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La SST est un domaine très encadré par la loi. Les règles à suivre ont connu un
alignement entre la France, l'Europe et le reste du monde.
La directive-cadre du 12 juin 1989 énonce tout particulièrement les règles qui doivent
guider l’action de l’employeur privé comme public. On peut retenir le fait que :
Par exemple, si vous êtes une entreprise concernée par les risques chimiques, vous
devez en plus connaître l'existence du règlement REACH
(enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques). Il a pour objectif
majeur d’assurer un niveau élevé de protection de la santé et de l’environnement, en
améliorant la connaissance et l’information sur les produits chimiques et en
accélérant les procédures de gestion de risques. La notion de VLEP (valeur limite
d’exposition aux produits) est apparue dans ce cadre.
L’entreprise doit également approfondir sa démarche de santé et sécurité au travail
en listant tous les métiers existants dans l’entreprise, et en les regroupant dans
des unités de travail contenant les métiers aux tâches et conditions d’exercice
proches. Par exemple, il est possible de regrouper les métiers dits de bureau ou les
métiers itinérants. Enfin, l’entreprise doit cartographier son environnement de travail
et la configuration des bâtiments pour identifier les risques de chute dans les
escaliers, les risques électriques, etc.
S’il ne portait pas ces équipements, car ils n’étaient pas fournis par l’employeur, ce
dernier n’a pas satisfait à son obligation générale de sécurité. L'employeur engage
sa responsabilité civile et, le cas échéant, sa responsabilité pénale. En effet,
l’employeur qui ne prend pas les mesures d’organisation ou les moyens appropriés
pour assurer la sécurité physique et mentale de ses salariés et limiter la pénibilité est
coupable de faute inexcusable.
Toutes les actions diminuant le risque à sa source, dites “actions primaires”, sont la
priorité d’un plan de prévention des risques.
Prenez l’exemple de machines comme les broyeurs. Celles-ci sont dotées de
boutons d’arrêt d’urgence. Dans ce cas, l’entreprise diminue à la source son risque
d’accident.
Prenons cette fois-ci l’exemple de la pandémie COVID-19. Bien que les campagnes
de sensibilisation et d’information sur les gestes barrières soient importantes, c’est le
respect des gestes barrières qui limitera la circulation du virus.
Il est essentiel de rappeler que tout salarié qui a un motif raisonnable de penser que
sa situation de travail présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé
dispose d'un droit d'alerte et de retrait.
En résumé
L'employeur est dans l'obligation de prendre des mesures en termes de santé
et de sécurité au travail.
Ces mesures comprennent :
o des actions de prévention des risques professionnels ;
o des actions d'information et de formation ;
o la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés.
Tout salarié dispose d'un droit d'alerte et de retrait s'il juge que sa situation
l'exige.
Il existe 9 principes de prévention :
o Éviter les risques ;
o Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;
o Combattre les risques à la source ;
o Adapter le travail à l'homme ;
o Tenir compte de l'état de l'évolution de la technique ;
o Remplacer ce qui est dangereux ;
o Planifier la prévention ;
o Prendre des mesures de protection collective ;
o Donner les instructions appropriées aux travailleurs.
subvention de fonctionnement ;
possibilité de recours à des experts ;
droit d’alerte ;
constitution de commissions spécialisées ;
etc.
Le CSE est obligatoirement consulté par l’employeur dans de nombreux domaines
et circonstances.
Une démarche d’évaluation des risques s’appuie sur des principes contribuant à sa
réussite et à sa pérennité.
À défaut, si l’entreprise ne peut organiser cette activité, il peut faire appel aux
intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP) du service de santé au
travail interentreprises (SSTI) auquel il adhère, ou aux IPRP enregistrés auprès de la
Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la
consommation, du travail et de l’emploi).
En résumé
La mise en place d'une démarche d'évaluation des risques se base sur 4 étapes
fondamentales :
Cette section vous servira de référence. Revenez-y si vous avez besoin de connaître
les supports de communication adaptés à votre contexte professionnel.
Signalétiques et affiches
- La signalétique de sécurité de type réglementaire, les consignes ou guides
pratiques de sécurité, les fiches de postes, le socle de la présence des produits
d’information concernant la sécurité.
- Les affiches de sécurité.
Le vocabulaire employé par les acteurs de la SST est d'ordre juridique et doit être
précis. Dans ce chapitre, nous verrons les termes les plus couramment employés, et
nous nous intéresserons aux différentes familles de risque.
Hauteur d’un Le salarié est monté sur Il glisse, avec la Chute de hauteur avec
escabeau un escabeau pieds nus. poussée sur la contusions, fractures
perceuse.
Sol Le salarié marche sur le Il chute. Chute de plain-pied
défectueux sol défectueux de l’atelier avec heurt d’un objet,
de découpe de bois. d’un équipement
Blessures corporelles
Pour cela, vous devez d'abord identifier des facteurs de risques propres à votre
entreprise. Ils sont nombreux, et dépendent de votre contexte professionnel.
Risques liés :
aux équipements de travail (machines et outils, véhicules...) ;
aux substances toxiques présentes (produits chimiques, biologiques...) ;
aux méthodes de travail (travail en hauteur, gestes répétitifs...) ;
à l’énergie utilisée (électrique, air comprimé, hydraulique, nucléaire...) ;
à l'organisation du travail (travail de nuit, à l’extérieur, isolé, télétravail...) ;
et actuellement risques sanitaires (pandémie).
En résumé
Il existe plusieurs notions à maîtriser en termes de SST.
analyser les risques (dans quelles conditions les travailleurs sont-ils exposés
à ces dangers ?) ;
hiérarchiser les risques (classer les risques selon leur gravité, leur occurrence
potentielle, le nombre de personnes exposées).
Cotez le risque
Mesurez la gravité
Évaluez la fréquence
Voici comment évaluer la fréquence d'un risque (on parle aussi de « fréquence ») :
Grâce à ces deux dimensions, vous pouvez calculer l'indice de risque en vous aidant
du tableau ci-dessous.
En résumé
o Mesurer la gravité ;
o Évaluer la fréquence ;
À la fin de cette partie, nous vous proposons une activité de cotation des risques
professionnels. N'hésitez pas à la réaliser pour vous entraîner ! Mais à présent,
voyons comment rédiger le fameux "DUERP".
Vous avez listé les risques des différentes unités de travail de votre entreprise.
Ensuite, vous en avez estimé la priorité et vous avez listé des actions de prévention.
Le DUERP présenté classe d'abord les dangers par unité de travail (colonne grise).
Ensuite, le premier bloc, de couleur bleue, détaille précisément le danger.
Vous comprenez donc que les actions de prévention sont à définir en concertation
avec plusieurs acteurs, et sont propres à votre domaine d'activité.
À court terme, il s’agit de mettre en œuvre des actions simples ou des mesures
temporaires de prévention (ne nécessitant pas d’étude approfondie).
Voici un exemple de plan d'action établi à la suite de l'évaluation des risques d'une
entreprise du secteur du bâtiment :
Mal de Animer une formation sur les gestes et Toutes les Chef d'équipe
dos outils semaines
À la suite des actions réalisées, vous devrez réévaluer les risques. Cette
réévaluation va permettre d’établir de nouveaux programmes d’action si l’efficacité
est insuffisante. Elle devra aussi être suivie d’une mise à jour du DUERP et de son
plan d’action, avec une réédition du document.
Le PCA regroupe toutes les actions à mener pour protéger les salariés pour faire
face à des situation inédites (pandémie ou autres facteurs externes). Il répond à un
double objectif :
maintenir l’activité essentielle de l’entreprise, éventuellement en mode
dégradé ;
protéger les salariés.
L’élaboration d’un PCA nécessite d’intégrer les conditions de travail pour mieux
anticiper les situations inédites. Cette démarche s’effectue en plusieurs temps :
les risques liés au travail sédentaire : position assise présentant des risques
pour le dos, le poignet sollicité pour l’utilisation de la souris, ou encore les
risques liés au travail devant un écran ;
les risques psychosociaux ne doivent pas être oubliés dans le DUERP. Si le
télétravail peut permettre de concilier vie professionnelle et vie personnelle, il
peut aussi effacer la frontière entre les deux. La charge de travail peut, si elle
est élevée, générer un burnout et à l’inverse, si elle est trop faible, un bore-out
;
les relations professionnelles peuvent aussi se dégrader et devenir
conflictuelles ;
enfin, le télétravail peut générer de la e-réunion à tout-va, du reporting
excessif pour contrôler le travail produit.
Autant de dangers qui exposent les salariés à des risques psychosociaux et que
l’entreprise devra identifier pour prendre les mesures adéquates, comme des
campagnes de sensibilisation sur les gestes et postures du travail sédentaire, la
fourniture de matériel de bureau pour le domicile comme des sièges réglables, le
rappel du droit à la déconnexion, un entretien annuel avec chaque télétravailleur sur
les conditions de travail et la santé…
L’autre sujet, certainement le plus nouveau aussi, est celui du risque sanitaire lié à la
COVID-19. De nombreuses mesures ont été mises en place par les entreprises
pendant et après le confinement afin de respecter les mesures sanitaires imposées
par le gouvernement, tant que nous sommes en état de crise sanitaire (L1222-11 du
CT).
Qu’en sera-t-il après ? Nous savons aujourd’hui que la fréquence des risques
épidémiques augmente, et leur gravité aussi. Quelles mesures conserveront les
entreprises pour préserver et protéger la santé des travailleurs ? Ces éléments
devront être définis dans la dernière partie du PCA.
Retenez que dans le cadre d’une crise sanitaire par exemple, toutes les entreprises
doivent se doter d’un plan de continuité d’activité qui couvrira 3 phases : celle de la
prévention de crise, la gestion pendant la crise, et la sortie de crise, afin de
capitaliser sur l’expérience et en traduire un plan de progrès de prévention. Un
comité de pilotage sera désigné pour le piloter.
En résumé
Toutes les informations liées à la SST doivent être consignée dans
le document unique d'évaluation des risques professionnels, ou DUERP.
Il n'y a pas de DUERP type.
Le DUERP va alimenter le plan annuel de prévention selon un plan d'action en
3 actes :
o Suppression des risques ;
o Mise en œuvre des mesures de protection collective ;
o Mise en place de protections individuelles.
Le DUERP doit être mis à jour annuellement, ou lorsque des changements
s’opèrent au sein de l’entreprise.
Avec la crise sanitaire actuelle, le DUERP doit être mis à jour et prendre en
compte de nouveaux risques comme le télétravail.
Un plan de continuité d’activité doit y être ajouter pour faire face à cette
situation inédite.
Dans le prochain chapitre, entraînez-vous à évaluer les risques professionnels d'une
entreprise.
Pour que l'accident du travail soit reconnu, le salarié doit justifier des deux conditions
suivantes :
L'accident est présumé d'origine professionnelle dès lors qu'il se produit dans les
locaux de l'entreprise, même pendant un temps de pause.
Pour qu'il soit considéré comme un accident de trajet, le trajet doit être direct. Dans
le cas d'un covoiturage pour se rendre au travail, néanmoins, le trajet peut ne pas
être le plus direct.
En cas d'interruption du trajet ou de détour, l'accident de trajet est reconnu dans l'un
des cas suivants :
Une maladie est présumée d'origine professionnelle lorsqu'elle est désignée dans un
tableau de maladies professionnelles et contractée dans les conditions mentionnées
dans ce tableau.
En résumé
Un accident de travail est un accident survenu au salarié par le fait ou à
l'occasion de son travail, quelle qu'en soit la cause.
Un accident est considéré comme un accident de trajet s'il survient à un
salarié pendant le trajet effectué entre sa résidence et son lieu de travail ou de
restauration.
Une maladie contractée par un salarié peut être considérée comme d'origine
professionnelle lorsqu'elle est contractée en lien avec son activité
professionnelle. Elle peut être d'origine professionnelle, ou liée à un accident
du travail.
Dans le chapitre suivant, nous aborderons les enquêtes menées suite à un accident
du travail.
Le CSE procède à des enquêtes pour prévenir d’un risque ou analyser une situation
à risque, dès lors qu’il y a eu accident de travail ou maladie professionnelle dans
l’entreprise, peu importe la gravité.
Le sujet des enquêtes conduites par le CSE peut varier. En revanche, le déroulé est toujours
structuré de la même manière.
Prenons un exemple assez courant dans les entreprises :
Les membres du CSE, avec l’employeur, enquêtent sur les faits et donnent leurs
appréciations dans le cadre professionnel et dans le respect du Code du travail (par
un questionnaire en entretien, ou anonyme, qui balaie tous les sujets conduisant à
des risques psychosociaux).
Le médecin du travail et l’inspecteur du travail sont souvent associés, car ils peuvent
eux-mêmes signaler des éléments portés à leur connaissance, en respectant la
confidentialité de la protection des salariés.
À l’issue de cette enquête, exception faite d’une faute professionnelle avérée qui
rentre dans le domaine de la discipline d’entreprise, un plan d’action de prévention et
de correction est mis en place. Quelques exemples : ajustement des objectifs, renfort
en ressources ou compétences, animation d’équipe, formation de l'encadrement au
management, information de la direction sur le cap et les objectifs entreprise, travail
sur la mission, les valeurs et la culture de l’organisation, rappel du droit à la
déconnexion.
Soyez vigilant : derrière l’arbre se cache la forêt ! Fixez des indicateurs de progrès (nombre
de personnes formées, diminution de l’absentéisme...). Pendant plusieurs mois, restez en
veille et à l’écoute, et clôturez l'enquête par une nouvelle évaluation de la situation un an
après.
Élargissez votre étude à d’autres services, même si le CSE ne vous a pas sollicité.
Recherchez l’origine de l'événement jusqu’à étudier la culture de l’entreprise, le type
d’organisation et les styles managériaux au plus haut niveau hiérarchique de
l’entreprise.
Ensuite, l’employeur est tenu de réunir le CSE à la suite de tout accident ayant
entraîné ou qui aurait pu entraîner des conséquences graves. En pratique, dans la
mesure où l’enquête doit être réalisée en urgence et où réunir le CSE dans des
délais très brefs n’est pas toujours possible, il est important que le comité décide par
avance de l’organisation d’une enquête « à chaud », distinguant par exemple des
responsables par secteur, ou la composition de la délégation…
Ainsi, l’employeur, qui doit prévenir sans délai le CSE – tout défaut ou retard pouvant
être constitutif de délit d’entrave – pourra donner consigne de prévenir
immédiatement le responsable du CSE concerné en cas d’accident, et lui permettre
de remplir sa mission.
L’enquête n’a pas pour but d’établir des culpabilités, mais de cerner des causes afin
d’éviter la répétition de l’accident ou de la maladie.
Recueillez les faits
Le CSE doit recueillir l’ensemble des faits, s’interroger sur la diversité des causes et
leurs interférences éventuelles. Par exemple : la blessure est-elle due à une
maladresse ? Quelle formation l’agent a-t-il reçue ? Cette tâche était-elle habituelle
ou exceptionnelle ?
Pour aider à recueillir les faits, l’INRS a mis en place une méthode d’enquête
dénommée « l’arbre des causes » comportant quatre rubriques :
l’individu concerné ;
la tâche accomplie lors de l’accident ;
le matériel mis en cause ;
les conditions environnantes.
Construisez l’arbre des causes
Une fois le recueil des faits réalisé sur les lieux mêmes de l’accident auprès de
l’ensemble des protagonistes et témoins, le CSE se réunit pour l’analyse et pour
dresser l’arbre des causes. Ce travail doit être collectif, généralement conjoint avec
l’employeur. Il faut chercher à s’associer des participants du métier en cause, qui
seuls sont à même d’apporter une compréhension fine du déroulé de l’activité en
amont de l’accident.
L'arbre des causes est un outil très simple à utiliser, qui permet rapidement
d'identifier les différentes sources potentielles d'un problème. L'arbre est composé de
5 "familles" de causes : les 5 M. Ce sont : main d’œuvre, milieu, machine, méthode
et matière.
L'arbre des causes
L'arbre des causes doit être utilisé en phase préliminaire ou en complément d'un
autre outil (5 M, 5 pourquoi, AMDEC...).
Une fois l’arbre des causes complété, le groupe de travail classe les causes par
ordre de priorité en chiffrant l’impact de chaque perte et en les classant. Dans le cas
où les pertes ne sont pas chiffrables, une réflexion commune (brainstorming) avec
des personnes compétentes doit permettre d’effectuer un classement réaliste.