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FÉVRIER 2013 NUMÉRO 3
&’:HIKLTH=ZU[]UW:?k@a@a@n@f"
comprendre
Problèmes économiques invite les spécialistes à faire le point
HORS-SÉRIE
problèmes économiques
Procurez-vous
les conventions collectives
des JRXUQDX[RI¿FLHOV
Des documents de référence pour vos dossiers en droit du travail.
A chaque convention, les spécificités du métier. Un outil de négociation pour vos clients employeurs,
un cadre sur les conditions d’emploi pour les salariés.
CONVENTIONS COLLECTIVES
Entreprises
de propreté
et services associés
CONVENTIONS COLLECTIVES
ÉTENDUE
IDCC : 3043
Commerce de détail
de l’habillement
et des articles textiles
Les éditions des
JOURNAUX OFFICIELS
ÉTENDUE
IDCC : 1483
mises
à jour
es
gratuit
e
en lign Les éditions des
JOURNAUX OFFICIELS
Dans les conventions éditées par les Journaux officiels, vous retrouvez le texte de base et des avenants,
accords ou annexes issus de négociations ultérieures sur des points particuliers.
Mises à jour
En complément de l’édition papier, vous pouvez consulter gratuitement les mises à jour parues
au Bulletin officiel conventions collectives sur le site journal-officiel.gouv.fr,
rubrique BO CONVENTION COLLECTIVE
ZOOM conséquenc
onséquence
loisir : le
e de rrendr
le salaire
endre
salaire que l’on
e plus cher lele bien
l’on abandonne en ne
bien
LE MODÈLE
trav
tr availlant
aillant pas, donc en prenant prenant du loisir
loisir,,
s’él
’élè
ève. Et quand le le prix d’un bien s’éls’élè
ève,
D’ARBITRAGE
D’ARBITRAGE les quantités
quantités demandées diminuent tout touteses
TRAVVAIL/L
TRA AIL/LOISIR
OISIR
choses égales
égales par ailleur
ailleurs.
s. C’est
C’est ce
ce que l’onl’on
appelle
appell e ll’’effet de substitution.
substitution. Or,
Or, précisément,
précisément,
les choses ne res resttent pas égales,
égales, car
car
Il s’agit,
s’agit, pour le le ménage, d’arbitrer
d’arbitrer son temps temps l’augment
’augmentation ation du taux
taux de salaire
salaire entraîne
entraîne un
disponible
disponibl e entre
entre deux biens : le le lloisir
oisir (pris revenu plus éle élevé et donc permet d’acheter
d’acheter
au sens de temps temps libre)
libre) et le le rreevenu (tiré
(tiré du davant
dav antage
age de tempstemps de loisir
loisir : c’est
c’est l’effet de
trav
tr avail).
ail). La seule
seule différ
différenc
ence e av
avecec le
le modèle
modèle revenu.. A priori,
revenu priori, on ne peut savoir
savoir lequel
lequel de ces ces
général
génér al d’arbitrage
d’arbitrage est est que l’un l’un des biens, le le deux effets
effets l’emport
l’emporte e sur l’autr
l’autre
e et donc quel
loisir
oisir,, n’est
n’est pas illimité
illimité en quantité,
quantité, mais est est sera
ser a lle
e rrésult
ésultatat global.
global. Celui-ci dépend de la
borné par l’unit
l’unité é de ttemps
emps dont on se propose propose forme des courbes courbes d’indiffér
d’indifférenc
ence,
e, c’est-à-dir
c’est-à-dire e
d’étudier l’empl
l’emploi oi : on ne peut prendr prendre e plus des préf
préfér érenc
enceses de chaque ménage.
de 24 heures
heures de loisirloisir (de non-trav
non-travail) ail) par jour,
jour,
plus de 7 jours
jours par semaine, ou encor encore e plus de Cependant, sur la base d’études
365 jours
jours par an ! Le ménage est est donc censé
censé expériment
xpérimental ales,
es, une majorité
majorité d’économis
d’économisttes
maximiser l’utilit
l’utilitéé de son emploi
emploi du temps,temps, considèr
onsidère e que cett
cettee courbe
courbe d’offre
d’offre individuelle
individuelle
entre
entr e le
le re
revenu et le le lloisir
oisir,, compt
compte e ttenu
enu du de trav
travail
ail est
est cr
crois
oissant
sante e jusqu’à un cert
certain
ain
taux de rémunér
rémunération ation de son temps temps de trav travail
ail point : le
le volume
volume de trav
travail
ail offert
offert augmente
augmente
(on suppose par commodit commodité é que ce ce tr
trav
avail
ail est
est avec
avec son taux
taux de rémunér
rémunération
ation puis, à partir
uniquement salarié). d’un cert
certain
ain niveau,
niveau, décroît.
décroît.
La forme
forme de cett
cette
e courbe
courbe d’offre
d’offre individuelle
individuelle
La forme
forme de la courbe
courbe d’offre
d’offre individuelle
individuelle de
de trav
travail
ail a ét
été
é très
très débattue hist
historiquement et
trav
travail
ail est
est a priori indét
indéterminée
erminée car
car jouent
res
estte encor
encoree contr
controover
ersée
sée aujourd’hui.
aujourd’hui.
deux phénomènes de sens contr contrair
aire.
e. En effet,
effet,
une augmentation
augmentation du tauxtaux de salaire
salaire a pour Jean Vercherand
rejette également la loi de Say en considérant concurrentiel, ce qui explique la persistance [9]
Sur ce point, voir
que nul n’oblige les agents à dépenser leurs d’un certain niveau de chômage. La théorie dans ce même numéro
revenus et que l’épargne a une utilité en tant de l’opposition insiders/outsiders peut être la contribution d’Aline
Valette-Wursthen,
que telle. Aussi préconise-t-il des politiques rattachée à cette catégorie de relâchement pp. 36-42.
d’expansion monétaire et budgétaire pour d’hypothèse : les salariés en poste peuvent
combattre le chômage (taux d’intérêt bas et contrer la concurrence de ceux qui seraient
dépenses publiques accrues). à même de les remplacer à des conditions
de rémunération plus intéressantes pour
Les efforts d’amélioration l’employeur.
du modèle néoclassique de base Ces nouvelles approches peuvent combiner
plusieurs relâchements d’hypothèses. Elles
Les différentes hypothèses relâchées peuvent également donner lieu à des déve-
Naturellement, les économistes sont loppements hétérodoxes qui se situent hors
conscients des insuffisances du modèle néo- du postulat néoclassique de rationalité indi-
classique de base du marché du travail. De viduelle et de la démarche d’individualisme
nouvelles représentations théoriques ont été méthodologique (cf. certaines théories de la
développées à partir d’un relâchement des segmentation du marché du travail ou des
hypothèses définissant la concurrence pure négociations salariales).
et parfaite. Les nouvelles analyses microé-
Sans entrer dans les détails, ces théories ne
conomiques du marché du travail proposent
permettent pas de comprendre la variation
des explications au chômage persistant, en
du chômage au cours du temps et en par-
identifiant des rigidités endogènes au fonc-
ticulier l’apparition et la persistance d’un
tionnement du marché.
chômage de masse à partir de la fin des
• Le relâchement de l’hypothèse d’atomicité7 années 1970. La plupart des économistes qui
des acteurs a conduit aux théories du monop- ont réalisé des synthèses de ces modèles en
sone et du monopole bilatéral. (cf. zoom p. 11). conviennent.
MONOPSONE
concurr
oncurrentiel.
entiel. Aussi,
Aussi, c’est
c’est lle
e seul cas
cas vraiment
vraiment
rec
econnu
onnu dans la cons
construction
truction néoclassique
néoclassique
ET MONOPOLE BILA
BILATÉRAL où l’action
l’action des syndicats
salaires
salair
syndicats et l’ins
es minima peuvent
peuvent avoir
l’insttaur
auration
avoir un effet
ation de
effet positif,
à la ffois
ois sur les
les salaires
salaires et sur le le volume
volume de
La théorie du monopsone décrit une entrepriseentreprise
l’empl
’emploi.
oi. Cependant, il serait
serait irréalis
irréalistte de
en concurr
concurrencence
e parfait
parfaitee sur le
le marché
marché de son
soutenir
sout enir qu’une tell
telle
e situation estest dominante
dominante
produit,
pr oduit, mais en en situation de monopsone
dans l’éc
l’économie
onomie et que les les syndicats
syndicats y
(unique acheteur)
acheteur) sur lele marché
marché du travtravail
ail :
trouv
tr ouver
eraient
aient là leur
leur seule
seule justifi
justificcation.
c’estt l’unique
c’es l’unique emplo
employeur d’un bassin
bassin d’emploi
d’emploi
donné. ParPar sa demande, elle elle influenc
influence e donc lele Dans le
le cas
cas du monopole
monopole bilatér
bilatéral,
al, le
le résult
résultat
at
salaire.
salair e. Le monopole
monopole bilatér
bilatéral
al corr
correspond
espond à la des transactions
transactions entre
entre les
les deux parties
situation où un seul acheteur
acheteur estest cconfr
onfront
ontééà dépend de leur
leur rapport
rapport de for
forcce ce
ce qui le
le rend
rend
un seul vendeur
vendeur,, par ex
exempl
emple e un syndicat
syndicat qui indéterminé.
indéterminé.
exer
erccer
erait
ait un monopole
monopole sur la fournitur
fournituree de Dans les
les deux cas,
cas, l’absenc
l’absencee de concurr
concurrenc
ence e
trav
travail
ail (donc sur les
les embauches). sur le
le marché
marché du trav
travail
ail aboutit à un équilibre
équilibre
sous-optimal.
Pour maximiser son profi
profit,
t, le
le monopsone a
intér
intérêt
êt à être
être « malthusien » dans l’empl
l’emploi
oi Jean Vercherand
INFORMATION
INFORMA TION
la rigidité
rigidité des salaires
salaires réels
réels et le
le chômage
invol
involont
ontair
aire.
e. Cependant, ils sont très
très discutés
discutés :
IMPARF
IMPARFAITE
AITE OU ASYMÉTRIQUE la car
carott
être
êtr
otte
e (le
e remplac
(le « sur-salaire
remplacé
sur-salaire ») peut très
é par le
le bâton,
très bien
bâton, c’est-à-dir
c’est-à-dire e la
Depuis les
les années 1970, de nombreux
nombreux menace
menac e de sanctions diver
diverses,
ses, pour obtenir
obtenir le
le
modèles
modèl es théoriques intégr
intégrant
ant les
les défaillanc
défaillances
es même résult
résultat.
at.
informationnell
informationnelles
es de marché
marché ont été
été
dévvel
dé eloppés.
oppés. Théorie des contrats implicites
Dans cesces modèles,
modèles, l’imperf
l’imperfection
ection de
Théorie de la prospection d’emploi l’inf
’information
ormation porte
porte sur la conjonctur
conjoncture e
et des salaires de réservation économique
éc onomique future.
future. Des contr
contrats
ats peuvent
peuvent
Dans les
les modèles
modèles de prospection
prospection d’emploi,
d’emploi, porter
port er sur la garantie
garantie des salaires,
salaires, cece qui, lor
lorss
l’asymétrie d’information
d’information est est en déf
défav
aveur
eur des fluctuations
fluctuations de l’activit
l’activité,
é, conduit
conduit à des
des salariés qui connais
connaissent
sent moins bien que « sous-salaires
sous-salaires » en phase d’expansion
d’expansion et à
les emplo
employeur
eurss l’ét
l’état
at du marché
marché du trav
travail
ail et des « sur-salaires
sur-salaires » en phase de dépres dépression.
sion.
les salaires
salaires pratiqués.
pratiqués. Chercher
Chercher un emploi
emploi Ainsi se trouv
trouvererait
ait expliquée,
expliquée, sans trop trop déroger
déroger
entraîne
entr aîne donc des coûts
coûts (en temps
temps et en à la llogique
ogique du modèle
modèle néoclassique
néoclassique de base,
argent).
ar gent). Estimant
Estimant sa propr
propree vval
aleur
eur marchande,
marchande, l’apparition d’un chômage invol involont
ontair
airee en
un salarié res
restter
era a en rrecher
echerche
che d’emploi
d’emploi tant
tant phase de dépres
dépression.
sion. Cependant, les les contr
contrats
ats
qu’il n’en aura
aura pas trouv
trouvéé un ccorr
orrespondant
espondant peuvent
peuv ent porter
porter sur la pérennit
pérennité é de l’empl
l’emploioi
à ses souhaits en matière
matière de rrémunér
émunération
ation acccompagnée d’une modulation des salaires,
ac salaires,
(salaire
(salair e de réserv
réservation).
ation). Ces modèles
modèles ou d’une garantie
garantie de rémunér
rémunération
ation moy
moyennant
expliquent l’e
l’exis
xisttenc
ence e d’un chômage volvolont
ontair
aire
e un prél
prélè èvement assur
assuranciel
anciel sur les
les salaires
salaires
lié aux coûts
coûts de recher
recherche
che d’emploi
d’emploi subi par afin
afi n d’indemniser le le chômage en phase de
les salariés. dépres
dépr ession.
sion. Ces contr
contratsats individuels peuvent
peuvent
aussi
aus si être
être repris
repris à un niveau
niveau coll
collectif
ectif.. Ces
Théorie du salaire d’efficience
d’efficience approches
appr oches théoriques permettent
permettent de rendrrendree
compt
ompte e des politiques salariales
salariales mais pas
Dans la théorie du salaire
salaire d’efficienc
d’efficience,e, ce
ce sont vraiment
vr aiment de l’origine
l’origine du chômage.
les emplo
employeureurss qui pâtissent
pâtissent d’un désavant
désavantageage
en matière
matière d’information
d’information : ils savent
savent moins Jean Vercherand
bien que lesles salariés quelles
quelles sont leur
leurss
(1) Une incertitude sur la qualité des biens conduit
aptitudes ex ante (risque de sélection adverse)adverse) à un risque de sélection advadvererse
se : si l’employ
l’employeur
et ils ne peuvent
peuvent connaîtr
connaître e ou éévvaluer en propose
pr opose le salaire
salaire d’équilibre
d’équilibre correspondant
correspondant la
permanence
permanenc e leur
leur niveau
niveau d’effort
d’effort (risque
(risque moral producti
pr oductivité
vité moy
moyenne des tratravailleur
ailleurs, s, les plus
productifs
pr oductifs se retir
retirer
eront
ont du marché.
marché. L’emplo
’employ yeur
ou aléa moral).
moral). L’empl
L’emplo oyeur peut alor
alorss être
être a donc intérêt
intérêt à proposer
proposer une rém
rémunér
unéra ation plus
conduit à ververser
ser des salaires
salaires plus éle
élevés que élev
éle vée.
ceux de l’équilibr
l’équilibre e cconcurr
oncurrentiel
entiel pour attirer
attirer
(2) Un salaire
salaire plus élev
élevé incite les salariés à produir
produire
e
les meilleur
meilleurss trav
travaill
ailleur
eurss (1) ou pour obtenir
obtenir un plus d’efforts
d’efforts car cela augmente les coûts liés à la
plus grand
grand niveau
niveau d’effort
d’effort (2). perte de l’emploi.
l’entreprise à leurs risques et périls. Même le Certains économistes conviennent que les
droit du travail – limitant le pouvoir de fait salariés ne sont pas libres de leurs horaires
de l’employeur – a toujours reconnu que ce de travail mais qu’ils ont néanmoins la possi-
dernier est « le maître des horloges ». bilité de se rattraper, par exemple en partant
Le travail-marchandise :
une « fiction »
aliénante et émancipatrice
FRANÇOIS VATIN d’autres façons de penser le travail : c’est
d’abord une activité productive ; il confère
Professeur de sociologie un statut social ; il est éventuellement peine,
à l’Université Paris-Ouest-Nanterre-La Défense mais aussi accomplissement de soi… Quel
Chercheur au laboratoire « Institutions et dynamiques sens donner alors à sa représentation comme
historiques de l’économie », UMR CNRS 8533 marchandise ?
La question relève de la théorie économique ;
elle est aussi morale. Car comment disso-
Recrutement et détermination
du salaire : l’importance
des règles et des conventions
Ce texte part du postulat que le marché du GUILLEMETTE DE LARQUIER
travail n’est pas, comme dans le modèle néo-
Maître de conférences en économie
classique « standard », un lieu où une offre et
une demande de travail homogène s’ajustent
à l’Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense
grâce à un prix flexible, le salaire. D’une part, Chercheuse associée au Centre d’études de l’emploi (CEE)
la fixation du salaire obéit à un ensemble de
règles plus qu’à des mécanismes marchands.
D’autre part, les travailleurs et les emplois, Le salaire est une règle
fortement hétérogènes, cherchent à s’appa-
rier, c’est-à-dire former des « paires » que les L’impasse du salaire comme moyen
deux parties souhaitent de bonne qualité. Or, de coordination sur un marché
ce qu’est une relation d’emploi de bonne qua- D’après la modélisation standard du mar-
lité relève largement d’évaluations implicites, ché du travail, le salaire est un moyen de se
plus ou moins partagées par les différents coordonner. Selon le niveau du salaire et ses
agents concernés, que l’on nomme conven- variations à la hausse ou à la baisse, les tra-
tions de qualité du travail. Ces conventions vailleurs savent s’ils doivent augmenter ou
varient selon le type d’entreprise. diminuer leur offre de travail, tandis que les
ZOOM conv
onventionnel
entre
entr
entionnel dans la mesure
e ceux
ceux qui le
mesure où il vva
le partagent,
partagent, tout
a de soi
tout en étant
étant
LES NOTIONS
NOTIONS DE « RÈGLE »
arbitrair
arbitr aire
e puisqu’il exisexistte d’autres
d’autres modèles
modèles
aussi
aus si conc
conce evabl
ables
es et défendabl
défendables es pour
ET DE « CONVENTION
CONVENTION » coor
oordonner
donner les
1999). Par
Par ex
les repr
exempl
représent
emple,
ésentations
ations (Fav
e, derrière
(Faver
derrière la rrèglègle
ereau
eau
e « le
le
Selon la définition
Selon définition de S.B. Shimanoff*, « une salaire
salair e progr
progres esse
se avec
avec l’anciennet
l’ancienneté é », la
règle es estt une prescription
prescription à laquelle
laquelle il es
estt conv
onvention
ention d’év
d’évaluation en usage est est que la
possibl
pos sible e de se cconf
onformer
ormer,, et qui indique quel val
aleur
eur de l’individu
l’individu augmente
augmente avec avec lele temps.
temps.
comport
omportementement est
est requis
requis ou préf
préfér
éréé ou prohibé
prohibé En re
revanche, la règl règle e « le
le salaire
salaire est
est ffonction
onction
dans lesles cont
conte
ext
xtes
es déterminés
déterminés ». Par Par ex
exempl
emple,e, des performanc
performances es individuelles
individuelles » rrenvenvoieoie à
« si ll’infl
’inflation
ation dépasse
dépasse 2 %, alor
alorss lle
e SMIC sera
sera une autre
autre conv
convention,
ention, plus « marchande
marchande », qui
reval
alorisé
orisé » est
est une règl
règle
e édictée
édictée par la loi.
loi. interpr
interprètète
e le
le coll
collectif
ectif de trav
travail
ail comme
comme un lieu
de mise en concurr
concurrenc encee des salariés entre entre eux
Par ailleur
ailleurs,
s, on appelle
appelle convention le (Reynaud
(Re ynaud 1993).
modèle
modèl e d’év
d’évaluation sous-jacent
sous-jacent à ttout
outee
Guillemette de Larquier
règl
ègle
e qui permet d’interpr
d’interprététer
er le
le cont
conte
ext
xtee
dans lequel
lequel s’applique
s’applique la règl
règle
e et qui, par * cité par Fa
Faver
ereau
eau (1986) « La formalisa
formalisation
tion du rôle
rôle
des conv
conventions dans l’allocation
l’allocation des ressour
ressources
ces »,
là-même, justifi
justifiee la rrègl
ègle
e pour sa légitimit
légitimitéé dans Le tra
travail. Mar
Marchés,
chés, règles, con
conv
ventions, Salais et
et son effic
efficacit
acité.
é. Le modèle
modèle d’év
d’évaluation est
est Thé
hévvenot (éds.), Economica.
37 LA SEGMENTATION DES MARCHÉS DU TRAVAIL DANS LES PAYS AVANCÉS : ÉTAT DES LIEUX, ÉVOLUTIONS
(1982) en France, ou ses enrichissements par
Marsden (1989) au Royaume-Uni, distinguent Un tour d’horizon de la segmentation
outre le marché secondaire, deux autres seg-
ments, qui rappellent la typologie de Kerr
du marché du travail
(1954) : le marché interne et le marché profes-
sionnel. À partir de travaux de comparaison France et Royaume-Uni
internationale, notamment dans le cas de la Dans les années 1970 et 1980, la France se
France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, caractérise par des marchés internes domi-
sont définis : nants : pour la majorité des salariés qualifiés,
la relation d’emploi est stable ; le Royaume-
– un marché professionnel sur lequel les
Uni se distingue en revanche par la prévalence
qualifications sont reconnues à l’extérieur de
des marchés professionnels, d’une mobilité
l’entreprise, les emplois qualifiés ouverts au
plus grande. Entre les années 1980 et 2000, la
recrutement externe et la mobilité des sala-
structure du marché du travail français a peu
riés qualifiés élevée du fait des perspectives
évolué (Valette, 2007). Il se compose, en 2001,
de carrières liées à la mobilité externe ;
de trois principaux segments : un marché dit
– un marché interne sur lequel les qualifi- interne « supérieur » caractérisé par une forte
cations s’acquièrent par l’expérience dans stabilité de l’emploi (définie à partir du rap-
l’entreprise et ne sont donc pas directement port entre l’ancienneté dans l’entreprise et
transférables. La carrière se construit dans l’ancienneté sur le marché du travail) et des
l’entreprise par la mobilité interne, et la salaires élevés ; un marché interne dit « infé-
main-d’œuvre qualifiée est stabilisée dans rieur » qui, certes, témoigne d’une forte sta-
l’entreprise par un ensemble de règles ; bilité d’emploi, mais de niveaux de salaire et
de qualification faibles ; et enfin, un marché
– un marché secondaire, tel que défini dans secondaire sur lequel l’instabilité d’emploi
les premières théories de la segmentation. Il est forte, les mobilités principalement liées
regroupe des emplois précaires, peu qualifiés, à des fins de contrats, et les salaires faibles.
avec des niveaux de salaire faibles. Le marché professionnel, avec des salariés
Au-delà des différences de dénomination qualifiés, de hauts niveaux de rémunération
des segments du marché du travail, deux et une forte mobilité au sein d’une même pro-
éléments essentiels sont à retenir : chaque fession n’apparaît que faiblement.
segment du marché du travail est caractérisé Au Royaume-Uni, les évolutions entre les
par des procédures spécifiques et la mobilité années 1980 et le début des années 2000 sont
entre segments est faible. également marginales. On retrouve, aux deux
[1]
Notre panorama
ne rend pas compte
1. Les principales catégories de marché du travail1 de l’ensemble des
analyses développées
Auteurs Segments du marché du travail et des différents
courants au sein des
Marché institutionnalisé théories traitant de
Kerr (1954) Marché externe la segmentation du
Selon la production Selon le métier marché du travail, mais
Marché primaire uniquement de ceux
mentionnés dans le
Doeringer et Piore sur lequel se trouvent les texte. Si le lecteur veut
Marché secondaire
(1971) entreprises ayant construit approfondir ce domaine,
des marchés internes des auteurs comme
Osterman (1982, 1994),
Maurice, Sellier, Grimshaw et Rubery
Silvestre (1982) Marché externe Marché interne Marché professionnel (1998), Michon (1981)
ou Petit (2002) sont à
Marsden (1989) étudier.
39 LA SEGMENTATION DES MARCHÉS DU TRAVAIL DANS LES PAYS AVANCÉS : ÉTAT DES LIEUX, ÉVOLUTIONS
de la fin d’une rémunération systématique à socio-professionnelles mais pas au sein d’une
l’ancienneté, peut difficilement être contre- même catégorie ; or, ce sont ces mobilités qui
dit. Pour autant, il s’agit plus d’un phéno- sont les plus fréquentes.
mène d’individualisation des rémunérations,
Le marché interne reste donc important et
moins généralisé qu’on pourrait le penser
structurant sur le marché du travail français.
et qui n’exclut pas un principe de séniorité,
Pour autant, le marché externe se développe
et d’augmentations individuelles de rému-
également. Comme nous l’avons évoqué plus
nération en parties liées à l’ancienneté. Par haut, les évolutions de ces dernières années
contre, la question de la mobilité interne, du vont dans le sens d’une cohabitation au sein
fait qu’elle se maintienne, recule ou se déve- d’une même entreprise, d’une logique de mar-
loppe, ne peut pas réellement être tranchée ché interne d’un côté, et d’un volet de sala-
au vu des études disponibles. Trop de fac- riés gérés selon les règles du marché externe
teurs entrent en jeu sans pouvoir être isolés de l’autre. Les firmes cherchent à s’assurer
(vieillissement de la population, effets de la un volant de main-d’œuvre flexible pour
conjoncture, effet du déclassement en début absorber des chocs conjoncturels sans avoir
de carrière…) et les nomenclatures sont trop à « toucher » au marché interne. Le marché
agrégées pour réellement appréhender les externe concerne également les plus petites
mobilités internes. À titre d’exemple, on peut entreprises qui n’offrent souvent pas ou peu
rendre compte des mobilités entre catégories de perspectives d’évolution en interne.
40,00 40,00
33,6 32 32,1
30,00 30,00
26,3
22,7 21,5 22,1 21,8
20,00 17,5 18,4 20,00
15,2 15,3
13,2
10
10,00 10,00
0,00 0,00
moins d’1/4 de 1/4 à 1/2 de 1/2 à 3/4 plus de 3/4 moins d’1/4 de 1/4 à 1/2 de 1/2 à 3/4 plus de 3/4
1982 2001
Note : Le degré de stabilité dans l’emploi présenté ici est calculé à partir du ratio entre l’ancienneté dans l’emploi actuel et
l’ancienneté sur le marché du travail (ou expérience professionnelle potentielle puisqu’il s’agit de la différence entre l’âge de
fin d’études et l’âge au moment de l’enquête). Ce ratio est donc compris entre 0 et 1 : 1 si l’individu a passé l’ensemble de sa vie
professionnelle dans le même emploi, ½ s’il a passé la moitié de sa vie professionnelle son emploi actuel et ainsi de suite.
Commentaire : Ces graphiques illustrent la polarisation sur les marchés du travail : en France, notamment, on constate une
forte proportion de salariés stables (degré de stabilité supérieur ¾) et une forte proportion de salariés instables (degré de
stabilité inférieur à ¼). Entre 1982 et 2001, on observe une progression de la part des salariés situés à chaque extrémité, ce qui
montre que cette polarisation s’est renforcée.
41 LA SEGMENTATION DES MARCHÉS DU TRAVAIL DANS LES PAYS AVANCÉS : ÉTAT DES LIEUX, ÉVOLUTIONS
stables d’un côté, et hausse des mobilités de devient la règle. La crise économique actuelle
l’autre, croisent des « effets de génération ». renforce donc la polarisation du marché du
La hausse de la stabilité concernerait un travail et accroît les difficultés des salariés
nombre limité de générations (nées entre 1944 les plus précaires.
et 1963) alors que la part des mobilités croît De façon générale, dans l’ensemble des pays
au fil des générations. Entre 2008 et 2010, les européen, et au-delà, la crise économique
effets de la crise se ressentent à travers une se caractérise par une crise de l’emploi. Les
baisse des contrats à durée indéterminée et emplois à durée limitée, des temps partiels
une progression des contrats à durée déter- courts et les pertes d’emplois (fin de contrats
minée. La qualité des emplois retrouvés par courts mais également licenciements) se mul-
les victimes de la crise se dégrade, l’accès aux tiplient et renforcent ainsi la part que repré-
emplois stables est « bloqué » et le maintien sentent les marchés externes du travail.
sur le segment externe du marché du travail
Inégalités
et discriminations
sur le marché du travail
poste occupé, secteur d’activité, etc.). Les
DOMINIQUE MEURS deux volets nécessaires pour mesurer la dis-
EconomiX-Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense crimination (catégoriser, départager entre le
(UMR 7235) justifié et le non-justifié) sont complexes et
INED requièrent une grande attention théorique
et méthodologique. Mener ces analyses est
un préalable indispensable pour mettre au
point et évaluer l’efficacité de politiques
L’étude des inégalités sur le marché du tra- correctrices.
vail recouvre classiquement l’analyse des
différences face au risque de chômage et des
écarts de rémunération entre les salariés. Des inégalités aux discriminations
Passer du constat d’inégalités entre deux
[1]
Article 1er de la loi groupes au diagnostic de discrimination Quelles inégalités ?
n° 2008-496 du 27 mai demande de définir quels groupes sont sus-
2008 portant diverses
La loi française de 20081 énonce que : « consti-
dispositions d’adaptation ceptibles d’être traités différemment, puis tue une discrimination directe la situation
au droit communautaire d’identifier dans les écarts constatés d’em- dans laquelle, sur le fondement de son appar-
dans le domaine de
la lutte contre les
ploi ou de salaires ce qui ne peut s’expliquer tenance ou de sa non-appartenance, vraie
discriminations. par les variables habituelles (qualification, ou supposée, à une ethnie ou une race, sa
vol. 3, Elsevier Science Les institutions du marché du travail peuvent L’indemnisation du chômage
B.V : « laws, programs, être définies comme un ensemble de lois, de
conventions, which et les mesures actives
can impinge on labour programmes et de conventions qui affectent
market behaviour and les comportements sur le marché du travail
en faveur de l’emploi
cause the labour market et impliquent que ce marché fonctionne dif- Un autre facteur important de différen-
to function differently
from a spot market » féremment d’un marché concurrentiel3. Ainsi, ciation des marchés du travail européens
(p. 1400). le droit du travail, les règles de licenciement, concerne l’indemnisation du chômage. Les
[4]
Notons cependant
que ces indicateurs 1. Indice de législation protectrice de l’emploi
synthétiques sont à
utiliser avec précaution. Royaume-
Voir Bertola et al. (2000). Danemark Suède Pologne Italie Allemagne France Espagne
Uni
Indice de
1,09 1,91 2,06 2,41 2,58 2,63 2,90 3,11
LPE
Indice de
LPE pour
1,17 1,53 2,72 2,01 1,69 2,85 2,60 2,38
les contrats
pérennes
Source : OCDE, 2008.
80
70
60
50
40
Taux de remplacement
net à court terme
30 (12 mois)
Taux de remplacement
20 net moyen sur 60 mois
10
0
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Source : OCDE, 2007. Note : Dans les pays où le système d’indemnisation du chômage fonctionne essentiellement sur un prin-
cipe d’assistance et non d’assurance, l’indemnisation n’est accordée que sous certaines conditions de ressources. Pour plus de
détails, voir : http://dx.doi.org/10.1787/706364844714 / ou OCDE (2009), Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2009, p. 82-85.
situations sont là encore très contrastées, dont les systèmes sont financés par l’impôt,
à la fois en termes de montant et de durée qui s’appuient sur une logique d’assistance
d’indemnisation. (système beveridgien représenté en Europe
Le taux de remplacement net proposé par par les pays du Nord et les pays libéraux), de
l’assurance chômage, défini comme le mon- ceux où l’indemnisation repose sur un prin-
tant touché en situation de chômage en pour- cipe d’assurance et où le droit à l’indemnisa-
tion dépend donc des cotisations antérieures [5]
centage des gains nets en situation d’emploi5, Ce pourcentage est
(système bismarckien représenté par les pays calculé à court terme
est élevé dans les pays nordiques et dans une (c’est-à-dire pour les
moindre mesure dans les pays continentaux continentaux tels que la France, l’Allemagne, personnes arrivant au
alors qu’il est faible dans les pays libéraux la Belgique…). chômage) et en moyenne
sur 60 mois de chômage.
(Royaume-Uni et Irlande) et dans ceux du
Sud de l’Europe (hormis au Portugal). Les Les politiques de l’emploi dites « actives »,
nouveaux États membres pour lesquels des par opposition aux politiques « passives »
données comparables sont disponibles (Hon- d’indemnisation du chômage (et de pré-
grie, Slovaquie, République tchèque, Pologne) retraites) ont pour objectif général d’amé-
présentent également les taux de rempla- liorer le fonctionnement du marché du
cement nets relativement faibles. En outre, travail. Elles comprennent des mesures de
les systèmes d’indemnisation du chômage nature très diverses telles que la formation
et plus largement les systèmes de protec- des chômeurs, les incitations à l’emploi, la
tion sociale des différents pays européens création directe d’emplois et plus largement
ne reposent pas sur les mêmes principes. les dépenses de fonctionnement du service
On peut en particulier distinguer les pays public de l’emploi.
2,5
1,16
2
0,72
0,74 0,94
1,5
0,65 0,68
1,06 Dépenses actives
1 Dépenses passives
0,41
1,5 1,46 0,5
1,29 1,24
0,5 0,96 1
0,69 0,65 0,33
0,51
0,15
0
7
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Source : Eurostat, 2007.
La part des mesures « actives » dans les de l’Union européenne, malgré de fortes dis-
dépenses totales des politiques de l’emploi parités en termes de montant. La rémunéra-
est inégale en Europe. Les dépenses actives tion mensuelle minimale s’échelonne ainsi
sont en moyenne plus développées dans les de 138 euros en Bulgarie à 1 801 euros au
pays du Nord et dans les pays libéraux tandis Luxembourg. La prise en compte des pari-
que les dépenses passives demeurent relati- tés de pouvoir d’achat réduit cet écart mais
vement plus importantes dans les pays du l’hétérogénéité entre pays de l’UE en termes
Sud et les pays continentaux. Ces divergences de rémunération minimale reste forte. En
sont le résultat des mesures d’« activation » outre, certains pays ne possèdent pas de
des politiques de l’emploi qui ont été privilé- salaire minimum réglementaire au niveau
giées notamment par l’UE au cours des der- national. C’est le cas notamment de l’Alle-
nières années et qui se sont développées dans magne, même si sa création est actuellement
tous les pays européens, bien que de manière envisagée, mais aussi des pays du Nord de
plus ou moins importante et selon des moda- l’Europe (Danemark, Suède, Finlande) ainsi
lités différentes.
que de l’Autriche, de l’Italie et de Chypre.
Cette absence de législation nationale est
Le salaire minimum cependant palliée dans la plupart des cas par
Un autre élément caractérisant le fonction- des accords sectoriels sur les rémunérations
nement des marchés du travail est la présence minimales (systématiques dans certains pays
éventuelle d’un salaire minimum. Il existe un ou seulement dans certains secteurs dans
salaire minimum dans la majorité des pays d’autres).
3. Taux d’emploi des femmes en 2000 et en 2012 (en %) et écart (en points de %)
Royaume-
UE 27 Danemark Allemagne Espagne France Italie Pologne Suède
Uni
2000 53,6 72,1 57,8 41,2 54,8 39,3 49,3 69,7 64,5
2010 58,2 71,1 66,1 52,3 59,7 46,1 53,0 70,3 64,6
Écart 4,6 – 1,0 8,3 11,1 4,9 6,8 3,7 0,6 0,1
Source : Eurostat, 2000 et 2010, Labour Force Survey.
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Pour 2010 : 2009 pour Belgique, Chili, République tchèque, Danemark, Irlande, Corée, Pays-Bas, Norvège, Slovénie, Espagne,
Suisse et Turquie ; 2008 pour Brésil, France, Grèce, Hongrie, Islande, Luxembourg, Russie, Slovaquie et Afrique du Sud ; 2007
pour Indonésie et Israël. Pour 2005 : 2006 pour Israël, 2003 pour Slovénie ; 2002 pour Islande et 2001 pour Russie.
Source : OCDE.
L’ACCORD
elles s’engagent à ne pas licencier. L’accord,
qui nécessite le feu vert du ou des syndicat(s)
DE SÉCURISATION représentant au moins 50 % du personnel,
DE L’EMPLOI
est conclu pour une durée maximale de deux
ans. Les salariés qui refusent de se plier à ces
DU 11 JANVIER 2013 nouvelles conditions de travail sont licenciés.
L’employeur doit leur proposer « des mesures
L’accord modifie en profondeur des pans d’accompagnement » mais il n’est pas soumis
entiers du code du travail. Certaines mesures aux obligations liées à un licenciement
donnent une plus grande liberté d’action économique collectif (offre de reclassement,
aux entreprises qui veulent se restructurer. etc.).
D’autres renforcent la protection des salariés.
Mobilité interne
Licenciements
Les entreprises peuvent mettre en place
Les règles de contestation des licenciements
une organisation qui contraigne, en cas
économiques collectifs sont bouleversées. Le
de besoin, les salariés à changer de poste
but est de limiter le contrôle des tribunaux,
ou de lieu de travail. Celui qui refuse cette
qui débouche parfois sur l’annulation du
nouvelle affectation est licencié « pour motif
plan de sauvegarde de l’emploi (PSE, plan
personnel » ; il a droit à des « mesures de
social) ou sur le versement de dommages et
reclassement » mais les obligations pesant sur
intérêts aux salariés. Désormais, la procédure
l’employeur sont moins fortes que celles liées
et le contenu du PSE feront l’objet soit d’un
à un licenciement économique.
accord majoritaire, soit d’une procédure
d’homologation par l’administration. Des Droits rechargeables
recours devant le juge sont possibles, contre
Cette mesure cherche à encourager le retour
la procédure elle-même ou contre la teneur
sur le marché du travail des chômeurs. Elle
du PSE. Le salarié peut également saisir la
leur permet, quand ils reprennent une activité,
justice si le motif du plan social ne lui paraît
de garder les droits à l’assurance-chômage
pas valable – mais dans des délais plus courts
non utilisés. Toutefois, ce dispositif ne doit
qu’avant. Pour fixer l’ordre dans lequel les
pas « aggraver le déséquilibre financier » de
salariés sont licenciés, le chef d’entreprise
l’Unedic. À cet effet, des études d’impact
aura la possibilité de « privilégier la compétence
seront conduites et suivies de mesures
professionnelle ».
correctrices en cas de dérapage. La
Conciliation construction du dispositif sera aussi tributaire
L’objectif est d’accélérer la résolution de négociations sur la convention d’assurance-
des litiges liés à un licenciement. Lors de chômage, qui doivent s’ouvrir cette année.
l’audience de conciliation, qui se tient au début
Généralisation de la complémentaire
de la procédure devant les prud’hommes,
santé
le patron et son salarié peuvent mettre fin à
leur différend, moyennant le versement à ce Les entreprises devront souscrire un
dernier d’une indemnité forfaitaire, qui varie en contrat auprès d’un organisme (mutuelle,
fonction de son ancienneté. assurance, institution paritaire…) pour
proposer à leur personnel une couverture
Accords de maintien dans l’emploi collective complémentaire des frais de santé.
Ils consistent à permettre aux entreprises Le financement de ce mécanisme sera
confrontées « à de graves difficultés partagé par moitié entre les salariés et les
La mesure du chômage :
un enjeu de société
La mesure du chômage a été, dès l’appari-
tion de cette notion, l’objet d’un débat social
JACQUES FREYSSINET
souvent conflictuel. Ce débat est d’abord lié à Professeur émérite à l’Université Paris I,
l’enjeu de l’évaluation du chômage : en quel président du Conseil scientifique
sens doit-elle peser sur les décisions de poli- du Centre d’études de l’emploi
tique économique et sociale ? Il prend ensuite
une forme plus technique lorsqu’il porte sur
le tracé des frontières du chômage : est-il pos-
sible de définir une partition entre la position trouver un accord sur une « vraie » mesure du
de chômeur et d’autres statuts sociaux ? Les chômage. Les progrès à réaliser portent sur
statisticiens ont défini des conventions qui la définition d’une batterie d’indicateurs per- [1]
Pour une
offrent des références de base acceptées mal- mettant d’identifier les différentes formes de présentation d’ensemble
de ces débats, cf.
gré leur caractère partiellement arbitraire. Il sous-utilisation ou de mauvaise utilisation Freyssinet (1999) ; Gautié
est aujourd’hui admis qu’il est vain d’espérer des capacités de travail1. (2009) ; Maruani (2002).
les notions de sous-emploi et d’emploi inadé- Ainsi, partant d’une définition restrictive,
quat élaborées dans le cadre du BIT. qui se réduit aux forces de travail totale-
ment inutilisées et immédiatement dispo-
nibles, les statisticiens du travail élargissent
leur perspective aux différentes formes de
construite à partir des critères du BIT. On en précis des situations qui posent problème et
trouve un bon exemple dans les propositions de laisser à chacun le choix des catégories
du rapport de Foucauld qui figurent dans le ou des regroupements qu’il juge pertinents.
[12]
Cézard M. (1986), tableau ci-après (op. cit., p. 33). Une telle perspective avait été proposée de
« Le chômage et son
halo », Économie et L’intérêt de cette méthode est de fournir aux longue date au sein de l’INSEE12, mais n’avait
statistique, n° 193-194. acteurs sociaux une typologie et un chiffrage été mise en œuvre que de façon épisodique.
le chiffre alternatif est justifié au nom d’une mage est améliorée lorsque sa mesure est
(*) Texte publié initialement dans Cahiers français n° 353, Travail, emploi, chômage, Paris, La Documentation française.
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4
3
2
1
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
POLITIQUES ACTIVES,
de travail adaptés à la situation de chaque
secteur d’activité, voire de chaque entreprise
POLITIQUES PA
PASSIVES (Fitoussi et al., 2000, Pisani-Ferry, 2000).
Les économis
économisttes distinguent,
distinguent, au sein
des politiques de l’empl
l’emploi,
oi, les
les mesures
mesures Les politiques structurelles de lutte
passiv
pas sives
premièr
pr
es des mesures
emières
mesures actives.
actives. Les
es visent à maintenir
maintenir le le niveau
niveau contre le chômage
de vie des personnes
personnes touchées
touchées par le le
Les politiques structurelles visent à agir à
chômage. Il s’agit
s’agit essentiell
essentiellement
ement des
mesures
mesur es d’indemnisation du chômage.
long terme sur les causes du chômage. Elles
Les secondes
secondes ont pour finalit
finalitéé de limiter
limiter ne sont donc pas spécifiques aux périodes de
le nombre
nombre de chômeurs
chômeurs : progr
programmes
ammes de crise. Néanmoins, les crises exacerbent les
formation prof
profesessionnell
sionnelle,e, subventions
subventions à difficultés économiques et sociales liées au
l’embauche et au maintien dans l’empl l’emploi
oi chômage ; c’est pourquoi elles sont aussi des
dans le
le secteur
secteur privé,
privé, créations
créations d’emplois
d’emplois périodes de remise en cause et de réformes
dans le
le secteur
secteur public… des mesures structurelles en faveur de l’em-
ploi. En théorie, elles portent sur de nombreux
Problèmes économiques
domaines tels que les institutions, le droit et
la réglementation du marché du travail. Nous
ALLEMANDE
inégalités de revenus, en augmentation depuis
les années 1990, ont entamé un net recul sur
En Allemagne, entre 2005 et 2012, le niveau le court terme depuis 2005 grâce à la hausse
du chômage a été divisé par deux. Cette des revenus du tiers des moins biens payés.
performance est à la fois singulière et
Modification structurelle du rapport PIB/
remarquable. Singulière, car c’est le seul
chômage
pays développé qui a réussi un tel exploit –
partout ailleurs, la tendance était à la hausse ; Il existe une relation négative entre la
remarquable, car cette évolution s’est produite croissance du PIB et l’évolution du chômage,
sur fond de crise économique : au plus connue sous le nom de loi d’Okun : une
profond de la Grande Récession, la croissance accélération du taux de croissance correspond
allemande avait chuté de près de 5 points. à une baisse du taux de chômage. Dans le
passé, le taux de croissance nécessaire pour
Le miracle en chiffres stabiliser le chômage était souvent proche de
Selon les données fournies par l’Agence 3 %. Le ralentissement de la productivité, mais
allemande du travail, le nombre de personnes aussi la plus grande flexibilité sur le marché
sans emploi s’est établi à 2,897 millions du travail ont rendu la croissance plus riche en
sur l’ensemble de l’année 2012. Le taux de emplois.
chômage atteint 6,8 % – le plus bas niveau Pour l’Allemagne, le taux de croissance
depuis 22 ans. Selon Eurostat, il est encore nécessaire pour stabiliser le chômage n’est
plus bas : 5,4 % contre 7,8 % au Royaume-Uni, plus qu’à environ 1,5 % (il est un peu plus élevé
10,5 % en France et 11,8 % pour la zone euro. en France, mais également très inférieur aux
Seuls l’Autriche et le Luxembourg parviennent 3 % d’autrefois). Entre 2005 et 2011, le taux
à faire encore mieux. de croissance moyen réel a cependant été
Entre 2004 et 2012, l’Allemagne a créé inférieur à 1,2 %. Le nombre de chômeurs
2,4 millions d’emplois, ce qui a eu des aurait donc dû augmenter outre-Rhin. Comme
Quel avenir
pour les aides à l’emploi ?
transformations récentes du marché du tra-
YANNICK L’HORTY vail. En particulier, le rôle des contrats aidés
Professeur à l’Université de Paris-Est - Marne-La-Vallée mérite un examen attentif. Les experts recon-
naissent à ces dispositifs la vertu d’avoir des
effets rapides sur le marché du travail, avec
pour contrepartie de ne pas agir durable-
ment et de ne pas toujours favoriser l’accès
La crise pose en des termes profondément aux emplois non aidés. Cela en fait un outil
renouvelés la question des aides à l’emploi. privilégié de réponse à une dégradation de la
La dégradation continue du marché du tra- conjoncture, a fortiori lorsqu’elle est excep-
vail depuis juin 2008, avec une montée sans tionnelle par son ampleur et sa durée.
précédent du chômage, amène à réinterroger
le rôle des politiques publiques destinées à En France, la stratégie des différents gou-
améliorer la situation de l’emploi. La ques- vernements depuis l’entrée en crise a été de
tion n’est pas facile puisqu’elle implique combiner ces actions de court terme avec des
notamment de prendre la mesure des actions réformes plus structurelles dont les effets
effectivement mises en œuvre et celle de leurs se font sentir à plus long terme. La récente
effets. Mais il importe de la poser dans le montée en puissance des contrats d’avenir du
contexte actuel, compte tenu de l’ampleur des gouvernement de Jean-Marc Ayrault en est
Nouveaux besoins, nouveaux publics s’est allongée. Au final, la part des jeunes a
rejoint son niveau initial, autour de 16 % de
Il est tout d’abord nécesaire d’agir à une l’ensemble des demandeurs d’emploi.
nouvelle échelle compte tenu de l’ampleur C’est la catégorie des seniors qui a été la plus
de la dégradation du marché du travail. Si affectée par la crise. Il y a quinze ans, les plus
l’on considère par exemple le nombre de de 50 ans représentaient moins de 15 % des
demandeurs d’emplois des catégories A, B demandeurs d’emploi de catégorie A. Ils sont
et C, c’est-à-dire l’ensemble des personnes 22 % aujourd’hui. Leur part a ainsi augmenté
inscrites à Pôle emploi qui recherchent un de près de 50 %. Cette hausse est spectacu-
emploi, qu’elles exercent ou non une acti- laire et sans commune mesure avec le vieillis-
vité à temps partiel, la hausse dépasse 55 % sement de l’ensemble de la population active
entre le point bas de juin 2008 et la situation qui ralentit depuis 2005 avec l’entrée en
d’octobre 2012. On dénombre désormais plus retraite des classes d’âge nombreuses issues
de 4,6 millions de demandeurs d’emplois de du baby boom. La hausse a eu lieu pour l’es-
ces catégories, plus de 3 millions si l’on se sentiel depuis le début de la crise, entre fin
restreint aux demandeurs de catégorie A qui 2008 et 2012. Il s’agit là d’un mouvement qui
n’exercent aucune activité réduite, et plus de va sans doute être très persistant. En cas de
5 millions si l’on inclut les demandeurs qui reprise, la part des plus de 50 ans devrait
ne recherchent pas activement un emploi, continuer à augmenter, si la reprise profite
parce qu’ils suivent une formation ou bénéfi- prioritairement aux jeunes, au moins dans un
cient d’un contrat de courte durée. La dégra- premier temps.
dation est à la fois massive et générale. Aucun
département de France n’y a échappé, même
si des différences existent, les zones qui Un redéploiement réel
concentrent une activité industrielle ayant
été plus touchées. En outre, la durée du chô- des aides à l’emploi
mage s’est fortement allongée, ce qui signale En théorie, les politiques de l’emploi ne sont
le caractère profond et persistant de la dégra- pas redéfinies en fonction du climat écono-
dation du marché du travail. Les différents mique général car ce ne sont pas des poli-
indicateurs de durée du chômage publiés tiques conjoncturelles. Elles appartiennent
par le ministère du Travail ont retrouvé les à la grande famille des politiques structu-
niveaux les plus élevés atteints au début des relles, dont l’orientation ne change pas avec
années 2000. la position de l’économie dans le cycle d’ac-
Ensuite, il y a dans le même temps une tivité. Si elles sont devenues massives dans
recomposition des publics cibles. Certes, les dernières décennies, leurs effets ne sont
toutes les catégories de demandeurs d’emploi pas très rapides. Il faut plusieurs mois, voire
sont concernées par la hausse du chômage, plusieurs années pour changer en profondeur
mais des différences existent. La hausse a les dispositifs d’aides à l’emploi et en récol-
au début été subie le plus fortement par les ter les fruits. La fonction de ces politiques est
jeunes, qui sont traditionnellement les plus de soutenir les créations d’emploi, de faciliter
sensibles aux fluctuations conjoncturelles. les appariements sur le marché du travail et
L’assurance chômage :
une institution
au cœur du marché du travail
Lorsqu’un travailleur est licencié ou qu’il
FRANÇOIS FONTAINE, arrive en fin de contrat, il perçoit, s’il a suf-
Professeur à l’Université Nancy 2 fisamment cotisé, une indemnisation chô-
Membre du BETA – UMR 7522 du CNRS mage généralement calculée en fonction de
et du CREST- LMA (ENSAE) sa rémunération passée. Le graphique 1 pré-
sente pour plusieurs pays les taux de rem-
placement nets durant la première année
de chômage, c’est-à-dire ce que représente
L’assurance chômage remplit des fonctions l’allocation chômage par rapport au dernier
bien plus larges que le terme d’assurance ne salaire. La moyenne des pays de l’OCDE se
le laisse supposer. Il n’en demeure pas moins situait à 65 % en 2007. Ainsi, même si les pays
que sa fonction première est bien de proté- anglo-saxons offrent généralement une assu-
ger les travailleurs face aux risques du mar- rance chômage moins généreuse que les pays
ché du travail en leur permettant d’amortir d’Europe continentale, elle reste néanmoins
les pertes de revenu en cas de licenciement. substantielle dans tous les pays développés.
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Danemark France Allemagne OCDE Royaume-Uni États-Unis
Source : OCDE.
Les travaux s’intéressant aux effets de l’in- même nombre d’emplois sont créés2. Ces
demnisation ont parfois adopté un point de mouvements sont essentiels car la croissance
vue très macroéconomique. Les allocations passe par le redéploiement des travailleurs
chômage étaient vues soit comme la cause vers les postes à plus forte valeur ajoutée.
de salaires trop élevés et peu flexibles, soit, Bien entendu, celui-ci doit être accompagné.
à l’inverse, comme un soutien important de En effet, il n’y a pas de raison de supposer
la demande, notamment en temps de crise. a priori qu’il puisse se faire sans heurts et
Si ce débat reste présent dans la littérature il affecte très certainement un grand nombre
économique, la majeure partie des recherches de travailleurs qui, ayant perdu leur emploi,
récentes adopte un angle d’analyse plus connaissent un épisode de chômage.
microéconomique. De nombreux auteurs, Si l’on raisonne de cette manière, il faut
s’appuyant notamment sur l’existence de alors prendre en charge non seulement la
données statistiques au niveau désagrégé, perte de revenu, mais l’accompagnement
se sont interrogés sur la manière dont le de la personne au chômage. Il s’agit notam-
fait d’être indemnisé modifiait les comporte- ment de l’aider à retrouver un emploi qui,
ments de recherche d’emploi. autant que faire se peut, corresponde à ses
Un premier angle d’analyse a alors souvent compétences, ou l’amener à faire évoluer
été celui de l’incitation à la recherche d’em- celles-ci. En France, les dépenses au titre du
ploi1. Un travailleur bien assuré durant ses service pour l’emploi (hors indemnisation) [1]
Les travaux
représentaient en 2010, 0,3 % du PIB contre l’économiste américain
épisodes de chômage pourrait ne pas être Steven Shavell, dès les
0,16 % en moyenne pour les pays de l’OCDE.
incité à retrouver un emploi rapidement. années 1970, furent
Elles incluent les services de placement, de
Néanmoins, s’arrêter à ce problème serait précurseurs sur ce point.
conseil, ainsi que les formations proposées
négliger ce qui donne à l’assurance chômage [2]
Sur la question
aux demandeurs d’emploi.
la place centrale qu’elle occupe dans nos éco- générale du processus
nomies. Il est important de rappeler l’exis- Ainsi, les effets de l’indemnisation chô- de création et de
destruction des emplois,
tence d’un incessant processus de création mage sur l’emploi, et plus généralement sur on pourra consulter
et de destruction d’emplois : chaque jour, l’économie, peuvent se comprendre à deux l’ouvrage de Cahuc P. et
Zylberberg A. (2004).
10 000 emplois sont détruits tandis qu’un niveaux. À l’échelon microéconomique, la
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Pour un panorama
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(2012), « Training the le rendement des formations sur ceux qui les
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Annals of Economcis and mettait de prémunir les salariés face aux
Statistics, à paraître. l’ensemble des chômeurs. Enfin, il s’avère risques individuels liés à la perte d’emploi.
La formation professionnelle :
quelle place dans
les politiques de l’emploi ?
de la formation professionnelle sont commu-
ERIC VERDIER nément abordés, y invitent explicitement.
Directeur de recherche au CNRS
Laboratoire d’économie et de sociologie du travail,
Université d’Aix-Marseille Par-delà les segmentations
institutionnelles
[1]
Contribuant à la mise La réponse à la question posée ne saurait Ces deux récits conduisent à dépasser une
en forme cognitive d’une faire l’économie d’une réflexion sur le rôle de double séparation souvent confortée par les
politique publique,
ces récits visent à
la formation professionnelle dans la régula- cadres et les nomenclatures institutionnels :
donner du sens, à tion des systèmes nationaux d’insertion et d’une part, entre la formation profession-
fournir des normes de d’emploi. D’ailleurs, depuis une quarantaine nelle initiale et la formation professionnelle
comportement ou encore
à doter cette politique d’années, les deux grands « récits » politiques1 continue ; d’autre part, entre la formation des
de perspectives (Raedelli, 2010) au prisme desquels les enjeux actifs occupés et celle des chômeurs.
Immigration
et marché du travail
d’activité comme le bâtiment et la restaura-
MANON DOMINGUES DOS SANTOS tion, ou la nécessité d’asseoir la croissance
Université Paris-Est-Marne-la-Vallée sur une main-d’œuvre qualifiée abondante
ERUDITE (EA437), UPEMLV, UPEC, TEPP sont autant de facteurs qui confèrent à cette
question un enjeu économique substantiel.
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Rapport entre la part des autochtones et des immigrés ayant un niveau d'éducation primaire
Rapport entre la part des autochtones et des immigrés ayant un niveau d'éducation secondaire
Rapport entre la part des autochtones et des immigrés ayant un niveau d'éducation tertiaire
DES TRAVAILLEURS
les talents mobiles recherchent également
des infrastructures de recherche plus
HAUTEMENT QUALIFIÉS performantes, l’opportunité de travailler avec
les « stars » de la recherche scientifique et une
La croissance de la mobilité plus grande liberté de débat. Ils sont moins
internationale des ressources humaines sensibles aux politiques publiques, ce sont
en science et technologie… plutôt les attaches familiales ou personnelles
Avec une croissance soutenue de qui attirent les talents vers certaines
l’investissement direct étranger (IDE), des destinations.
échanges et de l’internationalisation de la
recherche-développement (R&D), la mobilité … peut avoir un impact important
des ressources humaines en science et sur la création et la diffusion du savoir…
technologie (RHST) est devenue un aspect Une fois dans un autre pays, les travailleurs
essentiel de la mondialisation. Les migrations diffusent leur savoir. Sur leur lieu de
jouent désormais un rôle important dans le travail, ils le diffusent à leurs collègues, en
façonnage de forces de travail qualifiées dans particulier à ceux avec lesquels ils sont en
l’ensemble de la zone OCDE. contact étroit. Les individus et organisations
géographiquement proches bénéficient des
L’importance de la mobilité tient à sa
retombées de ce savoir et peuvent contribuer
contribution à la création et à la diffusion
à l’émergence de concentrations locales
du savoir. Non seulement elle aide à la
d’activité. La mobilité des RHST constitue
production et à la diffusion du savoir mais
également un complément essentiel du
elle est un mode important de transmission
transfert de connaissances par le biais de flux
du savoir tacite. Au sens le plus large du
transfrontaliers de biens et de capitaux.
terme, le savoir tacite est le savoir qui ne
peut être codifié et transmis sous la forme … dans les pays d’accueil comme
d’informations via des documents, des dans les pays d’origine…
rapports académiques, des conférences ou Pour les pays d’accueil, l’afflux de talents a
autres formes de communication. C’est entre des effets positifs en termes de circulation du
individus appartenant au même milieu social savoir, avec notamment la possibilité d’une
et ayant une certaine proximité physique que le activité économique et de R&D accrue du fait
transfert de ce savoir est le plus efficace. de l’arrivée de travailleurs qualifiés, d’une
Différents facteurs contribuent aux flux de augmentation des flux de connaissances et
travailleurs hautement qualifiés. En plus de la collaboration avec les pays d’origine,
Par carte bancaire N° (bât, étage..)
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Problèmes économiques invite les spécialistes à faire le point
HORS-SÉRIE
12 NUMÉRO 2
2012
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HORS-SÉRIE
FÉVRIER 2013 NUMÉRO 3
comprendre
LE MARCHÉ DU TRAVAIL
Le chômage est le problème le plus persistant des économies avancées
depuis les années 1980. S’il est remonté en flèche sous l’effet de la crise,
il se maintient structurellement au dessus de 7 % depuis des décennies
dans les principaux pays d’Europe. Comment fonctionne le marché
du travail ? Pourquoi le chômage résiste-t-il de façon durable aux politiques
de l’emploi ? Qu’est-ce qui explique que certains pays, à l’instar des Etats-
Unis et du Royaume-Uni entre 1995 et 2007 ou de l’Allemagne aujourd’hui,
parviennent néanmoins à tirer leur épingle du jeu ?
Ce numéro hors-série de Problèmes économiques décrypte les rouages du
marché du travail et fait le point sur les questions d’actualité liées à l’emploi.
Directeur de la publication
Xavier Patier
Direction de l’information
légale et administrative
Tél. : 01 40 15 70 00
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