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La sécurité sociale naît à la fin du 19 ème siècle et au début du 20ème siècle à la faveur de
l’industrialisation de l’Europe qui a amené la plupart des travailleurs de l’industrie et du
commerce à être dépendants du paiement régulier de leurs salaires pour leur alimentation, leur
logement et leur habillement. En effet, lorsque le salaire faisait défaut, par suite notamment de
la maladie, du chômage, d’un accident du travail, d’une maladie professionnelle ou de la
vieillesse, les travailleurs de l’industrie et du commerce et les membres de leur famille étaient
exposés à la pauvreté et à la misère sociale. C’est dans ce contexte qu’ils ont ressenti la
nécessité de s’organiser. Ils ont à l’origine, développé des formes de solidarité clanique ou
familiale consistant pour des personnes en bon état physique, à s’occuper des enfants, des
malades, ainsi que des personnes âgées.
Par la suite, des régimes d’épargne (secours mutuels) ont été mis sur pied par des
gouvernements et des mutuelles ont été créées au niveau professionnel. Parallèlement,
l’assurance privée s’est aussi développée et a fourni des prestations notamment en cas de
décès (prestations pour frais funéraires). Mais, progressivement, les Etats vont commencer à
adopter des législations exigeant des employeurs qu’ils fournissent une aide à leurs
travailleurs malades ou blessés. C’est ainsi que les premiers programmes de protection sociale
vont voir le jour dans les pays industrialisés d’Europe sous la pression des revendications
syndicales.
Les premiers programmes de protection sociale étaient souvent obligatoires ; ils étaient à
l’origine applicables à certaines catégories de travailleurs, puis ont été progressivement
étendus à des couches de population de plus en plus larges.
C‘est ainsi qu’en Allemagne, au cours de la seconde moitié du 19 ème siècle, à la faveur de
l’industrialisation du pays et des revendications sociales naissantes, le Chancelier BISMARK
décide de mettre en œuvre des réformes sociales importantes pour mieux encadrer la
population salariée, et faciliter le passage de l’état industriel. L’Etat prend alors la
responsabilité d’institutionnaliser la protection sociale qui était assurée au travers des caisses
de secours. Dans son esprit, il fallait mettre un terme à deux types de carences du système
mutualiste privé :
Trois lois seront votées qui vont créer les premiers régimes d’assurance sociale
respectivement contre la maladie (1883), les accidents du travail (1884), la vieillesse et
l’invalidité (1889). Les caractéristiques essentielles de ces régimes qui, étaient inspirées des
idées de BISMARK résidaient dans le fait qu’ils :
Dans la foulée, la plupart des pays d’Europe avait institué des régimes d’assurance contre les
accidents du travail qui :
A côté du modèle bismarckien, un nouveau modèle social sera proposé en Grande Bretagne
par Lord BEVERIDGE dont les travaux sont contenus dans un rapport publié en 1942. Dans
ce rapport, l’intéressé propose un système généralisé d’assurances sociales couvrant tous les
citoyens (et pas seulement les salariés) pour les besoins communs à tous (retraite, maladie).
L’auteur du rapport pose le principe de l’uniformisation des prestations, car il estime que la
sécurité sociale est inséparable d’une politique de plein emploi et qu’elle ne constitue qu’un
élément de l’action pour la libération du besoin. Les prestations sociales ainsi que les
contributions sociales doivent donc être uniformes pour tous.
- uniforme, en ce sens que les prestations doivent être égales pour tous en espèces ;
- unitaire, en ce sens que tous les risques doivent être couverts par un système unique de
sécurité.
Par citoyen, il faut entendre tous ceux qui justifient d’une résidence et qui contribuent au
financement du système de protection sociale.
Les théories de Bismarck et de Beveridge ont eu une influence considérable sur la conception
des systèmes de sécurité sociale et partant, sur leur mode de financement.
En France, un Code de la famille voit le jour le 29 juillet 1939. Celui-ci accorde les
allocations familiales à tous les travailleurs. Par la suite, la loi du 06 janvier 1942 accordera
aux travailleurs salariés le droit aux prestations de l’assurance maladie.
Cet arsenal juridique sera refondu à travers une série d’ordonnances promulguées en 1945 et
1946 et qui, porteront respectivement sur l’organisation de la sécurité sociale, et sur les
assurances sociales.
I DEFINITION
La sécurité sociale a pour objet de créer au profit des personnes couvertes par le régime et
notamment des travailleurs, un ensemble de garanties contre certaines éventualités ou
évènements (heureux ou malheureux) qui, sont susceptibles soit, d’entrainer une diminution
ou une perte de revenus soit, d’altérer l’intégrité physique ou les capacités intellectuelles
soit encore, d’imposer des charges supplémentaires au sein de la famille.
La protection des individus contre les éventualités peut être le fruit d’initiatives individuelles
et privées ou faire l’objet d’une intervention de la collectivité.
De même, les individus peuvent disposer de plus ou moins de liberté dans le choix des
moyens de protection ou se voir imposer des obligations et reconnaître des droits.
Au cours des siècles passés, la prise en compte des risques sociaux a revêtu plusieurs
formes (solidarité, assistance, assurances sociales) qu’il est important de bien maîtriser. D’une
manière générale, l’idée qui est à la base de la naissance de la sécurité sociale est de pallier les
difficultés rencontrées lorsque :
les revenus du travail sont amputés par la maladie, la maternité, l’invalidité, la retraite,
le chômage, le décès ;
les charges de famille augmentent du fait de la naissance d’enfants ou de leur
éducation.
l’assistance ;
la prévoyance ;
l’assurance ;
les assurances sociales.
1 – L’assistance
L’assistance est le premier mécanisme de garantie de risques sociaux. Elle répond à une idée
morale de générosité qui correspond à un besoin de solidarité entre les membres d’un groupe.
Il existe ainsi un lien direct entre la situation d’indigence du demandeur et le bénéfice de
l’assistance. Celle-ci peut être considérée comme :
Les prestations d’assistance sont ainsi allouées en fonction des besoins des intéressés et de
leurs ressources. On parle alors de prestations non contributives, parce que le droit aux
prestations est fondé uniquement sur la constatation d’un besoin social, sans contrepartie en
termes cotisations versées.
2 – La prévoyance
La prévoyance procède de l’idée selon laquelle tout individu doit chercher à se préserver
contre l’incertitude du lendemain ou contre la misère qui pourrait résulter d’une diminution de
ses capacités de gain, des capacités physiques ou intellectuelles. Le moyen le plus simple est
l’épargne. L’acte de prévoyance reste individuel et volontaire mais sa réalisation est
collective. La prévoyance peut être désintéressée (mutualité) ou faire l’objet d’un commerce
(l’assurance).
3 – L’assurance
L’assurance est une technique d’indemnisation du risque social qui se caractérise par le fait
que l’on répartit la charge du préjudice né du risque affectant un membre du groupe, sur
l’ensemble du groupe. Lorsqu’elle est rendue obligatoire, l’assurance permet notamment de
supprimer les effets d’une insuffisance de prévoyance individuelle et d’écarter ainsi les
difficultés nées de l’insuffisance de ressources des personnes protégées.
Les assurances sociales sont la technique de garantie de risques sociaux mise en œuvre par la
sécurité sociale. Il s’agit de mesures que l’Etat adopte pour assurer le bien-être des
populations et de leurs familles, garantir la sécurité des revenus, protéger des couches de
population contre certaines éventualités visées par la convention 102 de l’Organisation
Internationale du Travail (OIT) de 1952 (norme minimum), à savoir :
Le régime de sécurité sociale géré par la CNPS couvre les travailleurs salariés relevant
de l’article 1er du Code du Travail et les membres de leur famille, ainsi que les professions
libérales, les artisans, paysans, et travailleurs de l’économie informelle qui adhèrent audit
régime dans le cadre de l’assurance volontaire (uniquement dans la branche d’assurance
pensions).
La notion de travailleur salarié renvoie à celle d’une personne physique qui exerce son
activité sous l’autorité d’une autre personne physique ou morale, celle-ci étant considérée
comme son employeur. Il n’est donc pas possible de justifier de la qualité de travailleur
salarié sans être rattaché à un employeur. Par ailleurs, dans la mesure où le régime couvre les
travailleurs salariés et les membres de leurs familles, il est important de bien cerner la notion
de membres de la famille qui ont vocation à bénéficier des prestations servies par le régime.
Toutes ces préoccupations relèvent du champ d’application personnel du régime, c’est-à-dire
des personnes qui sont couvertes par ledit régime.
Les évènements ou risques sociaux couverts par le régime sont ceux visés par la
Convention n° 102 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) de 1952, que l’on
appelle communément norme minimum. Il s’agit des risques suivants :
1. I. CHAMP D’APPLICATION PERSONNEL
Les textes qui régissent les différentes branches de prestations gérées par la CNPS font tous
référence à la notion de travailleur salarié relevant de l’article 1er du Code du Travail. Il s’agit
selon la définition qu’en donne ce texte, de toute personne physique qui, exerce une activité
professionnelle sous la direction et l’autorité d’une ou de plusieurs autres personnes
physiques ou morales, publiques ou privées appelées employeurs, moyennant une
rémunération versée en contrepartie du travail fourni.
- la subordination juridique à l’égard d’une autre personne physique ou morale appelée
employeur ;
Il importe d’emblée de préciser ici que le statut juridique de l’employeur, la nature du contrat
(écrit ou verbal), le caractère saisonnier ou temporaire de l’activité, la nationalité ou
l’appartenance religieuse du travailleur, sont sans influence sur la qualification de travailleur
salarié.
Quant à la subordination juridique, elle doit être entendue comme le fait d’exercer son activité
professionnelle pour le compte et sous la direction et l’autorité d’une personne physique ou
morale, ce qui suppose que le travailleur soit soumis à des ingérences dans l’exécution de son
travail, à des ordres ou à des directives émanant de son employeur, et qu’en outre, il soit
susceptible d’encourir des sanctions disciplinaires.
Il en est de même des personnes suivantes qui sont exclues dudit régime parce qu’elles ne
sont pas régies par le Code du Travail :
- les fonctionnaires ;
- les personnels des missions diplomatiques (diplomates) à l’exception des personnels
locaux.
Par contre, les agents de l’Etat (agents contractuels, agents décisionnaires) bien que régis par
le Code du Travail, sont exclus du régime géré par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
parce que les lois n°s 80-05 du 14 juillet 1980 (RP), 90/063 du 19 décembre 1990 (PVID),
2001-018 du 18 octobre 2001 (PF), ont consacré le transfert à l’Etat de la couverture et de la
gestion des prestations de son personnel qui relève du Code du Travail.
Certaines personnes physiques, bien que ne répondant pas à la définition de travailleur salarié,
peuvent prétendre au bénéfice de prestations versées au titre de la branche des risques
professionnels, parce qu’elles sont assimilées à des travailleurs salariés. Il s’agit :
des apprentis ;
des élèves des établissements d’enseignement technique et des personnes placées dans
les Centres de formation, de rééducation fonctionnelle et de réadaptation
professionnelle pour les accidents survenus par le fait ou à l’occasion de cet
enseignement ou de cette formation ;
des personnes assujetties au Service Civique de Participation au Développement ;
des gérants des sociétés à responsabilité limitée à condition que lesdits gérants ne
possèdent pas ensemble plus de la moitié du capital social;
des marins qui relèvent de l’ordonnance portant code de la marine marchande.
Si le travailleur salarié régi par le Code du Travail est obligatoirement assujetti à la législation
de sécurité sociale tant qu’il exerce une activité, la loi lui donne la possibilité lorsqu’il a cessé
son activité salariée, de s’assurer volontairement à la CNPS pour continuer à bénéficier d’une
couverture au titre de la branche d’assurance vieillesse. Mais, cette possibilité est également
offerte, depuis l’intervention du décret n°2014/2377/PM du 13 août 2014, à toute personne
dotée de capacités contributives et qui, désire s’affilier volontairement au régime de la CNPS,
pour la seule couverture des risques de vieillesse, d’invalidité et de décès.
La protection sociale accordée par le régime de sécurité sociale bénéficie à titre principal au
travailleur salarié ; mais, elle s’étend aussi aux membres de sa famille. On parle alors de la
notion de grappe familiale de l’assuré principal.
En effet, sous réserve de remplir certaines conditions d’attribution, le droit aux prestations
peut être ouvert au bénéfice des personnes suivantes qui ont un lien familial ou conjugal avec
l’assuré principal :
- le conjoint ;
- les enfants âgés de moins de 21 ans ;
Conformément aux dispositions du décret n° 94/199 du 7 octobre 1994 portant statut général
de la fonction publique de l’Etat, le fonctionnaire en détachement ne peut être affilié au
régime de retraite dont relève la fonction de détachement, ni acquérir à ce titre des droits
quelconque à pension ou allocations, sous peine de suspension de la pension de retraite versée
par l’Etat. Mais, il reste cependant couvert par la CNPS au titre des branches de prestations
familiales et de risques professionnels. Pour ce qui est de la pension, le fonctionnaire en
détachement continue à relever du régime de pension retraite de la fonction publique.
2. L’employeur
L’employeur peut être défini comme étant toute personne physique ou morale qui emploie
sous sa direction et son autorité, à titre temporaire ou permanent, occasionnel ou saisonnier,
une ou plusieurs personnes moyennant le versement d’une rémunération. Au sens de la
sécurité sociale, l’employeur n’existe donc qu’en cas d’utilisation d’une main d’œuvre
salariée.
Dans la pratique, une distinction est généralement faite entre deux catégories d’employeurs, à
savoir, les employeurs de main d’œuvre domestique d’une part, et les employeurs de main
d’œuvre professionnelle, d’autre part.
Il s’agit de toute personne physique ou morale qui, quels que soient le secteur d’activité où
elle évolue, la nature juridique de l’entreprise (société anonyme, société à responsabilité
limitée, entreprise individuelle) emploie au moins un salarié ayant le statut de personnel
domestique (chauffeur, gardien, cuisinier, jardinier).
Il faut souligner que la qualité d’employeur s’acquiert dès l’embauche du premier salarié, et
non pas seulement au moment de l’immatriculation de l’employeur par l’organisme de
sécurité sociale, ladite immatriculation n’étant qu’une opération administrative.
Il faut souligner que ce n’est pas le fait d’immatriculer une personne physique ou morale
comme employeur qui lui confère la qualité d’employeur, mais plutôt le fait qu’elle emploie
effectivement un ou plusieurs travailleurs.
II – CHAMP D’APPLICATION MATERIEL
Il s’agit de :
La maladie ;
La maternité ;
L’invalidité ;
La vieillesse ;
Les accidents du travail et les maladies professionnelles ;
Le décès ;
Les soins médicaux ;
Les charges de famille.
La couverture de ces risques sociaux est assurée à travers le versement des prestations en
nature ou en espèces au profit des bénéficiaires qui entrent dans le champ d’application
personnel du régime.
En effet, la mission fondamentale de toute institution de sécurité sociale est d’assurer, dans le
cadre de la politique sociale définie par les pouvoirs publics, le service des diverses
prestations prévues par le régime de sécurité sociale. Ces prestations sont servies à travers
différentes branches de prestations sociales. Elles ont essentiellement pour but d’assurer la
préservation ou l’amélioration de la santé et du bien-être du travailleur et des membres de sa
famille.
La couverture ou la prise en charge des soins médicaux a pour but de rétablir, améliorer
ou maintenir la santé du travailleur et/ou des membres de sa famille.
La fourniture des soins médicaux peut être directe, lorsque l’institution de sécurité sociale
possède elle-même, gère ou contrôle les installations et les équipements et emploie un
personnel médical. Elle peut également être indirecte, lorsque l’institution de sécurité sociale
rémunère la fourniture des services médicaux aux affiliés sur la base d’une somme qui, tient
compte de la nature des actes médicaux pratiqués. Les régimes obligatoires de couverture des
soins médicaux n’existent que dans très peu de pays en développement. Ceci est dû à
plusieurs facteurs :
En l’absence d’un régime obligatoire de couverture des soins médicaux, la prise en charge des
soins médicaux des travailleurs et des membres de leur famille est, à l’instar du Cameroun,
imposée aux employeurs dans le cadre des obligations découlant du Code du Travail.
1. 2. La maternité
Les prestations servies dans le cadre de la maternité concernent aussi bien la femme salariée
en congé de maternité que l’épouse non salariée du travailleur salarié. Ces prestations visent à
subvenir aux besoins de la femme salariée, à ceux de l’épouse non salariée du travailleur,
ainsi qu’à ceux de l’enfant, avant et après l’accouchement.
1. 3. La vieillesse
Les prestations de vieillesse ont pour but d’octroyer à l’assuré un revenu de remplacement du
salaire perçu pendant la période d’activité. L’octroi de ces prestations tient généralement
compte de la durée des cotisations, des périodes d’emploi, ainsi que des salaires perçus au
cours de la carrière professionnelle de l’assuré, ou encore des revenus déclarés. Le versement
des prestations n’intervient quant à lui, qu’après soit, la date de cessation d’activité salariée
du travailleur, soit, la demande de l’assuré, soit encore, l’atteinte de l’âge normal de départ à
la retraite fixé par le régime. Il est à noter que le cumul des salaires avec les prestations de
vieillesse est en règle générale interdit, raison pour laquelle toute reprise d’activité salariée
entraîne la suspension du paiement de la pension.
Les prestations familiales visent à assurer le bien-être des enfants, à travers la compensation
des charges qu’entraînent leur éducation et leur entretien.
1. 5. L’invalidité
Les prestations accordées en cas d’invalidité visent à compenser la perte partielle ou totale des
capacités physiques ou mentales de l’assuré et partant, de sa capacité de gain. Cette perte
résulte de l’incapacité à poursuivre l’exercice d’une activité salariée du fait d’un accident ou
d’une maladie d’origine non professionnelle. L’octroi des prestations d’invalidité est
subordonné à la diminution de la capacité physique de travail jusqu’à un seuil fixé par le
régime (environ 2/3 au Cameroun) d’une part, et d’autre part, à l’accomplissement d’une
période de stage, sauf lorsque l’invalidité est due à un accident. Parfois, le recours à la tierce
personne est rendu nécessaire par l’état de l’invalide, pour lui permettre d’accomplir les actes
ordinaires de la vie courante (se laver, se vêtir, se nourrir, etc..). Dans ce cas, une majoration
de la pension peut être accordée pour besoin de l’aide d’une tierce personne.
1. 6. Le décès
Le conjoint survivant ;
Les enfants à charge de moins de 21 ans (légitimes, naturels reconnus, adoptifs) ;
Les ascendants de premier degré à charge (père et mère de l’assuré).
Elles sont, en règle générale, calculées en fonction des salaires ou des revenus antérieurs de
l’assuré, ainsi que des périodes d’emploi ou de cotisation (pension).
1. 8. Le chômage
L’identification des personnes assujetties, que l’on appelle encore les cotisants au régime ou
les affiliés, passe par leur immatriculation qui, est la première obligation à remplir par toute
institution de sécurité sociale, pour assurer le déroulement correct du processus de
recouvrement et d’enregistrement des cotisations sociales, et partant, de paiement des
prestations.
En règle générale, la création d’une entreprise est soumise à des formalités administratives
(déclaration, autorisation) susceptibles de faciliter l’identification de l’entreprise. Dès lors, si
l’entreprise procède à l’embauche d’un ou de plusieurs travailleurs, elle acquiert la qualité
d’employeur soumis à certaines obligations vis-à-vis de l’institution de sécurité sociale.
C’est une opération administrative qui consiste à affecter à chaque employeur un numéro ou
matricule employeur qui lui sert d’identifiant dans ses relations avec l’institution de sécurité
sociale. La notion d’immatriculation doit être distinguée de celles d’affiliation ou
d’assujettissement. En effet, l’immatriculation est une opération administrative, tandis que
l’affiliation fait référence à un statut, et consacre plutôt le rattachement du cotisant
(employeur ou assuré) à un organisme de sécurité sociale habilité à le gérer.
A titre d’exemple, les travailleurs salariés régis par le Code du Travail sont d’office des
affiliés de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale. Quant à la notion d’assujettissement,
elle renvoie à la situation de dépendance ou de soumission du cotisant, et signifie simplement
que l’employeur ou le travailleur est obligatoirement soumis à un régime de sécurité sociale.
A la faveur du développement du logiciel SAPELLI ENERGIZER, les opérations
d’immatriculation sont à l’heure actuelle entièrement automatisées à la CNPS, le système se
chargeant d’affecter à l’employeur un numéro appelé matricule employeur dont la structure
sera précisée plus loin.
Pour être immatriculé, l’employeur est tenu de fournir à l’institution de sécurité sociale, un
dossier d’immatriculation qui comporte généralement les informations suivantes :
- son statut juridique (établissement, société à responsabilité limitée, société anonyme,
etc …) ;
Un régime de sécurité sociale ne peut fonctionner de manière convenable et efficace, sans que
les personnes physiques qui relèvent du régime (assurés obligatoires, assurés volontaires),
soient convenablement identifiées tout au long soit, de leur carrière professionnelle, soit, de
leur période de cotisation au régime. Cette identification passe comme pour l’employeur, par
l’attribution d’un numéro de sécurité sociale qui sert d’identifiant à l’assuré dans ses relations
avec l’institution de sécurité sociale. En raison du nombre élevé des personnes soumises à
cette obligation d’immatriculation, ainsi que des insuffisances des services publics ayant en
charge l’état civil, les risques de double immatriculation peuvent parfois être très élevés.
- la filiation ;
Il est à noter que l’institution de sécurité sociale peut procéder à une immatriculation d’office
d’un travailleur à l’issue d’une procédure enquête consécutive à une plainte ou à une
dénonciation du travailleur.
L’institution de sécurité sociale procède à la notification à l’assuré du numéro qui lui a été
attribué à travers l’envoi d’un certificat d’affiliation qui reprend certaines données
permanentes contenues dans le dossier d’immatriculation (noms, prénoms, date de naissance,
lieu de naissance). Dans certains cas, il est remis à l’assuré une carte d’affilié qui peut
comporter la photo d’identité, les empreintes digitales et la signature de l’assuré, ce qui
permet de sécuriser davantage le processus d’identification.
- la clé.
ET DES EMPLOYEURS
L’immatriculation des assujettis au régime étant une opération qui participe d’un processus
d’identification parfaite des travailleurs et des employeurs, l’organisation et la gestion des
dossiers physiques qui servent de base à cette immatriculation revêtent toute leur importance.
Le fichier physique des assurés sociaux et celui des employeurs sont constitués de l’ensemble
des dossiers produits par les affiliés en vue de leur immatriculation. Dans la mesure où
l’immatriculation doit permettre d’attribuer définitivement à chaque assujetti un numéro, les
dossiers d’immatriculation des assurés sociaux et ceux des employeurs, font généralement
l’objet d’un classement suivant un ordre numérique dans un fichier central d’immatriculation
et ceci, même lorsque l’immatriculation est faite dans les sites délocalisés. Ce classement et
cette conservation des dossiers de base d’immatriculation sur un même site permettent de les
sécuriser en les mettant à l’abri des manipulations intempestives grâce notamment à un accès
contrôlé.
En raison du volume des données que comportent les dossiers d’immatriculation, et dans un
souci d’optimisation de la gestion, la plupart des institutions de sécurité sociale ont recours à
des systèmes informatiques permettant un traitement automatisé des immatriculations. Ceci
permet notamment à l’ensemble des structures habilitées de l’organisme, où qu’elles se
trouvent, et pour autant que la technologie le permette, d’accéder directement aux
informations figurant dans les dossiers physiques et qui sont reprises dans le fichier
informatique. A ce sujet, il est important de noter qu’au moment de la saisie des informations
figurant dans les dossiers physiques, il faut vérifier la conformité des données saisies afin
d’éviter des discordances d’informations entre les fichiers physiques et informatiques,
lesquelles rendent parfois nécessaires des opérations fastidieuses d’assainissement des
fichiers.
Les règles de gestion suivantes régissent généralement l’introduction des informations dans le
fichier informatique :
un travailleur salarié ne peut être enregistré que s’il est rattaché à un employeur lui-
même connu au fichier des employeurs ;
un ayant droit d’un travailleur salarié ne peut être connu dans le fichier des assurés
sociaux que s’il est rattaché à un assuré principal relevant lui-même d’un employeur
également connu dans le fichier des employeurs ;
une entreprise n’est enregistrée dans le fichier des employeurs que si elle a embauché
au moins un travailleur qui lui est rattaché.
Il est difficile de parler de l’organisation administrative d’un régime de sécurité sociale sans
faire référence à la raison d’être ou à la finalité de l’institution de sécurité sociale chargée de
gérer ledit régime.
En effet, toute institution de sécurité sociale est créée pour satisfaire une mission d’intérêt
général, ou un objet social. Dans le cas de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, cette
mission ressort clairement des dispositions de l’article 1er de l’ordonnance n° 73-17 du 22
mai 1973 portant organisation de la prévoyance sociale. Cet article précise que ladite mission
consiste à « assurer dans le cadre de la politique générale du Gouvernement, le service des
diverses prestations prévues par la législation de protection sociale et familiale ».
L’analyse de la mission confiée à la CNPS permet de comprendre que cet organisme, comme
la plupart des institutions de sécurité sociale, est investi d’une mission de service public qui,
consiste pour l’essentiel, à fournir un service de qualité aux clients qui sont les affiliés du
régime (employeurs, travailleurs salariés, assurés volontaires).
La mission de service public implique l’exercice d’une activité destinée à satisfaire un besoin
d’intérêt général et collectif, ce qui justifie les prérogatives exorbitantes du droit commun qui
sont conférées à la CNPS, ainsi que la direction et le contrôle des pouvoirs publics dans
l’exercice de cette activité.
Aux termes des dispositions de l’article 3 de l’ordonnance n° 73-17 du 22 mai 1973 portant
organisation de la prévoyance sociale, la CNPS est chargée d’assurer la gestion de
l’organisation de la prévoyance sociale, et à ce titre, elle a le statut d’un établissement public
doté de la personnalité juridique et jouissant d’une autonomie financière. Au Cameroun,
l’option choisie est donc celle d’un organisme public unique en charge de la gestion du
régime de sécurité sociale dont relève les travailleurs salariés régis par le Code du Travail et
les assurés volontaires. Mais, de plus en plus, la tendance que l’on observe dans le monde est
de confier la gestion des régimes de sécurité sociale à des organismes privés investis d’une
mission de service public et dotés de prérogatives exorbitantes du droit commun.
Il faut noter que si, au Cameroun, la CNPS est l’organisme unique en charge de la
gestion de l’ensemble des branches de prestations sociales, il existe des pays où plusieurs
organismes ont été créés pour assurer la gestion de différents risques (Caisses de retraite,
Caisse d’assurance maladie).
- des représentants des employeurs choisis parmi les organisations les plus
représentatives ;
- des représentants des travailleurs choisis parmi les organisations des travailleurs les
plus représentatives.
Le Conseil d’Administration gère par ses résolutions les affaires de la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale. Il a les pouvoirs pour définir, orienter la politique générale et, évaluer la
gestion de l’établissement public, dans les limites fixées par son objet social, et conformément
à la législation et la règlementation en vigueur. A ce titre, il a notamment le pouvoir :
- etc.
Dans les institutions de sécurité sociale des pays développés, il existe souvent un Comité créé
au sein du Conseil d’Administration et qui est spécialement chargé des investissements ou des
placements des fonds. Les membres qui y figurent sont généralement des personnes ayant des
compétences dans le domaine de la gestion financière.
L’Etat exerce une tutelle administrative et financière sur les organismes de sécurité sociale
parce qu’ils sont investis d’une mission de service public qui exige un droit de regard. Cette
tutelle est assurée au Cameroun par le Ministère en charge de la sécurité sociale et porte à la
fois sur des actes et sur les personnes.
Les résolutions du Conseil d’Administration sont d’application immédiate, sous réserve des
dispositions contraires des lois et règlements en vigueur. Toutefois, le Président transmet aux
autorités de tutelle, dans les cinq jours qui suivent la fin de la session, les copies des
résolutions adoptées.
Lorsque le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale n’a pas réagi dans le délai de 15
jours suivant la communication de la résolution, celles-ci devient exécutoire, sauf lorsqu’elle
a trait au budget et aux états financiers, ce qui requiert une approbation préalable du Ministère
de tutelle financière avant leur exécution.
La tutelle sur les personnes s’exerce à travers la proposition faite par le Ministère de tutelle de
la nomination ou de la révocation des membres du Conseil d’Administration.
La tutelle financière est exercée par le Ministère des Finances. En effet, les fonds gérés par les
institutions de sécurité sociale sont des fonds publics dont l’utilisation est soumise au contrôle
des services en charge du contrôle supérieur de l’Etat, ainsi qu’à celui de la Chambre des
Comptes. C’est là l’un des aspects fondamentaux du droit de regard de l’Etat sur la gestion
financière de la CNPS en tant qu’établissement public et démembrement de l’Etat.
C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles le Ministère des Finances procède à la
nomination d’un Agent Comptable dans les établissements publics y compris la CNPS jusqu’à
une date récente. Depuis le décret n°2018/354 du 07 juin 2018 portant réorganisation et
fonctionnement de la C.N.P.S., sa particularité en tant qu’établissement public à caractère
spécial est qu’il n’y a plus d’Agent comptable. Ses missions ont été confiées au Directeur des
finances et de la comptabilité qui tient toutes les comptabilités (générale, analytique,
budgétaire, etc.), sous le contrôle du Directeur général, lequel est responsable des opérations
financières et comptables devant le Conseil d’Administration.
L’administration des régimes de sécurité sociale doit répondre aux attentes des affiliés dont
l’une des plus importantes est d’obtenir un service de qualité. Pour atteindre cet objectif, les
organismes de sécurité sociale se doivent de faciliter l’accès aux services de l’institution, en
rapprochant ses structures des affiliés du régime. Ceci se traduit généralement par la création
ou l’implantation de bureaux locaux dans les zones urbaines à forte densité démographique,
en tenant compte du découpage administratif du territoire national. D’une manière générale,
l’on retrouve trois niveaux d’administration des régimes :
- un échelon central (siège) où l’ensemble des fonctions administratives sont exercées
(questions liées aux finances, budget, comptabilité, gestion des ressources humaines,
immatriculation, recouvrement, prestations, contrôle médical) ;
- un échelon local qui est celui où les fonctions techniques de base sont
assurées (immatriculation des assurés sociaux et des employeurs, recouvrement des
cotisations sociales, gestion du personnel, tenue de la comptabilité) ;
Nous insisterons surtout sur le recouvrement de cotisations sociales en tant que principale
source de financement du régime.
- la répartition ;
- la capitalisation
1. 1. La répartition
Le système de répartition consiste généralement à réunir au cours d’une année donnée, les
sommes nécessaires pour couvrir des engagements nés des évènements survenus dans l’année.
Ainsi, dans le système de répartition, les cotisations encaissées au cours d’une année donnée
servent à payer les prestations dues ou les engagements à honorer au cours de la même
période.
Ce mécanisme est souvent utilisé pour le financement des prestations à court terme (accident,
maladie). Ainsi, les cotisations versées au cours d’une année pour les personnes exposées à un
risque donné sont utilisées à financer les prestations allouées aux personnes atteintes par le
risque au cours de la même année. Le système de répartition peut aussi être appliqué pour le
financement des prestations à long terme (pensions), les pensions étant payées au moyen des
cotisations versées par les actifs au cours de la même année.
1. 2. La capitalisation
La capitalisation est un système dans lequel les cotisations sont considérées comme la
contrepartie des engagements nés de leur versement. Dans ce système, des réserves doivent
être constituées dans la mesure où la réalisation des engagements est postérieure à
l’encaissement des cotisations.
L’assiette des cotisations est constituée de l’ensemble des sommes versées aux travailleurs en
contrepartie ou à l’occasion du travail. Selon l’ordonnance n° 73/17 du 22 mai 1973, cette
assiette comprend notamment les salaires proprement dits, les indemnités et primes, les
gratifications et tous les autres avantages en espèces et en nature.
Les indemnités diverses (congés payés, préavis) sont également soumises au paiement
des cotisations. Il en est de même des primes diverses (ancienneté, assiduité, logement, fin
d’exercice ou bilan, production, responsabilité, etc…).
Pour ce qui est des avantages en nature (logement et nourriture), une évaluation
financière de ces avantages permet de les ajouter à la rémunération en espèces du travailleur
pour déterminer le montant des cotisations sociales dues. Toutefois, il faut signaler que les
frais professionnels n’entrent pas dans l’assiette de cotisations. Il s’agit de :
Par ailleurs, le salaire qui, sert de base au calcul des cotisations sociales ne peut être inférieur
au SMIG (36 270 FCFA), ni être supérieur à un plafond actuellement fixé à 750.000 francs
par mois, soit 9 000.000 de francs par an. Toutefois, le plafond des rémunérations soumises à
cotisations ne joue pas pour le calcul des cotisations sociales dues au titre de la branche des
risques professionnels.
Les taux de cotisations actuellement en vigueur au Cameroun varient en fonction de la
branche de prestations sociales et du régime juridique dont relève l’employeur.
Lorsqu’une entreprise exerce sous la même raison sociale des activités différentes compotant
des risques distincts, son classement est fonction de l’activité qui présente le risque le plus
élevé.
- l’obligation de payer les cotisations dues à l’institution aux échéances prescrites.
L’employeur est tenu de déclarer les salaires versés au personnel. Cette déclaration est faite à
l’aide d’un support normalisé (DIPE) mis à la disposition des employeurs par la CNPS.
La déclaration nominative du personnel employé est produite en ligne par l’employeur au plus
tard le 15 du mois qui suit le premier mois de l’exercice, pour ce qui est du DIPE du début
d’exercice, et au plus tard le 15 du mois qui suit le dernier mois de l’exercice pour ce qui est
du DIPE de fin d’exercice.
Outre, les déclarations du personnel du début et fin d’exercice, l’employeur doit produire au
plus tard le 15 de chaque mois (pour les employeurs de main d’œuvre professionnelle) et au
plus tard le 15 du mois qui suit le trimestre (pour les employeurs de main d’œuvre
domestique) une déclaration nominative de salaires.
Cette obligation incombe à l’employeur tant en ce qui concerne la part salariale que la part
patronale de la cotisation sociale. En effet, les cotisations sociales dues par les employeurs
doivent être payées au plus tard dans les 15 jours du mois qui suit celui auquel elles se
rapportent.
Les cotisations sociales qui ne sont pas acquittées dans les délais sont passibles d’une
majoration de 10 %. Cette majoration est augmentée de 3 % pour chaque fraction de
trimestre écoulé après l’expiration d’un délai de 3 mois, à compter de la date d’échéance des
cotisations. Par ailleurs, les majorations courent jusqu’au jour du paiement intégral de la dette.
- dépister les employeurs qui ne sont pas immatriculés afin de les amener à régulariser
leur situation ;
La mission fondamentale d’une institution de sécurité sociale est d’assurer le service des
différentes prestations prévues par le régime de sécurité sociale. Ces prestations sont servies
par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale à travers trois branches de prestations sociales :
Nous examinerons les prestations servies et les conditions d’attribution dans chacune des
branches.
Les prestations servies au titre de cette branche ont pour but de compenser le déséquilibre
provenant des charges de famille, et d’assurer la protection maternelle et infantile. Elles sont
les suivantes :
Elles sont dues à la femme salariée ou à l’épouse non salariée du travailleur salarié en état de
grossesse qui subit un examen médical prénatal. Pour bénéficier de cette prestation, le
travailleur au titre duquel le droit aux prestations est ouvert doit justifier d’une activité
salariée complète au cours du mois de l’examen médical. Par ailleurs, la femme salariée ou
l’épouse du travailleur doit avoir subi deux examens médicaux auprès d’un médecin ou d’une
sage-femme dont :
Le montant des allocations prénatales est égal à 9 fois le taux mensuel des allocations
familiales. Les allocations prénatales peuvent être servies en deux tranches.
L’allocation de maternité est due à toute femme salariée ou à l’épouse non salariée d’un
travailleur qui donne naissance à un enfant viable, sous contrôle médical.
Le postulant doit :
- avoir déclaré la naissance à la CNPS dans les 12 (douze) mois qui suivent la date
d’accouchement.
L’indemnité journalière de congé de maternité est accordée à toute femme salariée en état de
grossesse pendant toute la durée dudit congé, soit 14 semaines. La durée du congé de
maternité peut être prolongée de 6 semaines au maximum si, pour des raisons médicales
résultant de la grossesse ou de l’accouchement, la femme salariée est incapable de reprendre
le travail.
- avoir suspendu son activité salariée pendant la période de 14 semaines, soit 4 semaines
avant la date présumée d’accouchement et 10 semaines après cette date.
L’indemnité journalière de congé de maternité est égale au salaire journalier brut perçu par la
femme salariée au moment de la suspension du contrat de travail.
Les allocations familiales sont dues au travailleur salarié qui a des enfants à charge. La notion
d’enfant à charge renvoie à l’enfant pour lequel le travailleur salarié assure de manière
régulière le logement, la nourriture et l’éducation.
L’enfant doit être soit légitime, soit naturel reconnu, soit adoptif, être âgé de moins de 21 ans,
et résider au Cameroun.
Par ailleurs, les allocations familiales ne sont dues que si l’allocataire a produit les pièces de
maintien de droit suivantes :
Le taux des allocations familiales en vigueur est égal à 2800 francs CFA par mois et par
enfant.
En ce qui concerne le travailleur salarié pour le compte duquel le droit aux prestations est
ouvert, il doit justifier d’une activité salariée complète au cours de la période pour laquelle les
prestations sont dues.
Les prestations accordées au titre de cette branche ont pour but d’octroyer à l’assuré un
revenu de remplacement du salaire perçu pendant la période d’activité. Les prestations servies
sont les suivantes :
Elle est accordée à tout assuré ayant atteint l’âge normal d’admission à la retraite, soit 60 ans,
à condition de remplir les conditions suivantes :
La pension de vieillesse anticipée est accordée à tout assuré âgé de 50 à 59 ans qui remplit les
conditions énumérées précédemment.
La pension d’invalidité est accordée à tout assuré âgé de moins de 60 ans qui remplit les
conditions suivantes :
être frappé d’une diminution des capacités physiques ou mentales d’au moins 2/3 par
suite d’un accident ou d’une maladie d’origine non professionnelle ;
réunir au moins 6 mois d’assurance au cours des 12 mois précédant le début de
l’incapacité conduisant à l’invalidité ;
réunir au moins 5 ans d’immatriculation, sauf si l’invalidité résulte d’un accident.
Pour le calcul de la pension d’invalidité, l’invalide bénéficie d’une bonification de mois
d’assurance à raison de 6 mois par année pour la période comprise entre son âge à la date de
constatation de l’invalidité, et l’âge de 60 ans.
Les pensions de survivants sont accordées aux ayants droit d’un assuré qui, soit est décédé en
activité alors qu’il remplissait les conditions requises pour bénéficier d’une pension soit, est
décédé au moment où il était déjà titulaire d’une pension de vieillesse.
Pour prétendre au bénéfice de cette prestation, les ayants droit doivent justifier de cette
qualité. Elle est reconnue :
au conjoint survivant ;
aux enfants légitimes, naturels reconnus ou adoptifs de moins de 21 ans ;
aux ascendants à charge de l’assuré décédé.
Les pensions de survivants accordées aux ayants droit correspondent au montant de la pension
à laquelle l’assuré aurait pu prétendre. Elles sont accordées en tenant compte des
pourcentages ci-après :
L’allocation de vieillesse est accordée à tout assuré âgé d’au moins 60 ans qui réunit les
conditions suivantes :
- Avoir totalisé au moins 12 mois d’assurance, mais moins de 180 mois ;
L’allocation de survivants est accordée aux ayants droit d’un assuré décédé qui ne remplissait
pas les conditions requises pour bénéficier d’une pension. Le montant de l’allocation de
survivants est égal à 30 % de la rémunération mensuelle moyenne de l’assuré multipliée par
autant de fois que l’assuré compte de période de 6 mois d’assurance. En cas de pluralité
d’ayants droit, le montant de l’allocation est divisé entre eux par parts égales.
Lorsque l’assuré est décédé sans laisser d’ayant droit, la Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale prend en charge les frais funéraires (fourniture du cercueil, transport de la dépouille
jusqu’au lieu d’inhumation, transport de la famille et des bagages).
Les prestations accordées au titre de cette branche visent, soit à rétablir l’état physique du
travailleur, soit à compenser la perte totale ou partielle, temporaire ou définitive de la capacité
de travail de l’assuré. Elles comprennent :
L’attribution des prestations prévues dans le cadre de cette branche de prestations est
subordonnée à la reconnaissance du caractère professionnel de l’accident ou de la maladie.
La maladie professionnelle est définie comme toute maladie résultant de l’exercice des
activités professionnelles.
Elle est accordée à toute victime d’accident du travail ou de maladie professionnelle pendant
la période d’arrêt de travail consécutive à un accident du travail ou une maladie
professionnelle.
La rente d’incapacité permanente partielle est accordée à toute victime d’un accident du
travail ou d’une maladie professionnelle qui est frappée d’une diminution de sa capacité de
travail au moins égale à 20 %.
100
Le montant de l’allocation d’incapacité est égal à 10 fois le montant de la rente annuelle, soit
RMM x 85 x taux d’IPP X10
100
Le montant total des rentes de survivants est égal à 85% de la rémunération mensuelle
moyenne de l’assuré. Ce montant est réparti aux ayants droit conformément aux coefficients
ci-après :
L’assuré ou ses ayants droit qui ne sont pas satisfaits par une décision de rejet de la CNPS
peuvent saisir le Comité de Recours Gracieux du Conseil d’Administration de la Caisse
Nationale de Prévoyance Sociale BP 441 Yaoundé, par une simple requête adressée à son
Président dans un délai de 2 mois suivant la date de notification de ladite décision.
L’assuré qui n’a pas respecté le délai à lui imparti perd tout droit de recours.
Elle est saisie par simple requête adressée à son Secrétariat tenu par l’Inspecteur Régional du
Travail.
Le Président de la Commission convoque les parties (CNPS et Usager) et les témoins 15 jours
avant la date de l’audience. Les parties sont tenues de comparaître sauf cas de force majeure
dûment justifié. Elles peuvent se faire représenter ou assister, soit par un travailleur
appartenant à la même branche d’activité que le demandeur, soit par un représentant des
organisations syndicales. Il s’agit du mandataire.
Les jugements rendus par la Commission Régionale du Contentieux sont contradictoires et les
parties disposent de 15 jours à compter du prononcé du jugement pour interjeter appel, si le
demandeur ou son représentant était à l’audience, ou à compter du jour de la signification du
jugement, s’il n’y était pas.
L’appel est formulé par simple requête adressée au Secrétariat de la Commission Régionale
du Contentieux qui transmet le dossier de l’affaire au greffe de la Cour d’Appel compétente.
Il concerne toute question d’ordre médical qui peut opposer la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale aux assurés et leurs médecins traitants. En effet, en cas de désaccord entre
le Médecin de la CNPS et un accidenté du travail, il est procédé à une expertise médicale qui
est confiée soit :
- à un médecin choisi d’un commun accord par le médecin traitant de la victime et le
médecin conseil de la CNPS. Les conclusions de l’expertise médicale s’imposent aux parties
au litige, sous réserve du respect par le Médecin expert de l’objet de sa mission.