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Réalisé par :
EL AZADI Imane
Membres du jury :
Président :
Suffragant :
Suffragant :
L’année universitaire :
2020/2021
« Les hommes oublient plus facilement la mort de leur père que la perte de leur
patrimoine »
2
Dédicace
Je dédie ce travail
À l’âme de ma grande mère qui avait rêvé de ce jour (Que
dieu ait son âme en sa sainte miséricorde)
À ma chère mère la femme la plus combattante
À toute ma famille
Et à toute personne qui m’aide quand je perds la voie
3
Remerciement
J’ai l’honneur d’être parmi vos étudiants en Master et bénéficier de votre riche
enseignement, et de tout le programme qu’on avait tout au long de ce cursus. Je
suis vraiment reconnaissante à vous pour toutes les clartés que vous nous avez
prodigué.
4
Liste des abréviations et acronymes
5
Introduction :
L’assurance est une exigence de la vie moderne qu’on vit aujourd’hui parce qu’elle
dissipe l’anxiété et la peur de l’avenir 1, l’assuré prend sa guise dans sa vie puisqu’il prend la
certitude d’être assuré contre tout risque ou tout préjudice. Il s’agit d’un moyen de relance
de l’économie nationale et ainsi de la situation sociale de la population parce que ce
secteur connu des mutations bien profondes à plusieurs niveaux stratégiques,
technologiques et juridiques qui tendent à créer des dynamiques 2, à titre d’exemple les
banques et les sociétés de crédits qui acceptent les demandes de leurs clients de crédit à la
base d’un titre d’assurance 3. Cette technique d’assurance qui repose sur la mutualité est le
meilleur moyen de protection contre les risques probables à condition que leur réalisation
ne répond pas à la volonté des parties au contrat surtout celle de l’assuré mais qui peuvent
toucher la situation patrimoniale de ce dernier ; la vie personnelle du bénéficiaire telle que
l’assurance maladie, l’assurance automobile… soit les assurances contractées dans un
cadre professionnel notamment le cas des assurances engagées par les entreprises pour le
besoin de leur commerce4.
Le contrat d’assurance est le lien contractuel entre les entreprises d’assurance et les
souscripteurs, suite au ressort de l’alinéa 36 de l’article premier de la loi 17-995 pourtant
code des assurances le contrat d’assurance est définit comme étant la convention entre un
assureur et un souscripteur, le premier s’engage à couvrir le risque aléatoire prévu par le
contrat moyennant une prime à la charge du souscripteur 6. Alors le contrat d’assurance se
base essentiellement sur le risque, sans risque la technique de mutualité n’aura guère lieu
et l’inverse est toujours correcte 7, ce qui nous guide à dire que la notion du risque a touché
1
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance à la lumière du code des assurances, article publié sur la revue
Maroc Law de Septembre 2019 (En arabe), sur le site officiel www.maroclaw.com consulté le 01/11/2020.
2
https://www.mawarid.ma. Consulté le 01/11/2020 à 11:30.
3
H.BELOUCH, Explication du code des assurances- Tome 1 : Le contrat d’assurance, 1ère édition 2016, DAR
ALAIRFAN- AGADIR, P 4. (En arabe)
4
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance : Etude analytique à la lumière du code des assurances, 2ème édition
de 2020, Imprimerie papeterie El WATANYA-Marrakech, P 5. (En arabe).
5
Dahir n°1-02-238 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n°17-99 portant code des
assurances, publié au bulletin officiel n°5054 du jeudi 7 Novembre 2002, a été modifié et complété par les lois n°39-
05 du 14 février 2006, la loi n°64-12 du 6 mars 2014, et les lois n°59-13 et 110-14 du 25 août 2016.
6
Cette définition est fortement inspirée de celle donnée par KEETON et WIDISS dans leur ouvrage Insurance
Law : « définissent le contrat d’assurances comme un accord entre une partie l’assureur qui s’oblige à faire quelque
chose pour quelqu’un l’assuré dès qu’a lieu à un événement précis qui au moment du contrat, n’est qu’une
éventualité ». Source : F.DOUBLALI EP ZAILAF, Etude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc et le
contenu d’assurance en France, Mémoire pour l’obtention du diplôme des études supérieures spécialisées en droit
des assurances, soutenue publiquement à l’université HASSAN II-HAY HASANI AIN CHOCK le 11 février 2006, P 9.
7
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance, 2ème édition 1997, Collection connaissance du droit DALLOZ, P 2.
6
son paroxysme dans ce cadre conventionnel social dans la mesure où il est considéré
comme « le fruit d’une connivence entre initiés qui désignent par là ce qu’ils ne savent pas
appeler autrement tout en sachant de quoi il s’agit »8. Ladite mutualité est une technique
de groupement et de compensation des risques en vue de réaliser l’efficacité au sein des
compagnies d’assurance, il s’agit d’une technique de nature universelle dans la mesure où
le contrat d’assurance est considéré comme une sorte de droit naturel et à la fois elle
présente un caractère institutionnel par conséquent à son caractère contractuel9.
8
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, IDEM, P 3.
9
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, IDEM, P 4.
10
A. CHARAF DIN, Dispositions d’assurance : étude en droit et en judiciaire comparatifs, 3ème édition 1991, P71, (En
arabe).
11
A.SAFI, Le précis en droit civil - Tome1 : les sources volontaires d’engagement le contrat et la volonté individuelle-
étude en droit des obligations et contrats et autres lois, édition 2016, imprimerie ALNAJAH ALJADIDA- CASABLANCA,
P 23. (En arabe)
12
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 6.
7
Au niveau du fond, il est un :
13
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 102. (En arabe)
14
IBID.
15
Assurance Takaful est une assurance participative qui répond aux règles de la charia’â, l’assureur ou le réassureur
crée un fond d’assurance Takaful doté de la personnalité juridique indépendante par rapport à celle de l’entreprise
d’assurance et ainsi il jouit d’une autonomie financière. Ce mode d’assurance est crée dans le but de répondre aux
gens qui refuse l’usure, parce que les fonds d’assurance Takaful sont constitués par les contributions des
participants et les revenus de ce compte sont investis selon les valeurs conformes à la charia’â. Les excédants sont
répartis entre les participants, mais en cas de déficit du compte et insuffisance de l’actif les avances sont récupérées
sur les excédents futurs sans aucun intérêts.
16
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 5.
17
A. CHARAF DIN, Dispositions d’assurance…, OP-Cit, P 75. (En arabe)
8
capitaux de ces entreprises dans la mesure où le contrat d’assurance est qualifié
comme un contrat de création de la richesse au profit des compagnies d’assurances
mais les assurés bénéficient toujours de cette richesse ; l’Etat contrôle la réutilisation
de ces revenus et fait même leur gestion, une partie de ces revenus est investie dans
l’économie nationale ou fait intégrer aux investissements publics d’Etat à titre de
crédit à ce dernier18.
18
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 26.
19
A. CHARAF DIN, Dispositions d’assurance…, OP-Cit, P 80.
20
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, IDEM, P 103.
9
nous amène à dire que le contrat d’assurance est un contrat qui crée un déséquilibre
significatif au détriment de l’assuré en raison de l’abus de la puissance économique qui
confère à l’assureur un avantage excessif.
21
M.NICOLAE & O.PLOTNIC, La nature juridique du contrat d’adhésion au risque d’un déséquilibre contractuel,
Revue d’Examen de la législation nationale (Revista Națională de Drept), N°7-9, 2020, CZU347.44, P 51.
22
La loi n°31-08 édictant les mesures de protection du consommateur, publiée au bulletin officiel n° 5932 du 3
joumada I 1432 (07 avril 2011) P 347.
23
L’alinéa 2 de l’’article 2 de la loi n°31-08 : « On entend par consommateur toute personne physique ou morale qui
acquiert ou utilise pour la satisfaction de ses besoins non professionnels des produits, biens et services qui sont
destinés à usage personnel ou familial ».
24
https://www.acaps.ma. Consulté le 2/11/2020 à 11 :30.
25
S.CHAUDOUET, Le déséquilibre significatif, Thèse pour obtenir le grade de docteur de l’université de
MONTREPELLIER- DROIT PRIVE ET SCIENCES CRIMINELLES, soutenue le 26 novembre 2018, P 38.
10
Malheureusement en droit marocain aucun texte de loi ne régit spécialement les
clauses abusives dans les contrats entre professionnels.
Questions de recherche :
Dans notre recherche on va s’interroger sur deux axes sembles structurer ce sujet,
qu’on peut les diviser en deux groupes de questions :
- Premièrement, la problématique relative à l’identification et la soumission du
déséquilibre significatif dans la pratique des assurances au Maroc relevant du
problème empirique et conceptuel: dans une démonstration logique et objective,
peut-on identifier le déséquilibre contractuel dans le contrat d’assurance à la base
de son caractère d’adhésion ? et quelles sont les justifications contractuelles du
déséquilibre loin du contexte du contrat d’assurance ?
- Deuxièmement, la problématique s’articule autour la protection de la partie faible au
contrat d’assurance : du fait de la modernisation des règles consuméristes en droit
marocain, les moyens de protection des consommateurs misent en disposition sont-
ils efficaces pour garantir les intérêts de l’assuré consommateurs face aux abus de la
puissance économique par l’assureur ? Dans le coté des règles concurrentielles ; Y-t-
il des moyens de protections des assurés professionnels ? Et enfin, Quelles sont les
procédures à suivre en cas de litige ?
Intérêt du sujet :
26
Z.BELGADA, A.LAHLOU &S.EL OUARDIRHI, Modélisation stochastique des provisions techniques d’une assurance
non-vie marocaine sous la directive solvabilité II, Revue marocaine de recherche en management et marketing, n°16
janvier-juin 2017, P 482.
11
L’analyse des contrats est depuis toujours le travail exclusive des juristes d’affaire par
référence à sa valeur économique, puisque ces dernières sont présentées
significativement dans les textes législatifs sous la forme d’une idéologie sous-jacente27.
Le contrat d’assurance est bien encadré juridiquement par nombreux textes de loi, mais
ça ne va pas sans doute de créer un déséquilibre contractuel au détriment de la partie
faible au contrat à savoir l’assuré. Le but de notre recherche est d’analyser le contrat en
question par l’étude des rapports entre les parties, et bien démontrer que ces rapports se
caractérisent par un déséquilibre en raison de l’abus de la puissance économique par les
compagnies d’assurance sur le terrain, la complexité du service objet du contrat, ainsi
l’inconnaissance des assurés des dispositions légales et le besoin des consommateurs
dans les cas obligatoires exigés par la loi.
Méthodologie de recherche
Afin d’arriver aux idées de notre hypothèse dans une démonstration logique et purement
analytique du point de vue juridique, on a adopté comme méthodologie de recherche
d’une part la méthodologie de l’enquête par questionnaire : on a lancé un questionnaire
en ligne30 depuis la date de 30/11/2020 et dont on a reçu plus que 100 réponses de la
part des professionnels et des consommateurs ayant déjà passés des contrats
d’assurance tant que des assurés, ceci est dans le but d’étudier psychologiquement les
problèmes de notre recherche puisque la méthode précitée vise à recueillir le maximum
des informations .
27
F.ROUVIERE, Les valeurs économiques de la réforme du droit des contrats, P1.
28
M.HISSEIN HASOUA, le contrat d’assurance commercial entre ambigüité et le besoin doctrinal : étude analytique
intentionnelle, Revue JAMIAÄT ALCHARIKA des sciences légaux et des études islamique, Volume 16 n°1 du choual
1440 (juin 2019), P 496. (En arabe)
29
Rapport annuel du secteur des assurances au Maroc au titre de l’exercice de l’année 2017, réalisé par l’ACAPS, P 8.
30
Voir l’annexe n°1, p 123.
12
D’autre part, on a essayé de répondre à la problématique annoncée par un plan
analytique parce qu’on a lancé le questionnaire qui va nous rassembler les problèmes et
les causes relevant du déséquilibre au contrat d’assurance, et par conséquent on va
donner des solutions aux problèmes susvisés. Il nous semble alors opportun de scinder
notre plan en deux parties :
- On va disséquer dans une première partie les significations du déséquilibre dans les
contrats d’assurances pratiqués au Maroc, par moyen d’analyse des différents points
semblant produits d’abus de la puissance économique dans ce type de contrat
(Première partie).
- Ensuite, on va fouiller sur les lignes des codes marocains en vue de traiter les
différents moyens de protection de la partie faible au contrat d’assurance
(Deuxième partie).
13
Première partie :
L’introjection du déséquilibre significatif
dans les contrats d’assurance
14
Première partie : l’introjection du déséquilibre significatif dans les
contrats d’assurance
Tous les contrats d’assurance sans aucune exception sont des contrats d’adhésion
comme on a précédemment vu, l’assuré adhère une police d’assurance préétablit par
l’assureur (la compagnie d’assurance) alors que le courtier ou l’agent d’assurance donne
information du montant de la prime et ce qui est couvert avec ambigüité le souscripteur
ne reçoit la police contenant toutes stipulations qu’après s’être assuré 31 et dans la
majorité des cas lesdites polices ne contiennent pas les clauses, de surcroît le contrat en
question est qualifié comme un contrat créant un déséquilibre significatif au détriment
de l’assuré consommateur ou professionnel tant que partie faible audit contrat.
15
Chapitre I : L’absence de négociabilité des clauses imposées par
l’assureur stipulant
34
S.CHAUDOUET, Le déséquilibre significatif, Thèse…, OP-Cit, P 428.
35
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, Pages 141 et 194.
36
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance, mémoire pour l’obtention du master droit
des affaires, sous l’encadrement de Mr. NAKHLI MOHAMED, à l’université CADI AYYAD- FSJES Marrakech, pour
l’année universitaire 2011-2012, P 41.
16
contractuelle assureur-assuré à certaines règles spéciales de loi qui prennent images de
clauses générales imposées par force de loi (Section 2).
17
Section 1 : La soumission du déséquilibre significatif entre
assureur-assuré aux clauses contractuelles
Les clauses employées dans les contrats d’assurance sont généralement divisées en
trois types, à savoir :
Les clauses relatives à la vie du contrat : c’est-à-dire toutes les clauses visées à
déterminer le temps et le lieu où le contrat produit ses effets entre l’assureur et
l’assuré, c’est ce qu’on entend également par les modalités de la garantie 37.
C’est le cas notamment de la clause fixant la durée du contrat dont l’article 638
de la loi 17-99 prévoit que la durée du contrat doit faire l’objet d’une mention
très apparente dans le contrat d’assurance, et lorsque le contrat a pour une
durée dépassant une année une mention de rappelle doit être faite au dessus
de la signature.
Les clauses relatives aux garanties : ce sont des clauses comportant au sujet des
risques assurés par l’assureur au moyen du contrat 39, elles sont divisées en trois
types de clauses : les premières visent à déterminer le risque garanti, les
deuxièmes fixent l’étendue de la garantie alors que les troisièmes limites le
bénéfice des garanties à savoir les clauses relatives à la franchise et le plafond,
aux exclusions, aux conditions de garantie…etc.
Les clauses relatives aux sanctions : toutes les clauses prévoyant des sanctions
pour un défaut d’exécution ou de mention à l’encontre de son auteur font
partie de ce type de clauses spécifiques aux contrats d’assurance.
Il nous convient alors d’analyser lors d’étude de cette section les deux derniers types de
clauses, dans un premier lieu on va examiner les clauses relatives aux garanties tant que
des engagements créant un déséquilibre significatif au détriment de l’assuré (Paragraphe
1), et dans un deuxième on va fouiller sur les clauses pénales portant des sanctions en cas
37
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 101.
38
L’article 6 de la loi n°17-99 : « La durée du contrat, qui doit être mentionnée en caractère très apparent, est fixé à
la police … Lorsque la durée du contrat est supérieure à une année, elle doit être rappelée en caractères très
apparents par une mention figurant au dessus de la signature du souscripteur. A défaut de cette mention, le
souscripteur peut nonobstant toute clause contraire, résilier le contrat chaque année à la date d’anniversaire de sa
prise d’effet moyennant un préavis de 30 jours …etc. ».
39
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, IDEM, P 95.
18
de faute en prouvant le déséquilibre contractuel portant sur les droits et obligations des
parties au contrat (Paragraphe 2).
Alors les clauses relatives aux limites de garanties se composent de trois clauses qui
sont classer comme suite : Les exclusions indirectes qui font le fruit d’un raisonnement,
c’est dire dans notre cas d’espèce les cas de figure où la garantie s’applique en
remplissant des conditions supplémentaires et conduit à la fois à déduire l’indemnité
pour cause d’irresponsabilité partielle, à savoir : la clause de la franchise, et la clause de
conditions de garantie, pourvu que l’exclusion directe est une déclaration expresse des
cas où l’assureur arrache de sa responsabilité contractuelle, elle est exprimée dans les
contrats d’assurance dans l’article relatif aux exclusions absolues qui commence par ces
termes « En complément des exclusions communes à tous les risques, nous ne
garantissons pas… »42, Ou encore dans le cas des exclusions spécifiques au risque assuré «
Outre les exclusions spécifiques à chaque risque, nous ne garantissons jamais… »43. Ceci
est résumé comme suivant:
les conditions
générales de
garantie
les exclusions
indirectes
la franchise
les clauses relatives aux limites de
garanties
les exclusion
l'exclusion directe
exprèsses
40
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 100.
41
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, IDEM, P 103.
42
La notice d’information de conditions générales de la société AXA ASSURANCE sécuris plus : les solutions
multirisques des professionnels et des entreprises, P 9.
43
La notice d’information de conditions générales de la société AXA ASSURANCE…, IDEM, P23.
19
consuméristes sera alors s’examiner en deux points : en premier lieu on va traiter la
clause de franchise et son application dans le calcule des indemnités lors des sinistres (A),
et ensuite on va disséquer l’ambiguïté des exclusions générales et spécifiques de certains
risques (B).
La franchise est définie par le 1 er article de la loi n°17-99 tant qu’une somme à la
charge de l’assuré que ça soit responsable ou victime lors du règlement du sinistre 44, c’est
dire qu’il s’agit d’une clause de non-responsabilité partielle dont le recouvrement du
risque est à la charge mutuelle de l’assureur et l’assuré loin du principe général du
contrat d’assurance qui vise au recouvrement du risque par l’assureur, cette franchise fait
l’objet d’une exception au principe dudit contrat. Il s’agit alors d’un moyen par lequel
l’assureur responsabilise l’assuré45, et au même temps un arbitrage sous le choix de
l’assuré sauf dans les risques où la franchise est forcée notamment le cas des assurances
contre l’incendie.
-La franchise simple ou relative : Selon laquelle l’assureur fixe un montant en dessous
duquel l’assurance ne fonctionne pas, pourvu qu’au-dessus du minimum fixé l’assureur
ne prend guère en charge la garantie objet du contrat 46. Il nous apparaît que c’est un très
bon choix au profit de l’assuré, mais quant à la pratique et suite à la procédure du
règlement du sinistre dont la phase d’expertise importe bien, l’expert peut diminuer la
valeur des dégâts et l’assuré peut être dans la situation où son droit à la réparation en
assurance se déchue.
- La franchise légale : La loi fixe le montant des franchises, mais dans la loi marocaine ça
n’existe pas, alors que ce pouvoir est confié à l’Administration de la société d’assurance
sur propositions de l’ACAPS en vertu de l’article 24847.
44
https://reassurez-moi.fr Dernière consultation était le 09/11/2020 à 19 :30.
45
IBID.
46
https://www.assurancemaison.org Dernière consultation était le 09/11/2020 à 20 :01.
47
L’article 248 de la loi n°248 : « L’administration peut sur proposition de l’Autorité :… -Fixer des franchises et des
plafonds des montants de la garantie contre les conséquences d’évènements catastrophiques… ».
48
https://www.assurancemaison.org/types-de-franchises/ Dernière consultation était le 09/11/2020 à 20 :01.
20
Dhs, dans ce cas sera tenu que de 6500 Dhs. Mais cette sorte de franchise ne comporte
pas de mauvaises surprises à l’assuré si l’avais connaissance de celle-ci.
Dans la pratique des assurance au Maroc la valeur monétaire de la franchise peut être
soit forfaitaire ou en pourcentage du montant du sinistre, et dans les deux cas elle est fixé
lors de la souscription du contrat parce qu’elle est liée à la prime d’assurance 50, Alors que
le problème qui existe et qui crée un déséquilibre au détriment de l’assuré soit la victime
soit le responsable du sinistre c’est que le mouvement de la franchise est fortement lié à
la somme payée par le souscripteur ; Lorsque la somme de la prime est augmentée la
franchise sera basse mais lorsque la prime est réduite la franchise sera élevée et
l’assureur prend en charge qu’une petite partie des coûts des dégâts dans le règlement
du sinistre, alors les souscripteurs cherchent toujours de payer le minimum possible lors
de la souscription des contrats et l’assureur prend occasion de tromper son assuré pour
se désengager partiellement de sa responsabilité et lors du règlement du sinistre l’assuré
se trouve dans une situation délicate entre parce qu’il partage la responsabilité du
règlement avec son assureur, pour bien justifier que la clause de la franchise créée un
déséquilibre au détriment de l’assuré adhérant :
1)- L’ambiguïté de cette clause : on peut dire que les assurés professionnels disposent
le plus souvent des conseillers juridiques qui leur aident à mieux comprendre toutes les
clauses contractuelles, mais quant aux assurés consommateurs n’ont pas tous la
compétence pour comprendre cette clause en raison de son complexité. Dans le même
cadre de justification contractuelle par une démonstration de la pratique, les clauses de
franchise dans les contrats d’assurance ne sont pas rédigées de façon claire ou
compréhensible51, ce qui leur donne le caractère abusif conformément aux dispositions
des articles 1652 et 1753 de la loi 31-08.
49
https://www.assurancemaison.org/types-de-franchises/ Dernière consultation était le 09/11/2020 à 20 :01.
50
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 130. (En arabe)
51
L’article 6 : limite des garanties et franchises : « La garantie s’exerce dans la limite des sommes assurées et sous
déduction des franchises fixées au tableau des garanties indiqué aux conditions particulières », livre de conditions
générales d’assurance Multi Pro : risques des professionnels et des entreprises, de la Compagnie AXA.
52
L’article 16 de la loi n°31-08 : « Sans préjudice des règles d’interprétation prévues aux articles 461 à 473 du dahir
du 9 ramadan 1331 (12 août 1913) formant code des obligations et des contrats, le caractère abusif d’une clause
s’apprécie en se référant, au moment de la conclusion du contrat, à toutes les circonstances qui entourent sa
conclusion, de même qu’à toutes les autres clauses du contrat. Il s’apprécie également au regard de celles
contenues dans un autre contrat lorsque la conclusion ou l’exécution de ces contrats dépendent juridiquement l’un
de l’autre ».
53
- L’article 17 de la même loi : « l’appréciation du caractère abusif d’une clause, au sens de l’article 16 ci-dessus, ne
porte ni sur la définition de l’objet principal du contrat ni sur l’adéquation du prix ou de la rémunération au bien
vendu ou au service offert pour autant que les clauses soient rédigées de façon claire et compréhensible ».
21
2)- L’assuré ne prend pas information de cette clause qu’après conclusion du contrat :
lors de la souscription du contrat c’est rare où l’assuré prend connaissance de la franchise
appliquée suite au ressort de son contrat, qu’après la conclusion si le contrat contient le
pourcentage ou la valeur forfaitaire de la franchise appliquée en cas de sinistre parce que
le tableau relatif aux types de franchises et valeurs de celle-ci reste toujours entre les
mains des assureurs sans donner connaissance à l’assuré pour faire son choix, au Maroc
le plus souvent seule la franchise proportionnelle qui prend application dans tous les
produits d’assurance. Du côté législatif, si on fouille sur les lignes de la loi n° 17-99
formant code des assurances on constate que le législateur n’a pas forcé les assureurs de
mettre la clause de la franchise dans les contrats d’assurance parce qu’il n’a pas utilisé le
verbe devoir, contrairement il a employé le verbe pouvoir ce qui nous donne l’impression
que c’est une faculté sous l’application volontaire de chaque assureur 54. Quant à
l’application de la franchise dans la fixation du montant des dommages lors du règlement
du sinistre, l’expert tient compte dans le calcul dudit montant de la franchise prévue par
le contrat, l’assuré responsable prend connaissance de cette application lors d’une
nouvelle souscription où il trouve une majoration de la prime à son attente, mais
malheureusement l’assuré victime ne prend pas information ; l’étude à ce propos l’étude
qu’on a fait par le questionnaire nous montre ce qui suit :
Oui 31,4%
Non 14,3%
vous connaissez pas 54,3%
B)- Les exclusions directes tant que source du déséquilibre dans les rapports
assureur-assuré
Les clauses exonératoires sont considérées depuis toujours comme des clauses
abusives créant un déséquilibre au détriment de la partie faible surtout lorsqu’ils font
partie d’un contrat d’adhésion dont l’adhérant est un consommateur 55.
54
L’article 157-3 de la loi n°17-99 : « Le contrat d’assurance peut comporter un plafond pour la garantie dommages
à l’ouvrage… la garantie dommages à l’ouvrage peut être assortie d’une franchise. Les conditions de détermination
de cette franchise sont fixées par l’administration sur proposition de l’autorité ».
55
N.ALCHARMAN, la régularité des exclusions de la responsabilité contractuelle dans les engagements civils et
commerciaux, Revue droit des affaires, du 20 février 2018. (En arabe)
22
Les exclusions directes sont exprimées dans le code des assurances par le terme
« exclusion », et qui sont définies comme « événement ou état d’une personne non
couvert, étant exclu de la garantie »56 ce qui veut dire que les exclusions directes sont les
cas où l’assuré est nullement couvert par son assuré en vertu du lien contractuel entre
eux. Et suite au ressort de l’article 1057 de la loi n°17-99 et l’art 1358 de l’arrêté du MFP 59
relatif au contrat d’assurance les exclusions doivent faire partie de l’objet du projet de
contrat que l’assureur doit remettre au souscripteur préalablement à la souscription,
pour que ce dernier soit au courant des cas où il n’est pas garantisse.
Dans une analyse objective, la question qui se pose est celle relative au rôle de la
clause exonératoire ; L’exclusion vide-t-elle la garantie de sa substance ? Ou bien elle
laisse certains risques dans l’exécution du contrat ? Mais la jurisprudence voie autrement,
dans la mesure où elle adopte l’analyse subjective pour ce type de clauses et considère
que « Un arrêt a réputé non écrite une clause d’exclusion qui annule les effets d’une
garantie spéciale considérée comme déterminante du consentement du souscripteur, ce
qui fait évidemment penser aux vices de consentement »60
Ces exclusions sont divisées en deux : les exclusions communes à tous les risques et
les exclusions spécifiques à chaque risque ;
- Pour les exclusions communes à tous les risques qui font partie des conditions
générales, en harmonie avec le premier alinéa de l’article 8561 du DOC l’article 18 de la
loi 17-99 prévoit que l’assureur est tenu de garantir toutes les pertes et dommages
causées par l’assuré et les personnes dont il est responsable civilement quelles que soit
la nature et la gravité des fautes, et puisque le contrat d’assurance est un contrat de
bonne foi les compagnies d’assurances sur propositions de l’ACAPS ont fixé une liste
limitative des exclusions communes à tous risques qui reposent essentiellement sur la
faute intentionnelle de l’assuré, alors que pour certains produits l’autorité
administrative la plus haute spécialiste en la matière qui fixe la liste des exclusions
générales notamment le cas la RC Automobile dont l’article 4 de l’arrêté du MFP relatif à
56
Alinéa 6 du premier article de la loi n°17-99.
57
L’article 10 de la loi 17-99 : « Préalablement à la souscription du contrat, l’assureur remet à l’assuré un exemplaire
du projet de contrat comportant le prix ou une notice d’information qui décrit notamment les garanties assorties
des exclusions, le prix y afférent et les obligations de l’assuré ainsi qu’une copie du règlement de gestion du fonds
d’assurances Takaful, lorsqu’il s’agit de l’assurance Takaful… ».
58
L’article 13 de l’arrêté ministériel : « La notice d’information prévue à l’article 106 de la loi n°17-99 précitée, doit
comporter au moins les indications suivantes : 1)- la ou les garantie (s) objet du contrat ; 2)- les exclusions et les
restrictions de garanties, les cas de déchéance ; … ».
59
L’arrêté du ministre des finances et de la privatisation n°2240-04 du 14 Kaâda 1425 (27 décembre 2004) relatif au
contrat d’assurance, publié au Bulletin officiel n°5292- 8moharrem 1426 (17-2-2005). (Le ministre de l’économie, des
finances et de la réforme de l’Administration actuellement)
60
F.DOUBLALI EP ZAILAF, Etude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc …, OP-Cit, P 42.
61
L’alinéa 1 de l’article 85 du DOC : « On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre
fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre ».
23
cet effet62. Cette catégorie d’exclusions directes générales ne créent aucun déséquilibre
au détriment de l’assuré, parce qu’elles font une sorte de lutte contre les fraudes
susceptibles d’être commises par les assurés quiconque.
- Les exclusions spécifiques à chaque risque sont des exclusions réservées à chaque
risque différemment de l’autre et qui font l’objet d’une stipulation dans la police des
conditions particulières, mais ce genre d’exclusions directes peut exclure ou limiter les
droits légaux des assurés d’une façon abusive par l’assureur, ce qui leur classe dans la
colonne des clauses abusives imposées dans ce type de rapports par l’assureur
stipulant, à ce propos l’article 23263 du DOC prohibe la stipulation en avance
l’irresponsabilité de la faute lourde ou du dol, ce qui veut dire que la responsabilité
naissant de la faute d’inexécution intentionnelle ne peut en aucun cas être opposable à
l’égard des parties et des tiers juste parce qu’elle a fait l’objet d’une exclusion expresse
dans le contrat, dans ce cas le créancier garde toujours son droit de demander les
dommages-intérêts malgré toute clause contraire64. Ce qui nous amène à dire que la
mauvaise foi de l’assureur qui se manifeste par le désengagement d’une responsabilité
par moyen d’exclusion spécifique dans les conditions particulière est contraire au
caractère de la bonne-foi du contrat d’assurance et même au principe de l’équilibre
contractuel consacré par le cadre civile général relatif au contrat. Toute clause contraire
à l’intérêt public et qui peut menacer la sécurité des citoyennes et citoyens est nulle de
plein droit, exemple type de l’assurance RC décennale dont l’article 76965 du DOC
précise que la responsabilité de l’architecte ou l’ingénieur et l’entrepreneur maître de la
pièce est engagée 10 ans à compter du jour de la réception des travaux, alors que
l’article 77266 du DOC ajoute que toute clause ayant pour objet de délimiter la garantie
du maître de la pièce est frappée par la nullité, Ces règles civiles nous nous donnent la
durée où la responsabilité du locateur d’ouvrage produit ses effets à l’égard de ses
contractants et même à l’égard des tiers, ce qui veut dire que le locateur assuré
transfert via le contrat d’assurance à son assureur la charge de cette responsabilité avec
62
L’arrêté du ministre des finances et de la privatisation n°1053-06 du 28 rabii II 1427 (26 mai 2006) fixant les
conditions générales-type des contrats relatifs à l’assurance responsabilité civile automobile, publié au bulletin
officiel n°5436 – 10joumada II 1427 (6-7-2006).
63
L’article 232 du DOC : « On ne peut stipuler d’avance qu’on ne sera pas tenu de sa faute lourde ou de son dol ».
64
A.SAFI, Le précis en droit civil - Tome2 : les sources non-volontaires d’engagement : La responsabilité civile et
l’enrichissement sans cause- étude en droit des obligations et contrats et autres lois, édition 2015, imprimerie
ALNAJAH ALJADIDA- CASABLANCA, P 71. (En arabe)
65
L’article 769 du DOC : « : L'architecte ou ingénieur et l'entrepreneur chargés directement par le maître sont
responsables lorsque, dans les dix années à partir de l'achèvement de l'édifice ou autre ouvrage dont ils ont dirigé
ou exécuté les travaux, l'ouvrage s'écroule, en tout ou en partie, ou présente un danger évident de s'écrouler, par
défaut des matériaux, par le vice de la construction ou par le vice du sol … ».
66
L’article 772 du DOC : « Est nulle toute clause ayant pour objet de limiter ou d’écarter la garantie du locateur
d’ouvrage pour les défauts de son œuvre, surtout lorsqu’il a sciemment dissimulé ces défauts, ou lorsqu’ils
proviennent de sa négligence grave ».
24
la limite de la franchise, on prend comme un exemple à analyser les conditions
particulières d’un contrat d’assurance d’une RC décennale :
67
On observe bien que dans les conditions de la garantie relative à l’étanchéité des toitures
et façades dont l’assureur est tenu, ne produit ses effets que durant 12 mois après la
réception provisoire des travaux et sous conditions de contrôle par le bureau réservé à
cet effet, Par référence à l’article 157-11 de la loi 17-99 les dommages et pertes qui
résultent de l’inobservation du bureau de contrôle des techniques ne sont pas assurés
alors la deuxième partie de la condition de garantie est harmonisée avec la règle légale,
alors que le problème existe dans la durée fixée à cette garantie (12 mois), vu que les
règles civiles relatives à cet effet prévoient la tenue de cette garantie 10 ans par le
locateur où le maître de l’ouvrage à ce propos l’article 157-13 prévoit le maintien de la
garantie pour la même durée de la responsabilité civile, ce qui nous amène à dire que
l’assureur se désengage de cette garantie explicitement, mais dans la partie des
exclusions il s’arrache de cette garantie expressément par le fait d’exclure « les risques de
défaut d’étanchéité et leurs conséquences », et en cas de sinistre l’assureur peut motiver
sa décision de non recouvrement du risque par cette exclusion.
67
Voir l’annexe n° 9, P 136.
68
L’article 14 de la loi n°17-99 : « Sous réserve des dispositions spéciales prévues pour les assurances de
responsabilité, les clauses des contrats édictant des nullités prévues par le présent livre, des déchéances, des
exclusions ou des cas de non assurance ne sont valables que si elles sont mentionnées en caractères très
apparents ».
25
sont valables que si elles sont mentionnées en caractères très apparents, ce qui a été
confirmé par une décision judiciaire du tribunal de commerce de Fès : « Les conditions de
déchéance doivent être apparentes et exactes dans le but de déclarer la bonne foi de
l’assureur qui s’arrache de ces obligations de garanties, alors que la condition d’exclusion
doit être limitée et cas de soupçon elle doit être écartée »69.
Malheureusement, dans la pratique des assurances les assurés ne maitrisent pas dans
quel cas ne sont plus assurés suite aux résultats qu’on a eu dans notre enquête :
Question n°11 : Savez-vous dans quels cas vous n’êtes plus assurés ?
non 61,1%
2e trim.
69
Dispositif de l’arrêt de la cour d’appel du commerce de Fès Sous le numéro 1053 daté du 13-09-2005, dossier n°
04-654/781-04, publié en arabe sur le site : www.adala.justice.gov.ma consulté le 10/11/2020 à 10 :25.
70
M. ANDREE RAKOTOVAHINY, La sanction unilatérale dans le contrat, A propos de la sanction : Presses de
l’université Toulouse 1 Capitole LGDJ, travaux de l’IFR, édition 2007, P 171.
71
M. ANDREE RAKOTOVAHINY, La sanction unilatérale dans le contrat, A propos…, OP-Cit, P 172.
26
valeur déclarée lors de la souscription est inférieur à la valeur réelle 72. Cette règle est
appliquée par la manière suivante :
2. La nullité : c’est une sanction à l’encontre des parties contractantes lorsque le contrat
ne réunit pas toutes les conditions de validité du contrat 74, Mais cette sanction est de
nature légale parce que le législateur détermine en vertu de la loi les cas de nullité du
contrat.
3. La prescription : à la différence entre les délais de prescription en matière de
responsabilité civile et celle du droit des assurances, la prescription en la matière est
une prescription biennale75. Dans le sens des clauses relatives aux sanctions au contrat
d’assurance il faut bien différer entre les prescriptions afférentes au risque et les
prescriptions afférentes au sinistre en matière des assurances.
4. La déchéance : cette sanction est purement contractuelle portant essentiellement sur
la garantie, dans le cadre de la liberté contractuelle les parties aux contrats peuvent
prévoir dans leur contrat la sanction de la déchéance face au manquement de
certaines obligations relatives à l’exécution du contrat 76, le législateur marocain a
laissé la marge aux parties contractantes de mettre les clauses de déchéance dans leur
engagement suite à la règle « le contrat est la loi des parties »77, mais ça ne lui pas
empêché d’intervenir en vertu de l’article 35 78 du CA dans la mesure où ses clauses
sont frappées par la nullité si l’assuré ne donne pas son accord expresse lors de la
souscription du contrat, dans le rapport assureur-assuré le stipulant du contrat qui
met ces clauses sans aucune négociation avec l’adhérant. Ainsi le législateur marocain
a édicté une liste dans l’article 20 du même code des cas de la déchéance qui sont au
72
Alinéa 40 du premier article de la loi n°17-99 : « Règle proportionnelle de prime : principe en matière d’assurance
de dommages en vertu duquel, en cas de sinistre l’indemnité est réduite dans la proportion : -du rapport entre la
somme garantie et la valeur de la chose assurée, s’il y a sous-assurance ; - du rapport entre la prime effectivement
payée et celle due par l’assuré, s’il y a insuffisance de prime par rapport aux caractéristiques du risque ».
73
www.assurances.be Consulté le 11/11/2020 à 10 :30, la dernière mise à jour était le 01/01/2021.
74
A. SANHOURI, le précis à l’explication du droit civil : Tome 1- l’approche de l’obligation en général- les sources de
l’obligation, DAR NACHER ALJAMIAT ALMISRIYA, Le Caire 1952, P 486. (En arabe)
75
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 255. (En arabe)
76
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, OP-Cit.
77
IBID.
78
Article 35 de la loi n°17-99 : « Dans un contrat d’assurance, est nulle : 1- Toute clause frappant de déchéance
l’assuré en cas de violation des textes législatifs ou réglementaires à moins que cette violation ne constitue un crime
ou un délit intentionnel ; 2- toute clause frappant de déchéance l’assuré à raison de simple retard apporté par lui à
la déclaration du sinistre aux autorités ou à des productions de pièces sans préjudice du droit pour l’assureur de
réclamer une indemnité proportionnée au dommage que ce retard lui a causé …etc. ».
27
nombre cinq, et même la jurisprudence confirme dans sa pratique judiciaire les
dispositions de cet article.
Si on fouille dans ces clauses afférentes aux sanctions, on relève elles sont liées l’une à
l’autre, dans la mesure où la déchéance est considérée comme le ressort des cas où elles
s’appliquent les trois autres et qui créée un déséquilibre contractuel dont l’assuré prend
rang de la partie lésée.
C’est une sorte d’abus de la puissance économique par l’assureur, parce que cette
puissance réside dans les techniques dont il jouit l’assureur tant qu’un professionnel
expert dans le domaine des assurances et en raison de sa pratique quotidienne de la
conclusion des contrats, dans la mesure où il maîtrise bien toutes les conditions générales
et particulières de chaque contrat et il sait bien comment s’arracher de son obligation
plus au moins légalement84. C’est pour cela, ce genre d’engagement d’irresponsabilité est
79
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 119.
80
A.SANHOURI, Le précis explicatif en droit civil – Tome 2: les contrats d’adhésion et l’assurance, Le livre n°9, édition
1964, DAR TOURAT ALAARABI-BEIRUT LUBANON, P 1330. (En arabe)
81
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, OP-Cit.
82
IBID
83
Alinéa 2 de l’article 62 du CA : « Aucune déchéance motivée par un manquement de l’assuré à ses obligations
commis postérieurement au sinistre n’est opposable aux tiers bénéficiaires. Toutefois, en ce qui concerne les risques
de responsabilité en matière des accidents du travail, les déchéances ne sont pas opposables aux victimes ou à leurs
ayants droit, même lorsque les manquements de l’assuré à ses obligations ont été commis antérieurement au
sinistre ».
84
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, IDEM.
28
fortement répandue dans le domaine des assurances sans que les assurés ont
connaissance lors de la conclusion du contrat à travers des pratiques trompeuses.
Accordement à l’alinéa 2 de l’article 35 de la loi n°17-99, ces clauses sont nulles si elles
n’ont pas été acceptées par le souscripteur lors de la conclusion du contrat et cette
nullité ne concerne que les clauses de déchéance sans avoir touché l’obligation principale
de l’assurance suite aux dispositions de l’article 307 85 du DOC, et en principe toute clause
déclarée par le législateur comme nulle et employée dans la pratique par les
professionnels est considérée comme abusive 86. Mais malgré le caractère abusif de cette
déchéance, le juge joue du large pouvoir d’appréciation à travers lequel peut la qualifier
comme abusive suite au ressort d’article 15 du code des consommateurs et l’article 7 de
la loi n°104-1287.
85
L’Article 307 du Doc : « …La nullité de l’obligation accessoire n’entraîne point la nullité de l’obligation principale ».
86
H.AKEDI, Le consommateur entre le consensualisme et les clauses abusives aux contrats de consommation, Revue
Maroc LAW, publié sur le site www.maroclaw.com Consulté le 12/11/2020 à 21 :30, dernière mise à jour était en
2019.
87
La loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence, OP-Cit.
88
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 120.
89
Arrêt rendu par la cour d’appel de commerce n°207/3, daté de 18/04/2018, le dossier n°475/3/3/2017, publié sur
la revue barreau Marrakech, les litiges commerciaux, édition n°71, du juillet 2018, IMPRIMERIE PAPETERIE EL
WATANYA, P 646-647-648. (En arabe)
90
Traduction de l’auteur, voir l’annexe n°6, P 130 .
29
connaissance de cette clause avant sinistre, tandis que l’opposabilité de la clause n’est
susceptible que lorsque l’assuré n’a pris connaissance de cette clause après sinistre 91.
Suite au ressort de l’alinéa 5 de l’article 2093 de la loi n°17-99 l’assuré est tenu
d’informer l’assureur sous peine de déchéance de tout sinistre ou événement qui peut
mettre en jeu la garantie de ce dernier dans un délai de 5 jours à compter du jour de sa
survenance, à l’exception des assurances sur la vie dont les parties au contrat fixent un
délai à cet effet lors de la souscription du contrat94, ledit délai est un délai légal qui peut
être prolongé par un commun accord entre les parties contractantes, et en aucun cas ne
peut être réduit parce qu’il est le minimum possible 95.
91
F.DOUBLALI EP ZAILAF, Etude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc …, OP-Cit, P 83.
92
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 43.
93
L’article 20 de la loi n°17-99 : « L’assuré est obligé : … 5)- de donner avis à l’assureur dès qu’il en a eu
connaissance, et au plus tard dans les cinq jours de sa survenance, de tout sinistre de nature à entraîner la garantie ;
… les dispositions des paragraphes 1°,4° et 5° ci-dessus ne sont pas applicables aux assurances sur la vie… ».
94
www.acaps.ma consulté le 12/11/2020 à 22 :30, dernière mise à jour du site était le …
95
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 159.
96
Jugement du tribunal de commerce d’AGADIR daté de 25/10/2010 : « suite au ressort d’article 20 de l’arrêté du
ministre des finances et de la privatisation n°06-1053 daté de 26/05/2006 qui fixe les clauses typiques du contrat
d’assurance relatif à la responsabilité civile des véhicules terrestres à moteur l’assuré est tenu en cas de sinistre sous
peine de déchéance de son droit à la garantie d’informer à l’assureur de tout événement qui peut engager la
responsabilité de celui-ci après sa survenance dans un délai maximum de 5 jours qui suivent, la déclaration du
sinistre est faite par écrit ou oralement contre un accusé de réception. Ce qui scrute à la partie défenderesse le droit
de la déchéance de la garantie de réparation, alors la demande est rejetée et le demandeur prend en charge de tous
frais de justice » non publié, S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, OP-Cit.
97
L’article 268 du DOC : « il n’y a lieu à aucuns dommages-intérêts lorsque le débiteur justifie que l’inexécution ou le
retard proviennent d’une cause qui ne peut lui être imputée, telle que force majeur, le cas fortuit ou la demeure du
créancier ».
30
retard découlant d’une cause non-imputable par le débiteur ne donnant pas lieu à
aucune sanction contractuelle, sauf stipulation contraire dans les conditions particulières
de la police d’assurance sous prétexte que le législateur a conféré à l’assureur à travers
l’alinéa 1 de l’article 1798 du CA une prérogative par laquelle peut limiter sa responsabilité
dans les cas précités, et qui prend l’image d’une exclusion expressément contenue dans
le contrat, ce qui fait appel à l’article 14 du même code qui impose à l’assureur de mettre
les clauses de contrats édictant des déchéances ou des cas de non assurance en caractère
très apparents et ainsi bien claire des deux côtés fond et formel99.
Partant, le retard de déclaration du sinistre dans les délais légal ou conventionnel sera
traité selon le pouvoir d’appréciation du juge et le ressort de ceci sera différé d’un cas à
autre100, ce qui va créer une surcharge sur l’assuré ; d’une part de prouver que le retard
provient d’un cas fortuit ou de force majeure, et d’autre part que l’assureur ne s’arrache
pas de son obligation en vertu d’une exclusion expresse dans le contrat. Si bien que la
jurisprudence exempte souvent les assurés de la déchéance pour cause de retard de
déclaration s’ils prouvent qu’ils n’ont pas pu déclarer le sinistre dans le délai fixé pour
cause d’Etat pathologique qui leur empêche de déclarer personnellement ou par un
représentant101.
Dans le même cadre de la déchéance pour défaut de déclaration dans le délai légal ou
conventionnel, l’assureur joue d’une prérogative par laquelle il peut se désister d’une
façon abdicative pour causes commerciales, mais cette renonciation doit être expresse
sans aucune équivoque parce qu’il ne se présume pas 102.
Pour ce qui est d’effet de la déchéance basée sur la prescription afférente au sinistre à
l’égard des tiers, cette déchéance n’est pas requise par les juges marocains lorsque une
98
L’alinéa 1 de l’article 17 de la loi n°17-99 : « les pertes et les dommages occasionnés par des cas fortuits ou causés
par la faute de l’assuré sont à la charge de l’assureur, sauf exclusion formelle et limitée contenue dans le contrat ».
99
H. AKEDI, Le consommateur entre le consensualisme et les clauses abusives…, OP-Cit.
100
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, OP-Cit.
101
IBID.
102
IBID.
103
L’article 228 du DOC : « Les obligations n’engagent que ceux qui ont été parties à l’actes… ».
104
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 196.
31
tierce personne au contrat qui déclenche l’action ; d’une part qu’ils appliquent le 2ème
alinéa de l’article 62 du CA qui dispose l’inopposabilité de la déchéance motivée par un
manquement de l’assuré à ses obligations contractuelles relatives au sinistre, d’autre part
ils fondent leurs motivation sur les dispositions d’article 20 du CA comme c’est remarqué
dans cet arrêt de la cour de cassation marocaine n°241 daté de 25 avril 2017 sur le
dossier civil n° 1341/1/3/2015 : « la déchéance de la garantie contre l’assuré tant que
sanction au manquement à l’une des clauses légales insérées au contrat d’assurance n’est
pas prévue expressément par l’article 20 du CA, ce qui veut dire que la demanderesse a
droit de demander les indemnités pour risque qui l’a subi l’assuré qui n’a pas donné
information du sinistre à son assureur dans le délai légal, sans préjudice d’inopposabilité
prévue par l’article 62 du CA tant que le demandeur est un tiers au contrat »105.
105
Le Rapport annuel de la cour de cassation 2017, IMPREMERIE AMINA- Rabat 2018, P 22.
32
Section 2 : La démonstration du déséquilibre significatif créé par
les clauses légales
Le principe de l’autonomie de la volonté est devenu sans rôle dans l’équilibre
contractuel entre les parties contractantes puisque le législateur est intervenu en vertu
des textes civils et d’autres spéciaux pour régir le contrat dit 106, Ce qui a entraîné la
possibilité de nullité pour lésion, qu’on peut la définir comme le dommage subi pour
faute du déséquilibre entre les parties au contrat.
Certes, la loi n°17-99 portant code des assurances a régi toutes les clauses légales
relatives au contrat d’assurance notamment celles relatives à la vie du contrat et celles
relatives à la sanction, mais il y a un conflit entre ces règles spéciales en la matière et
celles du droit civil afférente au contrat en général, du droit des consommateurs et de la
loi sur la liberté des prix et de la concurrence107. Ce conflit prend l’image d’une antinomie
entre les différentes règles précitées, ce qui crée un concours dont le plaideur doit choisir
la règle dont il va bien bénéficier, et au même temps l’assureur va surement trouver le
fondement textuel légal de son dépassement d’une règle.
Si on fouille dans les lignes du droit des assurances relatives aux clauses légales dudit
contrat, on contemple certaines failles dont bénéficient les assureurs et acquièrent la
puissance du fort au contrat dans le vrai sens sans tenir compte des intérêts privés des
assurés tant que partie faible au contrat. Et c’est également le cas des règles de DOC qui
prévoient certaines sanctions contre le déséquilibre contractuel ou significatif mais leur
application est toujours conditionnée par la réunion de nombreuses conditions, ce qui
paraît parfois impossible de le prouver. On peut dire qu’il n’y a pas d’équilibre contractuel
absolu même à l’application stricte des lois.
106
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, P 141.
107
S.CHAUDOUET, Le déséquilibre significatif …, OP-Cit, P 675.
33
Paragraphe 1 : les clauses relatives à la vie du contrat d’assurance
créant le déséquilibre
On a déjà précisé dans l’introduction que le contrat d’assurance est un contrat à
nature successive, c’est-à-dire qu’il produit ses effets entre les parties et à l’égard des
tiers tout au long de la période indiquée dans les conditions particulières de la police
d’assurance108.
Les clauses relatives à la vie du contrat d’assurance sont au nombre quatre, que sont :
108
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 103.
109
L’article 20 du CA : « Sauf clause contraire spécifiée au contrat, la prime est payable au domicile de l’assureur ou
du mandataire désigné par lui à cet effet. A défaut de paiement d’une prime ou d’une fraction de prime dans les 10
jours de son échéance… ».
110
Suite au ressort de l’article 291 : « est intermédiaire d’assurances toutes personne agréée par l’autorité, en
qualité d’agent d’assurances, personne physique ou morale, ou en qualité de société de courtage », de l’article
292 : « l’agent d’assurance est la personne habilité par une entreprise d’assurance et de réassurance dont il est
mandataire, à présenter au public les opérations prévues aux articles 159 et 160 de la présente loi… », et de l’article
297 : « la société de courtage représente ses clients auprès des entreprises d’assurances et de réassurance… cette
représentation est censée s’opérer également pour le compte de l’entreprise d’assurance et de réassurance dans
l’hypothèse où celle-ci autorise la société de courtage à encaisser les primes à son profit… ».
34
automobiles dans les pays arabes et à la carte internationales arabe d’assurance pour les
véhicules automobiles (carte orange) signée à Tunis le 15 rabii II 1395 (26 avril 1975) et
publié par le dahir n° 1-77-183 du 19 septembre 1977, ou à la convention bilatérale ou
multilatérale relative à toute autre carte dûment ratifiée et publiée par le Maroc »111.
Tacite Reconduction : c’est une clause contractuelle qui vise à reconduite
l’engagement de la période fixée sur le contrat à autre, mais cette clause n’est validée
que si elle répond aux conditions fixées par la loi.
Résiliation : c’est une clause purement légale puisque le législateur est intervenu à
déterminer les cas d’inexécution ou de défaut sur la formation du contrat qui entraîne la
résiliation.
Comme on a déjà vu, la tacite reconduction est une clause qui permet au contrat de
passer d’une période à autre si aucune des parties ne se manifeste avant l’échéance du
contrat, ce qui veut dire que le contrat produit ses effets entre les parties contractantes
et les oblige à nouveau de leurs obligations.
La validité de cette clause est sous l’exigence de certaines conditions de forme, selon
l’article 6112 du CA la tacite reconduction doit faire l’objet d’une mention très apparente
dans le contrat d’assurance et se rappelée au-dessus de la signature du souscripteur, ce
qui est confirmé l’arrêt n°1679 de la chambre civile de la cour de cassation : « La tacite
reconduction du contrat d’assurance ne se présume pas mais doit être expressément
spécifiée dans le contrat »113. également l’article 7114 de l’arrêté ministériel n°2240-04
dispose que lorsque le contrat d’assurance contient ladite clause, cette dernière doit
111
Notice d’assurance Multirisque Automobile- Conditions générales de la Société SAHAM Assurance, P 24.
112
L’article 6 du CA : « … lorsque la durée du contrat est supérieur à une année, elle doit être rappelée en caractères
très apparents par une mention figurant au dessus de la signature du souscripteur… ».
113
L’arrêt n°1679 daté de 13/04/2010, dossier civil n° 2955/1/7/2009, publié sur www.jurisprudence.ma consulté le
13/11/2020 à 14 :33.
114
L’article7 de l’arrêté ministériel n°2240-04 relatif au contrat d’assurance : « lorsque le contrat d’assurance
comporte une clause de tacite reconduction, il doit également stipuler que l’assureur avise l’assuré ou la personne
chargée du paiement des primes ou cotisations, de la date d’échéance et du montant dont il est redevable, dans le
délai convenu au contrat et ce, avant chaque échéance de prime ou cotisation ».
35
prévoir le délai dont l’assureur doit informer son assuré du montant de la prime dont il
redevable, ce délai doit varier entre 30 et 90115.
Les primes afférentes aux contrats renouvelés par tacite reconduction doivent être
encaissées à l’échéance ou dans un délai maximum de 10 jours qui suivent la fin du
contrat, à défaut les intermédiaires et toutes autres personnes chargées d’encaissement
doivent déclarer par écrit à l’assureur 116, pour que ce dernier mette la garantie en
suspension tout au long d’une période de vingt jours, eu terme de ce délai l’affaire est
transférée au service de contentieux de la compagnie d’assurance.
Le non-respect des conditions de la tacite reconduction par les assureurs n’est pas
sanctionné ridiculement par le législateur parce qu’elle est uniquement réputée comme
non-écrite sans prévoir des amendes à l’encontre des assureurs, l’absence d’une
organisation législative et réglementaire d’une procédure relative à la tacite reconduction
et la méconnaissance de la plupart des assurés ont tous encouragé les assureurs
d’adopter ce genre de clauses dans tous les produits d’assurance sauf l’assurance
automobile et risques divers117.
la tacite reconduction était un grand problème avant 2016, parce que avant cette
année les agents agrées de l’assurance avaient un retard de paiement des quittances de 3
mois, et à l’échéance du contrat une mise en demeure de défaut de paiement de la prime
prévue à l’article 21 est envoyé à l’assuré même dans les cas où ce dernier néglige
l’existence de cette clause de tacite reconduction alors ce qui lui-même empêche
d’exercer son droit de résiliation dans les délais édictés par l’article 6, alors la procédure
de contentieux de défaut de paiement suit son cours régulier conformément aux
dispositions de l’art 21 et le service de contentieux au sein de la compagnie d’assurance
qui prend en charge la résolution du litige, malheureusement la majorité des clients
choisissent le règlement de la dette sans recourir aux tribunaux.
115
L’article 6 du CA : « … l’assuré a le droit de se retirer à l’expiration d’une période d’une année … à condition d’en
informer l’assureur … Ce droit appartient à l’assureur, il doit être rappelé dans chaque contrat d’assurance, le
minimum de préavis devra être compris entre trente jours et quatre-vingt-dix jours. Toutefois, le minimum de
préavis afférent à la résiliation de la garantie des risques visés à l’article 45 du présent livre peut être inférieur à
trente jours ».
116
L’article 131 du circulaire du président de l’ACAPS n°01/AS/19 du 02 janvier 2019 prise pour l’application de
certaines dispositions de la loi n°17-99 portant CA, publié au Bulletin officiel n°6778 du 16/13/2019 : « les
intermédiaires d’assurances, les banques, les sociétés de financement et les associations de microcrédit doivent
déclarer, par écrit à l’assureur les primes fractionnées ou afférentes à des contrats renouvelés par tacite
reconduction, qui n’ont pu être encaissées dans les dix jours de leur échéance, et ce au terme du délai précité ou
dans un délai fixé d’un commun accord des parties concernées ».
117 117
F.DOUBLALI EP ZAILAF, Etude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc …, OP-Cit, P 29.
36
La manière dont la clause de tacite reconduction est employée dans la pratique des
assurances est considérée comme abusive, par référence au droit des consommateurs
sont considérées comme abusives : la prolongation d’un contrat à durée déterminée sans
la volonté expresse du consommateur, et l’adhésion des consommateurs à des clauses
dont il n’a pas eu connaissance 118.
Commençons par la résiliation du contrat d’assurance de plein droit , parmi les cas de
résiliation prévus par le CA l’article 27 prévoit la résiliation sur demande de la masse des
créanciers de l’assuré en cas de déconfiture ou de liquidation de ce dernier ou d’office
par l’assureur120 ; Etant donné que le législateur marocain cherche depuis toujours de
protéger les créanciers dans le cadre des procédure collectives, ainsi de protéger
l’entreprise en difficultés et assurer la continuité de son exploitation, et si on prend le cas
de l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire l’activité de l’entreprise est
118
L’article 18 de la loi n°31-08 : « … 10)- de proroger automatiquement un contrat à durée déterminée en l’absence
d’expression contraire du consommateur, alors qu’une date excessivement éloignée de la fin du contrat a été fixée
comme date limite pour exprimer cette volonté de non-prorogation de la part du consommateur ; 11)- de constater
de manière irréfragable l’adhésion du consommateur à des clauses dont il n’a pas eu, effectivement l’occasion de
prendre connaissance avant la conclusion du contrat ; … ».
119
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome1 …, OP-Cit, P 307.
120
L’article 27 du CA : « … La masse des créanciers et l’assureur conservent, néanmoins le droit de résilier le contrat
pendant un délai de quatre-vingt-dix jours à partir de la date de la déconfiture ou de l’ouverture de la liquidation
judiciaire ; la portion du prime afférente au temps pendant lequel l’assureur ne couvre plus le risque sera restituée à
la masse des créanciers … ».
37
poursuivie après le prononcé du jugement de l’ouverture de ladite procédure 121, malgré
que le ressort des contrat antérieurs est à la compétence du syndic chargé de la
procédure122. Mais cette résiliation ne permet pas de protéger les assurés qui font objet
de déconfiture commerciale, et ça peut empêcher le bon fonctionnement du plan de la
continuité adapté dans la procédure de redressement.
1. L’assureur doit demander la résiliation basée sur le sinistre dans un délai de trente
jours à compter du jour où il a eu connaissance du sinistre ;
2. Qu’il n’a pas accepté le règlement du sinistre ;
De surcroît, on peut dire que l’assureur peut procéder à la résiliation du contrat après
avoir connaissance de la survenance du sinistre ce qui est contraire au principe de
l’assurance qui consiste à couvrir les risques survenus par l’assureur en contre partie
monétaire (la prime) payée préalablement par l’assuré, malgré l’article 26 du CA déclare
dans les deux deniers alinéas la prérogative de l’assuré de procéder à la résiliation des
autres contrats d’assurance qu’il a avec le même assureur dans un délai de 30 jours à
compter du jour de la prise d’effet de la résiliation du contrat enregistré le sinistre, le
121
L’article 586 du CC : « l’activité de l’entreprise est poursuivie après le prononcé de l’ouverture du redressement
judiciaire. Le prononcé du jugement n’entraîne pas la déchéance du terme ».
122
L’article 588 du CC : « Le syndic a seul la faculté d’exiger l’exécution des contrats en cours en fournissant la
prestation promise au cocontractant de l’entreprise… le défaut d’exécution n’ouvre droit au profit des créanciers
qu’à déclaration au passif… ».
123
L’article 26 du CA : « dans les cas où le contrat prévoit pour l’assureur la faculté de résiliation après sinistre, cette
résiliation ne peut prendre effet que dans le délai de trente jours à dater de la réception de la notification par
l’assuré... ».
38
déséquilibre est créé au détriment de l’assuré en vertu de ce mode de la résiliation
reconnu au profit de l’assureur puisque le premier ne va pas bénéficier de l’assurance au
moment de besoin.
oui
non
pour motif valabe
pour motif non-valable
Pour ce qui est de l’effet de la résiliation, dans les contrats successifs la résiliation
produit un effet irréfragable dans la mesure où elle ne touche pas les effets du contrat
avant la décision judiciaire prononçant la résiliation 124, c’est le cas notamment du contrat
d’assurance où la résiliation ne veut dire que la fin du contrat et gelé ses effets en future,
ce qui veut dire l’assuré a le droit au remboursement de la prime payée pour le temps où
l’assurance ne court plus, pourvu qu’en cas de résiliation judiciaire l’assuré doit
demander au tribunal ce remboursement parce que le juge ne peut en aucun cas statuer
que sur la chose demander conformément à l’article 3125 du CPC.
124
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, P 317.
125
L’article 3 du CPC : « Le juge doit statuer dans les limites fixées par les demandes des parties et ne peut modifier
d’office ni l’objet, ni la cause de ces demandes … ».
39
Paragraphe 2 : le déséquilibre crée par le pensum civil au contrat
d’assurance
La mauvaise foi de la partie forte au contrat qui se manifeste par les pratiques
trompeuses qui vise à mettre les intérêts de la partie faible en danger est sanctionnée par
certaines sanctions civiles126, ces sanctions sont au nombre quatre : la nullité, la rescision,
l’annulation et les indemnités.
A titre comparatif, pour ce qui des points de convergence la déchéance et la nullité ont
la même finalité l’assuré perd son droit à l’indemnité et elles sont toutes les deux
soumises à certaines conditions validité du fond et de la forme, de plus la preuve est à la
charge de l’assuré avec la possibilité d’un risque assuré dans tous les cas et enfin la
possibilité de renonciation de l’assuré 127. Par divergence, la nullité est contraire à la
déchéance en ce qui concerne son effet par rapport au contrat d’assurance dans la
mesure où en cas de nullité le contrat se pende et est devenu sans aucun effet, de plus
l’opposabilité de la nullité entre les parties et à l’égard les tiers sauf dans les assurances
de responsabilité128.
On a déjà vu que la nullité entant que pensum fait partie des clauses légales relatives
aux sanctions dans le cadre du contrat d’assurance bien précisément la nullité relative (la
rescision), cette dernière est définie à travers l’article 311 129 du DOC tant qu’une action à
l’exercice de la partie lésée au lien contractuel dans les cas prévus par les articles 39,55 et
56 du même dahir, c’est dire en cas de consentement donné par lésion ou dol la partie
lésée peut intenter une action en rescision devant le tribunal compétent afin d’avoir le
prononcé de la nullité du contrat, mais cette nullité exige la réunion de certaines
conditions pour qu’elle soit requise 130.
Egalement, le code des assurances a abordé d’une façon directe la nullité absolue
contre un anéantissement du contrat d’assurance dans nombreuses en protégeant
essentiellement la partie forte au contrat d’adhésion.
Il nous convient alors de scinder l’étude de cette hypothèse en deux : dans un premier
lieu on va disséquer la justification du déséquilibre par la difficulté de prouver l’existence
des causes de rescision par l’assuré tant que partie faible au contrat d’assurance (A), et
126
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, P 141.
127
S. MUBTAKER, La déchéance du droit à l’assurance …, OP-Cit.
128
IBID.
129
L’article 311 du DOC : « L’action en rescision a lieu dans les cas prévus au présent dahir, articles 4,39,55,56 et
dans les autres cas déterminés par la loi. Elle se prescrit par un an … ».
130
A.SAFI, Le précis en droit civil – Tome 1 …, OP-Cit, P 193.
40
ensuite on va traiter les cas de nullité prévus par la réglementation spéciale en la matière
(B).
La lésion et le dol sont bien répandus dans la pratique des assurances malgré la
qualification du contrat en question tan qu’un contrat de bonne foi, et tous les deux
peuvent entraîner la rescision du contrat en cas de réunion de certaines conditions.
La lésion est définie par la doctrine tant qu’un « préjudice subi par l’une des parties à
un contrat onéreux résultant du déséquilibre ou du défaut d’équivalence entre les
prestations réciproques nées du contrat »131, il s’agit alors d’un défaut d’équivalence
entre l’avantage obtenu et ce qui est consenti en contrepartie.
En vertu de l’article 55132 du DOC la lésion en principe ne donne pas lieu à la rescision
même en cas de déséquilibre significatif au contrat, cette hostilité s’explique par
l’adhésion du législateur marocain à l’idéologie volontariste et libérale qui dite « ce qui
est librement voulu ne peut être que juste »133, alors que le même article dispose que le
dol lésionnaire qui entraine la rescision du contrat ce qui nous amène à dire que
l’annulation du contrat n’est possible qu’à la réunion de deux conditions :
1)- Il faut qu’il y ait une disproportion entre les prestations s’appréciant au moment de
la formation du contrat, l’article 56 du DOC ajoute que la lésion n’est présumée que
lorsque la différence entre le prix porté au contrat et la valeur de ce qui est reçu est
supérieur ou égale à un tiers.
2)- Une lésion causée par un dol
Attendu que seul le dol tant qu’un vice de consentement peut entrainer l’annulation du
contrat en raison de la tromperie employée pour induire une personne en erreur pour
passer un contrat134, à ce propos l’article 41 du CA prévoit que le dol de l’une des parties
au contrat donne lieu à l’autre partie le droit de demander la nullité et réclamer les
dommages et intérêts, et l’assureur n’aura guère droit sur l’excèdent de la prime, mais le
problème réside au niveau de la preuve du dol qui incombe au demandeur de l’action.
C’est vrai qu’en pratique, prouver le dol qui se manifeste par des agissements matériels
est plus facile que l’errer psychologique 135, le dol dans la pratique des assurances se
131
https://www.doc-du-juriste.com consulté le 1/12/2020 à 15 :21 dernière mise jour était le …
132
L’article 55 du DOC : « La lésion ne donne pas lieu à la rescision, à moins qu’elle ne soit causée par le dol de
l’autre partie, ou de celui qui la représente ou qui a traité pour elle, et sauf l’exception ci-après ».
133
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations – le contrat, éditions le Fennec 1996, P 149.
134
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P126.
135
IBID
41
manifeste par les publicités des compagnies d’assurances qui convainc souvent les clients
de leur contracter, dans ces publicités elles diffusent les montant de prime, la facilité du
règlement de sinistre, et les garanties de chaque produit 136 ; dans notre questionnaire, la
question n°9 était à propose les modalités de choisir une compagnie d’assurance et les
statistiques qu’on a eu ne dites rien que les assureur procèdent à des pratiques
trompeuses pour convaincre les consommateurs et même les professionnels en vue de
passer les contrats :
Alors les publicités convainquent les gens de procéder à des contrats d’assurance dont
ils pensent qu’ils sont garants dans plusieurs cas avec un montant raisonnable de la
prime, et une facilité de réparation des risques assurés, alors que la police des conditions
générales ne contient pas souvent les clauses et les conditions de l’assurance pourvue
que certaines conditions sont au choix de l’assuré adhérent qui n’en avaient pas
connaissance, et qui n’est assurable dans plusieurs cas. Dans ce cas, l’assuré lésé ne peut
pas facilement prouver le dol de son assureur et il ne pas demander l’annulation dudit
contrat en raison de dol ou de lésion, parce que l’élément psychologique du dol qui
réside dans l’intention d’induire les clients de l’assurance en erreur est difficile à prouver
puisque le client fait le choix des garanties d’une façon volontaire sans aucune
connaissance de leur étendue et leur conséquence.
136
H.RAHAL, L’éclatement de la distribution des produits d’assurances au Maroc- Quel avenir pour la présentation
des opérations d’assurances ?, Article publié sur European scientific journal- octobre 2017, édition vol 13 n° 28, P
103.
42
L’article 21137 de la loi n°31-08 prohibe toute publication comportant des allégations,
indications ou présentations fausses de nature à induire en erreur, mais les publications
des assurances ne sont pas trompeuses dans le sens du présent article mais l’assuré
consommateur qui n’a pas de connaissance des garanties visées au contrat, de ce qu’il
doit et ce qu’il va recevoir en contrepartie qui entraîne sa tromperie.
La nullité absolue ou la nullité de plein droit est une sanction civile énoncée par
l’article 306138 du DOC qui s’applique lorsque la loi en édicte la nullité de plein dans un
cas terminé, il s’agit d’une sanction qui tende à protéger non seulement l’intérêt
particulier mais également l’intérêt général de la société contre toutes les initiatives
individuelles qui lui seraient contraire 139.
Dans une appréciation de la réglementation spéciale des assurances, les cas de nullité
absolue énoncés par la loi n°17-99 sont tous des cas de faute d’objet du contrat
d’assurance lorsque l’assuré commis une faute à la déclaration et l’assureur peut
demander de plein droit la nullité du contrat, ces cas sont comme suivants :
1. L’article 30 prévoit la faculté de demander la nullité de contrat en cas de fausse
déclaration intentionnelle par le souscripteur à l’exception du produit d’assurance sur la
vie sans droit de rétention du le prix payé par ce dernier, parce que la prime demeure
requise par l’assureur à titre de dommages et intérêts.
2. L’article 50 déclare la nullité de l’assurance lorsque la chose assuré a péri ou ne
peut plus être exposée aux risques au moment de la souscription du contrat, avec droit
de l’assuré à la restitution de la prime sous déduction des frais exposés par l’assureur.
3. L’article 55 précise que l’assureur ne répond qu’aux dommages causés par
l’incendie à moins qu’il ne demande la nullité pour fausse déclaration suite à l’article 30.
4. L’article 73 déclare qu’en cas d’endossement du contrat d’assurance sur la vie le
nom et prénom du bénéficiaire de l’endossement et la signature de l’endosseur sont
importants pour la validation de l’opération sou peine de nullité.
5. L’article 94 instaure que l’erreur sur l’âge entraîne la nullité lorsque l’âge de
l’assuré se trouve hors limites fixées pour la conclusion du contrat.
137
L’article 21 de la loi n°31-08 : « Sans préjudice des dispositions des article 2 et 67 de la loi n°77-03 relative à la
communication audiovisuelle, est interdite toute publicité comportant sous quelque forme que ce soit, des
allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur »
138
L’article 306 du DOC : « … L’obligation est nulle de plein droit : 1- lorsqu’elle manque d’une des conditions
substantielles de sa formation ; 2- Lorsque la loi en édicte la nullité dans un cas déterminé. »
139
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P126
43
Tous ces cas de nullité ne protègent guère l’assuré, puisqu’elles tendent à protéger les
assureurs contre toutes les fraudes relatives à la fausse de déclaration liée à l’objet du
contrat.
Toutefois, l’assuré professionnel qui est protégé par la nullité absolue dans l’assurance
responsabilité civile décennale en vertu de l’article 157-14 qui prévoit que toute clause a
pour objet de réduire l’étendue de la garantie telle que déterminé par les règles relatives
à cet effet sera frappée par la nullité.
44
Chapitre II : La difformité du contrat d’assurance
140
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 55.
45
Section 1 : Le non respect des obligations précontractuelles par
l’assureur
Le premier principe de l’engagement est celui de la bonne foi, ce principe n’est pas
prévu d’une façon expresse par les textes de lois relatives à la phase précontrat
contrairement à celles relatives à la phase d’exécution du contrat141.
Pour ce qui est du droit à l’information, il s’agit d’une notion très importante dans le
domaine en question en raison de la méconnaissance et de l’inexpérience des assurés
surtout les assurés consommateurs, ainsi la complexité et l’évolution quotidienne des
produits dans le marché des assurances 142. Le but de cette obligation incombant au
professionnel au contrat consiste à réaliser l’équilibre entre les droits et obligations des
parties à celle-ci, alors que le non-respect de cette obligation ne peut qu’entraîner un
déséquilibre contractuel dont la partie adhérente au contrat sera lésée.
141
L’exposé des étudiants du master contrats et le droit fonciers sous l’encadrement du professeur Hossein
BELHSSANI, Les dispositions des négociations préliminaires en droit civil marocain publié sur
https://www.maroclaw.com consulté le 01/01/2021 à 14 : 08. (En arabe)
142
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 55.
143
https://www.lesfurets.com consulté le 01/01/2021 à 16 :30.
46
Paragraphe 1 : Le non-respect du droit à l’information
Dans le même ordre, l’article 3146 de la loi n°31-08 oblige les fournisseurs de donner
connaissance au consommateur par tout moyen approprié de toutes les caractéristiques
essentielles du produit, du bien ou du service et lui fournir les renseignements
susceptibles de lui permettre de faire un bon choix.
Le deuxième moyen par lequel l’assureur accomplit son obligation d’information pré-
contractuellement est celui prévu par l’article 10 148 du CA la notice d’information dite
également le projet de contrat, il s’agit d’un document préétablit par l’assureur dont il
décrit toutes les conditions générales du contrat en question.
144
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 56.
145
L’article 230 du DOC : « Tout engagement doit être exécuté de bonne foi et oblige, non seulement à ce qui est
exprimé, mais encore à toutes les suites que la loi, l’usage ou l’équité donnent à l’obligation d’après sa nature ».
146
Alinéa 1 de L’article 3 de la loi n°31-08 : « Tout fournisseur doit mettre, par tout moyen approprié, le
consommateur en mesure de connaître les caractéristiques essentielles du produit, du bien ou du service ainsi que
l’origine du produit … et lui fournir les renseignements susceptibles de lui permettre de faire un choix rationnel
compte tenu de ses besoins et ses moyens ».
147
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 117.
148
L’article 10 du CA : « Préalablement à la souscription du contrat, l’assureur remet à l’assuré un exemplaire du
projet de contrat comportant le prix ou une notice d’information qui décrit notamment les garanties assorties des
exclusions, le prix y afférent et les obligations de l’assuré ».
47
qui déclare ses besoins et l’assureur jouissant du large pouvoir d’estimation des risques
et la fixation du contrat (A), deuxièmement on va potasser le déséquilibre crée par la
notice d’assurance tant qu’un document de conditions générales à porter à la
connaissance des adhérents (B).
Le législateur marocain a instauré cette modalité d’information parce qu’il l’a estimé
dans l’intérêt privé de l’assuré, dans la mesure où il n’a pas accordé aucune valeur
juridique à cette proposition afin que ce dernier ne donne pas son consentement sur les
autres conditions dont il n’a pas pris connaissance, à ce propos l’article 10 du CA prévoit
que cette proposition n’engage guère ni l’assuré ni l’assureur 150.
149
Alinéa 8 de l’article 1 du CA : « Proposition d’assurance : Document remis par l’assureur ou son représentant à un
assuré éventuel et sur lequel ce dernier doit porter les informations nécessaires à l’assureur pour l’appréciation du
risque à couvrir et la fixation des conditions de couverture ».
150
Alinéa 2 de l’article 10 du CA : « La proposition d’assurance n’engage ni l’assuré, ni l’assureur ; seul le contrat
constate leurs engagements réciproques ».
151
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 58.
48
contrat dont toutes les conditions générales et particulières sont rédigées, et l’assuré ne
va qu’adhérer par sa signature au contrat préétablit 152.
Tout intermédiaire qui couvre un risque sans avoir établi et transmis la proposition
d’assurance à une entreprise d’assurance d’une manière frauduleuse et de mauvaise fois
est passible d’emprisonnement et des amendes conformément l’article 328 du CA 154, la
responsabilité pénale de l’intermédiaire est engagée pour protéger les intérêts
économiques de l’assureur, parce que ce dernier est engagé en cas d’escroquerie de son
intermédiaire agent.
152
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 119.
153
IBID.
154
L’article 328 du CA : « Tout intermédiaire d’assurance qui de mauvaise foi, couvre un risque sans avoir établi et
transmis à une entreprise agrée pour pratiquer les opérations d’assurance au Maroc, est passible par dérogation à
l’article 540 du CP d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende égale à dix fois le montant perçues
frauduleusement, sans que son montant puisse inférieur à 5000 Dhs ».
155
Cette obligation est bien renforcée également par le premier alinéa de l’article 106 du CA qui dispose : « Le
souscripteur est tenu de remettre à l’adhérent une notice, établie par l’assureur qui définit les garanties et leurs
modalités d’entrée en vigueur ainsi que les formalités à accomplir en cas de sinistre ».
156
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 59.
157
Alinéa 3 de l’article 10 du CA : « La preuve de la remise de la notice à l’adhérent et de l’information relative aux
modifications contractuelles incombe au souscripteur »
49
remise de cette notice, dans la pratique c’est difficile de prouver la non remise de la
notice parce que l’assureur imprime ces notices et les dépose dans toutes les agences de
ces intermédiaires, alors que ces derniers ne donnent pas information aux clients
d’existence de ces notices et ne les remisent pas.
Le code des assurances ne sanctionne nullement l’assureur qui n’accomplit pas son
obligation d’information par cette modalité -là remise de la notice d’information-, dans ce
cas les règles générales civilistes relatives à la lésion et au dol qui s’appliquent lorsque le
souscripteur prouve la non remise de la notice et le lien de causalité entre ceci et son
mauvais choix en demandant la nullité ou la rescision du contrat d’assurance selon le
cas158.
Le deuxième indice du déséquilibre significatif est celui des mentions obligatoires qui
doivent être indiquées sur la notice, en vertu de l’article 106 du CA la notice doit
comporter :
La prime d’assurance : normalement la prime d’assurance est fixée par le conseil
d’administration de chaque compagnie conformément aux dispositions des articles 3 et 4
de la loi n°104-12, par application de l’exception prévue par l’article 2159 l’ACAPS
s’intervient après consultation du conseil de la concurrence pour fixer la prime de la RC
automobile160. Les notices d’information ne contiennent pas les montants de prime ou les
modalités de leur fixation pour donner une information suffisante à l’adhérent du
montant dont il sera dû.
Les informations afférentes aux garanties et leurs étendues : l’assureur doit
informer l’assuré de toutes les garanties du risque précis, de la durée de ces garanties, et
même de la compétence territoriale de l’assurance c’est-à-dire les lieux où l’assuré est
protégé contre le risque, ces informations doivent être bien détaillés d’une façon claire et
ainsi exprimées avec une langue bien compréhensible, alors qu’en pratique les notices
sont rédigées en français attendu que la langue officielle du Royaume est l’arabe selon
l’article 5161 de la constitution, ce qui va être ambigüe et vaque pour la majorité des
consommateurs qui ne maîtrise pas le français.
158
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 122.
159
Alinéa 2 de l’article2 de la loi n°104-12 : « les dispositions du premier alinéa ci-dessus ne s’appliquent pas aux
biens, produits et services dont la liste est fixée par voie réglementaire après consultation du conseil de la
concurrence ».
160
L’assurance automobile obligatoire fait partie de la liste des produits et services dont le prix est fixé par voie
réglementaire, cette liste est énoncée par l’annexe du décret n°2-00-854pris pour l’application de l’ancienne loi sur
la liberté des prix et de la concurrence n°06-99, publié sur le Bulletin Officiel n°4940 du 4/10/2001.
161
L’article 5 de la constitution Marocaine : « L’arabe demeure la langue officielle de l’Etat. L’Etat œuvre à la
protection et au développement de la langue arabe, ainsi qu’à la promotion de son utilisation… ».
50
L’article 13 de l’arrêté ministériel n°2240-04 énonce les mentions outres que celles
prévues par l’article précité :
162
L’article 20 du CA : « L’assuré est obligé : 1° de payer la prime ou cotisation aux dates convenues ; 2° de déclarer
exactement, lors de la conclusion du contrat, toutes les circonstances connues de lui qui sont de nature à faire
apprécier par l’assureur les risques qu’il prend à sa charge ; 3° d’adresser à l’assureur, aux dates fixées par le contrat,
les déclarations qui peuvent être nécessaires à l’assureur pour déterminer le montant de la prime, lorsque cette
prime est variable ; 4° de déclarer à l’assureur, conformément à l’article 24 de la présente loi, les circonstances
spécifiques dans la police qui ont pour conséquence d’aggraver les risques ; 5° de donner avis à l’assureur, dès qu’il
en a eu connaissance, et au plus tard dans les cinq jours de sa survenance, de tout sinistre de nature à entraîner la
garantie de l’assureur. »
163
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 121.
164
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, P 63.
51
qu’il puisse donner son accord sur ceci. Dans les produits d’assurance spécialement
réservés aux simples consommateurs, les notices ne comportent pas les informations en
questions même en cas d’existence de ces clauses.
Partant de ce qui précède, on peut dire qu’il s’agit alors d’une obligation accessoire à
l’obligation d’information, même qu’elle est complémentaire par rapport à cette
dernière.
Le devoir du conseil dans la pratique des assurances est identique parce qu’il est
exercé par les intermédiaires et les courtiers d’assurance, ce qui fanatise sur
l’accomplissement de cette obligations puisque souvent ces derniers ne donne pas de
conseils à leur clients, leur but reste la création et la commercialisation de plein d’affaires
et avoir beaucoup plus de revenus.
A ce propos, on avait déposé une question au public lors de notre enquête en ce sujet
concernant cette obligation accessoire à celle d’information ;
165
M. NAKHLI, l’obligation du conseil bancaire à la lumière du droit marocain et comparé, revue du barreau de
Marrakech n° 71, du juin 2018, imprimerie papeterie ELWATANYA, P 260. (En arabe)
166
IBID.
167
https://www.lesfurets.com consulté le 02/02/2021 à 16 : 05, dernière mise à jour était.
52
Question n° 4 : Est-ce que l’agent de l’assurance vous donne information de toutes les
conditions générales de votre contrat ?
oui 47,2%
non 52,8%
Alors, on retient que la majorité des assurés ne bénéficient pas de leur droit au conseil
qui pèse sur l’assureur ou son représentant. Le non respect de l’obligation en question
est un déséquilibre et crée même le déséquilibre au détriment de l’assuré ; pour bien
analyser cette hypothèse dans le but de la confirmer, on va scinder cette étude en deux
sous-paragraphes : en premier lieu, on va disséquer les mauvais choix de l’assuré
impactant sur le montant de la prime avec une garantie moins de ce qui est demandé (A),
et ensuite on va se tâter l’effet du non-respect de l’obligation du conseil sur l’adhésion à
des clauses abusives (B).
L’assuré peut accorder certaines garanties qui peuvent servir son intérêt dans le
recouvrement du sinistre aléatoire, et en même temps il consenti des clauses limitant les
garanties dont il dispose pour cause du manquement au devoir du conseil lors de la
conclusion du contrat ;
168
https://www.justifit.fr consulté le 02/02/2021 à 18 :30.
53
Prenons comme exemple type l’assurance automobile 169, il y a ce qu’on entend par le
rachat de vétusté qui est une garantie annexe (facultative) qui remplace celle de tous
risque lorsque le véhicule dépasse 5 ans et qui fait partie de l’ensemble de garanties
visant à protéger le véhicule170, cette garantie engage l’assureur à indemniser le montant
de la vétusté suite au barème lorsqu’il s’agit d’un sinistre partiel affectant cette garantie
ou encore lorsqu’il s’agit d’un sinistre affectant la garantie de la responsabilité civile où la
responsabilité de l’assuré est entièrement dégagée ou partiellement engagée l’assureur
s’engage à indemniser le montant de la vétusté appliqué par la compagnie adverse par
considération du taux de la responsabilité de l’assuré 171.
L’assuré bénéfice de cette garantie moyennant une surprime fixé dans les conditions
particulières de la police d’assurance, qui veut dire qu’il y aune augmentation de la
prime ; alors que le manquement du devoir de conseil à son profit peut créer un trou à
son détriment, s’il n’a pas pris connaissance ou consultation du taux de la franchise qui va
tuer l’effet de la garantie précitée 172.
169
L’assurance automobile est le produit qui prend le deuxième rang après assurance vie et capitalisation dans la
classification des émissions d’assurance, et au titre de l’année 2017 la contribution de l’assurance automobile dans
le chiffre global est de 27.1% : source- le rapport annuel du secteur des assurances au Maroc au titre de l’année
2017, préparé par l’ACAPS, P 13.
170
La notice d’information de SAHAM ASSURANCE, relative à l’assurance multirisque automobile- conditions
générales, P6
171
La notice d’information de SAHAM ASSURANCE, relative à l’assurance multirisque automobile…, IDEM, P 7.
172
H. GROUTEL, Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P 116.
54
Tout manquement du devoir du conseil par les agents ou les sociétés de courtage
d’assurance ne peut que servir ses intérêts et même les intérêts économiques de
l’assureur qu’ils engagent, tout cela au détriment de l’assuré inconscient 173 ; parce que ce
dernier peut adhérer à des clauses contractuelles d’une façon abusive et qui peuvent
menacer son intérêt contractuel.
Prenons comme exemple type les exclusions directes, on a déjà étudié dans le premier
chapitre de ce travail la soumission du déséquilibre significatif au contrat d’assurance aux
exceptions directes qui prennent parfois l’image des conditions de garanties 174, en
absence de communications mobilisatrice, explicative, sécurisante et gratifiante entre
l’intermédiaire chargé de la conclusion du contrat et son client (assuré) ce dernier peut
consentir des conditions de garanties qui peuvent être difficiles à remplir et ne répondent
guerre ni à son besoin ni à son intérêt à travers le contrat.
1. Lorsque l’opération d’assurance est réalisée par un agent d’assurance : cet agent
est un mandataire de l’assureur, qui signe et représente ce dernier dans toutes les
opérations qu’il effectue 175, sachant que les portefeuilles appartiennent à
l’assureur et non pas à l’agent176. La responsabilité de l’assureur-conseiller (l’agent
général) peut être engagée, dont l’assurance de la RC professionnelle qu’il dispose
va répondre aux dommages et intérêts à titre de réparation du préjudice subi à
173
https://www.justifit.fr consulté le 02/02/2021 à 18 :30.
174
Voir les pages de à.
175
L’article 292 du CA : « L’agent d’assurance est la personne habilitée par une entreprise d’assurance et de
réassurance dont il est mandataire, à présenter au public les opérations… ».
176
L’article 294 du CA : « … Les agents d’assurance ne tiennent du fait de leur mandat aucun droit pour s’opposer à
une mesure de transfert d’un portefeuille de contrat d’une entreprise mandante à une autre ou du retrait
d’agrément de celle-ci. ».
55
l’assuré177, et même la responsabilité de l’assureur est engagée selon la
jurisprudence : « Le contrat d’assurance conclu par un agent en tant qu’agent
général représentant de la compagnie d’assurance, produit ses effets à l’égard de
cette dernière et lui est opposable. La compagnie ne peut invoquer l’exception de
non assurance même en cas de faux ou d’escroquerie commise par l’agent
d’assurance »178.
2. Lorsque l’opération est effectuée par un courtier d’assurance : les courtiers ne sont
pas des mandataires des assureurs sauf ce qui concerne l’encaissement des primes
au profit de ces derniers, alors qu’ils sont les mandataires de leurs clients (assurés)
et en aucun cas ne peuvent engager la responsabilité des assureurs en cas de faute
professionnelle.
177
L’article 303 du CA : « les intermédiaires d’assurance sont tenus de garantir la responsabilité civile qu’ils peuvent
encourir en raison de leurs activités … pour un montant au moins égal à cinq cent mille dirhams… ».
178
L’arrêt n° 1097/2, en date du 21/04/1998, de la chambre pénale de la cour de cassation, publié sur le site :
www.jurisprendence.ma consulté le 03/02/2021 à 14 :30. Voir l’annexe n°6, P130.
56
Section 2 : La rédaction fallacieuse du contrat d’assurance
L’écrit dans la pratique des assurances a pris une grande importance puisqu’il est exigé
à titre de preuve (Ad probationem) malgré le caractère consensuel du contrat
d’assurance179, Mais le formalisme en cette matière généralise nombreux documents
pouvant prouver l’existence du lien contractuel entre l’assureur et l’assuré180 ; Dans ce
sens l’article 11 du CA confirme que le formalisme est obligatoire pour que les parties
soient responsables de leur obligation l’une vers l’autre, il englobe la police d’assurance
tant que document initial exprimant la volonté des parties, l’avenant et la note de
couverture provisoire 181.
Malgré que l’écrit ne soit pas une condition pour la validité du contrat la
réglementation en la matière n’a pas cessé de l’encadrer par nombreux textes 182, de ce
fait sa validation sur le plan juridique est conditionnée par certaines mentions et par une
forme précise à respecter.
179
https://cours-de-droit.net consulté le 15/02/2021 à 18 : 45.
180
L’arrêt n°3683 de la chambre civile de la cour de cassation : « le contrat d’assurance fait partie des contrats
consensuels dont le preuve peut être établie par le biais d’une police d’assurance, d’une note de couverture, d’un
échange de correspondance ou bien par un télex émis par l’assureur, lui confirmant l’acceptation de la demande
d’assurance », publié sur le www.jurisprudence.ma consulté le 15/02/2021 à18 :50.
181
L’article 11 du CA : « Le contrat d’assurance doit être rédigé par écrit, en caractères apparents. Toute addition ou
modification au contrat d’assurance primitif doit être constatée par un avenant écrit et signé par les parties ; les
présentes dispositions ne font pas obstacle à ce que, même avant la délivrance du contrat ou de l’avenant,
l’assureur et l’assuré ne soient engagés l’un à l’égard de l’autre, par la remise d’une note de couverture ».
182
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 134.
57
Paragraphe 1 : La police d’assurance source du déséquilibre
Tout manquement à l’une des règles de forme de la police d’assurance peut fanatiser
sur la compréhension de l’assuré et même créer un déséquilibre à son détriment 186,
attendu que l’article 11 prévoit l’obligation du caractère apparent de l’écrit en la
pratique. Cette dernière prévoit autrement, dans la mesure où les polices d’assurances
ou les duplicatas de celles-ci ne répondent pas au minimum des conditions exigées par la
loi.
183
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 128.
184
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, IDEM, P 129.
185
L’article 12 du CA : « Le contrat d’assurance, qui indique les conditions générales et particulières, est daté du jour
où il est souscrit. Il prévoit notamment : - le nom et domicile des parties contractantes ; -les choses et les personnes
assurées ; - la nature des risques garantis ; - le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette
garantie ; - le montant de la garantie accordée par l’assureur ; - la prime ou cotisation d’assurance ; - la condition de
tacite reconduction si elle est prévue ; -les cas et conditions de prorogation ou de résiliation du contrat ou de
cessation de ses effets ; - les obligations de l’assuré à la souscription en ce qui concerne la déclaration du risque et
les autres assurances couvrant le même risque ; - les conditions et modalité de la déclaration à faire en cas de
sinistre ; - les délais dans lesquels l’indemnité, le capital ou la rente est payé ; - la procédure et les règles relatives à
l’estimation des dommages en vue de la détermination de l’indemnité pour les assurances autres que les assurances
de responsabilité … ».
186
F.DOUBLALI EP ZAILAF, Etude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc …, OP-Cit, P 26.
58
on va examiner le déséquilibre crée par la mauvaise rédaction des clauses contractuelles
à la police d’assurance (B).
Pour ce qui est de mentions visant à identifier les parties, l’article 12 - précité- exige
d’indiquer au contrat le nom et domicile des parties contractantes dans le but de donner
information de l’un à l’autre187, dans la majorité des contrats d’assurance surtout ceux de
consommation l’identité de l’assureur prend image de son nom commercial, et celui de
l’intermédiaire sans citer les autres informations relatives à l’identité de l’assureur et de
l’intermédiaire ;
L’article 5 de l’arrêté ministériel n°2240-04 prévoit que tout contrat d’assurance doit
indiquer dans sa première page les informations relatives à l’identité commerciale de
l’assureur, à savoir sa dénomination commerciale, l’adresse de son siège social et son
numéro d’inscription au registre de commerce, ces informations sont exigées dans le but
de donner confiance à l’assuré et ainsi à lui donner ces informations pour leur utilité le
cas échéant, alors qu’en pratique cette obligation n’est pas respectée et l’assuré ne pend
nul information que celle de la dénomination de son assuré 188.
187
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 130.
188
Voir l’annexe n° 7, p 133.
189
Alinéa 3 de l’article 5 de l’arrêté du ministre des finances et de la privatisation n°2240-04.
190
La circulaire n°DAPS/AO/05/03 DU 13 Mai 2005 relative aux attestations d’assurance responsabilité civile
Automobile, qui a pour objet de fixer les modalités d’application des dispositions de l’article 2 de l’arrêté n°213-05
du 26 janvier 2005 relatif aux assurances obligatoires, se rapportant à l’établissement des attestations d’assurance
et à l’attribution des numéros d’ordre y afférents.
59
seuls la dénomination et le code qui se mentionnent, vu que ces informations peuvent
être nécessaires en cas de litige concernant le contrat.
On déjà vu toutes les clauses du contrat d’assurances auxquelles peut adhérer l’assuré
surtout celles qui peuvent être source du déséquilibre au détriment de l’assuré, c’est
pour cela le législateur a imposé d’insérer ces clauses au contrat sous peine de nullité
dans la mesure où ces clauses ne sont valides que si elles sont mentionnées en caractères
apparents et bien claire 192.
Tous les textes relatifs à ces clauses exigent le caractère apparent en raison de leur
danger, alors qu’en pratique si elles sont insérées à la police d’assurance les assureurs
utilisent des abréviations comme RC pour exprimer ‘’responsabilité civile’’, et parfois elles
se mentionnent avec un police très petit illisible et incompréhensible et l’assuré ne peut
guère ni lire ni comprendre ce qui est rédigé193.
D’ailleurs, ce qui mettre de plus l’assuré en danger dans la majorité des contrats on
trouve la mention suivante : « le souscripteur reconnait avoir pris connaissance des
conditions générales du présent contrat et déclare que l’assuré donne son accord express
pour la clause d’arbitrage objet de l’article … prévue aux conditions générales du
contrat »194 ; Pour ce qui est des conditions générales on a déjà traité l’inefficacité de la
notice d’information à informer les souscripteurs de toutes les conditions relatives au
contrat demandé et ainsi les intermédiaires ne respectent pas cette obligation de remise
191
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 133.
192
L’arrêté de la cour d’appel de commerce de FES n°1492, daté de 08/12/2005 : « la condition de déchéance doit
être en caractère très apparent en l’absence de la mauvaise foi de l’assureur à priver l’assuré de son droit aux
garanties en cas d’inexécution de ces obligations, elle doit être mentionnée avec des lettres bien claires en contrat
d’assurance » (En arabe) ; Source : F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 130.
193
Voir le contrat d’assurance à l’annexe n°7.
194
Voir le contrat d’assurance voyage à l’annexe n°7.
60
des notices à leurs clients, et avec la petite écriture en bas de la police de la clause
précitée nous amène à dire que l’assuré est dans un rapport déséquilibré avec son
assureur, qui peut entraîner des cas de non-assurance à son égard.
Le législateur marocain a manqué d’imposer la langue avec laquelle la police doit être
rédigée dans les dispositions du code d’assurance (CA), ce qui veut dire que n’importe
quelle langue peut être utilisée à cet effet même si l’assuré ne la maitrise pas 195. Entre
autre la constitution marocaine dispose que les deux langues officielles du Royaume sont
l’Arabe et l’Amazigh, et les autres langues sont des langues étrangères, et l’article 206 196
de la loi n°31-08 prévoit que l’accompagnement de la traduction en arabe de tout acte
rédigé en français, tandis que les contrats d’assurance sont tous rédigés en français ce qui
peut fanatiser sur le consentement des assurés marocains.
Dans notre questionnaire, on a posé une question pour savoir si les consommateurs
surtout comprennent ce qui est écrit au contrat et les résultats sont comme suivant :
Question n°10 : Maitrisez-vous le contenu des garanties dont vous bénéficiez au titre
de votre contrat ?
oui 63,9%
non 16,7%
195
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance à la lumière du code des assurances Marocain,
Revue droit et entreprise, sur le site : www.droitetentreprise.com consulté le 17/02/2021 à 12 :44. (En arabe)
196
L’article 206 de la loi n° 31-08 : « tout acte rédigé dans une langue étrangère doit être obligatoirement
accompagné de sa traduction de sa traduction en langue arabe ».
197
L’article 35 du CA : « Dans un contrat d’assurance, est nulle : … 3)- toute clause d’arbitrage à laquelle l’assuré n’a
pas donné son accord exprès à la souscription du contrat ».
61
précitée qui vise à exprimer le consentement du souscripteur même à sa méconnaissance
de cette clause rend trop difficile de prouver qu’il n’a pas pris connaissance lors de la
formation du contrat.
Dans certains cas les clauses ne sont pas insérées à la police d’assurance, et l’assuré ne
prend pas connaissance des clauses auxquelles il a adhéré, une grande partie est réservée
pour déclarer que l’assureur es garant de l’application des disposition de loi n°09-08198 et
les données personnelles des assurés sont bien protégées et personnes n’aura l’accès
sauf les tiers autorisés; c’était notre 6ème question au questionnaire qu’on a lancé et le
résultat est comme suivant :
Question n°6 : Les clauses contractuelles sont elles toujours insérées dans votre police
d’assurance ?
oui 60,9 %
non 39,4%
Alors dans notre enquête, un pourcentage très important des assurés disposent des
contrats d’assurance sans clauses contractuelles, tout ce qui importe pour eux
l’assurance et être assuré dans un cas qu’il ne sait pas ; la rencontre de la
méconnaissance de l’assuré surtout le consommateur et l’expertise des assureurs ne peut
qu’entrainer un engagement qui peut terminer en terrain de querelles civile ou
commerciale selon la nature des deux parties au contrat.
198
La loi n°09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère
personnel, publiée au Bulletin Officiel n° 5714 du 7 rabii I 1430 (5/03/2009).
62
Paragraphe 2 : l’identification du déséquilibre dans les documents
annexés au contrat d’assurance
Les documents annexes ne demeurent pas moins important que le contrat d’assurance
en image de police en matière de preuve ; attendu que ces documents ont des conditions
spéciales et bien particulières pour leur remise199.
199
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance …, OP-Cit.
200
L’alinéa 46 du premier article du CA : « document concrétisant l’engagement de l’assureur et de l’assuré et
prouvant l’existence d’un accord en attendant l’établissement de la police d’assurance ».
201
L’alinéa 49 du premier article du CA : « accord additionnel entre l’assureur et l’assuré modifiant ou complétant
une police d’assurance dont il fait partie intégrante ».
63
A)- la note de couverture provisoire
Puisque la note de couverture produit ces effets entre les parties, le jour où le contrat
(la police) sera prêt l’assuré peut se trouver obliger de quelques obligations dont il n’avait
pas connaissance suite à la mauvaise information qu’il a reçu et ainsi à l’absence des
mentions utiles à ladite note205.
B)- L’avenant
Pour que l’avenant soit considéré comme un moyen de preuve des modifications du
contrat d’assurance, il doit remplir des conditions de forme conformément à l’article 11
du CA206.
202
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance…, OP-Cit.
203
Alinéa 2 de l’article 11 du CA : « les présents dispositions ne font pas obstacle à ce que même avant la délivrance
du contrat ou l’avenant, l’assureur et l’assuré ne soient pas engagés, l’un à l’égard de l’autre, par la remise d’une
note de couverture ».
204
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance…, OP-Cit.
205
M.HAINI, la protection de la partie faible au contrat d’assurance terrestre, mémoire pour l’obtention du diplôme
de master droit privé, à l’université MOHAMMED BEN ABDILAH, pour l’année universitaire 2005/2006,P 69. (En
arabe)
206
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 137.
64
La première condition prend l’image du formalisme, tout avenant doit être constaté
par écrit dans les mêmes conditions de la police d’assurance dans la mesure où il doit
contenir toutes les mentions prévues par l’article 12 du CA 207 ; Les conditions de la
garantie, leur étendue, et toutes les modifications relatives à l’aggravation ou la
diminution du risque assuré. Lorsque les stipulations de l’avenant ne font pas
ressemblantes à celles de la police d’assurance, et en cas de litige le contrat qui sera
considéré tant que loi des parties et la dernière qui porte les modifications au rapport
assureur assuré208. Dans ce cadre des stipulations de l’avenant, le déséquilibre se crée par
l’ambiguïté des clauses insérées et la langue utilisé à la rédaction, tel le cas de la police
d’assurance
207
H.BELOUCH, Explication du code des assurances- Tome 1 : Le contrat d’assurance…, OP-Cit, P84.
208
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance…, IDEM.
209
M. NAHOUI et I.ALMOUMANE, la preuve du contrat d’assurance…, OP-Cit.
210
L’arrêt n°551 rendu par la chambre commerciale de la cour de cassation, daté de 08/04/2009, et publié sur
www.jurisprudence.ma consulté le 17/02/2021 à 18 :30.
65
Conclusion de la première partie :
En guise de conclusion, le déséquilibre significatif dans les rapports assureurs-assurés a
deux justifications comme c’est déjà traité dans cette première partie de ce travail ;
La première justification est dans le cadre contextuel dudit contrat dite la justification
contextuelle qui est prévue par le code civil, le code des consommateurs et celui de la
liberté des prix et de la concurrence, et selon laquelle la soumission du déséquilibre est
accordée aux clauses abusives qui peuvent fanatiser sur les droits et obligations des
parties contractantes, et c’est le cas notamment du contrat d’assurance qui a une
particularité en matière des clauses contractuelles, c’est une matière bien spéciale dont
les assureurs jouissent d’une grande expertise et également trop compliquée. Les assurés
adhérant au contrat tant que partie faible peuvent tomber dans une case inférieure à
celle de leur assureur en raison d’abus de la puissance économique qu’il détient ce
dernier.
Comme on a déjà vu, les clauses relatives aux limites de garanties et celles relatives
aux sanctions sont les plus dangereuses en la matière en raison de leurs effets, le contrat
d’assurance a pour but de mettre l’assuré dans un état de stabilité en l’assurant contre
un risque déterminé, attendu que ces clauses peuvent entraîner des cas de non
assurance dont l’assuré n’avait pas connaissance ou bien qu’il ne maitrise pas en raison
de leurs complexité et ambiguïté. Même les simples clauses relatives à la vie du contrat,
peuvent créer un déséquilibre au détriment de la partie faible au contrat par sa
méconnaissance.
Egalement dans le même cadre, la rédaction fallacieuse des contrats d’assurance suite
à la pratique marocaine fait source du déséquilibre au détriment de l’assuré surtout le
consommateur inexpérimenté, malheureusement que le taux d’analphabétisme au
Maroc atteint 32%, et seulement 35 % des marocains francophones selon les dernières
statistiques alors qu’en pratiques des assurances tous les écrits sont en français ce qui
n’est pas dans la capacité linguistique de la majorité des clients de l’assurance, ainsi il y a
certaines mentions obligatoires qui doivent être indiquées au contrat d’assurance mais
en cas de manquement aucune sanction n’est pas prévue par le code des assurance
contre l’assureur ou son intermédiaire.
66
En somme, le code des assurances a encore besoin de certaines modifications qui
doivent être dans le cadre de renforcer la protection de la partie faible au contrat
d’assurance contre toutes les pratiques abusives.
67
Deuxième partie :
Les moyens de protections des adhérents
au contrat d’assurance en droit Marocain
68
Deuxième partie : Les moyens de protections des adhérents au
contrat d’assurance en droit Marocain – Entre l’efficacité et
l’inefficacité
Les contrats d’assurance préétablissent dont l’assuré adhère facilement par une simple
signature et paiement de la prime sans aucune possibilité de négociation ou modification
des clauses imposées par l’assureur stipulant, font paraître comme des contrats cléments
en raison qu’ils font sembler excellents des côtés technique, artistique, monétaire, et
économique211.
- la protection législative qui prend image de la pluralité des textes qui visent à
assurer un équilibre relatif dans le rapport assureur-assuré, il y a une immixtion
législative en droit marocain relatif à cet effet.
- La protection administrative ou institutionnelle : qui se manifeste à travers les
habilités du ministre des finances, de l’ACAPS tant que gendarme en la matière qui
exerce ses missions de contrôle de la solvabilité des entreprises d’assurance et de
réassurance213, de coercition qui prend image du pouvoir d’organisation du marché
des assurances214, de protection assurés215, de normalisation et régulation du
211
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats modèles d’assurance, rapport de la cour de cassation 2017,
imprimerie AMINA-RABAT 2018, P 159. (En arabe)
212
Z.BELGADA, A.LAHLOU &S.EL OUARDIRHI, Modélisation stochastique des provisions techniques…, OP-Cit, P 484.
213
Dit également le contrôle prudentiel des entreprises d’assurances et de réassurance qui se traduit par des
missions de contrôle et d’inspection. En contrôlant la solvabilité des opérateurs, l’ACAPS s’assure que la situation
financière de ces opérateurs leur permet, à tout moment de faire face aux engagements pris envers les assurés ;
source www.acaps.ma consulté le 18/02/2021 à 14 :25.
214
L’ACAPS veille au bon fonctionnement du secteur de l’assurance, elle est compétente pour délivrer ou retirer les
agréments relatifs à l’exercice de l’activité d’assurance et de réassurance ou à la présentation des opérations
d’assurances par les intermédiaires d’assurances et le réseau alternatif ; source www.acaps.ma consulté le
18/02/2021 à 14 :25.
215
« L’ACAPS a pour mission fondamentale de veiller à ce que les droits des assurés bénéficiaires des contrats soient
garantis. Elle œuvre, dans ce cadre à amener les entreprises et intermédiaires d’assurances à mettre en place les
procédures et moyens nécessaires permettant de répondre de manière effective, continue et efficiente aux exigence
en matières de sensibilisation des citoyens et de traitement équitable des assurés… » : Source www.acaps.ma
consulté le 18/02/2021 à 14 :25.
69
secteur216, comme elle lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme, et enfin par le rôle confié à la société civile en matière de protection des
consommateurs.
- La protection judiciaire : Les juges sont nommées pour appliquer la loi en cas de
litiges et donner droit à ce qui mérite, les assurés professionnels et consommateurs
sont protégés par les tribunaux Marocains tant que partie faible au contrat
d’assurance dans la mesure où l’article 473217 du DOC confère au juge le pouvoir
d’interprétation du contrat dans le sens favorable de l’obligé.
216
L’ACAPS dispose d’un pouvoir réglementaire, elle prend des circulaires et propose au gouvernement des projets
de textes législatifs et réglementaires ; source www.acaps.ma consulté le 18/02/2021 à 14 :25.
217
L’article 473 du DOC : « Dans le doute, l’obligation s’interprète dans le sens le plus favorable à l’obligé »
70
Chapitre I : L’appréciation de la protection non-juridictionnelle
des assurés contre le déséquilibre au contrat d’assurance
Dans le cadre de la protection non-juridictionnelle des assurés contre le déséquilibre
au contrat d’assurance, il y a deux types de protections qu’on avait traitées brièvement la
protection législative et la protection institutionnelle.
218
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P160.
219
IBID
71
Section 1 : l’examen des règles en concours
Comme on déjà cité, il y a une pluralité des textes applicables en la matière ; les règles
civilistes relatives au contrat et ses effets, le code des assurances qui détient des règles
spéciales en la matière, les règles consuméristes protégeant essentiellement les simples
consommateurs contre les pratiques abusives, et enfin les règles concurrentielles
assurant l’équilibre entre les professionnels dans le cadre de leurs affaires
commerciales220.
Dans une appréciation critique de l’ensemble de ces règles, on peut diviser notre
analyse en deux suite à leur rôle et leur efficacité en matière de protection :
premièrement, les règles entrant dans le cadre de renforcement de ladite protection en
obligeant l’assureur à respecter certaines conditions de formation et ainsi d’exécution du
contrat d’assurance (Paragraphe1), deuxièmement la faiblesse de certaines règles et à la
présence du manquement des sanctions efficaces à l’encontre des pratiques abusives
ouvrant la porte à ces pratiques (Paragraphe2).
Les textes législatifs régissant la pratique des assurances en marché Marocain, sont
destinés à régir le contrat d’assurance dans ses différentes étapes ;
le code des assurances est intervenu à gérer le contenu desdits contrats, les modes de
conclusion, et les obligations réciproques des parties dans la mesure où il paraît que le
législateur a délimité les pouvoirs de la partie forte au contrat (entreprises d’assurances
et de réassurances) en vue de protéger les assurés contre toute clause abusive et contre
les intérêts de ces professionnels221.
Le législateur marocain est intervenu également à travers les autres codes applicables
en la matière pour trouver d’autres solutions au problème d’applicabilité du code des
assurances, et la pratique des assurances en terrain 222.
De surcroît, le champ du pouvoir économique des assureurs est délimité par ces
obligations financières, techniques, logistiques et administratives ainsi par les droits
220
A. MAKHELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance…, OP-Cit, pages 12 et 13.
221
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P166.
222
IBID.
72
consacrés aux assurés223. Cette protection commence dès la formation du contrat,
ensuite la phase d’exécution et enfin le terme du contrat.
La protection des assurés qui se manifeste par l’encadrement des obligations des
assureurs prend surtout ces deux images suivantes : l’encadrement juridique des
obligations relatives à la formation du contrat et les modalités de conclusion (A), attendu
que la deuxième et celle relative au contenu du contrat qui impacte directement sur
l’exécution de celui-ci (B).
Lors de la conclusion du contrat, les règles civilistes relatives à cet effet sont
applicables sur le contrat d’assurance ; il faut remplir toutes les conditions prévues par
l’article 2 du DOC pour que le contrat d’assurance produise ses effets entre les parties et
à l’égard les tiers ;
223
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P162.
224
A.ELAÄRAÄRI, les sources d’obligation-Tome 1 : La théorie du contrat- Etude comparative à la lumière des
nouvelles modifications du droit des consommateurs, de la loi relative à l’échange des données juridiques et la loi
relative à la qualité des produits et services, première édition, imprimerie DAR ALAMAN, P 189. (En arabe).
225
Voir la section 1 du deuxième chapitre de la première partie pages de à.
226
L’article 173 de la loi n°31-08: « les infractions aux dispositions du titre II de la présente loi et des textes pris pour
son application sont punies d’une amende de 2000 à 5000 Dhs ».
73
réassurance sous forme commercial société anonyme (SA) par licence de l’ACAPS, cette
question ne concerne que l’assuré qui doit disposer sa capacité civile d’exercice227, même
le mineur qui n’a pas encore atteint l’âge de majorité légale et qui a passé un contrat
d’assurance, cet engagement demeure valable s’il dispose de la capacité d’exercice sur
ses droit patrimoniaux, à défaut cet acte est susceptible d’action de rescision sur sa
propre demande ou celle de son représentant légal228.
Entre autre, l’article 14 ajoute que les clauses relatives à la non responsabilité, aux
sanctions, et à la non-assurance doivent être mentionnées en caractères très apparents
sous peine de nullité, et toute pratique contraire à ces dispositions est opposable à
l’encontre de l’assureur en cas de litige.
227
L’article 208 du CF : « La capacité d’exercice est la faculté qu’a une personne d’exercer ses droits personnels et
patrimoniaux et qui rend ses actes valides… ».
228
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 114.
229
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P119.
230
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, IDEM, P 113.
231
Voir l’arrêt n°3683 à l’annexe n°.
74
B)- Le contenu et l’exécution du contrat d’assurance
Comme on a déjà traité232, l’écrit en matière des assurances doit répondre aux
conditions relatives aux mentions obligatoires prévues par l’article 12 du CA et l’article 5
de l’arrêté n° 2240-04. Ainsi l’article 6 de sa part ajoute la condition de la durée du
contrat, cette clause relative à la vie du contrat d’assurance est bien encadrée par cet
article dans la mesure où lorsque le contrat a pour une durée plus qu’une année ou s’il
prévoit la clause de tacite reconduction, il faut faire rappelle de ceci en bas de la case
destinée à la signature de l’assuré pour lui rappeler de l’existence de celle-ci, dans le
cadre du principe de l’autonomie de volonté, afin de lui laisser le choix s’il veut adhérer à
nouveau à un contrat pareil ou non.
non 69,4%
2e trim.
C’est pour cela, le code des assurances prévoit la nullité de certaines clauses qualifiées
comme abusives au détriment de l’assuré : les clauses de non responsabilité ou de non
assurance si ce dernier n’a pas donné son consentement sur celles-ci, ou si elles ne
répondent pas aux conditions de forme exigées à leur validité, également la clause de
déchéance de garantie qui est une clause très dangereuse surtout le cas de la déchéance
232
Section 2 du deuxième chapitre (1ère partie), voir les pages de à.
75
en raison de prescription afférente au sinistre, l’assureur doit mentionner clairement au
contrat d’assurance cette clause avec tous ses détails d’une façon compréhensible233.
L’article 118 de la constitution marocaine consacre l’accès à la justice tant qu’un droit
à l’exercice de toute personne pour la défense de ses intérêts et ses droits, c’est pour cela
l’article 19234 du CA prohibe toute clause qui peut produire comme effet l’interdiction de
l’assuré ou tout autre adhérent de mettre en cause ou intenter une action en justice à
l’occasion du règlement du sinistre 235.
Par référence aux règles consuméristes, il y a une grande prohibition des clauses
abusives dans tous les contrats de consommation dont les consommateurs souffrent
toujours de la position d’infériorité en raison d’abus de la puissance économique par la
partie forte. Par application de l’article 18 du CPC* au contrat d’assurance, sont
prohibées toute clause qui a pour objet de : supprimer ou réduire le droit à la réparation
si l’assureur se manque à l’une des obligations, réserver à l’assureur le droit de modifier
unilatéralement le contrat sans aucun motif valable prévu par le contrat ou encore sans
informer l’assuré, imposer des intérêts de retard pour chaque jour de retard de
règlement de la prime par l’assuré 236…etc. les dix-sept clauses édictées à la liste énoncée
par l’article 18 sont susceptible d’être projeter sur le contrat d’assurance.
L’article 59 du CPC* dispose la nullité de plein droit de tout engagement né d’un abus
de la faiblesse ou de la méconnaissance du consommateur, et c’est bien particulièrement
en matière d’assurance dont l’assuré ne détient nullement autant d’expertise en la
matière autant que l’assureur, alors tout contrat d’assurance engagé sous l’égide de cet
article sera frappé par la nullité et l’assuré lésée peut demander le remboursement et les
dommages et intérêts convenables aux préjudices subis 237. De même, ces pratiques sont
qualifiées comme des infractions qui ont des sanctions de nature pénale parce que
l’article 184 du CPC prévoit une amende allant de 50 000 à 1 000 000 Dhs à l’encontre la
personne morale contrevenante 238, sous réserve des dispositions d’article 552 du CP 239
233
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P162.
234
L’article 19 du CA : « … Est prohibée toute clause par laquelle l’assureur interdit à l’assuré ou à son représentant
de le mettre en cause ou de l’appeler en garantie à l’occasion du règlement des sinistres ».
235
M. HAINI, la protection de la partie faible au contrat …, OP-Cit, P 178.
236
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, IDEM, pages 167 et 168.
237
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, IDEM P169.
238
L’article184 de la loi n° 31-08: « … les infractions aux dispositions d’article 59 sur l’abus de faiblesse ou de
l’ignorance d’un consommateur, sont punies… si le contrevenant est une personne morale, il sera puni d’une
amende de 50 000 à 1 000 000 Dhs ».
239
L’article 552 du CP : « Quiconque abuse des besoins, des passions ou de l’inexpérience d’un mineur de vingt et un
ans ou de tout autre incapable ou interdit, pour lui faire souscrire à son préjudice, des obligations, décharges ou
autres actes engageant son patrimoine, est puni de l’emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de
200 à 2000 Dhs ».
76
qui sanctionne toute personne qui souscrit des obligations, décharges ou tout autre acte
engageant le patrimoine au détriment d’un incapable.
Les difficultés existant en droit doivent faire l’objet d’une nouvelle révision législative
en vue de renforcer la position des assurés surtout les consommateurs, parce que les
assurés professionnels recrutent des conseillers juridiques et des avocats au sein de leurs
entreprises qui s’occupent des contrats, de leur révision et de leur négociation242.
Si on fouille sur les lignes des textes applicables en matière de protection législative de
l’assuré, on peut diviser ces difficultés en deux : les difficultés juridiques relevant des
certaines failles laissant à l’assureur la marge de prendre soin de ces intérêts économique
et laissant en péril les intérêts privés des assurés consommateurs (A), et le manque de
l’encadrement des procédures relatives au sinistre (B).
240
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P 272.
241
S.CHAUDOUET, Le déséquilibre significatif, Thèse…, OP-Cit, P 641.
242
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 159.
77
Le consommateur en matière de crédit bancaire impètre d’une protection spéciale et
bien particulière parce le 6ème titre du CPC* est réservé aux dispositions applicables dans
toute sorte de crédit dont le débiteur est consommateur 243, tandis que le consommateur
des services d’assurance ne dispose d’aucune protection particulière pareille à celle du
consommateur de crédit.
Les contrats d’assurance sont des contrats d’adhésion, malgré leur encadrement par le
code des assurances dans le sens de la protection des assurés mais on constate qu’il y a
toujours une protection explicite des assureurs et de leurs intérêts, l’assuré
consommateur doit être protégé par des règles qui seront spécialement réservées aux
mesures juridiques et judiciaires de la protection des consommateurs des produits
d’assurances, au lieu de pluralité des textes qui font partie de différents codes. En vue de
permettre aux consommateurs de prendre facilement tous les droits et toutes les
garanties dont ils jouissent 245. L’absence d’un dispositif spécialement dédié aux
consommateurs d’assurance, donne lieu à une méconnaissance auprès de cette catégorie
de clients des assurances ; dans notre enquête, on avait posé deux questions relatives à la
connaissance des consommateurs de la réglementation spéciale des assurances et de leur
protection et la réponse était comme suite :
243
Titre VI intitulé par l’endettement « »االستدانة, les articles de 74 à 149.
244
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, IDEM, P 175.
245
IBID.
78
Question n°7 : Avez-vous connaissance de la réglementation spéciale des assurances ?
oui 50%
non 50%
Alors loi moitié des consommateurs au Maroc des produits d’assurance, n’ont pas de
connaissance même de l’existence d’une réglementation spéciale régissant la matière.
Question n°8 : Connaissez-vous que la loi vous protège contre les clauses abusives
imposées dans les contrats d’assurances ?
non 69,4%
2e trim.
On a déjà cité quelques sanctions pénales sous forme d’amendes dont l’assureur peut
être sanctionné en cas de manquement à l’une de ces obligations destinées à protéger
l’assuré, ces sanctions sont qualifiées comme faible vis-à-vis de l’assureur qui dispose de
79
puissances financière est économique trop fortes 246 ; prenons comme un exemple type,
l’article 173 du CPC* prévoit la sanction d’amende de 200 à 5000 Dhs à l’encontre de
l’assureur qui ne respecte pas son obligation d’information conformément aux règles du
devoir d’information, les sommes prévues par cet article ne peuvent guère fanatiser sur
la situation financière de la société d’assurance par ce qu’elle peut avoir comme revenu
dans une seule affaire un montant des millions de Dirhams.
La majorité des assurés ne savent guère les différentes étapes du règlement du sinistre
puisqu’il n’y a aucune disposition qui les prévoit 248, généralement ces étapes sont au
nombre quatre : la déclaration du sinistre, puis cette déclaration est transmis à un
gestionnaire au service des sinistres de la compagnie et qui se charge d’examiner ladite
déclaration et voir si l’assurance du déclarant permet de couvrir le sinistre déclaré, la
troisième étape est celle relative à l’expertise et dont l’assureur peut librement désigner
un pour estimer les coûts des dommages et fixer la somme de réparation compte tenu
des exclusions indirectes prévues par le contrat, enfin la réception de l’indemnisation par
chèque au nom de l’assuré ou le bénéficiaire de l’assurance 249.
Dans la législation spéciale des assurances, il n’y a aucune procédure prévue pour le
règlement du sinistre sauf que le législateur a instauré timidement par les dispositions de
l’article 20 que l’assuré est tenu de déclarer le sinistre survenu dans les 5 jours qui
suivent, sans citer aucune forme légale pour effectuer cette déclaration ; Ce qui nous
amène à dire que l’assureur peut imposer dans les clauses du contrat d’assurance une
forme de déclaration précise par laquelle l’assuré devra déclaré le sinistre surviendra.
Alors que l’ACAPS conseille fortement de préserver une preuve de déclaration : une
déclaration contre récépissé ou une lettre recommandée avec accusé de réception 250.
246
« Les entreprises d’assurances et de réassurance marocaines exerçant à titre exclusif les opérations d’assurance
ont réalisé de 1 732,3 millions de Dhs contre 2 159,8 millions en 2016… à noter que les 10 premiers assureurs
marocains participent à hauteur de 91,5% du chiffre d’affaires global et que les cinq premiers collectent à eux seuls
près de 69,9% » Source : Rapport annuel du secteur des assurances au Maroc au titre de l’exercice de l’année 2017,
réalisé par l’ACAPS, P 14.
247
Voir le paragraphe intitulé par « les clauses relatives aux sanctions créant le déséquilibre » les pages de à.
248
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 160.
249
https://www.sahamassurance.ma consulté le 01/03/2021 à 17 : 00.
250
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 17 : 03.
80
D’ailleurs, certains risques exigent à leur déclaration certaines formalités à accomplir
par l’assuré pour que sa déclaration soit requise notamment le cas du risque vol ; le délai
pour déclarer ce risque est fixé en deux jours, avant il faut déclarer le vol auprès les
autorités compétentes dans les vingt-quatre (24) heures qui suivent la survenance du
risque, et la déclaration doit comporter une copie du procès-verbal de la police ou la
gendarmerie selon le cas, cette obligation est une obligation accessoire à celle de la
déclaration et le manque à celle-ci sera considéré comme la non-déclaration du
sinistre251. Egalement la déclaration du sinistre dans le cadre de l’assurance RC
automobile est bien particulière puisqu’elle soumise aux dispositions de l’article 20 de
l’arrêté ministériel n°1053-06252.
Pour ce qui est du délai d’indemnisation, aucun délai n’est prévu par le CA tout dépend
du traitement de l’assurance concernée et les circonstances du sinistre, et tout au long du
délai légal de la prescription l’assuré peut réclamer son indemnité 253.
Lors de notre enquête avec les assurés, on a posé une question sur les difficultés qui
peuvent connaître les déclarants lors la procédure du règlement du sinistre et le résultat
est comme suite :
251
L’arrêt n°1444 de la chambre civile de la cour de cassation, daté du 25/04/2007 : «à l’assurance de voyage : la
non déclaration des autorités compétentes du pays où les bagages ont été volés »(En arabe) : source F. MAALAL, Le
médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 160.
252
L’article 20 de l’arrêté n° 1053-06 fixant les conditions générales types des contrats relatifs à l’assurance RC
automobile : « La déclaration du sinistre doit être faite par écrit ou verbalement et contre récépissé : soit au siège
social de l’assureur ; - soit à l’agence d’assurance dont dépend le contrat ; - soit au bureau direct de l’assureur dont
dépend le contrat ;-soit auprès de l’intermédiaire d’assurances mandaté à cet effet. L’assuré doit en outre 1°
indiquer à l’assureur les numéros de la police et de l’attestation d’assurance, la date, jour et heure, la nature et les
circonstances du sinistre, ses causes et conséquences communes ou présumées, le nom, l’adresse et le numéro du
permis de conduire du conducteur au moment du sinistre, et si possible, les noms et adresses des victimes et des
témoins ».
253
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 17 : 03.
81
Question n°12 : Après réalisation du sinistre, trouvez-vous des problèmes dans la
procédure de règlement de celui-ci ?
dans la déclaration de
remboursement de l'indemnité
57,6 %
dans la phase de la déclaration
du sinistre 27,3 %
Une procédure d’indemnisation rapide est adoptée par les entreprises d’assurance et
de réassurance c’est ce qu’on entend par l’indemnisation rapide ou l’accord forfaitaire,
suite à cette procédure l’assuré reçoit son indemnité à dire d’expert sans aucune
exigence ni de facture ni de pièce justificative, mais il y a deux conditions pour bénéficier
de celle-ci : les dégâts ne doivent pas dépasser la limite de 10 000 Dhs et le risque ne
concerne ni l’incendie ni le vol254.
254
https://www.sahamassurance.ma consulté le 01/03/2021 à 17 : 00.
82
Section 2 : l’examen de la protection institutionnelle
Le secteur des assurances jouit d’un caractère risqué, c’est pour cette raison qu’il est
sous contrôle prudentiel permanent en vue de protéger les assurés et bénéficiaires de
contrats d’assurance et préserver leurs intérêts255. La protection institutionnelle des
assurés se manifeste par ce qui suit :
Dans cette section, on va minauder nos attentions sur le rôle de l’ACAPS (Paragraphe
1) à la protection des assurés en général, et ainsi de celui des associations en matière de
protections des consommateurs dans tout le marché marocain (Paragraphe 2).
255
Z.BELGADA, A.LAHLOU & S.EL OUARDIRHI, Modélisation stochastique des provisions techniques…, OP-Cit, P482.
256
https://www.mcinet.gov.ma consulté le 01/03/2021 à 01 : 16.
257
http://www.khidmat-almostahlik.ma Consulté le 01/03/2021 à 01 : 16.
258
L’article premier du décret n°2-07-995 relatif aux attributions et à l’organisation du ministère de l’économie, des
finances et de la réforme de l’administration du 23 choual 1429, publié au Bulletin officiel n° 5680 du 6 novembre
2008.
259
Article 36 de la loi 64-12 : « … le commissaire du gouvernement contrôle pour le compte de l’Etat et au nom du
ministre chargé des finances, les activités de l’Autorité et veille au respect par celle-ci des dispositions législatives
régissant les dits activités… ».
83
Paragraphe 1 : la virtuosité de l’ACAPS en matière de protection des
assurés
260
La loi n° 64-12 portant création de l’ACAPS, promulguée par le Dahir n°1-14-10 du 6 mars 2014, et publiée au
Bulletin officiel n° 6240 du 20/03/2014.
261
L’article 6 de la loi n° 64-12 : « … L’autorité veille au respect par les entités soumises à son contrôle des règles de
protection des assurés, des bénéficiaires de contrats d’assurance et des affiliés et ce, conformément aux dispositions
de la loi n° 17-99 portant code des assurances et des dispositions législatives et réglementaires relatives à la
prévoyance sociale ».
262
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.
263
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.
264
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.
84
et voir s’ils peuvent répondre à leurs engagements avec les assurés qu’ils contractent
ou pas265.
Pour examiner la censure administrative de l’ACAPS sur les acteurs du secteur des
assurances entrant dans le cadre de la préservation des droits des assurés et bénéficiaires
des contrats d’assurance, on va scinder notre étude en deux sous-paragraphes : en
premier lieu, on va se tâter sur les compétences de cette autorité relatives au contrôle
des contrats (A), et puis on va disséquer sa censure technique suite au nouveau modèle
adopté par le Maroc et qui est fortement inspiré des pratiques d’assurance au marché
unique de l’union européenne (B).
L’autorité jouit d’un large pouvoir d’appréciation au contrôle de ces spécimens parce
qu’elle a des mesures de contrôle bien spécifiques, ainsi lorsqu’elle constate que le fond
265
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.
266
F.MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 128.
267
L’article 247 du CA : « Tout spécimen de contrat d’assurance qu’une entreprise d’assurance et de réassurance
entend émettre pour la première fois doit être validé, selon les modalités fixées par l’autorité…le spécimen de
chaque contrat émis doit être communiqué à l’Autorité dans les dix jours suivant la date de son émission …
L’autorité peut également exigé la communication de tous documents à caractère contractuel ou publicitaire relatifs
à une opération d’assurance et de réassurance… ».
85
ou la forme du contrat n’est pas conforme à la loi elle peut exiger soit la modification du
contrat soit le retrait268.
Dans l’intérêt des assurés, selon les articles 242 et 243 du CA à tout moment l’autorité
peut exercer son contrôle sur place dans les locaux des entreprises d’assurance et de
réassurance, des sociétés filiales ou succursales en vue de contrôle la situation financière
réelle de l’entreprise et le respect de ses engagements avec les assurés et les
bénéficiaires des contrats d’assurance.
L’article 316 du CA ajoute également que les intermédiaires d’assurance sont soumis
au contrôle de l’ACAPS en ce qui concerne le respect de la loi à la conclusion des contrats
d’assures avec les assurés, en examinant :
1- les modalités précontractuelles et lors de la conclusion, et la conformité des pièces
des dossiers des contrats passés.
2- Les prospectus, les affiches, les circulaires, les plaques et tous les autres imprimés
destinés à s’afficher au public ou publier par l’intermédiaire suite aux formalités
prévues par l’article 314269, sans aucune insertion qui peut porter en erreur le
contrôle de l’autorité.
3- Tenir une comptabilité est une obligation dont doit répondre tout commerçant
conformément à la loi n° 9-88 relative à cet effet, l’intermédiaire est soumis
également à cette obligation en vertu de l’article 317 du CA.
268
Alinéa 3 de l’article 247 du CA : « S’il apparaît qu’un document est contraire aux dispositions de la présente loi ou
des textes pris pour son application, l’Autorité peut en exiger la modification ou en décider le retrait ».
269
L’article 314 du CA : « Les titres de toute nature, prospectus, affiches, circulaires, plaques, imprimés et tous
autres documents destinés à être distribués au public ou publiés par l’intermédiaire d’assurances doivent porter
toujours à la suite du nom ou de la dénomination sociale la mention ci-après, en caractères uniformes et apparents :
’’Intermédiaire d’assurances régi par la loi n°17-99 portant code des assurances’’, ainsi que le numéro et la date de
l’agrément’’.
86
l’œuvre à la résolution des réclamations prescrites. Cette autorité examine la plainte, et
prendra les mesures appropriées sous réserve du périmètre de ses compétences270.
Dans notre enquête, on a interrogé sur l’utilité de ce moyen de plainte pour déclarer
les problèmes des consommateurs des assurances et les résultats sont comme suivants :
Question n°15 : Avez-vous déjà déposé une plainte auprès de l’ACAPS ?
non 99%
oui 1%
Alors plus que 100 personnes qui ont répondu à notre questionnaire et uniquement
1% des personnes qui ont déjà déposé une plainte auprès de l’ACAPS, et tous ceci est en
raison de la méconnaissance et l’ignorance de la majorité des consommateurs des
produits d’assurance, alors il faut à l’Autorité de passer à un programme de
sensibilisation du public plus efficace et compréhensible en vue de les éclaircir de leurs
droits et des moyens mis à leur disponibilité pour demander leur droits.
Il s’agit d’un contrôle fortement inspiré des normes internationales, et qui a pour objet
de limiter la probabilité de ruine des compagnies d’assurance en bien maitrisant les
270
www.acaps.ma consulté le 01/03/2021 à 08 :30.
271
Z.BELGADA, A.LAHLOU & S.EL OUARDIRHI, Modélisation stochastique des provisions techniques…, OP-Cit, P482.
87
risques auxquels elles peuvent être exposées par le biais du respect de ces principes
suivants272 :
« 1)- L’évaluation prudente des engagements techniques vis-à-vis des assurés, c’est ce
qu’on entend par les provisions techniques.
Pour ce qui est des provisions techniques, l’article 238 exige lesdites entreprises d’une
façon continue d’inscrire à leur passif et représenter à leur actif les provisions techniques
destinés pour régler intégralement leurs engagement avec les assurés, bénéficiaires et
souscripteurs, en les calculant sans déduction des réassurances cédées 274 ; selon le
dernier bilan des opérations de contrôle de 2018, le taux moyen de couverture audit
exercice est de 102,3% , toutes les entreprises d’assurances et de réassurances exerçant
leur activité au Maroc affichent un couverture de leur provisions par des actifs éligibles
conformément à la réglementation alors qu’une seule entreprise qui a des difficultés
d’insuffisances de ses engagements275.
88
directoire selon le cas) doit communiquer le rapport sur la solvabilité de l’entreprise à
l’ACAPS et aux commissaires aux comptes qu’après son approbation par le conseil
d’administration ou le conseil de surveillance. Ce rapport de solvabilité est très important
pour savoir la capacité des entreprises de répondre à leurs créances dont les assurés et
bénéficiaires sont des créanciers, c’est dire les fonds destinés pour le recouvrement des
sinistres279.
Il faut bien noter que tout manquement aux dispositions prévues par la
réglementation en vigueur concernant la bonne gestion des fonds des entreprises
d’assurances et ainsi celles relatives à la marge de solvabilités et les provisions techniques
peut déclencher l’exercice du pouvoir de l’ACAPS des sanctions administratives
pécuniaires et disciplinaire 282.
279
Selon le rapport précité de 2018 la marge de solvabilité constituée par les entreprises d’assurances représente
414,7% du seuil réglementaire exigé, et de 254% - source : Bilan des opérations de contrôle prudentiel de 2018…,
OP-Cit, P2.
280
L’article 253 du CA : « au cas où la marge de solvabilité n’atteint pas le montant minimum … l’autorité … doit
exiger de ladite entreprise la présentation d’un programme de financement d’une durée de 3 ans au maximum qui
spécifie les mesures de nature ç permettre la reconstitution de la marge de solvabilité … lorsque la marge de
solvabilité n’atteint pas le tiers du montant minimum visé à l’alinéa précédent, la durée du programme de
financement est fixé à trois mois …»
281
Conformément à l’article 254 du CA.
282
www.acaps.ma consulté le 02/03/2021 à 12 :30.
89
L’ACAPS s’exerce sa censure technique afin d’assurer le bon fonctionnement des
entreprises d’assurance et de réassurance, et plus particulièrement ses attributions
entrant dans le cadre de la préservation des droits des assurés et des bénéficiaires des
contrats d’assurance et assurer que ces engagements seront bien exécutés le cas
échéant, sous peine de l’ensemble des sanctions prévues par le CA qui peut aller jusqu’au
retrait d’agrément283.
Le titre VII de la loi n°31-08 est réservé à l’encadrement juridique du rôle des
associations de protection du consommateur, ce cadre juridique répond aux normes
internationales et les recommandations en la matière et qui a conféré à la société civile la
qualité d’un acteur crédible et d’un instigateur proactif du changement285.
La question qui se pose dans ce cadre est la suivante : les associations de protection
des consommateurs sont-elles capables d’assurer la protection des faibles assurés
consommateurs face à la force économique des compagnies d’assurance ? En outre,
283
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 173.
284
A. SANHOURI, le précis à l’explication du droit civil : Tome 1…, OP-Cit, P 231.
285
H. ECHCHARYF, L’efficacité des associations de protection du consommateur à la lumière de la loi n° 31-08, Revue
la doctrine et droit n° 2336/0615 du 30 avril 2015, P 172.
286
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 173.
287
A.BOUDAHRAIN, Le droit de la consommation au Maroc, éditions ALMADARISS- 1999, P 395.
90
peut-on dire aujourd’hui que leur rôle est efficace à la réservation des droits des
consommateurs des produits d’assurance ?
Le principal rôle des associations consiste à tempérer le déséquilibre pratique entre les
fournisseurs et consommateurs résultant des failles et des lacunes de la réglementation
en la matière288 ;
La première action qui revête leur rôle est la fonction d’informer le consommateur qui
est leur attribuée travers les dispositions de l’article 152 de la loi n°31-08 et spécialement
aux associations de protection des consommateurs 289, ces dernières exemptent de la
charge d’information directe sur les produits et services dans le sens critique telles que la
nocivité des certaines substances, le danger crée par les méthodes de commercialisation
et du marketing, le méfait des publicités mensongères et trompeuses 290. A la pratique
marocaine, les informations concernant les produits d’assurance sont rarement émanées
par les APC ou la FNAC291 sauf dans les interviews de presse où leurs membres donnent
quelques conseils, contrairement à la matière de crédit bancaire dont il y a pleines
publications et conseilles publiées sur les sites officielles de ces institutions.
288
H. ECHCHARYF, L’efficacité des associations de protection…, OP-Cit, P175
289
H. ECHCHARYF, L’efficacité des associations de protection…, OP-Cit, P175.
290
IBID.
291
FNAC : la fédération nationale des associations des consommateurs- au Maroc, c’est la fédération qui assure à
travers ses associations une présence de proximité en apportant aux citoyens, particulièrement aux plus démunis,
information, conseil et aide juridique. Mais elle met aussi en œuvre différents leviers au niveau collectif tels que
négociation à l’échelon régional ou national pour l’élaboration de nouvelles normes et règles du jeu, ou participation
aux campagnes nationales d’information et de sensibilisation : Source https://www.fnacmaroc.org consulté le
05/03/2021 à 20 :37, dernière mise jour était le.
91
dispositif réglementaire en matière de protection des droits des consommateurs des
produits d’assurance »292.
Elles peuvent également intervenir comme partie civile dans une action civile ou
pénale ; L’article 157295 de la loi n°31-08 précise que les APC et la FNAC peuvent
intervenir comme partie civile au procès civil en cours en exerçant tous les droits
reconnus à ladite partie en ce qui concerne les agissements portant préjudice à l’intérêt
général des consommateurs. Dans le cadre pénal, lesdites institutions peuvent
s’intervenir comme partie civile aux actions civiles accessoires aux actions pénales devant
le juge d’instruction ou devant la juridiction répressive généralement conformément aux
dispositions de CPP.
Dans le même cadre du travail effectif des associations en matière de protections des
adhérents consommateurs, elles peuvent demander à la juridiction statuant sur l’action
civile initiale ou accessoire de cesser les agissements illicites ou encore de supprimer
292
www.acaps.ma consulté le 05/03/2021 à 20 :37, dernière mise jour était le.
293
L’article 106 de la loi n° 104-12 : « les associations de consommateurs reconnues d’utilité publique peuvent se
constituer partie civile ou obtenir réparation sur la base d’une action civile indépendante du préjudice subi par les
consommateurs »
294
L’article 158 de la loi n°31-08 : « … la fédération ou toute associations du consommateur visées à l’article 157
peut, lorsque plusieurs consommateurs, personnes physiques identifiées on subi des préjudices individuels causés
par le même fournisseur et qui ont une origine commune, agir en réparation devant toute juridiction au nom de ces
consommateurs, si elle a été mandatée par au moins deux … le mandat doit être donné par écrit par chaque
consommateur ».
295
L’article 157 de la loi n°31-08 : « La fédération et les associations de protection du consommateur… peuvent
former des actions en justice, intervenir dans les actions en cours …et exercer tous les droits reconnus à la partie
civile relatifs aux faits et agissements qui portent préjudice à l’intérêt collectif des consommateurs …».
92
toute clause abusive ou illicite dans les contrats qui font objet de l’action ou les contrats-
type proposés au public, à l’encontre de l’assureur défendeur296.
Le droit de former ou d’intervenir à une action en justice reconnu aux APC et la FNAC
est une possibilité minuscule dont ces institutions doivent faire preuve de prudence en
296
L’article 162 de la loi n°31-08 prévoit à ce propos : « La fédération nationale ou l’APC … peut demander à la
juridiction statuant sur l’action civile ou sur l’action accessoire d’enjoindre au défendeur ou au prévenu, de cesser
les agissements illicites ou de supprimer dans le contrat ou le contrat-type proposé ou adressé aux consommateurs
une clause illicite ou abusive… ».
297
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 179.
298
http://www.khidmat-almostahlik.ma consulté 06/03/202 à10 :30.
299
L’article 3 du décret n°2-12-503 : « L’autorisation visée à l’article 157 de la loi n°31-08 précitée nécessaire aux
associations de protection du consommateur non reconnues d’utilité publique pour ester en justice est délivrée par
l’autorité gouvernementale chargée de la justice après avis des autorités gouvernementales chargées des secteurs
d’activités concernés par la demande d’ester en justice » : ce décret est pris pour l’application de certaines
dispositions de la loi n°31-08 édictant des mesures de protection du consommateur le 11 septembre 2013, publié au
bulletin officiel n° 6192 du 3/10/2013.
300
L’article 35 du décret n°2-12-503 : «… pour obtenir une autorisation spéciale pour ester en justice répondre aux
conditions fixées à l’article 153 de la loi n°31-08 précitée et respecter les conditions suivantes… ».
301
H. ECHCHARYF, L’efficacité des associations de protection…, OP-Cit, P178.
93
vue d’éviter toute autre poursuite à leur encontre par les professionnels en invoquant un
préjudice sur le volet civil, le volet pénal ou même sur le volet commercial 302.
302
A.BOUDAHRAIN, Le droit de la consommation…, OP-Cit, pages 59 et 61.
94
Chapitre II : La préservation des intérêts des assurés lésés
lors du contentieux
Les assureurs sont des experts en la matière, ils disposent de grandes capacités
techniques qui leur permettent d’imposer des clauses abusives et inégales, ainsi de
rédiger préalablement des contrats modèles semblent cléments 303, ce qui mis l’assuré ou
le souscripteur dans une case inférieure par rapport à celle de l’assureur, et sans aucune
possibilité de négociation du contrat auquel va adhérer. Il s’agit d’une pratique abusive et
incorrecte du principe de l’autonomie de volonté en ce qui concerne son effet de la force
obligatoire du contrat à l’égard des parties 304.
Ester la justice est le meilleur moyen auquel l’assuré peut procéder pour garantir ses
intérêts et ses droits en raison des pouvoirs dont ils jouissent les juges en matière de
contrats et d’équilibre contractuel, et également l’évolution du droit vers la limitation des
effets du principe de l’autonomie de volonté lorsqu’il est employé hors son cadre305.
Les modes alternatifs de règlements des conflits ne demeurent pas moins répandus en
matière de contentieux relatifs au contrat d’assurance, attendu que le recours à ce genre
de règlements est bien encadré par la loi et soumis à certaines conditions sous peine de
nullité en raison du danger qui peut entraîner sur les intérêts de la partie faible audit
contrat.
Pour bien étudier la préservation des intérêts des adhérents au contrat d’assurance en
le cadre des contentieux, on va examiner dans une première section la protection
judiciaire dont elle bénéficie l’assuré ou le bénéficiaire et puis on va passer au crible des
autres modes de règlement de litige en la matière dans un cadre critique (Section 2).
303
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel, mémoire pour fin d’étude à l’ISM de la promotion n°41 des
élèves juges, 2015-2017, P2. (En arabe).
304
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, P 31.
305
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, IDEM, P2.
95
Section 1 : Le rôle du juge à la préservation des intérêts des assurés
Dans notre enquête, on a posé une question relative à l’action en justice contre les
assureurs pour faute d’équilibre du contrat d’assurance pour examiner l’exercice de ce
droit par les assurés et s’ils connaissent qu’ils ont une protection judiciaire de leurs
intérêts ;
Question n°16 : Avez-vous intenté une action en justice contre une compagnie
d’assurance pour faute d’équilibre du contrat ?
non 77,8%
oui 22,2%
On retient alors que la majorité des consommateurs n’intentent pas des actions civiles
pour cause de déséquilibre crée à leur détriment par le contrat d’assurance qui ont passé,
ceci est justifié par plusieurs raison dont la méconnaissance et l’ignorance de cette
catégorie de clients de leurs droits et le régime juridique qui leur protège.
306
Suite au ressort de l’article 5 de la loi n°53-95 instituant des juridictions de commerce : « les tribunaux de
commerce sont compétents pour connaître : … 2° des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités
commerciales ; … ».
307
F. MAALAL, Le médiateur en droit d’assurance…, OP-Cit, P 245.
308
Jugement n°1452 rendu par le tribunal de commerce-Fès, daté du 19/07/2018, non publié, voir l’annexe n°10,
P137.
96
Le juge dispose d’un rôle très important en matière de préservation des intérêts des
assurés, parce qu’il jouit de pleins pouvoirs permettant de rééquilibrer les obligations et
les droits des parties au contrat 309 ; Dans le cadre classique le principe de la force
obligatoire du contrat interdit toute modification du contrat en dehors des cas
d’imprévision, mais le juge dispose à titre d’exception au principe de l’autonomie de
volonté d’un moyen dit l’interprétation du contrat 310 (Paragraphe 1).
Les contrats d’adhésion surtout ne sont pas parfaitement rédigés parce qu’ils sont
réalisés par des économistes spécialistes d’assurances et non pas des juristes vu que la
rédaction parfaite d’un contrat en la matière nécessite la réunion des expert en matière
d’assurance et des juristes spécialistes en matière du contrat311, c’est pour cela la male
rédaction du contrat ne peut qu’entrainer des litiges dont le juge va exercer
l’interprétation afin de donner la signification exacte des clauses contractuelles et même
modifier quelques une pour rééquilibrer le contrat 312.
309
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 169.
310
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P246.
311
« Les rédacteurs des contrats ne sont pas toujours des juristes… et tous les juristes ne sont pas de bon rédacteurs
de contrats »- Source : O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P246.
312
L’article 462 du DOC : « Il y a lieu à interprétation : 1- Lorsque les termes employés ne sont pas conciliables avec
le but évident qu’on a eu en vue en rédigeant l’acte ; 2- Lorsque les termes employés ne sont pas clairs par eux
même, ou expriment incomplètement la volonté de leur auteur ; 3- lorsque l’incertitude résulte du rapprochement
des différentes clauses de l’acte, qui fait naître des doutes sur la portée de ces clauses… ».
313
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, IDEM, P247.
314
C’est une méthode subsidiaire à laquelle recoure les juges lorsqu’ils ne réussissent pas à déterminer la réelle
volonté des contractants ou même lorsque cette volonté est discordante. Source : https://www.minilex.fr
consulté le 07/03/2021 à 14 :23.
97
Le contrat d’assurance peut contenir des clauses abusives, ambigües, et
contradictoires qui peuvent menacer les intérêts de l’adhérent tant que partie faible au
contrat et le privent de son droit à la garantie, c’est pour cela l’interprétation de ce
contrat par le juge peut rééquilibrer le contrat dans l’intérêt de l’assuré ou le
demandeur315.
Le dernier alinéa de l’article 462 du DOC prévoit que le juge est tenu lorsqu’il y a lieu à
l’interprétation de chercher au-delà des termes de contrats sans arrêter, ce large pouvoir
confié au juge entre dans le cadre de la préservation des intérêts des parties en
cherchant leur réelle volonté dans une conception psychologique318.
Suite au ressort d’article 473 du DOC l’interprétation doit être faite dans le sens le plus
favorable à l’obligé, c’est-à-dire au profit du débiteur ou du créancier, ce qui a créé un
grand débat entre les juristes, mais pour la majorité l’obligé cité par cet article est le
débiteur dans la mesure où certaines décisions judiciaires ont suivi cette règle de
préférence au débiteur parce qu’il est l’obligé au contrat 319. Cette interprétation ne peut
que menacer les intérêts de l’assuré en cas de litige concernant un contrat d’assurance,
ce qui nous amène à poser la question suivante : peut-on considérer l’interprétation du
315
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, OP-Cit, P2.
316
M. NAKHLI, droit des affaires – Tome 1: les activités de l’entreprise, édition EL BADII 2004, P 46.
317
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 170.
318
M.SLAMTI, à la recherche des frontières de l’interprétation du contrat, International social sciences &
Management journal (ISSM) n° 2665-8178, d’avril 2021, P 6.
319
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, OP-Cit, P 8.
98
contrat d’assurance par le juge du fond comme un moyen de préservation des intérêts de
l’adhérent audit contrat ?
C’est ainsi que l’article 9 de la loi n°31-08 prévoit qu’en cas de doute l’interprétation
doit être faite dans le sens le plus favorable du consommateur 321, ce qui nous amène à
dire que le législateur et les juges quant à leur rôle sont tous participés à protéger la
partie faible par l’interprétation des clauses contractuelles le cas échéant au profit de
cette partie, dans le sens de préserver les intérêts de l’adhérent, au lieu de l’ancien cadre
classique de l’application de l’article 473 qui vise à réserver uniquement les intérêts du
débiteur322. D’ailleurs, l’article 465 du DOC ajoute également dans le sens de la bonne
interprétation au profit de la partie faible au contrat que l’explication de la clause à
double sens doit être réalisée au sens duquel elle peut avoir quelque effet, pourvu que
l’assuré qui dispose d’une puissance économique inférieure à celle de l’assureur et qu’il a
passé cet engagement que dans la souhaite d’être bien assuré contre le risque qu’il a
choisi.
Dans le même sillage, le juge exerce cette interprétation objective par deux moyens ; il
recoure à tous les éléments utiles dans le corps de l’écrit comme les mots employés et la
police de caractère utilisé 323, comme on a déjà vu au paragraphe afférent à la police
d’assurance lorsque celle-ci contient des clauses on trouve souvent des abréviations ou
encore les rédacteurs dudit contrat utilisent une police très petite qui est illisible, dans ce
cas le juge va interpréter le contrat au profit de l’assuré lésé qui a été victime des
utilisations trompeuses.
320
Arrêt de la cour suprême (actuellement cour de cassation) daté du 8-05-1986 (traduction de l’auteur) : A. FALLI, la
protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 170.
321
L’article 9 de la loi n°31-08 : « … En cas de doute sur le sens d’une clause, l’interprétation la plus favorable au
consommateur prévaut ».
322
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, IDEM, P10.
323
M.SLAMTI, à la recherche des frontières de l’interprétation…, OP-Cit, P 8.
99
contrat324, on a déjà affirmé que les écrits utilisés pour donner information aux clients de
l’assurance sont des moyens inefficaces à l’éclaircissement de ceux-ci en raison de la
complexité du langage utilisé et même la langue qui ne sont pas à la portée
compréhensible de tout le monde, et ainsi la complexité des informations énoncées sur la
notice ou la proposition d’assurance, ce qui ne fait qu’adhérer l’assuré à un engagement
déséquilibré.
L’article 463 du DOC confère un pouvoir très important au juge dans la mesure où il
l’oblige de suppléer toute clause d’usage résultant de la nature du contrat 326, ce qui est
en harmonisation avec les dispositions l’article 231 du DOC en imposant l’exécution du
contrat conformément à la loi, à l’usage et à l’équité convenables à la nature de
l’obligation. Alors toute clause incomplète ou mal formée qui prive l’assuré de son droit,
le juge va appliquer les clauses légales relatives à cet effet comme il peut même passer à
l’application des usages nationaux ou internationaux en matière des assurances.
324
M.SLAMTI, à la recherche des frontières de l’interprétation…, OP-Cit, P 8.
325
M.SLAMTI, à la recherche des frontières de l’interprétation…, IDEM, P 9.
326
L’article 463 du DOC : « On doit suppléer les clauses qui sont d’usage dans le lieu où l’acte à été fait ou qui
résultent de sa nature ».
327
L’arrêt de la cour de cassation n°3296, daté de 07/08/2012, cité par : M. KADAOUI, La justice et l’équilibre
contractuel …, OP-Cit, P 16.
100
Paragraphe 2 : La protection de l’assuré par la nullité absolue du
contrat d’assurance
Le législateur marocain n’a pas limité la protection de la partie faible au contrat
d’adhésion à l’interprétation subjective ou objective contre le déséquilibre significatif,
mais il a renforcée cette protection par l’annulation des contrats portant préjudice
particulièrement aux intérêts de l’adhérent et généralement à l’intérêt général en
matière de contrat328.
Les cas de nullité sont nombreux, loin du cas de rescision pour cause de lésion dolosive
qu’on a déjà disséqué à la première partie de ce travail on va minauder nos attentions sur
la nullité absolue basée sur le déséquilibre contractuel crée au détriment de l’assuré (A),
et les effets de cette nullité sur les parties audit contrat (B).
Par référence aux articles 306 et 64 du DOC, l’insuffisance de la cause -tant qu’une
condition substantielle de formation du contrat- entraîne la nullité absolue totale de
l’obligation330, alors tout contrat d’assurance dont la cause n’est convenable ou contraire
à l’ordre public sera frappé par la nullité de plein droit, c’est ce qui est disposé par
l’article 69 concernant l’assurance sur la vie et de capitalisation dont il est prohibé de
passer une assurance vie et désigné comme bénéficiaire une personne mineure qui n’a
pas encore atteint l’âge de douze ans pour cause d’ordre public, cette action de nullité
est à l’exercice du souscripteur du contrat, du représentant du mineur ou de l’interdit,
attendu que le législateur a donné cette priorité à l’assureur parce qu’il est le premier
prescrit à l’ordre édicté par l’article.
Dans le même cadre de préservation des intérêts des adhérents aux contrats
d’assurance, conformément à l’article 306 du DOC le juge peut décider la nullité de
certaines clauses qualifiées comme abusives et qui fanatisent sur l’équilibre du contrat
328
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, OP-Cit, P 18.
329
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P195.
330
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, IDEM, P197.
101
entre l’assuré et l’assureur 331. Les clauses abusives en matière d’assurance sont divisées
en deux :
- la liste noire : contient les clauses déclarées nulles de plein doit par le CA, et les cas
de prohibition énumérés par les articles 6 et 7 de la loi n°104-12, ces clauses sont
considérées abusives d’une façon irréfragable et le juge devrait déclarer ces clauses
comme nulles et non avenues332.
- La liste crise333 : contient des clauses considérées comme abusive d’une façon
réfragable, c’est le cas notamment de la liste indicative et non exhaustive prévue par
l’article 18 de la loi n°31-08 parce que le législateur a employé l’expression « peuvent
être regardées comme abusive » en absence d’une action péremptoire, ainsi le dernier
alinéa de cet article scrute la possibilité au professionnel d’apporter la preuve du
caractère non abusif de la clause objet du litige, mais dans ce cas le pouvoir
d’appréciation du juge qui entre en jeu à l’appréciation de la preuve et à l’appréciation
de la clause.
La réponse est peu compliquée parce que tout dépend de la personne demandant la
nullité du contrat d’assurance au tribunal, s’il s’agit de l’assuré c’est l’intérêt général de
tous les adhérents à ce type de contrat, et dans ce cas c’est la nullité absolue qui sera
appliquée. Pourvu que la question de rescision est susceptible d’être relevée lorsque la
nullité est demandée par un bénéficiaire au contrat qui défende uniquement ces intérêts
privés.
Pour examiner les effets de la nullité sur le lien contractuel entre l’assureur et l’assuré,
il faut différer entre la nullité totale et partielle, suite au ressort de l’article 308 du DOC,
La nullité partielle du contrat (nullité d’une clause abusive) n’entraîne guère la nullité de
331
A. FALLI, la protection du consommateur aux contrats …, OP-Cit, P 171.
332
F. EL BACHA, La protection des consommateurs contre les clauses abusives, journal D’ECONOMISTE du
06/06/2011.
333
IBID.
102
tout le contrat lorsque celui-ci peut continuer à produire ces effets d’une façon parfaite
entre les parties contractantes, à défaut le contrat sera annulé de plein droit 334.
Mais la question qui se pose sur ce niveau : la nullité du contrat d’assurance est une
adjonction judiciaire contre le professionnel au contrat qui dispose d’une puissance
économique, comment cette nullité peut-elle préserver les intérêts de l’assuré faible au
contrat et remettre les choses à sa nature comme c’est rien passé et réparer le
préjudice ? Alors l’assuré lésé peut bénéficier de cette action de nullité de son volet
afférent à la réparation du préjudice subi conformément aux dispositions relatives à cet
effet, attendu que la faute dans ce cadre ne sera pas tenue à la base du lien contractuel
parce que le lien est tombé sous le coup de la nullité et ne produira plus aucun effet 338,
alors la faute sera contestée sous l’égide de la responsabilité délictuelle de l’assureur .
Pour l’effet de la nullité à l’égard les tiers, tant que le contrat d’assurance sera
considéré comme n’a été jamais existé entre les parties (l’assureur et l’assuré), les tiers
qui n’auront plus droit contre l’assureur tant qu’un responsable civil à la base du contrat
annulé et ils peuvent demander leur droit directement contre l’ex assuré339.
334
L’article 308 du DOC : « La nullité d’une partie de l’obligation annule l’obligation pour le tout, à moins que celle-ci
puisse continuer à subsister à défaut de la partie atteinte de nullité, auquel cas elle continue à subsister comme
contrat distinct ».
335
L’article 306 du DOC : « L’obligation nulle de plein droit ne peut produire aucun effet… ».
336
O. AZZIMAN, Droit civil : droit des obligations…, OP-Cit, P199.
337
Conformément à l’article 316 du DOC qui dispose : « la rescision de l’obligation …. De les obliger à se restituer
réciproquement tout ce qu’elles ont reçu l’une de l’autre en vertu ou en conséquence de l’acte annulé », il faut bien
noter que la rétroactivité est un effet commun entre la nullité absolue et la nullité relative.
338
M. KADAOUI, La justice et l’équilibre contractuel …, OP-Cit, P 31.
339
A.SAFI, Le précis en droit civil –Tome 1 …, OP-Cit, P 200.
103
Section 2 : Les intérêts des assurés à l’épreuve des procédures
extrajudiciaires
Pour ce qui est de la médiation, elle a intégré l’ensemble des procédures de règlement
des litiges en matière d’assurance en 2017 via le dispositif adopté par la FMSAR 341 sous
l’impulsion du ministère des finances, ça entre dans le cadre de la politique de l’ACAPS
visant à renforcer le cadre des procédures de préservation des intérêts des assurés et
bénéficiaires des contrats d’assurance, or l’expérience de la médiation au Maroc excepte
de mauvais résultats dans la mesure où elle est qualifiée comme moyen privant les
plaideurs de leurs garanties par rapport au procès équitable assuré par les juridictions
étatiques.
Pour répondre aux questions qu’on a posées précédemment et bien examiner ces
procédures en matière des assurances, on va scinder notre section en deux paragraphes :
en premier lieu on va disséquer une appréciation critique au mode d’arbitrage et les
340
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc, 5ème édition 2010, la société d’Edition et de diffusion
ALMADARISS, P 331.
341
Fédération Marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance.
104
dangers qu’il porte au détriment de l’assuré (Paragraphe 1), et ensuite on va passer au
crible de la médiation au règlement des litiges des assurances en examinent les résultats
qu’elle a scruté (Paragraphe 2).
342
L’article 306 du CPC : « L’arbitrage a pour objet de faire trancher un litige par un tribunal arbitral qui reçoit des
parties la mission de juger en vertu d’une convention d’arbitrage ».
343
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, OP-Cit, P 334.
344
K. BELKHOUJA et A.BELABDOUN, le ressort de la clause abusive d’arbitrage généralement au contrat d’adhésion
et particulièrement au contrat d’assurance, revue de recherches- Tome 4 n°2 du décembre 2019- Algérie, P 11. (En
arabe).
345
IBID.
105
A)- la convention d’arbitrage qualifiée comme abusive en matière
d’assurance
La clause d’arbitrage est susceptible de tomber sous le coup de nullité lorsqu’elle n’a
pas été consentie par l’assuré d’une façon expresse par l’assuré conformément à l’article
35 du CA, ce consentement est exprimé par la signature de l’assuré au-dessus de
l’expression « le souscripteur reconnaît avoir pris connaissance des clauses d’arbitrage
prévues aux articles … des conditions générales … et y donner son accord express »346.
Cette mention d’approbation doit être écrite en caractère bien apparent, avec une police
visible qui permet au souscripteur de bien lire cette clause, malheureusement qu’à la
pratique cette mention est insérée au-dessus de la signature, très petite et illisible.
Dans le cadre commun, la clause d’arbitrage est nulle de plein droit lorsqu’elle ne
désigne pas le ou les arbitres ou si elle ne fait même pas référence aux modalités de leur
désignation dans le contrat d’assurance 347. Dans une démonstration pratique la notice
d’information qui contient cette clause, attendu que cette notice n’étant pas considérée
comme un contrat parce qu’elle est un moyen d’information et elle ne porte pas les
signatures des parties.
Pour ce qui est du compromis, il doit remplir les conditions de forme prévues par les
dispositions du CPC relatives à cet effet ; premièrement, selon les dispositions des articles
313 et 314 le compromis doit être établi par écrit, à savoir par tout moyen considéré en
vertu de la loi comme une preuve écrite : acte authentique, acte sous-seing-privé, procès-
verbal devant le tribunal, lettres échangées, communications télex, et télégrammes 349.
Les actes sous-seing privés sont les plus répandus en pratique des assurances, ils font
partie de documents annexes au contrat et parfois les assurés ne reçoivent pas de copie
de cette convention avec la police d’assurance. La deuxième condition est celle de la
346
Voir le contrat d’assurance Multirisques AUTO+ à l’annexe n°6.
347
Suite à l’article 317 du CPC : « A peine de nullité : … - la clause d’arbitrage doit, soit désigner le ou les arbitres, soit
prévoir les modalités de leur désignation ».
348
K. BELKHOUJA et A.BELABDOUN, le ressort de la clause abusive…, OP-Cit, P 11.
349
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, OP-Cit, P 336.
106
signature, pour que le compromis soit valable juridiquement il doit être signé par l’assuré,
à défaut il est nul de plein droit.
Certes, l’arbitrage est un mode de règlement qui permet aux plaideurs d’avoir une
solution rapide et discrète, mais ce mode comporte certains inconvénients à l’égard de la
partie faible au contrat d’adhésion et plus particulièrement aux intérêts de l’assuré dans
le cadre d’un contrat d’assurance.
Lorsqu’il s’agit d’un arbitrage institutionnel, la mission d’arbitrage est confiée à des
institutions expertes en matière d’arbitrage et la procédure dans ce cadre touche à sa
perfection parce que les garanties des plaideurs sont assurées, ce type d’arbitrage se
caractérise par une bonne organisation, une collégialité des arbitres nommés suite au
règlement intérieur de l’institution.
Alors que le problème se pose au niveau de l’arbitrage Ad hoc, les parties ne peuvent
que choisir des personnes bien connues avec leur expertise en matière d’assurance -c’est
dire des hommes de l’art- ce qui peut fanatiser sur les intérêts de l’assuré puisque c’est
difficile pour un Homme non juriste de conduire une procédure arbitrale 353.
350
K. BELKHOUJA et A.BELABDOUN, le ressort de la clause abusive…, OP-Cit, P 9.
351
M. EL MERNISSI, comment le choix de l’arbitre peut-il contribuer à l’efficacité de la procédure ?, P1. Publié sur
www.ispramed.com consulté le 05/04/2021 à 18 :55.
352
M. EL MERNISSI, comment le choix de l’arbitre peut-il contribuer…, IDEM, P 4.
353
M. EL MERNISSI, comment le choix de l’arbitre peut-il contribuer…, OP-Cit, P 6.
107
En revanche, la sentence arbitrale concernant un litige entre l’assuré et l’assureur
touche à sa perfection lorsque le président de l’instance est un juriste et les deux autres
sont des hommes de l’art pour avoir la dimension technique, ceci pour plusieurs raisons,
à savoir :
- L’arbitre juriste a une connaissance juridique qui lui permet de bien guider
l’instance arbitrale, et il sera l’assureur des garanties des parties à un procès
équitable, juste, rapide et efficace354.
- L’arbitre juriste connaît bien que le contrat d’assurance est un contrat où la
force technique de l’assureur qui domine le plus face à la méconnaissance de
l’assuré, contrairement aux autres arbitres qui maîtrise le côté technique des
assurances.
354
M. EL MERNISSI, comment le choix de l’arbitre peut-il contribuer…, IDEM, P 5.
355
L’arrêt de la cour suprême (actuellement cour de cassation) n°1003 au dossier commercial n°05/59, daté du
09/07/2008, source : M.BAFKIR, le droit de la procédure civile et la pratique judiciaire Marocaine- Tome 2, 5ème
édition, imprimerie ALNAJH ALJADIDA (CTP), P 510. (En arabe)
356
L’arrêt de la cour de cassation n°149 au dossier commerciale n°12/1/3/1342, daté du 13/03/13, source :
M.BAFKIR, le droit de la procédure civile …, OP-Cit, P 514.
108
Paragraphe 2 : Le médiateur des assurances et les intérêts des assurés
La médiation est considérée comme étant la méthode la plus douce du règlement des
litiges dont un médiateur neutre s’intervient entre les parties par des techniques de
communication et de négociations en vue de trouver des solutions au conflit qui les
oppose en concluant une transaction357, ce mode repose essentiellement sur la
préservation des bonnes relations entre les parties en évitant l’escalade du différend358.
La médiation est de nature conventionnelle, c’est dire que les parties déclarent par
écrit sous peine de nullité leur intention d’avoir une médiation ou une transaction par le
biais d’un intermédiaire «médiateur»359, cette convention peut être « un compromis de
médiation » lorsqu’elle est conclue après naissance du litige ou au cours d’une instance
judiciaire360, comme elle peut être dénommée « clause de médiation » lorsque les parties
s’engagent de soumettre les litiges susceptible à naître relativement à leur contrat à la
médiation361.
Choisir la médiation tant qu’un mode de règlement du litige n’est pas toujours au libre
choix des parties, il faut la réunion de certaines conditions de fond et de forme, ce qui
nous amène à poser la question suivante : Dans quel cas l’assuré ou l’assureur peuvent
recourir à la médiation ?
Il nous semble opportun de scinder notre étude relative au médiateur des assurances
en deux sous paragraphes : en premier lieu, on va traiter les cas auxquels l’assureur ou
l’assuré peuvent recourir à la médiation conformément aux règles générales relatives à
celle-ci et à la charte de médiation en assurance (A), et en deuxième lieu on va disséquer
les effets de la médiation et de la transaction sur les intérêts de l’assuré (B).
357
Les guides de CGEM - Guide d’information, la médiation conventionnelle, du Mai 2009, pages 5 et 6.
358
IBID.
359
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, OP-Cit, P 367.
360
Selon l’article 327-59 du CPC : « Le compromis de médiation est la convention par laquelle les parties à un litige
déjà né soumettent celui-ci à un médiateur. Le compromis peur être conclu même au cours d’une instance déjà
engagée devant une juridiction ».
361
Conformément l’article 327-61 du CPC : « La clause de médiation est la convention par laquelle les parties à un
contrat s’engagent à soumettre à la médiation les litiges qui pourraient naître relativement à ce contrat ».
362
Le médiateur des assurances est une entité indépendante créé en 2016 sous la présidence du Mr. MOHAMED
SAIDI. Voir : https://www.cfcim.org consulté le 07/04/2021 à 21 : 03.
363
https://www.autonews.ma consulté le 07/04/2021 à 21 : 09.
109
A)- Les conditions de la médiation en assurance
Pour recourir à la médiation en assurance, il faut répondre d’une part aux conditions
civilistes entrant dans ce cadre et d’autre part aux conditions particulières à ce mode en
la matière ;
Les règles relatives à la médiation prévues par le CPC revoient aux règles civilistes
afférentes à la transaction ; selon l’article 62364 du DOC la convention de médiation ne
doit pas être contraire à l’intérêt général « largo sensu »365, et en conformité avec les
articles 1099 à 1104 du DOC 366.
364
L’article 62 du DOC : « l’obligation sans cause ou fondée sur une cause illicite est non avenue »
365
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, OP-Cit, P 366.
366
Les articles de 1099 à 1104 du doc prévoient les six cas éventuels où la médiation ou la transaction est accordée
367
L’article 327-60 du CPC : « Le compromis doit sou peine de nullité : 1° déterminer l’objet du litige ; 2°désigner le
médiateur ou prévoir les modalités de sa désignation …»
368
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, IDEM, P 367.
369
Brochure médiateur des assurances, publiée sur www.mediateurassurance.ma consulté le 10/04/2021 à 14 :23.
110
la deuxième expertise à la charge de l’assuré, la communication des solutions
proposées par le service contentieux…).
2. L’assuré ou le bénéficiaire réclamant doit passer une réclamation écrite au
service chargé des réclamations au sein de l’entreprise d’assurance, si le
désaccord persiste ou à défaut de réponse dans un délai de 30 jours le
réclamant peut recourir à la médiation institutionnelle sans que la machine
judiciaire ait été déclenchée.
3. L’assuré ou le bénéficiaire en litige doivent formuler une demande écrite soit
par courrier recommandé avec accusé de réception soit par remise contre
décharge auprès des services du médiateur 370, cette demande doit indiquer le
nom de l’entreprise d’assurance, le numéro de la police d’assurance et celui du
dossier de sinistre, les événements pertinents à l’origine du différend, les
décisions de l’entreprise à propos du sinistre, les photocopies des courriers
échangés et les réponses reçues de la compagnie.
Les effets de la médiation sur les intérêts des assurés se diffèrent selon le mode de
médiation adopté par les parties au contrat d’assurance :
Lorsqu’il s’agit d’une convention de médiation conclue par les parties et dont la
mission est confiée à un médiateur autre que le médiateur des assurances nommé par la
CMA ; suite au ressort de l’article 327-64 du CPC lorsque la juridiction étatique est saisie
sur une question dont la convention de médiation est conclue antérieurement entre les
parties, elle est tenue de déclarer l’irrecevabilité de la demande jusqu’à épuisement de la
370
Brochure médiateur des assurances, publiée sur www.mediateurassurance.ma consulté le 10/04/2021 à 14 :23.
371
https://www.medias24.com consulté le 10/04/2021 à 14 : 59.
372
https://www.medias24.com consulté le 10/04/2021 à 14 : 59.
111
procédure ou l’annulation de la convention de médiation, quel que soit la procédure est
en cours ou avant la saisie du médiateur désigné373.
L’irrecevabilité de l’action ne peut être déclarée d’office par le tribunal saisi, les parties
qui doivent les demander avant toute demande au fond et dans le délai fixé pour la
médiation par la convention sous peine de nullité 374. Ce qui peut retarder l’assuré à
exercer son action devant le tribunal et mettre ses intérêts dans une lenteur qu’après la
procédure de médiation, ça ne va que porter préjudice aux intérêts de l’assuré surtout
lorsque la question du différend est relative aux dédommagements.
Lorsqu’il s’agit de la médiation institutionnelle mise en place par la CMA, la saisine des
juridictions étatiques pour la même question du litige de la médiation le médiateur met
fin définitivement à la procédure de médiation377. De plus, le dépôt d’une plainte auprès
des services de l’ACAPS par le réclamant qui a saisi le médiateur, interrompe la procédure
de médiation en la suspendant jusqu’à décision de l’ACAPS du classement du dossier 378.
373
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, OP-Cit, P 368.
374
Selon les alinéas 2 et 3 de l’article 327-64 du CPC : « … si le médiateur n’est pas encore saisi, la juridiction doit
également déclarer l’irrecevabilité à moins que la convention de médiation ne soit manifestement nulle. Dans les
deux cas, la juridiction ne peut déclarer d’office l’irrecevabilité… ».
375
L’article 327-69 du CPC : « La transaction a, entre les parties la force de la chose jugée et peut être assortie de la
mention d’exequatur ».
376
A. BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc …, IDEM, P 370.
377
www.mediateurassurance.ma consulté le 10/04/2021 à 14 :23.
378
www.mediateurassurance.ma consulté le 10/04/2021 à 14 :23.
379
Brochure médiateur des assurances, OP-Cit.
380
IBID.
381
www.mediateurassurance.ma consulté le 10/04/2021 à 14 :23.
112
Conclusion de la deuxième partie :
Pour conclure, la protection des adhérents et bénéficiaires des contrats d’assurance
contre tous les agissements possibles par l’assureur est bien marquée par les efforts
louables fournis en la matière.
Aujourd’hui, on peut dire que l’arsenal juridique du Royaume est en évolution vers le
renforcement des règles organisatrices sectorielles, le code des assurances entre dans ce
cadre parce qu’il se crée dans la refonte de la performance des règles régissant le
domaine des assurances avec modernité et en harmonisation avec les normes
internationales en la matière. Egalement, la mise en disposition des règles consuméristes
visant essentiellement à protéger les adhérents inexpérimentés contre les anomalies des
contrats d’adhésion où le consommateur se trouve dans une position d’infériorité, obligé
d’accepter les conditions du professionnel sans aucune possibilité réelle de les négocier,
cette loi s’inscrit dans le cadre d’égalité entre contractant. Mais les lacunes en matière de
protection des consommateurs des produits d’assurance ont entraîné quelques pratiques
abusives au détriment de ces consommateurs, alors une protection rigide de ces
consommateurs nécessite la refonte d’un régime assurant un équilibre contractuel entre
l’assuré et l’assureur.
La protection judiciaire est la plus efficace en matière de préservation des intérêts des
assurés et les bénéficiaires du contrat d’assurance, grâce au large pouvoir d’appréciation
des juges en ce qui concerne les clauses abusives, ils s’interviennent via les deux
méthodes de l’interprétation en réalisant un équilibre plus au moins relatif et assurant les
garanties dont il va bénéficier dans les meilleurs conditions et moyen, et également par
les pensums civils à savoir la nullité et la rescision conformément aux règles civilistes,
mais il faut encore d’élargir l’appréciation du juge en ce qui concerne l’ignorance des
consommateurs et l’infériorité dont ils souffrent réellement, et ainsi en ce qui concerne
l’abus de la puissance par les assureurs.
113
Malgré les enregistrés enregistrées par les procédures alternatives du règlement des
litiges dans les affaires commerciales, n’ont pas d’efficacité en matière de préservation
des intérêts des adhérents au contrat d’assurance pour les raisons qu’on avait convié, et
le recours à la justice étatique reste le meilleur moyen en la matière.
114
Conclusion
A la première partie de ce travail, on avait a les indices du déséquilibre significatif au
contrat d’assurance au détriment de l’assuré, le souscripteur ou le bénéficiaire, à ce
propos on a traité deux justifications dudit déséquilibre : la justification contextuelle
c’est-à-dire le déséquilibre fondé sur le contenu du contrat et les règles applicables
portant atteinte aux intérêts de l’adhérent, conformément aux règles consuméristes,
concurrentielles, civilistes et celles du codes des assurances les clauses contractuelles du
contrat d’assurance doivent être claires, et compréhensibles, et ainsi consentis par le
souscripteur lors de la conclusion du contrat et tout vice de consentement peut entrainer
soit la nullité de la clause abusive ou même aller loin à la nullité de tout le contrat avec
des dommages et intérêts. Pour ce qui de la justification contractuelle, c’est l’ensemble
des indices formels à savoir les difformités du contrat d’assurance en ce qui concerne les
mentions obligatoires et les stipulations dudit contrat exigées par la loi et le non-respect
de ces indications ne peut que créer un déséquilibre au détriment de l’assuré parce qu’il
ne va prendre connaissance exactement des conditions particulières auxquelles le contrat
sera exécuté, ainsi le non-respect des obligations précontractuelles pesant sur l’assureur
ou l’intermédiaire à savoir les devoirs d’information et du conseil.
115
Annexes
116
Annexe n°1 :
1. SEXE :
2. Avez-vous déjà contracté une compagnie d’assurance au Maroc par un contrat
d’assurance ?
o à titre obligation
o par assurance complémentaire
o à titre professionnel
3. Quels sont les types d’assurance que vous avez engagés ?
o Assurance automobile
o Assurance santé
o Assurance habitation
o Assurance vie
o Responsabilité civile exploitation des entreprises
o Multirisque immeuble
o Multirisque professionnelle
o Assurance de retraite
o Responsabilité civile décennale
o Responsabilité civile des dirigeants de l’entreprise
4. Est-ce que l’agent de l’assurance vous donne information de toutes les conditions
générales de votre contrat ?
o Oui
o Non
5. Est-ce que vous comprenez le contenu de votre contrat ?
o Oui
o Non
6. Les clauses contractuelles sont-elles toujours insérées dans votre police
d’assurance ?
o Oui
o Non
7. Avez-vous connaissance de la réglementation spéciale des assurances ?
o Oui
o Non
117
8. Connaissez-vous que la loi vous protège contre les clauses abusives imposées dans
les contrats d’assurance ?
o Oui
o Non
9. Comment vous choisissez la compagnie d’assurance ?
o A la base du montant de la prime
o A la base du règlement des sinistres
o A la base des garanties
o Les publicités de la compagnie vous convainquent
10. Maitrisez-vous le contenu des garanties dont vous bénéficiez au titre de votre
contrat ?
o Oui
o Non
o Vous lisez les garanties mais vous ne comprenez pas
11. Savez-vous dans quels cas vous n’êtes plus assurés ?
o Oui
o Non
12. Après réalisation du sinistre, trouvez-vous des problèmes dans la procédure de
règlement de celui-ci ?
o Dans la déclaration du sinistre
o Dans la phase de l’expertise
o Dans la phase de remboursement
13. Les règles de la franchise ou celles de partage de responsabilité sont-elles déjà
appliquées sur vous en cas de règlement d’un sinistre ?
o Oui
o Non
o Vous ne connaissez pas
14. Votre compagnie a-t-elle déjà recouru à la résiliation de votre contrat ?
o Oui
o Non
o Pour motif valable
o Pour motif non valable
15. Avez-vous déjà déposé une plainte auprès de l’ACAPS ?
o Oui
o Non
16. Avez-vous intenté une action en justice contre la compagnie d’assurance pour
faute d’équilibre du contrat ?
o Oui
o Non
118
Annexe n°2 : L’arrêt de la cour de cassation n° 3668, rendu par la chambre civile sur le
dossier n°94/3978, daté du 03/06/1998
119
Annexe n°3 : L’arrêt de la cour de cassation n°551, rendu par la chambre commerciale sur
le dossier n°1001/3/1/2006, daté du 08/04/2009.
120
Annexe n°4 : L’arrêt de la cour de cassation n°1679 rendu par la chambre civile sur le
dossier n° 2955/1/7/2009, daté du 13/04/2010.
121
Annexe n°5 : L’arrêt de la cour de cassation n°1097/2 rendu par la chambre pénale
sur le dossier n°3/2/18231/94, daté du 21/04/1998.
122
Annexe n°6 :
123
124
125
Annexe n°7 :
126
127
Annexe n°8 :
128
Annexe n°9 : Extrait d’un contrat d’assurance responsabilité civile décennale
129
Annexe n°10 :
130
131
132
Glossaire
133
- Antagoniste : (Adjectif) qui agit en sens contraire.
- Antinomie : (Nom féminin) Contradiction réelle ou apparente entre deux lois, deux
principes, deux idées.
- Assuré : c’est la personne physique ou morale sur laquelle repose une assurance, celle
qui est menacée par le risque couvert, et qui n’est pas forcément le souscripteur.
- Assureur : La partie contractante qui s’engage à garantir l’assuré contre les risques
prévus au contrat, et à payer la prestation indemnitaire ou forfaitaire en cas de sinistre.
(L’entreprise d’assurance et de réassurance)
- Avenant : (Nom masculin) Document contractuel modifiant ou complétant un contrat
déjà existant.
- Bénéficiaire : Toute personne désignée en vertu du contrat comme bénéficiaire de la
prestation de l’assureur, l’assuré n’est pas toujours le bénéficiaire du contrat.
- Courtier d’assurance : est toute personne physique ou morale, ayant la qualité du
commerçant et mandataire de ses clients auprès des sociétés d’assurance, il est
mandataire de ces derniers qu’en ce qui concerne l’encaissement des primes.
- Déchéance : la sanction conventionnelle qui s’applique en cas de sinistre, en outre c’est la
perte du droit à la garantie.
- Fallacieuse / fallacieux : (Adjectif) des propos fallacieux sont des faux et induisent
sciemment en erreur la personne qui les entend.
- Franchise : est une somme qui reste à la charge de l’assuré à l’indemnisation d’un
sinistre, cette somme peut prendre l’image soir d’un pourcentage ou d’une somme
forfaitaire.
- Impéritie : (Nom féminin) incapacité, inhabileté, ignorance de ce qu’on doit savoir dans
sa profession.
- Oisiveté : (Nom féminin) Situation dans laquelle une personne de complaît dans la
paresse.
- Paroxysme : Le plus haut degré d’une sensation- synonyme exacerbation.
- Pensum : (Nom masculin) punition ou sanction
- Prime : (Nom féminin) c’est somme d’argent payée par le souscripteur à l’occasion de la
conclusion d’un contrat d’assurance, en cas de mutuelle on l’entend par la cotisation.
- Risque : c’est l’événement ou l’objet couvert par le contrat d’assurance.
- Sinistre : vaut la réalisation d’un événement prévu au contrat et susceptible d’entraîner
la prise en charge financière du dommage par l’assureur- la survenance du risque assuré.
- Souscripteur : dit également le preneur d’assurance, c’est la personne qui signe le contrat
et s’engage à payer la prime, il peut être l’assuré comme il peut être autre personne qui
s’occupe de souscrire une assurance pour le compte d’autrui dans le cas d’assurance pour
compte.
- Surprime : c’est la majoration de la prime qui correspond soit à l’aggravation du risque,
soit à une extension de garantie, soit à une suppression ou un rachat d’exclusion
134
Bibliographie
135
I)- Ouvrages :
- Abdellah BOUDAHRAIN, droit judiciaire privé au Maroc, 5 ème édition 2010, la société
d’édition et de diffusion ALMADARISS.
- Abdellah BOUDAHRAIN, le droit de la consommation au Maroc, édition ALMADARISS-
1999.
- F. TERRÉ, P. SIMLER & Y.LEQUETTE, droit civil : les obligations, précis DALLOZ, 11ème
édition n°75 – 2014.
- Hubert GROUTEL, le contenu d’assurance, 2 ème édition 1997, collection connaissance du
Droit DALLOZ.
- Mohamed NAKHLI, droit des affaires- TOME 1, les activités de l’entreprise, édition
ELBADII 2004.
- Omar AZZIMAN, droit civil : droit des obligations- le contrat, édition le fennec 1996.
136
II)- Articles scientifiques :
- Farid ELBACHA, La protection des consommateurs contre les clauses abusives, Journal
l’Economiste du 06/06/2021.
- Mariam NICOLAE & olesca PLOTNIC, la nature juridique du contrat d’adhésion au risque
d’un déséquilibre contractuel, revue d’examen de la législation nationale (Revista
nationala de drept), n°7-9-2020, CZU347.44.
137
-ماهر حس ين حصوة ،عقد التأمين التجاري بين بين الغرر و الحاجة الفقهية :دراسة تحليلية
مقاصدية ،مجلة جامعة الشارقة للعلوم الشرعية و الدراسات الاسلامية ،المجلد 16العدد 1بتاريخ
شوال 1440هجرية ،يونيو .2009
-ذ .محمد النخلي ،واجب النصح البنكي على ضوء القانون المغربي و المقارن ،مجلة المحامي
عدد 71ليوليوز ،2018مطبعة و الوراقة الوطنية.
-مصطفى النهوي و ابراهيم المومان ،إثبات عقد التأمين على ضوء مدونة التأمينات المغربية،
مجلة القانون و الأعمال.
ناصر الشزمان ،مشزوعية الاعفاء من المسؤولية العقدية في الالتزامات المدنية و التجارية ،مجلة
القانون و الأعمال ،بتاريخ 20فبراير .2018
- Adil MAKHMELLA, la protection de la partie faible au contrat d’assurance, mémoire pour
l’obtention du master droit des affaires, sous l’encadrement de Mr. NAKHLI MOHAMED, à
l’université CADDY AYYAD – FSJES MARRAKECH, l’année universitaire 2011-2012.
- Fayrouz EP ZAILAF, étude comparative entre le contrat d’assurance au Maroc et le
contenu d’assurance en France, mémoire pour l’obtention du diplôme des études
supérieures spécialisées en droit des assurances, soutenu publiquement à l’université
HASSAN II – HAY HASSANI AÏN CHOK le 11 février 2006.
- Sibylle CHAUDOUET, le déséquilibre significatif, thèse pour obtenir le grade de doctorat
de l’Université MONTROPELLIER- droit privé et sciences criminelles, soutenue
publiquement le 26 novembre 2018.
-مازن القضاوي ،القضاء و العدالة التعاقدية ،بحث نهاية التكوين لفوج 41للملحقين القضائيين،
المعهد العالي للقضاء.2015-2017،
-محمد الهيني ،حماية الطرف الضعيف في عقد التأمين البري ،رسالة لنيل شهادة الماستر في
القانون الخص ،كلية العلوم القانونية و الاقتصادية و الاجتماعية -جامعة محمد بن عبد هللا-بفاس،
السنة الجامعية .2005-2006
-مجلة المحامي لهيئة مراكش ،عدد خاص بالمنازعات التجارية ،العدد ،71يوليوز ،2018المطبعة و
الوراقة الوطنية.
138
V)- Rapports et travaux:
- Rapport annuel du secteur des assurances au Maroc, à titre d’exercice 2016, réalisé par
l’ACAPS.
- Rapport annuel du secteur des assurances au Maroc, à titre d’exercice 2017, réalisé par
l’ACAPS.
- Rapport annuel de la cour de cassation de l’année 2017, imprimerie Amina- Rabat 2018.
- Dahir du 9 ramadan 1331(12 août 1913) formant code des obligations et des contrats.
- Dahir portant loi n°1-74-447 du 11 ramadan 1394 (28 septembre 1974) approuvant le
texte du code de procédure civile.
- Décret n°2-00-854 pris pour l’application de l’ancienne loi sur la liberté des prix et de la
concurrence n°06-99.
- La loi n°17-99 portant code des assurances, qui a été promulgué par le Dahir n°1-02-238
du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002), et publiée au bulletin officiel n°5054 du jeudi 7
novembre 2002.
- La loi n°22-01 portant code de procédure pénale, qui a été promulgué par le Dahir n°1-
02-255 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002), et publiée au bulletin officiel n°5078 du 30
janvier 2003.
139
- La loi n°104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence, publiée au bulletin
officiel n°6280 du 10 choual 1435 (7 août 2004).
- La loi n°15-95 formant code de commerce, telle qu’elle a été modifiée et complétée par
la loi n°73-17 du 19 avril 2018.
- L’arrêté du ministre chargé des finances n°1053-06 fixant les conditions générales type
des contrats relatifs à l’assurance responsabilité civile automobile, publié au bulletin
officiel n°5436 du 10 joumada II 1427.
VII)- Sitographie :
www.acaps.ma
www.maroclaw.ma
www.sahamassurance.ma
www.khidmat-almostahlik.ma
www.mcinet.gov.ma
140
www.finances.gov.ma
www.fnacmaroc.ma
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141
Sommaire
L’introduction………………………………………………………………………………………………………..06
B)- Les exclusions directes tant que sources du déséquilibre dans les rapports assureur-
assuré……………………………………………………………………………………………………..24
142
B)- L’impéritie de nullité dans la réglementation des assurances…………………………45
B) L’avenant…………………………………………………………………………………………………………67
143
B)- le contenu et l’exécution du contrat d’assurance……………………………………………..78
144
B)- Les effets de l’arbitrage sur les intérêts des assurés………………………………………..111
Conclusion……………………………………………………………………………………………………………120
Graphiques et schémas :
145
Annexes :
Annexe n°1……………………………………………………………………………………………………………123
Annexe n°2………………………………………………………………………………………………………….125
Annexe n°3………………………………………………………………………………………………………….127
Annexe n°4………………………………………………………………………………………………………….128
Annexe n°5………………………………………………………………………………………………………….129
Annexe n°6………………………………………………………………………………………………………….130
Annexe n°7………………………………………………………………………………………………………….133
Annexe n°8………………………………………………………………………………………………………….135
Annexe n°9………………………………………………………………………………………………………….136
Annexe n°10……………………………………………………………………………………………………….137
Glossaire…………………………………………………………………………………………………………….140
146