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Introduction

La Constitution marocaine consacre un certain nombre de droits civils et sociaux relatifs à la santé et à la
sécurité au travail, plus particulièrement le droit à la vie (article 20). La Constitution de 2011 stipule
également qu'il ne peut être porté atteinte à l'intégrité physique ou morale de quiconque, en quelque
circonstance que ce soit, et par quelque partie que ce soit (article 22). Selon l'article 31, la Constitution
reconnaît le droit aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité
mutualiste. Parallèlement, l’article 71 prévoit le cadre juridique des relations de travail, de sécurité
sociale, d’accidents de travail et de maladies professionnelles. L'arsenal juridique comprend également
le Code de travail, qui est la principale référence juridique encadrant la santé et la sécurité au travail
dans le secteur privé.

En dépit de l'adoption de législations nationales sur les droits fondamentaux liés à la santé et à la
sécurité au travail, leur mise en œuvre sur le terrain demeure en deçà des attentes, en raison
notamment de la défaillance des règles de santé et de sécurité en vigueur au sein d’une large frange du
tissu économique

L’importance de la question de la santé et de la sécurité au travail telle qu’annoncée dans le Code du


travail publié en 2003 est avérée. Elle exprime la volonté du législateur marocain de réhabiliter le tissu
économique national. Si les dispositions du Code du travail s’appliquent au secteur privé, une partie très
restreinte couvre aussi le secteur public concernant les entreprises, les établissements relevant de
d’État et des collectivités locales s’ils ont un caractère industriel, commercial ou agricole.

La loi n° 18.12 relative à la réparation des accidents de travail a été promulguée le 29 décembre 2014.
Ladite loi œuvre à rassembler toutes les dispositions légales relatives au système d'indemnisation des
accidents de travail dans un seul texte et à élargir la protection contre les accidents du travail pour faire
intégrer de nouvelles catégories, en stipulant pour la première fois le recours obligatoire à la procédure
de conciliation en vue d’écarter tout recours à la procédure judiciaire. La loi sur l'indemnisation des
accidents de travail s'est également attachée à en améliorer les conditions, les modalités, les procédures
et les délais légaux en vue de bénéficier de l'indemnisation. Elle a aussi approuvé une augmentation de
la valeur des indemnités accordées aux victimes et aux ayants droits, et a consacré une batterie de
garanties à l’indemnisation des victimes.

La législation marocaine a cet avantage de prévoir une assurance-emploi obligatoire contre les
accidents, qu'elle ne prévoit pas une assurance obligatoire contre les maladies professionnelles.

1
Plan

INTRODUCTION :

PATRIE 1: les risques professionnels : typologie et couverture


Section 1 : la typologie des risques professionnels

Sous-section 1 : le champ d’application de la loi 18-1

Sous-section2 : les risques professionnels encadrés par la loi 65-99

Section 2 : la couverture des risques : les bénéficiaires et la procédure à suivre

sous-section1 : les catégories des bénéficiaires de la couverture :

Sous-section 2 : les risques professionnels : les organes de prévention et la procédure à suivre


pour bénéficier de la couverture

PARTIE 2 : les principaux risques environnementaux et le cadre législatif


relatif à la protection desdits risques
Section 1 : Les principaux risques environnementaux.

Sous-section1 : LA POLLUTION DE L’AIR

Sous-section2 : LA POLLUTION DE L’EAU

Section2: Le cadre législatif relatif à la protection de l’environnement.

Sous-section1 : Les différentes lois relatives à la protection de l’environnement

Sous-section2:Les principes du Droit de l’Environnement

Conclusion

2
PATRIE 1: les risques professionnels : typologie et couverture

Section 1 : la typologie des risques professionnels

Sous-section 1 : le champ d’application de la loi 18-12

L’accident de travail

A : Notion d’accident de travail

L’accident de travail est défini par le code de travail comme tout accident dont est victime un employé
par le fait ou à l’occasion de l’exécution de son travail, même si l’accident résulte d’un cas de force
majeure.

Il convient de noter que la législation devrait prévoir que tout accident du travail doit réunir les critères
suivants :

 Il se produit dans le cadre de l’activité professionnelle du salarié c’est-à-dire que celui-ci est placé
sous le contrôle et l’autorité de l’employeur, ainsi lorsqu’il survient dans les locaux de
l’entreprise
 Il est soudain ce qui permet de le distinguer de la maladie professionnelle
 Il entraine une lésion corporelle ou psychologique1

Aux termes de l’article 3 de la loi 18.12 l’accident de travail est définit : « est considéré accident de
travail tout accident, quel que soit sa raison cause un dommage au bénéficiaire des dispositions de cette
loi, qu'il soit salarié ou travaille avec un quelconque lien de subordination, et quel que soit le lieu, pour le
compte d'un seul ou plusieurs employeurs, et ce à l'occasion ou à cause du travail ou lors de sa réalisation,
et ce même si l'accident est causé par la force majeure ou si les conditions de travail ont conduit à cette
situation de force majeure ou ont aggravé sa dangerosité saut si l'employeur ou son assureur prouvent
selon les règles générales de la loi que la maladie de la victime est la cause directe de l'accident.

Le même article définit dans son alinéa 2 le dommage comme étant tout dommage corporel ou moral
causé par l'accident de travail et ayant causé une incapacité partielle ou totale, temporaire ou permanente,
au bénéficiaire des positions de cette loi.

Il en ressort que le législateur marocain n'a pas à proprement parler défini l'accident de travail se
contentant de définir le dommage laissant ainsi tâche à la doctrine et à la jurisprudence.2

Afin de définir cette notion le législateur marocain s’inspire de la législation française, qui définit
l’accident de travail dans l’article L 411-1 du code de la sécurité sociale «Est considéré comme accident
du travail, quelle qu'en soit la cause, l'accident survenu par le fait ou à l'occasion du travail à toute
personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs

1
Khadija ANOUAR « covid-19 : accident du travail ou maladie professionnelle ? » publié dans le journal of integrated studies
er
in Economics, law, technical Science & communication JIS. ELSC Le 1 November 2020.
2
Bouchra Nadir, “L’essentiel du droit du travail et de la protection sociale” 2eme édition BOURGREG 2018, P.326

3
employeurs ou chefs d'entreprise ». En raison du caractère lapidaire de la définition légale de l’accident
du travail, il est revenu au juge le rôle de fixer les contours de la notion3.

B : les conditions d’accident de travail

Concernant la nouvelle loi 18-12 dans son article 3, le législateur, bien qu'il n’ait pas défini l'accident de
travail, a tout de même prévu ses conditions.

1- Première condition : la survenance d'un accident quel que soit sa raison même s'il s'agit d'une force
majeure ou si les conditions de travail ont conduit à cette situation de force majeure ou ont aggravé sa
dangerosité, la seule exception est le cas où l'employeur ou son assureur prouve que la maladie de
l'accidenté est la raison directe dans la survenance de l'accident.

2- Deuxième condition : un lien de causalité entre l'accident et le dommage causé à l'accidenté.

3-Troisieme condition : l'existence d'un lien de subordination entre le salarié et son employeur quand
l'accident a eu lieu.

Aussi, les risques d'accidents du travail au Maroc restent-ils élevés par rapport aux pays de la
région méditerranéenne, selon le Bureau international du travail. Ceci est confirmé par les
statistiques du ministère du Travail et de l'Insertion professionnelle, comme indiqué dans le
tableau ci-dessous

II -L’accident de trajet :

3
ALAIN BOUILLOUX, « Accidents du travail, du trajet et maladies professionnelles : qualification, indemnisation, contrat de
travail », Ed liaisons 2011, P 29.
4
Avis du CESE sur Santé et sécurité au travail : un appui essentiel au développement économique et social

4
Comme pour l'accident de travail, le législateur n'a pas défini l'accident de trajet, il s'est à cet égard
contenté de déterminer le lieu de survenance de ce type d'accidents.

L'article 4 de la loi n° 18-12 dispose que l'accident de trajet est tout accident dont est victime le
bénéficiaire des dispositions de cette loi dans le trajet de l'aller et retour entre :

- Le lieu de travail et le domicile principal ou secondaire (ayant un caractère régulier) ou tout autre lieu
vers lequel se dirige le bénéficiaire de façon régulière.

- Le lieu de travail et le lieu où il a habituellement l'habitude de prendre son repas et entre ce dernier et
son domicile.

Dans la législation française, plus précisément l’article L 411-2 ; pour être considéré comme accident de
trajet, celui-ci doit survenir pendant le trajet aller et retour, entre le lieu de travail d’une part, la
résidence principale ou secondaire (Si celle-ci présente un caractère de stabilité), ou tout autre endroit
où le travailleur se rend de façon habituelle pour des motifs d’ordre familial , le lieu de travail et celui de
restauration d’autre part.

Ne peuvent se prévaloir d’un accident de trajet :

- Un salarié qui quitte un lieu autre que ceux énumérée par la loi, pour rejoindre son lieu de
travail.
- Un salarié qui occupe plusieurs emplois, et qui quitte l’une des entreprises où il exerce son
activité pour rejoindre une autre.
- Celui qui exerce une activité professionnelle tout en suivant des études et qui est victime d’un
accident entre son travail et son centre de formation.

Au surplus le parcours doit être en rapport direct et immédiat avec le travail qui va avoir lieu ou qui
vient de s’accomplir. Ce n’est en effet que dans la mesure où le déplacement est en rapport avec la
prestation de travail que l’accident peut être rattaché au risque professionnel.
Toutefois, le détournement de trajet ou l’interruption du déplacement ne font pas perdre à
l’accident son caractère professionnel, lorsqu’ils sont motivés par les nécessités essentielles de la vie
courante. Le trajet reste couvert avant et après l’interruption mais non pendant l’interruption elle-
même. En d’autres termes, le salarié n’est protégé que dans la mesure où le parcours n’a pas été
interrompu ou détourné pour un motif dicté par l’intérêt personnel et étranger aux nécessités
essentielles de la vie courante ou indépendant de l’emploi5.
Concrètement, pour que l’accident soit incontestablement reconnu comme un accident de trajet, il
doit être survenu au temps habituel de trajet, dans un temps proche du travail sur le parcours le plus
direct, alors que le salarié se rendait ou revenait du travail et n’était plus sous l’autorité de son
employeur.
 les extrémités du trajet :
 Le lieu de travail : le lieu de travail, point de départ ou d’arrivée du trajet du salarié, s’entend du lieu
d’exécution du contrat de travail ainsi que l’ensemble des dépendances où l’employeur exerce ses
pouvoirs d’organisation, de contrôle et de surveillance. Il s’agit de tout endroit où le salarié se rend ou
s’est rendu sur l’ordre de son employeur et dans l’intérêt de ‘entreprise ou par nécessité de son
emploi. Ainsi, si le salarié sut une formation à l’initiative de son employeur, le lieu où se déroule la

5 ème
Bouchra NADIR « l’essentiel du droit de travail et de la protection sociale » Ed BOURGREG, 2 édition 2018, P 330.

5
formation devient son « lieu de travail » et l’accident survenu sur le trajet domicile/centre de
formation est qualifié d’accident de trajet.
 la résidence principale : est l’endroit où le salarié a son principal établissement.
 la résidence secondaire présentant un certain caractère de stabilité : la condition de stabilité de la
résidence secondaire ne suppose pas nécessairement que l’intéressé jouisse des droits d’un
propriétaire, ou d’un locataire.
Ne sauraient constituer une résidence secondaire un lieu choisi pour camper, l’hébergement provisoire
chez un collègue, le domicile de ses parents où l’assuré se rend ou pour passer ses vacances…etc.
 Tout autre lieu où le travailleur se rend de façon habituelle pour des motifs d’ordre familial : En
précisant que constitue également un des termes du trajet protégé, « tout autre lieu où le travailleur se
rend de façon habituelle pour des motifs d’ordre familial »,
 le lieu où le travailleur prend habituellement ses repas : sont considérés comme des accidents de trajet
les accidents survenus entre le lieu de travail et l’endroit où le salarié prend habituellement ses repas.
Ce peut être outre la cantine ou le restaurant, tout établissement (café, traiteur,…etc.), où la
consommation sur place est autorisée. il peut même s’agir d’un jardin public où le salarié prend tous les
jours le repas qu’il a préparé.
Le caractère habituel est apprécié avec souplesse. Le fait de se rendre une ou deux fois en moyenne par
semaine dans le même établissement constitue une périodicité suffisante pour lui conférer le caractère
de lieu habituel des repas6.

 Distinction entre l’accident de travail et l’accident de trajet :


Lorsque l’accident survient dans le lieu de travail du salarié lorsque le lien de subordination entre ce
dernier et son employeur est établi car le salarié est soumis au contrôle de son employeur et à ses
directives, on est en présence d’un accident de travail.

Lorsque l’accident survient en dehors du lieu de travail et dans le trajet de l’aller-retour entre les lieux
définis à l’article 4 sans que le salarié ne soit soumis au contrôle et aux directives de son employeur, on
est en présence d’un accident de trajet, cependant si même en dehors du lieu de travail le salarié est
soumis au contrôle de son employeur et à ses directives il s’agira d’un accident d travail.

Ainsi le critère de distinction est le lien de subordination.

On pourrait penser que la distinction entre les deux types d’accidents n’a aucune utilité tant que les
deux types d’accidents sont soumis aux mêmes dispositions s’agissant de l’indemnisation.

Cependant, dans l’accident de travail le seul responsable est l’employeur tandis que dans l’accident de
trajet un tiers peut être responsable également dans le cadre du régime classique de la responsabilité
(Exemple : un accident de route)7.

III : les accidents provoqués :

6
Alain BOUILLOUX « accidents du travail, du trajet et maladies professionnelles : qualification, indemnisation contrat de
travail. », Ed liaisons 2011.
7
Bouchra NADIR, op .cit, 2018, P331.

6
Pour compléter cette partie, nous aimerions signaler que les articles 309 à 313 du code du travail
marocain s’attardent sur les fautes intentionnelles et inexcusables en cas d’accident du travail. Ces
fautes sont associées à l’intention de provocation de l’accident du travail.

Ainsi, il est précisé à l’article 309 « qu’aucune des prestations et indemnités prévues par le présent
dahir ne peut être attribuée ni à la victime qui a intentionnellement provoqué l’accident, ni aux ayants
droit de cette victime ». En effet, selon l’article 310 : « si l’accident est dû à la faute intentionnelle de
l’employeur ou de ses préposés, la victime ou ses ayants droit conservent contre l’auteur de l’accident le
droit de demander la réparation du préjudice causé conformément aux règles du droit commun ».

Enfin, s’il est prouvé que l’accident est dû à une faute inexcusable de la victime, le tribunal a le droit de
diminuer la rente prévue qui lui a été attribuée.

Sous-section2 : les risques professionnels encadrés par la loi 65-99


I- Les maladies professionnelles

Une maladie professionnelle est la conséquence d’exposition plus ou moins prolongée à un risque qui
existe lots de l'exercice habituel d’une profession.

La principale distinction entre un accident de travail et une maladie professionnelle réside est que le
premier émane d'un tait matériel inhabitude), qui se produit à un endroit précis, à un moment connu
tandis que la maladie professionnelle est le produit d'une exposition prolonge a un risque lors de
l'exercice habituel de la profession. Il en découle une maladie caractérisée pouvant se manifester des
années après le début de l'exposition au risque.

Il en découle une maladie caractérisée pouvant se manifester des années après le début de l’exposition
au risque

Dans la loi 18-12, il n’existe pas de dispositions spécifique aux maladies professionnelles, et se contente
dans son article 11 de disposer que : « sont appliquées également les dispositions de cette loi aux
salariés atteints de maladie professionnelles selon les conditions fixées dans les textes législatifs et
réglementaires relatifs aux maladies professionnelles 8»

En ce qui concerne donc la législation relative aux maladies professionnelles , le dahir du 31 mai 1943
qui étend aux maladies professionnelles les dispositions de la législation sur la réparation des accidents
du travail dispose dans son article 2 « sont considérées comme maladies professionnelles les
manifestations morbides , infection microbiennes et affections dont la liste est fixée par un arrêt du
ministre du travail et des questions sociales, pris après avis du ministre de la santé »

A-Définition légal :

L’extension de la législation sur les accidents de travail aux maladies professionnelles a été réalisée par
le dahir 1943 qui a fait l’objet de plusieurs modifications.

L'évolution de la maladie est, le plus souvent, lente et progressive. Il est difficile, voire impossible de
connaitre le point de départ de la maladie d'autant plus que certaines parmi elles ne peuvent se
manifester que des années après le début de l'exposition au risque et parfois même plusieurs années
après avoir quitté le travail. De plus, il est difficile de rattacher la cause à l'effet.

De nouveaux tableaux de maladies professionnelles ont été élaborés par l'arrêté du Ministère de
l'Emploi et des Affaires Sociales du 21 janvier 2014 modifiant et complétant l'arrêté du ministre du

8
Voire l’article 11 de la loi 18-12 relative à l’indemnisation des victimes des accidents de travail

7
développement social, de la solidarité, de l'emploi et de la formation professionnelle n° 919-99 du 23
décembre 1999 pris pour l'application du dahir du 31 mai 1943 étendant aux maladies professionnelles,
les dispositions de la législation sur la réparation des accidents du travail .

Après cette dernière mise à jour, plusieurs tableaux sont exposés, se répartissent comme suit :

_ Maladies professionnelles causées par Agents chimiques ;

_ Maladies professionnelles causées par Agents biologiques ;

- Maladies professionnelles causées par les hydrocarbures, leurs composés et leurs dérivés ;

- Maladies professionnelles causées par les matières plastiques ;

- Maladies professionnelles causées par les pesticides ;

- Maladies professionnelles causées par les médicaments et enzymes ;

- Maladies professionnelles causées par les matières d'origine végétale ;

- Maladies professionnelles causées par les gaz ;

- Maladies professionnelles causées par des agents allergisants;

- Maladies professionnelles causées par des agents et ambiances physiques ;

- Maladies professionnelles causées par des agents biologiques infectieux et parasitaires

Par ailleurs, une maladie à caractère professionnel est définie comme toute pathologie en rapport avec
l'activité professionnelle mais ne faisant pas l'objet d'un tableau de maladies professionnelles
indemnisables (ou figurant pas à un tableau de maladies professionnelles indemnisables).

La réparation est due à partir de la constatation médicale de la mal du travailleur. Lorsqu'il n'est plus au
service de l'entreprise dans laque a été exposé au risque, l'employeur n'est responsable que si la
constatation médicale de la lésion a lieu avant l'expiration d'un délai dit de responsable ayant pour
point de départ le jour de la cessation d'exposition au ris dont la durée est fixée pour chaque maladie
retenu dans le tableau précité.

La loi se garde donc de donner une définition rigide de la maladie professionnelle. Elle opère néanmoins
de deux manières distinctes9

 En Ce Qui concerne les manifestations morbides dues aux intoxications, la liste des agents nocifs
est fixée à titre indicatif par la réglementation, ce qui permet d'établir par expertise, le lien de
causalité entre la maladie constatée et l'exposition à tout agent toxique ou son utilisation ;
 En revanche les infections microbiennes dont il peut être fait état comme cause de maladie
professionnelle, ainsi que les affections résultant d'une ambiance ou d'attitudes particulières
entraînées par l'exécution de travaux sont limitativement indiquées dans des tableaux
réglementaires.

B: les facteurs des maladies professionnelles 10


LES RISQUES PHYSIQUES :

9
Le régime des accidents du travail et maladie professionnelles, ministère de l’emploi et des affaires social
10
GUIDE SUR LES RISQUES PROFESSIONNELS « Direction du Travail Division de la Sécurité, de l’Hygiène et de la Médecine du
Travail. 2011 »

8
Les principaux risques physiques rencontrés dans le milieu du travail sont en rapport avec l’ambiance sonore,
l'ambiance lumineuse, l'électricité, l'ambiance thermique, les vibrations mécaniques et les rayonnements.

 L’ambiance sonore :

Le son est une sensation auditive engendrée par une onde acoustique se propageant dans un milieu
aérien. Tout son non désiré est un bruit. Grâce au sonomètre, on peut mesurer pendant le travail
l'intensité du bruit en décibel, de façon à identifier les salariés pour lesquels l'exposition sonore
quotidienne atteint ou dépasse le niveau de 85 dB ou pour lesquels la pression acoustique de crête
atteint ou dépasse le niveau de 135 dB.

Le décibel est une unité de comparaison de deux sons dont l'un est dit son de référence
correspondant au seuil de l'audition du sujet normal à une fréquence de 1000 hertz.

Les conséquences du bruit sur la santé sont essentiellement la fatigue auditive (récupérable) et la
surdité irréversible (à partir de 90 décibels). Le bruit aggrave également les situations de stress avec
retentissement sur le sommeil et les comportements.

Le bruit a des répercussions sur la qualité et la performance, il augmente aussi les risques
d'accidents de trajet (par lenteur de récupération d'une audition normale).

 L'ambiance lumineuse

La lumière est un phénomène vibratoire périodique composé de radiations électromagnétiques qui


véhiculent de l'énergie sous forme de photons. Le rayonnement visible n'est qu'une petite partie de
ces radiations électromagnétiques. La lumière est composée d'un ensemble de radiations colorées
qui se répartissent dans le spectre visible (que l'œil détecte).

La bonne exécution d'une tâche demande un éclairage adapté, elle est obtenue par un niveau
d'éclairement convenable et une répartition judicieuse des sources de lumière naturelle et
artificielle créant les conditions du confort visuel.

Le niveau d'éclairement doit assurer une bonne visibilité des objets et des tâches sans être à l'origine
d'éblouissement. La netteté de l'image visuelle que perçoit l'homme dépend également du contraste
de l'objet avec le fond.

Les principaux effets d'un mauvais environnement lumineux sur la santé sont surtout liés aux
multiples réglages musculaires de l'appareil visuel nécessités par la recherche d'une vision optimale.
La fatigue visuelle se traduit donc par des picotements, des sensations de brûlures oculaires puis par
une vue trouble. On peut également observer comme conséquences des douleurs dorsales et une
fatigue nerveuse en fin de journée.

Un éclairage de qualité améliore le rendement, diminue les erreurs et accroît la sécurité. La


diminution de la capacité visuelle se traduit par une baisse de la qualité du produit fini, une
augmentation de la fréquence des incidents et des accidents et une baisse du rendement (le
mauvais éclairage est responsable d'environ 10% des accidents du travail)

 L’électricité :

Le courant électrique demeure un risque redoutable. La gravité de l'accident électrique dépend de :

9
 L’intensité du courant qui traverse le corps humain (en ampères) ;

 La durée du passage du courant dans le corps ;

 La résistance électrique du sujet (elle même fonction notamment de la tension du contact).

Les effets des électrisations sont multiples et en général de trois types

 Les accidents généraux allant de la simple secousse à l'état de mort apparente ;

 Les accidents locaux ou brûlures électriques (par arc ou électrothermiques) ;

 Les accidents traumatiques associés.

LES RISQUES CHIMIQUES :

De nombreux produits chimiques présentent un risque pour la santé et la sécurité des salariés.
L'utilisation et la transformation de ces agents toxiques industriels s'accroissent et ils sont devenus
d'usage courant et quotidien dans tous les secteurs d'activité.

Le risque de ces produits résulte de leur mise en contact avec l'organisme humain et notamment, de
leurs conditions d'utilisation

Un produit est dangereux lorsqu'il a un ou des effets néfastes sur l'organisme vivant. Il est d'autant plus
dangereux que ses effets toxiques sur l'organisme sont plus intenses pour des doses ou des durées
d'exposition courtes

Pour chaque produit, il est nécessaire d'étudier : ses propriétés physiques et chimiques (inflammabilité,
réactivité, corrosivité, volatilité et liposolubilité) ; sa potentialité toxique (ou degré de toxicité aigue) ;
ses données biochimiques (c'est à dire son absorption, sa répartition et son élimination dans l'organisme
humain) et les effets à plus ou moins long terme qui peuvent résulter d'absorptions répétées (c'est à
dire la toxicité chronique du produit et sa cancérogénicité).

Au cours de l'activité de travail, les salariés peuvent être exposés à ces substances soit de manière
accidentelle (assimilé à un accident du travail), soit de manière habituelle (à l'origine de maladie
professionnelle ou à caractère professionnel). Le niveau d'exposition est lié à la dose reçue et à la durée
pendant laquelle le salarié aura été en contact avec le produit ou la préparation dangereuse.

Il y a trois voies principales de pénétration des toxiques dans l'organisme :

 La voie cutanée (peau) ;

 La voie respiratoire (poumons) ;

 La voie digestive (bouche). Suivant la dose et sa rapidité de pénétration dans l'organisme, on


observe deux types d'effets sur la santé qui sont :

 L'intoxication aigue où les manifestations sont immédiates et peuvent aller jusqu'à provoquer
une mort rapide ;

10
 L'intoxication chronique ou toxicité à plus au moins long terme par absorptions répétées. Les
manifestations sont tardives et font suite à l'exposition à des doses minimes mais fréquentes sur de
longues périodes.

LES RISQUES BIOLOGIQUES :

Les risques biologiques concernent de multiples activités en particulier l’agriculture, les industries
agroalimentaires, les métiers de la santé, les métiers de l’environnement, …etc.

On entend par "agent biologique" l'ensemble des micro-organismes (bactéries, virus..), y compris les
organismes génétiquement recombinés, les parasites et les cultures cellulaires susceptibles de
provoquer une infection, une allergie, une intoxication ou un cancer.

Les agents biologiques sont présents dans tous les environnements de travail. Certains sont
responsables de maladies chez l'homme. L’exposition aux risques biologiques peut être intentionnelle
(travaux de laboratoire ou de recherche), ou bien potentielle du fait de l’activité professionnelle (secteur
agricole, traitement des eaux d’épuration, élimination des déchets d’activité de soin, abattoirs,
tanneries, … etc.).

La transmission des agents biologiques peut se faire par :

 Inhalation, Contact avec la peau ou les muqueuses, Inoculation, Ingestion

L’exposition d’un travailleur à un agent biologique peut causer :

 Une infection : due à la pénétration puis à la multiplication d’un micro-organisme dans le corps
(tuberculose, hépatite B…) ;

 Une allergie : due à la défense immunitaire du corps contre un allergène provenant d’un agent
biologique (asthme, rhinite, …) ;

 Une intoxication : résultant de l’action exercée sur l’organisme par une ou des toxine(s) issue(s)
d’agents biologiques (nausées et diarrhées provoquées par les endotoxines des bactéries Gram négatif) ;

 Un cancer : qui est une tumeur maligne formée par la multiplication désordonnée des cellules
(infections chroniques par les virus des hépatites B et C évoluent parfois vers un cancer du foie)

LES RISQUES D’ACCIDENTS :

Les machines, engins mobiles, engins de levage, manutention manuelle ou mécanique et électricité sont
à l’origine d’accidents du travail fréquents.

La protection de la partie des éléments mobiles de travail dépend du degré d’exposition des opérateurs
au risque. On peut ainsi retenir trois grands groupes de matériel :

Catégorie 1 : machines sur lesquelles l’opérateur intervient sans cesse à proximité immédiate des
éléments mobiles de travail ;

Catégorie 2 : machines sur lesquelles l’opérateur intervient à la fin de chaque cycle ;

11
Catégorie 3 : machines entièrement automatiques en cours de fonctionnement ; l’opérateur étant là
pour surveiller la machine et n’intervenant directement sur les organes de travail qu’à des intervalles
relativement longs.

Risque lié à la manutention manuelle : c’est un risque de blessure et, dans certaines conditions, de
maladie professionnelle, consécutives à des efforts physiques, des écrasements, des chocs, des gestes
de posture (manutention répétitive avec une cadence élevée, charge difficile à manutentionner et
mauvaises postures imposées ou prises par le personnel).

Risque lié à la manutention mécanique : c’est un risque de blessure qui peut être lié à la circulation des
engins mobiles (collision, dérapage, écrasement, à la charge manutentionnée (chute, heurt,
renversement) et au moyen de manutention (rupture, défaillance) comme (conduite sans visibilité
suffisante, mauvais état du sol, charge mal répartie et arrimage absent ou insuffisant).

Risques liés à l’électricité : c’est un risque de brûlure ou d’électrocution consécutives à un contact avec
un conducteur électrique ou une partie métallique sous tension (le retour se faisant par le sol ou par un
élément relié au sol) ou avec 2 conducteurs à des potentiels différents (armoire électrique non fermée à
clé, coupure de la liaison avec la terre et vérifier l’absence de tension lors de la réparation ou de la
maintenance d’une installation électrique)

II: le risque de l’amiante :


L’amiante matériau naturel fibreux, est utilisé dans de nombreux secteurs d’activités et plus
particulièrement dans le bâtiment, Ce matériau constitue un véritable danger pour la santé.

Inhalées, les fibres d’amiante peuvent se déposer au fond des poumons et provoquer des maladies
respiratoires graves : plaques pleurales, cancers de poumons et de la plèvre,….. Au Maroc, l’amiante
figure parmi les produits pour lesquels une licence est exigée tant à l’import qu’à l’export. C’est ce qui
ressort de l’arrêté du ministre du commerce extérieur n°2916-11 du 12 Octobre 2011 fixant la liste des
marchandises faisant l’objet de mesures de restrictions quantitatives à l’importation et à l’exportation11.

Le Maroc renforce la protection des salariés exposés à l’amiante par l’adoption décret n°2.21.501
relatif à la protection des salariés exposés aux poussières d’amiante. Ce texte vise à appliquer les
dispositions de la loi 65.99 relative au Code du travail. Il contient des exigences et des prescriptions
légales pour protéger des travailleurs exposés à l’amiante.

Ce projet comprend des dispositions légales qui définissent le champ d'application et les types
d'amiante, les mesures préventives nécessaires pour protéger les travailleurs contre les risques
résultant de l'utilisation de l'amiante ou de produits en contenant, des dispositions fixant les
prérogatives de la commission chargée d'émettre un avis sur les demandes de désignation de
laboratoires pour le contrôle de la mesure des degrés de concentration des poussières d'amiante
dans l'air au sein des lieux de travail, ainsi que les dispositions que doivent respecter les
laboratoires concernés
Ce projet fixe, en outre, les mesures que l'employeur doit adopter pour assurer la protection des
salariés contre les risques résultant de l'utilisation de l'amiante, et les actions qu'il doit
entreprendre pour informer et former les salariés exposés aux poussières d'amiante12.

11
Disponible sur le site : https://aujourdhui.ma/societe/protection-des-travailleurs-contre-l-amiante-97215 consulté le
03/04/2023.
12
Disponible sur le site : https://www.yabiladi.com/articles/details/131146/maroc-projet-decret-pour-proteger.html

12
Le décret n°2-98-978 du 23 janvier 2001, modifié et complété par le décret n°2-12-387 du 14
septembre 2012, relatif à la protection des travailleurs exposés aux poussières d’amiante, est
désormais abrogé. Ainsi un nouvel décret n°2.21.502 relatif à la protection des travailleurs contre
les risques du benzène et des produits dont le taux de benzène excède 1% en volume a été
adopté13.

section 2 : la couverture des risques : les bénéficiaires et la procédure à suivre

sous-section1 : les catégories des bénéficiaires de la couverture :

A : les bénéficiaires du secteur privé :


Dans le nouveau texte relatif aux accidents de travail on distingue d’un côté les travailleurs, et de l’autre
les employeurs et ceux assimilés aux employeurs.

 1 – les travailleurs :
Le législateur a consacré dans la loi n°18-12 quatre articles 5.6.7 et 8 énumérant les travailleurs
bénéficiant des dispositions de la loi :
 les travailleurs selon l’article 5 de la loi 18-12 : selon les dispositions de la loi 18-12, bénéficiant
des dispositions de la présente loi, les stagiaires et salariés travaillant pour le compte d’un ou de
plusieurs employeurs dans les entreprises industrielles modernes ou artisanales, entreprises
commerciales et entreprises de pêche maritime ou agricoles, ou d’exploitation forestière.
Bénéficient également de l’indemnisation en cas d’accident de travail les travailleurs travaillant
pour le compte d’une association ou coopérative ou parti politique ou syndicat ou organisation
ou société civile, travailleurs dans le secteur des services ainsi que les personnes liées par un
contrat de travail même si leur travail n’entre pas dans le cadre des activités précitées.
 les travailleurs selon l’article 6 de la loi 18-12 :
Cet article ajoute aux catégories de bénéficiaires les :
 Personnes qui réalisent des ventes et reçoivent les différentes demandes pour le compte d’une
entreprise et ce si ces personnes exercent leurs fonctions dans un local attribué par l’entreprise
et travaillent dans les conditions et prix désignés par cette entreprise.
 les salariés travaillent à domicile.
 les marins disposant d’une carte.
 les salariés des entreprises minières.
 les journalistes et artistes de profession.
 les salariés de l’industrie cinématographique.
 les concierges dans les bâtiments destinés à l’habitation.
 les travailleurs domestiques.
 les travailleurs selon l’article 7 de la loi 18-12 :
 les travailleurs et salariés des entreprises et établissements publics non soumis au régime
appliqué aux fonctionnaires de l’Etat
 les travailleurs temporaires, occasionnels, travailleurs payés à la journée et retraités des
collectivités locales.
 les auxiliaires non titulaires des administrations publiques.

13
Disponible sur le site : https://www.quotidiag.fr/le-maroc-renforce-la-protection-des-salaries-exposes-a-lamiante consulté
le 31/03/2023.

13
 les personnes habilitées à la contribution dans les tâches d’administration, encadrement ou
gestion dans le secteur de la jeunesse et sports.
 les personnes exerçant un travail dans le cadre de la promotion nationale.
 les personnes incarcérées exerçant un travail dans les établissements pénitentiaires.
 les mineurs mis par décision de justice dans les établissements pénitentiaires pour mineurs qui
poursuivent une formation professionnelle.

 les travailleurs selon l’article 8 de la loi 18-12 :


 les étudiants externes et internes et résidants dans les centres hospitaliers non fonctionnaires.
 les étudiants des établissements d’enseignement technique et centres de qualification ou
formation professionnelle, publics ou privés, et bénéficiaires des programmes d’insertion ou
stage pour l’insertion professionnelle, et ce à l’occasion des travaux pratiques qu’ils font.
 2- les employeurs et employeurs assimilés

En plus des bénéficiaires précités, l’article 9 de la loi 18-12 prévoit pour les employeurs, travailleurs
indépendants, et personnes exerçant un métier libéral et toute personne non salariée exerçant une
activité professionnelle (ainsi que les membres de leurs familles) la possibilité de bénéficier des
dispositions de cette loi en cas d’accident de travail et ce en contractent une police d’assurance chez un
assureur-loi autorisé à assurer ce type de sinistre14

B : Système de santé et de sécurité au travail dans le secteur public


Les dispositions légales et les mesures relatives à la santé et la sécurité au travail dans le secteur
public sont très limitées. Elles ne constituent pas à l’évidence un système forcément intégré tel que
recommandé par l’OIT. Le statut de la fonction publique prévoit un arsenal juridique très restreint
qui s’inscrit dans le cadre de la protection sociale du fonctionnaire, et concerne la liste des
autorisations d’absence de maladie, de naissance, d’accidents et de maladies liés à l’exercice du
travail

Dans le domaine des accidents de travail, les fonctionnaires du secteur public sont couverts par les
dispositions du Dahir du 25 hija 1345 (25 juin 1927), sur l’indemnisation des accidents de travail, tel
que modifié et complété. Aussi et afin d’améliorer les bonnes procédures donnant accès aux droits
en cas d’accident de travail, le Chef du gouvernement a publié une circulaire sous le numéro
10/2018 relative à la récupération des frais médicaux et des frais liés aux maladies et accidents de
travail.

En effet, la modernisation de l’administration publique nécessite une stratégie avancée de gestion,


qui tient compte du capital humain et table sur l’amélioration des conditions de travail ainsi que des
normes de santé et de sécurité en milieu professionnel. C’est dans ce sens que s’inscrit la ratification
par le Maroc, le 14 juin 2019, de la Convention n° 187 de l’OIT qui instaure un cadre promotionnel
pour la sécurité et la santé au travail. Ce qui oblige l’État à créer un cadre législatif et un système de
santé et de sécurité propre au travail englobant le secteur public.

- Chantiers législatifs pour la santé et la sécurité au travail dans le secteur public

14
‫ جامعة عبد‬.‫" أطروحة لنيل الدكتوراه في القانون الخاص‬12-18 ‫عبد المولى بن اشبيبة" الحماية االجتماعية لألجير المصاب بحادثة شغل على ضوء قانون‬
.88...69 ‫ ص‬2019 ‫المالك السعدي كلية العلوم القانونية و االقتصادية و االجتماعية بطنجة سنة‬

14
Le département de la réforme administrative relevant du ministère de l’Économie, des Finances et
de la Réforme administrative veille à l’élaboration des réglementations de la fonction publique et à
leur mise en œuvre, ainsi qu’au développement et l’évaluation des mécanismes de gestion des
ressources humaines à la faveur de l’administration publique. Sur sa lancée, ledit département a
entamé l’élaboration de deux textes de loi. Le premier a trait au projet de loi sur la santé et la
sécurité au travail dans la fonction publique, les collectivités et les institutions publiques, le second
s’attache à un projet de loi sur les maladies et les personnes adhérentes au système de la pension
civile.

Sous-section 2 : les risques professionnels : les organes de prévention et la procédure à suivre pour
bénéficier de la couverture :

A : La diversité des acteurs de la santé et de la sécurité au travail


1 : L’employeur en tant que garant de la SST au sein de l’entreprise

D’une manière générale et conformément à l’ensemble des dispositions du livre IV du code du travail,

Les mécanismes juridiques de prévention des risques professionnels ont mis en première ligne la
responsabilité de l’employeur15 , il est juridiquement responsable de la santé et de la sécurité des
travailleurs, et il a une obligation de résultat en la matière, Toutefois, plusieurs acteurs sont
concernés

En vertu de l’article 24 du code du travail, l’employeur est tenu de prendre toutes les mesures
nécessaires afin de préserver la sécurité, la santé et la dignité des salariés, dans l’exécution de leurs
tâches, sous sa subordination. L’employeur est obligé également, d’informer le travailleur sur les
dispositions légales et les mesures de protection mise en place concernant la préservation de la
santé et de la sécurité vis-à-vis des risques. En application de L’article 281 du code de travail,
l’employeur a l’obligation de veiller à ce que les locaux de travail soient tenus dans un état de propre
et présenter les conditions d'hygiène nécessaires à la santé des salarié.

La loi précise également que la médecine du travail est préventive et que l’employeur est responsable
de la santé et de la sécurité de ses salaries16 , c’est dans ce sens qu’elle impose:

 L’organisation de services médicaux autonomes du travail pour toutes les entreprises exposant des
salariés aux risques de maladies professionnelles, ou employant au moins 50 salariés.

 Pour les entreprises employant moins de 50 salariés et sans activité à risque, elles doivent adhérer à
un service interentreprises ou avoir un service autonome.

Les obligations de L’employeur en matière de la SST sont multiples le non -respect des dispositions
légales l’expose à un ensemble de sanctions de nature civile et pénale. Sur le plan civil l’employeur

15
Loïc Lerouge, « Le droit du travail français confronté aux « nouveaux risques ». Quelle prise en compte de la santé mentale
en droit du travail? », Revue multidisciplinaire sur l’emploi, le syndicalisme et le travail 5, no 2, 2010, p.23
16
Les violations des différentes dispositions relatives au droit de la médecine du travail comme par exemple Le refus
d’adhésion d’une entreprise ou établissement à un service médical interentreprises entrant dans sa compétence sont
incriminées par l’article 335 du code du travaiL

15
est responsable des dommages causés à autrui par sa faute ou par la faute des personnes dont il
répond17

S’agissant de sa responsabilité pénale, cette dernière peut être reconnue notamment en cas d’accident
ou de maladie professionnelle survenus à un salarié lié à l’entreprise, on distingue alors deux types
de sanctions, en fonction des d’infractions commises:

 Des sanctions qui s’appliquent en cas de violation des prescriptions générales d’hygiène et de sécurité
en l’absence d’un accident corporel.

 Des sanctions à l’encontre de l’employeur, en cas d’infractions dont la cause peut être la négligence,
l’imprudence, l’inattention ou l’inobservation de la réglementation, et qui ont entraîné
involontairement un accident mortel ou suivi d’une incapacité totale

Dans le premier cas, l’inobservation est punie généralement, par des amendes, dans le deuxième cas,
les peines principales sont renforcées par les dispositions d’homicide involontaire prévues par le
code pénal. Le délit d’homicide involontaire est sanctionné en application de l’article 432 du code
pénal, de l’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de 250 à 1.000 dirhams,
quant aux les blessures involontaires, elles sont passibles en vertu de l’article 433 du code pénal de
l’emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de 200 à 500 dirhams ou de l’une de ces
deux peines seulement.

Le code du travail consacre les articles 281 à 286 à l’aménagement des locaux, aux équipements,
machines et produits utilisés et exige de l’employeur de prendre en compte toutes les mesures de
prévention nécessaires lors de leur utilisation. L’article 283 va jusqu’à interdire d’acheter ou de louer
des machines ou équipements présentant des risques évidents comme le fait qu’ils ne soient pas
munis des dispositifs de protection nécessaires.18

2 : Le médecin de travail acteur inéluctable :

Le service de santé au travail est assuré par un, ou plusieurs médecins appelés médecins de travail, il
est lié à l'employeur ou au chef du service médical par un contrat de travail, respectant les règles de
déontologie professionnelle. Le médecin de travail est un salarié protégé vu que son licenciement
nécessite l’autorisation de l’inspecteur du travail après avis du médecin inspecteur du travail19.

Selon La loi no 131-13 relative à l’exercice de médecine, et publiée au Bulletin officiel du 19 mars 2015,
l’exercice de la médecine du travail doit faire l’objet d’un contrat entre le médecin spécialiste en
médecine du travail et l’entreprise en question, La validité de ce contrat nécessite le visa du
président du conseil national de l’ordre des médecins qui veille à la vérification de sa conformité aux
dispositions réglementaires.

Les conditions de l’exercice de son travail sont également fixées par le Code du travail qui précise que :

 Le médecin du travail doit être titulaire d’un diplôme de spécialiste en médecine du travail,

 Être inscrit au tableau de l’ordre national des médecins, avoir l’autorisation d’exercer la médecine

 Être lié à l’employeur ou au chef du service médical interentreprises par un contrat de travail.

17
Cette responsabilité trouve son fondement dans l’article 78 du code des obligations et contrats qui dispose que « chacun
est responsable du dommage moral ou matériel qu’il a causé, non seulement par son fait, mais par sa faute lorsqu’il est établi
que cette faute en est la cause directe
18
GUIDE PRATIQUE DE L’EMPLOYEUR sur LES ACCIDENTS DU TRAVAIL publier par la COMMISSION EMPLOI ET RELATIONS
SOCIALES 2018.
19
6 En application de l’article 313 du code de travail , Toute mesure disciplinaire envisagée par l'employeur ou le chef du
service médical inter-entreprises à l'encontre du médecin du travail, doit être prononcée par décision approuvée par l'agent
chargé de l'inspection du travail, après avis du médecin inspecteur du travail.

16
Il est à signaler que Le médecin du travail a un rôle préventif, ce dernier doit accomplir sa mission en
tout liberté et indépendance, que ce soit envers l’employeur ou les salariés, en effet, il doit disposer
d’une totale autonomie dans le domaine médical et ne doit tolérer aucune intervention de
l’employeur en défaveur du salarié, par contre le fait que le médecin de travail est considéré comme
salarié de l’entreprise son autonomie pourra être remise en question, notamment en matière de la
déclaration des AT et des MP. Tout de même le médecin de travail est habilité à proposer des
mesures individuelles à savoir les mutations, transformations de poste…20

La prévention qui caractérise le rôle du médecin de travail se manifeste à travers les points suivants :

 La surveillance des conditions générales d'hygiène dans l'entreprise

 La protection des salariés contre les accidents et contre l'ensemble des nuisances qui menacent leur
santé.

 La surveillance de l'adaptation du poste de travail à l'état de santé du salarié.

 L’amélioration des conditions de travail.

en se référant à l’article 324 du code de travail, le médecin de travail est tenu également de déclarer,
dans les conditions prévues par la législation en vigueur, tous les cas de maladies professionnelles
dont il aura connaissance ainsi que les symptômes ou maladies pouvant avoir un caractère
professionnel.

Il doit établir une fiche d'entreprise actualisée de manière régulière, et qui comprend :

 La liste des risques et maladies professionnels, s'ils existent,

 Le nombre de salariés exposés à ces risques et maladies Concernant temps minimum consacré par le
médecin du travail aux salariés il est fixé comme suit :

 D’au moins une heure par mois pour 20 salariés non exposés à un risque professionnel.

 D’au moins une heure par mois pour 10 salariés exposés nécessitant une surveillance médicale
spéciale et pour 10 salariés de moins de 18 ans.

3 : CHST, un véritable organe d’alerte :

Conformément aux dispositions des articles 336 à 343 de la loi 65-99 relatives au code du travail, un
comité de sécurité et d’hygiène est créé dans les entreprises industrielles, commerciales et
d’artisanat, et dans les exploitations agricoles et forestières et leurs dépendances qui occupent au
moins 50 salariés.

Le CHST constitue un organe d’alerte au sein de l’entreprise afin d’attirer l’attention sur les risques
professionnels, une telle attribution renforce le principe de prévention sur lequel repose la
protection contre les RPS. De nombreuses attributions sont exercées par cet organe, il s’agit de :

 Détecter les risques professionnels auxquels sont exposés les salariés de l’entreprise.

 Assurer l’application des textes législatifs et réglementaires concernant la sécurité et l’hygiène.

 Veiller au bon entretien et au bon usage des dispositifs de protection des salariés contre les risques
professionnels.

 Veiller à la protection de l’environnement à l’intérieur et aux alentours de l’entreprise.

20
Ces propositions sont fondées sur des considérations liées à l'âge, à la résistance physique ou à l'état de santé des salariés.

17
 Susciter toutes initiatives portant notamment sur les méthodes et procédés de travail, le choix du
matériel, de l’appareillage et de l’outillage nécessaires et adaptés au travail.

 Présenter des propositions concernant la réadaptation des salariés handicapés dans l’entreprise

Donner son avis sur le fonctionnement du service médical du travail

 Développer le sens de prévention des risques professionnels et de sécurité au sein de l’entreprise.

 Le comité doit procéder à une enquête à l’occasion de tout accident du travail, de maladie
professionnelle ou à caractère professionnel.

 Enfin Le comité de sécurité et d’hygiène doit établir un rapport annuel à la fin de chaque année sur
l’évolution des risques professionnels dans l’entreprise.

4-L’Institut National des Conditions de Vie au Travail(INCVT) :21

L’Institut National des Conditions de Vie au Travail est un groupement d’intérêt public doté de la
personnalité morale et de l’autonomie financière. Il a été créé par arrêté conjoint du Ministre du
Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles Technologie et du Ministre de l’Economie et des Finances
n°3007-10 du 8 novembre 2010 (BO n°5896 du 2 décembre 2010).

Cet organisme est constitué entre, d’une part, l’Etat représenté par un certain nombre de
départements ministériels concernés, et d’autre part par l’Agence Nationale pour la Promotion de la
Petite et Moyenne Entreprise (ANPME). Ses missions consistent principalement à :

*Proposer, accompagner et coordonner les actions visant à améliorer les conditions de vie au travail ;
*Rechercher, étudier et développer les méthodes et les moyens visant à améliorer la prévention des
risques professionnels ;

*Collecter, analyser et exploiter les statistiques d’accidents du travail et de maladies professionnelles


pour orienter les actions de prévention des risques professionnels ;

*Conseiller les autorités publiques, les représentants des employeurs et des travailleurs ou tout
organisme s’intéressant à la promotion de la sécurité et la santé au travail ;

*Délivrer des prestations d’expertise et d’assistance à tout organisme s’intéressant à la prévention des
risques professionnels ;

*Participer à l’élaboration des lois, des règlements et des normes relatives à la prévention des risques
professionnels ;

*Mener des actions de sensibilisation, d’éducation et de formation des acteurs de prévention des
risques professionnels ;

*Mettre en place des actions de communication, de publication et de diffusion d’informations sur les
risques professionnels ;

*Coopérer sur le plan international avec toute institution ou tout organisme dont l’objet est de
promouvoir les conditions de vie au travail.

B : la procédure à suivre pour bénéficier de la couverture

21
Profil National pour la Sécurité et la Santé au Travail , Edition Septembre 2017

18
Quand survient un accident de travail, la victime de ce dernier ou ses ayants droit doivent informer
l'employeur, ce dernier doit la déclarer à l'assureur-loi, en lui annexant les certificats médicaux, pour
enfin passer à la procédure de conciliation.

1-L'information de l'employeur:

D'article 14 de la loi 18-12 dispose que la victime de l'accident ou ses ayants droit ou celui qui les
représente doivent informer l'employeur de l'accident de travail le jour même de sa survenue ou dans
un délai de 48h maximum sauf cas de force majeure ou impossibilité totale ou toute raison légitime, et
dans ce cas la victime ou ses ayants droit sont dispensés de cette obligation.

Le second paragraphe ajoute que l'employeur, dès lors qu'il est informé, doit délivrer à la victime ou à
ses ayants droit ou à leur représentant un certificat qui contient les noms de l'employeur et de la
victime, leurs adresses, le type d'accident, la date de l'accident ainsi que le nom de l'assureur-loi et le
numéro de la police d'assurance et enfin le numéro d'inscription à la CNSS.

L'employeur est tenu également d'informer le directeur régional de l'emploi de tout accident ayant lieu
dans la circonscription de sa compétence territoriale dans les 5 jours maximum qui suivent la date de
l'accident.

2-La déclaration de l'accident

L'employeur doit déclarer à l'assureur-loi tout accident dont on l'a informé ou dont il a pris
connaissance et ce même si la victime poursuit son travail chez l'employeur, cette déclaration doit être
faite dans un délai de 5 jours maximum à compter de la date de l'accident (article17 de loi n 18-12).

Cette déclaration doit être déposée chez l'assureur-loi contre récépissé attestant le dépôt ou par lettre
recommandée avec accusé de réception.

Ce délai n'est pas pris en considération en cas de force majeure ou impossibilité totale ou pour des
raisons légitimes (Article 15 de la loi 18-12).

3-Les certificats médicaux annexés à la déclaration de l'accident.

La distinction doit être faite entre :

• Le certificat médical initial : celui-ci est délivré par le médecin traitant en 4 exemplaires. Ce certificat
contient l'état de santé de la victime de l'accident ainsi que les résultats de cet accident en plus des
éventuelles complications y afférentes, il contient également la durée probable de l'incapacité
temporaire de travail (ITT).

Par la suite, la victime de l'accident, ses ayants droit ou leurs représentants doivent fournir 3
exemplaires de ce certificat à l'employeur dans les 24h suivant sa rédaction sauf cas de force majeure ou
impossibilité totale ou raisons légitimes (Article 19 de la loi 18-12).

De son côté, l'employeur doit annexer à la déclaration de l'accident de travail qu'il soumet à l'assureur-
loi un exemplaire du certificat initial ou au besoin du PV de la police judiciaire s'il s'agit d'un accident de
trajet (article 16 de la loi n°18-12).

• Le certificat de prolongation : Il est également possible pour le médecin traitant si la victime ne


guérit pas après expiration de la durée d'incapacité temporaire de travail de rédiger un certificat de
prolongation afin de prolonger cette durée, et ce à demande de la victime, de l'employeur ou de
l'assureur-loi.

La victime, ses ayants droits, ou leur représentant doivent fournir 3 exemplaires du dit certificat à
l'employeur dans un délai de 24h à partir du moment de leur rédaction. L'employeur quant à lui doit

19
déposer un exemple chez l'assureur-loi dans un délai de 48h à compter de sa réception des 3
exemplaires.

• Le certificat de reprise du travail : Le médecin traitant est habilité également à rédiger un certificat
de reprise du travail qui contient avec exactitude les conditions de reprise du travail de la victime si
cette reprise peut contribuer au rétablissement de la Victime.

Comme pour le certificat de prolongation, la victime, ses ayants droits, ou leur représentant doivent
fournir 3 exemplaires dudit certificat à l'employeur dans un délai de 24h à partir du moment de leur
rédaction, L'employeur quant à lui doit déposer un exemplaire chez l'assureur-loi dans un délai de 48h à
compter de sa réception des 3 exemplaires

• Le certificat de guérison : En cas de guérison, le médecin traitant rédige un certificat médical de


guérison qui contient les résultats finaux de l'accident que ce soit avec ou sans incapacité permanente
de travail,

La victime, ses ayants droits, ou leur représentant doivent fournir 3 exemplaires dudit certificat à
l'employeur dans un délai de 24h à partir d moment de leur rédaction. L'employeur quant à lui doit
déposer un exemplaire chez l'assureur-loi dans un délai de 48h à compter de sa réception des 3
exemplaires,

En cas d'incapacité permanente, le médecin traitant fixe le taux de cette incapacité sur accord commun
avec le médecin expert désigné par l'assureur-loi;

En cas de désaccord entre les deux médecins l'assureur-loi peut sur proposition du médecin-traitant
désigner un médecin expert qui présentera un rapport médical dans un délai d'un mois maximum à
partir de sa désignation (Article 22 de la loi 18-12)

A souligner que le certificat médical contenant un taux d'incapacité temporaire de travail ou le rapport
médical doivent être rédigés en 4 exemplaires, par la suite, la victime de l'accident, ses ayants droit ou
leurs représentants doivent fournir 3 exemplaires de ce certificat à l'employeur dans les 24h suivant sa
rédaction, l'employeur de son côté est tenu de déposer un exemplaire chez l'assureur-loi dans un délai
de 48h à compter de sa réception des 3 exemplaires.

Le certificat de rechute : Si dans les 5 ans après guérison la victime connait une rechute, elle doit
fournir en 3 exemplaires à son employeur le certificat médical de rechute qui atteste de la situation de
sa santé ainsi que les éventuels résultats de cette rechute et ce dans les 48h sauf en cas de force
majeure ou impossibilité totale du raisons légitimes à partir du moment de leur rédaction.

L'employeur quant à lui doit déposer un exemplaire chez l'assureur-loi dans un délai de 48h à compter
de sa réception des 3 exemplaires

Le taux d'incapacité en cas de rechute est fixé selon les mêmes conditions que le certificat de guérison.

• Le certificat de décès Finalement, en cas de décès de la victime, l'employeur doit annexer a la


déclaration de l'accident le certificat médical attestant le décès si la victime décède directement à la
survenue de l'accident, mais si le décès a lieu après une certaine durée après l'accident l'employeur dans
ce cas doit déposer le certificat médical chez l'assureur-loi dans un délai de 48h à partir de sa réception
dudit certificat sauf cas de force majeure ou raisons légitimes.

4 : la procédure de conciliation : le nouveau-né de la loi 18-12 :

20
La conciliation est définie par l'article 133 comme étant l'accord conclu entre la victime ou ses ayants
droit et l'assureur de l'employeur afin de leur permettre de percevoir les frais et compensations que leur
sont dus.

Cet accord est définitif et n'est pas susceptible de recours devant le tribunal sauf si les indemnités sont
moindres que celles prévues par la loi,

L'assureur-loi doit présenter son offre dans un délai de 30 jours (à partir de sa réception de la
déclaration de l'employeur) à la victime ou à ses ayants droit par lettre recommandée avec accusé de
réception.

La victime ou ses ayants droit doivent informer l'assureur-loi de leur acceptation ou refus de l'offre
dans un délai de 30 jours à compter de la réception de la lettre de l'assureur-loi et ce par lettre
recommandée avec accusé de réception, sauf cas de de force majeure ou raisons légitimes.

En cas d'acceptation de l'offre, le représentant légal de l'assureur-loi et la victime ou ses ayants droit
signe le procès-verbal de conciliation cacheté en cas de besoin par l'employeur.

L'assureur-loi verse les indemnités dus à la victime ou à ses ayants droit dans un délai de 30 jours à
compter de la date de signature du procès-verbal de conciliation.

En cas de refus expresse de l'offre, ou tacite si la victime ou ses ayants droit ne répondent pas dans le
délai de 30 jours, ces derniers peuvent avoir recours au tribunal de première instance qui va statuer sur
le litige.

Contrairement à l'ancienne loi, le passage par le tribunal même en cas de conciliation n'est plus
obligatoire. Si l'employeur n'a pas contracté de police d'assurance, une conciliation judiciaire est
possible.

Les seuls cas où le passage par les tribunaux est nécessaire sont :

• Le refus de l'offre faite par l'assureur-loi

• Le cas où l'employeur n'est pas tenu à l'obligation d'assurance (exceptions à l'article 29 de la loi 18-
12).

• Le cas où l'employeur est tenu à l'obligation d'assurance mais ne la respecte pas22.

C : L’assurance :AT et MP23


Le régime marocain de protection sociale couvre tous les salariés du secteur public et du secteur privé. Il
assure aux intéressés une protection contre les risques de maladie maternité, invalidité, vieillesse,
survivance, décès, chômage et il sert des prestations familiales.

La souscription à une assurance accident du travail - maladies professionnelles est obligatoire. Les
entreprises doivent souscrire une police d'assurances pour le compte de leurs employés auprès d'une
Société d'Assurances et de Réassurance (Fédération Marocaine des sociétés d'assurances et de

22 ème
Bouchra NADIR « l’essentiel du droit de travail et de la protection sociale » Ed BOURGREG, 2 édition 2018, pp «338-
343 ».
23
Disponible sur le site : https://www.cleiss.fr/docs/regimes/regime_maroc.html#atmp consulter le 31/03/2023

21
réassurance). Le service des accidents du travail du ministère de l'Inclusion économique, de la Petite
entreprise, de l'Emploi et des Compétences assure la surveillance générale de ce régime.

L'assurance couvre : les accidents de travail, les accidents survenus pendant les trajets, les maladies
professionnelles provoquées par les conditions de travail et contractées à l'occasion du travail. Elles font
l'objet d'une liste fixée et mise à jour par arrêté ministériel.

L'employeur est tenu de déclarer l'accident de travail de son salarié dans les 5 jours maximum à son
assureur. Le salarié bénéficie d'une couverture dès son 1er jour de travail sans condition de stage.

Les prestations garanties sont : les prestations en nature (frais médicaux, pharmaceutiques et
d'hospitalisation),les frais de transport, les frais funéraires en cas de décès, les frais d'appareillages et de
prothèses, l'assistance d'une tierce personne pour les besoins de la vie courante, les prestations en
espèces :

- indemnités journalières pour incapacité temporaire de travail,

- rente ou capital alloué à la victime en cas d'incapacité physique permanente,

- rentes versées aux ayants droit de la victime.

D. Le sort du contrat de travail d’un salarié victime d’un AT ou d’une MP24.

Le contrat de travail, est réputé suspendu pendant la période d'incapacité temporaire du salarié, résultant
d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, cette période d'incapacité temporaire est
considérée comme période de travail effectif25 , même si le contrat est provisoirement suspendu L’article
31 du code travail interdit à l’employeur de licencier un salarié durant sa maladie professionnelle, une
telle mesure vise à protéger le contrat de travail du salarié et veille à sa réinsertion professionnelle26. Il
convient également de souligner que la suspension du contrat de travail peut dans certains cas générer sa
rupture.

2 :La question du reclassement du salarié inapte.


Lorsque le médecin du travail constate que le salarié n’est plus apte à reprendre son ancien poste, et
après avoir tenté vainement, de réinsérer le salarié par l’employeur afin de lui permettre d’occuper un
poste adapté à sa situation d'inaptitude, le licenciement devient ainsi inévitable, alors peut-on considéré
ce licenciement comme justifié ? Abstraction faite de la protection ou pas du salarié inapte, la réponse
contenue dans le code de travail est claire sur ce sujet, en effet l’article 166 du code travail considère que
le licenciement dans ce cas et régulier.

2 :L’absence prolongée du salarié victime d’un AT ou d’une MP.


S’agissant de l’absence prolongée du salarié, le code du travail considère comme démissionnaire, celui qui
s’absente à cause d’une maladie ou d’un accident, qui n’ont pas le caractère professionnel, pour une
durée supérieure à 180 jours au cours d’une période de 365 jours. Cette disposition est une source
d’ambigüité, elle pose ainsi problème quant au sort du contrat de travail d’un salarié victime d’un AT ou
d’une MP se trouvant dans le cas de l’absence prolongée, indiquée dans l’article 272 du code de travail.

Le maintien des risques liés aux accidents du travail et des maladies professionnelles hors du champ de la
protection sociale, et leur gestion selon un modèle d’assurance privée basé sur la notion de responsabilité

24
Khaili Mariem « SANTE ET SECURITE EN DROIT SOCIAL MAROCAIN: ÉTAT DES LIEUX ET DÉFIS » publier dans revista juridica
de lors derechos sociales 2019.
25
Article 54 du code de travail marocain
26
MINÉ, Michel et MARCHAND Daniel, « Le droit du travail en pratique ». 28 éd, Editions Eyrolles, 2012.p26.

22
civile des employeurs est une anomalie par rapport aux principes de la Convention 102 de l’OIT27, ceci
pourra très bien expliquer l’exclusion des maladies professionnelles du champs de l’assurance obligatoire,
vue que une telle mesure effectuée sous le régime d’indemnisation actuel, ne vas qu’alourdir la
responsabilité de l’employeur

27
Avis du Conseil Economique Social et Environnemental « La protection sociale au Maroc, Revue, bilan et renforcement des
systèmes de sécurité et d’assistance sociales», 2018, p.59

23
PARTIE 2 : les principaux risques environnementaux
et le cadre législatif relatif à la protection desdits
risques.
Au niveau de cette partie on va étudier les principaux risques environnementaux (section
1), puis Le cadre législatif relatif à la protection de l’environnement (section 2).

Section 1 : Les principaux risques environnementaux.

Sous-section1 :LA POLLUTION DE L’AIR.


On appelle pollution de l’air un ensemble de gaz et de particules en suspension présents dans l’air
(intérieur ou extérieur) dont les niveaux de concentration varient en fonction des émissions et des
conditions météorologiques, et qui sont nuisibles pour la santé et l’environnement.

La loi 13-03 relative à la lutte contre la pollution de l’air a définit la pollution atmosphérique comme : «
Toute modification de l’état de l’air provoquée par les gaz toxiques ou corrosifs, les fumées, les
vapeurs, la chaleur, les poussières, les odeurs ou tout autre polluant susceptible d’entrainer une gêne
ou un danger pour la santé, la salubrité publique, la sécurité ou le bien être ou porter atteinte ou
occasionner des dommages au milieu naturel ou à l’environnement en général »

La pollution de l’air a pour principales causes :

Toutes les activités à forte consommation de carburants à savoir : Les installations énergétiques
(raffineries et centrales thermiques), Les unités industrielles, les transports etc.) Certaines activités
artisanales comme la poterie, les fours traditionnels et les bains collectifs, les engins de chantier, etc.

Les conséquences les plus directes touchent la santé humaine, spécialement sous forme de troubles
respiratoires et de maladies infectieuses. En plus les émissions de gaz à effet de serre contribuent au
changement climatique, aggravant le stress hydrique et l’insécurité alimentaire.

En effet, Le Maroc a ratifié la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (1992)
en 1995 et le Protocole de Kyoto (1997) en 2002. Le Maroc est aussi partie à la Convention de Vienne
pour la protection de la couche d’ozone (1985) et au Protocole de Montréal relatif aux substances qui
appauvrissent la couche d’ozone (1987). En 2009 le Maroc a adopté le Plan national de lutte contre le
réchauffement climatique. En 2011 le Programme national de lutte contre les émissions polluantes
atmosphériques qui repose sur une approche intégrée des mesures de surveillance et de contrôle de la
qualité de l’air.

Selon une étude nationale du ministère de la Santé datant de 2019 citée par Dr Tayeb Himdi, le Maroc
comptabilise, chaque année, 10.000 décès directement liés à l'insalubrité de l'air. Respirer un air pollué est
également une des causes principales de l'émergence ou de l'aggravation d'une panoplie de maladies.
Selon la même source, sur 100 décès causés par la pollution, 47% sont dus à des maladies d’origine
respiratoires (asthme, bronchopneumopathie chronique obstructive...), 27% d’ordre cardiaques (AVC et
autres accidents vasculaires cérébraux), 18% sont liés à des attaques cérébrales et 8% sont causés par le
cancer du poumon déclenché par la pollution.

24
On peut atténuer la pollution de l'air dans les espaces clos, selon Dr Himdi, en aérant fréquemment les
pièces 10 à 15 minutes matin et soir afin de renouveler l'air et opter, dans la mesure du possible, pour les
énergies propres afin de rafraîchir ou chauffer son espace de vie ou de travail, recommande Dr Himdi. A
l’échelle planétaire, l’OMS recommande de “réduire les principales sources de pollution de l’air ambiant
grâce à des politiques et à des investissements favorisant une utilisation durable des sols, des énergies
domestiques et des moyens de transport plus propres, des logements, des centrales électriques et des
usines économes en énergie, et une meilleure gestion des déchets municipaux”.

La pollution d'air fait l'objet d'une prise de conscience mondiale ponctuée d'efforts personnels et
d'initiatives de quelques mastodontes de l'industrie. Toutefois, l'indice de pollution demeure inquiétant
dans de nombreuses zones géographiques de la planète.28

Sous-section2 : LA POLLUTION DE L’EAU


La pollution de l'eau est une dégradation liée aux écosystèmes dont le principal élément est l'eau. Par
pollution de l'eau, on entend un changement de la qualité de l'eau ayant un effet néfaste sur les personnes,
les animaux ou les plantes qui entrent en contact avec l'eau. La pollution de l'eau peut être nocive pour la
santé humaine et animale, voire mortelle. L'eau polluée ne convient plus comme eau potable et, par
exemple, pas ou moins comme eau de baignade ou de pêche.

Dans le monde entier, la pollution de l'eau est l'une des principales causes pouvant conduire à la rareté
physique de l'eau. Le terme pollution de l'eau est généralement lié à l'homme mais une pollution
aquatique peut aussi être naturelle. Parfois, la pollution est due à l'érosion de substances présentes dans
les roches du sous-sol ou à l'érosion après de fortes pluies.

Les principales sources de pollution :

LA POLLUTION DOMESTIQUE : Les charges polluantes domestiques générées par les rejets urbains et
ruraux sont évaluées à environ 400 000 tonnes de matières oxydables.

LA POLLUTION INDUSTRIELLE : Le secteur industriel au Maroc a des répercussions et des retombées


positives sur le plan socio-économique mais il génère en même temps des impacts négatifs qui se
traduisent par l’usage non rationnel de l’eau et par la pollution du milieu récepteur. L’activité industrielle
est assurée par plus de 8000 unités de production, répartie en 227 activités et regroupant 4 sous-secteurs,
dont 81 sont jugées potentiellement polluantes et sont concentrées essentiellement dans les bassins
hydrauliques du Bouregreg, du Sebou, de l’Oum Er Rbia et Loukkos .Plus de 50 % des établissements
industriels se trouvent dans l’axe Casablanca - Kenitra.

LES DÉCHETS : Selon l’inventaire du degré de pollution réalisé par la DRPE, près de 25% des décharges
sont localisées dans les lits ou en bordure des cours d’eau et 15% sont situées dans des zones géologiques
où les nappes d’eau souterraine sont vulnérables à la pollution. Le lessivage des matières organiques et
minérales, des germes et des matières toxiques contenus dans les déchets par les eaux de pluie produit un
liquide très concentré : le lixiviat. Chaque tonne de déchets entreposés génère près de 200 litres de lixiviat
avec une teneur de quelques centaines de grammes de DBO5 par litre. Ce lixiviat atteint les eaux
superficielles et les eaux souterraines respectivement par le biais du ruissellement et de la percolation.

LA POLLUTION AGRICOLE : C’est la pollution diffuse provenant principalement de l’utilisation d’engrais


et des produits phytosanitaires qui n’est pas toujours maîtrisée. La pollution agricole, de par son caractère

28
Disponible sur le site : https://lematin.ma/express/2022/ecologie-99-population-mondiale-respire-air-pollue-
oms/380657. Consulté le 31/03/2023.

25
«diffus » et ses causes liées aux pratiques agricoles non rationnelles, demeure difficile à cerner et à
atténuer lorsqu’elle se manifeste de manière significative dans les zones d’intensification agricole, dans la
plupart des cas irriguées, ou dans des zones à l’amont des retenues de barrage. Les nappes les plus
touchées par la pollution azotée se situent dans les périmètres irrigués dont les principales sont les nappes
de Temara, Tadla, Berrehid, Trifla, Chaouia, Bahira, Doukkala et R’mel. Dans les périmètres de Béni
Amir et Béni Moussa, on assiste depuis une vingtaine d’année à un accroissement annuel de la teneur en
nitrate de 3 à 4 mg/l.

LA POLLUTION MINIÈRE : Le Maroc compte près d’une vingtaine de mines en fonction qui se répartissent
entre les bassins de Sebou, Oum Er Rbia, Moulouya, Souss-Massa, Tensift et Ziz Guir Rhéris.
L’extraction des phosphates représente la principale activité minière au Maroc et parmi les autres
minerais produits, on trouve le plomb, le manganèse, le fer, le cuivre, la fluorine, le sel, l’agent et le zinc.
Les mines constituent des sources de pollution des ressources en eau par le biais des eaux usées et des
déchets solides qu’elles génèrent suite à l’extraction et au traitement des minerais. Les eaux sont soit
rejetées directement dans le milieu naturel soit entreposées dans des bassins. De nombreuses mines
rejettent directement dans les oueds apportant ainsi une pollution métallique toxique qui se retrouve dans
les sédiments

POLLUTION ACCIDENTELLE : La pollution accidentelle constitue une menace sérieuse pour les eaux
superficielles et les eaux souterraines. Elle est par définition la pollution qui se traduit dans un endroit et à
un moment non prévisible. Elle résulte soit, d’une erreur humaine, d’une défaillance mécanique, d’une
négligence, du climat ou de combinaison de tous ces facteurs. De tels incidents sont généralement
associés au transport de substances dangereuses ou toxiques. On distingue 4 types de pollution
accidentelle : - Accidents de transport : Accidents se produisent lors du transport des substances
dangereuses ; - Accident domestique : Pannes accidentelles des stations de traitement des eaux usées ; -
Accident industriels : Rejet ou déversement industriels accidentelles ; - Accidents de transfert et de
stockage : le déversement accidentel se produise durant le transfert ou le stockage de substances
dangereuses ou toxiques.

LES CIMETIÈRES : Les cimetières génèrent une pollution diffuse constituée de matières organiques,
d’azote, de phosphore et de calcium. Dans certaines conditions, ils constituent un risque non négligeable
de contamination, voire de pollution des nappes souterraines et des cours d’eau situés à leur proximité.

En revanche, Les premières conséquences de la pollution de l'eau sont des maladies. Les égouts, qui
libèrent de l'eau polluée par des virus et des bactéries, causent des maladies telles que l'hépatite virale, la
salmonellose et la typhoïde.

En outre, le fait qu'ils rejettent des détergents non biodégradables ou contenant des phosphates dans l'eau
est très préoccupant. Ces détergents, qui recouvrent très souvent des surfaces entières recouvertes d'une
épaisse couche de mousse, en raison de leur structure chimique complexe à chaînes ramifiées, sont peu
attaqués et dégradés par des bactéries sous forme de composés plus simples ou moins nocifs.

Ces substances altèrent donc fortement les caractéristiques physiques de l'eau, modifiant la tension
superficielle et provoquant la disparition, entre autres, de la flore aquatique, du plancton et, avec eux, des
composants de l'ensemble de la pyramide trophique.

Une conséquence très grave de la pollution de l'eau, en plus de la propagation de larges couches
superficielles de matière en décomposition, avec ses divers miasmes et colorations, est la propagation de
bactéries et de virus dans les eaux douces et marines (du typhus, de la dysenterie, du choléra, de l'hépatite
virale)., etc.) Et l'absorption de ces micro-organismes pathogènes par des mollusques destinés à

26
l'alimentation (moules, huîtres, etc.) et élevés à proximité des points de vente, ce qui présente un risque
sérieux d'épidémies.29

Section2: Le cadre législatif relatif à la protection de


l’environnement.
Sous-section1 :Les différentes lois relatives à la protection de
l’environnement
Au Maroc, l’arsenal juridique dans le domaine de lutte contre la dégradation de l’environnement est assez
étoffé. Il est composé d’une panoplie de textes législatifs inhérents à la protection de l’environnement et au
développement durable. Lesquels textes sont valoir les aspects relatifs à la normalisation.

En 2010, le roi a précisé dans le discours du trône qu’une charte Nationale de l'Environnement et du
Développement Durable devrait être formalisée dans un projet de loi cadre. C’est également la loi 99-
12, qui fixe les objectifs fondamentaux d’action de l’Etat en matière de protection de l’environnement
et de développement durable. À cet effet, elle a pour but de : renforcer la protection et la préservation
des ressources et des milieux naturels, de la biodiversité et du patrimoine culturel, de prévenir et de
lutter contre les pollutions et les nuisances; intégrer le développement durable dans les politiques
publiques sectorielles et adopter une stratégie nationale de développement durable ; harmoniser le
cadre juridique national avec les conventions et les normes internationales ayant trait à la protection
de l’environnement et au développement durable ; renforcer les mesures atténuation et d’adaptation
aux changements climatiques et de lutte contre la désertification; décider les réformes d’ordre
institutionnel, économique, financier et culturel en matière de gouvernance environnementale; définir
les engagements de l’Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics et sociétés d’Etat, de
l’entreprise privée, des associations de la société civile et des citoyens en matière de protection de
l’environnement et de développement durable; établir un régime de responsabilité environnementale et
un système de contrôle environnemental.

Par ailleurs, elle prévoit la protection de l’environnement; du développement durable; les engagements
de l’Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics, des sociétés d’Etat, des entreprises
privées, des associations de la société civile et des citoyens; la gouvernance environnementale; et des
règles de responsabilité et de contrôle environnementaux

En effet, Certains domaines ne sont pas encore couverts par la normalisation environnementale réglementaire
ou dont la réglementation est en cours d’élaboration ou en attente d’adoption. C’est le cas notamment de la
législation sue les sols, des seuils réglementaires prévus par la loi relative à la protection du littoral, de la
réglementation sur la prévention et la répression des nuisances sonores, olfactives et celles causées par les
vibrations.

29
Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’environnement chargé de l’Eau, « Rapport sur les sources de pollution
de l’eau au Maroc », Juin 2014.

27
En effet, la normalisation réglementaire couvre plusieurs domaines, il s’agit en l’occurrence de la protection
et à la mise en valeur de l’environnement (A), de l’eau (B), Et aussi de la lutte contre la pollution
atmosphérique (C) et la gestion des déchets et leur élimination (D).

A : La loi n° 11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de


l'environnement.
La loi 11-03 a pour objectif d’assurer une cohérence et la gestion des déchets et leur élimination sur le plan
juridique de l’ensemble des textes ayant une incidence sur l’environnement. Ces textes procédant par nature
de la compétence de diverses administrations, la loi 11-03 lui fournit un cadre de référence dressant les
principes fondamentaux sur la base desquels les futurs textes inhérents à la protection de l’environnement
seront élaborés.

Ainsi, en traitant de la nécessité de préservation et de protection des ressources naturelles telles que la
biodiversité, le sol et le sous-sol, la faune, la flore, l’air, le littoral, la compagne, les eaux continentales, et les
zones montagneuses, elle introduit des mesures législatives et réglementaires à instituer afin d’assurer leur
protection des multiples formes de pollution, de fixer les conditions de leur exploitation et de préciser les
normes de leur contrôle.30

B : La législation sur l’eau


L'eau est une ressource naturelle à la base de la vie et une denrée essentielle à la majeure partie des activités
économiques de l'homme. Elle est également rare et constitue en fait une ressource dont la disponibilité est
marquée par une irrégularité prononcée dans le temps et dans l'espace. Elle est enfin fortement vulnérable aux
effets négatifs des activités humaines. Les nécessités du développement social et économique imposent de
recourir à l'aménagement de l'eau pour satisfaire les besoins des populations. Ces besoins sont eux-mêmes en
continuelle croissance, souvent concurrentiels, voire contradictoires, ce qui rend le processus de gestion de
l'eau fort complexe et de mise en œuvre difficile.

Pour faire face à cette situation, il est indispensable de disposer notamment d'instruments juridiques efficaces,
en vue d'organiser la répartition et le contrôle de l'utilisation des ressources en eau et d'en assurer également la
protection et la conservation.

Les règles qui régissent le domaine public hydraulique sont de diverses origines. Toutefois, au Maroc, le
premier texte se rapportant à l'eau date de 1914. Il s'agit du dahir du 7 chaabane 1332 (1er juillet 1914) sur le
domaine public qui, complété par les dahirs de 1919 et 1925, intègre toutes les eaux, quelle que soit leur
forme, au domaine public hydraulique. Depuis cette date, les ressources en eau ne peuvent faire l'objet d'une
appropriation privative, à l'exception des eaux sur lesquelles des droits ont été légalement acquis. D'autres
textes ont été élaborés par la suite, afin de faire face aux nouveaux besoins qui se sont fait sentir.

La loi 10-95 sur l'eau vise à mettre en place une politique nationale de l'eau basée sur une vision prospective
qui tient compte d'une part de l'évolution des ressources et d'autre part des besoins nationaux en eau. Elle
prévoit des dispositions légales visant la rationalisation de l'utilisation de l'eau, la généralisation de l'accès à
l'eau, la solidarité interrégionale, la réduction des disparités entre la ville et la campagne dans le cadre de
programmes dont l'objectif est d'assurer la sécurité hydraulique sur l'ensemble du territoire du Royaume. Elle
contribuera également de manière efficace à créer le cadre adéquat au partenariat entre l'administration et les

30
SOUMIA GUENNOUN, « Le droit de l’environnement à l’épreuve des externalités négatives des entreprises », Thèse de
Doctorat en Droit privé. Centre des Etudes Doctorales : Sciences Juridiques et Politiques, 2018/2019, P 107.

28
communes rurales en vue de réduire rapidement les écarts dans l'accès à l'eau potable entre les villes et la
campagne. 31

Les principaux apports de la loi 10-95 :

La domanialité publique de l’eau : la loi 10-95 confirme que l’eau constitue un « bien public » (art. 1er) Sous
réserve des droits de propriété, d’usufruit ou d’usage régulièrement acquis. Elle détermine la consistance du
domaine public hydraulique (DPH, art. 2), dont la procédure de délimitation est régie par un décret de février
1998. Seules les eaux de pluie tombées sur des terrains privés échappent au domaine public.
La création des Agences de Bassin hydraulique : Les agences de bassin hydrographique (ABH) sont des
établissements publics à caractère administratif dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière,
grâce notamment aux redevances collectées auprès des usagers.
La composition des ABH : présidées par l'autorité gouvernementale chargée de l'eau (tutelle du ministère) en
plus des représentants de l’État, des représentants des établissements publics placés sous la tutelle de l'État, les
représentants des chambres d'agricultures de commerce et d’industrie, les assemblées préfectorales et
provinciales, les associations d’usagers. l’A.B.H offre un cadre adéquat pour une gestion efficace et intégrée de
l’eau, en plus d’être un espace de rencontre, de coordination et de mise en cohérence des actions de tous les
intervenants au niveau de sa zone d’action. Les ABH ont une compétence étendue.
Les ABH ont pour missions, dans leur zone d'action:
1: d’élaborer le plan directeur d’aménagement intégré des ressources en eau et de veiller à son application;
2: de délivrer les autorisations et les concessions d’utilisation du DPH;
3: de fournir aide financière et assistance technique pour prévenir la pollution de l’eau ou pour aménager et
utiliser le DPH;
4: de réaliser les mesures de protection et de restauration de la qualité de l’eau, les études hydrologiques,
hydrogéologiques, de planification et gestion de l’eau;
5: d’assurer l’approvisionnement en eau en cas de pénurie d’eau;
6: de gérer et contrôler l’utilisation des eaux mobilisées;
7: de réaliser les infrastructures de prévention et de lutte contre les inondations;
8: de tenir un registre des droits d’eau et des concessions et autorisations de prélèvement d'eau.
En novembre 2015, le gouvernement a approuvé le projet de loi 36-15 sur l’eau. Cette nouvelle version
confirme et complète la loi 10-95. En effet, cette Loi n° 36-15 du 10 aout 2016 relative à l’eau fixe les règles
d'une gestion intégrée, décentralisée et participative des ressources en eau pour garantir le droit des citoyennes
et des citoyens à accès à l’eau et en vue d'une utilisation rationnelle et durable et une meilleure valorisation
quantitative et qualitative de l’eau, des milieux aquatiques et du domaine public hydraulique en général, ainsi
que les règles de prévention des risques liés à l’eau pour assurer la protection et la sécurité des personnes, des
biens et de l’environnement. Elle vise, également, la mise en place des règles et outils de planification de l’eau
y compris les eaux usées, les eaux de mer des salées et autres pour accroitre le potentiel hydrique national en
tenant· compte des changements climatiques afin de s'y adapter.

C : La loi n°13-03 relative à la lutte contre la pollution de l’air


(atmosphérique).
31
Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement Département de l’Environnement, « Recueil des lois relatives à
la protection de l’environnement », 2016.

29
La loi 13-03 relative à la lutte contre la pollution atmosphérique dont l’objectif est de prévenir et lutter contre
les émissions des polluants atmosphériques susceptibles de porter atteinte à la santé de l’Homme et à
l’environnement, spécifie les moyens de lutte contre la pollution de l’air ainsi que les procédures de sanctions
en cas de dommages ou de pollution grave ; et les mesures d’incitation à l’investissement dans les projets de
prévention de la pollution de l’air. Il ressort de ses dispositions, l’obligation de se conformer aux normes
réglementaires en vigueur concernant les rejets et les émissions atmosphériques de polluants tels que les
fumées, les gaz toxiques ou corrosifs, la chaleur, les vapeurs, les odeurs et les poussières. En l’absence de ces
normes réglementaires et afin de prévenir ou de réduire ces émissions, il est tenu d’appliquer les techniques
disponibles et les plus avancées. Ainsi, l’article 24 énumère les textes réglementaires à préparer pour
l’application de certaines dispositions relatives à la lutte contre la pollution de l’air, pour fixer :

-La liste et les caractéristiques techniques des engins à moteur, des appareils de combustion, de chauffage, de
réfrigération, les modalités d’incinération et les conditions d’utilisation de ces engins et appareils.

Les normes et caractéristiques propres à chaque type de carburants, huiles ou combustibles utilisés dans le
transport ou le chauffage domestique ou à des fins industrielles ou agricoles ou pour l’incinération.

Les normes relatives aux exigences techniques et environnementales en ce qui concerne la fabrication,
l’équipement et l’utilisation des véhicules ainsi que leur entretien et leur contrôle régulier ;

Les normes de qualité de l’air et les valeurs limites des émissions relatives à certains secteurs.

Et afin de répondre aux conditions de normalisation citées, deux décrets fixant, entre autres, les normes de
qualité de l’air et les valeurs limites des émissions relatives à certains secteurs, ont été élaborés.

Le décret n°2-09-286 du 8 décembre 2009 fixant les normes de qualité de l’air et les modalités de
surveillance de l’air :

En visant la fixation des normes de qualité de l’air, ce décret fixe les valeurs limites des niveaux de
concentration de certaines substances polluantes dans l’air à ne pas dépasser. Il s’agit en l’occurrence du
dioxyde de soufre ; du dioxyde d’azote ; du monoxyde de carbone ; des matières en suspension ; du plomb
dans les poussières, du cadmium dans les poussières et de l’ozone. Et pour répondre aux exigences dudit
décret, deux arrêtés conjoints ont vu le jour, en l’occurrence :

-l’arrêté conjoint du secrétaire d’Etat chargé de l’eau et de l’environnement, du ministre de la santé et du


ministre de l’intérieur portant fixation des seuils d’information, des seuils d’alerte et des mesures d’urgence
pour l’amélioration de la qualité de l’air.

-l’arrêté conjoint du secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de
l’Environnement, chargé de l’Eau et de l’Environnement et du ministre de la santé fixant les conditions et les
modalités de calcul de l’indice de qualité de l’air.

Le décret n° 2-09-631 du 6 juillet 2010 fixant les valeurs limites de dégagement, d’émission ou de rejet de
polluants dans l’air émanant de sources de pollution fixes et les modalités de leur contrôle.

Tout en fixant les valeurs limites de dégagement, d’émission ou de rejet dans l’air de polluants de certaines
substances polluantes de l’air émanant de sources de pollution fixes, ce décret définit les modalités de leur
contrôle. Ainsi, l’article 4 fixe les valeurs limites générales de rejet dans l’atmosphère pour diverses
substances, à s’avoir les poussières, les substances inorganiques essentiellement sous forme de gaz, vapeur ou
particules et enfin les substances cancérigènes.

D : La gestion des déchets et leur élimination

30
Le cadre juridique et réglementaire marocain est marqué par une panoplie de textes et de dispositions ayant
trait directement ou indirectement aux déchets. Ainsi, le déversement des produits toxiques et des produits
pouvant détériorer la qualité des ressources en eau a été formellement interdit par plusieurs textes épars qui
furent adoptés en période de protectorat.

Toutefois, ces textes à caractère général n’étant plus en adéquation avec le contexte économique et social
actuel, la loi 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination est venu combler le vide juridique
qui existait dans le domaine de la gestion des déchets ménagers, industriels, médicaux et dangereux.

Elle prévoit en outre l’adoption d’une série de normes et de prescriptions techniques inhérentes à la gestion
écologiquement rationnelle des déchets dangereux, la gestion des déchets industriels, médicaux et
pharmaceutiques non dangereux et des déchets ultimes, agricoles et les déchets ménagers et assimilés,
l’étiquetage des emballages et conteurs servant au transport des déchets dangereux, la gestion spécifiques des
déchets médicaux et pharmaceutiques, la conception des décharges contrôlées l’ouverture, le transfert, la
fermeture ou la modification substantielle des installations de traitement, de valorisation , d’incinération, de
stockage, d’élimination ou de mise en décharge des déchets ménagers et assimilés, les méthodes de
valorisation des déchets, le tri, l’emballage, la collecte, le transport, le stockage, le traitement et l’élimination
des déchets ainsi que leur classification, la réduction la quantité et la nocivité des déchets lors de leur
production.32

A ce titre, nous citerons des décrets inhérents aux normes et prescriptions techniques qui ont été publiés suite
à cette loi, en l’occurrence :

 Décret n° 2-07-253 du 18 juillet 2008 portant classification des déchets et fixant la liste des
déchets dangereux.
 Décret n° 2-09-139 du 21 mai 2009 relatif à la gestion des déchets médicaux et
pharmaceutique.
 Décret n° 2-09-284 du 8 décembre 2009 fixant les procédures administratives et les
prescriptions techniques relatives aux décharges contrôlées.
 Décret n° 2-08-243 du 17 mars 2010 instituant la commission des polychlorobiphényles
(PCB).
 Décret n° 2-09-538 du 22 mars 2010 fixant les modalités d’élaboration du plan directeur
national de gestion des déchets dangereux.
 Décret n° 2-09-285 du 6 juillet 2010 fixant les modalités d'élaboration du plan directeur
préfectoral ou provincial de gestion des déchets ménagers et assimilés et la procédure
d'organisation de l'enquête publique afférente à ce plan .
 Décret n° 2-09-683 du 6 juillet 2010 fixant les modalités d'élaboration du plan directeur
régional de gestion des déchets industriels, médicaux et pharmaceutiques non dangereux,
des déchets ultimes, agricoles et inertes et la procédure d'organisation de l'enquête publique
afférente ce plan.33

32
Brahim GOUMGHAR, ZOUHIR EL BHIRI, « GESTION DES Déchets : LOIS ET TECHNIQUES » édition 2021 ,P 106.
33
Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement Département de l’Environnement, « Recueil des lois relatives à
la protection de l’environnement », 2016.

31
E : La loi n°77-15 portant interdiction de la fabrication, de l’importation, de
l’exportation, de la commercialisation et de l’utilisation des sacs en matières
plastiques
La Loi n° 77-15 portant interdiction de la fabrication, de l’importation, de l’exportation, de la
commercialisation et de l’utilisation de sacs en matières plastiques. Cette Loi a été promulguée par le dahir
n° 1-15-148 du 7 décembre 2015. Elle va remplacer, à partir du 1er juillet 2016, la loi n° 22-10 du 16
juillet 2010
-La loi n° 77-15 interdit la fabrication des sacs en matières plastiques, ainsi que leur importation, leur
exportation, leur détention en vue de la vente, leur mise en vente, leur vente ou leur distribution gratuite (art.
2).
- Elle exclut de son champ d’application les sacs en matières plastiques isothermes, de congélation ou
surgélation, à usage industriel ou agricole, et ceux utilisés pour la collecte des déchets (art. 3).
-Les sacs en matières plastiques régis la loi n° 77-15 ne peuvent être utilisés que pour les fins auxquelles ils
sont destinés. Suivant leur catégorie ou destination, ils doivent porter un marquage ou une impression, selon
des modalités fixées par la voie règlementaire (art. 4).
-En cas d’infraction à la loi, les officiers de police judiciaire et les agents désignés par l'administration à cet
effet peuvent mettre en demeure le contrevenant pour se conformer aux dispositions légales dans un délai
déterminé, à l’expiration duquel l’administration saisit le ministère public si le contrevenant ne s’est pas
conformé à la mise en demeure (art. 5-7).
-La loi prévoit des sanctions pécuniaires assez importantes, ainsi, toute personne qui fabrique des sacs en
matières plastiques en infraction à la loi est passible d’une amende de 200 000 à 1 000 000 de dirhams. Les
personnes qui les détiennent en dépôt en vue de les vendre ou de les mettre en vente encourent une amende
de 10 000 à 500 000 dirhams. L’amende applicable est de 20 000 à 100 000encourent une amende de 10 000
à 500 000 dirhams. L’amende applicable est de 20 000 à 100 000 dirhams pour l’utilisation de ces sacs à des
fins autres que celles pour lesquelles ils sont destinés (art. 9 et 10). Aucun texte d'application de cette loi
n'a encore été adopté

Sous-section2:Les principes du Droit de l’Environnement :

-Le principe de prévention : il s’agit de mesures de gestion d’un risque connu. Ainsi il peut
intervenir par rapport à la biodiversité, désertification, protection de la cour d’ozone. La CIJ
évoque le principe «la cour ne perd pas de vue dans le domaine de protection de
l’environnement la vigilance et la prévention s’imposent en raison du caractère souvent
irréversible des dommages écologiques. »
-Le principe de précaution : c’est une attitude qui consiste à prendre des mesures face à un
risque inconnu ou mal connu. La précaution c’est apprendre à penser et à agir à long terme, à
éviter l’irréversible. Les droits que nous nous attribuons sur la nature doivent être
accompagnés de devoirs ; nous devons apprendre à nous projeter dans le futur, éviter
l’irréparable au nom des générations futures.

32
-Le principe pollueur payeur : Lancé par l’OCDE en 1972 le principe est repris par de
nombreuses directives des communautés, ensuite en 1992 le principe 16 de la déclaration de
Rio affirme : « c’est le pollueur qui doit assumer le cout de la pollution dans le souci de
l’intérêt public et sans fausser le jeu du commerce international et de l’investissement.»34

34
Marie-Pierre BLIN –FRANCHOMME, ISABELLE DESBARATS, « Droit du travail et droit de l’environnement : Regards
croisés sur le développement durable », édition Lamy 2010, P 244.

33
Conclusion :

La faible application des dispositions du Code de travail en rapport avec la santé et la sécurité au travail est évidente à bien des
égards. Une fois mises ensemble, elles concourent à exacerber le coût économique et social
• Assurance accidents du travail : selon les données des assureurs, le nombre de salariés couverts par l’assurance accident du
travail est de l’ordre de 2,6 millions de personnes sur une population active (hors secteur public) de près de 10 millions.
• Commission de sécurité et de protection de santé : les chiffres officiels soulignent que le nombre d’entreprises qui respectent
les dispositions du Code de travail en rapport avec la mise en place de la commission de sécurité et de l’hygiène ne dépasse pas
17%.
• Le service de la médecine du travail : Les services de médecine du travail sont presque cantonnés dans les grandes
entreprises formelles
Le manque de compétences spécialisées constitue une des raisons objectives qui entravent la consécration des règles de santé
et de sécurité au travail. Ces compétences incluent la médecine du travail dont le nombre actif au Maroc ne dépasse guère les
1.400 médecins, outre les ingénieurs et techniciens spécialisés en sécurité de travail et étude de risques

BIBLIOGRAPHIE

34
 Ouvrages :
 Alain BOUILLOUX, « Accidents du travail, du trajet et maladies professionnelles : qualification,
indemnisation, contrat de travail », Editions liaisons 2011.
 Bouchra Nadir, “L’essentiel du droit du travail et de la protection sociale” 2ème édition, Ed BOURGREG
2018.
 Brahim GOUMGHAR, Zouhir EL BHIRI « gestion des déchets : lois et techniques », Ed 2021
 MINÉ, Michel et MARCHAND Daniel, « Le droit du travail en pratique ». 28 éd, Edition Eyrolles, 2012
 Marie-Pierre BLIN –FRANCHOMME, Isabelle DESBARATS, « Droit du travail et droit de
l’environnement : Regards croisés sur le développement durable », édition Lamy 2010.
 Sylvie BOURGEOT et Michel BLATMAN « l’état de santé du salarié : de la préservation de la
santé à la protection de l’emploi », Editions LIAISIONS, 2ème édition 2009.
 Thèses :
 SOUMIA GUENNOUN, « Le droit de l’environnement à l’épreuve des externalités négatives des entreprises
», Thèse de Doctorat en Droit privé. Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Faculté Des Sciences Juridiques,
Economiques Et Sociale Fès. 2018-2019.
 ‫ "أطروحة لنيل الدكتوراه في القانون‬12-18 ‫عبد المولى بن اشبيبة" الحماية االجتماعية لألجير المصاب بحادثة شغل على ضوء قانون‬
2019 ‫ االقتصادية واالجتماعية بطنجة سنة‬،‫ جامعة عبد المالك السعدي كلية العلوم القانونية‬.‫الخاص‬
 Articles :
 Khadija ANOUAR « covid-19 : accident du travail ou maladie professionnelle ? » publié dans le journal of
integrated studies in Economics, law, technical Science & communication JIS. ELSC Le 1 er November 2020.
disponible sur: https://revues.imist.ma/index.php/JISELSC/article/view/24738/0
 Loïc Lerouge, « Le droit du travail français confronté aux « nouveaux risques ». Quelle prise en
compte de la santé mentale en droit du travail? », in Revue multidisciplinaire sur l’emploi, le syndicalisme
et le travail 5, no 2, 2010. disponible sur :
https://www.erudit.org/fr/revues/remest/2010-v5-n2-remest1449976/1000018ar/
 Abdellah BOUDAHRAIN, « protection et prévention des risques professionnels au Maroc », XVIII Congrès
de droit de travail et de la sécurité sociale, 2006. disponible sur : https://vdocuments.mx/xviii-congres-de-
droit-du-travail-et-de-la-le-droit-du-travail-au.html?page=1
 KHAILI Mariem « sante et sécurité en droit social marocain: état des lieux et défis » in revue: revista
juridica de los derechos sociales 2019. disponible sur :
https://pdfs.semanticscholar.org/f210/b6db83b35a9a8115b4ea89539b5d417e9ce0.pdf
 Rapports et guides :

 Rapport du Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’environnement chargé de l’Eau, « Rapport sur les
sources de pollution de l’eau au Maroc », Juin 2014.
 Rapport du CESE (Conseil Economique Social Et Environnemental) sur « Santé et sécurité au travail : un appui
essentiel au développement économique et social » en 2020.
 GUIDE sur les risques professionnels, publié par « la Direction du Travail Division de la Sécurité, de l’Hygiène et
de la Médecine du Travail » en 2011.
 GUIDE pratique de l’employeur sur : les accidents du travail, publié par la commission emploi et relations
sociales en 2018.
 Avis du Conseil Economique Social et Environnemental « La protection sociale au Maroc, Revue, bilan et
renforcement des systèmes de sécurité et d’assistance sociales», 2018.

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