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1) Définition de l’assurance
A l’origine, « assurer » signifiait : mettre dans un état de sécurité ou de confiance.
Par la suite le mot est devenu synonyme de "garantir par un contrat d’assurance".
Selon le Professeur Hémard : "L’assurance est une opération par laquelle une partie, l’assuré, se fait
promettre, moyennant une rémunération (la prime ou cotisation), pour lui ou pour un tiers en cas de
réalisation d’un risque, une prestation par une autre partie, l’assureur, qui prenant en charge un ensemble
de risques, les compense conformément aux lois de la statistique".
Cette définition appelle quelques commentaires et précisions sur les termes suivants : risque, sinistre,
prime, compensation des risques.
c- la mutualisation
C’est le fait de mettre en commun, de grouper avant la survenance du sinistre tous les individus qui
accepteront de participer à la réparation des dommages subis par l'un ou l'autre d'entre eux.
C’est le fondement même du concept de la mutualité.
Une notion importante apparaît ici ; c'est celle de la nécessaire sélection des risques que l'assureur doit
opérer.
Il faut en effet constituer des groupes qui présentent un certain nombre de paramètres communs, c’est-
à-dire qu'il faut constituer des ensembles homogènes qui se prêtent aux hypothèses préalablement
définies dans les modèles mathématiques.
d- La prime
C’est la somme (cotisation) payée par l’assuré en contrepartie des garanties accordées par l’assureur.
PREMIERE PARTIE : LES REGLES COMMUNES AUX ASSURANCES DE
DOMMAGES NON MARITIMES ET AUX ASSURANCES DE PERSONNES
CHAPITRE I- DISPOSITIONS GENERALES
B - LA REASSURANCE
Selon l’article 4 du Code CIMA, dans tous les cas où l’assureur se réassure contre les risques qu’il a
assurés, il reste seul responsable vis-à-vis de l’assuré.
Ainsi donc la résiliation ou la nullité du contrat de réassurance ne remettent pas en cause le contrat
d’assurance. Cette disposition tient au fait qu’il n’existe aucun lien contractuel entre l’assuré et le
réassureur.
C- L’ASSURANCE MULTIRISQUES
Le Code des assurances admet explicitement le principe de la souscription d’une police unique couvrant
l’assuré contre plusieurs risques différents. Il admet aussi le principe d’une tarification distincte pour
chacun des risques garantis.
D- COASSURANE
Plusieurs assureurs peuvent ’engager par une police unique. En cas de sinistre, il n’y a pas de solidarité
entre les coassureurs dans leurs rapports avec l’assuré. Ainsi, si l’un quelconque d’entre eux est
défaillant, les autres ne peuvent pas être contraints de régler sa quote-part du sinistre à sa police.
CHAPITRE II- LA CONCLUSION ET LA PREUVE DU CONTRAT
D’ASSURANCE
B- LA FICHE D’INFORMATION
Selon l’article 6, 2me alinéa du Code CIMA, l’assureur est tenu avant la conclusion du contrat de fournir
une fiche d’information sur les prix, les garanties et les exclusions.
Ces dispositions résultent du souci du législateur de créer les conditions de la meilleure information
possible de l’assuré avant la conclusion du contrat.
D- PREUVE DU CONTRAT
Selon l’article 7, 1er alinéa du Code CIMA, le contrat d’assurance est rédigé par écrit dans la ou les
langues officielles de l’Etat membre de la CIMA en caractères apparents. Cette disposition vise à protéger
les assurés en créant les meilleures conditions de lecture possible de telle sorte que l’assureur leur donne
les meilleures chances d’une lecture intégrale du contrat et ce faisant la possibilité de remettre en cause
certaines clauses qu’ils estimeraient défavorables à leur endroit.
Lorsqu’avant la conclusion du contrat, l’assureur a posé des questions par écrit à l’assuré, notamment
par un formulaire de déclaration du risque ou par tout autre moyen, il ne peut se prévaloir du fait qu’une
question exprimée en termes généraux n’ait reçu qu’une réponse imprécise.
E- L’AVENANT
Selon l’article 7 2ème alinéa du Code CIMA, toute addition ou modification du contrat d’assurance primitif
doit être constatée par un avenant signé des parties.
F- NOTE DE COUVERTURE
Avant la délivrance de la police ou de l’avenant, l’assureur et l’assuré peuvent être engagés l’un à l’égard
de l’autre par une note de couverture (Article 7, 3ème alinéa du Code CIMA).
A- LE PAIEMENT DE LA PRIME
Depuis novembre 2011, les dispositions de l’article 13 relatives au paiement de la prime ont évolué. Par
le passé, l’ancien article 13 du code CIMA, a favorisé la souscription de polices d’assurances à crédit, ce
qui a plombé sérieusement la trésorerie des compagnies d’assurance au regard du stock d’impayés que
les compagnies trainaient avec des chiffres d’affaires fictifs. Face à la menace qui pesait sur les sociétés
d’assurance, sur leur capacité à faire face aux engagements pris à l’égard des souscripteurs et
bénéficiaires de contrats d’assurance et sur leurs solvabilités, le législateur s’est vu obligé d’intervenir afin
d’assainir la trésorerie de celles-ci. Ainsi, un article 13 nouveau a été adopté et qui conditionne désormais
la prise d’effet du contrat d’assurance au paiement de la prime, non sans en assortir la violation de
sanction.
Aux termes des dispositions de l’article 13 nouveau : « la prise d’effet du contrat est subordonnée au
paiement de la prime par le souscripteur. », en d’autres termes, pas de prime payée, pas de garantie (no
premium, no warranty). L’alinéa 2 du même article menace de sanctions prévues à l’article 312 dudit
code, toute entreprise d’assurance qui souscrirait un contrat d’assurance dont la prime n’est pas payée
ou qui renouvèlerait un contrat d’assurance dont la prime n’a pas encore été payée.
Une dérogation aux dispositions énoncées ci-dessus a été introduite à l’alinéa 3 du même article. Cette
dérogation prévoit, qu’un délai maximum de soixante jours à compter de la date de renouvellement ou de
prise d’effet du contrat, peut être accordé au souscripteur, pour les risques dont le montant de la prime
du contrat excède quatre-vingt fois le montant du SMIG annuel du pays dans lequel il est souscrit (pays
de localisation) pour le paiement de la prime. Cependant, cette exception exclut de son champ, les
contrats des branches automobiles, maladies (santé) et d’assurance transport de marchandises.
Toutefois, cette dérogation est subordonnée à la signature d’un engagement express par le souscripteur
à payer la prime avant l’expiration du délai prévu. Si l’engagement express du souscripteur de payer la
prime est matérialisé par un effet de commerce, le terme maximum prévu ne saurait excéder le délai de
soixante jours fixé ci-dessus.
En cas de non-paiement de la prime dans le délai fixé, le contrat est résilié de plein droit et la portion de
prime courue reste acquise à l’assureur sans préjudice des éventuels frais de poursuites et de
recouvrement.
Par ailleurs, l’alinéa 7 de l’article 13 nouveau dispose que l’Etat, de même que ses démembrements ne
sont pas soumis aux dispositions sus-énoncées relatives au paiement de la prime pour leurs risques,
pour lesquels, des délais de paiement de primes pourraient être accordés dans des conditions définies
par la Commission Régionale de Contrôle des Assurances.
Il convient de rappeler que les dispositions relatives au paiement de prime ne sont pas applicables aux
assurances sur la vie.
L’article 13-1 nouveau traite de la question des chèques et effets impayés. De ce fait, lorsqu’un chèque
ou un effet remis en paiement de la prime revient impayé, l’assuré est mis en demeure de régulariser le
paiement dans un délai de huit jours ouvrés pour compter de la date à laquelle il reçoit l’acte ou la lettre
de mise en demeure. A l’expiration de ce délai, si la régularisation n’est pas effectuée, le contrat est résilié
de plein droit. La portion de prime courue reste toujours acquise à l’assureur sans préjudice
d’éventuels frais de poursuites ou de recouvrement.
Dans les hypothèses de coassurance, l’article 13 - 2 dispose qu’en cas de coassurance à quittance
unique, l’apériteur doit reverser les parts de primes dues aux autres coassureurs dans un délai de quinze
jours à compter de la réception du paiement de la prime ou portion de prime. En cas de défaillance de
l’apériteur, les primes dues aux autres coassureurs et non reversées produiront intérêts de plein droit au
double du taux d’escompte dans la limite du taux de l’usure à compter de l’expiration du délai de
reversement prévu ci-dessus.
B- LA DECLARATION DU RISQUE
La déclaration de risque permet à l’assureur d’avoir une bonne connaissance du risque qu’il entend
garantir ou qu’il garantit.
1- A la souscription du contrat :
Selon l’article 12, 2ème alinéa du Code CIMA, l’assuré est obligé de répondre exactement aux questions
posées par l’assureur notamment dans le formulaire de déclaration du risque par lequel l’assureur
l’interroge lors de la conclusion du contrat, sur les circonstances qui sont de nature à faire apprécier par
l’assureur les risques qu’il prend en charge.
2- En cours de contrat
Selon l’article 12, 3ème alinéa du Code CIMA, l’assuré est obligé de déclarer en cours de contrat les
circonstances nouvelles qui ont pour conséquence, soit d’aggraver les risques, soit d’en créer de
nouveaux et rendent de ce fait inexactes ou caduques les réponses faites à l’assureur, notamment dans
le formulaire mentionné prévu à cet effet.
L’assuré doit, par lettre recommandée ou contresignée, déclarer ces circonstances à l’assureur dans un
délai de quinze jours à partir du moment où il en a eu connaissance.
En cas de lettre contresignée, un récépissé servant de preuve doit être remis à l’assuré.
En cas d’aggravation du risque en cours de contrat, telle que si les circonstances nouvelles avaient été
déclarées lors de la conclusion ou du renouvellement du contrat, l’assureur n’aurait pas contracté ou ne
l’aurait fait que moyennant une prime plus élevée, l’assureur a la faculté, soit de dénoncer le contrat en
remboursant la fraction de la prime non courue, soit de proposer un nouveau montant de prime. Pour
conserver sa faculté de dénonciation du contrat ou celle d’exiger une augmentation de la prime, il est
nécessaire que l’assureur n’ait pas manifesté son accord, même pour la poursuite du contrat aux
anciennes conditions (en continuant à percevoir les primes à l’ancien taux ou en réglant des sinistres) et
ce, même s’il n’a pas eu connaissance de l’aggravation du risque par l’entremise de l’assuré lui-même.
Les dispositions du présent article ne sont applicables ni aux assurances sur la vie, ni à l’assurance
maladie, lorsque l’état de santé de l’assuré se trouve modifié.
Ces dispositions ne concernent pas l’assurance sur la vie en raison du fait que la tarification de ce risque
tient compte des modifications susceptibles d’infléchir sur la santé de l’assuré et sur sa mortalité. Il en est
de même pour l’assurance maladie où il n’est pas nécessaire de déclarer la modification de l’état de santé
(son amélioration ou sa dégradation) à l’assureur. De même de telles modifications n’entraînent pas la
modification de la prime (à la hausse ou à la baisse). Seuls des risques de modification de l’état de santé
résultant d’un travail dans des conditions plus ou moins malsaines ou plus ou moins dangereuses doivent
être déclarés et sont soumis aux conditions ci-dessus (par exemple le passage d’une profession
d’employé de bureau à celle de travailleur dans une mine souterraine entraînant des risques d’accidents
accrus couverts par la police maladie).
Si, pour la fixation de la prime, il a été tenu compte de circonstances spéciales, mentionnées dans la
police et aggravant les risques et si ces circonstances viennent à disparaître au cours de l’assurance,
l’assuré a le droit de résilier le contrat, sans indemnité, si l’assureur ne consent pas la diminution de prime
correspondante d’après le tarif applicable lors de la souscription du contrat.
a) Les opérations d’assistance qui consistent pour la société débitrice de la prestation à venir en
aide à l’assuré dans les conditions et limites du contrat (par exemple le transport de l’assuré dans le cadre
d’un contrat d’assurance maladie étendu à la garantie assistance au moyen d’un avion de ligne régulière
ou en cas de nécessité au moyen d’un avion sanitaire, pour lui permettre de recevoir des soins appropriés
qu’il ne peut recevoir au lieu où il est tombé malade ou à celui où l’accident est survenu) ;
b) Les prestations en nature associées à la garantie de la protection juridique par exemple lorsque
l’assureur se charge d’assurer la défense de l’assuré devant les tribunaux (N.B. L’assurance de la
protection juridique peut également entraîner des prestations en espèces par exemple lorsque l’assureur
rembourse des frais de justice exposés par l’assuré).
Par ailleurs, l’assureur ne peut être tenu au-delà de la prestation déterminée par le contrat, c’est-à-dire
en tenant compte de l’ensemble des dispositions contractuelles (franchise, règle proportionnelle etc.)
L’alinéa 2 du même article, rappelle que l’assureur ne couvre pas les sinistres survenus après l’expiration
ou pendant la suspension du contrat.
1- La forme de la résiliation
Selon l’article 22 du Code CIMA, dans tous les cas où l’assuré a la faculté de demander la résiliation, il
peut le faire à son choix, soit par une déclaration faite contre récépissé au siège social ou chez le
représentant de l’assureur (l’agent général par exemple), soit par acte extrajudiciaire (exploit d’huissier),
soit par lettre recommandée, soit par tout autre moyen indiqué dans la police (le télex ou le fax par
exemple).
2- Le délai de résiliation
Selon l’article 27 du Code CIMA, la date à partir de laquelle le délai de résiliation est ouvert à l’assuré en
raison de la survenance d’un des événements prévus à l’article 25 est celle à laquelle la nouvelle situation
prend naissance.
Toutefois, en cas de retraite professionnelle ou de cessation définitive d’activité professionnelle, le point
de départ du délai est le lendemain de la date à laquelle la situation antérieure prend fin.
Le contrat d’assurance peut être résilié par chacune des parties lorsqu’il a pour objet la garantie de risques
en relation directe avec la situation antérieure et qui ne se retrouve pas dans la situation nouvelle.
La résiliation motivée par les circonstances ci-dessus, prend effet un mois après qu’elle ait été notifiée au
moyen d’une lettre recommandée, avec demande d’avis de réception par la partie qui en prend l’initiative
à l’autre. Cette résiliation doit cependant survenir au plus tard dans un délai de trois mois à compter de
la survenance de l’événement. Ce délai étant considéré comme suffisant pour permettre aux parties de
se positionner. Il en résulte que si l’initiative de la résiliation est le fait de l’assureur, le délai de trois mois
ci-dessus ne court qu’à partir du moment où il a reçu notification de l’événement par lettre recommandée
avec demande d’avis de réception.
L’assureur doit alors rembourser à l’assuré la portion de prime ou de cotisation correspondant à la période
pendant laquelle le risque n’a pas couru. Cette période étant calculée à compter de la date d’effet de la
résiliation.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux assurances sur la vie.
1 *Syndic : Auxiliaire de justice désigné par le tribunal dans un jugement qui prononce la liquidation des biens ou le règlement
judiciaire, il représente la masse des créanciers, gère les biens du débiteur et s’occupe de repartir l’actif entre les créanciers.
Syndic de copropriété : Personne chargée par l’ensemble des copropriétaires d’un immeuble de gérer les parties communes,
de répartir les dépenses entre les copropriétaires et d’exécuter les décisions prises par eux.)
CHAPITRE IV- LES COMPETENCES ET LES PRESCRIPTIONS
Il s’agira pour nous ici d’envisager les règles de compétence territoriale et les délais de prescription.
A- LA PRESCRIPTION
Selon l’article 28 du Code CIMA, toutes les actions dérivant du contrat d’assurance sont prescrites pour
deux ans à compter de l’événement qui y donne naissance. Il s’agit des actions prenant leur source dans
les rapports entre l’assuré et l’assureur (paiement des primes par l’assuré, règlement des sinistres par
l’assureur, annulation ou résiliation du contrat d’assurance etc.…) La prescription biennale joue à l’égard
des deux parties.
a) en cas de réticence, omission, déclaration fausse ou inexacte sur le risque couru, que du jour où
l’assureur en a eu connaissance ;
b) en cas de sinistre que du jour où les intéressés en ont connaissance qu’ils l’ont ignoré jusque-là.
Selon l’alinéa 5 du même article, quand l’action de l’assuré contre l’assureur a pour cause le recours d’un
tiers, le délai de prescription ne court que du jour où ce tiers a exercé une action en justice contre l’assuré
ou a été indemnisé par ce dernier. En effet, l’action de l’assuré contre l’assureur peut avoir pour cause le
fait d’un tiers. Il peut advenir que ce soit la réclamation amiable ou judiciaire de ce tiers à l’encontre de
l’assuré en vue de la réparation de préjudices que ce dernier, les personnes dont il répond ou les choses
qui sont sous sa garde, lui ont causé qui soit à l’origine de celle de l’assuré à l’encontre de l’assureur pour
cause de refus de ce dernier de prendre l’événement concerné en charge par exemple. Le délai de
prescription ne court alors qu’à compter du jour où le tiers a exercé une action judiciaire contre l’assuré
ou a été indemnisé par lui.
Certaines actions ne sont soumises à la prescription biennale parce qu’elles n’ont pas leur cause dans le
contrat d’assurance. Ce sont généralement des actions où interviennent des tiers extérieurs au contrat
d’assurance (action directe de la victime contre l’assureur, action subrogatoire de l’assureur contre le tiers
responsable, l’action d’un assureur contre un autre en cas d’assurance cumulative, l’action d’une
personne subrogée dans les droits de la victime contre l’assureur etc.…) De telles actions tombent donc
dans le régime de prescription de droit commun.
En vertu des dispositions du 6me alinéa du même article, le délai de prescription passe de 2 à 10 ans
pour les actions relatives aux contrats vie pour lesquels le bénéficiaire est distinct du souscripteur et pour
les contrats couvrant les accidents corporels pour lesquels les bénéficiaires sont les ayants-droit de
l’assuré décédé. L’allongement du délai de prescription s’explique ici par le souci du législateur de donner
le maximum de chance aux bénéficiaires d’indemnité de découvrir l’existence du contrat s’ils n’en avaient
pas encore eu connaissance. Il est à préciser que le point de départ de la prescription reste cependant la
date du décès de l’assuré et non celle à laquelle l’existence de l’assurance est découverte (Civ 17 février
1981, D 1982).
Selon l’article 29 du Code CIMA, la prescription est interrompue par l’une des causes ordinaires
d’interruption de la prescription et par la désignation d’experts à la suite d’un sinistre. L’interruption de la
prescription de l’action peut, en outre résulter soit de l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de
réception adressée par l’assureur à l’assuré (en ce qui concerne l’action en paiement de la prime) ou par
l’assuré à l’assureur en ce qui concerne le règlement d’une indemnité.
Parmi les causes ordinaires d’interruption de la prescription figurent les assignations, les significations-
commandement de payer, les saisies qui traduisent la volonté du créancier d’exercer le droit qui est sujet
à prescription. Entraînent également une interruption de la prescription les reconnaissances de dettes, à
condition qu’elles ne comportent aucune équivoque. Aux causes d’interruption ci-dessus s’ajoutent :
B- LES COMPETENCES
L’article 30, 1er alinéa du Code CIMA pose le principe selon lequel la compétence territoriale revient en
règle générale au tribunal du domicile de l’assuré pour tous les litiges relatifs à la fixation et au règlement
des indemnités dues. C’est devant ce tribunal que l’assuré, que le législateur visait essentiellement à
protéger ici, doit être assigné.
Le principe général ci-dessus est tempéré par deux exceptions
a) La première exception qui a un caractère absolu concerne les litiges touchant les immeubles ou
les meubles par nature (litiges relatifs à la fixation des indemnités et au règlement d’un sinistre incendie
d’un immeuble par exemple). Pour ces cas, le tribunal à saisir et devant lequel le défendeur doit être
assigné est celui dans le ressort duquel se trouve les objets concernés.
Ce choix qui reste valable que le procès soit initié par l’assureur ou par l’assuré, vise à faciliter les
enquêtes et expertises qui pourraient s’avérer nécessaires pour le règlement du litige.
b) La deuxième exception a un caractère facultatif. En effet, sans déroger à la règle générale, elle
donne à l’assuré et à lui tout seul pour des litiges portant sur les contrats d’assurance contre les accidents
de toutes natures (Individuelles accidents, contrats couvrant des responsabilités civiles), la faculté
d’assigner l’assureur devant le tribunal du lieu où s’est produit le fait dommageable. Ainsi par exemple si
un assuré couvert par une police Individuelle Accidents et domicilié à Dori est victime d’un accident à
Ouaga, et si l’assureur entend l’assigner en relation avec ce sinistre, il est tenu de le faire à Dori. Par
contre, si le procès est initié par l’assuré, il a le choix entre les tribunaux de Dori et de Ouaga.
DEUXIEME PARTIE : LES REGLES RELATIVES AUX ASSURANCES DE DOMMAGES NON
MARITIMES
Cette partie sera consacrée aux règles communes aux assurances de dommages à l’exclusion des
contrats d’assurance maritimes.
A- LE PRINCIPE INDEMNITAIRE
Il est édicté par l'article 31 du Code CIMA. C'est le principe selon lequel l'assurance ne doit pas être une
source d'enrichissement sans cause pour l'assuré. Elle ne doit lui garantir que ses pertes réelles ou celles
dont il est civilement responsable. Ce principe n'est applicable qu'aux assurances de dommages
(assurances de biens et assurances de responsabilité). Le principe indemnitaire est d'ordre public.
L'indemnité ne peut donc pas dépasser la valeur de la chose assurée, l'évaluation de cette valeur prenant
en compte sa vétusté. Il convient de signaler cependant l'existence d'assurances en valeur à neuf (par
exemple dans le cadre de contrats d'assurance incendie) qui sont autorisées dans la mesure où elles
visent non pas l'indemnisation de la vétusté, mais de celle de l'effort financier consenti pour la
reconstitution du bien. Il en résulte d'ailleurs que le versement de la portion de l'indemnité venant en
dessus de la valeur réelle du bien sinistré est subordonné au remplacement préalable de ce bien.
B - LA SUR ASSURANCE
Selon l'article 33, alinéa 1 du Code CIMA, lorsqu'un contrat d'assurance a été consenti pour une somme
supérieure à la valeur de la chose assurée, s'il y a eu dol ou fraude de l'une des parties (c'est - à - dire
en cas de sur assurance frauduleuse), l'autre partie peut en demander la nullité et réclamer en outre des
dommages et intérêts.
Selon le 2me alinéa du même article, s'il n y a eu ni dol, ni fraude (c'est-à-dire en cas de surassurance
de bonne foi), le contrat est valable, mais seulement jusqu'à concurrence de la valeur réelle des objets
assurés et l'assureur n'a pas droit aux primes pour l'excédent. Seules les primes échues lui restent
définitivement acquises, ainsi que la prime de l'année courante quand elle est à terme échue.
Dans ce cas donc, aucune sanction n'est prévue et le contrat reste valable mais seulement jusqu’à
concurrence de la valeur assurée, et la prime doit être ajustée compte tenu de la valeur réelle du bien
assuré. Cependant les primes dues par l'assuré avant la découverte de la surassurance restent dues à
l'assureur nonobstant le fait qu'elles ont été calculées sur la base d'une valeur excessive. Il en est de
même de la prime de l'année d'assurance en cours si elle est à terme échu.
Il est à noter que le fait que la valeur assurée soit excessive n'établit pas en soit l'intention frauduleuse
qui reste à prouver (Civ. 23 Avril 1969, D 1969, Som. 97 JCP 1969- IV-). 142, RGAT 1969-520). Par
ailleurs, l'assureur qui a connaissance de la fraude et continue néanmoins à percevoir la prime est
présumé avoir renoncé à la nullité (Civ. 16 Mars 1966, JCP 1966-II-14756).
La position du législateur ne vise pas à sanctionner l'assuré et le principe du défaut de sanction dans les
cas de surassurance de bonne foi reste constant.
Cette position s'explique essentiellement par les problèmes comptable et financier que le remboursement
des primes excessives éventuellement importantes et accumulées pendant de longues années pourrait
entraîner pour l'assureur alors même qu'il n'est pas coupable de la moindre mauvaise foi. En outre il arrive
souvent que des sinistres aient déjà été réglés sur la base des valeurs excessive qui ont été assurées. Il
ne serait alors pas juste de réclamer à l'assureur le remboursement de primes excessives alors même
que des sinistres auraient déjà été réglés à titre définitif sur la base de valeurs d’assurance excessives.
C- LA SOUS – ASSURANCE
Selon l’article 35 du Code CIMA, s’il résulte des estimations que la valeur de la chose assurée excède au
jour du sinistre la somme garantie, l'assuré est considéré comme restant son propre assureur pour
l'excédent, et supporte, en conséquence, une part proportionnelle du dommage, sauf convention
contraire.
Cet article traite de la règle proportionnelle des capitaux qui se distingue de la règle proportionnelle de
primes qui s'applique quant à elle, en cas de déclaration inexacte de bonne foi.
Subtitition de
E - LA SUBROGATION DE l'ASSUREUR l'assureur)
Selon l'article 42 du code CIMA, à son alinéa 1, l'assureur qui a payé l'indemnité d'assurance est subrogé
jusqu'à concurrence de cette indemnité, dans les droits et actions de l'assuré contre les tiers qui, par leur
fait, ont causé le dommage ayant donné lieu à la responsabilité de l'assureur.
L’alinéa 2 du même article, retient que l'assureur peut être déchargé, en tout ou partie de sa responsabilité
envers l'assuré quand la subrogation ne peut plus par le fait de l'assuré, s'opérer en faveur de l'assureur.
Les conditions de la subrogation sont :
- l'existence d'une action en responsabilité vis-à-vis du tiers responsable (l'action qui appartenait à
la victime avant son indemnisation). Il appartient à l'assuré de faire le nécessaire pour préserver le recours
de l'assureur contre le tiers responsable. Ainsi par exemple si le recours subrogatoire ne peut plus
s'exercer par la faute de l'assuré (par exemple si l'assuré a renoncé à son action en responsabilité contre
le tiers responsable, s'il lui a accordé une remise de dette), l'assureur a la faculté de se décharger en tout
ou partie de sa responsabilité vis-à-vis de l'assuré. En d’autres termes, la garantie de l'assureur peut être
réduite ou alors purement et simplement supprimée selon le cas ;
- l'indemnisation préalable de l'assuré.
L'assureur peut renoncer au recours moyennant des clauses insérées dans la police d'assurance. De
telles renonciations s’effectuent généralement moyennant surprimes.
H- INTERET D’ASSURANCE
Selon l’article 36, 1er alinéa du Code CIMA, toute personne ayant intérêt à la conservation d'une chose
peut la faire assurer.
Cet intérêt justifie la souscription de l'assurance par la personne intéressée. Il en résulte que des
personnes autres que le propriétaire d'un bien (dépositaire de marchandises, locataire d'un bien,
créancier hypothécaire, héritier et ....) peuvent souscrire une assurance couvrant le bien concerné contre
des risques déterminés (incendie, vol, etc...) en vertu de l'intérêt qu'ils attachent à sa conservation.
Selon le 2me alinéa du même article, tout intérêt direct ou indirect à la non réalisation d'un risque peut
faire l'objet d'une assurance.
Cet intérêt justifie également la souscription d'une assurance, qu’il soit direct ou indirect. L'intérêt direct à
la non réalisation du risque est celui qui existe lorsque la survenance du sinistre entraîne un préjudice
direct et immédiat, susceptible d'une évaluation financière précise (exemple : le préjudice subi par le chef
de famille du fait de la disparition d’un mobilier suite à un vol).
Il peut également y avoir un intérêt indirect à la non réalisation d'un risque lorsqu’il y a un risque de perte
d’un bénéfice espéré dans la perspective d’une vente. En effet, la réalisation du sinistre rend impossible
la vente dont la réalisation conditionne celle du profit espéré. Le deuxième alinéa de l'article 36 du
Code CIMA sert donc de base à la justification d'assurances de profits espérés (assurances de pertes
d’exploitation, assurances de pertes de loyers des propriétaires d'immeubles, etc...).
(Aliénation= faire
sortir un bien ou dr
du patrimoine de son
proprio)
Il ne peut être prévu le paiement d'une indemnité à l'assureur dans les cas de résiliation susmentionnés.
Les dispositions de cet article ne sont pas applicables au cas d'aliénation d'un véhicule terrestre à moteur,
ou de navires ou bateaux de plaisance.
A - OBLIGATIONS DE L'ASSUREUR
L’article 46 à l’alinéa 2 du Code CIMA dispose que si dans les trois mois à compter de la remise de l'état
des pertes assorti des justificatifs pertinents, l'expertise n'est pas terminée du fait de l'assureur ou de
l'expert qu'il a désigné, l'assuré a le droit de faire courir les intérêts par sommation.
Le 2è alinéa de l'article 46 du Code CIMA vise essentiellement à protéger les titulaires de contrats
d'assurance contre l'incendie contre d'éventuelles lenteurs dans l'expertise des dommages, du fait de
l'assureur lui-même ou de l'expert qu'il a missionné, en leur donnant la possibilité de faire courir des
intérêts moratoires en faisant sommer la compagnie d'assurance par exploit d'huissier. Une telle
procédure ne peut être mise en œuvre cependant qu'à l'expiration d'un délai de trois mois à compter de
la date à laquelle l'assuré a remis à l'assureur un état de pertes assorti de justifications pertinentes.
L’alinéa 3 du même article indique si l'expertise n'est toujours pas terminée six mois après la remise par
l'assuré à l'assureur de l'état des pertes, celle des parties (l'assureur ou l'assuré) qui estime que la lenteur
dans la finalisation de l'expertise est imputable à l'autre peut saisir les tribunaux compétents pour
demander la réparation de son préjudice. En effet, il peut arriver également que la lenteur soit imputable
à l'assuré (du fait par exemple de l'envoi tardif de l'état des pertes ou d'une information demandée par
l'assureur et nécessaire pour l'instruction du sinistre).
Les dispositions ci-dessus relatives à l'expertise ne sont valables que pour la seule branche incendie.
D -ACTION DIRECTE
Selon l'article 54 du Code CIMA, il est interdit à l'assureur de régler à l'assuré le montant dû à la victime
du fait du sinistre, sauf si ladite victime a été désintéressée par l’assuré.
L’alinéa 2 de l’article 54, rappelle que les dépens résultant de toute poursuite en responsabilité dirigée
contre l'assuré sont à la charge de l'assureur, sauf convention contraire.
Les dépens sont les frais de fonctionnement des tribunaux qui sont mis par décision judiciaire à la charge
de la personne qui perd le procès. Ces frais sont également à la charge de l'assureur sauf convention
contraire. Le principe de leur prise en charge vise à garantir à l'assuré la meilleure couverture possible
des conséquences pécuniaires de sa responsabilité civile.
TROISIEME PARTIE : LES REGLES RELATIVES AUX ASSURANCES DE PERSONNES ET AUX
CONTRATS DE CAPITALISATION
CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES
Dans cette partie, seront abordées des questions qui sont propres aux contrats d’assurances vie et qui
fondent leur différence d’avec les contrats d’assurance non vie.
A- CAPITAL ASSURE
Selon l'article 56 alinéa 1 du Code CIMA, en matière d'assurance sur la vie et d'assurance contre les
accidents atteignant les personnes, les sommes assurées sont fixées par le contrat.
Il s'agit là d'une réaffirmation du fait que ces assurances ne sont pas soumises au principe indemnitaire
compte tenu de la difficulté, voire de l'impossibilité d'affecter une valeur à l'homme. Il en résulte que le
capital à assurer est fixé par le souscripteur du contrat en tenant compte de facteurs tels que le montant
de la prime compatible avec ses revenus, le capital permettant à ses ayants- droit de subvenir à leurs
besoins les plus divers après son éventuel décès, le montant des investissements nécessités par un
projet qu'il compte mettre en place à sa retraite etc. le contrat est alors préparé sur la base du capital
ainsi fixé si l'assureur n'y trouve pas d'inconvénient. En effet, il est possible que craignant le risque moral
en présence de capitaux surélevés par rapport aux revenus de l'assuré, il en demande une diminution.
La fixation du capital se fait donc de manière forfaitaire.
Selon le deuxième alinéa du même article, en matière d'assurance sur la vie, le capital ou la rente garantis
peuvent être exprimés en unités de compte constituées de valeurs mobilières ou d’actifs figurant sur une
liste dressée par le Conseil des Ministres chargés des assurances dans les Etats membres de la CIMA.
Selon le troisième alinéa du même article dans tous les cas, le contractant ou le bénéficiaire a la faculté
d'opter entre le règlement en espèces et la remise des titres ou de parts. Toutefois, lorsque les unités de
compte sont constituées par des titres ou des parts non négociables, le règlement ne peut être effectué
qu'en espèces.
Selon le quatrième alinéa du même article, la contrevaleur en espèces des sommes versées par
l'assureur lors de la réalisation du risque ne peut toutefois pas être inférieure à celle du capital ou de la
rente garantis, calculée sur la base de la valeur de l'unité de compte à la date de prise d'effet du contrat
ou, s'il y a lieu, de son dernier avenant.
Le Code CIMA innove ici par rapport à l'article 54 de la Loi du 13 Juillet 1930 qui ne comporte pas de
dispositions relatives aux assurances à capital variable. Du fait que les opérations d'assurance vie
reposent sur la pratique de la capitalisation, en d'autres termes sur des placements d'épargnes
individuelles à long terme basés sur la pratique des intérêts composés. Le capital garanti au terme du
contrat peut être déprécié du fait de l'inflation. Aussi, le Code CIMA autorise-t-il les parties à souscrire
des contrats d'assurance vie à capital variable, la variabilité du capital garanti se faisant en fonction d'une
unité de compte constituée de valeurs mobilières ou d'actifs figurant sur une liste dressée par le Conseil
des Ministres chargés des assurances des pays membres de la CIMA. Il s'agit plus précisément d'unités
de compte dont la valeur est variable en fonction de celle d'un paquet de valeurs mobilières donné ou
d'un ensemble déterminé d'immeubles, ce qui nous amène à distinguer les contrats d'assurance vie à
capital variable mobilier des contrats d'assurance vie à capital variable immobilier.
• Les polices d'assurance vie à capital variable mobilier :
Ce sont celles pour lesquelles le capital garanti, la prime et la provision mathématique sont exprimées en
parts de S.I.C.A.V. (Sociétés d'Investissement à Capital Variable).
Les S.I.C.A.V. sont des sociétés anonymes dont l'objet est l'acquisition et la gestion d'un portefeuille de
valeurs mobilières (actions ou obligations).
L'unité de compte des assurances en parts de S.I.C.A.V est le cours d'une part de S.I.C.A.V., calculé en
divisant la valeur du portefeuille de la S.I.C.A.V. estimé au cours de bourse par le nombre de parts de la
S.I.C.A.V.
Ainsi, nous avons:
Unité de compte = valeur d'une part de S.I.C.A.V. = valeur du portefeuille de la
S.I.C.A.V. / Nombre de parts de la S.I.C.A.V.
L'unité de compte peut être calculée en fonction de ta part d'une S.I.C.A.V. ou de plusieurs d'entre elles.
Il en résulte que les contrats d'assurance à capital variable mobilier comportent un risque financier et
même un risque boursier que le législateur a limité de deux manières:
– En garantissant à l'assuré un capital au moins égal à son montant nominal évalué au jour de la
souscription du contrat. Cette protection résulte du dernier alinéa de l'article 56 ci-dessus selon lequel "la
contre-valeur en espèces des sommes versées par l'assureur lors de la réalisation du risque ne peut être
inférieure à celle du capital ou de la rente garantis, calculée sur la base de la valeur de l'unité de compte
à la date de prise d'effet du contrat ou s'il y a lieu lors de son dernier avenant (c'est-à-dire lors de sa
dernière actualisation).
– En laissant au bénéficiaire à l'échéance, la possibilité de choisir entre le règlement en espèces
et le règlement en parts de S.I.C.A.V. Dans ce dernier cas, le bénéficiaire a la possibilité de négocier ses
parts - c'est-à-dire de les vendre - ultérieurement à un moment de son choix par exemple quand leur
cours devient assez élevé. Il est précisé que lorsque l'unité de compte est évaluée à partir de titres ou de
parts non négociables, le règlement de l'assureur est nécessairement effectué en espèces.
B - ABSENCE DE SUBROGATION
Selon l'article 57 du Code CIMA, dans l'assurance de personnes, l'assureur après paiement de la somme
assurée ne peut être subrogé dans les droits du contractant ou du bénéficiaire contre les responsables.
La subrogation de l'assureur existe dans les assurances de dommages (voir supra nos commentaires en
relation avec l'article 42 du Code CIMA qui y est consacré et elle se justifie par plusieurs considérations
notamment la prise en compte des possibilités de recours de l'assureur lors de la fixation de la prime,
l’intention de l'assuré de garantir non pas autrui, mais lui-même contre les pertes qu'il peut encourir). Elle
est cependant interdite dans les assurances vie, plus précisément dans les assurances en cas de décès.
La survie de l'assuré au terme du contrat, événement essentiellement heureux ne pouvant constituer un
préjudice dont l'indemnisation serait à l'origine d'un quelconque recours de l'assureur contre un tiers. Il
en résulte que si par exemple l’assuré décède des suites d’un accident de la circulation imputable à un
tiers, l’assureur de la responsabilité civile de ce dernier ne peut pas se prévaloir de l’indemnisation des
ayants-droits pour exercer un recours contre l’assureur décès de la victime et vice versa. Les ayants droit
de la victime pourront donc cumuler l’indemnité du contrat vie avec celle versée par l’assureur du
responsable. Selon le deuxième alinéa de l'article 57, toutefois, lorsqu'il est prévu par le contrat, le recours
subrogatoire de l'assureur qui a versé à la victime une avance sur indemnité du fait de l'accident peut être
exercé contre la personne tenue à réparation dans la limite du préjudice subi par l’assuré et non réparé
par le tiers responsable.
CHAPITRE II – ASSURANCE SUR LA VIE ET CONTRATS DE CAPITALISATION
Nous analyserons les dispositions générales de ces contrats avant de nous appesantir sur la question de
la participation des assurés aux bénéfices réalisés par la société d’assurance vie.
b) Le consentement écrit du mineur concerné avec indication du capital assuré, en conformité avec
les prescriptions de l'article 59 du Code.
• La police d'assurance sur la vie doit indiquer, outre les énonciations mentionnées dans l'article 8,
les mentions ci-après:
1°) – les noms, prénoms et date de naissance de celui ou de ceux sur la tête desquels repose l'opération ;
2°) – l’événement ou le terme dont dépend l’exigibilité du capital ou de la rente garantis.
Les informations prévues au 2è et au 3è alinéas du présent article sont d'ordre public et doivent donc
nécessairement figurer dans la police. Spécifiques aux polices d'assurance sur la vie, elles viennent
s'ajouter à celles également obligatoires, mais applicables aux contrats d'assurance de toutes les
branches, énumérées à l'article 8 du Code CIMA.
Pour se conformer aux prescriptions du dernier alinéa qui a trait à "l'événement ou le terme duquel dépend
l'exigibilité du capital ou de la rente garantis", la police doit indiquer s'il s'agit d'un contrat en cas de décès
ou en cas de vie, et pour ce dernier cas, la date d'exigibilité du capital ou de la rente.
3°)- La durée (article 63) d'un contrat de capitalisation est fixée par convention. Il s'agit d'une convention
entre l'assureur et le souscripteur de la police.
4°)- Les Mentions du titre ou du contrat de capitalisation (article 64) Tout titre ou contrat de capitalisation
doit indiquer :
F- SUICIDE
L'assurance en cas de décès est de nul effet si l'assuré se donne volontairement et consciemment la mort
au cours des deux premières années du contrat.
Un tel suicide entraîne la nullité du contrat non pas depuis l'origine, mais l’annulation de ses effets dès le
moment où cet acte est commis. Il en résulte notamment que le montant de la provision mathématique à
la date du suicide est dû aux ayant-droits.
• Le principe de la non assurance du suicide s'explique non seulement par son caractère immoral,
mais également par le fait que certaines personnes tentées par cet acte et dissuadées seulement par la
conscience des problèmes financiers que leur disparition pourrait entraîner pour leurs ayants - droit
notamment, n'auraient plus aucun frein à leur action, dès lors qu’elles auraient souscrit un contrat
d'assurance en cas de décès.
• La formulation du présent article diffère de celle de l'article 62 de la Loi du 13 Juillet 1930 sur les
points suivants :
a) L'article 62 de la Loi du 13 Juillet 1930 comportait dans son dernier alinéa la clause suivante que l'on
ne retrouve pas dans le Code CIMA : la preuve du suicide de l'assuré incombe à l'assureur, celle de
l'inconscience de l'assuré incombe au bénéficiaire de l'assurance. Tel était le régime de la preuve:
l'assureur qui estimait que sa prestation n'était pas due devait apporter la preuve du suicide. Si une telle
preuve était apportée, elle entrainait pour le bénéficiaire estimant quant à lui que la garantie de l'assureur
reste due, l'obligation de prouver que le suicide était survenu alors que l'assuré était inconscient (par suite
de maladie ou de choc nerveux par exemple). Les dispositions ci-dessus mettant à la charge de l’assureur
et la preuve du suicide et celle du fait qu’il a été réalisé consciemment.
Le 1 er alinéa de l'article 69 du Code CIMA revient sur l'impossibilité pour le contractant de révoquer un
bénéficiaire qui a déjà donné son acceptation. Cette dernière peut être expresse, ou tacite, par exemple
lorsque le bénéficiaire se substitue au contractant pour le paiement des primes.
Il est à préciser que l'acception de la désignation par le bénéficiaire n'est pas à l'origine de son droit au
capital, ce droit existant dès sa désignation. Cette acceptation n'est qu'une manifestation de son accord
pour cette désignation.
Si la désignation du bénéficiaire n'a pas encore été acceptée par lui, elle peut être révoquée, le droit de
révocation n'appartenant alors qu'au contractant et à lui tout seul jusqu'à sa mort. Il en résulte
l'impossibilité pour quiconque qui s’estimerait lésé par cette désignation, qu'il s'agisse de créanciers ou
d'héritiers par exemple de procéder à la révocation de la désignation. Cela permet notamment au
contractant malgré des dettes qu'il aurait contractées de laisser à ses ayants-droit un capital hors
d'atteinte de ses créanciers, dans la mesure où le capital décès est un patrimoine séparé, étranger à la
succession du bénéficiaire. Il en découle par ailleurs que des héritiers ayant renoncé à la succession pour
une raison quelconque (excès des dettes par rapport aux biens par exemple) conservent néanmoins leur
droit au capital décès.
• Nous avons vu que la révocation du bénéficiaire appartient au seul contractant, jusqu'à sa mort.
Il reste dès lors à préciser à qui appartient ce droit après la mort dudit contractant et comment ce droit est
alors exercé. Le 3è alinéa de l'article 69 du Code CIMA apporte une réponse à ces questions. En effet,
selon ce texte, lorsque l'assuré décède avant que le bénéficiaire n’ait accepté sa désignation, les héritiers
peuvent exercer le droit de révocation qui appartenait au contractant. Pour ce faire, ils doivent d'abord
envoyer au bénéficiaire une mise en demeure de se prononcer- en d'autres termes d'accepter ou de
refuser l'attribution du capital - par voie extrajudiciaire, c'est- à-dire au moyen d'une signification par
exploit d'huissier. Plusieurs cas peuvent alors se présenter:
- Si suite à cette signification le bénéficiaire accepte l'attribution du capital, ce dernier lui est versé
dans les conditions ordinaires par l'assureur.
- En cas de refus, le capital tombe dans la succession du contractant en vertu de l'article 70 du
Code CIMA, tout se passant comme si l'assurance a été souscrite sans bénéficiaire.
- En cas de silence du bénéficiaire et seulement dans ce cas, les héritiers peuvent révoquer sa
désignation, à l'expiration d'un délai de trois mois au moins après la mise en demeure.
J - INFORMATION DE L'ASSURÉ
Pour les contrats souscrits et aussi longtemps qu'ils donnent lieu à paiement de prime, l'assureur doit
communiquer chaque année au contractant les montants respectifs de la valeur de rachat, de la valeur
de réduction, des capitaux garantis et de la prime du contrat. (Article 75, 1er alinéa du Code CIMA).
Ces montants ne peuvent tenir compte de participations bénéficiaires qui ne seraient pas attribuées à
titre définitif.
L'assureur doit préciser en termes précis et clairs dans cette communication ce que signifient les
opérations de rachat et de réduction et quelles sont leurs conséquences légales et contractuelles.
Pour les contrats ne donnant pas lieu à paiement de primes, les informations ci-dessus ne sont
communiquées pour une année donnée qu'au contractant qui en fait la demande.
Le contrat doit faire référence à l'obligation d'Information prévue aux alinéas précédents.
Les dispositions ci-dessus visent à améliorer l'information du souscripteur, en particulier sur la rentabilité
financière de son contrat. En obligeant l'assureur à lui communiquer chaque année pour les contrats qui
continuent à donner lieu à des paiements de primes, la valeur de réduction, la valeur de rachat, le montant
des capitaux garantis et le montant de la prime. L'information se limite à la valeur de rachat, à la valeur
de réduction et aux montant des capitaux garantis pour des contrats ne donnant pas lieu à paiement de
primes (contrats à primes uniques généralement réglées au début de l'assurance, contrats à durée de
paiement des primes inférieure à la durée du contrat et déjà libérés du paiement de ces primes).
L'information ci-dessus est d'autant plus nécessaire qu'elle complète l'information sur le calcul des valeurs
de rachat et de réduction qui ressort du règlement général dont nous avons fait état dans l'article
précédent.
Pour tout contrat d'assurance sur la vie et pour tout contrat de capitalisation comportant une valeur de
rachat (article 76), cette valeur de rachat est égale à la provision mathématique du contrat diminuée
éventuellement d'une indemnité qui ne peut dépasser 5% de cette provision mathématique. Cette
indemnité doit être nulle à l'issue d'une période de dix ans à compter de la date d'effet du contrat.
Le versement de la valeur de rachat au contractant donne lieu à une imputation de 5% du montant de la
provision mathématique au maximum. Aucune imputation n'est cependant autorisée lorsqu'il s'est déjà
écoulé une période de 10 ans à compter de la date d'effet du contrat, sa résiliation étant alors considérée
comme n'entraînant plus aucun préjudice pour l'assureur.
Le rachat, c'est le fait pour l'assuré de demander le versement anticipé de son capital disponible auprès
de l’assureur. Le rachat présente la caractéristique de mettre définitivement fin au contrat d'assurance.
Le rachat n'est possible que lorsque le souscripteur a payé un minimum de prime (15% des primes ou
cotisations prévues ou au moins deux primes annuelles, selon l'article 74, 5è alinéa du Code CIMA) et si
le contrat souscrit ne rentre pas dans l'ensemble de ceux qui ne donnent pas lieu à rachat (temporaire -
décès, rentes viagères immédiates ou en cours de service, assurance de capitaux de survie ou de rente
de survie, assurances en cas de vie sans contre-assurance, rentes viagères différées sans contre-
assurance, selon les dispositions de l'article 77 du Code).
Cependant, il est à préciser que certaines assurances sont dépourvues de réduction ou de rachat (article
77). Les assurances temporaires en cas de décès ainsi que les rentes viagères immédiates en cours de
service ne peuvent comporter ni réduction, ni rachat. Les assurances de capitaux de survie et de rente
de survie, les assurances en cas de vie sans contre-assurance et les rentes viagères différées sans
contre-assurance ne peuvent comporter de rachat.
Cet article reprend le texte de l'article 78 de la Loi du 13 Juillet 1930 qui dispose que les temporaires
décès de même que les rentes viagères immédiates ou en cours de service ne donnent lieu ni à réduction,
ni à rachat en raison du fait que les provisions mathématiques qui s'y rattachent sont généralement très
faibles, voire nulles.
Par ailleurs, les assurances de capitaux ou de rente de survie, les assurances en cas de vie sans contre-
assurance et les rentes viagères différées sans contre-assurance ne peuvent comporter de valeur de
rachat. Elles peuvent cependant donner lieu à réduction des capitaux ou des rentes garantis. Leur rachat
n'est pas possible pour les raisons suivantes:
a)- Les prestations concernées ont un caractère conditionnel de telle sorte que l'acceptation du principe
du rachat peut entraîner pour ces contrats la substitution d'une prestation certaine (la valeur de rachat) à
une prestation conditionnelle (le capital dû à l'échéance dans la seule mesure où les conditions de son
versement par l'assureur sont remplies).
En effet:
– Les assurances de capitaux ou de rente de survie rentrent dans l'ensemble des assurances en
cas de décès. Elles stipulent le versement du capital ou de la rente prévus au contrat au bénéficiaire,
mais à la condition que ce bénéficiaire survive à l'assuré.
– Les assurances en cas de survie sans contre-assurance n'entraînent la prestation de l'assureur
que si l'assuré est survivant à l'échéance. S'il décède avant l'échéance, l'assureur est dégagé de toute
obligation et les primes qui lui ont été payées lui restent acquises. Il en est tout autrement par contre
lorsque ces assurances sont souscrites avec contre-assurance dans la mesure où elles entraînent alors
une prestation certaine (soit le capital prévu à l'échéance si l'assuré est survivant, soit le remboursement
des primes payées s'il décède avant l'échéance).
Les rentes viagères différées sans contre-assurance stipulent le paiement de la rente à l'assuré à compter
de l'échéance du contrat, à la condition qu'il soit survivant à cette date, ce paiement se poursuivant dès
lors jusqu'à la fin de ses jours.
b) La pratique du rachat pour ces types de contrats risquerait de constituer une source d'anti-sélection
pour l'assureur. En effet, de nombreux assurés demanderaient le rachat de leurs contrats dès qu'ils
seraient menacés du fait d'une maladie grave par exemple, de décéder avant l'échéance du contrat. Il ne
resterait donc généralement en portefeuille que des contrats entrainant presque certainement la
prestation de l'assureur à l'échéance, de telle sorte que l'assureur serait presque amené à payer dans
tous les cas, et qu'il n'y aurait à la limite plus d'incertitude, et donc plus d'assurance.
Le troisième alinéa de l'article 78 pose le principe de la faculté dont dispose le contractant de révoquer le
bénéficiaire si ce dernier a tenté de donner la mort à l'assuré et s'il ' n'y est seulement pas parvenu. Cette
disposition constitue une dérogation aux règles générales qui régissent la révocation des bénéficiaires
notamment le principe de leur irrévocabilité dès lors qu'ils ont accepté leur désignation (voir à ce sujet
nos développements sur l'article 69 du Code). En effet, par dérogation à ce principe, le bénéficiaire qui a
tenté de mettre fin aux jours de l'assuré peut être révoqué par le contractant, même s'il avait déjà accepté
sa désignation comme bénéficiaire du contrat. Nous constatons par ailleurs que la révocation du
bénéficiaire incriminé ne survient pas de plein droit, et que le contractant bénéficie simplement d'une
faculté, et donc qu'il peut en considération de son appréciation des faits ou pour d’autres raisons
quelconques, renoncer à la révocation du bénéficiaire.
– Aux termes du 2è alinéa du même article, dans tout autre cas, si par suite d'une erreur de ce
genre, la prime payée est inférieure à celle qui aurait dû être acquittée, le capital ou la rente garantis sont
réduits en proportion de la prime perçue et de celle qui aurait correspondu à l'âge véritable de l'assuré.
Si au contraire, par suite d'une erreur sur l'âge de l'assuré, une prime trop forte a été payée, l'assureur
est tenu de restituer la portion de prime qu'il a reçue en trop sans intérêt.
Il se dégage des dispositions ci-dessus qu’en assurance vie, la bonne ou la mauvaise foi du contractant
ne sont plus des éléments déterminants du sort du contrat, quand elles portent sur l'âge. C'est ainsi que
dans ce cas :
a) L'erreur sur l'âge n'a pour effet d'entraîner la nullité du contrat que lorsque l'âge réel de l'assuré
sort des limites d'âges fixées par l'assureur pour la souscription .des contrats dans la catégorie desquels
rentre celui souscrit par le contractant. Il en découle que la déclaration inexacte de mauvaise foi de l'âge
de l'assuré n'a pas pour effet d'entraîner la nullité du contrat contrairement aux dispositions de l'article
18, 1er alinéa du Code CIMA qui sont applicables non seulement aux assurances non vie, mais également
aux assurances vie. L'erreur sur l'âge constitue donc une exception ici, puisqu'une fausse déclaration de
mauvaise foi d'un souscripteur de contrat d'assurance décès sur l'état de santé de l'assuré par exemple
peut entraîner la nullité du contrat.
b) Si une erreur sur l'âge de l'assuré entraîne la perception par l'assureur d'une prime inférieure à
celui lui est normalement due en considération du véritable âge de l'assuré, le paiement du capital ou de
la rente stipulée au contrat se fait dans la proportion de la prime payée à la prime due. La règle
proportionnelle de prime s'applique donc ici, dans tous les cas indépendamment de la bonne ou de la
mauvaise foi du contractant. Par contre, s'agissant par exemple de l'erreur sur l'état de santé de l'assuré,
elle ne peut entraîner la règle proportionnelle que si elle a un caractère non intentionnel.
c) Si l'erreur sur l'âge amène l'assureur à plutôt percevoir une prime d'un montant supérieur à la
somme normalement due par le souscripteur, il doit restituer le trop perçu sans intérêt. Ici encore, les
prescriptions du Code CIMA s'appliquent indépendamment de la bonne ou de la mauvaise foi du
contractant. Par ailleurs, le législateur en prescrivant un remboursement par l'assureur du trop-perçu sans
intérêts, évite de le pénaliser en lui faisant décaisser des montants éventuellement importants (si par
exemple plusieurs cas sont signalés) alors même qu'il ne serait pas coupable de la moindre mauvaise
foi.
a) L'assurance vie ne se prête pratiquement pas à la concurrence par les prix pour les raisons
suivantes en particulier:
– Les tables de mortalité utilisées par les différentes entreprises sont généralement les mêmes ;
– Les placements sont effectués dans le même contexte par les différentes entreprises qui
bénéficient donc pratiquement des mêmes conditions de rémunération de ces placements.
Les tarifs vie sont approuvés par les autorités compétentes sur la base de la mortalité générale de la
population et des données du marché financier. Compte tenu de la difficulté des compagnies de baser le
développement de leurs portefeuilles vie sur la concurrence par les prix, ces entreprises ont transporté
cette concurrence sur d'autres terrains, notamment la recherche perpétuelle de nouveaux produits en
réponse aux besoins de leur clientèle, et la participation de cette dernière aux bénéfices réalisés par
lesdites entreprises.
B- PROCES VERBAL
L’article 88 du Code CIMA, impose qu’un procès-verbal du tirage, comportant notamment la liste complète
des numéros des contrats remboursables soit établi à l'issue du tirage par l'huissier en présence des
personnes ayant assisté au tirage. Chaque tirage doit faire l'objet d'une liste distincte.
C- INFORMATION DU BENEFICIAIRE
Selon l’article 89 du Code CIMA, En cas de sortie d'un titre à un tirage, l'entreprise doit, avant toute
démarche de ses représentants auprès du bénéficiaire, adresser par la poste à ce dernier une lettre
l'informant que son contrat avec l'entreprise a pris fin et qu'il lui sera payé sans aucune retenue et sans
aucune obligation de sa part, ni à l'égard de la personne qui fera le paiement, ni à l'égard de l'entreprise,
la somme fixée par les conditions générales de son titre et reproduite dans ladite lettre.
SECTION IV- DISPOSITIONS DIVERSES RELATIVES AUX CONTRATS D’ASSURANCE SUR LA VIE
ET AUX CONTRATS DE CAPITALISATION
Nous étudierons dans cette partie, des spécificités tenant aux contrats sur la vie et aux contrats de
capitalisation.
A- DECLARATION A L’ASSUREUR
Selon l’article 91 du Code CIMA, quiconque prétend avoir été dépossédé par perte, destruction ou vol
d'un contrat ou police d'assurance sur la vie, ou d'un bon ou contrat de capitalisation, lorsque le titre est
à ordre ou au porteur, doit en faire la déclaration à l’entreprise d'assurance, à son siège social, par lettre
recommandée avec avis de réception. L’entreprise destinataire en accuse réception à l'envoyeur, en la
même forme, dans les huit jours au plus tard de la remise; elle lui notifie en même temps qu'il doit, à titre
conservatoire acquitter à leur échéance les primes ou cotisations prévues, dans le cas où le tiers porteur
ne les acquitterait pas, afin de conserver au contrat frappé d’opposition son plein et entier effet.
B- LA PRESENTATION DU CONTRAT FRAPPE D’OPPOSITION
– Selon l’article 92, 1er alinéa du Code CIMA, si le contrat frappé d'opposition vient à être présenté
à l'entreprise, elle s'en saisit et en demeure séquestre jusqu'à ce qu'il ait été statué par décision de justice
sur la propriété du titre ou que l'opposition soit levée.
– Selon le 2è alinéa du même article, il est délivré un récépissé du contrat saisi au tiers porteur s'il
justifie de son identité et de son domicile.
A défaut de cette justification, le contrat est restitué sans formalité à l'opposant.
C- LE RACHAT DE LA RENTE
Selon l’article 93 du Code CIMA, les entreprises d'assurance sur la vie peuvent procéder au rachat des
rentes concernant les contrats qui ont été souscrits auprès d'elles, lorsque les quittances d'arrérages
correspondantes ne dépassent pas 25 000 FCFA. Ce texte résulte de la même logique que celle qui est
à la base de l'article 74 dernier alinéa du Code CIMA. Il résulte comme ce dernier du souci du législateur
de donner à l'assureur la possibilité de résilier des contrats dont la gestion est relativement coûteuse par
rapport aux capitaux ou rentes qui s'y rattachent.
A - DEFINITION
Est un contrat d’assurance de groupe le contrat souscrit par une personne morale ou un chef d’entreprise
en vue de l’adhésion d’un ensemble de personnes répondant à des conditions définies au contrat, pour
la couverture des risques dépendant de la durée de la vie humaine, des risques portant atteinte à
l’intégrité physique de la personne ou liés à la maternité, des risques d’incapacité de travail ou d’invalidité
ou du risque chômage.
Les adhérents doivent avoir un lien de même nature avec le souscripteur.
• L’assurance groupe ne peut être souscrite que par une personne morale ou un chef d’entreprise
Outre les chefs d’entreprises qui peuvent souscrire une assurance groupe pour tout ou partie de leur
personnel l’assurance groupe peut donc notamment être souscrite par :
- les organismes de prévoyance ou de sécurité sociale pour le compte des salariés qui sont affiliés
auxdits organismes ;
- les associations de tous genres (sportives, culturelles, religieuses etc…) pour leurs membres ;
- les banques au profit de clients auxquels elles ont octroyé des crédits afin que l’assureur se
substitue le cas échéant aux clients défaillants pour payer à leur place les montants restant dus à la
banque.
Le dernier alinéa du présent article 95 précise que les personnes assurées dans un contrat groupe ont
nécessairement toutes le même type de lien avec le souscripteur. Il y’a lieu d’indiquer que le fait que les
adhérents aient un lien de même nature avec le souscripteur (par exemple le contrat de travail qui lie
l’employeur aux employés ou le contrat de prêt qui lie l’établissement de crédit aux bénéficiaires de prêts)
est une condition nécessaire pour la validité de l’assurance. En d’autres termes pour que la garantie de
l’assureur soit acquise. La clause du contrat d’assurance qui souligne ce fait n’a pour autant pas besoin
de faire l’objet d’une rédaction en caractères très apparents en raison du fait qu’il ne s’agit strictement
parlant pas d’une exclusion de garantie au sens de l’article 11 du Code des assurances (Cass.1er Civ,
26 nov 1991, n°88-19-727,n°1586, RGAT 1992,p.152).
L’adhésion à un contrat d’assurance groupe se manifeste souvent par la souscription d’un bulletin
d’adhésion par l’assuré. Au moyen de ce bulletin, l’assuré manifeste expressément sa volonté d’adhérer
au contrat groupe.
Par ailleurs, par le bulletin d’adhésion, l’assuré indique les garanties qu’il souscrit lorsqu’il a une possibilité
de choix. Tel n’est en effet toujours pas le cas, les garanties étant quelquefois déjà définies dans le contrat
d’assurance de groupe.
D’une manière générale cependant, la souscription d’un bulletin d’adhésion n’est pas nécessaire pour la
validité de l’assurance de groupe, plus précisément pour que la qualité d’adhérent soit reconnue à un
membre du groupe. Ainsi la jurisprudence a reconnu la qualité d’adhérent à un membre de groupe qui
s’était acquitté de ses primes pendant trois ans (Cass.1er Civ, 29 nov, n°76-10.805,n°818, RGAT 1978,
p378 note J Bigot).
La souscription d’un bulletin d’adhésion est cependant nécessaire lorsque le contrat d’assurance de
groupe couvre le risque de décès, compte tenu des termes de l’article 59 du Code CIMA qui rend nulle
toute assurance en cas de décès contractée par un tiers sur la tête d’une autre personne, si cette dernière
n’a pas donné son consentement écrit pour une telle assurance, avec indication du capital ou de la rente
initialement garantis. En vertu de cette disposition en effet, l’adhésion à un contrat d’assurance de groupe
garantissant le décès doit se faire par écrit et notamment au moyen d’un bulletin d’adhésion.
• Les formules de garanties offertes par les contrats d’assurance de groupe : Il s’agit notamment
des garanties suivantes :
- l’assurance retraite destinée à assurer aux adhérents (les cadres d’une entreprise par exemple)
le paiement d’un capital ou d’une rente au moment de leur départ à la retraite ;
- l’assurance décès destinée à assurer aux bénéficiaires (conjoints ou enfants par exemple) le
versement d’un capital ou d’une rente en cas de décès d’un assuré ;
- l’assurance invalidité qui couvre les conséquences pécuniaires de l’invalidité de l’un des assurés
suite à un accident ou une maladie garantis ;
- l’assurance maladie qui est destinée à couvrir les frais médicaux, chirurgicaux, pharmaceutiques
et d’hospitalisation entrainés par la maternité ;
- l’assurance chômage destinée à couvrir dans des conditions déterminées certaines dépenses
incombant aux assurés (exemple assurance chômage souscrite par une banque au profit de ses clients
dans le but de leur substituer un assureur pour le remboursement de leur emprunt, s’il est compromis du
fait de la perte de leurs emplois).
D-INFORMATION DE L’ADHERENT
Le souscripteur est tenu :
- de remettre à l’adhérent un document établi par l’assureur qui définit les garanties et leurs
modalités d’entrée en vigueur ainsi que les formalités à accomplir en cas de sinistre ;
- d’informer par écrit les adhérents des modifications qu’il est prévu, le cas échéant, d’apporter à
leurs droits et obligations.
- L’adhérent peut dénoncer son adhésion en raison de ces modifications.
Toutefois, la faculté de renonciation, n’est pas offerte à l’adhérent lorsque le lien qui l’unit au souscripteur
rend obligatoire l’adhésion au contrat.
Le souscripteur d’un contrat d’assurance groupe garantissant des emprunteurs ne peut ni modifier ni
résilier celui-ci sans avoir obtenu l’accord de chaque emprunteur. /