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Méthodologie du Commentaire d’article

Le commentaire d’article permet de mieux appréhender l’article dans son sens, de le situer
dans son contexte juridique, de connaître son essence et sa portée. Pour ce faire, le
commentaire d’article commence par une phase préparatoire d’une part, qui comprend
l’identification de l’article, son analyse, son appréciation et l’élaboration du plan de son
commentaire ; et d’autre part, se termine par la rédaction proprement dite du commentaire.

A. Préparation

1. L’identification de l’article.

Pour identifier un article, on part de trois points qui nous viennent en aide :
 Le support (document contenant l’article, le plus souvent un code),
 La date si elle n’est pas indiquée on prend la date du code lui-même (il peut être
modifié et les références seront données par une annotation à l’article),
 L’auteur c'est-à-dire le rédacteur de l’article, l’initiateur ou s’il n’est pas connu, le
législateur.

2. L’analyse

L’analyse consiste à définir les termes principaux de l’article (la glose) dans le sens juridique
et dans le sens courant, consiste à décortiquer la structure logique et grammaticale de l’article.
Pour la structure/analyse grammaticale, il s’agit de trouver en combien de phrases l’article est
constitué, quelle est la proposition principale, les subordonnées, les compléments. Quant à la
structure/analyse logique, c’est montrer le lien qu’il y a entre les diverses parties.

3. Appréciation

Pour apprécier, il faut répondre aux questions :


 Dans quel but l’article est écrit ?
 Le problème et la solution que l’article apporte ?
 Comment ont réagi la jurisprudence, la doctrine, les professionnels ?

4. Elaboration du plan

Le plan s’inspire de la structure logique même de l’article.

B. La rédaction

1. Introduction

L’introduction du commentaire se fait en :


 Donnant le champ de l’article (son contexte juridique),
 En ressortant le problème traité par l’article,
 En situant l’article dans le temps et dans l’espace et en le citant
 Enfin en annonçant le plan

2. Développement
Le développement se fait selon un plan à deux parties, et chaque partie doit avoir deux sous-
parties.

NB. Pour comprendre l’agencement et faire un bon raisonnement, il faut connaître et savoir se
servir des connecteurs. En effet, le connecteur logique établit un lien entre deux idées, deux
paragraphes, phrases ou groupes. Les connecteurs logiques sont de nature variée :
conjonctions de subordination ou locution conjonctive, préposition ou locutions prépositives,
conjonctions et adverbes de coordination, noms, verbes… Exemples de connecteurs logiques :

- Développe une idée : aussi, outre, de plus, en sus de, par ailleurs, ajouter, de même,
encore

- Explique ou illustre : ainsi, autrement dit, en réalité, ou, d’ailleurs, c'est-à-dire, à


savoir…

- Renforce une idée : en plus, non seulement…mais, d’autant plus, à plus forte raison…
- Indique cause ou preuve : parce que, puisque, comme, vu que, s’expliquer par, en
raison de, dès lors que, du fait que, attendu que, car, venir de, découler de, la cause, la
raison, le motif…

- Indique la conséquence : si bien que, au point que, donc, aussi, ainsi, par suite, de là,
provoquer, causer, susciter, l’effet, la conséquence, venir de, à la suite de, impliquer…

- Indique le but visé ou à éviter : pour que, afin que, de peur que, de peur que, dans le
but de, le but, la finalité, l’objectif…

- Introduit une condition : si, or si, à condition que, pourvu que, à moins que, admettre,
supposer, la condition, l’hypothèse, au cas où, pour peu que, sauf si…

- Propose équivalence ou comparaison : comme, de même que, aussi…que, pareil à, se


rapprocher, la comparaison, semblable à, plus…que, identique à…

- Oppose deux idées : bien que, quoique, alors que, quand bien même, cependant,
pourtant, toutefois, néanmoins, malgré, loin de, contre, opposer, rejeter, s’il est vrai
que, réfuter…

- Indique une restriction : sauf, excepté, mis à part…

- Indique un choix : ou, ou bien, soit…soit, tantôt…tantôt, que…que…

- Explication : à savoir, en effet, c'est-à-dire, en réalité…

Exemple d’application
Commentez l’article 515-8 du code civil français
« Le concubinage est une union de fait, caractérisé par une vie commune présentant un
caractère de stabilité et de continuité, entre deux personnes, de sexes différents ou de même
sexe, qui vivent en couple ».

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