Vous êtes sur la page 1sur 40

Faculté des sciences

juridiques économiques et
sociales Ibn zohr

Master Management stratégique et logistique


2022/2023

Module : Gestion des ressources humaines

Thème :

La santé et la sécurité
au travail
Réalisé par : Encadré par :
Boukhris Asmaa
Pr. Elouizgani Iman
El Asri Sokayna
Ajarrar Souad

Plan
Introduction

Chapitre 1 : La santé et la sécurité au travail


1. Eléments Conceptuels
2. Lois et réglementations en santé et sécurité au travail au Maroc
2.1. Dispositions de la Constitution
3 - Culture de santé et de sécurité
3 .1. Rôle des managers
3.2. Avantages d’une bonne culture santé et sécurité au travail
4 – Importance de la sécurité dans le travail
a. Pour l’entreprise
b. Pour les salariés
Chapitre 2 : L’évaluation et la prévention des risques au sein de
l’entreprise :

1. L’importance de l’évaluation des risques dans une entreprise

2. Les objectifs d’une évaluation des risques

3. Les différents types des risques professionnels

4. La démarche de l’évaluation des risques

5. Les outils de gestion des risques

1.1. L’identification des risques

1.2. L’évaluation des risques

6. La prévention des risques professionnels


a. Les niveaux de prévention

b. Les actions préventives

c. Les mesures de prévention

Chapitre 3 : Etude de cas « l’association professionnelle des cimentiers »


1. Présentation de l’association professionnelle des cimentiers :
2. Guide santé, sécurité pour chantiers au Maroc :
2.1. Prérequis au démarrage d’un chantier
2.2. Démarche de prévention Santé et Sécurité :
3. Les principaux corps d’état, les risques correspondants et les mesures préventives :
3.1. Circulation des engins à l'intérieur du chantier :
3.2. Voiries et réseaux divers :
3.3. Gros œuvres structures :
3.4. Maçonnerie
3.5. Travaux électriques :
3.6. Etanchéité de toiture :
3.7. Travaux de revêtement sol et de ferronnerie :
3.8. Enduit peinture extérieure :
4. Procédure d’évacuation en cas de blessé grave :
5. Conclusion
6. Annexe/ Canevas
Introduction
Aujourd'hui, les enjeux de santé et de sécurité au travail prennent de plus en plus
d'importance. Que ce soit dans les médias, ou dans l'attention des managers et des DRH 1,
l'attention de tous est désormais tournée vers le risque psychosocial. Qu'il s'agisse du
harcèlement éthique, du stress professionnel ou de la vague de suicides qui impacte le monde
du travail, ces problématiques sont désormais au cœur de la vie des entreprises. La santé au
travail n'est plus une question subsidiaire de la gestion des ressources humaines, elle est
devenue le signe des limites voire des défauts de la gestion des ressources humaines.
Cependant, les ressources théoriques semblent manquer pour aller au-delà de l'observation et
des bons sentiments et établir des recommandations concrètes de gestion. Au Maroc La santé
et la sécurité au travail sont un droit fondamental de tous les travailleurs. En effet, l'article
31[2] de la Constitution de 2011 garantit à chacun l'accès à des conditions lui permettant de
bénéficier des soins de santé, de la protection sociale, de l'assurance maladie, de la solidarité
et du droit au travail.

1
Direction des Ressources Humaines
2
Constitution marocaine 2011. Dahir no 1-11-91 du 29 juillet 2011 portant promulgation du texte de la
constitution publie´ au bulletin officiel du Royaume du Maroc no 5964 bis du 30 juillet 2011.

1
Chapitre 1 : La santé et la sécurité au travail
La santé et la sécurité au travail occupe une place importante dans la bonne marche des
entreprises en termes de protection des travailleurs, de performance et de durabilité de
l’activité à long terme. Dans ce contexte on va d’abord définir les différents éléments
conceptuels :

1 - Eléments conceptuels

 Santé : c’est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d’infirmité (OMS3).
 Sécurité au travail : La sécurité au travail est la discipline qui vise à prévenir les
accidents du travail. Cela implique l'interaction entre les installations techniques et
les travailleurs. La sécurité d'emploi fait partie intégrante du bien-être au travail.
 Accident du travail : accident survenu, quelle qu’en soit la cause, par le fait ou à
l’occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou en
quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise.
 Un système de management de la santé et de la sécurité au travail : C’est un système
de management global qui facilite le management des risques associés aux activités de
l’organisme relatifs à la santé et la sécurité au travail.4
 Employeur : toute personne physique ou morale qui emploie un ou plusieurs
travailleurs.
 Lieu de travail : Lieu physique où les travailleurs doivent être ou doivent se rendre en
raison de leur travail, et qui est sous le contrôle d’un employeur (ILO OSH 2001)5.
 Danger : propriété ou capacité intrinsèque d’un équipement, d’une substance ou d’une
méthode de travail, de causer un dommage pour la santé des travailleurs (OSHAS
18001)6.
 Maladie professionnelle : conséquence négative sur la santé de l’exposition plus ou
moins prolongée à un risque qui existe dans les activités professionnelles quotidiennes

3
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS)
4
OHSAS 18001.

5
ILO-OSH 2001 est un acronyme anglais, qui signifie « Normes Internationales pour la Santé et la
Sécurité au Travail » (en anglais : International Labour Standards on Occupational Safety and
Health)
6
La spécification britannique OHSAS 18001 pour Occupational Health and Safety Assessment Series
(Séries d'évaluations de la Santé et de a Sécurité au travail)

2
 Habilitation : document par lequel l’employeur atteste de la compétence du travailleur
à exercer une fonction spécifique, après avoir consulté le service de santé au travail et
formé le travailleur à cette fonction.
 Pénibilité : l’exposition des travailleurs, au-delà de certains seuils, à un ou plusieurs
facteurs de risques professionnels pouvant laisser des traces durables, identifiables et
irréversibles sur leur santé. Les entreprises ont l’obligation de prévenir la pénibilité au
travail.
 Incident : évènement dangereux, lié au travail ou survenu au cours du travail, n’ayant
pas entraîné de lésions sur une personne
 Risque : combinaison de la probabilité de la manifestation d’un événement dangereux
et de la gravité de la lésion ou de l’atteinte à la santé causée à des personnes par cet
événement (ILO OSH 2001).

2 – Lois et réglementations en santé et sécurité au travail au Maroc


Le Royaume du Maroc tient à respecter les droits et libertés garantis par la Constitution
dans le domaine du travail et les principes des droits de l'Homme. Généralement accepté. A
cet effet, la Constitution a adopté une série de dispositions visant à garantir l'égale
jouissance des droits et libertés civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et
environnementaux par les hommes et les femmes. Il s'agit notamment :

2.1. Dispositions de la Constitution


a. L’article 8 :
« Les organisations syndicales des salariés, les chambres professionnelles et les organisations
professionnelles des employeurs contribuent à la défense et à la promotion des droits et des
intérêts socioéconomiques des catégories qu'elles représentent. Leur constitution et l'exercice
de leurs activités sont libres. Les pouvoirs publics œuvrent à la promotion de la négociation
collective et à l'encouragement de la conclusion de conventions collectives de travail… »

b. L’article 20 :
« Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi protège ce droit ».

c. L’article 21 :
« Toute personne a droit à la sécurité de sa personne et de ses proches, et à la protection de ses
biens. Les pouvoirs publics assurent la sécurité des populations et du territoire national, dans
le respect des libertés et des droits fondamentaux garantis à tous»

3
d. L’article 22 :
« Il ne peut être porté atteinte à l’intégrité physique et morale de quiconque, en quelque
circonstance que ce soit et par quelque personne que se soit, privée ou publique. Nul ne doit
infliger à autrui, sous quelque prétexte que ce soit, des traitements cruels, inhumains,
dégradants ou portants atteinte à la dignité humaine ».

e. L’article 24 :
« Toute personne a droit à la protection de sa vie privée ».

f. L’article 25 :
« Sont garanties les libertés de pensée, d’opinion et d’expression sous toutes leurs formes »

g. L’article 29 :
« Sont garanties les libertés de réunion, de rassemblement, de manifestation pacifique,
d’association et d’appartenance syndicale et politique…Le droit de grève est garanti ».

3 - Culture de santé et de sécurité


La culture d'une organisation reflète son fonctionnement. Toutes les organisations peuvent
être considérées comme ayant une culture dans une certaine mesure. Pour promouvoir une
culture de santé et de sécurité positive au sein de votre organisation, vous devez comprendre
ce qu'est une culture de santé et de sécurité.

Une culture santé et sécurité au travail est un ensemble de croyances, de valeurs et de


comportements partagés par les membres d'une même organisation. Il inclut également les
perceptions des employés sur la gestion de la santé et de la sécurité au travail de leur
entreprise.

La culture d'une organisation contribue grandement à sa performance en santé et sécurité.


Avoir un bon système de gestion de la santé et de la sécurité ne suffit pas pour avoir une
bonne culture de la santé et de la sécurité. Le rôle des managers est essentiel pour promouvoir
une culture positive de la santé et de la sécurité et la performance de l'entreprise.

3 .1. Rôle des managers


Les attitudes et les comportements des managers sont essentiels pour déterminer les priorités
de l'entreprise. Certaines des façons dont les gestionnaires peuvent aider à promouvoir une
approche positive de la santé et de la sécurité comprennent entre autres : donner l'exemple sur
le terrain, communiquer, dialoguer, écouter les employés sur les questions de SST, interagir

4
efficacement avec les employés, encourager et récompenser la sécurité au travail avec une
attitude saine.

a. Leadership

Les employés reconnaissent ce que leurs Managers pensent être important et agissent en
conséquence. Le rôle du manager ne peut pas simplement se limiter à diriger le travail et
contrôler le respect des règles, il faut aussi faire preuve d'initiative et proactivité. Le Manager
agit en tant que dirigeant encourage les suggestions, motive et s’engage auprès de ses
employés pour résoudre les problèmes de santé et de sécurité. Cela a eu un impact positif
global sur la culture de la santé et de la sécurité au travail.

b. Communication et engagement
Les Managers peuvent communiquer de manière proactive par le biais de réunions régulières
sur la SST au cours desquelles divers sujets de SST sont abordés, tels que les questions de
compétence, le bien-être du personnel les besoins de formation, le bien-être du personnel, les
dispositions et les installations, les presque-incidents, les incidents passés, les leçons
apprises… .

Les employés ont également besoin d'être rassurés que leurs Managers sont ouverts et
attentifs à leurs préoccupations. Le suivi régulier des performances en matière de santé et de
sécurité est un moyen positif d'explorer le niveau de culture de la santé et de la sécurité dans
une organisation et un moyen d'améliorer les processus existants.

c. Eviter la culture sanction systématique

Les politiques de sanctions ne doivent être utilisées que lorsqu'il est clair que des risques
inconsidérés ont été pris. Les Managers doivent faire preuve d'intérêt et d'intérêt pour les
employés, ce qui les encouragera à signaler les problèmes et les incidents sans crainte

d. Suivi des progrès et performances

Le suivi régulier des performances en matière de santé et de sécurité est un moyen proactif
d'explorer le niveau de la culture de santé et de sécurité d'une organisation et un moyen
d'améliorer les processus existants. Les Managers doivent s'assurer que des mesures de
performance fiables sont développées et reflètent les risques auxquels sont confrontés les
employés.

5
3.2. Avantages d’une bonne culture santé et sécurité au travail
Une bonne culture de La santé et la sécurité au travail (SST) présente des avantages
notamment :

a. Elle prouve que l’entreprise est socialement responsable


b. Elle contribue à l’image positive de l’entreprise, vis à vis des partenaires, assureurs,
des autorités et des employés
c. Elle contribue à optimiser la productivité des travailleurs
d. Encourage l’engagement des employés au sein de l’entreprise ;
e. Elle contribue à la réduction des coûts directs et indirects de l’entreprise en lien
avec les accidents
f. Elle contribue à réduire le nombre des accidents du travail et les maladies
professionnelles
g. Un faible turnover, les employés sont encouragés à rester plus longtemps au sein de
l’entreprise

4 – Importance de la sécurité dans le travail


c. Pour l’entreprise
Il est très important de prendre en compte la prévention des risques au sein des entreprises, et
surtout pas oublier ses enjeux économiques, humains et juridiques.

 Dans le côté économique, il faut noter que les accidents du travail et maladies
professionnelles entrainent des coûts supportés par l’entreprise. La démarche de la
prévention diminue les coûts directs supportés au travers des cotisations de sécurité
sociale.
En plus des cotisations à la sécurité sociale, d’autre coût s’ajoute d’une manière
indirecte, comme le temps passé à secourir la personne, le temps perdu par l’ensemble
des salariés après l’accident, le matériel endommagé, le temps passé pour les
formalités, autant d’exemple qui viennent perturber la productivité des salariés.
La démarche de prévention des risques garantit la santé des travailleurs et améliore
leurs conditions de travail.
 Les enjeux humains d’une telle démarche sont de plusieurs ordres. La santé des
travailleurs est également un facteur de performance. Travailler dans de bonnes

6
conditions et dans un environnement sain permet aux salariés d'être plus efficaces au
service de l'entreprise.
 Les enjeux juridiques Enfin, une démarche de prévention des risques répond aux
exigences de la réglementation en matière de santé et de sécurité au travail. Les
employeurs s'exposent à plusieurs sanctions, notamment financières et pénales, en
cas de non-respect de la législation.

d. Pour les salariés


 Sécurité individuelle et collective
La sécurité au travail n'est pas seulement une affaire individuelle. Les espaces de travail
individuels font partie d'un espace collectif organisé, les salariés doivent donc être vigilants
pour eux-mêmes et pour les autres. Nettoyer et ranger leur lieu de travail fait partie de leur
mission de sécurité au quotidien. Les risques de chutes, surtout en hauteur, pourront être
évités pour eux même et les personnes qui gravitent autour d’eux. Ils doivent signaler toute
situation qui selon eux représente un risque grave et imminent. Quand cette décision est
correctement justifiée, ils peuvent exercer leur droit de retrait et prévenir un responsable, car
selon l’article 287 du code du travail marocaine il est interdit à l’employeur de permettre à
ses salariés l’utilisation de produits ou substances, d’appareils ou de machines qui sont
reconnus par l’autorité compétente comme étant susceptibles de porter atteinte à leur santé ou
de compromettre leur sécurité. De même, il est interdit à l’employeur de permettre à ses
salariés l’utilisation, dans des conditions contraires à celles fixées par voie réglementaire, de
produits ou substances, d’appareils ou de machines susceptibles de porter atteinte à leur santé
ou de compromettre leur sécurité. Quant à la sécurité des personnes, elle se traduit par le port
des équipements de protection individuelle (EPI). Chaussures de sécurité, casques de sécurité,
gants, lunettes… Chaque salarié est tenu de les porter en fonction de ses fonctions.
L'incapacité temporaire peut se transformer en incapacité permanente si ces EPI ne sont pas
portés.

 Rôle et responsabilité au sein de l’organisation


Les salariés deviennent acteurs de leur propre sécurité et participent à l'amélioration des
conditions de travail auxquelles ils sont confrontés au quotidien, et ils participent à la
politique de sécurité de l'entreprise comme une responsabilité supplémentaire pour eux-
mêmes. Chaque individu doit avoir une compréhension claire du rôle qu'il joue dans la
mission de sécurité, les intérêts individuels contribuant à l'intérêt collectif.

7
Chapitre 2 : L’évaluation et la prévention des risques au sein de
l’entreprise :
L’évaluation est un processus permettant d’évaluer les risques pour garantir la sécurité et la
santé des salariés sur leur lieu de travail. L’évaluation permet de classer les risques selon un
degré d’importance. Et c’est un examen systématique de tous les aspects du travail. Elle sert à
établir :

 Les causes potentielles d’accidents, blessures ou de maladies

 Les possibilités d’élimination de dangers

 Les mesures de prévention ou de protection à mettre en place pour maîtriser les


risques.

Lorsqu’un risque a pu être identifié, la première chose à faire est de voir si ce risque peut être
éliminé. Si une élimination du risque s’avère impossible, le risque devra être maîtrisé, c’est-à-
dire réduit à un minimum et gardé sous contrôle.

1. L’importance de l’évaluation des risques dans une entreprise


L’évaluation des risques permet de faire comprendre aux personnes concernées, employeur et
salariés, quelles sont les mesures à prendre afin d’améliorer la sécurité et la santé sur le lieu
de travail.

Si une évaluation des risques n’a pas été réalisée, un processus convenable de gestion des
risques ne pourra être mis en place et les mesures appropriées de prévention ne pourront être
adoptées.

De plus, les mesures de prévention mises en place suite à une évaluation des risques peuvent
servir à diminuer les coûts engendrés par les accidents et les maladies professionnelles.

S’y ajoute qu’une évaluation des risques appropriée s’avérera avantageuse pour les
entreprises, vu que les coûts engendrés par les accidents et les maladies seront diminués, de
même que le taux d’absence pour cause de maladie. Des salariés en bonne santé sont plus
productifs et efficaces et peuvent ainsi mieux contribuer à la compétitivité des entreprises.

L’évaluation des risques mène donc aussi à une meilleure organisation de l’entreprise, ce qui
signifie un gain de productivité et une augmentation de la qualité. Et puisqu’elles contribuent
aussi à :

8
 Sensibiliser les personnes aux dangers et aux risques.

 Déterminer qui est exposé à des risques (employés, personnel d'entretien, visiteurs,
entrepreneurs, membres du public, etc.).

 Déterminer si un programme de gestion est nécessaire pour un danger particulier.

 Déterminer si les mesures de maîtrise des risques en place sont appropriées ou s'il faut
en instaurer d'autres.

 Prévenir les blessures ou les maladies lorsque les évaluations sont effectuées à l'étape
de la conception ou de la planification.

 Hiérarchiser les risques et les mesures de maîtrise de ces derniers.

Satisfaire les obligations juridiques, le cas échéant.

2. Les objectifs d’une évaluation des risques :


L'objectif du processus d'évaluation des risques consiste à examiner et évaluer les dangers,
puis à éliminer ces dangers ou à réduire le degré de risque en ajoutant des mesures de maîtrise
des risques, au besoin. Ainsi, le lieu de travail deviendra plus sûr et plus sain.

Le but est de tenter de répondre aux questions suivantes :

Que peut-il arriver et dans quelles circonstances ?

Quelles sont les conséquences possibles ?

Quelle est la probabilité que les conséquences possibles se produisent ?

Est-ce que le risque est maîtrisé efficacement, ou faut-il prendre d'autres mesures ?7

3. Les différents types des risques professionnels :

Il existe plusieurs types de risques professionnels qui diffèrent les uns des autres par leur
nature, leurs caractéristiques et leurs conséquences ainsi que par les mesures de prévention
qu’ils nécessitent, Il existe différents moyens pour regrouper et classer les risques
professionnels ; celle qui a été choisie ici est la présentation en fonction de la nature et de
l’origine du risque et qui se traduit par des mesures de prévention à peu près similaires pour
l’ensemble des situations dans lesquelles existent ces risques

7
•https://www.cchst.ca/oshanswers/hsprograms/risk_assessment.html

9
Mécaniques : heurts par les parties mobiles en mouvement des machines, écrasement par des
chutes d'objets ou des véhicules, coupures et perforations par les outils de travail, projections
de particules solides (copeaux de métal, de bois, de roche)

Physiques : vibrations produites par les engins, niveau sonore trop élevé, température trop
forte ou trop basse, intempéries pour les travaux extérieurs (humidité, vent…), niveau
d'éclairement, qualité de l'air sur le lieu de travail (poussières …), courant électrique, incendie
et explosion …

Chimiques : exposition à des substances chimiques par inhalation, ingestion ou contact


cutané, produits gazeux, liquides ou solides, cancérigènes, mutagènes, toxiques, corrosifs,
irritants, allergisants…

Biologiques : exposition à des agents infectieux (bactériens, parasitaires, viraux, fongiques) et


allergisants par piqûre, morsure, inhalation, voie cutanéo-muqueuse …

Psychologiques : agression physique ou verbale sur le lieu de travail par un client


/élève/patient, harcèlement moral ou sexuel par un supérieur hiérarchique, stress managérial,
charges mentales excessives (travail permanent sur écran …)8

4. La démarche de l’évaluation des risques :


La santé et la sécurité des salariés ne doivent pas être dissociées du fonctionnement de
l’entreprise (choix techniques, organisation du travail, mobilisation des compétences,
formation…). La mise en place d’une démarche de prévention contribuera à améliorer la
performance de l’entreprise sur le plan humain et économique

En générale, la démarche d’évaluation des risques est une démarche structurée qui peut
suivre les étapes suivantes :

8
•Profil National pour la Sécurité et la Santé au Travail Edition Septembre 2017

10
Figure 1 : Étape de démarche d'évaluation des risques-prévention

Etape 1 : Identification des risques et des personnes exposées

L’évaluation des risques commence par l’identification des dangers sur le lieu de travail.
L’objectif de cette étape est d’identifier tout ce qui est susceptible de causer un préjudice aux
personnes dans l’entreprise. Il est impossible de maîtriser un danger non identifié, et il est
donc essentiel d’être aussi exhaustif que possible à cette étape. On oublie facilement les
dangers présents sur notre lieu de travail quotidien. Voici quelques conseils pour identifier les
dangers importants. L’employeur, le travailleur désigné ou le service extérieur doit :

 Parcourir le lieu de travail à la recherche de tout élément qui est raisonnablement


susceptible de causer un préjudice ;

 Déterminer quelles activités et quels processus de travail sont les plus dangereux et où
ils se situent. Il peut être utile d’établir une check-list. Dans tous les cas, il est
important de prendre des notes qui serviront lors de l’évaluation écrite des risques ;

 Interroger les travailleurs ou leurs représentants sur les dangers qu’ils rencontrent dans
le cadre de leur travail et sur la manière dont ils pensent que les accidents du travail et
les problèmes de santé peuvent être évités. Ils auront peut-être remarqué des choses
qui ne sont pas immédiatement évidentes pour celui qui effectue l’évaluation des
risques ;

11
 Consulter les instructions et les fiches techniques des fabricants, qui peuvent être très
utiles pour identifier les dangers inhérents aux produits chimiques et aux équipements
et les mettre en perspective ;

 Demander aux collègues s’ils pensent à un danger qui n’a pas été identifié et à un
travailleur à risque auquel on n’aurait pas pensé.

Etape 2 : Évaluation des risques et le classement par ordre de priorité

Dans cette deuxième étape, on évalue les risques liés à chaque danger. On vérifie donc à quel
niveau le salarié est exposé au danger. Il faut évaluer dans quelle mesure le danger peut
provoquer un accident ou une maladie, le niveau de gravité de cet accident ou de cette
maladie et la fréquence à laquelle les salariés y sont exposés. Une évaluation des risques
s’avérera toujours difficile car elle est toujours sujette à une interprétation subjective qui peut
mener soit à une surestimation, soit à une sous-estimation du risque.

Pour remédier à la subjectivité d’une analyse individuelle, on peut recourir à différentes


méthodes ou stratégies ou encore faire effectuer l’analyse par un travail en groupe

Le mode de classement reste à « la main » de l’employeur. Il peut s’appuyer sur l’expérience


et les connaissances des salariés ou des données statistiques.

Ainsi, les deux principaux objectifs de cette étape sont :

 De débattre de priorités d’actions.

 D’aider à planifier les actions.

Etape 3 : Détermination des mesures de prévention :

La troisième étape consiste à déterminer les mesures afin d’éliminer les risques ou, au moins,
à les maîtriser. Il faut pouvoir déterminer si un risque peut être éliminé complètement ou dans
le cas contraire mettre en place des mesures de façon à le contenir et s’assurer qu’il ne
compromet pas la sécurité et la santé des salariés.

Il faut également tenir compte du fait que les risques détectés peuvent s’additionner ou
combiner leurs effets. Il est important de prendre en compte le résultat de l’évaluation des
risques et de classer les mesures par ordre de priorité, de manière à appliquer en premier lieu
les mesures de prévention qui sont les plus efficaces.

12
Il est important que les mesures de prévention ne doivent en aucun cas avoir pour effet le
déplacement du risque ou la création d’un nouveau risque.

Etape 4 : Adapter des mesures de prévention et les mettre en œuvre :

La quatrième étape consiste à mettre en œuvre les mesures de prévention déterminées


auparavant. Il va de soi que toutes les mesures ne pourront être mises en œuvre
simultanément : il faut donc établir un ordre de priorité en tenant compte de la gravité du
risque et de ses conséquences.

Il faut aussi déterminer les personnes pouvant s’occuper de la mise en œuvre, le temps que
cela va prendre et déterminer un délai de mise en œuvre.

Parmi les mesures à réaliser, on pourra ainsi distinguer :

 Les mesures applicables de suite et à moindres frais ;

 Les mesures provisoires à mettre en place en attendant les mesures applicables à plus
long terme et plus coûteuses ;

 Les mesures applicables à terme et représentant des frais plus élevés.

Pour l’application de certaines mesures, une planification et un certain budget sont à prévoir
au préalable.

Etape 5 : Réévaluation des risques suit aux actions réalisées

Après que les mesures de prévention aient été mises en œuvre, il faut contrôler si elles ont été
exécutées et si les délais d’exécution des mesures ont été respectés.

Il s’agit non seulement de vérifier si les risques ont pu être éliminés ou écartés entièrement ou
s’ils ont pu être diminués de façon à pouvoir les maîtriser mais aussi si aucun nouveau risque
n’a été créé suite à l’application des mesures.

De plus, il est recommandé de réaliser régulièrement une nouvelle évaluation des risques, afin
de déterminer si les risques ont bien pu être éliminés définitivement ou si d’autres risques sont
apparus depuis la dernière évaluation.

Il est indispensable d’effectuer à nouveau une évaluation des risques chaque fois qu’il y a eu
un changement dans l’entreprise. Ce changement peut se situer au niveau organisationnel, au
niveau du personnel ou être de nature technique. Il peut s’agir, par exemple, de la création
d’un nouveau poste de travail, l’engagement de nouveaux salariés, l’installation d’une

13
nouvelle machine, l’introduction d’un nouveau procédé ou l’introduction d’un nouveau
produit.

Finalement, avoir enregistré l’évaluation des risques est toujours avantageux lors des
contrôles et des examens. Un bon enregistrement peut servir en tant que :

 Base pour les réexamens et les évaluations des risques à venir ;

 Preuve destinée aux organismes de contrôle ;

 Information à transmettre aux personnes concernées.

Afin de bien servir de base pour des évaluations futures, il est recommandé que
l’enregistrement contienne :

 Les noms et fonctions des personnes effectuant les contrôles et examens ;

 La date du contrôle :

 Les risques qui ont pu être dépistés ;

 Les groupes de personnes pouvant être menacés par les risques dépistés ;

 Les mesures de prévention mises en œuvre ;

 Les informations concernant des contrôles et examens futurs ;

 Les informations concernant la participation des travailleurs dans l’évaluation des


risques.

5. Les outils de gestion des risques :


La méthode ou l’approche parfaite en ce qui concerne la gestion des risques n’existe pas :
il faut juste faire un choix entre la manière d’aborder le sujet et différentes méthodes
(outils) afin de savoir laquelle s’adaptent le mieux aux objectifs à atteindre et aux
caractéristiques de l’entreprise.

On peut combiner différentes méthodes ou les utiliser l’une après l’autre.

4.1. Les méthodes d’identification des risques :


A. La méthode HEEPO (Homme Equipement Environnement Produit
Organisation) :

14
HEEPO est une méthode qui permet de mettre le doigt sur tous les causes d’un accident. Cette
méthode s’avère utile pour détecter et inventorier les risques et assure une réflexion plus
approfondie puisqu’elle structure les éléments de manière systématique.

HEEPO est un acronyme reprenant la première lettre des facteurs qui peuvent causée un
accident : (Homme Equipement Environnement Produit Organisation)

Dès que l’entreprise arrive à identifier les causes des accidents, elle peut naturellement mieux
décrire les mesures de préventions nécessaires.

B. Check-list

Un questionnaire portant sur les différentes situations, énumérant point par point des facteurs
ou des situations à contrôler pour un certain poste ou équipement de travail. Une check-list
peut être générale ou spécifique. Elle permet de passer en revue de manière systématique les
différents points d’attention, mais elle doit être adaptée en fonction du groupe l’utilisant et de
la situation à analyser (Voir l’annexe).

C. Les profils de poste :

Il s’agit ici d’une analyse du poste de travail qui amène une réflexion globale sur le poste
étudié. Cette analyse favorise une approche intégrée de la qualité du travail et porte aussi bien
sur la sécurité et l’ergonomie que sur les aspects psychosociaux.

D. La méthode FMEA (Failure Made and Effect Analysis):

Une méthode utilisée particulièrement pour la détection des risques dans les installations
commandées automatiquement. Le fonctionnement potentiellement incorrect ou dangereux du
système est analysé sur base du comportement potentiellement incorrect des différents
composants de ce système. Ensuite, les différents composants sont analysés séparément.

4.2. Les méthodes d’évaluation des risques :


E. La grille des risques :

Il s’agit d’une grille qui permet de classer les événements dangereux en fonction de la gravité
et de la probabilité des dommages

C’est une méthode simple et utile pour quantifier. Elle permet de déterminer les actions
prioritaires, d’analyser les causes et de déterminer des mesures de prévention.

15
Permet de savoir si un niveau de risque est moyen ou élevé, il est peu probable qu’il soit
acceptable et il faudra prendre des mesures supplémentaires pour le ramener à un niveau
acceptable.

Figure 2 : Grille des risques

F. Maîtrisk

Un logiciel d’analyse des risques, Il permet d’assurer la structuration des postes de travail et
leurs risques de même que l’inventaire des postes à risques, des accidents de travail et autres.

Il sert aussi à visualiser les mesures de prévention existantes et les procédures de travail. Les
listes de contrôle qui permettent l’analyse et l’évaluation des risques sont adaptables aux
besoins de l’utilisateur.

1. La prévention des risques professionnels :


a. Les niveaux de prévention :

Prévenir, c’est agir, et éviter l’apparition ou l’aggravation de maladies ou d’incapacités. En


santé au travail, on agit sur trois niveaux de prévention :

 Niveau primaire : il faut intervenir au plus tôt sur les facteurs de risques pour les
supprimer ou les réduire

 Niveau secondaire : suivre en permanence les risques et l’état de santé des salariés

 Niveau tertiaire : limiter les conséquences d’un risque survenu

b. Les actions préventives des risques :

La prévention des risques professionnels recouvre l'ensemble des dispositions à mettre en


œuvre pour préserver la santé et la sécurité des salariés au sein de l’entreprise, améliorer les
conditions de travail et tendre au bien-être au travail.

16
La prévention des risques repose sur la mise en œuvre des 9 principes généraux de prévention

S’approprier ces principes permet à l’entreprise d’anticiper au mieux les risques altérant la
sécurité et la santé des salariés et de s’inscrire dans une logique d’amélioration permanente et
gagnante.

 Eviter les risques

 Supprimer les risques

 Combattre les risques à la source

 Adapter le travail à l’homme

 Tenir compte de l’état d’évolution de la technique

 Planifier la prévention

 Remplacer ce qui est dangereux

 Prendre des mesures de protection collective

 Donner les instructions appropriées aux salariés

c. Les mesures de prévention des risques :


1. Les mesures collectives et individuelles

La prévention collective L’entreprise cherche à protéger un ensemble de salariés en


supprimant ou en réduisant les situations dangereuses sur les lieux de travail.

La prévention individuelle L’entreprise protège chaque salarié en mettant à sa disposition


des équipements de protection ou en mettant en place des obligations, comme la vaccination.
La protection individuelle est parfois la seule mesure possible pour réduire un risque dans
l’entreprise.

2. Les mesures techniques, médicales et légales

Les mesures techniques se rapportent généralement aux équipements de travail. Elles sont
liées à des machines ou à des procédés de fabrication.

Les mesures médicales sont assurées par les services de santé au travail. Permettent de
conseiller les salariés, et mènent des actions de prévention en entreprise.

17
Les mesures légales se rapportent à des textes réglementaires qui obligent l’entreprise et ses
collaborateurs, à appliquer ou à respecter des mesures d'hygiène et de sécurité, sous peine de
sanctions.

La prévention des risques professionnels est essentielle, tant d’un point de vue juridique et
éthique que pour la performance de l’entreprise. Et permet d’élaborer un plan d’action
personnalisé, parfaitement adapté aux enjeux de la structure de l’entreprise.

Chapitre 3 : Etude de cas

Association professionnelle des cimentiers (APC)

1. Présentation de l’association professionnelle des cimentiers :


L’APC regroupe les entreprises produisant à la fois du clinker et du ciment : Asment Témara,
Ciments de l’Atlas, Ciments du Maroc et LafargeHolcim Maroc. Créée en 1982, l’APC a pour
principales missions de représenter le secteur cimentier auprès des pouvoirs publics, des
institutionnels et des groupements professionnels ; et de mettre en valeur l’effort accompli par
le secteur auprès de ses parties prenantes en matière de développement durable : qualité, santé
& sécurité, protection de l’environnement, engagement sociétal.

L’Association est gérée par un Conseil d’Administration et un Bureau composé de membres


élus. La gestion courante est assurée par une structure permanente.
L’organisation de l’APC se décline comme suit :

a. Un comité technique :
Qui assure le suivi du contexte règlementaire de la normalisation, de la qualité, de
la sécurité ; et qui accompagne le secteur dans son engagement socio-économique et
environnemental et la promotion des combustibles et matières de substitution (CMS). Ce
Comité s’appuie sur trois commissions thématiques composées de représentants des
membres : Commission Qualité, Commission Environnement, Commission Santé & Sécurité.

b. Un comité partenariats et prescription :


Dont la mission est de consolider les relations avec les parties prenantes et de promouvoir le
produit ciment et ceux à base de ciment. Ce Comité s’appuie sur deux commissions

18
thématiques composées de représentants des membres : Commission Partenariats et
Commissions Prescription.

c. Un comité RSE et communication :


Pour mettre en valeur les résultats du secteur cimentier en particulier, sa contribution au
développement économique et aux Objectifs de Développement Durables (ODD) à travers les
actions RSE déployées par les membres de l’APC.

d. Une structure permanente :


Animée par une Directrice Déléguée, assurant les relations avec les administrations et les
partenaires, la gestion quotidienne et la mise en œuvre des décisions du Bureau.

 Composition de bureau :

• Khalid Cheddadi • Président (LafargeHolcim Maroc)

 Malik Sefrioui • Vice-Président (Ciments de l’Atlas)


 Brahim Laraqui • Trésorier Général (Asment Témara)
 Mohamed Boujanoui • Assesseur (Ciments du Maroc)
 Bouchra Ghiati • Directrice Déléguée de l’APC

2. Guide santé, sécurité pour chantiers au Maroc :


Ce guide et le fruit de leur retour d’expériences sur les chantiers. Destiné à l’ensemble des
intervenants, partenaires et sous-traitants, il a pour objectif d’améliorer la santé et la sécurité
sur leurs chantiers et s’appuie sur des situations concrètes et quotidiennes.

2.1. Prérequis au démarrage d’un chantier :


1. Toute entreprise amenée à intervenir sur le chantier doit connaître les consignes du
présent guide et s'engager à les respecter.

2. Élaborer un plan de santé et de sécurité (PHS), comprenant : Organisation du chantier ;


installation de chantier, carnet de chantier, plan de circulation, etc., plan de prévention,
analyse de tous les risques, moyens de prévention et de réponse aux risques Incendie et
explosion, et instructions de premiers secours.

3. Toute personne accédant au chantier est tenue de porter un équipement de protection


individuelle EPI. Il comprend: Casques de sécurité (mentonnières obligatoires pour les

19
opérations en haute altitude), lunettes de sécurité, gilets fluorescent, chaussures de sécurité,
gants de protection, et autres selon analyse de risques.

4. Il est interdit d'intervenir sur le chantier sous l'influence de stupéfiants et / ou d'alcool.

5. Aucune entrée sur le chantier n'est autorisée sans l'autorisation préalable du responsable
du chantier ou de l'agent de sécurité du chantier. Tous les visiteurs doivent être reçus en
toute sécurité.

6. Pour garder le lieu de travail propre, les entreprises sont tenues d'évacuer régulièrement
toutes les zones de déchets.

20
2.2. Démarche de prévention Santé et Sécurité :

Culture
santé
sécurité

Sécurité des
installations

Systéme de
gestion de
santé securité

a. Sécurité des installations :

Dans un premier temps, identifier les zones à risques et l'organisation du chantier :


L'entreprise générale et la maîtrise d'ouvrage doivent définir et démontrer un schéma directeur
du chantier. Un accent particulier doit être mis sur les points suivants : planification de la
circulation (installation de panneaux d'affichage et de signalisation verticale et horizontale et
orientation de la circulation dans une seule direction autant que possible). Contrôle d'accès
(avec des procédures d'entrée et de sortie claires). Espace bureau sur place et espace vestiaire
des travailleurs.

Dans les zones de stockage et/ou les entrepôts, les produits dangereux ou explosifs doivent
être signalés par des panneaux d'affichage. Et toutes les zones dangereuses seront signalées
par des moyens appropriés et/ou réglementaires.

Deuxièmement, l'analyse des risques : le pouvoir adjudicateur doit réaliser une analyse
détaillée des risques pour chaque tâche identifiée en présence de l'entreprise.

Troisièmement, conformité des engins et du matériel à utiliser (Maître d'ouvrage) : réaliser


une check-list de conformité des engins et des équipements (ex : grues, manitou,
tractopelles..). Un certificat de conformité est obligatoire, et une habilitation des conducteurs
datée cachetée signée.

21
b. Système de gestion de la santé et la sécurité :

 Accès au chantier :

Le maître d'ouvrage et l'entrepreneur général doivent mettre en place des procédures claires
pour gérer l'entrée et la sortie des travailleurs et des visiteurs : une liste et le nombre de tous
les travailleurs travaillant sur le chantier et un registre des visiteurs à l'entrée.

 Accueil sante sécurité :

Chaque sous-traitant ou visiteur est tenu d'assister à une démonstration de sécurité lors de sa
première visite sur le chantier. A la fin de la manifestation, une promesse de respect des
règles de sécurité devra être signée.

 Plan de prévention et méthodologie d'exécution :

Avant le début des travaux du chantier, la mise en place d’un plan de prévention par
l’entreprise en présence du maître d'ouvrage est obligatoire et fait suite à l’analyse des
risques. Pour chaque tâche à réaliser, une procédure claire devra être prédéfinie et validée.

 Contrôle et suivi :
Le maître d'ouvrage nommera un ou plusieurs animateurs santé sécurité sur le chantier en
charge de :

a. Tenir des réunions quotidiennes sur la santé et la sécurité avec le coordonnateur de la


sécurité, et une réunion avec l'ensemble des intervenants avant chaque tâche,

b. Noter de façon quotidienne les observations santé sécurité et traiter les anomalies.

c. Suivre et contrôler la mise en œuvre du plan de prévention.

d. Observation santé sécurité de la tâche.

22
c. Culture sécurité :

La mission de la maîtrise d'ouvrage est de transmettre la passion de la sécurité à l'ensemble


des acteurs afin qu'elle soit ancrée dans la culture de chacun.

Pour cela, il est tenu à titre d'exemple de réaliser :

 Assurer les visites de sécurité :

Effectuer des visites mensuelles en présence de la direction générale du maître d'ouvrage,


lister les points de vigilance et les points d'amélioration.

 Améliorer le comportement :

Mettre en place un système de rapport (positif/négatif), qui permet d'évaluer les sous-
traitants qui ont fourni les meilleurs efforts, et de sanctionner les sous-traitants qui ont
cumulé plusieurs avertissements à l'issue de l'observation de sécurité.

 Tenir des formations et sensibilisations :

Organiser régulièrement des activités de formation et de publicité thématiques.

3. Les principaux corps d’état, les risques correspondants et les mesures


préventives :
3.1. Circulation des engins à l'intérieur du chantier :

Risques probables :

* Accident de circulation, collision, écrasement ou heurt de piétons.

23
* Renversement de camion surchargé.

* Renversement de camion dû au non stabilité du terrain.

*Chute de plain-pied lors du déchargement de produits (matériaux de construction).

* Risques incendies au niveau des engins et du matériel,

* Risque de chute de personne lors de débâchage,

Mesures de prévention :

* Veiller à la conformité technique des engins et à l'habilitation des conducteurs (certificat de


conformité).

* En cas, de maintenance des engins sur chantiers, veillez à la mise en place des calles de
roues.

* Pour intervention sur les pneus (gonflage, remplacement...) mettre des cages de protection.

* Respecter une distance de sécurité minimale de 10 m entre piétons et engins.

* Tout travail à proximité d'un engin/camion, le conducteur doit obligatoirement arrêter le


moteur et consigner la clé.

* Respecter les règles de chargement et de déchargement des matières premières.

* Respecter le plan de circulation affiché à l'entrée du | chantier et la signalisation.

* Respecter la vitesse de circulation à l'intérieur du chantier (30Km/h).

* Porter la ceinture de sécurité obligatoirement.

24
* Ne pas utiliser de téléphone portable durant la conduite ou Kit main libre.

* Ne pas conduire sous l'influence d'alcool ou de stupéfiants.

* Respecter le PTAC (Poids total autorisé en charge).

* Equiper les engins ou camions d'extincteurs appropriés.

3.2. Voiries et réseaux divers :

Risques probables :

 Accident dû à la circulation
 Chute de personnes/objets
 Eboulement (talus).

25
Mesures de prévention :

 Veiller à la conformité technique des engins et à l’habilitation des conducteurs


(permis) cf. chapitre Circulation des engins à l'intérieur du chantier. |
 Respecter la signalisation du chantier (limitation de vitesse, panneaux de
signalisation...) cf. chapitre Circulation des engins à l'intérieur du chantier.
 Mettre en place une distance de sécurité talus-excavation d'un mètre.
 Baliser où indiquer la zone d'intervention.

3.3. Gros œuvres structures :

Risques probables :

Chute de personnes lors des différentes opérations de manutention (coffrage / décoffrage,


réception matière, coulage du béton).Ou, Chute d'éléments lors de la manutention (rupture
câble, mauvaise accroche …).

Mesures de prévention :

Baliser la zone de manœuvre de la grue. S'assurer que le crochet de sécurité est bien fermé.
Installer des garde-corps peints en rouge et blanc rigides tout autour du bâtiment et de la zone
de travail. Installer des filets de protection «stop chute personnes/ objets». Veiller à

26
l'installation d'échafaudages conformes et signaler sont état de fonctionnement. Barricader
toutes les cages des ascenseurs par des murs en agglo ou par des garde-corps rigides. Et faire
Attention aux chutes d'objets lors du décoffrage.

3.4. Maçonnerie :

Risques probables :

Chute de personnes au moment de la préparation de l'application au niveau des cloisons


extérieures (qu'elles soient sur l'échafaudage ou sur la dalle).

Chute d’objets/déchets.

Mesures de prévention :

Installer des garde-corps rigides et conformes avant la réalisation des cloisons extérieures,
Barricader toutes les cages des ascenseurs par des murs en agglo, Nettoyer l'ensemble des
étages au fur et à mesure de l'avancement des travaux (un chantier propre est un chantier
sécurisé). Installer des goulottes pour l'évacuation des déblais avec portes cadenassées, Veiller
à installer des garde -corps au niveau des balcons.

3.5. Travaux électriques :

27
Risques probables :

+ Electrisation ou électrocution des ouvriers et des passants + Risque de


blessures/coupure par outil tranchant,
+ Chute de plain-pied
+ Risque de brûlures,
+ Risque de départ feu

Mesures de prévention :

Porter les EPI adéquats, Vérifier si passage de câble ancien avant tout terrassement, Enterrer
ou encastrer l’ensemble des câbles électriques avec la mise en place d’un filet rouge de
repérage, Mettre en place des coffrets conformes avec une mise à la terre et munis de cadenas,
Alimenter les travaux intérieurs via des câbles aériens et protégés. Privilégier leur passage
dans les murs de préférence dans une goulotte. Baliser les coffrets électriques. Installer des
poteaux conformes aux normes de sécurité électrique. Lors des réparations ou inspections des
lignes ou équipements électriques, s'assurer que le disjoncteur électrique est arrêté et fixé en
position OFF, et cadenasser. Mettre en place des moyens de lutte contre l'incendie adéquat
(Bac à sable avec pelles conformes, extincteurs à roues, outillages et gants isolants), Ne
jamais modifier une mise à la terre, Interdiction des fils nus et les branchements non
conformes.

* Respecter les 12 règles de consignation lors des essais :

1. identification des sources d'énergie à consigner,

28
2. Coordination des intervenants,

3. Séparation,

4. Vérification,

5. Notification (Permis de consignation, et Condamnation)

6. Immobilisation des équipements (énergie résiduelle),

7. Exécution travaux,

8. Nettoyer

9. vérifier les travaux

10. Fin travaux enlever les cadenas,

11. Remettre les énergies

12. Notification fin travaux (Déconsignation)

3.6. Etanchéité de toiture :

Risques probables :

* Rupture du câble de manutention

* Chute de personnes ou d'objets lors de la manutention

*Explosion des bouteilles de gaz.

Mesures de prévention :

* Fixer, attacher et stocker les bouteilles de gaz de manière adéquate dans une niche.

* Vérifier la fixation de l'appareil de levage ou manutention.

29
3.7. Travaux de revêtement sol et de ferronnerie :

Risques probables :

* Chute d'objets en hauteur

* Coupure ou écrasement au moment de la manutention ou découpe

* Chute de personnes ou objets au moment de la réception et de l'installation des produits

Mesures de prévention :

* Réceptionner, mélanger et préparer le ou les produits dans une zone couverte, balisée avec
garde-corps et ne présentant aucun danger.

3.8. Enduit peinture extérieure :

Risques probables :

30
* Incendie

* Chute d'objets des étages supérieurs

* Rupture de câble

* Chute de l'ouvrier lors de la préparation de l'enduit.

Mesures de prévention :

* Veiller à avoir un extincteur à proximité de la zone de stockage des seaux de peinture. .

* Réceptionner, mélanger et préparer le ou les produits dans une zone couvert, balisée avec
garde-corps et ne présentant aucun danger.

* Veiller à la conformité technique de la passerelle (certificat de conformité, contrôle


régulier...).

* Veiller au port obligatoire du harnais de sécurité adéquat et conforme à la Norme EN 361.

4. Procédure d’évacuation en cas de blessé grave :

En cas d'accident

Appelez l’animateur de sécurité qui, après avoir examiné la victime, vous demandera
d'appeler les secours.

Téléphonez au :

Service sécurité

Ambulance

Infirmerie

Et dites :

1 : Ici chantier

2 : Précisez la nature de l’accident

3 : Signalez le nombre de blessés et leur état

4 : Décrivez l'intervention du secouriste

5 : Fixez un point de rendez-vous.

31
6 : Faites répéter le message

Numéros utiles :

Standard

Sapeurs-pompiers

Gendarmerie

ONEP

ONE

Médecin de travail

Ambulance

Hôpital

Responsable sécurité

Responsable chantier

Classes de feu

 Classe de feu A

Feux de matériaux solides (bois, tissus, papier) dont la combustion se fait sous deux formes :

- combustion vive avec flamme,

- combustion lente sans flamme mais avec formation de braise incandescente.

 Classe de feu B

Feux de liquides ou de solides liquéfiables (essence, huile, alcool,…).

 Classe de feu C

Feux de gaz (feu de combustibles gazeux, méthane, propane, hydrogène etc.).

 Classe de feu D

Feux de métaux légers (sodium, magnésium, aluminium,)

32
Premiers secours en cas de brûlures :

* application immédiate d'eau froide : plongé (arroser) les parties brûlées du corps aussi
longtemps avec de l'eau froide jusqu'à ce que les douleurs disparaissent.
Éteindre correctement le feu :

* tourner le dos au vent

* diriger le jet vers la base des flammes

* actionner plusieurs extincteurs ensemble, non pas l'un après l’autre

* attaquer les feux qui coulent où qui ne tombent goutte à goutte de haut en bas

* veiller à ce que le feu ne reprenne

* faire remplir immédiatement les extincteurs utilisés.

6. Conclusion
La santé et la sécurité des salariés au travail, constituent aujourd’hui une condition
primordiale d’efficacité et de performance pour l’employé et pour l’employeur. D’autant plus
que les deux constituent un pilier de développement durable au même titre que les autres
volets économique, social et environnemental pour toute entreprise aspirant à une meilleure
performance tout en assurant sa pérennité.

au niveau national la qualification de l’entreprise marocaine et le renforcement de sa


compétitivité sont tributaires de la promotion de la santé et de la sécurité au travail , le Maroc
s’emploie à développer une politique nationale clairement définie pour faire face aux risques
professionnels et aux dégâts sociaux qu’ils provoquent chez les victimes de maladies
professionnelles et des accidents du travail, ainsi qu’aux dommages économiques qui
impactent directement les entreprises et l’économie nationale.

33
Bibliographie / Webographie

 Profil National pour la Sécurité et la Santé au Travail Edition Septembre


2017
 NICHON Margossian, Risques professionnels, 2eme édition, Dunod,
Paris, 2003
 Patrick PERETHI-WATEL, Jean PAUL MOATTI, Le principe de
prévention, le culte de la santé et ses dérives, édition seuil
 Organisation internationale du Travail 2021, Première édition 2021
 Institut national de recherche et de sécurité, 6éme édition, novembre 2018
 https://www.cchst.ca/oshanswers/hsprograms/risk_assessment.html
 https://apc.ma/wp-content/uploads/2018/GUIDE%20APC%20SCM.pdf
 https://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---ed_dialogue/---act_emp/
documents/publication/wcms_603872.pdf

34
Annexes

35
36
37

Vous aimerez peut-être aussi