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LE DROIT DU CONTRAT D’ASSURANCE

CHAPITRE PRELIMINAIRE : GENERALITES

1) Définition de l’assurance
A l’origine, « assurer » signifiait : mettre dans un état de sécurité ou de confiance.
Par la suite le mot est devenu synonyme de "garantir par un contrat d’assurance".
Selon le Professeur Hémard : "L’assurance est une opération par laquelle une partie, l’assuré, se fait
promettre, moyennant une rémunération (la prime ou cotisation), pour lui ou pour un tiers en cas de
réalisation d’un risque, une prestation par une autre partie, l’assureur, qui prenant en charge un ensemble
de risques, les compense conformément aux lois de la statistique".
Cette définition appelle quelques commentaires et précisions sur les termes suivants : risque, sinistre,
prime, compensation des risques.

2) Définition de quelques notions


a- Le risque
C'est un événement dommageable de réalisation incertaine.
Il peut aussi s’agir d’un évènement de réalisation certaine, mais à une date inconnue
C’est l’éventualité (de survenance) de l’évènement aléatoire couvert par l’assurance
Nous pouvons noter que le concept d’assurance ne peut être séparé de la notion de risque.
N. B. : Il convient de noter à toutes fins utiles que le mot risque peut avoir d'autres acceptions :
il désigne la personne ou la chose placée sous la garantie de l'assurance. Exemple une usine assurée
contre l'incendie constitue un "risque incendie" et on précise même "risque industriel"
il désigne en assurance Incendie la classification des murs extérieurs. Exemple : on parlera de 1er risque
pour un bâtiment construit en dur.
b- Le sinistre
C'est l’événement dommageable susceptible d’entraîner la garantie de l'Assureur.
Ce sont les pertes et dommages que subissent les assurés lorsque se réalise l’événement aléatoire qui
a motivé la souscription du contrat d'assurance.

c- la mutualisation
C’est le fait de mettre en commun, de grouper avant la survenance du sinistre tous les individus qui
accepteront de participer à la réparation des dommages subis par l'un ou l'autre d'entre eux.
C’est le fondement même du concept de la mutualité.
Une notion importante apparaît ici ; c'est celle de la nécessaire sélection des risques que l'assureur doit
opérer.
Il faut en effet constituer des groupes qui présentent un certain nombre de paramètres communs, c’est-
à-dire qu'il faut constituer des ensembles homogènes qui se prêtent aux hypothèses préalablement
définies dans les modèles mathématiques.

d- La prime
C’est la somme (cotisation) payée par l’assuré en contrepartie des garanties accordées par l’assureur.
PREMIERE PARTIE : LES REGLES COMMUNES AUX ASSURANCES DE
DOMMAGES NON MARITIMES ET AUX ASSURANCES DE PERSONNES
CHAPITRE I- DISPOSITIONS GENERALES

A- INTERDICTION DE SOUSCRIPTION DE CONTRATS NON LIBELLES EN FRANCS CFA


Selon l’article 3 du Code CIMA, il est interdit aux personnes physiques résidant sur le territoire d’un Etat
membre de la CIMA, et aux personnes morales pour leurs établissements situé sur le territoire d’un Etat
membre de la CIMA, de souscrire des contrats d’assurance directe ou de rente viagère non libellés en
FCFA, sauf autorisation du Ministre en charge des assurances de l’Etat membre.
Sont nuls de plein droit les contrats souscrits en infraction à cette disposition.
Les sociétés d’assurance qui bénéficient d’une dérogation pour libeller des contrats en devises sont
assimilées à des détenteurs agréés de devises et doivent effectuer auprès des banques centrales une
déclaration de leurs engagements et avoirs, en devises de paiement de primes
Ces dispositions visent à éviter des spéculations susceptibles de nuire à l’évolution du cours du FCFA.

B - LA REASSURANCE
Selon l’article 4 du Code CIMA, dans tous les cas où l’assureur se réassure contre les risques qu’il a
assurés, il reste seul responsable vis-à-vis de l’assuré.
Ainsi donc la résiliation ou la nullité du contrat de réassurance ne remettent pas en cause le contrat
d’assurance. Cette disposition tient au fait qu’il n’existe aucun lien contractuel entre l’assuré et le
réassureur.

C- L’ASSURANCE MULTIRISQUES
Le Code des assurances admet explicitement le principe de la souscription d’une police unique couvrant
l’assuré contre plusieurs risques différents. Il admet aussi le principe d’une tarification distincte pour
chacun des risques garantis.

D- COASSURANE
Plusieurs assureurs peuvent ’engager par une police unique. En cas de sinistre, il n’y a pas de solidarité
entre les coassureurs dans leurs rapports avec l’assuré. Ainsi, si l’un quelconque d’entre eux est
défaillant, les autres ne peuvent pas être contraints de régler sa quote-part du sinistre à sa police.
CHAPITRE II- LA CONCLUSION ET LA PREUVE DU CONTRAT
D’ASSURANCE

A- MANDAT- ASSURANCE POUR COMPTE


Selon l’article 5 du Code CIMA, l’assurance peut être contractée en vertu d’un mandat général ou spécial
ou même sans mandat, pour le compte d’une personne déterminée. Ainsi, une personne physique ou
morale peut pour des raisons diverses (raison de commodité ou connaissance spécialisées du
mandataire dans le domaine concerné) chargé une tierce personne (mandataire) du soin de ses intérêts
et de ce fait lui donner le pouvoir d’agir pour son compte.
Il peut s’agir d’un mandat général ou limité à un domaine bien déterminé (mandat spécial).
L’assurance pour compte profite à la personne pour le compte de laquelle elle a été conclue, alors même
que la ratification n’aurait eu lieu qu’après le sinistre ;
L’assurance peut aussi être contractée pour le compte de qui il appartiendra. Ici, contrairement au cas
précédent, la personne susceptible de bénéficier de la garantie souscrite est inconnue ou tout au moins
non désignée sur le contrat. Il se peut même dans certains cas qu’il s’agisse du souscripteur lui-même.
Ce n’est que lors de la survenance du sinistre que l’on connaît le bénéficiaire de l’indemnité.
L’assurance pour compte vaut tant comme assurance au profit du souscripteur du contrat, que comme
stipulation pour autrui au profit du bénéficiaire connu ou éventuel de ladite clause. L’assurance pour
compte trouve de nombreux domaines d’application, notamment dans l’assurance de la responsabilité
civile automobile où le souscripteur (qui est généralement le propriétaire du véhicule) assure non
seulement sa propre responsabilité, mais également celle de tout conducteur autorisé ou non du véhicule
assuré au moment de l’accident.
Le souscripteur d’une assurance contractée pour le compte de qui il appartiendra est seul tenu au
paiement de la prime envers l’assureur.
Le bénéficiaire de l’indemnité ne peut y prétendre que dans la mesure où le souscripteur aurait pu le faire.
En particulier les exceptions de garantie susceptibles de s’appliquer au souscripteur (nullité, suspension
de la garantie etc.…) lui sont également opposables.

B- LA FICHE D’INFORMATION
Selon l’article 6, 2me alinéa du Code CIMA, l’assureur est tenu avant la conclusion du contrat de fournir
une fiche d’information sur les prix, les garanties et les exclusions.
Ces dispositions résultent du souci du législateur de créer les conditions de la meilleure information
possible de l’assuré avant la conclusion du contrat.

C- PROPOSITION D’ASSURANCE ET MODIFICATION DU CONTRAT


Selon l’article 6, 1er alinéa du Code CIMA, la proposition d’assurance n’engage ni l’assuré, ni l’assureur
; seules la police où la note de couverture constate leur engagement réciproque. L’explication en est que
le législateur ne considère la proposition que comme une offre de contracter faite par le proposant, et
qu’il peut retirer à tout moment et ce faisant, mettre fin aux pourparlers engagés avec l’assureur, si ce
dernier ne l’a pas encore acceptée.
Le Code reconnait par contre, non seulement à la police mais également à la note de couverture dont la
confection est essentiellement dictée par des raisons de commodité administrative ou commerciale, le
pouvoir d’engager les parties au contrat d’assurance.
Selon l’article 6, 3èle alinéa du Code CIMA, est considérée comme acceptée la proposition faite par lettre
recommandée, de prolonger ou de modifier un contrat ou de remettre en vigueur un contrat suspendu, si
l’assureur ne refuse pas cette proposition dans les quinze jours après qu’elle lui soit parvenue. Ce délai
court à partir du lendemain à zéro heure du jour où la demande de l’assuré est parvenue à l’assureur. La
lettre recommandée ne constitue cependant pas une condition substantielle. Ainsi, par exemple, il peut
être suffisant de déposer la proposition auprès d’un agent (Civ. 4 Mai 1969, AD n°544, RGAT 1969-484).

D- PREUVE DU CONTRAT
Selon l’article 7, 1er alinéa du Code CIMA, le contrat d’assurance est rédigé par écrit dans la ou les
langues officielles de l’Etat membre de la CIMA en caractères apparents. Cette disposition vise à protéger
les assurés en créant les meilleures conditions de lecture possible de telle sorte que l’assureur leur donne
les meilleures chances d’une lecture intégrale du contrat et ce faisant la possibilité de remettre en cause
certaines clauses qu’ils estimeraient défavorables à leur endroit.
Lorsqu’avant la conclusion du contrat, l’assureur a posé des questions par écrit à l’assuré, notamment
par un formulaire de déclaration du risque ou par tout autre moyen, il ne peut se prévaloir du fait qu’une
question exprimée en termes généraux n’ait reçu qu’une réponse imprécise.

E- L’AVENANT
Selon l’article 7 2ème alinéa du Code CIMA, toute addition ou modification du contrat d’assurance primitif
doit être constatée par un avenant signé des parties.

F- NOTE DE COUVERTURE
Avant la délivrance de la police ou de l’avenant, l’assureur et l’assuré peuvent être engagés l’un à l’égard
de l’autre par une note de couverture (Article 7, 3ème alinéa du Code CIMA).

G- MENTIONS DU CONTRAT D’ASSURANCE


Selon l’article 8 du Code CIMA, les polices d’assurance doivent indiquer :
- les noms et domiciles des parties contractantes ;
- la chose ou la personne assurée ;
- la nature des risques garantis
- le moment à partir duquel le risque est garanti et la durée de cette garantie ;
- le montant de cette garantie ;
- la prime ou la cotisation d’assurance et ses conditions de paiement
(Article 8 nouveau) ;
- les conditions de la tacite reconduction, si elle est stipulée ;
- les cas et conditions de prorogation ou de résiliation du contrat ou de cessation de ses effets ;
- les obligations de l’assuré à la souscription du contrat et éventuellement en cours de contrat, en
ce qui concerne la déclaration du risque et la déclaration des autres assurances couvrant les mêmes
risques
- les conditions et modalités e la déclaration à faire en cas de sinistre ;
- le délai dans lequel les indemnités sont payées ;
- pour les assurances autres que les assurances contre les risques de responsabilité, la procédure
et les principes relatifs à l’estimation des dommages en vue de la détermination du montant de l’indemnité
- la prescription des actions dérivant du contrat d’assurance ;
- les formes de résiliation ainsi que le délai de préavis.
Les clauses des polices édictant des nullités, des déchéances, des résiliations de plein droit ou des
exclusions ne sont valables que si elles sont mentionnées en caractères très apparents
Les polices des sociétés d’assurance mutuelles doivent constater la remise à l’adhérent du texte entier
des statuts de la société.

H- OPPOSABILITE DES EXCEPTIONS


Selon l’article 10 du Code CIMA, l’assureur peut opposer au porteur de la police ou au tiers qui en évoque
le bénéfice, les exceptions opposables au souscripteur originaire. Cette disposition prend sa source dans
le principe général selon lequel un bénéficiaire ne saurait avoir plus de droit que celui qui les lui a transmis.
CHAPITRE III- LES OBLIGATIONS E L’ASSUREUR ET DE L’ASSURE
Nous étudierons les obligations des parties au contrat que sont l’assureur et l’assuré.

SECTION I LES OBLIGATION DE L’ASSURE


Des obligations pèsent sur l’assuré à la conclusion du contrat et en cours du contrat.

A- LE PAIEMENT DE LA PRIME
Depuis novembre 2011, les dispositions de l’article 13 relatives au paiement de la prime ont évolué. Par
le passé, l’ancien article 13 du code CIMA, a favorisé la souscription de polices d’assurances à crédit, ce
qui a plombé sérieusement la trésorerie des compagnies d’assurance au regard du stock d’impayés que
les compagnies trainaient avec des chiffres d’affaires fictifs. Face à la menace qui pesait sur les sociétés
d’assurance, sur leur capacité à faire face aux engagements pris à l’égard des souscripteurs et
bénéficiaires de contrats d’assurance et sur leurs solvabilités, le législateur s’est vu obligé d’intervenir afin
d’assainir la trésorerie de celles-ci. Ainsi, un article 13 nouveau a été adopté et qui conditionne désormais
la prise d’effet du contrat d’assurance au paiement de la prime, non sans en assortir la violation de
sanction.
Aux termes des dispositions de l’article 13 nouveau : « la prise d’effet du contrat est subordonnée au
paiement de la prime par le souscripteur. », en d’autres termes, pas de prime payée, pas de garantie (no
premium, no warranty). L’alinéa 2 du même article menace de sanctions prévues à l’article 312 dudit
code, toute entreprise d’assurance qui souscrirait un contrat d’assurance dont la prime n’est pas payée
ou qui renouvèlerait un contrat d’assurance dont la prime n’a pas encore été payée.
Une dérogation aux dispositions énoncées ci-dessus a été introduite à l’alinéa 3 du même article. Cette
dérogation prévoit, qu’un délai maximum de soixante jours à compter de la date de renouvellement ou de
prise d’effet du contrat, peut être accordé au souscripteur, pour les risques dont le montant de la prime
du contrat excède quatre-vingt fois le montant du SMIG annuel du pays dans lequel il est souscrit (pays
de localisation) pour le paiement de la prime. Cependant, cette exception exclut de son champ, les
contrats des branches automobiles, maladies (santé) et d’assurance transport de marchandises.
Toutefois, cette dérogation est subordonnée à la signature d’un engagement express par le souscripteur
à payer la prime avant l’expiration du délai prévu. Si l’engagement express du souscripteur de payer la
prime est matérialisé par un effet de commerce, le terme maximum prévu ne saurait excéder le délai de
soixante jours fixé ci-dessus.
En cas de non-paiement de la prime dans le délai fixé, le contrat est résilié de plein droit et la portion de
prime courue reste acquise à l’assureur sans préjudice des éventuels frais de poursuites et de
recouvrement.
Par ailleurs, l’alinéa 7 de l’article 13 nouveau dispose que l’Etat, de même que ses démembrements ne
sont pas soumis aux dispositions sus-énoncées relatives au paiement de la prime pour leurs risques,
pour lesquels, des délais de paiement de primes pourraient être accordés dans des conditions définies
par la Commission Régionale de Contrôle des Assurances.
Il convient de rappeler que les dispositions relatives au paiement de prime ne sont pas applicables aux
assurances sur la vie.
L’article 13-1 nouveau traite de la question des chèques et effets impayés. De ce fait, lorsqu’un chèque
ou un effet remis en paiement de la prime revient impayé, l’assuré est mis en demeure de régulariser le
paiement dans un délai de huit jours ouvrés pour compter de la date à laquelle il reçoit l’acte ou la lettre
de mise en demeure. A l’expiration de ce délai, si la régularisation n’est pas effectuée, le contrat est résilié
de plein droit. La portion de prime courue reste toujours acquise à l’assureur sans préjudice
d’éventuels frais de poursuites ou de recouvrement.
Dans les hypothèses de coassurance, l’article 13 - 2 dispose qu’en cas de coassurance à quittance
unique, l’apériteur doit reverser les parts de primes dues aux autres coassureurs dans un délai de quinze
jours à compter de la réception du paiement de la prime ou portion de prime. En cas de défaillance de
l’apériteur, les primes dues aux autres coassureurs et non reversées produiront intérêts de plein droit au
double du taux d’escompte dans la limite du taux de l’usure à compter de l’expiration du délai de
reversement prévu ci-dessus.

B- LA DECLARATION DU RISQUE
La déclaration de risque permet à l’assureur d’avoir une bonne connaissance du risque qu’il entend
garantir ou qu’il garantit.

1- A la souscription du contrat :
Selon l’article 12, 2ème alinéa du Code CIMA, l’assuré est obligé de répondre exactement aux questions
posées par l’assureur notamment dans le formulaire de déclaration du risque par lequel l’assureur
l’interroge lors de la conclusion du contrat, sur les circonstances qui sont de nature à faire apprécier par
l’assureur les risques qu’il prend en charge.

2- En cours de contrat
Selon l’article 12, 3ème alinéa du Code CIMA, l’assuré est obligé de déclarer en cours de contrat les
circonstances nouvelles qui ont pour conséquence, soit d’aggraver les risques, soit d’en créer de
nouveaux et rendent de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à l’assureur, notamment dans
le formulaire mentionné prévu à cet effet.
L’assuré doit, par lettre recommandée ou contresignée, déclarer ces circonstances à l’assureur dans un
délai de quinze jours à partir du moment où il en a eu connaissance.
En cas de lettre contresignée, un récépissé servant de preuve doit être remis à l’assuré.
En cas d’aggravation du risque en cours de contrat, telle que si les circonstances nouvelles avaient été
déclarées lors de la conclusion ou du renouvellement du contrat, l’assureur n’aurait pas contracté ou ne
l’aurait fait que moyennant une prime plus élevée, l’assureur a la faculté, soit de dénoncer le contrat en
remboursant la fraction de la prime non courue, soit de proposer un nouveau montant de prime. Pour
conserver sa faculté de dénonciation du contrat ou celle d’exiger une augmentation de la prime, il est
nécessaire que l’assureur n’ait pas manifesté son accord, même pour la poursuite du contrat aux
anciennes conditions (en continuant à percevoir les primes à l’ancien taux ou en réglant des sinistres) et
ce, même s’il n’a pas eu connaissance de l’aggravation du risque par l’entremise de l’assuré lui-même.
Les dispositions du présent article ne sont applicables ni aux assurances sur la vie, ni à l’assurance
maladie, lorsque l’état de santé de l’assuré se trouve modifié.
Ces dispositions ne concernent pas l’assurance sur la vie en raison du fait que la tarification de ce risque
tient compte des modifications susceptibles d’infléchir sur la santé de l’assuré et sur sa mortalité. Il en est
de même pour l’assurance maladie où il n’est pas nécessaire de déclarer la modification de l’état de santé
(son amélioration ou sa dégradation) à l’assureur. De même de telles modifications n’entraînent pas la
modification de la prime (à la hausse ou à la baisse). Seuls des risques de modification de l’état de santé
résultant d’un travail dans des conditions plus ou moins malsaines ou plus ou moins dangereuses doivent
être déclarés et sont soumis aux conditions ci-dessus (par exemple le passage d’une profession
d’employé de bureau à celle de travailleur dans une mine souterraine entraînant des risques d’accidents
accrus couverts par la police maladie).
Si, pour la fixation de la prime, il a été tenu compte de circonstances spéciales, mentionnées dans la
police et aggravant les risques et si ces circonstances viennent à disparaître au cours de l’assurance,
l’assuré a le droit de résilier le contrat, sans indemnité, si l’assureur ne consent pas la diminution de prime
correspondante d’après le tarif applicable lors de la souscription du contrat.

3- Les sanctions liées à la déclaration du risque :


Des sanctions sont prévues en cas de fausses déclarations de risque selon que la fausse déclaration est
intentionnelle ou non intentionnelle.

a) En cas de fausse déclaration intentionnelle


Selon l’article 18,1er aliéna du Code CIMA, le contrat d’assurance est nul en cas de réticence ou de
fausse déclaration intentionnelle de la part de l’assuré, quand cette réticence ou cette fausse déclaration
change l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur, alors même que le risque omis ou
dénaturé par l’assuré a été sans influence sur le sinistre.
La nullité du contrat est conditionnée par les éléments suivants :
a1)- il doit y avoir eu une réticence- c’est-à-dire qu’à la souscription du contrat, l’assuré doit n’avoir pas
déclaré un élément du risque, ou encore à l’occasion de la modification du risque, il doit avoir omis d’en
déclarer une aggravation.
a2)- Ou bien fausse déclaration, en d’autre termes l’assuré doit avoir déclaré de manière inexacte
l’élément concerné ou l’aggravation.
a3)- La réticence ou la fausse déclaration doivent avoir un caractère intentionnel. Ainsi, la nullité ne
s’applique pas en cas de simple oubli ou d’erreur de la part de l’assuré.
a4)- La réticence ou la fausse déclaration doivent changer l’objet du risque ou en avoir diminué l’opinion
pour l’assureur, il en résulte que même intentionnelle, la réticente ou la fausse déclaration n’entraîne pas
la nullité du contrat si l’on peut établir que la circonstance concernée même déclarée et avec exactitude
n’aurait eu d’influence ni sur la garantie accordée par l’assureur, ni sur la prime. La preuve du contraire
incombe à l’assureur. Elle peut être administrée par exemple au moyen de ses directives de souscription
ou de ses tarifs.
Si la réticence ou la déclaration inexacte de mauvaise foi ont lieu au moment de la souscription du contrat,
le contrat est nul depuis ce moment-là et tout se passe alors comme s’il n’avait jamais existé. Par contre,
si les conditions de la nullité se créent à l’occasion d’une aggravation du risque, la nullité du contrat ne
remonte que jusqu’à ce moment, le contrat restant parfaitement valable avant ce moment.
La réticence ou la fausse déclaration intentionnelle peuvent être découvertes en l’absence de tout sinistre
(à l’occasion d’un entretien avec le client ou lors d’une visite de risque par exemple). Elles entraînent
alors de plein droit la nullité du contrat nonobstant l’absence de sinistre.
Elles peuvent également être découvertes lors d’enquêtes organisées à l’occasion d’un sinistre, elles
entraînent alors la nullité du contrat que les circonstances omises ou dénaturées aient un rapport avec le
sinistre ou non puisqu’il suffit alors que les conditions de l’annulation soient remplies. Dans ce dernier
cas, si l’assureur avait déjà payé dans sinistres, il a le droit de répéter les montants payés à l’assuré,
c’est-à-dire de lui en exiger le remboursement.
La bonne foi étant présumée, il appartient à l’assureur d’établir la mauvaise foi de l’assuré.
Selon l’article 18, 2ème alinéa du Code CIMA, les primes payées demeurent alors acquises à l’assureur,
qui a droit au paiement de toutes les primes échues à titre de dommages et intérêts.
Cette position s’explique par le souci du législateur de permettre la réparation du préjudice que subit
l’assureur (du fait de la préparation de la police, du coût des enquêtes), même en l’absence de
survenance d’un sinistre couvert par la police.

b- En cas de fausse déclaration non intentionnelle :


Selon l’article 19, 1er alinéa du Code CIMA, l’omission ou la déclaration inexacte de la part de l’assuré
dont la mauvaise foi n’est pas établie n’entraîne pas la nullité de l’assurance.
Le 2ème alinéa du même article, précise que si cette déclaration est constatée avant tout sinistre,
l’assureur a le droit soit de maintenir le contrat, moyennant une augmentation de prime acceptée par
l’assuré, soit de résilier le contrat dix (10) jours après notification adressée à l’assuré par lettre
recommandée ou contresignée, en restituant la portion de la prime payée pour le temps où l’assurance
ne court plus.
Le 3ème alinéa du même article indique que dans le cas où la constatation n’a lieu qu’après un sinistre,
l’indemnité est réduite en proportion du taux des primes payées par rapport au taux des primes qui
auraient été dues si les risques avaient été complètement et exactement déclarés.

C- LA DECLARATION DES SINISTRES


Aux termes de l’article 12, alinéa 6 du Code CIMA, l’assuré est obligé de donner avis à l’assureur, dès
qu’il en a eu connaissance et au plus tard dans le délai fixé par le contrat, de tout sinistre de nature à
entraîner la garantie de l’assureur. Ce délai ne peut être inférieur à cinq jours ouvrés.
L’assuré est tenu de déclarer le sinistre dans un délai de cinq jours à compter du moment où il en a eu
connaissance.
Il est précisé par ailleurs que les jours à considérer dans le décompte du délai de déclaration sont des
jours ouvrés, c’est-à-dire exclusifs des journées pendant lesquelles l’on ne travaille pas. En outre, le jour
de la survenance du sinistre ou celui où l’assuré en a eu connaissance selon le cas, ne rentrent pas non
plus dans le décompte du délai. Le délai de cinq jours prévu par le Code est un minimum fixé par le
législateur dans un souci de protection des assurés. Il ne peut donc pas être réduit, par contre il peut être
augmenté par l’assureur ou à la demande de l’assuré et d’un commun accord entre les parties.
La déclaration du sinistre est plus urgente dans certains cas tels que le vol ou la mortalité du batail, aussi
le législateur a-t-il réduit le délai minimum de déclaration des sinistres dans ces cas en le ramenant à 48
heures.
Les délais ci-dessus peuvent également être prolongés d’un commun accord entre les parties
contractantes.
L’assureur ne peut opposer une déchéance pour déclaration tardive que s’il est en mesure de justifier
que ce retard lui a porté préjudice. S’agissant des retards apportés dans la déclaration du sinistre aux
autorités de polices, ils ne peuvent pas donner lieu à déchéance, l’assureur pouvant seulement réclamer
une indemnité proportionnée au préjudice par lui subi

SECTION II- LES OBLIGATIONS DE L’ASSUREUR


Quant à l’assureur, il pèse sur lui aussi des obligations tenant aux avis d’échéances et au règlement des
sinistres survenus.

A- L’OBLIGATION RELATIVE A L’AVIS D’ECHEANCE


Selon l’article 14 du Code CIMA, pour les contrats à tacite reconduction, à chaque échéance de prime,
l’assureur est tenu d’aviser à la dernière adresse connue, ou quarante-cinq jours à l’avance (article 14
nouveau, délai précédemment de quinze jours), l’assuré ou la personne chargée du paiement des primes,
de la date d’échéance et du montant dont il est redevable.
Cet avis matérialisé par une lettre avec accusé de réception ou décharge devra rappeler que le contrat
sera résilié de plein droit si la prime de renouvellement n’est pas payée dans les délais prévus à l’article
13 (article 14 nouveau).
Cette disposition a pour but essentiel de permettre au débiteur de prendre les dispositions de nature à lui
permettre de payer la nouvelle prime dès son échéance.

B- L’OBLIGATION DE REGLEMENT DES SINISTRES


Selon l’article 16, 1er alinéa du Code CIMA, lors de la réalisation du risque ou à l’échéance du contrat,
l’assureur doit exécuter dans le délai convenu la prestation déterminée par le contrat et il ne peut être
tenu au-delà de cette prestation.
Ainsi, contrairement à la loi du 13 juillet 1930 où l’on trouvait la notion de paiement, le Code CIMA introduit
la notion d’exécution de la prestation et par ce fait même, reconnait la possibilité de prestations en espèce
non seulement, mais également précise, que tous les moyens de paiement imaginables (chèque, espèce,
virement etc.…) sont utilisables. L’on note que le texte ne fixe pas un délai pour le paiement par l’assureur
de sa prestation. Ce dernier est cependant tenu de fixer ce délai et de l’insérer dans la police, pour se
conformer aux dispositions du Code CIMA qui cite parmi les dispositions que chacune des polices doit
comporter le délai dans lequel les indemnités doivent être payées ; Un tel délai peut par la suite être
accepté par l’assuré ou modifié d’un commun accord avec lui. La seule exception au principe de la libre
fixation des délais de règlement se retrouve dans l’article 236 du Code CIMA relatif à l’indemnisation des
préjudices corporels consécutifs aux accidents de la circulation. Puisqu’en vertu de cet article, l’assureur
est tenu de procéder au paiement des sommes dues à la victime dans un délai d’un mois à compter de
l’expiration du délai de 15 jours, prévu pour permettre la dénonciation de la transaction après sa
conclusion, si cette transaction s’avère irrespectueuse des dispositions du Code CIMA. S’agissant des
prestations en nature visées par ce texte, il s’agit essentiellement des services rendus par la compagnie
d’assurance. Nous pouvons citer à ce titre par exemple :

a) Les opérations d’assistance qui consistent pour la société débitrice de la prestation à venir en
aide à l’assuré dans les conditions et limites du contrat (par exemple le transport de l’assuré dans le cadre
d’un contrat d’assurance maladie étendu à la garantie assistance au moyen d’un avion de ligne régulière
ou en cas de nécessité au moyen d’un avion sanitaire, pour lui permettre de recevoir des soins appropriés
qu’il ne peut recevoir au lieu où il est tombé malade ou à celui où l’accident est survenu) ;

b) Les prestations en nature associées à la garantie de la protection juridique par exemple lorsque
l’assureur se charge d’assurer la défense de l’assuré devant les tribunaux (N.B. L’assurance de la
protection juridique peut également entraîner des prestations en espèces par exemple lorsque l’assureur
rembourse des frais de justice exposés par l’assuré).
Par ailleurs, l’assureur ne peut être tenu au-delà de la prestation déterminée par le contrat, c’est-à-dire
en tenant compte de l’ensemble des dispositions contractuelles (franchise, règle proportionnelle etc.)
L’alinéa 2 du même article, rappelle que l’assureur ne couvre pas les sinistres survenus après l’expiration
ou pendant la suspension du contrat.

SECTION III- DISPOSITIONS DIVERSES RELATIVES AUX OBLIGATIONS DES


PARTIES
Les parties sont aussi soumises à certaines autres obligations tenant au contrat.

A- LES OBLIGATIONS RELATIVES A LA DUREE DU CONTRAT :


Selon l’article 24, 1er alinéa du Code CIMA, la durée du contrat doit être mentionnée en caractères très
apparents dans la police. Cette prescription se justifie par l’importance de la durée de l’engagement
souscrit par l’assuré.
L’alinéa 2 du même article, prévoit qu’à défaut de la mention selon laquelle la durée de la tacite
reconduction ne saurait être supérieure à un an, l’une des parties peut, nonobstant toute clause contraire,
résilier le contrat sans indemnité chaque année, à la date d’anniversaire de la prise d’effet, moyennant
un préavis d’un mois au moins.
B- LES DISPOSITIONS RELATIVES A LA RESILIATION
Le droit de résiliation reconnu aux parties obéit à des conditions prévues par le code CIMA.

1- La forme de la résiliation
Selon l’article 22 du Code CIMA, dans tous les cas où l’assuré a la faculté de demander la résiliation, il
peut le faire à son choix, soit par une déclaration faite contre récépissé au siège social ou chez le
représentant de l’assureur (l’agent général par exemple), soit par acte extrajudiciaire (exploit d’huissier),
soit par lettre recommandée, soit par tout autre moyen indiqué dans la police (le télex ou le fax par
exemple).

2- Le délai de résiliation
Selon l’article 27 du Code CIMA, la date à partir de laquelle le délai de résiliation est ouvert à l’assuré en
raison de la survenance d’un des événements prévus à l’article 25 est celle à laquelle la nouvelle situation
prend naissance.
Toutefois, en cas de retraite professionnelle ou de cessation définitive d’activité professionnelle, le point
de départ du délai est le lendemain de la date à laquelle la situation antérieure prend fin.

3- Le droit de résiliation annuel des parties :


Selon l’article 21 du Code CIMA, l’assuré a le droit de résilier le contrat à l’expiration d’un délai d’un an,
en envoyant une lettre recommandée à l’assureur au moins deux mois avant la date d’échéance. Ce droit
appartient dans les mêmes conditions à l’assureur.
Cet article concerne les contrats souscrits pour une période supérieure à l’année, et renouvelables par
tacites reconductions d’année en années. Une exception peut être prévue pour les contrats individuels
maladie et pour les contrats garantissant des risques autres que ceux des particuliers (c’est-à-dire par
exemple des contrats couvrant des risques auxquels sont exposés l’Etat, les entreprises, les collectivités
publiques par exemple dans leurs patrimoines ou dans l’exercice de leurs activités : Incendie des
bâtiments et équipements, grèves et émeutes, pertes d’exploitation etc.…). Cette exception qui permet à
l’assureur de s’assurer le maintien en portefeuille des risques concernés pendant plus d’une année vise
à lui donner des chances d’équilibrer sa statistique relative aux différents clients concernés, compte tenu
du caractère potentiellement déficitaire de ces risques (notamment les contrats d’assurance maladie
individuels) et des réductions quelquefois importantes de primes concédées par l’assureur à la
souscription du contrat. Elle vise aussi pour ce qui est des contrat d’assurances maladie individuels à
protéger les assurés en leur donnant la possibilité de s’opposer à l’insertion par l’assureur d’une clause
de résiliation annuelle dans la police. En effet, une telle clause expose l’assuré dont l’état de santé s’est
dégradé pendant la période d’assurance à subir la résiliation du contrat par l’assureur au moment où son
état de santé lui rendrait difficile la souscription d’un autre contrat auprès d’une autre entreprise
d’assurance.
Le droit de résilier le contrat tous les ans doit être rappelé dans chaque police.
Une résiliation irrégulière pour une raison quelconque (non-respect du délai de préavis, par exemple,
notification de la résiliation un mois seulement avant l’échéance ou non-respect des époques de
résiliation, par exemple demande de résiliation à la fin de la première année d’assurance alors que le
contrat n’autorise la résiliation que tous les trois ans) ne peut produire d’effet que si elle est expressément
acceptée par l’assureur, le silence de ce dernier ne pouvant valoir acceptation.
Par ailleurs, une résiliation tardive et donc non valable qui est faite à l’occasion d’une échéance donnée
ne peut pas être considérée comme valable pour l’échéance suivante et doit donc être renouvelée
(reprise).
Les dispositions de l’article 21 du Code CIMA ne s’appliquent pas aux assurances sur la vie.

4- La résiliation pour modification ou cessation du risque :


Selon l’article 25 du Code CIMA, en cas de survenance d’un des événements suivants :
- changement de domicile ;
- changement de profession ;
- retraite professionnelle ou cessation définitive d’activité professionnelle
- changement de situation ou de régime matrimonial.

Le contrat d’assurance peut être résilié par chacune des parties lorsqu’il a pour objet la garantie de risques
en relation directe avec la situation antérieure et qui ne se retrouve pas dans la situation nouvelle.
La résiliation motivée par les circonstances ci-dessus, prend effet un mois après qu’elle ait été notifiée au
moyen d’une lettre recommandée, avec demande d’avis de réception par la partie qui en prend l’initiative
à l’autre. Cette résiliation doit cependant survenir au plus tard dans un délai de trois mois à compter de
la survenance de l’événement. Ce délai étant considéré comme suffisant pour permettre aux parties de
se positionner. Il en résulte que si l’initiative de la résiliation est le fait de l’assureur, le délai de trois mois
ci-dessus ne court qu’à partir du moment où il a reçu notification de l’événement par lettre recommandée
avec demande d’avis de réception.
L’assureur doit alors rembourser à l’assuré la portion de prime ou de cotisation correspondant à la période
pendant laquelle le risque n’a pas couru. Cette période étant calculée à compter de la date d’effet de la
résiliation.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux assurances sur la vie.

5- La résiliation après sinistre :


Selon l’article 23, 1er alinéa du Code CIMA, dans le cas où une police prévoit pour l’assureur la faculté
de résilier le contrat après sinistre, La résiliation est faite dans le délai de trois mois après qu’il en ait eu
connaissance. La résiliation ne peut prendre effet qu’à l’expiration d’un délai d’un mois à dater de sa
notification à l’assuré. Cette disposition vise à permettre à l’assuré de trouver un nouvel assureur.
L’assureur qui, passé le délai d’un mois après qu’il ait eu connaissance du sinistre, a accepté le paiement
d’une prime ou cotisation ou d’une fraction de prime ou de cotisation correspondant à une période
d’assurance ayant débuté postérieurement au sinistre ne peut plus se prévaloir de ce sinistre pour résilier
le contrat.
L’alinéa 2 du Code CIMA rappelle que dans le cas prévu au premier alinéa ci-dessus, les polices
d’assurance doivent reconnaitre à l’assuré le droit, dans un délai d’un mois à compter de la notification
de la résiliation de la police sinistrée, de résilier les autres contrats d’assurance qu’il peut avoir souscrits
auprès de l’assureur. La résiliation prenant effet un mois à dater de sa notification à l’assureur. Cette
disposition vise à amener ce dernier à ne résilier le contrat que s’il y a vraiment intérêt, en prenant en
considération, notamment la statistique générale de l’ensemble des affaires placées par son client de ses
services.
A alinéa 3 du Code CIMA, il est prévu que la faculté de résiliation ouverte à l’assureur et à l’assuré par
application des deux précédents alinéas comporte restitution par l’assureur des portions de primes ou de
cotisation afférentes à la période pour laquelle les risques ne sont plus garantis. Ainsi, indépendamment
de la partie qui prend l’initiative de la résiliation, l’assuré a droit au remboursement des portions de prime
non courues, la résiliation se faisant sans indemnité.

6- La résiliation pour faillite ou liquidation judiciaire :


La faillite ou la liquidation s’analyse suivant qu’elle concerne l’assureur ou plutôt l’assuré.

a)- Le cas de la faillite ou de la liquidation judiciaire de l’assuré


Selon l’article 17 alinéa 1 du Code CIMA, l’assurance subsiste en cas de faillite ou de liquidation judiciaire
de l’assuré. Le syndic* ou le débiteur autorisé par le juge ou le liquidateur selon le cas et l’assureur,
conservent le droit de résilier le contrat pendant un délai de trois mois à compter de la date du jugement
de faillite ou de liquidation judiciaire; La portion de prime afférente au temps pendant lequel l’assureur ne
couvre plus le risque est restituée au débiteur.
Le principe de la subsistance de l’assurance en cas de faillite ou de liquidation judiciaire de l’assuré
résulte du souci du législateur de protéger les intérêts des créanciers dont la liquidation des créances
dépend de la préservation du patrimoine disponible au moment du jugement de faillite ou de liquidation
judiciaire. Il vise donc à interdire à l’assureur l’insertion dans la police d’assurance d’une clause de
résiliation automatique suite aux événements ci-dessus indiqués, laquelle aurait pour conséquence de
créer un découvert d’assurance qui non comblé au moment d’un sinistre réduirait l’actif servant de base
au désintéressement des créanciers.
La charge du paiement des primes est alors transférée de l’assuré à la communauté des créances pour
ce qui est des seules primes non échues à la date du jugement prononçant la faillite ou la liquidation
judiciaire, les primes échues avant cette date restant à la charge du souscripteur. Il arrive cependant dans
certains cas que la communauté des créances n’ait pas intérêt à maintenir certains contrats en vigueur
(par exemple un contrat d’assurance maladie souscrit pour un personnel qui n’est plus en service). En
considération de cette éventualité, le législateur accorde un délai de trois mois à compter de l’ouverture
des procédures ci-dessus au syndic1, au débiteur autorisé ou au liquidateur selon le cas pour la résiliation
des contrats d’assurance qu’ils n’entendent pas maintenir en vigueur. Ce délai est considéré comme
suffisant pour permettre aux intéressés de se positionner.
L’assureur a également la faculté de résilier le contrat dans le même délai (notamment si son appréciation
des nouvelles données morales ou financières lui dicte une telle attitude). Lorsque la résiliation est initiée
par l’assureur, elle ne prend effet qu’à l’expiration d’un délai d’un mois à compter de sa notification (article
25, alinéa 3 du Code CIMA).

b)-Le cas de la faillite ou de la liquidation de l’assureur


Selon l’article 17, 2me alinéa du Code CIMA, en cas de faillite d’une entreprise d’assurance IARD, les
contrats qu’elle détient dans son portefeuille cessent de plein droit d’avoir effet le quarantième jour à midi,
à compter de la publication dans un journal d’annonces légales de la décision du retrait d’agrément. Les
primes sont dues proportionnellement à la période de garantie. Le syndic peut surseoir au paiement des
sinistres.

1 *Syndic : Auxiliaire de justice désigné par le tribunal dans un jugement qui prononce la liquidation des biens ou le règlement
judiciaire, il représente la masse des créanciers, gère les biens du débiteur et s’occupe de repartir l’actif entre les créanciers.

Syndic de copropriété : Personne chargée par l’ensemble des copropriétaires d’un immeuble de gérer les parties communes,
de répartir les dépenses entre les copropriétaires et d’exécuter les décisions prises par eux.)
CHAPITRE IV- LES COMPETENCES ET LES PRESCRIPTIONS

Il s’agira pour nous ici d’envisager les règles de compétence territoriale et les délais de prescription.

A- LA PRESCRIPTION
Selon l’article 28 du Code CIMA, toutes les actions dérivant du contrat d’assurance sont prescrites pour
deux ans à compter de l’événement qui y donne naissance. Il s’agit des actions prenant leur source dans
les rapports entre l’assuré et l’assureur (paiement des primes par l’assuré, règlement des sinistres par
l’assureur, annulation ou résiliation du contrat d’assurance etc.…) La prescription biennale joue à l’égard
des deux parties.

a) en cas de réticence, omission, déclaration fausse ou inexacte sur le risque couru, que du jour où
l’assureur en a eu connaissance ;
b) en cas de sinistre que du jour où les intéressés en ont connaissance qu’ils l’ont ignoré jusque-là.

Selon l’alinéa 5 du même article, quand l’action de l’assuré contre l’assureur a pour cause le recours d’un
tiers, le délai de prescription ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l’assuré
ou a été indemnisé par ce dernier. En effet, l’action de l’assuré contre l’assureur peut avoir pour cause le
fait d’un tiers. Il peut advenir que ce soit la réclamation amiable ou judiciaire de ce tiers à l’encontre de
l’assuré en vue de la réparation de préjudices que ce dernier, les personnes dont il répond ou les choses
qui sont sous sa garde, lui ont causé qui soit à l’origine de celle de l’assuré à l’encontre de l’assureur pour
cause de refus de ce dernier de prendre l’événement concerné en charge par exemple. Le délai de
prescription ne court alors qu’à compter du jour où le tiers a exercé une action judiciaire contre l’assuré
ou a été indemnisé par lui.
Certaines actions ne sont soumises à la prescription biennale parce qu’elles n’ont pas leur cause dans le
contrat d’assurance. Ce sont généralement des actions où interviennent des tiers extérieurs au contrat
d’assurance (action directe de la victime contre l’assureur, action subrogatoire de l’assureur contre le tiers
responsable, l’action d’un assureur contre un autre en cas d’assurance cumulative, l’action d’une
personne subrogée dans les droits de la victime contre l’assureur etc.…) De telles actions tombent donc
dans le régime de prescription de droit commun.
En vertu des dispositions du 6me alinéa du même article, le délai de prescription passe de 2 à 10 ans
pour les actions relatives aux contrats vie pour lesquels le bénéficiaire est distinct du souscripteur et pour
les contrats couvrant les accidents corporels pour lesquels les bénéficiaires sont les ayants-droit de
l’assuré décédé. L’allongement du délai de prescription s’explique ici par le souci du législateur de donner
le maximum de chance aux bénéficiaires d’indemnité de découvrir l’existence du contrat s’ils n’en avaient
pas encore eu connaissance. Il est à préciser que le point de départ de la prescription reste cependant la
date du décès de l’assuré et non celle à laquelle l’existence de l’assurance est découverte (Civ 17 février
1981, D 1982).
Selon l’article 29 du Code CIMA, la prescription est interrompue par l’une des causes ordinaires
d’interruption de la prescription et par la désignation d’experts à la suite d’un sinistre. L’interruption de la
prescription de l’action peut, en outre résulter soit de l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de
réception adressée par l’assureur à l’assuré (en ce qui concerne l’action en paiement de la prime) ou par
l’assuré à l’assureur en ce qui concerne le règlement d’une indemnité.
Parmi les causes ordinaires d’interruption de la prescription figurent les assignations, les significations-
commandement de payer, les saisies qui traduisent la volonté du créancier d’exercer le droit qui est sujet
à prescription. Entraînent également une interruption de la prescription les reconnaissances de dettes, à
condition qu’elles ne comportent aucune équivoque. Aux causes d’interruption ci-dessus s’ajoutent :

a) La désignation d’un expert après un sinistre :


Cette disposition vise à protéger l’assuré en lui évitant la réduction du temps dont il dispose pour agir du
fait du défaut de diligence de l’assureur dans la nomination d’un expert, de la lenteur dans la réalisation
de l’expertise, dans le dépôt du rapport d’expertise. En effet, cette disposition proroge à compter de la
désignation de l’expert, le temps dont dispose l’assuré pour intenter une éventuelle action judiciaire, pour
une nouvelle période de deux ans, l’interruption de la prescription n’est valable que dans les relations
entre l’assureur et l’assuré.
b) L’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception :
Elle interrompt la prescription qu’elle soit le fait de l’assureur (dans le cadre d’une action en paiement de
prime) ou celui de l’assuré (dans le cadre d’une action en règlement de sinistre). Une simple lettre ne
peut pas avoir effet d’interrompre la prescription, même si le destinataire reconnait qu’il l’a reçue (Civ 28
octobre 1980 ; Quot. Juridique, 1-8- 1981, RGAT 1981-193).
Il est précisé que l’acte interruptif de la prescription fait courir une nouvelle prescription de 2 ou de 10 ans
selon le cas.

B- LES COMPETENCES
L’article 30, 1er alinéa du Code CIMA pose le principe selon lequel la compétence territoriale revient en
règle générale au tribunal du domicile de l’assuré pour tous les litiges relatifs à la fixation et au règlement
des indemnités dues. C’est devant ce tribunal que l’assuré, que le législateur visait essentiellement à
protéger ici, doit être assigné.
Le principe général ci-dessus est tempéré par deux exceptions

a) La première exception qui a un caractère absolu concerne les litiges touchant les immeubles ou
les meubles par nature (litiges relatifs à la fixation des indemnités et au règlement d’un sinistre incendie
d’un immeuble par exemple). Pour ces cas, le tribunal à saisir et devant lequel le défendeur doit être
assigné est celui dans le ressort duquel se trouve les objets concernés.
Ce choix qui reste valable que le procès soit initié par l’assureur ou par l’assuré, vise à faciliter les
enquêtes et expertises qui pourraient s’avérer nécessaires pour le règlement du litige.
b) La deuxième exception a un caractère facultatif. En effet, sans déroger à la règle générale, elle
donne à l’assuré et à lui tout seul pour des litiges portant sur les contrats d’assurance contre les accidents
de toutes natures (Individuelles accidents, contrats couvrant des responsabilités civiles), la faculté
d’assigner l’assureur devant le tribunal du lieu où s’est produit le fait dommageable. Ainsi par exemple si
un assuré couvert par une police Individuelle Accidents et domicilié à Dori est victime d’un accident à
Ouaga, et si l’assureur entend l’assigner en relation avec ce sinistre, il est tenu de le faire à Dori. Par
contre, si le procès est initié par l’assuré, il a le choix entre les tribunaux de Dori et de Ouaga.
DEUXIEME PARTIE : LES REGLES RELATIVES AUX ASSURANCES DE DOMMAGES NON
MARITIMES
Cette partie sera consacrée aux règles communes aux assurances de dommages à l’exclusion des
contrats d’assurance maritimes.

CHAPITRE 1 - DISPOSITIONS GÉNÉRALES


Les principes régissant les assurances dommages seront successivement déclinés.

A- LE PRINCIPE INDEMNITAIRE
Il est édicté par l'article 31 du Code CIMA. C'est le principe selon lequel l'assurance ne doit pas être une
source d'enrichissement sans cause pour l'assuré. Elle ne doit lui garantir que ses pertes réelles ou celles
dont il est civilement responsable. Ce principe n'est applicable qu'aux assurances de dommages
(assurances de biens et assurances de responsabilité). Le principe indemnitaire est d'ordre public.
L'indemnité ne peut donc pas dépasser la valeur de la chose assurée, l'évaluation de cette valeur prenant
en compte sa vétusté. Il convient de signaler cependant l'existence d'assurances en valeur à neuf (par
exemple dans le cadre de contrats d'assurance incendie) qui sont autorisées dans la mesure où elles
visent non pas l'indemnisation de la vétusté, mais de celle de l'effort financier consenti pour la
reconstitution du bien. Il en résulte d'ailleurs que le versement de la portion de l'indemnité venant en
dessus de la valeur réelle du bien sinistré est subordonné au remplacement préalable de ce bien.

B - LA SUR ASSURANCE
Selon l'article 33, alinéa 1 du Code CIMA, lorsqu'un contrat d'assurance a été consenti pour une somme
supérieure à la valeur de la chose assurée, s'il y a eu dol ou fraude de l'une des parties (c'est - à - dire
en cas de sur assurance frauduleuse), l'autre partie peut en demander la nullité et réclamer en outre des
dommages et intérêts.
Selon le 2me alinéa du même article, s'il n y a eu ni dol, ni fraude (c'est-à-dire en cas de surassurance
de bonne foi), le contrat est valable, mais seulement jusqu'à concurrence de la valeur réelle des objets
assurés et l'assureur n'a pas droit aux primes pour l'excédent. Seules les primes échues lui restent
définitivement acquises, ainsi que la prime de l'année courante quand elle est à terme échue.
Dans ce cas donc, aucune sanction n'est prévue et le contrat reste valable mais seulement jusqu’à
concurrence de la valeur assurée, et la prime doit être ajustée compte tenu de la valeur réelle du bien
assuré. Cependant les primes dues par l'assuré avant la découverte de la surassurance restent dues à
l'assureur nonobstant le fait qu'elles ont été calculées sur la base d'une valeur excessive. Il en est de
même de la prime de l'année d'assurance en cours si elle est à terme échu.
Il est à noter que le fait que la valeur assurée soit excessive n'établit pas en soit l'intention frauduleuse
qui reste à prouver (Civ. 23 Avril 1969, D 1969, Som. 97 JCP 1969- IV-). 142, RGAT 1969-520). Par
ailleurs, l'assureur qui a connaissance de la fraude et continue néanmoins à percevoir la prime est
présumé avoir renoncé à la nullité (Civ. 16 Mars 1966, JCP 1966-II-14756).
La position du législateur ne vise pas à sanctionner l'assuré et le principe du défaut de sanction dans les
cas de surassurance de bonne foi reste constant.
Cette position s'explique essentiellement par les problèmes comptable et financier que le remboursement
des primes excessives éventuellement importantes et accumulées pendant de longues années pourrait
entraîner pour l'assureur alors même qu'il n'est pas coupable de la moindre mauvaise foi. En outre il arrive
souvent que des sinistres aient déjà été réglés sur la base des valeurs excessive qui ont été assurées. Il
ne serait alors pas juste de réclamer à l'assureur le remboursement de primes excessives alors même
que des sinistres auraient déjà été réglés à titre définitif sur la base de valeurs d’assurance excessives.

C- LA SOUS – ASSURANCE
Selon l’article 35 du Code CIMA, s’il résulte des estimations que la valeur de la chose assurée excède au
jour du sinistre la somme garantie, l'assuré est considéré comme restant son propre assureur pour
l'excédent, et supporte, en conséquence, une part proportionnelle du dommage, sauf convention
contraire.
Cet article traite de la règle proportionnelle des capitaux qui se distingue de la règle proportionnelle de
primes qui s'applique quant à elle, en cas de déclaration inexacte de bonne foi.

D- LES ASSURANCES CUMULATIVES


Les assurances cumulatives sont caractérisées par le fait qu'il s'agit d'assurances multiples et distinctes
souscrites auprès de différents assureurs.
Selon l'article 34, 1er alinéa du Code CIMA, celui qui est assuré auprès de plusieurs assureurs par
plusieurs polices, pour un même intérêt contre un même risque doit donner immédiatement à chaque
assureur connaissance des autres assureurs. Cette disposition provient du souci de veiller au fait que la
souscription de plusieurs polices n'entraîne une infraction au principe indemnitaire et n'aggrave pas le
risque.
Selon le 2me alinéa du même article, l'assuré doit, lors de cette communication, faire connaître le nom
de l'assureur avec lequel une autre assurance â été contractée et indiquer la somme assurée.
Selon l’alinéa 3 du même article, quand plusieurs assurances contre un même risque sont contractées
de manière dolosive ou frauduleuse, les sanctions prévues à l'article 33, alinéa 1 sont applicables. Ainsi,
lorsque l’assurance cumulative a été commise avec fraude, cette situation entraîne les mêmes sanctions
que l'article 33, alinéa 1 du Code CIMA, c'est- à-dire la nullité du contrat souscrit de même que des
dommages et intérêts pour les préjudices subis.
Aux termes de l’alinéa 4 du même article, quand elles sont contractées sans fraude, chacune des
assurances produit ses effets dans les limites des garanties du contrat et dans le respect des dispositions
de principe indemnitaire, quelle que soit la date à laquelle l'assurance aura été souscrite. Dans ces limites,
le bénéficiaire du contrat peut obtenir l’indemnisation de ses dommages en s'adressant à l'assureur de
son choix.
Selon le 5me alinéa du même article, dans les rapports entre assureurs, la contribution de chacun d'eux
est déterminée en appliquant au montant du dommage le rapport existant entre l'indemnité qu'il aurait
versée s'il avait été seul et le montant cumulé des indemnités qui auraient été à la charge de chaque
assureur s'il avait été seul.
Ainsi donc, dans ce cas, différents contrats souscrits restent valables. Les dispositions ci-dessus
renforcent la protection de l’assuré en instituant une solidarité entre les assureurs concernés puisque
l'assuré peut se faire indemniser par l’assureur de son choix, ce qui lui permet de s'orienter vers ceux qui
sont solvables ou dont les règlements sont les plus rapides. L'assureur qui a indemnisé l'assuré peut
alors exercer contre les autres un recours en contribution en leur réclamant à chacun un montant égal au
produit du montant des dommages par le rapport existant entre l'indemnité qu'il aurait versée s'il avait
assuré le risque seul et la somme des indemnités que les différents assureurs auraient versés si chacun
d'entre eux avait assuré le risque seul. Il est précisé que dans le calcul des montants qui auraient été à
la charge des différents assureurs s'ils avalent été seuls, il n'y a pas lieu d’appliquer la règle
proportionnelle. L’assuré n'ayant en rien voulu rester son propre assureur, mais ayant plutôt opté pour le
placement de son risque auprès de plusieurs assureurs différents et étant de surcroît tous comptes faits
en situation de surassurance. Il en serait tout autrement si la prise en compte de l’ensemble des
assurances souscrites devait déboucher sur un constat de sous-assurance. En effet, la règle
proportionnelle devrait alors s’appliquer uniformément sur l’ensemble des parts qui se verraient alors
appliquer la même réduction proportionnelle.

Subtitition de
E - LA SUBROGATION DE l'ASSUREUR l'assureur)

Selon l'article 42 du code CIMA, à son alinéa 1, l'assureur qui a payé l'indemnité d'assurance est subrogé
jusqu'à concurrence de cette indemnité, dans les droits et actions de l'assuré contre les tiers qui, par leur
fait, ont causé le dommage ayant donné lieu à la responsabilité de l'assureur.
L’alinéa 2 du même article, retient que l'assureur peut être déchargé, en tout ou partie de sa responsabilité
envers l'assuré quand la subrogation ne peut plus par le fait de l'assuré, s'opérer en faveur de l'assureur.
Les conditions de la subrogation sont :
- l'existence d'une action en responsabilité vis-à-vis du tiers responsable (l'action qui appartenait à
la victime avant son indemnisation). Il appartient à l'assuré de faire le nécessaire pour préserver le recours
de l'assureur contre le tiers responsable. Ainsi par exemple si le recours subrogatoire ne peut plus
s'exercer par la faute de l'assuré (par exemple si l'assuré a renoncé à son action en responsabilité contre
le tiers responsable, s'il lui a accordé une remise de dette), l'assureur a la faculté de se décharger en tout
ou partie de sa responsabilité vis-à-vis de l'assuré. En d’autres termes, la garantie de l'assureur peut être
réduite ou alors purement et simplement supprimée selon le cas ;
- l'indemnisation préalable de l'assuré.
L'assureur peut renoncer au recours moyennant des clauses insérées dans la police d'assurance. De
telles renonciations s’effectuent généralement moyennant surprimes.

F - LA DISPARITION DE LA CHOSE ASSUREE


Selon l'article 44, alinéa 1 du code CIMA, l'assurance est nulle si au moment du contrat, la chose assurée
a déjà péri ou ne peut plus être exposée aux risques.
L'alinéa 2 précise que les primes payées doivent être restituées à l'assuré sous déduction des frais
exposés lorsque ces derniers ont été récupérés contre l'agent ou le courtier.

G - LA PERTE TOTALE DE LA CHOSE ASSUREE


Selon l'article 39 du Code CIMA, en cas de perte totale de la chose assurée résultant d'un événement
non prévu par la police, l’assurance prend fin de plein droit et l'assureur doit restituer à l'assuré la portion
de la prime payée d'avance et afférente au temps pour lequel le risque n'est pas couru.
Il doit s'agir d'une perte totale et non d'une perte partielle ou de détérioration qui ne devrait alors
qu’entraîner un ajustement des capitaux assurés.
La perte totale ne doit pas résulter d'un événement indemnisé par le contrat, puisque l'assureur en payant
sa prestation exécute l'obligation pour laquelle il a perçu la prime, de telle sorte qu'un remboursement,
ne fut-ce que d'une fraction de la prime relative à la garantie du risque concerné ne se justifierait pas.

H- INTERET D’ASSURANCE
Selon l’article 36, 1er alinéa du Code CIMA, toute personne ayant intérêt à la conservation d'une chose
peut la faire assurer.
Cet intérêt justifie la souscription de l'assurance par la personne intéressée. Il en résulte que des
personnes autres que le propriétaire d'un bien (dépositaire de marchandises, locataire d'un bien,
créancier hypothécaire, héritier et ....) peuvent souscrire une assurance couvrant le bien concerné contre
des risques déterminés (incendie, vol, etc...) en vertu de l'intérêt qu'ils attachent à sa conservation.
Selon le 2me alinéa du même article, tout intérêt direct ou indirect à la non réalisation d'un risque peut
faire l'objet d'une assurance.
Cet intérêt justifie également la souscription d'une assurance, qu’il soit direct ou indirect. L'intérêt direct à
la non réalisation du risque est celui qui existe lorsque la survenance du sinistre entraîne un préjudice
direct et immédiat, susceptible d'une évaluation financière précise (exemple : le préjudice subi par le chef
de famille du fait de la disparition d’un mobilier suite à un vol).
Il peut également y avoir un intérêt indirect à la non réalisation d'un risque lorsqu’il y a un risque de perte
d’un bénéfice espéré dans la perspective d’une vente. En effet, la réalisation du sinistre rend impossible
la vente dont la réalisation conditionne celle du profit espéré. Le deuxième alinéa de l'article 36 du
Code CIMA sert donc de base à la justification d'assurances de profits espérés (assurances de pertes
d’exploitation, assurances de pertes de loyers des propriétaires d'immeubles, etc...).

I - VICE PROPRE DE LA CHOSE ASSURÉE


Selon l'article 37 du Code CIMA, les déchets, diminutions et pertes subies par la chose assurée et ayant
leur origine dans son vice propre c'est-à-dire résultant de ses caractéristiques normales (l'anéantissement
de la bûchette d'allumette au fur et à mesure qu'elle brûle, la fonte du morceau de savon au fur et à
mesure que l'on s'en sert etc.) ne sont pas couverts par les contrats d'assurance, sauf convention
contraire. L'interdiction n'est donc pas d'ordre public. Cet article ouvre notamment la voie à la souscription
d'assurances en valeur à,neuf, c'est-à- dire compte non tenu de la vétusté. Mais pour éviter toute
contradiction avec le principe d'ordre public qu'est le principe indemnitaire, ces assurances sont justifiées
également par l'effort financier consenti pour la reconstitution des biens concerné.

J - EXCLUSION DES RISQUES DE GUERRE


Selon l’article 38, 1er alinéa du Code CIMA, l’assureur ne répond pas, sauf convention contraire, des
pertes et dommages occasionnés soit par la guerre étrangère, soit par la guerre civile, soit par des
émeutes ou des mouvements populaires. Cette disposition n'est pas d'ordre public puisque l'assureur
peut y déroger moyennant une clause insérée au contrat.
Selon le deuxième alinéa du même article, lorsque ces risques ne sont pas couverts par le contrat,
l’assuré doit prouver que le fait ne résulte pas de guerre étrangère, il appartient par contre à l’assureur
de prouver que le sinistre résulte de la guerre civile, d’émeutes ou de mouvements populaires.
• Les sinistres survenant pendant une guerre avec un pays étranger sont présumés résulter de
cette guerre. D'où l'obligation pour l'assuré qui réclame le paiement d'un sinistre survenu dans ce contexte
d'apporter la preuve que les dommages qu'il a subis n'ont pas de relation avec la guerre. L'assuré n'est
pour autant pas lésé, en d'autres termes la charge de la preuve de son droit à l'indemnité n'est pas
particulièrement compliquée, puisque les dommages causés par la guerre étrangère sont généralement
notoires .
• Les dommages causés par la guerre civile, les émeutes et mouvements populaires sont moins
évidents et la preuve du fait que les dommages causés sont en rapport avec ces phénomènes est plus
difficile. Ainsi, par exemple, il n'est pas toujours facile de situer avec précision le début de ces
événements.
C’est ainsi par exemple que si une grève dégénère en émeutes ou en mouvements populaires, il n'est
pas toujours facile de savoir exactement quand le changement a eu lieu. Aussi, pour protéger l'assuré, le
législateur a-t-il imputé la charge de la preuve des événements concernés qui est plus difficile à l'assureur.
Ce dernier doit apporter la preuve d'une relation de cause à effet entre ces événements et le dommage.

K. DÉCÈS DE L'ASSURÉ ET ALIÉNATION DE LA CHOSE ASSURÉE


Selon l’article 40 du Code CIMA, en cas de décès de l’assurée, l'assurance continue de plein droit au
profit de l'héritier ou de l'acquéreur à charge pour celui-ci d'exécuter toutes les obligations dont l'assuré
était tenu vis-à-vis de l'assureur en vertu du contrat.
Il est loisible toutefois, soit à l'assureur, soit à l'héritier ou à l'acquéreur de résilier le contrat. L'assureur
peut résilier le contrat dans un délai de 3 mois à partir du jour où l'attributaire définitif des objets assurés
a demandé le transfert de la police à son nom.
En cas d'aliénation de la chose assurée, celui qui aliène reste tenu vis-à-vis de l'assureur au paiement
des primes échues, mais il est libéré, même comme garant des primes à échoir, à partir du moment où il
a informé l’assureur de l’aliénation par lettre recommandée.
Lorsqu'il y a plusieurs héritiers ou plusieurs acquéreurs, l'assurance continue, ils sont tenus solidairement
du paiement des primes.

(Aliénation= faire
sortir un bien ou dr
du patrimoine de son
proprio)
Il ne peut être prévu le paiement d'une indemnité à l'assureur dans les cas de résiliation susmentionnés.
Les dispositions de cet article ne sont pas applicables au cas d'aliénation d'un véhicule terrestre à moteur,
ou de navires ou bateaux de plaisance.

L - ALIÉNATION DES VÉHICULES TERRESTRES A MOTEUR


Selon l'article 41 du Code CIMA, en cas d'aliénation d'un véhicule terrestre à moteur ou de ses remorques
ou semi-remorques, le contrat d'assurance est suspendu de plein droit à partir du cinquième jour de
l'aliénation, à vingt-quatre heures. Il peut être résilié par chacune des parties moyennant un préavis de
10 jours.
A défaut de remise en vigueur du contrat par accord des parties ou de résiliation par l'une d'elles, la
résiliation intervient de plein droit à l'expiration d'un délai de six mois à compter de l'aliénation.
L'assureur est tenu au remboursement du prorata de prime correspondant à la période allant de la date
de cette résiliation à la date d'échéance.
L'assuré doit informer l'assureur, par lettre recommandée ou par tout autre moyen prévu dans la police,
de la date de l'aliénation.
L’ensemble des dispositions du présent article est applicable en cas d’aliénation de navires ou de bateaux
de plaisance, quel que soit leur mode de déplacement ou de propulsion, c'est-à-dire qu'ils soient à moteur,
à rame, à voile, à vapeur, etc. …

M - DROITS DES CRÉANCIERS SUR L'INDEMNTÉ D'ASSURANCE


Aux termes de l'article 43, alinéa 1 du Code CIMA, les indemnités dues par suite d'assurance sont
attribuées, sans qu'il y ait besoin de délégation expresse, aux créanciers privilégiés ou hypothécaires,
suivant leur rang.
Le Code civil de même que d’autres textes législatifs attribuent à certains créanciers des privilèges qui
les mettent en position d'être payés en cas par exemple de faillite ou de liquidation judiciaire, par
préférence aux créanciers ordinaires. L’on distingue les privilèges généraux qui portent sur l'ensemble
des biens du débiteur des privilèges spéciaux qui ne s'exercent que sur certains biens bien déterminés.
Il y a hypothèque lorsqu'un immeuble est affecté à la garantie d'une créance. Encore faut-il préciser qu'il
existe des privilèges immobiliers généraux (portant sur l'ensemble du patrimoine immobilier du débiteur)
ou spéciaux (c'est-à-dire ne portant que sur certains de ses biens immobiliers).
Quand le risque endommagé est grevé d'une créance privilégiée ou hypothécaire, l'indemnité due du fait
du sinistre doit être, versée aux créanciers ci-dessus de manière automatique selon leur rang, sans qu'il
soit nécessaire qu'une délégation d'indemnité soit stipulée dans la police d'assurance. Cette disposition
trouve son origine dans le souci du législateur de maintenir intact la protection dont jouissent les
créanciers privilégiés sur leur créance, protection qui se trouverait fortement compromise si les montants
dus suite au sinistre des objets assurés étaient susceptibles d'être versés entre les mains de tiers.
Les paiements faits de bonne foi avant opposition sont valables. Il est nécessaire pour que l'attribution
automatique de l'indemnité joue au profit des créanciers privilégiés ou hypothécaires qu'ils signalent leur
qualité à l'assureur, et fassent opposition au versement de l'indemnité à l'assuré. Faute d'une telle
opposition ou si elle est faite tardivement c'est-à-dire après l'indemnisation du bénéficiaire de l'indemnité
prévue au contrat, le paiement effectué par l'assureur ne lui est pas opposable. Cependant, est opposable
à l'assureur, la manifestation du créancier à l’assureur, même sans opposition, par exemple lorsque ce
dernier se substitue à l'assuré pour payer les primes.
Selon le 3ème alinéa de l’article 43 du Code CIMA, de la même manière que ci-dessus, les indemnités
dues par l'assureur en relation avec la couverture de responsabilités locatives ou de préjudices causés
à des voisins et à des tiers ne peuvent être payées qu'à leurs véritables bénéficiaires (le propriétaire pour
ce qui est de l'indemnité due en vertu de la garantie des risques locatifs, et le voisin lésé en ce qui
concerne l’indemnité due en vertu de la garantie du recours des voisins). D’autres personnes ne peuvent
se voir allouer tout ou partie de la somme due que si les bénéficiaires susvisés ou les tiers subrogés dans
leurs droits ont été désintéressés à concurrence du montant de l’indemnité.
CHAPITRE II : LES DISPOSITIONS SPECIFIQUES EN RELATION AVEC CERTAINES BRANCHES
D'ASSURANCE
Nous aborderons certaines règles de l’assurance incendie et de l’assurance de responsabilité civile.

SECTION I - LES ASSURANCES CONTRE L'INCENDIE


Des règles particulières intéressent l’assureur et l’assuré dans les assurances contre l’incendie.

A - OBLIGATIONS DE L'ASSUREUR
L’article 46 à l’alinéa 2 du Code CIMA dispose que si dans les trois mois à compter de la remise de l'état
des pertes assorti des justificatifs pertinents, l'expertise n'est pas terminée du fait de l'assureur ou de
l'expert qu'il a désigné, l'assuré a le droit de faire courir les intérêts par sommation.
Le 2è alinéa de l'article 46 du Code CIMA vise essentiellement à protéger les titulaires de contrats
d'assurance contre l'incendie contre d'éventuelles lenteurs dans l'expertise des dommages, du fait de
l'assureur lui-même ou de l'expert qu'il a missionné, en leur donnant la possibilité de faire courir des
intérêts moratoires en faisant sommer la compagnie d'assurance par exploit d'huissier. Une telle
procédure ne peut être mise en œuvre cependant qu'à l'expiration d'un délai de trois mois à compter de
la date à laquelle l'assuré a remis à l'assureur un état de pertes assorti de justifications pertinentes.
L’alinéa 3 du même article indique si l'expertise n'est toujours pas terminée six mois après la remise par
l'assuré à l'assureur de l'état des pertes, celle des parties (l'assureur ou l'assuré) qui estime que la lenteur
dans la finalisation de l'expertise est imputable à l'autre peut saisir les tribunaux compétents pour
demander la réparation de son préjudice. En effet, il peut arriver également que la lenteur soit imputable
à l'assuré (du fait par exemple de l'envoi tardif de l'état des pertes ou d'une information demandée par
l'assureur et nécessaire pour l'instruction du sinistre).
Les dispositions ci-dessus relatives à l'expertise ne sont valables que pour la seule branche incendie.

B - SECOURS ET MESURES DE SAUVETAGE


Selon l'article 47 du Code CIMA, sont assimilés aux dommages matériels directs, les dommages matériels
occasionnés aux objets compris dans l'assurance par les secours et par les mesures de sauvetage.
Ainsi par exemple, les dommages causés par les sapeurs-pompiers (portes ou fenêtres forcées ou
cassées, dégâts causés par les jets d'eau, etc…) lors de leur intervention dans le but d'éteindre le feu et
de mettre fin à l'incendie sont assimilés à de véritables dommages matériels directs et pris en charge au
même titre qu'eux par l'assureur contre l'incendie. Cette disposition est d'ordre public. Elle vise à amener
l'assuré à ne ménager aucun moyen pour arrêter l'évolution de l'incendie, mais également à éviter à
l'assuré la tentation de s'opposer aux secours susceptibles de se manifester, par crainte de dommages
qui pourraient en résulter.
C- DISPARITION DES OBJETS ASSURES PENDANT L’INCENDIE
Selon l'article 48 du Code CIMA, l'assureur répond de la perte ou de la disparition des objets assurés
survenue pendant l'incendie, à moins qu'il ne prouve que cette perte ou cette disparition est provenue
d'un vol.
La couverture du vol n'est de toute évidence pas du ressort des polices incendie. Aussi, la preuve de la
survenance d'un vol pendant l'incendie exclut-elle la mise en jeu du contrat incendie pour la couverture
de l'objet volé. L'article ci-dessus vise en fait à protéger l'assuré en le mettant à l'abri de refus de garanties
de la part de l'assureur, à partir d'allégations non justifiées, de vols d'objets assurés pendant l'incendie.
En effet, l'assureur est tenu de prouver que la perte ou la disparition ont pour origine un vol, pour refuser
sa garantie à l'assuré.

D - VICE PROPRE DE LA CHOSE


Selon l'article 49 du Code CIMA, tous les dommages causés par le vice propre sont exclus du champ
de la garantie de l'assureur (conformément aux dispositions de l'article 37 de ce Code), à l'exception des
dommages d'incendie. Ainsi, il peut arriver que certaines récoltes en fermentation donnent lieu à une
combustion lente et entraînent donc une augmentation de température susceptible dans certaines
conditions de dégénérer en incendie. Un tel événement serait obligatoirement couvert par l'assureur
incendie, les dispositions de l'article 49 étant d'ordre public, sauf s'il peut faire valoir la nullité du contrat
pour réticence ou fausse déclaration de mauvaise foi de l'assuré.

SECTION II : LES ASSURANCES DE RESPONSABILITE


Les assurances de responsabilité civile contiennent des règles qui lui sont spécifiques et toutes
particulières.

A- LA MISE EN OEUVRE DE LA GARANTIE


Selon l'article 51 du Code CIMA, dans les assurances de responsabilité, l'assureur n'est tenu que si, à la
suite du fait dommageable prévu au contrat, une réclamation amiable ou judiciaire est faite à l'assuré par
le tiers lésé.
Il n'y a de sinistre et partant de nécessité d'intervention de l'assureur que dès qu'une réclamation amiable
ou judiciaire est adressée à l'assuré par le tiers lésé.

B - CLAUSES DES POLICES


Selon l'article 52 du Code CIMA, les polices d'assurance garantissant des risques de responsabilité civile
doivent prévoir qu'en ce qui concerne cette garantie, aucune déchéance motivée par un manquement de
l'assuré à ses obligations postérieurement au sinistre ne sera opposable aux personnes lésées ou à leurs
ayants-droit. Cet article souligne le principe de la non opposabilité de la déchéance aux tiers lésés ainsi
qu'à leurs ayants-droit. L'assureur étant tenu de les indemniser, quitte à exercer par la suite s'il le désire,
un recours contre son assuré à concurrence du montant payé à la victime ou à ses ayants-droit.
Selon le même article, ces polices ne doivent contenir aucune clause interdisant à l'assuré de mettre en
cause son assureur ni de l'appeler en garantie à l'occasion d'un règlement de sinistre. L'assuré peut donc,
s'il le désire, mettre l'assureur en cause ou l'appeler en garantie en cas de sinistre. Il s’agit d’une
disposition d’ordre public à laquelle il ne peut être dérogé au moyen d’une clause contractuelle.

C- RECONNAISSANCE DE RESPONSABILITE ET TRANSACTION


Selon l'article 53 du Code CIMA, l'assureur peut stipuler qu'aucune reconnaissance de responsabilité,
aucune transaction intervenues en dehors de lui, ne lui sont opposables.
L'assuré qui, en violation de cette clause contractuelle procède à une reconnaissance de responsabilité
ou transige avec la victime ou ses représentants ou ayants-droit, après un sinistre s'expose à la
déchéance, à la charge pour l'assureur qui entend l'appliquer de prouver que ces faits lui ont causé un
préjudice (reconnaissance d'une responsabilité inexistante ou supérieure à son montant réel, ou
transaction sur de telles bases etc.).
L'on peut préciser en outre que le fait que la reconnaissance de responsabilité par l'assuré soit
inopposable à l'assureur n'empêche pas que cette responsabilité soit autrement établie (par voie amiable
ou judiciaire notamment) et qu'il en découle la mise en jeu de la garantie de l'assureur (Civ. 18 Février
1964, JCP 1964-IV-49; Gaz Pal. 1964-1-452).
L'envoi par l'assuré d'une quittance à la victime avec une promesse de lui envoyer ultérieurement des
fonds équivaut à une reconnaissance de responsabilité (Civ. 16 Décembre 1975, RGAT 1977-72).
L'aveu de la matérialité d'un fait ne peut cependant être assimilé à une reconnaissance d'une
responsabilité.

D -ACTION DIRECTE
Selon l'article 54 du Code CIMA, il est interdit à l'assureur de régler à l'assuré le montant dû à la victime
du fait du sinistre, sauf si ladite victime a été désintéressée par l’assuré.
L’alinéa 2 de l’article 54, rappelle que les dépens résultant de toute poursuite en responsabilité dirigée
contre l'assuré sont à la charge de l'assureur, sauf convention contraire.
Les dépens sont les frais de fonctionnement des tribunaux qui sont mis par décision judiciaire à la charge
de la personne qui perd le procès. Ces frais sont également à la charge de l'assureur sauf convention
contraire. Le principe de leur prise en charge vise à garantir à l'assuré la meilleure couverture possible
des conséquences pécuniaires de sa responsabilité civile.
TROISIEME PARTIE : LES REGLES RELATIVES AUX ASSURANCES DE PERSONNES ET AUX
CONTRATS DE CAPITALISATION
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES
Dans cette partie, seront abordées des questions qui sont propres aux contrats d’assurances vie et qui
fondent leur différence d’avec les contrats d’assurance non vie.

A- CAPITAL ASSURE
Selon l'article 56 alinéa 1 du Code CIMA, en matière d'assurance sur la vie et d'assurance contre les
accidents atteignant les personnes, les sommes assurées sont fixées par le contrat.
Il s'agit là d'une réaffirmation du fait que ces assurances ne sont pas soumises au principe indemnitaire
compte tenu de la difficulté, voire de l'impossibilité d'affecter une valeur à l'homme. Il en résulte que le
capital à assurer est fixé par le souscripteur du contrat en tenant compte de facteurs tels que le montant
de la prime compatible avec ses revenus, le capital permettant à ses ayants- droit de subvenir à leurs
besoins les plus divers après son éventuel décès, le montant des investissements nécessités par un
projet qu'il compte mettre en place à sa retraite etc. le contrat est alors préparé sur la base du capital
ainsi fixé si l'assureur n'y trouve pas d'inconvénient. En effet, il est possible que craignant le risque moral
en présence de capitaux surélevés par rapport aux revenus de l'assuré, il en demande une diminution.
La fixation du capital se fait donc de manière forfaitaire.
Selon le deuxième alinéa du même article, en matière d'assurance sur la vie, le capital ou la rente garantis
peuvent être exprimés en unités de compte constituées de valeurs mobilières ou d’actifs figurant sur une
liste dressée par le Conseil des Ministres chargés des assurances dans les Etats membres de la CIMA.
Selon le troisième alinéa du même article dans tous les cas, le contractant ou le bénéficiaire a la faculté
d'opter entre le règlement en espèces et la remise des titres ou de parts. Toutefois, lorsque les unités de
compte sont constituées par des titres ou des parts non négociables, le règlement ne peut être effectué
qu'en espèces.
Selon le quatrième alinéa du même article, la contrevaleur en espèces des sommes versées par
l'assureur lors de la réalisation du risque ne peut toutefois pas être inférieure à celle du capital ou de la
rente garantis, calculée sur la base de la valeur de l'unité de compte à la date de prise d'effet du contrat
ou, s'il y a lieu, de son dernier avenant.
Le Code CIMA innove ici par rapport à l'article 54 de la Loi du 13 Juillet 1930 qui ne comporte pas de
dispositions relatives aux assurances à capital variable. Du fait que les opérations d'assurance vie
reposent sur la pratique de la capitalisation, en d'autres termes sur des placements d'épargnes
individuelles à long terme basés sur la pratique des intérêts composés. Le capital garanti au terme du
contrat peut être déprécié du fait de l'inflation. Aussi, le Code CIMA autorise-t-il les parties à souscrire
des contrats d'assurance vie à capital variable, la variabilité du capital garanti se faisant en fonction d'une
unité de compte constituée de valeurs mobilières ou d'actifs figurant sur une liste dressée par le Conseil
des Ministres chargés des assurances des pays membres de la CIMA. Il s'agit plus précisément d'unités
de compte dont la valeur est variable en fonction de celle d'un paquet de valeurs mobilières donné ou
d'un ensemble déterminé d'immeubles, ce qui nous amène à distinguer les contrats d'assurance vie à
capital variable mobilier des contrats d'assurance vie à capital variable immobilier.
• Les polices d'assurance vie à capital variable mobilier :
Ce sont celles pour lesquelles le capital garanti, la prime et la provision mathématique sont exprimées en
parts de S.I.C.A.V. (Sociétés d'Investissement à Capital Variable).
Les S.I.C.A.V. sont des sociétés anonymes dont l'objet est l'acquisition et la gestion d'un portefeuille de
valeurs mobilières (actions ou obligations).
L'unité de compte des assurances en parts de S.I.C.A.V est le cours d'une part de S.I.C.A.V., calculé en
divisant la valeur du portefeuille de la S.I.C.A.V. estimé au cours de bourse par le nombre de parts de la
S.I.C.A.V.
Ainsi, nous avons:
Unité de compte = valeur d'une part de S.I.C.A.V. = valeur du portefeuille de la
S.I.C.A.V. / Nombre de parts de la S.I.C.A.V.
L'unité de compte peut être calculée en fonction de ta part d'une S.I.C.A.V. ou de plusieurs d'entre elles.
Il en résulte que les contrats d'assurance à capital variable mobilier comportent un risque financier et
même un risque boursier que le législateur a limité de deux manières:
– En garantissant à l'assuré un capital au moins égal à son montant nominal évalué au jour de la
souscription du contrat. Cette protection résulte du dernier alinéa de l'article 56 ci-dessus selon lequel "la
contre-valeur en espèces des sommes versées par l'assureur lors de la réalisation du risque ne peut être
inférieure à celle du capital ou de la rente garantis, calculée sur la base de la valeur de l'unité de compte
à la date de prise d'effet du contrat ou s'il y a lieu lors de son dernier avenant (c'est-à-dire lors de sa
dernière actualisation).
– En laissant au bénéficiaire à l'échéance, la possibilité de choisir entre le règlement en espèces
et le règlement en parts de S.I.C.A.V. Dans ce dernier cas, le bénéficiaire a la possibilité de négocier ses
parts - c'est-à-dire de les vendre - ultérieurement à un moment de son choix par exemple quand leur
cours devient assez élevé. Il est précisé que lorsque l'unité de compte est évaluée à partir de titres ou de
parts non négociables, le règlement de l'assureur est nécessairement effectué en espèces.

• Les polices d'assurance à capital variable immobilier (A.C.A.V.I.):


Ce sont celles pour lesquelles le capital garanti, la prime et la provision mathématique sont exprimés en
parts de sociétés civiles immobilières ou de sociétés anonymes à vocation immobilière. Ces contrats sont
encore appelés "assurance pierre".
La valeur de ces parts est appréciée sur la base de l'évolution de l'actif net de la société immobilière de
référence constatée au moyen d'une expertise périodique.
Comme pour les polices d'assurance à capital variable mobilier, le règlement effectué au bénéficiaire au
terme du contrat ne peut être inférieur au capital nominal du jour de la souscription, mais contrairement
à elles, le capital dû est toujours réglé en espèces, pour un montant égal à la contre-valeur du nombre
de parts acquises par le contrat.
N.B : Pour les contrats d'assurance à capital variable de toutes sortes, (à capital variable mobilier ou
immobilier), la prime peut être d'un montant fixe ou variable lorsque la somme due par l'assuré est la
contre-valeur en FCFA d'un nombre donné de parts e S.I.C.A.V. ou de société immobilière). Par contre,
la garantie est toujours variable.
Il est à signaler que le choix des valeurs mobilières et des autres actifs susceptibles de servir de base à
l'ajustement du capital garanti est laissé au soin du Conseil des Ministres chargés des assurances des
pays membres de la CIMA dans un souci de protection des assurés, la tendance du Conseil devant être
au choix des actifs de structures fiables.

B - ABSENCE DE SUBROGATION
Selon l'article 57 du Code CIMA, dans l'assurance de personnes, l'assureur après paiement de la somme
assurée ne peut être subrogé dans les droits du contractant ou du bénéficiaire contre les responsables.
La subrogation de l'assureur existe dans les assurances de dommages (voir supra nos commentaires en
relation avec l'article 42 du Code CIMA qui y est consacré et elle se justifie par plusieurs considérations
notamment la prise en compte des possibilités de recours de l'assureur lors de la fixation de la prime,
l’intention de l'assuré de garantir non pas autrui, mais lui-même contre les pertes qu'il peut encourir). Elle
est cependant interdite dans les assurances vie, plus précisément dans les assurances en cas de décès.
La survie de l'assuré au terme du contrat, événement essentiellement heureux ne pouvant constituer un
préjudice dont l'indemnisation serait à l'origine d'un quelconque recours de l'assureur contre un tiers. Il
en résulte que si par exemple l’assuré décède des suites d’un accident de la circulation imputable à un
tiers, l’assureur de la responsabilité civile de ce dernier ne peut pas se prévaloir de l’indemnisation des
ayants-droits pour exercer un recours contre l’assureur décès de la victime et vice versa. Les ayants droit
de la victime pourront donc cumuler l’indemnité du contrat vie avec celle versée par l’assureur du
responsable. Selon le deuxième alinéa de l'article 57, toutefois, lorsqu'il est prévu par le contrat, le recours
subrogatoire de l'assureur qui a versé à la victime une avance sur indemnité du fait de l'accident peut être
exercé contre la personne tenue à réparation dans la limite du préjudice subi par l’assuré et non réparé
par le tiers responsable.
CHAPITRE II – ASSURANCE SUR LA VIE ET CONTRATS DE CAPITALISATION
Nous analyserons les dispositions générales de ces contrats avant de nous appesantir sur la question de
la participation des assurés aux bénéfices réalisés par la société d’assurance vie.

SECTION 1 – DISPOSITIONS GENERALES


A- CONSENTEMENT DE L’ASSURE
Selon l'article 59, 1er alinéa du Code CIMA, l'assurance en cas de décès contractée par un tiers sur la
tête de l'assuré est nulle, si ce dernier n'y a pas donné son consentement par écrit avec indication du
capital ou de la rente initialement garantis.
L'article 58 du code CIMA pose le principe selon lequel, des assurances sur la vie peuvent être souscrites
sur la tête de l'assuré par des tiers. L’article 59 précise cependant que les assurances en cas de décès
doivent à peine de nullité, recevoir le consentement écrit de l'assuré, cette autorisation devant également
comporter une indication du capital ou de la rente initialement garantis.
Cette disposition se justifie par le fait que s'il reste vrai que la souscription d'une assurance en cas de
décès sur la tête d'une autre personne peut être motivée par des mobiles sains, le contraire est également
possible, dans lequel cas la vie de l'assuré serait menacée du fait de la souscription d'une telle assurance.
C'est la raison pour laquelle le Code CIMA ne rend possible la souscription des assurances en cas de
décès sur la tête de l'assuré qu'avec son accord. De telle sorte qu'il puisse par exemple rejeter des
souscriptions qu'il trouverait suspectes ou même dangereuses en raison par exemple de leur principe ou
même de leur montant. Le consentement de l'assuré doit être donné par écrit pour qu'il ne puisse donner
lieu à aucune contestation ultérieure, tant en ce qui concerne son existence qu'en ce qui concerne le
capital dont la garantie est autorisée par l'assuré. La restriction contenue dans l'article 59, 1er alinéa du
Code CIMA ne concerne pas les contrats d'assurance en cas de vie pour lesquels le principe général
selon lequel l'assurance vie peut être souscrite sur la tête de l'assuré par un tiers reste valable. Cette
situation s'explique par le fait que la souscription de telles assurances est sans danger pour l'assuré.
L’article 59 du Code CIMA, à son alinéa 2 relève que le consentement de l'assuré doit à peine de nullité,
être donné par écrit, pour toute cession ou constitution de gage et pour transfert du bénéfice du contrat
souscrit sur sa tête par un tiers. Toute cession d'un contrat d'assurance en cas de décès, toute constitution
de gage sur un tel contrat de même que tout transfert du bénéfice d'un tel contrat doivent, à peine de
nullité, recevoir préalablement le consentement écrit de l'assuré, en raison des mêmes considérations
que ci-dessus. En effet, il est possible que l'acceptation par l'assuré de la souscription du contrat sur sa
tête n’ait été rendue possible qu’en considération de la personne du bénéficiaire.
Or :
– avec l'opération de cession, la propriété de la police d'assurance est transférée à un tiers.
Dès lors, des transferts successifs ultérieurs du même contrat peuvent se produire au bénéfice de tiers ;
– le bénéficiaire du contrat peut le remettre en garantie à un créancier dans le cadre d'une
constitution de gage.
Ces différentes opérations entraînant le changement effectif potentiel du bénéficiaire du contrat, le
législateur a estimé important à juste titre d'en subordonner la validité à peine de nullité au consentement
préalable de l'assuré.
B- ASSURANCE SUR LA TETE D’UN INCAPABLE
Selon l'article 60 du Code CIMA, il est interdit à toute personne de contracter une assurance en cas de
décès sur la tête d'un mineur âgé de moins de 12 ans, d'un majeur en tutelle, d'une personne placée
dans un établissement psychiatrique d'hospitalisation (malades mentaux).
Les majeurs en tutelle : il s'agit de personnes pour lesquelles la nécessité d'une assistance dans tous les
actes de leur vie civile en raison de leur état de santé a été déclarée par les tribunaux compétents.
L'interdiction légale ci-dessus tient au fait que les personnes concernées sont, du fait de leur vulnérabilité
extrêmement exposées à des manœuvres d'individus peu scrupuleux dont certains pourraient ne pas
hésiter à leur donner la mort pour susciter le versement par l'assureur du capital décès prévu au contrat.
Toute assurance contractée en violation de cette prohibition est nulle. La nullité du contrat est prononcée
obligatoirement à la requête de l'assureur, du souscripteur du contrat ou du représentant de l'incapable
par le tribunal compétent. Cette nullité entraîne le remboursement des primes versées. Les primes payées
sont intégralement restituées.
Une amende correspondant à la plus forte amende contraventionnelle est infligée par le juge répressif à
toute partie ayant souscrit le contrat en violant délibérément les dispositions ci-dessus.
Le dernier alinéa de l'article 60 indique le fait que si la garantie décès est souscrite dans le cadre d'un
contrat mixte dont la garantie en cas de vie est assortie d'une contre- assurance des primes en cas de
décès, le remboursement des primes payées en exécution de la clause de contre-assurance n'est pas
interdit. En fait cette disposition s'applique à tous les contrats en cas de vie assortis ou non d'une clause
de contre assurance des primes en cas de décès, dans la mesure où il n'y a aucun danger dans la
souscription d'une assurance en cas de vie, et ce même sur la tête d'un incapable, et dans la mesure où
la contre-assurance des primes en cas de décès n'est normalement pas susceptible de constituer un
mobile de meurtre de la personne sur la tête de laquelle l'assurance a été souscrite, puisqu'elle
n'entraînerait que le remboursement des primes payées par le souscripteur.

C- ASSURANCE SUR LA TÊTE D’UN MINEUR PARVENU A L’AGE DE 12 ANS


Selon l'article 61 du Code CIMA, l'assurance en cas de décès ne peut être contractée par une autre
personne sur la tête d'un mineur parvenu à l'âge de douze ans, sans l'autorisation de celui de ses parents
qui est investi de l'autorité parentale, de son tuteur ou de son curateur.
Cette autorisation ne dispense pas du consentement personnel de l'incapable. A défaut de cette
autorisation et de ce consentement, la nullité du contrat est prononcée à la demande de tout intéressé.
• Les dispositions de cet article reprenant le texte de l'article 59 de la Loi du 13 Juillet 1930 sont
assouplies par rapport à celles de l'article précédent qui sont applicables à l'enfant mineur de moins de
12 ans dont l'assurance en cas de décès est interdite. Une telle interdiction n'existe pas pour le mineur
parvenu à l'âge de 12 ans, et donc devenu beaucoup moins vulnérable. Il s'agit plus précisément d'enfants
ayant déjà atteint l'âge de 12 ans mais pas encore l'âge de 18 ans ou ceux émancipés et dont l'âge se
situe entre 16 ans révolus à moins de 18 ans. Son assurance, en cas de décès nécessite cependant son
accord à peine de nullité susceptible d'être prononcée à la demande de tout intéressé.
a) L'autorisation du représentant légal de l'enfant (celui de ses parents qui est investi de l'autorité
parentale, son tuteur ou son curateur).
– Le père ou la mère exercent en commun l'autorité parentale et peuvent donc l'un ou l'autre donner
leur consentement pour la souscription de l'assurance. Cependant, s'ils sont séparés de corps ou divorcés
par exemple, c'est celui qui est investi de l'autorité parentale qui a capacité pour donner le consentement
nécessaire.
– Le tuteur intervient dans le cadre de la tutelle qui est un régime de protection de l'enfant mineur
dont ni le père, ni la mère ne peuvent plus exercer l'autorité parentale du fait de leur décès ou après
qu'une décision de justice les a déchus de l'autorité parentale pour une raison quelconque (comportement
nuisible aux intérêts de l'enfant, à son éducation ou à sa santé par exemple).
– Le curateur intervient quant à lui dans le cadre de la curatelle qui est un régime d'assistance des
mineurs émancipés.

b) Le consentement écrit du mineur concerné avec indication du capital assuré, en conformité avec
les prescriptions de l'article 59 du Code.

• La police d'assurance sur la vie doit indiquer, outre les énonciations mentionnées dans l'article 8,
les mentions ci-après:
1°) – les noms, prénoms et date de naissance de celui ou de ceux sur la tête desquels repose l'opération ;
2°) – l’événement ou le terme dont dépend l’exigibilité du capital ou de la rente garantis.
Les informations prévues au 2è et au 3è alinéas du présent article sont d'ordre public et doivent donc
nécessairement figurer dans la police. Spécifiques aux polices d'assurance sur la vie, elles viennent
s'ajouter à celles également obligatoires, mais applicables aux contrats d'assurance de toutes les
branches, énumérées à l'article 8 du Code CIMA.
Pour se conformer aux prescriptions du dernier alinéa qui a trait à "l'événement ou le terme duquel dépend
l'exigibilité du capital ou de la rente garantis", la police doit indiquer s'il s'agit d'un contrat en cas de décès
ou en cas de vie, et pour ce dernier cas, la date d'exigibilité du capital ou de la rente.
3°)- La durée (article 63) d'un contrat de capitalisation est fixée par convention. Il s'agit d'une convention
entre l'assureur et le souscripteur de la police.
4°)- Les Mentions du titre ou du contrat de capitalisation (article 64) Tout titre ou contrat de capitalisation
doit indiquer :

5°) Le montant du capital remboursable à l'échéance et le montant à toute époque du capital


remboursable par anticipation;
6°) Le montant et la date d'exigibilité des versements;
7°) La date de prise d'effet ainsi que la date d'échéance du contrat;
8°) La valeur de rachat garantie du contrat d'année en année pendant au moins six ans;
9°) Les conditions dans lesquelles l'entreprise peut consentir des avances;
10°) Les conditions de déchéance opposables aux souscripteurs pour retard dans les versements, sans
que ces déchéances puissent avoir effet avant un délai d'un mois à dater du jour de l’échéance; ce délai
ne court si le contrat est nominatif, qu'à partir d'une mise en demeure par lettre recommandée;
11°) La substitution de plein droit de tous les héritiers des titulaires de contrats nominatifs auxdits
titulaires, ainsi que l'interdiction pour l'entreprise de stipuler à leur décès aucun versement supplémentaire
ou aucune retenue spéciale;
12°) La limitation des sommes à prélever pour frais de gestion en proportion des versements;
13°) Le numéro ou la combinaison de lettres dont la désignation par le sort peut entraîner le
remboursement anticipé à la suite de tirages;
14°) Le nombre de tirages par an, ainsi que leurs dates;
15°) Le mécanisme des tirages et les conditions de publicité dans lesquelles ils s'effectuent;
16°) Les ressources qui alimentent les tirages lorsqu'ils ne sont pas garantis, la proportion des titres
remboursés par anticipation avec la spécification de la méthode employée pour la désignation des titres
par le sort.
Les mentions d'ordre public ci-dessus ont trait aux contrats de capitalisation. Elles ne suscitent pas de
commentaires tous particuliers. Nous pouvons simplement rappeler que la capitalisation n'est pas une
opération d'assurance à proprement parler. Par cette opération en effet, le souscripteur se fait promettre,
moyennant le paiement de la prime, le versement par l'assureur d'un capital à l'expiration d'une certaine
période (par exemple 20 ans). L’assuré a cependant la possibilité de percevoir anticipativement ce capital,
si lors des tirages au sort périodiques effectués par la compagnie d'assurance, le numéro d'ordre de son
titre de capitalisation s'avère gagnant.
La pratique de la capitalisation est rendue possible pour les entreprises d'assurance - lesquelles sont
astreintes à la couverture des seules opérations grevées d'incertitude - en raison de l'incertitude qui
caractérise ces opérations quant à la longueur de la période pendant \ laquelle les souscripteurs sont
amenés à payer les primes, et quant à la survie de l'assuré à l'échéance, laquelle conditionne le
versement du capital indiqué dans le contrat.

D- RENONCIATION AU CONTRAT D’ASSURANCE VIE


Selon l’article 65 du Code CIMA, toute personne physique qui a signé une proposition d'assurance ou
une police d'assurance sur la vie ou un contrat de capitalisation a la faculté d'y renoncer par lettre
recommandée avec demande d'avis de réception ou tout autre moyen faisant foi de la réception pendant
le délai de trente jours à compter du premier versement.
Le 2ème alinéa du même article indique que la renonciation entraîne la restitution de la prime versée,
déduction faite du coût de police, dans un délai maximum de trente jours à compter de la réception de
ladite renonciation. Au-delà de ce délai, les sommes non restituées produisent de plein droit intérêt au
taux légal majoré de moitié durant deux mois, puis, au double du taux légal.
E- INDICATION DE VALEURS DE RACHAT
La proposition d'assurance, la police d'assurance, ou le contrat de capitalisation doivent indiquer
notamment, pour les contrats qui en comportent, les valeurs des rachats garanties au terme de chacune
des huit premières années au moins.
Selon le 4ème alinéa du même article, le défaut de communication des informations énumérées à l'alinéa
précédent entraîne de plein droit la prorogation du délai prévu au premier alinéa jusqu'au trentième jour
suivant la date de la communication effective de ces informations.
Les dispositions de cet article qui constituent une innovation par rapport à la Loi du 13 Juillet 1930
renforcent la protection des assurés, souscripteurs et bénéficiaires de contrats vie ou de capitalisation.
Elles constituent l'une des incidences de l'activité des associations de protection des consommateurs qui
se fait ressentir de manière décisive depuis les années 70.
La protection dont nous faisons état se manifeste dans la faculté qui est donnée à toute personne
physique ayant signé une proposition ou une police d'assurance sur la vie ou un contrat de capitalisation
d'y renoncer dans un délai de trente jours à compter du moment où elle a procédé à son premier
versement de prime. En effet, ce délai permet au souscripteur de se raviser et de mettre fin au contrat,
s’il l’estime nécessaire.
La protection de l'assuré se manifeste également dans l'obligation qui est faite à l'assureur de restituer la
prime versée en cas de renonciation de l'assuré à l'assurance, déduction faite des seuls coûts de police
que l'assureur a supportés.
Le souscripteur est également protégé du fait du délai de trente jours qui est imposé à l'assureur pour
procéder à ce remboursement, et des intérêts de retard au paiement desquels il peut être soumis, s'il ne
restitue pas la prime ainsi prévue dans ces délais.
Le souscripteur est également protégé du fait de l'obligation faite à l'assureur d'insérer, dans la proposition
d'assurance, la police d'assurance ou le contrat de capitalisation, pour les contrats qui en comportent, les
valeurs de rachat garanties au terme des huit premières années au moins. Cette disposition permet une
meilleure information du souscripteur avant la souscription du contrat, puisque les valeurs de rachat
doivent figurer y compris dans la proposition d'assurance. Par ailleurs, le souscripteur conserve le droit
de dénonciation du contrat dont il bénéficie en vertu de l'article 65, 1er alinéa du Code CIMA, tant que les
informations sus - visées relatives aux valeurs de rachat ne lui ont pas été communiquées, jusqu'au
trentième jour suivant la date de la communication effective de ces informations.

F- SUICIDE
L'assurance en cas de décès est de nul effet si l'assuré se donne volontairement et consciemment la mort
au cours des deux premières années du contrat.
Un tel suicide entraîne la nullité du contrat non pas depuis l'origine, mais l’annulation de ses effets dès le
moment où cet acte est commis. Il en résulte notamment que le montant de la provision mathématique à
la date du suicide est dû aux ayant-droits.
• Le principe de la non assurance du suicide s'explique non seulement par son caractère immoral,
mais également par le fait que certaines personnes tentées par cet acte et dissuadées seulement par la
conscience des problèmes financiers que leur disparition pourrait entraîner pour leurs ayants - droit
notamment, n'auraient plus aucun frein à leur action, dès lors qu’elles auraient souscrit un contrat
d'assurance en cas de décès.
• La formulation du présent article diffère de celle de l'article 62 de la Loi du 13 Juillet 1930 sur les
points suivants :
a) L'article 62 de la Loi du 13 Juillet 1930 comportait dans son dernier alinéa la clause suivante que l'on
ne retrouve pas dans le Code CIMA : la preuve du suicide de l'assuré incombe à l'assureur, celle de
l'inconscience de l'assuré incombe au bénéficiaire de l'assurance. Tel était le régime de la preuve:
l'assureur qui estimait que sa prestation n'était pas due devait apporter la preuve du suicide. Si une telle
preuve était apportée, elle entrainait pour le bénéficiaire estimant quant à lui que la garantie de l'assureur
reste due, l'obligation de prouver que le suicide était survenu alors que l'assuré était inconscient (par suite
de maladie ou de choc nerveux par exemple). Les dispositions ci-dessus mettant à la charge de l’assureur
et la preuve du suicide et celle du fait qu’il a été réalisé consciemment.
Le 1 er alinéa de l'article 69 du Code CIMA revient sur l'impossibilité pour le contractant de révoquer un
bénéficiaire qui a déjà donné son acceptation. Cette dernière peut être expresse, ou tacite, par exemple
lorsque le bénéficiaire se substitue au contractant pour le paiement des primes.
Il est à préciser que l'acception de la désignation par le bénéficiaire n'est pas à l'origine de son droit au
capital, ce droit existant dès sa désignation. Cette acceptation n'est qu'une manifestation de son accord
pour cette désignation.
Si la désignation du bénéficiaire n'a pas encore été acceptée par lui, elle peut être révoquée, le droit de
révocation n'appartenant alors qu'au contractant et à lui tout seul jusqu'à sa mort. Il en résulte
l'impossibilité pour quiconque qui s’estimerait lésé par cette désignation, qu'il s'agisse de créanciers ou
d'héritiers par exemple de procéder à la révocation de la désignation. Cela permet notamment au
contractant malgré des dettes qu'il aurait contractées de laisser à ses ayants-droit un capital hors
d'atteinte de ses créanciers, dans la mesure où le capital décès est un patrimoine séparé, étranger à la
succession du bénéficiaire. Il en découle par ailleurs que des héritiers ayant renoncé à la succession pour
une raison quelconque (excès des dettes par rapport aux biens par exemple) conservent néanmoins leur
droit au capital décès.
• Nous avons vu que la révocation du bénéficiaire appartient au seul contractant, jusqu'à sa mort.
Il reste dès lors à préciser à qui appartient ce droit après la mort dudit contractant et comment ce droit est
alors exercé. Le 3è alinéa de l'article 69 du Code CIMA apporte une réponse à ces questions. En effet,
selon ce texte, lorsque l'assuré décède avant que le bénéficiaire n’ait accepté sa désignation, les héritiers
peuvent exercer le droit de révocation qui appartenait au contractant. Pour ce faire, ils doivent d'abord
envoyer au bénéficiaire une mise en demeure de se prononcer- en d'autres termes d'accepter ou de
refuser l'attribution du capital - par voie extrajudiciaire, c'est- à-dire au moyen d'une signification par
exploit d'huissier. Plusieurs cas peuvent alors se présenter:
- Si suite à cette signification le bénéficiaire accepte l'attribution du capital, ce dernier lui est versé
dans les conditions ordinaires par l'assureur.
- En cas de refus, le capital tombe dans la succession du contractant en vertu de l'article 70 du
Code CIMA, tout se passant comme si l'assurance a été souscrite sans bénéficiaire.
- En cas de silence du bénéficiaire et seulement dans ce cas, les héritiers peuvent révoquer sa
désignation, à l'expiration d'un délai de trois mois au moins après la mise en demeure.

• Lorsque la désignation du bénéficiaire du contrat d'assurance se fait à titre onéreux, c'est-à-dire


en paiement d'une dette, le capital est versé au moment du décès de l'assuré entre les mains des héritiers
du bénéficiaire, si ce dernier est décédé avant l'assuré. Cette situation se justifie par le fait que la créance
qui a été à l'origine de la désignation du bénéficiaire constitue un élément de son patrimoine et rentre par
conséquent dans sa succession. La situation est différente s'agissant des désignations de bénéficiaires
à titre gratuit. Dans ces cas dont il est question dans le dernier alinéa de l'article 69, si le bénéficiaire n'est
pas vivant à la date d'exigibilité du capital ou de la rente garantis, ces sommes sont versées dans la
succession du contractant et non dans celle du bénéficiaire sauf stipulation contraire, par exemple s'il est
clairement stipulé que le capital est payable au bénéficiaire, ou à défaut à son fils X, ou à ses héritiers.
Cette disposition se justifie par le caractère généralement intuitu personae - et donc sans rapport avec
les héritiers - des désignations de bénéficiaires à titre gratuit.
Il est nécessaire que l'assureur soit informé des désignations, acceptations et révocations des
bénéficiaires, sinon comme nous le verrons au niveau de l'article 79 du Code, tout règlement de bonne
foi fait par lui à toute autre personne que celle à laquelle le capital est dû ne saurait lui être opposable.
Selon l’article 70 du Code CIMA, lorsque l’assurance en cas de décès a été conclue sans désignation du
bénéficiaire, le capital ou la rente garantis font partie du patrimoine ou de la succession du contractant.

G- PAIEMENT DES PRIMES PAR UN TIERS


L’article 72 du Code CIMA rappelle que tout intéressé peut se substituer au contractant pour payer les
primes. Ainsi, Le paiement des primes n'est certes pas obligatoire en assurance vie, mais il est
susceptible d'entraîner la réduction de la garantie ou la résiliation du contrat, toutes choses qui pourraient
s’avérer préjudiciable pour le bénéficiaire. Ce dernier peut alors, comme toute autre personne intéressée
au maintien de la garantie, se substituer au contractant pour payer la prime.

H - ACTION EN PAIEMENT DES PRIMES AFFÉRENTES AUX CONTRATS D'ASSURANCE VIE OU DE


CAPITALISATION
L’article 73, alinéa 1 du Code CIMA prévoit que l'assureur n'a pas d'action pour exiger le paiement des
primes afférentes aux contrats d'assurance vie ou de capitalisation.
L’alinéa 2 du même article précise que le défaut de paiement d'une prime ou d'une cotisation ne peut
avoir pour sanction que la réduction ou la résiliation pure et simple du contrat et, dans ce dernier cas, le
versement de la valeur de rachat que ledit contrat a éventuellement acquise.
A l’alinéa 3 du même article, il est dit que lorsqu'une prime ou une fraction de prime n'est pas payée dans
les dix jours de son échéance, l'assureur adresse au contractant une lettre recommandée par laquelle il
l'informe qu'à l'expiration d'un délai de quarante jours à dater de l'envoi de cette lettre, le défaut de
paiement entraîne soit la résiliation du contrat, en cas d'inexistence ou d'insuffisance de la valeur de
rachat, soit la réduction du contrat. L'envoi de la lettre recommandée par l'assureur rend la prime portable
dans tous les cas.
I – VALEURS DE REDUCTION, VALEURS DE RACHAT, AVANCES
Selon l’article 74, alinéa 3 du Code CIMA, Dans la limite de la valeur de rachat, l'assureur peut consentir
des avances au contractant.
- L’alinéa 4 du même article indique que l'assureur doit, à la demande du contractant, verser à
celui-ci la valeur de rachat du contrat dans un délai qui ne peut excéder deux mois. Au-delà de ce délai,
les sommes non versées produisent de plein droit intérêt au taux d'escompte majoré de moitié durant
deux mois, puis à l'expiration de ce délai de deux mois, au double taux d’escompte. Cet alinéa vise à
amener l’assureur à faire montre de diligence dans le règlement des valeurs de rachat. Aussi sanctionne-
t-il les retards par des dommages et intérêts calculés au taux d'escompte de la Banque Centrale majoré
de la moitié - c'est-à-dire, en fait des dommages intérêts égaux à 150 % de ce taux d'escompte - pour les
deux premiers mois de retard. Si le retard se poursuit, la pénalité est portée pour les périodes ultérieures
et pour elles seules à l'exclusion des deux premiers mois, au double du taux d'escompte.
- L’alinéa 5 énonce que pour les assurances sur la vie et les contrats de capitalisation, l'assureur
ne peut refuser la réduction ou le rachat lorsque 15% des primes ou cotisations prévues au contrat ont
été versées. En tout état de cause, le droit à rachat ou à réduction est acquis lorsqu’au moins deux primes
annuelles ont été payées.
- Selon l’alinéa 6 du même article, l'assureur peut d'office substituer le rachat à la réduction si la
valeur de rachat du contrat est inférieure au montant brut mensuel du Salaire Minimum. Interprofessionnel
Garanti (SMIG) dans l'état de souscription du risque. Le législateur ici, autorise l'assureur, dans le cas où
l'assuré cesse de payer ses primes, à lui payer une valeur de rachat et à mettre fin au contrat plutôt que
de procéder à sa réduction lorsque la valeur de rachat est inférieure au montant du SMIG mensuel brut,
c'est-à-dire avant toute déduction d'impôt. Cette disposition permet d’alléger la gestion du portefeuille
d'assurance vie en le vidant de nombreux contrats de faible importance, susceptibles d'entraîner des
coûts de gestion supérieurs à leur rendement financier.

J - INFORMATION DE L'ASSURÉ
Pour les contrats souscrits et aussi longtemps qu'ils donnent lieu à paiement de prime, l'assureur doit
communiquer chaque année au contractant les montants respectifs de la valeur de rachat, de la valeur
de réduction, des capitaux garantis et de la prime du contrat. (Article 75, 1er alinéa du Code CIMA).
Ces montants ne peuvent tenir compte de participations bénéficiaires qui ne seraient pas attribuées à
titre définitif.
L'assureur doit préciser en termes précis et clairs dans cette communication ce que signifient les
opérations de rachat et de réduction et quelles sont leurs conséquences légales et contractuelles.
Pour les contrats ne donnant pas lieu à paiement de primes, les informations ci-dessus ne sont
communiquées pour une année donnée qu'au contractant qui en fait la demande.
Le contrat doit faire référence à l'obligation d'Information prévue aux alinéas précédents.
Les dispositions ci-dessus visent à améliorer l'information du souscripteur, en particulier sur la rentabilité
financière de son contrat. En obligeant l'assureur à lui communiquer chaque année pour les contrats qui
continuent à donner lieu à des paiements de primes, la valeur de réduction, la valeur de rachat, le montant
des capitaux garantis et le montant de la prime. L'information se limite à la valeur de rachat, à la valeur
de réduction et aux montant des capitaux garantis pour des contrats ne donnant pas lieu à paiement de
primes (contrats à primes uniques généralement réglées au début de l'assurance, contrats à durée de
paiement des primes inférieure à la durée du contrat et déjà libérés du paiement de ces primes).
L'information ci-dessus est d'autant plus nécessaire qu'elle complète l'information sur le calcul des valeurs
de rachat et de réduction qui ressort du règlement général dont nous avons fait état dans l'article
précédent.
Pour tout contrat d'assurance sur la vie et pour tout contrat de capitalisation comportant une valeur de
rachat (article 76), cette valeur de rachat est égale à la provision mathématique du contrat diminuée
éventuellement d'une indemnité qui ne peut dépasser 5% de cette provision mathématique. Cette
indemnité doit être nulle à l'issue d'une période de dix ans à compter de la date d'effet du contrat.
Le versement de la valeur de rachat au contractant donne lieu à une imputation de 5% du montant de la
provision mathématique au maximum. Aucune imputation n'est cependant autorisée lorsqu'il s'est déjà
écoulé une période de 10 ans à compter de la date d'effet du contrat, sa résiliation étant alors considérée
comme n'entraînant plus aucun préjudice pour l'assureur.
Le rachat, c'est le fait pour l'assuré de demander le versement anticipé de son capital disponible auprès
de l’assureur. Le rachat présente la caractéristique de mettre définitivement fin au contrat d'assurance.
Le rachat n'est possible que lorsque le souscripteur a payé un minimum de prime (15% des primes ou
cotisations prévues ou au moins deux primes annuelles, selon l'article 74, 5è alinéa du Code CIMA) et si
le contrat souscrit ne rentre pas dans l'ensemble de ceux qui ne donnent pas lieu à rachat (temporaire -
décès, rentes viagères immédiates ou en cours de service, assurance de capitaux de survie ou de rente
de survie, assurances en cas de vie sans contre-assurance, rentes viagères différées sans contre-
assurance, selon les dispositions de l'article 77 du Code).
Cependant, il est à préciser que certaines assurances sont dépourvues de réduction ou de rachat (article
77). Les assurances temporaires en cas de décès ainsi que les rentes viagères immédiates en cours de
service ne peuvent comporter ni réduction, ni rachat. Les assurances de capitaux de survie et de rente
de survie, les assurances en cas de vie sans contre-assurance et les rentes viagères différées sans
contre-assurance ne peuvent comporter de rachat.
Cet article reprend le texte de l'article 78 de la Loi du 13 Juillet 1930 qui dispose que les temporaires
décès de même que les rentes viagères immédiates ou en cours de service ne donnent lieu ni à réduction,
ni à rachat en raison du fait que les provisions mathématiques qui s'y rattachent sont généralement très
faibles, voire nulles.
Par ailleurs, les assurances de capitaux ou de rente de survie, les assurances en cas de vie sans contre-
assurance et les rentes viagères différées sans contre-assurance ne peuvent comporter de valeur de
rachat. Elles peuvent cependant donner lieu à réduction des capitaux ou des rentes garantis. Leur rachat
n'est pas possible pour les raisons suivantes:
a)- Les prestations concernées ont un caractère conditionnel de telle sorte que l'acceptation du principe
du rachat peut entraîner pour ces contrats la substitution d'une prestation certaine (la valeur de rachat) à
une prestation conditionnelle (le capital dû à l'échéance dans la seule mesure où les conditions de son
versement par l'assureur sont remplies).
En effet:
– Les assurances de capitaux ou de rente de survie rentrent dans l'ensemble des assurances en
cas de décès. Elles stipulent le versement du capital ou de la rente prévus au contrat au bénéficiaire,
mais à la condition que ce bénéficiaire survive à l'assuré.
– Les assurances en cas de survie sans contre-assurance n'entraînent la prestation de l'assureur
que si l'assuré est survivant à l'échéance. S'il décède avant l'échéance, l'assureur est dégagé de toute
obligation et les primes qui lui ont été payées lui restent acquises. Il en est tout autrement par contre
lorsque ces assurances sont souscrites avec contre-assurance dans la mesure où elles entraînent alors
une prestation certaine (soit le capital prévu à l'échéance si l'assuré est survivant, soit le remboursement
des primes payées s'il décède avant l'échéance).
Les rentes viagères différées sans contre-assurance stipulent le paiement de la rente à l'assuré à compter
de l'échéance du contrat, à la condition qu'il soit survivant à cette date, ce paiement se poursuivant dès
lors jusqu'à la fin de ses jours.

b) La pratique du rachat pour ces types de contrats risquerait de constituer une source d'anti-sélection
pour l'assureur. En effet, de nombreux assurés demanderaient le rachat de leurs contrats dès qu'ils
seraient menacés du fait d'une maladie grave par exemple, de décéder avant l'échéance du contrat. Il ne
resterait donc généralement en portefeuille que des contrats entrainant presque certainement la
prestation de l'assureur à l'échéance, de telle sorte que l'assureur serait presque amené à payer dans
tous les cas, et qu'il n'y aurait à la limite plus d'incertitude, et donc plus d'assurance.

K- MEURTRE DE L'ASSURÉ PAR LE BÉNÉFICIAIRE


Selon l’article 78, 1er alinéa du Code CIMA, le contrat d'assurance cesse d'avoir effet à l'égard du
bénéficiaire qui a été condamné pour avoir donné volontairement la mort à l'assuré.
L’alinéa 2, indique que le montant de la provision mathématique doit être reversé par l'assureur au
contractant ou à ses ayants cause, à moins qu'il ne soient condamnés comme auteurs ou complices du
meurtre de l’assuré.
Pour ce qui est du 3è alinéa du même article, si le bénéficiaire a tenté de donner la mort à l'assuré, le
contractant a le droit de révoquer l'attribution du bénéfice de l'assurance, même si le bénéficiaire de
l’assurance avait déjà accepté la stipulation faite à son profit.
• Nous avons déjà fait état des dispositions des deux premiers alinéas du présent article en
analysant l'article 67 du Code CIMA. Nous précisons cependant, s'agissant du premier alinéa de cet
article que la cessation des effets du contrat d'assurance vis-à-vis du bénéficiaire qui a volontairement
donné la mort à l'assuré est subordonnée à sa condamnation préalable par les tribunaux correctionnels
compétents.
• En ce qui concerne le deuxième alinéa, nous pouvons préciser qu'il se justifie par le fait que le
meurtre volontaire de l'assuré par le bénéficiaire met certes fin aux effets du contrat vis-à-vis de ce dernier,
mais un tel événement ne met pas fin aux autres effets du contrat. En particulier, les engagements pris
par l'assureur demeurent, ce qui explique son obligation de verser au contractant ou à ses ayants-droit le
montant dû par lui au titre du contrat, c'est-à-dire la provision mathématique. Ce versement n'est dû par
ailleurs que si les conditions supplémentaires suivantes sont remplies :
a) Le contractant ou ses ayants-droit ne peuvent percevoir la provision mathématique du contrat
s'ils sont également condamnés par les tribunaux correctionnels comme auteurs ou complices du meurtre
de l'assuré.

b) La provision mathématique doit être suffisante pour permettre la réalisation de ce versement et


pour cela 15% des primes ou cotisations prévues par le contrat ou deux primes annuelles au moins
doivent déjà avoir été réglées.

Le troisième alinéa de l'article 78 pose le principe de la faculté dont dispose le contractant de révoquer le
bénéficiaire si ce dernier a tenté de donner la mort à l'assuré et s'il ' n'y est seulement pas parvenu. Cette
disposition constitue une dérogation aux règles générales qui régissent la révocation des bénéficiaires
notamment le principe de leur irrévocabilité dès lors qu'ils ont accepté leur désignation (voir à ce sujet
nos développements sur l'article 69 du Code). En effet, par dérogation à ce principe, le bénéficiaire qui a
tenté de mettre fin aux jours de l'assuré peut être révoqué par le contractant, même s'il avait déjà accepté
sa désignation comme bénéficiaire du contrat. Nous constatons par ailleurs que la révocation du
bénéficiaire incriminé ne survient pas de plein droit, et que le contractant bénéficie simplement d'une
faculté, et donc qu'il peut en considération de son appréciation des faits ou pour d’autres raisons
quelconques, renoncer à la révocation du bénéficiaire.

L- PAIEMENT DE BONNE FOI AU BÉNÉFICIAIRE APPARENT


Lorsque l'assureur n'a pas eu connaissance de la désignation d'un bénéficiaire par testament ou
autrement, ou de l'acceptation d'un autre bénéficiaire ou de la révocation d'une désignation, le paiement
du capital ou de la rente garantis fait à celui qui, sans cette désignation, y aurait eu droit, est libératoire
pour l'assureur de bonne foi.
Cet article vient compléter les dispositions de l'article 69 relatif à la révocation et à l'acceptation du
bénéficiaire, en soulignant la nécessité pour les intéressés d'en informer l'assureur qui pourrait de bonne
foi et donc de façon libératoire pour lui, effectuer la prestation entre les mains d'une personne autre que
le bénéficiaire réel du contrat, en application des dispositions du Code.

M- ERREUR SUR L’AGE DE L’ASSURE


– Selon l’art. 80, 1er alinéa du Code CIMA, l'erreur sur l'âge de l'assuré n'entraîne la nullité de
l'assurance que lorsque son âge véritable se trouve en dehors des limites fixées pour la conclusion des
contrats par les tarifs de l’assureur.

– Aux termes du 2è alinéa du même article, dans tout autre cas, si par suite d'une erreur de ce
genre, la prime payée est inférieure à celle qui aurait dû être acquittée, le capital ou la rente garantis sont
réduits en proportion de la prime perçue et de celle qui aurait correspondu à l'âge véritable de l'assuré.
Si au contraire, par suite d'une erreur sur l'âge de l'assuré, une prime trop forte a été payée, l'assureur
est tenu de restituer la portion de prime qu'il a reçue en trop sans intérêt.
Il se dégage des dispositions ci-dessus qu’en assurance vie, la bonne ou la mauvaise foi du contractant
ne sont plus des éléments déterminants du sort du contrat, quand elles portent sur l'âge. C'est ainsi que
dans ce cas :
a) L'erreur sur l'âge n'a pour effet d'entraîner la nullité du contrat que lorsque l'âge réel de l'assuré
sort des limites d'âges fixées par l'assureur pour la souscription .des contrats dans la catégorie desquels
rentre celui souscrit par le contractant. Il en découle que la déclaration inexacte de mauvaise foi de l'âge
de l'assuré n'a pas pour effet d'entraîner la nullité du contrat contrairement aux dispositions de l'article
18, 1er alinéa du Code CIMA qui sont applicables non seulement aux assurances non vie, mais également
aux assurances vie. L'erreur sur l'âge constitue donc une exception ici, puisqu'une fausse déclaration de
mauvaise foi d'un souscripteur de contrat d'assurance décès sur l'état de santé de l'assuré par exemple
peut entraîner la nullité du contrat.

b) Si une erreur sur l'âge de l'assuré entraîne la perception par l'assureur d'une prime inférieure à
celui lui est normalement due en considération du véritable âge de l'assuré, le paiement du capital ou de
la rente stipulée au contrat se fait dans la proportion de la prime payée à la prime due. La règle
proportionnelle de prime s'applique donc ici, dans tous les cas indépendamment de la bonne ou de la
mauvaise foi du contractant. Par contre, s'agissant par exemple de l'erreur sur l'état de santé de l'assuré,
elle ne peut entraîner la règle proportionnelle que si elle a un caractère non intentionnel.

c) Si l'erreur sur l'âge amène l'assureur à plutôt percevoir une prime d'un montant supérieur à la
somme normalement due par le souscripteur, il doit restituer le trop perçu sans intérêt. Ici encore, les
prescriptions du Code CIMA s'appliquent indépendamment de la bonne ou de la mauvaise foi du
contractant. Par ailleurs, le législateur en prescrivant un remboursement par l'assureur du trop-perçu sans
intérêts, évite de le pénaliser en lui faisant décaisser des montants éventuellement importants (si par
exemple plusieurs cas sont signalés) alors même qu'il ne serait pas coupable de la moindre mauvaise
foi.

SECTION II – PARTICIPATION DES ASSURES AUX BENEFICES TECHNIQUES ET FINANCIERS


Il est désormais légalement consacré que les assureurs doivent faire participer leurs souscripteurs de
contrats aux bénéfices qu’ils réalisent.

A- LE PRINCIPE DE LA PATICIPATION BENEFICIAIRE


– L’art. 81, alinéa 1 du Code CIMA dispose que les entreprises d'assurance sur la vie ou de
capitalisation doivent faire participer les assurés aux bénéfices techniques et financiers qu'elles réalisent.
– A son alinéa 2, il est rappelé que le montant minimal de cette participation est déterminé
globalement pour les contrats individuels et collectifs de toute nature à l'exception des contrats collectifs
en cas de décès.
– Selon le 3è alinéa du même article, les contrats à capital variable ne sont pas soumis aux
dispositions ci-dessus.
La participation aux bénéfices doit profiter à tous les assurés, quelle que soit la catégorie de contrat (en
cas de vie ou en cas de décès) qu'ils ont souscrite. Par ailleurs, cette participation porte tant sur les
bénéfices techniques que sur les bénéfices financiers réalisés par les entreprises d’assurance vie.
Les entreprises d’assurance vie ont longtemps pratiqué cette participation en dehors de toute contrainte
légale sous la pression de la concurrence inter - compagnies, et celle de la nécessité d'éviter le fait que
l'érosion monétaire dénue pratiquement l'assurance vie de tout intérêt en tant que placement à long terme
et en fasse donc un produit auquel de nombreux autres, en particulier les produits bancaires seraient
préférés :

a) L'assurance vie ne se prête pratiquement pas à la concurrence par les prix pour les raisons
suivantes en particulier:
– Les tables de mortalité utilisées par les différentes entreprises sont généralement les mêmes ;
– Les placements sont effectués dans le même contexte par les différentes entreprises qui
bénéficient donc pratiquement des mêmes conditions de rémunération de ces placements.
Les tarifs vie sont approuvés par les autorités compétentes sur la base de la mortalité générale de la
population et des données du marché financier. Compte tenu de la difficulté des compagnies de baser le
développement de leurs portefeuilles vie sur la concurrence par les prix, ces entreprises ont transporté
cette concurrence sur d'autres terrains, notamment la recherche perpétuelle de nouveaux produits en
réponse aux besoins de leur clientèle, et la participation de cette dernière aux bénéfices réalisés par
lesdites entreprises.

b) Les entreprises d'assurance ont également pratiqué à l'origine la participation bénéficiaire au


profit de leurs clients, sous l'effet de la dépréciation monétaire. Elles se sont rendues compte en effet que
l'impact de la dépréciation de la monnaie sur le pouvoir d'achat du capital ou de la rente versés par
l'assureur pouvait, surtout pour les contrats d'assurance de longue durée, être tel que ces contrats ne
soient plus intéressants pour les bénéficiaires (par exemple lorsque le capital stipulé au contrat vise le
financement d'un investissement à l'échéance) ou deviennent tout au moins, moins compétitifs que
d'autres produits concurrents face à l'épargne en quête de placements, notamment les produits bancaires
(épargne - logement, bons de caisse, etc.). La revalorisation des garanties au moyen de la participation
bénéficiaire se présente dès lors comme l'un des moyens de lutte contre la dépréciation des capitaux et
rentes garantis par les contrats vie.
• Les bénéfices techniques
Rentrent dans cette catégorie les bénéfices de mortalité et les bénéfices de gestion.

a1) Les bénéfices de mortalité


Les entreprises d’assurance vie réalisent des bénéfices de mortalité lorsque la mortalité réelle est
inférieure à celle qui se dégage des tables de mortalité qui ont servi de base au calcul des primes.
L'espérance de vie ayant tendance à augmenter, les assureurs vie réalisent souvent des bénéfices de
mortalité.
a2) Les bénéfices de gestion
Les entreprises d'assurance vie réalisent des bénéfices de gestion lorsque leurs frais de gestion sont
inférieurs aux chargements qu'elles ont pratiqué sur les primes pures en vue de la couverture de ces frais.
• Les bénéfices financiers
Ils se composent:
– des bénéfices d'intérêt dont la réalisation résulte de l'écart existant entre les taux d'intérêt des
placements et l'intérêt dont sont créditées les provisions mathématiques.
– des plus-values nettes de réalisation des valeurs de placements (c'est-à-dire déduction faite des
moins-values).
Les résultats de la gestion financière sont déterminés au moyen du compte financier dont les 85% du
solde lorsqu'il est créditeur, doivent être versés aux assurés.
La répartition des bénéfices techniques et financiers se fait entre les différents contractants selon des
modalités prévues .dans les contrats. Ainsi, la répartition peut être faite proportionnellement aux primes
payées, aux capitaux garantis ou aux provisions mathématiques. Cette dernière formule étant plus
fréquemment utilisée.
En effet, si le Code CIMA fixe le montant minimum des bénéfices que l'assureur doit redistribuer aux
assurés, il n'impose cependant pas les modalités de répartition de ces bénéfices entre les différents
contrats. Par ailleurs, le montant de la participation bénéficiaire peut être versé au contractant. Il peut
également venir en déduction de sa prochaine prime, ou servir de base à l'augmentation du capital ou de
la rente dus à l'échéance par l'assureur.
L'exclusion des contrats collectifs en cas de décès du champ d'application du 2é alinéa du présent article
81 du Code CIMA s’explique par le caractère partiellement anticipé des participations bénéficiaires
couramment pratiquées sur ce type de contrats. En effet, les garanties de ce genre de contrats sont
généralement accordées moyennant une prime provisionnelle perçue en début d'année d'assurance, d'un
montant égal à la prime découlant du tarif diminuée du montant prévisionnel de la participation
bénéficiaire pour l'année concernée. En fin d'année, si les résultats du contrat s'avèrent meilleurs que
ceux prévus, le montant additionnel de la participation bénéficiaire vient en diminution de la prime de
l'année suivante ou alors est versé dans un compte de réserve de stabilité, tout dépendant des
stipulations contractuelles.
Selon le dernier alinéa de l’article 81 du Code CIMA, les contrats à capital variable ne sont pas concernés
par les dispositions des articles 81 et 86 relatifs à la participation bénéficiaire. Ces dispositions
s'expliquent par le fait que l'autorisation de la souscription des contrats de cette nature par le législateur
se situe déjà dans le cadre de la recherche de solutions aux problèmes posés par l'impact défavorable
de l'érosion monétaire sur les capitaux ou les rentes garantis. Il s’agit tout simplement là d’une approche
différente de la participation bénéficiaire.
B - COMPTE DE PARTICIPATION AUX RÉSULTATS
Pour chaque entreprise, le montant minimal de la participation aux bénéfices à attribuer au titre d'un
exercice est déterminé globalement à partir d'un compte de participation aux résultats.
Ce compte comporte les éléments de dépenses et de recettes qui figurent dans les colonnes grandes
branches et collectives de l'état Cl visé au Livre IV du présent Code, à l'exclusion de sommes
correspondant aux rubriques "participation aux excédents liquidée", "primes cédées aux réassureurs" et
des sommes correspondant aux sous totaux: "produits financiers nets" et "sinistres et charges incombant
aux réassureurs". Il comporte également en dépenses la participation de l'assureur aux bénéfices de la
gestion technique, qui est constituée par 10% du solde créditeur des éléments précédents.
Il est ajouté en recette du compte de participation aux résultats 85% au moins du compte financier prévu
à l'article 84. Le compte de participation aux résultats comporte en outre les sommes correspondant au
"solde de réassurance cédée", calculées conformément aux dispositions de l'article 85 et, s'il y a lieu, le
solde débiteur du compte de participation aux résultats de l'exercice précédent.

C – DETERMINATION DE LA PARTICIPATION AUX RÉSULTATS ET AUX BÉNÉFICES


Le montant minimal annuel de la participation aux résultats est le solde créditeur du compte de
participation aux résultats défini à l'article 82.
Le montant minimal annuel de la participation aux bénéfices est égal au montant défini à l'alinéa
précédent diminué du montant des intérêts crédités aux provisions mathématiques.

D – DETERMINATION DU COMPTE FINANCIER


Le compte financier visé à l'article 82 est établi suivant les règles fixées ci-dessous. Il comprend :
- en recettes, la quote-part :
a) des produits financiers de toute nature;
b) des plus-values par estimation- de valeurs;
- en dépense :
a) la quote-part des moins-values par estimation de valeurs;
b) sur autorisation de la Commission de contrôle et après justifications, la quote-part des résultats
que la société a dû affecter aux fonds propres pour maintenir la marge de solvabilité réglementaire.
Pour l'établissement du compte défini à l'article 82 : la part des produits financiers à inscrire en recettes
de ce compte est égale au produit du taux de rendement des placements de l'entreprise réalisés sur le
territoire de l'état membre de la CIMA par le montant moyen au cours de l'exercice des provisions
techniques brutes de cessions en réassurance des contrats considérés.
Ce taux de rendement est égal au rapport :
– du produit des placements net de charges au sens de l'état Cl augmenté des plus-values sur
cessions d'éléments d'actifs, nettes des moins-values, ainsi que du montant des réévaluations d'actif
effectués dans le cadre de l'article 335-13 du livre II du présent code, net des amortissements éventuels
prévus audit article;
– au montant moyen, au cours de l'exercice, de l'ensemble des placements, ainsi que des autres
éléments d'actif pouvant être admis en représentation des provisions techniques, à l'exception des
valeurs remises par les réassureurs.

E – DEFINITION DU SOLDE DE RÉASSURANCE CÉDÉE


Pour l'application de l'article 82, il est prévu, dans le compte de participation aux résultats, une rubrique
intitulée "solde de réassurance cédée".
Seule est prise en compte la réassurance de risque, c'est-à-dire celle dans laquelle l'engagement des
cessionnaires porte exclusivement sur tout ou partie de la différence entre le montant des capitaux en
cas de décès ou d'invalidité et celui des provisions mathématiques des contrats correspondants.
Dans les traités limités à la réassurance de risque, le solde de réassurance cédée est égal à la différence
entre le montant des sinistres à la charge des cessionnaires et celui des primes cédées. Il est inscrit,
selon ce cas, au débit ou au crédit du compte de participation aux résultats.
Dans les autres traités, le solde de réassurance cédée est établi en isolant la réassurance de risque à
l'intérieur des engagements des cessionnaires. Les modalités de calcul du solde sont précisées par voie
réglementaire, par référence aux conditions normales du marché de la réassurance de risque.

F - AFFECTATION DE LA PARTICIPATION AUX BÉNÉFICES


Le montant des participations aux bénéfices des assurés peut être affecté directement aux provisions
mathématiques ou porté, partiellement ou totalement, à la provision pour participation aux excédents
mentionnée à l'article 81. Les sommes portées à cette dernière provision sont affectées à la provision
mathématique ou versées aux assurés au cours des cinq exercices suivant celui au titre duquel elles ont
été portées à la provision pour participation aux excédents.

SECTION III – TIRAGES AU SORT DANS LE CADRE DES CONTRATS DE CAPITATLISATION


Nous nous intéresserons ici aux sommes remboursées à l’occasion des tirages mais également à des
exigences imposées aux compagnies à l’occasion des tirages au sort.

A- LES SOMMES REMBOURSEES LORS DES TIRAGES AU SORT


Selon l’art. 87, 1er alinéa du Code CIMA, les tirages au sort qui servent à déterminer les contrats ou titres
(de capitalisation) remboursables par anticipation doivent s'effectuer publiquement en présence d'un
huissier, aux lieux fixés par les contrats, et dans les conditions prévues par lesdits contrats.
Selon le 2è alinéa du même article, Les sommes remboursées lors des tirages au sort doivent être, soit
égales, soit croissantes avec les tirages successifs, sans pouvoir dépasser le capital remboursable à
l’échéance.
Selon le 3è alinéa du même article, les tirages au sort ne peuvent avoir lieu plus d'une fois par mois.

B- PROCES VERBAL
L’article 88 du Code CIMA, impose qu’un procès-verbal du tirage, comportant notamment la liste complète
des numéros des contrats remboursables soit établi à l'issue du tirage par l'huissier en présence des
personnes ayant assisté au tirage. Chaque tirage doit faire l'objet d'une liste distincte.

C- INFORMATION DU BENEFICIAIRE
Selon l’article 89 du Code CIMA, En cas de sortie d'un titre à un tirage, l'entreprise doit, avant toute
démarche de ses représentants auprès du bénéficiaire, adresser par la poste à ce dernier une lettre
l'informant que son contrat avec l'entreprise a pris fin et qu'il lui sera payé sans aucune retenue et sans
aucune obligation de sa part, ni à l'égard de la personne qui fera le paiement, ni à l'égard de l'entreprise,
la somme fixée par les conditions générales de son titre et reproduite dans ladite lettre.

D- PUBLICATION, INFORMATION DU PUBLIC


Selon l’article 90 du Code CIMA, Après chaque tirage et dans un délai de huit jours, les entreprises
doivent publier la liste prévue à l’art. 88.
Le 2è alinéa du même article prévoit qu’un exemplaire de la liste est adressé au Ministre en chargé du
secteur des assurances ainsi qu'à toute autre personne intéressée.

SECTION IV- DISPOSITIONS DIVERSES RELATIVES AUX CONTRATS D’ASSURANCE SUR LA VIE
ET AUX CONTRATS DE CAPITALISATION
Nous étudierons dans cette partie, des spécificités tenant aux contrats sur la vie et aux contrats de
capitalisation.

A- DECLARATION A L’ASSUREUR
Selon l’article 91 du Code CIMA, quiconque prétend avoir été dépossédé par perte, destruction ou vol
d'un contrat ou police d'assurance sur la vie, ou d'un bon ou contrat de capitalisation, lorsque le titre est
à ordre ou au porteur, doit en faire la déclaration à l’entreprise d'assurance, à son siège social, par lettre
recommandée avec avis de réception. L’entreprise destinataire en accuse réception à l'envoyeur, en la
même forme, dans les huit jours au plus tard de la remise; elle lui notifie en même temps qu'il doit, à titre
conservatoire acquitter à leur échéance les primes ou cotisations prévues, dans le cas où le tiers porteur
ne les acquitterait pas, afin de conserver au contrat frappé d’opposition son plein et entier effet.
B- LA PRESENTATION DU CONTRAT FRAPPE D’OPPOSITION
– Selon l’article 92, 1er alinéa du Code CIMA, si le contrat frappé d'opposition vient à être présenté
à l'entreprise, elle s'en saisit et en demeure séquestre jusqu'à ce qu'il ait été statué par décision de justice
sur la propriété du titre ou que l'opposition soit levée.
– Selon le 2è alinéa du même article, il est délivré un récépissé du contrat saisi au tiers porteur s'il
justifie de son identité et de son domicile.
A défaut de cette justification, le contrat est restitué sans formalité à l'opposant.

C- LE RACHAT DE LA RENTE
Selon l’article 93 du Code CIMA, les entreprises d'assurance sur la vie peuvent procéder au rachat des
rentes concernant les contrats qui ont été souscrits auprès d'elles, lorsque les quittances d'arrérages
correspondantes ne dépassent pas 25 000 FCFA. Ce texte résulte de la même logique que celle qui est
à la base de l'article 74 dernier alinéa du Code CIMA. Il résulte comme ce dernier du souci du législateur
de donner à l'assureur la possibilité de résilier des contrats dont la gestion est relativement coûteuse par
rapport aux capitaux ou rentes qui s'y rattachent.

D- ASSURANCE SUR LA VIE EN TEMPS DE GUERRE


Selon l’article 94 du Code CIMA, toute police d'assurance sur la vie doit contenir une clause aux termes
de laquelle, en cas de guerre étrangère, la garantie du contrat n'aura effet que dans les conditions qui
seront déterminées par chaque État membre après la cessation des hostilités.
Cet article qui est d'ordre public a pour objectif de protéger les entreprises d'assurance et l'ensemble de
leurs clients (en particulier ceux très nombreux qui ne sont pas sinistrés) contre les risques très importants
de faillite que la guerre étrangère leur ferait courir en raison du caractère généralement très important
des dégâts qui en résultent.

SECTION V : LES CONTRATS D’ASSURANCE GROUPE


Nous nous attacherons à définir les contrats d’assurance groupe avant d’aborder des particularités liées
aux paiements des primes, à l’exclusion d’un membre du groupe et au droit à l’information des adhérents.

A - DEFINITION
Est un contrat d’assurance de groupe le contrat souscrit par une personne morale ou un chef d’entreprise
en vue de l’adhésion d’un ensemble de personnes répondant à des conditions définies au contrat, pour
la couverture des risques dépendant de la durée de la vie humaine, des risques portant atteinte à
l’intégrité physique de la personne ou liés à la maternité, des risques d’incapacité de travail ou d’invalidité
ou du risque chômage.
Les adhérents doivent avoir un lien de même nature avec le souscripteur.
• L’assurance groupe ne peut être souscrite que par une personne morale ou un chef d’entreprise
Outre les chefs d’entreprises qui peuvent souscrire une assurance groupe pour tout ou partie de leur
personnel l’assurance groupe peut donc notamment être souscrite par :
- les organismes de prévoyance ou de sécurité sociale pour le compte des salariés qui sont affiliés
auxdits organismes ;
- les associations de tous genres (sportives, culturelles, religieuses etc…) pour leurs membres ;
- les banques au profit de clients auxquels elles ont octroyé des crédits afin que l’assureur se
substitue le cas échéant aux clients défaillants pour payer à leur place les montants restant dus à la
banque.
Le dernier alinéa du présent article 95 précise que les personnes assurées dans un contrat groupe ont
nécessairement toutes le même type de lien avec le souscripteur. Il y’a lieu d’indiquer que le fait que les
adhérents aient un lien de même nature avec le souscripteur (par exemple le contrat de travail qui lie
l’employeur aux employés ou le contrat de prêt qui lie l’établissement de crédit aux bénéficiaires de prêts)
est une condition nécessaire pour la validité de l’assurance. En d’autres termes pour que la garantie de
l’assureur soit acquise. La clause du contrat d’assurance qui souligne ce fait n’a pour autant pas besoin
de faire l’objet d’une rédaction en caractères très apparents en raison du fait qu’il ne s’agit strictement
parlant pas d’une exclusion de garantie au sens de l’article 11 du Code des assurances (Cass.1er Civ,
26 nov 1991, n°88-19-727,n°1586, RGAT 1992,p.152).
L’adhésion à un contrat d’assurance groupe se manifeste souvent par la souscription d’un bulletin
d’adhésion par l’assuré. Au moyen de ce bulletin, l’assuré manifeste expressément sa volonté d’adhérer
au contrat groupe.
Par ailleurs, par le bulletin d’adhésion, l’assuré indique les garanties qu’il souscrit lorsqu’il a une possibilité
de choix. Tel n’est en effet toujours pas le cas, les garanties étant quelquefois déjà définies dans le contrat
d’assurance de groupe.
D’une manière générale cependant, la souscription d’un bulletin d’adhésion n’est pas nécessaire pour la
validité de l’assurance de groupe, plus précisément pour que la qualité d’adhérent soit reconnue à un
membre du groupe. Ainsi la jurisprudence a reconnu la qualité d’adhérent à un membre de groupe qui
s’était acquitté de ses primes pendant trois ans (Cass.1er Civ, 29 nov, n°76-10.805,n°818, RGAT 1978,
p378 note J Bigot).
La souscription d’un bulletin d’adhésion est cependant nécessaire lorsque le contrat d’assurance de
groupe couvre le risque de décès, compte tenu des termes de l’article 59 du Code CIMA qui rend nulle
toute assurance en cas de décès contractée par un tiers sur la tête d’une autre personne, si cette dernière
n’a pas donné son consentement écrit pour une telle assurance, avec indication du capital ou de la rente
initialement garantis. En vertu de cette disposition en effet, l’adhésion à un contrat d’assurance de groupe
garantissant le décès doit se faire par écrit et notamment au moyen d’un bulletin d’adhésion.

• L’adhésion peut être obligatoire ou facultative :


L’on peut considérer comme contrat de groupe à l’adhésion facultative tout contrat de groupe dont
l’adhésion ne peut être qualifiée d’obligatoire.
Les contrats d’assurance groupe à l’adhésion obligatoire peuvent être souscrits dans le cadre de l’activité
professionnelle des adhérents ou en dehors d’un tel cadre.
Lorsque ces contrats sont souscrits en dehors du cadre professionnel, leur caractère obligatoire résulte
des dispositions purement contractuelles. C’est le cas des contrats destinés à couvrir le remboursement
des prêts auxquels l’emprunteur doit adhérer obligatoirement en vertu des dispositions du contrat de prêt
qui lie les deux parties au crédit. C’est le cas également de l’assurance de groupe souscrite par une
association au profit de ses membres. Lorsqu’une clause du règlement intérieur rend obligatoire
l’adhésion de ses membres à ce contrat.
Il est intéressant de savoir si lorsqu’un contrat d’assurance de groupe est à adhésion obligatoire, il est
possible pour les membres du groupe de refuser d’y adhérer.
Si le membre est entré dans le groupe après la souscription du contrat, il doit y adhérer, puisque,
connaissant l’existence de la convention avant son entrée dans le groupe, il s’oblige à y adhérer lorsqu’il
contracte avec le souscripteur du contrat. En effet, le fait de refuser cette adhésion devrait normalement
entraîner une renonciation à contracter et donc à intégrer le groupe. Cette analyse est valable
indépendamment du type de relation contractuelle liant le membre du groupe au souscripteur du contrat
(contrat d’adhésion à une association, ou règlement intérieur de l’association prévoyant une obligation
d’adhésion au contrat d’assurance de groupe etc….).
Si le membre se trouvait dans le groupe au moment de la souscription du contrat d’assurance de groupe,
il a en principe la possibilité de refuser d’y adhérer, si cette adhésion constitue pour lui une obligation
nouvelle qui a pour effet de modifier le contrat initialement conclu avec le souscripteur du contrat. Ainsi,
par exemple, si une banque a octroyé des prêts à certains clients à un moment où elle n’avait pas encore
souscrit de contrat d’assurance emprunteurs ou imposé à ses clients d’adhésion à un tel contrat, elle ne
peut pas obliger ces clients à adhérer à ce contrat et si elle le souscrit par la suite, si le contrat qu’elle a
conclu avec ces clients n’est pas assorti d’une telle obligation. Cependant lorsqu’il s’agit d’un contrat
conclu dans le cadre professionnel entre une entreprise ou un groupement d’entreprises et un salarié.
L’on doit distinguer le cas dans lequel la prime d’assurance est à la charge de l’employé de celui où elle
n’est pas à sa charge.
En principe, si la prime d’assurance n’est pas à la charge de l’employé, son adhésion obligatoire au
contrat d’assurance de groupe ne met pas une obligation supplémentaire à sa charge, de telle façon que
le problème de sa faculté de refuser l’adhésion au contrat d’assurance ne se pose en pratique pas, et il
doit alors tout simplement s’assurer.
Par contre, si le salarié supporte le paiement de la prime en tout ou en partie, il s’ensuit une diminution
de la rémunération, mais la faculté pour le salarié de refuser d’adhérer à l’assurance de groupe reste
néanmoins conditionnée par la nature de la décision qui a entraîné l’institution de l’assurance. Ainsi, le
salarié ne peut pas refuser d’adhérer au contrat s’il est souscrit en application d’une convention collective
ou d’un accord collectif, sous réserve des dispositions du Code CIMA en ce qui concerne le consentement
de l’assuré pour le cas de l’assurance du risque de décès (voir nos commentaires ci-dessus). Il ne peut
pas alors non plus s’opposer au précompte des primes par l’employeur. Par contre, si la souscription de
l’assurance de groupe a été décidée unilatéralement par l’employeur et si les primes d’assurance sont en
tout ou en partie à la charge des employés, ces derniers peuvent refuser d’adhérer au contrat et s’opposer
à la retenue des primes sur leurs salaires.
• L’acceptation de l’adhésion par l’assureur :
Le fait pour le membre du groupe d’adhérer au contrat d’assurance de groupe n’engage pas l’assureur
qui conserve la possibilité de procéder à la sélection des risques. L’assureur doit donc exprimer son
acceptation de manière expresse, ce qui se fait généralement par la remise à l’assuré d’un certificat
d’adhésion. Il y a lieu de préciser que ce certificat peut être assorti d’exclusions, compte tenu du risque
spécifique que constitue un adhérent déterminé. Donc ces exclusions sont opposables à la personne
concernée dès lors que l’assureur les lui a ainsi signifiées.
L’acceptation de l’assureur peut également être exprimée de manière tacite ou être considérée comme
telle. C’est le cas par exemple lorsque le contrat est assorti d’une obligation pour l’assureur de notifier au
souscripteur sa décision dans un certain délai, et lorsque l’assureur ne respecte pas ce délai.

• Les formules de garanties offertes par les contrats d’assurance de groupe : Il s’agit notamment
des garanties suivantes :
- l’assurance retraite destinée à assurer aux adhérents (les cadres d’une entreprise par exemple)
le paiement d’un capital ou d’une rente au moment de leur départ à la retraite ;
- l’assurance décès destinée à assurer aux bénéficiaires (conjoints ou enfants par exemple) le
versement d’un capital ou d’une rente en cas de décès d’un assuré ;
- l’assurance invalidité qui couvre les conséquences pécuniaires de l’invalidité de l’un des assurés
suite à un accident ou une maladie garantis ;
- l’assurance maladie qui est destinée à couvrir les frais médicaux, chirurgicaux, pharmaceutiques
et d’hospitalisation entrainés par la maternité ;
- l’assurance chômage destinée à couvrir dans des conditions déterminées certaines dépenses
incombant aux assurés (exemple assurance chômage souscrite par une banque au profit de ses clients
dans le but de leur substituer un assureur pour le remboursement de leur emprunt, s’il est compromis du
fait de la perte de leurs emplois).

B- COTISATION D’ASSURANCE- TRANSPARENCE


Les sommes dues par l’adhérent au souscripteur au titre de l’assurance doivent lui être décomptées
distinctement de celles qu’il peut lui devoir par ailleurs, au titre d’un autre contrat.
Cette disposition a pour but d’éviter un amalgame entre les retenues opérées sur les revenus de
l’adhérent en relation avec les contrats susvisés et celles opérées sur la base d’autres considération
(retenues traditionnellement opérées sur les revenus des employés telles que les impôts et taxes, les
cotisations dues aux organismes sociaux etc.… de même que les retenues effectuées pour le règlement
d’autres primes d’assurance). Cette disposition s’explique par le souci du législateur de protéger les
créances garanties par ces contrats en raison de leur importance, en leur évitant d’être compromises du
fait d’une confusion ne permettant pas d’établir sans contestation aucune, le paiement de telles primes,
en raison de leur dilution dans la masse globale des impayés de l’adhérent.

C- EXCLUSION D’UN ADHERENT


Le souscripteur ne peut exclure un adhérent du bénéfice du contrat d’assurance de groupe que si le lien
qui les unit est rompu, si l’adhérent cesse de payer la prime.
L’exclusion ne peut intervenir qu’au terme d’un délai de quarante jours à compter de l’envoi, par le
souscripteur, d’une lettre recommandée de mise en demeure. Cette lettre ne peut être envoyée que dix
jours au plus tôt après la date à laquelle les sommes dues doivent être payées.
Lors de la mise en demeure, le souscripteur informe l’adhérent qu’à l’expiration du délai prévu à l’alinéa
précédent, le défaut de paiement de la prime est susceptible d’entraîner son exclusion du contrat.
Cette exclusion ne peut faire obstacle, le cas échéant, au versement des prestations acquises en
contrepartie des primes ou cotisations versés antérieurement par l’assuré.
Lorsqu’un adhérent cesse de remplir les conditions d’adhésion à un contrat de groupe comportant une
épargne, la société doit lui proposer la souscription d’un contrat individuel ou, en cas de refus, lui reverser
le montant de la provision mathématique qui lui revient.
Le principe de l’interdiction faite au souscripteur d’un contrat groupe d’en exclure l’un des adhérents est
d’ordre public.Il en résulte que le souscripteur d’un contrat d’assurance de groupe ne peut par exemple
pas en exclure un adhérent en raison par exemple de l’incidence défavorable de son état de santé sur
les résultats d’un contrat d’assurance maladie groupe, ou de l’incidence potentielle de son âge sur la
statistique d’un contrat groupe décès. Nous retrouvons ici un souci de protection de l’adhérent.
Les personnes qui ont adhéré à un contrat d’assurance groupe ne peuvent en être exclues que dans les
deux cas indiqués par le premier alinéa de l’article 97 du Code CIMA : Si le lien qui les unit au souscripteur
est rompu, ou si elles cessent de payer leurs primes, hors mis ces cas ni l’assureur ni le souscripteur ne
peuvent les exclure du contrat.

D-INFORMATION DE L’ADHERENT
Le souscripteur est tenu :
- de remettre à l’adhérent un document établi par l’assureur qui définit les garanties et leurs
modalités d’entrée en vigueur ainsi que les formalités à accomplir en cas de sinistre ;
- d’informer par écrit les adhérents des modifications qu’il est prévu, le cas échéant, d’apporter à
leurs droits et obligations.
- L’adhérent peut dénoncer son adhésion en raison de ces modifications.
Toutefois, la faculté de renonciation, n’est pas offerte à l’adhérent lorsque le lien qui l’unit au souscripteur
rend obligatoire l’adhésion au contrat.
Le souscripteur d’un contrat d’assurance groupe garantissant des emprunteurs ne peut ni modifier ni
résilier celui-ci sans avoir obtenu l’accord de chaque emprunteur. /

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