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Prévoyance Sociale 2 :

LA RÉFORME DES ACCIDENTS DU TRAVAIL

Réalisé par : • NADIR Salma


• EL BAKKOUCHI Yassine
• AZELIF Said

Encadré par : Pr. OMAYMA ACHOUR

Année universitaire : 2021/2022


Introduction

Depuis 1996, chaque année, le 28 avril, le mouvement syndical mondial rend


hommage aux victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles. C’est
en 2003, que l’Organisation internationale du Travail (OIT) observe cette "Journée
mondiale pour la sécurité et la santé au travail" en mettant l’accent sur la prévention
des accidents du travail et maladies professionnelles1.

L’agenda de l’OIT en faveur du travail décent reflète l’aspiration de chacun,


homme ou femme, à vivre et à travailler dans la dignité. Le travail est essentiel à la vie
des gens, à la stabilité des familles et des sociétés. Chacun aspire à un travail qui lui
assure, à lui ainsi qu’à sa famille, un niveau de vie acceptable; un travail qui lui
permette de faire entendre sa voix, et qui respecte ses droits fondamentaux. Chacun
veut être protégé lorsqu’il ne peut pas travailler, et chacun veut aussi une protection
contre la maladie et les lésions professionnelles2.

Pour être décent, le travail doit être sans danger, mais on est loin du compte.
Tous les ans, environ deux millions d’hommes et de femmes perdent la vie dans des
accidents ou à cause de maladies liés au travail, et chaque année on dénombre dans le
monde 270 millions d’accidents du travail et 160 millions de maladies
professionnelles. Et ces chiffres sont en dessous de la réalité.
En effet, Les accidents du travail atteignent des pics partout dans le monde, dans
toutes les quinze secondes, 153 travailleurs sont victimes d’un accident du travail, et
selon les statistiques de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance
sociale (ACAPS), le Maroc a enregistré une moyenne de 43.150 accidents de travail
déclarés par an, entre 2005 et 2014. Mais la réalité est beaucoup plus préoccupante,
puisqu’on ne recense que les cas déclarés3.
En revanche, dans le cadre de poursuite des réformes des litiges au Maroc, une
nouvelle loi n° 18.12 relative à la réparation des accidents de travail, qui a abrogé le

1
https://www.preventica.ma/wp-content/uploads/2018/02/plus-journee-mondiale.pdf
2
https://www.ilo.org/legacy/english/protection/safework/worldday/report_fra.pdf.
3
https://www.leconomiste.com/article/1017529-accidents-du-travail-des-niveaux-preoccupants-dans-le-btp
dahir du 6 février 1963 portant modification en la forme du dahir du 25 juin 1927, qui
a visé à préserver les droits sociaux acquis des victimes des accidents de travail et des
ayants-droit en cas de décès et à améliorer les indemnisations accordées aux ayants-
droit notamment les veuves, orphelins et ascendants.
La mise en œuvre des dispositions de cette loi a permet :

• D’améliorer les conditions, les modalités et les délais pour bénéficier des
différentes indemnisations légales;

• L’actualisation et la révision de la liste des bénéficiaires;

• La révision de l'ensemble des procédures administratives relatives à la


gestion des accidents du travail;

• La révision et l'uniformisation des règles relatives à la prescription du


droit aux indemnisations;

• L’instauration de règles fondamentales d'un régime qui soit en harmonie


avec les principes reconnus en matière d'assurance sociale.4
« …le travail est un moyen essentiel pour le développement du pays, la
préservation de la dignité de l’homme et l’amélioration de son niveau de vie ainsi que
pour la réalisation des conditions favorables à sa stabilité familiale et à son progrès
social. »5
L'entreprise est une cellule économique et sociale jouissant du droit de la
propriété privée. Elle est tenue au respect de la dignité des personnes y travaillant et à
la garantie de leurs droits individuels et collectifs. Elle œuvre à la réalisation du
développement social de ses salariés, notamment en ce qui concerne leur sécurité
matérielle et la préservation de leur santé6. En effet La prestation de travail expose le
travailleur à des accidents qui peuvent entraîner une incapacité totale ou partielle, ou
le décès.

4
https://www.menara.ma/fr/article/parution-au-bulletin-officiel-de-la-loi-relative-%C3%A0-la-r%C3%A9paration-des-
accidents-de-travail?old=1560679
5
Préface du Dahir n°1-03-194 du 14 Rajeb 1424 (11 septembre 2003) Portant Promulgation de la loi n°65-99 relative au
Code du Travail.
6
Préambule du Code du Travail.
3
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a défini les accidents du travail
comme problème de santé publique dans les pays en développement. La conséquence
humaine due aux accidents du travail a des répercussions sur l’employé, l’employeur et
la société.7
Le Maroc posséderait l’un des plus bas taux de la région en matière de la
couverture légale des accidents du travail, selon l’estimation de l’Organisation
International du travail en 2012, et le nombre de décès en raison des accidents du
travail est de trois mille par an, avec moyenne annuelle des accidents du travail
déclarés est supérieure à 43 milles cas.8
En effet le risque d’accidents de travail au Maroc reste selon le Bureau
international du Travail BIT le plus élevé de la région du Maghreb et du Moyen Orient.
Le secteur du bâtiment et travaux publics BTP concentrerait 10% des sinistres.9
L’article 3 du Dahir de 1963 définit l’accident du travail, tel que « l’accident
quel qu’en ait été la cause, survenu par le fait ou l’occasion du travail… », donc
l’existence d’un accident est une atteinte d’origine extérieure quelle qu’en soit la
cause; sa réalisation pendant l’exécution du travail sous le contrôle et la direction
de l’employeur avec une survenance d’un dommage corporel à la victime, et selon un
lien de cause à effet qui doit être établi entre l’accident déclaré et le dommage
constaté.
En France les accidents du travail relèvent du droit du travail français et en
particulier de la loi du 9 avril 1898 relative à l’indemnisation des accidents du travail
qui a instauré un système d’indemnisation forfaitaire. et d’après l’article L .411-1 du
code de la sécurité sociale définit ainsi l’accident du travail : « Est considéré comme
accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à
l’occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou en

7
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6235479
8
M. Alain Letourmy, expert en protection sociale, les premiers assises nationales de la protection sociale, sous le Haut
Patronage de Sa Majesté Roi Mohammed VI, « Ensemble pour un système de protection sociale intégré et pérenne»,
Couverture des risques chômage, Accidents du travail, et maladie professionnelle : État des lieux et pistes de réforme.
Skhirat, 12 -13 novembre 2018
9
Avis du Conseil Economique Social et Environnemental La protection sociale au Maroc Revue, bilan et renforcement des
systèmes de sécurité et d’assistance sociales, P.13.
4
quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise ».
Pour un accident soit considéré comme accident de travail, il faut donc: un fait
accidentel daté en précision et qui soit d’une lésion corporelle, et l’existence d’un lien
de subordination de la victime à son employeur au moment de l’accident.
L'accident du travail est un fait social. Sa survenue, son traitement
institutionnel, ses implications sont autant de composantes inséparables qui
questionnent différentes dimensions de l'organisation sociale. Survenant dans le cadre
d'un rapport de subordination entre le salarié accidenté et l'employeur, l'accident
questionne les rapports sociaux construits dans le travail, eux- mêmes inscrits dans une
organisation sociale du travail et de l'emploi qui dépasse le seul cadre de l'entreprise10.
Dans la sphère de l'économie, l'accident du travail engendre une perte de salaire et
pose par là-même la question de son indemnisation financière. Il questionne le
juridique, justement, par l'ouverture d'un droit pour tout salarié à être indemnisé, mais
renvoie aussi à des dimensions d'ordre symbolique ou psychologique liées à sa
reconnaissance. L'atteinte à la santé renvoie à la sphère du hors-travail en même temps
qu'elle pose la question du sens du travail ("perdre sa vie à la gagner ?"). Si "le travail,
c'est plus que le travail", l'accident du travail renvoie à ce "plus que le travail" par
toutes ces dimensions.11
Certes, depuis que l’homme a été confronté à l’usage simultané de sa force de
travail et de l’outil destiné à la décupler, il a dû aussi faire face aux différents facteurs
accidentogènes liés.12
A la fin du XIXème siècle, en pleine « Révolution Industrielle », on constate
alors la prolifération d’associations de prévention à l’image de la Société Industrielle
de Mulhouse, créée en 1867 par Frédéric Engels-Dollfus, pour prévenir les accidents
de fabrique.13

10
CONNAISSANCE DES ACCIDENTS DU TRAVAIL ET PARCOURS D’ACCIDENTÉS, Regard sociologique sur les angles morts
d'une question de santé publique, THESE de DOCTORAT École doctorale Droit et Sciences sociales Discipline : Sociologie,
Véronique DAUBAS-LETOURNEUX, le 7 novembre 2005, page 15
11
Idem page 16
12
Comité Rhône Alpes d’Histoire de la Sécurité Sociale, Actes du colloque : Les Accidents du travail : Rétrospective
historique et interrogations contemporaines Octobre 2008 .PAGE 3
13
idem
5
Cependant, c’est en 1896, qu’un arrêt de la Chambre Civile de la Cour de
Cassation, l’Arrêt Teffaine, va créer la surprise en retenant le principe d’une
responsabilité directe de l’employeur au sens du Code Civil (Article 1384, 1er alinéa),
sans que le salarié ait à prouver la faute de son employeur.14
Au Maroc, avant l’évènement du protectorat, le seul droit du travail qui existait
était issu du droit musulman. En 1912, le protectorat a essayé de développer la
législation par la promulgation du Dahir des obligations et des contrats qui a consacré
des dispositions au contrat de louage et services, ensuite par le Dahir du 13 juillet
1926 réglementant le travail dans les établissements industriels et commerciaux.15
Le 25 juin 1927, un Dahir n° 1345 fût promulgué relatif à la réparation des
accidents de travail, inspiré de la loi française de 1898. Puis un Dahir du 31 mai 1943
étendit aux maladies professionnelles les dispositions du Dahir de 1927 sur la
réparation des accidents de travail. Ensuite le 06 février 1963, un n° 1-60-223 dahir
modifiant le dahir de 1927, (361 articles au lieu de 37 articles). Et le 19 Juin 2003, la
promulgation de la Loi 06-03 relative aux prestations d'accident du travail ou de
maladie professionnelle.16
L’intérêt théorique de la réforme des accidents du travail au Maroc, nous
permet un survol du code des assurances, du code de travail et le code de la procédure
civile, et de mettre en place l’ensemble des lois pour réglementer et protéger les
relations entre des employés et employeurs.
L’intérêt pratique du sujet : « ce que dit travail, dit santé » ; le travail constitue
l’émanation d’une personnalité saine, mais le bien contractuel. Le travail expose un
certain nombre de risques liés aux machines et produits chimiques de productions ou
d’utilisations, qui peuvent être mortels. Malgré l’ensemble des procédures de
prévention contre les risques susceptibles de compromettre la santé, et la présence
d’un arsenal juridique et réglementaire important ainsi les formes de réparations des

14
Idem, page 3
15
https://www.ladissertation.com/Sciences-Economiques-et-Sociales/Sciences-%C3%89conomiques/Les-Sources- Du-
Droit-De-Travail-113534.html
16
https://www.ilo.org/dyn/natlex/natlex4.detail?p_lang=fr&p_isn=64648&p_country=MAR
6
risques relatives aux accidents du travail qui sont liées un ensemble de mesures et
procédures juridiques.
Au Maroc, l’assurance contre les conséquences des accidents de travail et des
maladies professionnelles, reste confiée, depuis 1927, aux compagnies d’assurance
sur la base d’un dahir reprenant les dispositions d’une loi française de 1898 et
constitue un des rares pays où les accidents du travail et les maladies professionnelles
ne sont pas considérés comme des risques de sécurité sociale ouvrant un droit
universel à des prestations en nature et en espèces mais comme une responsabilité
civile de l’employeur assurable auprès de tiers. Et dans de nombreux cas, les
entreprises préfèrent occulter les cas d’accidents du travail pour contenir le niveau de
leur prime d’assurance. Les victimes d’accidents du travail sont exposées, quasi-
systématiquement et, alors même qu’elles sont en situation de vulnérabilité et que
beaucoup sont démunies, à des procédures administratives et contentieuses longues,
coûteuses et complexes qui les contraignent à accepter des indemnités peu
proportionnées aux dommages qu’elles ont subis.
Les accidents du travail sont soumis actuellement à la loi n°18-12 relative à la
réparation des accidents du travail, promulguée par le dahir n°1-14-190 du 24
décembre 2014 et publiée au BO n°6328 du 22 janvier 2015.
Ce texte qui compte 197 articles veut apporter une meilleure protection sociale
à travers plusieurs innovations. Cette loi a introduit, pour la première fois au Maroc,
la procédure obligatoire de conciliation entre l’entreprise d’assurance et la victime, la
révision de certaines indemnités et l’adaptation de la procédure civile. Elle définit
également la procédure de déclaration, droits et obligations des parties prenantes.17
Donc notre problématique qui se pose : Quels sont les apports de la nouvelle
loi 18 -12, et dans quelle mesure ces apports ont pu améliorer et régler les
problèmes relatifs à la réparation des accidents du travail ?
Pour répondre à cette problématique on va étudier notre sujet en deux parties,
dans la première partie on va traiter les procédures de déclaration et de conciliation
selon deux chapitres, l’un relatif à la procédure administrative de déclaration, et l’autre

17
Guide pratique de l’employeur, des accidents du travail, commission emploi et relations sociales, P.6
7
on traiter la procédure de la conciliation obligatoire. Et dans la seconde on va étudier
l’assurance obligatoire et les conditions d’indemnisation selon deux chapitres le
premier concernant l’élargissement de l’assurance obligatoire, et le deuxième relatif à
l’amélioration des conditions d’indemnisation.

PLAN :

I. Les procédures de déclaration et de conciliation obligatoires


A. Les procédures administratives de déclaration
B. La procédure de la conciliation obligatoire
II. L’assurance obligatoire et les conditions d’indemnisation
A. La procédure de la conciliation obligatoire
B. L’amélioration des conditions d’indemnisation

8
I. Les procédures de déclaration et de conciliation obligatoires :
La nouvelle loi 18-12 relative à la réparation des accidents du travail, a introduit
des changements majeurs sur le processus d’indemnisation, dans le but de simplifier
les procédures de déclaration des accidents du travail et d’accélérer l’indemnisation
des victimes ou de leurs ayants droits. Une meilleure garantie pour l’équilibre
économique de la couverture et pour la moralisation du risque de nature à sauvegarder
les intérêts des parties en présence partant de la mutualité des assurés.

Cette loi a réglementé et renforcé le régime d’indemnisation, la fluidité


d’administration, et la rapidité de la procédure de réparation qui constituent les
éléments clés de cette réforme.18 Dans la mesure où elle a mis des modifications
majeures qui sont de taille aussi bien pour les employeurs que pour les assureurs. Dans
cette optique, Il convient de mettre le point sur les différents apports relatifs aux
déclarations dans le premier chapitre et de mettre l’accent sur les apports de la
conciliation dans le deuxième chapitre.
A. Les procédures administratives de déclaration
La première nouveauté de cette loi, concerne l’adaptation d’une nouvelle
procédure civile de déclaration, elle révise les conditions et modalités des déclarations
des accidents de travail, pour une simplification des circuits de déclaration, et une
accélération de la procédure liée à cette indemnisation.
Tout d’abord , est considéré comme accident de travail, quelle qu’en soit la
cause, tout accident entraînant un dommage, au bénéficiaire des dispositions de la
présente loi, qu’il soit salarié ou travaillant, à quelque titre ou en quelque lieu que ce
soit, pour un ou plusieurs employeurs, survenu à l’occasion, par le fait ou lors de
l’exercice du travail, même si cet accident résulte d'un cas de force majeure ou si les
conditions du travail ont causés ou aggravé les effets de cette force, à moins que
l'employeur ou son assureur justifie, selon les règles générales du droit, que la maladie
de la victime a été la cause directe de l'accident.

18
https://www.leconomiste.com/article/969173-reparation-des-accidents-du-travail-les-enjeux-d-une-reformepar-
mr-hamid-besr
9
Le dommage, aux fins de la présente loi, désigne les préjudices physiques ou
moraux causés par l'accident du travail entraînant une invalidité partielle ou totale,
temporaire ou permanente, au bénéficiaire de ses dispositions.19

Est également considéré, comme accident de travail, l’accident survenu au


bénéficiaire des dispositions de la présente loi pendant le trajet aller et de retour, entre:

• Le lieu du travail et sa résidence principale ou une résidence secondaire


revêtue d’un caractère constant ou tout autre lieu où il se rend d'une façon
habituelle ;

• Le lieu du travail et le lieu où il prend habituellement ses repas et entre ce


dernier et le lieu de sa résidence.

Cette assimilation n’est plus valable si le salarié ou l’employé interrompe ou


détourne son parcours pour une raison étrangère aux nécessités essentielles de sa vie
courante ou liée à son activité professionnelle.20

La victime n’a droit à la réparation aménagée par la législation sur les accidents
du travail que dans la mesure où le préjudice est dû à un accident caractérisé par l’action
soudaine et violente d’une cause extérieure provoquant une lésion sur l’organisme
humain,21 donc l’accident du travail doit réunir les critères suivants :

• Il se produit dans le cadre de l’activité professionnelle du salarié, c’est-à-


dire que celui-ci est placé sous le contrôle et l’autorité de l’employeur. Ainsi,
lorsqu’il survient dans les locaux de l’entreprise, les temps de pause sont pris
en compte;

• Il est soudain, ce qui permet de le distinguer de la maladie professionnelle


Il est circonstancié de façon certaine;

• Il entraîne une lésion corporelle ou psychologique.22

19
Article 3 de la loi 18 - 12
20
Article 4 de la loi 18 - 12
21
http://fsjes.usmba.ac.ma/cours/dhimen/Droit-du-Travail-Marocain-Partie1-S3.pdf.P29
22
Guide pratique de l’employeur sur les accidents du travail, P6.
10
Et conformément à la loi 18-12, les frais et les indemnités ne peuvent être attribués à
la victime ni à ses ayants droit, s’il est prouvé que l’accident a été provoqué
intentionnellement par la victime, ou s’il est prouvé que l’accident est dû à une faute
inexcusable commise par la victime.23
PROCÉDURE : L'accident du travail est celui qui survient dans le cadre de
l'activité professionnelle du salarié et qui lui cause une lésion physique ou
psychologique. Lorsqu'un accident du travail survient la première chose à faire est bien
évidemment de s'assurer que la victime reçoive les soins nécessaires, au besoin en
faisant appel à des intervenants extérieurs tels que les sapeurs-pompiers ou
l’ambulance, et sans oublier de faire cesser tout danger qui pourrait entraîner un sur
accident (arrêt d'une machine, coupure de l'électricité ou du gaz, etc.).24

Il convient également de recueillir les premiers témoignages de la victime, si


c’est possible, et des autres personnes sur place ainsi que de faire les observations
nécessaires, afin de comprendre les causes et les circonstances de l’accident. Ces
éléments seront utiles non seulement pour éventuellement contester le caractère
professionnel de l’accident, mais aussi pour remédier, le cas échéant, à la défaillance
de sécurité qui serait à son origine.

En second lieu, c’est à l’employeur d’effectuer les démarches de déclaration


d’accident du travail sur la base des éléments transmis par la victime. En effet, ce
dernier, les ayants droit en cas de décès ou leurs représentants sont tenus d’informer
l’employeur de l’occurrence de tout accident de travail dans les 48 heures qui suivent
sa date de survenance, sauf cas de force majeure.25
La déclaration d’accident du travail est liée une procédure basée sur des
éléments transmis par la victime et c’est l’étape où réside l’apport relatif à cette loi. En
cas de survenance d'un accident de travail, la victime, ses ayant droits ou leur
représentant doit en informer ou en faire informer l'employeur ou l'un de ses préposés
le jour même où l'accident s'est produit ou, au plus tard, dans les quarante-huit heures
qui suivent, sauf dans le cas de force majeure, d'impossibilité absolue ou de motifs

23
Article 155 de la loi 18-12
24
https://www.lesechos.fr/2016/06/comment-gerer-un-accident-du-travail-224451
25
Guide pratique de l’employeur sur les accidents du travail, P10.
11
légitimes.26
Le médecin traitant est tenu d’établir, en quatre exemplaires, un certificat
médical initial décrivant l’état de la victime, les conséquences ainsi que les suites
probables de l’accident, et notamment la période probable de l’incapacité provisoire du
travail, si les conséquences ne sont pas exactement connues. La victime, ses ayants
droits ou leur représentant sont tenues de communiquer directement à l’employeur
trois exemplaires dudit certificat, dans les vingt-quatre heures qui suivent la date de
son établissement, sauf dans le cas de force majeure, d'impossibilité absolue ou de
motifs légitimes.27
La déclaration doit être accompagnée du certificat médical prouvant le décès, si
l’accident a. directement entraîné le décès, mais si la victime décède après une période
de la date de survenance de l’accident, l’employeur doit déposer ce certificat auprès de
l’entreprise d’assurance dans les quarante-huit heures suivants la date de sa réception,
sauf cas de force majeure ou de motifs légitimes.28
L'employeur est tenu, aussitôt informé de l’accident, de délivrer à la victime, à
ses ayant droits ou à leur représentant une attestation comprenant, notamment, les noms
et adresses de l'employeur et de la victime de l’accident, la nature de l'accident et la
date de sa survenance, le nom de l’entreprise d’assurance, le numéro de la police
d’assurance et le numéro d’immatriculation de la victime à la caisse nationale de
sécurité sociale. Le modèle d’attestation est délivré par l’autorité gouvernementale
chargée de l’emploi.29

L'employeur ou l’un de ses préposés doit déclarer à l’entreprise d’assurance tout


accident, dont il a été informé ou pris connaissance, au plus tard dans les cinq jours qui
suivent la date de survenance, sauf dans le cas de force majeure, d'impossibilité absolue
ou de motifs légitimes, même si la victime continue de travailler, et ce, conformément
aux dispositions de l’article 20 de la loi n° 17.99 portant code des assurances
promulguée par le dahir n° 1.02.238 du 25 rejeb 1423 ( 3 octobre 2002 ) tel qu’elle a

26
Article 14 de la loi 18 -12
27
Article 19 de la loi 18 -12
28
Article 23 de la loi 18 -12
29
Article 14 de la loi 18 -12
12
été modifiée et complétée. La déclaration doit etre déposée, contre récépissé,
directement auprès de l’entreprise d’assurance de l’employeur, ou adressée par lettre
recommandé avec accusé de réception; selon un modèle est fixé par arrêté de l’autorité
gouvernementale chargée de l’emploi.30

La déclaration de l’accident est assortie: d’un exemplaire du certificat médical;


le cas échéant, du procès-verbal de la police judiciaire ou le récépissé de constatation
de l’accident, dans le cas où celui-ci s’est produit pendant le trajet allé ou de retour,
sauf cas de motifs légitimes.
L’employeur est tenu d’informer le directeur provincial de l’emploi, de tout
accident de travail survenu dans le périmètre de compétence territorial de ce dernier et,
le cas échéant, de lui communiquer contre récépissé une copie de la déclaration de
l’accident dans un délai de cinq jours suivant la date de son dépôt auprès de l’entreprise
d’assurance, sauf dans le cas de force majeure, d'impossibilité absolue ou de motifs
légitimes, ou de la lui envoyer par lettre recommandée avec accusé de réception.31

30
Article 15 de la loi 18-12
31
Articles 16 et 17 de la loi 18-12
13
B. La procédure de la conciliation obligatoire
La loi 18-12 est justement venue mettre fin aux multiples dysfonctionnements,
parmi lesquels, le caractère onéreux et la grande lenteur de la procédure, la loi a
introduit un dispositif obligatoire de conciliation avant toute action judiciaire entre
l'entreprise d'assurance et la victime ou ces ayants droits.32 La victime d’un accident
du travail ou ses ayants droits sont tenus d’engager une procédure de conciliation avec
l’entreprise d’assurance de l’employeur, et ce, avant de faire recourt aux procédures
judiciaires conformément aux dispositions de la présente loi et du dahir portant loi
n° 1.74.447 du 11 ramadan 1394 (28 septembre 1974) approuvant le texte du code de
procédure civile, tel qu’il a été modifié et complété.33
Au sens de la présente loi, on entend par conciliation, l’accord conclu entre la
victime de l’accident ou ses ayants droit et l’entreprise d’assurance de l’employeur afin
de leur permettre de bénéficier des frais et des indemnités. L’accord conclu entre les
deux parties est consigné dans un procès-verbal dit "procès-verbal de conciliation",
dont le modèle est fixé par arrêté de l’autorité gouvernementale chargée de l’emploi.

L’accord conclu est réputé être définitif et n’est susceptible d’aucun recours
devant le tribunal de première instance compétent, sauf si les frais et les indemnités
attribués à la victime ou à ses ayants droit ou leurs montants sont en-deçà de ceux
garantis par la présente loi.34
L’entreprise d’assurance de l’employeur est tenue, dans un délai maximum de
trente jours à compter de la date de dépôt ou de réception du certificat médical de
guérison ou du certificat de décès, de présenter, par lettre recommandée avec accusé
de réception, à la victime ou à ses ayants droit, les offres de frais et d’indemnités.35
La victime ou ses ayants droit sont tenus, dans le délai, sauf cas de force majeure
ou de motifs légitimes, des trente jours suivants la date de réception de la lettre,
d’informer l’entreprise d’assurance de l’employeur par lettre dûment signée déposée
directement contre récépissé ou envoyée par voie recommandée avec accusé de

32
https://fr.le360.ma/economie/la-reforme-des-assurances-des-accidents-du-travail-actee-31639
33
Article 132 de la loi 18-12
34
Article 133 de la loi 18-12
35
Article 134 de la loi 18-12
14
réception, de leur acceptation ou de leur refus des offres de frais et d’indemnités
présentées.36

En cas d’acceptation, par la victime ou ses ayants droit, les offres de frais et
d’indemnités proposées par l’entreprise d’assurance de l’employeur, le procès-verbal
de conciliation est signé par le représentant légal de l’entreprise d’assurance, la victime
ou ses ayants droit et l’employeur.

L’entreprise d’assurance de l’employeur est tenue de communiquer, à l’autorité


gouvernementale chargée de l’Emploi, une copie du procès-verbal de conciliation visé
au premier paragraphe, dans un délai maximum de trois mois à compter de la date de
sa signature.37 L’entreprise d’assurance est tenue de payer les différents frais et
indemnités légalement garantis dans le délai des trente jours qui suivent la date de
signature du procès-verbal de conciliation.38

En cas de refus des offres de frais et d’indemnités proposées par l’entreprise


d’assurance de l’employeur, la victime ou ses ayants droit peuvent intenter une action,
en demande d’indemnisation des dommages causés par l’accident du travail, devant le
tribunal de première instance compétent et ce, par le biais d’une requête introductive
d’instance annexée d’un exemplaire de la déclaration de l’accident et des exemplaires
des différents certificats médicaux, du relevé des salaires et de la proposition d’offres
présentées par l’entreprise d’assurance de l’employeur, en indiquant obligatoirement
les raisons du refus de ces offres, le silence de la victime ou de ses ayants droit est
considéré comme refus implicite des offres de frais et d’indemnités présentées par
l’entreprise d’assurance de l’employeur.39

L’entreprise d’assurance de l’employeur peut demander à ce dernier, à la victime


ou à ses ayants droit toutes les pièces et les documents nécessaires lui permettant de
déterminer, de calculer et de liquider les frais et les indemnités garantis par la présente
loi. La liste de ces pièces et documents est fixée par texte réglementaire de l’autorité

36
Article 135 de la loi 18-12
37
Article 136 de la loi 18-12
38
Article 137 de la loi 18-12
39
Article 138 de la loi 18-12
15
gouvernementale chargée de l’Emploi.40
L’employeur non assuré peut, au tribunal de première instance compétent,
conclure avec la victime d’un accident du travail ou ses ayants droit une conciliation
judiciaire pour les faire bénéficier de frais et des indemnités garantis par la présente
loi, et ce, conformément aux dispositions du dahir portant loi précité n° 1.74.447 du 11
ramadan 1394 (28 septembre 1974).41

Ce changement de taille est afférent à la mise en place d’une procédure de


conciliation à l’amiable entre l’entreprise d’assurance et la victime de l’accident avant
toute procédure judiciaire; qui permet le minime et sans réelle perte des aptitudes de la
victime ou ces ayants droits, et le recours systématique au juge pour statuer sur tout
dossier d’accident du travail qui peut finir par un engorgement des tribunaux avec
toutes les contraintes qui y sont liées. Devant cette situation, il a été procédé à
l’introduction d’une procédure de conciliation amiable préalable, à l’instar de ce qui
est fait en matière d’accidents de la circulation, dans le cadre du Dahir du 2 octobre
1984. L’article 132 de la loi rend obligatoire cette procédure. Une telle procédure
permettra, à coup sûr, d’alléger l’appareil judiciaire des affaires d’accidents du travail
et de contribuer inéluctablement à l’amélioration de la situation matérielle des victimes
par l’économie de temps et de frais éventuels de procédure42.

40
Article 139 de la loi 18-12
41
Article 140 de la loi 18-12
42
https://www.leconomiste.com/article/969173-reparation-des-accidents-du-travail-les-enjeux-d-une-reformepar-
mr-hamid-besri

16
II. L’assurance obligatoire et les conditions d’indemnisation :
La nouvelle loi a permis un objectif majeur de réforme qui a impliqué toutes les
parties : les assureurs, les partenaires sociaux, les ministères de l’emploi et des
finances, les entreprises... et d’introduire une plus large transparence dans la gestion
administrative et techniques des accidents du travail.

Une adaptation aux dispositions du code des assurances, du code de travail et


particulièrement du code de procédure civile, mettre en place un dispositif permettant
une indemnisation des victimes et ayants droits dans des conditions justes et dans des
délais raisonnables, de limiter les éventuels contentieux et une trop judiciarisation des
procédures de dédommagements. Dans cette partie, il est indispensable d’abord de
mettre l’accent sur l’élargissement de l’assurance obligatoire conformément aux
dispositions de la nouvelle loi 18-12 relative à la réparation des accidents du travail
comme chapitre premier. Ensuite l’amélioration des conditions d’indemnisation en
deuxième chapitre.
A. L’élargissement de l’assurance obligatoire

Tous les employeurs soumis aux dispositions du Dahir du 27 Juillet 1972 relatif
au régime de sécurité sociale sont tenus souscrire à une assurance « accidents du travail
».

L’assurance accident du travail est réglementée par Dahir n° 1-02-238 du 25


Rejeb 1423 (3octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 17-99 portant code des
assurances, une assurance de responsabilité souscrite par l’employeur au profit de ses
employés pour les couvrir contre les risques qu’ils encourent dans l’exercice de leur
activité professionnelle.
C’est une assurance à vocation sociale. Son objectif est d’assurer à la victime
un complément de revenu pour compenser la perte de salaire consécutive à l’incapacité
physique au travail. Elle garantit aux ayants droit une source de revenu en cas de décès
de l’employé.43 Mais le manque d’obligation d’assurance aux entreprises pour
soumettre à la Caisse National de la sécurité sociale CNSS a créé une injustice vis-à-

43
Les accidents du travail, Guide pratique de l’employeur, page 8
17
vis des employés, très nombreux, non-inscrits à cette Caisse, ce qui les exclut d’office
du bénéfice de cette protection sociale. Toutefois, la nouvelle loi comble ce vide en
obligeant les employeurs non assurés de verser le capital constitutif de rente à la Caisse
Nationale de Retraite et d’Assurance dans les soixante jours suivant la date de
l’ordonnance judiciaire de conciliation ou du prononcé du jugement par le tribunal
compétent.44
Cette assurance couvre aussi les accidents de trajet auxquels survenu à un
travailleur pendant le trajet d’aller ou de retour entre :

• Le lieu du travail et sa résidence principale ou une résidence secondaire


présentant un caractère certain de stabilité ou tout autre lieu ou le travailleur se
rend d’une façon habituelle pour des motifs d’ordre familial ;

• Le lieu de travail et le lieu où il prend habituellement ses repas ; qu’il


s’agisse du petit- déjeuner, du déjeuner ou du diner même si ce repas est pris
habituellement chez un parent ou un particulier ;

• Le lieu où l’employé prend habituellement ses repas et sa résidence.


L’assimilation faite dans la mesure où le parcours n’a pas été interrompu ou
détourné pour un motif dicté par l’intérêt personnel et étranger aux nécessités
essentielles de la vie courante ou indépendant de l’emploi.45 En principe le trajet
suppose que l’intéressé a suivi le chemin le plus direct, en règle générale les détours ou
les interruptions font perdre aux travailleurs le bénéfice de la protection. Cependant la
jurisprudence connait un tempérament à ce principe du trajet, ainsi les détours et
interruptions ne privent pas la victime de la protection s’ils ont un certain rapport avec
l’exécution du travail ou par la justification des nécessité essentielles de la vie courante.
De même, le temps du trajet et le temps normal d’aller et de retour, parfois le salarié
quitte son travail avant l’heure normale, il ne sera couvert que s’il a reçu l’autorisation
expresse ou tacite de partir.46

En effet, L’assurance accident du travail est une assurance de responsabilité

44
https://fr.le360.ma/economie/la-reforme-des-assurances-des-accidents-du-travail-actee-31639
45
Article 6 du Dahir du 6 Février 1963 relatif à la réparation des accidents du travail.
46
http://fsjes.usmba.ac.ma/cours/dhimen/Droit-du-Travail-Marocain-Partie1-S3.pdf.P30
18
souscrite par l’employeur au profit de ses employés pour les couvrir contre les risques
qu’ils encourent dans l’exercice de leur activité professionnelle.

Ce contrat couvre les conséquences de pertes pécuniaires de la responsabilité


légale de l’employeur en cas d’accidents du travail pouvant atteindre ses préposés au
cours de leur activité professionnelle y compris les risques du trajet. Pour cela, il existe
deux types de contrats :

• Le contrat à prime forfaitaire pour toute entreprise employant moins de 5


personnes : la liste nominative des travailleurs doit être obligatoirement fournie
à la souscription du contrat et mise à jour régulièrement.

• Le contrat à prime révisable (sur la base du secteur d’activité, masse


salariale, bordereaux de la CNSS) pour toute entreprise employant plus de 5
personnes. Dans ce cas, le souscripteur s’engage à fournir à la compagnie
d’assurances une copie certifiée conforme de l’envoi relatif à la déclaration du
personnel et des salaires, conformément à la législation relative au régime de
sécurité sociale.47
Le fait que l’assurance d’accident du travail devient obligatoire implique, d’une
part, que l’employeur sera systématiquement associé à la déclaration de l’accident et,
d’autre part, que l’action directe de la victime n’a plus lieu d’être. Par ailleurs la
nouvelle loi impose aux employeurs assujettis au régime de la sécurité sociale de
souscrire une assurance pour accidents de travail. Et conformément à la loi 18-12 ; les
employés soumis aux dispositions du dahir portant loi n° 1.72.184 du 5 Joumada II
1392 (27 juillet 1972) relatif au régime de sécurité sociale, tel qu’il a été modifié et
complété, doivent souscrire obligatoirement auprès des entreprises d’assurance agrées
un contrat d'assurance garantissant les frais et les indemnités prévues par la présente
loi. Bénéficient de l'assurance obligatoire, les agents des collectivités locales
temporaires, occasionnels, journaliers et contractuels ainsi que les employés des
établissements publics ne relevant pas de la fonction publique.

Les employeurs, doivent adresser à l’entreprise d'assurance concernée, lors de la

47
Confédération générale des entreprises du Maroc, guide pratique de l’employeur sur les accidents du travail, p 8
19
souscription ou du renouvellement du contrat d'assurance, une copie certifiée conforme
du bordereau de déclaration des salariés et des salaires.

Les employeurs doivent informer les entreprises d’assurance de toutes les


nouvelles déclarations des salariés effectuées auprès de la caisse nationale de sécurité
sociale, et ce, dans un délai de vingt jours du mois qui suit la date de leur déclaration
auprès de ladite caisse. Ils sont tenus, également, de communiquer à l’entreprise
d’assurance, dans le même délai après la date de résiliation, la liste des salariés dont
les contrats de travail ont été résiliés.48
Cette obligation a touché aussi les cahiers des charges relatifs aux marchés
publics pour le compte de l’État, des collectivités locales et des établissements publics,
qui doivent contenir une clause rendant obligatoire la souscription du contrat
d’assurance. Ainsi la déchéance qui ne peut être opposée par l’assureur de l'employeur
aux victimes d'accidents du travail ou à leurs ayants droit, même dans le cas de
manquement de l’employeur assuré à ses obligations soit avant ou après la survenance
de l’accident.49

L’employeur ou son assureur prend en charge, qu’il y ait ou non interruption


de travail par la victime :

• Les frais de diagnostic, les frais de soins médicaux, chirurgicaux et


pharmaceutiques, les frais d’hospitalisation, les frais d'analyses et d'examens,
les frais à payer aux médecins et aux auxiliaires médicaux, et d’une façon
générale tous les frais que nécessite le traitement de la victime ;

• Les frais des dispositifs médicaux nécessités par l’accident, y compris ceux
relatifs à l’obtention, la réparation ou le renouvellement des appareils de
prothèse ou d'orthopédie.

48
Article 29 de la loi 18-12
49
Article 31 et 30 de la loi 18-12
20
• Les frais de transport de la victime à sa résidence habituelle ou à un
établissement, publics ou privés, d’hospitalisation et de soins le plus proche du
lieu de survenance de l'accident; En cas de décès, les frais funéraires et les
frais de transport de la dépouille au lieu de l’inhumation.50

La victime ou ses ayants droits ou l’employeur assuré, dans le cas de non-


aboutissement à la conciliation, doivent obligatoirement mettre en cause l’entreprise
d’assurance dans l’action en demande des indemnités devant le tribunal de première
instance compétent. Le jugement ou l’arrêt ordonnant le paiement des frais, indemnités
ou rentes doit prononcer la substitution de l’assureur à l’assuré dans le paiement.51 Dans
le cas où l’employeur n’est pas assujetti à l’obligation d’assurance ou n’a pas souscrit
une police d’assurance, la victime ou ses ayant droits sont tenus de suivre la procédure
judiciaire.52

50
Article 37de la loi 18-12
51
Article 35 de la loi 18-12
52
Article 18 de la loi 18-12
21
B. L’amélioration des conditions d’indemnisation
L’indemnisation des victimes d’accidents du travail avait fait l’objet, depuis
plusieurs années des critiques d’où la nécessité d’une réforme urgente et profonde de
réparation des préjudices subis et de prise en charge des victimes et de leurs ayants
droit.53 La loi 18-12 est venue justement mettre fin à certaines de ces insuffisances et
la réparation devrait respecter les règles de la mise en place des mécanismes visant à
limiter les voies contentieuses, l’élargissement de la réparation des préjudices
personnels aux ayants droit des victimes et l’indemnisation selon un barème. Dans
cet esprit, Elle permettrait d’éviter, une trop forte judiciarisation souvent inutile et de
proposer aux victimes une réparation plus raisonnable et acceptable des préjudices subis.
L'indemnité journalière due à la victime, est prise en charge par l’employeur
ou son assureur, pendant toute la période de l'incapacité temporaire allant du premier
jour suivant la date de survenance de l'accident et jusqu’au jour de la guérison ou du
décès, et ce, sans distinction entre les jours ouvrables, les jours de repos
hebdomadaire, les jours fériés ou de fêtes.

L’employeur prend en charge l’intégralité du salaire du jour de l’accident,


quel que soit le mode de son paiement.

L'indemnité journalière est égale, durant toute la période de l’incapacité


temporaire du travail, aux deux tiers du salaire journalier.54

La réparation des dommages ouvre droit à la victime ou à ses ayants droit à :

1. Une indemnité journalière durant la période de l'incapacité


temporaire;

2. Une indemnité sous forme de rente en cas d’incapacité permanente ;

3. Une indemnité sous forme de rente pour les ayants droit de la victime
en cas de décès.55

La nouvelle loi relative à la réparation des accidents de travail a maintenu les

53
https://www.challenge.ma/enfin-une-reforme-des-assurances-des-accidents-du-travail-43047
54
L’article 61 de loi 18-12
55
L’article 60 de loi 18-12
22
droits des victimes des accidents de travail, en apportant quelques améliorations:

• La suppression de la condition de la limite d’âge, s’agissant de l’épouse


ou de l’époux de la victime décédée, pour bénéficier de la rente en relevant de
30 à 40%

• La mort des ascendants suite à un accident du travail, leurs orphelins


handicapés bénéficieront d’une rente à vie.56 Les orphelins de père ou de mère
et qui suivent une formation professionnelle, toucheront une rente jusqu’à l’âge
de 18 ans ou 21 ans selon certaines conditions.
Ainsi le calcul des indemnités est sur la base du salaire annuel perçu durant les
douze derniers mois précédant l’accident, s’il est supérieur au SMIG, à défaut, c’est le
SMIG qui sera retenu. Le salaire annuel ne doit pas dépasser le seuil fixé par voie
gouvernementale.
L’indemnité journalière57, elle est toujours égale aux deux tiers de la rémunération
quotidienne à compter du 1er jour qui suit l’accident.58 La revalorisation des indemnités
et la suppression du critère d’âge pour les veuves. Celles-ci toucheront 50% du salaire
annuel de la victime décédée quel que soit leurs âges. L’employeur ou son assureur
prend en charge, de plein droit, les frais de justice et les frais d’assistance judiciaire
attribués aux victimes d’accidents du travail en vertu des dispositions législatives et
réglementaires en vigueur, et tous les frais nécessités par les déplacements de la victime
pour recevoir le traitement médical ou pour effectuer les examens et l’expertise
médicale.59
L’intégralité du salaire du jour de l’accident, est prise en charge par l’employeur.
En cas de reprise, par la victime, d'un travail de nature à favoriser sa guérison l'indemnité
journalière est maintenue, totalement ou partiellement. L'indemnité journalière peut être

56
https://www.challenge.ma/enfin-une-reforme-des-assurances-des-accidents-du-travail-43047
57
Le salaire servant de base au calcul de l'indemnité journalière comprend le salaire journalier, d'une part, et le
montant journalier des avantages supplémentaires en nature ou en espèces d’autre part. Toutefois, ne sont pas
considérés comme faisant partie des composantes du salaire journalier, les avantages sociaux et notamment les
allocations familiales.
58
http://actu.artemis.ma/je-gere/article-detail/procedure-de-declaration-des-accidents-de-travail-a-la-lumiere-de-la-loi-
1812-5021
59
Article 193 de la loi 18-12
23
réduite si le montant cumulé du salaire et de l'indemnité maintenue dépasse le salaire
normal des travailleurs de la même catégorie professionnelle ou le salaire servant de
base au calcul de l’indemnité journalière.
Or, l'indemnité journalière cesse d’être due à compter :

1 Du jour du refus par la victime de subir les traitements ou le contrôle


médical ou de faire les examens médicaux demandés ;
2 Du jour de reprise du travail, que ce soit chez l'employeur qui
l'occupait au moment de l'accident ou chez un autre employeur ;
3 De la date fixée prévue dans le certificat médical de guérison, si la
victime ne se rend chez le médecin traitant qu'après cette date.
Toutefois, dans ce dernier cas, l'indemnité journalière doit être payée jusqu'à la
date de guérison fixée dans le certificat visé ci-dessus, si ce certificat mentionne que le
retard de la victime ne doit pas être considéré et que sa guérison est bien survenue à la
date y indiquée.60
Le code du travail interdit à l’employeur toute mesure visant à porter atteinte à la
stabilité des salariés dans le travail pour la raison de remplacement définitif d’un ouvrier
victime d’un accident du travail avant l’expiration de la durée de sa convalescence.61
Ou de licencier un salarié pendant la période d’incapacité temporaire résultant d’un
accident du travail, une telle mesure vise à protéger le contrat de travail du salarié et
veille à sa réinsertion professionnelle.62
Même si le contrat est réputé suspendu pendant la période d’incapacité
temporaire du salarié, résultant d’un accident du travail, cette période d’incapacité
temporaire est considérée comme période de travail effectif.
Il convient également de souligner que la suspension du contrat de travail peut
dans certains cas générer sa rupture.

• Rente en cas d’incapacité permanente de la victime.

• En cas d'incapacité permanente qu'elle soit totale ou partielle, le salarié

60
Article 64 de la loi 18-12
61
Préambule de la loi 65-99 formant code du travail
62
Article 32 de la loi 65-99 formant code du travail
24
victime d'un accident de travail perçoit une rente viagère.63
On parle d'incapacité totale lorsque la victime de l'accident de travail ne peut
plus exercer aucune activité professionnelle, l'incapacité est partielle lorsque la victime
de l'accident n'a pas totalement perdu sa capacité à exercer une quelconque activité.
En fait, la nature de l'infirmité de la victime, de son état de santé générale, de son âge,
de ses capacités physiques et mentales, ainsi qu’en fonction de sa qualification et sa
spécialité professionnelle constituent les éléments qui déterminent le taux d'incapacité
permanente.
Ce nouveau régime a renforcé la protection sociale des victimes des accidents de
travail ou des ayants droit en garantissant une meilleure indemnisation pour les
dommages physiques liés aux risques professionnels. Mais les critiques adressées à ce
mode d’indemnisation résultent davantage du caractère onéreux et d’une grande lenteur
de la procédure. La loi 18-12 est venue justement mettre fin à certaines de ces
insuffisances et la réparation devrait respecter au moins trois règles : la mise en place
de mécanismes visant à limiter les voies contentieuses, l’élargissement de la réparation
des préjudices personnels aux ayants droit des victimes et l’indemnisation selon un
barème.
Si la responsabilité civile entraîne la réparation des préjudices subis par des
victimes des accidents du travail, notamment par l'octroi de dommages et intérêts, la
responsabilité pénale, quant à elle, conduit à la condamnation des responsables à une
peine d'amende ou et une peine d'emprisonnement.
Dans la grande majorité des cas, les accidents de travail relèvent de la
responsabilité civile, mais ils peuvent parfois engendrer des suites pénales en cas de
violation flagrante des règlements, et la responsabilité pénale. La loi 18-12 relative à
la réparation des accidents du travail, a édicté un ensemble des sanctions lourdes dues
au non-respect de la législation du travail, varient suivant les circonstances et les
conséquences de l’infraction aux règles de santé et sécurité du travail.

Sont passible d'une amende de 10.000 à 50.000 dirhams les faits suivants:

63
La rente viagère est perçue dès lors qu’il y a une incapacité permanente, qu'elle soit totale ou partielle. Elle est
calculée en fonction du salaire annuel, et le taux d’incapacité, elle est remplacée par un capital dans certains cas.
25
• Non déclaration par l’employeur ou l’un de ses préposés de l’accident;

• Non dépôt, par l’employeur, des différents certificats;

• Non délivrance par l’employeur à la victime, à ses ayants droit ou à leur


représentant légal de l’attestation de déclaration;

• Non information de l’entreprise d’assurance par l’employeur des salariés


nouvellement déclarés auprès de la caisse nationale de sécurité sociale, ou non
transmission à l’entreprise d’assurance, de la liste des salariés dont les contrats
de travail ont été résiliés;

• Non affichage d’une copie de la présente loi;

• Non dépôt ou non transmission par l’employeur au directeur provincial de


l’emploi d’un exemplaire de la déclaration de l’accident ou d’exemplaires des
différents certificats médicaux déposés auprès de l’assureur ou non information
dudit délégué de tout accident survenu dans le ressort de sa compétence
territoriale;

• Non établissement de plein droit par tout débirentier d’un nouveau calcul
des rentes, à chaque fois qu’un bénéficiaire cesse d’y avoir droit, sur la base des
pourcentages des rentes des ayants droit.64
En vertu de l’article 184, est passible d'une amende de 50.000 à 100.000 dirhams
quiconque s’abstient de souscrire ou de renouveler le contrat d'assurance. En cas de
récidive, une peine d'emprisonnement d’un à trois mois peut être prononcée en sus de
l'amende. Le condamné est en état de récidive lorsqu'il commet l'infraction dans les
cinq ans suivant le jugement ayant acquis la force de la chose jugée pour des faits
similaires.

Les infractions commises par les sociétés d'assurance, sont punies des amendes

64
Article 186 de la loi 18-12
26
suivantes :

• Une amende déterminée à 5 % par mois ou fraction de mois de retard, sans


que le montant de cette amende puisse être inférieur à mille cinq cent dirhams
en cas de non versement, partiel ou total, des contributions dans les délais
impartis par ledit décret. Cette amende est relevée et recouvrée par le greffe du
tribunal;

• Une amende de 3.000 à 30.000 dirhams pour toute autre infraction.65


L’article 185 dispose : sont passible d'une amende de 20.000 à 50.000 dirhams
les fais suivants:

• Non présentation par l’assureur de l’employeur des offres de frais et


d’indemnités à la victime ou à ses ayants droit dans les délais fixés;

• Non-paiement, par l’employeur ou son assureur, des indemnités ou des


rentes à la victime ou à ses ayants droit après expiration d’un délai de trente
jours qui suivent la signature du procès-verbal de conciliation, ou le prononcé
de l’ordonnance judiciaire de conciliation, du jugement ou de l’arrêt judiciaire;

• Non prise en charge par l’employeur ou son assureur des frais.


L’employeur ou son assureur est passible d’une amende de 10.000 à 50.000
dirhams en cas de non- respect des dispositions législatives relatives à la détermination,
au calcul et à la date d’effet de l’indemnité journalière ou de la rente.66
L’employeur ou son assureur est passible d’une amende de 10.000 à 20.000
dirhams en cas de non- respect des dispositions législatives et réglementaires relatives
à l’obtention, à la réparation et au renouvellement des appareils de prothèse ou
d'orthopédie, et aux frais des funérailles.67

En effet, la réforme engagée témoigne d’une véritable volonté politique de


légiférer sur le sujet, mais il faut s’attendre à ce que le nouveau dispositif de
dédommagement nourrisse de nombreuses inquiétudes chez les professionnels de

65
Article 190 de la loi 18-12
66
Article 188 de la loi 18-12
67
Article 189 de la loi 18-12
27
l’assurance, d’autant qu’ils doivent faire face à un élargissement des niveaux
d’indemnisation des accidentés du travail et depuis quelques années, à une
augmentation sensible des sinistres. Les enjeux sont donc de taille. Pour les assureurs
tout d’abord, puisqu’ils doivent adapter leurs garanties par rapport aux nouvelles
dispositions de la loi 18-12 avec de nouveaux tarifs correspondants. Pour les
employeurs ensuite, ces derniers pouvant difficilement faire l’économie d’une telle
couverture.
Enfin, Si, incontestablement, le nouveau dispositif instauré par la loi 18-12 est
une pierre de plus dans l’édifice visant à renforcer la protection sociale des victimes
des accidents du travail et leurs ayants droit, en améliorant certains niveaux de
prestations servies et en allégeant la procédure d’indemnisation pour les dommages
subis, le principe d’une réparation intégrale

28
Conclusion

En guise de conclusion la reforme 18-12 est un vrai soulagement pour le monde


des travailleurs, cette réforme est venue pour mettre fin au multiple disfonctionnement
de la législation ancienne mais il reste loin d’atteindre la protection sociale et la sécurité
social des salariés, surtout que la structure de l’économie marocaine est
majoritairement constituée de l’économie souterraine et informelle et que la majorité
des travailleurs sont issus d’un milieu pauvre et ignorent leurs droits.

On propose les recommandations fait par Le CESE :


- Il recommande que à l’instar des pratiques internationales et en ligne avec les
conventions internationales (notamment la convention 102 de l’OIT), les
risques accidents du travail soient reconnus et traités comme des risques
sociaux, et que leur gestion obéit aux règles de solidarité et de non-profit,
dans le cadre d’un seul régime obligatoire d’assurance sociale;
- La CNSS, en tant qu’organisme public non lucratif, devrait gérer ce risque
sur la base d’un système déclaratif individualisé des salaires et appuyé sur un
corps de contrôle et un système de recouvrement des créances.

Le CESE recommande par ailleurs :


- Actualiser et renforcer la législation relative à la médecine du travail pour en
rendre l’existence et l’effectivité systématiques, contrôlables et appropriés
aux risques de santé et de sécurité dans l’ensemble des secteurs d’activité ;
- Actualiser et renforcer les dispositions du code du travail relatives à la
médecine du travail.

Quelques recommandations dans le cadre du plan national d’actions sécurité et


santé au travail 2020-2024 effectué par le ministère du travail et de l’insertion
professionnelle dont l’objectif et de promouvoir la culture de la prévention ;
- Renfoncer la connaissance et la prévention de la réalité des risques
professionnelles par l’obligation des compagnies d’assurances à assurer les
entreprises contre les accidents de travail et extension des obligations
d’assurance prévue pour les accidents de travail.
29
- Constituer une banque de données sur les études et les recherches effectuées
au niveau nationale dans le domaine de la prévention des risques
professionnelles.

30
Table des matières
I. LES PROCEDURES DE DECLARATION ET DE CONCILIATION OBLIGATOIRES :............... 9

A. Les procédures administratives de déclaration .................................................. 9

B. La procédure de la conciliation obligatoire ..................................................... 14

II. L’ASSURANCE OBLIGATOIRE ET LES CONDITIONS D’INDEMNISATION : .................... 17

A. L’élargissement de l’assurance obligatoire ..................................................... 17

B. L’amélioration des conditions d’indemnisation ............................................... 22

31
Bibliographie

Rapport :
- Avis du Conseil Economique Social et Environnemental La protection sociale au Maroc
Revue, bilan et renforcement des systèmes de sécurité et d’assistance sociales.
- Confédération générale des entreprises du Maroc, guide pratique de l’employeur sur les
accidents du travail
- La protection sociale au Maroc Revue, bilan et renforcement des systèmes de sécurité et
d’assistance sociales. Comité Rhône Alpes d’Histoire de la Sécurité Sociale, Actes du
colloque : Les Accidents du travail : Rétrospective historique et interrogations
contemporaines Octobre 2008.
- Guide pratique de l’employeur sur les accidents du travail.
- M. Alain Letourmy, expert en protection sociale, les premiers assises nationales de la
protection sociale, sous le Haut Patronage de Sa Majesté Roi Mohammed VI, « Ensemble
pour un système de protection sociale intégré et pérenne», Couverture des risques
chômage, Accidents du travail, et maladie professionnelle : Etat des lieux et pistes de
réforme. Skhirat, 12 -13 novembre 2018 Avis du Conseil Economique Social et
Environnemental.

Webographie :

- https://www.preventica.ma/wp-content/uploads/2018/02/plus-journee-mondiale.pdf
- https://www.ilo.org/legacy/english/protection/safework/worldday/report_fra.pdf
- https://www.leconomiste.com/article/1017529-accidents-du-travail-des-niveaux-
preoccupants-dans-le-btp
- https://www.leconomiste.com/article/969173-reparation-des-accidents-du-travail-les-
enjeux-d-une-reformepar-mr-hamid-besr
- https://www.menara.ma/fr/article/parution-au-bulletin-officiel-de-la-loi-relative-
%C3%A0-la-r%C3%A9paration-des-accidents-de-travail
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6235479/
- https://www.lesechos.fr/2016/06/comment-gerer-un-accident-du-travail-224451
- https://fr.le360.ma/economie/la-reforme-des-assurances-des-accidents-du-travail-actee-
31639
- https://www.challenge.ma/enfin-une-reforme-des-assurances-des-accidents-du-travail-
43047/

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