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Les systèmes de sécurité sociale ont pour finalité d’instaurer une protection sociale au profit
des travailleurs et de leurs familles. Et ce, en assumant la double mission de sécuriser le gain et
la capacité de travail d’une part mais aussi d’aménager un système de distribution de revenu de
remplacement par l’octroi de prestation sociale d’autre part. L’ensemble des règles s’y
rapportant pour assurer leur mise en œuvre naturellement désigner sous le vocable « droit de la
sécurité sociale », cette discipline qui constitue avec le droit du travail le « droit social ».
Revêtant plusieurs formes, la protection qui découle du droit de la sécurité sociale relève de
plusieurs organismes. Elle est assurée au premier chef par l’état à travers les institutions de
prévoyance sociale et à un niveau plus restreint, par les acteurs de l’entreprise, les employeurs
pour l’essentiel. Dès lors, il est opportun de s’interroger sur l’organisation de notre système de
sécurité sociale tel que déterminé par le législateur. Celui-ci, a institué deux régimes de sécurité
sociale : l’un pour les travailleurs du secteur privé et des contractuels de l’administration et
l’autre pour les fonctionnaires de l’état. Ce qui nous amène après avoir concéder à une
clarification conceptuelle (chapitre préliminaire), à étudier les prestations familiales (chap. 1),
la prévention et la réparation des risques professionnels (chap. 2) mais aussi les branches
maladies (chap. 3)
Élucidation conceptuelle
L’étude du droit de la sécurité sociale conduit inévitablement à évoquer les concepts autour
desquels il est centré, pour mieux l’appréhender, il est nécessaire d’identifier ses différents
concepts et d’en dégager leur contenu respectif pour en saisir éventuellement les nuances.
La sécurité sociale
A l’image de la protection sociale, la sécurité sociale n’a pas donné lieu à une définition
unanime de la part de la doctrine. Toutefois il y’a une constante selon laquelle, elle a pour objet
de protéger spécialement les travailleurs et assimiler contre les risques sociaux d’origine
professionnel ou non. A cet égard, elle s’avère être une composante de la protection sociale. En
définitive, la protection sociale a une portée plus large que la sécurité sociale qui est
fondamentalement le fait des institutions de prévoyance sociale, mutuelle et compagnies
d’assurance en direction des travailleurs et de leur famille.
Le risque social
En droit social, le risque social est un événement dont la survenance est susceptible d’affecter
la situation économique de la personne en lui occasionnant des dépenses particulières ou une
diminution de revenu anormale. Il faut toutefois se garder de penser que tout événement qui
présente ces caractères est un risque social. L’OIT a établi un catalogue des événements
qualifiés de risques sociaux qui sont au nombre de 7 et que chaque état membre doit considérer
comme tel. Il s’agit de la maladie, du chômage, de la vieillesse, des charges familiales, de la
maternité, de l’invalidité, des risques professionnels et du décès. En droit sénégalais, tous ces
risques sont retenus à l’exception du chômage.
L’accident du travail
Il faut distinguer l’accident du travail proprement dit et l’accident de trajet.
L’accident de trajet
Il peut s’entendre comme l’accident qui se produit lors d’un déplacement effectué pour les
besoins du travail qui va ou qui vient de s’accomplir. Plus exactement, il survient au travailleur
sur son trajet qui commence par sa résidence et se termine à son lieu de travail.
Par une interprétation large, la notion de lieu de travail désigne tout endroit où le salarié se
trouve sur ordre de l’employeur et dans l’intérêt de l’entreprise où par la nécessité de son poste.
Mais il ne suffit pas seulement que l’accident se soit produit sur le trajet protégé, encore
faudrait-il que le travailleur ait utilisé un moyen de transport adaptée aux circonstances et
emprunté un itinéraire normal et à un horaire normal. Enfin le trajet ne doit pas avoir été
interrompu ou détourné pour un motif dicté par l’intérêt personnel ou indépendamment de
l’emploi.
La maladie professionnel
À priori, la maladie professionnelle est une maladie contracté par le fait du travail. Il existe 3
méthodes de détermination législative de la maladie professionnelle : la méthode de liste, la
méthode de la définition générale, la méthode mixte. Le législateur sénégalais a choisi la
première qui consiste donc à dresser une liste de toutes les maladies considérées comme
professionnelles à travers des tableaux appelées « tableau des maladies professionnelles).
Actualisant les anciens, l’arrêté interministériel n°23-12 du 8 Mars 2011 abrogeant celui de
1991 est venue établir de nouveau tableau des maladies professionnelles et ce, en s’inspirant
fortement de la dernière liste internationale de l’OIT du 25 Mars 2010. Ainsi en droit sénégalais,
les maladies professionnelles sont classées en 4 catégories : les maladies causées par
l’exposition à des agents résultants d’activités professionnelles, les MP affectants des
fonctions et organes cibles, le cancer professionnel et les autres maladies.
De la forme sous laquelle se présente les tableaux, il faut en tirer la règle selon laquelle pour
qu’une maladie survenu au travailleur soit qualifiée de professionnelles il faut en principe la
réunion de 3 conditions :
-La maladie doit avoir été désignée dans un tableau
-la victime doit avoir exécutée l’un des travaux cités
- la maladie doit s’être manifestée pendant l’exercice de l’activité ou avant l’expiration du
délai de prise en charge
Toute maladie contractée dans ces conditions fait automatiquement bénéficier la victime d’une
présomption d’imputabilité qui lui fait profiter de la couverture légale. Il est toutefois
malheureux de constater qu’au Sénégal, depuis Mars 2016, les tableaux des maladies
professionnelles tardent à être actualisées or une mise à jour est obligatoire tout les 5 ans.
La méthode de la définition générale pour sa part opte pour une définition assez large pour
couvrir au moins toutes les maladies professionnelles retenues par l’OIT selon qui la maladie
est professionnelle lorsqu’elle est « contractée à la suite d’une exposition à des facteurs de
risques découlant d’une activité professionnelle ».
Enfin pour ce qui est de la méthode mixte, il y’a d’une part une définition de la maladie
professionnelle et d’autre part l’établissement des maladies considérées professionnelles. Il est
important de relever que pour les agents fonctionnaires, on ne fait pas usage des termes
« accident du travail » et « maladie professionnelle ». En effet, le droit de la fonction publique
fait plutôt mention de « blessures » ou de « maladie contracté en service »
Principe de la forfaitisation
Fondé sur la responsabilité de plein droit de l’employeur, ce principe suppose la fixation à
l’avance du montant de l’indemnité à allouer à la victime. Il a pour rôle l’assurance du seul
préjudice professionnel, les dommages morals et matériels étant exclus de même que les
préjudices esthétiques et d’agrément. Toutefois, il ne fait pas supporter à l’employeur les
conséquences pécuniaires de l’accident qui restent à la charge de la caisse du fait de son
immunité civile. Cependant, cette immunité cède dans le cas où l’accident est dû à sa faute
intentionnelle même en cas de faute inexcusable de sa part, il demeure couvert par l’immunité
mais la victime a droit à une indemnisation à des taux majorés qui seront répercutés par la caisse
sur cotisations futures de l’employeur