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COURS DE DROIT DE LA PROTECTION SOCIALE

Introduction

Un système de protection social apparaît dans un pays à partir du moment où la sécurité


d’un individu peut être menacé par des événements. Ces événements étant appelés risques
sociaux. Certains risques sociaux empêchent l’acquisition de revenu professionnels comme
la maladie, la maternité, l’invalidité, le chômage. D’autres événements entraînent des
dépenses particulières comme la maladie, la maternité ou l’arrivée d’un enfant. L’objet de la
protection sociale est de garantir l’individu contre les risques sociaux par des techniques
juridiques originales.

Le Droit de la protection sociale, comme l’a affirmé Patrick MORVAN est donc, l'étude des
règles juridiques destinées à protéger les personnes physiques contre la survenance d'un
ensemble d'événements ou risques sociaux, à savoir : la maladie, la maternité, l'invalidité, la
vieillesse, le décès ; les charges familiales ; les accidents du travail et les maladies
professionnelles ; le chômage.

Au Gabon, L’ampleur des situations de détresse et de paupérisation vécues par les


populations ces dernières années en raison,
notamment, d’un accroissement démographique très marqué, a amené le Gouvernement à
actualiser le cadre légal et réglementaire régissant les différents domaines de la protection
sociale dans notre pays, dispositif resté inchangé depuis fort longtemps.
Ainsi, l’ensemble des textes qui régissaient séparément ces différents domaines ont été
harmonisés en un seul code, y compris ceux de la CNSS, de la CNAMGS, de la
CPPF et du FNAS.

La loi n° 28/2016 portant code de protection sociale promulgué par le Président de la


République, Chef de l’Etat, Ali BONGO ONDIMBA, le 06 /02/2017 réglemente, pour la
première fois dans notre pays, un système de protection sociale dont la finalité est la
réduction de la pauvreté, de la précarité et de l’informalité… A ce titre, ce code a vocation à
être :
- un instrument de promotion de la cohésion sociale, de l’égalité des droits, de
l’investissement humain et d’une activité économique productive ;
- un outil de coordination du développement social avec l’économie, l’emploi et d’autres
politiques ;

- une garantie progressive de l’accès à tous et en toutes circonstances aux soins de santé
essentiels et à un revenu minimal.

Ce texte a été établi autour des principes tels que la solidarité : principe de distribution de
revenus au profit des personnes plus défavorisées;
L’universalité : tous les risques sociaux sont accessibles à tous ;
La contributivité : un financement important est assuré par l’Etat, donc par les citoyens ;
L’équité et l’égalité des droits : il couvre tous les individus vivants sur le territoire national.
Le régime gabonais de sécurité sociale comporte quatre branches :
● soins de santé pour les travailleurs salariés ayant fait l'objet d'une évacuation
sanitaire ;

● accidents du travail, maladies professionnelles ;


● prestations familiales et maternité ;
● pension de vieillesse, invalidité, décès (survivants).
On peut considérer, toutefois, que deux autres branches existent : la distribution de
médicaments et l'hospitalisation.

CHAPITRE I: LE SYSTÈME DE PROTECTION SOCIALE: NOTIONS ET DISTINCTIONS

Section 1. Les techniques juridiques de Protection sociale.

Paragraphe 1. Les techniques traditionnelles

On peut en dénombrer 4 : l’épargne, l’assistance, la responsabilité civile et l’assurance et


mutualité.

A. L’épargne

L’épargne est une technique individuelle qui s’analyse en une renonciation à une
consommation actuelle en vue d’une consommation future.
Elle présente un double avantage, d’abord celle de responsabiliser l’individu sur le plan
personnel, ensuite sur le plan collectif, cette épargne pourra être investie dans l’économie.

Les limites de cette technique réside tout d’abord dans le fait que pour épargner il faut avoir
plus que le nécessaire, il ne faut pas être un travailleur pauvre, or souvent ce sont les
salariés les plus pauvres, les plus défavorisés qui sont les plus menacés par le chômage ou
les accidents du travail.

Et sur le plan économique, l’épargne est menacée par la dépréciation monétaire,


conséquence : ce sont les groupes sociaux les plus favorisés, les moins exposés aux
risques sociaux qui sont les mieux protégés.

B. L’assistance

L’assistance est une technique de protection qui fait appel à autrui, elle se fait auprès des
plus démunis, elle est fondé sur un devoir de charité.

Cette technique dite d’assistance présente également des limites en ce qu’elle a un


caractère facultatif et donc aléatoire en plus d’avoir un caractère humiliant pour celui qui la
reçoit car l’intéressé doit faire étalage de son infortune.

L’assistance demeure aujourd'hui sous la forme de l’aide sociale, les prestations d’aide
sociale sont avant tout destinées à assurer un minimum à chaque individu quelque soit les
causes de son état de précarité même si il refuse de travailler.
C. La responsabilité civile

La responsabilité civile permet la réparation de risques sociaux engendrés par un tiers. Pour
qu’elle puisse jouer, il faut que la responsabilité de ce tiers soit engagée, c'est à dire à
l’origine et qu’il y ait une faute, un lien de causalité avec le préjudice subi par l’individu et
que le tiers soit solvable. Or de nombreux risques sociaux surgissent sans qu’il y ait
intervention d’un tiers, par ex : la vieillesse ou la maladie.

D. L’assurance et la mutualité

L’assurance et la mutualité : ces techniques sont la marque d’un progrès par rapport aux
trois systèmes précédents. Ces techniques mettent en place un système de prévoyance
collective permettant de répartir les risques entre les membres d’un groupe lesquels paient
une prime ou cotisation en échange de laquelle ils bénéficient si le risque se réalise
d’indemnités ou de prestations. Ce procédé se rapproche des techniques actuelles des
assurances sociales.

A l’instar des trois autres techniques de Protection sociale, cette dernière présente
également des limites notamment le coût d’une part, l’assureur va retenir une part des
primes. Et d’autre part, l’assurance suppose un aléa, or certains risques sociaux sont
insuffisamment aléatoires : par ex : la vieillesse. En principe les primes sont calculées en
fonction de la valeur de la chose assurée et de la probabilité de l’événement contre lequel
on est assuré.
Par ex : le coût d’une assurance maladie contractée auprès d’une compagnie privée est
d’autant plus élevée que la personne est en mauvaise condition physique et risque d’avoir
engagée des frais médicaux coûteux. Par ailleurs, certains risques sociaux ne peuvent pas
être chiffrés avec suffisamment de précisions. Et la corrélation entre gravité et probabilité du
risque fait obstacle à une vraie solidarité. Un vrai système de sécurité social, fondé sur la
sécurité entre individu suppose que les primes soient calculées non pas en fonction des
risques mais en fonction des capacités contributives de chaque individu.

Paragraphe 2. Les techniques modernes

La naissance de la sécurité sociale moderne apparait avec le retour aux techniques dérivées
des techniques traditionnelles, c'est à dire que plutôt que de créer de nouveaux
mécanismes, les pouvoirs publics préfèrent améliorer les instruments juridiques déjà formés.
En France, les travaux du comité de la mendicité de l’assemblée constituante et la
déclaration des droits de l’homme du 24 juin 1793 caractérisent la première proclamation
par l’état d’un droit de subsistance ou d’un droit de travailler au profit de chaque citoyen.

Les premières lois relatives à la protection sociale sont dues à la condition misérable de la
classe ouvrière au 19ème siècle, on constate un afflux de travailleurs dans les villes,
journées de travail de 14h,… ces premières lois ont été rendue possible par le déclin de
l’idéologie libérale.
Première loi : 9 avril 1898 relative à l’indemnisation des accidents du travail et maladies
professionnelles. Le risque prof était le risque qui frappait le plus fréquemment la classe
ouvrière, développement du machinisme faisait que très grande insécurité au travail.
Nombreuse législation européennes vont s’intéresser à ce risque social : loi Italienne 1883,
All 1884, Anglais 1897, Norvégienne 1894.

La loi de 1898 adapte la responsabilité civile à la réparation des accidents du travail.


Auparavant il fallait démontrer la faute, un lien de causalité et le dommage et que
l’employeur soit solvable, avec cette loi le législateur français a opté pour une responsabilité
automatique SANS FAUTE, en contrepartie l’indemnisation allouée à la victime est forfaitaire
qui ne répare pas la totalité du préjudice. Suite à cette loi, les employeurs se sont très vite
assurés contre le risque accident du travail.

La loi du 31 mars 1905 va substituer à l’employeur l’assureur, qui devient le débiteur direct
de la victime.

Ultérieurement la loi du 25 octobre 1919 répare les maladies professionnelles : cette loi crée
les deux premiers tableaux de maladie professionnelle. L’évolution s’achève par le transfert
en 1945 et 1946 aux organismes sociaux de l’obligation d’indemniser les victimes d’un
risque professionnel. A l’origine la protection sociale à été associé au contrat de travail et
l’entreprise.

C'est à partir de 1956 que le Gabon va se doter de plusieurs systèmes de Protection


sociale. Créé en 1975 en remplacement de la Caisse gabonaise de protection sociale, la
Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) fut pendant longtemps la principale structure de
l’Etat en charge d’assurer la protection sociale des salariés et de leurs ayants-droit avec la
Caisse nationale de garantie sociale créée en 1983 et dissoute en 2007 (CNGS). Depuis sa
création en 2007, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS)
est devenue le pilier de l’Etat en matière de protection sociale avec un périmètre étendu.
Lancé en 2012, le Fonds national d’aide sociale (FNAS) est en charge de la collecte, la
centralisation et l’attribution des aides sociales. Il vise à apporter de l’aide sous la forme de
microcrédits ou d’aide en nature pour soutenir des activités génératrices de revenus (AGR).

Section 2. La définition des notions et des objectifs du système de Protection sociale


gabonais.

Paragraphe 1. Définition et distinctions des notions du système de Protection sociale


gabonais.

Pour comprendre les règles relatives à la protection sociale au Gabon, il convient tout
d’abord de définir et de distinguer certaines notions les plus usitées en Droit de la protection
sociale gabonais.

A. Accident du Travail, Maladie professionnelle et maladie à caractère


professionnel.

Pour être reconnu comme tel, un accident du travail doit être distingué d'une maladie
professionnelle ou d'un accident survenu en dehors du travail. Cette qualification est
importante puisqu'elle conditionne l'indemnité pour accident du travail ou maladie
professionnelle accordée par la suite au salarié. Lorsque celui-ci subit un dommage
corporel, il convient donc avant tout de vérifier si les critères de l'accident du travail sont bien
réunis.
Au sens des dispositions de l’article 4 de la Loi n°2016‐28 du 6 février 2017 portant code de
Protection sociale en République Gabonaise on entend par “Accident du travail, un accident
survenu, quelle qu’en soit la cause, à tout travailleur par le fait ou à l’occasion du travail.
Plusieurs critères découlent de cette définition légale:

● Accident soudain
L'accident du travail se distingue de la maladie professionnelle, dont l'apparition est
progressive, par son caractère soudain. Le dommage subi par le salarié doit être apparu de
façon subite : chute, blessure avec un outil, intoxication, lésions cervicales, etc. La lésion
peut être d'ordre physique (hernie, plaie, fracture, ...) mais aussi psychologique (état
dépressif, stress, ...). Mais le seul critère de soudaineté ne suffit pas à distinguer l'accident
de travail de l'accident non-professionnel. Un lien direct doit donc également exister entre
l'accident et le travail.

● Lien direct avec le travail

Les tribunaux considèrent que le salarié est victime d'un accident du travail lorsque
l'événement s'inscrit dans le cadre de l'exécution du contrat de travail, à un moment et dans
un lieu où le salarié se trouve sous le contrôle et l'autorité de son employeur. A partir de ces
critères, il appartient aux juges d'apprécier la nature du lien existant entre l'accident et le
travail, en fonction des cas auxquels ils sont confrontés.

Par contre, la maladie professionnelle est définie en Droit de la protection sociale gabonais
comme “toute maladie contractée du fait du travail figurant dans un tableau établi à cet effet”
et contractée dans les conditions mentionnées dans le tableau concerné. Chaque tableau
définit les maladies visées ainsi que les principaux travaux susceptibles de provoquer ces
maladies et fixe le délai de prise en charge. Par délai de prise en charge, on entend le
temps écoulé entre la première constatation de la maladie et le retrait du risque. Si, en
présence d’une maladie désignée dans un tableau, une ou plusieurs conditions tenant au
délai de prise en charge, à la durée d’exposition ou à la liste limitative des travaux ne sont
pas remplies, la maladie peut tout de même être reconnue comme professionnelle s’il est
établi qu’elle est directement causée par le travail habituel de la victime,

La maladie à caractère professionnel quant à elle est définie comme toute maladie
caractérisée, non désignée dans un tableau maladie professionnelle lorsqu’il est établi, par
le médecin conseil, le médecin traitant et les experts désignés, qu'elle est essentiellement et
directement causée par le travail habituel de la victime ;

NB: le Médecin conseil est un médecin ou groupe de médecins habilités par l’organisme de
gestion d’un régime de protection sociale pour agir en son nom en matière médicale; le
Médecin du travail quant à lui est un médecin spécialisé en sécurité,santé et hygiène au
travail;

B- Handicap, Incapacité et invalidité

Selon l’article 4 de la loi précitée, le Handicap est une situation d’incapacité


physique,mentale, intellectuelle ou sensorielle durable dont l’interaction avec diverses
barrières peut faire obstacle à une pleine et effective participation à la société sur la base de
l'égalité entre citoyens.

L’Incapacité est par contre définie comme une réduction temporaire ou permanente de
certaines facultés ou fonctions physiques ou mentales chez une personne.
L’Invalidité est la réduction partielle ou totale des capacités physiques ou mentales de
l’assuré;

C. Inactif-Majeur et inactif-mineur

Un Inactif majeur est un ayant‐droit majeur ne disposant pas d'une couverture sociale.
Un Inactif Mineur est un ayant‐droit mineur ne bénéficiant pas d'une couverture sociale
particulière;

NB: Ayant droit est une personne physique tenant ses droits l'ouvrant droit.
Ouvrant droit:personne titulaire d’un droit générateur d'avantages au bénéfice de tiers;
Attributaire:personne entre les mains desquelles les prestations sont servies;

D. Le Chômage, Assurance-chômage

En Droit de la protection sociale gabonais le Chômage est défini comme étant la situation de
toute personne physique apte au travail, reconnue comme tel par les organismes
compétents, se trouvant à la recherche d’un emploi; ou situation des personnes en âge de
travailler qui:
1°n’ont pas travaillé,ne serait‐ce qu’une heure,au cours de la semaine de référence;
2°sont disponibles pour travailler dans les deux semaines;
3°ont entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent,ou
ont trouvé un emploi qui commence dans les 3 mois ;
L’Assurance‐chômage est un système de protection sociale couvrant l'assujetti en situation
de chômage;

1958 : Création d’assurance chômage.


Le 31 décembre 1958, un accord entre les partenaires sociaux et les grandes centrales
syndicales permet la création de l'assurance chômage.

E. La notion de Gabonais économiquement faible

La notion de Gabonais économiquement faible a été récemment introduite dans le Droit de


la protection sociale gabonais.selon le nouveau texte promulgué en 2017 est désormais
considéré comme Gabonais économiquement faible, toute personne physique de nationalité
gabonaise âgée d’au moins 16 ans et dont les revenus,inférieurs au SMIG, nécessitent le
recours à la solidarité nationale afin de bénéficier d’une protection sociale contre les risques
liés à la maternité, aux charges familiales, à la maladie, au chômage et à la vieillesse.
Sous réserve de remplir les conditions fixées ci‐dessus, peuvent également prétendre à la
qualité de gabonais économiquement faible,les Ministres de cultes: prêtre, imam,
pasteur,religieux ou religieuse appartenant à une congrégation ou à une association
religieuse reconnue par l’administration compétente. Le statut de gabonais économiquement
faible est reconnu après une enquête sociale effectuée, selon les modalités fixées par voie
réglementaire;

Paragraphe 2. Les objectifs du système de Protection sociale gabonais.

Aux termes des dispositions combinées des articles 5 à 8 de la loi n°2016‐28 du 6 février
2017 portant code de Protection sociale en République Gabonaise, Le système de
protection sociale a vocation à couvrir la population contre les risques économiques et
sociaux déterminés par les pouvoirs publics,en conformité avec les normes internationales.
Ces risques, qui justifient un besoin de protection individuel,familial ou collectif, comprennent
neuf branches ouvrant des prestations en matière de :
● maternité;
● charges familiales;
● santé,en termes de soins;
● maladie,en termes d'indemnités;
● accident du travail et maladie professionnelle;
● chômage;
● invalidité;
● vieillesse;
● décès.
Ce système national de protection sociale vise non seulement à réduire la pauvreté,à
promouvoir la cohésion sociale, l’égalité des droits et l’investissement humain mais aussi à
rendre effectif le droit humain à la sécurité sociale en établissant des garanties légales, à
promouvoir une activité économique productive ainsi que la réduction de l’informalité et de la
précarité, à coordonner le développement social avec l’économie,l’emploi et d’autres
politiques.
Enfin ledit système de Protection sociale vise également à assurer progressivement à tous
et en toutes circonstances l’accès à des soins de santé essentiels et à un revenu
élémentaire, à garantir progressivement des niveaux de protection plus élevés.
En vue d’atteindre les objectifs dans chacune des branches de risque, le service public de
protection sociale met en œuvre des régimes adaptés relevant de: la sécurité sociale; la
garantie sociale; l'assurance complémentaire; l'aide sociale.

Le choix des régimes et de leur combinaison est fait en vue d’assurer dans les meilleures
conditions d’efficacité et de coût l’accomplissement des objectifs sociaux et de soutenabilité
du système pour chaque branche.

Paragraphe 3. Les Principes et le Champ d’application du Système de Protection


Sociale Gabonais.

A. Les Principes du Système de Protection Sociale Gabonais

Il ressort de la combinaison des dispositions des articles 9 à 14 de la loi précitée que Le


système de protection sociale met en œuvre un principe général de solidarité nationale,entre
générations et à l’intérieur de chaque génération.
En effet, les cotisations sont versées par ceux qui en ont les moyens et les allocations sont
versées à ceux qui en ont besoin .
Ainsi les actifs cotisent pour les chômeurs et les retraités . Les "bien-portant" cotisent pour
les malades. Ce principe de solidarité consacre la distribution de revenus au profit des
personnes plus défavorisées.

Le système de protection sociale gabonais consacre également le principe d’universalité.


Mais que recouvre au juste cette notion? En effet, le principe d’universalité de la protection
sociale signifie que tous les risques sociaux sont accessibles à tous et par conséquent la
population résidente devrait avoir le même niveau de Protection sociale.

Selon la nature des risques couverts,la forme des régimes mis en place et leurs niveaux de
prestations, le principe de solidarité nationale et universelle se complète avec le principe du
contributif,afin de garantir le principe d’équité dans la reconnaissance des efforts de chacun.
La contributivité voudrait dire que le financement important est assuré par l’Etat, donc par
les citoyens.
L’équité et l’égalité des droits signifient que le système de Protection sociale couvre tous les
individus vivants sur le territoire national.

Pour les régimes donnant lieu au versement de cotisations,les taux de cotisations ne sont
pas fixés en fonction du seul risque individuel mais,dans les conditions propres à chaque
régime,également en fonction du revenu des assujettis.
Il convient tout de même de rappeler qu’en plus de mettre en oeuvre les différents principes
sus-évoqués, le système de Protection sociale gabonais consacre le caractère
universel,obligatoire et solidaire de l'assurance maladie. Il réaffirme solennellement le choix
de la retraite par répartition au cœur du pacte qui unit les générations.

B. Le Champ d’application

Les prestations sociales se fondent sur l’appartenance du bénéficiaire à la


société,indistinctement de l’activité et du statut de celui‐ci.
Le système de protection sociale vise à couvrir les catégories de population résidant sur le
territoire national ci‐après: les travailleurs salariés du secteur privé; les travailleurs mobiles
et indépendants; les agents publics; les salariés du secteur public; les chômeurs; les
invalides et handicapés; les inactifs mineurs ou majeurs; les retraités.

La loi définit le champ d’application propre de chaque dispositif ou régime mis en place en
fonction de ses objectifs et de sa nature.
Les garanties offertes aux personnes par les dispositifs de protection sociale s’exercent,
selon les cas, par l’affiliation personnelle intéressée ou par leur rattachement en tant
qu'ayant droit d'un affilié. Les dispositifs obligatoires sont établis par la loi,sauf délégation
expresse au règlement en ce qui concerne notamment les risques ou garanties particulières.

Lorsque l’exécution des actions et des mesures d’un régime de protection sociale s’étend
au‐delà ou en dehors du territoire national, l’Etat et l'organisme de gestion ont recours aux
conventions internationales.
Sauf dérogation expresse prévue par une convention internationale, est affilié aux régimes
obligatoires de sécurité sociale du Gabon, tout travailleur exerçant sur le territoire national, à
titre temporaire ou permanent, à temps plein ou à temps partiel,pour le compte d’un ou de
plusieurs employeurs ayant ou non un établissement au Gabon, et quels que soient le
montant et la nature de sa rémunération, la forme, la nature ou la validité de son
contrat,l'activité professionnelle,salariée ou non salariée.

Selon le législateur gabonais, l’assujetti de nationalité étrangère qui quitte définitivement le


territoire national,qui n’a pas atteint l’âge d’admission à la retraite et n’a pas acquis de droit à
pension, peut, s’il n’existe pas de convention entre le Gabon et son pays d’origine,
demander le remboursement de ses parts salariales.

CHAPITRE Il. LES RÉGIMES FORMANT LE SYSTÈME DE PROTECTION SOCIALE


GABONAIS

Selon la loi gabonaise relative à la protection sociale, Les régimes formant le système de
protection sociale comprennent des:
● régimes de sécurité sociale;
● régimes d’assurance complémentaire;
● régimes des travailleurs mobiles et indépendants ;
● régimes des agents publics;
● régimes d’assurance chômage;
● régimes de garantie et d’aides sociales

Ces régimes sont complétés par une action sanitaire et sociale.

Section 1. Les Régimes de sécurité sociale

Les régimes du système de protection sociale relevant de la sécurité sociale comprennent


les régimes de base généraux et les régimes spéciaux. Ces régimes fonctionnent sur un
principe assurantiel. Le financement de leurs prestations est principalement assuré par les
cotisations des assurés.
Chaque régime gère les branches de prestations définies par le texte qui l’institue.

Les régimes de base sont obligatoires,sous réserve du caractère volontaire de certaines


prestations. En application du principe de spécialité, les branches d’assurance sociale sont
autonomes entre elles et disposent de leurs propres bilans. A ce titre,elles sont financées et
gérées séparément.

Paragraphe 1. Les Régimes de base généraux et les régimes spéciaux de la sécurité


sociale.

A. Les Régimes généraux

Qu’entend-t-on par Régimes généraux de la sécurité social?


Le code de la Protection Sociale Gabonais définit le régime général comme l’ensemble des
droits et obligations des assujettis de droit commun et des organismes de gestion.

En principe le régime général concerne les travailleurs salariés du secteur privé. C’est le
plus important en nombre de personnes assujetties, c’est-à-dire prises en charge au titre
des risques maladie, famille, retraite, accident du travail et maladie professionnelle. Au fur et
à mesure de son extension, il a été amené à intégrer dans sa couverture des populations qui
ne sont pas salariées du secteur privé, comme les étudiants, les chômeurs ou les agents
contractuels de l’État.

À côté du régime général, il existe de nombreux régimes spéciaux.

B. Les Régimes spéciaux

Selon le code Gabonais, le régime spécial est l’ensemble des droits et obligations des
assujettis d’une branche d’activité déterminée ou d’une catégorie d’assujettis spécifiques.
Les régimes spéciaux ont vu le jour selon les cas, à l'initiative de l'État ou de certains
employeurs privés, pour offrir une protection sociale adaptée aux spécificités de certains
secteurs d'activités.
Historiquement, certains secteurs ont développé leurs propres caisses d'Assurance Maladie
ou de système de retraite bien avant la généralisation de ce type de dispositifs. L'origine de
ces régimes peut parfois être très ancienne, c'est par exemple le cas du système de retraite
des marins créé par Colbert.

Malgré l’adoption de plusieurs textes instituant la Sécurité sociale, ces régimes n'ont pas
disparu en raison d'une part, de l'excellent niveau de protection offert à leurs affiliés, d'autre
part, de l'attachement de leurs membres à ces régimes, parfaitement adaptés à chaque
corps de métier.

Il existe de nombreux régimes spéciaux dont le régime des Militaires, des fonctionnaires et
des Magistrats, des collectivités locales (fonction publique), des professions liées au Culte,
des Praticiens et auxiliaires médicaux conventionnés, des avocats, de l'Assemblée
Nationale et du Sénat, ou encore des entreprises minières.

Paragraphe 2. Les Risques couverts par les régimes de sécurité sociale.

Les risques sociaux couverts par des régimes relevant de la sécurité sociale, concernent les
branches suivantes:
● prestations de maternité et prestations familiales;
● risques professionnels intégrant les activités de sécurité et de santé au travail ainsi
que de prévention;
● pensions de vieillesse,d’invalidité et de décès;
● assurance chômage.

Il ressort des dispositions de l’article 21 in fine du Code de Protection Sociale que les
branches de prestations sociales peuvent, en tant que de besoin, être créées, supprimées
étendues ou restreintes par décret pris en Conseil des Ministres Sur proposition du Ministre
chargé de la Protection Sociale,sous réserve du respect des dispositions relatives à la mise
à disposition préalable de la ressource de financement correspondant.

Paragraphe 3. Les personnes assujetties aux régimes de Sécurité sociale.

Le législateur gabonais a clairement établi une liste des personnes qui peuvent bénéficier
des régimes spécifiques de sécurité sociale. Ainsi, aux termes des dispositions de l'article
22 du code de Protection Sociale, Sont potentiellement assujettis aux régimes de sécurité
sociale et peuvent bénéficier dans les conditions fixées par les textes en vigueur de
l’ensemble des prestations ouvertes au titre de la sécurité sociale, toutes les personnes qui
résident régulièrement sur le territoire national,notamment les:
● employeurs des secteurs public et privé;
● travailleurs salariés;
● travailleurs non‐salariés;
● salariés de l’Etat,des administrations publiques et des collectivités locales;
● travailleurs indépendants et assimilés;
● travailleurs saisonniers ou occasionnels;
● professionnels de spectacles;
● professionnels agricoles;
● professionnels du sport;
● travailleurs sociaux;
● agents publics;
● membres des institutions constitutionnelles;
● titulaires d’une pension ou d'une rente,quelque soit leur régime d’affiliation;
● élèves et étudiants non couverts au titre d'ayant droit;
● assujettis volontaires,dans les conditions définies par les textes en vigueur.
Les textes organiques de chaque régime de prestation sociale en déterminent les assujettis.

Paragraphe 3. Les Régimes de sécurité Sociale Obligatoires.

Les régimes de sécurité sociale que la loi déclare obligatoire sont des services publics dont
les organismes de gestion sont investis de certaines sujétions et prérogatives de puissance
publique, notamment:
● les sujétions liées à la continuité du service public;
● les privilèges et garanties légaux couvrant leurs biens et avoirs, dont l'insaisissabilité
et l'incessibilité;
● les privilèges en matière de recouvrement, contrôle et de contentieux;
● l’exonération de tous impôts,droits et taxes.

Section 2. Les Régimes de garantie sociale et des aides sociales

En Droit Gabonais, le terme garantie sociale renvoie au système de protection sociale des
citoyens vulnérables contre les risques sociaux aux moyens de mécanismes de prise en
charge offerts par l'État. Elle se distingue de la notion d’aides sociales qui elle, est définie
par le code comme toutes prestations sociales, de toute nature que l’Etat apporte de façon
ponctuelle à certaines catégories de personnes,en cas de survenance de certains
événements ou de certaines situations de détresse naturelle.

Paragraphe 1. Les Risques sociaux couverts

Aux termes des dispositions de l'article 24 du code précité, Les Régimes de protection
sociale relevant du principe de la garantie sociale et des aides sociales assurent la
couverture de risques sociaux spécifiques liés notamment:
● à la famille ;
● à la maternité;
● à la maladie;
● au chômage;
● à la vieillesse.

Paragraphe 1. Les personnes pouvant bénéficier de la couverture des régimes de


garantie sociale et des aides sociales.

Selon la loi gabonaise, Sont potentiellement assujettis au système de garantie sociale et des
aides sociales les Gabonais appartenant à l’une des catégories ci‐après:
● les Gabonais Économiquement Faibles ;
● les chômeurs ;
● les personnes du 3e âge ;
● les parents isolés sans emploi ;
● les élèves et étudiants;
● les personnes handicapées adultes ;
● la veuve,le veuf et l'orphelin sans ressources

Il faut noter que les aides sociales sont exclusivement supportées par le budget de l’Etat et
que La gestion des aides est assurée par l'organisme en charge la garantie sociale.

Section 3. Les Régimes d’assurance complémentaire.

Les garanties de base offertes aux affiliés du système de protection sociale dans les
différentes branches peuvent être complétées,en tant que de besoin, par des prestations
contributives s'ajoutant aux prestations des régimes de base.

Les normes de gestion des prestations,de financement et de gouvernance des régimes


complémentaires sont fixées par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du
Ministre chargé de la Protection Sociale.
Ces normes ont pour objet de garantir l’effectivité, l’équité et la soutenabilité de ces
régimes.

Section 4. Les Régimes des travailleurs mobiles et indépendants et les régimes des
agents publics.

Paragraphe 1. Les Régimes des travailleurs mobiles et indépendants.

Pour mémoire, avant l’adoption du nouveau code de Protection Sociale, Une sous-
commission dénommée “Régimes des travailleurs mobiles et indépendants” avait été mise
en place, et elle devait axer ses travaux sur les possibilités d’extension des prestations
jusque-là ouvertes aux seuls salariés, aux couches de la population composées des
travailleurs indépendants et mobiles.
Après avoir analysé les problématiques liées à cette question à savoir, la nature juridique du
régime d’ouverture à mettre en place et des organismes de gestion, le mécanisme de
financement et les modalités de mise en œuvre, les commissaires ont fini par retenir cinq
catégories ou classes de bénéficiaires
dont :
- les membres des professions libérales ;
- les professionnels du secteur maritime ;
- les membres du Clergé ;
- les artisans ;
- les travailleurs informels.
Concernant les risques susceptibles d’être couverts, il a été proposé :
- la maladie ;
- la maternité ;
- les accidents du travail ;
- les maladies professionnelles ;
- la retraite de base et/ou complémentaire.
Il a été également proposé l’extension des filets sociaux mis en place par l’Etat au profit des
GEF à toutes les personnes confrontées à des difficultés particulières pour des raisons de
maladie, d’accident, de sinistre divers, d’insuffisance de moyens financiers, de charges
familiales et de perte d’outil de travail.

Ainsi aux termes des dispositions combinées des articles 34 et 35 du nouveau code de la
Protection Sociale, Les travailleurs mobiles et indépendants bénéficient, dans les conditions
fixées par les textes en vigueur,de l’ensemble des prestations ouvertes au titre de la sécurité
sociale, de la garantie sociale et de l'action sanitaire et sociale. Ces prestations
comprennent notamment:
● les prestations des régimes de base;
● les prestations des régimes complémentaires;
● les aides sociales.
Sont potentiellement assujetties aux régimes des travailleurs mobiles et
indépendants,toutes les personnes qui résident régulièrement sur le territoire national,
notamment les:
● gens de maison ;
● rotateurs ;
● avocats ;
● notaires ;
● huissiers de justice ;
● artisans ;
● commerçants.

Paragraphe 2. Les agents publics.

Les agents publics bénéficient,dans les conditions fixées par les textes en vigueur,de
l’ensemble des prestations ouvertes au titre de la sécurité sociale, de la garantie sociale et
de l'action sanitaire et sociale. Ces Prestations Comprennent Notamment:
● les prestations des régimes de base ;
● les prestations des régimes complémentaires ;
● les aides sociales.
Sont potentiellement assujetties aux régimes des agents publics, toutes les personnes
régies par le statut général de la fonction publique.
Et selon l’article 4 de la loi n°18/93 du 13 Septembre 1993 portant Statut général de la
fonction publique, Par agent public, il faut entendre, à l'exception des personnes composant
la main-d'oeuvre non permanente, toutes les personnes visées à l'article 2 de ladite loi
notamment :
- les fonctionnaires, ;
- les magistrats,
- les personnels des greffes et parquets,
- les agents contractuels de l'État,
- les militaires,
-les personnels de la sécurité pénitentiaire,
- les agents des collectivités locales,
- les personnels des établissements publics.

Section 5. Les Régimes de l’assurance-chômage

L’assurance-chômage est un système de protection sociale couvrant l'assujetti en situation


de chômage.
Pour rappel, avant l’adoption du Code de la Protection Sociale, aucun texte n’encadrait de
façon précise la protection du chômeur. Dans l’optique de doter le Gabon d’un arsenal
juridique nouveau en matière de Protection sociale et en conformité avec les normes
internationales, lors des travaux préparatoires, une sous-commission dénommée “ Régimes
d’Assurance-chômage avait été mise en place.
Il revenait à cette sous-commission de réfléchir et d’avancer des propositions sur la
possibilité d’instituer une assurance chômage dans le dispositif actuel.
Pour la sous-commission, l’assurance chômage rentre dans le système de précaution
prévue par la Convention n°102 de l’OIT, système qui prend en compte toutes les formes et
tous les types de chômage. Ce système s’accompagne nécessairement de la mise en place
d’un Compte Épargne Chômage, en abrégé C.E.C. Mais sa réalisation effective se heurte à
beaucoup
d’écueils dans bon nombre de pays. En dépit de cette difficulté, la sous-commission a
néanmoins suggéré :

-le principe de l’institution de l’assurance chômage dans le dispositif


juridique de la protection sociale au moyen de la mise en place d’un
C.E.C alimenté par une part des cotisations des affiliés de l’organisme
de gestion compétent ;
- l’ouverture de ce compte aux travailleurs indépendants et mobiles sur
une base volontaire ;
- la reconversion du fonds à l’insertion et à la réinsertion (F.I.R) en
fonds de solidarité et de lutte contre le chômage ;
- la création au sein de l’univers de la protection sociale d’un organisme
autonome de surveillance et de régulation de la gestion des différentes
branches de protection sociale ;
- la création d’un Conseil National de l’Orientation de la Protection
Sociale regroupant l’Etat, les employeurs, les travailleurs et les
organismes de gestion ;
- l’élaboration des textes consacrant la mise en œuvre des différentes
recommandations.
Ainsi Selon le nouveau texte adopté suite à ces travaux, les régimes de l'assurance‐
chômage comprennent désormais le compte d'épargne chômage,en abrégé CEC, et
l'allocation chômage.

Paragraphe 1. Le compte d'épargne chômage (CEC).

Le compte d’épargne chômage est un régime d'assurance obligatoire et contributif à


cotisations définies. L’institution du CEC est soumise aux tutelles respectives, normes et
contrôles liés à sa nature et à son activité et prévus par le Code de protection sociale et par
les règles de la CIPRES.
La constitution d’une épargne de précaution est obligatoire pour les assujettis des régimes
de base généraux,les régimes spéciaux et les régimes des agents publics,en cas de
chômage involontaire ou de constitution d'un capital bonifié d'intérêts.Le CEC est facultatif
pour les autres régimes.

Le pilotage des paramètres techniques,notamment les taux, l’assiette, le plafond,l’âge et le


coefficient ainsi que les autres modalités de fonctionnement du CEC sont précisés par un
arrêté conjoint des Ministres chargés de la Protection Sociale et de l'Économie sur
proposition du Conseil d'Administration.

Paragraphe 2. L’allocation chômage

Pour lutter contre le chômage qui touche environ 120 000 Gabonais, soit 20% de la
population active, dont un peu plus de 30% chez les jeunes, les autorités ont décidé de
l’octroi d’une allocation financière aux chômeurs. Par exemple, un travailleur qui perd son
emploi, pourra prétendre à la perception de cette allocation chômage, le temps de retrouver
un nouvel emploi.

Il s'agit d'une innovation importante dans le code de Protection sociale du Gabon justifiée
par la « volonté affirmée de chef de l'Etat gabonais de réduire la pauvreté ». Désormais, les
chômeurs gabonais auront droit à une allocation pour leur permettre de survivre et d'éviter
de sombrer dans la pauvreté.
Aux termes des dispositions de l’article 48 du code de Protection sociale, L’allocation
chômage fonctionne sur le principe de la garantie sociale. Les assujettis,les conditions
d’ouverture et les services des prestations sont déterminés par un arrêté conjoint des
Ministres chargés de la Protection Sociale et de l’Economie.

Section 6. Le régime complémentaire de retraite des salariés.

Il est créé dans les régimes de protection des travailleurs salariés ou indépendants,un
régime complémentaire de retraite,ci‐après désigné RCR. Le régime complémentaire de
retraite est un régime contributif,fonctionnant en capitalisation collective,à cotisations
définies et entièrement provisionné.
Le RCR assure au bénéfice des personnes assurées l'acquisition d’une pension de
vieillesse s'ajoutant à la pension acquise par les travailleurs auprès de leur régimes de
retraite de base.
Il vise:
● à compléter le taux de remplacement du salaire ou du revenu des assurés procuré
par la pension du ou des régimes de retraite de base dont ils ont relevé au cours de
leurs carrières ;
● à permettre, en tant que de besoin,l’acquisition d’une pension complémentaire pour
les niveaux de salaire ou de revenu dépassant les plafonds des régimes de base.
Tous les travailleurs salariés affiliés au régime de retraite de base sont obligatoirement
affiliés au RCR en tant qu’assurés.
Plus généralement,toute affiliation d’un travailleur à un régime de retraite de base ou à un
régime retraite particulier tenant lieu de régime de base, et ce,quel que soit son
statut,implique son affiliation au RCR.

Section 7. Le régime de Protection des autres bénéficiaires.

Les assujettis,composés des autres couches sociales, bénéficient, dans les conditions
fixées par les textes en vigueur,de l’ensemble des prestations ouvertes au titre de la sécurité
sociale, de la garantie sociale de l'action sanitaire et sociale. Ces prestations comprennent
notamment:
● les prestations des régimes de base ;
● les prestations des régimes complémentaires ;
● les aides sociales.

CHAPITRE III. LE CONTENTIEUX DE LA PROTECTION SOCIALE.

Section 1. Sur quoi porte le contentieux de la Protection Sociale?

Selon le code de Protection sociale,Le contentieux de la protection sociale recouvre


l’ensemble des litiges nés de l’application des textes en vigueur dans le domaine de la
protection sociale, notamment:
● le contentieux du recouvrement des cotisations sociales ;
● le contentieux des prestations sociales ;
● le contentieux des risques professionnels ;
● le contentieux de la prévention des risques professionnels ;
● le contentieux de la fraude sociale ;
● le contentieux médical.

Paragraphe 1. Le contentieux du recouvrement des cotisations.

Selon l’article 117 du code précité Le contentieux du recouvrement des cotisations sociales
porte sur les contestations relatives: à l’affiliation des employeurs et assimilés, à
l’immatriculation des travailleurs, aux déclarations nominatives des salaires, à l’assiette des
cotisations, au contrôle employeur, au non reversement du précompte sur salaire et au
travail clandestin.
Les infractions en matière de recouvrement sont passibles, selon le cas, des sanctions
administratives et pécuniaires ou des sanctions pénales,conformément aux dispositions des
textes en vigueur.
Paragraphe 2. Le contentieux des prestations sociales.

Le contentieux des prestations sociales porte sur les contestations relatives :aux conditions
d’ouverture et de constitution des droits, à la liquidation au paiement des droits; à la qualité
des bénéficiaires.

Paragraphe 3. Le contentieux des risques professionnels.

Le contentieux des risques professionnels porte sur les litiges se rapportant aux accidents
du travail et aux maladies professionnelles. Ces litiges impliquent notamment les
employeurs, les travailleurs et, le cas échéant, les tiers.

Paragraphe 4. Le contentieux de la prévention des risques professionnels.

Le contentieux de la prévention regroupe les litiges nés de l’inobservation des règles


régissant la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles ainsi que
l’inobservation des règles d’hygiène,de santé et sécurité au travail.

Paragraphe 4. Le contentieux de la fraude sociale.

Le contentieux de la fraude sociale sanctionne les manœuvres de tout employeur consistant


à se soustraire de l'obligation de déclarer et payer les cotisations sociales.
Il a également pour objet de sanctionner la manœuvre de tout assuré consistant à obtenir de
manière frauduleuse des prestations sociales offertes par l'organisme de protection sociale.
La fraude sociale donne lieu à des sanctions civiles ou pénales.

Paragraphe 5. Le contentieux médical

Le contentieux médical porte sur des litiges nés de l’inobservation des règles en matière de
prescription médicale. Il donne lieu à la suspension ou à la suppression des prestations
offertes, l'organisme de gestion se réservant le droit de dégager sa responsabilité.

Section 2. Les infractions et les sanctions

Il ressort de la combinaison des articles 124 et suivants du code de Protection sociale que
quiconque , à quelque titre que ce soit,par fraude, fausse déclaration ou tout autre moyen,
obtient ou tente d’obtenir,pour lui‐même ou pour un tiers, des prestations qui ne sont pas
dues,est passible d’un emprisonnement de 1 à 3 ans et d'une amende de 100.000 à
1.000.000 FCFA.

L’auteur est, dans tous les cas, tenu de rembourser à l’organisme de gestion concerné les
sommes indûment payées par ce dernier.
Est également passible d’une peine d’emprisonnement de 10 à 30 jours et d’une amende de
100.000 à 500.000 FCFA, tout employeur qui a contrevenu aux prescriptions des textes
relatives à l'immatriculation des travailleurs.
L’employeur qui ne déclare pas ou ne déclare pas dans un délai requis, tout accident du
travail ou toute maladie professionnelle dont sont victimes les travailleurs occupés dans
l’entreprise.
Dans le cadre de la répression des ces infractions, le tribunal peut à la requête de
l’organisme de gestion, ordonner la publication par voie de presse et l’affichage dans les
lieux publics de la décision intervenue en cas de récidive,faire application du maximum de
la ou des peines prévues.

Section 3. La Procédure contentieuse

Le contentieux né de l’application des dispositions du code de Protection sociale et de ses


textes d’application est porté, soit devant le Tribunal de Travail, soit devant le Tribunal
correctionnel territorialement compétent. Le règlement à l’amiable intervenu entre le tiers
responsable et l’assuré ou ses ayants droit ne peut être opposé à l'organisme de gestion
que s'il a pris part à ce règlement.
L’exercice de l’action publique relevant de l’application des dispositions dudit Code et de ses
textes d’application est assuré par le Ministère Public saisi par les personnels habilités de
l'organisme de gestion. L’organisme de gestion a la qualité de partie jointe au Ministère
Public. A ce titre,les procès‐verbaux dressés par les agents habilités de l’organisme de
gestion ne peuvent pas être classés sans suite sans l’avis de l’organisme concerné.
Celui‐ci peut, au cours des débats, développer les conclusions écrites ou orales sur
l’application de la peine.
L’organisme de gestion peut se constituer partie civile pour le préjudice résultant de la
privation anormale des cotisations et du caractère indu des sommes payées. Il est habilité à
assurer l’exécution des décisions prononcées en sa faveur.

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