective
créatrice (B).

A)- L’interprétation du contrat dans le sens le plus favorable à l’assuré-


Méthode explicative

Toutes les protections prévues par les différentes dispositions législatives et


réglementaires sont effectivement appliquées par les juges marocains parce qu’ils
s’inspirent des notions d’équité et de bonne foi316, vu que les contrats d’assurance
surtout les contrats de consommations contiennent des clauses et informations ambigües
et sur lesquelles le doute s’apparaît le tribunal ou le juge de fond s’intervient par
l’interprétation du contrat afin de solliciter le litige qu’il a connu 317.

Le dernier alinéa de l’article 462 du DOC prévoit que le juge est tenu lorsqu’il y a lieu à
l’interprétation de chercher au-delà des termes de contrats sans arrêter, ce large pouvoir
confié au juge entre dans le cadre de la préservation des intérêts des parties en
cherchant leur réelle volonté dans une conception psychologique318.

Suite au ressort d’article 473 du DOC l’interprétation doit être faite dans le sens le plus
favorable à l’obligé, c’est-à-dire au profit du débiteur ou du créancier, ce qui a créé un
grand débat entre les juristes, mais pour la majorité l’obligé cité par cet article est le
débiteur dans la mesure où certaines décisions judiciaires ont suivi cette règle de
préférence au débiteur parce qu’il est l’obligé au contrat 319. Cette interprétation ne peut
que menacer les intérêts de l’assuré en cas de litige concernant un contrat d’assurance,
ce qui nous amène à poser la question suivante : peut-on considérer l’interprétation du

315
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, OP-Cit, P2.
316
M. NAKHLI, droit des affaires – Tome 1: les activités de l’entreprise, édition EL BADII 2004, P 46.
317
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 170.
318
M.SLAMTI, à la recherche des frontières de l’interprétation du contrat, International social sciences &
Management journal (ISSM) n° 2665-8178, d’avril 2021, P 6.
319
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, OP-Cit, P 8.

98
contrat d’assurance par le juge du fond comme un moyen de préservation des intérêts de
l’adhérent audit contrat ?

Par application de l’article 473 en espèce, l’interprétation peut être au profit de


l’assuré ou de l’assureur mais la jurisprudence a mis fin à ce débat par ce qui suit : « si le
contrat d’assurance ne porte pas mention de la date à partir de laquelle produit ses effets
et la date de l’échéance, ce silence doit être s’interprété dans le sens le plus favorable de
l’assuré… et toute clause ambigüe et vague entrant dans les obligations de l’assureur,
doit être s’interprétée dans le sens favorable de l’assuré »320.

C’est ainsi que l’article 9 de la loi n°31-08 prévoit qu’en cas de doute l’interprétation
doit être faite dans le sens le plus favorable du consommateur 321, ce qui nous amène à
dire que le législateur et les juges quant à leur rôle sont tous participés à protéger la
partie faible par l’interprétation des clauses contractuelles le cas échéant au profit de
cette partie, dans le sens de préserver les intérêts de l’adhérent, au lieu de l’ancien cadre
classique de l’application de l’article 473 qui vise à réserver uniquement les intérêts du
débiteur322. D’ailleurs, l’article 465 du DOC ajoute également dans le sens de la bonne
interprétation au profit de la partie faible au contrat que l’explication de la clause à
double sens doit être réalisée au sens duquel elle peut avoir quelque effet, pourvu que
l’assuré qui dispose d’une puissance économique inférieure à celle de l’assureur et qu’il a
passé cet engagement que dans la souhaite d’être bien assuré contre le risque qu’il a
choisi.

Dans le même sillage, le juge exerce cette interprétation objective par deux moyens ; il
recoure à tous les éléments utiles dans le corps de l’écrit comme les mots employés et la
police de caractère utilisé 323, comme on a déjà vu au paragraphe afférent à la police
d’assurance lorsque celle-ci contient des clauses on trouve souvent des abréviations ou
encore les rédacteurs dudit contrat utilisent une police très petite qui est illisible, dans ce
cas le juge va interpréter le contrat au profit de l’assuré lésé qui a été victime des
utilisations trompeuses.

Le deuxième moyen de l’interprétation subjective est le recours aux éléments


extrinsèques à la convention, c’est-à-dire que le juge peut aller loin dans sa laborieuse
recherche en se fondant sur tous les autres écrits échangés durant la phase
précontractuelle et même tenir compte des circonstances précédentes à la conclusion du

320
Arrêt de la cour suprême (actuellement cour de cassation) daté du 8-05-1986 (traduction de l’auteur) : A. FALLI, la
protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 170.
321
L’article 9 de la loi n°31-08 : « … En cas de doute sur le sens d’une clause, l’interprétation la plus favorable au
consommateur prévaut ».
322
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, IDEM, P10.
323
M.SLAMTI, à la recherche des frontières de l’interprétation…, OP-Cit, P 8.

99
contrat324, on a déjà affirmé que les écrits utilisés pour donner information aux clients de
l’assurance sont des moyens inefficaces à l’éclaircissement de ceux-ci en raison de la
complexité du langage utilisé et même la langue qui ne sont pas à la portée
compréhensible de tout le monde, et ainsi la complexité des informations énoncées sur la
notice ou la proposition d’assurance, ce qui ne fait qu’adhérer l’assuré à un engagement
déséquilibré.

B)- La préservation des intérêts de l’assuré par le forçage du contrat

Contrairement à l’interprétation subjective du contrat en recherchant les volontés des


parties et l’expliquer dans le sens le plus favorable de la partie faible, le forçage ou
l’interprétation objective du contrat vise à reconstituer le consentement par le fait de
créer, ajouter et réformer l’accord des parties325.

L’article 463 du DOC confère un pouvoir très important au juge dans la mesure où il
l’oblige de suppléer toute clause d’usage résultant de la nature du contrat 326, ce qui est
en harmonisation avec les dispositions l’article 231 du DOC en imposant l’exécution du
contrat conformément à la loi, à l’usage et à l’équité convenables à la nature de
l’obligation. Alors toute clause incomplète ou mal formée qui prive l’assuré de son droit,
le juge va appliquer les clauses légales relatives à cet effet comme il peut même passer à
l’application des usages nationaux ou internationaux en matière des assurances.

De même, l’article 10 du CA charge l’assureur de mettre à la disposition des futurs-


assurés tous les documents publicitaires relatifs aux produits dont il a la licence, en vue
de lui donner toutes les informations qui lui permettre de bien comprendre ses droits et
ses obligations sans lui laisser dans le péril de l’ignorance de ce qui a consenti, à ce
propos la cour de cassation a affirmé : « le contractant expert est tenu donner
connaissance à l’autre contractant de toutes les données auxquelles ce dernier ne peut
pas accéder, sous peine d’engager la responsabilité du professionnel des dommages qui
pourraient résulter de la dissimulation de ces données »327.

324
M.SLAMTI, à la recherche des frontières de l’interprétation…, OP-Cit, P 8.
325
M.SLAMTI, à la recherche des frontières de l’interprétation…, IDEM, P 9.
326
L’article 463 du DOC : « On doit suppléer les clauses qui sont d’usage dans le lieu où l’acte à été fait ou qui
résultent de sa nature ».
327
L’arrêt de la cour de cassation n°3296, daté de 07/08/2012, cité par : M. KADAOUI, La justice et l’équilibre
contractuel …, OP-Cit, P 16.

100
 Paragraphe 2 : La protection de l’assuré par la nullité absolue du
contrat d’assurance
Le législateur marocain n’a pas limité la protection de la partie faible au contrat
d’adhésion à l’interprétation subjective ou objective contre le déséquilibre significatif,
mais il a renforcée cette protection par l’annulation des contrats portant préjudice
particulièrement aux intérêts de l’adhérent et généralement à l’intérêt général en
matière de contrat328.

Les cas de nullité sont nombreux, loin du cas de rescision pour cause de lésion dolosive
qu’on a déjà disséqué à la première partie de ce travail on va minauder nos attentions sur
la nullité absolue basée sur le déséquilibre contractuel crée au détriment de l’assuré (A),
et les effets de cette nullité sur les parties audit contrat (B).

A)- La nullité du contrat d’assurance pour faute d’équilibre entre l’assuré et


l’assureur
L’ordre public social tend à protéger la partie faible aux contrats d’adhésion contre
tous les agissements possibles, les règles civilistes sanctionnent par la nullité absolue le
non-respect des règles de formation du contrat visant à protéger l’intérêt général de la
société et l’intérêt particulier du contractant329.

Par référence aux articles 306 et 64 du DOC, l’insuffisance de la cause -tant qu’une
condition substantielle de formation du contrat- entraîne la nullité absolue totale de
l’obligation330, alors tout contrat d’assurance dont la cause n’est convenable ou contraire
à l’ordre public sera frappé par la nullité de plein droit, c’est ce qui est disposé par
l’article 69 concernant l’assurance sur la vie et de capitalisation dont il est prohibé de
passer une assurance vie et désigné comme bénéficiaire une personne mineure qui n’a
pas encore atteint l’âge de douze ans pour cause d’ordre public, cette action de nullité
est à l’exercice du souscripteur du contrat, du représentant du mineur ou de l’interdit,
attendu que le législateur a donné cette priorité à l’assureur parce qu’il est le premier
prescrit à l’ordre édicté par l’article.

Dans le même cadre de préservation des intérêts des adhérents aux contrats
d’assurance, conformément à l’article 306 du DOC le juge peut décider la nullité de
certaines clauses qualifiées comme abusives et qui fanatisent sur l’équilibre du contrat

328
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, OP-Cit, P 18.
329
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P195.
330
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, IDEM, P197.

101
entre l’assuré et l’assureur 331. Les clauses abusives en matière d’assurance sont divisées
en deux :

- la liste noire : contient les clauses déclarées nulles de plein doit par le CA, et les cas
de prohibition énumérés par les articles 6 et 7 de la loi n°104-12, ces clauses sont
considérées abusives d’une façon irréfragable et le juge devrait déclarer ces clauses
comme nulles et non avenues332.
- La liste crise333 : contient des clauses considérées comme abusive d’une façon
réfragable, c’est le cas notamment de la liste indicative et non exhaustive prévue par
l’article 18 de la loi n°31-08 parce que le législateur a employé l’expression « peuvent
être regardées comme abusive » en absence d’une action péremptoire, ainsi le dernier
alinéa de cet article scrute la possibilité au professionnel d’apporter la preuve du
caractère non abusif de la clause objet du litige, mais dans ce cas le pouvoir
d’appréciation du juge qui entre en jeu à l’appréciation de la preuve et à l’appréciation
de la clause.

Le formalisme en matière d’assurance ne fait pas partie des conditions de formation


mais il est exigé à titre de preuve, pourtant la réglementation en vigueur a bien exigé la
réunion de nombreuses conditions pour qu’il soit valable juridiquement, ce qui nous
amène à poser la question suivante : la nullité absolue peut-elle être sanction de
l’inobservation des règles de validité du formalisme ?

La réponse est peu compliquée parce que tout dépend de la personne demandant la
nullité du contrat d’assurance au tribunal, s’il s’agit de l’assuré c’est l’intérêt général de
tous les adhérents à ce type de contrat, et dans ce cas c’est la nullité absolue qui sera
appliquée. Pourvu que la question de rescision est susceptible d’être relevée lorsque la
nullité est demandée par un bénéficiaire au contrat qui défende uniquement ces intérêts
privés.

B)- les effets de la nullité des obligations résultant du contrat d’assurance

Pour examiner les effets de la nullité sur le lien contractuel entre l’assureur et l’assuré,
il faut différer entre la nullité totale et partielle, suite au ressort de l’article 308 du DOC,
La nullité partielle du contrat (nullité d’une clause abusive) n’entraîne guère la nullité de

331
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 171.
332
F. EL BACHA, La protection des consommateurs contre les clauses abusives, journal D’ECONOMISTE du
06/06/2011.
333
IBID.

102
tout le contrat lorsque celui-ci peut continuer à produire ces effets d’une façon parfaite
entre les parties contractantes, à défaut le contrat sera annulé de plein droit 334.

L’article 306 prévoit comme effet rétroactif de la nullité absolue en remontant à


l’arrière pour effacer les engagements des parties comme c’est rien passé 335, le juge qui
constate la nullité rend un jugement déclaratif sur lequel il constate : « la malformation
du contrat objet du litige en déclarant que le contrat ne s’est jamais formé et qu’il n’a
jamais produit d’effet entre les partie contractantes »336 ; Ce qui donne lieu à la
restitution des choses fournies lors de la conclusion du contrat, à e propos l’article 69 du
CA qui dispose que les primes payées doivent être intégralement restituées en cas de
nullité de contrat prévue par le même article 337.

Mais la question qui se pose sur ce niveau : la nullité du contrat d’assurance est une
adjonction judiciaire contre le professionnel au contrat qui dispose d’une puissance
économique, comment cette nullité peut-elle préserver les intérêts de l’assuré faible au
contrat et remettre les choses à sa nature comme c’est rien passé et réparer le
préjudice ? Alors l’assuré lésé peut bénéficier de cette action de nullité de son volet
afférent à la réparation du préjudice subi conformément aux dispositions relatives à cet
effet, attendu que la faute dans ce cadre ne sera pas tenue à la base du lien contractuel
parce que le lien est tombé sous le coup de la nullité et ne produira plus aucun effet 338,
alors la faute sera contestée sous l’égide de la responsabilité délictuelle de l’assureur .

Pour l’effet de la nullité à l’égard les tiers, tant que le contrat d’assurance sera
considéré comme n’a été jamais existé entre les parties (l’assureur et l’assuré), les tiers
qui n’auront plus droit contre l’assureur tant qu’un responsable civil à la base du contrat
annulé et ils peuvent demander leur droit directement contre l’ex assuré339.

334
L’article 308 du DOC : « La nullité d’une partie de l’obligation annule l’obligation pour le tout, à moins que celle-ci
puisse continuer à subsister à défaut de la partie atteinte de nullité, auquel cas elle continue à subsister comme
contrat distinct ».
335
L’article 306 du DOC : « L’obligation nulle de plein droit ne peut produire aucun effet… ».
336
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P199.
337
Conformément à l’article 316 du DOC qui dispose : « la rescision de l’obligation …. De les obliger à se restituer
réciproquement tout ce qu’elles ont reçu l’une de l’autre en vertu ou en conséquence de l’acte annulé », il faut bien
noter que la rétroactivité est un effet commun entre la nullité absolue et la nullité relative.
338
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, OP-Cit, P 31.
339
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, P 200.

103
Section 2 : Les intérêts des assurés à l’épreuve des procédures
extrajudiciaires

Loin de l’habitude de recourir aux tribunaux d’Etat ou à la transaction, les moyens


alternatifs de règlement des litiges sont devenus bien répandus en matière des affaires
en raison de l’avantage qu’ils offrent, à savoir une justice rapide et un procès bien discret
suite à la volonté des parties de ne pas donner de publicité à leur différend340.

L’arbitrage et la médiation sont bien réglementés par le législateur marocain en vue


d’assurer les garanties de procès équitable aux plaideurs, alors que ces modes ont
accosté fréquemment les litiges en matière de contrat d’assurance mais la question qui
se pose s’articule autour l’efficacité de ces modes de règlement à la préservation de la
partie faible au contrat : les modes alternatifs du règlement de litiges sont-ils infaillibles à
préserver les droits des assurés ? En outre, portent-ils de danger à priver l’assuré des
garanties assurées par les juridictions marocaines ?

La validité de l’arbitrage en matière des assurances est conditionnée par le


consentement de l’assuré qui est exprimé d’une façon expresse, que ça soit la clause ou
le compromis en raison du danger qui peut porter à son égard et ainsi les effets de cette
procédure qui peuvent aller jusqu’à paralyser l’exercice de l’action devant la justice
jusqu’à fin de cette procédure, si bien que le législateur a classé la clause d’arbitrage à la
liste noire de clauses abusives.

Pour ce qui est de la médiation, elle a intégré l’ensemble des procédures de règlement
des litiges en matière d’assurance en 2017 via le dispositif adopté par la FMSAR 341 sous
l’impulsion du ministère des finances, ça entre dans le cadre de la politique de l’ACAPS
visant à renforcer le cadre des procédures de préservation des intérêts des assurés et
bénéficiaires des contrats d’assurance, or l’expérience de la médiation au Maroc excepte
de mauvais résultats dans la mesure où elle est qualifiée comme moyen privant les
plaideurs de leurs garanties par rapport au procès équitable assuré par les juridictions
étatiques.

Pour répondre aux questions qu’on a posées précédemment et bien examiner ces
procédures en matière des assurances, on va scinder notre section en deux paragraphes :
en premier lieu on va disséquer une appréciation critique au mode d’arbitrage et les

340
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc, 5ème édition 2010, la société d’Edition et de diffusion
ALMADARISS, P 331.
341
Fédération Marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance.

104
dangers qu’il porte au détriment de l’assuré (Paragraphe 1), et ensuite on va passer au
crible de la médiation au règlement des litiges des assurances en examinent les résultats
qu’elle a scruté (Paragraphe 2).

 Paragraphe 1 : L’arbitrage en matière d’assurance

Suite au ressort de l’article 306342 du CPC, l’arbitrage est un mode de règlement du


litige par un arbitre désigné par les parties au litige par une convention d’arbitrage loin de
toute procédure judiciaire. La volonté des parties en ce concerne reste décisive parce
qu’elle sous l’exigence prévu par l’article 307 du CPC, le consentement des parties
concernant le choix de l’arbitrage pour un litige né ou susceptible de naître doit être
exprimé dans un compromis d’arbitrage ou par une clause incluse au contrat liant les
parties343.

On a déjà vu que le contrat d’assurance est un contrat d’adhésion dont l’assureur


dispose de pleins pouvoirs quant à sa rédaction et la détermination des clauses sans
aucune possibilité de négociation avec les assurés, l’arbitrage peut fanatiser sur les
intérêts de ces derniers c’est pour cela il est critiqué par la majorité des juristes en la
matière344. D’une façon préventive, le législateur marocain est intervenu à titre de
protection des assurés surtout les consommateurs en déclarant la nullité de la clause
compromissoire ou de la convention d’arbitrage en matière d’assurance s’elle ne réunisse
pas les conditions imposées à sa validation345.

On peut dire que la convention d’arbitrage est considérée comme source du


déséquilibre au détriment de l’assuré pour deux raisons qu’on va aborder :
premièrement, les circonstances dans lesquelles cette convention intègre le corps
contractuel entre l’assuré et l’assureur c’est pour cela elle qualifiée comme abusive (A),
deuxièmement l’existence d’une convention d’arbitrage produit l’effet de force de
contrat entre les parties, alors elles seront tenues à passer par cette procédure en
paralysant d’autres exercices plus efficaces en matière de préservation des intérêts des
assurés (B).

342
L’article 306 du CPC : « L’arbitrage a pour objet de faire trancher un litige par un tribunal arbitral qui reçoit des
parties la mission de juger en vertu d’une convention d’arbitrage ».
343
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, OP-Cit, P 334.
344
K. BELKHOUJA et A.BELABDOUN, le ressort de la clause abusive d’arbitrage généralement au contrat d’adhésion
et particulièrement au contrat d’assurance, revue de recherches- Tome 4 n°2 du décembre 2019- Algérie, P 11. (En
arabe).
345
IBID.

105
A)- la convention d’arbitrage qualifiée comme abusive en matière
d’assurance

La clause d’arbitrage est susceptible de tomber sous le coup de nullité lorsqu’elle n’a
pas été consentie par l’assuré d’une façon expresse par l’assuré conformément à l’article
35 du CA, ce consentement est exprimé par la signature de l’assuré au-dessus de
l’expression « le souscripteur reconnaît avoir pris connaissance des clauses d’arbitrage
prévues aux articles … des conditions générales … et y donner son accord express »346.
Cette mention d’approbation doit être écrite en caractère bien apparent, avec une police
visible qui permet au souscripteur de bien lire cette clause, malheureusement qu’à la
pratique cette mention est insérée au-dessus de la signature, très petite et illisible.

Dans le cadre commun, la clause d’arbitrage est nulle de plein droit lorsqu’elle ne
désigne pas le ou les arbitres ou si elle ne fait même pas référence aux modalités de leur
désignation dans le contrat d’assurance 347. Dans une démonstration pratique la notice
d’information qui contient cette clause, attendu que cette notice n’étant pas considérée
comme un contrat parce qu’elle est un moyen d’information et elle ne porte pas les
signatures des parties.

A ce propos la jurisprudence marocaine, a affirmé que la clause d’arbitrage insérée au


projet de contrat non signé par l’assuré, est considérée comme abusive et ne produira
aucun effet à l’égard de ce denier puisqu’elle n’est pas mentionnée au contrat principal
d’assurance et ne fait qu’une surcharge aux obligations de ladite partie, cette clause est
nulle de plein droit348.

Pour ce qui est du compromis, il doit remplir les conditions de forme prévues par les
dispositions du CPC relatives à cet effet ; premièrement, selon les dispositions des articles
313 et 314 le compromis doit être établi par écrit, à savoir par tout moyen considéré en
vertu de la loi comme une preuve écrite : acte authentique, acte sous-seing-privé, procès-
verbal devant le tribunal, lettres échangées, communications télex, et télégrammes 349.
Les actes sous-seing privés sont les plus répandus en pratique des assurances, ils font
partie de documents annexes au contrat et parfois les assurés ne reçoivent pas de copie
de cette convention avec la police d’assurance. La deuxième condition est celle de la

346
Voir le contrat d’assurance Multirisques AUTO+ à l’annexe n°6.
347
Suite à l’article 317 du CPC : « A peine de nullité : … - la clause d’arbitrage doit, soit désigner le ou les arbitres, soit
prévoir les modalités de leur désignation ».
348
K. BELKHOUJA et A.BELABDOUN, le ressort de la clause abusive…, OP-Cit, P 11.
349
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, OP-Cit, P 336.

106
signature, pour que le compromis soit valable juridiquement il doit être signé par l’assuré,
à défaut il est nul de plein droit.

Le caractère abusif de la convention d’arbitrage ne se limite pas uniquement à ce qui


précède, mais on peut également justifier ceci par l’absence de négociation des
stipulations du contrat d’assurance, le recours à l’arbitrage est devenu une règle générale
dont tous les contrats de produits des assurances la comporte, et puisque l’assuré ne fait
qu’adhérer audit contrat sans aucun changement, sa volonté concernant ce mode de
règlement n’est pas respectée en le demandant s’il veut consentir cette clause ou pas 350.

B)- les effets de l’arbitrage sur les intérêts des assurés

Certes, l’arbitrage est un mode de règlement qui permet aux plaideurs d’avoir une
solution rapide et discrète, mais ce mode comporte certains inconvénients à l’égard de la
partie faible au contrat d’adhésion et plus particulièrement aux intérêts de l’assuré dans
le cadre d’un contrat d’assurance.

Le choix du juge lors du déclenchement de la machine judiciaire devant le tribunal


compétent est une question hors désir des parties parce qu’il y a procédures internes
dont la compétence est confiée au président de la juridiction 351. Contrairement à
l’arbitrage où le choix de l’arbitre est très important parce que la crédibilité et l’efficacité
de cette procédure reposent sur l’intuitu personae de l’arbitre, c’est-à-dire que le choix
d’un idéal arbitre impacte sur le ressort de l’affaire 352 ;

Lorsqu’il s’agit d’un arbitrage institutionnel, la mission d’arbitrage est confiée à des
institutions expertes en matière d’arbitrage et la procédure dans ce cadre touche à sa
perfection parce que les garanties des plaideurs sont assurées, ce type d’arbitrage se
caractérise par une bonne organisation, une collégialité des arbitres nommés suite au
règlement intérieur de l’institution.

Alors que le problème se pose au niveau de l’arbitrage Ad hoc, les parties ne peuvent
que choisir des personnes bien connues avec leur expertise en matière d’assurance -c’est
dire des hommes de l’art- ce qui peut fanatiser sur les intérêts de l’assuré puisque c’est
difficile pour un Homme non juriste de conduire une procédure arbitrale 353.

350
K. BELKHOUJA et A.BELABDOUN, le ressort de la clause abusive…, OP-Cit, P 9.
351
M. EL MERNISSI, comment le choix de l’arbitre peut-il contribuer à l’efficacité de la procédure ?, P1. Publié sur
www.ispramed.com consulté le 05/04/2021 à 18 :55.
352
M. EL MERNISSI, comment le choix de l’arbitre peut-il contribuer…, IDEM, P 4.
353
M. EL MERNISSI, comment le choix de l’arbitre peut-il contribuer…, OP-Cit, P 6.

107
En revanche, la sentence arbitrale concernant un litige entre l’assuré et l’assureur
touche à sa perfection lorsque le président de l’instance est un juriste et les deux autres
sont des hommes de l’art pour avoir la dimension technique, ceci pour plusieurs raisons,
à savoir :
- L’arbitre juriste a une connaissance juridique qui lui permet de bien guider
l’instance arbitrale, et il sera l’assureur des garanties des parties à un procès
équitable, juste, rapide et efficace354.
- L’arbitre juriste connaît bien que le contrat d’assurance est un contrat où la
force technique de l’assureur qui domine le plus face à la méconnaissance de
l’assuré, contrairement aux autres arbitres qui maîtrise le côté technique des
assurances.

Le deuxième inconvénient de l’existence d’une convention d’arbitrage porte sur l’effet


suspensif qu’elle produit sur le droit de l’assuré d’ester la justice, il ne peut nullement
intenter une action contre son assureur devant une juridiction étatique puisque ce
dernier peut demander l’irrecevabilité de la demande sauf en ce qui concerne le
caractère abusif de ladite convention. Par exception à cette règle la jurisprudence déclare
que : « le silence des parties et le déroulement de l’instance devant la juridiction même à
l’existence de la clause d’arbitrage, vaut la renonciation de se cramponner de ladite
clause »355.

Ainsi tout au long de la procédure d’arbitrage, l’exercice de l’action devant la justice


par l’assuré est toujours en mode suspension jusqu’à décision du tribunal arbitral en
forme de sentence arbitrale, à ce propos la jurisprudence marocain affirme ce qui suit :
« tant que le contrat d’assurance contient une clause d’arbitrage, aucune demande ne
sera envisagée à l’encontre de la société d’assurance qu’après décision définitive rendue
en vertu de l’arbitrage médicale concernant l’état de santé de l’assuré, et le tribunal avait
raison par son affirmation du jugement en premier ressort jugeant le refus de la demande
d’intervention en considérant que la non tenue de l’assuré par la clause d’arbitrage ne lui
permet pas poursuivre la société d’assurance qu’après la fin de la procédure
d’arbitrage »356.

354
M. EL MERNISSI, comment le choix de l’arbitre peut-il contribuer…, IDEM, P 5.
355
L’arrêt de la cour suprême (actuellement cour de cassation) n°1003 au dossier commercial n°05/59, daté du
09/07/2008, source : M.BAFKIR, le droit de la procédure civile et la pratique judiciaire Marocaine- Tome 2, 5ème
édition, imprimerie ALNAJH ALJADIDA (CTP), P 510. (En arabe)
356
L’arrêt de la cour de cassation n°149 au dossier commerciale n°12/1/3/1342, daté du 13/03/13, source :
M.BAFKIR, le droit de la procédure civile …, OP-Cit, P 514.

108
 Paragraphe 2 : Le médiateur des assurances et les intérêts des assurés

La médiation est considérée comme étant la méthode la plus douce du règlement des
litiges dont un médiateur neutre s’intervient entre les parties par des techniques de
communication et de négociations en vue de trouver des solutions au conflit qui les
oppose en concluant une transaction357, ce mode repose essentiellement sur la
préservation des bonnes relations entre les parties en évitant l’escalade du différend358.

La médiation est de nature conventionnelle, c’est dire que les parties déclarent par
écrit sous peine de nullité leur intention d’avoir une médiation ou une transaction par le
biais d’un intermédiaire «médiateur»359, cette convention peut être « un compromis de
médiation » lorsqu’elle est conclue après naissance du litige ou au cours d’une instance
judiciaire360, comme elle peut être dénommée « clause de médiation » lorsque les parties
s’engagent de soumettre les litiges susceptible à naître relativement à leur contrat à la
médiation361.

En matière de protection des assurés consommateurs, la médiation institutionnelle est


à l’exercice de l’intermédiaire dit le médiateur d’assurance 362 qui a été nommé par le
comité de nomination et de suivi composé de deux représentants de l’ACAPS et deux
représentants de la FMSAR363. Tout assuré ou bénéficiaire d’un contrat d’assurance qui a
un différend avec son assureur concernant le recouvrement du sinistre et le
dédommagement, peut recourir à la médiation en assurance gratuitement.

Choisir la médiation tant qu’un mode de règlement du litige n’est pas toujours au libre
choix des parties, il faut la réunion de certaines conditions de fond et de forme, ce qui
nous amène à poser la question suivante : Dans quel cas l’assuré ou l’assureur peuvent
recourir à la médiation ?

Il nous semble opportun de scinder notre étude relative au médiateur des assurances
en deux sous paragraphes : en premier lieu, on va traiter les cas auxquels l’assureur ou
l’assuré peuvent recourir à la médiation conformément aux règles générales relatives à
celle-ci et à la charte de médiation en assurance (A), et en deuxième lieu on va disséquer
les effets de la médiation et de la transaction sur les intérêts de l’assuré (B).

357
Les guides de CGEM - Guide d’information, la médiation conventionnelle, du Mai 2009, pages 5 et 6.
358
IBID.
359
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, OP-Cit, P 367.
360
Selon l’article 327-59 du CPC : « Le compromis de médiation est la convention par laquelle les parties à un litige
déjà né soumettent celui-ci à un médiateur. Le compromis peur être conclu même au cours d’une instance déjà
engagée devant une juridiction ».
361
Conformément l’article 327-61 du CPC : « La clause de médiation est la convention par laquelle les parties à un
contrat s’engagent à soumettre à la médiation les litiges qui pourraient naître relativement à ce contrat ».
362
Le médiateur des assurances est une entité indépendante créé en 2016 sous la présidence du Mr. MOHAMED
SAIDI. Voir : https://www.cfcim.org consulté le 07/04/2021 à 21 : 03.
363
https://www.autonews.ma consulté le 07/04/2021 à 21 : 09.

109
A)- Les conditions de la médiation en assurance

Pour recourir à la médiation en assurance, il faut répondre d’une part aux conditions
civilistes entrant dans ce cadre et d’autre part aux conditions particulières à ce mode en
la matière ;

Les règles relatives à la médiation prévues par le CPC revoient aux règles civilistes
afférentes à la transaction ; selon l’article 62364 du DOC la convention de médiation ne
doit pas être contraire à l’intérêt général « largo sensu »365, et en conformité avec les
articles 1099 à 1104 du DOC 366.

Le recours à la médiation est conditionné par l’existence d’une convention de


médiation qui doit répondre aux conditions de forme ; s’il s’agit d’un compromis, sous
peine de nullité doit porter les mentions de l’objet et la désignation ou les modalités de
désignation du médiateur367. Lorsqu’il s’agit d’une clause de médiation, elle doit faire
l’objet d’une stipulation au contrat principal entre les parties ou dans un document
annexe à celui-ci, en répondant aux mêmes conditions prescrites du compromis. Tandis
que le formalisme est exigé, la preuve de la médiation n’est requise qu’à la base d’une
preuve littérale368.

Du côté particulier en matière des assurances, selon la CMA le recours à la médiation


institutionnelle mise en place n’est possible qu’à la réunion des conditions préalables
suivantes369 :

- Il faut que la société d’assurance en différend ait déjà adhérée à la CMA, et


qu’elle fasse partie de la FMSAR.
- Le médiateur d’assurance ne traite que les réclamations des simples
consommateurs d’assurance, et dont le montant ne dépasse pas 5000 Dhs.
- Les litiges concernant les prestations d’assurance, la gestion du contrat, ou
toute autre contestation survenant à l’application du contrat d’assurance ou
d’assistance.

Il faut passer par les étapes suivantes :

1. Qu’après épuisement de toutes les procédures internes de règlement des litiges


propres à l’entreprise d’assurance (les communications avec les intermédiaires,

364
L’article 62 du DOC : « l’obligation sans cause ou fondée sur une cause illicite est non avenue »
365
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, OP-Cit, P 366.
366
Les articles de 1099 à 1104 du doc prévoient les six cas éventuels où la médiation ou la transaction est accordée
367
L’article 327-60 du CPC : « Le compromis doit sou peine de nullité : 1° déterminer l’objet du litige ; 2°désigner le
médiateur ou prévoir les modalités de sa désignation …»
368
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, IDEM, P 367.
369
Brochure médiateur des assurances, publiée sur www.mediateurassurance.ma consulté le 10/04/2021 à 14 :23.

110
la deuxième expertise à la charge de l’assuré, la communication des solutions
proposées par le service contentieux…).
2. L’assuré ou le bénéficiaire réclamant doit passer une réclamation écrite au
service chargé des réclamations au sein de l’entreprise d’assurance, si le
désaccord persiste ou à défaut de réponse dans un délai de 30 jours le
réclamant peut recourir à la médiation institutionnelle sans que la machine
judiciaire ait été déclenchée.
3. L’assuré ou le bénéficiaire en litige doivent formuler une demande écrite soit
par courrier recommandé avec accusé de réception soit par remise contre
décharge auprès des services du médiateur 370, cette demande doit indiquer le
nom de l’entreprise d’assurance, le numéro de la police d’assurance et celui du
dossier de sinistre, les événements pertinents à l’origine du différend, les
décisions de l’entreprise à propos du sinistre, les photocopies des courriers
échangés et les réponses reçues de la compagnie.

Le premier bilan d’exercice de l’année 2016 du médiateur d’assurance, il a reçu 94


demandes de médiation dont le 1/3 remplissait les conditions requises, qui a donné lieu à
l’ouverture de 32 dossiers seulement 371. C’est pour cela, une mise à jour a été réalisée
concernant les procédures appropriées via le formulaire à remplir par le réclamant 372 :
questionnaire préalable, plaquette explicative…etc. Le médiateur d’assurance n’accepte
que les demandes remplissant toutes les conditions précédentes.

B)- les effets de la médiation sur les intérêts des assurés

Les effets de la médiation sur les intérêts des assurés se diffèrent selon le mode de
médiation adopté par les parties au contrat d’assurance :

Lorsqu’il s’agit d’une convention de médiation conclue par les parties et dont la
mission est confiée à un médiateur autre que le médiateur des assurances nommé par la
CMA ; suite au ressort de l’article 327-64 du CPC lorsque la juridiction étatique est saisie
sur une question dont la convention de médiation est conclue antérieurement entre les
parties, elle est tenue de déclarer l’irrecevabilité de la demande jusqu’à épuisement de la

370
Brochure médiateur des assurances, publiée sur www.mediateurassurance.ma consulté le 10/04/2021 à 14 :23.
371
https://www.medias24.com consulté le 10/04/2021 à 14 : 59.
372
https://www.medias24.com consulté le 10/04/2021 à 14 : 59.

111
procédure ou l’annulation de la convention de médiation, quel que soit la procédure est
en cours ou avant la saisie du médiateur désigné373.

L’irrecevabilité de l’action ne peut être déclarée d’office par le tribunal saisi, les parties
qui doivent les demander avant toute demande au fond et dans le délai fixé pour la
médiation par la convention sous peine de nullité 374. Ce qui peut retarder l’assuré à
exercer son action devant le tribunal et mettre ses intérêts dans une lenteur qu’après la
procédure de médiation, ça ne va que porter préjudice aux intérêts de l’assuré surtout
lorsque la question du différend est relative aux dédommagements.

La transaction résultant de la procédure de médiation acquis la force de la chose jugée


et est susceptible d’exequatur lorsqu’elle porte la mention de celle-ci devant le président
du tribunal compétent territorialement pour juger l’affaire quel que soit le tribunal de
première instance ou le tribunal commercial 375. Aucun recours n’est requis ni contre le
document de la transaction ni contre la mention d’exequatur, mais lorsque le différend
persiste l’assuré ne peut plus saisir le tribunal pour statuer sur l’affaire à nouveau qu’en
cas d’interruption d’instance, seule la décision rendue dans cadre qui est susceptible de
recours conformément aux règles relatives à cet effet376.

Lorsqu’il s’agit de la médiation institutionnelle mise en place par la CMA, la saisine des
juridictions étatiques pour la même question du litige de la médiation le médiateur met
fin définitivement à la procédure de médiation377. De plus, le dépôt d’une plainte auprès
des services de l’ACAPS par le réclamant qui a saisi le médiateur, interrompe la procédure
de médiation en la suspendant jusqu’à décision de l’ACAPS du classement du dossier 378.

Lorsque les parties ne se mettent pas d’accord, le médiateur contribue à l’émergence


d’une solution autonome sous forme de proposition et invitera les parties à opposer leur
signature dans un délai de 21 à compter de la date de notification 379, lorsque le montant
en cause ne dépasse pas 50 000 Dhs l’avis du médiateur s’impose à la société d’assurance
et sera obligée de l’exécuter 380, si le montant est au-delà de ladite somme et en cas de
refus le médiateur procède à la clôture de médiation en la considérant en échoue 381.

373
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, OP-Cit, P 368.
374
Selon les alinéas 2 et 3 de l’article 327-64 du CPC : « … si le médiateur n’est pas encore saisi, la juridiction doit
également déclarer l’irrecevabilité à moins que la convention de médiation ne soit manifestement nulle. Dans les
deux cas, la juridiction ne peut déclarer d’office l’irrecevabilité… ».
375
L’article 327-69 du CPC : « La transaction a, entre les parties la force de la chose jugée et peut être assortie de la
mention d’exequatur ».
376
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, IDEM, P 370.
377
www.mediateurassurance.ma consulté le 10/04/2021 à 14 :23.
378
www.mediateurassurance.ma consulté le 10/04/2021 à 14 :23.
379
Brochure médiateur des assurances, OP-Cit.
380
IBID.
381
www.mediateurassurance.ma consulté le 10/04/2021 à 14 :23.

112
 Conclusion de la deuxième partie :
Pour conclure, la protection des adhérents et bénéficiaires des contrats d’assurance
contre tous les agissements possibles par l’assureur est bien marquée par les efforts
louables fournis en la matière.

Aujourd’hui, on peut dire que l’arsenal juridique du Royaume est en évolution vers le
renforcement des règles organisatrices sectorielles, le code des assurances entre dans ce
cadre parce qu’il se crée dans la refonte de la performance des règles régissant le
domaine des assurances avec modernité et en harmonisation avec les normes
internationales en la matière. Egalement, la mise en disposition des règles consuméristes
visant essentiellement à protéger les adhérents inexpérimentés contre les anomalies des
contrats d’adhésion où le consommateur se trouve dans une position d’infériorité, obligé
d’accepter les conditions du professionnel sans aucune possibilité réelle de les négocier,
cette loi s’inscrit dans le cadre d’égalité entre contractant. Mais les lacunes en matière de
protection des consommateurs des produits d’assurance ont entraîné quelques pratiques
abusives au détriment de ces consommateurs, alors une protection rigide de ces
consommateurs nécessite la refonte d’un régime assurant un équilibre contractuel entre
l’assuré et l’assureur.

Les missions accomplies par l’ACAPS sont très intéressantes en matière de


préservation des intérêts, comme on a déjà vu ces missions se traduisent par les
contrôles de solvabilité sur les compagnies d’assurance en assurant la stabilité du
système financier, et les inspections de tous les acteurs du secteur des assurances. On
peut dire que le travail de l’ACAPS en domaine est qualifié comme un travail effectif et
efficace, elle a purement un pouvoir coercitif et régulateur.

La contribution de la société civile à la protection des adhérents au contrat d’assurance


en vertu des règles consuméristes en leur rendant des rôles préventif et défensif, a bien
renforcé le consumérisme mais leur rôle en matière d’assurance est faible puisque le seul
rôle qui effectif est celui de l’information et conseil des consommateurs d’assurance.

La protection judiciaire est la plus efficace en matière de préservation des intérêts des
assurés et les bénéficiaires du contrat d’assurance, grâce au large pouvoir d’appréciation
des juges en ce qui concerne les clauses abusives, ils s’interviennent via les deux
méthodes de l’interprétation en réalisant un équilibre plus au moins relatif et assurant les
garanties dont il va bénéficier dans les meilleurs conditions et moyen, et également par
les pensums civils à savoir la nullité et la rescision conformément aux règles civilistes,
mais il faut encore d’élargir l’appréciation du juge en ce qui concerne l’ignorance des
consommateurs et l’infériorité dont ils souffrent réellement, et ainsi en ce qui concerne
l’abus de la puissance par les assureurs.

113
Malgré les enregistrés enregistrées par les procédures alternatives du règlement des
litiges dans les affaires commerciales, n’ont pas d’efficacité en matière de préservation
des intérêts des adhérents au contrat d’assurance pour les raisons qu’on avait convié, et
le recours à la justice étatique reste le meilleur moyen en la matière.

114
 Conclusion
A la première partie de ce travail, on avait a les indices du déséquilibre significatif au
contrat d’assurance au détriment de l’assuré, le souscripteur ou le bénéficiaire, à ce
propos on a traité deux justifications dudit déséquilibre : la justification contextuelle
c’est-à-dire le déséquilibre fondé sur le contenu du contrat et les règles applicables
portant atteinte aux intérêts de l’adhérent, conformément aux règles consuméristes,
concurrentielles, civilistes et celles du codes des assurances les clauses contractuelles du
contrat d’assurance doivent être claires, et compréhensibles, et ainsi consentis par le
souscripteur lors de la conclusion du contrat et tout vice de consentement peut entrainer
soit la nullité de la clause abusive ou même aller loin à la nullité de tout le contrat avec
des dommages et intérêts. Pour ce qui de la justification contractuelle, c’est l’ensemble
des indices formels à savoir les difformités du contrat d’assurance en ce qui concerne les
mentions obligatoires et les stipulations dudit contrat exigées par la loi et le non-respect
de ces indications ne peut que créer un déséquilibre au détriment de l’assuré parce qu’il
ne va prendre connaissance exactement des conditions particulières auxquelles le contrat
sera exécuté, ainsi le non-respect des obligations précontractuelles pesant sur l’assureur
ou l’intermédiaire à savoir les devoirs d’information et du conseil.

Dans la deuxième partie on a disséqué les différents moyens de préservation des


intérêts, à savoir la protection législative et réglementaire consacrée par la pluralité des
textes applicables en la matière mais il y a quelques failles telles que les astreintes faibles
prévues contre les assureurs violant lesdits textes, la protection institutionnelle qui est
consacré par l’important rôle confié à l’Autorité de contrôle des assurances et de la
prévoyance sociale, ainsi l’intervention des associations par les différents moyens permet
à elles en vertu de la loi de protection des consommateurs, et ensuite on a passé au crible
des procédures de protections des assurés et bénéficiaires des contrats d’assurance,
ester la justice est la procédure la plus efficace parce que les juges disposent de larges
pouvoirs en matière de contrat par lesquels procèdent à la protection de la partie faible
au contrat. Enfin on a examiné la préservation des intérêts des assurés aux niveaux des
autres modes alternatifs du règlement du litige, dont l’arbitrage reste un peu menaçant
auxdits intérêts et la médiation ne demeure pas moins que l’arbitrage sauf en cas de
recours à la médiation des assurances fixée par la charte relative à cet effet.

En somme, Les adhérents ne sont pas fortement protégés en matière d’assurance en


raison des insuffisances législatives et réglementaires en la matière et seule la protection
judiciaire qualifiée comme efficace, qui est consacrée par les tribunaux étatiques, il faut
encore renforcer le cadre juridique de la protection des adhérents au contrat d’assurance
et surtout les consommateurs en leur réservant des règles qui auront proprement destiné
à la protection des consommateurs des produits d’assurance.

115
Annexes

116
Annexe n°1 :

Questionnaire publié sur le lien :


https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLScTFFOSEuvUUcLFzPTOdtZtYn-
LWFgTjc8sZFXmZv7cTZIaaA/viewform?usp=sf_link

Evaluation : C’est un questionnaire pour une étude universitaire concernant l’Analyse


du contrat d’assurance au Maroc, à l’université CADDY AYYAD MARRAKECH

1. SEXE :
2. Avez-vous déjà contracté une compagnie d’assurance au Maroc par un contrat
d’assurance ?
o à titre obligation
o par assurance complémentaire
o à titre professionnel
3. Quels sont les types d’assurance que vous avez engagés ?
o Assurance automobile
o Assurance santé
o Assurance habitation
o Assurance vie
o Responsabilité civile exploitation des entreprises
o Multirisque immeuble
o Multirisque professionnelle
o Assurance de retraite
o Responsabilité civile décennale
o Responsabilité civile des dirigeants de l’entreprise
4. Est-ce que l’agent de l’assurance vous donne information de toutes les conditions
générales de votre contrat ?
o Oui
o Non
5. Est-ce que vous comprenez le contenu de votre contrat ?
o Oui
o Non
6. Les clauses contractuelles sont-elles toujours insérées dans votre police
d’assurance ?
o Oui
o Non
7. Avez-vous connaissance de la réglementation spéciale des assurances ?
o Oui
o Non

117
8. Connaissez-vous que la loi vous protège contre les clauses abusives imposées dans
les contrats d’assurance ?
o Oui
o Non
9. Comment vous choisissez la compagnie d’assurance ?
o A la base du montant de la prime
o A la base du règlement des sinistres
o A la base des garanties
o Les publicités de la compagnie vous convainquent
10. Maitrisez-vous le contenu des garanties dont vous bénéficiez au titre de votre
contrat ?
o Oui
o Non
o Vous lisez les garanties mais vous ne comprenez pas
11. Savez-vous dans quels cas vous n’êtes plus assurés ?
o Oui
o Non
12. Après réalisation du sinistre, trouvez-vous des problèmes dans la procédure de
règlement de celui-ci ?
o Dans la déclaration du sinistre
o Dans la phase de l’expertise
o Dans la phase de remboursement
13. Les règles de la franchise ou celles de partage de responsabilité sont-elles déjà
appliquées sur vous en cas de règlement d’un sinistre ?
o Oui
o Non
o Vous ne connaissez pas
14. Votre compagnie a-t-elle déjà recouru à la résiliation de votre contrat ?
o Oui
o Non
o Pour motif valable
o Pour motif non valable
15. Avez-vous déjà déposé une plainte auprès de l’ACAPS ?
o Oui
o Non
16. Avez-vous intenté une action en justice contre la compagnie d’assurance pour
faute d’équilibre du contrat ?
o Oui
o Non

118
Annexe n°2 : L’arrêt de la cour de cassation n° 3668, rendu par la chambre civile sur le
dossier n°94/3978, daté du 03/06/1998

119
Annexe n°3 : L’arrêt de la cour de cassation n°551, rendu par la chambre commerciale sur
le dossier n°1001/3/1/2006, daté du 08/04/2009.

120
Annexe n°4 : L’arrêt de la cour de cassation n°1679 rendu par la chambre civile sur le
dossier n° 2955/1/7/2009, daté du 13/04/2010.

121
Annexe n°5 : L’arrêt de la cour de cassation n°1097/2 rendu par la chambre pénale
sur le dossier n°3/2/18231/94, daté du 21/04/1998.

122
Annexe n°6 :

123
124
125
Annexe n°7 :

126
127
Annexe n°8 :

128
Annexe n°9 : Extrait d’un contrat d’assurance responsabilité civile décennale

129
Annexe n°10 :

130
131
132
Glossaire

133
- Antagoniste : (Adjectif) qui agit en sens contraire.
- Antinomie : (Nom féminin) Contradiction réelle ou apparente entre deux lois, deux
principes, deux idées.
- Assuré : c’est la personne physique ou morale sur laquelle repose une assurance, celle
qui est menacée par le risque couvert, et qui n’est pas forcément le souscripteur.
- Assureur : La partie contractante qui s’engage à garantir l’assuré contre les risques
prévus au contrat, et à payer la prestation indemnitaire ou forfaitaire en cas de sinistre.
(L’entreprise d’assurance et de réassurance)
- Avenant : (Nom masculin) Document contractuel modifiant ou complétant un contrat
déjà existant.
- Bénéficiaire : Toute personne désignée en vertu du contrat comme bénéficiaire de la
prestation de l’assureur, l’assuré n’est pas toujours le bénéficiaire du contrat.
- Courtier d’assurance : est toute personne physique ou morale, ayant la qualité du
commerçant et mandataire de ses clients auprès des sociétés d’assurance, il est
mandataire de ces derniers qu’en ce qui concerne l’encaissement des primes.
- Déchéance : la sanction conventionnelle qui s’applique en cas de sinistre, en outre c’est la
perte du droit à la garantie.
- Fallacieuse / fallacieux : (Adjectif) des propos fallacieux sont des faux et induisent
sciemment en erreur la personne qui les entend.
- Franchise : est une somme qui reste à la charge de l’assuré à l’indemnisation d’un
sinistre, cette somme peut prendre l’image soir d’un pourcentage ou d’une somme
forfaitaire.
- Impéritie : (Nom féminin) incapacité, inhabileté, ignorance de ce qu’on doit savoir dans
sa profession.
- Oisiveté : (Nom féminin) Situation dans laquelle une personne de complaît dans la
paresse.
- Paroxysme : Le plus haut degré d’une sensation- synonyme exacerbation.
- Pensum : (Nom masculin) punition ou sanction
- Prime : (Nom féminin) c’est somme d’argent payée par le souscripteur à l’occasion de la
conclusion d’un contrat d’assurance, en cas de mutuelle on l’entend par la cotisation.
- Risque : c’est l’événement ou l’objet couvert par le contrat d’assurance.
- Sinistre : vaut la réalisation d’un événement prévu au contrat et susceptible d’entraîner
la prise en charge financière du dommage par l’assureur- la survenance du risque assuré.
- Souscripteur : dit également le preneur d’assurance, c’est la personne qui signe le contrat
et s’engage à payer la prime, il peut être l’assuré comme il peut être autre personne qui
s’occupe de souscrire une assurance pour le compte d’autrui dans le cas d’assurance pour
compte.
- Surprime : c’est la majoration de la prime qui correspond soit à l’aggravation du risque,
soit à une extension de garantie, soit à une suppression ou un rachat d’exclusion

134
Bibliographie

135
‫‪I)- Ouvrages :‬‬

‫‪1)- Ouvrages en français :‬‬

‫‪- Abdellah BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc, 5 ème édition 2010, la société‬‬
‫‪d’édition et de diffusion ALMADARISS.‬‬
‫‪- Abdellah BOUDAHRAIN, le droit de la consommation au Maroc, édition ALMADARISS-‬‬
‫‪1999.‬‬
‫‪- F. TERRÉ, P. SIMLER & Y.LEQUETTE, droit civil : les obligations, précis DALLOZ, 11ème‬‬
‫‪édition n°75 – 2014.‬‬
‫‪- Hubert GROUTEL, le contenu d’assurance, 2 ème édition 1997, collection connaissance du‬‬
‫‪Droit DALLOZ.‬‬
‫‪- Mohamed NAKHLI, droit des affaires- TOME 1, les activités de l’entreprise, édition‬‬
‫‪ELBADII 2004.‬‬
‫‪- Omar AZZIMAN, droit civil : droit des obligations- le contrat, édition le fennec 1996.‬‬

‫‪2)- Ouvrage en arabe :‬‬


‫‪ -‬أحمد شرف الدين‪ ،‬أحكام التأمين‪ :‬دراسة في القانون و القضاء مقارنين‪ ،‬الطبعة الثالثة ‪.1991‬‬
‫‪ -‬الحسين بلوش‪ ،‬شرح مدونة التأمينات‪ -‬الجزء الأول‪ :‬عقد التأمينات‪ ،‬الطبعة الأولى ‪ ،2016‬دار‬
‫المعرفة‪ -‬أكادير‪.‬‬
‫‪ -‬عبد الحق الصافي‪ ،‬الوجيز في القانون المدني ‪ -‬الجزء الأول‪ :‬المصادر الإرادية للالتزام ( العقد و‬
‫الإرادة المنفردة ) دراسة في قانون الالتزامات و العقود و قوانين أخرى‪ ،‬طبعة ‪ ،2016‬مطبعة‬
‫النجاح الجديدة‪ -‬الدار البيضاء‪.‬‬
‫‪ -‬عبد الحق الصافي‪ ،‬الوجيز في القانون المدني‪ -‬الجزء الثاني‪ :‬المصادر غير الإرادية للالتزام‬
‫(المسؤولية المدنية و الإثراء بدون سبب) دراسة في قانون الالتزامات و العقود و قوانين أخرى‪،‬‬
‫طبعة ‪ ،2015‬مطبعة النجاح الجديدة‪ -‬الدار البيضاء‪.‬‬
‫‪ -‬عبد الرزاق السنهوري‪ ،‬الوجيز في شرح القانون المدني‪ -‬الجزء الأول ‪:‬نظرية الالتزام بوجه العام‬
‫مصادر الالتزام‪ ،‬دار النشر للجامعات المصرية‪ ،‬القاهرة ‪.1952‬‬
‫‪ -‬عبد الرزاق السنهوري‪ ،‬الوجيز في شرح القانون المدني‪ -‬الجزء الأول ‪ :‬عقود الغرر و عقد التأمين‪-‬‬
‫المجلد التاسع‪ ،‬القسم الثاني‪ ،‬طبعة ‪ ،1964‬دار التراث العربي‪ -‬بيروت‪.‬‬
‫عبد القادر العرعاري‪ ،‬مصادر الالتزامات‪ -‬الكتاب الأول ‪ :‬نظرية العقد‪ -‬دراسة مقارنة على ضوء‬ ‫‪-‬‬
‫التعديلات الجديدة الواردة في قانون حماية المستهلك و القانون المتعلق بتبادل المعطيات‬
‫القانونية و القانون المتعلق بسلامة المنتجات و الخدمات‪ ،‬الطبعة الأولى ‪ ،2013‬مطبعة دار‬
‫الأمان‪.‬‬
‫‪ -‬محمد بفقير‪ ،‬قانون المسطرة المدنية و العمل القضائي المغربي‪ -‬الجزء الثاني‪ ،‬طبعة خامسة‪،‬‬
‫مطبعة النجاح الجديدة)‪ -(CTP‬الدار البيضاء‪.‬‬
‫‪ -‬فؤاد معلال‪ ،‬الوسيط في قانون التأمين‪ -‬دراسة تحليلية على ضوء مدونة التأمينات‪ ،‬الطبعة‬
‫الثانية ‪ ،2020‬المطبعة و الوراقة الوطنية‪ -‬مراكش‪.‬‬

‫‪136‬‬
II)- Articles scientifiques :

1)- les articles en français :

- Farid ELBACHA, La protection des consommateurs contre les clauses abusives, Journal
l’Economiste du 06/06/2021.

- Frédéric ROUVIERE, les valeurs économiques de la réforme du droit des contrats.

- Hamid ECHCHARYF, l’efficacité des associations de protection du consommateur à la


lumière de la loi n°31-08, revue doctrine et droit n°2336/0615 du 30 avril 2015.

- Hicham RAHAL, l’éclatement de la distribution des produits d’assurances au Maroc- quel


avenir pour la présentation des opérations d’assurances ?, european scientific journal-
Octobre 2017, édition vol 13 n°28.

- Mariam NICOLAE & olesca PLOTNIC, la nature juridique du contrat d’adhésion au risque
d’un déséquilibre contractuel, revue d’examen de la législation nationale (Revista
nationala de drept), n°7-9-2020, CZU347.44.

- Marie Andrée RAKOTOVAHINY, les sanctions unilatérales dans le contrat : à propos de la


sanction, presse de l’université Toulouse 1 capitole LGDJ- travaux de l’IFR, édition 2007.

- Miya SLAMTI, à la recherche des frontières de l’interprétation du contrat, international


social sciences & management journal (ISSM) n°2665-8178, d’avril 2021.

- Zainab BELGADA, Amale LAHLOU et saâd ELOUARDIRHI, modélisation stochastique des


provisions techniques d’une assurance non-vie marocaine sous la directive Solvabilité II,
revue marocaine de recherche en management et marketing n°16, du janvier-juin 2017.

2)- les articles en arabes :


‫ مقالات‬،‫ المستهلك بين الرضائية و الشروط التعسفية في العقود الاستهلاكية‬،‫ حياة أكدي‬-
.2020 ‫ يونيو‬28 ‫ مجلة مغرب القانون بتاريخ‬-‫القانون الخاص‬
‫ مصير شرط التحكيم التعسفي في عقد الإذعان عامة و عقد‬،‫ خيرة بلخوخة و عواد بلعبدون‬-
.‫ الجزائر‬-2019 ‫لديسمبر‬2 ‫ العدد‬4 ‫ مجلة الأبحاث – المجلد‬،‫التأمين نموذجا‬
‫ مجلة‬-‫مقال القانون الخاص‬،‫ سقوط الحق في الضمان في ضوء مدونة التأمينات‬،‫ سلمى مبتكر‬-
.2019 ‫ سبتمبر‬18 ‫ بتاريخ‬،‫مغرب القانون‬
‫ أحكام المفاوضات التمهيدية‬:‫ عرض تحت عنوان‬،‫ طلبة ماستر العقود و القانون العقاري بوجدة‬-
.‫ تحت تأطير أستاذ الحسين بلحسني‬،‫في القانون المدني المغربي‬
‫ تقرير سنوي لمحكمة النقض لسنة‬،‫ حماية المستهلك في عقود التأمين النموذجية‬،‫ علال فالي‬-
.2018 ‫ الرباط‬-‫ مطبعة أمينة‬،2017

137
‫‪ -‬ماهر حس ين حصوة‪ ،‬عقد التأمين التجاري بين بين الغرر و الحاجة الفقهية ‪ :‬دراسة تحليلية‬
‫مقاصدية‪ ،‬مجلة جامعة الشارقة للعلوم الشرعية و الدراسات الاسلامية‪ ،‬المجلد ‪ 16‬العدد ‪ 1‬بتاريخ‬
‫شوال ‪ 1440‬هجرية‪ ،‬يونيو ‪.2009‬‬
‫‪ -‬ذ‪ .‬محمد النخلي‪ ،‬واجب النصح البنكي على ضوء القانون المغربي و المقارن‪ ،‬مجلة المحامي‬
‫عدد ‪ 71‬ليوليوز ‪ ،2018‬مطبعة و الوراقة الوطنية‪.‬‬
‫‪ -‬مصطفى النهوي و ابراهيم المومان‪ ،‬إثبات عقد التأمين على ضوء مدونة التأمينات المغربية‪،‬‬
‫مجلة القانون و الأعمال‪.‬‬
‫ناصر الشزمان‪ ،‬مشزوعية الاعفاء من المسؤولية العقدية في الالتزامات المدنية و التجارية‪ ،‬مجلة‬
‫القانون و الأعمال‪ ،‬بتاريخ ‪ 20‬فبراير ‪.2018‬‬

‫‪III)- Thèses et mémoires :‬‬

‫‪1)- En français :‬‬

‫‪- Adil MAKHMELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance, mémoire pour‬‬
‫‪l’obtention du master droit des affaires, sous l’encadrement de Mr. NAKHLI MOHAMED, à‬‬
‫‪l’université CADDY AYYAD – FSJES MARRAKECH, l’année universitaire 2011-2012.‬‬

‫‪- Fayrouz EP ZAILAF, étude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc et le‬‬
‫‪contenu d’assurance en France, mémoire pour l’obtention du diplôme des études‬‬
‫‪supérieures spécialisées en droit des assurances, soutenu publiquement à l’université‬‬
‫‪HASSAN II – HAY HASSANI AÏN CHOK le 11 février 2006.‬‬

‫‪- Sibylle CHAUDOUET, le déséquilibre significatif, thèse pour obtenir le grade de doctorat‬‬
‫‪de l’Université MONTROPELLIER- droit privé et sciences criminelles, soutenue‬‬
‫‪publiquement le 26 novembre 2018.‬‬

‫‪2)- En arabe :‬‬

‫‪ -‬مازن القضاوي‪ ،‬القضاء و العدالة التعاقدية‪ ،‬بحث نهاية التكوين لفوج ‪ 41‬للملحقين القضائيين‪،‬‬
‫المعهد العالي للقضاء‪.2015-2017،‬‬

‫‪ -‬محمد الهيني‪ ،‬حماية الطرف الضعيف في عقد التأمين البري‪ ،‬رسالة لنيل شهادة الماستر في‬
‫القانون الخص‪ ،‬كلية العلوم القانونية و الاقتصادية و الاجتماعية‪ -‬جامعة محمد بن عبد هللا‪-‬بفاس‪،‬‬
‫السنة الجامعية ‪.2005-2006‬‬

‫‪IV)- Revues :‬‬

‫‪-‬مجلة المحامي لهيئة مراكش‪ ،‬عدد خاص بالمنازعات التجارية‪ ،‬العدد‪ ،71‬يوليوز ‪ ،2018‬المطبعة و‬
‫الوراقة الوطنية‪.‬‬

‫‪138‬‬
V)- Rapports et travaux:

- Rapport annuel du secteur des assurances au Maroc, à titre d’exercice 2016, réalisé par
l’ACAPS.

- Rapport annuel du secteur des assurances au Maroc, à titre d’exercice 2017, réalisé par
l’ACAPS.

- Rapport annuel de la cour de cassation de l’année 2017, imprimerie Amina- Rabat 2018.

- Bilan des opérations de contrôle prudentiel de 2018- les conclusions de l’activité de


supervision permanentes des entreprises d’assurance et de réassurances et les missions
diligentées, l’ACAPS.

- Guide d’information, les guides CGEM : la médiation conventionnelle du Mai 2009.

- Brochure médiateur des assurances.

VI)- Lois et circulaires :

-La constitution Marocaine du 29 juillet 2011.

- Dahir du 9 ramadan 1331(12 août 1913) formant code des obligations et des contrats.

- Dahir portant loi n°1-74-447 du 11 ramadan 1394 (28 septembre 1974) approuvant le
texte du code de procédure civile.

- Décret n°2-00-854 pris pour l’application de l’ancienne loi sur la liberté des prix et de la
concurrence n°06-99.

- Décret n°2-07-995 du 23 choual 1429 relatif aux attributions et à l’organisation du


ministère de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration publique,
publié au bulletin officiel n°5680 du 6 novembre 2008.

- Décret n°2-12-503 pris pour l’application de certaines dispositions de la loi n°P31-08


édictant des mesures de protections du consommateur le 11 septembre 2013, publié au
bulletin officiel n°6192 du 3/10/2013.

- La loi n°17-99 portant code des assurances, qui a été promulgué par le Dahir n°1-02-238
du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002), et publiée au bulletin officiel n°5054 du jeudi 7
novembre 2002.

- La loi n°22-01 portant code de procédure pénale, qui a été promulgué par le Dahir n°1-
02-255 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002), et publiée au bulletin officiel n°5078 du 30
janvier 2003.

139
- La loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence, publiée au bulletin
officiel n°6280 du 10 choual 1435 (7 août 2004).

- La loi n°31-08 édictant des mesures de protection du consommateur, publié au bulletin


officiel n°5932 du 3 joumada I 1432 (7 avril 2011).

- La loi n°64-12 portant création de l’autorité de contrôle des assurances et de la


prévoyance sociale, publiée au bulletin officiel n°6240 du 18 joumada I 1435 (20 mars
2014).

- La loi n°15-95 formant code de commerce, telle qu’elle a été modifiée et complétée par
la loi n°73-17 du 19 avril 2018.

- L’arrêt du ministre chargé des finances n°2240-04 relatif au contrat d’assurance, du 14


Kaâda 1425 (27 décembre 2004), publié au bulletin officiel n°5292 du Moharrem 1426 (17
mai 2005).

- L’arrêté du ministre chargé des finances n°1053-06 fixant les conditions générales type
des contrats relatifs à l’assurance responsabilité civile automobile, publié au bulletin
officiel n°5436 du 10 joumada II 1427.

- Circulaire n° DAPS/AO/05/03 relative aux attestations d’assurance responsabilité civile


automobile, du 13 mai 2005.

- Circulaire du président de l’ACAPS n°01/AS/19 du 02 janvier 2019 prise pour


l’application de certaines dispositions de la loi n°17-99 portant code des assurances,
publié au bulletin officiel n°6778 du 10 ramadan 1440 (16 mars 2019).

VII)- Sitographie :

www.acaps.ma

www.maroclaw.ma

www.sahamassurance.ma

www.khidmat-almostahlik.ma

www.mcinet.gov.ma

140
www.finances.gov.ma

www.fnacmaroc.ma

www.ispramed.com

www.cfcim.org

www.autonews.ma

www.mediateurassurance.ma

www.mawarid.ma

www.adala.justice.gov.ma

www.assurances.be

www.jurisprudence.ma

www.doc-du-juriste.com

www.lesfurets.com

www.justifit.fr

www.coursdedroit.net

www.droitetentreprise.com

141
Sommaire

La liste des abréviations et acronymes……………………………………………………………………05

L’introduction………………………………………………………………………………………………………..06

Première partie : L’introjection du déséquilibre significatif dans les contrats


d’assurance……………………………………………………………………………………………………………14

Chapitre I : L’absence de négociabilité des clauses imposées par l’assureur


stipulant......................................................................................................................17

Section 1 : La soumission du déséquilibre significatif entre assureur-assuré aux clauses


contractuelles……………………………………………………………………………………………19

Paragraphe 1 : Les clauses relatives aux limites de garanties créant le


déséquilibre…………………………………………………………………………………………………………..20

A)- La franchise source du déséquilibre dans les rapports assureur-assuré……………21

B)- Les exclusions directes tant que sources du déséquilibre dans les rapports assureur-
assuré……………………………………………………………………………………………………..24

Paragraphe 2 : Les clauses relatives aux sanctions créant le déséquilibre…………….28

A)- La déchéance basée sur la prescription afférente au risque……………………………30

B)- La déchéance basée sur la prescription afférente au sinistre………………………….32

Section 2 : La démonstration du déséquilibre significatif crée par les clauses


légales…………………………………………………………………………………………………………………..35

Paragraphe 1 : Les clauses relatives à la vie du contrat d’assurance créant le


déséquilibre…………………………………………………………………………………………………………..36

A)- Le déséquilibre crée par la tacite reconduction au contrat d’assurance………….37

B)- Le déséquilibre crée par la clause de résiliation……………………………………………..39

Paragraphe 2 : Le déséquilibre crée par le pensum civil au contrat


d’assurance…………………………………………………………………………………………………………..42

A)- La contrariété de la preuve de lésion et dol au contrat d’assurance………………..43

142
B)- L’impéritie de nullité dans la réglementation des assurances…………………………45

Chapitre II : La difformité du contrat d’assurance………………………………………………..47

Section 1 : Le non-respect des obligations précontractuelles……………………………….48

Paragraphe 1 : Le non-respect du droit à l’information……………………………………….49

A)- l’inefficacité de la proposition d’assurance……………………………………………………50

B)- La démonstration du déséquilibre crée par la notice d’information………………51

Paragraphe 2 : Le non-respect de l’obligation du conseil…………………………………….54

A)- L’impact sur le recouvrement du risque…………………………………………………………56

B) Adhérer à des clauses abusives……………………………………………………………………….57

Section 2 : La rédaction fallacieuse du contrat d’assurance…………………………………59

Paragraphe 1 : La police d’assurance source du déséquilibre………………………………60

A)- Le non-respect des mentions obligatoires……………………………………………………….61

B)- L’ambiguïté des clauses insérées à la police d’assurance……………………………….62

Paragraphe 2 : l’identification du déséquilibre dans les documents annexés au contrat


d’assurance………………………………………………………………………………………………………….65

A)- La note de couverture provisoire……………………………………………………………………65

B) L’avenant…………………………………………………………………………………………………………67

Conclusion de la première partie………………………………………………………………………..69

Deuxième partie : Les moyens de protections des adhérents au contrat d’assurance en


droit marocain – entre l’efficacité et l’inefficacité………………………………………….71

Chapitre I : L’appréciation de la protection non-juridictionnelle des assurés contre le


déséquilibre au contrat d’assurance……………………………………………………………………..74

Section 1 : L’examen des règles en concours………………………………………………………..75

Paragraphe 1 : l’immixtion législative à l’encontre des intérêts des professionnels –


Entreprises d’assurances et de réassurance…………………………………………………………..75

A)- L’encadrement de la forme du contrat d’assurance…………………………………………76

143
B)- le contenu et l’exécution du contrat d’assurance……………………………………………..78

Paragraphe 2 : La partie inopérante de la protection législative de l’assuré………….80

A)- L’objection de la protection législative de l’assuré consommateur………………….81

B)- Les carences de la procédure du règlement du sinistre……………………………………83

Section 2 : L’examen de la protection institutionnelle……………………………………………86

Paragraphe 1 : La virtuosité de l’ACAPS en matière de protection des assurés……….87

A)- Le contrôle régulier des acteurs d’assurance dans l’intérêt de l’assuré……………88

B)- Le censure technique de l’ACAPS- contrôle des fonds……………………………………….91

Paragraphe 2 : Contribution de la société civile à la protection des assurés


consommateurs……………………………………………………………………………………………………..93

A)- L’effectivité du rôle des associations à la protection des adhérents au contrat


d’assurance…………………………………………………………………………………………………………..94

B)- L’insuffisance du consumérisme des APC en matière des assurances……………….96

Chapitre II : La préservation des intérêts des assurés lésés lors du contentieux…….98

Section 1 : Le rôle du juge à la préservation des intérêts des assurés…………………….99

Paragraphe 1 : L’interprétation du contrat d’assurance par le juge……………………….100

A)- L’interprétation du contrat dans le sens le plus favorable à l’assuré- méthode


explicative…………………………………………………………………………………………………………….101

B)- La préservation des intérêts de l’assuré par le forçage du contrat…………………..103

Paragraphe 2 : La protection de l’assuré par la nullité absolue du contrat


d’assurance…………………………………………………………………………………………………………..104

A)- La nullité du contrat d’assurance pour faute d’équilibre entre l’assuré et


l’assureur………………………………………………………………………………………………………………104

B)- Les effets de la nullité des obligations résultant du contrat d’’assurance………..106

Section 2 : Les intérêts des assurés à l’épreuve des procédures extrajudiciaires…….108

Paragraphe 1 : L’arbitrage en matière d’assurance……………………………………………….109

A)- La convention d’arbitrage qualifiée comme abusive en matière d’assurance….110

144
B)- Les effets de l’arbitrage sur les intérêts des assurés………………………………………..111

Paragraphe 2 : Le médiateur des assurances et intérêts des assurés……………………113

A)- Les conditions de la médiation en assurance………………………………………………….114

B)- Les effets de la médiation sur les intérêts des assurés……………………………………116

Conclusion de la deuxième partie………………………………………………………………………..118

Conclusion……………………………………………………………………………………………………………120

Graphiques et schémas :

Schéma : les clauses relatives aux limites de garantie…………………………………………..21

Graphique n°1 : Résultat de la question n°13…………………………………………………………24

Graphique n°2 : Résultat de la question n°11…………………………………………………………..28

Graphique n°3 : Résultat de la question n°14………………………………………………………..41

Graphique n°4 : Résultat de la question n°9…………………………………………………………..44

Graphique n°5 : Résultat de la question n°4……………………………………………………………55

Graphique n°6 : Résultat de la question n°10…………………………………………………………64

Graphique n°7 : Résultat de la question n°6…………………………………………………………..65

Graphique n°8 : Résultat de la question n°5…………………………………………………………..55

Graphique n°9 : Résultat de la question n°7……………………………………………………………82

Graphique n°10 : Résultat de la question n°8………………………………………………………..82

Graphique n°11 : Résultat de la question n°12………………………………………………………85

Graphique n°12 : Résultat de la question n°15……………………………………………………….90

Graphique n°13 : Résultat de la question n°16……………………………………………………….99

145
Annexes :

Annexe n°1……………………………………………………………………………………………………………123

Annexe n°2………………………………………………………………………………………………………….125

Annexe n°3………………………………………………………………………………………………………….127

Annexe n°4………………………………………………………………………………………………………….128

Annexe n°5………………………………………………………………………………………………………….129

Annexe n°6………………………………………………………………………………………………………….130

Annexe n°7………………………………………………………………………………………………………….133

Annexe n°8………………………………………………………………………………………………………….135

Annexe n°9………………………………………………………………………………………………………….136

Annexe n°10……………………………………………………………………………………………………….137

Glossaire…………………………………………………………………………………………………………….140

146

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