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« En vertu du contrat de travail le liant à son salarié, l’employeur est tenu envers celui-ci d’une obligation de
sécurité de résultat; le manquement à cette obligation a le caractère d’une faute inexcusable, lorsque
l’employeur avait ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé le salarié et qu’il n’a pas pris
les mesures nécessaires pour l’en préserver » - Cass. Soc 28-02-2002
Il y a donc faute inexcusable au sens de l’article L.452-1 du code de la sécurité sociale si :
1- d’une part, la conscience l’employeur avait ou aurait dû avoir des risques existants l’obligation d’évaluation
des risques (document unique) permet d’établir la conscience du danger,
2- d’autre part l’absence de mesures prises en conséquence pour préserver les travailleurs le résultat ne porte
pas sur la santé mais bien sur l’exigence de la protéger et donc sur l’effectivité de la protection.
1- Histoire et évolutions des principes de prévention en France
5- ….. Vers une réparation intégrale des préjudices consécutifs au AT et MP
Article 18 « …la victime ou, en cas de décès, ses ayants droit peuvent, devant la juridiction de sécurité sociale,
demander à l'employeur la réparation de certains chefs de préjudice énumérés par l'article L. 452-3 du code de la
sécurité sociale ; En présence d'une faute inexcusable de l'employeur, les dispositions de ce texte ne sauraient
toutefois, faire obstacle à ce que ces mêmes personnes, devant les mêmes juridictions, puissent demander à
l'employeur réparation de l'ensemble des dommages non couverts par le livre IV du code de la sécurité sociale ».
Possibilité pour les ayants droits de demander l’indemnisation d’autres préjudices que le préjudice moral
( frais d’obsèques…)
L’arrêt rendu par la cour de cassation en date du 30 juin 2011 entérine la décision du conseil constitutionnel
1- Histoire et évolutions des principes de prévention en France
Loi du 17/01/2002 (art 193) : art L4622-2 du CT – création des services de santé au travail
Décret du 24/06/2003: art R4623-28 – I.P.R.P.
Arrêté du 24/12/2003 – Habilitation de l’intervenant
Circulaire DRT du 13/01/2004
Loi du 20 juillet 2011 (n°2011-67) : organisation de la médecine du travail (décret 2012-135/ 137 : du 30
janvier 2012)
1) recourir à des compétences pluridisciplinaires est obligatoire lors de l’évaluation des risques,
2) impliquer tous les acteurs de la SST au service des salariés et des employeurs,
3) mettre en œuvre une approche renouvelée et décloisonnée de la prévention.
2- Les obligations de l’employeur et des salariés en santé, sécurité au travail
La démarche de prévention est un processus d’amélioration continue sans cesse en mouvement qui exige une
grande réactivité, il ne peut s’agir d’une réponse immédiate, ponctuelle à un problème ou une obligation juridique
donnée.
2- Les obligations de l’employeur et des salariés en santé, sécurité au travail
« L'employeur met en œuvre les mesures prévues à l'article L. 4121-1 sur le fondement des principes généraux de
prévention suivants :
1° Éviter les risques ;
2° Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;
3° Combattre les risques à la source ;
4° Adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que
le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le
travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé ;
5° Tenir compte de l'état d'évolution de la technique ;
6° Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ;
7° Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l'organisation du travail, les
conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au
harcèlement moral, tel qu'il est défini à l'article L. 1152-1 ;
8° Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection
individuelle ;
9° Donner les instructions appropriées aux travailleurs ».
Ces principes irriguent la philosophie de toutes les démarches de prévention des risques professionnels . Ils permettent
un mode de raisonnement structurant, construit, cohérent et déclinable dans toute situation de travail.
2- Les obligations de l’employeur et des salariés en santé, sécurité au travail
L’évaluation des risques ne constitue pas une fin en soi et la prévention doit être un acte ou une fonction intégré
dans tous les processus de décision de l’entreprise (article L.4121-3 du code du travail).
« L'employeur, compte tenu de la nature des activités de l'établissement, évalue les risques pour la santé et la
sécurité des travailleurs, y compris dans le choix des procédés de fabrication, des équipements de travail,
des substances ou préparations chimiques, dans l'aménagement ou le réaménagement des lieux de travail
ou des installations et dans la définition des postes de travail.
A la suite de cette évaluation, l'employeur met en œuvre les actions de prévention ainsi que les méthodes de
travail et de production garantissant un meilleur niveau de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs. Il
intègre ces actions et ces méthodes dans l'ensemble des activités de l'établissement et à tous les niveaux
de l'encadrement ».
L’employeur doit tenir compte des capacités des salariés à se protéger (article L.4121-4 du code du travail).
« Lorsqu'il confie des tâches à un travailleur, l'employeur, compte tenu de la nature des activités de
l'établissement, prend en considération les capacités de l'intéressé à mettre en œuvre les précautions
nécessaires pour la santé et la sécurité ».
Une obligation générale de coordination en SST entre les différents intervenants (article L. 4121-5 du CdT)
« Lorsque dans un même lieu de travail les travailleurs de plusieurs entreprises sont présents, les employeurs
coopèrent à la mise en œuvre des dispositions relatives à la santé et à la sécurité au travail ».
2- Les obligations de l’employeur et des salariés en santé, sécurité au travail
Livre 1 : dispositions générales en matière de santé et de sécurité (prévention des risques et principes
généraux de prévention, la formation, droit d’alerte et de retrait,…),
Livre 2 : dispositions applicables aux lieux de travail,
Livre 3 : dispositions applicables aux équipements de travail et moyens de protection
Livre 4 : dispositions applicables à certains risques d’exposition (risques chimiques, biologiques, bruit,
vibrations mécaniques, rayonnements ionisants),
Livre 5 : dispositions applicables à certaines activités ou opérations (entreprises extérieures, installations
classées SEVESO II, opérations de génie civil et de bâtiment, manutention manuelle des charges),
Livre 6 : Institutions et organismes de prévention (CHSCT, services de santé au travail, COCT, ANACT,
OPPBTP),
Livre 7 : Contrôle (documents et affichages obligatoires, mises en demeure et demandes de vérification de
l’inspection du travail, mesures et procédures d’urgence de l’inspection du travail, dispositions pénales
applicables à l’ensemble des parties),
Livre 8 : Dispositions relatives à l’outre-mer
2- Les obligations de l’employeur et des salariés en santé, sécurité au travail
4. …. Ce qui revient à intégrer 3 types d’actions au cœur d’un management de la santé, sécurité au travail
PROGRAMME DE PREVENTION
Actions MAITRISE
Actions Actions DES RISQUES
ORGANISATION CONFORMITE - Prévention
- Protection
- Transfert
La clé de voûte d’un management santé, sécurité repose sur l’évaluation des risques et les décisions
sont justifiées par son résultat
2- Les obligations de l’employeur et des salariés en santé, sécurité au travail
4. …. Ce qui revient à intégrer 3 types d’actions au cœur d’un management de la santé, sécurité au travail
Confortable pour l’employeur aujourd’hui mais la tendance va aller vers une notion de recommandation
minimum
2) Les actions organisationnelles qui permettent le respect d’exigences posées par des référentiels de
management du domaine (OHSAS 18001, OIT, BS 8800…) / ISO 45000 ?
3) La démarche d’évaluation des risques formalisée par le Document Unique, qui donne lieu à des actions de :
Le poste de travail et les conditions de travail doivent être conçus et réalisés de façon à offrir aux
salariés un maximum de confort et de sécurité
Avant Après
3- La démarche de prévention des risques professionnels en entreprise
Tenir compte de l’état d’ évolution de la technique
La prévention suppose l’évolution des techniques de prévention pour les adapter
aux nouvelles situations
>>>>
3- La démarche de prévention des risques professionnels en entreprise
Les « facteurs humains » sont également des éléments essentiels dans la prévention des risques
EXERCICE - PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION
En conclusion…
1) La gestion des risques suppose le respect de ces neuf principes généraux de prévention,
indissociables, parmi lesquels figure l’évaluation des risques professionnels.
2) Certains de ces principes constituent des objectifs et d’autres des moyens de les atteindre:
l’évaluation des risques en est l’élément central car elle les implique tous ou en permet la
réalisation.
En résumé
Un document unique qui comporte un inventaire des risques identifiés dans chaque unité
de travail (art. R.4121-1 du CT)
Identification des dangers (méthodes de travail, équipements de travail, substances chimiques, ...)
Analyse des risques : le résultat de l’exposition aux dangers des salariés, sans oublier les risques liés à
l’organisation.
Une notion d’unité de travail à adapter dans chaque entreprise (circulaire du 18/02/2002)
Comprise au sens large pour recouvrir toutes les situations de travail.
Les regroupements ne doivent pas éliminer des expositions individuelles.
4- L’évaluation des risques : une obligation réglementaire au cœur des démarches de
management de la santé, sécurité au travail
3– Les exigences du législateur français en matière de formalisation de l’évaluation des risques
Un avis indiquant les modalités d'accès des travailleurs au document unique est affiché à une place
convenable et aisément accessible dans les lieux de travail. Dans les entreprises ou établissements dotés
d'un règlement intérieur, cet avis est affiché au même emplacement que celui réservé au règlement intérieur
4- L’évaluation des risques : une obligation réglementaire au cœur des démarches de
management de la santé, sécurité au travail
3– Les exigences du législateur français en matière de formalisation de l’évaluation des risques
Les organismes et instances mis en place par la branche peuvent accompagner les entreprises dans
l’élaboration et la mise à jour du document unique d’évaluation des risques professionnels
4- L’évaluation des risques : une obligation réglementaire au cœur des démarches de
management de la santé, sécurité au travail
3– Les exigences du législateur français en matière de formalisation de l’évaluation des risques
Le document unique d’évaluation des risques professionnels et ses mises à jour font l’objet d’un dépôt
dématérialisé sur un portail numérique déployé et administré par un organisme géré par les
organisations professionnelles d’employeurs représentatives au niveau national et interprofessionnel.
a)À compter du 1er juillet 2023, aux entreprises dont l’effectif est supérieur ou égal à 150 salariés ;
b)À compter de dates fixées par décret, en fonction des effectifs des entreprises, et au plus tard à
compter du 1er juillet 2024, aux entreprises dont l’effectif est inférieur à 150 salariés.
4- L’évaluation des risques : une obligation réglementaire au cœur des démarches de
management de la santé, sécurité au travail
3– Les exigences du législateur français en matière de formalisation de l’évaluation des risques
Programme annuel de prévention des risques Définition d’actions de prévention des risques et de
professionnels et d’amélioration des conditions de protection des salariés.
travail
liste détaillée des mesures devant être prises au La liste de ces actions est consignée dans le document
cours de l’année à venir, qui comprennent les unique d’évaluation des risques professionnels et ses
mesures de prévention des effets de l’exposition mises à jour
aux facteurs de risques professionnels ainsi que,
pour chaque mesure, ses conditions d’exécution,
des indicateurs de résultat et l’estimation de son
coût
Identifie les ressources de l’entreprise pouvant
être mobilisées
Comprend un calendrier de mise en œuvre
4- L’évaluation des risques : une obligation réglementaire au cœur des démarches de
management de la santé, sécurité au travail
3– Les exigences du législateur français en matière de formalisation de l’évaluation des risques
L’évaluation des risques et le document unique ne sont pas une fin en soi (art. R4123 du
CT):
Dans les établissements dotés d'un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, le document unique
d'évaluation des risques est utilisé pour l'établissement du rapport et du programme de prévention des risques
professionnels annuels prévus à l'article L. 4612-16.
L’évaluation des risques nécessite une L’évaluation d’un risque nécessite d’utiliser un
méthode globale capable d’interclasser sur ou des outils dédiés au risque (exemple du
une même échelle de risque TOUS les risques bruit) pour en faire une mesure, apprécier
qu’ils soient à effets immédiats (chute) ou à l’impact de mesures prises et le risque résiduel
effets différés (ou effet « dose » tel que le résultant si la suppression n’a pu se faire.
risque chimique.
4- L’évaluation des risques : une obligation réglementaire au cœur des démarches de
management de la santé, sécurité au travail
Article L4121-3-1 A venir - Version du 31 mars 2022 - Modifié par LOI « Santé au Travail » n°2021-1018 du 2 août 2021 - art. 3
I.- Le document unique d'évaluation des risques professionnels répertorie l'ensemble des risques
professionnels auxquels sont exposés les travailleurs et assure la traçabilité collective de ces expositions.
II.- L'employeur transcrit et met à jour dans le document unique les résultats de l'évaluation des risques pour la
santé et la sécurité des travailleurs à laquelle il procède en application de l'article L. 4121-3.
1° Pour les entreprises dont l'effectif est supérieur ou égal à cinquante salariés, sur un programme annuel
de prévention des risques professionnels et d'amélioration des conditions de travail qui :
a) Fixe la liste détaillée des mesures devant être prises au cours de l'année à venir, qui comprennent les mesures
de prévention des effets de l'exposition aux facteurs de risques professionnels ainsi que, pour chaque mesure, ses
conditions d'exécution, des indicateurs de résultat et l'estimation de son coût ;
b) Identifie les ressources de l'entreprise pouvant être mobilisées ;
c) Comprend un calendrier de mise en œuvre ;
2° Pour les entreprises dont l'effectif est inférieur à cinquante salariés, sur la définition d'actions de
prévention des risques et de protection des salariés. La liste de ces actions est consignée dans le
document unique d'évaluation des risques professionnels et ses mises à jour.
IV.- Les organismes et instances mis en place par la branche peuvent accompagner les entreprises dans
l'élaboration et la mise à jour du document unique d'évaluation des risques professionnels prévu au I, dans la
définition du programme annuel de prévention des risques professionnels et d'amélioration des conditions de travail
prévu au 1° du III ainsi que dans la définition des actions de prévention et de protection prévues au 2° du même III
au moyen de méthodes et référentiels adaptés aux risques considérés et d'outils d'aide à la rédaction.
V.-
A.- Le document unique d'évaluation des risques professionnels, dans ses versions successives, est conservé par
l'employeur et tenu à la disposition des travailleurs, des anciens travailleurs ainsi que de toute personne ou
instance pouvant justifier d'un intérêt à y avoir accès. La durée, qui ne peut être inférieure à quarante ans, et
les modalités de conservation et de mise à disposition du document ainsi que la liste des personnes et
instances sont fixées par décret en Conseil d'Etat.
B.-
Pour la mise en œuvre des obligations mentionnées au A du présent V, le document unique d'évaluation des
risques professionnels et ses mises à jour font l'objet d'un dépôt dématérialisé sur un portail numérique
déployé et administré par un organisme géré par les organisations professionnelles d'employeurs
représentatives au niveau national et interprofessionnel. Ce portail garantit la conservation et la mise à
disposition du document unique conformément aux dispositions législatives et règlementaires en vigueur. Il
préserve la confidentialité des données contenues dans le document unique et en restreint l'accès par
l'intermédiaire d'une procédure d'authentification sécurisée réservée aux personnes et instances habilitées à
déposer et mettre à jour le document sur le portail ainsi qu'aux personnes et instances justifiant d'un intérêt à y
avoir accès.
Sont arrêtés par les organisations professionnelles d'employeurs représentatives au niveau national et
interprofessionnel et agréées par le ministre chargé du travail, selon des modalités et dans des délais déterminés
par décret :
1° Le cahier des charges du déploiement et du fonctionnement du portail numérique, sur avis conforme de la
Commission nationale de l'informatique et des libertés ;
En l'absence d'agrément des éléments mentionnés aux 1° et 2° du présent B à l'expiration des délais mentionnés
au deuxième alinéa, les mesures d'application nécessaires à l'entrée en vigueur du premier alinéa sont
déterminées par décret en Conseil d'Etat.
L'obligation de dépôt dématérialisé du document unique prévue au même premier alinéa est applicable :
a) A compter du 1er juillet 2023, aux entreprises dont l'effectif est supérieur ou égal à cent cinquante
salariés ;
b) A compter de dates fixées par décret, en fonction des effectifs des entreprises, et au plus tard à
compter du 1er juillet 2024 aux entreprises dont l'effectif est inférieur à cent cinquante salariés.
VI.- Le document unique d'évaluation des risques professionnels est transmis par l'employeur à chaque
mise à jour au service de prévention et de santé au travail auquel il adhère.
Conformément au I de l’article 40 de la loi n° 2021-1018 du 2 août 2021, ces dispositions entrent en vigueur le 31
mars 2022.
4- L’évaluation des risques : une obligation réglementaire au cœur des démarches de
management de la santé, sécurité au travail
Le fait de ne pas transcrire ou de ne pas mettre à jour les résultats de l'évaluation des risques, dans les conditions
prévues aux articles R. 4121-1 et R. 4121-2, est puni de l'amende prévue pour les contraventions de cinquième
classe( 1500 €)
La récidive est réprimée conformément aux articles 132-11 ( 3000 €) et 132-15 du code pénal (x10 pour la
personne morale)
I.-Le chapitre Ier du titre IV du livre Ier de la quatrième partie du code du travail est complété par un article L. 4141-5 ainsi rédigé :
« Art. L. 4141-5.-L'employeur renseigne dans un passeport de prévention les attestations, certificats et diplômes obtenus par
le travailleur dans le cadre des formations relatives à la santé et à la sécurité au travail dispensées à son initiative. Les
organismes de formation renseignent le passeport selon les mêmes modalités dans le cadre des formations relatives à la santé et à
la sécurité au travail qu'ils dispensent. Le travailleur peut également inscrire ces éléments dans le passeport de prévention lorsqu'ils
sont obtenus à l'issue de formations qu'il a suivies de sa propre initiative.
« Le travailleur peut autoriser l'employeur à consulter l'ensemble des données contenues dans le passeport de prévention, y
compris celles que l'employeur n'y a pas versées, pour les besoins du suivi des obligations de ce dernier en matière de formation à
la santé et à la sécurité, sous réserve du respect des conditions de traitement des données à caractère personnel prévues à l'article
4 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés.
« Un demandeur d'emploi peut ouvrir un passeport de prévention et y inscrire les attestations, certificats et diplômes obtenus dans
le cadre des formations qu'il a suivies dans les domaines de la santé et de la sécurité au travail.
« Lorsque le travailleur ou le demandeur d'emploi dispose d'un passeport d'orientation, de formation et de compétences prévu au
second alinéa du II de l'article L. 6323-8 du présent code, son passeport de prévention y est intégré. Il est mis en œuvre et géré
selon les mêmes modalités.
« Les modalités de mise en œuvre du passeport de prévention et de sa mise à la disposition de l'employeur sont
déterminées par le comité national de prévention et de santé au travail et approuvées par voie réglementaire. En l'absence
de décision du comité à l'issue d'un délai de six mois à compter de la publication du décret en Conseil d'Etat prévu au
dernier alinéa de l'article L. 4641-2-1, ces modalités sont déterminées par décret en Conseil d'Etat. Le comité national de
prévention et de santé au travail assure également le suivi du déploiement du passeport de prévention. »
II.-Les quatre premiers alinéas de l'article L. 4141-5 du code du travail entrent en vigueur à une date fixée par décret, et au plus tard
le 1er octobre 2022.
4- L’évaluation des risques : une obligation réglementaire au cœur des démarches de
management de la santé, sécurité au travail
5– Quelle est la position des juges en matière de document unique ?
Le document unique est un élément clef dans l’appréciation des responsabilités
Attendu qu’après avoir rapporté et analysé les témoignages recueillis, les juges du fond ont dit la prévenue coupable
du délit poursuivi au regard des articles L. 230-2 et R. 230-1, devenus L. 4121-1 et R. 4121-1 du code du travail, en
retenant, après avoir relevé qu’il appartenait au chef d’établissement de transcrire dans un document unique
l’évaluation des risques dans chaque unité de travail et de le mettre à jour,
qu’un tel document existait en l’espèce, mais qu’il ne faisait pas état des risques d’explosion, ignorés de la direction
de la société, et qu’il avait été signé par le seul comptable de l’établissement, et non par une personne compétente
en la matière ;
que les juges ajoutent que ce document n’avait pas été établi sérieusement ni porté à la connaissance des
employés comme le prévoient les dispositions légales, et que le chef d’atelier, n’étant pas averti des risques existant
dans l’entreprise, n’avait pas été en mesure de renseigner le salarié de la société Rege-Therm et d’éviter que celui-
ci n’utilise le dispositif électrique du garage pour son intervention ;
qu’ils en déduisent que le fait, pour la société Royal, de ne pas connaître réellement les risques liés à son activité
constitue une imprudence, de même que le défaut d’information du personnel, qui ont contribué de façon certaine à
l’accident
Dans un premier temps, les juges de la cour d’appel ont considéré que l'employeur était bien en faute. Car, après examen des faits, il s'avérait
que « l'association exécutait ses obligations en matière d'évaluation et de prévention des risques pour la santé et la sécurité de ses
salariés de manière anarchique, sans coordination, ni règles et procédures communes imposées à l'ensemble de ses établissements ».
La cour d'appel avait ordonné à ladite association, sous astreinte, de respecter la réglementation en matière d'évaluation des risques, d'établir un
programme annuel de prévention des risques professionnels et d'amélioration des conditions de travail, et par ailleurs, d'assurer à l'ensemble des
salariés une formation pour gérer les situations de violence physique ou verbale.
Mais une telle solution a été invalidée par la Cour de cassation. Car avant de pouvoir prononcer une telle condamnation, il fallait en premier lieu
caractériser « les manquements de l'employeur ». Non pas de manière globale, mais « pour chaque établissement ». D'autre part, les juges
du fond n'avaient pas suffisamment motivé leur décision sur l'obligation faite, en l'espèce, à l'ensemble des salariés de suivre une formation.
Ainsi, s'agissant de l'évaluation des risques, on ne peut reprocher à un employeur de ne pas avoir mis en place une procédure commune à tous
les établissements. Un tel grief est infondé, car les textes n'obligent pas à adopter les mêmes modalités de procédure pour l'ensemble des
établissements de l'entreprise. En revanche, pour apprécier les manquements patronaux, il faut procéder à un examen attentif des actions
menées au regard de chaque site (or, en l'occurrence, les situations peuvent être très différentes selon les cas).
Ensuite, il est clair que l'obligation de formation qui pèse sur l'employeur doit être considérée comme une résultante de l'évaluation des risques.
La teneur de cette obligation de formation dépend donc des risques constatés dans chaque établissement.
En l'espèce, une entreprise qui avait pour activité la fabrication de sièges avait fermé un de ses sites, ce qui avait
entraîné la suppression de 166 emplois. Les 166 salariés s'étaient pourvus en justice et avaient demandé diverses
indemnisations. L'une de leur demande concernait le manquement de l'employeur à son obligation d'établir un
document unique. Or, celui-ci s'était défendu en expliquant qu'il ne disposait pas « d'indication et de précision, ni a
fortiori, de preuve, sur les substances ou préparations chimiques utilisées au sein de l'entreprise ». Mais pour la
Cour de cassation, la rédaction du document unique est une obligation à laquelle l'employeur ne peut se soustraire,
peu important que l'existence de risques professionnels soit établie, ou non.
Par conséquent, en plus de donner lieu à une amende (C. trav., art. R. 4741-1), le non-respect de son obligation par
l'employeur peut donner lieu au versement de dommages-intérêts aux salariés si ceux-ci en font la demande.
* Source : Enquête réalisée par l’OPPBTP du 20 février au 20 mars 2016, auprès d’un échantillon de 1 103 entreprises de toutes tailles
représentatives de l’ensemble du secteur du BTP.
5- Définitions des principaux concepts relatifs à la prévention des risques professionnels
1. La prévention
C’est l’action de prévenir, c’est-à-dire l’acte par lequel on prend les devants sur un événement possible afin de
l’empêcher de se produire et de diminuer les effets négatifs de cet événement au cas où on ne peut être certain de
l’empêcher.
2. Les différents niveaux d’intervention en prévention
La prévention primaire = anticipation et évitement des risques
Elle traduit une prise en compte en amont (à froid) des questions de SST. Elle consiste à anticiper les risques
prévisibles qu’une machine, un produit, une installation, une activité, un procédé sont susceptibles de générer. Tout
est mis en œuvre pour que la situation indésirable redoutée ne se produise pas. C’est à ce stade que les risques
peuvent être évités logique anticipative.
La prévention secondaire = intégration et maîtrise des risques
L’étape de prévention primaire a manqué à la conception présence de situations lesquelles le risque n’a pu
être évité (existence de nuisances dans la situation de travail). Il s’agit d’une prévention d’adaptation ou de
correction qui nécessite que le risque ait été préalablement évalué pour être intégré et maîtrisé.
La prévention tertiaire = traitement curatif des effets néfastes constatés ou sur le point de se réaliser
Elle consiste après avoir constaté les effets d’exposition au risque, à chercher à en limiter les conséquences. Il
s’agit d’une intervention (à chaud) qui n’agit pas sur les causes mais plutôt sur les effets.
La frontière entre ces 3 niveaux n’est pas étanche, s’avoir s’y situer permet de s’engager dans une
démarche de prévention durable.
5- Définitions des principaux concepts relatifs à la prévention des risques professionnels
3. La notion de danger
Il n’existe pas de définition unique dans le code du travail.
Par exemple l’article R.4412-4 le définit pour ce qui concerne les produits chimiques comme : « la propriété
intrinsèque d’un agent chimique susceptible d’avoir un effet nuisible ». L’annexe I à l’article R. 4312-1 retient pour ce
qui concerne les machines « une source éventuelle de blessure ou d’atteinte à la santé ».
La norme AFNOR FD X50-252 : lignes directrices pour l’estimation des risque le définit « une substance, un objet,
une situation ou un phénomène pouvant être à l’origine d’un dommage ».
3 caractéristiques constituant des invariants du danger :
1- idée d’une propriété intrinsèque (constat, état de fait)
2- idée d’un potentiel (le danger est certain mais non concrétisé)
3- idée de dommage (le danger produit des effets indésirables)
Existence d’élément(s) nuisible(s) dans une situation. Propriété intrinsèque d’une substance
dangereuse ou d’une situation de travail , d’un équipement, d’une organisation du travail de pouvoir
provoquer des dommages pour la santé et/ou l’environnement.
5- Définitions des principaux concepts relatifs à la prévention des risques professionnels
4. Poste de Travail
C’est l’endroit et les conditions (bruit, chaleur, dimensions, espaces, etc.) dans lesquels un opérateur est affectée à
une tâche.
5. Situation de Travail
C’est tous les aspects physiques, organisationnels, psychologiques, sociaux de la vie au travail, qui sont
susceptibles d’avoir une influence sur le bien-être et le comportement du travailleur.
6. Facteurs de risque
Ce sont tous les aspects de la situation de travail qui ont la propriété ou la capacité de causer un dommage. Ces
facteurs peuvent être relatifs à la sécurité, à la santé physiologique et à la santé psychosociale. Le terme de facteur
de risque englobe la notion de danger et de nuisance.
7. Nuisance
Ce sont des facteurs de l’environnement physique ou chimique de travail qui gênent l’opérateur au cours de
son activité de travail (bruit, éclairage, ambiance thermique, odeurs, etc.). Elles contribuent à la dégradation du
cadre général de travail et des conditions d’hygiène.
Au-delà d’un certain niveau, elles constituent des sources de dangers pouvant porter atteinte à la santé et à la
sécurité des opérateurs.
8. Dommage
Effet négatif d’une certaine gravité ou événement non souhaité.
5- Définitions des principaux concepts relatifs à la prévention des risques professionnels
9. La notion de risque
Le code du travail définit le risque à l’article R. 4412-4 concernant les risques chimiques comme « la probabilité
que le potentiel de nuisance soit atteint dans les conditions d’utilisation et/ou d’exposition ». L’annexe I à
l’article R. 4312-1 relative aux machines le définit comme « la combinaison de la probabilité et de la gravité
d’une lésion ou d’une atteinte à la santé pouvant survenir dans une situation dangereuse »
La norme NF-EN ISO 12100-1 relative aux machines le définit comme « la combinaison de la probabilité d’un
dommage et de la gravité de ce dommage ».
Le risque résulte de la « rencontre » entre le danger et ce que l’on veut protéger (individu,
bâtiment, environnement).
CONSTATER
DANGER
Facteurs - Collectifs
de risque
(chaque élément associé à la - Individuels
mise en œuvre du danger)
DEFINIR
Probabilité de
RISQUE survenue du
dommage EVALUER
5- Définitions des principaux concepts relatifs à la prévention des risques professionnels
La norme ISO 12100-1 la définit comme « un jugement destiné à établir, à partir de l’analyse
du risque, si les objectifs de réduction du risque ont été atteint ».
« C’est le fait de mesurer les risques créés pour la santé et la sécurité des travailleurs par
l’existence des conditions de réalisation du danger » Mémento pour l’EVRP de la
commission européenne
L’évaluation des risques consiste à évaluer la probabilité de survenue des effets néfastes
ainsi que l’importance éventuelle de ces effets, c’est-à-dire mettre en évidence les facteurs de
risque en vue de fixer des mesures de prévention
Il s’agit donc d’une appréciation à la fin d’un processus intégrant les mesures de
prévention mises en place et visant à savoir s’il existe encore un risque et s’il est maîtrisé »
5- Définitions des principaux concepts relatifs à la prévention des risques professionnels
Dangerosité
RISQUE est donc fonction de:
Chronologie
de
l’accident
Chronologie
de la
maladie
6- Le modèle institutionnel d’étude du risque professionnel
En résumé :
Phénomène dangereux :
cause capable de provoquer une lésion ou une atteinte à la santé
Situation dangereuse
Toute situation dans laquelle une personne est exposée à un ou plusieurs risque(s)/phénomène(s) dangereux
exemples : - Dépose d’un organe de masse importante
- Mise au point moteur tournant
- Dépose des ressorts de suspension
- Intervention sur circuit hydraulique
- Intervention à proximité batterie ou circuit électrique de puissance
- Utilisation d’un matériel électroportatif avec défaut d’isolement
- Intervention sur tuyau d’échappement…
Dommage :
Lésion physique et/ou atteinte à la santé ou aux biens.
exemples : brûlure, électrisation, électrocution, surdité...
7- Les différentes catégories d’études des risques et les grandes approches en
matière d’évaluation des risques professionnels
ETUDE ETUDE
CLINIQUE (C) STATISTIQUE (S)
Étude qui consiste à détailler un Étude comprenant l’examen et le
ou plusieurs cas d’événement(s) traitement de données
non souhaité(s) afin d’en numériques relatives à un type
dégager des enseignements sur d’événement non souhaité afin
les circonstances et modalités d’en tirer certaines indications
de réalisation de cet événement
7- Les différentes catégories d’études des risques et les grandes approches en
matière d’évaluation des risques professionnels
4- Les différentes formes d’études du risque
étude descriptive vs étude analytique
ETUDE ETUDE
DESCRIPTIVE (D) ANALYTIQUE (A)
Étude dont la relation considérée Étude prenant en compte un type
est la simple coexistence ou non de relation déterministe. Les faits
de faits les uns par rapport aux recueillis sont organisés selon les
autres. Ce type d’étude détaille possibilités de dépendance ou
des cas d’événements non d’indépendance entre eux.
souhaités en se limitant L’apparition d’un fait peut
uniquement à des constats de dépendre ou non d’un ou plusieurs
situation. autres faits
7- Les différentes catégories d’études des risques et les grandes approches en
matière d’évaluation des risques professionnels
RESTRO-
-TIVE(R)
en se limitant à des constats de situation recherchant la dépendance ou non entre
SPEC
(Q,Q,Q,O) et en partant du fait considéré les faits consécutifs. (C?,P?) (CAR)
CLINIQUE (C)
comme terminal.(CDR)
Détaillent qualitativement les cas ENS Études détaillées de cas particuliers d
-ECTIVE (P)
en se limitant à des constats de situation ’ENS pour dégager les faits et les relations
PROSP
(Q,Q,Q,O) et en partant des faits les plus en de dépendance entre eux. Permet de
amont jusqu’au fait considéré comme terminal. représenter le déterminisme de chaque
(CDP) événement (CAP)
Se rapportent au recueil, à l’élaboration et au Elles cherchent à établir et à mesurer des
RESTRO-
-TIVE(R)
traitement de données quantitatives sur des relations de dépendance entre ENS et faits
SPEC
ensembles de cas d’ENS.et ne permettent que antécédents à partir de données
des constations de faits (SDR) quantitatives (SAR)
STATISTIQUE (S)
PROSPE-CTIVE (P)
traitement de données quantitatives sur des obtenues sur des groupes différenciés de
groupes d’individus + ou – exposés à des sujets dont l’exposition à 1 ou + nuisances
risques dont les conséquences sont et dont les atteintes résultantes apparues
constatées(SDP) sont considérés chronologiquement. Elles
établissent et évaluent les dépendances
(SAP)
7- Les différentes catégories d’études des risques et les grandes approches en
matière d’évaluation des risques professionnels
5- Les grandes catégories méthodologiques d’études des risques
Détaillent qualitativement les cas ENS Détaillent des cas particuliers d’ENS en
RESTRO-
- Compte-rendu d’accident, - Arbre des causes,
SPEC
en se limitant à des constats de situation recherchant la dépendance ou non entre les
-TIVE
- Enquête, rapports, procès verbal -5M
CLINIQUE (C)
-ECTIVE
PROSP
- Arbre de défaillance,
(Q,Q,Q,O)
- Étude et en partant des faits les plus en
d’impact, dépendance entre eux. Permet de
- AMDEC, HAZOP, MOSAR
amont jusqu’au
- Inspection, fait considéré
contrôle, comme
vérification … terminal. représenter le déterminisme de chaque
- Intervention ergonomique
- auto- audit, audit de(CDP)conformité événement
RESTRO-
- Statistiques, - Statistiques,
STATISTIQUE (S)
traitement de données quantitatives sur des relations de dépendance entre ENS et faits
SPEC
-TIVE
- Indicateurs sécurité (AT-MP), - Analyse factorielle
ensembles de cas d’ENS.et ne permettent que antécédents à partir de données
-…. -…
des constations de faits quantitatives
PROSPE-
traitement de données quantitatives sur des sur des groupes différenciés de sujets dont
CTIVE
- Épidémiologie, - Lois statistiques,
l’exposition à 1 ou + nuisances et dont les atteintes
groupes d’individus + ou – exposés à des risques
-…. - Étude de cohortesont considérés
résultantes apparues
dont les conséquences sont constatées chronologiquement. Elles établissent et évaluent les
-…
dépendances.
7- Les différentes catégories d’études des risques et les grandes approches en
matière d’évaluation des risques professionnels
Approche Approche
Technico- Technico-
fiabiliste
réglementaire
Approche APR
Check-lists de contrôle Technico-
humaine
AMDEC
Grille d’audit HAZOP
Visites de site MADS-MOSAR
… …
Analyse de l’activité (travail réel)
Observations globales, systématiques
Entretien exploratoire, ou d’explicitation
Les techniques de verbalisation…
8- Disciplines à la base de la connaissance des milieux de travail et de l’évaluation
des risques en santé, sécurité au travail
EPIDEMIOLOGIE HYGIENE-SECURITE
(relation entre une exposition et (analyse et évaluation des risques TOXICOLOGIE
l’altération de la santé, étude d’un au sein du milieu de travail, (Nature toxique des substances,
problème de santé à l’échelle analyse d’un problème SST , risque réel encouru, …)
populationnelle) contrôle de conformité, …)