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Le risque
La prime
Le sinistre
Conclusion
introduction
Les principes liés à l’exécution du contrat d’assurance
Elle constitue la contrepartie du risque, par conséquent prime et risque sont dans un rapport proportionnel constant, d’où les
conséquences suivantes :
§ La prime n’est due que s’il y a risque, s’il n’y a pas risque la prime n’est pas due et elle cesse d’être due si le risque
cesse d’exister ;
§ Toute réduction de la valeur assurée au cours de la durée d’assurance donne lieu à une réduction correspondante de
la prime ;
§ La prime varie proportionnellement à l’intensité du risque sauf à lui faire subir un nivellement comme pour
l’assurance sur la vie.
La prime est donc régie par le principe de la proportionnalité par rapport au risque. Cette règle n’est que l’application de la
théorie de la cause dans les contrats car l’obligation de payer une prime sans qu’il y corresponde une garantie serait une
obligation sans cause et par conséquent sans effet.
En droit civil et conformément au principe de base consacré par le DOC art. 238, le paiement doit être fait au créancier, ou à
quelqu’un ayant pouvoir de lui ou, à qui soit autorisé par justice ou ratifié par lui à recevoir pour lui.
En droit des assurances, le code des Assurances dans son article 21 / 1° ainsi libellé : « Sauf convention contraire spécifiée
au contrat, la prime est payable au domicile de l’assureur ou du mandataire désigné par lui à cet effet. » Les conditions
générales des contrats d’assurances, faisant application de cette règle légale, stipulent : « La prime est payable d’avance aux
époques fixées aux conditions particulières au domicile de l’assureur ou du mandataire désigné par lui à cet effet »
contrairement à la position adoptée par l’ancienne réglementation des assurances. Celle-ci prévoyait qu’ « à l’exception
de la première, les primes sont payables au domicile de l’assuré ou à tel autre lieu convenu ».
Cependant, et compte tenu de la nature du contrat d’assurance, et plus particulièrement le contrat d’assurances sur la vie dans
lequel le paiement des primes est une simple faculté le coût de gestion de l’assurance aussi bien pour l’entreprise d’assurance
que pour les assurés, et les difficultés qui découlent de ce système ont poussé le législateur à inverser la vapeur tout en
autorisant les parties à convenir d’un autre lieu de paiement en vertu d’une clause particulière.
On remarquera que, malgré le silence du code des Assurances et quelle que soit la personne habilitée à recevoir les primes, le
paiement doit donner lieu à l’établissement d’une quittance signée par cette dernière et émise par l’assureur conformément aux
dispositions civiles.
section deuxième - Les conséquences du défaut de paiement.
Sauf l’assurance sur la vie, tous les autres types d’assurances impliquent un paiement obligatoire de la prime:
La faculté de payer la prime :
le législateur a décidé que l'assureur ne peut contraindre le souscripteur à payer la prime (article 85). La raison de cette règle est
que le souscripteur, tout en étant titulaire d'une assurance-vie, se présente comme une mesure libre et prédictive, avec laquelle il
vise à épargner par précaution pour l'avenir de la pauvreté et de la misère. A partir de là, son contrat et sa poursuite dépendent
de ses capacités financières, donc ce dernier doit rester libre de le faire.
Dans ce cas, si lorsqu'une prime ou fraction de prime n'est pas payée dans les dix (10) jours de son échéance, l'assureur adresse
au souscripteur une lettre recommandée avec accusé de réception l'informant qu'à l'expiration d'un délai de vingt (20) jours à
dater de l’envoi de cette lettre, le défaut de paiement de la prime ou fraction de prime échue ainsi que des primes
éventuellement venues à échéance au cours dudit délai, entraîne soit la résiliation du contrat en cas d'inexistence ou
d'insuffisance de la valeur de rachat du capital ou de la rente garanti, soit la réduction dudit capital ou de ladite rente..
(Article 86)
L’exigence de paiement de la prime
En matière de contrats synallagmatiques, la solution du droit commun de l’inexécution par l’une des parties, de son obligation -
le paiement des primes à l’échéance - est le recours en justice soit en vue de l’exécution forcée de l’obligation inexécutée si
celle-ci est possible soit en vue de la résolution du contrat si l’exécution n’est plus possible - art.259 DOC. Dans les deux cas de
figure la mise en demeure et spécialement l’injonction de payer de la partie défaillante est nécessaire - art 255 DOC -.
Cependant, la jurisprudence se montre assez sévère à l’égard de l’assureur chaque fois qu’il s’agit de juger de la validité de
la mise en demeure «la mise en demeure ne peut produire d’effet juridique que si l’assureur justifie qu’il a préalablement
rempli son obligation de se présenter pour recevoir le paiement au domicile du débiteur «, pour la simple raison que
l’assuré se reconnaît débiteur de la prime échue.
Quoi qu’il en soit la mise en demeure régulière produit les effets suivants : Premier effet : Elle rend portable les primes
impayées même si elles sont de par la convention quérable. Deuxième effet : Elle constitue le point de départ des intérêts
moratoires au profit de l’assureur. Troisième effet : Elle interrompt la prescription de l’action en paiement des primes - art.
38/2 du code des Assurances. Quatrième effet : Elle constitue le point de départ du délai de suspension de la garantie.
Cette mise en demeure est adressée à l’assuré ou à la personne chargée du paiement de la prime, soit en vertu d’un mandat
spécial, soit parce qu’il effectue habituellement le règlement, soit par l’engagement qu’elle prend d’en effectuer le
règlement et en informe l’assureur.
En cas de déconfiture ou de liquidation judiciaire de l’assuré, la mise en demeure doit être adressée au liquidateur –masse
des créanciers- dès lors que l’assurance subsiste au profit de la masse des créanciers, qui devient débitrice envers l’assureur du
montant des primes à échoir à partir de la déconfiture ou de la liquidation judiciaire et que c’est la masse des créanciers qui
conserve le droit de résilier le contrat dans un délai de 90 jours et enfin de réclamer le remboursement de la prime payée pour
le temps où l’assurance ne court plus : article 27 code des assurances.
Idem pour les héritiers, en cas décès de l’assuré, et des acquéreurs, en cas d’aliénation de la chose assurée par l’assuré. En
effet, en cas de décès de l’assuré et après avoir informé l’assureur de l’aliénation par lettre recommandée, ces héritiers sont
tenus solidairement du paiement des primes échues dès lors que l’assurance continue de plein droit à leur profit à charge
d’honorer toutes les obligations de l’assuré et qu’il leur appartient de résilier le contrat dans les 90 jours de la date du transfert
ou de la demande du transfert en son nom (à l’exception de l’assurance contre la grêle et la mortalité du bétail) : article 28
code des assurances.
Toutefois, en cas d’aliénation d’un véhicule automoteur terrestre, l’assureur ne peut réclamer à l’assuré que la portion de prime
ou cotisation échue avant la date d’immatriculation du véhicule au nom du nouveau propriétaire et s’il s’agit d’un véhicule non
soumis à l’immatriculation 8 jours après le jour de la cession dès lors que le contrat est résilié de plein droit à cette date :
article 29 code des assurances.
B. La suspension de la garantie :
Si la prime n'est pas payée dans les vingt jours à compter de la date de la mise en demeure,, l'assureur a le droit de
suspendre la garantie, et il n'est plus tenu de couvrir même si l'assuré reste tenu de payer la prime.
Les effets de cette suspension sont limités à la liberation de l'assureur de la couverture du risque et que le contrat demeure
en vigueur entre ses deux parties.
Au cas où la prime annuelle a été fractionnée, la suspension de la garantie intervenue en cas de non paiement de l’une des
fractions de prime, produit ses effets jusqu'à l'expiration de la période restante de l’année d’assurance.
L'assureur a le droit de résilier le contrat dix (10) jours après l'expiration du délai de vingt (20) jours mentionné ci-dessus.
Le législateur n'a pas précisé le délai de suspension de la garantie, ce qui signifie qu'il s'agit d'un délai ouvert, et le délai de dix
jours prévu à l'article 21 concerne le délai au terme duquel l'assureur a le droit de résilier le contrat après avoir suspendu le
garantie. Cela signifie que les effets de la suspension de la garantie restent en vigueur jusqu'à ce que l'assuré paie la prime
faisant l'objet de la mise en demeure, ou que l'assureur exerce le droit de résilier le contrat, ou bien que la durée du contrat
expire.
Le contrat non résilié reprend pour l'avenir ses effets à midi du lendemain du jour où ont été payés à l'assureur ou au
mandataire désigné par lui la prime arriérée, ou en cas de fractionnement de la prime annuelle, les fractions de prime ayant
fait l'objet de la mise en demeure et celles venues à échéance pendant la période de suspension ainsi que, éventuellement,
les frais de poursuite et de recouvrement.
Lorsque la mise en demeure est adressée en dehors du Maroc, le délai de vingt (20) jours mentionné au deuxième alinéa est
doublé.
Toute clause réduisant les délais fixés par les dispositions précédentes ou dispensant l'assureur de la mise en demeure est
réputée non écrite
C. La résiliation du contrat.
La résiliation du contrat d’assurances, en cas de non paiement des primes, est une mesure assez grave de conséquences. Elle
intervient 10 jours après la date de la suspension de la garantie : article 21/3° et 23 code des assurances , c’est-à-dire après le
délai de trente jours de la lettre recommandée de mise en demeure, et doit avoir lieu par une nouvelle lettre recommandée
marquant la cessation des effets du contrat. En pratique, l’assureur adresse à l’assuré une seule et même lettre recommandée de
mise en demeure lui ouvrant le droit à la suspension de la garantie et à la résiliation du contrat dans les délais impartis à
l’article 21 code. Toutefois, lorsque la lettre de mise en demeure est adressée en
Le risque
L’assureur a besoin de se faire une idée exacte du risque ou de la personne même de l’assuré menacée par ce risque. A cette fin,
l’assureur doit se renseigner par les déclarations qui lui sont faites par le souscripteur de l’assurance.
Il peut être défini comme étant un événement futur et incertain donc imprévisible et aléatoire, mais réel et licite, Il est, de ce
fait, d’une part, un événement inconnu ce qui suppose qu’il ne concerne que le futur, mais exceptionnellement le passé –
l’assurance des vices cachés de la chose- et d’autre part, un événement heureux ou malheureux. Cette approche a été
consacrée par la loi n° 17-99 dans son article 1er/46 qui définit l’événement comme étant : « toute circonstance susceptible
de provoquer ou ayant provoqué un sinistre »
A – Objet de la déclaration.
L’obligation de déclaration est limitée en droit marocain aux «circonstances connues de l’assuré ». Par conséquent, si une
circonstance est inconnue de l’assuré, l’assureur, doit couvrir les conséquences de ce risque pourtant différent de celui qu’il a
accepté. Dans ce cas, il n’y a ni déclaration mensongère, ni omission susceptibles de sanctions.
Ces modalités sont fixées par l’article 24 code des assurances comme suit :
a) Forme de la déclaration: La déclaration spécifique des aggravations doit se faire par lettre recommandée et ce pour parer
contre toute difficulté de preuve que l’assureur a été informé par un autre procédé –lettre simple ou déclaration verbale-, et
ce au profit de l’assuré. Toutefois, aucun accusé de réception n’est requis alors même qu’il présente un intérêt probatoire
inégalé.
b) Délai de la déclaration. L’article 24 distingue entre deux situations différentes : Première situation : Cas d’aggravation par le
fait de l’assuré. Dans ce cas, la déclaration d’aggravation doit se faire préalablement à l’aggravation : article 24/1° code,
c’est-à-dire qu’elle devrait être immédiate. Deuxième situation : Cas d’aggravation sans le fait de l’assuré. Dans ce cas, la
déclaration doit avoir lieu dans un délai maximum de huit jours à partir du moment où il a eu connaissance du fait de
l’aggravation : article 24/2° code
B – Les conséquences de la déclaration.
Dès que la déclaration est effectuée dans les formes et délais requis, trois options sont accordées à l’assureur, peu importe
que l’aggravation soit par la faute ou sans le fait de l’assuré Cependant, le contrat initial continue à produire ses effets sans
surprime jusqu’à la notification de sa décision à l’assuré ou jusqu’au nouvel accord.
Ces options sont :
• a) Maintenir le contrat sans surprime : article 24/5° code assurances.
• b) Maintenir le contrat en proposant un nouveau taux de prime. Dans ce cas, la décision revient à l’assuré qui peut accepter
ou refuser le nouveau tarif dès lors qu’il s’agit d’une modification du contrat. En cas de refus, la résiliation du contrat
s’impose si toutefois l’assureur le décide sinon le contrat initial continuerait avec la prime antérieure : article 24/3° code
assurances.
• c) Résilier le contrat avec réclamation de dommages et intérêts lorsque l’aggravation est par le fait de l’assuré : article 24/3°
et 4° code des assurances.
Cette déclaration revêt un intérêt particulier notamment en cas d’irrégularité commise lors de la déclaration à la souscription
qu’aux irrégularités commises en cours de contrat, peu importe qu’il s’agisse de fausse déclaration intentionnelle ou non
intentionnelle. A cet effet, certaines sanctions sont prévues aux articles 30 et 31 code des assurances et qui entraîneraient la
nullité du contrat sauf en ce qui concerne l’âge
S'agissant de la sanction du non-respect de la déclaration des circonstances liées au risque, que ce soit lors de la conclusion du
contrat ou pendant sa vie, le législateur a distingué entre l'assuré de bonne foi et l'assuré de mauvaise foi (articles 30 et 31 du Code
). d'abord.
Il est à noter que la preuve de tout cela incombe à l’assureur. C'est lui qui doit prouver qu'il y a eu une réticence ou une fausse
déclaration ayant entraîné un changement dans l'objet du risqué ou une diminution de son importance à ses yeux, et que cela a été
fait avec mauvaise foi de la part de l'assuré. . Cela peut être prouvé par tous les moyens légaux.
L'appréciation de la mauvaise foi de l'assuré sur la base des faits sur lesquels l'assuré se fonde est une question de fait dans
laquelle le juge de fond établi est indépendant, qui a le pouvoir de déclarer la nullité du contrat, après s'être assuré que les
conditions légales pour cela sont réunies. rempli comme spécifié à l'article 30 du Code.
B – Cas de bonne foi
Aux termes de l’article 31 code des assurances, l’omission ou la déclaration inexacte de la part de l’assuré dont la mauvaise foi
n’a pas été établie n’entraîne pas la nullité de l’assurance …… Il est fréquent dans la pratique que l’assureur ne réussit pas à
apporter la preuve de la mauvaise foi, c’est pourquoi cet article prévoit deux situations distinctes selon que la constatation de la
l’omission ou de la déclaration inexacte a été faite avant ou après sinistre, à savoir
a) Irrégularité découverte avant sinistre.
L’article 31/2° accorde à l’assureur une option entre :
b) Maintenir le contrat moyennant une augmentation de prime acceptée par l’assuré si non l’assureur peut résilier le
contrat avec dommages et intérêts. Cependant, rien n’empêche l’assureur de maintenir le contrat initial.
c) b) Résilier le contrat. Cette résiliation produit ses effets dix jours après la notification adressée à l’assuré par lettre
recommandée et restitution de la fraction de prime afférente à la période pendant laquelle le risque ne court plus. Cette
procédure est analogue à celle prévue par l’article 24/3° code des assurances pour le cas d’aggravation de risque déclaré
par l’assuré.
b) Irrégularité découverte après sinistre.
Si la réticence ou la fausse déclaration n'a été constatée qu'après la survenance du risque, alors tant que le danger s'est réalisé
et que nous sommes passés au stade de l'indemnisation, celle-ci sera diminuée du pourcentage de la différence entre les
primes payés et ceux que l'assuré aurait dû payer s'il avait déclaré les risques de manière complète et exacte (article 31 /
alinéa 2).
Cette réduction proportionnelle est effectuée en principe par l'assureur, qui, après avoir découvert la réalité des conditions de
danger, propose à l'assuré une indemnité réduite au prorata des primes versées. En cas de désaccord entre eux à ce sujet, le
juge du fond a le pouvoir d'estimer le pourcentage de réduction dar expertise qu'il ordonne s'il y a lieu, y compris lorsque le
tarif indiqué par l'assuré ne permet pas de déterminer la prime qui devrait ont été perçus si les déclarations ont été faites de la
manière la plus complète.Sur la base de son pouvoir discrétionnaire absolu d'estimer la réduction proportionnelle d'une
manière juste .
LE SINISTRE
le législateur marocain a tenté de définir le sinistre, à travers l’article premier de la loi 17-99 portant code des
assurances, ainsi aux termes dudit article « survenance de l’événement prévu par le contrat d’assurance », comme il est
évident, cette tentation ne comble pas les adeptes chercheurs, car elle est absolument courte est générale.
Par conséquent, le sinistre est constitué par la réalisation de l'évènement prévu par la Police d'assurance et entraînant
la mise en jeu de la garantie.
Il se décompose en :
un fait générateur, à l'origine du dommage :
Incendie, vol, Dégât des eaux, accident de la circulation, catastrophe naturelle, bris de machine, défaut de sécurité d'un
produit, pollution ...,
Accident, Maladie, Invalidité, décès, Perte d'emploi...
Besoin d'assistance, de sauvetage, de protection juridique, de dépannage...
Dommage causé par l'assuré à un tiers.
un préjudice résultant du dommage :
Dommages matériels : Perte, destruction, dégradation...,
Dommages immatériels : perte d'exploitation, perte de revenus, perte de jouissance... souvent consécutifs à un dommage
matériel.
Dommages corporels : maladie, décès, incapacité ...,
- Nécessité de Prestations de prévoyance : Retraite, remboursement de frais médicaux...
- Nécessité de Prestations d'assistance : obligation de faire (défense de l'assuré, rapatriement sanitaire, dépannages
véhicule...).
Pour que l’assuré puisse avoir une indemnisation sur les dégâts qu’il a subis du fait de ce sinistre, il doit porter une
déclaration (section 1) aux autorités locales, afin de déclencher le processus de règlement (section 2)
La déchéance de garantie est une sanction prononcée par un assureur à l'encontre d'un assuré qui n'a pas
respecté l'une de ses obligations. La déchéance de garantie a pour effet de priver l'assuré de son droit à l'indemnisation
après la survenance d'un risque.
SECTTION 2 : Le règlement du sinistre
Sous-section 1 : Le créancier de la prestation
La réalisation de l’évènement constitutif du risque oblige l’assureur à verser la prestation prévue.
Cette prestation peut être versée, soit au souscripteur (s’il se trouve en même temps assuré et bénéficiaire), soit à
l’assuré (qui n’a pas souscrit au contrat mais qui se trouve bénéficiaire de la prestation lorsque l’assurance a été
contractée pour le compte d’autrui).
Dans cette dernière hypothèque, le bénéficiaire est soit :
La personne au profit de laquelle le souscripteur a stipulé que celle-ci est nommément désignée ou que sa détermination
découle de l’interprétation de la clause de stipulation ;
La personne au profit de laquelle s’opère le transfert de l’assurance lorsque dans le cadre d’une aliénation, elle acquiert
la propriété de la chose assurée (nouvel acquéreur ou héritier) ;
La masse des créanciers qui recueille l’indemnité d’assurance en cas de faillite ou de liquidation judiciaire ;
Les créanciers privilégiés ou hypothécaires dont le titre de créance ou l’hypothèque est garanti par le bien assuré, ainsi
qu’aux personnes subrogées aux droits des victimes de certains dommages (Art. 48 du code des assurances) ;
La victime de dommage dont l’assuré en responsabilité s’est rendue totalement ou partiellement coupable.
Sous-section 2 : Le montant de la prestation
La détermination de la prestation de l’assureur est en fonction de la nature du contrat.
Dans les assurances de personnes (Art. 65 du code des assurances) sa détermination dépend de la volonté des parties, elle est
fixée par conséquent dans le contrat.
Dans les assurances de dommages, elle est en fonction de la somme assurée et du préjudice effectivement subi par l’assuré,
ainsi qu’éventuellement de la valeur de la chose assurée, lorsque celle-ci se révèle supérieure à la somme assurée (application de la
règle proportionnelle).
Pourtant, cette indemnité consiste en principe en une prestation pécuniaire. Toutefois, les parties peuvent convenir d’un
règlement en nature.
En général, la détermination du montant d’indemnité se fait après soit une expertise amiable (c’est le cas notamment de la
plupart des assurances de choses), soit d’une action judiciaire intentée par l’assuré ou par la victime bénéficiaire de l’indemnité
(dans les assurances de responsabilité où la victime dispose d’une action directe contre l’assureur).
En principe, l’assureur dispose d’un délai pour exécuter son obligation et régler l’indemnité d’assurance. Ce délai est fixé dans
la police, généralement il est d’un mois à compter duquel la décision judiciaire est définitive (c'est-à-dire à la décision arrêtée au
deuxième degré à moins qu’une décision provisoire exécutoire).
Le montant d’indemnité est payé au siège social de la société ou à l’agence dont dépend le contrat, ou à tout autre lieu convenu entre
les parties.
Si l’indemnité doit être versée à une personne illettrée (au sens de l’article 427 du DOC) l’assureur a intérêt à s’entourer de
précaution.
La Cour Suprême a jugé qu’une quittance signée par un illettré (celui qui ne sait ni lire ni écrire même s’il a appris par un
procédé purement manuel à tracer son nom a décidé la Cour Suprême) n’a pas la valeur d’un commencement de preuve par écrit et
à ce titre n’est pas libératoire. Il faut par conséquent que le règlement soit consigné) dans un acte reçu par notaire ou par officier
public à ce autorisé.
Sous-section 3 : Les dommages-intérêts
Lorsque l’assureur n’a pas payé l’indemnité due au bénéficiaire le délai imparti, il engage sa responsabilité contractuelle et
même délictuelle.
A cet effet, l’article 263 du code des obligations et des contrats dispose : « les dommages intérêts sont dus soit à raison de
l’inexécution de l’obligation soit à raison du retard dans l’exécution et encore qu’il n’y ait aucune mauvaise foi de la part du
débiteur ».
Cependant, pour la condamnation de l’assureur qui n’a pas exécuté, ou a tardé à le faire, un acte est parfois nécessaire : la
mise en demeure… On sait que la demeure est le fait que le débiteur soit, sans cause légitime ait retard pour exécuter son obligation.
La mise en demeure est l’interpellation par laquelle le créancier demande au débiteur d’exécuter à une époque où l’exécution
est due. Cet acte permet de constater que le débiteur n’exécute pas, alors qu’il devrait exécuter. Il permet également de prévenir le
débiteur si celui-ci ignorait l’obligation.
La mise en demeure peut prendre plusieurs formes : un écrit, une lettre recommandée, un télégramme et une citation en
justice même devant un juge incompétent. Ainsi, lorsque le créancier demande des dommages intérêts, la citation en justice équivaut
à une mise en demeure (Art. 255 du DOC).
En droit marocain pour tous les dommages-intérêts, il faut et il suffit que le débiteur soit en demeure (au contraire du droit français la
mise en demeure est nécessaire pour les dommages intérêts moratoires ainsi d’ailleurs que pour les dommages intérêts compensatoires)
sauf si l’exécution est devenue impossible ou que le débiteur a déjà fait savoir son refus d’exécution « le débiteur est constitué en demeure
par la seule échéance du terme établi par l’acte constitutif de l’obligation » (Art. 255 du DOC).
Le préjudice subi par le bénéficiaire de l’indemnité d’assurance peut ouvrir droit à des intérêts moratoires et à des intérêts
compensatoires.
• Les intérêts moratoires : ils sont dus à compter de l’époque où la même indemnité a été fixée par une décision de justice, laquelle est
attributive de droit. Ces intérêts dont le taux est fixé par la loi ne sont pas (bien que qualifiés de droit) accordés automatiquement, ils
doivent être sollicités par la partie civile.
Ils commencent à courir du jour où la créance est judiciairement établie et non à partir du jour du sinistre. C’est absolument vrai en
matière d’assurance responsabilité, la victime bénéficiaire de l’indemnité n’a jusqu’à la décision de justice qui lui accorde une indemnité,
ni titre de créance ni droit reconnu dont elle puisse se prévaloir.
• Les intérêts compensatoires : plus que le retard (ouvrant droit aux intérêts moratoires), les intérêts compensatoires sont destinés à couvrir
le dommage supplémentaire causé au bénéficiaire de la prestation pour la durée excessive d’une procédure, due aux manœuvres dilatoires
ou à la résistance abusive de la part de l’assureur.
Ces indemnités peuvent être allouées à partir du jour où le débiteur est mis en demeure, mais les dispositions de l’article 255 du
DOC, ne sont pas d’ordre public, les parties peuvent convenir d’une autre date. Aussi l’article 52 du code des assurances permet à l’assuré
garanti contre l’incendie de ne faire courir les intérêts de plein droit qu’à compter du jour de la sommation ou de l’envoi d’une lettre
recommandée avec accusé de réception, lorsque l’expertise n’est pas terminée dans les trois mois qui suivent la remise de l’état des pertes.
C’est au juge d’apprécier les circonstances spéciales de chaque cas d’espèces et d’évaluer les dommages intérêts en fonction du
préjudice réellement subi et selon qu’il s’agisse de la faute du débiteur ou de son dol (Art. 264 du DOC).
L’extinction des effets du contrat d’assurance
• Le contrat d’assurance s’éteint lorsqu’il arrive à terme.
• La durée du contrat est laissée, par la loi, à la volonté et à la négociation des parties.
• En effet, l’article 6 du code des assurances dispose que: «La durée du contrat, qui doit être mentionnée en
caractères très apparents, est fixée par la police. »
• Toutefois il existe un ensemble d’hypothèses ou le contrat d’assurance prend fin avant l’échéance prévue (extinction
totale des effets du contrat d’assurance). Il existe ,également, d’autres hypothèses où le contrat est détruit ou ses
effets limités provisoirement ou partiellement.
On distingue entre:
Ⅰ. L’extinction totale des effets du contrat:
A. Extinction de plein droit
B. Extinction à l’initiative de l’une des parties
Ⅱ. L’extinction temporaire et provisoire des effets du contrat:
C. La suspension ou extinction provisoire du contrat
D. Déchéance ou atténuation des effets du contrat
Ⅰ. L’extinction totale des effets du contrat
On distingue dans ce volet entre:
extinction des effets du contrat à l’initiative des parties (B)
et l’extinction des effets du contrat de plein droit (A).
• A. extinction des effets du contrat de plein droit:
• il existe trois cas de résiliation de plein droit du contrat d’assurance:
1. Extinction du contrat suite au retrait d’agrément de l’entreprise d’assurance;
2. Extinction du contrat suite à la liquidation judiciaire de l’entreprise
d’assurance;
3. Extinction suite à la perte de la chose assurée,
4. Extinction suite à l’aliénation de la chose assurée (cas de véhicule).
B. extinction des effets du contrat à l’initiative de l’une des parties